Vous êtes sur la page 1sur 7

Grossesse

Par le passé, le problème des besoins nutritionnels augmentés lors de la grossesse était résolu
de façon simple :

 La devise « manger pour deux » permettait en général d'assurer les apports. On


préconise actuellement un supplément d'énergie de 255 kcal/j, et même ce petit apport
supplémentaire doit plutôt être considéré comme un supplément de sécurité.
 La prise de poids durant la grossesse se répartit en fonction de l'âge de la gestation de
façon variable dans les différents compartiments intéressés (A). Alors qu'initialement, c'est
l'augmentation du volume sanguin maternel et utérin qui prédomine, au troisième trimestre le
poids est déterminé par le fœtus, les réserves lipidiques maternelles et les liquides tissulaires.
Les femmes correctement nourries auront à terme une prise de poids de 9-18kg.

Dans les pays en voie de développement, sans possibilité de complément d'apport


énergétique, la prise de poids liée au fœtus ct aux tissus directement associés est du même
ordre de grandeur, alors que les restrictions se font sur les liquides extracellulaires et les
dépôts lipidiques maternels.

Les conseils pratiques aux femmes enceintes doivent aussi tenir compte d'autres facteurs.
Ainsi le poids de naissance de l'enfant dépend-il beaucoup du poids de départ de la mère (B).
La règle générale veut qu'un poids corporel maternel faible résulte en un poids de naissance
faible. Cette évolution peut cependant être compensée par une prise de poids adéquate. En
pratique, il n’est donc pas opportun de conseiller un supplément énergétique systématique,
puisqu'il est souvent mal interprété et entraînera un surpoids surtout par accoutumance à un
niveau énergétique élevé. L'évolution du poids

Devrait plutôt tenir compte du poids de départ : s’il est élevé et/ou s’il y a surcharge
pondérale, elle devrait être modérée, s'il est réduit ou s'il existe un déficit pondéral, elle
devrait au moins comporter 8-10 kg. Étant donné l'augmentation des besoins nutritifs (C) lors
de la grossesse (surtout pour les nutriments spécifiques), il faut recommander une
alimentation équilibrée de densité nutritionnelle élevée. Les besoins accrus en vitamines
peuvent être couverts par des jus de fruits par exemple.
En raison des risques rares, mais lourds de conséquences, de toxoplasmose et de listériose, il
faut renoncer à la viande, aux œufs et aux produits laitiers crus. Il est généralement conseillé
de porter une attention particulière à l'hygiène alimentaire.

Les altérations hormonales peuvent toutefois entraîner une déviation des « normes saines ».
De nombreuses femmes enceintes ont ainsi une altération du goût, des envies alimentaires
inexpliquées ou des accès de boulimie Le relâchement du sphincter inférieur de l'œsophage
provoque souvent des

Brûlures d'estomac (pyrosis), raison pour laquelle la femme enceinte devrai plutôt prendre
plusieurs repas légers. Le même mécanisme inhibe aussi la motricité intestinale, provoquant
la constipation. Des boissons en abondance et une alimentation riche en fibres peuvent y
remédier. Les œdèmes, surtout des membres inférieurs, sont quasiment l'apanage de toute
grossesse. Par le passé, on tentait de les traiter par des restrictions liquidiennes et/ou sodées ce
qui est non seulement dépassé, mais potentiellement dangereux.
Allaitement

Après de longs débats sur les avantages et inconvénients de l'allaitement, l'OMS a engagé ses
membres en 1992 à former des commissions nationales pour la promotion de l'allaitement. Il
est aujourd’hui incontestable que le lait maternel représente la meilleure alimentation initiale
pour le nouveau-né. Les effets préventifs de l'allaitement sont nombreux, en particulier pour
le cancer du sein chez la mère ou l'obésité ultérieure chez l'enfant. Mais en pratique, seuls un
tiers des enfants sont encore allaités au 2° mois, alors qu'il n’existerait des contre-indications
véritables à l’allaitement que chez environ 5 p. 100

