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Sommaire
Jean-Marie Saudubray
Frédéric Sedel
Points essentiels
Souvent méconnues des médecins, les MHM peuvent affecter n'importe quel
organe. Cependant, dans la très grande majorité des cas, elles touchent le
système nerveux ou le muscle.
Les MHM présentent des spécificités diagnostiques et de prise en charge qui les
distinguent des autres maladies génétiques ou neurologiques: contrairement
aux maladies génétiques identifiées directement par l'analyse moléculaire d'un
gène, les maladies métaboliques sont diagnostiquées par des tests
biochimiques spécifiques qui cherchent à mettre en évidence l'accumulation
ou le défaut de synthèse d'un composé biochimique ou encore à mesurer
l'activité d'une enzyme donnée. Le diagnostic moléculaire a aussi une place
importante pour confirmer le diagnostic et orienter le conseil génétique.
La prise en charge des MHM était traditionnellement assurée par les pédiatres.
Toutefois, cette situation se modifie. D'une part, les progrès des traitements ont
permis aux patients diagnostiqués dans l'enfance de vivre jusqu'à des âges
avancés, ce qui nécessite leur prise en charge dans des hôpitaux d'adultes.
D'autre part, les progrès du diagnostic ont démontré que la plupart des MMH
peuvent débuter à l'âge adulte ou n'être identifiées qu'à l'âge adulte.
Elles sont néanmoins très nombreuses: environ 500 sont actuellement identifiées
sur les 4 000 à 6 000 MHM potentielles estimées sur le nombre de gènes codant
pour des protéines enzymatiques et de transport. Le nombre de maladies
identifiées ne cesse d'augmenter avec le développement et la simplification
des techniques biochimiques, et surtout la meilleure connaissance de leur
sémiologie et le développement de nouveaux concepts physiopathologiques.
La 8e édition du classique traité The Metabolic and Molecular Bases of
Inherited Disease, de Scriver et al., parue en 2001, comporte 4 volumes et près
de 6 500 pages et les mises à jour de ce traité paraissent désormais
exclusivement en ligne. La récente application au dépistage néonatal de la
technique de spectrographie de masse en tandem (encore non organisé en
France) a permis le diagnostic de certaines MHM à un stade
présymptomatique. Cependant, pour la plupart des MHM, les tests de
dépistage sont trop lents, trop complexes, non fiables ou trop coûteux, si bien
que le diagnostic des MHM dans la population générale demeure
essentiellement fondé sur la suspicion clinique. Cela souligne la nécessité
d'élaborer une théorie du diagnostic des maladies orphelines en général, et des
MHM en particulier, permettant l'élaboration d'algorithmes cliniques
indispensables pour orienter et sélectionner les investigations biochimiques
sophistiquées et coûteuses nécessaires au diagnostic.
Le diagnostic clinique des MHM repose sur quelques principes généraux [1.10]:
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I Classification
Leur diagnostic est facile et repose sur des examens biochimiques effectués sur
prélèvements sanguins et urinaires tels que chromatographie des acides
aminés, des acides organiques ou des acylcarnitines. La plupart de ces
affections sont traitables et requièrent l'épuration en urgence des composés
toxiques par procédés de dialyse, par médicaments épurateurs (carnitine,
benzoate de sodium, pénicillamine…) et par régimes spéciaux (sans galactose,
sans fructose, contrôlé en un ou plusieurs acides aminés, hypoprotidique…).
Bien que leur pathogénie soit différente, on peut classer dans ce groupe les
déficits de synthèse et de catabolisme des neurotransmetteurs (monoamines,
GABA, glycine) et les maladies affectant la synthèse des acides aminés non
indispensables (sérine, glutamine, proline/ornithine). En effet, ces affections
partagent avec les précédentes de nombreuses caractéristiques biochimiques:
ce sont des maladies du métabolisme intermédiaire, leur diagnostic repose sur
les mêmes méthodes chromatographiques effectuées sur plasma, urines ou
LCR, et plusieurs d'entre elles sont traitables même lorsque l'affection débute in
utero comme dans le déficit en 3-phosphoglycérate déshydrogénase, qui
affecte la synthèse de la sérine [ 1.1 ].
Les déficits mitochondriaux sont les plus graves et généralement non traitables.
Ils comprennent les acidoses lactiques congénitales (déficits du transporteur
mitochondrial du pyruvate, pyruvate carboxylase, pyruvate déshydrogénase et
déficits du cycle de Krebs), les déficits de la chaîne respiratoire (impliquant la
chaîne respiratoire elle-même, les transporteurs mitochondriaux des molécules
énergétiques, des acides aminés, des vitamines, des métaux, ou des ions ou la
synthèse du coenzyme Q10) et les déficits de l'oxydation des acides gras et des
corps cétoniques. Seuls ces derniers et les déficits de synthèse du coenzyme
Q10 sont traitables.
2 Maladies lysosomales
6 Autres déficits
Beaucoup d'autres déficits impliquant les multiples systèmes mis en jeu pour le
trafic et la communication intra et intercellulaire et pour l'usinage des molécules
complexes peuvent être anticipés. Cela est illustré par exemple par le syndrome
CEDNIK, dû à une mutation du gène SNAP 29 codant pour une protéine SNARE
impliquée dans la vésiculation intracellulaire [ 1.19 ], ou par la dystrophie
neuroaxonale, due à des mutations du gène PLA2G6 codant pour une
phospholipase A2 qui hydrolyse les acides gras des phospholipides [ 1.6 ]. Ces
dernières affections ne peuvent pas être reconnues par les méthodes de
biochimie classique et nécessitent pour leur diagnostic des investigations
moléculaires, faisant ainsi le pont entre MHM et maladies génétiques non
traitables impliquant les protéines de structure. Les progrès dans l'investigation
génétique de ces dernières ont permis le démembrement de grands syndromes
cliniques jusque-là considérés comme des entités, comme l'illustrent par
exemple les récentes avancées dans la classification des paraplégies
spastiques héréditaires, qui comportent à l'heure actuelle plus de 35 entités
différentes [ 1.2 , 1.9 ].
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Bien que les MHM soient rarement la cause d'une épilepsie, celle-ci est un signe
fréquent dans de nombreuses MHM, en particulier dans la phénylcétonurie non
traitée. Parfois l'épilepsie est même le symptôme principal de la MHM,
notamment chez le nouveau-né et le jeune nourrisson, et dans quelques MHM,
l'épilepsie ne répond qu'à des traitements spécifiques fondés sur un traitement
diététique ou sur des cofacteurs vitaminiques. Le type d'épilepsie dépend plus
de l'âge de survenue et des aires corticales impliquées que de la MHM elle-
même. Une épilepsie isolée sans retard mental ou sans signes neurologiques
associés de même que les syndromes épileptiques bien définis ne nécessitent
pas d'investigations métaboliques [ 1.24 ].
A Dans les situations urgentes liées à une décompensation aiguë ou aux risques
potentiels d'une détérioration rapide
Il est alors important de rechercher les causes métaboliques traitables. Dans ces
situations, l'attitude est de prélever d'abord, traiter, puis réfléchir. La plupart des
maladies traitables à présentation aiguë appartiennent au groupe du
métabolisme intermédiaire, notamment des intoxications. Il faut souligner que,
pour les symptômes aigus, les perturbations métaboliques caractéristiques
peuvent n'exister qu'au moment de l'accès aigu, et disparaître très rapidement,
même sous traitement symptomatique. Inversement, certains malades peuvent,
au cours de leur première poussée aiguë, présenter des signes très graves,
aboutissant au décès en quelques heures ou quelques jours, avant que n'ait été
envisagée l'hypothèse d'une maladie métabolique, et qu'on ait effectué les
prélèvements convenables. Quelques affections appartenant toutes au groupe
des maladies par «intoxication» relèvent d'un traitement d'urgence [ 1.10 , 1.16
, 1.17 ].
Dans toutes les autres circonstances, les tests métaboliques de base pour les
maladies métaboliques traitables ayant été faits, il est licite d'attendre et voir, et
de répéter à intervalles réguliers l'évaluation clinique attentive.
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Références
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Chapitre 2 Nouvelles Explorations en Biochimie
Christine Vianey-Saban
Points essentiels
Jusque dans les années 1990, l'étude des métabolites était principalement
réalisée par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de
masse (CG/SM) et par chromatographie liquide d'échange d'ions. Ces
dernières années, le développement de la spectrométrie de masse en tandem
avec source électrospray (ESI-MS/MS) a permis l'étude de métabolites qui
étaient difficilement identifiables par les autres techniques, soit parce qu'ils sont
non volatils, soit parce qu'ils sont présents en très faible concentration dans les
milieux biologiques. L'ESI-MS/MS présente également l'intérêt d'être spécifique et
de permettre des cadences d'analyse beaucoup plus importantes. Il faut
toutefois en connaître les limites (phénomènes de collision dans la source,
d'extinction chimique, non-séparation des composés isomasse…), afin de
trouver des solutions adaptées pour pallier ces inconvénients (purification des
échantillons, utilisation comme étalons internes d'isotopes stables des composés
à doser, séparation préalable des composés par chromatographie liquide…).
Le nombre d'applications pour l'identification et le dosage des métabolites est
en constante augmentation. L'ESI-MS/MS permettant le diagnostic d'une
trentaine de MHM à partir d'une seule tâche de sang déposée sur papier
buvard, plusieurs pays ont intégré cette technologie dans leur programme de
dépistage néonatal systématique.
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Elles comprennent:
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Il existe une grande diversité dans la manière dont sont organisés les laboratoires
qui réalisent l'étude de ces métabolites. L'implantation de ces laboratoires
répond souvent plus à une organisation «historique» qu'à une organisation
rationnelle. Autrefois, le diagnostic biochimique des MHM était le plus souvent
réalisé au sein d'un laboratoire de biochimie «classique». La sophistication des
méthodes d'exploration, la complexité des maladies dépistées ainsi que
l'augmentation de la charge de travail ont rendu nécessaire l'individualisation
de laboratoires dédiés au diagnostic biochimique de ces MHM. Il a également
été nécessaire d'organiser des contrôles de qualité externes spécifiques et cela
a été réalisé en Europe par l'ERNDIM (European Research Network for the
evaluation and improvement of screening, Diagnosis and treatment of Inherited
disorders of Metabolism) [ 2.9 ].
Au minimum, chaque centre doit disposer d'un analyseur d'acides aminés, d'un
chromatographe en phase gazeuse couplé à un spectromètre de masse pour
l'analyse des acides organiques et d'un spectromètre de masse en tandem.
L'utilisation partagée d'un appareillage avec d'autres spécialités n'est en
général pas une solution satisfaisante. Il est certain que ces laboratoires doivent
être implantés dans les centres hospitaliers universitaires à proximité des services
cliniques spécialisés dans le diagnostic des MHM et donc, dans le schéma
français, à proximité des centres de référence et des centres de compétence
labellisés lors du dernier plan national «Maladies rares».
B Impact des nouvelles technologies
L'analyse des acides aminés, autre «pilier” du diagnostic des MHM, est réalisée
par la plupart des laboratoires en chromatographie liquide d'échange d'ions
avec détection par la ninhydrine. Les appareillages ont peu évolué depuis ces
trente dernières années, leur performance étant limitée par la durée d'analyse
qui ne permet pas d'étudier plus d'une quinzaine d'échantillons par jour.
Les espèces ionisées sont ensuite focalisées par des lentilles pour former un
faisceau d'ions très étroit à l'entrée du quadripôle. Un quadripôle est un
analyseur de spectrométrie de masse composé de deux paires de barreaux
métalliques. Les barreaux du quadripôle sont alimentés deux à deux par un
courant alternatif dont la polarité change. Les ions se déplacent en fonction de
leur énergie cinétique et donc leur vitesse est fonction de leur masse. Les ions
progressent entre les barreaux vers le détecteur. L'appareil est réglé pour que, à
un instant donné, ce soit une masse donnée (m/z) qui puisse franchir la
distance entre l'entrée et la sortie du quadripôle, les autres masses étant
éliminées par collisions sur les barreaux.
b Modes d'utilisation
En pratique, ce sont essentiellement les modes precursor ion scan et MRM qui
sont les plus utilisés pour l'analyse des métabolites dans les liquides biologiques.
C'est une méthode très sensible et spécifique, mais il faut en connaître les
limites. Le premier impératif est, bien sûr, que le(s) composé(s) à analyser
soi(en)t ionisable(s). Il est également possible que les tensions importantes
appliquées sur le capillaire dans la source electrospray réalisent la
fragmentation de certaines molécules dans la source, avant l'entrée dans le
premier quadripôle: c'est le phénomène de collision dans la source. Les autres
composés de la matrice dans laquelle le métabolite à analyser est en solution
(plasma, urine, liquide céphalorachidien, liquide amniotique, leucocytes…)
peuvent modifier, le plus souvent en l'inhibant, l'ionisation de ce composé: c'est
le phénomène d'extinction chimique, encore appelé suppression ionique. Enfin,
les molécules de même masse et/ou ayant des ions de fragmentation
communs ne peuvent être séparées.
Pour pallier ces inconvénients, plusieurs solutions sont possibles. Tout d'abord, il
est nécessaire d'étudier au préalable la fragmentation de chaque molécule à
analyser, en optimisant les paramètres de masse et en sélectionnant la (les)
transition(s) assurant la meilleure sensibilité et spécificité. Afin de limiter les
phénomènes d'extinction chimique, il est possible de jouer sur la préparation des
échantillons en éliminant au maximum les composés interférents ou en diluant
les échantillons, mais il est surtout recommandé d'utiliser comme étalons internes
des isotopes stables des composés à analyser, qui seront soumis au même
phénomène d'extinction chimique que le composé à doser. Pour pouvoir doser
spécifiquement les composés isomasses, il est nécessaire de réaliser au
préalable une séparation par chromatographie liquide (LC-ESI-MS/MS), qui a en
plus l'avantage de limiter le phénomène d'extinction chimique, en éluant les
composés interférents à des temps différents des composés à doser.
biologi bibliogra
que(s) hique
Il est donc très probable que l'étude en SRM des milieux biologiques de patients
présentant des entités cliniques particulières permettra l'identification de
nouvelles MHM dans les années à venir. Néanmoins, la limitation à l'heure
actuelle reste le coût de l'instrumentation et la difficulté d'interprétation des
profils.
3 MALDI/TOF
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Conclusion
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Remerciements
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Références
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Bénédicte Héron
Nathalie Guffon
Points essentiels
Leur prévalence globale est évaluée à 1/6 000-8 000 naissances. Elles
commencent à tous les âges mais principalement au cours des 5 premières
années de vie. Les symptômes, très variés, sont habituellement progressifs et
permanents, sans fluctuation, sans lien avec les affections intercurrentes ni avec
l'alimentation. Le diagnostic sera le plus souvent confirmé par le dosage sérique,
leucocytaire ou fibroblastique de l'activité enzymatique. Les gènes de la plupart
de ces maladies sont localisés, clonés et séquencés. Pour un nombre croissant
de ces maladies, des thérapeutiques spécifiques sont apparues ces 20 dernières
années, qui reposent sur 2 principes: la restauration d'une activité enzymatique
déficitaire (transplantation de cellules souches hématopoïétiques [ 3.25 ],
enzymothérapie substitutive) ou la déprivation d'un substrat «toxique» accumulé
(thérapie par inhibiteur de substrat). Elles sont d'autant plus efficaces qu'elles
sont débutées précocement dans le cours évolutif de la maladie. D'autres
thérapeutiques sont en développement (thérapie génique [3.4], molécules
chaperonnes, notamment).
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I Lipidoses
A Maladie de Fabry
1 Présentation clinique
Dans la forme classique du garçon, le début se fait dans l'enfance (parfois dès
l'âge de 3 à 4 ans), ou à l'adolescence, par des douleurs des mains et/ou des
pieds. Ces acroparesthésies sont déclenchées par l'effort physique, le stress, les
changements rapides de température et d'humidité, les épisodes infectieux. Il
s'agit de douleurs à type de brûlures, de picotements voire de coups de
poignard. Leur durée est variable, de quelques minutes à plusieurs jours. Ces
douleurs peuvent être majorées lors de crises aiguës (crises de Fabry), associant
aux acroparesthésies intenses, irradiant dans les jambes et les bras, de la fièvre
et des douleurs musculaires et/ou articulaires et/ou abdominales. Ces douleurs
tendent à diminuer en fréquence et en intensité avec l'âge, et dans certains
cas à disparaître.
De façon précoce et quasi constante, les patients souffrent d'une diminution de
la sudation (hypohidrose) voire d'une anhidrose. Celle-ci s'accompagne d'une
intolérance à la chaleur et à l'effort, responsable de coups de chaleur
accompagnés de nausées, de céphalées, de dyspnée et de malaises, pouvant
aller dans certains cas jusqu'à la perte de connaissance.
L'atteinte rénale est très fréquente mais peut être absente, de sévérité variable.
Les premiers signes peuvent apparaître chez l'adolescent ou l'adulte jeune:
microalbuminurie puis protéinurie progressive, isosthénurie, trouble de la
concentration des urines précoce, diminution du taux de filtration glomérulaire,
qui peut apparaître entre 20 et 40 ans. Avec l'âge, la protéinurie est parfois très
importante (3 à 4 g/L), sans syndrome néphrotique. Une hypertension artérielle
d'origine rénale peut apparaître. L'insuffisance rénale terminale survient en
moyenne vers 40 ans.
2 Diagnostic
3 Traitements symptomatiques
Pour soulager les douleurs, les antalgiques classiques sont souvent inefficaces.
L'administration de carbamazépine en première intention, puis de
diphénylhydantoïne, de gabapentine ou d'amitriptyline permet de réduire la
fréquence et l'intensité des crises. Les analgésiques narcotiques comme la
morphine sont efficaces mais peuvent parfois entraîner une exacerbation des
douleurs.
Les angiokératomes peuvent être traités par laser. L'insuffisance rénale terminale
est traitée par dialyse et transplantation rénale. La survie du greffon rénal est
comparable à celle des autres néphropathies. Il n'y a pas de récidive de la
maladie sur le greffon. La transplantation rénale n'a aucun effet protecteur vis-
à-vis des autres complications de la maladie.
Différentes études ont montré que les deux agalsidases ont des propriétés
similaires à l'exception de différences mineures de glycosylation. Un essai
clinique comparant l'efficacité de l'agalsidase alpha et de l'agalsidase bêta
administrées à la même posologie (0,2 mg/kg/15 jours) sur la masse ventriculaire
gauche n'a pas mis en évidence de différence significative après 12 et 24 mois.
B Maladie de Farber
C Gangliosidose à GM1
D Gangliosidoses à GM2
Elle présente un tableau clinique identique aux formes juvénile et adulte des
variantes B. Le déficit en hexosaminidase A ne peut se détecter qu'avec un
substrat artificiel particulier, différent de celui de la variante B.
Elle présente dans sa forme précoce un tableau clinique identique à celui d'une
maladie de Tay-Sachs. Dans les formes d'apparition plus tardive, jusqu'à l'âge
l'adulte, les signes sont ceux d'une ataxie spinocérébelleuse ou d'une dystonie; il
peut ou non y avoir une atteinte intellectuelle. Il existe un déficit en
hexosaminidases A et B et une quantité élevée d'oligosaccharides dans les
urines. Le gène est localisé sur le chromosome 5q13. Un traitement par réduction
de substrat utilisant le miglustat (Zavesca®) dans les formes juvéniles et adultes
s'est révélé inefficace. Des molécules chaperonnes sont à l'étude.
