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La Renaissance (3/3)

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I Le 15e siècle
II Le 16e siècle
III Les instruments de la Renaissance

Les instruments de musique de la


renaissance
Sommaire de ce chapitre
Introduction
Les instruments à vent
Les instruments à cordes
Les instruments à clavier
Les instruments à percussion

Introduction
Au 15e siècle, les instruments ont un rôle très effacé, la musique
étant alors essentiellement orientée vers la polyphonie vocale. Seuls
l’orgue et les premiers instruments à clavier ont connu, en
Allemagne, une évolution significative.

On reconnaît sur ces tableaux de Hans Memling (1435-1494) les


instruments en usage au 15e siècle :

De gauche à droite :

Un psaltérion Une trompette


Une trompette marine Une sacqueboute
Un luth Un orgue portatif
Une sacqueboute Une harpe
Une bombarde Une vièle

Au 16e siècle les instruments à clavier se développent, tels


l’épinette et le clavicorde aboutissant à la naissance du clavecin.
Pendant tout le 16e siècle, les instruments prédominants sont le luth,
l’orgue et le clavecin, mais les instruments à cordes frottées
évoluent également, de rebec en viole et de viole en violon qui sera
très utilisé dans l’époque baroque suivante.

L’utilisation plus importante des instruments permet à la musique


d’évoluer dans des domaines que la voix humaine lui interdisait
jusqu’alors : virtuosité, étendue des ressources sonores

Instruments à vents
Les flûtes : Flûte à bec, flûte traversière

Ce tableau représente 3
jeunes femmes
interprétant, au luth et à la
Flûte à bec flûte traversière, une
chanson de Claude de
Sermisy.

Les instruments à embouchure

Les principaux sont : Le cornet, le serpent, la sacqueboute, la


trompette, le cor

La sacqueboute est l’ancêtre du trombone à coulisse Le serpent

Les instruments à anche


Les principaux sont : La bombarde, la douçaine, les cromornes,
les hautbois

La bombarde Un cromorne

Le hautbois ancien La douçaine, qui tient son nom de la douceur de sa


sonorité, est l’ancêtre du basson.

Instruments à cordes

On distingue dans les instruments à cordes :


- Les instruments à cordes pincées : Le luth, la guitare, la
vihuela da mano, le cistre, la harpe
- Les instruments à cordes frottées : les violes de gambe, la vièle
à arc, la vièle à roue, les violons. Violons et violes prennent de
l’importance et se perfectionnent surtout dans la 2e moitié du
16e siècle. Des luthiers italiens se spécialisent dans le violon
tel Amati de Crémone, maître de Stradivarius.

Le luth

Cet instrument, d’origine


égyptienne, a été introduit en
Europe par les arabes via
l’Espagne.
C’était l’instrument idéal pour
accompagner les voix.
D’abord joué avec un plectre,
il fut ensuite joué avec les
doigts et gagna ainsi en
nuance et en expressivité. Sainte Cécile (patronne des musiciens) jouant du luth
D’abord composé de 4 cordes, (« Sainte Cécile et un ange » de Saraceni – 1610)

il évolue au 15e siècle vers 5 cordes puis 6. Ces cordes ont ensuite
été doublées par un 2e rang appelé les chœurs, qui vibre par
sympathie. (C’est à dire que c’est la vibration des premières cordes
qui fait vibrer les 2es. )
Le luth était très en vogue à la cour de François 1er. Le luth sera
joué encore au début de la période baroque mais sera de plus en plus
remplacé par des instruments à clavier, tels que le clavecin.

Les violes de gambe

La viole de gambe s’appelle ainsi car elle est


jouée tenue entre les jambes (sauf la contrebasse
de viole jouée debout).
Elle diffère de la famille des violons par le
nombre de cordes (6 au lieu de 4) et la présence
de frettes, qui divisent la touche comme sur le luth
ou la guitare.

Ici les frettes sont faites de cordes


entourant le manche. Sur d’autres
instruments elles peuvent être faites de
petites tiges en bois, en ivoire ou en
métal, fixes ou mobiles, permettant au
musicien d’ajuster son instrument.
La famille des violes de gambe couvre
une large étendue de sons, des plus graves
aux plus aigus :

- La plus grave est la contrebasse de


viole (ré, sol, do, mi, la, ré) dont
l’ambitus est proche de notre
contrebasse actuelle.
Grande basse de viole
- Vient ensuite la grande basse de de Maggini (1581, 1632),
viole (sol, do, fa, la, ré sol) célèbre luthier italien
de l’école de Brescia
- puis la basse de viole (ré, sol, do,
mi, la, ré) proche du violoncelle
- la viole de gambe ténor (sol, do, fa, la, ré sol),
- La viole de gambe alto, peu utilisée
- Et enfin le dessus de viole (ré, sol, do, mi, la, ré), proche de
l’alto.

Un pardessus de viole, plus aigu, proche du violon, apparaîtra plus


tard au 18e siècle. Les violes seront très utilisées pendant toute
l’époque baroque qui suit la renaissance.

Autres instruments à cordes

Le cistre (à ne pas
confondre avec le sistre
égyptien), a pour ancêtre la
cithara. Le manche est plus
long et plus étroit que celui
du luth et comporte 15 à
Cistre de 1574
20 frettes métalliques. Guitare de la renaissance
La vihuela de mano était
populaire en Espagne au
16e siècle, mais a aussi été
utilisée en Italie. Elle est
considérée comme le plus
ancien précurseur de la
guitare classique moderne.
Vihuela de mano (détail d’un tableau
Joueuse de vièle à arc de Girolamo dei Libri – Italie -1520)
(dessin du 15e siècle)
Vièle à roue : L’archet est remplacé par
une roue actionnée par une manivelle, qui
frotte les 2 cordes appelées
« chanterelles ». La mélodie est jouée à
l’aide d’un clavier, dont les touches
appelées « sautereaux » changent la
longueur de vibration des cordes.

