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UNIVERSITE MOHAMED V DE RABAT

FSJES DE SALE

Introduction à la
microéconomie
Chapitre I : La théorie du consommateur

PROFESSEUR : AHMED LAKSSISSAR

Groupe E, année universitaire 2020/2021


Chapitre 1

Le comportement du consommateur

Dans les années 80, la société Ford a tenté d'introduire sur le marché américain un nouveau
type voiture: une nouvelle gamme de voitures, qui étaient plus stylée et plus robuste que les
autres voitures du marché. Avant de commercialiser ce nouveau produit, l'entreprise eut à
résoudre un problème de taille: quel prix pratiquer ? Quelle que soit la qualité du produit en
question, la rentabilité de l'opération dépendait en effet de la politique des prix. Il ne suffisait
pas de savoir que les consommateurs étaient prêts à payer davantage pour un produit novateur.
Il fallait savoir combien. Pour connaître la demande de cette gamme de voiture, Ford dut
observer précisément les préférences des consommateurs en matière de voiture.

Le problème auquel Ford a été confronté ressemble en tous points aux difficultés du
gouvernement américain quand il doit évaluer l'efficacité du programme alimentaire. Le but
de ce programme est de donner aux ménages à faibles revenus des bons échangeables contre
de la nourriture. Ce type de politique peut-il amener les individus à acheter plus de nourriture
qu'ils ne l'auraient fait de toutes façons? Comme dans le cas des voitures, cette question
nécessite l'analyse du comportement du consommateur.

Ainsi, pour répondre aux deux précédentes questions, celle de l'entreprise et celle du
gouvernement, nous devons étudier le comportement du consommateur, à savoir la façon
dont il attribue son revenu à la consommation de biens et de services.

1. Le comportement du consommateur
A ce niveau, force est de constater que l’une des questions primordiales de la microéconomie
demeure la suivante : Comment un consommateur, contraint par un revenu limité, décide t- il
de l'achat de biens et de services?

Une question qui va être traitée dans ce chapitre et dans le suivant. Pour ce faire, nous allons
analyser comment les consommateurs allouent leur revenu à l'achat de biens et de services.
L'étude de ce comportement nous montrera comment les changements des prix et du revenu
modifient la demande de biens et de services et pourquoi la demande de certains produits est
plus sensible aux variations de prix que pour d'autres.

En effet, pour maîtriser et comprendre le comportement du consommateur, trois grandes


étapes s’imposent :

1. L'utilité et les préférences du consommateur.

En premier lieu, nous allons analyser les raisons pour lesquelles certains individus préfèrent
un bien à un autre. Nous exposerons ces préférences par des figures et des formules
mathématiques.
2. Les contraintes budgétaires.

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En second lieu, les consommateurs, qui tiennent compte des prix, ont des ressources limitées
restreignant la quantité de biens qu'ils peuvent acheter. Que fait un consommateur dans cette
situation? L’étape suivante, en fusionnant les préférences des consommateurs et leurs
contraintes budgétaires, répondra largement à cette question.

3. Les choix du consommateur.

Les consommateurs, en tenant compte de leurs préférences et de la contrainte budgétaire,


choisissent des combinaisons de biens qui maximisent leur satisfaction et qui dépendent du
prix des biens. Par conséquent, comprendre les choix du consommateur va nous aider à cerner
la demande, à savoir de quelle manière la quantité de biens que les consommateurs veulent
acheter dépend des prix.

Ces trois grandes étapes représentent le fondement de la théorie du consommateur, détaillée


dans les trois premières parties de ce chapitre. Ensuite, n’est-il pas indispensable de maîtriser
quelques autres aspects de cette théorie. Chose qu’on va essayer d’analyser au niveau des
préférences révélées et d’autres aspects primordiaux.

A la fin de ce chapitre, nous exposerons le concept de pouvoir d'achat en décrivant différents


indices qui mesurent ses variations dans le temps. Ces indices sont des instruments importants
de la politique économique, car ils ont une influence sur le calcul des bénéfices et des coûts
des programmes sociaux.

Nous savons que les consommateurs ne prennent pas toujours leurs décisions d'achat de
manière rationnelle. Par exemple, ils achètent parfois sur un coup de tête, en faisant peu de
cas de leur contrainte budgétaire (et donc s'endettent). Parfois ils ne sont pas très sûrs de leurs
préférences, ou se laissent influencer par les achats de leurs amis et voisins, ou même
changent de goûts. Et même lorsque les consommateurs se comportent de manière rationnelle,
il est impossible de prendre en compte la multitude des prix et des choix avec lesquels ils sont
mis en présence.

Pour ce premier chapitre, il faut préciser que notre modèle de base utilise des hypothèses
simplifiées. Cependant, nous insisterons également sur le fait que ce modèle est la source
d’explication de nombreux comportements observables chez le consommateur, et à
comprendre les caractéristiques de la demande. Il s’agit d’un modèle de base en économie,
utilisé également en finance et en marketing.

2. Les préférences du consommateur


Alors qu’on est en présence d’une variété considérable de biens et de services et que les goûts
des individus sont tout aussi divers, comment décrire les préférences des consommateurs de
manière cohérente? Le consommateur compare deux paniers de biens: préférera-t-il un des
groupes de biens à l'autre, ou bien sera-t-il indifférent entre les deux?

2.1. Les paniers de biens

Le terme de panier de biens est utilisé pour désigner un ensemble de biens (un panier chez
Marjane ou Carrefour par exemple). Plus précisément, un panier de biens est une liste des
quantités d'un ou de plusieurs biens. Un panier de biens pourrait comprendre les différents
produits contenus dans un chariot de supermarché.

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Comment les consommateurs choisissent-ils ces paniers de biens? Comment décident-ils, par
exemple, du montant de leurs dépenses de nourriture et de logement? Bien que la sélection
des paniers de biens puisse être aléatoire, comme nous le verrons, les consommateurs
choisissent généralement le panier de biens qui les satisfait le plus.

Le tableau 1 présente des paniers de biens décrivant des achats mensuels en produits
alimentaires et vêtements. Nous considérons les éléments du panier comme le nombre d'unités
de chaque produit. Par exemple, le panier A est composé de 20 unités de produits alimentaires
et de 30 unités de vêtements, le panier B est composé de 10 unités de produits alimentaires et
de 50 unités de vêtements, et ainsi de suite.

Afin d’expliquer la théorie du consommateur, nous nous demandons si un consommateur


préfère un panier de biens à un autre. La théorie suppose que les préférences du
consommateur sont cohérentes et significatives. Ces hypothèses seront détaillées dans la
prochaine section.

Tableau 1 : Exemples de paniers de biens


Paniers de biens Unités de produits Unités de vêtements
alimentaires
A 20 30

B 10 50

D 40 20

E 30 40

G 10 20

H 10 40

2.2. Les hypothèses de base sur les préférences

La théorie du consommateur est fondée sur trois hypothèses de base concernant les
préférences des individus. On suppose que ces hypothèses sont vérifiées pour la majorité des
individus dans la plupart des situations.

1. l’hypothèse de Complétude. Les préférences sont supposées être complètes. C'est-à-dire


que les consommateurs peuvent comparer et classer tous les paniers possibles. Ainsi, face à
deux paniers A et B, soit le consommateur préférera A à B, soit il préférera B à A, soit il sera
indifférent entre les deux. A ce niveau, il faut savoir que ces préférences ne tiennent pas
compte des coûts. Un consommateur peut préférer la côte de bœuf aux poulets, mais
néanmoins acheter des poulets car ils coûtent moins cher.

2. l’hypothèse de Transitivité. Les préférences sont transitives. La transitivité signifie que si


un consommateur préfère le panier A au panier B, et le panier B au panier C, alors il préfère
aussi le panier A au panier C. Par exemple, si je préfère une villa à une maison, et que je
préfère une maison à un appartement, donc je préfère la villa à l’appartement. La transitivité
est nécessaire pour garantir la cohérence des préférences.

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3. l’hypothèse de « Plus est préféré à moins ». D’une manière générale, les biens sont
désirables, on les appelle justement des biens. En conséquence, les consommateurs préfèrent
toujours plus de biens à moins. De plus, les consommateurs ne sont jamais satisfaits, ils
n'éprouvent pas de satiété. Plus est toujours mieux, même si ce n'est qu'un peu plus. Bien
évidement, dans le cas de certains biens indésirables, comme la pollution, les consommateurs
préféreront toujours moins à plus.

Comme noter précédemment, ces trois hypothèses fondent la théorie du consommateur. Ceci
dit, elles imposent à l’analyse un caractère rationnel et raisonnable. Sur la base de ces
hypothèses, nous allons maintenant analyser en détaille comportement du consommateur.

2.3. Les courbes d'indifférence

L'analyse des caractéristiques des préférences du consommateur montre la possibilité de


phénomènes d'indifférence: différentes combinaisons de consommation peuvent entraîner un
identique niveau de satisfaction. C'est ce phénomène qu'exprime graphiquement la courbe
d'indifférence.

On appelle courbe d'iso-satisfaction ou isophélime la courbe qui représente le niveau de


satisfaction commun généré par différentes combinaisons de consommation de biens A et B.

« Une courbe d'indifférence représente toutes les combinaisons de paniers de biens qui
procurent au consommateur la même satisfaction. L'individu est dès lors indifférent entre les
divers paniers représentés sur la courbe ».

Graphiquement, on représente d'abord les différents niveaux de satisfaction, c'est-à-dire


d'utilité totale, susceptibles d'être atteints. On tient compte de l'observation initiale suivant
laquelle l'utilité marginale est décroissante, ce qui implique que l'utilité totale croît de moins
en moins vite.