E Maladie de Gaucher
G Leucodystrophie métachromatique
Les formes juvéniles (30 % des cas) débutent entre 6 et 15 ans par des
symptômes peu spécifiques: maladresse motrice, lenteur, troubles attentionnels
et difficultés scolaires liées à une mauvaise coordination motrice et à une
régression cognitive. l'épilepsie est rarement révélatrice. La splénomégalie
manque dans 20 % des cas, ou existe depuis de nombreuses années. La
cataplexie est fréquente. La paralysie supranucléaire verticale du regard est
quasi constante. Chez l'adolescent, comme chez l'adulte, il existe des tableaux
psychiatriques avec ralentissement neuropsychique, repli sur soi, dépression,
troubles du comportement, psychose ou schizophrénie, et démence
progressive. L'examen clinique révèle une atteinte cérébellodystonique
progressive avec ataxie, tremblements, dysmétrie, troubles de la déglutition,
dysarthrie, et mouvements (choréo)dystoniques. Dans les formes évoluées,
l'imagerie cérébrale peut montrer une atrophie sus et sous-tentorielle,
prédominante au niveau du vermis cérébelleux. L'aggravation neurologique
aboutit lentement à un état grabataire, avec dysphagie majeure nécessitant
une nutrition entérale. l'âge du décès est variable.
J Maladie d'Austin
1 Maladie de Wolman
La maladie de Wolman débute dès les premières semaines de vie par des
vomissements et une distension abdominale due à une hépatosplénomégalie
et une ascite. Une diarrhée sévère avec stéatorrhée et dénutrition, une anémie
profonde sans thrombopénie, parfois un ictère, une fébricule et un retard des
acquisitions psychomotrices sont notés. Des lésions cutanées à type
d'acanthose (placards hyperkératosiques, épaissis, hyperpigmentés) sont
décrites. Des calcifications surrénaliennes orientent le diagnostic. l'état général
est très altéré et le décès survient entre 3 et 6 mois, par défaillance hépatique.
Des cellules de surcharge sont trouvées dans la moelle, des lymphocytes
vacuolés dans le sang périphérique, et des cellules gorgées de lipides dans
beaucoup de tissus. La greffe de moelle osseuse à un stade précoce de la
maladie a donné des résultats variables [ 3.25 , 3.51 ].
Elle débute dans l'enfance. Elle est habituellement bénigne, mais certains
patients sont décédés d'insuffisance hépatique entre 7 et 20 ans. Le principal et
parfois seul signe est l'hépatomégalie, évidente dès la naissance ou l'enfance.
Dans un tiers des cas, il existe une splénomégalie associée. Il peut exister des
malaises, des vomissements, un prurit et des épisodes de diarrhée. Les
calcifications surrénaliennes sont rares. Un ictère et une évolution vers la fibrose
hépatique peuvent être notés. l'évolution prolongée peut être émaillée de
complications liées à une athérosclérose précoce. Il existe une hyperlipidémie
mixte (hypertriglycéridémie et hypercholestérolémie). Une perturbation de la
biologie hépatique, des cellules spumeuses au myélogramme et des
lymphocytes vacuolés peuvent être observés. Un traitement
hypocholestérolémiant associant une statine et la cholestyramine à faible dose
est proposé.
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II Céroïde-lipofuscinoses neuronales
Toutes les CLN sont sans traitement spécifique à ce jour. Des greffes de moelle
osseuse ont été tentées sans bénéfice dans un cas de forme infantile tardive et
juvénile [ 3.25 ]. Un diagnostic prénatal est possible si le déficit enzymatique ou
les mutations sont connus dans la famille.
Retour au début
Le type I, ou forme infantile, avec un début très précoce avant l'âge de 6 mois,
associe une hypotonie majeure, une cardiomyopathie sévère, une hyporéflexie,
une macroglossie et fréquemment une hépatomégalie. Une atteinte auditive
d'origine rétrocochléaire est décrite chez un certain nombre de patients, non
améliorée par le traitement enzymatique substitutive [ 3.53 ].
l'électrocardiogramme met en évidence classiquement un raccourcissement
de l'espace PR et QRS géants. En l'absence de traitement, le décès est rapide,
en général dans la première année. Depuis 2006, un traitement spécifique par
enzymothérapie substitutive (Myozyme®) est disponible. L'efficacité de ce
traitement semble avant tout liée à la précocité du diagnostic et de sa mise en
place. Certains enfants ont eu ainsi une disparition complète des signes
cardiaques et musculaires avec développement psychomoteur normal et
acquisition de la marche [ 3.55 ]. Très récemment, une relation entre la réponse
au traitement et le statut CRIM (Cross-Reactive Immunologic Material) des
patients a été établie. Les patients avec deux mutations délétères du gène
GAA et qui sont incapables de produire la protéine native sont dits
CRIMnégatifs. Les patients qui sont capables de produire une enzyme non
fonctionnelle ou au moins un résidu de l'enzyme sont dits «CRIMpositifs». Les
patients CRIM-négatifs ont une survie inférieure à 2 ans; 70 % des patients
CRIM-positifs sont en vie après l'âge de 6 ans [ 3.22 ]. L'importance de cette
réaction immunologique fait discuter actuellement d'adjoindre un traitement
immunosuppresseur à l'enzymothérapie chez les patients CRIM-négatifs.
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A Maladie de Danon
La forme modérée débute entre 3 et 12 mois par une hypotonie, puis une ataxie
de la tête et du tronc avec nystagmus transitoire. l'évolution psychomotrice est
lente, avec hypertonie progressive voire athétose après l'âge de 10 ans. Les
traits s'épaississent avec l'âge mais il n'y a pas de viscéromégalie. La plupart des
patients vivent jusqu'à l'âge adulte avec une déficience cognitive sévère, une
ataxie et une dystonie et parfois une épilepsie myoclonique. Il existe une
atrophie cérébrale cortico-sous-corticale et une leucodystrophie diffuse.
Les formes sévères se révèlent in utero par une ascite fœtale ou une
anasarque fœtoplacentaire, ou dès la naissance par une hypotonie, une
hépatosplénomégalie, une ascite et des traits grossiers. Il existe des
calcifications ponctiformes osseuses et un élargissement des diaphyses, des
anomalies vertébrales et une leucodystrophie à l'IRM cérébrale. Rapidement
apparaissent une tétraplégie spastique, un retard psychomoteur sévère, une
épilepsie myoclonique. Le décès survient dans la petite enfance.
La sialurie résulte d'une synthèse exagérée d'acide sialique libre qui s'accumule
dans le cytoplasme cellulaire, due à une anomalie du rétrocontrôle négatif par
l'acide monophosphate N-acétyl-neuraminique sur l'enzyme limitante de la
synthèse de l'acide sialique. Elle est autosomique dominante. Moins de 10 cas
sont décrits, associant des traits grossiers, une hépatosplénomégalie, et un
retard mental variable non évolutif. Il existe une excrétion massive d'acide
sialique libre urinaire et une surcharge cytosolique des fibroblastes en acide
sialique. Des mutations du gène de l'enzyme limitante sont décrites, permettant
un diagnostic anténatal.
C Cystinose
Elle est rare, de prévalence de 1/100 000. Autosomique récessive, elle est due à
un défaut du transporteur extralysosomal de la cystine, la cystinosine, codée
par le gène CTNS, responsable de son accumulation dans différents organes.
On distingue trois formes de cystinose [ 3.37 ]. Dans la forme infantile, la plus
fréquente, les signes apparaissent après 3 mois: syndrome polyuropolydipsique
et retard de croissance staturopondéral secondaires à un syndrome tubulaire
proximal généralisé (syndrome de Toni-Debré-Fanconi), avec troubles
hydroélectrolytiques sévères, hypothyroïdie, diabète insulinodépendant,
hépatosplénomégalie et hypertension portale, atteinte musculaire et cérébrale.
Les dépôts de cystine dans la cornée et la conjonctive entraînent un
larmoiement et une photophobie. La maladie évolue progressivement après
l'âge de 6 ans vers l'insuffisance rénale terminale. La forme juvénile se déclare
après l'âge de 8 ans et présente un tableau clinique de sévérité intermédiaire,
avec insuffisance rénale terminale après l'âge de 15 ans. La forme oculaire est
observée chez les adultes qui sont asymptomatiques ou présentent une
photophobie.
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V Mucopolysaccharidoses (MPS)
1 Présentation clinique
La surdité est quasi constante, de type mixte, avec une composante liée aux
otites séreuses, à l'encombrement chronique, une composante liée aux
modifications osseuses au niveau de la chaîne des osselets, et une composante
liée à l'atteinte des cellules sensorielles.
2 Diagnostic
l'étude des glycosaminoglycanes (mucopolysaccharides) urinaires permet
d'orienter le diagnostic. Les patients ont une excrétion accrue et
qualitativement anormale (présence de dermatane sulfate et d'héparane
sulfate). Ces anomalies ne permettent pas de distinguer la
mucopolysaccharidose de type I de celle de type II. Les patients les plus jeunes
et présentant une forme sévère ont une excrétion très élevée. En revanche,
l'excrétion peut être peu augmentée dans les formes les plus modérées. Le
diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence du déficit en alpha-L-
iduronidase dans les leucocytes, dans le sérum ou dans les fibroblastes en
culture. La valeur de l'activité enzymatique ne permet pas de distinguer les
formes sévères des formes modérées. l'étude du gène de l'alpha-Liduronidase
permet seulement dans certains cas de prédire la sévérité du phénotype. Deux
mutations sont trouvées plus fréquemment dans la population française
d'origine européenne: W402X surtout, et à un degré moindre Q70X. Le
diagnostic prénatal est possible par détermination de l'activité alpha-L-
iduronidase ou la recherche des mutations identifiées chez le cas index.
3 Traitements symptomatiques
4 Traitements spécifiques
Les premières transplantations de moelle osseuse pour la MPS de type I ont été
réalisées dans les années 1980 [ 3.47 ]. Cependant, la diffusion de l'enzyme
dans le système nerveux central est faible, puisque d'une part la masse
moléculaire de l'enzyme est trop élevée pour traverser la barrière
hématoencéphalique et que d'autre part les leucocytes ne la franchissent en
nombre qu'en cas de lésion ou d'inflammation. De ce fait, le traitement
substitutif par transplantation médullaire peut permettre de prévenir les lésions
neurologiques mais en aucun cas corriger les dégâts cérébraux, qui constituent
donc une contre-indication à la greffe. Le système ostéoarticulaire est peu
vascularisé et l'enzyme ne peut pas traverser la matrice intercellulaire du tissu
cartilagineux et osseux, expliquant la faible efficacité des transplantations
médullaires sur les manifestations orthopédiques et articulaires. La
transplantation médullaire permet cependant une amélioration clinique
importante des signes viscéraux de la maladie (régression de
l'hépatosplénomégalie et de l'encombrement respiratoire chronique,
amélioration de l'enraidissement articulaire, amélioration de la dysmorphie). Le
développement neuropsychologique est également amélioré, avec la
possibilité de maintenir un apprentissage scolaire sensiblement normal chez les
patients atteints de formes sévères ayant bénéficié d'une transplantation
médullaire avant l'âge de 2 ans et ayant un quotient de développement, au
moment de la greffe, supérieur à 70.
L'iduronate-2 sulfatase humaine est produite par génie génétique dans des
lignées de fibroblastes humains. Les essais de phase I/II ont été conduits chez 12
patients atteints de MPS de type II [ 3.34 ]. Cette étude a été suivie d'un essai
clinique de phase II/III randomisé en double aveugle contre placebo,
multicentrique et multinational [ 3.33 ]. Cet essai a comporté une première
phase d'un an dans laquelle ont été inclus 96 patients répartis en trois groupes:
un groupe placebo (32 patients), un groupe recevant l'iduronate sulfatase
recombinante à raison de 0,5 mg/kg toutes les 2 semaines (32 patients) et un
groupe recevant le même traitement à raison de 0,5 mg/kg toutes les semaines
(32 patients). l'âge d'inclusion allait d'environ 5 ans à 31 ans. L'objectif primaire
de cette étude était un score composite comportant le pourcentage de
modification de la capacité vitale forcée et l'amélioration de la distance
parcourue en 6 minutes. Une réduction importante de l'excrétion urinaire des
glycosaminoglycanes a été observée chez les patients traités quelle que soit la
fréquence d'administration. La réduction de l'hépatosplénomégalie était rapide
et significative dans les deux groupes. Il existait une amélioration de la distance
parcourue en 6 minutes dans les groupes traités alors qu'il n'y avait pas de
modification significative dans le groupe placebo. L'amélioration était plus
importante dans le groupe recevant le traitement toutes les semaines que dans
le groupe traité tous les 15 jours. De même, l'amélioration de la capacité vitale
forcée était plus nette dans le groupe de patients recevant le traitement toutes
les semaines. Sur le plan de la sécurité du traitement, il a été noté des réactions
liées à la perfusion chez 68 % des patients, sans différence statistiquement
significative entre les différents groupes. Ces réactions ont été facilement
contrôlées par une prémédication et/ou un ralentissement de la vitesse de
perfusion. Environ 10 % des patients traités avec l'enzyme recombinante ont
développé des anticorps. L'iduronate sulfatase recombinante a obtenu une
AMM européenne en janvier 2007, à la posologie de 0,5 mg/kg/semaine.
Les gènes de ces 4 enzymes ont été localisés et clonés (celui de la MPS de type
IIIA en 17q25.3, celui de la MPS de type IIIB en 17q21.1, celui de la MPS de type
IIIC en 8p11, celui de la MPS de type IIID en 12q14). La MPS de type III est la plus
fréquente des MPS, avec une incidence estimée de 1/53 000.
Des études ont été effectuées avec un phytostérol (génistéine), qui permettrait
de réduire la surcharge en héparane sulfate. Des essais précliniques sont en
cours chez l'animal: enzymothérapie substitutive intrathécale pour le type A,
thérapie génique intracérébrale pour les types B et A [ 3.6 , 3.20 ].
E Mucopolysaccharidose de type IV: maladie de Morquio
Son incidence est variable, de 1/76 000 à 1/450 000. Le gène est localisé sur le
chromosome 16 en 16q24.3. Cliniquement, la maladie de Morquio est une
dysplasie spondylo-épiphyso-métaphysaire. On distingue classiquement des
formes sévères et des formes modérées. En fait, il existe un continuum de
présentations cliniques. Les premiers symptômes apparaissent en général vers
l'âge de 2 ans. Il s'agit le plus souvent de troubles de la marche avec genu
valgum. La déformation thoracique avec cyphose thoracolombaire et
protrusion sternale peut permettre un diagnostic plus précoce. Il existe un
infléchissement progressif de la croissance vers l'âge de 2-3 ans, avec arrêt de
la croissance vers l'âge de 7 ans dans les formes les plus sévères. Des infections
ORL à répétition avec otites séromuqueuses sont observées. Il existe souvent une
macrocrânie, un prognathisme, une macroglossie, des diastèmes, des troubles
de l'amylogenèse et des carries fréquentes. Précocement, une hyperlaxité
ligamentaire est observée, en particulier au niveau des poignets, des doigts et
des médiotarsiennes, alors que des raideurs articulaires s'installent
progressivement au niveau des épaules, des coudes, des genoux, et parfois des
hanches.
Le gène est localisé en 3p21. Les premiers signes sont plus tardifs. Sur le plan
osseux, la symptomatologie est celle d'une maladie de Morquio modérée.
Certains patients développent à l'adolescence ou à l'âge adulte jeune des
symptômes neuromusculaires (dysarthrie, dystonie, spasticité), sans atteinte
intellectuelle (forme intermédiaire entre Morquio type B et gangliosidose à
GM1). l'étude des glycosaminoglycanes urinaires retrouve la présence
anormale de kératane sulfate associée à une excrétion accrue de
galactosides. Néanmoins, l'excrétion urinaire de kératane sulfate peut être
normale. Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence du déficit
en bêta-galactosidase dans les leucocytes ou dans les fibroblastes en culture.
Le diagnostic prénatal est possible par détermination de l'activité de la bêta-
galactosidase ou la recherche des mutations identifiées chez le cas index. Le
traitement est exclusivement symptomatique.
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VI Glycoprotéinoses ou oligosaccharidoses
A Aspartylglucosaminurie
B Fucosidose
C Alpha-mannosidose
Très rare (1/500 000), récessive autosomique, elle est due au déficit en
alphamannosidase. Le gène est localisé en 19p13.2-q12 [ 3.30 ]. On distingue
classiquement trois phénotypes cliniques:
type 2 (le plus fréquent): forme modérée avec des premiers symptômes et
un diagnostic avant l'âge de 10 ans (hypoacousie, hypotonie, retard de
langage, retard mental), d'évolution lentement progressive, avec
apparition d'une ataxie à l'âge de 20-30 ans, troubles psychiatriques
fréquents à l'âge adulte;
type 3: forme très sévère avec des premiers symptômes avant l'âge de 1
an, rapidement évolutive, décès précoce du fait des complications
neurologiques;
type 1: forme très modérée parfois diagnostiquée à l'âge adulte.
D Bêta-mannosidose
E Sialidose
F Galactosialidose
Les ML III sont des formes atténuées de la ML II, aussi appelées «polydystrophie
pseudo-hurlérienne». Les formes les plus sévères de ML III comportent une
atteinte ostéoarticulaire sévère avec une taille définitive d'environ 1 mètre. Ce
phénotype ressemble beaucoup à une maladie de Morquio A. Dans les formes
modérées de ML III, l'atteinte ostéoarticulaire est moins marquée avec une taille
pouvant atteindre 150-160 cm. Les radiographies osseuses montrent une
dysostose multiple avec des anomalies pelviennes et vertébrales marquées.
L'intelligence est le plus souvent normale mais le retard scolaire est possible
(difficultés motrices, auditives). De fines opacités cornéennes sont présentes.
Une atteinte valvulaire cardiaque est fréquente. Un syndrome du canal carpien
est très fréquent. L'audition doit être surveillée. Le traitement est symptomatique,
essentiellement orthopédique. L'utilisation de biphosphonates a été proposée
pour l'atteinte osseuse.
H Mucolipidose de type IV
1 Maladie de Schindler
La maladie de Schindler est une forme infantile sévère débutant à la fin de la
première année avec hypotonie progressive, choréoathétose, dystonie,
épilepsie myoclonique, nystagmus. La régression psychomotrice est très rapide:
quadriplégie spastique avec réflexes ostéotendineux faibles, puis perte de
contact avec atrophie optique, neuropathie motrice axonale à l'EMG et
atrophie cérébrale à prédominance sous-tentorielle. Le décès survient entre 5 et
10 ans. Des tableaux cliniques très polymorphes ont ensuite été rapportés,
faisant douter de l'existence de cette entité.
2 Maladie de Kanzaki
Quelques cas de formes adultes ont été décrits, avec des angiokératomes, une
tortuosité des vaisseaux scléraux et rétiniens et des signes neurologiques: une
neuropathie axonale progressive et parfois un retard mental modéré.
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Conclusion
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Chapitre 4 Maladies Peroxysomales
Patrick Aubourg
Points essentiels
Des mutations de 13 gènes PEX différents sont responsables de MBP, dont les
phénotypes cliniques sont très divers: syndrome de Zellweger,
adrénoleucodystrophie néonatale, Refsum infantile, chondrodysplasie
rhizomélique ponctuée de type 1.
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Des progrès importants ont été réalisés dans l'identification des différents déficits
moléculaires des MBP autres que la CDR1 [ 4.25 , 4.26 , 4.27 et 4.28 , 4.40 ].