Des mères. Les besoins énergétiques de la mère pendant l'allaitement (A) sont calculés en
fonction du contenu énergétique du lait maternel, qui est relativement constant et de l'ordre de
70 kcal/100mI.La quantité de lait absorbée croît de façon constante durant les quatre premiers
mois {avec de grosses variations interindividuelles), augmentant ainsi les besoins
énergétiques totaux parallèlement à la durée de l'allaitement. Sur le plan purement comptable,
il faudrait un supplément énergétique de l'ordre de 650 kcal/j pour la lactation entendant
compte d'une marge de sécurité. Cependant, à ce niveau énergétique, les réserves lipidiques
stockées pendant la grossesse chez la mère ne seront pas entamées. Si l’on vise une perte de
poids modérée et si l'on tient compte d'une activité corporelle réduite pendant cette période,
les besoins supplémentaires s'élèvent plutôt à 400 kcal/j. La période d'allaitement ne doit pas
être utilisée Pour une cure d'amaigrissement, car la qualité et la quantité du lait maternel s'en
ressentiraient. Durant l'allaitement, la plupart des nutriments (B) voient leurs besoins
augmenter en raison des pertes par l'intermédiaire du lait maternel. S'il en résulte un déficit
(en vitamines surtout), la plupart des nutriments (vitamines C, B, iode p. ex.) verront leur
contenu dans le lait maternel baisser. D'autres nutriments, comme le calcium, sont en fait
indépendants de l'alimentation et les apports à l'enfant sont maintenus aux dépens des réserves
maternelles. Une partie des besoins accrus est uniquement équilibrée par l'augmentation de
l'apport énergétique. Ainsi un supplément de 650 kcal/j permet-il sans problème un apport
adéquat de protéines ou de niacine. En revanche si l'absorption de certains nutriments est déjà
limitée avant l'allaitement (iode p. ex.) l'apport énergétique même supérieur ne garantit pas
l'apport de nutriments souhaité. Parmi les femmes qui allaitent, la Food and Nutrition Board a
défini en 1991aux États-Unis les groupes à risque suivants : limitation de la prise alimentaire
à moins de 1800 kcal (tous les nutriments refus des produits laitiers (Ca), végétariens (B,) et
exposition déficitaire au UV (lumière du jour) (vitamine D chez la mère). Comme on peut
s'attendre à haut degré de motivation chez la mère. Durant la grossesse et l'allaitement, il
profiter de cette période pour son éduction alimentaire. En pratique, il n'existe souvent pas de
marge de manœuvre pour de telles actions « préventives », ce explique l’utilisation des
suppléments. Résidus dans le lait maternel (PCB, DDT dioxine, etc.) sont régulièrement
invoqués pour remettre en cause l'allaite mer: Actuellement, les contenus du lait manuel se
situent bien au-dessous des concertations critiques. Les avantages d’alitement pendant les 4-6
premiers m excèdent largement les risques potentiel d’une exposition aux polluants. Du
nourrisson à l'adolescent Concernant la nutrition on peut diviser la première année après la
naissance en trois périodes (A). Lors des quatre premiers mois, l'alimentation consiste
uniquement en lait maternel ou pour nourrissons. Au 5° mois débute l'apport de compléments
qui sera élargi graduellement jusqu'au9 mois. À partir du 10° mois, les bouillies peuvent être
remplacées par une alimentation plus solide et l'enfant peut progressivement être initié à la
nourriture familiale. À la fin de la première année, l'enfant supporte pratiquement tous les
aliments. Certains aliments non tolérés comme les légumineuses ou certaines espèces de chou,
les aliments très durs comme les noix et les plats riches en lipides difficilement digérés ne
sont pas appropriés pour des enfants de cet âge. Les plats très salés ou épicés doivent aussi
être évités. Pendant l'introduction de l'alimentation solide, il faut particulièrement veiller à un
apport liquidien suffisant. Les nourrissons ont, par rapport à l'adulte, des besoins liquidiens
relativement plus importants, car leur capacité de concentration rénale n'est pas encore arrivée
à maturation et l’élimination de substances à excrétion urinaire nécessite de plus grandes
quantités d'eau. Les valeurs indicatives d'apport d'eau pour le nourrisson sont de 80-120 ml/kg
de poids corporel par jour.