Étant donné que nos trois hypothèses sur les préférences sont vérifiées, nous savons que le
consommateur peut toujours désigner le panier de biens qu'il préfère. Nous pouvons utiliser
cette information pour classer tous les paniers de biens possibles. Le tableau 1 propose
quelques exemples de paniers de biens avec différentes combinaisons de produits alimentaires
et de vêtements.

Pour représenter graphiquement les courbes d'indifférence du consommateur, il est utile de


représenter tout d'abord ses préférences individuelles. La figure 1 présente les paniers du
tableau 1. L'axe des abscisses représente le nombre d'unités de produits alimentaires (par
semaine), et l'axe des ordonnées mesure le nombre d'unités de vêtements (par semaine).

Le panier A contenant 20 unités de produits alimentaires et 30 de vêtements est préféré au


panier G parce qu'il contient à la fois plus de produits alimentaires et de vêtements (on se
souvient que la troisième hypothèse nous indique que plus est préféré à moins).

De la même façon, le panier E, qui contient davantage d'unités de produits alimentaires et de


vêtements, est préféré au panier A. En fait, on peut facilement comparer à A tous les paniers
qui appartiennent aux deux zones colorées (comme E et G, par exemple), car ils contiennent
plus ou moins des deux produits à la fois. En revanche, remarquons que B contient plus

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d'unités de vêtements mais moins d'unités de produits alimentaires que A. De la même
manière, A contient plus d'unités de vêtements mais moins d'unités de produits alimentaires
que D. Ainsi, la comparaison du panier A avec B, D et H n'est pas possible en l'absence
d'informations sur les préférences du consommateur.

Figure 1 - Les préférences individuelles

Cette information sera disponible dans la figure 2, qui représente une courbe d'indifférence
U1 passant par les points B, A et D. Cette courbe nous indique que le consommateur est
indifférent entre les trois paniers de biens. Il ne se sent ni mieux, ni moins bien s'il abandonne
10 unités de produits alimentaires et obtient 20 unités de vêtements. De même, le
consommateur est indifférent entre les points A et D : il est prêt à renoncer à 10 unités de
vêtements contre 20 unités supplémentaires de produits alimentaires. Il préfère cependant A à
H qui est situé au-dessous de U1.

Figure 2. Une courbe d’indifférence

A ce niveau, force est de constater que la pente de la courbe d'indifférence de la figure 2 est
négative. Pour comprendre cela, supposons que la pente de A à E ait été positive. Alors,
l'hypothèse selon laquelle plus est préféré à moins n'est pas satisfaite. Si on se réfère au
tableau 1 et puisque le panier E contient à la fois plus d'unités de produits alimentaires et plus

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d'unités de vêtements que le panier A, il doit être préféré à A et ne peut pas être sur la même
courbe d'indifférence que A. De ce fait, tous les paniers se trouvant en haut et à droite de la
courbe d'indifférence U1 sont préférés aux paniers situés sur U1.

2.4. Les cartes d'indifférence


Ici, l’objectif étant de décrire les préférences d'un individu face à différentes combinaisons de
produits alimentaires et de vêtements. Pour ce faire, on peut les représenter par un ensemble
de courbes d'indifférence : la carte d'indifférence. Chaque courbe indique les paniers entre
lesquels le consommateur est indifférent. La figure 3 présente trois courbes d'indifférence
faisant partie d'une carte d'indifférence qui en compte une infinité. La courbe d'indifférence
U3 engendre le plus haut niveau de satisfaction, suivie des courbes U2 puis U1.

Figure 3. Une carte d’indifférence

Parmi les caractéristiques fondamentales des courbes d'indifférence demeure le fait qu’elles
ne peuvent pas se croiser. Pour expliquer cela, supposons le contraire vérifié et voyons dans
quelle mesure les hypothèses sur le comportement du consommateur ne sont pas confirmées.
La figure 4 montre les courbes U1 et U2 qui se coupent au point A. Les paniers A et B
appartenant tous deux à la courbe d'indifférence U1 le consommateur doit être indifférent
entre eux. Mais les paniers A et D appartiennent à la courbe d'indifférence U2, et le
consommateur doit aussi être indifférent entre ces deux derniers. Alors, en utilisant
l'hypothèse de transitivité, le consommateur est indifférent entre B et D. Mais cette conclusion
ne peut pas être vérifiée : le panier B doit être préféré à D car il contient plus d'unités de
nourriture et plus d'unités d'habillement. L'intersection de deux courbes d'indifférence
contredit donc l'hypothèse selon laquelle plus est préféré à moins.

Figure 4. L’impossibilité d’intersection des courbes d’indifférence

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En conclusion, on peut dire qu’il existe une infinité de courbes d'indifférence ne se croisant
pas, une par niveau de satisfaction. Tous les paniers de biens (à savoir chacun des points de la
figure) appartiennent à une courbe d'indifférence.

2.5. La forme des courbes d'indifférence


Nous avons précisé que les courbes d'indifférence sont de pente négative. Au niveau de notre
précédent exemple, si la quantité de produits alimentaires augmente sur une courbe
d'indifférence, celle de vêtements diminue. L'hypothèse selon laquelle plus est préféré a moins
explique que les courbes d'indifférence soient décroissantes. Si une courbe d’indifférence était
croissante, alors un consommateur serait indifférent entre deux paniers dont un contient à la
fois plus d'unités de produits alimentaires et plus d'unité de vêtements. Par conséquent, les
individus sont confrontés à des arbitrages.

La forme d'une courbe d'indifférence explique comment un consommateur est prêt à


substituer un bien à un autre. Considérons la courbe d’indifférence de la figure 5. Dans le
passage du panier A au panier B, le consommateur est prêt à renoncer à 6 unités de vêtements
pour 1 unité supplémentaire de produits alimentaire. Cependant, dans le passage de B à D,
c'est 4 unités de vêtements auxquelles il renoncerait pour obtenir une unité de produits
alimentaires de plus. Et du panier D à E, ce ne sont que 2 unités auxquelles il serait prêt à
renoncer pour acquérir une unité supplémentaire de produits alimentaires et ainsi de suite.

Figure 5. Le taux marginal de substitution

En résumé, on peut dire qu’au niveau de cette courbe d’indifférence, plus la quantité
consommée de vêtements est élevée, plus la quantité consommée de produits alimentaires est
faible et plus le consommateur sera prêt à abandonner des vêtements pour avoir de quantités
supplémentaires de produits alimentaires. De façon similaire, s'il dispose de peu de produits
alimentaires, il sera prêt à échanger beaucoup de vêtements contre des produits alimentaires.

2.6. Le taux marginal de substitution

Sur une courbe d'indifférence, le consommateur peut changer de combinaison de


consommation, sans modifier son niveau de satisfaction. Le passage d'une combinaison à une
autre sur la même courbe d'indifférence s'effectue par substitution d'une quantité de l'un des

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biens à une quantité de l'autre bien. Le taux marginal e substitution (TMS) est un indicateur
permettant de mesurer la substitution.

La quantité d'un bien auquel un consommateur est prêt à renoncer pour obtenir une quantité
plus importante d'un autre bien est mesurée par ce taux marginal de substitution (TMS).

Au niveau de la courbe d’indifférence, le TMS se définit comme le rapport entre variation de


consommation du bien porté en ordonnée et variation consécutive de consommation du bien
porté en abscisse, à satisfaction constante.

« Le taux marginal de substitution de produits alimentaires aux vêtements est le nombre


maximal d'unités de vêtements auxquelles l'individu est prêt à renoncer pour obtenir une unité
supplémentaire de produits alimentaires ».

Etant donné la définition du TMS, il apparaît que, lorsque les deux points qui représentent les
combinaisons successives se situent à une distance infinitésimale sur la courbe d'indifférence,
le TMS est défini comme la pente de la courbe entre ces points. Une valeur approchée du
TMS peut donc être donnée par la pente de la tangente en l'un ou l'autre de ces points.

Supposons que le TMS soit de 3. Cela signifie que le consommateur est prêt à renoncer à 3
unités de vêtements en échange d'une unité de produits alimentaires. Si le TMS est de 1/2, le
consommateur donnera 1/2 unité de vêtements pour une unité de produits alimentaires. Par
conséquent, le TMS mesure la valeur qu'un individu accorde à une unité supplémentaire d'un
bien exprimée en quantité d'un autre bien.

Dans la figure 5, les vêtements sont portés sur l'axe des ordonnées et les produits alimentaires
sur l'axe des abscisses. Quand nous parlons de TMS, nous devons identifier le bien que l'on
acquiert et le bien auquel on renonce. Nous ferons en sorte que le TMS désigne la quantité de
biens de l'axe des ordonnées à laquelle on est prêt à renoncer pour obtenir une unité
supplémentaire du bien de l'axe des abscisses.
Le TMS est le nombre d'unités de vêtements auquel le consommateur renonce pour obtenir
une unité supplémentaire de produits alimentaires. Soient ∆H la variation de la quantité de
vêtements et ∆N la variation de la quantité de produits alimentaires, le TMS est égal à - ∆H /
∆N. Le signe négatif fait du TMS une quantité positive (car ∆H est une quantité négative,
puisque le consommateur cède des vêtements contre des produits alimentaires). Comme la
pente de la courbe d'indifférence, le TMS (quantité) est toujours négatif. Mais en pratique, on
se réfère plutôt à la valeur absolue du TMS. En chaque point d'une courbe d'indifférence, le
TMS est égal à la pente de cette courbe. Dans la figure 5, le TMS entre A et B est de 6 : le
consommateur est prêt à renoncer à 6 unités de vêtements pour une unité supplémentaire de
produits alimentaires. Entre les points B et C, le TMS est par contre de 4 : sachant qu'il se
trouve en ce point, le consommateur est prêt à renoncer à seulement 4 unités de vêtements
pour une unité de produits alimentaires.

