Vous êtes sur la page 1sur 14

PARTICIPER À LA GESTION

ADMINISTRATIVE ET FINANCIÈRE
DE LA COLLECTIVITÉ
LES PRINCIPES DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE LOCALE
LES BUDGETS LOCAUX

COURS 6

Caroline Charnet
Attachée territoriale principale

Les cours du CNED sont strictement réservés à l’usage privé de leurs destinataires et ne sont pas destinés à une utilisation collective.
Les personnes qui s’en ser viraient pour d’autres usages, qui en feraient une reproduction intégrale ou partielle, une traduction
sans le consentement du CNED, s’exposeraient à des poursuites judiciaires et aux sanctions pénales prévues par le Code de la propriété
intellectuelle. Les reproductions par reprographie de livres et de périodiques protégés contenues dans cet ouvrage sont effectuées
par le CNED avec l’autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris).

CNED, BP 60200, 86980 Futuroscope Chasseneuil Cedex, France

© CNED 2022 6-L017-TE-WB-06-21


SOMMAIRE

INTRODUCTION 3

OBJECTIFS 3

1. Qu’est-ce que le budget ? 3


1A. Quels principes guident l’élaboration des budgets locaux ? 4
1A1. Les principes liés au cycle budgétaire 4
1A2. Les principes relatifs à la transparence 5

1B. Quels sont les différents documents budgétaires ? 6


1B1. Le budget primitif 6
1B2. Le budget de la commune 6
1B3. Les décisions modificatives et le budget supplémentaire 6
1B4. Les budgets annexes et les budgets autonomes 6

1C. Comment est élaboré et présenté le budget ? 6


1C1. Comment est-il structuré ? 6
1C2. Pourquoi deux sections ? 7
1C3. Comment sont classées les opérations ? 8

2. Comment est exécuté le budget ? 9


2A. Qu’est-ce que le principe de séparation de l’ordonnateur et du comptable ? 9
2B. Qui fait quoi : l’exécution des recettes 9
2B1. L’ordonnateur (l’exécutif de la collectivité) 9
2B2. Le comptable (représentant de la DGFiP) 9

2C. Qui fait quoi : l’exécution des dépenses 10


2C1. L’ordonnateur 10
2C2. Le comptable 10

3. Comment est tenue la comptabilité de la commune ? 11


3A. La comptabilité administrative 11
3B. Le compte administratif 11
3C. La comptabilité du trésorier 11

4. Focus sur le référentiel M57 12

POUR ALLER PLUS LOIN 13

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 2
INTRODUCTION

OBJECTIFS

→ Connaître les principes de la comptabilité publique locale.

Peut-on gérer une collectivité territoriale ou un établissement public de coopération intercommunale


comme une entreprise ?
Le vocabulaire de la comptabilité publique est-il organisé comme l’est celui de la comptabilité privée ?
Vous avez probablement au cours de votre cursus scolaire antérieur abordé les principes généraux de
la comptabilité privée. Les notions d’actif, de passif, de compte de résultat ne vous sont sans doute pas
étrangères.
Sachez cependant pour en première approche que la comptabilité publique et la comptabilité des organismes
privés obéissent à des règles communes sur de nombreux points (respect des règles générales du droit
comptable, obligation de rendre et publier des comptes, obligation de transparence financière…).
La liste des points communs n’est pourtant pas illimitée et des spécificités propres au domaine des
collectivités territoriales rendent tout rapprochement entre la comptabilité publique et la comptabilité
privée difficile à mettre en œuvre ; par exemple, la raison d’être des entreprises privées et la raison d’être
des collectivités territoriales sont sensiblement différentes. Si les unes agissent pour des intérêts privés
(actionnaires…), les autres agissent pour le bien public (fournitures de services publics financés par la
collectivité). L’environnement institutionnel qui découle de ces raisons d’être est donc très spécifique (en
l’occurrence, cadre fiscal des entreprises privées diamétralement opposé à celui des structures publiques).
Cette brève réflexion introductive nous invite donc à découvrir les principes généraux de la comptabilité
publique locale, en nous intéressant notamment à l’élaboration des budgets locaux.

