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Fiche 73 Le risque de désinformation, les rumeurs Fiche 2 Comprendre et reformuler les besoins du demandeur
P.-M. do Marcolino
Fiche 74 Visualiser les données Fiche 3 Les étapes d’une mission de conseil
Fiche 75 Analyser les discours grâce à l’analyse de contenu Fiche 4 La dynamique d’une mission de conseil
Fiche 76 Techniques simples de hiérarchisation Fiche 5 Créer un climat de confiance
Fiche 77 Techniques de hiérarchisation par comparaison et discrimination Fiche 6 Identifier les acteurs autour du demandeur
Fiche 7 Obtenir un rendez-vous avec le décideur
Fiche 78 Pourquoi faut-il rester en permanence en contact avec le demandeur ? Fiche 8 Le premier rendez-vous avec le prospect
Fiche 79 Informer sur l’avancement d’une mission : indicateurs et faits marquants Fiche 9 Les questions à poser lors du premier rendez-vous
Fiche 80 La note au décideur Fiche 10 Les situations difficiles lors d’un premier rendez-vous
Fiche 81 Le guide de suivi de la mission Fiche 11 Présenter son cabinet, son champ de compétences
La gestion des modifications en cours de mission
FICHES
Fiche 82 Fiche 12 Les aspects matériels du premier rendez-vous
Fiche 83 Les rapports avec le chef de projet interne Fiche 13 Se situer par rapport à ses concurrents
OUTILS
Fiche 84 Qu’est-ce qu’une situation anormale ? Fiche 14 Recevoir un appel d’offres
Fiche 85 La résolution de problèmes Fiche 15 « Faites-moi une proposition ! »
Fiche 86 La description des situations anormales Fiche 16 Les propositions spontanées
Fiche 87 Les outils de recherche et de hiérarchisation des causes Fiche 17 La structure générale de la proposition
Fiche 88
Fiche 89
La confirmation des hypothèses
Des actions pour résoudre un problème
Pratique et basé sur l’expérience, ce guide opérationnel PIERRE - MICHEL DO MARCOLINO est Fiche 18 Rédiger une proposition
Fiche 19 Combien de temps doit-on consacrer à la rédaction de la proposition ?
Fiche 90 Résolution de problèmes et facteur humain complet propose 138 fiches qui abordent de façon exhaustive consultant formateur spécialisé en
CONSULTANT
Fiche 20 Répondre à un appel d’offres
Fiche 91 La prise de décision tous les aspects-clés de la fonction de consultant. ressources humaines et management. Fiche 21 La lettre d’accompagnement de la proposition
Fiche 22 Décrire la mission et évaluer la charge de travail au moyen
Fiche 92 Arbres et matrices de décision Il est à la tête de son entreprise de d’un organigramme technique
Fiche 93 La méthode des scenarii
Fiche 94 La prise de décision multicritère Amener son client à exprimer clairement son besoin. conseil depuis 1998, après un parcours Fiche 23 Le logigramme, un outil indispensable
Fiche 24 Les diagrammes PERT et la planification de la mission
Fiche 95 Le diagramme de Veitch professionnel de près de 20 ans en
Fiche 96 Le diagramme de notation Défendre sa proposition, se démarquer de ses concur-
entreprise. Il a spécialisé ses inter-
Pierre-Michel do Marcolino Fiche 25
Fiche 26
Calculer et respecter la date de fin d’une mission
Le planning à barres ou planning de Gantt
Fiche 97 Construire un plan d’action
L’analyse des risques rents, défendre son prix et signer un contrat. ventions en entreprises dans la valo-
CONSULTANT
Fiche 98 Fiche 27 Comment le prospect sélectionne-t-il les propositions ?
Fiche 99 Manager une équipe projet Faire le diagnostic de la situation, recueillir et analyser risation de l’humain, la transmission Fiche 28
Fiche 29
Lorsque le consultant n’est pas retenu
Présenter oralement une proposition
Évaluer ses forces et faiblesses
Fiche 100
Fiche 101 La conduite des réunions en cours de mission l’information. de la compétence et la facilitation du Fiche 30 Rassurer le demandeur, argumenter et répondre à ses interrogations
Fiche 102 Utiliser un paperboard changement. Fiche 31 Les situations difficiles lors de la présentation orale
Fiche 32 Présenter à plusieurs
Fiche 103 Favoriser la cohésion du groupe projet Créer ses propres outils d’analyse. Fiche 33 Se mettre d’accord sur les fournitures et les résultats attendus
Fiche 104 Animer des équipes de spécialistes ou la culture du compromis
Fiche 34 Rendre plus visible sa mission
Fiche 105 Relancer périodiquement l’équipe projet
Fiche 106 Si les ressources internes ne suivent plus
Conduire le changement organisationnel et humain.
Fiche 35 Rédiger le contrat de mission
Fiche 107 Lorsque la crise survient Fiche 36 Un canevas type de contrat de mission
Présenter les résultats et faire un rapport de synthèse. Fiche 37 L’accord de confidentialité
Fiche 108 Qu’est-ce que le changement ?
Fiche 109 Les acteurs du changement Fiche 38 Fixer un prix de journée
Fiche 110 Le regard externe du consultant et la conduite du changement
Faire le bilan de chacune des missions et capitaliser Fiche 39 Évaluer la rentabilité d’une mission
Fiche 40 Paiement au forfait, en régie, au résultat, pénalités…
Fiche 111 Développer la créativité du groupe projet l’expérience acquise. Fiche 41 La négociation du contrat
Fiche 112 Animer un brainstorming
Fiche 42 Le plan de paiement
138
Fiche 121 Le document de présentation orale de la mission
Fiche 51 Prendre contact avec les personnels de terrain
Fiche 122 Présenter un tableau de chiffres un sujet ou une fonction. Regroupées en modules, leurs fiches pratiques et largement Fiche 52 La population interrogée et la notion d’échantillon représentatif
Fiche 123 Si les conclusions du consultant sont contestées
outillées (conseils, cas pratiques, schémas, tableaux, illustrations…) vous seront rapidement Fiche 53 Les trois grandes catégories d’entretiens
Fiche 124 Formuler une recommandation
indispensables ! Fiche 54 La dynamique d’un entretien interpersonnel
Fiche 125 Convaincre du bien-fondé de ses recommandations,
Fiche 55 Les aspects non verbaux des entretiens
répondre aux objections
Fiche 56 Les techniques de questionnement et de reformulation, les relances
Fiche 126 Amener le client à l’autonomie
FICHES
Fiche 57 La prise de notes pendant l’entretien
Fiche 127 Quand peut-on dire qu’une mission de conseil est réussie ? Fiche 58 Les entretiens en groupe
Fiche 128 Les principales causes d’échec d’une mission de conseil Fiche 59 Les entretiens téléphoniques
Fiche 60 Faire parler et impliquer
Fiche 129
Fiche 130
L’évaluation de la mission par le client
Autoévaluer la mission OPÉRATIONNELLES Fiche 61
Fiche 62
Savoir recueillir des faits précis
L’attitude des personnes interrogées
Fiche 131 Classer le dossier
ISBN : 978-2-212-57166-0
P.-M. do Marcolino
Fiche 74 Visualiser les données Fiche 3 Les étapes d’une mission de conseil
Fiche 75 Analyser les discours grâce à l’analyse de contenu Fiche 4 La dynamique d’une mission de conseil
Fiche 76 Techniques simples de hiérarchisation Fiche 5 Créer un climat de confiance
Fiche 77 Techniques de hiérarchisation par comparaison et discrimination Fiche 6 Identifier les acteurs autour du demandeur
Fiche 7 Obtenir un rendez-vous avec le décideur
Fiche 78 Pourquoi faut-il rester en permanence en contact avec le demandeur ? Fiche 8 Le premier rendez-vous avec le prospect
Fiche 79 Informer sur l’avancement d’une mission : indicateurs et faits marquants Fiche 9 Les questions à poser lors du premier rendez-vous
Fiche 80 La note au décideur Fiche 10 Les situations difficiles lors d’un premier rendez-vous
Fiche 81 Le guide de suivi de la mission Fiche 11 Présenter son cabinet, son champ de compétences
La gestion des modifications en cours de mission
FICHES
Fiche 82 Fiche 12 Les aspects matériels du premier rendez-vous
Fiche 83 Les rapports avec le chef de projet interne Fiche 13 Se situer par rapport à ses concurrents
OUTILS
Fiche 84 Qu’est-ce qu’une situation anormale ? Fiche 14 Recevoir un appel d’offres
Fiche 85 La résolution de problèmes Fiche 15 « Faites-moi une proposition ! »
Fiche 86 La description des situations anormales Fiche 16 Les propositions spontanées
Fiche 87 Les outils de recherche et de hiérarchisation des causes Fiche 17 La structure générale de la proposition
Fiche 88
Fiche 89
La confirmation des hypothèses
Des actions pour résoudre un problème
Pratique et basé sur l’expérience, ce guide opérationnel PIERRE - MICHEL DO MARCOLINO est Fiche 18 Rédiger une proposition
Fiche 19 Combien de temps doit-on consacrer à la rédaction de la proposition ?
Fiche 90 Résolution de problèmes et facteur humain complet propose 138 fiches qui abordent de façon exhaustive consultant formateur spécialisé en
CONSULTANT
Fiche 20 Répondre à un appel d’offres
Fiche 91 La prise de décision tous les aspects-clés de la fonction de consultant. ressources humaines et management. Fiche 21 La lettre d’accompagnement de la proposition
Fiche 22 Décrire la mission et évaluer la charge de travail au moyen
Fiche 92 Arbres et matrices de décision Il est à la tête de son entreprise de d’un organigramme technique
Fiche 93 La méthode des scenarii
Fiche 94 La prise de décision multicritère Amener son client à exprimer clairement son besoin. conseil depuis 1998, après un parcours Fiche 23 Le logigramme, un outil indispensable
Fiche 24 Les diagrammes PERT et la planification de la mission
Fiche 95 Le diagramme de Veitch professionnel de près de 20 ans en
Fiche 96 Le diagramme de notation Défendre sa proposition, se démarquer de ses concur-
entreprise. Il a spécialisé ses inter-
Pierre-Michel do Marcolino Fiche 25
Fiche 26
Calculer et respecter la date de fin d’une mission
Le planning à barres ou planning de Gantt
Fiche 97 Construire un plan d’action
L’analyse des risques rents, défendre son prix et signer un contrat. ventions en entreprises dans la valo-
CONSULTANT
Fiche 98 Fiche 27 Comment le prospect sélectionne-t-il les propositions ?
Fiche 99 Manager une équipe projet Faire le diagnostic de la situation, recueillir et analyser risation de l’humain, la transmission Fiche 28
Fiche 29
Lorsque le consultant n’est pas retenu
Présenter oralement une proposition
Évaluer ses forces et faiblesses
Fiche 100
Fiche 101 La conduite des réunions en cours de mission l’information. de la compétence et la facilitation du Fiche 30 Rassurer le demandeur, argumenter et répondre à ses interrogations
Fiche 102 Utiliser un paperboard changement. Fiche 31 Les situations difficiles lors de la présentation orale
Fiche 32 Présenter à plusieurs
Fiche 103 Favoriser la cohésion du groupe projet Créer ses propres outils d’analyse. Fiche 33 Se mettre d’accord sur les fournitures et les résultats attendus
Fiche 104 Animer des équipes de spécialistes ou la culture du compromis
Fiche 34 Rendre plus visible sa mission
Fiche 105 Relancer périodiquement l’équipe projet
Fiche 106 Si les ressources internes ne suivent plus
Conduire le changement organisationnel et humain.
Fiche 35 Rédiger le contrat de mission
Fiche 107 Lorsque la crise survient Fiche 36 Un canevas type de contrat de mission
Présenter les résultats et faire un rapport de synthèse. Fiche 37 L’accord de confidentialité
Fiche 108 Qu’est-ce que le changement ?
Fiche 109 Les acteurs du changement Fiche 38 Fixer un prix de journée
Fiche 110 Le regard externe du consultant et la conduite du changement
Faire le bilan de chacune des missions et capitaliser Fiche 39 Évaluer la rentabilité d’une mission
Fiche 40 Paiement au forfait, en régie, au résultat, pénalités…
Fiche 111 Développer la créativité du groupe projet l’expérience acquise. Fiche 41 La négociation du contrat
Fiche 112 Animer un brainstorming
Fiche 42 Le plan de paiement
138
Fiche 121 Le document de présentation orale de la mission
Fiche 51 Prendre contact avec les personnels de terrain
Fiche 122 Présenter un tableau de chiffres un sujet ou une fonction. Regroupées en modules, leurs fiches pratiques et largement Fiche 52 La population interrogée et la notion d’échantillon représentatif
Fiche 123 Si les conclusions du consultant sont contestées
outillées (conseils, cas pratiques, schémas, tableaux, illustrations…) vous seront rapidement Fiche 53 Les trois grandes catégories d’entretiens
Fiche 124 Formuler une recommandation
indispensables ! Fiche 54 La dynamique d’un entretien interpersonnel
Fiche 125 Convaincre du bien-fondé de ses recommandations,
Fiche 55 Les aspects non verbaux des entretiens
répondre aux objections
Fiche 56 Les techniques de questionnement et de reformulation, les relances
Fiche 126 Amener le client à l’autonomie
FICHES
Fiche 57 La prise de notes pendant l’entretien
Fiche 127 Quand peut-on dire qu’une mission de conseil est réussie ? Fiche 58 Les entretiens en groupe
Fiche 128 Les principales causes d’échec d’une mission de conseil Fiche 59 Les entretiens téléphoniques
Fiche 60 Faire parler et impliquer
Fiche 129
Fiche 130
L’évaluation de la mission par le client
Autoévaluer la mission OPÉRATIONNELLES Fiche 61
Fiche 62
Savoir recueillir des faits précis
L’attitude des personnes interrogées
Fiche 131 Classer le dossier
Fiche 132 Rester en contact avec le demandeur à l’issue de la mission Fiche 63 La notion de biais cognitif
Fiche 133 Capitaliser les expériences Fiche 64 Les attitudes de Porter
Fiche 134 Mener plusieurs missions en parallèle Fiche 65 Le questionnaire écrit
Fiche 135 La gestion du temps du consultant Fiche 66 L’approche mixte entretiens/enquête par questionnaire
Fiche 136 La documentation personnelle du consultant Fiche 67 L’observation des personnes en situation de travail
Fiche 137 La formation continue du consultant Fiche 68 L’analyse des incidents
Fiche 138 Cultiver son image Fiche 69 L’analyse de la documentation existante
À Blandine,
À Pierre, Audrey, Julie, Vincent, Becky, Mathilde,
Tony, Benoît, Juliette, Elise, Louise, Paul, Zoé, Célian et Raphaël.
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent
ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit
de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
Pierre-Michel do Marcolino
CONSULTANT
V
ous avez acheté cet ouvrage et nous vous en remercions. Vous pouvez à titre
gracieux bénéficier d’un certain nombre de compléments à télécharger. Riches
en contenu, ils ont été pensés comme un prolongement pratique et directe-
ment opérationnel du livre papier.
Cet avantage est exclusivement réservé aux acquéreurs de cet ouvrage. Pour bénéficier
de ce contenu via le téléchargement, il suffit de vous connecter à l’adresse suivante
et de télécharger les fichiers :
http://www.editions-eyrolles.com/dl/0057166
5
6
Fiche 33 Se mettre d’accord sur les fournitures et les résultats attendus 126
Fiche 44 Repérer les interlocuteurs clés, les freins et les opposants 164
7
8
Fiche 79 Informer sur l’avancement d’une mission : indicateurs et faits marquants 276
9
10
Fiche 113 Favoriser la production d’idées avec une carte mentale (mind mapping) 379
Fiche 117 Complémentarité entre rapport de mission et support de présentation orale 394
Fiche 119 Du concept au schéma : inclure des schémas dans le rapport de mission 400
Fiche 125 Convaincre du bien-fondé de ses recommandations, répondre aux objections 424
Fiche 127 Quand peut-on dire qu’une mission de conseil est réussie ? 431
Fiche 128 Les principales causes d’échec d’une mission de conseil 434
11
Index 469
12
Organisation
Qualité
Audit
Stratégie
Systèmes d’information
Conseil
Ressources humaines
Optimisation de l’outil de production
Gestion des compétences
Achats
Développement commercial
Réduction des coûts
13
de conseil, mais également des missions d’audit « Peut-on, dès la fin de ses études, devenir
ou de prestation de services. consultant ? » Cette question fréquemment
posée mérite une réponse de Normand…
LES CONSULTANTS FONT APPEL Oui, sans aucun problème, à condition que le
À DES COMPÉTENCES MULTIPLES jeune consultant soit encadré par un consultant
Un bon consultant est d’abord un professionnel expérimenté. On peut ici parler de tutorat, ce
qui maîtrise parfaitement une ou plusieurs qui, pour un jeune, représente une opportunité
techniques, qui a appris à les mettre en valeur et de progression très rapide, une façon de multi-
à les transposer dans différents domaines. C’est plier les expériences tout en restant dans une
cette faculté de valoriser une expérience qui croît même structure. Bien sûr, le contenu des mis-
à chaque mission, qui fait les bons – les très sions confiées à un jeune consultant sera adapté
bons – consultants. Ceux qui sont suivis par leurs (des enquêtes, des analyses de situation… plutôt
clients lorsqu’ils changent de cabinet, ceux qui que des perspectives et des prises de décision).
décident de voler de leurs propres ailes et de On retrouvera de nombreux jeunes consultants
créer leur propre structure pour propager les dans les grosses structures de conseil qui voient
messages et les méthodes dont ils sont dans les grandes écoles d’ingénieurs et de
porteurs.
Méthodologue Observateur
Il donne sa vision, un éclairage Il fait preuve d’empathie,
nouveau et indépendant, possède une grande capacité
il fournit un diagnostic en faisant d’écoute. Il interroge, observe,
la synthèse de ses observations recueille les faits
et de ses expériences Analyste
Pédagogue
C’est un spécialiste
Il s’adapte à des situations variées, en communication, orale et écrite,
propose des solutions, des remèdes, qui sait s’exprimer en utilisant
des axes de progrès différents registres et supports
Créatif
Il impulse le changement, catalyse Chef de projet Il sait motiver une équipe
les bonnes volontés internes, négocie afin d’atteindre les objectifs
qui ont été fixés
14 CONSULTANT
c ommerce un vivier de têtes bien faites dans chef d’entreprise aborde avec un consultant
lequel elles peuvent aller puiser. un problème qui lui cause du souci, et le
Non, quand la société de conseil est une petite consultant verra défiler dans sa tête les di-
société qui n’a pas les moyens d’encadrer sur zaines de cas similaires qu’il connaît et a vécus
une période suffisamment longue le jeune lui-même ou dont on lui a parlé ! Il faut alors
consultant et qui, très vite, lui confie des tâches résister à la tentation de penser à toutes les
requérant une grande autonomie. Non égale- solutions qui ont été mises en place ici et là
ment lorsque l’on désire exercer ce métier en
plutôt que d’écouter son interlocuteur. La
indépendant. Dans ce cas, sans une vingtaine
préparation de la mission de conseil fera
d’années d’expérience au préalable, dans diffé-
l’objet de longs développements dans cet
rents secteurs, le risque d’échec sera
important. ouvrage : c’est en effet dès ce stade que se
forge la réussite, et on ne reprochera jamais à
Au-delà de cette maîtrise d’une technique et de
ce rôle d’expert, le consultant doit posséder des un consultant de préparer trop longuement
compétences spécifiques liées : ses missions, si celles-ci sont couronnées de
◗◗ à la relation client (maîtrise du processus succès.
général de consultation, du processus de ◗◗ Comment mener la mission à son terme ?
vente…) ; Une fois le contrat signé, on entre dans la
◗◗ à ses modes d’intervention (méthodologies phase de la réalisation par le consultant des
d’enquête, de résolution de problèmes…) ; travaux qui lui ont été confiés. La nature de
◗◗ à l’autonomie dont il doit faire preuve (ges- ceux-ci peut être très variable, de la simple
tion du temps, capacité à synthétiser…). enquête jusqu’aux études les plus complexes.
Il est difficile de dresser une liste exhaustive des Néanmoins, un certain nombre de préoccupa-
compétences qui font un bon consultant. La tions communes à l’ensemble des consul-
figure ci-contre est une tentative de synthèse, tants, quels que soient leurs domaines de
forcément incomplète. compétences, seront traitées. Les aspects liés
à la communication entre le consultant et son
UN OUVRAGE QUI ANALYSE client seront abordés, en n’oubliant pas que
LES PRATIQUES DES MEILLEURS le consultant représente le lien entre deux
Le plan de cet ouvrage suit très exactement la mondes distincts : d’une part celui des théo-
trame générale de la démarche des consultants, riciens et spécialistes, qui parlent concepts et
en se focalisant sur les aspects très concrets de modèles, et d’autre part celui des managers,
leur vie quotidienne :
qui évoluent entre plannings, résultats et
◗◗ Comment analyser les besoins des deman- marges.
deurs et définir le contenu de la mission ? ◗◗ Comment en tirer les enseignements pour
La phase d’analyse des besoins n’est jamais préparer l’avenir ?
facile, notamment parce que les consultants La fin des travaux ne signifie pas la fin de la
disposent d’une expérience énorme qui, à mission. Il faut assurer le transfert de ce qui
chaque fois qu’un nouveau problème leur est a été réalisé, afin que tout ce travail survive
soumis, refait instantanément surface. Qu’un au départ du consultant. Quoi de plus
CONSULTANT 15
2 Proposer un contenu
répondant parfaitement
aux besoins
3 Convaincre le demandeur
de nous choisir
4 Établir le contrat
et négocier le prix
5 Démarrer la mission
16 CONSULTANT
Chaque module contient un certain nombre de surtout pas reproduire ce qui a déjà été fait.
fiches qui constituent une deuxième entrée de Lorsque le cas se présente, c’est après m’être
l’ouvrage. Chacune traite d’un point assuré que cela est parfaitement applicable et
particulier. c’est très rarement possible car chaque client est
Enfin, un index détaillé permet une troisième souvent unique. Le point de départ de ma
entrée à ceux qui cherchent à se documenter sur réflexion est son réel besoin.
un point bien précis. En revanche, je lis beaucoup afin de conforter
ma culture générale de consultant. C’est dans ce
LA BIBLIOGRAPHIE sens qu’il faudra comprendre et utiliser les
Personnellement, je n’ai quasiment jamais références bibliographiques proposées dans
recours à une bibliographie pour mener mes certaines fiches de cet ouvrage.
propres missions de conseil, car je ne veux
CONSULTANT 17
C
haque entreprise, chaque dirigeant est unique. Les préoccupations, besoins
et objectifs de chacun d’entre eux sont rarement transposables. En fait, il
n’existe pas de réponse universelle aux besoins des clients du conseil, tant
ceux-ci sont variés et multiples. Recueillir les besoins, les analyser, les faire préciser
est la première des tâches du consultant appelé dans une nouvelle entreprise. Ce qui
n’est pas facile. Les demandeurs trouvent bien sûr que les besoins qu’ils expriment
sont évidents, tellement évidents qu’ils ne voient pas l’intérêt qu’il peut y avoir à en
parler longuement. Pour eux, le consultant a l’habitude, il doit comprendre vite et
bien ! D’autant plus qu’ils voudraient, dès le début de leur relation avec le consultant,
en tirer un maximum de profit. Il faut que le consultant s’exprime, donne son avis,
D
diffuse ses méthodes, soit un « producteur ». Un dirigeant n’hésitait pas à s’adresser
en ces termes à ses collaborateurs : « Pressez-leur le citron ! Nous les payons cher,
alors récupérons un maximum d’informations. » Sans le savoir, cette personne était
en train de saborder la mission des consultants avant même qu’elle ne débute ! Une
mission réussie commence systématiquement par un recueil exhaustif des vrais
besoins du demandeur.
19
veut déléguer
a un besoin ponctuel
une tâche par
hors de son champ
manque de temps
de compétences
agroalimentaire a repoussé de plusieurs mois sa ◗◗ C’est en particulier le cas lorsque les déci-
démarche de qualification ISO 14 000, avant de sions à prendre sont douloureuses, traitent de
s’en remettre à un organisme spécialisé. l’organisation (ou de réorganisation), ont pour
conséquence une diminution des effectifs ou
Valorisation d’un projet
une remise en cause des habitudes.
En confiant un dossier à un consultant, l’entre-
prise peut envoyer un signal fort au personnel ◗◗ Les changements souhaités peuvent être plus
et aux instances représentatives : elle veut facilement acceptés en interne s’ils sont propo-
donner du poids à un projet et montrer qu’on sés ou initiés par une personne indépendante.
n’hésite pas à y mettre les moyens. ◗◗ Parfois, on attend du consultant un arbitrage.
Mission d’expertise avec garanties Dans certaines entreprises, syndicats et direc-
◗◗ Le chef d’entreprise veut que les décisions à tion s’entendent pour confier des dossiers à un
prendre soient cautionnées par une personne consultant externe. Il arrive que syndicats et
externe à la société. Parfois, il exigera un en- direction fassent chacun appel à leur propre
gagement ferme du cabinet conseil, une ga- conseil. Cette situation est bien évidemment à
rantie afin de se protéger lui-même. Rentrent haut risque pour le consultant qui joue son rôle
dans cette catégorie les classiques missions de de façon tout à fait objective face à un confrère
clôture des comptes en fin d’exercice, mais acquis à la cause de son client et prêt à laisser
aussi des missions plus stratégiques comme les aspects politiques l’emporter sur les aspects
des choix d’investissements ou d’orientations techniques plus rationnels et objectifs.
à long terme. Besoin d’innovation
◗◗ Certains chefs d’entreprise considèrent aussi Certaines solutions innovantes ne peuvent
émerger en interne. Souvent, en effet, la culture
que la méthodologie est affaire de spécialiste.
d’entreprise est tellement présente qu’elle finit
Ainsi, recruter un nouveau cadre de direction
par empêcher les personnels de penser
requiert une expérience, une expertise, un
différemment.
carnet d’adresses et une méthodologie que
peu de structures possèdent. COMMENT RÉAGIT LE PERSONNEL ?
Délégation de décisions difficiles On n’achète pas une prestation de conseil
On veut externaliser ce que l’on n’arrive pas à comme on pourrait acheter un produit, ou
faire faire en interne : même une autre prestation de services. Il s’agit
Cas pratique
Une société aéronautique, face à une probable baisse de charges dans les trois années à venir, a fait appel
à un consultant pour définir une stratégie. Alors que cette société était convaincue que la seule solution
envisageable était une réduction des effectifs, le consultant responsable de la mission a réussi à convaincre
les dirigeants qu’il existait une deuxième voie : trouver de la charge complémentaire. Ce qui pouvait paraître
évident dans la grande majorité des sociétés était dans ce cas précis inimaginable pour des raisons culturelles
et historiques. Deux ans après, cette société avait réussi à diversifier ses activités et se préparait à recruter !
d’un achat qui, suivant les personnes et leur Ces diverses réactions auront un impact sur le
position dans l’entreprise, sera ressenti comme : travail du consultant.
◗◗ un signe de faiblesse : si l’on fait appel à un
consultant, c’est que l’on n’a pas trouvé en
interne les compétences nécessaires pour
POUR RÉSUMER
◗◗On peut recourir à un consultant pour
faire seul ;
des raisons bien différentes : délégation
◗◗ un risque de perte de contrôle : on remet son d’une décision difficile, besoin de solutions
service, son entreprise aux mains de per- innovantes…
sonnes que l’on connaît mal ; ◗◗Il est important que le consultant com-
◗◗ un signe de richesse : le fait du prince, une prenne bien pour quelles raisons on lui
demande d’intervenir et dans quel contexte
façon d’affirmer son pouvoir et son niveau de
se déroulera sa mission.
décision.
◗◗De plus, acheter les services d’un consul-
tant n’est pas un achat anodin et cette
Conseil décision sera jugée par les personnels
Piqués au vif, voire vexés par la nomination de l’entreprise. Ces réactions vont aussi
d’un cabinet conseil, les personnels mettent conditionner l’intervention d’un consultant.
souvent un point d’honneur à réagir et à
◗◗Suivant les personnes et leur position, ils
proposer leurs propres solutions. Face à cette
situation, vous devrez redynamiser les person- se montreront plus ou moins disposés à
nels, les stimuler et créer une émulation entre accueillir un consultant et collaborer avec lui.
vous et eux.
… ne représentent souvent
qu’une petite partie des besoins réels
et des préoccupations des interlocuteurs
du consultant.
Cas pratique
Au cours du premier rendez-vous, il peut arriver, malgré de longs échanges, que le consultant ne parvienne
pas à comprendre le vrai besoin du demandeur. Celui-ci ne sait pas exprimer son problème, et encore moins
les objectifs qu’il souhaite atteindre. Son discours n’est absolument pas structuré.
Il faut abandonner le questionnement, puisqu’il ne donne pas de résultats, et proposer un certain nombre
d’exemples en demandant au prospect dans lequel il se reconnaît. Souvent, lorsqu’elle entend le consultant
lui décrire plusieurs situations, la personne retrouve une aisance de parole qui lui permet d’expliquer en quoi
certaines situations présentent des points communs avec ce qu’elle vit. Et en quoi certaines autres ne sont
pas du tout comparables. Sa réponse se structure et, par approximations et comparaisons successives, le
consultant finit par comprendre le problème qu’on veut lui soumettre.
sur le consultant, qu’il qualifiera d’« incom- problèmes. La rédaction de la proposition n’en
pétent » ou de « peu expérimenté », ses diffi- sera alors que plus facile !
cultés à dresser un état complet de la situation Mais attention ! Mal maîtrisée, elle peut conduire
qui lui pose problème. le demandeur à décider de ne pas travailler avec
un consultant même si, par ailleurs, les qualités
Conseil et l’expertise de celui-ci ont été reconnues !