Suivant le sens du changement de combinaison, le TMS s'interprète:

soit comme le rapport entre quantité de bien B supplémentaire obtenue et quantité de


bien A abandonnée en contrepartie;

soit comme le rapport entre quantité de bien B abandonnée et quantité de bien A


supplémentaire obtenue en contrepartie.

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Par exemple, un TMS égal à (-2) signifie que, pour se maintenir sur une même courbe
d'indifférence, à un même niveau de satisfaction, il faut obtenir deux unités supplémentaires
de bien B chaque fois que l'on renonce à une unité de bien A.

Convexité Dans la figure 5, on remarque que le TMS diminue au fur et à mesure que l'on se
déplace vers le bas de la courbe d'indifférence. Cette décroissance du TMS révèle une
caractéristique importante du comportement du consommateur. Pour comprendre ce point,
nous ajoutons une quatrième hypothèse aux trois déjà présentées au début du chapitre.

4. La décroissance du taux marginal de substitution. Les courbes d'indifférence sont en


général convexes, incurvées vers le bas. Le terme convexe signifie que la pente de la courbe
d'indifférence est croissante (autrement dit qu'elle devient moins négative) quand on descend
le long de la courbe. La courbe d'indifférence de la figure 5 est convexe. En effet, entre A et B
le TMS des vêtements H contre les produits alimentaires N est de - ∆H/∆N = -(- 6)/1 = 6.

Mais, entre B et C, le TMS est de 4. Et entre C et D, le TMS est de 2. Et de D à E, le TMS est


1. Quand la quantité de produits alimentaires augmente, la pente de la courbe d'indifférence
diminue. Donc le TMS diminue aussi.

Quand on descend le long de la courbe d'indifférence et que la consommation de produits


alimentaires augmente, la satisfaction du consommateur qui acquiert de plus en plus de
produits alimentaires diminue. Alors, il sera prêt à renoncer à des quantités de plus en plus
faibles de vêtements pour obtenir davantage de produits alimentaires. Nous pouvons, à
l'inverse, exprimer le même principe en indiquant qu'un consommateur préfère toujours un
panier de biens diversifié à un panier consistant d'unités d'un seul bien.

2.7. Substituts parfaits et compléments parfaits

La forme d'une courbe d'indifférence traduit la volonté du consommateur de substituer un


bien à un autre. Cette volonté diffère d'un consommateur à un autre, et leurs courbes
d'indifférence ont alors des pentes différentes. La figure 6 illustre deux applications extrêmes
de cette proposition.

La figure 6 (a) représente les préférences de Karim en termes de consommation de jus de


pomme et d'orange. Ces deux biens sont des substituts parfaits pour Karim car il est
indifférent entre la consommation de l'un ou celle de l'autre. Dans ce cas, le TMS du jus de
pomme au jus d'orange est de 1. Karim est toujours prêt à échanger un verre de l'un contre un
verre de l'autre. En général, on dit que les biens sont des substituts parfaits quand le TMS de
l'un à l'autre est constant. Les courbes d'indifférence représentant cet arbitrage sont des droites.
Il n'est pas nécessaire que la pente des courbes d'indifférence soit égale à -1 pour que les biens
soient de parfaits substituts. Si Farid pense qu'une mémoire de 16Mo est équivalente à deux
mémoires de 8 Mo car les deux ont la même capacité, la pente de courbe d'indifférence est de
-2.

D’une manière générale, deux biens sont parfaitement substituables s'il est indifférent au
consommateur de remplacer l'un par l'autre. Deux biens X et Y seront parfaitement
substituables s'il est possible de remplacer le bien X par le bien Y et inversement sans

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diminuer la satisfaction du consommateur, c'est-à-dire en se maintenant sur une même courbe
d'indifférence.

Figure 6 substituts parfaits et compléments parfaits

La figure 6 (b) représente les préférences de Samira pour les chaussures droites et gauches.
Pour Samira, ces deux biens sont des compléments parfaits car sa satisfaction augmente
quand elle acquiert une chaussure droite seulement dans le cas où elle obtient en même temps
la chaussure gauche. Le TMS des chaussures droites aux chaussures gauches est de zéro tant
qu'il y a davantage de chaussures droites que de chaussures gauches. Samira refusera de
renoncer à une chaussure droite pour acquérir une chaussure gauche. Le TMS est infini dès
qu'il y a davantage de chaussures gauches que de droites, puisque Samira sera prête à
échanger toutes les chaussures gauches, sauf une, contre l'unique chaussure droite. Deux biens
sont des compléments parfaits quand les courbes d'indifférence sont en L.

A ce niveau, on peut dire que deux biens sont parfaitement complémentaires si, lorsqu'ils sont
consommés ensemble, ils sont dans des quantités identiques. Par exemple si le consommateur
met toujours un sucre dans chaque tasse de café qu'il consomme lorsque le café et le sucre
sont consommés ensemble, Ils le sont toujours dans une proportion de un pour un. Le café et
le sucre dans ce cas sont donc parfaitement complémentaires.

Exemple de cours

Figure 7 : Préférences pour les caractéristiques des voitures

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Les biens indésirables

Nous avons traité, jusqu’ici, des biens pour lesquels plus est préféré à moins. Cependant,
certains biens sont indésirables: moins est alors préféré à plus. Ce sont des « maux » au sens
propre. La pollution aérienne ou l'amiante sont indésirables. Comment en tenir compte dans la
théorie du consommateur ?

La réponse est simple: on redéfinit le bien considéré de manière à représenter les goûts du
consommateur pour en avoir moins que plus. Ce changement transforme les biens indésirables
en biens traditionnels. Par exemple, au lieu de considérer la préférence pour la pollution
atmosphérique, on s'intéresse à la préférence pour « la pureté de l'air », que l'on mesure
comme la diminution de la pollution. De la même façon, au lieu de considérer l'amiante
comme un mal, on parlera de son contraire, la « suppression de l'amiante », comme d'un bien.

L'utilité

Nous avons vu jusqu’à présent que la théorie du consommateur repose sur l'hypothèse que les
consommateurs peuvent classer les paniers de biens les uns par rapport aux autres (courbes
d’indifférence). Cependant, il est souvent utile de pouvoir affecter à chaque panier une
mesure numérique qui permet d'associer à chaque courbe d'indifférence un niveau de
satisfaction. Cette mesure est nommée « utilité ». D’une manière générale, le terme d'utilité
désigne le bien-être, ou le bénéfice. Les individus augmentent leur utilité en acquérant des
objets qui leur plaisent et en évitant ceux qui leur déplaisent. En termes économiques, l'utilité
représente la valeur numérique associée à la satisfaction d'un individu consommant un panier
de biens.

Traditionnellement, l'utilité d'un bien est définie par son aptitude à satisfaire des besoins. Il y
a besoin dès lors que le consommateur exprime un désir. L'utilité d'un bien se mesure au
degré de satisfaction que procure au consommateur la consommation de ce bien. A ce niveau,
on distingue l’utilité totale de l'utilité marginale.

L'utilité totale U d'une consommation est la somme des utilités marginales des unités
consommées. Si on note Umn l'utilité marginale de la Enième unité consommée et U l'utilité
totale:

U = Uml + Um2 +... + Umn.

Lorsqu’un agent consomme un bien, il tire de la consommation de ce bien une certaine


satisfaction. On appelle utilité d’un ensemble de biens pour un agent la satisfaction que lui
procure la consommation de ces biens.

On parle d’utilité d’un bien pour un individu : l’utilité est donc relative à la fois à celui qui
consomme le bien et au bien consommé.

L'utilité est un procédé permettant de simplifier le classement des paniers de biens. Si votre
satisfaction est supérieure quand vous achetez trois volumes de ce livre plutôt qu'un pantalon,
cela signifie que ces trois volumes vous procurent plus d'utilité que le pantalon.

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Les fonctions d'utilité

Une fonction d'utilité est une relation qui associe un niveau d'utilité à chaque panier de biens.
Si l'on suppose que l'utilité de Saïd pour les produits alimentaires (N) et les vêtements (H) est
u(N,H) = N + 2H, un panier de biens comportant 8 unités de produits alimentaires et 3 de
vêtements produira une utilité de 8 + 2(3) = 14.

Saïd est indifférent entre ce panier et un autre, contenant 6 unités de produits alimentaires et 4
de vêtements, qui correspond à une utilité de 6 + 2(4) = 14. Mais ces deux paniers de biens
sont préférés à un troisième, contenant 4 unités de produits alimentaires et 4 de vêtements, car
de dernier implique une utilité de seulement 4 + 2(4) = 12.

Les utilités des différents paniers de biens sont telles que si le panier A est préféré à B, la
valeur associée à ce dernier sera inférieure à celle du premier. Par exemple, les paniers de
biens de la courbe d'utilité U3 correspondent à une utilité de 3, tandis que U2 représente une
utilité de 2 ; sur la courbe d'utilité la plus basse, U1, le panier C confère une utilité de 1. La
fonction d'utilité fournit la même information que la carte d'indifférence: toutes deux classent
les choix du consommateur en fonction du niveau de satisfaction qu'ils confèrent à un
individu.

Examinons une de ces fonctions d'utilité. La fonction d'utilité u(N,H) = NH nous indique le
niveau d'utilité induit par la consommation de N unités de produits alimentaires et de H de
vêtements. La figure 8 représente les courbes d'utilité associées à cette fonction.