Au cours de la petite enfance et de l’âge préscolaire, l'adaptation à la nourriture adulte se


termine. Il faut éventuellement encore tenir compte de certains problèmes de mastication. Les
quantités et le choix des aliments peuvent également subir de grandes variations individuelles
qui doivent être tolérées dans certaines limites. L’enfant pourra ainsi développer très. Tôt une
bonne sensation de faim et de satiété. L'alimentation des enfants et des adolescents ne se
distingue pas fondamentalement de ce qui est conseillé pour les adultes : des plats variés et
diversifiés en privilégiant les aliments à densité nutritionnelle élevée, adaptés
énergétiquement à l’âge et à l'activité corporelle, un apport liquidien suffisant et une
répartition équilibrée des repas. Chez l'enfant et l’adolescent aussi, il est important d'adapter
les recommandations aux données individuelles. 11 faut tenir compte de préférences
individuelles comme les sucreries dans les limites raisonnables. Il faut cependant éviter les
alimentations déséquilibrées dans cette tranche d'âge. L'exemple des parents même s’il n’est
souvent adopté qu'indirectement, est primordial, aussi bien chez l'enfant que chez l'adolescent,
pour l’imprégnation des bonnes habitudes alimentaires et pour l'éducation d'une alimentation
saine. La « nourriture diversifiée optimisée » développée par l'Institut de recherche sur
l'alimentation des enfants représente une adaptation pratique des recommandations
d'alimentation pour les enfants et les adolescents (B). Elle couvre les besoins nutritionnels de
la croissance, du développement et de la santé et a de surcroît une action préventive. Que la
nourriture à cet âge-là doit plutôt être bonne que saine a également été pris en compte. Outre
les aliments recommandés, qui représentent 80 p. 100 de l'énergie totale des aliments dits
tolérés, tels que les sucreries, les pâtisseries, etc. ont été prévus.
Personnes âgées

Les personnes âgées représentaient lors des dernières décennies plutôt un groupe marginal
dans le domaine de la recherche internationale. En raison des changements de la répartition
des âges en 2030, plus d'un tiers de la population aura plus de 60 ans -, ce groupe prend une
importance grandissante.

Avec l’âge, la composition corporelle change (A) : la proportion des graisses augmente alors
que la masse osseuse, l'eau totale et la masse maigre diminuent. Cette dernière touche aussi
les tissus musculaires et nerveux. La diminution de la masse musculaire active (sarcopénie)
provoque une baisse du métabolisme de base, qui est encore accentuée par la diminution de
l'activité corporelle. Cela a des conséquences quotidiennes. Ainsi les achats et leur portage
ont-ils rapidement poser d'importants problèmes (B). La réduction du nombre de neurones
fonctionnels entraîne une baisse de la sensation de soif, une perte du goût et de l'odorat ainsi
qu'une diminution de toutes les fonctions gastro-intestinales. L'activité des facteurs de satiété
augmente — on parle de l’anorexie de la personne âgée. Outre ces altérations physiologiques,
plusieurs autres facteurs affectent l'alimentation des personnes âgées. Les troubles de la
mastication, de la déglutition et les facteurs sociaux sont rendus responsables d'apports
alimentaires déficitaires. L'espérance de vie en augmentation constante entraîne aussi chez la
plupart des seniors une poly médication chronique dont il ne faut pas négliger l'interaction
avec l'alimentation. On signale ainsi souvent une asthénie générale lors des repas en raison de
l'utilisation excessifs de sédatifs. Les syndromes dépress constituent un facteur aggravant.
S’ajoutent la survenue plus fréquente &maladies s'accompagnant d’apport

Nutritionnels réduits et/ou de troubles de l'assimilation. Cette énumération n’est certainement


pas exhaustive mais montre bien que dans cette population il faut être vigilant quant 2l'état
nutritionnel. Le MNA (mini-nutritionnel assessment) peut ici être utile Les personnes âgées
peuvent présenter, en fonction de leur degré de dépendance, des déficits nutritionnels. Les
seniors actifs présenter:

Plus volontiers un excès de poids et seulement des apports limites particuliers, comme pour la
vitamine D et les folates. En revanche, les personnes très âgées hospitalisées présente.
Souvent des déficits nutritionnels et une malnutrition aggravante. Parmi les patients
gériatriques hospitalisés plus de la moitié a un déficit pondéral, et un quart doit être classé
comme dénutri. La dénutrition représente un risque supplémentaire pour les seniors car ils
n’ont pas de réserves face à des besoins accrus par la maladie et sa guérison. Il faut aussi
savoir qu'avec l'âge, un déficit énergétique provoqué d'origine externe ne peut plus être
compensé. Les seniors ne devraient pas passer au-dessous d'un IMC de

23. Néanmoins, la place de la nutrition dans la thérapeutique et la prophylaxie reste très


limitée. Une étude sur des patients âgés hospitalisés aux États-Unis à montrer que plus d'un
tiers des personnes de plus de 65 ans avaient un déficit protéine-énergétique qui n'était que
rarement identifié.

Vous aimerez peut-être aussi