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L’essentiel de la

biosécurité en
élevage bovin

Cette plaquette présente les grands principes de la biosécurité, approche préventive


permettant de limiter les risques d’introduction, de circulation et de propagation des
principales maladies qui peuvent toucher les élevages bovins. Face à un risque donné, il y a
souvent plusieurs moyens pour intervenir. C’est à l’éleveur de retenir, avec son conseiller GDS
ou son vétérinaire, ce qui est le plus approprié pour son élevage.

Janvier 2022
Les bases de la biosécurité
Le zonage de l’exploitation
La zone d’élevage Quai
Stockage aliments, d’embarquement
litières et matériel
C’est la zone où logent et circulent les
animaux. Elle est réservée uniquement
aux éleveurs et personnels autorisés.

La zone professionnelle

C’est l’espace de l’exploitation situé à


l’extérieur de la zone d’élevage. Il est
réservé à la circulation des personnes
et des véhicules autorisés, au stockage e Stockage
liqu
ou transit des produits entrants et sor- pub fumier
V oie
tants et aux ateliers de transformation
pour les producteurs fermiers.
Aire Zone publique
La zone publique d’équarrissage
Zone professionnelle

Elle comprend la zone de circulation pour Zone d’élevage


les véhicules des intervenants extérieurs,
l’aire d’équarrissage ainsi que les locaux
de vente en cas de production fermière.
Schéma élaboré sur la base de celui réalisé par l’Institut du Porc (IFIP).
En pratique, identifier les trois zones
afin de mettre en place et respecter
les mesures de gestion et de circulation
spécifiques via une délimitation (chaine,
corde…) et une signalétique (panneau,
fléchage, affichage) adaptées indiquant
les zones accessibles ou non aux
véhicules extérieurs ou aux personnes. Crédits : Nina Chevallier Crédits : Nina Chevallier

Le principe de la « marche en avant »


Réaliser en premier lieu les activités Entre ces différents secteurs/activités,
d’entretien « propres » (alimentation/ un nettoyage et désinfection des mains,
paillage…) en s’occupant d’abord des des bottes et des équipements souillés
animaux les plus fragiles (jeunes) et des
animaux sains (les moins à risque en
1 (thermomètre…) est nécessaire.

matière de contamination) et terminer


par les soins aux animaux malades ou
récemment introduits.
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Empêcher l’introduction de maladies dans l’élevage

La gestion des intervenants La gestion des introductions


en élevage d’animaux
Les intervenants en élevage sont sus- Tout achat d’animaux représente un
ceptibles d’introduire certaines maladies risque d’introduction de maladie.
dans l’exploitation. En pratique : aména- En pratique, privilégier l’auto-
ger un point d’eau pour le lavage des renouvellement du cheptel, limiter
mains et des bottes à l’extérieur des au maximum le nombre d’élevages
bâtiments ou de la zone d’élevage (lave fournisseurs et isoler les animaux dès
bottes ou pédiluve) et proposer éven- leur arrivée, jusqu’aux résultats des
tuellement une protection avec des sur- examens d’introduction, sans contact
bottes. direct ni indirect avec les animaux de
l’élevage afin de permettre la surveillance
Crédits : Floriane Boucher

et l’adaptation des animaux introduits


au troupeau d’accueil (microbisme,
conduite d’élevage…).
Crédits : Kristel Gache
La gestion des vecteurs Le matériel en commun La gestion des contacts
« animaux » (nuisibles, ani- entre animaux de troupeaux
maux domestiques, faune Les matériels et véhicules utilisés ou ateliers différents
sauvage) collectivement doivent être nettoyés
de manière approfondie (et idéalement Ne pas mélanger les ateliers d’espèces
Éviter tout contact direct ou indirect désinfectés) avant et après utilisation différentes et avoir du matériel spéci-
entre ces animaux (oiseaux, rongeurs, et entre chaque utilisateur. fique à chaque atelier à moins d’avoir
insectes, animaux domestiques ou des statuts sanitaires compatibles.
sauvages) et les bovins de l’exploitation : Éviter les contacts avec les troupeaux
entretenir les abords de l’élevage et les voisins : entretenir les clôtures, utiliser
des haies ou des doubles clôtures pour
clôtures, éviter l’abreuvement à des
éviter les contacts «fil à fil», privi-
points d’eaux accessibles à la faune légier le pâturage alterné, éviter tout
sauvage, mettre en place un plan de abreuvement en commun…
dératisation et un plan de lutte contre
les insectes, empêcher les contacts La préparation, et le Lors de manifestations, salons ou estives,
avec les animaux domestiques dont stockage des fourrages et la recommandation est de ne mélanger
les chiens (sauf chien de travail) et les des aliments que des animaux de statuts sanitaires
volailles (risques de néosporose et de équivalents et qui pourront être isolés au
retour dans l’élevage et de respecter les
botulisme). Certaines maladies peuvent être
règlements sanitaires.
introduites sur l’exploitation via
l’alimentation. Aussi, une attention
particulière doit être portée à la
réalisation et au stockage des aliments
Crédits : Jean-Luc Chevallier

humides en surveillant notamment


l’apparition de moisissures.

Crédits : Cédric Chapuis


La pose de filets doit empêcher l’accès
des oiseaux aux zones de stockage
Crédits : Didier Raboisson

« ouvertes » des aliments afin de


réduire certains risques, comme celui
de contamination du lait par des
pathogènes notamment pour les
productions au lait cru.