Pour recueillir le maximum d’informations,
adoptez le style « Colombo ». Commencez par
écouter et, dans un premier temps, donnez Conseil
l’impression de ne rien comprendre ! Demandez régulièrement à votre interlocuteur
de valider et de compléter vos reformulations.
Guider l’autre... sans s’imposer Cette nécessaire interactivité est facilitée par
L’attitude du consultant dans cette première l’utilisation d’un certain nombre de mots ou
phase va aussi influencer le récit de l’interlocu- phrases clés :
teur. Le manque d’écoute, de trop grandes certi- – Si j’ai bien compris, … ;
tudes ou une trop grande affirmation de soi – Vous voulez donc dire… ;
risquent de « museler » le futur client et – Dites-moi si je me trompe… ;
d’éteindre toute velléité d’expression. Le – Vous dites que…, mais encore… ;
consultant ne recueillera alors qu’une infime – …, c’est bien cela ?
Cas pratique
Lorsqu’un consultant reformule le besoin de son futur client afin de vérifier qu’il a bien saisi tout ce qui lui a
été dit, il peut être confronté à une remarque du type « C’est bien ce que je pensais, le conseil, c’est prendre
ce que l’entreprise dit et le répéter autrement en lui facturant ! ».
Cela traduit la forte attente du prospect dès le premier rendez-vous. Il voudrait, après avoir exprimé son
besoin, que le consultant lui donne déjà quelques pistes. Il convient alors de lui réexpliquer qu’il est fonda-
mental de bien comprendre le problème avant d’en chercher des solutions. Un consultant qui est capable de
reformuler, avec ses propres mots, ce qu’on lui dit est un consultant qui appréhende parfaitement la situation.
Il se met, le temps de la mission, dans la peau du demandeur, mais en conservant un regard externe qui
garantit à la fois une neutralité et une meilleure perspicacité. Être capable d’apporter un éclairage simplifié
de la réalité du prospect est déjà en soi un acte à forte valeur ajoutée dont la plupart des prospects peuvent
tirer profit. Plutôt que de s’en offusquer, ce prospect devrait s’en réjouir : c’est la garantie que son problème
sera bien traité ! Enfin, il convient que le prospect prenne conscience que ce n’est qu’au fur et à mesure de
son avancement que la prestation de conseil démontrera son efficacité.
Bonne reformulation
Le consultant comble les lacunes avec d’autres informations (issues de son expérience)
Préoccupation,
Urgence, problème qui
émergence du problème,
empêche l’entreprise
prémisses
de fonctionner correctement
LE DEGRÉ D’URGENCE
ff fiche 3 ff fiche 9
Les étapes d’une mission de conseil Les questions à poser lors du premier rendez-vous
ff fiche 6
Identifier les acteurs autour du demandeur
Le consultant Le client
Diagnostic préalable
Proposition d’intervention
Planification et chiffrage
Rédaction du contrat
Signature du contrat
Recueil d’informations
Recommandations et proposition
de plan d’action
Évaluation de la mission
ÉUNIONS INTERMÉDIAIRES
R ÉVALUATION DE LA MISSION
D’AVANCEMENT La dernière étape de la mission du consultant
Surtout si sa mission est longue, le consultant consiste à évaluer le travail effectué et les résul-
réunira périodiquement le demandeur de la tats obtenus. Prendre en compte l’avis que porte
mission et les différentes personnes impliquées chacun de ses clients sur son travail est pour le
pour leur faire part de l’avancement de son consultant la meilleure façon de progresser.
étude. Pour le client, c’est une marque de respect et une
incitation à travailler à nouveau sur d’autres
ECOMMANDATIONS, PROPOSITION
R projets avec lui.
DE PLAN D’ACTION
Le travail d’un consultant ne s’arrête pas aux
seuls constats. Il devra proposer des axes de
progrès et fera des recommandations. C’est
d’ailleurs à ce niveau que se situe une grande
partie de sa valeur ajoutée.
POUR RÉSUMER
Une mission de conseil doit être organisée,
ISE EN ŒUVRE DES
M
structurée, et doit obéir à une logique précise.
RECOMMANDATIONS
Il peut être tentant, par manque de temps ou
Il pourra aider à la mise en œuvre des recom- par souci d’économie, de faire l’impasse sur
mandations. Mais attention toutefois à la dérive une ou plusieurs étapes, mais ce n’est jamais
possible : le consultant qui émet des recomman- un bon calcul. La satisfaction immédiate sera
dations en pensant en premier lieu aux nou- vite remplacée par une insatisfaction durable
veaux contrats que ces recommandations pour- de toutes les parties impliquées.
raient générer !
ff fiche 101
La conduite des réunions en cours de mission
ff fiche 124
Formuler une recommandation
ff fiche 127
Quand peut-on dire qu’une mission de
conseil est réussie ?
Performance optimale
1
3
Résistance au changement
de l’environnement 2
Routine, lassitude
Début Fin
de mission de mission
◗◗ en la préparant ; HASE 3 :
P
◗◗ en invitant toutes les personnes concernées ATTENTION À LA FIN DE MISSION !
par la mission ; Enfin, et incontestablement, quel que soit le
degré de réussite de la mission, la phase 3 est
◗◗ au-delà de ces personnes, en communiquant
souvent délicate. Il n’est en effet pas toujours
très largement sur le projet ;
facile d’achever une mission.
◗◗ en expliquant en quoi consiste le projet et Risque de routine
quelles en seront les conséquences pour
chacun. Conseil
Pour éviter de tomber dans ce piège, program-
PHASE 2 : RELÂCHER LA PRESSION mez quelque temps avant la fin de la mission
une réunion au cours de laquelle seront exami-
La phase 2 est beaucoup plus facile pour le nés et planifiés dans le détail les travaux à ter-
consultant, qui peut relâcher quelque peu la miner. Insistez sur chacune des actions et balisez
pression. Les activités sont maintenant bien ces dernières (dates à respecter, relances télé-
phoniques, signaux d’alarme en cas de
lancées et les résistances vaincues. Chacun sait dépassement…).
ce qu’il a à faire, pourquoi il le fait et comment Pour le client tout d’abord : 95 % des résultats
il faut le faire. sont acquis et portés à sa connaissance, même
Parfois, on observe durant cette phase une sur s’ils ne sont pas formalisés. Il y a toujours des
implication de certaines personnes, qui peut activités urgentes qui vont venir perturber, voire
avoir pour conséquences une trop grande dis- remplacer les tâches qu’il faudrait effectuer
persion et des écarts par rapport au plan ini- pour achever les 5 % restants. Parfois, surtout
tial : « Ils veulent en faire trop ! » Ces excès dans le cas de longues missions, la lassitude
s’est installée. Le ou les consultants sont rentrés
d’enthousiasme doivent être freinés, même s’ils
dans le paysage de l’entreprise, se sont fondus
sont souvent synonymes de richesse et de
en elle. On en vient à oublier qu’ils sont rede-
créativité. Ce n’est pas toujours facile, et il
vables d’un rapport de synthèse, d’un dossier
existe un risque non négligeable : celui de vexer finalisé. Cela peut paraître étonnant, mais les
les personnes concernées et de les conduire à consultants habitués aux longues missions chez
adopter une attitude radicalement opposée un même client ont déjà vécu ce genre de
(mutisme…). situation.
Passage du relais
Pour le consultant, qui devra en quelque sorte POUR RÉSUMER
faire le deuil de ses travaux, c’est-à -d ire ◗◗L’adhésion des personnels à la mission est
accepter qu’ils soient repris par d’autres, rarement immédiate et évolue au fil des
accepter de ne plus s’en occuper. Hormis bien étapes. Le consultant devra adopter des
sûr la prestation d’après-vente qu’il convient postures différentes afin d’impliquer et de
d’assurer et qui peut constituer un tremplin motiver toutes les personnes concernées
pour de futurs marchés ( fiche 132). Mais d’un bout à l’autre de la mission.
attention à ne pas tomber dans l’excès. Un ◗◗En début de mission, face à une certaine
appel téléphonique d’un ancien client qui méfiance générale, il devra s’investir avec
veut se faire réexpliquer un point particulier énergie pour mobiliser et motiver le person-
ou une recommandation, cela est normal. nel autour de lui, notamment au cours de la
Mais deux réunions de quatre heures pour réunion de démarrage.
présenter une nouvelle fois le résultat de la ◗◗Si le milieu de mission se caractérise par
mission à des personnes qui n’étaient pas là une adhésion optimale des personnels
lors de la première présentation, non ! durant laquelle le consultant peut relâcher
un peu la pression, la fin de mission, elle,
À moins que cela ne soit le début d’un nou-
est souvent marquée par un sentiment de
veau partenariat : à chacun de juger.
lassitude.
◗◗À ce moment-là, le consultant devra remo-
tiver l’équipe, puis préparer le client afin
qu’il s’approprie les résultats de la mission.
ff fiche 105
Relancer périodiquement l’équipe projet
Confiance Confiance
Le temps passant, la confiance s’accroît, car chacun Mais cette confiance reste fragile :
apprend à connaître et à travailler avec l’autre. le moindre écueil (non-respect du délai pour
Ce n’est que lorsque les premiers résultats une étape intermédiaire, oubli, non-suivi strict
seront obtenus que le client aura du programme accepté par le client…)
la confirmation de son bon choix. peut tout remettre en question.
Tous ces contrôles deviennent vite contre- Un des plus grands cabinets de conseil applique
productifs pour le consultant ! le principe suivant : une mission de conseil ne
doit jamais excéder deux mois. Si les travaux
Conseil sont de plus grande ampleur, un nouveau
contrat sera établi au bout des deux mois… et
Mieux vaut exprimer votre désaccord qu’ap-
prouver une action que vous ne partagez pas ! ainsi de suite.
Ce silence vous sera à un moment ou à un Il s’agit d’une pratique très efficace à plusieurs
autre reproché. titres :
U’EST-CE QUI FAVORISE
Q ◗◗ Le contenu de la mission reste à une échelle
LA CONFIANCE ? humaine.
La disponibilité ◗◗ Des résultats tangibles sont obtenus tous les
Être joignable rapidement et facilement est le deux mois.
moyen le plus simple de maintenir un niveau ◗◗ De plus, cette pratique rassure le client, qui
de confiance optimal. Que penser d’un consul- se dit (mais dans la pratique ne le fait jamais)
tant que l’on n’arrive pas à joindre parce qu’il que si la mission évolue dans un sens non
n’a laissé que le numéro de sa ligne fixe et qui
souhaité, il n’aura pas à engager de procédure
n’est bien sûr jamais à son bureau ? De cet autre
longue et coûteuse pour rompre la relation
qui ne répond jamais aux messages qui lui sont
commerciale, ou bien qu’il pourra réorienter
laissés sur son répondeur ? 24 heures est le délai
facilement les travaux avant de s’engager sur
maximal de réponse au-delà duquel la confiance
une nouvelle période de deux mois.
commence inévitablement à s’émousser.
Pour le consultant, on notera également que
Des objectifs à court terme cette pratique peut lui permettre d’éviter de
Scinder les missions longues et complexes passer par la case « appel d’offres » – qui pour
en plusieurs missions plus courtes et plus lui n’est pas sans risque – car le coût facturé
simples permet à l’entreprise de garder une vue pour chacune des périodes est limité ( fiches 14
d’ensemble du projet. et 20).
Cas pratique
Lors du premier rendez-vous, certains prospects vont exprimer verbalement toute leur méfiance à l’égard
du métier de consultant, et demander un délai de réflexion avant de s’engager. Comment doit réagir le
consultant ?
Une réponse en deux temps peut être faite. Tout d’abord, lui expliquer – ou réexpliquer – dans le détail le
schéma général de l’intervention proposée. En profiter pour rappeler au client qu’il devra s’impliquer, ce qui
lui permettra de contrôler en temps réel le bon déroulement de la mission. Ensuite, lui proposer de scinder
la mission en plusieurs étapes. La prise de risque pour lui (ou plutôt son impression de prendre un risque)
s’en trouvera atténuée.
Confiance
« La phase précédente
s’est-elle bien passée, Non
Phase 1 Phase 2 suis-je satisfait du travail
effectué par le consultant ? »
Mission en deux phases
(ou plus)
Le risque augmente
avec la durée de la mission Oui
Je signe Je stoppe
un nouveau contrat
Risque
POUR RÉSUMER
◗◗Une entreprise choisit d’engager un consultant parce qu’elle a confiance en ses propositions et en
l’impression qu’il donne. Si la mission se déroule bien, cette confiance se renforcera. Mais le consultant
doit rester vigilant : même quand elle semble établie, la confiance peut très rapidement retomber à
son plus bas niveau.
◗◗Pour l’entretenir et la renforcer, il faut respecter les termes du contrat signé, être joignable facilement
et réagir rapidement aux sollicitations du client ; il est également nécessaire d’impliquer le demandeur
dans le planning de sorte que celui-ci garde toujours une vue d’ensemble de la mission.
◗◗Quand cette dernière est particulièrement longue, il est vivement conseillé de la scinder en plusieurs
missions plus courtes.
LE DÉCIDEUR désir de leur big boss de se faire aider par une
personne extérieure. Après tout, pourquoi ne leur
C’est souvent au niveau du directeur, P-DG ou
a-t‑il pas demandé directement à eux de faire ou
son représentant que se décidera de recourir ou
faire faire le travail, si ce n’est parce qu’il estime
non à un consultant externe. C’est notamment le
qu’ils n’en sont pas – ou moins – c apables ?
cas lorsqu’il s’agit d’une mission de conseil en
stratégie, en organisation, ou bien d’une mission LE DEMANDEUR
dont l’impact financier peut être important. Le demandeur a un besoin ou est responsable
direct du secteur de l’entreprise dans lequel le
LES AUTRES MEMBRES
DU COMITÉ DE DIRECTION besoin a été identifié. En toute logique, il peut
réagir de façon amplifiée à la venue d’un
En allant droit au but, on peut remarquer que,
consultant.
bien souvent, lorsque le directeur décide de faire
venir un consultant, les membres du comité de Réaction de méfiance
direction ne l’accueillent pas forcément à bras Tout comme les membres de la direction, le
ouverts ! Ce n’est pas systématique bien sûr, mais demandeur peut se sentir agressé par la venue
correspond quand même, disons une fois sur du consultant. Quelqu’un, avec le soutien de
deux, à un comportement des responsables qui, la haute hiérarchie, va venir mettre les pieds
inconsciemment ou non, se sentent visés par ce dans ses affaires, peut-ê tre découvrir des
Spécialistes
Demandeurs
Prescripteurs
…/…
Représentants du personnel
Acheteurs
Utilisateurs
LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE DEMANDEURS
Cas pratique
Pour réaliser une mission dans son entreprise, un décideur a fait appel à un consultant avec qui il entretient
des liens d’amitié. Il le présente à ses subordonnés en termes très flatteurs.
Ce n’est pas forcément une bonne chose, en particulier si le décideur ne possède pas que des amis dans
son entreprise. Les ennemis de son ami se positionneront de facto en ennemis du consultant, qui verra ses
efforts, son travail, et même ses résultats relégués au second plan. Comment alors faire la part des choses
entre les « vraies » réactions négatives (à certaines de ses propositions ou idées) fondées sur des faits, et les
réactions négatives totalement artificielles et jouées à l’avance ?
tions devra se retrancher derrière le secret et les tensions liées à son intervention et être
l’accord de confidentialité qu’il aura signé. capable de se rapprocher suffisamment de
tous les acteurs, tout en restant discret.
Conseil
Soyez vigilant ! Ne vous faites pas utiliser par
une des parties (la direction ou les représen-
tants du personnel) pour agir contre l’autre. Le
consultant sort rarement vainqueur, et tout au
moins rarement grandi de ce jeu dangereux.
ff fiche 1 ff fiche 4
Identifier le contexte d’intervention La dynamique d’une mission de conseil
chef qui n’est là que pour régler les problèmes ordre – lui passer son chef –, lui demandera
matériels (téléphone, mise au propre des de l’aider en essayant d’organiser un rendez-
documents, photocopies…). Recevoir un vous téléphonique représentera une tâche
appel d’un consultant futé qui, plutôt que de plus valorisante dont il cherchera à s’acquit-
lui demander une fois encore d’exécuter un ter au mieux.
I LE BARRAGE RESTE
S ◗◗ puis dix jours après, pour recueillir l’avis de
INFRANCHISSABLE son responsable et pour demander un rendez-
vous afin de compléter l’information envoyée.
Cas pratique
Voici pour illustrer l’influence de l’apparence sur les rapports client-consultant, un dialogue qui a eu lieu
quelques minutes après le début du premier rendez-vous entre un consultant, d’une quarantaine d’années,
et le prospect :
« Vous me paraissez bien jeune pour faire ce métier, vous n’avez pas l’expérience nécessaire !
– Ne vous fiez pas aux apparences, mais merci tout de même pour le compliment ! Pour ce qui est de
l’expérience et donc de mes compétences, ce n’est pas à moi de vous convaincre, mais à mes anciens ou
actuels clients. Voici la liste de mes dernières références. Pensez-vous que ces sociétés auraient fait appel à
quelqu’un d’inexpérimenté ? »
POUR RÉSUMER
◗◗Comme dans d’autres situations de la vie, le consultant n’aura pas deux fois l’occasion de faire une
première bonne impression.
◗◗Le premier rendez- vous peut être disqualificatif, si l’on ne respecte pas quelques principes de
base : avoir préparé l’entretien, tenir des propos concis avec des objectifs réalisables, être flexible et
ponctuel, soigner sa tenue…
◗◗Une fois sur place, la priorité du consultant n’est pas tant de vendre les services de son cabinet mais
plutôt de recueillir le maximum d’informations pour se figurer la situation de façon réaliste et être
ensuite en mesure de rédiger une proposition.
◗◗Savoir écouter, questionner et reformuler sont les trois qualités requises pour réussir ce premier
échange.
Cas pratique
Au cours du premier rendez-vous avec le demandeur, un consultant pose des questions sur l’entreprise
cliente pour se forger une image juste de la situation, mais soudain, le prospect l’interrompt : « Écoutez, on
va s’arrêter ici, vous n’y comprenez rien ! Pourquoi perdre mon temps avec vous ? C’est à moi de poser les
questions, pas à vous ! »
Cette remarque traduit la méconnaissance totale qu’a le prospect du déroulement d’une mission de conseil.
Si l’on veut travailler avec cette entreprise, il faut faire comprendre à son interlocuteur que le questionnement
ne traduit pas une incompréhension, mais la volonté d’en savoir plus et de ne rater aucune information qui
pourrait plus tard se révéler cruciale. Questionner, c’est également aider son interlocuteur à y voir plus clair,
c’est vérifier qu’il n’occulte pas une partie du problème. Une des valeurs ajoutées du conseil réside dans les
méthodologies employées, pour lesquelles aucune impasse ne sera faite.
Cas pratique
Un consultant débutant est appelé dans une entreprise pour résoudre un problème de gestion des compé-
tences. Lors du premier entretien avec le prospect, il lui pose la question suivante : « Avez-vous mis en place
une politique ou un système de type GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) ? »
Poser cette question sous-entend que la mise en place d’une GPEC est une bonne chose et risque d’orienter
la réponse (« Non, pas encore, mais nous y travaillons »).
Mieux vaut formuler une question ouverte comme : « Comment faites-vous évoluer les personnels sur le
moyen et le long terme ? »
5M
Méthodes Moyens Matière
Objectifs et résultats
Main-d’œuvre Milieu
DIAGRAMME DES 5M
consultant pourra également rebondir sur cer- ◗◗ Avez-vous fait de gros investissements ?
taines pour concevoir ses propres questions. ◗◗ Quelle superficie occupent vos installations ?
Les méthodes utilisées, Les matières premières,
les techniques, les procédés les produits achetés
Il s’agit de toutes les questions relatives au
◗◗ Quels sont vos fournisseurs, quelle est votre
savoir-faire de l’entreprise, ses procédés de
politique d’achats ?
fabrication…
◗◗ Qu’achetez-vous, sous quelle forme ?
◗◗ Que fabriquez-vous ? Quelle est votre gamme
de produits ? ◗◗ Quelle part représentent les matières pre-
mières et les achats dans vos coûts ?
◗◗ Quel est votre métier ?
La main-d’œuvre
◗◗ Parlez-moi de votre système qualité, de vos
Ces questions couvrent les domaines relatifs aux
certifications.
ressources humaines, aux compétences et aux
◗◗ Quels services proposez-vous ? problèmes humains.
Les moyens disponibles, ◗◗ Combien avez-vous de salariés, d’autres col-
les investissements laborateurs, sous quels statuts ?
Il s’agit de toutes les questions relatives aux
◗◗ Quel est votre pyramide des âges, la réparti-
investissements, aux moyens que l’entreprise
possède. tion hommes/femmes ?
◗◗ Combien y a-t‑il de cadres, d’agents de maî-
◗◗ Quels sont vos principaux moyens de pro-
trise, d’employés ?
duction ?
◗◗ Quel est le niveau de formation de votre per- antérieures qui se sont déroulées dans des
sonnel, les compétences que vous recherchez ? contextes voisins ;
◗◗ À combien s’élève votre effort formation, ◗◗ il facilite sa prise de recul, ce qui lui permet-
dans quels axes, avec quelles méthodes ? tra d’éviter certaines erreurs.
Le milieu
Ces questions abordent la place occupée par
l’entreprise sur le marché.
◗◗ Quels sont vos clients ?
◗◗ Avez-vous des concurrents ? POUR RÉSUMER
◗◗ Comment se portent vos marchés actuellement ? ◗◗Durant la première prise de contact, le
Cas pratique
Dès le premier rendez-vous avec le consultant, certains prospects voudront avoir une estimation du prix de
la prestation.
Le consultant dispose de plusieurs options :
– Essayer de repousser l’annonce du prix en prétextant qu’il faut une analyse précise des différentes étapes
avant de s’engager. C’est la solution à privilégier.
– Annoncer un prix de journée, qui permettra au prospect de se faire une première idée du positionnement
du consultant vis-à-vis de ses concurrents, sans pour autant trop s’engager.
– En dernier recours, il peut donner une enveloppe en se fondant par exemple sur les dernières interventions.
« Je ne peux pas dès maintenant vous donner un prix pour ce travail. Je peux toutefois vous dire que, pour
une mission s’apparentant à celle que je vous propose, chez un client qui avait les mêmes préoccupations
que vous… »
Conseil
Apprenez à présenter votre cabinet, vos activi-
tés et compétences en quelques minutes, de
façon à libérer un maximum de temps pour
écouter le futur client. La règle à retenir : 20 %
de parole, 80 % d’écoute ! LA TECHNIQUE DE L’HÉLICOPTÈRE
En outre, plus la présentation est longue, plus le Cette technique consiste à dégager tout d’abord
consultant donne l’impression de se justifier. Ce les grandes lignes de son activité, sans rentrer
n’est d’ailleurs pas qu’une impression. Les dans les détails. Le vocabulaire utilisé, les mots
arguments finissent par se substituer aux seuls employés doivent être ceux de tous les jours. Le
faits et le consultant se retrouve, sans rien jargon technique est à oublier dans cette pre-
connaître encore des vrais besoins de son inter- mière phase. Pour compléter la « recette », on
locuteur, en train de vendre ses prestations avec pourrait conseiller d’ajouter un zeste de
un risque important : parler de ce dont l’autre n’a pédagogie. Le consultant pourra bien sûr à ce
pas besoin, prendre position sur certains points stade trouver que ce qu’il dit est superficiel, mais
sur lesquels il sera ensuite difficile de revenir.
Cas pratique
Un chef d’entreprise reçoit pour la première fois un consultant à qui il envisage de confier une mission. Après
un court échange, il commence à se renseigner sur le cabinet auquel appartient le consultant. Il pose tant
de questions que le consultant ne peut débuter son travail d’investigation.
En début d’entretien, le consultant aurait dû en décrire le déroulement : annoncer explicitement que la
présentation du cabinet durera une dizaine de minutes et qu’ensuite, on va poser de nombreuses questions
afin de « prendre une photographie » de la situation. Rappeler au futur client que, de toute façon, on lui
laissera une documentation complète sur le cabinet, ses domaines d’intervention et les compétences des
consultants qui seront susceptibles d’intervenir.
POUR RÉSUMER
◗◗Ledemandeur, pour confier une mission à un consultant, doit aussi pouvoir accorder sa confiance
au cabinet qu’il représente.
◗◗Certes, il est indispensable de bien savoir vendre sa structure, mais cela ne doit pas prendre trop de
temps car l’essentiel, ce sont les besoins du prospect.
◗◗L’obtention d’un nouveau contrat passe donc par une présentation concise de son cabinet : ni trop
longue ni trop technique.
◗◗Le consultant doit être clair et rassurant et insister sur ce qu’il peut apporter et non sur ses
compétences.
I
I
I
C Non I
C Oui
I
I I
I
I C I C C
C
I I I
Cas pratique
Quinze jours après un premier rendez-vous, j’ai personnellement eu la surprise de retrouver dans le bureau de
mon prospect, la même feuille affichée sur le paperboard, avec en prime quelques commentaires qui n’étaient
pas de moi, mais probablement d’une personne avec qui le prospect avait discuté de ma proposition. Et c’est
ainsi que l’on peut passer, de façon insidieuse, d’une relation consultant/prospect à une relation partenaire/
partenaire.
Bien sûr, ce tableau ne sera jamais complet, mais IDENTIFIER SES AVANTAGES
il est surprenant de voir combien il s’enrichit CONCURRENTIELS
vite. La lecture d’une revue, une rencontre for- Il convient de dresser un second tableau. Pour
tuite dans un salon, des confidences faites par que celui-ci joue pleinement son rôle, il convient
un client, un document traînant dans une salle d’être lucide et de ne pas taire ses éventuelles
de formation… et très vite les cases vont se faiblesses. Parfois, on ne trouvera pas d’avantage
remplir. concurrentiel. Le concurrent fait mieux que
nous, pense mieux que nous, travaille mieux que
La vertu première de ce type de tableau est de
nous. Il ne reste plus dans ce cas qu’à retrousser
relancer l’esprit de veille perpétuelle qui doit
ses manches et à travailler dur pour
chez le consultant être presque une philosophie progresser !
de vie ! Il est assez facile, et parfois le hasard s’en Au bout d’un certain temps, ce tableau devient
mêle, de récupérer des informations sur le très riche et il est facile de faire apparaître ses
marché et sur ses concurrents ! réels points forts. Ce sont ceux-ci qui seront mis
Cas pratique
lors d’un trajet en train, j’avais pour voisins quatre personnes qui, sans se soucier de leur entourage, menaient
une discussion animée sur le positionnement des cadres de leur entreprise. en une heure, j’ai entendu de
nombreuses choses sur les résultats de cette société, certains de ses problèmes, son organisation multisite, le
nom ou prénom des cadres à potentiel, de la responsable du bureau d’études, l’existence d’un programme
de formation interne et le nom d’un cabinet conseil qui avait été consulté ! Un chasseur de têtes se serait
régalé et n’aurait plus eu qu’à prendre son téléphone !
Cas pratique
Alors qu’il expose sa proposition de mission au demandeur, un consultant se fait interrompre brutalement :
« écoutez, mon opinion est faite, vos concurrents sont plus qualifiés que vous pour remplir cette mission. Je
suis désolé… »
C’est incontestablement une situation difficile. Quoi que l’on puisse dire, si le prospect tient de tels propos
avec autant de fermeté, il est très peu probable qu’il revienne ensuite sur sa décision. Il faut l’accepter mais
ne pas oublier de lui demander ce qui la motive. Est-ce notre comportement, notre attitude lors de l’entretien,
ou bien est-ce ce que nous proposons qui ne convient pas ? Il est parfois possible, si le prospect est franc
et donne véritablement le fond de sa pensée, de rebondir. Non pas sur le projet en cours, mais sur d’autres
projets futurs : « Merci de votre franchise. Puis-je vous demander si, à l’avenir, vous aurez d’autres projets sur
lesquels je pourrai mieux me positionner ? »
dispose obligatoirement des compétences nécessaires au bon ne dispose pas obligatoirement de toutes
déroulement de n’importe quel type de mission dans les compétences, mais peut s’appuyer sur un réseau
un de ses bureaux, en france ou à l’étranger. de partenaires et se mobilisera plus vite.
Accueille des personnalités, des « pointures » du conseil qui ont est souvent dirigé par des consultants expérimentés qui,
une expérience énorme. s’ils n’ont pas la stature des associés des grosses
structures, sont beaucoup plus disponibles et accessibles.
dispose de modèles, d’outils, de méthodes obligatoirement Utilise des outils créés pour chaque client, donc
éprouvées, qui ont été utilisées des milliers de fois avec succès. parfaitement adaptés à chacune de ses interventions.
dispose d’un système qualité solide, de procédures, de recueils n’emploie que des consultants expérimentés et très
des bonnes pratiques, d’un système de formation des jeunes peu de juniors.
consultants.
Garantit la pérennité, le suivi de sa prestation sur le long terme. Propose des tarifs bien inférieurs.
ne sera pas impacté par une mission moins réussie est condamné à réussir chacune de ses missions pour
qu’à l’habitude. continuer à exister.