Instruments à clavier

Les principaux instruments à clavier du 16e siècle sont : le


clavicorde, l’épinette, le virginal, le clavecin et l’orgue.

Le clavicorde

Clavicorde de 1553

Le clavicorde produit un son assez ténu, qui en fait essentiellement


un instrument d’étude
Son principe est le suivant :
Chaque corde peut être divisée 2, 3 ou 4 fois, pour produire
différentes notes. La corde est frappée par dessous par une lamelle
de métal appelée tangente, qui en même temps, divise la corde en
deux parties dont l’une, qui ne doit pas vibrer, est étouffée par une
bande de feutre.
Il existe aussi des clavicordes dit « non liés » qui ont autant de
cordes que de notes.

L’épinette, le virginal, le clavecin


L’épinette, ancêtre du
clavecin, évolue en Angleterre
sous le nom de virginal, qui
inspire de nombreux
compositeurs anglais (les
« virginalistes »).

Ces Double virginal de 1581


trois
instruments fonctionnent selon le même
principe :
Ce sont des instruments à cordes
pincées, c’est à dire que chaque corde
est attaquée par un sautereau actionné
par la touche correspondante. Le
sautereau est constitué d’une petite tige
de bois mobile qui supporte un bec de
Dame au clavecin - 1585 plume qui va griffer la corde.
Le clavecin apparu au 16e siècle va évoluer et va être très
utilisé pendant 3 siècles.

Principe de fonctionnement du clavecin

Lorsque la touche est au repos (1)


l’étouffoir repose sur la corde,
l’empêchant de vibrer. Lorsqu’on
Schéma d’un sautereau enfonce la touche, le sautereau s’élève
contre la corde (2) puis la relâche, la faisant vibrer (3). Lorsqu’on
relâche la touche, la languette bascule permettant au plectre de
redescendre sous la corde (4). En fin de course, l’étouffoir viendra
arrêter la vibration de la corde (1).

Evolution de l’orgue

Après l’orgue portatif et


l’orgue positif, apparaît
le grand orgue, d’abord
utilisé en
accompagnement, puis
en instrument soliste.

Grand orgue de l’église de la Sainte


Orgue positif (1432) Trinité de Smecno (1587)
Orgue portatif (ou régale)

Le principe du grand orgue est le même que celui de ses


prédécesseurs (cf. l’hydraule) : Une soufflerie actionnée
manuellement alimente un sommier qui distribue l’air à des tuyaux
sélectionnés par un clavier.
L’évolution de l’orgue à la renaissance concerne essentiellement la
complexité croissante des jeux et l’utilisation de registres
commandant ces différents jeux.

Les tuyaux
On distingue 2 types de tuyaux :
- Les tuyaux à bouche
fonctionnant comme une
flûte, composés d’un corps et
d’un pied, séparés par le
biseau qui s’avance jusqu’à
une fente appelée lumière.
- Les tuyaux à anche, tels que
trompettes, hautbois,
cromorne … possédant une
languette de métal sur
laquelle vient glisser une petite tige appelée rasette qui permet
le réglage du tuyau.

C’est la longueur du tuyau qui détermine la hauteur du son. Cette


longueur est exprimée en pieds ( abréviation : ’ ) et peut varier de
1/32 ’ soit environ 1 cm pour l’extrême aigu, à 32 ’ soit environ 10
m pour l’extrême grave.
On appelle taille du tuyau le rapport entre sa longueur et son
diamètre. Elle détermine le timbre de la note. Plus la taille est
grosse, plus le son sera rond et flûté, plus elle est étroite et plus le
son sera proche du violon.
On appelle bourdon (ou flûte bouchée) un tuyau bouché : celui-ci
émet un son correspondant à un tuyau ouvert 2 fois plus long, donc
2 fois plus grave. Par exemple un bourdon de 4’ sonne comme un
tuyau ouvert de 8’.
Les jeux
On appelle jeu, une famille de tuyaux de même timbre. Le 16e
siècle a vu se développer de nombreux jeux aux timbres très variés.
Un jeu est déterminé par son nom, qui est souvent celui d’un
instrument de musique dont il imite le timbre, et par la longueur de
son tuyau le plus grave. Par exemple, Trompette 8’, flûte 16’, régale
4’ (du nom de l’orgue régale, qui est un petit orgue portatif).

On distingue :
- Les jeux principaux (tuyaux à bouche de taill moyenne et
étroite)
- Les flûtes et bourdons (tuyaux à bouche de taille large) aux
sonorités pleines
- Les jeux d’anches (tuyaux à anche) aux sonorités éclatantes

On appelle plein-jeu, une combinaison des jeux principaux. C’est


ce qui donne le son le plus riche et le plus caractéristique de l’orgue.
On appelle grand-jeu une combinaison de jeux d’anches (par
exemple bombarde 16’ + trompette 8’ + clairon 4’)

Distribution des jeux – registres


Des registres, commandés par l’organiste à l’aide de tirettes,
permettent d’associer un jeu ou une combinaison de jeux, à chaque
clavier de l’orgue.

Percussions

Les principaux instruments à


percussion de la renaissance sont les
tambours et tambourins, les triangles,
les cloches.

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