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Le bilan alimentaire

Introduction :

De nos jours, le grignotage est devenu une manière de vivre et particulièrement chez les
enfants. De par l’attrait pour son goût, le sucre ou les aliments qui en contiennent sont
ingérés en plus grande quantité et surtout de façon beaucoup plus fréquente. Ces habitudes
alimentaires ont une grande influence sur l’augmentation du nombre de lésions carieuses. Il
apparaît donc comme primordial de modifier les comportements alimentaires vis-à-vis du
sucre chez les jeunes enfants. Une alimentation équilibrée est le garant d’un bon état de
santé en général, et celui de la cavité buccale, en particulier.

I- Le rôle des nutriments et de l’alimentation sur la croissance et le développement des dents


et de la sphère orofaciale :

L’alimentation est un des éléments qui participe au développement physique et mental de


l’enfant. Elle met en jeu deux fonctions buccales, la succion puis la mastication.

Si la fonction de succion-déglutition est acquise d’emblée, en revanche, la fonction de


mastication-déglutition va « s’éduquer » progressivement par la diversification des aliments
qui doit s’opérer avec l’apparition des premières dents. Pour faire l’apprentissage de la
mastication, l’enfant doit mâcher et écraser. Il est donc indispensable que les aliments soient
de consistance et de texture variées, semi-solides dès 3 mois, puis solides.

Cette sollicitation musculaire, ainsi établie par une énergique dynamique de mastication,
participe à un développement maxillo-mandibulaire harmonieux.

Une alimentation équilibrée, sans excès d’hydrates de carbone, prévient sans nul doute
l’apparition des lésions carieuses et, par conséquent, la perte prématurée des dents
temporaires. Cela suppose l’information, l’éducation des enfants et surtout des parents pour
la compréhension et l’application des règles strictes d’hygiène alimentaire.

1. Les éléments nutritionnels qui agissent sur le développement de l’embryon :


Les nutriments apportés par la mère doivent être disponibles pour le développement pré
éruptif des dents. De sévères dommages peuvent résulter d'une malnutrition

(excès ou carence) ou d'une infection, surtout sur la formation de l’émail et de la


dentine. Ces dommages sont irréversibles, les dents ne possédant pas la même
capacité de remodelage que les os. De nombreux nutriments sont nécessaires au bon
développement bucco-dentaire : la vitamine C pour la formation de la matrice de
collagène et le calcium, le magnésium, le phosphore et la vitamine D pour la
minéralisation. La formation de la kératine dans l’émail nécessite de la vitamine A.
Pour le fœtus, l’apport de calcium est essentiel à la minéralisation dentaire correcte.
Ainsi, une fois les organes dentaires constitués, l’apport en calcium est sans grand
effet sur la qualité et l’avenir des tissus dentaires.

2. L'importance de l’alimentation au cours de la petite enfance :


Une alimentation saine est encore plus importante pendant l’enfance qu’à tout autre
âge de la vie. En effet, au cours des 12 premiers mois de sa vie, le nouveau- né va
tripler son poids corporel et grandir de plus de 50%. Les besoins journaliers par
kilogramme sont plus importants que pour les adultes du fait de cette croissance
rapide.
La formation et le développement du comportement alimentaire au cours des
premières années de la vie, se déroulent en deux périodes d’apprentissage :
a) L’alimentation lactée :
⮚ Lait maternel : le lait maternel couvre de manière optimale les besoins liés
à la croissance et au développement. Les 4 à 6 premiers mois constituent
une période de forte croissance, surtout sur le plan cérébral, et la
composition en acides aminés et en acides gras du lait maternel est
particulièrement adaptée à cette situation.
Le lait maternel apporte également des agents anti-infectieux et
antibactériens, incluant des immunoglobulines, qui jouent un rôle
important dans la stimulation du système immunitaire.

