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ADMINISTRATIVE ET FINANCIÈRE
DE LA COLLECTIVITÉ
LES PRINCIPES DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE LOCALE
LES BUDGETS LOCAUX
COURS 6
Caroline Charnet
Attachée territoriale principale
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INTRODUCTION 3
OBJECTIFS 3
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INTRODUCTION
OBJECTIFS
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1A. Quels principes guident l’élaboration des budgets locaux ?
Principe de l’annualité
Le budget est constitué par l’ensemble des comptes qui décrivent, pour une année civile, toutes les
ressources et toutes les charges (ordonnance du 2 janvier 1959).
L’assemblée délibérante a donc l’obligation d’élaborer, de faire adopter et de rendre exécutoire le budget.
L’exercice budgétaire coïncide avec l’année civile, il commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre.
Il doit être voté chaque année pour une année civile et une seule ; les crédits non utilisés/consommés doivent
être annulés, impliquant pour l’assemblée délibérante de ré-adopter une nouvelle autorisation pour une
autorisation relative à l’année N +1.
Le principe de l’annualité du budget (budget primitif « BP ») permet notamment à l’assemblée délibérante
d’exercer un réel contrôle de l’exécutif en matière budgétaire.
À ce principe, existe des aménagements :
Principe de l’antériorité
Le budget de l’année doit être voté avant le 1er janvier. En pratique, cette date est rarement respectée.
L’adoption du budget est ainsi possible du budget jusqu’au 15 avril de l’exercice auquel le document
budgétaire se rapporte (art. L. 1612-2 du CGCT) pour les communes et établissements publics de coopération
intercommunale. L’année de renouvellement de l’organe délibération, ce délai est reporté au 30 avril.
Les autorisations budgétaires spéciales sont accordées à l’exécutif de la collectivité jusqu’à adoption du
budget primitif pour :
1. Autorisation budgétaire relative à des crédits destinés à l’exécution d’un investissement pluriannuel. L’AP fixe la limite supérieure
des crédits qui peuvent être engagés pour cette opération.
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1A2. Les principes relatifs à la transparence
Principe de l’unité
Toutes les recettes et toutes les dépenses doivent figurer sur un document unique regroupant toutes les
opérations budgétaires et financières de la collectivité.
Les exceptions au principe d’unité :
—Certains services des collectivités disposent d’une certaine autonomie financière, voire juridique et sont
gérés en budgets annexes. Les budgets annexes doivent être produits à l’appui du budget principal. Quelques
exemples de budgets annexes : services publics industriels et commerciaux (gérés en nomenclature M4),
services à caractère administratif que la collectivité locale a souhaité individualiser, services à caractère social
gérés par la collectivité elle-même, activités de lotissement et d’aménagement de zones…).
L’universalité
L’ensemble des recettes est destiné à financer l’ensemble des dépenses (principe de non-affectation des
recettes). Le budget doit décrire l’intégralité des produits et des charges sans compensation ou contraction
entre les recettes et les dépenses.
Il existe quelques dérogations à ce principe ; par exemple les dons et legs ne peuvent être utilisés que dans un
but déterminé, comme les subventions, les emprunts et les participations.
Par ailleurs, le résultat d’un budget annexe peut être repris au budget principal dans certaines conditions.
Enfin, certaines taxes ou redevances sont affectées à des dépenses particulières (taxe ou redevance
d’enlèvement des ordures ménagères, taxe de séjour).
Il en est de même des subventions d’équipements reçues affectées à un équipement et les recettes finançant
une opération pour compte de tiers.
Principe de spécialité
Les dépenses et les recettes ne sont autorisées que pour un objet particulier.
Les crédits sont votés et ouverts par chapitre ou par articles selon la nature de la dépense ou de la recette ou
quand le budget est voté par fonction.
Exceptions au principe de spécialité : les dépenses imprévues en fonctionnement ou en investissement dans la
limite de 7,5 % des crédits correspondants aux dépenses de la section.
Principe de l’équilibre
Il signifie que les recettes et les dépenses doivent s’équilibrer exactement et être évaluées de façon sincère.