1. Qu’est-ce que le budget ?


Préparé par l’exécutif local et approuvé par l’assemblée délibérante de la collectivité, le budget est l’acte qui
prévoit et autorise les recettes et les dépenses pour une année donnée. Acte prévisionnel, il peut être modifié
ou complété en cours d’exécution par l’assemblée délibérante.
Préalablement au vote du budget (deux mois avant), l’exécutif local doit présenter à l’assemblée délibérante le
Rapport d’Orientation Budgétaire (ROB). Il s’agit de présenter les orientations budgétaires, les engagements
pluriannuels (plan pluriannuel dit PPI) et la fiscalité locale envisagés, le contexte économique avec les
orientations du Projet de Loi des Finances et les dotations de l’État, ainsi que la structure et la gestion de la
dette. Ce rapport donne lieu à un débat d’orientation budgétaire (DOB) qui est obligatoire pour le département,
les communes, les établissements publics administratifs des communes, les établissements publics
industriels et commerciaux rattachés aux communes, les syndicats mixtes fermés et ouverts.
Au moment du Rapport d’Orientations Budgétaires et au plus tard au moment du vote du Budget Primitif, il
convient de présenter également trois autres rapports : un rapport sur le développement durable, un rapport
sur l’égalité homme femmes et un état annuel des indemnités de fonction des élus. Si ces formalités ne sont
pas réalisées, le BP de l’année est invalide.

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 3
1A. Quels principes guident l’élaboration des budgets locaux ?

1A1. Les principes liés au cycle budgétaire

Principe de l’annualité

Le budget est constitué par l’ensemble des comptes qui décrivent, pour une année civile, toutes les
ressources et toutes les charges (ordonnance du 2 janvier 1959).
L’assemblée délibérante a donc l’obligation d’élaborer, de faire adopter et de rendre exécutoire le budget.
L’exercice budgétaire coïncide avec l’année civile, il commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre.
Il doit être voté chaque année pour une année civile et une seule ; les crédits non utilisés/consommés doivent
être annulés, impliquant pour l’assemblée délibérante de ré-adopter une nouvelle autorisation pour une
autorisation relative à l’année N +1.
Le principe de l’annualité du budget (budget primitif « BP ») permet notamment à l’assemblée délibérante
d’exercer un réel contrôle de l’exécutif en matière budgétaire.
À ce principe, existe des aménagements :

—La pluri-annualité des investissements : restes à réaliser « RAR » (report


1
de crédits) pour les crédits
d’investissements non utilisés, et autorisation de programme (« AP ») .

—La pluri-annualité en fonctionnement : reconduction des prévisions, poursuite de l’exécution du budget,


prolongation de l’exécution du budget.
De la même manière, les autorisations d’engagement « AE » (équivalent des « AP » en section de
fonctionnement) sont une dérogation au principe d’annualité. Cette faculté n’est réservée qu’aux
conventions et délibérations sur lesquelles la collectivité s’est engagée au-delà de l’exercice budgétaire.
Par ailleurs, les frais de personnels et subventions versées aux organismes privés ne peuvent faire l’objet
d’une « AE ».

Principe de l’antériorité

Le budget de l’année doit être voté avant le 1er janvier. En pratique, cette date est rarement respectée.
L’adoption du budget est ainsi possible du budget jusqu’au 15 avril de l’exercice auquel le document
budgétaire se rapporte (art. L. 1612-2 du CGCT) pour les communes et établissements publics de coopération
intercommunale. L’année de renouvellement de l’organe délibération, ce délai est reporté au 30 avril.
Les autorisations budgétaires spéciales sont accordées à l’exécutif de la collectivité jusqu’à adoption du
budget primitif pour :

—la mise en recouvrement des recettes ;


—pour l’engagement, la liquidation et le mandatement des dépenses de fonctionnement dans la limite
des crédits inscrits au budget de l’année précédente.