Le « point mort » (au-delà duquel on recourt Ces missions ne sont souvent accessibles
systématiquement à un appel d’offres) dépend qu’aux grosses structures de conseil qui
100 des règles adoptées par chaque entreprise. disposent de ressources importantes et
Souvent, c’est un critère financier qui est utilisé. offrent, aux yeux des prospects, une meilleure
Par exemple, pas d’appel d’offres pour les missions garantie d’achèvement de la mission.
de moins de 20 000 euros. D’où l’intérêt
de proposer des missions courtes qui s’enchaînent,
plutôt qu’une seule longue mission pour laquelle
le consultant sera remis en question et confronté
à des concurrents.
celui dont la réponse sera la plus proche de la d’offres qu’à trois cabinets, ils ne reçoivent
réponse attendue sera retenu. qu’une réponse et sont donc obligés de relancer
un deuxième appel d’offres, ce qui retarde
ES TAUX DE TRANSFORMATION
D d’autant le début de leurs projets.
FAIBLES
Pour garantir un taux de réponses élevé, cer- PPELS D’OFFRES PUBLICS
A
taines entreprises n’hésitent pas à transmettre OU PRIVÉS
un appel d’offres à un nombre important de Des différences importantes sont à relever sui-
cabinets. Le taux de transformation de ce type
vant que l’appel d’offres émane d’une société
d’appels d’offres est alors très faible.
privée ou d’un organisme public. Ces derniers
Tous cabinets confondus, la réponse à cet appel
se caractérisent souvent par :
d’offres correspond probablement à plusieurs
centaines d’heures de travail ! Mais on ne peut ◗◗ le cadre de la réponse : une plus grande
pas en vouloir à nos clients. Parfois, lorsque, exigence dans la formalisation de la réponse,
conscients de cette dérive, ils n’envoient l’appel un lobbying plus difficile ;
11 3 1
Cas pratique
Un consultant apprend qu’un appel d’offres a été lancé par une société pour laquelle il aimerait travailler,
mais il ne fait pas partie de la liste des destinataires de cet appel d’offres. Que peut-il faire ?
Envoyer une proposition spontanée, en essayant – plus encore qu’à l’habitude – de proposer des solutions
innovantes que les sociétés consultées ne proposeront pas, non pas par incompétence, mais parce qu’elles
sont contraintes par le cadre défini par l’appel d’offres. Envoyer cette proposition bien avant la date butoir
fixée. Il est très probable que le client lui fasse parvenir en urgence l’appel d’offres en lui demandant de
reformater sa proposition spontanée. Il peut aussi tenir compte de sa proposition telle quelle et la traiter
comme les autres réponses reçues.
◗◗ le contact avec le demandeur : il n’est pas Cet effort doit être permanent, et il finit toujours
toujours possible de rencontrer le deman- par porter ses fruits.
deur ;
◗◗ les tarifs : le prix est également un élément
de décision plus important que dans les ap-
pels émanant de sociétés privées. POUR RÉSUMER
◗◗De plus en plus d’entreprises ont recours
UI REÇOIT DES APPELS
Q à l’appel d’offres pour choisir leurs
D’OFFRES ? fournisseurs.
Autrement dit : comment être sur la liste des
◗◗Cette étape formatée peut être perçue
consultants à qui l’on envoie des appels d’offres ? comme une vraie contrainte : la relation
La réponse à cette question tient en une phrase : prospect-consultant est dépersonnalisée,
être en permanence « dans le paysage » des le cadre des réponses fixé et la charge de
prospects qui lancent des appels d’offres. Il faut travail importante compte tenu du taux de
chercher par tous les moyens à être plus connu transformation parfois très faible.
que ne le sont les concurrents, c’est-à-dire : ◗◗Maisles appels d’offres sont aussi et sur-
◗◗ diffuser une lettre périodique d’information ; tout de réelles opportunités pour accroître
son portefeuille de clients !
◗◗ organiser des rencontres thématiques (type
◗◗Pour faire partie des listes d’envois des
« petits déjeuners ») ;
appels d’offres, un seul mot d’ordre : être
◗◗ participer à des colloques ; en permanence actif dans le paysage des
entreprises ! Le consultant doit tout faire
◗◗ publier des ouvrages professionnels ;
pour être visible, entretenir ses réseaux, et
◗◗ bénéficier de recommandations à la suite de faire connaître ses missions.
missions particulièrement réussies…
TRE SÉLECTIF
Ê l’ego du consultant et en aucun cas son
DANS SES RÉPONSES banquier !
Il est important de rappeler que l’on fait une pro- LA SITUATION IDÉALE
position pour ensuite être retenu et signer un
À la fin du premier rendez-vous, le client nous
contrat. Lorsqu’une entreprise reçoit plusieurs
demande de lui faire parvenir une proposition.
propositions de cabinets de consultants, elle en
Nous ne sommes bien sûr pas les seuls à avoir
choisit un ! Seule la première place est intéres-
ainsi été reçus, mais nous n’en n’avons pas pour
sante. Voici un exemple de refus :
autant de nombreux concurrents.
« Veuillez m’excuser de vous répondre si tardi-
Il reste donc maintenant à rédiger la proposition
vement. Nous avons lu attentivement votre offre,
en respectant un certain nombre de règles
et il nous a paru que, entre toutes, celle-ci ( fiche 18). Si c’est le prospect qui a lui-même
répondait le mieux au cahier des charges que fixé la date limite d’envoi de la proposition, il faut
nous vous avions soumis. Cependant, aucun respecter cette date et envoyer le document pas
budget n’a été accordé à ce projet cette année, trop tard, bien sûr, mais pas trop tôt non plus !
aussi je suis aujourd’hui dans l’impossibilité de
donner une suite favorable à votre proposition. ARFOIS, CE N’EST PAS AUSSI
P
Cependant nous conservons votre offre si la SIMPLE !
situation devait évoluer. En vous remerciant de Avec certains clients, la situation est assez
votre travail… Cordialement » délicate puisqu’ils réclament très rapidement
Il n’y a pas de places d’honneur, sauf peut-être une proposition écrite, ne laissant que très peu
dans de rares cas où un consultant est éliminé, de temps au consultant pour la rédiger. Ils font
mais où sa proposition a retenu l’attention, ce qui de la rapidité que le consultant met à s’appro-
le place en meilleure position lors d’une future prier le sujet un critère de sélection.
(mais hypothétique) demande. Une réponse Répondre en deux temps peut être alors une
comme celle rapportée ci-dessus ne satisfait que option intéressante :
Cas pratique
Un consultant a été contacté pour répondre à un appel d’offres lancé par une entreprise. Deux jours avant
la date limite de réponse, ce consultant a appelé le demandeur pour lui demander de préciser un point.
Voici la réponse du prospect : « Vous avez bien fait de m’appeler, ce point est fondamental. J’ai déjà reçu
les réponses de certains de vos concurrents et ils n’en parlent pas. Dommage ! »
Inutile de dire que le consultant a particulièrement insisté dans sa proposition sur ce point particulier oublié
par ses concurrents et a démontré qu’il fallait absolument le traiter si l’on voulait que le travail d’ensemble
soit cohérent.
Cas pratique
Les propos de ce directeur de site industriel sur son mode de sélection des consultants méritent réflexion :
« Aux consultants, dans un premier temps, je ne dis pas tout. Je les reçois et laisse volontairement certaines
zones d’ombre, tout en leur demandant une proposition dans des délais très courts. Et là, je note deux types
de comportements. Il y a les bons, qui répondent et qui me proposent quelque chose d’intéressant, ou bien
disent que sans informations complémentaires, ils ne peuvent me répondre, et les autres, qui sont à côté du
vrai problème ou me proposent des solutions standard et maintes fois rebattues. Ceux-là, je les éjecte et je
peux commencer à discuter sérieusement avec les quelques consultants – il n’y en a parfois qu’un seul – qui
ont passé le test. »
◗◗ une première proposition incomplète, et an- engagement mais ne signifie pas nécessaire-
noncée comme telle, sur laquelle on ne s’en- ment qu’une mission aura lieu. Un autre risque
gage que sur les points précis sur lesquels on est de voir la proposition reprise par le cadre
est certain de ne pas se tromper, et que l’on va sans mentionner son origine.
demander au client potentiel de commenter, si Le refus non assumé
possible au cours d’un entretien en face à face ; Parfois, l’interlocuteur du consultant sait qu’il
ne pourra pas travailler avec lui, souvent pour
◗◗ suivie d’une proposition plus complète qui
des raisons budgétaires, mais n’ose le lui annon-
prendra en compte les commentaires appor-
cer. D’autant plus que, techniquement, il est
tés par le client et pour laquelle on aura donc convaincu de la justesse de ce qui lui est exposé.
eu plus de temps. Pour couper court à ce malaise, il peut deman-
der au consultant de lui rédiger une proposition
AVEC DES PROSPECTS INDÉLICATS en sachant très bien qu’elle n’aboutira pas, mais
Ils sont rares, bien sûr, mais peuvent désorgani- en se disant qu’il lui sera ensuite plus facile de
ser le travail du consultant, le démotiver et justifier un refus, cette fois par téléphone et non
même le déposséder de certaines de ses idées ou plus en face à face !
méthodes. Voici un petit inventaire de pratiques L’appel d’offres de façade
déloyales qui feront perdre leur temps aux Enfin, le prospect peut déjà avoir choisi un
consultants. consultant, par exemple à la suite d’une propo-
Le benchmarking sition spontanée faite par celui-ci ( fiche 16),
On rencontre parfois des sociétés pour qui en raison de la notoriété du cabinet ou d’une
demander à un consultant de rédiger une pro- mission antérieure, mais souhaite conforter son
position n’est qu’une démarche de benchmar- avis en demandant à plusieurs autres cabinets
king. À aucun moment, il n’est question dans de rédiger une proposition comparable.
ces structures de s’engager. Toutes les méthodes
sont bonnes pour recueillir des informations ! Conseil
La manœuvre carriériste Si, pour différentes raisons, vous avez compris
que vous aviez déjà été choisi alors que votre
Pour certains cadres en mal de reconnaissance
proposition n’a pas encore été envoyée,
dans leur entreprise, fournir une ou plusieurs oubliez vite cette donnée et rédigez la propo-
propositions de cabinets de consultants est sition comme si vous étiez en concurrence avec
une preuve de leur implication et de leur plusieurs autres cabinets !
Cas pratique
Il nous est arrivé une fois de répondre à un appel d’offres et, en l’absence de retour, d’appeler l’entreprise pour
savoir si une décision avait été prise. « Oui, nous allions justement vous appeler ! Notre comité de direction a
finalement décidé de travailler en interne ! » Seul problème, un consultant concurrent – et néanmoins ami –
nous a indiqué ensuite que la même réponse lui avait été faite un an auparavant à propos de sa réponse à
un autre appel d’offres de la même société !
pond à ce type d’intervention. Par définition, le n’imagine pas ce qui pourrait être amélioré
prospect n’a aucun budget pour ce qui lui est dans son organisation.
proposé et n’était pas prévu. Être trop précis sur ◗◗Un consultant qui connaît suffisamment la
le prix ne peut que conduire à une réaction du structure en question doit savoir prendre
type : « C’est intéressant, mais de toute façon, je le relais et faire preuve d’esprit d’initiative,
suscitant le besoin ou le rendre visible en
ne peux pas le financer. »
proposant une mission au futur client.
Justifier l’envoi de la proposition ◗◗Les chances de réussite sont assez bonnes
Le consultant doit justifier l’envoi de sa propo- à condition de s’adresser à la bonne per-
sition. Pourquoi a-t‑il pensé à cette entreprise ? sonne au bon moment et de bien formuler
Sur la base de quelles informations ? Quel en est sa proposition.
le contexte actuel ? Il veillera en outre à ce que
La proposition est-elle
courte ?
La proposition est-elle
facile à comprendre ?
La proposition est-elle
justifiée ?
Le bénéfice apporté
par la proposition
est-il mis en avant ?
La proposition
arrive-t-elle
au bon moment ?
La proposition est-elle
envoyée aux bonnes
personnes ?
A
près un premier contact, un rendez-vous – parfois deux ou trois –, le client
est séduit par notre approche et notre argumentation. Il estime possible de
nous confier une mission et nous demande de lui faire parvenir une propo-
sition détaillée d’intervention. Parfois – c’est plus rare –, il est déjà convaincu et nous
demande de contractualiser un accord tacite. Mais plus fréquemment, il n’a pas fina-
lisé son choix et nous a retenus avec plusieurs autres cabinets. Autre cas de figure,
la proposition est la réponse à un appel d’offres reçu par le cabinet.
Dans tous les cas, la qualité de la proposition qui sera faite est primordiale. Si, lors
des premiers contacts, la forme importait autant que le fond, la proposition écrite doit
être parfaite et riche en termes de contenu. Il est donc essentiel de la soigner tout
particulièrement.
Le client demandeur comparera les propositions écrites, sélectionnera les deux ou
trois meilleures (short list) et demandera probablement à chacun de venir lui présen-
ter sa proposition avant de prendre sa décision.
Ce point est fondamental : de la même façon que le CV n’est pas fait pour être recruté,
mais a pour premier objectif l’obtention d’un rendez-vous, la proposition doit être
construite en donnant envie au client d’en savoir davantage. Il n’en aura que plus
envie de nous recevoir !
73
Rappel du contexte et
des objectifs Que fera l’entreprise et
de la mission que fera le consultant ?
Description complète
des travaux proposés
Chiffrage et fournitures
Références
Si possible dans
des interventions le champ de la mission.
risquent d’enfermer le consultant dans un cadre Le client sera rassuré car il sait qu’il ne paiera la
de référence et de l’empêcher de comprendre la totalité de la facture que si les résultats partiels
situation telle qu’elle est réellement. S’il est obtenus sont satisfaisants. Et le consultant arri-
fréquent que les méthodologies utilisées chez vera, grâce à ce principe, à capter des clients un
plusieurs clients successifs soient identiques, peu effrayés par le volume que représenteront
il est excessivement rare que les conditions de les propositions des cabinets concurrents qui
leur application soient les mêmes !
n’appliqueront pas cette règle. C’est une façon
de combler en partie l’incertitude qui frappe
ESCRIPTION COMPLÈTE
D
DES TRAVAUX PROPOSÉS tout client au moment où il doit choisir son
fournisseur, et de lui faire comprendre que l’on
Il convient ensuite d’expliquer dans le détail ce
que l’on va mettre en place pour atteindre ces ne prendrait pas ce risque si l’on n’était pas sûr
objectifs. Tout doit être démontré, il ne faut de soi.
laisser aucune zone d’ombre. L’utilisation d’ou-
tils tels que le logigramme ou l’organigramme Conseil
technique ( fiches 22 et 23) permet de gagner Précisez bien en amont sur quels critères
du temps, tout en aidant le futur client dans sa se décidera la poursuite ou l’arrêt d’une
propre compréhension. mission.
ff fiche 15 ff fiche 24
« Faites-moi une proposition ! » Les diagrammes PERT et la planification de la mission
ff fiche 22 ff fiche 25
Décrire la mission et évaluer la charge de travail au moyen Calculer et respecter la date de fin d’une mission
d’un organigramme technique
ff fiche 26
ff fiche 23 Le planning à barres ou planning de Gantt
Le logigramme, un outil indispensable
Conseil Conseil
Une proposition se mûrit, elle ne s’écrit jamais Plus de schémas et moins de textes contri-
d’un seul jet ! buent à un plus grand impact et une meilleure
compréhension ! Clarifiez votre présentation
Bon dosage de la précision en intégrant systématiquement :
– un schéma de type organigramme tech-
Conseil nique pour expliquer les travaux proposés
( fiche 22) ;
Chaque proposition doit être unique et ne pas
être la recopie, même partielle, d’une ancienne – un logigramme pour démontrer que les
proposition : rédiger une proposition, c’est travaux s’enchaînent de façon logique
déjà commencer un peu la mission ! ( fiche 23) de la phase préliminaire d’obser-
vation à la phase de conclusion ;
La rédaction doit être précise. Plus une proposi-
– et un planning détaillé ( fiche 26).
tion sera précise, meilleure sera la compréhen-
sion du prospect, et moins il y aura de risques Propositions réalisables
de litiges lors de l’exécution des travaux. En Il ne faut pas oublier également que, si la
contrepartie, la première lecture en sera difficile. proposition est acceptée – et donc signée par
De plus, donner trop de précisions peut brider les deux parties –, elle engage la responsabilité
la créativité du consultant pendant la mission. du consultant. Il est facile et parfois tentant,
Il aura beaucoup de mal à s’écarter du chemin pour emporter un marché face à ses principaux
qu’il aura lui-même défini si d’aventure il concurrents, d’aller au-delà de ce que l’on sait
entrevoit des pistes nouvelles de réflexion et ou peut faire. Ceci ne manquera pas de se
d’action. Une proposition doit donc laisser un retourner contre le consultant qui devra alors,
Cas pratique
Voici deux exemples qui illustrent combien la présentation d’une proposition peut influencer le jugement
du demandeur.
1) Nous avons pu consulter dernièrement la réponse d’une grosse structure de conseil à un appel d’offres
d’un ministère, soit :
–66 pages, en caractères de taille 8 et 10 ;
–35 pages pour la seule première partie, intitulée « Notre perception du problème » ;
–le calendrier détaillé de la mission se trouvait relégué en page 65, et le chiffrage en page 66 ;
–3 schémas seulement ;
–20 pages d’annexes ;
–pas de couleurs.
Avec la meilleure volonté du monde, la lecture d’un tel document est difficile et fatigante. Elle ne laisse pas
une bonne impression au lecteur, surtout s’il a en sa possession d’autres propositions, moins complètes, mais
plus lisibles. Sans compter le fait qu’il risque de se demander : « Quel consultant est le plus capable de me
sortir rapidement, simplement et efficacement de mes problèmes actuels ? Celui qui reformule la situation
en 35 pages ou celui qui a réussi à le faire en 5 pages ? »
2) À l’inverse, un de nos clients actuels nous a dit une fois que si nous avions été choisis, c’est parce que
notre proposition, « simple, claire et très bien expliquée, pouvait être présentée facilement à l’ensemble des
personnels, à l’inverse d’autres propositions, probablement plus pointues, mais que les spécialistes devaient
relire deux fois avant de comprendre ».
Cas pratique
À un prospect souhaitant mettre en place un dispositif de formation de ses personnels impliquant la création
de plusieurs modules de formation, nous avons envoyé une présentation PowerPoint reprenant point par
point les différents thèmes à aborder dans une proposition, démontrant ainsi notre capacité à produire des
documents de présentation (et donc de formation) de très grande qualité.
Cette cohérence entre le contenu de la proposition écrite et sa forme (il s’agit même de congruence) a
probablement joué un rôle dans la décision qu’a prise cette entreprise de nous choisir !
SSOCIER LE CLIENT
A La confiance étant clairement établie, nous
À L’ÉLABORATION sommes allés plus loin et n’avons pas hésité à
DE LA PROPOSITION envoyer un brouillon de proposition. Il a annoté
ce brouillon, nous l’a renvoyé, ce qui nous a
Rappeler un client potentiel pour lui deman-
permis de finaliser un document dont on était
der de plus amples précisions est un signe de
certain qu’il lui conviendrait !
professionnalisme souvent apprécié, qui
démontre à ce client que le consultant s’inté-
resse vraiment à lui et ne se contente pas de
ressortir de ses tiroirs une réponse standard.
On téléphone donc au client pour lui faire part POUR RÉSUMER
du début de la rédaction. On en profite pour lui ◗◗Une bonne proposition doit être à la fois très
poser deux ou trois questions sur les points technique car il s’agit de prouver son savoir-
qu’il aimerait nous voir développer ( fiche faire, et commerciale car il faut se vendre.
17). Dans ce cadre moins formel, la personne se Il faut donc soigner le fond et la forme du
montrera probablement plus bavarde, baissera document afin qu’il soit lisible par tous.
la garde et laissera échapper des informations ◗◗Les idées sont présentées dans un style
qui ont été tues volontairement lors de clair et illustrées par des schémas.
l’entretien. ◗◗Attention, une proposition doit être réalisable
Parfois, le consultant est aiguillé vers un autre et correspondre aux compétences du consul-
interlocuteur, ce qui est extrêmement intéres- tant. S’avancer hors de son champ de
sant. Le consultant entendra ainsi une nouvelle compétences peut avoir un coût significatif !
fois les besoins, mais formulés différemment, ◗◗Avant de commencer la rédaction de
avec tout au moins une sensibilité qui ne sera la proposition, le consultant ne doit pas
pas la même. hésiter à rappeler le prospect pour obtenir
des informations supplémentaires ou faire
Il est également possible de faire valider au
valider certains points. C’est un signe
client certains points avant de lui envoyer le de sérieux que le futur client appréciera.
document. Il nous est arrivé par exemple de
vouloir retravailler avec un ancien client.
ff fiche 17 ff fiche 26
La structure générale de la proposition Le planning à barres ou planning de Gantt
ff fiche 22 ff fiche 29
Décrire la mission et évaluer la charge de travail au moyen Présenter oralement une proposition
d’un organigramme technique
ff fiche 23
Le logigramme, un outil indispensable
LA RENTABILITÉ
Toutes choses égales par ailleurs, la durée de rédaction d’une proposition diminuera :
Quand l’expérience
du consultant
est importante
Lorsque le périmètre
de la mission
Durée est limité
rédaction
Lorsque la nouvelle
mission ressemble à
une ancienne mission
Quand on connaît
déjà bien le client
Rentabilité
Durée de la rédaction
Trop de temps passé en amont de la mission En d’autres termes, si l’on comprend parfaite-
dégrade fortement sa rentabilité, sauf à augmenter ment le contexte probable de la mission, si l’on
le coût journalier ou le nombre de jours facturés, dispose de bons outils et si on les maîtrise, si
ce qui impacte directement la compétitivité. l’on a déjà vécu des situations non pas équiva-
Certes, cet aspect risque de heurter les consultants lentes, mais au moins voisines par certains
qui ont de leur métier une image d’excellence aspects, alors la construction de la proposition
technique, mais on n’oubliera pas que tout cabi- se fera rapidement et sans heurt.
net est d’abord une entreprise et que toute entre- La phrase de Boileau prend ici une nouvelle fois
prise doit faire des bénéfices pour subsister ! tout son sens : « Ce qui se conçoit bien – et donc
en particulier le plan de travail de la mission à
NE PROPOSITION
U venir – s’énonce clairement, et les mots – la
N’EST PAS UNE PRÉ-ÉTUDE proposition – pour le dire viennent ensuite
Une proposition n’est que la réponse à la question aisément ! »
« Qu’allons-nous faire pour vous ? » et non pas
une pré-étude déjà exhaustive. Il s’agit de la pré- E FIXER UN TEMPS LIMITE
S
sentation d’une démarche, pas d’un exposé des DE RÉDACTION
solutions possibles ! S’il en veut plus, le client Nous conseillons d’adopter le principe suivant :
doit « payer pour voir » (en termes de résultats). ne consacrer à la rédaction de la proposition
Le consultant n’a pas à tout dire pour être qu’au maximum 10 % de la durée prévision-
choisi. Outre les aspects temporels, il prendrait nelle de la mission.
ainsi le risque de trop dire et donc de mal dire
(ou de dire à côté du besoin du client, dont il Durée de rédaction
lui reste certains aspects à découvrir), ou encore
le risque d’être « dévalisé » intellectuellement. Durée prévisionnelle de la mission
premières demandes de proposition, s’attellent dix jours à rédiger sa première proposition pour
à la rédaction, y passent beaucoup de temps. une mission qu’il estimait à… dix jours.
Certes, leur inexpérience doit être compensée Les premières réponses rarement positives sont
par un travail plus important, mais il est cer- alors de véritables « coups de massue » qui sont
taines limites à ne pas dépasser. Un consultant d’autant plus mal encaissés que l’investissement
débutant nous a ainsi avoué avoir passé plus de aura été conséquent !
POUR RÉSUMER
◗◗Rédiger une proposition prend du temps mais il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit que d’une présenta-
tion de la démarche du consultant. Elle doit être complète certes mais aussi concise pour rester lisible.
◗◗Une proposition a pour objectif de faire gagner de l’argent : on évalue à 10 % du temps global de
la mission le temps consacré à la rédaction de la proposition. Au delà de cette durée, la mission n’est
plus rentable !
◗◗Si le consultant y passe trop de temps, c’est probablement qu’il ne maîtrise pas le sujet et qu’il n’est
donc pas fait pour la mission. Quand un consultant est à l’aise avec le contexte d’une mission, il peut
mettre ses idées en mots avec aisance et clairement.
ff fiche 18 ff fiche 39
Rédiger une proposition Évaluer la rentabilité d’une mission
Cas pratique
Voici un exemple d’exigences relevées dans un appel d’offres :
Le prestataire précisera dans sa réponse au présent cahier des charges :
–le descriptif détaillé de l’action ;
–une version préliminaire du plan d’ingénierie de formation en décomposant le programme par séquences
élémentaires ;
–le planning de réalisation dans le calendrier défini ;
–les conditions tarifaires et le budget prévisionnel de l’opération détaillé par postes.
En complément, les éléments suivants sont demandés :
–présentation de l’organisme ;
– dernier bilan ;
–références d’expériences analogues ;
–compétences des consultants proposés.
La réponse (hors annexes) ne devra pas dépasser 5 pages.
SÉLECTIONNER Exemple 1
LES APPELS D’OFFRES « J’ai bien reçu votre appel d’offres…, et mal-
gré tout l’intérêt qu’il représente, j’ai décidé de
Faut-il répondre à tous les appels d’offres ? Il
ne pas y répondre. En effet, je crois que ma
semble important de ne répondre qu’à ceux
société n’est pas dimensionnée pour un tel
pour lesquels on est réellement dans la course.
projet qui va requérir, lors de certaines phases,
Il ne faut pas oublier qu’être écarté trop souvent
la mobilisation d’une équipe (consultants/for-
finira par nuire fortement à la motivation des
mateurs), ce que je ne suis pas capable d’assu-
consultants. Il y a même un risque non négli-
rer. Je risque donc de ne pas pouvoir vous
geable de se laisser entraîner dans une spirale
apporter les garanties nécessaires en termes de
infernale, chaque échec portant en lui les
réactivité et de respect des délais (…). Je reste
germes de l’échec suivant.
par ailleurs à votre disposition si d’autres
Sans que cela constitue une règle absolue, il est
projets plus adaptés à la taille de ma société
raisonnable de ne répondre à un appel d’offres
voient le jour. »
que si au moins trois des sept conditions ci-
dessous sont remplies :
Oui Non
Le cabinet a moins de trois mois de charge devant.
La proposition qui pourrait être faite permettrait de mettre en avant
un ou plusieurs de nos avantages concurrentiels.
L’appel d’offres émane d’une entreprise à très forte renommée qui
peut se révéler également être un prescripteur.
Le nombre de concurrents sur ce type de mission est faible.
Il sera possible de consacrer suffisamment de temps à l’élaboration
de la proposition (dans le respect des règles proposées fiche 18).
Notre marge sera élevée.
La valeur ajoutée intellectuelle de la mission est importante.
POUR RÉSUMER
◗◗Un appel d’offres exige un cadre de réponse très formalisé, dans lequel le consultant devra faire
preuve d’audace pour se démarquer de la concurrence. En conséquence, la proposition d’intervention
envoyée doit non seulement contenir tout ce que le client demande, mais aussi retenir son attention
car on répond en espérant être choisi !
◗◗Le consultant a tout intérêt à bien sélectionner les appels d’offres auxquels il veut donner suite. Si
les conditions ne sont pas réunies, il vaut mieux le décliner et se concentrer sur des missions où le
consultant a davantage de chances d’obtenir le contrat.
ff fiche 14 ff fiche 18
Recevoir un appel d’offres Rédiger une proposition
ff fiche 17
La structure générale de la proposition
1. Reformulation du contexte Résumer les besoins et les idées fortes. Il ne faut pas recopier les premiers
de la demande, des besoins exprimés paragraphes de la proposition.
Il est important d’afficher son envie, son enthousiasme. Oser dire que
2. Intention de répondre la préoccupation du prospect se situe au cœur de son expertise et que
l’on possède tous les atouts pour réussir.
Inciter avec force à aller plus loin et à accepter un rendez-vous sans aucun
6. Demande de rendez-vous autre engagement de sa part.
POUR RÉSUMER
◗◗Lalettre d’accompagnement est une invitation à la lecture comme peut l’être une lettre de motivation
au CV. Elle met la proposition en valeur et donne envie au futur client de la lire. Sa présentation doit
donc être soignée et individualisée.
◗◗Elle doit contenir un certain nombre d’éléments et participe à l’instauration de la confiance entre le
demandeur et le consultant.
ff fiche 18
Rédiger une proposition
ONSTRUIRE UN ORGANIGRAMME
C On notera qu’il s’agit d’une liste organisée sous
TECHNIQUE la forme d’une arborescence et non pas d’un
logigramme (dans lequel le chemin à parcourir
Les étapes peut être variable) ou d’un planning (dans lequel
Le consultant suivra la démarche ci-dessous les tâches sont organisées en suivant une chro-
pour élaborer l’organigramme : nologie). La seule ligne directrice à suivre est
◗◗ définir et écrire de façon claire et en quelques qu’une case de niveau η ne pourra être réalisée
mots le contenu de la mission ; que si les cases de niveau η – 1 l’ont été
auparavant.
◗◗ se poser la question suivante : « Que faut-il
faire pour réaliser cette mission ? » ; Un exemple :
diagnostic de la fonction formation
◗◗ reprendre chacune des tâches ainsi identi-
fiées et se reposer la même question de façon Schéma ci-dessous.