⮚ Lait artificiel :
Le lait artificiel, quant à lui, répond à des exigences très strictes, et il tente
de se rapprocher le plus possible de la composition du lait maternel.
Malgré cela, il est souvent accusé d’être « sensoriellement monotone ».

b) La diversification alimentaire :
A partir de 12 mois, l’enfant est physiquement apte à consommer les repas
préparés à la maison à condition que les préparations soient adaptées à ses
capacités motrices de préhension, de mastication et de déglutition.
La qualité du régime alimentaire à cette période est nettement plus impliquée que la
quantité. D'où l'intérêt des compléments nutritionnels pour améliorer la qualité de la
nutrition. L’apport en fer de l’alimentation est primordial durant cette période, l’utilisation
d’une formule pour nourrissons ou de céréales fortifiées en fer, ainsi que la consommation
d’aliments riches en fer, comme la viande mixée, peuvent prévenir ce problème.
3. Les habitudes alimentaires de l’enfant :
Les habitudes alimentaires prises dès le plus jeune âge vont affecter la santé des
individus durant leur vie entière. D'où l’importance du rôle des parents pour établir
l'alimentation la plus équilibrée possible.
Les choix et habitudes alimentaires de l’enfant sont soumis à :
● L’environnement
● La pression des parents
● La disponibilité et l'accessibilité de certains produits alimentaires
● La publicité et le marketing
● Les parents qui encouragent la découverte de nouveaux aliments
● La socialisation des repas (en famille, seul, à la cantine)

Ainsi l'introduction des boissons sucrées et de confiseries à un jeune âge conduit à


l'établissement d'une habitude qui persiste même après l’enfance. La consommation
de sucres extrinsèques plus de quatre fois par jour entrainerait une augmentation du
risque carieux.

II- Recommandations alimentaires :

1. Recommandations de 0 à 3 ans :
Le passage à une alimentation diversifiée est généralement très bien encadré par
le pédiatre de l’enfant. Toutefois, le chirurgien-dentiste peut renforcer les
recommandations concernant plus spécifiquement les conduites pouvant
conduire au développement des caries.
Les conseils à donner :
● L’eau est la seule boisson à proposer aux nourrissons pour étancher leur
soif,
● Eviter le pain avant l’âge d’un an et les biscuits dénués d’intérêt
nutritionnel et souvent à l’origine de risques de « fausse-route » chez les
plus jeunes,
● Limiter l'ajout de sucre dans les mets préparés pour le nourrisson,
● Chez le bébé allaité par sa maman, éviter de prolonger la durée de la
tétée.

2. Recommandations après 3 ans :


Jusqu'à l'âge de 8-10 ans, l'immaturité de l'enfant le rend incapable d’intégrer le
bien-fondé des concepts d’une alimentation saine, c'est par imitation des parents
que les bonnes habitudes peuvent être transmises. Il est donc essentiel de
s’appuyer sur les parents pour permettre un équilibre alimentaire.
Après 8-10 ans, les enfants deviennent capables d'intégrer et d'appliquer
certaines notions permettant d'acquérir un meilleur équilibre alimentaire.
Toutefois, même à cet âge, la participation active des parents demeure
indispensable.

III- Considérations diététiques chez l’enfant :

L’objectif est de transmettre de bonnes habitudes alimentaires au plus tôt, ainsi que de
bonnes habitudes d’hygiène bucco- dentaire.

1. Respecter les rythmes alimentaires en apprenant très tôt aux enfants à ne pas
manger en-dehors des quatre repas.

2. Assurer un bon équilibre nutritionnel en privilégiant les glucides complexes et les


fibres aux dépens des lipides et des glucides simples.

3. Supprimer (ou limiter au maximum) les friandises collantes (caramel, chewing-gum


etc.)

4. Penser aux associations bénéfiques pain+fromage+fruit pour les gouters.

5. Encourager la consommation de 5 fruits et légumes quotidiennement.

6. Choisir préférentiellement les jus de fruits « sans sucres ajoutés » réservés au


petit-déjeuner ou au goûter, l’eau est la seule boisson au déjeuner ou au dîner. Les
sodas sont à consommer de façon occasionnelle.

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