1. Autorisation budgétaire relative à des crédits destinés à l’exécution d’un investissement pluriannuel. L’AP fixe la limite supérieure
des crédits qui peuvent être engagés pour cette opération.

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 4
1A2. Les principes relatifs à la transparence

Principe de l’unité
Toutes les recettes et toutes les dépenses doivent figurer sur un document unique regroupant toutes les
opérations budgétaires et financières de la collectivité.
Les exceptions au principe d’unité :
—Certains services des collectivités disposent d’une certaine autonomie financière, voire juridique et sont
gérés en budgets annexes. Les budgets annexes doivent être produits à l’appui du budget principal. Quelques
exemples de budgets annexes : services publics industriels et commerciaux (gérés en nomenclature M4),
services à caractère administratif que la collectivité locale a souhaité individualiser, services à caractère social
gérés par la collectivité elle-même, activités de lotissement et d’aménagement de zones…).

—Il existe une multiplicité de documents budgétaires : budgets supplémentaires et décisions


modifications sont des documents budgétaires obéissant aux mêmes règles mais étant bien distincts du
budget primitif.

L’universalité
L’ensemble des recettes est destiné à financer l’ensemble des dépenses (principe de non-affectation des
recettes). Le budget doit décrire l’intégralité des produits et des charges sans compensation ou contraction
entre les recettes et les dépenses.
Il existe quelques dérogations à ce principe ; par exemple les dons et legs ne peuvent être utilisés que dans un
but déterminé, comme les subventions, les emprunts et les participations.
Par ailleurs, le résultat d’un budget annexe peut être repris au budget principal dans certaines conditions.
Enfin, certaines taxes ou redevances sont affectées à des dépenses particulières (taxe ou redevance
d’enlèvement des ordures ménagères, taxe de séjour).
Il en est de même des subventions d’équipements reçues affectées à un équipement et les recettes finançant
une opération pour compte de tiers.

Principe de spécialité
Les dépenses et les recettes ne sont autorisées que pour un objet particulier.
Les crédits sont votés et ouverts par chapitre ou par articles selon la nature de la dépense ou de la recette ou
quand le budget est voté par fonction.
Exceptions au principe de spécialité : les dépenses imprévues en fonctionnement ou en investissement dans la
limite de 7,5 % des crédits correspondants aux dépenses de la section.

Principe de l’équilibre
Il signifie que les recettes et les dépenses doivent s’équilibrer exactement et être évaluées de façon sincère.
Cela signifie notamment que :
—l’équilibre s’effectue par section ;
—que le remboursement du capital de la dette doit être exclusivement couvert par les ressources
propres d’investissements ;
—que les dépenses et recettes doivent être évaluées de manière sincère, sans omission, majoration ni
minoration ;
—les dépenses obligatoires (dépenses de personnel, de fonctionnement et d’équipement des services)
doivent être bien inscrites au budget et être correctement évaluées.

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 5
1B. Quels sont les différents documents budgétaires ?
1B1. Le budget primitif
Le budget primitif (BP) constitue le premier acte obligatoire du cycle budgétaire annuel de la collectivité.
Le budget primitif est le document essentiel sur lequel repose l’organisation financière de la collectivité.
Il constitue un acte d’autorisation à partir d’un acte de prévision. Il doit être voté avant le 15 avril de l’année.

1B2. Le budget de la commune


Il doit être voté par l’assemblée délibérante avant le 15 avril de l’année à laquelle il se rapporte (loi du
2 mars 1982) et transmis au représentant de l’État dans les 15 jours qui suivent son approbation.
Par cet acte, l’ordonnateur est autorisé à effectuer les opérations de recettes et de dépenses inscrites au
budget, pour la période qui s’étend du 1er janvier au 31 décembre de l’année civile. Ce principe d’annualité
budgétaire comporte quelques aménagements pour tenir compte d’opérations prévues et engagées mais non
dénouées en fin d’année.