à identifier les sous-tâches ; ◗◗ Sur le premier niveau de l’organigramme sont
◗◗ ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne soit plus notées quatre tâches à réaliser pour faire un
possible de répondre… diagnostic de la fonction formation d’une
entreprise.
1. Interroger les responsables 2. Consulter les procédures 3. Interroger le logiciel 4. Rencontrer plusieurs
hiérarchiques et leurs existantes et les confronter de gestion de la formation fournisseurs (organismes
subordonnés, « clients » aux pratiques réelles. et en tirer des données de formation) et recueillir
du service formation chiffrées. leur avis.
(demandeurs ou ex-stagiaires).
ORGANIGRAMME TECHNIQUE
bien sûr annoncée au client avant que ne consultant et en tirera des conclusions souvent
démarre la mission et sert à la détermination des hâtives quant à l’honnêteté de celui-ci (si le
coûts. Son unité de calcul est la journée, ou la chiffre annoncé par le consultant est très supé-
demi-journée. rieur à sa prévision) ou bien quant à son sérieux
Il convient de ne pas se tromper dans son esti- et son professionnalisme (si le chiffre annoncé
mation. D’où l’importance d’une bonne prépa- par le consultant est très inférieur). Toute erreur
ration, et en particulier la nécessité d’une stricte dans l’estimation de la charge risque de faire
démarche pour lister les étapes et les tâches perdre un marché.
constitutives de la future mission. L’idéal est de La deuxième raison est également très impor-
pouvoir démontrer au demandeur que la durée tante : si le consultant sous-estime la quantité de
qui est annoncée correspond à un contenu bien travail nécessaire, il risque de se retrouver dans
précis. Le recours à l’organigramme technique une situation difficilement tenable en fin de
est alors indispensable. mission. Devoir achever son travail en ayant
Une précision cruciale consommé tout son budget et en ayant la très
Cette évaluation de la charge de travail est pri- désagréable impression (et ce n’est d’ailleurs pas
mordiale pour plusieurs raisons. une impression !) de travailler pour rien. Ou
encore, s’il est à la tête d’une équipe de consul-
Tout d’abord parce qu’un chef d’entreprise fera
tants, il s’apercevra que les trois consultants
lui-même une estimation de cette charge. Il
juniors qui l’assistent devront faire le travail de
comparera son résultat à celui annoncé par le
Mission globale
Charge t
cinq personnes pour que soient tenus les délais fois plus d’interactions que deux, cinq per-
( schéma page suivante). sonnes en relation exigent dix fois plus d’inte-
ractions que deux. Il en résulte qu’une tâche
LA RELATION CHARGE/DURÉE réalisée en dix jours par un consultant ne sera
Charge ne signifie pas durée. Cette dernière sera pas forcément achevée au bout de cinq jours par
fonction, pour une charge donnée, des moyens deux consultants !
que l’on mettra en face pour réaliser le travail.
Si les hommes étaient interchangeables et les POUR RÉSUMER
tâches subdivisibles en autant de sous-tâches ◗◗La méthode de l’organigramme technique
qu’il y a de personnes pour les accomplir, doit être connue du consultant.
alors η mois x 1 homme = 1 mois x η hommes. ◗◗C’est un moyen simple et très efficace de
La relation charge/durée serait linéaire. présenter le contenu d’une mission. Sou-
Dans la réalité, les tâches ne sont pas divisibles vent, elle permet au client d’y voir lui-même
à l’infini, les hommes sont spécialisés et le bon plus clair et, en ce sens, accroît les chances
fonctionnement de l’ensemble des équipes que l’on a de se voir confier la mission.
mobilisées sur le projet implique une bonne ◗◗On l’utilise avant la mission pour estimer
communication, elle-même consommatrice de la charge prévisionnelle de travail et donc
temps : trois personnes en relation exigent trois aider à la fixation du prix.
ff fiche 46
La documentation nécessaire à la mission
1
Visite complète des installations Proposition
de production par notre consultant de charte graphique
4
7 Validation
Validation 9
Logique globale
10
Mise au point des outils
d’évaluation des stagiaires
12
Fourniture des modules et des outils
d’évaluation associés et formation Validation 11
du (des) formateur(s)
Lancement
en commun
Tâche
consultant
Tâche
KP* consultant
Tâche
consultant KP*
Tâche Tâche
consultant consultant
Synthèse
en commun
ff fiche 18
Rédiger une proposition
Tâche antécédente
Début Fin
Tâche subséquente
de la tâche de la tâche
Tâche antécédente
1
On liste les différentes tâches,
puis on construit le réseau permettant
318460HAQ_CONSULTANT_livre.indb 99
de bien mettre en évidence leur 1. Visite complète des installations de production par notre consultant
enchaînement logique et chronologique. 2. Analyse des documents de formation existants
3. Élaboration de la liste des modules de formation à créer
4. Proposition de charte graphique
5. Structuration des modules de formation
6. Entretiens avec les titulaires de chacun des postes
7. Entretien avec le responsable sécurité
8. Entretien avec le responsable qualité
9. Choix d’un module de formation test
10. Réalisation d’un module de formation test
11. Validation du module test et corrections éventuelles
12. Conception des autres modules
13. Validation des autres modules
14. Formation des utilisateurs (formateurs) de modules
Tâche n° 6
28/03/2019 16:21
FICHE 24 Les diagrammes PERT et la planification de la mission
ff fiche 25
Calculer et respecter la date de fin d’une mission
Durée
Intitulé de la tâche
(en jours) Le rendez-vous avec
Quand pourra-t-on au plus
le responsable qualité
1. Visite complète des installations tôt fixer le rendez-vous
2 pourra être fixé au plus
de production par notre consultant avec le responsable qualité
tôt à partir du septième
(tâche n˚ 8) ?
jour de la mission.
2. Analyse des documents de formation
5
existants Quand au plus tôt
Il sera validé au plus tôt
le module test sera-t-il
3. Élaboration de la liste des modules au bout de 31 jours.
1 validé ?
de formation à créer
318460HAQ_CONSULTANT_livre.indb 102
2 3
On indique pour chaque tâche … on calcule la date au plus tôt à laquelle chacune des étapes
la durée (calendaire) nécessaire puis… (nœuds du réseau) sera atteinte
Tâche n° 6
20 jours
28/03/2019 16:21
Calculer et respecter la date de fin d’une mission FICHE 25
C’est donc un outil indispensable pour répondre ou bien la date sur laquelle il s’est engagé auprès
à un client qui, par exemple, fixe au consultant de son client.
un délai de trois mois (soit 60 jours ouvrés) pour Le calcul est le calcul inverse de celui fait pour
aboutir ! les dates au plus tôt.
Tâche
Date Date
au plus tôt au plus tard
Tâche antécédente
6 9 Tâche subséquente
3
Tâche antécédente
4
On calcule ensuite la date au plus tard
à laquelle il faut atteindre chaque nœud du réseau
318460HAQ_CONSULTANT_livre.indb 104
pour respecter le besoin final du client
Tâche n° 6
20 jours
Tâche 1 jour Tâche Tâche n° 9
n° 5 7 21 27 41
14 n° 7 14 1 jour
Tâche n° 1 0,5 jour
2 jours
Tâche Tâche n° 8 Tâche Tâche Tâche Tâche
n° 3 0,5 jour n° 10 n° 11 n° 12 n° 13
0 14 5 19 6 20 28 42 30 44 31 45 61 75 66 80
14 14 1 jour 14 14 2 jours 14 1 jour 14 30 jours 14 5 jours 14
6
… ainsi qu’à faire figurer en gras le chemin critique,
c’est-à-dire le chemin qui relie les plus faibles marges
et qui correspond aux dates au plus tôt les plus élevées
et aux dates au plus tard les plus faibles
28/03/2019 16:21
Calculer et respecter la date de fin d’une mission FICHE 25
POUR RÉSUMER
◗◗Ladate de fin de mission est importante pour le client, qui veut bien évidemment savoir quand il
pourra disposer de résultats concrets.
◗◗Le diagramme PERT est un outil qui permet de calculer précisément combien de temps va durer
chaque tâche au minimum et au maximum pour permettre de fixer une date de fin de mission fiable.
◗◗Une fois le diagramme complété, le consultant pourra tracer le chemin critique : c’est le scénario le
plus pessimiste et lui laissant le moins de marge de manœuvre.
◗◗Le consultant doit surveiller en permanence le chemin critique afin de réagir à la moindre dérive.
ff fiche 24
Les diagrammes PERT et la planification de la mission
N OUTIL DE PLANIFICATION
U Comme dans un réseau PERT, on peut représen-
TRÈS SIMPLE ter les enchaînements entre les opérations
(à condition que cela ne soit pas trop complexe),
Il se présente sous la forme d’un tableau
les points clés et les marges.
à double entrée :
◗◗ en ordonnée, on reporte l’ensemble des L’HISTOGRAMME DES CHARGES
tâches qui composent la mission ; Le diagramme de Gantt simple est un outil
◗◗ en abscisse, on place les unités de temps. commun sur lequel on ne s’attardera pas.
Dans le tableau ainsi tracé, chaque opération est L’histogramme des charges est plus complexe et
alors représentée par une « barre » (de la date beaucoup moins bien connu, en dépit de sa
de début à la date de fin). Plusieurs types de grande utilité. Le consultant pourra y faire appel
symboles peuvent être employés afin de distin- lorsqu’il devra justifier ses coûts, ou bien
guer les opérations de différentes natures. lorsqu’il lui faudra démontrer que les exigences
L M M J V L M M J V L M M …
Tâche A
Tâche B
Tâche C
Tâche D
Tâche F
Tâche G
LE PLANNING DE GANTT
en termes de délais qui lui sont imposées ne sont Il est donc nécessaire de modifier le planning,
pas réalistes. en repoussant certaines tâches jusqu’à ce que le
Supposons qu’une mission soit réalisée par un nombre de personnes nécessaires soit identique
consultant senior et deux consultants juniors. Le au nombre de personnes disponibles.
planning de Gantt qui suit, parfaitement calé sur Cet exemple illustre parfaitement la complexité
le calendrier, ne pourra pas être tenu car si l’on réelle des plannings apparemment très simples
prend en compte le nombre de personnes néces- et démontre l’intérêt de représenter non pas
saires pour le réaliser, le nombre de consultants seulement les durées, mais aussi les charges sur
de l’équipe ne sera pas suffisant ( schéma un diagramme de type Gantt. Cette représenta-
ci-dessous). tion prend le nom d’histogramme des charges
( schéma page suivante).
Tâche D
Tâche E
Tâche F
1 1 2 2 1 1 2 2 0 0 0 0 1 1
0 0 4 4 2 2 0 0 2 2 2 2 2 2
Nombre nécessaire de consultants seniors rs
Nombre nécessaire de consultants juniors
L M M J V L M M J V L M M …
Tâche A
Tâche B
Tâche C
Tâche D
Tâche E
Tâche F
Tâche G
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
0 0 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
POUR RÉSUMER
◗◗Très visuel et connu du client, le diagramme de Gantt permet de planifier très simplement une mission
et de s’assurer de la faisabilité des travaux en termes de charges.
◗◗L’histogramme des charges est plus complexe car il permet de superposer plusieurs plannings de
consultants.
ff fiche 24
Les diagrammes PERT et la planification de la mission
Ê
tre fournisseur depuis de longues années ne constitue plus une garantie pour
obtenir un marché. La remise en cause des fournisseurs à l’occasion d’un
nouveau marché est devenue une pratique courante chez les acheteurs, qui
cherchent bien sûr à obtenir les meilleures conditions d’achat, mais qui veulent
également que les fournisseurs habituels se renouvellent dans ce qu’ils proposent,
plutôt que de s’endormir dans le confort et la sécurité de la routine.
Quelle que soit la situation, la qualité de la proposition écrite, puis de sa présentation
orale, seront déterminantes pour emporter le marché et signer le contrat. Il faut finir
de convaincre et, surtout, être le meilleur. Il n’y a qu’une place intéressante sur un
podium, la première ! S’entendre dire par un client qu’il a beaucoup hésité, et que le
choix final entre nous et un concurrent s’est finalement porté sur celui-ci est ce qu’il
y a de plus démoralisant. Sans compter que le temps passé à faire la proposition et
à venir la présenter a été, non pas perdu totalement, mais faiblement rentabilisé (la
réflexion servira peut-être une autre fois).
109
Fiche 33 1 Se mettre d’accord sur les fournitures et les résultats attendus 126
ROCESSUS PRÉDÉFINI
P UELS SONT LES CRITÈRES
Q
DE SÉLECTION DE SÉLECTION ?
Ce classement se fait souvent en utilisant, en ◗◗ Certaines entreprises retiennent des critères
groupe, des techniques de prise de décision d’ordre technique qui se rapportent au
comme celles décrites fiche 94 (ce sont des contenu de la proposition : la pertinence de
techniques que le consultant utilise lui-même
la réponse, la prise en compte de tous les
par ailleurs). Mais parfois, le choix est moins
besoins, les délais de réalisation…
rationnel, ou ne dépend que d’une seule
personne. ◗◗ D’autres s’attacheront à des éléments plus
généraux et non techniques, comme la taille
Je retiens le cabinet n° 1
Le coût n’intervient
Je demande au cabinet sélectionné
que dans la phase ultime
de rédiger sa proposition définitive
de la négociation
Cas pratique
Un consultant est contacté par un cadre d’une entreprise. Ce dernier a un projet dont il aimerait l’entretenir,
car il a entendu parler de la bonne réputation de son cabinet. Jusqu’ici, tout va bien !
Le rendez-vous a lieu, cela se passe très bien et la personne demande au consultant de lui envoyer un projet
qu’elle soumettra à sa hiérarchie. À partir de ce moment, le consultant « perd la main ».
Après plusieurs relances du consultant, la personne annonce finalement que le projet n’a pas été retenu ou
bien qu’un autre cabinet a été choisi.
Dans le cas présenté, ce qui s’est passé est simple : la proposition a été défendue en interne de l’entreprise
par la personne qui l’avait reçue. Elle s’y est peut-être mal prise, n’a pas su la vendre à sa hiérarchie. D’autres
propositions amenées par des salariés plus convaincants, meilleurs à l’oral, mieux placés hiérarchiquement
se sont retrouvées devant celle de notre consultant.
ff fiche 94
La prise de décision multicritère
Une solution : fractionner la mission Ajoutons que cette pratique n’est pas non plus
Lorsque nous envoyons une proposition à une sans risque : celui de vexer ou gêner ses subor-
PME, nous la scindons généralement en plu- donnés qui auront ainsi l’impression que l’on
sieurs parties : souhaite les court-circuiter et leur forcer la
main.
◗◗ une première partie limitée et répondant juste
aux besoins, parfois même en y retirant cer- SAVOIR TIRER LES CONSÉQUENCES
tains éléments intéressants mais coûteux. Trop de propositions non retenues doivent
C’est ce que nous appelons « le modèle de conduire le consultant à se remettre en question.
base » ; Il est utile de suivre les deux ratios ci-dessous
◗◗ une deuxième partie présentant des complé- qui, à notre avis, ne devraient jamais être infé-
ments (ce qui pourrait être également fait rieurs à 1/3.
mais qui supposerait plus d’engagements de ◗◗ Ratio 1 : (Nombre de demandes de proposi-
la part du prospect et un coût plus élevé). tions + nombre d’appels d’offres reçus)/
C’est ce que nous appelons les options. nombre de contacts avec un client potentiel.
Souvent, lorsque ce type de proposition est ◗◗ Ratio 2 : Nombre de missions réalisées /
accepté, une fois la première partie terminée, le (nombre de demandes de propositions
client rassuré demande de lui-même à ce que la + nombre d’appels d’offres reçus).
deuxième partie soit finalement engagée
( fiche 5).
Ratio 1 =
Nombre
Nombre de contacts
de demandes
avec un client potentiel
de propositions
+
Nombre
d’appels d’offres Nombre de missions réalisées
reçus
Ratio 2 =
POUR RÉSUMER
Le consultant ne pourrait mener à bien toutes les missions qui correspondent à toutes les propositions qu’il
envoie. Ne pas être retenu n’est pas grave, si cela n’arrive pas systématiquement ! Mais il est important
de savoir pourquoi on n’a pas été retenu afin d’en tenir compte pour les propositions à venir. Ce retour
permettra aussi au consultant de corriger ses points faibles.
ff fiche 5 ff fiche 27
Créer un climat de confiance Comment le prospect sélectionne-t‑il les propositions ?
Cas pratique
Alors qu’il présente sa proposition à l’oral, un consultant s’aperçoit qu’il a laissé dans les planches de
présentation des informations qui ne devraient pas y figurer (données d’anciens clients…).
Il faut passer en douceur d’une présentation projetée à une présentation paperboard, en prétextant devoir
apporter des explications complémentaires. Et ne pas remettre le document en fin de présentation. « Lors de
notre discussion, nous sommes allés très loin. Aussi, je vais mettre à jour mon document et vous l’expédierai
par courriel demain matin. »
ff fiche 121
Le document de présentation orale de la mission
Présentation orale
La proposition n° 2
est retenue Le demandeur demande fréquemment
des modifications mineures de la proposition
Ajustements acceptée. Ces ajustements sont souvent
en relation avec le contenu des propositions
La proposition n° 2 qui n’ont pas été acceptées
est finalisée
L’ÉVOLUTION DE LA PROPOSITION
Cas pratique
Voici deux argumentaires efficaces s’appuyant sur la règle CAP (caractéristique, avantage, preuve) qu’un
consultant pourrait utiliser pour convaincre le demandeur de le choisir :
« Notre méthodologie et notre structure le permettent : nous ferons intervenir simultanément, pour cette
phase de notre projet, cinq consultants [caractéristique]. Nous réduirons ainsi la durée de cette phase à 10
jours, d’où une diminution du délai global [avantage]. Nous avons utilisé ce même principe auprès d’un client
dont nous tairons le nom, mais qui, comme vous, voulait disposer très rapidement de résultats. Il a gagné
près de trente jours sur le planning global [preuve]. »
« Nous disposons d’une équipe d’infographistes en interne [caractéristique]. Nous n’aurons donc pas, comme
nombre de nos collègues (on égratigne ici les concurrents que l’on nomme collègues !) à sous-traiter cette
partie de projet avec les risques d’aléas et de retards que cela comporte [avantage]. Voici d’ailleurs un
exemple de la production graphique de cette équipe [preuve]. »
ff fiche 29 ff fiche 31
Présenter oralement une proposition Les situations difficiles lors de la présentation orale
Les personnes initialement prévues, par exemple Il s’agit d’une situation assez délicate, mais également assez fréquente,
les décideurs, n’assistent pas à la présentation et sont surtout lorsque les décideurs sont de très haut niveau et que la mission
remplacées au dernier moment par des personnes n’est pas d’ordre stratégique. Deux axes de réponse :
connaissant moins bien le dossier, moins impliquées et
sans réel pouvoir de décision. – s’efforcer de convaincre les participants, même s’ils n’ont pas
le bon niveau. En faire des alliés et ne pas les vexer en regrettant
trop visiblement l’absence de certaines personnes ;
– envoyer à ces dernières les planches de présentation, accompagnées
d’un courrier reprenant les différents points.
Le client nous annonce qu’il n’a que dix minutes à nous Respecter cette contrainte de temps est une façon de lui démontrer
consacrer alors que la durée prévisionnelle de la que l’on est vraiment à son écoute. Si la proposition est bien
présentation est de quarante-cinq minutes. construite, on peut se contenter de présenter la logique globale et
ce que le prospect en retirera. Éluder tous les aspects matériels et
organisationnels, qui prennent du temps mais dont la valeur ajoutée
est plus difficilement perceptible.
Le consultant s’entend dire par son interlocuteur habituel à Quelle chance ! Il faut alors être excellent, mais se retrouver face à
son arrivée dans l’entreprise : « Le comité de direction est un comité de direction entier est une occasion unique pour
en réunion. Nous allons les rejoindre en salle de le consultant. C’est au moins autant une marque de reconnaissance
conférence. Vous aurez dix minutes pour le convaincre ! » qu’un piège.
Objection Réponse
Le client, qui n’a pas compris la proposition, Lui demander pourquoi il ne nous retient pas et commencer à penser aux besoins
interrompt la présentation et annonce qu’il futurs de ce client mais ne pas essayer de le faire revenir sur sa décision. Si le
ne nous retiendra pas. décideur a agi en présence de ses subordonnés, il y a peu de chances qu’il
revienne sur sa position, même si l’on parvient à lui démontrer qu’il s’est trompé.
Le client souhaite supprimer certaines étapes Bien lui montrer quel sera l’impact de cette suppression.
de la proposition pour en diminuer le prix.
La question du prix est posée dès le début, Essayer de ne donner qu’une enveloppe globale maximale, puis revenir aux
sans laisser réellement le temps de présenter aspects techniques en précisant que le coût exact (qui sera inférieur à cette
les travaux envisagés. première enveloppe annoncée et constituera en quelque sorte une bonne
nouvelle) sera présenté plus tard, car il découle directement de la structure
technique de la proposition.
Le client n’a en fait pas compris le contenu Reprendre chacune des étapes une par une et les lui faire valider au fur et à
de la proposition et s’en aperçoit lors de la mesure.
présentation orale.
On reproche au consultant la trop petite La réponse doit être immédiate : « Si j’appartenais à une grosse structure de
taille de son cabinet ! conseil, rater une mission n’aurait aucun impact, si ce n’est une remontrance de
mon responsable hiérarchique. Mais, comme vous le dites, j’appartiens à une
petite structure : c’est ce qui fait ma force et fera votre satisfaction. Je dois réussir
toutes les missions pour continuer à exister. Voilà quinze ans que je suis consultant,
je n’ai connu aucun échec, sinon je ne serais pas avec vous aujourd’hui ! »
On reproche au consultant la trop grosse « Vous pensez très certainement aux frais de structure qui ont un impact sur nos
taille de son cabinet ! coûts, ou bien à notre réactivité supposée moindre ? Sur ce dernier point, vous
faites erreur car notre organisation est très décentralisée et nous travaillons comme
un petit cabinet, sans pour autant en avoir la fragilité. Nos procédures, dont ne
disposent pas les petites structures, ne sont pas des carcans, mais des guides
précieux qui garantissent à nos clients une approche professionnelle. Quant à
nos coûts, c’est exact, ils sont un peu plus élevés, mais il convient de raisonner
en termes de retour sur investissement et là, nous sommes les mieux placés ! »
POUR RÉSUMER
◗◗parfois le consultant est mis en difficulté lors de la phase de présentation.
◗◗il ne doit pas paraître décontenancé si un changement intervient dans le programme convenu (par
exemple durée de la présentation écourtée). réagir de façon adaptée à l’imprévu est en soi un signe
de professionnalisme.
◗◗il arrive que le consultant soit confronté à des objections du demandeur. il faut savoir que les
objections sont souvent les mêmes, il est donc possible de préparer une argumentation en amont.
fiche 29
Présenter oralement une proposition
Attention à observer
une cohérence
Attitude Mais les deux
Discours sont regardés
POUR RÉSUMER
◗◗Présenter à plusieurs est un exercice à haut risque.
◗◗Pour le consultant chargé de la mission, le risque de se voir dépossédé de ses responsabilités aux
yeux du client est grand.
◗◗Quant au consultant associé, il risque d’être sollicité par la suite et considéré comme le décideur
d’une mission dont il ne connaît pas les détails. Il est donc nécessaire de bien clarifier et répartir les
rôles.
◗◗Si les rôles des deux intervenants ont bien été identifiés, la présentation en équipe présente l’avan-
tage de donner plus de poids au cabinet représenté.
◗◗Mais si l’équipe est mal rodée, le déséquilibre qui en ressort peut être utilisé par le prospect pour
la déstabiliser.
ff fiche 12 ff fiche 29
Les aspects matériels du premier rendez-vous Présenter oralement une proposition
Questionnaire 1 000 exemplaires Le questionnaire sera remis pour validation Le fichier « adresse des
(15 questions) « papier » envoyés à chacun des membres du groupe projet personnels » doit être fourni au
destiné à après validation par au plus tard le 5 janvier 2020. consultant, sous format… pour
l’ensemble des le groupe projet à le 5 janvier.
personnels. chaque membre du Il devra être retourné validé (ou avec
personnel. demandes de modification) au consultant
au plus tard le 15 janvier.
Chaque membre du personnel devra
recevoir à son domicile un exemplaire
du questionnaire au plus tard le 31 janvier.
Cas pratique
Un grand cabinet de recrutement s’était démarqué de ses concurrents en conditionnant le paiement de ses
prestations à la fourniture d’un candidat (si celui-ci décide, en fin de période d’essai, de quitter sa nouvelle
entreprise, celle-ci est remboursée par le cabinet de recrutement).
Sans prendre parti et entrer dans la polémique suscitée par une telle pratique, on peut noter que cela va
dans le sens de l’histoire ! Il ne viendrait pas à l’idée d’un industriel de facturer la fabrication d’un produit
non conforme ! Si le besoin de l’utilisateur n’est pas satisfait, le fabricant (de produits ou de services) n’est
pas payé.
Résultats atteints
ÉVALUER LES RÉSULTATS ◗◗ dire si les délais ont été respectés, globale-
ment et au niveau de chacune des étapes in-
À qui attribuer les résultats ? termédiaires ;
Hormis quelques grands domaines où la mesure
◗◗ vérifier que les fournitures (rapport…) sont
des résultats obtenus est aisée, l’évaluation des
résultats atteints est très délicate. Comment faire conformes à ce qui a été annoncé.
la part des choses ?
Définir la non-conformité
Dans le domaine du conseil, toute la difficulté
POUR RÉSUMER
réside dans la définition de la non-conformité.
◗◗Les fournitures constituent une preuve
À l’inverse d’un produit manufacturé, il n’y a palpable du travail réalisé par le consultant
pas de spécification précise. durant sa mission. Elles permettent de mesu-
Et la difficulté ne s’arrête pas là ! Dans le cas rer son efficacité et de légitimer sa prestation.
pratique présenté dans cette fiche, le client ne ◗◗Définir dès le départ quelles fournitures
paie pas si le salarié le quitte à l’issue de sa seront livrées par le consultant est une façon
période d’essai. Mais s’il reste, peu importe qu’il d’éviter les litiges.
occupe modestement son poste ou bien qu’il ◗◗Il est difficile d’évaluer les résultats d’une
ff fiche 36
Un canevas type de contrat de mission
Avant Après
Accord
– Pour motiver son auditoire lors de la présentation – Pour souder le groupe projet.
orale de la mission, lui permettre de se projeter – Pour faciliter son action sur le terrain.
plus facilement.
– Pour se différencier des autres structures
de conseil.
LES APPORTS D’UNE BONNE VISIBILITÉ DE LA MISSION
Mission
Mission
Cas pratique
Une grande société aéronautique pour laquelle nous avons travaillé il y a plusieurs années avait lancé un
projet destiné à remettre le client au centre des préoccupations de tous ses personnels. Après avoir présenté
une proposition, j’ai suggéré à l’assistance qu’il fallait donner un nom porteur au projet. S’en est suivie une
discussion de trente minutes très animée, au cours de laquelle chacun donnait son idée. On assistait déjà à
un travail d’équipe alors que le contrat n’était pas encore signé ! Et la conclusion du directeur fut : « Projet
Client inside me paraît être un nom porteur, adoptons-le ! »
des actions effectuées chaque jour chez son nature profonde d’un nouveau projet. Ce nom
client, elle ne doit pas être quelque chose « en peut être suggéré par le consultant, ou bien
plus ». choisi en commun par lui-même et son client ou
La mission doit s’intégrer naturellement et de futur client.
façon visible au plan de charge de la société, au Un autre avantage de ce type de pratique est
même titre que ses autres actions quotidiennes de renforcer la cohésion de l’équipe projet
( second schéma page précédente). (« Tu fais partie du groupe xxx ? »), et égale-
ment de faciliter certains réflexes de transmis-
COMMENT Y PARVENIR ? sion d’informations (« Cela va intéresser le
Donner un nom au projet groupe xxx »).
Utiliser les outils
Conseil de communication interne
Un bon nom de projet est : Les entreprises disposent de supports pour
– simple à prononcer ; communiquer en interne. La mission gagnera en
– facile à retenir ; visibilité si le consultant les utilise. Il peut par
– facile à illustrer car il peut servir de point de exemple proposer des articles pour la revue
départ pour la création d’une identité visuelle
interne afin de :
(logo…).
En choisissant un nom simple, on facilite la ◗◗ faire le bilan de l’avancement ;
mémorisation chez tous les personnels. Il faut ◗◗ présenter certains résultats ;
que le nom choisi ait une réelle signification. Les
◗◗ publier des interviews de personnes qu’il a
métaphores et comparaisons sont souvent utili-
rencontrées ;
sées car elles reprennent des images acquises
(les représentations) pour faire comprendre la ◗◗ faire parler les membres de l’équipe projet.
Cas pratique
Dans le secteur de la pétrochimie, nous avons conduit une mission d’assez grande envergure chez un indus-
triel. Il s’agissait de mettre en place des outils opérationnels de formation des opérateurs de tous niveaux,
de la personne non qualifiée au chef de quart. Un nom porteur a été trouvé pour ce projet. Plusieurs années
après, lorsqu’une personne nouvellement embauchée rejoint son poste, ce nom est l’une des premières
informations qu’elle reçoit !
ff fiche 45
La réunion de démarrage de la mission (« kick-o ff
meeting »)
U
ne fois choisi, le consultant devra établir un contrat dans lequel tout devra
être formalisé. Au contenu technique de la proposition, il va lui falloir
ajouter de nombreux autres éléments qui, bien souvent, dans le cas des
missions de conseil à haute valeur ajoutée, ne rentrent pas directement dans la déci-
sion de travailler avec le consultant. En d’autres termes, et ainsi que le disait un chef
d’entreprise : « Ce n’est pas sur le prix que je sélectionne les consultants qui inter-
viennent chez moi, mais sur leurs compétences. Mais si je peux ensuite, une fois que
je les ai choisis, faire diminuer la facture, je ne m’en prive pas ! » Il est essentiel à ce
stade de bien maîtriser tous les aspects contractuels, de l’accord de confidentialité
au plan de paiement, en passant par les acomptes.
