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TERRAIN ET MÉTHODES QUALITATIVES

EN GÉOGRAPHIE

L’Aménagement du territoire en Province Nord

Justine Poagnide
DUMAS PASCAL 2023

Licence de Géographie – Semestre 5 (TREC 5)


L’aménagement du territoire en province Nord
En quoi l’aménagement de VKP est-il un moteur du rééquilibrage de la
Nouvelle-Calédonie ?

I- Contexte : une histoire entre le pays et sa province


a) À l’échelle de la Nouvelle-Calédonie
b) À l’échelle de la province
c) À l’échelle des communes

II- VKPP, un nouveau pôle urbain aux enjeux mul>ples


a) De nouvelles dynamique d’aménagement
b) Des enjeux mulIples

III- Étude de cas : un projet pour tous, le barrage de Pwêbuu (Pouembout)


a) SituaIon et contexte
b) Un élément du développement de la zone VKP
c) Les aOentes, enjeux et ambiIons
Introduc)on :

L’aménagement est l’ac.on volontaire d’un groupe social pour organiser, voire
transformer l’espace dans le but de générer des effets posi.fs sur la société.
Cependant, l’aménagement de la Province Nord est un projet de la Nouvelle-
Calédonie nécessaire afin de par.ciper au rééquilibrage. Néanmoins, l’accord de
Nouméa mandate sur le fondement de l’ac.on de la collec.vité provinciale avec les
orienta.ons des poli.ques publiques de 2000. Avec le poids administra.f poli.que et
économique de Nouméa, depuis 1989, les élus poli.ques de la Province Nord
entreprennent une réflexion à propos d’un aménagement concerté et réfléchi. En
quoi l’aménagement du territoire en Province Nord est-il un moteur du
rééquilibrage ?
I- Contexte : Une histoire entre le pays et sa province

a) À l’échelle de la Nouvelle-Calédonie :

À parIr de 1989, après les accords de MaIgnon a eus lieu la provincialisaIon. Ce dernier
consistait à conférer le statut de province à une région ou un territoire. De ce fait il y a eu les
trois provinces : Province Sud, Province Nord et Province des Îles. Néanmoins, les élus
poliIques de la Province Nord on entrepris une réflexion à propos d’un aménagement
concerté et réfléchi du territoire provincial.

Cependant, 10 ans après, les accords de Nouméa en 1998 convient d’ouvrir une nouvelle
étape, celle d’une série de transferts de compétence en meOant en avant la refondaIon d’un
contrat social entre toutes les communautés qui vivent en Nouvelle-Calédonie et par un
partage de souveraineté avec la France. Ainsi, le passé a été de colonisé et le présent devient
le temps du partage, par le rééquilibrage de la Nouvelle-Calédonie.

En 2008 a été lancée la démarche


« Nouvelle-Calédonie 2025 » qui a pour but
l’élaboraIon, avec tous les forces vives du
pays du « schéma d’aménagement et de
développement de la Nouvelle-Calédonie ».
Son objecIf est de consItuer un cadre de
cohérence pour les poliIques publique en
exprimant les orientaIons fondamentales
du pays en maIère d’infrastructures, de
formaIon iniIale et conInue,
d’environnement, d’équipements, de Figure 1 :
services d’intérêt territorial et de
développement économique, social et culturel. De plus, l’élaboraIon de la démarche est de
la responsabilité du haut-commissaire et du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

Ainsi, avec le poids démographique, administraIf, poliIque et économique de Nouméa en


Province Sud, les élus poliIques de la Province Nord entreprennent une réflexion à propos
d’un aménagement concerté et réfléchi.

b) À l’échelle de la province :

Après la provincialisaIon (1989), il y a eu une première étude qui s’arIculait autour de 4


communes :
- Sur la côte Ouest : Koné et Pouembout
- Sur la côte Est : Poindimié et Touho
Cet ensemble est relier par la transversale Koné-Tiwaka qu’on appelle le « Grand H ». C’est
après cela qu’il y a eu l’ouverture du lycée de Pouembout (agricole), le lycée de Touho
(professionnel) et de Poindimié (Général) mais aussi l’hôpital provincial à Poindimié
également.
10 ans plus tard, il y a encore un changement de stratégie : la construcIon de l’usine du Nord
à Vavouto. Ce projet est présenté comme un projet capable de porter le développement du
Nord. Vavouto est situé sur la commune de Voh (proche du massif de Koniambo), au nord de
Koné. Néanmoins, la province doit relever le défi du rééquilibrage et donner au Nord une
dynamique capable de concurrencer le Grand Nouméa. C’est donc la zone Voh, Koné,
Pouembout que les élus de la Province Nord
cherchent à développer et aménager en priorité.
En outre, il y a plusieurs ouIls mise en place afin
d’imaginer l’aménagement de ceOe zone et d’en
accompagner le développement économique.