1B3. Les décisions modificatives et le budget supplémentaire


Les prévisions inscrites au budget primitif peuvent être modifiées en cours d’exercice par l’assemblée
délibérante, qui vote des décisions modificatives. Il s’agit d’ajuster les prévisions du budget primitif ; il n’y a pas
de limite de nombre.
Le budget supplémentaire, établi généralement au second semestre de l’année, a essentiellement pour
objectif de reprendre les résultats budgétaires de l’exercice précédent. Ces résultats, désormais connus plus
tôt grâce à l’utilisation de moyens informatiques, sont le plus souvent repris au budget primitif. La décision
modificative appelée budget supplémentaire a ainsi tendance à perdre de son intérêt.
Les modifications d’ajustement souhaitées en cours d’exercice sont quant à elles traitées par simple décision
modificative.

1B4. Les budgets annexes et les budgets autonomes


Les budgets annexes, distincts du budget principal proprement dit, mais votés par l’assemblée délibérante,
doivent être établis pour certains services locaux spécialisés (eau, assainissement, transports publics…).
Ces budgets permettent d’établir le coût réel d’un service et de déterminer avec précision le prix à payer par
ses seuls utilisateurs pour équilibrer les comptes.
Les budgets autonomes sont établis par les établissements publics locaux gérant certains services (centre
d’action sociale, caisse des écoles, par exemple), ainsi que les établissements publics de coopération
intercommunale (syndicats, communautés de communes, communautés d’agglomération…) : ils sont votés
par l’instance délibérante (comité syndical, conseil communautaire) de l’établissement.

1C. Comment est élaboré et présenté le budget ?

1C1. Comment est-il structuré ?


D’un point de vue comptable, le budget se présente en deux parties, une section de fonctionnement et une
section d’investissement. Chacune de ces sections doit être présentée en équilibre, les recettes égalant les
dépenses.

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 6
LE BUDGET DE LA COMMUNE
Dépenses de fonctionnement Recettes de fonctionnement
Dépenses d’investissement Recettes d’investissement

1C2. Pourquoi deux sections ?


Schématiquement, la section de fonctionnement retrace toutes les opérations de dépenses et de recettes
nécessaires à la gestion courante et régulière de la commune, celles qui reviennent chaque année.
Par exemple, en dépenses : les dépenses nécessaires au fonctionnement des services de la collectivité, les
prestations de services extérieurs comme les charges d’entretien, les autres charges de gestion courante, le
paiement des intérêts des emprunts.
En recettes : les produits locaux, les recettes fiscales provenant des impôts directs locaux (taxe d’habitation,
taxe foncière, Cotisation foncière des entreprises (CFE), Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises
(CVAE), Imposition forfaitaire en réseau (IFER), Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM),
Taxe gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI), taxes sur les surfaces
commerciales, etc.) , les dotations de l’État comme la dotation globale de fonctionnement et les participations
provenant d’autres organismes ou collectivités locales.
L’excédent de recettes par rapport aux dépenses, dégagé par la section de fonctionnement, est utilisé en
priorité au remboursement du capital emprunté par la collectivité, le surplus constituant de l’autofinancement
qui permettra d’abonder le financement des investissements prévus par la collectivité.

FONCTIONNEMENT
DÉPENSES RECETTES
Charges à caractère général Excédent antérieur reporté
Charges de personnel Produits des services et du domaine
Autres charges de gestion courante Travaux en régie
Impôts et taxes
Charges financières Dotations et participations
Charges exceptionnelles Produits financiers
Produits exceptionnels
Transferts de charges
VIREMENT À L’INVESTISSEMENT

La section d’investissement présente les programmes d’investissements nouveaux ou en cours.


Elle retrace les dépenses et les recettes ponctuelles qui modifient de façon durable la valeur du patrimoine
comme les dépenses concernant le remboursement des capitaux empruntés, les acquisitions immobilières ou
les travaux nouveaux (ex. : construction d’une salle des sports). Parmi les recettes d’investissement, on trouve
généralement les recettes destinées au financement des dépenses d’investissement, comme les subventions
d’investissement, la dotation globale d’équipement (DGE), les emprunts, le produit de la vente du patrimoine…
La section d’investissement est par nature celle qui a vocation à modifier ou enrichir le patrimoine de la
collectivité.