Figure 8. Fonctions d’utilité et courbes d’indifférence

La figure a été dessinée en choisissant un panier de biens particulier, par exemple N = 5 et H


= 5, le point A. Ce panier de biens engendre une satisfaction de U1, de 25. Alors, la courbe
d'indifférence (appelée aussi courbe d'iso-utilité) a été tracée en trouvant tous les paniers de
biens qui permettent au consommateur d'atteindre une utilité de 25 (N = 10 et H = 2,5, pour le
point B, N = 2,5 et H = 10, le point C). La seconde courbe d'indifférence, U2, procure un
niveau d'utilité NH = 50, et la troisième, U3, un niveau de 100.

Il est important de comprendre que les nombres associés à chaque courbe d'indifférence sont
choisis par commodité. Supposons que la fonction d'utilité ait été modifiée de sorte que u(N,H)
= 4NH. Considérons un panier de biens qui engendrait une utilité de 25, par exemple N = 5 et

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H = 5. Le niveau d'utilité a désormais quadruplé pour atteindre le niveau de 100. La courbe
d'indifférence relative au niveau de 25 lui est identique, mais elle doit désormais être notée
avec un niveau de 100. La seule différence entre les courbes d'indifférence représentant la
fonction 4NH et celles représentant NH est qu'elles sont notées 100,200 et 400 plutôt que 25,
50 et 100.

Aussi, il est important de préciser que la fonction d'utilité, comme la courbe d’indifférence,
est seulement un moyen pour classer les différents paniers de biens. La différence d'utilité
entre deux paniers ne se mesure pas. Le fait que U3 corresponde à un niveau d'utilité de 100
et U2 de 50 ne signifie pas que le niveau de satisfaction obtenu en U3 est deux fois supérieur
à celui de U2. Tout ce que nous pouvons dire, en utilisant des courbes d'indifférence ou en
mesurant l'utilité, est que U3 est préférée à U2 et U2 est préférée à U1. Mais nous ne savons
pas de combien l'une est préférée à l'autre.

Utilité ordinale et utilité cardinale

Deux conceptions essentielles de l'évaluation des préférences dominent la théorie


microéconomique :

-l'évaluation des préférences à partir d'une conception cardinale de l’utilité;

-l'évaluation des préférences à partir d'une conception ordinale de l'utilité.

Historiquement, la conception cardinale de l'utilité a fourni la première théorie de l'évaluation


des préférences, précédant la conception ordinale.

Cependant, la conception cardinale a été supplantée par une conception ordinale de l'utilité.

L'idée centrale est ici qu'il n'est pas nécessaire de supposer que le consommateur est capable
de mesurer l'utilité des différents paniers de consommation et que l'on peut se contenter de
supposer qu'il est capable d'ordonner ces paniers de consommation selon ses préférences.

Les trois courbes d'indifférence de la figure 3 représentent un classement ordonné, ou ordinal,


des paniers de biens. Une fonction d'utilité permettant d'effectuer un classement des paniers
de biens est appelée fonction d'utilité ordinale. En revanche, comme nous l'avons vu plus
haut, elle ne permet pas de dire de combien un panier est préféré à l'autre.

Supposons que l'utilité d’un ouvrage est de 5 pour Karim, alors qu'elle est de 10 pour Nabil.
Peut-on considérer que si l'on donne le même ouvrage à chacun, Nabil sera plus heureux que
Karim? Nous ne pouvons pas répondre à cette question. Ces valeurs numériques étant
arbitraires, on ne peut pas effectuer de comparaisons interpersonnelles…

Au début, quand les économistes ont commencé à étudier l'utilité et les fonctions d'utilité, ils
espéraient quantifier ou mesurer les préférences individuelles en termes d'unités, et ainsi
construire un classement permettant de comparer les utilités individuelles. En utilisant cette
approche, on aurait pu dire que Nabil ressent deux fois plus de satisfaction que Karim lors de
l'acquisition de cet ouvrage, ou bien que la satisfaction de Karim a doublé lorsqu'il obtient un
second exemplaire et que son utilité passe à 10. Si nous pouvons interpréter les utilités ainsi,
nous dirions que ces valeurs permettent d'effectuer un classement cardinal des paniers.

13
Une fonction d'utilité qui désigne de combien un panier est préféré à un autre est une fonction
d'utilité cardinale. Malheureusement, nous n'avons aucun moyen de dire si la satisfaction
d'un consommateur est deux ou trois fois plus grande pour un panier de biens que pour un
autre. De même, nous ne pouvons pas savoir si la satisfaction d'un individu est deux fois plus
grande que celle d'un autre. Heureusement, cette impossibilité n'a aucune incidence sur notre
objectif d'étudier et comprendre le comportement du consommateur. Tout ce qui nous importe
est qu'il puisse classer et ordonner les différents paniers de biens. Nous n'allons donc
travailler qu'avec des fonctions d'utilité ordinales. Cette approche nous suffit pour
comprendre à la fois comment le consommateur prend ses décisions et comment ces décisions
définissent les caractéristiques de la demande.

L’utilité marginale

L’utilité marginale d’une consommation est définie comme l’utilité de la dernière unité de
bien consommée. Plus généralement, plus le consommateur consomme d'unités du bien
considéré, plus le besoin correspondant est satisfait. Autrement dit, à chaque unité
supplémentaire consommée, le désire du consommateur diminue. Par conséquent, chaque
unité supplémentaire consommée génère une satisfaction inférieure à la satisfaction générée
par l'unité précédente. Donc, chaque unité supplémentaire possède une utilité inférieure à
celle de l'unité précédence.

C’est le principe de décroissance de l’utilité marginale. Ce principe a été initialement


formulé en 1854 par Hermann Heinrich Gossen, de sorte qu’il est également connu sous la
désignation de première loi de Gossen (cette question va être expliquée de manière plus
approfondie au niveau de section 6).

3. Les contraintes budgétaires

Nous avons analysé, jusqu’ici, le premier élément de la théorie du consommateur, à savoir les
préférences. Nous avons vu comment les courbes d'indifférence (ou les fonctions d'utilité)
sont utilisées pour décrire la façon dont le consommateur attribue des valeurs différentes à des
paniers de biens distincts. Concentrons-nous à présent sur un second élément : les contraintes
budgétaires qui limitent le comportement des consommateurs puisqu’ils disposent d'un revenu
limité.

3.1. La droite de budget

Pour mieux assimiler la droite de budget, examinons un consommateur disposant d'un revenu
fixe, R, qu'il répartit entre la consommation de produits alimentaires et celle de vêtements.
Notons N la quantité de produits alimentaires achetée et H celle de vêtements. Les prix des
deux biens sont notés PN et PH. Dans ce cas, PN N (le prix des produits alimentaires multiplié
par sa quantité) correspond au montant dépensé en produits alimentaires et PH H au montant
dépensé en vêtements.

La droite de budget représente l'ensemble des combinaisons de N et de H telles que les


dépenses totales égalisent le revenu. Pour simplifier, nous ne considérons ici que deux biens
(et nous excluons la possibilité d'épargne). Le consommateur étudié ne va donc consommer
que des produits alimentaires et des vêtements. Par conséquent, les combinaisons de produits
alimentaires et de vêtements qu'il peut acheter se trouveront sur la droite

14
PH H +PN N = R (3.1)

Considérant que le consommateur dispose d'un revenu de 80 dh par semaine, que le prix des
produits alimentaires est de 1 dh par unité et celui des vêtements de 2 dh par unité. Le tableau
2 présente quelques combinaisons de produits alimentaires et de vêtements qu'il peut acheter
avec 80 dh par semaine. S'il alloue tout son budget à l'achat de vêtements, il pourra en
acquérir 40 unités (au prix de 2 dh l'unité) comme l'indique le panier A. S'il alloue tout son
budget à l'achat de produits alimentaires, il pourra acheter 80 unités (au prix de 1 dh l'unité)
comme l'indique le panier G. Les paniers B, D et E sont d'autres paniers d'un montant de 80
dh.

Tableau 2 : Paniers de biens et droite de budget


Panier de biens Aliments(N) Vêtements (H) Dépense totale

A 0 40 80dh

B 20 30 80dh

D 40 20 80dh

E 60 10 80dh

G 80 0 80dh

La figure 9 représente la droite de budget associée aux paniers de biens du tableau 2.


Renoncer à une unité de vêtements rapporte 2 dh, tandis qu'acheter une unité de produits
alimentaires coûte 1 dh: le nombre d'unités de vêtements auxquelles on doit renoncer pour des
produits alimentaires est le même en chaque point. La droite de budget est donc rectiligne, de
A à G. Dans ce cas, la droite de budget a pour équation H + 2N = 80 dh.

Figure 9. Une droite de budget

L'ordonnée à l'origine de la droite de budget est représentée par le panier A. Quand le


consommateur se déplace de A vers G, il consomme moins de vêtements et plus de produits
alimentaires. Il est facile de voir que ce que le consommateur abandonne en vêtements pour

15
obtenir une unité supplémentaire de produits alimentaires correspond au rapport du prix des
produits alimentaires au prix des vêtements (1 dh / 2 dh = 1/2). Les vêtements coûtent 2 dh
par unité tandis que les produits alimentaires coûtent 1 dh par unité : on doit donc renoncer à
1/2 unité de produits alimentaires pour acquérir 1 unité de vêtements. Dans la figure 9, la
pente de la droite, ∆H/∆N = -1/2, mesure le coût relatif des produits alimentaires et des
vêtements.