En outre, le Schéma d’Aménagement de l’Espace


et de Développement Économique (SAEDE) a été
amorcer afin de produire un diagnosIc
définissant parIculièrement les EnItés
Territoriales Homogène (ETH) de la Province
Nord (figure. 2).

Figure 2 En parallèle, l’enjeu est alors de fixer les


populaIons dans le Nord et passe absolument
par le pouvoir de loger dans de bonnes condiIons les populaIons locales et celle aOendues
dans le cadre de la construcIon de la future usine. Mais il existe encore un autre problème,
c’est celle du déséquilibre à l’échelle de la province entre l’ouest et l’est.

c) À l’échelle des communes :

L’aménagement et l’urbanisme à l’échelle des communes est composé d’un plan


d’urbanisme directeur (PUD)

Le plan d’urbanisme est le document de planificaIon qui établit les lignes directrices de
l’organisaIon spaIale et physique d’une commune tout en présentant une vision
d’ensemble de l’aménagement de son territoire.

Néanmoins, le code de l’urbanisme de la Nouvelle-Calédonie (CUNC) conIent tous les textes


réglementaires en la maIère qui découlent des principes directeurs du droit de l’urbanisme
qui sont de compétence de la Nouvelle-Calédonie. De plus, avec le respect de ces principes
directeurs, les provinces ont à charge d’élaborer propre réglementaIon, notamment en
maIère de plan d’urbanisme directeur et de permis de construire.

De part et d’autre les communes de la province Nord se développe selon le PUD mais aussi
par rapport au projet des mairies lors des mandature (ex : le Maire de Pouembout).
II- VKPP, un nouveau pôle urbain au enjeux mulIples

a) De nouvelles dynamiques d’aménagement :

La Province Nord a relevé le défi du rééquilibrage et insuffler au Nord une dynamique


suscepIble de concurrencer le Grand Nouméa.

Néanmoins, l’aménagement de la zone VKP a été conçu à parIr d’un Schéma Directeur
d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) adopté en 2005. Le SDAU organise la vocaIon des
trois communes : le centre urbain majeur à Koné qui est devenu la « capitale » de la
Province nord avec centre d’affaires, centres culturels, commerces, zones industrielles et
arIsanales, l’usine du nord à Voh et une dimension agropastorale à Pouembout.

Cependant, le pôle urbain appelé VKPP recensait en 2014 plus de 16 000 habitants. Ces
communes sont situées et avantagées par le complexe métallurgique à dimension
internaIonale : Koniambo Nickel.

En outre, ce qui fait la parIcularité de ce pôle urbain c’est l’aménagement de territoire


coutumiers, restées longtemps sans valorisaIon. De plus, l’objecIf est de fixer les
populaIons en développant une synergie économique autour de l’usine du Nord qui est-elle
créatrice de milliers d’emplois directs et environ 2500 emplois indirects. Cependant, la zone
VKP entraine l’ensemble des communes de la Province Nord vers une dynamique de la
populaIon locale en meOant en valeur les domaines tourisIques, agricoles, agroalimentaire,
industrielle, écoconstrucIon ou des énergies renouvelables.

De part-et-d ’autres, c’est environ 50 milliards de Francs qui ont été invesIs pour la
construcIon de logements, de zones d’acIvités, d’infrastructures publiques (écoles,
équipements de loisires,
hôpital, centres de
secours,..), la formaIon, le
transport, la gesIon des
déchets et le souIen aux
entreprises. De même
l’économie mixte joue un
rôle majeur dans le
développement de ce
territoire.

La zone VKPP se présente


aujourd’hui comme un
vaste et aOracIf domaine
des possibles, aOenIf à
toutes les iniIaIves
comme la créaIon du
barrage de Pouembout qui
va répondre à de nombreux besoins. Figure 3. Zone arIsanal vue depuis la RT1
b) Des enjeux mul>ples :

Les efforts entrepris pour accompagner les invesIssements privés intéressés par la zone VKP
sont considérable. Ces invesIssements sont une nécessité afin de fixer les populaIons et
diversifier les acIvités économiques. L’objecIf est de sorIr du « tout nickel ». De plus, le but
est de répondre à la demande de services générés par le projet usine du nord.