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 7
INVESTISSEMENT
DÉPENSES RECETTES
Capital des emprunts Virement du fonctionnement
FCTVA 2
Opérations d’investissement : Subventions
• Travaux Conseil départemental,
• Acquisitions Conseil régional, Dotations de l’État,
• Constructions subventions européennes
Emprunts

ARTICULATION FONCTIONNEMENT - INVESTISSEMENT


FONCTIONNEMENT
DÉPENSES RECETTES

Virement à l’investissement

INVESTISSEMENT
Minimum obligatoire
Remboursement des emprunts
Autofinancement net
DÉPENSES RECETTES

1C3. Comment sont classées les opérations ?


À l’intérieur des 2 sections, le classement des opérations de recettes et de dépenses est effectué selon un
plan de comptes normalisé qui s’inspire du plan comptable général de 1982.
Différentes comptabilités sont applicables au secteur public local selon le type de collectivités (communes,
départements, régions) et selon la nature de l’activité exercée (service public administratif ou service
public à caractère industriel et commercial). Ces différents types de comptabilités se déclinent par des
instructions comptables : M14 pour les communes, M52 pour les départements, M71 pour les régions, M4
pour les services à caractère industriel et commercial, M22 pour les ESMS, M31 pour les OPH, M57 pour les
collectivités territoriales de Guyane, de Martinique, pour la collectivité de Corse, pour les métropoles, la Ville
de Paris (de plein droit) etc.
Le cadre comptable général utilisé par les communes est l’instruction M143.

2. FCTVA : fonds de compensation de la taxe pour la valeur ajoutée : Le fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA)
est une dotation de l’État permettant de compenser la TVA effectivement acquittée par un bénéficiaire du fonds sur ses dépenses
d’investissement.

3. L’instruction budgétaire et comptable M14 est le cadre juridique qui réglemente la comptabilité des communes françaises, des
syndicats de communes et des EPCI. La « M14 » ne concerne pas les services publics industriels et commerciaux. Elle ne concerne
pas non plus les hôpitaux (M21), les maisons de retraite (M22), les établissements publics d’enseignement supérieur (M9-3), …

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 8
Dans chaque nomenclature, dépenses et recettes sont classées selon leur nature par chapitre et par article.
Le chapitre est une classification composée de deux chiffres (ex. : chapitre 65). Il existe également des
chapitres globalisés qui regroupent plusieurs chapitres (ex. : 011 qui regroupe les chapitres 60, 61, 62 et une
partie du 63). L’article est une subdivision du chapitre au niveau le plus fin (ex. : article 60611). La classification
par nature est complétée par une codification par fonction. Cette présentation fonctionnelle permet de
retracer l’ensemble des recettes et des dépenses d’une collectivité par secteur d’activité.

2. Comment est exécuté le budget ?


L’exécution du budget est soumise au principe de séparation de l’ordonnateur et du comptable.

2A. Qu’est-ce que le principe de séparation de l’ordonnateur et du comptable ?


Dans les grandes entreprises, il existe souvent, à côté des services commerciaux ou administratifs
traditionnels, un service comptable chargé uniquement de l’encaissement des factures et du règlement
des fournisseurs. Dans le secteur public, la séparation ordonnateur/comptable répond au même principe
de spécialisation et de séparation des tâches : chacun a un rôle précisément défini par le décret du
29 décembre 1962 portant règlement général de la comptabilité publique.
Si les rôles de chacun restent bien définis par les textes, les objectifs communs doivent permettre de
satisfaire les besoins de la collectivité et rendre plus efficace la gestion des finances locales. Cela conduit
l’ordonnateur et le trésorier à rapprocher leurs compétences au travers d’actions de partenariat adaptées à
l’environnement local.

2B. Qui fait quoi : l’exécution des recettes

2B1. L’ordonnateur (l’exécutif de la collectivité)


Il est chargé de la constatation des droits de la collectivité et du calcul de la créance :

—Le(s) fait(s) générateur(s) : échéance ou service exécuté…


—Mise en recouvrement :
— établissement du titre de recette et inscription sur un bordereau récapitulatif ;
— enregistrement dans la comptabilité administrative ;
— envoi au comptable du bordereau appuyé des titres de recette et des pièces justificatives.