131
Consultant
commercial
et technicien
Diagnostic préalable
Proposition d’intervention
Planification et chiffrage
Signature du contrat
POUR RÉSUMER
◗◗Toute décision de collaboration doit être mise par écrit. En matière de conseil, il faut formaliser
ce qui a été décidé, indépendamment de la confiance qui existe entre le consultant et le demandeur.
◗◗Des imprévus pouvant survenir des deux côtés, le contrat constitue une garantie pour tous.
◗◗Une étude des aspects juridiques par un spécialiste est conseillée.
Conseil
Consultant et client doivent faire preuve d’un
POUR RÉSUMER
peu de souplesse par rapport aux termes du Le contrat entre le client et le consultant
contrat. Mais si, en cours de mission, les formalise toutes les dimensions de la mission :
modifications (retards, tâches supplémentaires) les conditions de son exécution, les clauses
dépassent 10 % du volume initialement prévu),
de confidentialité, les conditions de paiement,
on rédigera un avenant au contrat.
les situations de litige, les résultats escomptés.
OURQUOI UN ACCORD
P Les contraintes liées à un accord
DE CONFIDENTIALITÉ ? Il s’agit d’une contrainte forte. Le consultant peut
par exemple se voir interdire tout travail avec un
Un cadre sécurisant pour l’entreprise concurrent de son client pendant toute la durée
Même si l’entreprise cliente est consciente que le de sa mission, d’où une diminution de son
consultant a besoin d’un grand nombre d’infor- marché potentiel. Mais un accord de confidentia-
mations pour mener à bien sa mission, elle peut lité peut aller encore plus loin, par exemple en
cependant hésiter à les lui communiquer en rai- imposant au consultant des moyens particuliers
son de leur nature confidentielle. Caractéristiques de protection des informations qu’il a
techniques, modes de fabrication, savoir-faire collectées.
non brevetable qui parfois fait la différence entre
un produit standard et un produit performant, UE TROUVE-T‑ON DANS
Q
mais aussi données économiques, rentabilité, UN ACCORD DE CONFIDENTIALITÉ ?
marges… Certaines informations ne doivent pas Vous pourrez voir les informations que contien-
tomber entre les mains de concurrents peu dra l’accord de confidentialité dans le schéma
scrupuleux, ou bien de leurs propres clients. page suivante.
Une aide pour accéder à l’ensemble
des documents ONSEILS POUR PROTÉGER
C
Le consultant ne pourra pas réaliser un bon LES DONNÉES FOURNIES
diagnostic sur la base d’informations partielles. PAR SON CLIENT
Il devra, à un moment ou à un autre, avoir Le risque lié à la multiplication
connaissance de l’ensemble des données. Bien des appareils
sûr, sa déontologie, son bon sens, le respect Pour respecter cet accord de confidentialité, le
qu’il doit à son client lui imposeront de garder consultant doit en permanence avoir le souci de
pour lui-même toutes ces informations. Certains protéger les données qui lui sont fournies par son
clients lui demanderont de s’y engager par écrit client. À ce propos, on peut remarquer que la
en signant un accord de confidentialité. Il s’agit généralisation de la micro-informatique vient
d’une pratique très courante chez les grands compliquer la situation : on peut en effet retrouver
comptes, moins fréquente dans les PME/PMI. des informations sensibles en différents endroits.
Toute rétention d’informations par le client est
Quelques bons réflexes à prendre
obligatoirement préjudiciable au bon déroule-
D’où les règles ci-après qu’il est conseillé de
ment de la mission. Le principal intérêt de
suivre strictement :
l’accord de confidentialité est qu’il va rassurer
le client et l’amener à moins de censure dans ses ◗◗ En début de mission : pour chaque nouveau
propos. Mais pour le consultant, signer un tel client, ouvrir un dossier sur son ordinateur.
document est loin d’être un acte anodin. Y classer tous les documents et/ou informa-
tions que l’on reçoit.
1. Rappel de l’objet
de la mission
2. Dates et durée
prévisionnelle
3. Durée de vie
de l’accord
L’accord 4. Définition
de confidentialité des informations
confidentielles
5. Limitations
imposées au consultant
pendant la mission
6. Sanctions
applicables
7. Nom du tribunal
compétent
L’ACCORD DE CONFIDENTIALITÉ
POUR RÉSUMER
◗◗Le client ne doit pas avoir peur de communiquer des informations au consultant car elles sont
indispensables à la réussite de la mission : plus le consultant en saura, meilleures seront ses
recommandations.
◗◗Le client fournira plus facilement des documents s’il est sûr qu’elles sont entre de bonnes mains :
un accord de confidentialité constitue donc une garantie.
◗◗Malgré sa bonne volonté, le consultant doit faire preuve d’une extrême vigilance afin de ne pas
disperser les informations confidentielles durant sa mission.
◗◗Quand celle-ci est achevée, il veillera à bien remettre tous les documents et à supprimer les infor-
mations confidentielles de ses archives. On n’est jamais assez prudent !
vant les clients. Un client pouvant « payer » sera doit à la fois permettre au consultant de
vivre bien tout en étant accessible aux
facturé au prix fort, un autre plus petit ou moins
clients potentiels.
riche se verra appliquer un tarif inférieur… Ces
◗◗Plus le consultant dégagera une marge
pratiques contribuent à donner du conseil une
importante, plus il pourra se consacrer à
image négative et sont à dénoncer. Bien sûr, les
d’autres activités (réflexion, formation) qui
missions que ne facturent pas certains très gros
participent au développement de son activité.
cabinets à des organismes de type humanitaire
n’entrent pas dans ce cadre.
LACER LE CURSEUR
P ◗◗ développer sa capacité à travailler beaucoup
AU BON ENDROIT à certaines périodes ;
Il est important, et ceci n’est pas toujours facile, ◗◗ savoir changer rapidement de sujet ;
de connaître pour chacune de ses missions le ◗◗ utiliser les temps morts, temps de déplacement ;
ratio temps réellement passé/temps facturé au
◗◗ rationaliser ses méthodologies ;
client ( schéma ci-dessous).
◗◗ utiliser pour chaque mission des consultants
PPRENDRE À RENTABILISER
A qui ont le bon profil (par exemple, des asso-
SON TEMPS ciés que les clients paient plus cher pour les
Quel que soit le temps qui a été estimé pour missions stratégiques à forte valeur ajoutée,
mener à bien une mission, le consultant peut des juniors pour des missions de plus simple
gagner en efficacité en adoptant les réflexes production) ;
suivants :
◗◗ évaluer au jour le jour le temps réellement
◗◗ travailler vite, aller à l’essentiel ; passé sur une mission et être très vigilant sur
les modifications demandées ( fiche 82).
Zone interdite
Zone interdite
POUR RÉSUMER
◗◗Une mission doit être rentable ! Fixer un prix de journée au rabais pour gagner un marché sans se
soucier de la rentabilité globale de la mission n’est pas conseillé.
◗◗Le consultant doit toujours garder à l’esprit le ratio temps réellement passé / temps facturé. Selon
qu’une mission est routinière ou qu’elle ouvre de nouvelles portes, cet indice de rentabilité peut varier
entre 0,6 et 0,9 (à partir de 1, la mission se fait à perte).
◗◗Baisser ses tarifs pour accéder à de nouveaux marchés est tentant mais le consultant court le risque
de voir ce tarif normalisé pour les missions qui suivront.
◗◗Outre un prix à la journée rentable, le consultant peut aussi augmenter son efficacité en adoptant
certains bons réflexes méthodologiques.
ff fiche 82
La gestion des modifications en cours de mission
LE PAIEMENT AU FORFAIT une très bonne façon de juger les qualités d’un
consultant junior pour ce métier du conseil et
Forfait sans référence au temps passé contribue à créer un climat de saine émulation
Le consultant et son client conviennent ensemble au sein d’une équipe de consultants. Il incombe
du montant total qui sera facturé sans faire au manager de cette équipe de veiller à ce que
référence au temps passé, donc sans prix de cela en reste à ce stade et ne conduise pas à des
journée. Ce montant est défini avant que ne tensions et des rivalités qui ne seraient pas
démarre la mission et, sauf cas particuliers tolérables.
mentionnés dans le contrat, n’évoluera pas,
Attention au surbookage
même si le consultant rencontre en cours de
Attention toutefois aux dérives possibles, en
mission des difficultés qui lui occasionneront
particulier à ne pas se rendre suffisamment
un surcroît de travail. Le client sait où il va et
disponible pour effectuer une mission. Ce risque
n’aura pas de mauvaises surprises.
guette notamment les consultants indépendants
Dans ce cas de figure, il revient au consultant :
dotés d’un très bon relationnel et de qualités
◗◗ d’analyser soigneusement le travail à effec- commerciales certaines. Ils accumulent les
tuer avant de proposer un prix ; contrats, facturent 25, 30 jours tous les mois et
◗◗ de suivre en permanence ses engagements de ne peuvent travailler bien évidemment autant.
dépenses pendant la mission et de s’assurer Ils sont en permanence surbookés et finissent
par « bâcler » les missions qui leur sont confiées.
qu’il respecte bien ce qui avait été prévu ;
◗◗ d’optimiser sa prestation et de rechercher en LE PAIEMENT EN RÉGIE
permanence l’efficacité ( fiche 39). Il s’agit du paiement au temps réellement passé.
Forfait à la journée De cette façon, si le consultant rencontre des
Le consultant peut aussi proposer un forfait en difficultés ou ne sait pas résoudre un problème,
nombre de journées en l’associant à un coût cela n’aura aucune conséquence pour lui. Il
journalier de sa prestation. Cette deuxième voie passera deux, trois fois plus de temps que prévu
est intéressante, car elle permet au consultant de et facturera cette activité supplémentaire.
mieux justifier son prix et, souvent, conduit à En début de mission, le client ne sait donc pas
des négociations plus faciles. vraiment où il va (en termes de dépenses). Pour
Si le forfait représente, d’une certaine façon, un cette raison, ce mode de paiement impose une
risque pour le consultant, il représente égale- très grande confiance entre consultant et client,
ment une opportunité : celle d’accroître sa une connaissance mutuelle et une longue expé-
marge en travaillant mieux et plus efficacement. rience de collaboration.
S’il met trois jours à rédiger le rapport de mis- Notons que ce mode de paiement semble de
sion alors qu’il a facturé cinq jours à son client moins en moins utilisé, et qu’on lui associe
pour cette activité, les deux jours « économisés » souvent une enveloppe financière maximale à
sont du bénéfice pur ! Ceci constitue également ne pas dépasser.
Marge
Date prévue
au contrat
ff fiche 36 ff fiche 33
Un canevas type de contrat de mission Se mettre d’accord sur les fournitures et les résultats
attendus
ff fiche 38
Fixer un prix de journée
Ce que va gagner
le consultant
Gain/Gain
… avant de commencer
à recevoir autre chose
Le consultant a compris
Et ainsi de suite, chacun ayant compris
qu’il lui faut donner
qu’il faut « céder » à tour de rôle pour
quelque chose…
progresser ensemble
Début
Ce que va gagner le client
de la négociation
LE PRINCIPE DE LA NÉGOCIATION
1. Ne rien faire, 2. Proposer 3. Faire un geste 4. Réduire les coûts 5. Accepter 6. Baisser
rester sur sa position un aménagement symbolique sur en jouant sur de pratiquer son prix
et se contenter de des conditions les frais de le contenu de façon une remise, mais
justifier le prix de paiement déplacement à réduire le nombre en demandant
élevé pratiqué et autres frais de journées en échange
annexes facturées des contreparties
PROPOSITIONS DE CONTREPARTIES
Cas pratique
Voici, formulé ici de façon ironique, un argument qu’un client pourrait avancer s’il trouve les tarifs d’un
consultant trop élevés : « Vous êtes trop cher. Changez de voiture, diminuez votre train de vie, vous pourrez
baisser vos marges et on pourra reprendre cette discussion ! »
À cette provocation, on peut répondre simplement que dans ce cas précis, comme dans toute négociation,
l’essentiel est d’arriver à ce que chacun gagne beaucoup.
« Ce qui est important, ce n’est pas le montant des honoraires, mais votre retour sur investissement. Vous
parlez de mon train de vie, mais croyez-vous que ce train de vie pourrait être maintenu si chacune de mes
missions était un fiasco ? »
Après tout, l’acheteur qui a mené la négociation sont faibles au regard du coût total de la mission.
sait que le contenu de la prestation proposée est Si cela n’était pas le cas (déplacement loin-
de qualité et comprendra mieux que quiconque tain…), il conviendrait bien sûr de s’y reprendre
le prix proposé, alors qu’en interne certains à deux fois avant de faire cette proposition qui
décideurs n’auront comme référence qu’un prix pour le consultant présente un avantage : elle
du marché ou leur propre estimation fondée sur diminue le temps administratif passé à compta-
des expériences antérieures avec d’autres biliser les petites dépenses occasionnées par une
consultants. Il peut par exemple être intéressant mission (un repas, un billet de train…).
de proposer à son client d’étaler cet investisse- Réduire le contenu de la mission
ment conseil sur deux exercices. Ou même de Réduire le coût en diminuant le nombre de
proposer un paiement plus étalé dans le temps. journées est une quatrième possibilité. Mais
Faire un geste symbolique attention alors à bien identifier les travaux qui
Faire un geste symbolique sur les frais de dépla- ne seront pas effectués. Attention en particulier
cement et autres frais (proposition n° 3) diminue au piège (involontaire) assez fréquent dans
un peu la facture finale du client. Ce signe lequel on peut tomber lorsque les demandeurs
d’ouverture est généralement bien accueilli. techniques de la prestation n’en sont pas les
Dans la plupart des cas, les sommes concernées négociateurs ( schéma ci-dessous).
Alors que
les demandeurs,
pourtant
Puis les acheteurs exigent
entendus par
un rabais et accordent
les acheteurs,
en contrepartie une baisse
en sont restés
du contenu technique
à leurs attentes
initiales
Un paiement comptant T
Un acompte important T
Remise
Marge restaurée
après contreparties
bien rodé et décidé à négocier durement, il peut directement avec une personne de haut niveau
entraîner très loin le consultant et le pousser à hiérarchique. Un décideur à fort salaire n’a pas
céder beaucoup plus qu’il ne le souhaiterait. les mêmes repères et les mêmes bases de com-
◗◗ Le spécialiste : il ne parle que contenu, ignore paraison qu’un acheteur débutant payé deux
fois le SMIC !
délibérément les aspects commerciaux. Très
intéressé, il va essayer de faire accepter au
consultant des compléments techniques qui,
POUR RÉSUMER
pris individuellement, ne représentent que
◗◗La recherche d’un accord gagnant /
finalement assez peu, mais mis bout à bout gagnant doit être une préoccupation
finissent par représenter beaucoup. C’est la majeure du consultant. Un contrat bien
tactique des petits pas. négocié est un contrat qui satisfait les deux
parties.
◗◗ L’acheteur : lui, ne s’éloigne pas du cahier des
◗◗Lors d’une négociation réussie, chacun
charges initial, se garde bien de parler tech-
cède tour à tour un peu de terrain pour
nique. Il aborde tour à tour les différents
progresser ensemble vers un compromis.
points qui sont de sa responsabilité : prix,
◗◗Si le demandeur trouve les services du
conditions de paiement, mode de paiement…
consultant trop chers, le consultant doit,
◗◗ Le consultant : tout ceci est très déstabilisant avant de négocier, bien étudier sa réponse :
pour le consultant qui risque d’avoir beau- baisser directement le prix de son inter-
coup de mal à conserver une vue globale de vention revient à crier haut et fort que
le reproche est justifié. La solution des
la situation. Il risque de se laisser entraîner et
contreparties est souvent bien accueillie à
finalement de trop céder sans obtenir de condition qu’elle ne remette pas la rentabi-
contreparties. Une seule parade possible : être lité de la mission en compte.
soi-même assisté d’un commercial. ◗◗Lors du rendez-v ous, les négociations
Le statut de l’interlocuteur seront plus simples à mener s’il existe un
On peut également noter que l’acceptation rapport de force équilibré entre les deux
du prix est plus facile lorsque l’on traite parties (en nombre, en statut...).
RIVILÉGIER L’ACOMPTE
P très occupées, cette réunion risque en effet d’être
ET DES PAIEMENTS INTERMÉDIAIRES reportée de plusieurs jours ou semaines, et le
paiement d’autant !
Ils permettent de limiter les risques de travaux
impayés, puisque seul le risque sur la dernière À un rythme régulier
facture demeure. Si l’acompte tarde à être payé, Parfois, et en particulier pour de longues mis-
le consultant peut ralentir ses travaux, deman- sions, on préférera un paiement à la fin de
der à son client, chez qui il est physiquement, chaque mois ou bien tous les deux mois. Il n’y
de revoir certaines échéances proches. En cas de a plus alors de fournitures associées à chaque
facture unique en fin de contrat, il ne dispose paiement. Seul le facteur temps est pris en
plus de ce moyen de pression. compte. Mais lors des périodes de moindre
Ils contribuent aussi à une bonne gestion de la activité du consultant, ce procédé peut laisser
trésorerie. Les courbes coûts engagés/encaisse- l’impression au client qu’il paie une rente plus
ments sont très proches ( premier schéma
qu’un travail. Ainsi, on trouve généralement très
ci-contre).
chers les cabinets comptables qui facturent tous
les deux mois, sauf bien sûr lorsqu’ils sont
UAND POSITIONNER
Q
LES PAIEMENTS INTERMÉDIAIRES ? présents dans l’entreprise pendant la semaine
de clôture de l’exercice !
Il est préférable de lier chacun des paiements
intermédiaires à un événement bien précis de la
mission. Il n’y a alors plus de litiges possibles Conseil
( second schéma ci-contre) ! Afin de simplifier la gestion, regroupez les frais
de déplacement et autres frais annexes sur la
facture de solde.
Conseil
Il ne faut pas compliquer à l’excès le travail
administratif en multipliant le nombre de fac-
L’ENVOI DES FACTURES
tures intermédiaires. Des séquences du type Attention à la procrastination
30 % (acompte), 30 %, 40 % (solde), ou bien
30 %, 30 %, 30 %, 10 % sont généralement Tout ce qui précède n’est valable que si le
bien acceptées. consultant ne tarde pas à envoyer ses factures.
Lors de fournitures concrètes La remarque n’est pas anodine. La passion de
On privilégiera les fournitures concrètes, les son métier, la charge de travail toujours élevée et
événements que le consultant maîtrise totale- l’intérêt de la mission occultent parfois ces
ment. Par exemple, la fourniture d’un document aspects matériels. Il n’est pas rare de voir un
plutôt que la tenue de la réunion d’avancement client réclamer à un consultant une facture alors
lors de laquelle ce document sera présenté. Si que les travaux sont achevés depuis plus d’un
une ou plusieurs personnes chez le client sont mois !
Fin
de la mission
Facture unique
en fin de mission
F
Facture
d’acompte
Facture de solde
F F F F
Factures intermédiaires
Mission
pratiques contre lesquelles le consultant n’a que limitent les risques d’impayés, atténuent
les effets du paiement à 60 ou 90 jours
peu de moyens pour agir.
admis en France, et permettent de couvrir
immédiatement les frais de la mission.
◗◗Pour simplifier la gestion, on limite à trois
ou quatre le nombre de factures que le
consultant enverra à des moments clés de la
mission, par exemple la remise de fournitures.
C
elui qui gagne le coup d’envoi se place dans une situation favorable. Il en
est ainsi dans de nombreux sports collectifs, et c’est également le cas dans
le domaine du conseil ! Il est fondamental de bien commencer une mission
de conseil. L’image que l’on donne, le dynamisme que l’on affiche, la qualité des
premiers rendez-vous et des premiers travaux en commun sont autant d’indicateurs
pour le demandeur qui doit, à ce stade, ne pouvoir penser qu’une chose : qu’il ne
s’est pas trompé et qu’il a fait le bon choix !
C’est en tout début de mission que seront fixées les règles du jeu, en particulier les
modalités des contacts avec les personnes ressources en interne. C’est également à ce
stade que l’on remettra au consultant la documentation interne dont il pourrait avoir
besoin.
159
UN CHOIX COLLECTIF devra être aussi variée que possible (compé-
tences, niveau hiérarchique…). Ce n’est pas en
Le consultant est rarement maître de la consti-
regroupant des profils identiques que l’on
tution de cette équipe projet. Parfois, il nommera
obtiendra les meilleurs résultats.
un chef de projet interne, qui sera son interlocu-
Mettre par exemple en place un nouvel ERP en
teur privilégié ( fiche 83). Souvent, le client
ne s’entourant que d’informaticiens risque de
imposera la participation de telle ou telle per-
conduire à un système probablement excellent
sonne sans que le consultant puisse rien y
au plan technique, mais difficile à utiliser et fort
redire. C’est tout à fait normal, car ce dernier ne
peu convivial. La présence de non-informaticiens
connaît pas les personnes, leurs compétences,
est une garantie de meilleure appropriation
leurs responsabilités et ne pourrait donc pas les
du nouveau système par l’ensemble de
choisir en connaissance de cause. C’est toutefois
l’entreprise.
gênant, car on peut lui imposer des personnes
qui le ralentiront et ne lui apporteront pas ce
LA FORCE DES PETITS COMITÉS
qu’il serait en droit d’attendre d’elles ( schéma
ci-dessous). La taille conseillée
Dans la mesure de ses possibilités, le consultant Il est admis qu’un groupe de travail doit être
essaiera de respecter ou de faire respecter les constitué d’une quinzaine de personnes au
quelques principes qui suivent. maximum pour être efficace, surtout lors des
séances de travail collectif et lors des
UN GROUPE AUX PROFILS VARIÉS réunions.
La force d’un groupe réside en partie dans la com-
plémentarité de ses membres. L’équipe projet
Trois sous-projets avec trois équipes de taille moyenne Des personnes de l’entreprise
travaillant sur une partie du projet global (niveau opérationnel)
Cas pratique
Il peut arriver, pour des raisons diverses (changement d’affectation, mutation, démission…), qu’un membre
clé quitte l’équipe projet en cours de mission.
Il est dommage que le consultant n’ait pas songé, lors de la constitution de l’équipe projet, à demander
à chacun s’il était disponible jusqu’à la fin de la mission. Devant le fait accompli, le consultant n’a qu’une
solution : demander au membre partant d’assurer une transition avec un remplaçant qu’il faut nommer de
toute urgence. Il doit lui passer toutes les informations nécessaires, et si possible essayer de travailler en
double avec lui pendant quelque temps. Il est important pour le consultant de bien mesurer l’impact de ce
changement et d’en avertir le décideur, au besoin en lui demandant un recadrage du planning qui risque
de souffrir de la situation.
LES INTERLOCUTEURS CLÉS l’équipe projet avec qui l’on va travailler durant
des semaines – voire des mois – ou dans d’autres
Les interlocuteurs clés de la mission sont toutes
secteurs de la société cliente, une ou plusieurs
les personnes de l’entreprise sur lesquelles le
personnes manifestement opposées à notre pré-
consultant pourra s’appuyer. Parmi eux figurent
sence. Les signes de reconnaissance ne trompent
bien sûr les personnes qui ont participé à la
pas : remarques, questions, doutes publiquement
négociation du contrat, que le consultant veil-
affichés, quand ce n’est pas conflit ouvert avec le
lera à tenir informées en permanence, et n’hési-
demandeur – conflit qui assez rapidement se
tera pas à solliciter s’il rencontre des
transforme en un conflit avec le consultant.
difficultés.
En début de mission, le consultant prendra Agir rapidement
quelques minutes pour établir la liste de ces Travailler en présence d’opposants est une
personnes ressources, avec leurs coordonnées. situation très risquée pour le consultant ; aussi
il s’agit d’identifier ces personnes au plus vite.
LES OPPOSANTS POTENTIELS Si elles sont indispensables à la réussite de la
OU DÉCLARÉS mission, il faut parvenir, après discussion, à
les faire revenir à de plus justes sentiments. Si
Repérer les opposants
cela n’est pas possible, il faudra en parler avec
Lorsque l’on démarre une nouvelle mission de
le demandeur et lui proposer une modification
conseil, il est rare de ne pas rencontrer, au sein de
du déroulement de la mission afin de limiter
Cas pratique
Dans une grande société métallurgique, un consultant, appelé pour optimiser l’organisation de postes de
travail dans un secteur production, a eu beaucoup de mal à mettre en place l’équipe projet, qui devait
comprendre un responsable du service méthodes, un responsable de la fabrication, un agent de maîtrise
d’atelier et le responsable qualité.
Acte 1 : Au bout de plusieurs réunions, s’étonnant de ne toujours pas voir le responsable qualité, le consultant
a commencé à avoir de sérieux doutes sur la motivation de celui-ci et sa volonté de s’impliquer. Il s’en est
ouvert au demandeur et n’a eu pour toute réponse que de vagues explications un peu gênées.
Acte 2 : La mission s’est déroulée difficilement, le consultant sentant bien que toutes les informations
nécessaires ne lui étaient pas systématiquement communiquées, tout en étant incapable de le prouver
formellement.
Acte 3 : Le jour de la présentation des résultats de la mission, le consultant a eu la surprise de voir arriver
le responsable qualité, et a vite compris que la réunion allait être difficile pour lui. Le responsable qualité le
coupait sans cesse, tout en prenant à témoin la direction. Le consultant s’est alors aperçu que des pans entiers
d’informations détenues par le responsable qualité lui avaient manqué, faussant ainsi ses conclusions. À la fin
de la réunion, le demandeur a pris à part le consultant pour lui expliquer qu’en fait, le responsable qualité
voulait faire lui-même le travail confié au consultant et que cela lui avait été refusé. Il aurait fallu disposer de
cette information clé dès le premier jour de la mission !
Cas pratique
Dans le cadre de sa mission, un consultant est en train de monter l’équipe projet avec laquelle il va travailler
quand le client lui annonce qu’une des personnes choisies lui mettra des bâtons dans les roues, car elle n’est
pas d’accord avec les travaux à engager. Le consultant s’aperçoit rapidement qu’il y a peut-être certains
éléments vrais dans ce discours, mais surtout que le demandeur et la personne citée sont en perpétuelle
opposition et ne se supportent pas.
Le consultant doit essayer de rencontrer très vite la personne et de jouer cartes sur table. Il va recueillir
objectivement son avis sur la démarche qui va être engagée, lui faire valider ou lister les points sur lesquels,
le cas échéant, elle a une position divergente. Si aucune discussion constructive n’est possible avec cette per-
sonne, il est conseillé de demander au client de « sortir » la personne du groupe projet, en gardant toutefois
en mémoire cet épisode. S’agit-il d’un épiphénomène, ou bien d’autres personnes sont-elles en opposition
avec le demandeur ? Le mode de management de ce dernier ne génère-t‑il pas ce type de comportement
et ne risque-t‑il pas d’avoir un impact sur le déroulement de la mission ?
Intensité de l’engagement
Opposants Alliés
(farouchement contre) « oui »
Hésitants
(ni pour, ni contre)
POUR RÉSUMER
◗◗Chezson client, le consultant rencontrera des personnes alliées sur qui il peut compter et des
personnes opposées à son action. Il est primordial de savoir les repérer rapidement.
◗◗Dès les premiers rendez-vous, il est possible de recueillir des informations et d’identifier les opinions
de chacun sur la mission.
◗◗Selon le degré d’opposition à laquelle il fait face, le consultant discutera avec la personne pour
prendre note de ses critiques. Dans un cas extrême, il fera sortir ou tiendra à distance du projet une
personne dont l’attitude est trop négative.
◗◗ vérifier que chacun est sur la même longueur ◗◗ figer la situation de départ ;
d’onde et a la même perception du contexte ◗◗ rappeler à chacun ses obligations, consécutives
dans lequel a été décidée la mission, des en- à l’engagement pris par le demandeur de travail-
jeux. Présenter, « vendre » cette mission au ler avec le consultant. Il faut se montrer à ce
groupe projet, faire en sorte que chacun soit niveau très diplomate, mais si par exemple le
fier d’avoir été désigné pour en faire partie ; principe d’une enquête interne a été retenu et
◗◗ mettre sur un même plan chacun des membres validé par la direction, il est anormal que cer-
de l’équipe qui vient d’être constituée. Ils doivent tains des personnels à interroger refusent de se
tous connaître le fil conducteur du projet, com- libérer sous des prétextes variés (trop de charge,
prendre quelle place ils y occupent, ce que l’on pas de remplaçant sur le poste de travail…) ;
attend d’eux, quand ils devront intervenir. Il ◗◗ faciliter les premiers travaux.
Dynamique
de la mission
Avec le kick-off meeting,
tout se met en place Gain de temps potentiel
très rapidement sur l’ensemble de la mission
Temps
LE KICK-OFF MEETING, UN GAIN DE TEMPS
◗◗ Les membres de l’équipe projet ( fiche 43) ◗◗ engagement planning et lancement des pre-
et, lorsque cela est possible, toutes les per- mières actions ;
sonnes qui, à un moment ou à un autre, ren- ◗◗ fixation de la prochaine réunion du groupe
contreront le consultant ou un membre de projet.
l’équipe projet. On peut également noter que la réunion de
◗◗ Un ou plusieurs représentants de la direc- démarrage peut être l’occasion, si cela n’a pas
été fait auparavant, de donner un nom au projet.
tion, ce qui est un signal fort d’implication au
Il y a là une excellente occasion de motiver, de
plus haut niveau et une bonne assurance
souder le groupe et de lancer une dynamique de
contre les possibles blocages ultérieurs.
travail en commun.