Cela signifie notamment que :
—l’équilibre s’effectue par section ;
—que le remboursement du capital de la dette doit être exclusivement couvert par les ressources
propres d’investissements ;
—que les dépenses et recettes doivent être évaluées de manière sincère, sans omission, majoration ni
minoration ;
—les dépenses obligatoires (dépenses de personnel, de fonctionnement et d’équipement des services)
doivent être bien inscrites au budget et être correctement évaluées.
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1B. Quels sont les différents documents budgétaires ?
1B1. Le budget primitif
Le budget primitif (BP) constitue le premier acte obligatoire du cycle budgétaire annuel de la collectivité.
Le budget primitif est le document essentiel sur lequel repose l’organisation financière de la collectivité.
Il constitue un acte d’autorisation à partir d’un acte de prévision. Il doit être voté avant le 15 avril de l’année.
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LE BUDGET DE LA COMMUNE
Dépenses de fonctionnement Recettes de fonctionnement
Dépenses d’investissement Recettes d’investissement
FONCTIONNEMENT
DÉPENSES RECETTES
Charges à caractère général Excédent antérieur reporté
Charges de personnel Produits des services et du domaine
Autres charges de gestion courante Travaux en régie
Impôts et taxes
Charges financières Dotations et participations
Charges exceptionnelles Produits financiers
Produits exceptionnels
Transferts de charges
VIREMENT À L’INVESTISSEMENT
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INVESTISSEMENT
DÉPENSES RECETTES
Capital des emprunts Virement du fonctionnement
FCTVA 2
Opérations d’investissement : Subventions
• Travaux Conseil départemental,
• Acquisitions Conseil régional, Dotations de l’État,
• Constructions subventions européennes
Emprunts
Virement à l’investissement
INVESTISSEMENT
Minimum obligatoire
Remboursement des emprunts
Autofinancement net
DÉPENSES RECETTES
2. FCTVA : fonds de compensation de la taxe pour la valeur ajoutée : Le fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA)
est une dotation de l’État permettant de compenser la TVA effectivement acquittée par un bénéficiaire du fonds sur ses dépenses
d’investissement.
3. L’instruction budgétaire et comptable M14 est le cadre juridique qui réglemente la comptabilité des communes françaises, des
syndicats de communes et des EPCI. La « M14 » ne concerne pas les services publics industriels et commerciaux. Elle ne concerne
pas non plus les hôpitaux (M21), les maisons de retraite (M22), les établissements publics d’enseignement supérieur (M9-3), …
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Dans chaque nomenclature, dépenses et recettes sont classées selon leur nature par chapitre et par article.
Le chapitre est une classification composée de deux chiffres (ex. : chapitre 65). Il existe également des
chapitres globalisés qui regroupent plusieurs chapitres (ex. : 011 qui regroupe les chapitres 60, 61, 62 et une
partie du 63). L’article est une subdivision du chapitre au niveau le plus fin (ex. : article 60611). La classification
par nature est complétée par une codification par fonction. Cette présentation fonctionnelle permet de
retracer l’ensemble des recettes et des dépenses d’une collectivité par secteur d’activité.
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2C. Qui fait quoi : l’exécution des dépenses
2C1. L’ordonnateur
—L’engagement des dépenses :
— fait générateur : bon de commande - marché - contrat ;
— la dépense est engagée dans la limite du crédit ouvert au budget correspondant à la nature des
dépenses à engager.
—Mandatement :
— établissement du mandat et inscription sur un bordereau récapitulatif ;
— établissement de l’ordre de virement ;
— enregistrement dans la comptabilité administrative ;
— envoi au comptable du bordereau appuyé des mandats, pièces justificatives de la dépense.
2C2. Le comptable
—Le visa :
— des pièces justificatives jointes au mandat ;
— de l’exacte imputation budgétaire ;
— de la disponibilité du crédit budgétaire ;
— de la validité de la créance.
RECETTES DÉPENSES
Constatation Engagement
ORDONNATEUR Liquidation Liquidation
Émission Ordonnancement
Contrôle des titres Contrôle des mandats
Prise en charge Prise en charge
COMPTABLE
Encaissement Paiement
Redevable Fournisseur
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3. Comment est tenue la comptabilité de la commune ?