2B2. Le comptable (représentant de la DGFiP)


—Visa à partir des pièces justificatives :
— de la régularité de la recette ;
— de l’identification du débiteur.

—Prise en charge et recouvrement :


— enregistrement comptable ;
— envoi au débiteur de l’avis des sommes à payer ;
— encaissement du règlement du débiteur par remise d’espèces, d’un chèque bancaire, d’un TIP (Titre
Interbancaire de Paiement), par prélèvement, ou par carte bancaire.

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 9
2C. Qui fait quoi : l’exécution des dépenses

2C1. L’ordonnateur
—L’engagement des dépenses :
— fait générateur : bon de commande - marché - contrat ;
— la dépense est engagée dans la limite du crédit ouvert au budget correspondant à la nature des
dépenses à engager.

—Calcul du montant de la dépense :


— fait générateur : exécution du service ;
— vérification du décompte de la dépense avec les pièces justificatives (factures, marchés, contrats) après
constatation du service fait.

—Mandatement :
— établissement du mandat et inscription sur un bordereau récapitulatif ;
— établissement de l’ordre de virement ;
— enregistrement dans la comptabilité administrative ;
— envoi au comptable du bordereau appuyé des mandats, pièces justificatives de la dépense.

2C2. Le comptable
—Le visa :
— des pièces justificatives jointes au mandat ;
— de l’exacte imputation budgétaire ;
— de la disponibilité du crédit budgétaire ;
— de la validité de la créance.

—La Prise en charge et mise en paiement :


— enregistrement comptable ;
— contrôle du niveau de la trésorerie ;
— règlement de la dépense au créancier par virements informatisés aux établissements financiers.

EXÉCUTION D’UN BUDGET

RECETTES DÉPENSES
Constatation Engagement
ORDONNATEUR Liquidation Liquidation
Émission Ordonnancement
Contrôle des titres Contrôle des mandats
Prise en charge Prise en charge
COMPTABLE
Encaissement Paiement
Redevable Fournisseur

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 10
3. Comment est tenue la comptabilité de la commune ?
3A. La comptabilité administrative
La comptabilité administrative est tenue en partie simple par l’ordonnateur, qui enregistre les opérations
d’émissions de titres de recettes ou de mandats. Cette comptabilité permet de suivre en permanence la
consommation des crédits et de s’assurer du respect des autorisations budgétaires votées par l’assemblée
délibérante. Elle a pour objectif également de retracer, tant en recettes qu’en dépenses, l’exécution du budget
et de dégager les résultats budgétaires de l’exercice. L’ordonnateur rend compte annuellement des opérations
budgétaires qu’il a exécutées. À la clôture de l’exercice budgétaire, qui intervient au 31 janvier de l’année N +1,
il établit le compte administratif du budget principal ainsi que les comptes administratifs correspondant aux
différents budgets annexes.

3B. Le compte administratif

—Rapproche les prévisions ou autorisations inscrites au budget (au niveau du chapitre ou de l’article
selon les dispositions arrêtées lors du vote du budget primitif) des réalisations effectives en dépenses
(mandats) et en recettes (titres).

—Présente les résultats comptables de l’exercice.


—Est soumis par l’ordonnateur, pour approbation, à l’assemblée délibérante qui l’arrête définitivement
par un vote avant le 30 juin de l’année qui suit la clôture de l’exercice.

3C. La comptabilité du trésorier


Elle est tenue en partie double et décrit en permanence la situation patrimoniale de la collectivité, c’est-à-dire
tout ce que la collectivité possède, tout ce qu’elle doit ou ce qu’on lui doit et la situation de la trésorerie (les
disponibilités).
Avant le 1er juin de l’année qui suit la clôture de l’exercice, le trésorier établit un compte de gestion par budget
voté (budget principal et budgets annexes). Le compte de gestion retrace les opérations budgétaires en
dépenses et en recettes, selon une présentation analogue à celle du compte administratif.
Il comporte :

—Une balance générale de tous les comptes tenus par le trésorier (comptes budgétaires et comptes de
tiers notamment correspondant aux créanciers et débiteurs de la collectivité).