L'ensemble des MBP (1/50 000 naissances) se transmettent de manière
autosomique récessive. Des mutations de douze gènes PEX différents codant
pour des peroxynes sont responsables des différentes formes cliniques de MBP
(syndrome de Zellweger, ALD néonatale ou Refsum infantile): PEX1, PEX2, PEX3,
PEX5, PEX6, PEX10, PEX12, PEX13, PEX14, PEX16, PEX19, PEX19. À l'exception du
gène PEX19, dont les mutations sont le plus souvent associées à un phénotype
sévère (Zellweger), des mutations différentes de chaque gène PEX peuvent se
traduire par une expression phénotypique différente: Zellweger, ALD néonatale,
ou Refsum infantile. La fréquence respective des mutations de chaque gène
PEX dans les MPB est la suivante: PEX1 (61 %), PEX6 (16 %), PEX12 (8 %), et pour
les autres gènes PEX: < 2 %.
Sur le plan moléculaire, l'implication des peroxynes codées par ces gènes PEX
est la suivante [ 4.25 , 4.26 , 4.27 et 4.28 ]: un peroxysome mature se forme à
partir d'un pré-peroxysome préexistant, probablement à partir de membranes
du réticulum endoplasmique. La peroxyne 3 joue à ce niveau un rôle essentiel.
La peroxyne 19, en interagissant avec la peroxyne 3, va ensuite permettre
l'import des protéines de la membrane des peroxysomes (la protéine ALD et
toutes les peroxynes membranaires ou associées à la membrane nécessaires à
l'import des enzymes peroxysomiales). La peroxyne 11 permet ensuite la division
de ces peroxysomes immatures mais encore «vides» d'enzymes. Débute alors le
processus proprement dit de l'import des enzymes peroxysomales. La peroxyne
5 amène à la surface de la membrane des peroxysomes les enzymes ayant un
motif d'adressage PTS1 (comme l'ACOX1, la DBP ou la DHAP-AT). La peroxyne 7
amène à la surface de la membrane des peroxysomes les enzymes ayant un
motif d'adressage PTS2 (comme l'alkyl-DHAP synthase et la phytanoyl-CoA
hydroxylase). Les peroxynes 13 et 14 vont permettre l'appontage des peroxynes
5 et 7 et de leur «cargo» (enzyme) à la surface de la membrane des
peroxysomes. Un complexe formé des peroxynes 2, 10 et 12 va ensuite
internaliser la peroxyne 5 et son cargo enzymatique, la peroxyne 7 et son cargo
enzymatique «se collant» à la peroxyne 5. Une fois l'enzyme libérée à l'intérieur
du peroxysome, la peroxyne 5 va ressortir du peroxysome et subir un processus
d'ubiquitination, dans lequel interviennent les peroxynes 4 et 22. Les peroxynes 1
et 6 qui sont attachées à la surface des peroxysomes par la peroxyne 26 vont
être libérées puis prendre en charge la peroxyne 5 pour un recyclage dans le
cytosol, permettant ainsi à la peroxyne 5 d'effectuer un nouveau cycle d'import
d'enzymes avec un motif PTS1.
Il n'existe aucun traitement spécifique de ces maladies. Un régime fondé sur une
restriction diététique de l'acide phytanique et/ou des AGTLC n'a jusqu'ici
entraîné aucune modification de l'évolution, même dans les formes les moins
graves de MBP. Toutes ces maladies sont caractérisées par un déficit d'acides
gras polyinsaturés au niveau cérébral et rétinien, en particulier d'acide
docosahexanoïque (DHA). Une supplémentation en DHA est donc souvent
proposée, même s'il n'existe aucun argument pour que ce traitement modifie
l'évolution naturelle des MBP, même dans leurs phénotypes les moins sévères. En
raison de la fréquence de calculs rénaux d'oxalates [ 4.36 ] (l'enzyme
peroxysomale alanine-glyoxylate aminotransférase n'est pas importée dans les
peroxysomes; le déficit isolé de cette enzyme peroxysomale est responsable
d'hyperoxalurie de type I), il est recommandé de proposer aux patients un
apport hydrique suffisant avec une supplémentation en citrate pour prévenir la
formation de calculs d'oxalate de calcium. Beaucoup de patients présentent
aussi un déficit des vitamines A, D, E et K (avec ici parfois une conséquence sur
l'hémostase), qui doit être corrigé par supplémentation orale. Une approche
visant à diminuer les concentrations plasmatiques possiblement toxiques
d'acides phytanique, pristanique, de DHCA, THCA [ 4.13 ] et d'AGTLC [ 4.15 ,
4.17 ] par plasmaphérèse, et une autre approche de supplémentation orale
par batyl alcool pour compenser le déficit des plasmalogènes sont à l'étude
dans les formes les moins sévères de MBP. Une transplantation hépatique a été
effectuée avec succès, à un stade présymptomatique, chez un enfant atteint
de maladie de Refsum infantile [ 4.34 ].
Quand la mutation d'un gène PEX a été identifiée, le diagnostic prénatal repose
sur la recherche de cette mutation dans un prélèvement de trophoblastes (10-
12 semaines de grossesse) ou les cellules amniotiques (15 semaines de
grossesse). Quand la mutation d'un gène PEX n'a pas encore été identifiée, le
diagnostic prénatal repose sur l'étude de 2 marqueurs biochimiques (en règle la
mesure de l'activité de la DHAP-AT, l'oxydation du C26:0, les concentrations des
AGTLC) dans les cellules trophoblastiques ou amniotiques cultivées. Ce
diagnostic prénatal ne peut être proposé que si on a démontré que ces
marqueurs biochimiques sont franchement anormaux dans les fibroblastes du
patient index.
La CDRP de type 1 fait aussi partie des maladies peroxysomiales par trouble de
la biogenèse [ 4.30 , 4.39 , 4.40 ]. Caractérisée par un défaut d'import des
protéines ayant un motif d'adressage PTS2, la CDRP-1 se caractérise
biochimiquement par un déficit sévère de la synthèse des plasmalogènes
(activité de l'alkyl-DHAP synthase effondrée) et de l'oxydation de l'acide
phytanique alors que l'oxydation de l'acide pristanique est normale. La 3-oxo-
acyl-CoA thiolase, qui a un motif d'adressage PTS2, n'est pas importée dans les
peroxysomes mais l'activité de la β-oxydation peroxysomiale reste normale,
comme le reste des autres fonctions peroxysomales (acides biliaires, acide
pipécolique).
Un modèle animal de CDRP-1 a été créé par une inactivation du gène PEX7 [
4.3 ]. Le phénotype présenté par ces souris est assez semblable à celui observé
en pathologie humaine. Ces souris ont été traitées en prénatal (administration
chez les souris gestantes) ou en postnatal immédiat avec du bathyl-alcool (1-0-
octadécyl-Rac-glycérol). Ce traitement a eu des effets remarquables sur la
correction des déficits en plasmalogènes dans les tissus périphériques, avec une
correction des lésions histologiques et un effet indiscutable au niveau du poids
et de la survie de ces souris. Le bathyl-alcool ne pénétrant pas la barrière
cérébrale, il n'a été observé cependant aucune correction du déficit en
plasmologènes au niveau du système nerveux central. Un traitement ouvert non
randomisé a été entrepris chez 9 patients atteints de CDRP-1 avec du bathyl-
alcool. Ce traitement a permis d'augmenter de manière importante les
concentrations de plasmalogènes dans les globules rouges, sans cependant
une normalisation complète des valeurs. Sur le suivi relativement court de ces
patients, il a été observé une amélioration de la densité osseuse et peut-être
également un effet préventif sur le développement de la cataracte. Même si le
traitement de l'atteinte du système nerveux central n'est pas résolu, on pourrait
proposer chez les patients atteints de CDRP-1 une supplémentation en bathyl-
alcool, qui pourrait peut-être permettre d'améliorer leur qualité de vie. Le
diagnostic prénatal de la CDRP-1 repose sur l'identification des mutations du
gène PEX7 sur un prélèvement de trophoblastes ou les cellules amniotiques.
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A Déficit en ACOX1
L'ACOX1 est impliquée dans la bêta-oxydation des AGTLC mais pas celle des
acides gras branchés (acide pristanique, intermédiaire des acides biliaires) [
4.39 , 4.41 ]. Les déficits en ACOX1 se présentent habituellement en période
néonatale avec une grande hypotonie axiale et périphérique, une absence de
réponse aux stimuli visuel et auditif, une rétinite pigmentaire, une
hépatomégalie, des convulsions mais sans dysmorphie [ 4.5 , 4.11 ]. Le tableau
clinique est assez proche de celui observé dans le syndrome de Zellweger ou les
ALD néonatales, avec une survie rarement au-delà de l'âge de 2 ans.
B Déficit en DBP
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A Déficit en SCPx
Cette enzyme qui a une activité thiolase est impliquée dans la dernière étape
de bêtaoxydation des acides gras branchés (acide pristanique, intermédiaires
des acides gras biliaires) [ 4.10 , 4.40 , 4.41 ]. Le seul patient connu à ce jour
présentant un déficit en SCPx a été diagnostiqué à l'âge de 45 ans [ 4.10 ]. Il
présentait depuis l'âge de 15 ans un torticolis spasmodique et un tremblement
de la tête avec une attitude dystonique. À l'âge de 29 ans, un hypogonadisme
hypergonadotrophique a été diagnostiqué. À l'âge de 45 ans, le patient
présentait une hyposmie, une ataxie cérébelleuse avec des anomalies des
saccades oculaires, une hypoacousie alors que ses fonctions cognitives étaient
préservées. Dans le plasma, il existait une augmentation très modérée de
l'acide pristanique, de l'acide phytanique, des intermédiaires des acides biliaires
(DHCA, THCA) ainsi que des AGTLC. La culture des fibroblastes a confirmé un
déficit isolé de la bêtaoxydation de l'acide pristanique alors que l'oxydation des
AGTLC était normale.
B Déficit en AMCR
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Des progrès majeurs sur la physiopathologie de la maladie ont été acquis ces
dernières années. Bien que décrit plus tardivement, le phénotype
d'adrénomyéloneuropathie (AMN) représente le phénotype de base de la
maladie et le plus fréquent [ 4.1 ]. Se traduisant par une paraparésie spastique
progressive, l'AMN touche environ 60 % des garçons nés avec une mutation du
gène ALD (ABCD1), avec une date d'apparition des symptômes entre 20 et 40
ans. Ce phénotype est complètement pénétrant à l'âge de 50 ans, même si
parfois les hommes atteints ne présentent pas de handicap moteur significatif.
L'AMN touche également 60 % des femmes conductrices (hétérozygotes) d'ALD
après l'âge de 40 ans. Au contraire des formes cérébrales démyélinisantes
d'ALD, la pathologie de l'AMN est dominée avant tout par une atteinte de
l'axone sans ou très peu de signes de démyélinisation, ni de réaction
inflammatoire. Des progrès réalisés dans les fonctions biologiques des
oligodendrocytes ont permis de distinguer deux fonctions essentielles de ces
cellules, une fonction de formation et de maintenance de la myéline, et une
fonction de maintenance de l'intégrité des axones, cela de manière
indépendante à la fonction de l'oligodendrocyte sur la myéline [ 4.20 ]. C'est
cette fonction qui est primitivement atteinte dans l'AMN de manière
consécutive à la perte de fonction de la protéine ALD.
Retour au début
Références
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Chapitre 5 Progrès Dans les Pathologies Mitochondriales
Annabelle Chaussenot
Agnès Rötig
Véronique Paquis-Flucklinger
Points essentiels
Les maladies mitochondriales touchent environ 2,5 personnes sur 10 000 et sont
aujourd'hui considérées comme les plus fréquentes des maladies métaboliques.
Elles représentent un groupe d'atteintes dont le dénominateur commun est un
dysfonctionnement de la chaîne respiratoire et se traduisent donc par un déficit
énergétique.
Les patients sont des enfants ou des adultes et une maladie mitochondriale
peut se manifester à tout âge, de la période néonatale jusqu'à une période
avancée de la vie.
Les mitochondries étant présentes dans toutes les cellules, une pathologie
mitochondriale peut toucher n'importe quel tissu ou organe. L'expression
clinique de ces affections est donc très hétérogène (encéphalomyopathie,
retard mental, épilepsie, diabète, cardiomyopathie, surdité, cécité, insuffisance
hépatique…). Une «association illégitime» de symptômes qui vont s'additionner
sur un mode évolutif doit faire suspecter une pathologie mitochondriale.
Les maladies mitochondriales sont hétérogènes sur le plan génétique, liées soit à
des mutations de l'ADN mitochondrial, soit à des mutations dans des gènes
nucléaires qui restent à identifier chez la majorité des patients. L'identification
des mutations responsables est importante pour le diagnostic mais également
pour le conseil génétique et le diagnostic prénatal.
Les maladies mitochondriales sont considérées comme les plus fréquentes des
maladies métaboliques, avec une fréquence d'environ 2,5 personnes sur 10 000.
Elles sont caractérisées par un dysfonctionnement de la chaîne respiratoire et se
traduisent par un déficit énergétique.
Les mitochondries étant présentes dans toutes les cellules, une pathologie
mitochondriale peut toucher n'importe quel tissu ou organe. Elle peut
également se manifester à tout âge, de la période néonatale jusqu'à un âge
avancé de la vie.
Les maladies mitochondriales sont hétérogènes sur le plan génétique, liées soit à
des mutations de l'ADN mitochondrial, soit à des mutations dans des gènes
nucléaires, qui restent à identifier chez la majorité des patients. L'identification
des mutations responsables est importante pour le diagnostic mais également
pour le conseil génétique et le diagnostic prénatal. Là encore, les progrès
récents dans les techniques d'analyses de l'ADN mitochondrial d'une part, et
dans l'identification de nombreux gènes nucléaires d'autre part, ont permis
d'améliorer la prise en charge des patients et des familles. Enfin, le pronostic est
généralement péjoratif, particulièrement dans les formes de début précoce, et
le traitement reste essentiellement symptomatique à ce jour.
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B Génétique mitochondriale
1 Génome mitochondrial
2 Gènes nucléaires
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A Explorations indirectes
1 Bilan métabolique
Lactaturie et lactatorachie
Bilan d'extension
EEG: électroencéphalogramme.
a Imagerie conventionnelle
Dans les maladies mitochondriales à expression neurologique, des
caractéristiques IRM communes ont été observées de façon isolée ou associée [
5.17 ]:
LHON Hypersignaux de la SB
B Explorations tissulaires
1 Explorations enzymologiques de la CR
Les déficits peuvent être isolés ou combinés. Le déficit en complexe I est le plus
fréquemment observé (30 % des patients). Un déficit combiné en complexes I, III
et IV peut orienter vers une déplétion de l'ADNmt ou une mutation sur un gène
ARNt de l'ADNmt. Une même présentation clinique peut résulter d'un déficit en
différents complexes et, inversement, un même déficit peut être à l'origine de
présentations cliniques très différentes. Par exemple, le syndrome de Leigh peut
être associé à un déficit isolé ou combiné de différents complexes de la CR et
lié à des mutations dans des gènes mitochondriaux ou nucléaires.
2 Examen anatomopathologique
C Explorations génétiques
Les maladies mitochondriales sont hétérogènes sur le plan génétique et tous les
modes de transmission sont possibles: cas sporadiques, transmission maternelle
par mutations de l'ADNmt, transmission autosomale récessive ou dominante et
transmission liée à l'X par mutations dans des gènes nucléaires.
1 Anomalies de l'ADNmt
b Mutations ponctuelles
L'atrophie optique héréditaire de Leber (LHON) est caractérisée par une baisse
rapide et bilatérale de la vision centrale par atteinte du nerf optique, touchant
préférentiellement les hommes. La mutation responsable est généralement
présente à l'état homoplasmique dans les leucocytes. Il existe 3 mutations
récurrentes qui sont retrouvées chez 90 % des patients, toutes dans des gènes
codant pour des sous-unités du complexe I (m.11778G>A, m.3460G>A,
m.14484T>C), mais d'autres mutations peuvent être responsables [ 5.37 ].
Une mutation dans le gène codant pour l'ATPase 6 (m.8993T>G) est également
retrouvée de manière récurrente chez les patients atteints d'un syndrome
NARP/Leigh. La mutation est présente à l'état hétéroplasmique et la gravité du
tableau clinique est liée au pourcentage d'ADNmt muté présent dans les tissus.
Le syndrome NARP (Neuropathic muscle weakness, Ataxia, Retinitis Pigmentosa)
débute après 5 ans et est caractérisé par une neuropathie sensitivomotrice, une
ataxie et une rétinite pigmentaire. l'évolution est marquée par l'apparition de
signes pyramidaux, extrapyramidaux, de convulsions et d'une démence
progressive. Le syndrome de Leigh est une encéphalomyopathie subaiguë
nécrosante caractérisée par des épisodes récurrents de régression
psychomotrice avec une atteinte des noyaux gris centraux, du tronc cérébral et
de la substance blanche, débutant généralement au cours de la première
année de vie et rapidement fatale. Dans une même famille, un patient atteint
d'un syndrome de Leigh aura plus de 90 % d'ADNmt muté dans les tissus, alors
qu'un patient présentant un syndrome NARP présentera un pourcentage de
molécules mutées inférieur.
De nombreuses mutations dans des gènes codant pour des sous-unités des
complexes I, III et IV ont été rapportées. Elles sont responsables d'une grande
variété de tableaux cliniques et sont majoritairement hétéroplasmiques. Elles
peuvent survenir de novo mais sont principalement héritées selon un mode
maternel. Les mères sont alors porteuses d'une quantité faible de molécules
mutées (10-20 %), et les enfants atteints peuvent présenter plus de 90 % de
molécules mutées dans le tissu atteint.
c Screening de l'ADNmt
Lorsque les principales mutations ont été éliminées, une analyse plus complète
de l'ADNmt peut être réalisée. Le séquençage systématique de l'ADNmt est
compliqué par la taille importante de l'ADNmt (16,5 kb) et l'hétéroplasmie. De
nouvelles techniques ont donc été développées. La méthode Surveyor
(Transgenomic) utilise une endonucléase qui reconnaît et clive les
mésappariements de l'ADN double brin. Elle permet ainsi d'identifier les
mutations hétéroplasmiques de l'ADNmt [ 5.2 , 5.3 ]. L'analyse complémentaire
réalisée grâce à une puce de reséquençage Affymetrix (GeneChip
Mitochondrial Resequencing 2.0 Array) permet d'identifier les mutations
homoplasmiques de l'ADNmt [ 5.29 ].
2 Mutations dans des gènes nucléaires
a Gènes de structure de la CR
Des mutations pathogènes ont été décrites dans 12 des gènes de structure du
complexe I ( tab. 5.5 ). Elles entraînent dans la majorité des cas un syndrome
de Leigh ou un tableau neurologique, associé ou non à une cardiomyopathie [
5.13 ]. L'implication du gène SDHA (sous-unité flavoprotéique) a été décrite
dans le syndrome de Leigh associé à un déficit en complexe II [ 5.6 ]. Parmi les
gènes des 10 sous-unités nucléaires du complexe III, 2 (UQCRB et UQCRQ) ont
été impliqués respectivement dans un tableau d'hypoglycémie avec acidose
lactique et dans un phénotype neurologique avec retard psychomoteur sévère
et signes extrapyramidaux [ 5.4 ]. Seul un gène de structure du complexe IV
(COX6B1), responsable d'une encéphalomyopathie sévère, a été identifié [ 5.31
] et, à ce jour, aucune mutation dans un gène de structure du complexe V n'a
pu être mise en évidence.
b Gènes d'assemblage de la CR
Tableau 5.5 Gènes nucléaires codant pour des protéines de structure et des
protéines d'assemblage de la CR impliqués dans des maladies
mitochondriales.