De l'équation (3.1), on sait à combien de H on doit renoncer pour obtenir plus de N. Si l'on
divise les deux membres de l'équation par PH en recherchant H, alors:

H = (R/PH) – (PN/PH) N (3.2)

L'équation (3.2) représente une droite dont l'ordonnée à l'origine est de (R/PH) et la pente de
-(PN/PH). La pente de la droite de budget, -(PN/PH), est l'opposée du rapport des prix des deux
biens. L’ampleur de la pente nous précise le ratio auquel les deux biens peuvent être
substitués sans changer la dépense totale. L'ordonnée à l'origine (R/PH) représente le montant
maximal de vêtements que l'on peut acheter avec le revenu R. Et le point d'intersection entre
cette droite et l'axe des abscisses représente le nombre d'unités de produits alimentaires que
l'individu peut acheter s'il affecte la totalité de son revenu à cette consommation.

3.2. Les effets des variations de prix et de revenu

Des explications données ci-dessus, nous avons vu que la droite de budget dépend à la fois du
revenu et des prix des biens, PH et PN. Mais tout le monde est d’accord sur le fait que les prix
et le revenu varient fréquemment. Par conséquent, nous allons voir comment la droite du
budget est affectée par ces modifications.

Variation de revenu Comment la droite de budget se déplace-t-elle quand seul le revenu


varie (toute chose égale par ailleurs)? l'équation (3.2) nous montre qu'une variation du revenu
entraîne une modification de l'ordonnée à l'origine, mais n’a aucune incidence sur la pente
(puisque le prix des biens reste identique). La figure 10 montre que si le revenu est multiplié
par deux (passant de 80 dh à 160 dh), la droite de budget se déplace vers le haut, de L1 à L2.
Remarquons que L2 reste parallèle à L1. Le consommateur peut doubler sa consommation de
produits alimentaires et de vêtements. Inversement, si son revenu est divisé par deux (de 80
dh à 40 dh), la droite de budget se déplace vers le bas, de L1 à L3.

Figure 10. Augmentation du revenu et déplacement de la droite de budget

16
Variation de prix Comment la droite de budget se déplace-t-elle quand le prix d'un seul bien
varie (toute chose égale par ailleurs)? On peut utiliser H = (R/PH) - (PN/PH) N pour décrire les
conséquences sur la droite de budget du changement du prix des produits alimentaires.
Supposons que ce prix soit réduit de moitié, passant de 1 dh à 0,50 dh. Dans ce cas,
l'ordonnée à l'origine reste identique, mais la pente de la droite change: de -(PN/PH) = -1/2,
elle passe à - 0,50/2 = -1/4. La figure 11 montre la nouvelle droite de budget L2 obtenue en
faisant pivoter vers le haut la droite L1 autour de l'ordonnée à l'origine. Ce déplacement est
logique, car un individu qui ne consomme que des vêtements et pas de produits alimentaires
n'est pas affecté par le changement de prix.

Figure 11. Augmentation de prix et déplacement de la droite de budget

Inversement, un individu consommant beaucoup de produits alimentaires verra son pouvoir


d'achat augmenter. Grâce à la diminution du prix des produits alimentaires, la quantité
maximale qu'il peut acheter a doublé. En revanche, quand le prix des produits alimentaires
passe de 1 dh à 2 dh, la droite de budget pivote vers le bas (L3), car le pouvoir d'achat de
l'individu a diminué. Mais une personne qui n'achète que des vêtements ne sera pas affectée
par cette hausse.

Que se passe-t-il si les deux prix changent, mais que leur rapport reste identique? La pente de
la droite budgétaire étant égale au rapport des prix des biens, elle restera inchangée. Les
intersections de la droite avec les axes se déplacent de telle sorte que la nouvelle droite est
parallèle à la première. Par exemple, si le prix des deux biens est divisé par deux, la pente de
la droite de budget ne change pas. Mais si les intersections de la droite avec les axes sont
multipliées par deux, la droite se déplace vers le haut.

Ce type d’étude est courant dans les pays développés pour analyser les caractéristiques du
pouvoir d'achat du consommateur, c'est-à-dire sa capacité à augmenter son utilité en
achetant des biens et des services. Ainsi, puisque le pouvoir d'achat n'est pas seulement
déterminé par le revenu, mais aussi par les prix, il peut par exemple doubler, soit parce que
son revenu a doublé, soit parce que les prix de tous les biens qu'il achète ont diminué de
moitié. Enfin, examinons le cas où le revenu, le prix des produits alimentaires et celui des
vêtements augmentent (cela peut avoir lieu dans une économie inflationniste). Les deux prix
ayant doublé, leur rapport n'a pas changé, donc la pente de la droite reste la même. Mais
puisque le prix des vêtements et le revenu ont été multipliés par deux, la quantité maximale de
vêtements que le consommateur pourra acheter s'il alloue tout son budget à la consommation

17
de ce bien (il s'agit de l'ordonnée à l'origine) reste la même. Il en va de même pour les
produits alimentaires.
4. Le choix du consommateur

La théorie des choix met en évidence les principes qui déterminent le choix de consommation.
En termes généraux, le consommateur est à l'équilibre lorsqu'il tire tout le parti possible de ces
déterminants.
En termes plus précis, on dira que le consommateur atteint sa consommation d'équilibre
lorsque la combinaison de consommation retenue lui procure la plus grande satisfaction qu'il
soit possible d'obtenir, compte tenu des contraintes que représentent le niveau des prix et le
budget de consommation disponible.

Donc, après avoir étudié les préférences et les contraintes budgétaires, nous pouvons
déterminer comment le consommateur décide de la somme à allouer à l’achat de chaque bien.
Pour ce faire, nous présumons que le consommateur fait ce choix de manière rationnelle,
c'est-à-dire qu'il choisit les biens de manière à maximiser sa satisfaction, avec un budget
limité. Le panier optimal doit satisfaire deux conditions:

A. Il doit appartenir à la droite de budget.

Dans le cadre de notre premier chapitre, dans un souci de simplification, nous considérons
que la totalité du revenu est dépensée dans la période présente.
Ainsi, tous les paniers de biens situés à gauche et en dessous de la droite laissent une part du
budget non utilisée, puisqu'ils correspondent à une dépense inférieure au montant du revenu.
Les paniers de biens en haut à droite de la droite de budget ne peuvent pas être achetés avec le
revenu disponible. On peut donc en conclure que seuls les paniers appartenant à la droite de
budget correspondent à un choix rationnel et réalisable.

B. Il doit fournir au consommateur la combinaison préférée de biens et de services.

4.1. Solution intérieure

Comme annoncé plus haut, on peut représenter graphiquement la solution au problème du


choix du consommateur (figure 12). Ainsi, les trois courbes d'indifférence décrivent les
préférences du consommateur pour les produits alimentaires et les vêtements. La courbe la
plus à droite, U3, représente le niveau le plus élevé de satisfaction, U2 un niveau
intermédiaire, et U1 le plus bas.

18
Figure 12. La maximisation de l’utilité du consommateur

D’après le graphique ci-dessus, le point B appartenant à la courbe d'indifférence U1 n'est pas


le choix optimal car une réaffectation du revenu permettant d'acheter davantage de produits
alimentaires en renonçant à des vêtements augmente la satisfaction du consommateur. En
particulier, le point A sur la courbe U2 et qui correspond à la même dépense indique un
niveau de satisfaction plus élevé. De plus, les paniers placés à droite de la courbe U2, comme
le panier D qui appartient à la courbe U3, procurent un niveau de satisfaction supérieur mais
dépassent les capacités financières du consommateur. C'est pour cette raison que le panier A
maximise l'utilité de ce dernier.

De ce fait, on constate que le panier qui maximise la satisfaction du consommateur, appartient


à la plus haute courbe d'indifférence qui touche la droite de budget. Le point A est le point de
tangence entre la courbe d'indifférence U2 et la droite de budget.

Au point A, la pente de la droite de budget est exactement égale à la pente de la courbe


d'indifférence. Le TMS (-∆H/∆N) étant l'opposé de la pente de la courbe d'indifférence, on
peut dire que la satisfaction est maximisée, étant donné la contrainte budgétaire, lorsque

TMS = PN / PH (3.3)

« L’utilité est maximisée lorsque le taux marginal de substitution (de N à H) est égal au
rapport des prix (de N à H). Le consommateur maximise donc sa satisfaction en ajustant les
quantités de produits alimentaires et de vêtements de telle sorte que le TMS égalise le rapport
des prix ».

En d’autres termes, la satisfaction est maximisée quand le gain marginal, c'est-à-dire


l'avantage associé à la consommation d'une unité supplémentaire de produits alimentaires, est
égal au coût marginal, à savoir le coût d'une unité supplémentaire de produits alimentaires.
L'avantage marginal est mesuré par le TMS.

Au point A, le TMS est égal à 1/2 (il s'agit de la pente de la courbe d'indifférence), ce qui
implique que le consommateur est disposé à abandonner 1/2 unité de vêtements pour obtenir
une unité de produits alimentaires. À ce même point, le coût marginal correspond à la pente
de la droite de budget; il est aussi égal à 1/2, car le coût d'acquisition d'une unité de produits
alimentaires est de 1/2 unité de vêtements (sur la droite de budget, PN= 1 et PH = 2).

C’est ainsi que si le TMS est différent (inférieur ou supérieur) au rapport des prix, la
satisfaction n'est pas maximale.

Par conséquent, la réaffectation du revenu continue le long de la droite de budget, jusqu'au


point A où le TMS est égal au rapport des prix. À ce point, le consommateur est disposé à
abandonner une unité de vêtements contre deux unités de produits alimentaires. Ce n'est que
lorsque la condition TMS = 1/2 = PN / PH est remplie que le consommateur maximise son
utilité.