3A. La comptabilité administrative
La comptabilité administrative est tenue en partie simple par l’ordonnateur, qui enregistre les opérations
d’émissions de titres de recettes ou de mandats. Cette comptabilité permet de suivre en permanence la
consommation des crédits et de s’assurer du respect des autorisations budgétaires votées par l’assemblée
délibérante. Elle a pour objectif également de retracer, tant en recettes qu’en dépenses, l’exécution du budget
et de dégager les résultats budgétaires de l’exercice. L’ordonnateur rend compte annuellement des opérations
budgétaires qu’il a exécutées. À la clôture de l’exercice budgétaire, qui intervient au 31 janvier de l’année N +1,
il établit le compte administratif du budget principal ainsi que les comptes administratifs correspondant aux
différents budgets annexes.
—Rapproche les prévisions ou autorisations inscrites au budget (au niveau du chapitre ou de l’article
selon les dispositions arrêtées lors du vote du budget primitif) des réalisations effectives en dépenses
(mandats) et en recettes (titres).
—Une balance générale de tous les comptes tenus par le trésorier (comptes budgétaires et comptes de
tiers notamment correspondant aux créanciers et débiteurs de la collectivité).
—Le bilan comptable de la collectivité, qui décrit de façon synthétique l’actif et le passif de la collectivité
ou de l’établissement local.
Le compte de gestion est également soumis au vote de l’assemblée délibérante qui peut constater ainsi la
stricte concordance des deux documents (compte administratif et compte de gestion). Ce premier examen est
suivi d’un second contrôle de nature juridictionnelle effectué par le juge des comptes.
Au vu des pièces justificatives, jointes en accompagnement du compte de gestion, le juge des Comptes
est à même d’apprécier la qualité de gestion du trésorier de la collectivité et peut, si des négligences sont
constatées, engager la responsabilité personnelle et pécuniaire de celui-ci.
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4. Focus sur le référentiel M57
Le compte financier unique (CFU) a vocation à devenir, à partir de 2024, la nouvelle présentation des comptes
locaux pour les élus et les citoyens. Sa mise en place vise plusieurs objectifs :
En mettant davantage en exergue les données comptables à côté des données budgétaires, le CFU a pour
objectif de mieux éclairer les assemblées délibérantes et d’enrichir le débat démocratique sur les finances
locales.
Le compte financier unique (CFU) repose sur le référentiel M57.
Le référentiel M57 est applicable :
—de plein droit, par la loi, aux collectivités territoriales de Guyane, de Martinique, à la collectivité de
Corse et aux métropoles, à la Ville de Paris ;
—par droit d’option, à toutes les collectivités locales et leurs établissements publics
(suivant les dispositions de l’article 106.III de la loi NOTRe) ;
—par convention avec la Cour des comptes, aux collectivités locales expérimentatrices de la
certification des comptes publics (suivant les dispositions de l’article 110 Loi NOTRe) ;
—par convention avec l’État, aux collectivités locales expérimentatrices du compte financier unique
(suivant les dispositions de l’article 242 Loi de finances pour 2019).
Le droit d’option pourrait également être étendu aux SDIS, CDE et CCAS/CIAS, ainsi qu’aux communes de
moins de 3 500 habitants à compter du 1er janvier 2022.
Le référentiel M57 présente des comptes plus détaillés. Il assouplit notamment les règles budgétaires suivant
le modèle régional en termes de :
—pluri-annualité : les règles des autorisations de programme et d’autorisation d’engagement doivent être
notamment fixées dans un règlement budgétaire et financier voté par l’assemblée délibérante ;
—fongibilité des crédits : si l’assemblée délibérante l’a autorisé, l’exécutif pourra procéder à des virements
de crédits de chapitre à chapitre au sein de la même section dans la limite de 7,5 % des dépenses réelles
de la section (ou moins si l’assemblée délibérante l’a acté ainsi)
—gestion des dépenses imprévues : les AP/AE relatives aux dépenses imprévues en section
investissement et en section de fonctionnement peuvent être votées dans la limite de 2 % des dépenses
réelles de chaque section. Le mouvement est pris en compte dans le plafond des 7,5 % concernant la
fongibilité des crédits.
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POUR ALLER PLUS LOIN
—Consultez le site de la Direction générale des Collectivités locales, rubrique Finances locales :
https://www.collectivites-locales.gouv.fr/
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Le CNED, site de Lille, remercie les nombreuses personnes qui ont
contribué à la réussite de ce projet.
Qu’elles trouvent ici l’expression de toute sa reconnaissance.