Gènes de structure de la CR
Complexe I
LS NDUFS1, AR
NDUFS3,
NDUFS4,
LS NDUFS7, AR
NDUFS8,
NDUFV1,
LS NDUFA2 AR
Complexe II
LS SDHA AR
Complexe III
Complexe IV
Complexe I
Cardioencéphalomyopathie NDUFAF1 AR
(CIA30)
Encéphalomyopathie C6orf66 AR
(HRPAP20)
Complexe III
Complexe IV
LS SURF1 AR
LS franco-canadien LRPPRC AR
Encéphalomyopathie FASTKD2 AR
Complexe V
Encéphalocardiomyopathie TMEM70 AR
Tableau 5.6 Gènes nucléaires codant pour des protéines impliquées dans la
traduction mitochondriale et dans la stabilité de l'ADNmt.
Mitoribosome
Facteurs d'élongation
Encéphalomyopathie, EFTs AR
cardiomyopathie hypertrophique
ArPEO POLG1 AR
MNGIE TP AR
Myopathie TK2 AR
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Le CoQ est efficace dans les déficits primaires de la biosynthèse du CoQ quand
il est introduit précocement et à forte dose. La présentation clinique de ces
pathologies est variable: syndrome de Leigh, maladie multisystémique avec
néphropathie prédominante, épisodes de rhabdomyolyse avec convulsions,
ataxie avec ou sans épilepsie, et myopathie pure [ 5.25 ]. En revanche,
l'efficacité du coenzyme Q10 dans les autres maladies de la CR est variable, et
les résultats des essais contrôlés randomisés ont donné des résultats
contradictoires [ 5.9 ].
B Prise en charge
1 Régime cétogène
2 Traitements symptomatiques
Les bicarbonates peuvent être utilisés pour corriger des acidoses lactiques
aiguës ou chroniques. Le dichloroacétate (DCA), en maintenant la pyruvate
déshydrogénase kinase dans son état activé, réduit la production de lactates.
Le DCA peut être efficace dans les états d'acidose aiguë, mais son utilisation est
limitée par sa toxicité, responsable de neuropathie périphérique, régressive à
l'arrêt du DCA [ 5.20 ].
f Contre-indications médicamenteuses
Retour au début
Conclusion
Références
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Pascale de Lonlay
Nathalie Seta
Points essentiels
Retour au début
A Présentation clinique
Les présentations cliniques sont très variables et peuvent concerner tous les
organes et donc toutes les spécialités de médecine (tab. 6.1). Cependant ils
sont encore probablement méconnus, comme le montre la très récente
découverte de cardiopathies conotroncales dans le CDG Ia [ 6.28 ], pourtant le
mieux connu. Les CDG entraînent aussi bien des dysfonctionnements d'organes
que des tableaux malformatifs. Il s'agit donc bien de maladies du
développement, à mettre en relation avec l'implication des glycoprotéines
dans le métabolisme.
CDG
PMM2/16p13.3- Phosphomannomutase/EC.5.4.2.8 Retard
I p13.2/601785 psychomo
a teur,
épilepsie,
hypotonie,
atrophie/h
ypoplasie
cérébelleu
se,
anomalies
[ de
6 répartition
. des
1 graisses,
6 mamelons
] inversés,
dysmorphi
e
CDG
MPI/15q22/15455 Phosphomannose isomérase/EC.5.3.1.8 Entéropat
I 0 hie
b exsudative
, fibrose
hépatique
,
hypoglycé
mie-
hyperinsuli
nisme
[
6
.
1
0
]
CDG
ALG6/1p22.3/604 Dol-P-Glc:Man9GlcNAc2-PP-Dol->-1,3- Proches
I 560 Glc transférase (hALG6)/EC.2.4.1 du CDG
c Ia, avec
épilepsie
[
6
.
2
0
]
CDG
ALG3/3q27.1/608 Dol-P-Man:Man5GlcNAc 2-PP-α-1,3-Man Proches
I 750 transférase (hALG3)/EC.2.4.1 du CDG Ia
d mais plus
sévères:
arthrogryp
ose,
atrophie
optique,
colobome
[
6
.
2
2
]
CDG
DPM1/20q13.13/6 Dol-P-Man synthase/EC.2.4.1.83 Proches
I 03503 du CDG
e Ia, avec
épilepsie,
anasarque
fœtal,
dysmorphi
e,
cardiopat
hie
hypertrop
hique
obstructiv
e
[
6
.
6
]
CDG
MPDU1/17p13.1- Dol-P-Man utilisation factor Retard
I p12/604041 mental
f sévère,
[ icthyose,
6 retard de
. croissance
2 ,
9 rétinopathi
] e
CDG
ALG12/22q13.33/ Dol-P-Man:Man7GlcNAc2-PP-α-1,6-Man Proches
I 607144 transférase (hALG12)/EC.2.4.1 du CDG
g Ia, avec
hypoimmu
noglobulin
émie G,
hypogénit
alisme
mâle
[
6
.
3
]
CDG
ALG8/11pter-p15/ Dol-P-Glc:Glc1Man9Glc NAc2-PP-Dol->- Retard
I 608103 1,3-Glc transférase (hALG8)/EC.2.4.1.119 mental
h inconstant
[ ,
6 entéropat
. hie
4 exsudative
] ,
thromboc
ytopénie,
néphropat
hie
CDG
ALG2/9q22/60790 GDP-Man:Man1GlcNAc2-PP-α-1,3-Man Proches
I 5 transférase (hALG2)/EC.2.4.1 de CDG
i Ia, avec
[ colobome
6 , épilepsie
.
3
0
,
6
.
3
4
]
CDG
ALG7(DPGAT1)/1 UDP-GlcNAc:Dol-P- Proches
I 1q23.3/191350 GlcNAcphosphotransférase/EC.3.5.3.1 de CDG
j Ia, mais
[ avec
6 retard
. mental
3 sévère
4
]
CDG
ALG1/16p13.3/60 GDP-Man:GlcNAc2-PP-β-1,4-Man Proches
I 5907 transférase (hALG1)/EC.2.4.1 de CDG Ia
k mais plus
sévères,
avec
syndrome
néphrotiq
ue,
épilepsie
CDG
ALG9/11q23/6069 Dol-P-Man:Man(6)(8) GlcNAc2-PP-α-1,2- Microcéph
I 41 Man transférase (hALG9)/EC.2.4.1 alie
l sévère,
[ hypotonie,
6 hépatomé
. galie,
3 péricardit
3 e, maladie
] kystique
rénale,
épilepsie
CDG
DK1/9q34.11/6107 Dol-kinase/EC.2.7.1.108 Microcéph
I 46 alie,
m hypotonie,
ichtyose,
hyperkérat
ose,
tétraplégi
e,
cardiomyo
pathie
dilatée
[
6
.
2
1
]
CDG
RFT1/3p21/052859 Flipase ou RFT1 Retard
I mental,
n hypotonie,
[ épilepsie,
6 hépatomé
. galie
1
7
]
CDG
MGAT2/14q21/60 UDP-GlcNAc:α-6-D-Man-β-1,2-GlcNAc Retard
I 2616 transférase/EC.2.4.1 psychomo
I teur,
a épilepsie,
dysmorphi
e, coxa
valga,
stéréotypi
es
[
6
.
1
8
]
CDG
GLS1/2p13-p12/6 α-1,2-glucosidase I/EC.3.2.106 Maladie
I 01336 hépatique
I sévère,
b dysmorphi
e,
hypotonie,
épilepsie,
décès
précoce
[
6
.
1
]
CDG
B4-GALT1/9q13/1 UDP-Gal:β-GlcNAc-β-1,4-Gal Retard
I 37060 transférase/EC.2.4.1.143 mental,
I élévation
d des CPK,
myopathie
,
macrocép
halie,
hypotonie
[
6
.
1
8
]
Il existe deux présentations cliniques du CDG Ia: l'une avec une forme
neurologique prédominante, et l'autre avec une forme multiviscérale associée
à l'atteinte neurologique et de pronostic plus sévère [ 6.8 ].
Les décès surviennent dans moins de 20 % des cas de CDG Ia, le plus souvent
avant 3 ans, et sont dus à des défaillances hépatiques ou cardiaques, à des
infections, plus rarement à un état de mal convulsif ou une atteinte rénale.
l'hydrops fetalis a parfois été rapporté comme signe anténatal des CDG et
particulièrement des CDG Ia [ 6.31 ], tout comme une cardiomyopathie
hypertrophique et une péricardite, détectées à l'échographie du 2e semestre [
6.25 ].
Les autres CDG I associent un retard mental, souvent une épilepsie, une
dysmorphie, parfois une atteinte cérébelleuse, et des atteintes viscérales
comme une atteinte cardiaque ou hépatique ( tab. 6.1 ).
4 CDG Ix
5 CDG II
De rares familles avec différents CDG II ont été rapportées ( tab. 6.1 ). Le
tableau clinique est très variable, avec retard psychomoteur, hypotonie,
dysmorphie faciale, micro ou macrocéphalie, hépatomégalie, fibrose
hépatique, myopathie… Des convulsions, une atteinte rétinienne et parfois une
atteinte cérébelleuse ont été notées. Le petit nombre de patients ne permet
pas encore de dresser un tableau clinique évocateur.
Les profils de glycosylation sont aussi perturbés, quelle que soit la méthode, lors
d'alcoolisme, et de galactosémie et de fructosémie congénitales.
C Traitement
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Conclusion
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Références
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François Feillet
Chrystèle Bonnemains
Points essentiels
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I Epidémiologie
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II Physiopathologie
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III Diagnostic
B Diagnostic différentiel
avec hypertyrosinémie:
hyperphénylalaninémie transitoire (prématuré +++);
augmentation de la prise alimentaire de protéines;
maladie hépatique (incluant la galactosémie et la tyrosinémie);
sans hypertyrosinémie:
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IV Conduite à tenir
A Sévérité de l'hyperphénylalaninémie
La classification en PCU typique (PHE > 1 200 µmol/L), atypique (600 < PHE < 1
200 µmol/L) ou HPM (PHE < 600 µmol/L) ne pourra donc pas être faite de façon
définitive en période néonatale car le taux de PHE au dépistage dépend de
plusieurs facteurs: le type de mutation du gène PAH mais aussi les apports
alimentaires de PHE (lait maternel ou artificiel) et également le niveau de
catabolisme lié aux premiers jours de vie [ 7.41 ]. La classification sera établie
par la suite en fonction de la tolérance en PHE du patient après l'âge de 3 ans.
La charge en PHE à 3 ans, proposée dans le consensus publié en 2005, reste le
meilleur moyen de définir la sévérité de la PCU, mais est peu réalisée en
pratique.
B Sensibilité au BH4
Chez 20 à 30 % des patients PCU ayant une activité résiduelle de la PAH, le BH4
augmente l'oxydation de la PHE en augmentant l'activité de la PAH [ 7.37 ].
L'efficacité de ce traitement dans la prise en charge de la PCU a été montrée
par une étude en double aveugle versus placebo [ 7.32 ]. Un patient est dit
sensible au BH4 quand le taux de PHE plasmatique baisse d'au moins 30 % après
une dose unique de 20 mg/kg de BH4 [ 7.8 ] ou après une charge progressive
de BH4 pendant un mois [ 7.31 ]. La corrélation sensibilité au BH4 et génotype
existe mais n'est pas absolue [ 7.55 ]. Si une baisse du taux de PHE plasmatique
définit la sensibilité au BH4, elle ne définit pas la traitabilité du patient. Celle-ci
pourrait être définie par la possibilité de modifier de façon très significative le
régime du patient par le BH4.
Le test de sensibilité au BH4 peut être réalisé à tous les âges, en période
néonatale, au moment du dépistage [ 7.20 ], ou chez les patients plus âgés [
7.14 , 7.22 , 7.23 ]. Les patients les plus sensibles sont ceux qui ont une forme
modérée de PCU [ 7.7 , 7.22 ].
C Prise en charge
Si le taux est inférieur à 180 µmol/L, le suivi peut être arrêté; si le taux est compris
entre 180 et 600 µmol/L, la prise en charge sera celle des
hyperphénylalaninémies modérées (HPM); au-delà de 600 µmol/L, la prise en
charge nécessitera la mise en place d'un traitement permettant de faire baisser
le taux de PHE (objectif avant 11 ans: 120-300 µmol/L).
2 Thérapeutiques émergentes
a Tétrahydrobioptérine ou BH4
Les patients qui ont une réduction > 30 % du taux de PHE plasmatique après une
charge en BH4 peuvent éventuellement bénéficier de ce traitement. Le BH4
(Kuvan®) a reçu l'AMM européenne en 2008. La posologie peut aller de 5 (pour
les formes les plus sensibles) à 20 mg/kg/j, qui est la dose maximale
recommandée. Il peut être pris en une ou deux fois par jour selon les patients [
7.21 , 7.24 ]. Ce traitement est maintenant prescrit depuis plusieurs années chez
certains patients, avec poursuite de l'efficacité et très peu d'effets secondaires [
7.11 ].
Les acides aminés neutres (AAN) sont composés de 7 acides aminés: la tyrosine,
la leucine, l'isoleucine, la valine, le tryptophane, la méthionine et l'histidine. Ces
acides aminés possèdent un transporteur commun avec la PHE. Ils sont donc en
compétition au niveau de ce transporteur pour le passage intestinal et le
passage au niveau de la barrière hématoencéphalique [ 7.38 ]. L'administration
d'AAN permet donc de diminuer la quantité de PHE absorbée au niveau
digestif et également d'inhiber le transport intracérébral de PHE [ 7.5 , 7.40 ].
Deux produits sont actuellement disponibles sur le marché, PreKUnil® et
Neophe®. La posologie est de 0,5 g/kg/j. Peu d'études ont été réalisées sur
l'évaluation de ce nouveau traitement. Une étude en double aveugle chez 20
patients a montré une baisse des taux plasmatiques de 39 % de la PHE
plasmatique sous Neophe® alors qu'il n'y avait pas de chute de la PHE sous
placebo [ 7.34 ]. Une seconde étude a montré une amélioration des capacités
verbales après une période de traitement de 4 semaines sans amélioration
significative du taux plasmatique de PHE ni du taux intracérébral de PHE mesuré
par spectroscopie [ 7.46 ]. Ces produits ne sont pas disponibles en France pour
l'instant.
d Thérapie génique
De multiples travaux, tous sur modèles animaux [ 7.12 , 7.51 ], sont réalisés
depuis des années sur cette modalité thérapeutique, et ont montré une
normalisation prolongée des taux de PHE chez les animaux traités. Les essais
thérapeutiques chez l'homme ne sont pas prévus avant plusieurs années.
e Molécules chaperonnes
Les molécules chaperonnes ont été récemment proposées dans le traitement
de la PCU. La phénylcétonurie, comme la plupart des maladies héréditaires du
métabolisme, est due à des anomalies du trafficking et du folding des
protéines [ 7.25 ]. Les molécules chaperonnes stabilisent la protéine native, lui
permettant d'effectuer les différentes étapes de maturation et de transfert
intracellulaire post-traductionnelles [ 7.6 , 7.33 ]. L'efficacité de ce type de
traitement dépend du type de mutation du patient. Il ne peut être envisagé
que dans les mutations entraînant une anomalie de la protéine de type
«misfolding». Il n'y a pas encore d'essai ayant montré son efficacité dans la PCU,
mais cette option thérapeutique risque de prendre de l'importance dans les
années à venir.
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A Biologie
1 Phénylalaninémie
2 Aminogramme plasmatique
3 Bilan nutritionnel
4 Bilan phosphocalcique
Le bilan phosphocalcique doit être réalisé une fois par an. Ce bilan comprend:
calcémie, phosphorémie, phosphatases alcalines, 25-OH-vitamine D, PTH,
calciurie, phosphaturie, rapport calcium/créatinine dans les urines. Une
ostéodensitométrie pourra être réalisée à l'adolescence pour dépister les
déficits de minéralisation dont la pathogénie reste non expliquée [ 7.35 ].
5 Analyse moléculaire
Plus de 600 mutations ont été décrites dans le gène de la PAH. Ces mutations
sont listées sur la base de données suivante: http://www. pahdb.mcgill.ca.
l'étude des mutations permet de corréler le génotype avec le phénotype
(sévérité de la maladie et sensibilité au BH4) [ 7.39 , 7.55 ]. Le génotype sera
également indispensable si les molécules chaperonnes deviennent un
traitement de la PCU car elles ne peuvent être efficaces que chez les patients
porteurs de mutations faux-sens.
B Imagerie cérébrale
C Évaluation neuropsychologique
D Qualité de vie
La grossesse chez la femme PCU est très importante à suivre, car il existe un
risque majeur d'embryofœtopathie, avec retard de croissance intra-utérin
(RCIU), cardiopathie, microcéphalie, retard mental…, si les taux de PHE ne sont
pas strictement contrôlés pendant tout le temps de la grossesse [ 7.44 ]. Le suivi
des femmes PCU doit donc être poursuivi impérativement jusqu'à l'âge adulte.
Le suivi nutritionnel devra également être optimal pendant la grossesse car,
même avec un excellent contrôle métabolique, les nouveau-nés de mères PCU
peuvent présenter un RCIU [ 7.19 ].
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Références
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Manuel Schiff
Jean-François Benoist
Points essentiels
Les déficits secondaires sont liés aux carences en vitamines B9 ou B12, qu'elles
soient acquises ou congénitales, qu'elles concernent l'apport, l'absorption ou le
transport. Ces nombreuses anomalies ne peuvent être détaillées dans le cadre
de ce chapitre bien qu'elles fassent partie intégrante de la démarche du
diagnostic.
I Rappels métaboliques
Le déficit héréditaire de l'absorption des folates est lié à des mutations du gène
PFCT codant pour un récepteur commun aux cellules intestinales et aux plexus
choroïdes et dont le déficit est responsable d'une carence centrale et
périphérique en B9. La symptomatologie neurologique décrite chez ces patients
est en partie liée au trouble secondaire de la réméthylation [ 8.31 ]. Le déficit
en 5,10-méthylène tétrahydrofolate réductase (MTHF-R) est l'anomalie la plus
fréquente. La MTHF-R catalyse la réduction du N5, N10-méthylène
tétrahydrofolate en MTHF, le donneur de méthyl pour la réaction de
reméthylation. La réaction MTHF-R est irréversible et le MTHF ne peut rejoindre le
pool des folates réduits que par la réaction MS, cobalaminedépendante. Le
déficit de l'activité MTHF-R est responsable d'un défaut de synthèse du MTHF lui-
même et, par conséquent, d'un déficit MS. En revanche, le pool de THF est
maintenu par les autres voies intracellulaires d'interconversion des folates.
II Symptomatologie clinique
Néonatale c.271dupA/c.331C>T
s
Une atteinte digestive traînante débute dès les premiers jours de vie, avec
difficultés d'alimentation, vomissements chroniques et stagnation pondérale.
L'exploration digestive a mis en évidence une gastrite atrophique chez
quelques nourrissons. À ce stade, les anomalies hématologiques minimes ou
inconstantes sont le plus souvent ignorées. Puis, s'installe un syndrome
hémolytique et urémique atypique lié à une microangiopathie thrombotique. Le
tableau peut alors se compliquer rapidement, avec cardiomyopathie,
pneumopathie interstitielle, hépatopathie et hypertension artérielle. Un cas de
cardiomyopathie prénatale a été rapporté [ 8.7 ]. Certains enfants ont
développé une hydrocéphalie précoce [ 8.15 ]. Des lésions diffuses de
microangiopathie décrites à l'autopsie de quelques patients semblent bien
expliquer la plupart de ces troubles [ 8.22 ].
Une atteinte rétinienne est régulièrement notée chez les patients CblC [ 8.10 ].
Elle est plus rarement décrite chez les patients CblD [ 8.16 ] ou CblE/G [ 8.20 ].