Cependant, il faut faire attention à ce résultat. Prenons deux consommateurs qui viennent
d'acheter un ensemble de produits alimentaires et de vêtements. Si chacun maximise son
utilité, nous" pouvons déduire leur TMS de l'observation du rapport des prix. Ce qu'en

19
revanche nous ne pouvons pas déterminer, c'est la quantité de chaque bien qu'ils vont acheter,
car cette décision dépend des préférences individuelles. Si les consommateurs ont des goûts
différents, ils consommeront des paniers de biens différents, même s'ils ont les mêmes TMS.

Exemple de cours

Figure 13. Choix du consommateur en caractéristiques voitures

4.2. Solutions en coin

Pour certaines catégories de biens, les choix du consommateur sont parfois extrêmes. C’est
pourquoi certaines personnes ne dépensent pas un centime pour les voyages ou le sport. Les
courbes d'indifférence nous montrent sous quelles conditions un individu ne consomme pas
un bien.
La figure 14 représente un individu confronté à une contrainte budgétaire AB décide de ne
consommer que de la crème glacée (CG) et de ne pas consommer de yaourt glacé (Y).

Figure 14. Une solution en coin

20
Cette décision illustre ce que l'on appelle une solution en coin. Quand la consommation de
l'un des biens est nulle, le panier de biens se trouve à l'un des coins de la figure. Au point B,
où la satisfaction est maximisée, le TMS de la crème glacée au yaourt glacé est supérieur à la
pente de la droite de budget. Si le consommateur avait davantage de yaourt glacé à céder, il
l'échangerait volontiers contre de la crème glacée. Cependant, en ce point B, l'individu ne
consomme déjà que de la crème glacée et pas de yaourt glacé, et il n'est pas possible de
consommer un volume négatif de yaourt glacé.

Dans le cas d'une solution en coin, le TMS n'est pas nécessairement égal au rapport des
prix. À la différence de la condition exposée dans l'équation (3.3), la condition de
maximisation de la satisfaction dans le cas d'une solution en coin est donnée par l'inégalité
suivante.

TMS ≥ PCG / PY (3.4)

Une inégalité qui sera bien évidement inversée si la solution en coin est en A plutôt qu'en B.
Dans les deux cas, on constate que la condition d'égalité entre avantage et coût marginal n'est
remplie que si une quantité positive des deux biens est consommée.
Si le TMS de la crème glacée au yaourt glacé est bien supérieur au rapport des prix, comme
dans la figure 14, alors une légère baisse du prix du yaourt glacé ne modifiera pas le choix du
consommateur; il continuera à ne consommer que de la crème glacée. Mais si le prix du
yaourt glacé diminue suffisamment, l'individu peut soudainement décider de consommer
beaucoup de yaourt glacé.

4.3. L’équilibre du consommateur : la méthode de substitution (voir TD)


4.4. L’équilibre du consommateur : la méthode du Lagrangien (Voir TD)
4.5. Le multiplicateur de Lagrange (Voir TD).

5. Les préférences révélées

Nous avons vu plus haut comment les préférences individuelles peuvent être représentées
avec une série de courbes d'indifférence. Ensuite, dans la section 4, nous avons vu comment
les préférences déterminent les choix en prenant en compte les contraintes budgétaires
données. La question à résoudre au niveau de cette section est de savoir si on peut inverser la
démarche? Autrement dit, si nous connaissons les choix d'un consommateur, peut-on
déterminer ses préférences?

La réponse est oui si l'on dispose d'informations sur un grand nombre de choix effectués
quand les niveaux des prix et des revenus changent. L'idée de base est simple. Si un
consommateur choisit un panier de biens plutôt qu'un autre, et si le panier choisi est
plus cher que l'autre, alors le consommateur doit préférer le panier de biens choisi.

Ainsi, la figure 15 présente un individu, limité par le budget représenté par la droite l1 qui
choisit le panier de biens A. Comparons A aux paniers B et D. L'individu aurait pu acheter le
panier B (comme tous les paniers en dessous de l1) mais ne l'a pas fait: nous disons donc que
A est préféré à B.

21
Figure 15. Les préférences révélées : deux droites de budget

Nous pouvons estimer tout d'abord qu'il est impossible de comparer directement les paniers A
et D car D n’est pas sur la droite l1. Mais supposons que les prix relatifs changent de telle
sorte que la nouvelle droite de budget est l2, et que l'individu choisisse alors le panier de biens
B. Puisque D appartient à la droite de budget l2 et n'a pas été choisi, B est préféré à D (ainsi
qu'à tous les paniers en dessous de l2). Et, selon l’hypothèse de transitivité, puisque A est
préféré à B et B est préféré à D, on en conclut que A est préféré à D. Aussi, on remarque, dans
la figure 15, que le panier A est préféré à tous les paniers appartenant à la zone grise (en bas).
Cependant, puisque les vêtements et les produits alimentaires sont désirables et non
indésirables, tous les paniers situés dans le rectangle de couleur, en haut et à droite de A, sont
préférés à A. La courbe d'indifférence passant par A doit alors se trouver dans la zoné incolore.

En disposant de plus d'informations sur les choix en faisant modifier les prix et les revenus,
nous pouvons avoir une meilleure idée de la forme de la courbe d'indifférence. Ce faisant,
prenons la figure 16 et supposons que l'individu dont la contrainte est représentée par la droite
l3 (à laquelle le point A appartient) choisit le panier E. Le panier E ayant été choisi alors que
A est sur la même droite de budget, on dit que E est préféré à A, comme le sont tous les
paniers appartenant au rectangle en haut à droite de E. Maintenant, supposons que si la droite
budgétaire est l4 (qui passe par A), le consommateur choisit le panier de biens G. Puisque G a
été choisi, et non A, G est préféré à A, comme tous les paniers en haut et à droite de G.

Figure 16. Les préférences révélées : quatre droites de budget

22
On se fondant sur l'hypothèse de convexité des courbes d'indifférence, on peut facilement
poursuivre le raisonnement. Ainsi, en se référant à la figure 16, puisque E est préféré à A, tous
les paniers situés au-dessus de la droite AB doivent être préférés à A. Sinon, la courbe
d'indifférence passant par A devrait passer par un point en haut et à droite de la droite AB et
ensuite redescendre en dessous de cette droite au point E, et dans ce cas, la courbe
d'indifférence ne serait pas convexe (elle serait bizarrement déformée). Le même argument
nous permet de dire que tous les paniers situés au-dessus de AG sont préférés à A. par
conséquent, la courbe d'indifférence doit se trouver dans la zone incolore.

L’utilité de l'approche par les préférences révélées demeure de vérifier si les choix individuels
confirment les hypothèses de la théorie du consommateur.

6. L'utilité marginale et le choix du consommateur

Dans la section 4, nous avons montré sous la forme d'une figure comment le consommateur
maximise sa satisfaction compte tenu de sa contrainte budgétaire, en trouvant la plus haute
courbe d'indifférence possible. Puisque cette courbe représente aussi le niveau d'utilité le plus
élevé que l'on puisse atteindre, il est normal de reformuler le problème du consommateur
comme celui de la maximisation de l'utilité en fonction de son budget.

L’étude du concept d'utilité nous permet de reformuler notre analyse. Ainsi comme expliqué
ci-dessus, distinguons l'utilité totale obtenue par la consommation et la satisfaction obtenue de
la dernière unité de biens consommée (Um). Si on reprend la définition de l'utilité marginale
(Um), elle mesure la satisfaction supplémentaire engendrée par la consommation d'une
unité supplémentaire d'un bien. Par exemple, l'utilité marginale associée à l'augmentation
de la consommation de 0 à 1 peut être de 9 ; de 1 à 2, elle peut être de 7 ; de 2 à 3, de 5.

On remarque ainsi que l'utilité marginale du consommateur est décroissante « au fur et à


mesure que la consommation de biens augmente, le fait de consommer des unités
supplémentaires engendre un accroissement d'utilité de plus en plus petit ». A titre d’exemple,
prenons la consommation de programmes télévisuels: l'utilité marginale peut décroître à partir
de la deuxième ou de la troisième heure, et peut devenir très faible après quatre ou cinq heures
devant le téléviseur.

Nous pouvons relier le concept d'utilité marginale au problème de maximisation de l'utilité du


consommateur de la manière suivante. Considérons un petit déplacement vers le bas, le long
de la courbe d'indifférence de la figure 16. La consommation supplémentaire de produits
alimentaires, ∆N, engendre une utilité marginale UmN plus faible.

Ce changement se traduit par une augmentation totale d'utilité de UmN ∆N. Dans le même
temps, la réduction de consommation de vêtements H, réduit l'utilité de UmH par unité, et
provoque donc une perte d'utilité totale de UmH ∆H.

