Le titre est surprenant, le lecteur se demande de qui il s’agit
Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume, Antithèse noirs/neige, saleté, contraste marqué Le soupirail amène le regard des personnages vers un sous-sol mais celui-ci est éclairé, c’est surprenant Leurs culs en rond Lexique familier pour se mettre à la place des enfants, montre la réalité, utiliser ce mot souligne la modernité poétique de l’auteur Assonance en U dans l’ensemble du tercet
A genoux, cinq petits, -misère!-
Désignés par leur jeunesse, tous de la même famille ? Registre pathétique, implication de l’auteur par la ponctuation expressive A genoux : impuissance, infériorité, implorent, adoration Regardent le boulanger faire Le lourd pain blond… Enjambement dirigé vers l’objet de l’adoration Admiration, eux sont passifs alors que lui crée qqch (regardent/faire) Adj épithète antéposé « lourd » indique la grosseur du pain, la grande quantité, la pain est embelli par sa couleur
Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise, et qui l’enfourne Fort : adj épithète antéposé qui marque la puissance et justifie l’admiration Métonymie, l’homme n’est plus un humain pour les enfants, n’est désigné que par le bras qui permet de nourrir Blanc car enfermé dans sa boulangerie Enjambement/rejet pour appuyer sur l’importance du pain Tourne/enfourne : verbes d’action Vu par les enfants Dans un trou clair. L’expression est presque oxymorique car un trou ne doit pas être clair sauf s’il est illuminé par qqch
Ils écoutent le bon pain cuire.
Sens de l’ouïe associé à celui de la vue, écouter = volontaire, attentif La « pâte » évoquée plus haut s’est transformée en « pain » Le boulanger au gras sourire Adj épithète antéposé Hypallage : le mot « gras » n’est jamais associé à un sourire, l’auteur souligne le fait que le boulanger mange à sa faim, l’homme est joyeux Sourire : terme associé uniquement au boulanger qui peut le faire facilement Chante un vieil air. L’attitude du boulanger est décalée par rapport à celle des enfants et à ce qu’ils vivent, idée de joie
Ils sont blottis, pas un ne bouge
Césure à l’hémistiche, équilibre « blottis » rappelle le froid et la jeunesse des enfants La négation insiste sur leur immobilité due au froid et le fait d’être happés par la vision du pain Au souffle du soupirail rouge Chaud comme un sein. Le souffle est celui de la vie, appuie par le rouge couleur de vie mais c’est une couleur qui évoque aussi l’enfer (l’enfer de ne pouvoir atteindre un objet convoité) Idée de réconfort maternel, comparaison ; sein= évocation de la mère nourricière
Et quand, pendant que minuit sonne,
Sont dehors très tard, vivent peut-être dans la rue Façonné, pétillant et jaune, Rythme ternaire qui montre les étapes de fabrication On sort le pain, Le « quand » peut marquer une habitude, le « sort » devient alors présent de vérité générale, pronom « on » généralisateur
Quand, sous les poutres enfumées
Anaphore « quand » Chantent les croûtes parfumées Sens de l’odorat, fumée de la cuisson Personnification, connotation positive pour parler du pain qui cuit, sens de l’ouïe, idée de spectacle, de nombreux sens sont sollicités : odorat, goût, vue, ouïe Le chant est séducteur. C’est le bruit du pays mais il ressemble au chant des sirènes dans la mythologie. Et les grillons, Evoque un pays où il fait chaud, totalement en contraste avec l’extérieur dans lequel les enfants se trouvent
Quand ce trou chaud souffle la vie;
Nourriture permet de vivre, les vapeurs du four permettent de rester vivant Personnification et métaphore Ils ont leur âme si ravie personnification, « ravie » : les élèves sont envoûtés, le poète insiste avec l’adverbe d’intensité « si » Sous leurs haillons, rappel de la pauvreté par le vêtement mis en complément circonstanciel qui est en décalage avec le ravissement + froid, le lecteur a pitié en raison du froid amplifié par la mauvaise qualité du vêtement anaphore « quand »
Ils se ressentent si bien vivre,
Etaient comme mort, le pain est cuit, il peut les sauver Si = adverbe d’intensité Allitération en s Les pauvres petits pleins de givre, Registre pathétique qui marque la prise de position de l’auteur appuyé par adj épithète antéposé Les deux vers se terminent par des mots qui s’opposent : le givre ne permet pas de vivre Allitération en p -Qu’ils sont là, tous, Assonance en i sur tout le tercet Subordonnée circonstancielle de conséquence Le « tous » placé entre virgules insiste sur l’attitude générale du groupe
Collant leurs petits museaux roses
Sens odorat, animalisation « mignonne » avec l’adj épithète antéposé « petits » et la couleur rose, ils sont comme de jeunes animaux, ce qui renvoie au titre « Les effarés » car pris de peur Au grillage, chantant des choses, Entre les trous, « choses » : le son n’est pas clair, cela reste confus Implorent d’avoir du pain Le grillage est un obstacle, sont comme des animaux en cage
Mais bien bas, -comme une prière…
Comparaison, posture, prière car espèrent avoir de l’aide Repliés vers cette lumière Lumière divine, le four peut les nourrir donc leur sauver la vie, situation de prosternation quasi religieuse Du ciel rouvert, Métaphore, ciel = ce qu’ils voient parce que c’est divin (prière/lumière/ciel ont des connotations divines)
-Si fort, qu’ils crèvent leur culotte
Si= adverbe + hyberbole Langage familier et thème prosaïque pour choquer, montrer l’intensité de l’émotion du poète et la réalité -Et que leur lange blanc tremblotte Au vent d’hiver… « lange » renvoie au vêtement des bébés Ont froid mais restent quand même Personnification « tremblotte » Assonance en « an » L’image divine du pain qui cuit n’a rien changé à la situation des enfants, le texte se termine par un rappel de leur souffrance, peut-être comme la religion n’a pas pu aider les enfants Les points de suspension montrent que l’émotion empêche de parler Le lecteur est pris de pitié
Pb : Comment la misère est-elle traitée dans ce poème ?
Mouvement 1 : les 5 premières strophes, la misère est traitée par une opposition entre 2 situations
Mouvement 2 : les strophes suivantes, la misère est traitée par l’intensité pathétique