Elle affecte soit la fonction des cônes, soit celle des bâtonnets. Dans le premier
cas, les nourrissons développent des mouvements d'errance oculaire ou un
nystagmus lié à une rétinopathie initialement maculaire et dont l'évolution vers
une rétinopathie pigmentaire périphérique engage à long terme le pronostic
visuel. Cette atteinte, parfois très précoce, pourrait indiquer l'existence d'une
altération prénatale. l'évolution de cette complication ne semble pas modifiée
par le traitement, même précoce. D'autres enfants ne développent pas de
mouvements oculaires anormaux mais peuvent avoir à l'électrorétinogramme
une atteinte de la fonction des bâtonnets. Celle-ci a un meilleur pronostic visuel
et la correction des taux de méthionine permettrait une amélioration de cette
fonction [ 8.7 ].
Après l'âge de 3 mois et avant l'âge de 10 ans, le tableau est celui d'une
encéphalopathie progressive.
Les déficits liés aux anomalies de la cobalamine peuvent avoir une évolution
neurologique similaire, notamment les déficits CblC/D, tandis qu'elle peut être
moins évidente pour les patients CblE/G. Dans les deux cas, l'anémie
mégaloblastique est un élément qui devrait orienter assez rapidement le
diagnostic. La survenue d'un SHU atypique est rare à cet âge mais a été décrite
tant chez les patients CblC que CblG.
L'atteinte rétinienne des jeunes nourrissons n'est pas décrite chez l'enfant [ 8.7 ,
8.10 ]. De rares enfants ont été diagnostiqués lors de l'investigation d'une
microangiopathie thrombotique chronique sans atteinte neurologique [ 8.11 ].
C Formes adultes
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III Diagnostic
A Analyses biologiques
Biermer B12
congénital bas
Immerslund- se,
Gräsbeck B9
nor
mal
e
Pour toutes ces affections, le diagnostic prénatal peut être fait par les dosages
des métabolites MMA et Hcyst dans le liquide amniotique et/ou par les mêmes
tests fonctionnels appliqués aux villosités choriales ou aux cellules amniotiques
en culture. Dans ces situations, le diagnostic est tardif du fait du recours à la
culture cellulaire. L'utilisation de la biologie moléculaire lorsque les mutations
sont identifiées permet un diagnostic prénatal voire un diagnostic
préimplantatoire fiables [ 8.9 ].
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IV Traitement
L'abord thérapeutique reste difficile et les résultats sont souvent peu satisfaisants.
Au mieux, on corrige les anomalies hématologiques et viscérales, on améliore
les résultats biologiques et on stoppe l'évolutivité de l'affection. Cependant,
beaucoup de ces patients gardent des séquelles neurologiques importantes. Le
traitement a pour but, en contournant le déficit, de corriger les paramètres
hématologiques et biochimiques et d'assurer un développement normal. Sur le
plan biochimique, le but est de diminuer les taux circulants d'homocystéine,
d'augmenter ceux de méthionine et de diminuer l'excrétion urinaire d'AMM
lorsqu'elle existe. Le moyen utilisé est alors une supplémentation combinée en
vitamines B12, B9, B6, bétaïne et méthionine [ 8.4 , 8.24 , 8.30 ].
A Vitamine B12
B Acide folinique
1 Bétaïne
2 L-méthionine
L'administration orale de L-méthionine peut renforcer la correction induite par la
bétaïne. Contrairement à ce qui se passe au cours des homocystinuries
classiques, la charge orale en méthionine n'aggrave pas l'accumulation
d'homocystine circulante dans les homocystinuries variants. Par ailleurs, il n'y a
pas de pathologie clairement liée à une hyperméthioninémie. Les doses sont
adaptées en fonction du niveau de la méthioninémie obtenu. Il n'est sans doute
pas recommandé d'obtenir des taux circulants trop élevés, qui risqueraient de
saturer les transporteurs hématoméningés des acides aminés neutres. Cette
approche est probablement la plus efficace lorsqu'elle peut être mise en place
de façon précoce. Récemment, un petit nombre de patients traités par
l'association bétaïne et méthionine ont montré une évolution neurologique à
moyen terme qui semble encourageante [ 8.24 ].
3 Traitements adjuvants
D Traitement prénatal
E Surveillance thérapeutique
La surveillance est fondée sur les mesures répétées d'homocystéine totale et de
méthionine plasmatique. Lorsqu'il existe une acidurie méthylmalonique, elle
peut être suivie sur les variations de l'AMM urinaire et du profil sanguin
d'acylcarnitine [ 8.9 , 8.30 ]. L'objectif thérapeutique est de réduire
l'accumulation d'homocystéine. Il a été recommandé de maintenir des taux
plasmatiques d'homocystéine totale dans la zone normale de 15 µmol/L. Cet
objectif est impossible à obtenir quelle que soit la forme d'homocystinurie.
Cependant, l'expérience montre que le risque vasculaire est considérablement
réduit dès que les taux d'homocystéine totale sont contrôlés en dessous de 50
voire 70 µmol/L. Le deuxième objectif est de garder une méthioninémie
suffisante pour assurer la capacité du transport cérébral. Le niveau de contrôle
est inconnu. L'idéal serait de pouvoir contrôler le taux de méthionine dans le
LCR en parallèle avec les taux de catécholamines et de sérotonine dont la
synthèse est perturbée par le déficit de reméthylation [ 8.13 , 8.27 ].
Retour au début
Conclusion
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Références
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Chapitre 9 Déficits de la β-Oxydation des Acides Gras
François Labarthe
Points essentiels
Les déficits de L-oxydation des acides gras sont un large groupe de maladies
dont la présentation clinique, la sévérité et le pronostic sont excessivement
variés. Les progrès récents de la biochimie métabolique et de la génomique ont
permis de découvrir de nouvelles maladies, de décrire plusieurs phénotypes au
sein d'un même déficit enzymatique, et de proposer de nouvelles approches
thérapeutiques adaptées à chaque situation.
Le premier déficit de β-oxydation des acides gras (AG) a été décrit en 1973, et
on dénombre aujourd'hui chez l'homme 18 déficits enzymatiques héréditaires
correspondant à différentes étapes de la b-oxydation des AG [9.9 , 9.26]. Les
progrès récents de la biochimie métabolique (spectrométrie de masse en
tandem, chromatographie des acides organiques…) et de la génomique, ainsi
que l'utilisation de ces outils sur de larges populations (dépistage néonatal
notamment) ont permis de découvrir de nouvelles maladies, de décrire plusieurs
phénotypes au sein d'un même déficit enzymatique, et de mieux comprendre
la physiopathologie de ces maladies [9.9 , 9.22]. Ces progrès ont permis de
proposer de nouvelles approches thérapeutiques, adaptées à chaque déficit
enzymatique, mais tenant également compte du phénotype et du génotype
[9.2 , 9.18 , 9.29]. Les déficits de b-oxydation des AG représentent donc
aujourd'hui un groupe de maladies hétérogènes pour lesquelles la prise en
charge diagnostique et thérapeutique doit prendre en compte ces différents
paramètres. Ce chapitre fait le point sur les avancées récentes dans la
compréhension de ces maladies et de leur traitement.
Retour au début
Figure 9.1 Voies métaboliques de l'oxydation des acides gras à chaîne longue
(AGCL) ou moyenne (AGCM) et des corps cétoniques (C. cétoniques). CD36:
translocase CD36; FABPpm: Plasmalemmal Fatty Acid Binding Protein; FATP:
Fatty Acid Transport Protein; OCTN2: transporteur plasmique de la carnitine; CPT-
I et CPT-II: carnitine palmitoyl transférase I et II; CAT: carnitine/acylcarnitine
translocase; CL, CM ou CC: chaîne longue, moyenne ou courte; e-: électron;
ETF/ETF-DH: électron transfert flavoprotéine/ETF-déshydrogénase.
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II Nouvelles maladies
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Une réduction de l'apport en AGCL est conseillée dans les déficits d'oxydation
des AGCL, afin de prévenir l'accumulation de dérivés toxiques. Cette réduction
est adaptée à la sévérité de la maladie, avec un apport d'AGCL représentant 5
à 10 % de l'apport calorique total dans les déficits en LCHAD et TFP, et 25 à 30 %
dans les déficits en VLCAD [ 9.28 , 9.29 ]. En cas d'apport très restreint en AGCL,
une supplémentation en AG essentiels doit être proposée, par exemple sous
forme d'huile de noix ou de soja [ 9.23 ]. Une supplémentation accrue en DHA
est également proposée dans le déficit en LCHAD afin de prévenir le
développement de la rétinopathie [ 9.8 , 9.29 ].
3 Corps cétoniques
B Traitements adjuvants
1 L-carnitine
2 Bézafibrate
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Conclusion
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Références
[9.1] Bennett MJ, Weinberger MJ, Kobori JA et al. Mitochondrial short-chain L-3-
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Dries Dobbelaere
Karine Mention
Points essentiels
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I Généralités
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II Génétique
Tous ces déficits sont transmis sur le mode autosomique récessif, hormis le déficit
en OCT, lié à l'X.
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Le diagnostic différentiel des déficits du cycle de l'urée est évoqué devant une
hyperammoniémie (NH3 > 50 µM/L), dont les causes sont multiples:
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IV Tableau clinique
En revanche, pour les formes à début tardif, la période de latence est très
variable et peut s'étendre jusqu'à l'âge adulte. La présentation se fait soit sous
forme de décompensation aiguë, soit par des symptômes chroniques et
évolutifs. Chaque décompensation peut évoluer rapidement vers une
amélioration spontanée ou vers le décès inexpliqué. Les possibles facteurs
déclenchants sont des infections, de la fièvre, une réaction postvaccinale, un
régime riche en protides, mais ils peuvent également être complètement
absents. Certains médicaments peuvent être à l'origine de décompensation: les
glucocorticoïdes, qui accroissent le catabolisme protidique, certaines
chimiothérapies comme la L-asparaginase, qui catalyse l'hydrolyse de la L-
asparagine et de la L-glutamine en aspartate et en glutamate avec libération
d'urée. Dans de nombreux cas, l'administration de valproate de sodium a été
impliquée dans la survenue ou l'aggravation d'une décompensation [ 10.1 ,
10.3 ]. En effet, la présentation neurologique et psychiatrique de la
décompensation peut conduire à la prescription de valproate de sodium à
visée anticonvulsivante ou de valpromide à visée thymorégulatrice [ 10.13 ]. Le
mécanisme de cette interaction est aujourd'hui mieux connu: le valproate
entraîne une inhibition de la carbamylphosphate synthétase, et cette inhibition
est dose-dépendante [ 10.9 ].
Les formes précoces diagnostiquées avant l'âge d'un mois étaient considérées
jusqu'à peu comme les plus fréquentes [ 10.16 ]. Actuellement, il est en fait
diagnostiqué environ 2/3 de formes tardives pour 1/3 de formes précoces, cela
grâce à l'enseignement et la reconnaissance de ces pathologies et de leurs
différents tableaux cliniques [ 10.18 ]. Que ce soit chez un enfant, un
adolescent ou un adulte, une symptomatologie décrite comme ci-dessus doit
faire évoquer le diagnostic d'un déficit du cycle de l'urée.
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V Physiopathologie
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VI Bilan biologique
Typiquement, dans les déficits du cycle de l'urée, les contributeurs les plus
importants en azote du cycle de l'urée, comme la glutamine, la glycine et
l'alanine, sont élevés soit d'une façon isolée, soit d'une façon combinée. En
fonction du taux de la citrulline et de la présence ou non de l'acide orotique
urinaire, on peut s'orienter vers un déficit enzymatique plus précis ( fig. 10.2 ).
En cas d'état métabolique stable, les prélèvements se font le matin à jeun et les
urines sont recueillies sur une période de 24 heures. Chez les patients
paucisymptomatiques avec déficit partiel ne s'exprimant pas biologiquement
en dehors des poussées de décompensation, des tests diagnostiques
complémentaires peuvent être proposés en plus de la chromatographie des
acides aminés (sang et urine), des acides organiques (urine), et du dosage de
l'acide orotique (urine):
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VII Traitement
Enfin, le troisième axe est technique et envisage une épuration exogène par
hémodialyse ou hémodiafiltration.
Celle-ci est très individuelle et établie au cas par cas en fonction des besoins et
de la tolérance. Elle comprendra un régime contrôlé en protéines avec ou sans
ajout d'acides aminés essentiels, des chélateurs (benzoate de sodium et/ou
Ammonaps®) et de la citrulline ou arginine en fonction du déficit. Des régimes
d'urgence et de semi-urgence seront établis et appliqués lors des infections
intercurrentes.
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Conclusion
Le diagnostic des déficits du cycle de l'urée est encore trop tardif. Le dosage de
l'ammoniémie doit être réalisé systématiquement devant toute
symptomatologie évocatrice afin de mettre en œuvre le traitement nécessaire:
en effet, l'hyperammoniémie est une urgence métabolique vitale pour laquelle
il existe des traitements efficaces. Seule une meilleure connaissance de ces
déficits et des signes cliniques d'appel permettra d'améliorer le pronostic de ces
patients, cela afin de préserver leurs capacités motrices et intellectuelles.
Retour au début
Références
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Chapitre 11 Aciduries Organiques «cérébrales»
Brigitte Chabrol
Points essentiels
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A Pathogénie
B Tableau clinique
Le début est le plus souvent insidieux, avec une macrocéphalie progressive qui
s'installe entre 3 et 6 mois, le périmètre crânien étant normal à la naissance. À
ce stade, il peut exister une hypotonie modérée, et un discret décalage des
acquisitions psychomotrices [ 11.15 ]. L'IRM, réalisée alors, montre un
élargissement des espaces sous-arachnoïdiens, faisant parler à tort
d'«hydrocéphalie externe». Un aspect d'hématome sous-dural a été rapporté.
Dans ces cas certains auteurs soulignent le risque de confusion avec un
syndrome des enfants secoués, mais le contexte clinique est totalement
différent [ 11.4 ].
Le plus souvent, le diagnostic est porté en phase aiguë, dont l'âge moyen est
de 11 mois. Une notion d'infection, de vaccination est souvent retrouvée dans
les jours qui précèdent. Le tableau clinique est qualifié de
«pseudoencéphalitique”, marqué par l'apparition rapide d'une régression
motrice, d'un tableau extrapyramidal avec dystonie, opisthotonos, dyskinésie,
d'un syndrome pyramidal modéré. Malgré ce tableau moteur sévère, le niveau
intellectuel des patients reste le plus souvent préservé. La dystonie est le plus
souvent généralisée, contrastant avec une hypotonie axiale plus ou moins
importante. Cette dystonie évolue avec l'âge, elle devient moins mobile et peut
être associée à un tableau de rigidité-kinésie parkinsonien. L'atteinte orofaciale
est constante, entraînant des difficultés de langage avec une dysarthrie
hyperkinétique ou une apraxie orale [ 11.9 ].
Il existe des formes plus rares: formes chroniques marquées par un syndrome
extrapyramidal modéré avec dystonie et souvent associé à un retard mental, et
des formes peu symptomatiques découvertes lors d'enquête familiale. Des
convulsions peuvent être observées au moment de l'épisode aigu initial, mais
rarement par la suite. Il a été décrit le cas d'une enfant qui présentait une
épilepsie sévère pharmacorésistante isolée sans anomalie neurologique et
développementale et dont les crises avaient été aggravées par la prise de
valproate. Le diagnostic avait été évoqué devant l'aspect d'élargissement des
vallées sylviennes à l'IRM [ 11.26 ]. Par ailleurs, il a également été rapporté chez
une jeune fille de 19 ans un tableau associant des céphalées chroniques, des
troubles de l'oculomotricité et à l'IRM une atteinte de type leucodystrophie [
11.2 ].
C Moyens diagnostiques
D Moyens thérapeutiques
Le traitement a pour objectif de prévenir les crises aiguës. Kolker et al. ont
proposé en 2007 des recommandations de prise en charge [ 11.21 ]. Un régime
hypoprotidique (1 g/kg) est indiqué, avec une restriction portant sur la lysine et
le tryptophane. L'apport d'une mixture d'acides aminés spécifiques peut être
utile. Après 6 ans, le risque de crises aiguës paraît diminué, et la restriction de
lysine et tryptophane n'est plus nécessaire, mais la poursuite du régime
hypoprotidique est conseillée. L'apport de L-carnitine per os est prescrit pour
prévenir un déficit secondaire en carnitine (100 mg/kg), ainsi que celui de
riboflavine, cofacteur de la glutaryl-CoA déshydrogénase, à la dose de 100 à
200 mg/j. Le traitement d'urgence consiste en un arrêt des protéines, une
perfusion glucidolipidique, l'utilisation de L-carnitine en IV, et d'une mixture
d'acides aminés spécifiques. Le traitement de la dystonie reste difficile, malgré
l'utilisation de baclofène per os et IV, d'Artane®, de Xenazine®, de diazépines,
de vigabatrine. Dans quelques cas très sévères et réfractaires au traitement
médicamenteux, une stimulation pallidale a pu être proposée avec des
résultats variables. La prévention des crises aiguës reste essentielle, d'où l'intérêt
d'un diagnostic précoce. Bien que les lésions neurologiques paraissent fixées,
une dégradation neurologique progressive est souvent observée, même en
l'absence de crises aiguës. Le décès peut survenir au cours d'une crise aiguë
avec grand syndrome dystonique.
E Dépistage néonatal
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Pour certains, de la riboflavine peut être proposée à la dose de 100 mg/j [ 11.41
]. Le traitement est par ailleurs symptomatique: anticonvulsivant, prise en charge
du handicap…
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Retour au début
Un traitement par vigabatrin a été proposé à forte dose, qui inhibe la gaba-
transaminase d'où diminution de la formation du 4-succinique semi-aldéhyde et
du 4-OHbutyrique, mais une aggravation neurologique peut apparaître [ 11.18
]. La lamotrigine peut également être utilisée car elle inhibe la libération de
glutamate. Le régime cétogène pourrait être intéressant dans ce type de
pathologie en cas d'épilepsie sévère [ 11.18 ].
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V Acidurie éthylmalonique
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VI Maladie de Canavan
Il existe une augmentation du taux de NAA dans les urines supérieur à 50 fois la
normale, et dans le sang et le LCR supérieur à 3 fois la normale. Le déficit en
aspartoacylase est retrouvé uniquement dans les fibroblastes. l'étude en
biologie moléculaire permet de mettre en évidence de nombreuses mutations
dans le gène de l'aspartoacylase. Les mutations A854C, C693A et C914A sont
les plus fréquemment rencontrées dans la population juive ashkénaze, avec
une fréquence des hétérozygotes de 1/82 [ 11.8 ]. Il semble exister une relation
génotype-phénotype, la mutation D249V étant retrouvée dans les formes les
plus sévères.
Retour au début
Conclusion
Retour au début
Références
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Aline Cano
Vassili Valayannopoulos
Points essentiels
Retour au début
B Présentation clinique
C Diagnostic positif
D Traitement
Ils sont traitables par l'apport de créatine par voie orale (200 à 400 mg/kg/j),
sous forme de créatine anhydre (préparation magistrale à faire préparer en
pharmacie hospitalière ou en pharmacie de ville). Dans la majorité des cas, ce
traitement se révèle bénéfique sur des symptômes tels que l'épilepsie et la
dystonie. En revanche, son effet sur le retard des acquisitions apparaît moindre
sauf pour les patients traités précocement. Dans le déficit en GAMT,
l'augmentation du GUAC est considérée comme toxique, et un traitement
supplémentaire visant à réduire sa synthèse est nécessaire. Cela peut se faire
par un régime hypoprotidique, permettant une restriction en arginine, et/ou par
l'administration d'ornithine (Cétornan®, forme orale, ou Ornicétyl®, forme
injectable et buvable, plus concentrée), à la dose de 100 à 200 mg/kg/j (ou la
quantité nécessaire pour élever les niveaux d'ornithine plasmatique à 2-3 fois la
normale [ 12.42 ]), qui en entraînant un feed-back négatif sur l'activité d'AGAT
diminue la synthèse de GUAC.