En outre, l’habitat reste une priorité dans la zone. Il y a Un besoin très important dans la
zone VKP de logements : augmentaIon du prix de l’immobilier qui ont tendance à se
rapprocher de ceux de Nouméa (locaIon ou accession). Mais l’enjeux principale est de fixer
les populaIons car c’est une des réponses aux rééquilibrage Nord-Sud tout en répondant
aux besoins primaires de la populaIon :
- Se loger (créaIon de nouveau quarIer)
- S’alimenter (projet barrage de Pouembout)

Cependant, les éventuelles limites du projet VKP sont :


- La toute puissance de Nouméa
- La monoacIvité du nickel
- Le déséquilibre à l’échelle de la province entre l’ouest et l’est

III- Étude de cas : Un barrage pour tous, le barrage de Pwêbuu

a) Situa>on et contexte :

Le rééquilibrage a conduit à la réalisaIon de l’Usine du Nord. Dans sa construcIon elle a


entraîné avec elle un développement économique majeur pour le Nord-Ouest de la
Nouvelle-Calédonie et une importance augmentaIon de sa populaIon (entre 2009 et 2007).
Cependant, les besoins en eau du pôle urbain de la zone VKP (Voh, Koné, Pouembout) ont
augmentés.

Par ailleurs, les ressources pour l’alimentaIon en Eau Potable (AEP) ou les autres usages,
comme notamment l’irrigaIon agricole, sont déjà largement exploitées.

Néanmoins, avec l’augmentaIon de la populaIon dans la zone VKP et le changement


climaIque l’eau devient une denrée rare. De plus, ceOe situaIon génère des assecs qui
affectent l’environnement des cours d’eau et des pénuries d’eau se produisent meOant en
péril l’avancement du développement de la zone VKP et limitant encore plus l’aOracIvité de
ceOe zone. De ce fait :
- Les perturbaIons du service AEP sont récurrentes en période de sécheresse ;
- Le développement agricole est fragile ;
- Les écosystèmes des cours d’eau et zones humides sont malmenés
Ainsi, la créaIon du Comité de GesIon de l’eau (2010) consItuer de la province nord et ses
partenaires a permis de caractériser avec précision la contenance entre la ressource
disponible et les besoins en eau. En conclusion, la ressource en eau ne suffisait pas à
saIsfaire tous les usages en période sèche.

C’est ainsi qu’est née l’idée sur le besoin de créer une nouvelle ressource en eau pour
sécuriser la poursuite du développement de la zone VKP et rassurer la volonté de
rééquilibrage. Alors c’est en 2013, qu’a été retenue la meilleure soluIon pour renforcer la
ressource sur le long terme.

Dans l’aOente de la mise en œuvre de ceOe opéraIon, le partage de l’eau s’est organisé, afin
d’anIciper et de limiter les crises éventuelles, et c’est en 2015 que le plan sécheresse et
Pénurie d’eau de la zone VKP voit le jour.

Figure3. Les trois niveaux de sécheresse et de pénurie d’eau dans la zone VKP

a) Un élément de développement
Le barrage de Pwêbuu est un aménagement mis en place pour le développement de la zone
et de la Province Nord.

Cependant, c’est un projet à mulIples usages car elle génère de nombreux avantages
comme :

o L’alimenta>on en Eau Potable (AEP) :


Il s’agit de sécuriser une ressource suffisante pour couvrir les besoins équivalents à un
doublements de la populaIon de Koné et Pouembout desservie par l’eau issue des nappes
de Pouembout. Aujourd’hui ce dernier dessert le village de Pouembout, Paîamboué, Téari-
Green-Acre et le village de Koné jusqu’à la tribu de Koniambo.

Néanmoins les besoins en eau de la Zone VKP sont basés sur les hypothèses suivantes :
- ÉvoluIon de la populaIon : 2% / an
- ConsommaIon : 250L / jour/ habitant
- Rendement des réseaux : 70 %

Nous avons alors un besoin en eau potable de 2,34 millions de m3 pour 18 000 habitants.
Néanmoins les lâchers d’eau du barrage vont permeOre de renforcer l’alimentaIon
naturelles de la nappe alluviale mais aussi d’augmenter son exploitaIon pour le futur.

o L’agriculture :
Pour l’agriculture, la nouvelle ressource en eau va permeOre de débloquer le
développement des producIons agricoles, notamment par la mise en valeur de terres
coutumières. Cela aura aussi un impact sur l’ensemble des secteurs associés comme la
transformaIon, la distribuIon ou la commercialisaIon. Enfin, il contribuera à la réussite de
la transiIon alimentaire engagée à l’échelle du pays.

Néanmoins, il y aura un potenIel maximal esImé à plus de 3000ha, soit 3 fois plus de
surface irriguée.

o Environnement :

Pour le projet du barrage, la retenue d’eau devra à la fois s’intégrer au mieux dans
l’environnement naturel de haute-vallée et contribuera à créer les condiIons de
préservaIon de l’environnement dulçaquicole de la rivière de Pouembout.