Empêcher les pathogènes de s’installer et de circuler dans l’élevage


Infirmerie Le maintien des animaux en Le veau doit recevoir rapidement,
bonne santé dans les 2 premières heures suivant la
Les animaux malades (diarrhée, lésions naissance, le colostrum de 1ère traite.
cutanées, abattus, troubles respira- La biosécurité est d’abord fondée sur l’en- On évitera de donner aux veaux du
toires…) représentent des sources très tretien et la qualité des soins prodigués colostrum d’autres exploitations et du
abondantes de pathogènes et sont au troupeau. Le maintien des animaux lait provenant de vaches à mammites
particulièrement à risque de diffuser en bonne santé repose ainsi sur la qua- ou de vaches recevant un traitement
les maladies au sein du troupeau. En lité de l’alimentation, de l’abreuvement, antibiotique.
pratique, il s’agit de les isoler dans un et du confort du logement (hygiène et
endroit sans contact direct possible ambiance), la mise en place de mesures Nettoyage/désinfection
avec les autres animaux et visiteurs médicales préventives adaptées et rai-
mais en conservant un contact visuel sonnées (vaccination, antiparasitaires…) L’hygiène, c’est d’abord nettoyer (curage,
avec leurs congénères (« infirmerie », et la recherche de bonnes conditions de balayage…), récupérer et stocker les
indépendante du local de vêlage). Ces bien-être de façon générale. déchets, laver puis éventuellement
animaux ne doivent pas être isolés avec désinfecter. La désinfection est à
des animaux récemment introduits ou Gestion des vêlages adapter à chaque situation et contexte
en cours de quarantaine. de production.
Le vêlage est une période critique. La
vache est affaiblie et le veau naissant
est dépourvu d’immunité. La vache doit
être isolée du troupeau (mais en contact
visuel avec ses congénères) dans un
local de vêlage ne servant qu’à cet
Crédits : Patrick Bardoux

usage. Ce box doit être propre, nettoyé


et idéalement désinfecté entre chaque
vêlage.
Empêcher les pathogènes de diffuser en dehors de l’élevage
Mouvement des animaux et En cas de doute, pour ne prendre La gestion des cadavres
traçabilité aucun risque, on favorisera l’épandage
sur cultures par temps calme avec Les avortons, placentas et cadavres
La surveillance de la situation sanitaire enfouissement. d’animaux doivent être écartés du
de la filière s’appuie sur une parfaite reste du troupeau et placés dans un
identification des bovins dans les lieu dédié, à l’abri des autres animaux
délais, avec des repères agréés et un de l’exploitation et des prédateurs. Il est
enregistrement de leurs mouvements. fortement conseillé de prendre des pré-
Dans le cadre des mouvements, il est cautions lors de ces manipulations, avec
conseillé d’établir le statut sanitaire des a minima le port de gants. Il convient
animaux avant la sortie de l’élevage et également de prévenir l’équarrisseur le
de favoriser le transport direct et sans Crédits : Jean-Luc Chevallier plus rapidement possible. Enfin, le ca-
rupture de charge. mion d’équarrissage doit rester le plus
éloigné possible de la zone d’élevage.
La gestion des effluents La gestion des produits d’ori-
gine animale
Les effluents (fumier, lisier) représentent
des sources potentielles de Les zoonoses d’origine alimentaire
contamination. On recommande ont pour cause la consommation
de stocker les effluents à l’écart du par l’homme d’aliments contaminés
parcours emprunté par les visiteurs et par des bactéries, des virus ou des
les animaux (ou à défaut bâcher), loin parasites. Aussi, il est primordial de
des points d’eau et sur un terrain sans repérer les animaux dont la viande

Crédits : GDS 79
pente, et de les stocker suffisamment ou le lait pourraient être impropres à
longtemps (4 mois est un minimum la consommation (lait contenant des
entre le dernier approvisionnement du résidus ou des germes pathogènes,
stock de fumier, lisier et l’épandage). mammites cliniques, femelles avortées,
Concernant l’épandage : selon les animaux malades…) et les écarter du
maladies présentes sur l’exploitation, circuit commercial pendant le temps
des précautions particulières s’imposent nécessaire ou réglementé (temps
(fièvre Q, paratuberculose, salmonellose). d’attente des traitements).

Et en cas d’accueil du public?


Afin d’accueillir le public dans les Il convient donc de sensibiliser le public
meilleures conditions, des précautions et de les informer que les animaux les
particulières doivent être prises. En plus jeunes, les plus fragiles et/ou les
pratique, l’essentiel est d’anticiper plus à risque nécessitent plus de soins et
l’accueil des visiteurs et de mettre en doivent être protégés des contacts.
place des règles de circulation entre les
différentes zones. Il est conseillé de ne Dans les élevages où un épisode de
pas curer, ni épandre pendant les visites fièvre Q clinique est mis en évidence il
et il est indispensable de prévoir un faut cesser les activités d’accueil du
point de lavage des mains et de mettre public (dès la phase de suspicion), mettre
à disposition des surbottes. Enfin, la en place une vaccination sur le cheptel
majorité des visiteurs souhaitent pouvoir et une gestion appropriée des effluents.
toucher et manipuler les animaux et en
particulier les veaux.

Pour plus d’informations et pour vous former à la biosécurité,


n’hésitez pas à joindre votre GDS et votre vétérinaire :

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