Retour au début
A Physiopathologie
B Présentation clinique
C Diagnostic positif
Il est évoqué par une concentration basse de sérine dans le plasma et surtout
dans le LCR. La glycine peut être basse également. Le diagnostic est confirmé
par l'étude enzymatique et/ou par l'analyse moléculaire.
D Traitement
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A Présentation clinique
B Diagnostic
C Physiopathologie
La glutamine synthétase est une enzyme ubiquitaire surtout exprimée au niveau
hépatique, cérébral et musculaire. Elle catalyse la transformation du glutamate
et de l'ammonium en glutamine. Cette enzyme joue un rôle important dans les
réactions de détoxification de l'ammonium et du glutamate, ainsi que dans
l'équilibre du pH cellulaire, le signalement cellulaire et le métabolisme de
neurotransmetteurs.
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A Physiopathologie
B Présentation clinique
Le déficit en RPI a été rapporté chez un seul patient, âgé de 15 ans, présentant
depuis les premières années de vie un retard psychomoteur et une épilepsie, qui
a développé par la suite un tableau de régression neurologique avec ataxie
cérébelleuse, spasticité, atrophie optique et neuropathie sensitivomotrice [
12.15 ]. Le déficit en TALDO a été décrit chez une dizaine de patients
présentant une hépatopathie précoce néonatale, avec insuffisance
hépatocellulaire, cytolyse hépatique, cholestase et hépatomégalie [ 12.45 ].
l'évolution se fait dans la majorité des cas vers une insuffisance hépatique
terminale entraînant le décès ou vers une stabilisation de l'atteinte hépatique
mais avec une évolution plus ou moins rapide vers une cirrhose. Chez un seul
patient l'atteinte hépatique s'est spontanément améliorée [ 12.43 ]. Les autres
signes cliniques comprennent une atteinte hématologique avec splénomégalie,
anémie hémolytique, thrombopénie ou pancytopénie, une atteinte cardiaque
à type de cardiomyopathie ou de défaut de fermeture septale, une atteinte
rénale anatomique (hyoplasie rénale) ou fonctionnelle (insuffisance rénale,
tubulopathie proximale ou distale), une atteinte endocrinienne en général
transitoire (insuffisance thyroïdienne, surrénalienne, gonadotrope avec
cryptorchidie et micropénis chez les garçons), une dysmorphie faciale avec
hypertrichose, implantation basse des cheveux et une hyperlaxité cutanée
(cutis laxa). Le début peut être dans certains cas anténatal (oligoamnios et
anasarque fœtoplacentaire, hépatopathie fibrosante anténatale avec
accumulation de fer mimant une hémochromatose périnatale), et il existe une
possibilité d'amélioration spontanée de certains des symptômes [ 12.43 , 12.45
]. Il est à noter qu'il n'a pas été rapporté d'atteinte neurologique spécifique dans
le déficit en TALDO.
C Diagnostic positif
L'analyse des polyols urinaires a montré des valeurs élevées dans le sang, les
urines et le LCR des patients atteints d'un déficit de la voie des pentoses
phosphates. Dans le déficit en RPI, une élévation du ribitol et de l'arabitol sont
observées alors que dans le déficit en TALDO, une élévation du ribitol, de
l'arabitol et de l'érythritol est caractéristique [ 12.39 ]. La spectroscopie-RMN
permet de suspecter le diagnostic dans le déficit en RPI, mettant en évidence
un pic anormal correspondant à l'accumulation de polyols dans le cerveau [
12.15 ]. La confirmation du diagnostic est possible par dosage enzymatique
spécifique sur fibroblastes ou leucocytes en culture et par analyse moléculaire
des gènes TALDO et RPI.
D Traitement
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V Déficit en citrine
A Physiopathologie
B Modes de présentation
C Traitement
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VI Convulsions pyridoxinodépendantes
B Physiopathologie
La découverte de taux anormaux d'acide pipécolique dans le plasma et le LCR
a permis d'élucider les mécanismes à l'origine de cette affection et de
découvrir le gène responsable de cette pathologie [ 12.27 ]. Il s'agit d'une
affection de transmission autosomique récessive liée à des mutations du gène
ALDH7A1, situé en 5q31, codant pour l'antiquitine ou alpha-aminoadipique
semi-aldéhyde déshydrogénase, enzyme intervenant dans le catabolisme de la
lysine. L'acide pipéridéine-6-carboxylique qui s'accumule entraîne une
séquestration du pyridoxal-P (PLP). Récemment, il a été montré que le gène
ALDH7A1 est également impliqué dans les convulsions sensibles à l'acide
folinique, ces deux entités semblant donc correspondre à la même pathologie [
12.11 ].
C Traitement
D Évolution
Dans la majorité des cas, les crises ne réapparaissent pas si le traitement par
pyridoxine est maintenu à une dose adéquate. Des récurrences de crises lors
d'affections intercurrentes, fébriles ou non, sont décrites. Certains patients ont un
développement psychomoteur normal. Cependant, dans la majorité des cas,
et même lorsque le traitement est débuté tôt, divers troubles du
développement, parfois sévères, sont notés: retard des acquisitions
(spécialement la marche et le langage), strabisme, maladresse, dyspraxie
motrice, baisse du quotient intellectuel, cécité.
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B Physiopathologie
C Traitement et évolution
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2 Physiopathologie
Il repose sur la prise d'acide folinique par voie orale, à débuter à la dose de 0,5
à 1 mg/kg/j en 2 prises. Des doses de 2 à 3 mg/kg/j sont parfois nécessaires pour
normaliser les taux de 5-MTHF dans le LCR (à contrôler 6 mois après le début du
traitement). En l'absence d'amélioration, il est possible d'augmenter le
traitement, de manière très progressive, à une fréquence mensuelle de 0,5
mg/kg/j. Lors du traitement, il existe un risque d'augmentation des crises, de tics
et d'irritabilité transitoire. L'efficacité de ce traitement est d'autant plus
importante qu'il est débuté tôt (avant l'âge de 6 ans).
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A Clinique
Deux autres phénotypes «non classiques» ont été décrits dans le cadre du
déficit en GLUT-1: le premier est caractérisé par l'association d'un retard mental,
d'une dysarthrie et d'une ataxie intermittente, sans épilepsie [ 12.31 ]. Le
deuxième phénotype atypique comporte une choréoathétose et une dystonie
[ 12.9 ]. L'existence de phénotypes atypiques, représentant 15-20 % des cas de
déficit en GLUT-1, souligne l'importance de rechercher cette pathologie chez
des patients présentant un tableau neurologique inexpliqué comportant des
mouvements anormaux et un retard mental. Des cas de déficit en GLUT-1 ont
été diagnostiqués chez des adultes avec un retard mental modéré et des crises
convulsives tonicocloniques généralisées, associées à une épilepsie
myoclonique [ 12.22 ]. Brockmann et al. [ 12.6 ] rapportent le cas d'une famille
avec 2 enfants atteints, dont la mère avait présenté des crises convulsives dans
l'enfance associées à des épisodes de perte de tonus, une lenteur du langage
et une dysarthrie avant les repas, une aggravation des symptômes par la prise
de café. Cette patiente a pu faire des études supérieures et conduire. Son frère
avait des antécédents de convulsions et un retard mental, et son père, décédé
d'une crise convulsive, avait pour habitude de prendre une cuillère de miel le
matin.
B Physiopathologie
1 Ponction lombaire
Le transporteur du glucose dans les globules rouges est identique sur le plan
immunochimique au transporteur de glucose GLUT-1. Ainsi l'étude de la
captation du 3-O-méthyl-D-glucose, forme non métabolisable du glucose, est
représentative du transport du glucose à travers la BHM [ 12.21 ]. Chez les
patients atteints d'un déficit en GLUT-1, la captation du glucose et
l'immunoréactivité au niveau globulaire sont toujours diminuées mais jamais
absentes, laissant supposer qu'un déficit homozygote serait incompatible avec
la vie. En pratique, l'étude du transport du glucose dans les érythrocytes est peu
utilisée pour le diagnostic des déficits en GLUT-1.
Cette étude permet de détecter une mutation chez 80 % des individus atteints
étudiés. Les mutations sont hétérozygotes et le plus souvent privées, même si
quatre mutations «hotspots» ont été identifiées [ 12.46 ]. Il existe une variabilité
phénotypique et des relations génotype-phénotype sont décrites [ 12.25 ].
Cette variabilité phénotypique serait liée à la fonction résiduelle de GLUT-1 au
niveau de la BHM, avec 5 grades d'atteintes, d'une atteinte mineure à une
atteinte létale in utero [ 12.46 ]. Le pourcentage d'activité résiduelle du
transporteur serait lié à la nature des mutations présentes (mutation faux-sens
hétérozygotes pour les phénotypes les moins sévères, mutation homozygote
pour la forme embryonnaire, létale).
4 Imagerie cérébrale
5 Electroencéphalogramme
L'EEG standard est le plus souvent normal chez les patients atteints de déficit en
GLUT-1 en période intercritique [ 12.24 ]. Chez les enfants âgés de plus de 2 ans,
l'anomalie la plus fréquente est représentée par des pointes ou polypointes-
ondes généralisées de 2,5-4 Hz. Ces anomalies peuvent disparaître en
postprandial. Chez les nourrissons, les pointes-ondes généralisées sont moins
fréquentes et les anomalies observées sont des décharges focales.
D Traitement
Le régime cétogène est le seul traitement ayant montré une efficacité dans le
cadre du déficit en GLUT-1. Les corps cétoniques générés par ce régime
pénètrent facilement à travers la BHM, fournissant au cerveau une autre source
d'énergie que le glucose. Le régime cétogène est efficace dans le contrôle des
crises convulsives et les autres phénomènes paroxystiques mais son effet sur les
anomalies cognitives semble être moins probant. Si dans le cadre des épilepsies
réfractaires de l'enfant le régime cétogène est en général maintenu pendant
une durée limitée à 2 à 3 ans, cette durée n'est pas définie dans le déficit en
GLUT-1. La demande cérébrale en glucose du nourrisson de 1 an dépasse celle
de l'adulte, augmente encore pendant l'enfance et retourne au niveau adulte
à l'adolescence. Ainsi certains auteurs recommandent l'application d'un régime
cétogène jusqu'à l'adolescence afin d'assurer un développement cérébral
optimal [ 12.6 ].
Conclusion
Retour au début
Références
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Catherine Caillaud
Points essentiels
Les maladies lysosomales constituent le groupe le plus vaste parmi les erreurs
innées du métabolisme. Malgré leur hétérogénéité et leur rareté au plan
individuel, elles ont bénéficié récemment de nombreuses avancées, non
seulement dans la compréhension de leurs mécanismes au niveau biochimique,
génétique et physiopathologique, mais aussi dans le développement de
thérapies ciblées.
Au final, les thérapies développées pour les maladies lysosomales ont connu
pour certaines d'entre elles un succès spectaculaire, notamment du fait du
ciblage spécifique des enzymes lysosomales. Elles devraient rapidement ouvrir
la voie à d'autres types d'approches, qui seront probablement utilisées soit
seules, soit en association, cela en fonction du type d'organe atteint et de la
capacité de chacune de ces méthodes à corriger les défauts tissulaires
inhérents à la pathologie. Certaines affections graves atteignant le système
nerveux central ont encore à l'heure actuelle une évolution inexorable, du fait
de l'incapacité des enzymes ou des virus à traverser la barrière
hématoencéphalique. Elles constituent donc un challenge pour les chercheurs
dans les années à venir.
Malgré leur grande diversité (40 à 50 entités différentes à ce jour), les maladies
lysosomales sont probablement celles, parmi les erreurs innées du métabolisme,
qui ont le plus bénéficié au cours des dernières années d'avancées significatives
dans le domaine des thérapies innovantes. Ces progrès ont été en grande
partie obtenus grâce aux spécificités de ces affections. Tout d'abord, les
protéines impliquées, généralement des enzymes, ont été pour la plupart
caractérisées biochimiquement et les gènes responsables ont été clonés dans
leur grande majorité. Par ailleurs, de nombreux modèles animaux, soit
spontanés, soit générés par invalidation des gènes correspondants, sont
actuellement disponibles. Un grand nombre d'entre eux reproduisent la maladie
humaine et sont dès lors utilisables pour étudier la physiopathologie de ces
maladies et mettre au point des thérapies efficaces. Tous ces éléments ont fait
des maladies lysosomales un excellent modèle pour les équipes de recherche
académiques, mais également pour les entreprises de biotechnologie
impliquées dans le développement de médicaments.
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I Thérapies moléculaires
A Thérapies substitutives
L'une des premières approches utilisées avec succès dans les maladies
lysosomales est la thérapie substitutive, qui vise à apporter l'enzyme manquante
sous la forme d'une protéine recombinante, administrée par voie intraveineuse,
à intervalles réguliers pendant toute la vie du patient, compte tenu de
l'impossibilité pour lui de fabriquer cette enzyme. Cette stratégie a fait preuve
d'une grande efficacité dans les maladies lysosomales à atteinte
principalement viscérale (maladie de Gaucher de type 1, maladie de Fabry…)
[ 13.3 ]. Ce résultat tient au fait que les enzymes lysosomales bénéficient d'un
recaptage tissulaire grâce à la présence de résidus mannose-6-phosphate à
leur surface permettant le ciblage de récepteurs spécifiques [ 13.6 ]. Il est à
noter que dans le cas de la maladie de Gaucher, l'enzyme recombinante
(glucocérébrosidase) a subi une modification visant à exposer des résidus
mannose dans le but de faciliter son recaptage par les macrophages
particulièrement riches en récepteurs mannose. Les enzymes actuellement
utilisées en clinique sont produites par génie génétique soit en cellules CHO
(Chinese Hamster Ovary), soit en cellules humaines (fibroblastes). Une
glucocérébrosidase (taliglucérase alpha), fabriquée dans des cellules de
carotte, a récemment montré une efficacité clinique similaire aux autres
molécules disponibles sur le marché [ 13.1 , 13.38 ]. D'autres enzymes
synthétisées à partir de cellules végétales seront probablement accessibles
dans le futur, ce qui pourrait favoriser l'ouverture vers d'autres pathologies et
peut-être diminuer les coûts de production de ces médicaments orphelins.
C Chaperonnes pharmacologiques
Cette stratégie thérapeutique est fondée sur le concept que des analogues de
substrats ou des inhibiteurs compétitifs réversibles peuvent se fixer sur le site actif
d'une enzyme mal conformée, empêchant sa reconnaissance par les systèmes
de contrôle de qualité de la cellule et lui permettant d'atteindre son lieu
d'action, le lysosome [ 13.15 ]. Cette stratégie a déjà démontré son efficacité
in vivo chez un patient atteint de variant cardiaque de maladie de Fabry par
administration de galactose, et diverses autres molécules sont actuellement
testées dans plusieurs maladies lysosomales (Fabry, Gaucher, Pompe) [ 13.32 ].
Cette approche a l'avantage d'utiliser de petites molécules, très diffusibles,
notamment au niveau de la BHE. Elle pourrait donc théoriquement être
envisageable dans des affections neurologiques, comme les gangliosidoses à
GM1 [ 13.40 ] ou à GM2 [ 13.26 ]. Cependant, elle a l'inconvénient de n'être
possible que chez des patients présentant un minimum d'activité enzymatique
résiduelle (mutations peu sévères). Par ailleurs, l'efficacité des composés
thérapeutiques utilisés doit être testée au préalable in vitro sur fibroblastes en
culture, ce qui ne préjuge pas complètement de l'efficacité chez les patients, ni
de la toxicité éventuelle in vivo.
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II Thérapie cellulaire
D'autres types de cellules souches peuvent également être utilisés, comme les
cellules souches neurales qui, après transplantation dans le système nerveux
central, ont la capacité de migrer à distance et de s'intégrer aux structures
cérébrales. Il a ainsi été montré que la transplantation de cellules souches
neurales dans le modèle murin de la maladie de Sandhoff permettait une
amélioration du phénotype et de la survie des animaux, cela grâce à la
production locale d'enzymes assurée par ces cellules [ 13.23 ]. Même si des
essais cliniques utilisant des cellules souches sont en cours dans les céroïde-
lipofuscinoses (Clinical-Trials.gov NCT00337636), cette approche thérapeutique
reste encore peu explorée chez l'homme, notamment du fait des risques
potentiels de tumorigenèse. Des techniques de microencapsulation pourraient
être utilisées dans le but de diminuer le risque de prolifération inappropriée [
13.29 ], mais leur efficacité clinique à long terme reste à démontrer. Un autre
problème lié à l'utilisation des cellules souches d'origine embryonnaire est leur
accessibilité. Des perspectives nouvelles sont apparues grâce à la découverte
de la capacité de reprogrammation des cellules adultes en cellules souches (
fig. 13.2 ). Cette transformation peut être obtenue par l'introduction dans les
cellules adultes de gènes intervenant dans la pluripotence des cellules
embryonnaires [ 13.41 ]. Des cellules ainsi reprogrammées, dénommées IPS
(Induced Pluripotent Stem cells), ont été obtenues à partir de fibroblastes issus
de modèles murins de maladies lysosomales (Fabry, Krabbe…) et elles ont
démontré leur capacité à être différenciées en cardiomyocytes et en cellules
neurales [ 13.28 ]. Ces cellules, qui ont l'avantage de ne poser aucun problème
éthique, à la différence des cellules embryonnaires, pourraient permettre à la
fois d'étudier plus finement la physiopathologie des maladies lysosomales, mais
également d'explorer de nouvelles stratégies de thérapie cellulaire. Cependant,
il est probable que cette approche thérapeutique doive être combinée avec
d'autres méthodes, sachant que les maladies lysosomales sont généralement
associées à des atteintes multiviscérales et que même pour une maladie
principalement neurologique, la transplantation cellulaire intracrânienne ne
sera pas suffisante, même si les cellules ont été génétiquement modifiées au
préalable [ 13.20 ].
Retour au début
Les maladies lysosomales sont de bons candidats pour la thérapie génique, qui
consiste à apporter dans l'organisme du sujet malade un nouveau gène destiné
à pallier l'insuffisance qualitative ou quantitative du gène résident altéré. Deux
méthodes sont envisageables pour le transfert de gènes. La première est la
greffe de cellules génétiquement modifiées (ou thérapie génique ex vivo), qui
consiste à prélever des cellules chez un patient, à les corriger à l'aide de
vecteurs rétroviraux ou lentiviraux, puis à les réinjecter ( fig. 13.3 ). Cette
technique permet d'envisager des greffes autologues, ce qui, par comparaison
à la greffe classique, résout les problèmes immunitaires et offre des perspectives
thérapeutiques même en l'absence de donneur compatible. Cette stratégie a
déjà été testée dans plusieurs modèles animaux de maladies lysosomales [ 13.36
]. Des résultats significatifs ont été obtenus dans la leucodystrophie
métachromatique où la transplantation de cellules souches hématopoïétiques
transduites par un vecteur lentiviral spécifique a permis une correction du
phénotype neurologique dans un modèle murin de la maladie. Les différents
types cellulaires cérébraux ont bénéficié d'une crosscorrection par
l'intermédiaire des cellules de la microglie surexprimant l'arylsulfatase A, assurant
ainsi une prévention de la dégradation motrice, par comparaison avec les
animaux non traités [ 13.4 ]. Cette stratégie thérapeutique est actuellement la
plus prometteuse chez l'homme, comme cela a été démontré dans une autre
maladie métabolique, l'adrénoleucodystrophie [ 13.10 ], ainsi que dans certains
déficits immunitaires combinés sévères (DICS) [ 13.16 ].