Conseil Conseil
Le kick-off meeting ne doit jamais être bradé.
Assurez-vous en amont que toutes les personnes Pour réussir un kick-off meeting :
concernées pourront venir (convocation écrite, – Organisez-le sur le lieu même où se dérou-
appel téléphonique…). En dernier recours, si des lera la mission.
personnages clés sont absents, il est sans doute
– Respectez un certain formalisme (compte
préférable de reporter la réunion.
rendu rédigé sur traitement de texte, remise
d’un document support de très bonne qualité
QUEL ORDRE DU JOUR ? aux participants…).
Cas pratique
Malgré les efforts de communication du consultant, il peut arriver que des personnes clés d’une mission
n’apparaissent pas à la réunion de démarrage.
Le consultant doit s’interroger sur la cause de ces absences. Certaines peuvent être liées à l’actualité
immédiate de l’entreprise (remplacements de dernière minute, surcharge de travail…), mais d’autres
peuvent traduire un désintérêt ou même une opposition de quelques-uns envers la mission. Il est rare que
des personnes absentes à la première réunion du groupe projet figurent parmi les plus motivées et les plus
décidées à aboutir !
POUR RÉSUMER
◗◗Une bonne mission commence toujours par une réunion de démarrage (ou kick-off meeting) réussie.
◗◗Celle-ci va réunir le (les) consultant(s), les membres du personnel qui prennent part au projet et un
représentant de la direction. Elle a pour but de poser les bases de la mission :
– mise à niveau des connaissances ;
– définition de la situation de départ ;
– création de l’identité du groupe (nom de projet…) et rappel des engagements de chacun.
◗◗Cette réunion doit être bien balisée (ordre du jour précis) et documentée (documents supports
soignés, compte rendu typographié...).
ff fiche 24
Les diagrammes PERT et la planification de la mission
ff fiche 25
Calculer et respecter la date de fin d’une mission
ff fiche 26
Le planning à barres ou planning de Gantt
ff fiche 43
Constituer l’équipe projet
LASSER GRÂCE
C Le classeur regroupant la documentation dispo-
À UN ORGANIGRAMME sera d’autant d’intercalaires qu’il y a de numé-
TECHNIQUE ros de cases de l’OT. Un intercalaire sera attri-
bué à chaque numéro. Tous les documents
Outre sa fonction de description, l’organi-
concernant une tâche donnée seront alors ran-
gramme technique ( fiche 22) est également
gés derrière l’intercalaire correspondant
utilisé pour organiser et classer toute la docu-
( schéma ci-dessous).
mentation inhérente au projet et pour numéroter
les documents émis.
1 2 3 4
1.1
1.2
1.3
1.4
1.4 1.3
1.2
1.1
LE CLASSEMENT DE LA DOCUMENTATION
...
POUR RÉSUMER
◗◗le consultant reçoit tout au long de sa mission un certain nombre de documents de la part de
l’entreprise.
◗◗pour des raisons pratiques mais aussi pour garantir la sécurité de ces documents, un bon système
d’archivage et de classement s’impose. Après avoir répertorié les documents, le consultant les rangera
dans des classeurs. l’organigramme technique permet de concevoir et visualiser son système de
classement.
◗◗À la fin de la mission, tout sera rendu au client. le risque qu’encourt un consultant mal organisé est
d’égarer certains documents, ce qui mettrait en péril l’accord de confidentialité auquel il est tenu.
fiche 22 fiche 37
Décrire la mission et évaluer la charge de travail au moyen L’accord de confidentialité
d’un organigramme technique
UELLES RELATIONS
Q Conseil
AVEC LE DÉCIDEUR ? Demandez à disposer d’une armoire ou d’un
simple caisson à roulettes pour y ranger la
Des rendez-vous fixes documentation de la mission.
« Est-ce qu’il me sera possible de joindre le
◗◗ « Est-c e que j’aurai accès au restaurant
décideur, à quel moment ? » Il s’agit d’un point
très important. C’est d’abord, tout comme la d’entreprise, comment ? » Bien souvent,
mise à disposition d’un bureau, un signe de pour prendre le pouls de la mission, il
l’importance que le décideur accorde à la suffit au consultant de prendre ses repas au
mission. self de l’entreprise (le cas échéant). Le
Pouvoir joindre le décideur sans devoir passer contexte plus détendu et la présence de
par son assistant facilite la vie du consultant. personnes que l’on ne rencontrera pas ail-
Il peut par exemple proposer d’instaurer des leurs, parce que la mission ne le justifie pas,
rendez-vous quotidiens ou hebdomadaires permettent de récupérer de nombreuses
systématiques afin que ceux-ci deviennent informations. Sans compter que la démoti-
presque un rituel. vation risque de s’installer rapidement chez
Pour faire le point le consultant qui se verrait contraint de
Souvent, à l’occasion de ces rendez-vous, le prendre ses repas seul pendant toute la
décideur laisse échapper des informations durée de la mission.
importantes ou fournit un retour intéressant
◗◗ « Quand pourrai-je arriver le matin, et repartir
sur ce qui est dit de la mission lorsque le
le soir ? » On se rappellera l’histoire vécue par
consultant n’est pas là. De son côté, le consul-
ce consultant qui s’est retrouvé enfermé un
tant en profitera pour faire passer certains
messages, demander une aide particulière sur soir dans une entreprise, oublié par le gardien
un point précis, un appui. Souvent, en un qui, dans sa tournée de fin de journée, n’est
coup de fil, le décideur pourra débloquer une pas passé dans le bureau du consultant,
situation sur laquelle le consultant n’avait inoccupé en temps normal !
que peu de prise.
même d’être cité. Pouvoir s’appuyer sur avec le réseau informatique, régularité des
contacts avec les demandeurs et intégration
quelqu’un pour tous les aspects matériels fera
au quotidien des personnels (par exemple
gagner du temps au consultant. l’accès au restaurant d’entreprise) sont
des points matériels qui vont favoriser les
relations avec les personnels et la qualité
du travail du consultant.
ff fiche 51 ff fiche 78
Prendre contact avec les personnels de terrain Pourquoi faut-il rester en permanence en contact avec le
demandeur ?
ff fiche 60
Faire parler et impliquer
QUOI SERVENT
À Permettre la visualisation
LES OUTILS DU CONSULTANT ? de la prestation
L’outil concrétise la prestation immatérielle du
Clarifier les concepts consultant, la rend en quelque sorte plus
Souvent, ces outils sont utiles en début de palpable.
mission pour clarifier les choses. Puis, au fur et
◗◗ Il doit véritablement être « packagé », c’est-à-
à mesure que les travaux avancent et que l’on
rentre dans les détails, le consultant prend cer- dire bien présenté, très visuel, facile à retenir.
taines libertés avec l’outil, car la réalité dépasse Bien sûr, jouer l’originalité est très difficile, et
le concept de base. Il y a en quelque sorte un 80 % des outils des cabinets de conseil s’ap-
appauvrissement par le consultant de certains parentent à des matrices, des diagrammes de
outils mis au point par des sociologues, des type Euler ou des cycles.
universitaires… lesquels paradoxalement ◗◗ Il conviendra de donner un nom facile à rete-
deviennent plus opérationnels ! nir à chaque outil. Qui ne connaît pas les 5S,
4C et autres 4P ? Ils sont devenus de véritables
Conseil « objets » marketing.
Ce ne sont pas les matrices qui feront la force
de votre travail mais votre capacité à person-
naliser ce cadre et à l’adapter aux problèmes
LES DIFFÉRENTS OUTILS
réels de vos clients. Le concept de matrices
Il permet de rapprocher artificiellement deux
paramètres indépendants et d’analyser les
LA MATRICE BCG
Paramètre n° 3 Paramètre
Paramètre n° 2
Paramètre
Paramètre n° 1
2 ET 3 PARAMÈTRES
Étape 4
Intersection thèmes
ou domaines 2 et 3
Intersection thèmes Étape 3
ou domaines 1, 2 et 3
Thème ou domaine 3
Les trois cercles peuvent être identiques. Ou bien le diamètre
peut être proportionnel à l’importance du thème ou du domaine.
POUR RÉSUMER
◗◗Le consultant doit être un expert en méthodologie et donc maîtriser ou même créer des outils :
matrices, diagrammes, cycles ne doivent plus avoir de secrets pour lui.
◗◗Ces outils sont une matérialisation de la prestation du consultant. À ce titre, ils doivent être efficaces,
simples et bien présentés.
◗◗Cette maîtrise du consultant passe bien sûr par une capacité à adapter ces outils au contexte du
client.
Cas pratique
Dans une équipe formée de plusieurs consultants, des rivalités peuvent apparaître entre les personnes. C’est
à qui se mettra en avant, montrera le plus ses qualités et son potentiel. Si la situation perdure, le client finit
par percevoir ces malaises et remettre en question le professionnalisme de l’équipe entière.
Le consultant responsable de l’équipe doit absolument mettre fin à ce type de comportements, qui sont
parfois la conséquence d’un mode de management dans lequel les meilleurs sont promus et les moins
bons éliminés ! Sur une seule et même mission, deux consultants d’un même cabinet qui ne travaillent pas
ensemble (alors qu’ils le devraient) sont à la limite de la faute professionnelle. Un rappel à l’ordre musclé au
plus haut niveau du cabinet est nécessaire !
POUR RÉSUMER
◗◗Intervenir à plusieurs est un exercice à haut risque qui ne se justifie que si la mission est lourde et
complexe.
◗◗Le consultant le plus expérimenté sera sans doute aussi le plus légitime pour prendre la tête de
cette équipe.
◗◗Ce leader formera une équipe composée de personnes aux tempéraments qui s’accordent et aux
compétences complémentaires.
◗◗Des réunions régulières seront organisées afin d’homogénéiser le discours et les attitudes des
consultants face au client. Une communication permanente est en outre indispensable pour éviter
les malentendus.
ff fiche 43 ff fiche 47
Constituer l’équipe projet L’organisation pratique chez le client
L
e premier travail auquel va s’atteler le consultant est de récupérer les informa-
tions dont il aura besoin pour établir un diagnostic. Bien souvent, cela passe par
une enquête auprès d’un échantillon représentatif des personnels de l’entreprise
cliente. Ceci peut se faire à l’occasion d’interviews, ou bien en dépouillant des
questionnaires préalablement distribués aux personnes intéressées. Ces deux façons
de procéder sont complémentaires. La première permet d’approfondir certains points
importants, la seconde permet de toucher un plus grand nombre d’individus. Parfois,
pour gagner du temps et essayer de profiter d’une synergie de groupe, des entretiens
collectifs sont pratiqués (groupes de discussion…).
183
– des documents
– en face à
Analyse face
– par
questionnaires
– téléphoniques
Entretiens Analyse
Longs à conduire Plus rapides À temps Longue dépend Peut se faire Préparation
(une personne à la fois) (on ne se dit égal, à conduire de la en temps longue, mais
pas tout nombre de structure masqué ; exploitation
au téléphone, personnes d’analyse dépend du rapide
on va à rencontrées des nombre et
l’essentiel) plus élevé incidents de la qualité
mise en des
place chez documents
le client
La « manipulation », La manipulation
involontaire ou non, du du consultant
consultant par les est plus difficile.
personnes rencontrées est Les informations
possible. Le consultant recueillies sont
peut de son côté, être plus factuelles.
tenté d’interpréter les
résultats.
utilisée(s). Souvent, les méthodes de recueil et lui demande de limiter les coûts en utilisant
d’informations sont définies dès le tout début du une méthode plutôt qu’une autre, lors de la
travail du consultant, lors de la rédaction de la restitution des résultats, il jugera de la qualité de
proposition. Or cela peut être risqué, car à ce l’ensemble sans remettre en cause un seul ins-
stade il ne connaît pas encore parfaitement tant son intervention dans le choix de la
l’entreprise et peut donc être conduit à un choix méthodologie !
qui ne serait pas optimal. Se laisser une marge
de manœuvre est donc souhaitable.
POUR RÉSUMER
Conseil ◗◗Une des tâches essentielles du consultant
est de recueillir chez son client toutes les
S’arrêter prématurément sur une méthode
informations qui lui permettront de se faire
peut s’avérer gênant pour la suite de la mis-
sion. Nous vous conseillons plutôt d’indiquer une idée juste et précise d’une situation.
dans la proposition écrite que le choix de la ◗◗Suivant la situation, le budget alloué,
– ou des – méthode(s) pourra être remis en les personnes concernées… le consultant
question en fonction des premières informa- privilégiera enquêtes, entretiens ou bien
tions recueillies.
observations, et parfois, il pourra combiner
Enfin, le consultant ne devra pas oublier que si ces différents outils.
le demandeur de la mission intervient souvent
ff fiche 52 ff fiche 67
La population interrogée et la notion d’échantillon L’observation des personnes en situation de travail
représentatif
ff fiche 68
ff fiche 53 L’analyse des incidents
Les trois grandes catégories d’entretiens
ff fiche 69
ff fiche 65 L’analyse de la documentation existante
Le questionnaire écrit
Le consultant doit analyser les postes de travail « Le patron pense que nous ne travaillons pas
correctement ! »
Comité de direction
Encadrement intermédiaire
Encadrement de proximité
Personnels d’exécution
rôle : un audité agressif un jour peut le lende- Voici une typologie des personnels rencontrés
main se montrer très constructif et coopératif ! Il et/ou audités, proche de celle présentée
s’agit d’un comportement propre à une situation fiche 44 ( tableau page suivante).
et qui peut évoluer, et non d’une caractéristique
de la personne.
Les personnes rencontrées Leur maître mot est cette Pour ces personnes, disciples de machiavel,
sont contentes de la venue fois l’indifférence. et leur le consultant est d’abord ils vont essayer de profiter
du consultant. elles savent seule préoccupation : un représentant de la venue du consultant
qu’il va travailler sur un vrai que la mission du de la direction. il est là pour passer des messages,
problème, espèrent qu’il va consultant ne dérange pas obligatoirement pour relayer contester, diffuser des
le résoudre et participeront leurs activités. sa stratégie et toujours au informations pas toujours
volontiers. Leur aide lui est détriment des personnels, exactes.
acquise. bien sûr ! il convient donc
de s’opposer par tous
les moyens à son action.
POUR RÉSUMER
◗◗Le consultant représente la direction qui l’a embauché et, à ce titre, il doit lutter contre certains
préjugés existant s’il veut s’intégrer dans les groupes de salariés de l’entreprise. comme sa venue
est souvent associée à un dysfonctionnement dans l’entreprise, il est important de couper court
rapidement aux rumeurs et d’exposer à tous les personnels concernés le sens de sa mission.
◗◗L’attitude des personnes rencontrées sur le terrain varie : le consultant sera confronté à des réactions
constructives, passives, mais aussi agressives et manipulatrices.
◗◗À lui de convaincre du bien-fondé de sa présence. mais ce n’est pas en costume cravate qu’il
parviendra à gagner la confiance des personnels qui passent toute la journée en bleu de travail. cette
confiance reste pourtant indispensable à la réussite de la mission.
fiche 45 fiche 60
La réunion de démarrage de la mission (« kick-off mee- Faire parler et impliquer
ting »)
fiche 62
fiche 47 L’attitude des personnes interrogées
L’organisation pratique chez le client
N CHOIX FAIT
U 100 boules dans cet ensemble correctement
PAR LE CONSULTANT mélangé devrait conduire à des proportions
Un problème auquel le consultant est souvent identiques de boules des différentes couleurs,
confronté est de devoir interviewer des person- soit : 20 boules blanches, 20 boules noires, 20
nels préalablement désignés par la hiérarchie. boules jaunes, 20 boules vertes et 20 boules
Ce mode de sélection a deux inconvénients bleues. Mais parfois, le hasard…
notoires :
Le responsable hiérarchique peut avoir,
L’ANALYSE PRÉALABLE
◗◗
DE LA POPULATION
consciemment ou pas, tendance à désigner
À INTERVIEWER
des personnes qui apporteront au consultant
Dans ce cas, l’objectif est de se fixer des classes
des réponses qui ne le désavoueront pas.
d’équivalence (méthode des quotas). Plus le
◗◗ Le responsable hiérarchique pourra jouer la nombre de classes sera élevé, plus la représen-
carte de la facilité en faisant appel au volon- tativité sera bonne, mais également plus le
tariat. Or les sociologues ont largement nombre d’entretiens sera important. Il y aura
prouvé qu’un groupe constitué de volontaires bien sûr équivalence totale si toute la population
apportait des réponses qui différaient notable- est interrogée.
ment de celles d’un groupe plus homogène. Le schéma suivant montre comment on peut
En effet, seront volontaires pour répondre à appliquer simplement cette méthode, qui
un sujet donné les personnes intéressées, conduit à de bons résultats en matière de repré-
pour une raison ou une autre, par le sujet ! sentativité. Il s’agit d’interviewer des personnels
de production dans un atelier comportant trois
Conseil grands secteurs (fabrication, montage, contrôle),
Soyez très critique vis-à-vis de la liste des des hommes et des femmes, appartenant à
personnes qu’on vous propose d’interroger ! quatre catégories socioprofessionnelles dis-
Même si ce ne sera pas toujours possible en
raison des contraintes liées à l’organisation du
tinctes (ouvriers, agents de maîtrise, techniciens
travail du personnel, essayez cependant tou- et ingénieurs) ( schéma page suivante).
jours d’effectuer vous-même le choix !
AUTRES MÉTHODES DE SÉLECTION
LE TIRAGE AU SORT Il existe deux autres techniques un peu moins
Supposons une urne contenant 200 boules utilisées par le consultant, mais dont il est
blanches, 200 boules noires, 200 boules jaunes, néanmoins bon d’avoir entendu parler :
200 boules vertes et 200 boules bleues.
◗◗ la méthode d’échantillonnage par grappe, dans
Théoriquement, un tirage au hasard de
laquelle des groupes d’individus sont tirés au
30
20
10 70
60
0 Répartition par type d’activité
70 50
1
60 40
50 30
40 20
30 10
20 0
10
0 Caractérisation de la population concernée par l’enquête
Répartition H/F
Construction de l’arborescence
et détermination du nombre d’entretiens par classe
Hommes
Ouvriers
Femmes
Validation Fabrication
4 Agents de maîtrise
Population totale atelier
Montage
(Etotal)
Techniciens
Contrôle
3
Ingénieurs
LA REPRÉSENTATIVITÉ PROPORTIONNELLE
pas été spontanément abordé. Puis il laisse de donc souvent ne se fait pas !). Le dépouillement
nouveau toute latitude à la personne pour de ce type d’entretien est difficile, car les
s’exprimer. réponses de chacun des interviewés ne sont pas
forcément de même nature ou comparables.
Conseil Toute tentative de calcul statistique est alors
En intervenant trop souvent, vous risquez de vouée à l’échec ( schéma ci-dessous).
casser la dynamique de parole de votre inter-
locuteur. Soyez à l’écoute et limitez vos inter- LE GUIDE D’ENTRETIEN
ventions à l’essentiel. Une prise de notes en
arborescence ( fiche 57) facilitera votre Un guide d’entretien est utile au consultant pour
travail. éviter d’oublier d’aborder un point ou de poser
une question bien précise. Mais attention, il ne
L’ENTRETIEN NON DIRECTIF s’agit pas de s’enfermer dans un cadre rigide.
À l’opposé, l’entretien non directif est très Plutôt qu’une liste ordonnée de questions, le
simple à préparer. Mais les objectifs que s’est guide d’entretien doit être simplement une
fixés le consultant sont parfois difficiles à succession de mots-clés.
atteindre. Ce type d’entretien se caractérise par
une écoute importante du consultant, une totale COMBINER LES ENTRETIENS
liberté pour l’interviewé d’aborder les points
Il est possible de combiner dans le temps les
qu’il souhaite, l’absence totale d’orientation, et
méthodes d’entretien pour affiner les réponses.
une structuration qui se fait en temps réel (et qui
Lorsque l’on doit mener, ce qui est souvent le
Temps
RÉATION
C que l’interviewé reste discret. Quel intérêt,
D’UN CLIMAT FAVORABLE quelle spontanéité auront les entretiens sui-
vants si, avant d’être entendues, les personnes
Respecter les horaires
qui ne sont pas encore passées sont débriefées
La première des politesses consiste à respecter
par celles qui ont déjà rencontré le consul-
l’horaire de l’entretien. C’est au consultant
d’attendre entre deux entretiens successifs, tant ?
plutôt qu’aux personnes interviewées. Il pourra ◗◗ Contexte de la mission : il rappellera l’origine
toujours en profiter pour remettre un peu et le contexte de son intervention à chaque
d’ordre dans ses notes. Ce temps d’attente lui personne rencontrée, lui dira à quel stade on en
permettra en outre de « remettre les compteurs est et pourquoi sa contribution est importante.
à zéro », c’est-à-dire non pas d’oublier, mais de
◗◗ Neutralité du consultant : il expliquera qu’il
mettre de côté, ce qu’il vient d’entendre et de
n’est pas ici pour juger, mais pour écouter. Il
reprendre avec le prochain interlocuteur avec
l’esprit plus libre. n’y a pas de bonnes réponses et tout ce qu’il
entend est important pour lui !
Se présenter
Le consultant se présente et demande à l’inter- ◗◗ Durée de l’entretien : il annoncera la durée
viewé de faire de même. Chacun entend pour la prévisionnelle de l’entretien, et complétera en
première fois l’autre s’exprimer, le verra proba- précisant que si cette durée ne suffit pas, un
blement pour la première fois ! Détendre l’at- deuxième rendez-v ous pourra être pro-
mosphère par une plaisanterie, proposer de grammé.
prendre ensemble un café, installer confortable- ◗◗ Méthode utilisée : il devra expliquer le mode
ment la personne… n’est pas une perte de de questionnement retenu (entretien directif,
temps. Bien au contraire, ce sont des conditions
semi-directif…).
indispensables à un bon démarrage de
l’entretien. ◗◗ Moyen d’enregistrement : il annoncera qu’il
va prendre des notes.
LA FORMULATION DE LA CONSIGNE ◗◗ Thème de l’entretien : et bien sûr il présentera
Cette deuxième phase est tout aussi importante le thème de l’entretien. Il l’expliquera en dé-
que la première. Les règles du jeu de l’entretien tail et devra s’assurer qu’il a bien été compris.
doivent être posées avant de démarrer l’entre- Il convient d’être très précis. Il est surprenant
tien proprement dit. de constater que, lors de certaines séries
◗◗ Confidentialité : le consultant insistera sur la d’entretiens, avec à chaque fois la même
confidentialité des propos qui seront tenus. Il consigne que l’on croit précise, on peut obte-
ne répétera rien, mais souhaite également nir des réponses extrêmement variées.
Cas pratique
Un consultant, au cours d’une mission dans une grande entreprise, a prévu d’interviewer certains salariés.
Mais il constate le jour J que les personnes concernées n’ont pas été prévenues que des entretiens allaient
avoir lieu !
Pour les personnes que l’on doit rencontrer le jour même, il n’y a plus grand-chose à faire. Il faudra bien sûr,
en début d’entretien, leur en expliquer le contexte et l’importance de leur participation. En évitant de critiquer
leur hiérarchie qui aurait dû les mettre au courant.
En parallèle, il faudra aussi vérifier que les personnes que l’on va rencontrer les jours suivants ont reçu
l’information. Ou bien demander à l’entreprise de refaire une communication sur le sujet. Un des moyens
d’éviter que pareille situation ne se reproduise est de proposer soi-même, avant le début de l’entretien,
une courte note à distribuer au personnel.
Le consultant
elle veut signifier que ce qu’elle va dire est confidentiel elle ne partage pas le point de vue du consultant
(de la même façon, elle changera de ton) ou de son employeur
elle souhaite lui exprimer sa confiance elle veut exprimer des doutes
LES TECHNIQUES
DE REFORMULATION Conseil
Prenez l’habitude, au cours d’un entretien
Reformuler, c’est redire autrement, avec ses
semi-directif, de reformuler systématiquement
propres mots, ce que la personne qui est en ce que vous avez entendu et compris du sujet
face de soi vient d’exprimer (avec difficulté ou qui vient d’être traité avant de changer de
non). La reformulation permet de montrer que thème.
l’on est à l’écoute, que l’on cherche à
comprendre. LES RELANCES
On distingue plusieurs types de reformulations, S’apparentant sous certains aspects aux refor-
avec à chaque fois un objectif différent : mulations, les relances sont très utiles au
◗◗ La reformulation explicitation reprend ce qui consultant qui souhaite redynamiser une parole
qui s’essouffle.
a été dit en le structurant et en le rendant plus
compréhensible (choix de mots plus simples, ◗◗ Les questions échos constituent un premier
effort de logique…). type de relance.
Cas pratique
Au fur et à mesure des entretiens qu’il mène avec les personnels d’une entreprise, un consultant a l’impression
que les interviewés lui cachent délibérément la vérité en taisant certaines informations.
La seule solution qui lui reste est d’organiser au plus vite une rencontre en y associant le décideur et de
« mettre les pieds dans le plat ».
À choix multiple
Ces trois derniers mois, les contrôles effectués
par le service qualité vous ont paru :
À réponse - plus complets ?
multiple - moins procéduriers ?
- mieux expliqués ?
Échos Elles suivent une réponse à une première question et incitent le stagiaire à poursuivre :
(entretien « Plus efficace, vous dites ?… », ou encore : « Oui, et en particulier ?… »
non directif)
Relais
Pour étendre la discussion à l’ensemble du groupe :
(entretien
« Merci, monsieur. Et vous, monsieur, êtes-vous du même avis ? »
de groupe)
différée est une technique à retenir pour donné à toutes les questions. Lors d’un
plusieurs raisons : « blanc », le consultant revient en arrière :
–– Elle évite au consultant de couper la parole « Vous m’avez dit tout à l’heure que… »
à un interlocuteur qui a envie de s’exprimer « Pouvez-vous revenir sur ce point et me
mais n’a pas dit ou répondu sur un point donner des exemples concrets… »
ff fiche 2 ff fiche 61
Comprendre et reformuler les besoins du demandeur Savoir recueillir des faits précis
ff fiche 54
La dynamique d’un entretien interpersonnel
xxxxx
xxxxx
xxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx
xxxxx
xxxxx xxxxxx
xxxxxx
xxxxx
xxxxx xxxxxx
xxxxxx xxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxx
prise de notes, c’est déjà un premier stade de trement : à l’inverse de la prise de notes, il
ne favorise pas la concentration et le trai-
traitement de l’information ( fiche 75).
tement des informations est chronophage.
Entretien après entretien, ces schémas sont
Non
3 4 Chacun parle une seule fois, quand son tour arrive, puis laisse
la parole à son voisin : ce n’est plus un entretien, mais une suite
de monologues.
5
2
1 6
Il y a réellement échange, chacun peut rebondir sur les idées
de l’autre. Parfois, le consultant qui mène cet entretien
de groupe peut avoir l’impression d’être débordé. Il peut avoir
7 du mal à tout noter de ce qui est dit : c’est un bon signe
C d’implication et de créativité des participants.
Oui
Cas pratique
Dans le cadre d’une mission dans une entreprise, un consultant a organisé un entretien en groupe avec douze
salariés. Au bout de quelques minutes, l’entretien se transforme en une séance de défoulement collectif, au
cours de laquelle la critique de l’organisation existante prend le pas sur tous les autres sujets… Comment le
consultant peut-il canaliser l’énergie négative du groupe ?
Utiliser un paperboard en demandant à chacun de rester factuel. Sur ce tableau, tracer deux colonnes, les
avis « pour » ou les points positifs et les avis « contre » ou les points négatifs. Voir la colonne des « points
négatifs » se remplir alors que l’autre colonne reste vierge va inciter certains à chercher des points positifs.
On peut ainsi espérer casser la dynamique du « tout va mal » pour retrouver une attitude plus équilibrée.
ff fiche 54
La dynamique d’un entretien interpersonnel
n entretiens téléphoniques
ff fiche 54 ff fiche 63
La dynamique d’un entretien interpersonnel La notion de biais cognitif
ff fiche 55
Les aspects non verbaux des entretiens
Cas pratique
Dans le cadre d’une étude de certains postes d’une entreprise, un consultant avait prévu d’observer le travail
des personnels d’un atelier de production de produits chimiques. Les chefs d’atelier avaient prévenu les
opérateurs : « Il voudra probablement tout savoir de ce que vous faites. » La méfiance à l’égard du consultant
s’installa dans l’atelier. « Pourquoi vient-il nous voir ? Il veut nous contrôler, vérifier que nous travaillons
correctement, nous surveiller… » Quand, deux semaines après, le consultant est arrivé, tous les opérateurs
étaient en retrait. Le moindre de ses gestes était épié, chaque question analysée, reformulée, interprétée.
Pour remettre la situation à plat, le consultant devra d’abord gagner la confiance des opérateurs, et présenter
les enjeux de la mission afin de les rassurer. Si les personnels ne collaborent pas ouvertement et sans arrière-
pensée à l’enquête d’un consultant, celle-ci n’aboutira pas, car le consultant n’aura réussi à analyser que la
partie visible d’un iceberg, dont 80 % resteront cachés.