Etant donné que tous les points sur la courbe d'indifférence représentent un même niveau
d'utilité, le gain d'utilité associé à l'augmentation de N doit contrebalancer la perte due à la
baisse de la consommation de H. De manière formelle, on a

UmN ∆N + UmH ∆H = 0

On peut transformer cette équation, de telle sorte que

23
-(∆H/∆N) = UmN / UmH

Puisque le rapport -(∆H/∆N) représente le TMS de N à H, on a

TMS = UmN / UmH (3.5)

L'équation (3.5) affirme que le TMS est égal au rapport de l'utilité marginale de N à l'utilité
marginale de H. Quand le consommateur abandonne de plus en plus de H pour obtenir
davantage de N, l'utilité marginale de N diminue et celle de H augmente.
Sachant que lorsque les consommateurs maximisent (choix optimal) leur satisfaction, alors le
TMS de N à H est égal au rapport des prix des deux biens:

TMS = PN / PH (3.6)

Puisque le TMS est aussi égal au rapport des utilités marginales procurées de la
consommation de N et H (équation 3.5), on en déduit que

UmN / UmH = PN / PH
Ou

UmN / PN = UmH / PH (3.7)

En effet, l'équation (3.7) présente un résultat très intéressant. On a maximisé l'utilité quand le
budget est alloué de telle sorte que l'utilité marginale par dh dépensé est la même pour-
chaque bien. Supposons qu'un individu voit son utilité augmenter davantage lorsqu'il dépense
un dh en produits alimentaires plutôt qu'en vêtements. Aussi longtemps que l'utilité marginale
engendrée par la dépense d'un dh supplémentaire en produits alimentaires est supérieure à
celle engendrée par la dépense d'un dh supplémentaire en vêtements, il peut augmenter son
utilité en réaffectant son budget des vêtements vers les produits alimentaires. L'utilité
marginale des produits alimentaires va diminuer (puisque l'utilité marginale de cette
consommation est décroissante) et l'utilité marginale des vêtements va augmenter (pour la
même raison). Ce n'est que lorsque le consommateur a satisfait le principe d'égalisation
marginale, c'est-à-dire quand il a égalisé les utilités marginales par dh dépensé pour
chacun des biens, qu'il a maximisé son utilité. A noter que ce principe d'égalisation
marginale demeure un concept important en microéconomie. On le retrouvera également dans
l’analyse du producteur.

7. Les indices du coût de la vie

Dans les pays développés, les indemnités et les allocations de sécurité sociale font l'objet de
débats passionnés depuis longtemps. Ainsi, une personne retraitée perçoit une pension dont le
montant initial est calculé au moment de son départ en retraite et en fonction de l'historique de
sa période d'activité. Ensuite, le montant de la pension augmente chaque année à un taux égal
au taux de croissance de l'indice des prix à la consommation (IPC). Au Maroc, cet indice
était appelé ICV « Indice du Coût de la Vie » et régulièrement calculé par le haut commissariat au
plan (HCP). En France, L'IPC est calculé chaque année par l'Institut national de la statistique et
des études économiques (Insee), il est égal au rapport du coût d'un panier de biens et services
habituellement consommés par les individus dans la période courante au coût de ce panier
durant la période de référence. Cet indice reflète-t-il correctement le coût de la vie des

24
retraités? Est-il légitime d'utiliser l'IPC comme un indice du coût de la vie pour d'autres
programmes gouvernementaux, ou pour évaluer l'évolution du pouvoir d'achat des salariés ?
Les réponses à ces questions se trouvent dans la théorie économique du comportement du
consommateur. Pour ce faire, nous exposons ici les fondements théoriques des indices de coût
de la vie comme l'IPC à l'aide d'un exemple qui décrit les changements de prix auxquels les
étudiants et leurs parents sont confrontés.

7.1. L’indice idéal du coût de la vie

Etudiant l’exemple de deux sœurs, Sara et Nabila, dont les préférences sont identiques. Quand
Nabila a commencé ses études supérieures en 1995, ses parents lui ont donné un budget de
500 dh par trimestre. Nabila pouvait dépenser cet argent pour l'achat de quelques produits
alimentaires, à un prix de 2 dh le kilo, et de livres, au prix de 20 dh chacun.

Nabila acheta 100 kilos de produits alimentaires (soit un montant total de 200 dh) et 15 livres
(soit un montant total de 300 dh). Dix ans après, alors que Sara va commencer des études
supérieures, ses parents lui promettent un budget équivalent, en termes de pouvoir d'achat, à
celui accordé à sa sœur aînée. Malheureusement, les prix de la ville où se situe l'université ont
augmenté: les produits alimentaires coûtent désormais 2,20 dh par kilo, et les livres 100 dh
l'unité. De combien le budget doit-il augmenter pour que Sara soit aussi riche en 2005 que sa
sœur Nabila l'avait été en 1995? Le tableau 3 récapitule les données de la question et la figure
22 nous procure la réponse.

Tableau 3 : l'indice idéal du coût de la vie


1995 (Nabila) 2005 (Sara)

Prix des livres 20 dhs/livre 100 dhs/livre

Nombre de livres 15 6

Prix des produits alimentaires 2 dhs/kilo 2.2 dhs/kilo

Poids des produits alimentaires, en kilos 100 300

dépenses 500 dhs 1260 dhs

Pour Nabila, la droite de budget initiale est représentée par l1 dans la figure 17 ; la
combinaison de produits alimentaires et de livres qui maximise son utilité est notée A, sur la
courbe d'indifférence UI. On peut vérifier que le coût d'achat de ce panier est de 500 dh,
comme indiqué dans le tableau:

500 dh = 100 kg de produits alimentaires x 2 dh/ kg + 15 livres x 20 dh / livre

la figure 17 nous explique ainsi que pour atteindre la même utilité que Nabila étant donné
l'augmentation des prix, Sara a besoin d'un budget permettant d'acheter le panier de produits
alimentaires et de livres correspondant au point B sur la droite l2 (point de tangence de la
courbe U1), point auquel elle choisit 300 kg de produits alimentaires et 6 livres. Notons que
Sara a pris en compte le fait que le prix des livres a augmenté par rapport à celui des produits
alimentaires. Elle à changé donc son comportement de consommation. Par conséquent, elle a
substitué des produits alimentaires à des livres.

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Figure 17. Indices du cout de la vie

Pour atteindre le même niveau d'utilité que celui de Nabila, il en coûte à Sara

1 260 dh = 300 kg de produits alimentaires x 2,20 dh/ kg + 6 livres x 100 dh / livre

L'ajustement idéal du coût de la vie pour Sara est donc de 760 dh (soit 1260 dh moins les 500
dh qui étaient donnés à Nabila). L'indice idéal du coût de la vie est donc de

1 260 dh/ 500 dh = 2,52

Tout comme l'IPC, notre indice doit être exprimé suivant une année de référence que nous
fixons à 1995 = 100, de telle sorte que la valeur de l'indice en 2005 est de 252. La valeur 252
implique une augmentation de 152 % du coût de la vie, tandis qu'une valeur de 100 aurait
signifié que le coût de la vie n'a pas changé. L'indice idéal du coût de la vie représente « le
coût pour atteindre un certain niveau d'utilité aux prix courants (2005) par rapport au coût
pour atteindre la même utilité aux prix de référence (1995) ».

7.2. Indice de Laspeyres

A la différence du premier indice, la construction de celui là nécessite un grand nombre


d'informations. Ainsi, connaître les préférences individuelles (variables selon les individus),
ainsi que les prix et les dépenses est dans ce cas primordial. Les indices de prix existants se
réfèrent, par conséquent, aux achats des consommateurs et non à leurs préférences. L'IPC, qui
utilise un panier de consommation fixé dans la période de référence, est appelé un indice de
prix de Laspeyres. L'indice de prix de Laspeyres se définit ainsi: il s’agit du « montant qu'il
faut dépenser, dans la période courante, pour acheter un panier de biens et services
choisi l'année de référence, rapporté au coût de ce même panier acheté aux prix de
l'année de référence ».

Le calcul de l'indice du coût de la vie de Laspeyres dans le cas de Sara est assez simple. En
effet, l'achat de 100 kg d'aliments et de 15 livres, en 2005, nécessite une dépense de 1720 dh
(100 x 2,20 dh + 15 x 100 dh). Cette dépense permet à Sara d'acheter le panier A sur la droite
de budget 13 (ou tout autre panier appartenant à cette droite). La droite 13 a été construite en

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déplaçant la droite '-2 vers le haut jusqu'à ce qu'elle atteigne le point A. Notons que 13 est la
droite de budget qui permet à Sara, en 2005, d'acheter le panier de biens identique à celui de
sa sœur en 1995.
Pour compenser l'augmentation du coût de la vie, on doit augmenter le budget discrétionnaire
de Sara de 1 220 dh. La base étant 100 en 1995, l'indice de Laspeyres est donc

100 x 1,720 dh/500 dh = 344

Comparaison de l'indice idéal du coût de la vie et de l'indice de Laspeyres

Dans notre exemple, l'indice de Laspeyres est nettement supérieur à l'indice idéal du coût de
la vie. L'indice de Laspeyres surestime-t-il toujours le vrai coût de la vie ? La réponse est oui,
comme on peut le voir dans la figure 17. Supposons qu'on ait donné à Sara un budget associé
à la droite 13 pendant l'année de référence 1995. Elle aurait pu choisir le panier A, alors
qu'elle aurait clairement atteint un niveau d'utilité supérieur en achetant plus de produits
alimentaires et moins de livres (en se déplaçant vers la droite le long de 13), Puisque les
points A et B procurent la même utilité, la situation de Sara est meilleure si elle reçoit un
ajustement du coût de la vie selon l'indice de Laspeyres plutôt qu'un ajustement idéal. L'indice
de Laspeyres fait plus que compenser l'augmentation du coût de la vie de Sara, et l'indice du
coût de la vie de Laspeyres est donc supérieur à l'indice idéal du coût de la vie.

Ce résultat est généralement vérifié, et s'applique à l'IPC en particulier. Pourquoi? Parce que
l'indice de Laspeyres suppose que les consommateurs ne modifient pas leurs habitudes de
consommation quand les prix changent. En adaptant leur consommation - en consommant
davantage de biens devenant relativement meilleur marché et moins de ceux dont les prix
relatifs augmentent -, les consommateurs peuvent atteindre le même niveau d'utilité sans avoir
à consommer la même combinaison de biens qu'avant le changement des prix.