La seconde méthode de transfert de gènes consiste en l'administration directe
d'un vecteur contenant le gène d'intérêt. Il s'agit généralement de vecteurs
adénoviraux ou AAV (Adeno-Associated Virus), qui peuvent être injectés par
différentes voies (intraveineuse, intramusculaire, intracérébrale…) et ainsi
transduire soit spécifiquement l'organe atteint, soit un organe choisi comme
usine de délivrance de la protéine thérapeutique ( fig. 13.3 ). L'administration
de vecteurs viraux par voie veineuse permet habituellement un ciblage du foie,
qui peut alors synthétiser l'enzyme manquante et la distribuer aux différents
organes. Ainsi, un essai réalisé en période néonatale chez le chien atteint de
mucopolysaccharidose de type I (maladie de Hurler) avec un vecteur rétroviral
spécifique a permis d'obtenir une restauration phénotypique stable pendant 2
ans [ 13.43 ].
Un autre organe dont la correction reste un réel problème est le SNC, dont
l'accès est restreint par la barrière hématoencéphalique. De nombreuses
équipes ont démontré la faisabilité de l'administration intracérébrale par
stéréotaxie [ 13.12 ] et des essais cliniques sont en préparation chez l'homme,
même si ces méthodes sont relativement invasives. L'injection par voie veineuse
ne permet habituellement pas de corriger le SNC, sauf en cas d'administration
en période néonatale [ 13.36 ], ce qui est une situation peu pertinente chez
l'homme. Cependant, deux équipes ont récemment démontré la capacité d'un
vecteur AAV9 à infecter le SNC après injection intraveineuse, à la fois chez le
souriceau nouveau-né et chez l'adulte, mais il reste à démontrer l'applicabilité
de ce vecteur en clinique [ 13.14 , 13.17 ]. Différentes autres approches visant
à faciliter le franchissement de la BHE sont actuellement explorées, soit par des
méthodes physiques, soit par modification des vecteurs en vue d'un ciblage
spécifique sur des récepteurs présents à la surface des cellules endothéliales
cérébrales [ 13.47 ]. Le problème est d'autant plus complexe que l'endothélium
cérébral semble posséder une signature spécifique à chaque pathologie,
nécessitant donc l'utilisation de vecteurs adaptés [ 13.11 ]. Les vecteurs viraux
restent cependant les meilleurs outils pour le transfert de gènes à l'heure
actuelle, même si de nombreux progrès restent à faire afin de faciliter leur
ciblage vers les tissus à corriger [ 13.45 ]. Par ailleurs, de nombreuses questions
restent encore ouvertes, concernant notamment la réaction immunitaire vis-à-
vis des vecteurs viraux, ainsi que leurs risques potentiels à long terme.
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Conclusion
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Pierre Broué
Julien Baruteau
Points essentiels
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I Transplantation hépatique
La qualité de vie des enfants transplantés est très proche de la normale. Les
taux de survie post-TH sont supérieurs à 90 % et stables passée la première
année. Il n'y a pas, à ce jour, de limitation connue à la durée de vie d'un
greffon hépatique. Les résultats sont identiques quel que soit l'âge au moment
de la greffe, pour les cirrhoses comme pour les maladies métaboliques, et quels
que soient les types de greffons utilisés [ 14.10 ]. l'évolution à long terme est
principalement influencée par les conséquences de la prise prolongée
d'immunosuppresseurs (syndrome lymphoprolifératif, insuffisance rénale,
hypertension artérielle, diabète ou maladie vasculaire).
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Conclusion
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Metab Dis 2006; 29: 426-30. Cité ici
Nicole Philip
Jean-Paul Bonnefont
Points essentiels
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I Conseil génétique
B Évaluation du risque
La maladie ne s'exprime que chez les individus homozygotes. Les parents d'un
enfant atteint sont hétérozygotes et n'ont qu'un seul gène muté, et ont un risque
sur 4 d'avoir un autre enfant atteint. Ce dogme, vérifié dans l'immense majorité
des cas, peut cependant être remis en cause par les résultats des analyses
moléculaires [ 15.12 ]. Une disomie uniparentale pour un chromosome porteur
d'une mutation récessive peut être à l'origine de la présence d'une maladie
alors qu'un seul des parents est hétérozygote. De même, on sait maintenant
qu'une mutation récessive peut survenir de novo, alors que cet événement
était considéré classiquement comme hautement improbable. Ces situations
restent exceptionnelles mais elles doivent toujours être évoquées et vérifiées
avant de conclure hâtivement à une fausse paternité. De plus, lorsqu'une de
ces deux hypothèses est clairement démontrée, le risque de récidive pour une
grossesse ultérieure est très faible. À l'inverse, la génétique moléculaire peut être
indiscrète et révéler une véritable fausse paternité. Le rôle du médecin qui
reçoit le résultat et qui est chargé de l'expliquer au couple est essentiel. Il doit
tout faire pour préserver l'équilibre familial.
C Perception du risque
Que ce risque soit exprimé en pourcentage ou en risque relatif, le couple va
traduire ce chiffre en une notion qualitative, celle de risque acceptable ou
inacceptable. Dans des situations identiques, deux couples n'ont pas la même
perception. Au-delà de l'intégration des données chiffrées et indépendamment
du niveau intellectuel et culturel des patients, certains facteurs modifient la
perception du risque. Ce sont:
Cette difficile question a été abordée dès la première révision des lois de
bioéthique, en août 2004, et soulevée à nouveau lors de la deuxième révision
en 2009-2010. Conformément à l'avis du Comité national d'éthique pour lequel
le respect du secret médical reste primordial, l'obligation pour une personne
atteinte d'une maladie génétique d'informer son entourage familial n'a pas été
inscrite dans la loi. Dans l'article 1131-1, on peut lire: «En cas de diagnostic d'une
anomalie génétique grave (…), le médecin informe la personne (…) des risques
que son silence ferait courir aux membres de sa famille potentiellement
concernés dès lors que des mesures de prévention ou de soins peuvent être
proposées à ceux-ci.» Mais qu'entend-on exactement par les expressions
«anomalie génétique grave» et «mesures de prévention et de soin»? En matière
d'obligation et de responsabilité, il est précisé que le fait de ne pas transmettre
l'information ne peut servir de fondement à une action en responsabilité à
l'encontre du patient. Pour le médecin, l'obligation d'information à sa charge
réside dans la délivrance d'un document écrit résumant l'information
communiquée à la personne concernée. Enfin, il est indiqué plus loin: «La
personne concernée (…) peut choisir d'informer sa famille par la procédure de
l'information médicale à caractère familial”, par le biais de l'Agence de la
biomédecine. Cette procédure, trop lourde, n'a jamais été opérationnelle. En
réalité, les situations dans lesquelles un patient (ou un couple parent d'un enfant
atteint) refuse catégoriquement de transmettre l'information à sa famille sont
exceptionnelles. Elles sont souvent dues à une mauvaise communication et une
mauvaise compréhension. Le rôle du médecin ou du conseiller en génétique est
essentiel. Il doit tout mettre en œuvre pour obtenir de la personne qu'elle ait
compris les enjeux de la démarche proposée et consente à transmettre ou faire
transmettre l'information aux membres de sa famille concernés. Cette
démarche peut justifier plusieurs entretiens et l'intervention d'un psychologue.
Les associations de patients peuvent jouer un grand rôle. Certaines sont déjà
impliquées dans la rédaction de documents destinés à l'amélioration de la
diffusion de l'information génétique au sein des familles.
Si dans l'immense majorité des cas, les couples à risque d'avoir un enfant atteint
d'une maladie récessive autosomique sont identifiés après la naissance d'un
premier enfant atteint, le fait que certaines maladies récessives autosomiques
sont plus fréquentes dans certaines populations rend possible l'identification des
hétérozygotes en période préconceptionnelle. Le dépistage des hétérozygotes
pour la maladie de Tay-Sachs dans la population juive ashkénaze a été proposé
dès les années 1970 en raison d'une prévalence élevée des hétérozygotes dans
cette population (1/30). Il reposait alors sur le dosage enzymatique. Avec le
développement des techniques de génétique moléculaire, il est devenu
possible d'identifier les hétérozygotes pour un grand nombre de maladies et les
politiques de dépistage ont évolué [ 15.1 ]. Cependant, en raison d'une très
grande hétérogénéité allélique, la sensibilité du test n'est jamais de 100 %.
Lorsqu'un des conjoints est identifié comme hétérozygote, la négativité du test
chez l'autre conjoint laisse persister un risque résiduel car ce dernier pourrait être
porteur d'une mutation rare. Read et Donnai [ 15.8 ] ont proposé le retenir le
critère suivant pour définir la pertinence d'un dépistage des hétérozygotes en
population générale: le risque pour un couple positif/négatif ne doit pas être
plus grand que le risque initial, avant le dépistage. Le dépistage des
hétérozygotes est une démarche individuelle et volontaire. Un conseil
génétique approprié par un généticien, un conseiller en génétique ou un
praticien expert dans ces maladies est souhaitable.
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II Diagnostic prénatal
«Le diagnostic prénatal s'entend des pratiques médicales ayant pour but de
détecter in utero chez l'embryon ou le fœtus une affection d'une particulière
gravité. Il doit être précédé d'une consultation médicale de conseil génétique»
(loi dite «de bioéthique” n° 94-654 du 29 juillet 1994, art. L.162-16).
éviter la naissance d'un enfant atteint d'une MHM grave par le recours à
une interruption médicale de grossesse (IMG). Cette procédure est
envisageable dans le cadre d'une maladie létale à court terme malgré
les outils thérapeutiques disponibles, ou d'une maladie dont la prise en
charge est particulièrement lourde et ne permet pas d'éviter un handicap
sévère. Selon la loi française, une IMG peut être pratiquée dans ce
contexte sans limitation de terme de la grossesse;
permettre une prise en charge optimale in utero ou à la naissance d'une
maladie traitable.
1 Contexte «fortuit»
2 Contexte «programmé»
Il s'agit d'un couple qui est connu comme étant à risque «élevé» de transmettre
une maladie génétique grave, soit parce qu'il a déjà donné naissance à un
enfant atteint de cette maladie, soit parce que l'un des membres ou les deux
membres du couple sont apparentés à un individu atteint d'une maladie
génétique identifiée. Dans cette dernière situation, une ou parfois plusieurs
consultations de génétique auront permis de réunir les éléments cliniques et
biologiques (tests génétiques…) attestant du risque élevé pour le couple de
transmettre la maladie en cause dans la famille.
L'une des caractéristiques des MHM est leur rareté, couplée à leur extrême
variété. Eu égard aux moyens disponibles, il n'est pas rare de se trouver
confronter à une maladie bien identifiée, dont le gène est parfaitement connu,
dont l'activité enzymatique est mesurable de manière fiable, mais pour laquelle
le dosage enzymatique ou la recherche de mutation à visée diagnostique n'est
disponible dans aucun laboratoire au monde ou dans un ou deux laboratoires
seulement, ceux-ci étant «saturés» par les demandes. On peut alors envisager
de réaliser une étude de ségrégation de marqueurs polymorphes
(microsatellites, SNP…) sous la réserve que de l'ADN des parents et de l'enfant
atteint soit disponible. Si tel n'est pas le cas, situation rencontrée lorsque l'enfant
initialement atteint est décédé sans qu'aucun prélèvement de sauvegarde n'ait
été réalisé, soit par omission des soignants, soit par refus des parents, le DPN
peut devenir irréalisable.
Il faut enfin insister sur le caractère obligatoire sur le plan légal et indispensable
sur le plan médical d'une nouvelle consultation de génétique pré-DPN avant
chaque grossesse, même si le couple la ressent comme une contrainte.
L'expérience montre que les données de base ont souvent été oubliées ou mal
comprises, que des questions non abordées lors d'éventuelles précédentes
consultations se font jour, que les procédures de DPN mises en œuvre pour une
grossesse précédente peuvent avoir évolué…
La réponse à cette question est assez souvent facile. Malgré des progrès
thérapeutiques notables dans les dernières années, de nombreuses MHM
demeurent en effet un véritable calvaire pour l'enfant qui en est atteint et pour
ses proches (la plupart des maladies lysosomiales et peroxysomiales, les
anomalies de la glycosylation des protéines, la plupart des cytopathies
mitochondriales, de nombreuses anomalies héréditaires du catabolisme des
acides aminés ramifiés, à titre d'exemples). Il est cependant indispensable de
prendre en compte la variabilité d'«expressivité» de certaines affections, telles
que le déficit en OTC par exemple, une affection liée à l'X dans laquelle
certains individus de sexe masculin demeureront asymptomatiques au prix de
mesures hygiénodiététiques relativement peu contraignantes, alors
qu'inversement, quelques filles présenteront une forme néonatale gravissime. Si
dans certaines affections, il existe une relative corrélation phénotype-génotype
(certaines mutations du gène OTC sont connues comme étant à l'origine de
formes «mineures» chez les garçons qui en sont porteurs, certaines mutations des
gènes codant pour les enzymes de l'OAG mitochondriale sont à l'origine de
formes néonatales gravissimes alors que d'autres sont à l'origine de formes
«adultes» accessibles à des thérapeutiques [ 15.11 ]), cela est loin d'être une
règle intangible (un déficit en acyl-CoA déshydrogénase à chaîne moyenne,
enzyme de l'OAG mitochondriale, peut se révéler par une mort subite chez un
nourrisson, l'enquête familiale déclenchée par l'émergence de cette maladie
mettant ultérieurement en évidence la présence de ce même déficit chez des
apparentés totalement asymptomatiques [ 15.9 ]).
1 Matériel
2 Techniques
Ces difficultés ont été levées par la génétique moléculaire, qui permet
généralement d'établir sans ambiguïté le statut génotypique fœtal. On a
évoqué plus haut les difficultés fréquentes d'interprétation du résultat d'un
dosage d'activité des enzymes de la chaîne respiratoire sur tissu fœtal, liées à la
complexité de la structure des complexes enzymatiques et à l'existence
prouvée ou hypothétique d'isoformes enzymatiques ayant une spécificité
d'expression restreinte à une période limitée de la grossesse ou à quelques tissus
fœtaux.
3 Coûts
Il faut insister sur la nécessité d'annonce du résultat, qu'il soit favorable ou non,
dans le cadre d'une nouvelle consultation de génétique, et non pas, comme
cela se produit encore trop fréquemment, lors d'une brève conversation
téléphonique. L'aide d'un psychologue est toujours précieuse à ce moment. Si
le couple réside à distance du lieu de réalisation du DPN et souhaite éviter un
nouveau déplacement, il faudra alors nécessairement prendre contact avec
un collègue généticien exerçant à proximité du lieu de domicile du couple.
Cette éventualité doit être envisagée avec le couple lors de la consultation de
pré-DPN.
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B Contexte du DPI
couples pour lesquels une demande de DPN est recevable, mais qui, par
conviction morale ou religieuse, refusent l'éventualité d'une IMG en cas
d'enfant atteint;
couples qui, après une ou souvent plusieurs tentatives de DPN, ne veulent
pas revivre l'épreuve de l'attente du résultat d'un DPN (délai de 12 à 17
semaines séparant la conception du résultat du DPN), ni celle de l'IMG;
couples pour lesquels une demande de DPN est recevable, mais qui sont
soumis à l'obligation de recours à une procédure d'assistance médicale à
la procréation, en raison de l'infertilité de l'un des membres du couple.
En France, le DPI est autorisé par la loi du 29 juillet 1994. L'article L.2131-4 du
Code de la santé publique (CSP) précise que «le diagnostic biologique
effectué à partir de cellules prélevées sur l'embryon in vitro n'est autorisé qu'à
titre exceptionnel» et dans le respect de certaines conditions. Pour bénéficier
d'un DPI, le couple doit avoir «une forte probabilité de donner naissance à un
enfant atteint d'une maladie génétique d'une particulière gravité reconnue
comme incurable au moment du diagnostic”. À cet égard, devront être
«préalablement et précisément identifiées chez les parents (…) l'anomalie ou les
anomalies responsables d'une telle maladie”. Enfin, le couple doit répondre aux
mêmes exigences que tous les autres couples sollicitant une FIV: «L'homme et la
femme formant le couple doivent être vivants, en âge de procréer, mariés ou
en mesure d'apporter la preuve d'une vie commune d'au moins deux ans et
consentant préalablement au transfert des embryons», selon l'article L.2141-2
du CSP. Le couple est informé que seule l'anomalie génétique parentale
susceptible d'être transmise est recherchée sur l'embryon (art. R.2131-23): «Le
diagnostic ne peut avoir d'autre objet que de rechercher cette affection ainsi
que les moyens de la prévenir et de la traiter.» Une extension permise par la loi
du 6 août 2004 concerne le «bébé médicament». En effet, à titre expérimental,
l'article L.2131-4-1 autorise le DPI lorsque:
Le diagnostic génétique sur une seule cellule est une activité hautement
spécialisée, contraignante et difficile, qui requiert un investissement
considérable en moyens humains (biologistes et techniciens très qualifiés),
matériels et en matière d'infrastructure. Cette activité ne peut donc s'exercer
de manière adéquate que dans des laboratoires ultraspécialisés. Des
protocoles biologiques spécifiques assurant la qualité des procédures doivent
être mis en place. En France, trois centres agréés par l'Agence de biomédecine
sont autorisés à pratiquer le DPI: Strasbourg et Paris depuis 1999, Montpellier
depuis 2003.
Dans chacun de ces centres, un agrément nominatif spécifique est délivré aux
personnes exerçant les spécialités suivantes en DPI: le biologiste de la
reproduction pour la biopsie embryonnaire, un ou deux généticiens pour les
analyses en biologie moléculaire, un ou deux cytogénéticiens pour les analyses
chromosomiques. Une coordination efficace entre les divers acteurs du DPI
(généticiens cliniciens, sages-femmes, gynécologues-obstétriciens, biologistes
de la reproduction, généticiens moléculaires, cytogénéticiens, conseillers en
génétique…) est essentielle.
Il faut souligner que la modestie des moyens financiers alloués aux 3 centres de
DPI agréés en France, jointe à la complexité des procédures à mettre en
œuvre, aboutit actuellement à un délai d'attente qui peut atteindre 2 ans entre
le moment où le couple formule une demande de DPI et celui où il bénéficie de
cette procédure. Cette situation est préoccupante dans la mesure où la
fécondité diminue avec l'âge: ce délai d'attente diminue donc les chances des
patientes d'obtenir une grossesse à la suite d'un DPI.
2 Bilan pré-FIV/ICSI
La FIV par injection d'un spermatozoïde unique dans un ovocyte mature (” ICSI»,
ou Intracytoplasmic Sperm Injection) permet de générer plusieurs embryons
accessibles à l'analyse génétique, ce qui augmente les chances d'obtenir in
fine au moins un embryon sain. La nécessité de générer une cohorte suffisante
d'embryons est due à divers facteurs:
F DPI moléculaire
Bien que les techniques aient considérablement progressé depuis les premières
tentatives de DPI, les difficultés inhérentes à l'analyse d'une seule cellule, et
donc à l'infime quantité d'ADN disponible, persistent. Il s'agit essentiellement:
a Contamination
Ce n'est que lorsque toutes les étapes précédentes sont validées que ces
stratégies peuvent être appliquées à un DPI. Immédiatement après la biopsie
embryonnaire, à J3 post-FIV/ICSI, chaque blastomère qui a été déposé dans
une goutte de liquide par le biologiste de la reproduction est récupéré par le
généticien moléculaire, qui le transvase par aspiration dans un tube à PCR
contenant un milieu de lyse qui permettra d'en analyser l'ADN. Le temps
disponible pour réaliser le DPI est très court, de sorte que les méthodes et les
stratégies utilisées doivent être en mesure de fournir le plus rapidement possible
des résultats d'une grande fiabilité. Diverses PCR multiplex vont être appliquées
sur l'ADN de chaque blastomère, suivies des phases analytiques diverses. l'étude
directe de la présence de la mutation repose souvent sur une analyse par
digestion enzymatique du produit de PCR, plus rapide que le séquençage.
