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UNIVERISTE DE GAFSA 2019/2020

Faculté des sciences

Département des sciences de la vie et de la Terre

TD de Génétique Moléculaire (SVT3)

TD III .La réversion et la suppression intra et extracistronique

On dispose, chez Saccharomyces cerevisiae, de deux mutants m1et m2, auxotrophes pour la
valine, phénotype noté (val–). Des analyses antérieures ont montré que les deux phénotypes
(val–) sont récessifs, que chaque mutant m1ou m2 n’est muté que dans un seul gène et que les
deux gènes mutés chez m1et m2 sont physiquement indépendants.

1) On dépose environ 108 cellules du mutant m1 sur une boîte de milieu minimum, après
culture en milieu liquide, centrifugation et récupération des cellules; on observe quelques
clones, dont l’un est nommé c1. On renouvelle le même protocole à partir d’une deuxième
culture, et on isole un deuxième clone, nommé c2. Interpréter ce résultat.

2) On croise chacun des clones c1 et c2 avec la SSR (souche sauvage de référence), les
diploïdes sont mis à sporuler et on analyse cent tétrades. Interprétez l’ensemble de ces
résultats (tableau1) en justifiant vos réponses.

3) On récupère les spores de phénotypes (val+) dans les asques contenant 2 spores (val+) et
2 spores (val–) à l’issue des croisements précédents (tableau 1). Ces spores sont nommées
v1 ou v2 selon qu’elles proviennent de tétrades issues des croisements c1 ×SSR ou c2
×SSR.

Kalthoum.m SVT3 Année universitaire 2019-2020


Analyse des tétrades issus du diploïdes Analyse des tétrades issus du diploïdes
c1 X SSR c1 X SSR

Types de tétrades Nombres observés Types de tétrades Nombres observés


4 spores (val+) 75 4 spores (val+) 68

3 spores (val+) et 20 3 spores (val+) et 24

1 spore (val-) 1 spore (val-)


2 spores (val+) et 5 2 spores (val+) et 8

2 spores (val-) 2 spores (val-)


Tableau 1

a- Quel est le génotype des spores v1 ou v2 ? Justifiez (éventuellement après la


question b) le fait d’avoir sélectionné ces spores [val+] dans ces asques et non dans
d’autres.

Solution :

1. D’après l’énonce de l’exercice on déduit que :


 m1 et m2 sont deux mutants de phénotype [val-] récessifs et indépendants.
 A partir de deux cultures m1 et m2 on a pu isoler deux clones nommés
respectivement c1 et c2 c1 et c2 sont de révertants.
 Ces révertants sont indépendants et leur site de mutation, peuvent être
différents.
 c1 est un révertant [val+], puisque on a récupéré qq clones sur le Mm (voir 1).
 On peut mettre une hypothèse : c1 soit un révertant vrai, ce qui est rare, soit
plutôt un révertant avec une deuxième mutation à effet suppresseur
(intragénique ou extragénique). Même réponse pour c2.

2. Le croisement d’un révertant par la SSR est destiné à vérifier l’existence postulée d’un
suppresseur. Sur ce, d’après le tableau I, dans la deuxième génération filiale (F2). il y a
réapparition du phénotype muté caractérisant le révertant de deuxième classe.

Kalthoum.m SVT3 Année universitaire 2019-2020


L’hypothèse à retenir : c1 est un révertant avec une deuxième mutation à effet
suppresseur, puisque la réapparition du phénotype muté atteste que la mutation directe
n’avait pas disparu, que son effet était supprimé chez le révertant par celui d’une
deuxième mutation dite suppresseur.

En effet, si ce suppresseur est suffisamment distant de la mutation d’auxotrophie


originelle, la méiose du diploïde révertant×SSR doit laisser réapparaître des génotypes
et donc des phénotypes mutants. Le génotype du diploïde peut s’écrire, pour les gènes
qui nous intéressent :
Parents C1 × SSR

(m1 ; su1a) (m1+ ; su1i)

F1 Diploide

m1 su1a

m1+ su1i

parental 1 : (m1; su1a) de phénotype [val+]


Ditypes parentaux
i
parental 2 : (m1+; su1 ) de phénotype [val+]

recombiné 1 : (m1; su1i) de phénotype [val -]


Ditypes recombinées
recombiné 2 : (m1+; su1a) de phénotype [val +]

Analyse des tétrades issus du diploïdes


c1 X SSR On remarque bien que
DP>>>>DR. C’est le cas de deux

Types de tétrades Nombres observés gènes liés donc la mutation m1 et

4 spores (val+) 75 Ditypes parentaux son suppresseur su1 sont


génétiquement liés.
3 spores (val+) et 20 Tétratypes

1 spore (val-) Même analyse pour le c1 X SSR

2 spores (val+) et 5 Ditypes recombinées

2 spores (val-)

Kalthoum.m SVT3 Année universitaire 2019-2020


L’analyse de tétrades montre donc, avec l’apparition de spores [val–] à l’issue des deux
croisements, que c1 et c2 sont des révertants porteurs d’une mutation à effet suppresseur, que
le suppresseur su1est génétiquement lié au gène muté chez m1, et que le suppresseur su2 est
génétiquement lié au gène muté chez m2, puisque, dans chaque croisement, f(DP) >f(DR).

Comme m1et m2 sont physiquement indépendants, on peut en déduire que les sites su1 et m1
(souche c1) sont physiquement indépendants des sites su2 et m2 (souche c2). On peut, par
ailleurs, calculer les distances respectives des sites m1et su1, d’une part (25 ur) et des sites m2
et su2, d’autre part (36 ur) en appliquant la formule d =100[3f(DR) +f(T)/2].

3. En allant chercher des spores [val+] chez des DR, on peut définir sans ambiguité leur
génotype. En effet, elles sont obligatoirement porteuses du suppresseur actif et du gène
non muté, ce qui est recherché pour la suite de l’analyse génétique.
On a donc : – spore v1 génotype (m1+; su1a), qui est par ailleurs (m2+);

– spore v2 génotype (m2+; su2a), qui est par ailleurs (m1+).

Kalthoum.m SVT3 Année universitaire 2019-2020

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