POUR RÉSUMER
◗◗Un entretien ne sert à rien si la personne interviewée reste méfiante et s’il faut lui soutirer l’une après
l’autre toutes les informations en transformant un moment d’échange en un strict interrogatoire.
◗◗Le consultant doit être capable de s’intégrer ou de prendre la couleur du pays où il se trouve afin
de créer des relations de confiance, clé de voute d’entretiens réussis.
◗◗Les qualités premières dont il a besoin sont l’empathie, le respect et la modestie.
ff fiche 51
Prendre contact avec les personnels de terrain
Faits
Sentiments Opinions
Cas pratique
voici, au mot près, les propos que nous avons recueillis pendant un entretien avec un salarié d’une grande
entreprise. cet entretien s’est déroulé dans le cadre d’une enquête sur la fonction ressources humaines.
« nous avons un service formation, enfin, sur le papier, car dans les faits, on ne les voit jamais. et lorsque
l’on a besoin d’eux, ils ne répondent pas. ce sont je crois des personnels administratifs qui ont été placés à
ce poste sans en avoir les compétences ! bilan, on ne part jamais, ou presque, en formation ! et quand par
chance on réussit à décrocher un stage, généralement l’organisme a été mal choisi et on est déçu ! »
Dans cet exemple, seuls les cinq premiers mots sont à classer dans le registre factuel. La personne interviewée
construit son discours en fonction d’une ou deux expériences malheureuses, alors que ce service formation
tant critiqué a probablement organisé des dizaines ou des centaines d’autres stages qui se sont correctement
déroulés et ont satisfait les stagiaires !
théoriquement… et concrètement ?
POUR RÉSUMER
◗◗Leconsultant doit savoir faire le tri entre ce qui est factuel et ce qui est émotionnel car ses conclusions
s’appuient principalement sur des faits.
◗◗Les faits recueillis doivent être aussi précis que possible pour être exploitables. C’est pourquoi le
consultant doit rester très vigilant durant l’entretien et faire préciser chaque réponse qui comporte
une ambiguïté ou une imprécision.
ff fiche 2 ff fiche 56
Comprendre et reformuler les besoins du demandeur Les techniques de questionnement et de reformula-
tion, les relances
ff fiche 54
La dynamique d’un entretien interpersonnel
c omprendre que, sans vous critiquer, je –– « Essayez d’utiliser des mots simples. Si je
vous pose des questions. » ne vous comprends pas, je vous arrêterai. »
◗◗ I : « C’est confidentiel ! » –– « Pouvez-vous m’en expliquer le fonction-
–– « Pour cette mission, pour laquelle votre nement afin que je comprenne ? »
direction m’a mandaté, j’ai signé un accord –– « Donnez-moi un exemple. »
de confidentialité. » ◗◗ I : « Vous n’avez pas le droit de me poser cette
–– « Je me dois, par déontologie, de respecter question ! »
le caractère confidentiel des informations –– « En quoi vous ai-je froissé ? Je voulais juste
qui me sont transmises. » savoir si… »
◗◗ I : « De vous à moi, ne le répétez pas ! » –– « Écoutez, je suis étonné. Ce point est jus-
–– « Mon rôle est d’exploiter toutes les infor- tement l’un de ceux sur lesquels on m’a
mations disponibles pour avancer dans demandé de travailler. »
mon analyse. Si l’information que vous me
donnez est exacte, je l’exploiterai en veil-
NE GRILLE DE LECTURE
U
DES PERSONNES RENCONTRÉES
lant à préserver votre anonymat. Si elle est
Positionner chacune des personnes reçues dans
imprécise, je préfère alors ne pas l’en-
le schéma présenté ci-après donne une bonne
tendre. »
image du climat global de l’entreprise dans
◗◗ I : « Vous ne pouvez pas comprendre, c’est laquelle se déroule la mission. C’est également
trop technique ! » une mesure de la façon dont le consultant est
perçu.
Cas pratique
Voici plusieurs cas de figure qui illustrent les différentes attitudes que peuvent adopter des personnes
interviewées avec le consultant qui les interroge.
1. Les personnes interviewées font au consultant des confidences qui dépassent de loin le cadre de l’entretien.
Leur demander si leurs propos peuvent être mentionnés dans le rapport final suffit généralement à les faire
changer de sujet. Sur un plan plus général, lorsque quelqu’un donne au consultant une information en
précisant qu’il tient à rester anonyme, il faut faire preuve de la plus grande prudence.
2. Les personnes interviewées en profitent pour critiquer leur entreprise. La rencontre avec le consultant
devient un exutoire.
Ne pas rentrer dans leur jeu, bien sûr ne pas prendre parti, et si possible leur montrer que l’on n’écoute
plus. Arrêter par exemple de prendre des notes, prendre de la distance en se renversant en arrière. Une des
plus grosses erreurs que puisse faire un consultant est de se laisser influencer par des propos manifestement
partisans. Un recentrage sur les seuls faits est ici indispensable.
3. Lors de son enquête, le consultant est confronté à une personne beaucoup trop bavarde, qui monopolise
son attention, le sature en « informations » dont il ne sait plus lesquelles sont exactes et lesquelles ne sont
qu’une opinion.
Il est important de poser des limites. À une personne qui veut sans arrêt alimenter le consultant en infor-
mations qui bien souvent ne sont que des bruits et rumeurs, il faut fixer un rendez-vous – si possible assez
éloigné dans le temps – afin de ne pas être inconsciemment perturbé et/ou influencé par ses propos.
Dominantes
Indépendantes Exigeantes
Agressives Constructives
Entêtées Ouvertes
Ergoteuses Assurées
Hostiles Chaleureuses
Distantes Affables
Méfiantes Suiveuses
Passives Conciliantes
Tendues Sociables
Soumises
POUR RÉSUMER
◗◗Leconsultant est toujours attendu, mais pas toujours bien bien reçu ! Il sera confronté à de multiples
comportements, qui vont de l’adhésion inconditionnelle à l’opposition la plus sévère, et devra s’y
préparer.
◗◗Des propos rassurants et valorisants ainsi qu’une attitude humble facilitent l’amorce d’un dialogue et
peuvent permettre au consultant de déjouer certains blocages de la personne interrogée.
ff fiche 51 ff fiche 55
Prendre contact avec les personnels de terrain Les aspects non verbaux des entretiens
Biais cognitifs
Biais liés aux phénomènes Biais liés aux modes Biais liés aux jugements
Biais liés aux personnalités
de mémorisation de raisonnement et opinions émis
Cas pratique
Un consultant qui interroge des personnels sur la pénibilité du travail, dans n’importe quel secteur, constatera
que chacun est persuadé que son travail fait partie des plus pénibles : les personnels administratifs donneront
une grande importance au fait qu’ils travaillent sur écran, les personnels travaillant en équipe parleront des
difficultés de leur vie sociale et familiale, les ouvriers de la métallurgie parleront des charges lourdes, de la
chaleur, du bruit et les employés de supermarchés de l’agressivité des clients !
Tous ont raison, mais le consultant devra arriver à dépasser ces stéréotypes s’il veut obtenir des informations
plus riches !
(« la mesure fausse le résultat »). On parle d’effet certains points s’apparentent aux biais. Il s’agit
Hawthorne : les résultats d’une expérience ne de représentations partagées par les membres
sont pas dus aux facteurs expérimentaux, mais d’un même groupe social (l’entreprise cliente,
au fait que les sujets sont conscients de partici- un service particulier, une catégorie socioprofes-
per à une expérience. La personne interrogée sionnelle…), mais qui ne correspondent pas
peut aussi chercher à ressembler aux autres, à la exactement à la réalité. Chacun y croit d’autant
majorité, à « rentrer dans le moule ». Elle aura plus qu’il n’est pas le seul à y croire. Cela le
plus de mal à exprimer des opinions conforte dans sa croyance et se retrouvera dans
dissonantes. l’entretien avec le consultant.
ff fiche 54 ff fiche 61
La dynamique d’un entretien interpersonnel Savoir recueillir des faits précis
ff fiche 55
Les aspects non verbaux des entretiens
Décision
Jugement
Soutien
Interprétation
Investigation Compréhension
ressentir plus fortement le poids de ses difficul- consultant pourrait spontanément avoir
tés et de s’enfoncer dans un discours où le res- durant ses échanges.
senti prendra une place de plus en plus impor- ◗◗Mais la réussite d’un entretien passe par
ff fiche 53 ff fiche 63
Les trois grandes catégories d’entretiens La notion de biais cognitif
ff fiche 54
La dynamique d’un entretien interpersonnel
Cas pratique
Alors qu’il a envoyé des questionnaires d’enquête à un grand nombre de personnes, un consultant peut être
confronté à un très faible retour.
L’exploitation ne sera pas très intéressante si le nombre de questionnaires est trop faible. Statistiquement,
cela ne voudra rien dire car la représentativité des réponses ne sera probablement pas assurée. Avant
d’envoyer une deuxième fois le même questionnaire, il convient de se poser la question : « Pourquoi si peu
de retours ? » Est-ce un manque de temps pour répondre, un désintérêt, un mot d’ordre syndical ou bien
une incompréhension en raison d’une mauvaise conception ? Suivant la réponse, il faudra peut-être changer
de stratégie.
pour non, 1 pour un peu, 2 pour souvent, 3 pour conception du questionnaire à l’exploitation
systématiquement… à venir des données.
◗◗Toute erreur, même minime, sera répétée
Mise en forme finale
ŋ fois, véhiculée dans toute l’entreprise et
pourra aller jusqu’à décrédibiliser l’enquête
Test auprès d’une sélection
engagée et le consultant qui en est chargé.
de destinataires Il est donc important de travailler avec
Il faudra prendre en compte des éventuelles méthodologie et par exemple de ne pas
remarques et modifier les questions qui faire l’économie de la phase de test du
conduisent à des réponses difficiles à exploiter. questionnaire.
ff fiche 50 ff fiche 66
La stratégie de recherche d’informations L’approche mixte entretiens/enquête par questionnaire
ff fiche 56
Les techniques de questionnement et de reformulation,
les relances
ONCEPTION DU QUESTIONNAIRE
C Un questionnaire complémentaire
À PARTIR D’ENTRETIENS On voit tout de suite que, bien qu’intéressants,
ces résultats ne sont pas quantifiés.
Des entretiens préparatoires
À partir de ces premiers éléments, un question-
Prenons comme exemple une enquête conduite
naire d’enquête a été envoyé à 350 personnes,
dans une grande entreprise (1 500 personnes)
soit près de vingt fois le nombre de personnes
sur la fonction « ressources humaines ». Les
interrogées directement. Parmi les questions, on
entretiens ont permis de débroussailler et d’ex-
trouvait :
plorer le sujet, de façon essentiellement qualita-
tive car le nombre d’entretiens qu’il est possible ◗◗ « Pouvez-vous citer le nom du responsable
de mener est obligatoirement limité. Dix-huit administration du personnel ? »
personnes ont ainsi été reçues par le consultant ◗◗ « Pouvez-vous retrouver en moins de trois
pendant environ une heure chacune. Un des minutes l’exemplaire du règlement intérieur
thèmes traitait de la gestion des congés, absences qui vous a été remis lors de votre arrivée ? »
et journées ARTT ; sur ce thème, les principaux
◗◗ « Savez-vous, au jour près, quel est le nombre
enseignements obtenus par le consultant ont été
de journées de congés dont vous disposez
synthétisés dans le schéma ci-dessous :
encore ? »
Premier schéma page suivante.
SYNTHÈSE
Ce document est propriété de XXXXX. Il ne peut être reproduit ou communiqué sans son autorisation écrite préalable.
50 % des personnels
ne savent pas à qui
s’adresser. Les noms
des chefs de service Près de 40 % des salariés
de la DRH ne sont Congés, absences, maladies, temps de travail
ne connaissent pas le contenu
connus que par 31 % de l’accord d’entreprise
des hiérarchiques SYNTHÈSE ou de la convention collective.
Un sur deux ne dispose pas
d’un exemplaire du règlement
Les personnels ne connaissent pas (ou mal) les règles de l’entreprise.
intérieur
Sur ces sujets, le service du personnel répond peu et mal.
Ce document est propriété de XXXXX. Il ne peut être reproduit ou communiqué sans son autorisation écrite préalable.
ES RÉSULTATS D’ENTRETIEN
D
ENRICHIS POUR RÉSUMER
◗◗Le questionnaire permettra souvent de
Les réponses aux questions du questionnaire sont
quantifier ce qui a été mis en évidence
alors venues enrichir considérablement les résul-
ponctuellement lors des entretiens. La
tats qualitatifs déjà acquis ( second schéma
combinaison des deux méthodes permet
ci-contre). d’obtenir un tableau de la situation plus
complet.
◗◗Une première série d’entretiens est orga-
nisée. Ils permettent de débroussailler un
sujet.
◗◗À partir de l’analyse des entretiens, on
élabore un questionnaire afin de compléter
les premiers résultats avec des informations
quantitatives. L’avantage du questionnaire
est qu’il peut être transmis à un grand
nombre de personnes.
◗◗Une fois le dépouillement accompli, les
résultats chiffrés viendront enrichir les
données qualitatives des entretiens.
ff fiche 50 ff fiche 65
La stratégie de recherche d’informations Le questionnaire écrit
ff fiche 53
Les trois grandes catégories d’entretiens
L’OBSERVATION À DISTANCE
protection) requis. Il s’agit d’un signe de profes- qui doit travailler dans la partie production
sionnalisme, d’une marque de respect et d’une d’une entreprise doit suivre, au même titre que
preuve que l’on connaît bien le milieu indus- n’importe quel autre intervenant externe, ce qui
triel. Pour le consultant, il s’agit également d’un est appelé « l’accueil sécurité », c’est-à-dire une
confort – celui qui a déjà visité une usine avec formation très condensée sur les risques de
des coquilles de sécurité que l’on enfile au bout l’entreprise cliente. La nature immatérielle ou
de ses chaussures de ville, ou un casque visiteur intellectuelle de sa prestation ne l’en dispense
que l’on n’arrive pas à ajuster à sa taille, en aucun cas !
comprendra ! La durée de l’observation
Il en va de même pour les contraintes d’horaires La durée de l’observation doit être suffisante
de travail. Par exemple pour observer les person- pour que les personnes observées oublient
nels qui travaillent la nuit, il est impératif de se qu’elles le sont. Les premières minutes, leur
rendre sur place la nuit. comportement n’est pas naturel. Elles essaient
Les règles de sécurité de bien faire puisque le consultant est là ! Mais
Toutes les règles de sécurité doivent être respec- les vrais comportements réapparaissent et c’est
tées. Même si l’observation est rendue plus dif- à cet instant que l’observation devient intéres-
ficile. Il est utile de rappeler que le consultant sante ( schéma page suivante).
Cas pratique
Alors qu’ils devaient réaliser des observations des personnels de production dans un laboratoire pharmaceu-
tique, deux consultants se sont vus dispensés de porter la lourde tenue de protection sous le prétexte qu’ils
ne toucheraient pas les produits et resteraient à bonne distance. Ils ont accepté sans réagir.
Partager un moment cette contrainte du port d’une tenue de protection leur aurait permis de mieux com-
prendre les difficultés auxquelles étaient confrontés les personnels pour réaliser certains gestes anodins mais
qui, en raison de cette tenue, devenaient difficiles ! Les opérateurs auraient probablement apprécié cet effort
de leur part et se seraient rapprochés d’autant.
Cas pratique
Dans le cadre de sa mission, un consultant a réalisé une enquête dans une usine de fabrication de tubes
PVC. Avant de démarrer l’observation, l’opérateur qui lui servait d’interlocuteur a répété maintes et maintes
fois que le port des lunettes et des gants était indispensable pour effectuer un certain type de contrôles.
Effectivement, les premiers contrôles réalisés l’ont été dans les règles. Mais au bout d’une heure, les gants
avaient été oubliés et l’opérateur travaillait mains nues pour aller plus vite.
Quelle aurait été la conclusion du consultant s’il n’avait observé cette personne que pendant cinq minutes ?
Qu’il respectait les règles de sécurité !
tions ou des explications sur certains points ; de travail est essentielle pour le consultant
qui veut prendre le pouls d’un atelier.
◗◗ remercier la personne observée !
◗◗L’observationpeut être convenue par les
deux parties ou spontanée, être menée à
LES ENREGISTREMENTS distance ou de façon participative, mais elle
Il peut être effectivement intéressant de filmer doit toujours respecter certaines règles si
le travail des personnes que l’on est en train le consultant veut obtenir des résultats
d’observer. Cela permet de revenir sur certaines exploitables.
attitudes, et pourquoi pas, en ralentissant la ◗◗La première est la discrétion : le consultant
lecture, de décomposer certains gestes faits doit se fondre dans le paysage et respecter
rapidement. Mais attention : les mêmes règles que les salariés.
◗◗ L’exploitation des enregistrements est tou- ◗◗La phase d’observation s’achève par un
ff fiche 50 ff fiche 51
La stratégie de recherche d’informations Prendre contact avec les personnels de terrain
LE TEMPS DE LA MISSION mais qui sont toujours très riches en enseigne-
ments. C’est à l’occasion d’incidents que les
L’intervention d’un consultant est par définition
faiblesses d’un système apparaissent. C’est éga-
limitée dans le temps. Mais certains événements
lement là que les vrais comportements sont
auquel le consultant n’assiste pas ont un impact
révélés.
sur la situation présente. Si le consultant ne les
Faire un inventaire des incidents consiste par
connaît pas, il lui manquera nécessairement des
informations pour se faire une idée juste de la exemple à lister, pour chacun des postes cou-
situation ( schéma ci-dessous). verts par la mission, pour chacune des fonctions
ou des personnes concernées, l’ensemble des
ES INCIDENTS ET ANOMALIES
D incidents déjà rencontrés, leurs causes et cir-
RICHES D’ENSEIGNEMENTS constances d’apparition, leur fréquence
Parmi les éléments qui risquent de n’être pas d’apparition.
remarqués, figurent en particulier les incidents Lorsque l’entreprise cliente est bien structurée,
et anomalies, dont la survenue est aléatoire, qu’elle est certifiée et qu’elle a mis en place un
Un an
Mission
Cas pratique
Un consultant est missionné pour réaliser des études d’amélioration de la productivité dans une entreprise. Il
est prévu qu’il reste environ deux mois dans l’entreprise cliente. Alors que le constat de baisse de productivité
et que la décision de faire appel à lui se sont étalés sur un an, voire plus, il n’a que quelques semaines pour
poser un diagnostic et proposer des améliorations. En supposant qu’il travaille à temps complet sur ce dossier,
les huit heures journalières ne représentent en fait qu’un tiers du temps réel de production (on suppose une
production en continu). Son observation est donc loin d’être exhaustive et de nombreux éléments intéressants
ont toutes les chances de passer au travers du filtre qu’il a mis en place.
Cas pratique
Un consultant est appelé pour améliorer le service aux usagers dans une régie urbaine de transport public. Il
pourra certes lancer une grande enquête auprès d’un panel représentatif des usagers, ou bien conduire un
certain nombre d’entretiens avec des personnes choisies parmi les clients ou parmi les personnels d’exploi-
tation. Mais le résultat est déjà en partie connu et manquera probablement d’objectivité :
– Les personnels d’exploitation mettront en avant l’état du matériel, le comportement des usagers ou bien
encore leur mode de management et d’organisation. Ils tairont les incidents qui sont de leur fait.
– Les usagers mettront plus facilement en avant, suivant les cas, le confort (personnes âgées) ou les retards
(étudiants et salariés).
– Les responsables municipaux citeront très volontiers la mauvaise utilisation des sommes versées.
Mais son travail de recueil d’informations sera incomplet et entaché d’erreurs d’appréciation s’il n’engage pas
en parallèle une analyse des incidents réellement observés sur les lignes de transport. Cela lui permettra de
confirmer ou d’infirmer les propos qui lui auront été tenus lors des entretiens et d’en éliminer la composante
non rationnelle.
ff fiche 50 ff fiche 69
La stratégie de recherche d’informations L’analyse de la documentation existante
Documentation annoncée
Documentation existante
Documentation utilisable
Documentation utilisée
Documentation réellement
fournie au consultant
LA DOCUMENTATION DE L’ENTREPRISE
Cas pratique
Lors d’une mission au cours de laquelle il nous fallait concevoir des documents de formation au poste de
travail pour des opérateurs, on nous a parlé des dizaines de fois d’un catalogue de défauts, c’est-à-dire
d’un document répertoriant tous les défauts qui pouvaient être observés sur les pièces fabriquées et qui
conduisaient soit à leur rebut, soit à leur retour en début de cycle de fabrication. Après maintes et maintes
recherches, nous sommes tombés sur un document totalement obsolète, coincé entre deux dossiers dans
une armoire que l’on n’ouvrait pratiquement plus ! Le responsable de cette entreprise croyait pourtant que
tous ses collaborateurs s’appuyaient sur ce catalogue de défauts pour contrôler les pièces sortant de la
chaîne de production !
Cas pratique
Un consultant peut faire l’expérience de voir échouer systématiquement ses demandes d’accès aux docu-
ments appartenant à l’entreprise cliente.
Si, en tout état de cause, le consultant n’arrive pas à se procurer un document, il est possible :
– d’en avertir le décideur qui se chargera lui-même de récupérer ce document ;
– de renoncer au document ;
– de contourner la difficulté en allant chercher le document, non pas auprès de la personne qui l’a écrit ou
qui en est gestionnaire, mais auprès d’une autre personne ou d’un autre secteur de l’entreprise, qui ne sera
en rien concerné par les éventuelles remarques du consultant quant à ce document.
ff fiche 68
L’analyse des incidents
L
es données brutes sont la plupart du temps inexploitables directement. Elles
doivent, comme le sont les signaux électriques provenant d’un capteur, être
traitées, filtrées, conditionnées… L’importance de ce travail ne doit pas être
sous-estimée par le consultant qui, s’il n’y prend garde, risque de se retrouver sub-
mergé par une trop grande quantité d’informations incomplètes, inutiles ou peu
fiables. À grande échelle, une mauvaise utilisation des données peut conduire à de
graves erreurs de diagnostic, et donc à la mise en place de plans d’action qui seront
totalement inopérants.
245
UN PREMIER TRI EST NÉCESSAIRE Attention, les informations inutiles ne doivent
bien entendu jamais être éliminées. Si le
Le premier travail du consultant va être de
contexte de la mission évolue, si l’on demande
mettre de côté les informations qui NE sont PAS
au consultant d’aller plus loin sur certains
utiles. Rentrent dans cette catégorie :
points, ou bien si le périmètre de la mission est
◗◗ les informations qui sont manifestement en élargi, elles pourront alors se révéler d’une
dehors du cadre de sa mission ; grande utilité ! Ceci n’est en aucun cas en contra-
◗◗ les informations inexploitables parce qu’in- diction avec la fiche 72 (gérer l’excès d’informa-
complètes ; tions). Il convient en effet de distinguer l’infor-
mation inutile, identifiée comme telle et que l’on
◗◗ les informations qui ne sont pas fiables, qui
ne traite pas, de l’information inutile, non
ne sont pas recoupées par d’autres informa- identifiée comme telle, et que l’on traite.
tions, qui proviennent d’une source peu sûre ;
◗◗ les rumeurs… S’IL MANQUE DES DONNÉES ?
Une fois ce premier tri fait, le consultant consta-
tera peut-être que les informations utiles et dis-
ponibles sont très loin de couvrir l’ensemble des
informations nécessaires à l’établissement d’un
diagnostic et plus généralement à la conduite de
Informations disponibles
la mission. Une nouvelle séquence, plus ciblée,
de recherche d’informations sera donc lancée.
Cette deuxième séquence sera plus précise : les
entretiens ne concerneront qu’une partie du
personnel, ou bien c’est un document bien
particulier qui sera recherché !
Informations utiles
Informations manquantes
Recherche d’informations
POUR RÉSUMER
◗◗Pour éviter de crouler sous les informations, le consultant se posera en permanence la question de
leur utilité.
◗◗Il effectuera régulièrement un premier tri en excluant les informations qu’il juge inutiles dans le cadre
de la mission ou inutilisables.
◗◗S’il manque des données, il relancera une nouvelle recherche plus ciblée.
ff fiche 46 ff fiche 71
La documentation nécessaire à la mission Faire le tri dans les informations recueillies
ff fiche 50 ff fiche 72
La stratégie de recherche d’informations Gérer l’excès d’informations
Codage Décodage
Émetteur Récepteur
Information recoupée
parfaitement fiable
…
Par exemple, information obtenue
Autre information confirmée grâce à un entretien de groupe et
par plusieurs personnes corrélée avec d’autres informations
ou sources obtenues par un autre canal
…
’ASSURER DE LA FIABILITÉ ET DE
S Croiser les méthodes
L’EXACTITUDE D’UNE INFORMATION Plus les techniques de recueil d’informations
sont éloignées les unes des autres, plus les
Le recoupement des informations recoupements entre les résultats qu’elles per-
C’est sur la fiabilité que le consultant doit faire mettent d’obtenir ont de sens. Croiser les
porter l’essentiel de ses efforts. méthodes va dans le sens d’une meilleure
Seuls des recoupements multiples sont de fiabilité !
nature à garantir la fiabilité et l’exactitude d’une Que dix personnes, lors de dix entretiens
information ( schéma ci-dessous). successifs annoncent des difficultés relation-
On retrouve ici une parfaite analogie avec les nelles avec leur responsable hiérarchique est
techniques utilisées par les enquêteurs judi- une chose ! Obtenir moitié moins de témoi-
ciaires. Un ensemble de faits isolés, de nature gnages seulement, mais entendre le propre
différente mais se complétant, finit par représen- responsable de ce hiérarchique témoigner d’un
ter une preuve qui jouera un grand rôle dans le accrochage verbal (observation) et récupérer
déroulement et le dénouement de l’affaire. quelques documents ou e-mails démontrant
ff fiche 50 ff fiche 63
La stratégie de recherche d’informations La notion de biais cognitif
ff fiche 52 ff fiche 70
La population interrogée et la notion d’échantillon Le schéma général de traitement des données
représentatif
ff fiche 61
Savoir recueillir des faits précis
LE CLIENT NE TRIE PAS plutôt que de passer des heures à isoler les
L’INFORMATION informations importantes, ils fourniront au
Le risque de se laisser noyer par un excès d’in- consultant tout ce qui est en leur possession
formations fournies par ses clients sans aucun sans penser un seul instant que le consultant
tri existe en effet, et ce pour plusieurs raisons. mettra trois fois plus de temps qu’eux pour
Un excès de bonnes intentions arriver au même résultat. Pour eux, il s’agit
◗◗ Les contacts internes du consultant veulent donc d’une solution de facilité, qui n’est tou-
être certains que le consultant a bien en main tefois pas sans avantage pour le consultant : il
toutes les cartes nécessaires : ils ont le souci pourra choisir les informations dont il estime
de bien faire et craignent, en ne donnant pas
avoir besoin, et ne pas se les laisser imposer !
les plus infimes détails, que le consultant
n’arrive pas à résoudre le problème qui lui est LE CONSULTANT ACCUMULE
soumis. Dans ce contexte, un document inté- LES INFORMATIONS
ressant acquiert très vite le statut de docu-
Dans d’autres cas, c’est le consultant lui-même
ment utile, et un document utile devient in-
qui, par crainte d’en manquer, multiplie les
dispensable !
stratégies de recherche d’informations !
◗◗ Les clients qui sont des techniciens aiment les
détails et la précision. C’est presque une se-
conde nature. Ils maîtrisent parfaitement une
technique et sont capables d’en parler longue-
ment pendant des heures ! Pour eux, tout est
important et c’est parfois déchirant de taire
certaines informations.
Les « mauvaises raisons » Confusion, mélange
◗◗ Les contacts internes du consultant espèrent Saturation, fatigue
diminuer leur participation active (rencontres Découragement
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire Information secondaire Information secondaire
Information essentielle
Information secondaire
Information secondaire
Information essentielle Information secondaire
Information secondaire Information essentielle
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire
Information essentielle
Information secondaire
Information essentielle Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire Information secondaire
Information essentielle Information secondaire
Information essentielle
Information secondaire
Information secondaire
Information secondaire Information secondaire
Information secondaire Information secondaire
Information secondaire Information secondaire
REPÉRER L’ESSENTIEL
Cas pratique
Nous avons rencontré un jour un consultant qui, pour « fiabiliser » son approche, avait multiplié par deux le
nombre d’entretiens non directifs qu’il avait menés, passant de 15 à 30. Il s’est retrouvé avec 300 pages de
notes. En tirer toute la quintessence s’est avéré alors impossible, sauf à y passer un temps dont il ne disposait
pas. Finalement, il a fait appel à son expérience, son intuition et une première analyse superficielle pour isoler
un certain nombre de points et en rejeter de nombreux autres.
Dans ce cas, on peut se poser légitimement la question : à quoi cela sert-il de récupérer de l’information si
c’est ensuite pour ne pas la traiter et finir par l’oublier !
ff fiche 70 ff fiche 71
Le schéma général de traitement des données Faire le tri dans les informations recueillies
QU’EST-CE QUE LA RUMEUR ? rumeur, mais qui reste vraie à 90 % – ce qui est
beaucoup plus difficile !