Néanmoins, il faut retenir que l’espace où le barrage sera installé : il y a une faune et une
flore assez « pauvre ». C’est-à dire qu’il y a peu d’espèce fragile dans ceOe zone.

o Économie :
Les retombées économiques du projet barrage à usages mulIples sont l’objet des travaux
qui seront menés dans le cadre du projet de Territoire. Le barrage mènera au
développement des producIons agricoles, la créaIon d’emplois et l’amélioraIon de
l’aOracIvité de la zone pourra aussi voir le jour.

o Patrimoine culturel :
La haute-vallée de Pouembout présente des atouts pour le développement d’acIvités
culturelles et sporIves indéniables. Pouembout a des paysages vallonnés caractérisIque de
la côte Ouest, des creeks, des cascades ou encore le secteur de forêt plate qui présente un
fort potenIel parIculièrement intéressant pour les acIvités de pleine nature. Néanmoins, il
existe encore de nombreux vesIges archéologiques relevant de la civilisaIons kanak
tradiIonnelle. CeOe vallée devient alors unique en Nouvelle-Calédonie.

o Hydroélectricité :

Même si l’ouvrage n’est pas prioritairement desIné à la producIon d’hydroélectricité, il


présente des débits et une hauteur de chute intéressant à valoriser. En effet, avec son
foncIonnement parIculier, l’ouvrage assurera en permanence et à minima la circulaIon
d’un débit environnemental. Celui-ci pourra être turbiné afin de produire de
l’hydroélectricité qui pourra être injectée dans le réseau et revenue à Enercal.

o Projet de Territoire :
Pour appuyer, formaliser, structurer et développer une cohérence sur ce projet, la province
nord a voulu mener une démarche de concertaIon avec l’ensemble des acteurs concernée
et la populaIon de la zone VKP. CeOe démarche devra permeOre d’imaginer le futur de la
zone avec l’eau du barrage et de définir avec précision les acIons à mener pour développer
les projets qui auront été idenIfiés.
b) Les aSentes, enjeux et ambi>ons :

Dans ce contexte, les enjeux, les aOentes et les ambiIons sont donc parIculièrement
prononcées et essenIelles pour l’avenir du pays.

En 1er lieu, la nouvelle ressource en eau devra permeOre de sécuriser de façon pérenne et
durable le besoin fondamental d’alimentaIon en eau potable de la populaIon.

De plus, elle devra rendre possible la poursuite du développement urbain et économique de


la zone VKP, notamment sur les terres coutumières.

Ensuite, les aspiraIons sociétales pour la transiIon alimentaire, avec des producIons locales
et raisonnées, sonnent comme un enjeu à la hauteur de la plus grande plaine agricole du
pays, dans la vallée de Pouembout, avec un potenIel de mise en valeur sur plusieurs milliers
d’hectares, de droit privé et de droit coutumier.

Néanmoins, le barrage de pouembout va également contribuer à l’adaptaIon de la


populaIon face aux changement climaIques qui pour la zone s’exprime notamment déjà par
des périodes de sécheresse plus longues et plus intenses.

Figure. MaqueOe du barrage de Pouembout


Conclusion : L’aménagement de VKPP est un moteur du rééquilibrage de Nouvelle-
Calédonie. Depuis 2008, le développement de la zone n’a fait que renforcer l’aménagement
de son territoire. De nombreux projet en pu voir le jour alors que d’autres sont en cours de
discussion. L’usine du Nord a également été un élément principal du développement du pôle
urbain en tant que fixateur de populaIon. Grâce à l’usine du nord, c’est une populaIon qui a
doublé depuis 2010 et qui ne cesse d’augmenter. L’aménagement de VKPP ainsi que l’essai
d’aménagement dispersée vers la côte Est (lycée et Hôpital) a jouer un rôle important en
terme de développement mais aussi en terme d’aménagement. Néanmoins, il y a encore de
nombreuse limite freinant l’aménagement et le développement de VKPP comme le poids
indémodable de Nouméa, la monoacIvité du nickel, et le déséquilibre entre la côte Ouest et
la côte EST.
BIBLIOGRAPHIE :

o Fiche6.pp. 66-65. Géographie première : En province Nord, l’aménagement de VKP,


une soluIon pour le rééquilibrage de la Nouvelle-Calédonie : disponible
sur hOps://histoire-geo.ac-noumea.nc/spip.php?arIcle135

o Province nord : hOps://www.province-nord.nc/vkpp-territoire-durable/dynamiques-


developpement

o Barrages à mulIples usages : hOps://barrage-pouembout.nc

o Légifrance : hOps://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000555817

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