Selon le nombre de blastomères à analyser, la nature des anomalies
recherchées et les techniques utilisées, le temps de manipulations intensives et
d'analyse nécessaire pour obtenir des résultats fiables peut varier de 8 à 20
heures, réparties sur 1 ou 1 jour et demi. Le DPI moléculaire se termine le soir ou
le lendemain de la biopsie par l'interprétation et la vérification des résultats et la
rédaction d'une lettre destinée au biologiste de la reproduction. Ce compte
rendu définit les embryons indemnes (candidats au transfert) et les embryons
atteints ou pour lesquels les résultats ne permettent pas de conclure (non
transférables).
G Suivi post-DPI
Lorsque le transfert d'un ou, à chaque fois que possible, plusieurs embryons
permet une implantation, il est souhaitable d'inciter le couple à accepter une
vérification du résultat du DPI par le recours à une procédure de DPN
conventionnelle à partir d'une amniocentèse réalisée à partir de 16 SA. Le
contexte de l'attente du résultat est bien différent de celui qui résulte d'un DPN
sans DPI préalable, dans la mesure où le ou les fœtus sont a priori sains.
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Conclusion
DPN DPI
— transfert embryonnaire
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Références
[15.1] ACOG Committee on Genetics. ACOG Committee Opinion n° 442:
Preconception and Prenatal Carrier Screening for Genetic Diseases in
Individuals of Eastern European Jewish Descent. Obstet Gynecol 2009; 114: 950-
3. Cité ici
[15.4] Costa JM, Gautier E, Benachi A. Genetic analysis of the fetus using
maternal blood. Gynecol Obstet Fertil 2004; 32: 646-50. Cité ici
[15.8] Read AP, Donnai D. Quand un dépistage est-il indiqué. In: Read AP,
Donnai D, eds. Génétique médicale: de la biologie à la pratique clinique.
Bruxelles: De Boeck Université, 2009. Cité ici
[15.9] Roe CR, Millington DS, Maltby DA, Kinnebrew P. Recognition of medium-
chain acyl-CoA-dehydrogenase deficiency in asymptomatic siblings of children
dying of sudden infant death or Reye-like syndromes. J Pediatr 1986; 108: 13-8.
Cité ici
[15.12] Zlotogora J. Parents of children with autosomal recessive diseases are not
always carriers of the respective mutant alleles. Hum Genet 2004; 114: 521-6.
Cité ici
Chapitre 16 Dépistage Néonatal et Maladies Métaboliques
François Feillet
Frédéric Huet
Points essentiels
Le dépistage néonatal consiste à identifier parmi tous les nouveau-nés ceux qui
sont susceptibles d'être atteints d'une maladie et qui, bénéficiant d'un
diagnostic précoce, auront accès à un traitement efficace pouvant modifier le
cours de l'évolution de leur maladie avant que n'apparaissent des lésions
irréversibles. Ce dépistage néonatal est actuellement mis en œuvre dans la
plupart des pays développés.
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II Méthode de dépistage
ARG: arginase; TYR I: tyrosinémie de type I; TYR II: tyrosinémie de type II; TYR
III: tyrosinémie de type III; CIT
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MMA TMS + C C3 + +
CblA, B, C, TMS + C C3 + +
D, F
2MBG TMS ± D C5 ± ±
IBCD TMS - E C4 - -
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IV Maladies dépistables
Il n'est pas possible ici de faire une revue critique de toutes les pathologies
dépistables. Elles sont citées dans les tableaux 16.1 à 16.3. Nous nous bornerons
à décrire les principaux cas de figure qui montrent toute la complexité du
dépistage néonatal des maladies héréditaires du métabolisme.
SCAD TMS ± D C4 ± ±
D'autres maladies ont un marqueur de dépistage fiable mais non spécifique (C3
dans le PA, MMA, CblA, B, C, D, F). Le dépistage amène donc à une démarche
diagnostique avec un pronostic très variable en fonction des pathologies
dépistées. Ainsi, le dépistage des acidémies propioniques et méthylmaloniques
(PA, MMA) ne modifiera l'histoire naturelle de ces pathologies que dans la
mesure où il va éviter la première décompensation (si celle-ci survient après le
résultat du dépistage, ce qui n'est pas le cas des formes les plus graves), mais il
n'évitera pas les suivantes, qui sont inévitables au cours du suivi de ces patients.
D'autres pathologies n'ont pas de traitements efficaces actuellement
démontrés (acidurie argininosuccinique, déficit en arginase, déficit en protéine
trifonctionnelle…) même si de nombreux essais thérapeutiques sont en cours.
Enfin, pour d'autres pathologies, on ne connaît pas l'histoire naturelle des
patients dépistés car, comme on l'a vu pour le déficit en MCAD, être dépisté ne
veut pas dire que l'on soit un futur malade.
Enfin, un grand nombre de maladies ne remplissent que très peu les critères de
Wilson et Jungner. Ainsi, le déficit primaire de captation de la carnitine serait
une excellente maladie à dépister (en dépit de sa rareté) car son traitement est
très efficace. Malheureusement, il n'y a pas de marqueur fiable en période
néonatale car le taux de carnitine plasmatique est celui de la mère et n'est pas
en relation avec le déficit de l'enfant [ 16.5 ]. On peut également citer des
«non diseases rdquo;, comme le déficit en isobutyryl-CoA déshydrogénase, ou
des maladies non traitables comme l'hyperglycinémie sans cétose, par
exemple.
D Maladies de surcharge lysosomales
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Conclusion
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Références
[16.1] Blanchard S, Sadilek M, Scott CR, Turecek F, Gelb MH. Tandem mass
spectrometry for the direct assay of lysosomal enzymes in dried blood spots:
application to screening newborns for mucopolysaccharidosis I. Clin Chem
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[16.2] Derks TG, Boer TS, Van Assen A, Bos T, Ruiter J, Waterham HR et al.
Neonatal screening for medium-chain acyl-CoA dehydrogenase (MCAD)
deficiency in The Netherlands: the importance of enzyme analysis to ascertain
true MCAD deficiency. J Inherit Metab Dis 2008; 31: 88-96. Cité ici
[16.3] Eastman JW, Sherwin JE, Wong R, Liao CL, Currier RJ, Lorey F et al. Use of
the phenylalanine: tyrosine ratio to test newborns for phenylketonuria in a large
public health screening programme. J Med Screen 2000; 7: 131-5. Cité ici
[16.4] Escolar ML, Poe MD, Provenzale JM, Richards KC, Allison J, Wood S et al.
Transplantation of umbilical-cord blood in babies with infantile Krabbe's disease.
N Engl J Med 2005; 352: 2069-81. Cité ici
[16.6] Gelb MH, Turecek F, Scott CR, Chamoles NA. Direct multiplex assay of
enzymes in dried blood spots by tandem mass spectrometry for the newborn
screening of lysosomal storage disorders. J Inherit Metab Dis 2006; 29: 397-404.
Cité ici
[16.8] Kolker S, Christensen E, Leonard JV, Greenberg CR, Burlina AB, Burlina AP
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dehydrogenase deficiency (glutaric aciduria type I). J Inherit Metab Dis 2007; 30:
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[16.9] Kolker S, Garbade SF, Boy N, Maier EM, Meissner T, Muhlhausen C et al.
Decline of acute encephalopathic crises in children with glutaryl-CoA
dehydrogenase deficiency identified by newborn screening in Germany.
Pediatr Res 2007; 62: 357-63. Cité ici
[16.10] Meikle PJ, Ranieri E, Simonsen H, Rozaklis T, Ramsay SL, Whitfield PD et al.
Newborn screening for lysosomal storage disorders: clinical evaluation of a two-
tier strategy. Pediatrics 2004; 114: 909-16. Cité ici
[16.11] Millington DS, Kodo N, Norwood DL, Roe CR. Tandem mass spectrometry:
a new method for acylcarnitine profiling with potential for neonatal screening
for inborn errors of metabolism. J Inherit Metab Dis 1990; 13: 321-4. Cité ici
[16.13] Nichols MJ, Saavedra-Matiz CA, Pass KA, Caggana M. Novel mutations
causing medium chain acyl-CoA dehydrogenase deficiency: under-
representation of the common c.985A>G mutation in the New York state
population. Am J Med Genet A 2008; 146A: 610-9. Cité ici
[16.16] Seymour CA, Thomason MJ, Chalmers RA, Addison GM, Bain MD,
Cockburn F et al. Newborn screening for inborn errors of metabolism: a
systematic review. Health Technol Assess 1997; 1: i-iv, 1-95. Cité ici
[16.19] Wilson JG. Principles and practice of screening for disease. Public Health
Papers. Geneva: WHO, 1968: 34. Cité ici
Chapitre 17 Qualité de Vie: Place des Associations
Anne-Sophie Lapointe
Points essentiels
La mission première des associations est de répondre aux attentes des familles:
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Les attentes des familles sont très variables. La prise en charge de l'enfant et de
son entourage est complexe car dépendante de cette grande hétérogénéité.
Par ailleurs, ces attentes s'apparentent à des chemins de vie et dépendent du
moment où nous nous situons par rapport à la prise en charge de la maladie.
A À court terme
Après un temps parfois très long d'errance diagnostique, les familles doivent
échanger avec une équipe médicale qui a le rôle délicat d'annoncer ce
diagnostic. Leurs attentes portent alors sur l'évolution probable de la maladie et
sur les solutions d'une prise en charge médicale et sociale adaptée. Ces
informations doivent pouvoir être délivrées le plus clairement possible par un
personnel ayant les moyens de prendre du temps. Les familles attendent, en
effet, qu'une relation de confiance puisse se construire, par exemple avec les
psychologues et les assistantes sociales. Ce travail d'information est orienté vers
l'ensemble de la famille, y compris la fratrie. C'est un énorme investissement en
amont pour construire le futur de l'enfant et de son entourage.
B À moyen terme
C À long terme
Dans une perspective à plus long terme, les familles attendent beaucoup de la
recherche, soit pour une guérison, soit pour l'amélioration des conditions de vie.
Cette espérance peut être un moteur pour envisager plus sereinement l'avenir.
Les réponses à leurs attentes ne se feront que par des choix de société, des
choix politiques articulés autour d'une coopération toujours plus importante
entre le monde médical et les associations.
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Dans cette dernière décennie, des réponses ont commencé à être apportées.
Elles se traduisent par une amélioration de la qualité de vie des malades.
Renseigner, faciliter et accueillir vont être les moyens, pour les associations, de
répondre aux attentes des familles.
A Renseigner
B Faciliter
Les familles souhaitent également une simplification de leur vie. L'aide des
associations dans la mise en place de consultations multidisciplinaires (CMD) est
essentielle. Les patients peuvent ainsi, dans un temps limité, rencontrer les
différents spécialistes liés à leur maladie. Le premier Plan national maladies rares
(PNMR) a permis une plus grande équité entre les patients. La création de
centres de référence dotés de moyens pour une prise en charge psychologique
et sociale permet de mieux accompagner ces familles grâce à un soutien
psychologique et une aide dans les démarches administratives. Notons
également la création des MDPH instituant un guichet unique.
Malheureusement, de grandes disparités géographiques existent encore.
C Accueillir
Le principal lieu d'accueil est l'hôpital. La première rencontre avec les équipes
sera déterminante pour la suite de la prise en charge. Dans les situations
difficiles, les associations peuvent jouer un rôle de facilitateur, dans le respect
des équipes et des familles. L'accueil dans les associations est également très
important. Par le partage, l'échange, le dialogue, les familles seront apaisées et
alors plus à même d'envisager l'avenir. Cet accueil, primordial, est lié à la
qualité d'écoute de chacun.
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Les propositions du deuxième plan maladies rares, portées par les professionnels
de la santé, les chercheurs et les associations, reposent sur sept thématiques:
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Conclusion
Par leurs actions, les associations vont permettre aux parents de se sentir
davantage reconnus. L'appréciation de leur vie s'en trouvera changée. À
défaut d'accepter la maladie, le rôle premier des associations est d'aider les
patients et leur famille à vivre avec ces maladies. À cette fin, elles peuvent être
assimilées à des tuteurs de résilience. Rappelons la phrase de Paul Ricœur, «une
vie bonne pour soi, avec et pour les autres, dans des institutions justes».
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Références
[17.1] Aymé S. Quel modèle de partenariat autour des registres? Presse Med
2010; 29: 27-8.
[17.2] Chabrol B, Haddad J. Handicaps de l'enfant. Progrès en pédiatrie. Paris:
Doin, 2006.
[17.3] Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances,
la participation et la citoyenneté des personnes handicapées (www.legifrance.
gouv.fr).
[17.4] Tchernia G, Le Hénanff G, Roussille B, Kremp-Roussey O. Plan national
maladies rares: d'un plan à l'autre. Montpellier: Colloque Eurobiomed, 2009.
Index
Acide argininosuccinique144
Acide folinique122167169
Acide phytanique59
Acide pipécolique166
Acide pristanique59
Acidurie 4-hydroxybutyrique153
Acidurie D2-hydroxyglutarique152153
Acidurie éthylmalonique153
Acroparesthésie27
Adrénomyéloneuropathie64
Agalsidase alpha28
Agalsidase bêta29
ALD néonatale58
Alphadystroglycanopathie98
Alpha-mannosidose48
Amniocentèse201
Angiokératome27
Anomalies de la N- et de la O-glycosylation99
Antiquitine166
Arginase 1144
Argininosuccinate lyase144
Argininosuccinate synthétase144
Arylsulfatase B44
Aspartylglucosaminurie48
Associations223
Benzoate de sodium145
Bétaïne122
Bêta-mannosidose49
Bézafibrate135
Biopsie de placentocentèse200
Biopsie de trophoblaste200
Burst suppression166168
Carbamylphosphate synthétase144
CAT130
Cataplexie34
CblC117
CblD117
CblE117
CblF117
CblG117
CDG I9396
CDG Ic96
CDG Ix96
CDG II96
CDG syndromes5
Céroïde-lipofuscinoses neuronales35
Chaperonne pharmacologique180
Chromatographie liquide14
Citrullinémie164
Coenzyme Q1084
Conseil génétique193
Convulsion pyridoxinodépendante165
Cornée verticillée27
Corps curvilinéaires36
CPT-I130
CPT-II130
Cyclodextrine181
Cystinose38
Déficit en ACAD9131
Déficit en alpha-D-N-acétylneuraminidase49
Déficit en alpha-L-fucosidase48
Déficit en alpha-L-iduronidase38
Déficit en alpha-mannosidase48
Déficit en alpha-N-acétylglucosaminidase45
Déficit en AMCR63
Déficit en aspartoacylase154
Déficit en bêta-galactosidase29
Déficit en bêta-glucocérébrosidase30
Déficit en bêta-mannosidase49
Déficit en bêta-oxydation des acides gras127131
Déficit en citrine164
Déficit en galactosylcéramidase31
Déficit en héparane-N-sulfatase45
Déficit en hexosaminidase30
Déficit en LAMP-237
Déficit en MTHF-R118
Déficit en N-acétylglucosamine-1-phosphotransférase50
Déficit en N-acétylglucosamine-6-sulfatase45
Déficit en N-aspartylglucosaminidase48
Déficit en transaldolase163
Déficit énergétique4
Dépistage néonatal18104152213
Dermatane sulfate414344
Diagnostic préimplantatoire205
Diagnostic prénatal197
Disomie uniparentale194
Dysostose multiple40
Dystonie150
Dystrophie neuroaxonale6
Empreintes digitiformes36
ERNDIM13
ETF/ETFDH130
Fucosidose48
Galactosialidose50
Gangliosidose à GM129
Gangliosidose à GM230
Gène ALDH7A1166
Gène SLC2A1171
Génétique mitochondriale71
Génistéine180
Glutarylcarnitine151
Glycoprotéinose48
Glycosaminoglycane urinaire414344464748
Greffe hépatique145
GRODS35
HAD (SCHAD)130
Héparane sulfate4143
Heptanoate133
Homocystinurie120
Hypoglycorachie171
Hypohidrose27
Hypométhioninémie120
I cell disease50
Imiglucérase31
Insuffisance rénale28
Intoxication3
IPS183
K
Kératane sulfate48
L-carnitine134
LCHAD/TFP130
Leucodystrophie métachromatique32
Lipidose27
L-méthionine122
Macrocéphalie155
Maladie d'Austin34
Maladie de Canavan154
Maladie de Chediak-Higashi52
Maladie de Danon37
Maladie de Fabry27
Maladie de Farber29
Maladie de Gaucher30
Maladie de Hunter43
Maladie de Hurler38
Maladie de Kanzaki51
Maladie de Krabbe31
Maladie de Maroteaux-Lamy44
Maladie de Morquio4648
Maladie de Niemann-Pick33
Maladie de Papillon-Lefèvre52
Maladie de Pompe36
Maladie de Salla37
Maladie de Sandhoff30
Maladie de Sanfilippo45
Maladie de Scheie38
Maladie de Schindler51
Maladie de Tay-Sachs30
Maladie de Wolman34
Maladies lysosomales525
Maladies mitochondriales69
Maladies peroxysomales57
MALDI/TOF1421
Masse en tandem214
MCAD130131216
MDPH225
5-méthyltétrahydrofolate113
Miglustat303134180
Molécules chaperonnes107
MTHF-R117
Mucolipidose5051
Muscle-Eye-Brain disease98
Mutation de novo195
N-acétylaspartate154
N-acétylglutamate synthétase144
N-butyldéoxynojirimycine180
NICCD164
OCTN2130
Oligosaccharidose48
Ornithine transcarbamylase144
Phénylacétate de sodium145
Phénylcétonurie216
Phosphate de pyridoxal168
Phosphoglycérate déshydrogénase162
Phosphorylation oxydative70
Phosphosérine aminotransférase162
Phosphosérine phosphatase162
Protéine ETHE1153
Pseudo-strokes85
Pycnodysostose51
Pyridoxine167
Qualité de vie223
Régime cétogène84172
Reméthylation de l'homocystéine114
Rh-iduronidase42
Rhodamine B180
Sang du cordon201
SCAD130
SCHAD132
Sensibilité au BH4105
Sexe fœtal201
Sialidose49
Sialine37
Site Orphanet224
Spectrométrie214
Statut CRIM179
Syndrome CEDNIK6
Syndrome d'Alpers84
Syndrome de Kearns-Sayre79
Syndrome de Leigh7781
Syndrome de Pearson79
Syndrome de Toni-Debré-Fanconi38
Syndrome de Walker-Warburg98
Syndrome de Zellweger58
Syndrome MELAS7781
Syndrome MERRF81
Syndrome MIDD81
Syndrome MNGIE683
Syndrome NARP79
Test à la filipine34
Tétrahydrobioptérine106
Thérapie génique183
Thérapie moléculaire179
Thérapie substitutive179
Transplantation d'hépatocytes191
Transplantation hépatique189
Trouble de la reméthylation113
Tuteur de résilience225
U
Uréogenèse140
Vecteurs adénoviraux183
Vitamine B12121
VLCAD130131