—Le bilan comptable de la collectivité, qui décrit de façon synthétique l’actif et le passif de la collectivité
ou de l’établissement local.

Le compte de gestion est également soumis au vote de l’assemblée délibérante qui peut constater ainsi la
stricte concordance des deux documents (compte administratif et compte de gestion). Ce premier examen est
suivi d’un second contrôle de nature juridictionnelle effectué par le juge des comptes.
Au vu des pièces justificatives, jointes en accompagnement du compte de gestion, le juge des Comptes
est à même d’apprécier la qualité de gestion du trésorier de la collectivité et peut, si des négligences sont
constatées, engager la responsabilité personnelle et pécuniaire de celui-ci.

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 11
4. Focus sur le référentiel M57
Le compte financier unique (CFU) a vocation à devenir, à partir de 2024, la nouvelle présentation des comptes
locaux pour les élus et les citoyens. Sa mise en place vise plusieurs objectifs :

—favoriser la transparence et la lisibilité de l’information financière ;


—améliorer la qualité des comptes ;
—simplifier les processus administratifs entre l’ordonnateur et le comptable, sans remettre en cause
leurs prérogatives respectives.

En mettant davantage en exergue les données comptables à côté des données budgétaires, le CFU a pour
objectif de mieux éclairer les assemblées délibérantes et d’enrichir le débat démocratique sur les finances
locales.
Le compte financier unique (CFU) repose sur le référentiel M57.
Le référentiel M57 est applicable :

—de plein droit, par la loi, aux collectivités territoriales de Guyane, de Martinique, à la collectivité de
Corse et aux métropoles, à la Ville de Paris ;

—par droit d’option, à toutes les collectivités locales et leurs établissements publics
(suivant les dispositions de l’article 106.III de la loi NOTRe) ;

—par convention avec la Cour des comptes, aux collectivités locales expérimentatrices de la
certification des comptes publics (suivant les dispositions de l’article 110 Loi NOTRe) ;

—par convention avec l’État, aux collectivités locales expérimentatrices du compte financier unique
(suivant les dispositions de l’article 242 Loi de finances pour 2019).

Le droit d’option pourrait également être étendu aux SDIS, CDE et CCAS/CIAS, ainsi qu’aux communes de
moins de 3 500 habitants à compter du 1er janvier 2022.
Le référentiel M57 présente des comptes plus détaillés. Il assouplit notamment les règles budgétaires suivant
le modèle régional en termes de :

—pluri-annualité : les règles des autorisations de programme et d’autorisation d’engagement doivent être
notamment fixées dans un règlement budgétaire et financier voté par l’assemblée délibérante ;

—fongibilité des crédits : si l’assemblée délibérante l’a autorisé, l’exécutif pourra procéder à des virements
de crédits de chapitre à chapitre au sein de la même section dans la limite de 7,5 % des dépenses réelles
de la section (ou moins si l’assemblée délibérante l’a acté ainsi)

—gestion des dépenses imprévues : les AP/AE relatives aux dépenses imprévues en section
investissement et en section de fonctionnement peuvent être votées dans la limite de 2 % des dépenses
réelles de chaque section. Le mouvement est pris en compte dans le plafond des 7,5 % concernant la
fongibilité des crédits.

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 12
POUR ALLER PLUS LOIN

—Consultez le site de la Direction générale des Collectivités locales, rubrique Finances locales :
https://www.collectivites-locales.gouv.fr/

—Consultez le cours sur les finances publiques locales.

CNED 6-L017-TE-WB-06-21 – 13
Le CNED, site de Lille, remercie les nombreuses personnes qui ont
contribué à la réussite de ce projet.
Qu’elles trouvent ici l’expression de toute sa reconnaissance.

Vous aimerez peut-être aussi