La théorie économique montre que l'indice du coût de la vie de Laspeyres surestime le


montant qu'il faut donner aux individus pour compenser la hausse des prix. C'est la raison
pour laquelle le gouvernement américain a modifié la construction de l'IPC, abandonnant
l'indice de Laspeyres pour un indice plus complexe qui prend en compte les changements des
habitudes de consommation.

7.3. L’indice de Paasche

L'indice de Paasche est un autre indice de prix communément utilisé. À la différence de


l'indice de Laspeyres qui mesure le coût d'achat du panier choisi durant la période de
référence, l'indice de Paasche mesure le coût d'achat du panier de la période courante. Il
répond à une autre définition: c'est le montant nécessaire, dans la période courante, pour
acheter un panier de biens et services choisi durant la période courante, rapporté au coût de
ce même panier acheté aux prix de l'année de référence.

Comparaison de l'indice de Laspeyres et de l'indice de Paasche

• Indice de Laspeyres. Montant nécessaire, dans la période courante, pour acheter un panier de
biens et services choisi pendant l'année de référence, rapporté au coût de ce même panier
acheté aux prix de l'année de référence.

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• Indice de Paasche. Montant nécessaire, dans la période courante, pour acheter un panier de
biens et services choisi durant la période courante, rapporté au coût de ce même panier
acheté aux prix de l'année de référence.

Les indices de Paasche et Laspeyres sont tous deux des indices à pondération fixe : les
quantités de biens et services restent les mêmes, pour les deux indices. Cependant, pour
l'indice de Laspeyres, les quantités restent celles de la période de référence; pour l'indice de
Paasche, les quantités restent celles de la période courante. Considérons deux biens, les
produits alimentaires (N) et les vêtements (H). Soient:

PNt et PHt les prix de la période courante


PNb et P Hb les prix de la période de référence
Nt et Ht les quantités de la période courante
Nb et Hb les quantités de la période de référence

On peut réécrire ces deux indices de la façon suivante:

IL = ( PNt Nb+PCtCb) / (PNbBb + PCbCb)

IP = (PNt Nt+PCtCt) / ( PNbNt+PCbCt)

De la même façon que l'indice de Laspeyres est supérieur à l'indice idéal du coût de la vie,
l'indice de Paasche lui est inférieur, car il suppose que l'individu achètera le panier de la
période courante dans la période de référence. Dans la période courante, étant donné les prix
de base, les consommateurs auraient pu atteindre le même niveau d'utilité à moindre coût en
modifiant la combinaison de biens choisie. Puisque l'indice de Paasche représente le coût
d'achat du panier de biens courants rapporté au coût d'achat du panier de biens de la période
de référence, surestimer le coût du panier de la période de référence (le dénominateur du
rapport) conduit l'indice de Paasche à être sous-estimé.

Reprenons l'exemple précédent en nous penchant sur les choix de Nabila. Pour Nabila (qui
suivait des études supérieures en 1995), le coût d'achat d'un panier de l'année de référence
comprenant des livres et des produits alimentaires est de 1720 dh (100 kg de produits
alimentaires x 2,20 dh/kg + 15 livres x 100 dh/livre). Le coût d'achat de ce même panier aux
prix de l'année de référence est de 500 dh (100 kg de produits alimentaires x 2,00 dh/kg + 15
livres x 20 dh/livre). L'indice de prix de Laspeyres, IL, est donc de 100 x 1 720 dh/500 dh =
344, comme nous l'avons déjà montré. Au contraire, le coût d'achat du panier de biens courant,
aux prix courants, est de 1 260 dh (300 kg de produits alimentaires x 2,20 dh/kg + 6 livres x
100 dh/livre). Le coût d'achat de ce même panier aux prix de la période de référence est de
760 dh (300 kg de produits alimentaires x 2,00 dh/kg + 6 livres x 20 dh/livre). Par conséquent,
l'indice de Paasche, IP, est de 100 x l260 dh/720 dh = 175. Comme nous l'avions anticipé,
l'indice de Paasche est inférieur à celui de Laspeyres.

7.4. Indices à pondération variable

Les indices de Laspeyres et de Paasche ne fournissent pas un indice idéal du coût de la vie, et
les informations nécessaires à la construction d'un indice idéal sont trop exigeantes.

Les économistes savent que l'indice du coût de la vie de Laspeyres surestime les effets de
l'inflation. Aux États-Unis, il a fallu cependant attendre le choc sur les prix de l'énergie dans

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les années 1970, les récentes fluctuations du prix des produits alimentaires et les inquiétudes
sur le déficit du budget fédéral pour que l'indice de Laspeyres soit remis en cause. Par
exemple, on a estimé que l'incapacité à prendre en compte les changements dans les pratiques
d'achat d'ordinateurs à la suite de la baisse importante de leur prix a entraîné dans les
dernières années l'IPC à surestimer considérablement le coût de la vie.

La pratique aujourd'hui largement répandue dans le monde entier est de calculer des indices à
pondération variable. Ainsi, en France, depuis longtemps, l'indice des prix à la consommation
est obtenu en changeant chaque année la pondération des divers postes de consommation, ce
qui permet de suivre l'évolution des structures de consommation.
Pour relier entre eux les indices, un indice est calculé au mois de décembre de chaque année
avec la pondération de l'année précédente et celle de l'année en cours. Cet indice pose
néanmoins des problèmes discutés dans l'exemple suivant.

Résumé
1. La théorie du choix du consommateur repose sur l'hypothèse que les individus se
comportent de manière rationnelle dans le but de maximiser la satisfaction qu'ils obtiennent
en achetant une certaine combinaison de biens et de services.

2. Le choix du consommateur comporte deux parties: l'étude de ses préférences l'analyse de la


droite de budget qui contraint ses choix.
3. Les consommateurs font leur choix en comparant les paniers de biens. Les préférences sont
supposées complètes (les consommateurs sont capables de comparer tous les paniers de biens)
et transitives (s'ils préfèrent A à B, et B à C, alors ils préfèrent A à C De plus, les économistes
supposent que plus d'un bien est toujours préféré à moins.

4. Les courbes d'indifférence, qui représentent toutes les combinaisons de biens et services
procurant le même niveau de satisfaction, sont décroissantes et ne peuvent pas croiser.

5. Les préférences du consommateur peuvent être entièrement décrites par un ensemble de


courbes d'indifférence, la carte d'indifférence. Une carte d'indifférence fournit un classement
ordinal de tous les choix du consommateur.

6. Le taux marginal de substitution (TMS) de N à H est le montant maximal de N que l'agent


est disposé à abandonner pour obtenir une unité supplémentaire de H. Le TMS diminue quand
on se déplace vers le bas le long de la courbe d'indifférence.

Lorsque le TMS est décroissant, les courbes d'indifférence sont convexes.

7. Les droites de budget représentent toutes les combinaisons de biens pour lesquelle les
consommateurs dépensent tout leur revenu. Les droites de budget se déplacent vers le haut à
la suite d'une augmentation du revenu du consommateur. Quand le prix d'un bien (porté sur
l'axe des abscisses) augmente, le revenu et le prix de l'autre bien restant inchangés, la droite
de budget pivote autour d'un point fixe (sur l'axe des ordonnées).

8. Les consommateurs maximisent leur satisfaction en tenant compte des contraintes


budgétaires. Quand le consommateur maximise sa satisfaction en consommant deux biens, le
taux marginal de substitution est égal au rapport des prix des deux biens achetés.

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9. Parfois, on parvient à la maximisation dans le cas d'une solution en coin pour laquelle l'un
des deux biens n'est pas consommé. Dans ce cas, il n'est pas nécessaire que le taux marginal
de substitution soit égal au rapport des prix.

10. La théorie des préférences révélées montre comment les choix des individus, quand les
prix et le revenu varient, peuvent être utilisés pour déterminer leurs préférences. Si l'individu
choisit le panier A alors qu'il aurait pu acheter B, nous savons que A est préféré à B.

11. La théorie du consommateur est présentée avec deux approches distinctes. L'approche par
les courbes d'indifférence utilise les propriétés ordinales de l'utilité (c'est-à-dire qu'elle permet
de classer les alternatives). L'approche utilisant les fonctions d'utilité construit ces dernières
en associant une valeur à chaque panier de biens; si le panier A est préféré à B, c'est que A
procure plus d'utilité que B.

12. Lorsque des décisions risquées sont analysées, ou lorsque des comparaisons doivent être
effectuées entre individus, les propriétés cardinales de la fonction d'utilité peuvent être
importantes. En règle générale, la fonction d'utilité est telle que l'utilité marginale est
décroissante: à mesure que la quantité de biens consommés augmente, le consommateur voit
diminuer l'augmentation de son utilité.

13. Lorsque l'approche par la fonction d'utilité est utilisée, et que les deux biens sont
consommés, l'utilité est maximisée quand le rapport des utilités marginales des deux biens
(soit, le taux marginal de substitution) est égal au rapport des prix.

14. Un indice idéal du coût de la vie représente le coût d'achat d'un certain niveau d'utilité aux
prix courants par rapport au coût d'achat du même niveau d'utilité aux prix de référence.
Toutefois, l'indice de Laspeyres représente le coût d'achat, dans la période courante, d'un
panier de biens et services choisi l'année de référence, rapporté au coût de ce même panier
acheté aux prix de l'année de référence. L'IPC, comme tous les indices de type Laspeyres, est
supérieur à l'indice idéal du coût de la vie. À l'inverse, l'indice de Paasche mesure le coût
d'achat, au prix courant, d'un panier de biens et services choisi durant la période courante,
rapporté au coût de ce même panier acheté aux prix de l'année de référence. Il sous-estime
alors l'indice idéal du coût de la vie.

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