La rumeur peut se définir comme un bruit
persistant dont on ne peut identifier l’origine, LA RUMEUR CIRCULE RAPIDEMENT
mais qui est présent dans la tête de chacun en
Dans l’entreprise, les rumeurs se caractérisent
permanence et vient perturber la perception de
par une circulation très rapide et n’empruntent
la réalité. Souvent simplificatrice, elle se
pas les canaux habituels et officiels de
construit à partir de préjugés (« il paraît que la
communication.
direction vient de vendre ses stock-options ») et
peut venir polluer considérablement le recueil Ceux qui propagent les bruits
d’informations par le consultant. Il lui faudra Certaines personnes sont plus que d’autres
faire la part des choses entre ce qui est vrai et responsables de la propagation de rumeurs.
ce qui est de l’ordre de la seule rumeur, ce qui Souvent à la recherche d’une plus grande
est assez facile, de même qu’entre une informa- reconnaissance sociale, elles voient en la
tion vraie et une information polluée par la rumeur un moyen de se mettre en avant et
Rumeurs
Émetteur, Consultant,
source de récepteur de
l’information l’information
Information initiale Information modifiée
Rumeurs
d’être écoutées. Avec un peu d’expérience, ces du consultant est souvent associée à la direction,
personnes se reconnaissent facilement lors des il peut donc lui-même être la première des
entretiens : le niveau de leur discours (parfois causes de naissance d’une rumeur. « Pourquoi
d’ordre stratégique) n’est pas à la hauteur de est-il là ? Pourquoi a-t‑on jugé important de le
leurs responsabilités réelles (qui sont assez faire venir alors que l’entreprise, le service
faibles) et les critiques de la hiérarchie sont
fonctionnaient bien ? N’y aurait-il pas quelque
fréquentes.
chose que l’on nous cache ? » À partir de ce
Ceux qui les transmettent stade, si la mission du consultant n’a pas été
La plupart des autres personnes sont des trans- correctement présentée et si celui-ci ne fait pas
metteurs de rumeurs, lorsqu’elles les touchent
d’effort pour expliquer son travail, toutes les
directement. C’est le cas de toutes les rumeurs
rumeurs et supputations vont aller bon train.
affectant la pérennité de l’entreprise et la stabi-
Avec une constante : elles ne seront que très
lité du système en place. Le problème de ces
personnes est qu’elles ne vérifient pas l’informa- rarement positives !
tion avant de la transmettre. S’opère alors une La désinformation
sorte de phénomène de « blanchiment de l’infor- Il s’agit d’informations fausses qui circulent et
mation sale ». La rumeur initiale acquiert petit ne sont là que pour masquer les vrais
à petit le statut d’information et devient problèmes !
dangereuse !
La généralisation,
UELQUES VISAGES DE LA
Q le changement d’échelle
RUMEUR DANS L’ENTREPRISE Une information vraie, mais ponctuelle, est
La peur du complot transformée en une information quasi univer-
Un des préjugés courants par exemple est de ne selle. C’est assez difficile à démonter car à
pas croire ce qu’annonce la direction et penser chaque fois que l’on posera une question ou que
qu’elle cache quelque chose d’inavouable à l’on demandera des preuves, un ou deux
l’ensemble du personnel ! Comme la personne exemples seront mis en avant.
Cas pratique
Lors d’une mission, un consultant entendait dire en permanence de ses interlocuteurs que le manque
d’informations de la direction sur la vente prochaine de la société induisait chez les personnels une grande
démotivation. La productivité s’en ressentait bien évidemment et le consultant, dans un premier temps, ne
pouvait effectivement que s’étonner du manque d’informations.
Jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que la direction avait bien fait son travail, et que la vraie cause de la démotivation
était le transfert probable d’une partie du personnel chez un sous-traitant, une externalisation de certaines
fonctions qui n’entraient pas dans le cœur de métier de la société et donc, pour les personnes concernées,
une plus grande incertitude sur leur avenir. Tout cela était bien évidemment compréhensible et légitime,
mais n’était pas apparu dans les réponses aux questionnaires que le consultant avait fait envoyer à chacun.
Probablement parce que ce sentiment était jugé « honteux » et que personne ne voulait avouer que, face
aux enjeux auxquels était confrontée cette société, la perte d’avantages acquis occupait dans l’esprit de tous
la plus grande place !
Cas pratique
Lors de ses échanges avec les personnels d’une usine dans laquelle il menait des enquêtes, un consultant
entendait dire régulièrement qu’« ici, on renvoie les personnels sans même leur donner une seconde chance ».
Au terme de quelques recherches, le consultant a découvert que la personne dont il était question était un
opérateur qui, ayant délibérément menti à son responsable hiérarchique pour se simplifier la vie, avait failli
provoquer une catastrophe dans une usine classée Seveso !
Aussi loin qu’il a été possible de remonter, il s’est aussi aperçu que ce cas constituait la seule rupture d’un
contrat de travail à l’initiative de la direction…
UAND APPARAISSENT
Q rumeur, le manque d’explications sont
LES RUMEURS ? également des facteurs propices au déve-
Les rumeurs sont rarement positives et émergent loppement des rumeurs.
souvent dans un contexte d’insécurité lié à :
◗◗ une période de crise : en période difficile, la
rumeur constitue probablement une soupape
POUR RÉSUMER
d’évacuation du stress et du mal-être. En ce
◗◗Parfois l’information prend le visage d’une
sens, elle représente une mesure de l’état rumeur, d’où l’importance de vérifier la
d’esprit ambiant ; fiabilité des données, et de voir ce qu’elles
◗◗ un déficit de communication dans l’entre- contiennent de réellement factuel avant de
les intégrer à la réflexion.
prise cliente : en quelque sorte, l’information
◗◗Les rumeurs prennent différentes formes
qui n’est pas donnée spontanément est in-
mais ont toutes la particularité de se
ventée partiellement, sur la base des quelques
répandre très vite et d’être rarement
bribes qui ont passé les mailles du filtre positives. Elles traduisent un sentiment
– souvent érigé par les hiérarchies intermé- d’insécurité chez les personnels et un
diaires ; manque de confiance en la direction.
◗◗ l’absence de démenti formel, ou bien de
reconnaissance partielle de quelques faits,
le mutisme de la société touchée par la
ff fiche 107
Lorsque la crise survient
’AUTRES OUTILS
D Conseil
DE VISUALISATION Notez que le diamètre de chacun des trois
cercles d’un diagramme d’Euler est propor-
◗◗ On citera en particulier les diagrammes tionnel au nombre des informations recueillies
d’Euler et leurs dérivés ( fiche 48). L’exemple dans chaque catégorie.
3
8 Des entretiens et observations, il ressort que :
2 1 : Les procédures ne sont pas à jour.
2 : Les opérateurs n’ont pas tous suivi la formation
4 complète organisée par le constructeur lorsque
les nouvelles machines sont arrivées.
3 : Les opérateurs se disent peu motivés
6 par la politique salariale.
Aux installations
de production 7 4 : Certaines procédures concernent encore
(45 % de l’ensemble les anciennes machines et n’ont pas été
des items cités) réactualisées.
5
5 : Le contrôle visuel forme un goulot
d’étranglement en fin de process.
6 : Les paniers dans lesquels on dépose les pièces
pour le traitement de surface ont une capacité
plus faible qu’auparavant.
7 : La distance entre les différents postes
a augmenté.
8 : On demande plus de contrôles qu’avant.
UN DIAGRAMME D’EULER
POUR RÉSUMER
◗◗Pour
présenter l’ensemble des informations recueillies, il est conseillé d’utiliser la forme visuelle qui
permettra d’organiser les données et de dégager de grandes orientations.
◗◗Carte mentale, diagramme d’Euler, matrices… Le consultant peut utiliser une large gamme de
graphiques afin de visualiser efficacement les données qu’il a récoltées.
◗◗Lors des réunions intermédiaires avec le client, ces graphiques seront aussi très utiles pour commu-
niquer sur le déroulement de la mission.
Analyse de contenu
Éléments qui viennent
Conclusion
étayer les conclusions
Extraire les informations importantes réponse possible et donc une première quantifi-
Le commercial a mis en avant un certain nombre cation associée à ces résultats qualitatifs, dont
de causes possibles : le prix de vente élevé, la voici la représentation graphique ( schéma
stratégie de prospection inadaptée, le manque ci-dessous).
d’innovation, la démotivation d’une partie des Affiner ses recherches :
vendeurs. le questionnaire
La lecture de l’ensemble des réponses a conduit Le consultant est ensuite allé plus loin et a voulu
le consultant à lister neuf causes possibles pour savoir s’il n’y avait pas de corrélation entre ces
expliquer la diminution des ventes (voir tableau résultats et certaines des caractéristiques de la
ci-dessous). En analyse de contenu, on parle de population interviewée. Il a en particulier isolé
catégorisations. les paramètres « âge » et « localisation géogra-
Quantifier les catégorisations phique » (l’entreprise étudiée possède des suc-
Il a ensuite calculé le nombre de fois où elles ont cursales dans toutes les régions de
été citées par un des trente commerciaux inter- l’Hexagone).
viewés ( tableau ci-dessous). Il a ainsi clairement démontré que la prospec-
Il y a là une première exploitation intéressante tion insuffisante ou inadaptée était citée par les
des trente entretiens, avec une ébauche de plus jeunes et nouvellement recrutés. Ce qui lui
quantification des occurrences de chaque a permis, après recueil de compléments
Stratégie de prospection
Prix de vente élevé 24 fois Produits non performants 3 fois 12 fois
à revoir
Service après-vente déficient 9 fois Produits ne répondant plus aux besoins 4 fois Délais de livraison élevés 22 fois
Prospection insuffisante 21 fois Démotivation des commerciaux 18 fois Manque d’innovation 7 fois
Soit, graphiquement 25
20
15
10
0
é és e x r t s s
lev lev ant iau voi ien tion oin ant
t eé né su ffis erc à re d éfic o tiva bes f orm
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Prix de spe nd pro prè nqu ant its
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D P tiva gie Ser
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Dé
mo até e ré
Str u i ts n
d
Pro
REPRÉSENTATION QUANTIFIÉE DES RÉPONSES
Occurrence 87 43 2
d’informations, de comprendre qu’en fait les D’où une autre interrogation, et une nouvelle
produits vendus par cette entreprise se ven- piste à explorer : le directeur commercial est-il
daient traditionnellement en allant sur le terrain assez présent, manage-t-il ses vendeurs et les
et que les nouvelles techniques de prospection aide-t-il à atteindre leurs objectifs (f tableau
utilisées par tous les jeunes commerciaux (une ci-dessus) ?
quinzaine sur les trente) recrutés ces trois der- L’exemple présenté ci- dessus s’appuie de
nières années étaient sur ce marché beaucoup manière simple sur certains concepts beaucoup
moins efficaces ! plus complexes de l’analyse de contenu.
Sur la base de ces premiers résultats, le consul-
tant a décidé de mettre au point un question-
POUR RÉSUMER
naire d’enquête précis qu’il a distribué à chacun.
◗◗Le consultant dispose de deux voies pour
Sans analyse préalable, ce questionnaire aurait
interpréter les informations recueillies. Soit
été beaucoup moins pertinent ! il résume, analyse et interprète les données,
L’étude lexicale c’est l’investigation directe. Soit il utilise la
Ce consultant, très au fait des techniques utili- méthode d’analyse des contenus.
sées par les sociologues, a en outre complété ◗◗Cette méthode propose d’effectuer un
cette analyse par une étude lexicale. Il s’est travail statistique sur les mots et phrases
aperçu que dans ses trente interviews, les mots recueillis.
« directeur commercial », « responsable com- ◗◗L’analyse de contenu va mettre en avant de
mercial » ou « chef » n’avaient été prononcés manière chiffrée certains faits qui peuvent
que deux fois (par comparaison, le mot « pros- servir au consultant de base pour ensuite
pection » a été prononcé 87 fois !). proposer d’autres axes de travail.
A B C D E F G H I
LA NOTATION DIRECTE
n options
Les n/2 meilleures Les n/2 moins bonnes Les n/2 meilleures Les n/2 moins bonnes
1 2 3 4 5 ……………..
NOTATION APRÈS CLASSEMENT PAR DÉCOMPOSITION
ff fiche 74 ff fiche 96
Visualiser les données Le diagramme de notation
ff fiche 77
Techniques de hiérarchisation par comparaison
et discrimination
Donnée A AB ou BA AC ou CA AD ou DA AE ou EA AF ou FA
Donnée B BC ou CB BD ou DB BE ou EB BF ou FB
Donnée C CD ou DC CE ou EC CF ou FC
Donnée D DE ou ED DF ou FD
Donnée E EF ou FE
Donnée F
H/I H/J
I/J
A B C D E F G H I J
Choisie Choisie Choisie Choisie Choisie Choisie Choisie Choisie Choisie Choisie
7 fois 4 fois 5 fois 3 fois 9 fois 8 fois 0 fois 6 fois 2 fois 1 fois
Une des questions était la suivante : « Si vous (2 × 2 × 2 × 2), qui peuvent être comptabilisées
utilisez mal le nouveau logiciel intégré de ges- et répertoriées dans un premier tableau.
tion, est-ce parce que… ? »
Les patrons de réponses
◗◗ Vous ne maîtrisez pas Windows.
Chaque combinaison est appelée « patron de
◗◗ La formation que vous avez reçue n’est pas réponse » :
suffisante.
◗◗ Les patrons de réponse forts sont ceux qui
◗◗ Vous trouvez le logiciel peu convivial et n’en
sont choisis par un grand nombre de per-
comprenez pas la logique.
sonnes répondant au questionnaire.
◗◗ Il vous manque un guide d’utilisation clair et
◗◗ Les patrons de réponse faibles sont au
facile à utiliser.
Chacun des 300 salariés a donc la possibilité contraire choisis par une minorité. Ils
de répondre par oui ou non à ces questions. Il traduisent souvent des réponses illogiques ou
y a seize combinaisons possibles de réponses aberrantes qu’il est donc bon d’éliminer.
Total 300
…/…
Analyser les données recueillies 269
221
f fiche 74 f fiche 76
Visualiser les données Techniques simples de hiérarchisation
L
orsqu’un client dépense des dizaines de milliers d’euros en faisant appel à un
ou plusieurs consultants, il est logique qu’il veuille suivre de près le déroule-
ment des travaux. Ce n’est pas le dernier jour de la mission, lors de la présen-
tation du rapport final, qu’il devra s’apercevoir que certaines des orientations prises
ne le satisfont pas.
Le consultant, lui aussi, a tout intérêt à faire un point régulier avec le décideur de
l’avancement de ses travaux. Il lui fera part des résistances qu’il rencontre, de ses
premiers résultats, les fera valider avant de s’engager plus en avant.
Si une modification importante du contrat est nécessaire à la suite d’un événement
imprévu, il lui en fera part. Il est par exemple beaucoup plus facile de négocier un
avenant justifié en cours de mission qu’à la fin de celle-ci.
271
Fiche 79 Informer sur l’avancement d’une mission : indicateurs et faits marquants 276
Informer
Le reporting
est indispensable pour…
L’INTÉRÊT DU REPORTING
sentiment de méfiance (« Que fait-il, que se passe- de leurs pratiques. Ou bien lorsque des per-
t‑il, pourquoi ne suis-je pas au courant… ? »). sonnes ne jugent pas utile ce qui est en train
d’être réalisé et ne participent pas : on peut citer
Alerter en cas de problème les absences à certaines réunions organisées par
Lorsqu’un écueil survient, il est de la responsa- le consultant, le refus d’avoir un entretien avec
bilité du consultant d’en informer en premier le lui, le non-retour de questionnaires d’enquête
demandeur. Laisser celui-ci apprendre les pro- ou encore la non-fourniture de documents (ou
blèmes de la bouche d’une autre personne ou au la fourniture très en retard).
travers de rumeurs est du plus mauvais effet. Le
demandeur peut avoir l’impression que le Préparer le rapport de synthèse
consultant ne fait pas preuve de professionna- Il ne s’agit en aucun cas d’importuner le deman-
lisme, ou pire encore qu’il ne veut pas assumer deur avec des points de détail. Une prise de
ses responsabilités et préfère pratiquer la poli- hauteur est nécessaire ! Informer régulièrement le
tique de l’autruche ! demandeur oblige le consultant à faire en perma-
nence un effort de synthèse, à prendre du recul
Justifier certaines prises de position vis-à-vis de la mission et à en extraire les points
Le consultant est parfois amené à choisir des importants. Ce faisant, le consultant commence à
options qui, alors que la mission n’est pas préparer son rapport de mission qui s’articulera
encore terminée, engagent déjà son client. Il faut autour de ces différents points ( fiche 116).
bien évidemment, lorsque cela est le cas, en
informer le demandeur et lui faire partager la LA PÉRIODICITÉ DU REPORTING
décision en lui présentant tous les éléments
La périodicité du reporting dépend de la durée
factuels qui imposent ce choix.
prévisionnelle de la mission. Pour une mission
Rechercher un appui s’étalant sur un à deux ans, un reporting men-
Certaines phases de la mission sont peut-être suel paraît suffisant ! Alors que si la mission ne
délicates, et un appui au plus haut niveau est dure que quelques jours, c’est tous les soirs qu’il
alors nécessaire. Par exemple lorsque certaines faudra informer ou rencontrer le demandeur.
personnes s’opposent plus ou moins ouverte- Cette périodicité est par ailleurs souvent inver-
ment à l’action du consultant parce que celui-ci sement proportionnelle au niveau hiérarchique
risque de remettre en cause un certain nombre des personnes à qui le reporting s’adresse.
Cas pratique
Il peut arriver que le demandeur ne soit plus accessible une fois la mission démarrée. Il estime que son rôle
se limitait à choisir le consultant et sa méthodologie et que, maintenant, c’est aux personnels opérationnels
de prendre le relais.
La procédure « faits marquants » ( fiche 79) et plus encore la note au décideur ( fiche 80) sont des outils
qui permettent de maintenir un lien. Il ne faut surtout pas renoncer à informer le décideur régulièrement.
Si la mission est un échec, il ne pourra pas reprocher au consultant de ne pas l’avoir averti des difficultés
rencontrées. Il faut en outre que tous les membres de l’équipe projet, et plus généralement toutes les
personnes de l’entreprise, sachent que les contacts entre le consultant et le décideur sont fréquents. Ils se
rangeront alors plus facilement derrière le consultant en se disant que s’opposer à lui revient à s’opposer à
son grand chef, ce qui n’est jamais bon !
Exécutants, membres
de l’équipe projet
1 jour 1 semaine 1 mois
LA FRÉQUENCE DU REPORTING
POUR RÉSUMER
◗◗Loin des yeux, loin du cœur mais aussi des décisions, de la stratégie, de l’actualité de l’entreprise
cliente… La célèbre maxime s’applique au déroulement d’une mission de conseil. Pour accroître
ses chances de réussite, il est indispensable de rester en contact avec celui qui nous a demandé
d’intervenir.
◗◗Le consultant peut instaurer un reporting régulier pour informer le demandeur de l’avancement de
la mission et lui transmettre des requêtes spécifiques.
ff fiche 80
La note au décideur
Que la mission se déroule sans problème ou bien que le consultant soit retardé, mieux vaut le
communiquer en temps réel au client. La transparence participe au climat de confiance entre
le consultant et son client. Quelles informations le consultant doit-il fournir à son client au cours
de la mission ? Et sous quelle forme ?
100 % 50 % 50 % 100 % 20 % 0% 0% 0%
noircir les cases des tâches effectuées et de lais- Bien sûr, une même valeur d’indicateur ne doit
ser en couleur claire les cases correspondant à pas donner lieu à des interprétations différentes.
des travaux non commencés ou encore en cours ! Les courbes temps / temps
On peut également indiquer dans chaque case le Il est utile de faire état de ce graphique très
pourcentage d’achèvement de la tâche simple qui permet d’illustrer l’avancement
correspondante. d’une mission ou d’une partie de la mission : il
L’OT figurant en très bonne place dans la propo- se construit en portant en abscisse le pourcen-
sition d’intervention et les documents contrac- tage du temps total consommé (ou le pourcen-
tuels, le demandeur peut comparer instantané- tage de ressources consommées) et en ordonnée
ment ce qui était prévu (et qu’il a acheté) à ce le pourcentage de l’objectif atteint. Idéalement,
qui est en train d’être réalisé ( second schéma la courbe obtenue doit se confondre avec la
ci-contre) ! bissectrice ( schéma page suivante).
Le diagramme PERT Par exemple, au bout de quatre jours d’une
Un diagramme PERT peut être utilisé de la mission qui en compte dix, on espère avoir
même façon ( schéma ci-dessous). réalisé 40 % du travail.
Si les courbes obtenues s’écartent de la bissec-
Conseil trice, cela peut traduire un retard (ou un manque
Choisissez des indicateurs à haute valeur ajoutée de moyens…) ou à l’inverse une avance (excès
– ce qui n’est pas le cas de tous les indicateurs. de ressources…).
Cas pratique
Dans le cadre d’une mission qui démarre par une série d’interviews de collaborateurs de l’entreprise, un
consultant veut fournir des informations sur le bon déroulement de cette première phase. Quels indicateurs
peut-il choisir ?
Le nombre d’entretiens programmés n’est pas un indicateur à forte valeur ajoutée. Il ne mesure que la stricte
application par le consultant de ce qui avait été prévu. Au contraire, choisir d’indiquer combien d’entretiens ont
effectivement été conduits par unité de temps est plus riche car il renvoie à la participation et à l’implication
des personnels.
100 %
50 %
% du temps total de
la mission qui a été
consommé ou % des
ressources allouées
à la mission qui ont été
consommées
50 % 100 %
Cet outil, qui facilite la communication entre le ◗◗ aux membres de l’équipe projet afin qu’ils
demandeur et le consultant, est également pour aient tous strictement le même niveau d’in-
ce dernier un excellent moyen de prendre un formation ;
indispensable recul. C’est aussi un outil très
◗◗ à la propre hiérarchie du consultant.
utile aux responsables de plusieurs équipes de
Il contribue à apporter plus de clarté et de trans-
consultants.
parence, renforçant en cela la qualité des échanges
LA PROCÉDURE entre le consultant et ses interlocuteurs.
« FAITS MARQUANTS » Sur ce document « faits marquants », figureront
Il s’agit d’une technique utilisée par nombre de tous les indicateurs, mais aussi tous les points
consultants qui consiste à rédiger, avec une qui restent ignorés des indicateurs, aussi perfor-
périodicité définie – généralement une semaine mants fussent-ils, et en particulier les aspects
ou quinze jours –, un « journal de bord » pré- humains et relationnels.
sentant tous les événements clés de la mission Un moyen de rendre visible son travail
pendant la période considérée ( schéma Diffuser régulièrement un tel document est
ci-contre). une façon très efficace de rendre visible son
Un outil complémentaire travail ( fiche 34). C’est aussi parfois une
des indicateurs façon de préparer le travail à venir. Ainsi,
Ce document est destiné : annoncer que les travaux conduits avec un
◗◗ au demandeur, en premier lieu ; service donné se sont très bien déroulés et que
Temps
ff fiche 22 ff fiche 78
Décrire la mission et évaluer la charge de travail au moyen Pourquoi faut-il rester en permanence en contact avec
d’un organigramme technique le demandeur ?
ff fiche 34
Rendre plus visible sa mission
Le consultant à
............................. Un seul destinataire : le décideur
Un texte court
Temps
Cas pratique
En marge de la mission, un client demande au consultant qui travaille pour lui de lui dire ce qu’il pense de
telle ou telle personne : « Je voulais vous demander ce que vous pensez de … . J’ai un peu de mal avec lui
et votre avis externe m’intéresse ! Est-il fiable ? »
Attention, dire le fond de sa pensée peut se retourner contre la personne citée, et vous n’êtes pas là pour tenir
ce rôle. Il faut essayer de rester factuel et parler de ce que la personne apporte à la mission, éventuellement
de ce qu’elle pourrait apporter – mais n’apporte pas –, et essayer de ne pas aller plus loin.
L’excès inverse est tout aussi déconseillé : protéger quelqu’un qui est incompétent et pourrait nuire à la
mission risque de faire passer le consultant lui-même pour incompétent en matière de jugement des hommes
(l’expérience du consultant perd alors de sa crédibilité).
Volets politique
et stratégique
prépondérants
« Note au décideur »
Volet opérationnel
prépondérant
POUR RÉSUMER
◗◗Lanote au décideur permet d’attirer l’attention sur un point précis important lié souvent à la politique
ou à la stratégie de son client. Le consultant en enverra très ponctuellement durant sa mission.
◗◗Elle s’adresse seulement au décideur et en ce sens permet d’adopter un ton plus confidentiel. Mais
le consultant doit bien mesurer cette proximité et rester factuel s’il avance des remarques car une
maladresse ou une imprécision pourrait se retourner contre lui.
ff fiche 78 ff fiche 81
Pourquoi faut-il rester en permanence en contact avec le Le guide de suivi de la mission
demandeur ?
ff fiche 82
ff fiche 79 La gestion des modifications en cours de mission
Informer sur l’avancement d’une mission : indicateurs et
faits marquants
Client BB, audit du service Le responsable de la commission formation souhaiterait M. … a donné son accord.
formation recevoir le rapport d’avancement intermédiaire. OK sur Assistante informée. Elle a
principe, mais en parler à M. … auparavant. complété la liste d’envoi.
LE GUIDE DE SUIVI
DES MISSIONS COURTES POUR RÉSUMER
Pour les missions de courte durée ou relative- ◗◗tout noter devient rapidement indispen-
ment simples, un cahier suffit ! sable, surtout si le consultant mène plusieurs
Il est intéressant de citer ici la pratique courante missions en même temps ou s’il partage les
de certains consultants expérimentés qui uti- tâches avec d’autres consultants.
lisent un cahier pour noter tous les événements, ◗◗le guide de suivi permet de garder une
contacts, etc. concernant leurs missions, dès lors trace de la progression en temps réel de
que celles-ci ne sont pas trop étendues. la mission. en cas de litiges, il sera plus
Chaque page recto de ce cahier comporte un simple pour le consultant de construire son
argumentation à partir d’un tel document.
tableau très simple ( tableau ci-dessus). Les
fiche 79
Informer sur l’avancement d’une mission : indicateurs et
faits marquants
Cas pratique
Au cours de sa mission, un consultant est approché par une personne clé de l’entreprise (par exemple un
responsable syndical, ou bien le chef d’une entité située en dehors du périmètre de la mission…), de façon
non officielle bien sûr. La personne lui confie ses doutes quant au bien-fondé des travaux, lui propose de
s’écarter un peu du fil conducteur qui a été tracé.
Danger ! Il ne faut pas laisser la personne terminer et lui proposer, dès que possible, de se rencontrer à trois :
lui, le décideur et le consultant. Bien souvent, la réponse est du type : « Non, ce n’est pas la peine, je voulais
juste attirer votre attention sur ce point… » Parfois, il suffit ensuite de parler de la rencontre au décideur pour
que celui-ci apporte d’autres informations qui, autrement, seraient restées des non-dits : « Oui, je ne vous
l’ai pas dit, mais effectivement… »
Cas pratique
Un consultant a déjà prévu, lorsqu’il a rédigé sa proposition, un dispositif de formation à mettre en place
auprès des personnels à la suite des modifications de procédures qu’il sera amené à proposer. Lors de la
mission, tout sera fort bien conduit, mais sans pédagogie ou communication excessive, si bien qu’en fin de
mission, le client trouvera tout à fait naturel l’avenant « formation » qui lui sera proposé.
Si pendant la mission, le consultant s’était montré plus ouvert, avait organisé plus de réunions d’avancement,
avait associé plus de personnes en interne, la nécessité d’une formation n’apparaîtrait pas aussi évidente !
ff fiche 35 ff fiche 36
Rédiger le contrat de mission Un canevas type de contrat de mission
Le consultant travaille à presque 100 % … alors que le chef de projet interne ne peut y consacrer
de son temps sur une même mission… au maximum que 10 à 20 % de son temps !
Cas pratique
Que faire quand un consultant se rend compte qu’une rivalité est en train de naître entre lui-même et le
chef de projet interne ?
Il s’agit d’une situation inconfortable, mais assez fréquente. Une rencontre avec mise à plat du problème
suffit souvent à désamorcer la situation, et même parfois à transformer un binôme chancelant en binôme très
solide. Le consultant doit faire comprendre au chef de projet que leurs enjeux respectifs sont différents et
complémentaires. Le consultant doit répondre au besoin qui a été exprimé, condition pour être payé, mais
n’a nul besoin de reconnaissance, si ce n’est en amont (la signature du contrat). À l’inverse, le chef de projet
interne a besoin d’être valorisé auprès de ses responsables hiérarchiques et de ses pairs. Que le consultant
ne rate donc pas une occasion de le mettre en avant, et en contrepartie, il s’engagera techniquement à fond
et donc confortera la réussite du projet !
POUR RÉSUMER
◗◗Dans certaines missions, un chef de projet interne est nommé pour servir d’interlocuteur exclusif au
consultant. Toutes les informations passeront par lui.
◗◗De cette personne peut dépendre la réussite de la mission. Malheureusement, le chef de projet
interne est bien moins disponible pour travailler sur la mission que le consultant. Passer par lui pour
obtenir les informations peut donc s’avérer rapidement être un frein plus qu’un gain de temps.
◗◗Mais d’autres sources potentielles de conflits peuvent exister entre eux. Citons en particulier le
sentiment de concurrence et l’écart des méthodes de travail.
◗◗La collaboration avec le chef de projet sera facilitée si le consultant implique ce dernier et valorise
son rôle dans la mission.
ff fiche 43
Constituer l’équipe projet
P
osséder quelques compétences en matière de résolution de problèmes est in-
dispensable pour le consultant à double titre : il est amené, dans le cadre de
sa mission, à résoudre certains problèmes de son client. Mais sa mission peut
elle-même être génératrice de problèmes qu’il va lui falloir résoudre.
Résoudre un problème, en trouver l’origine afin de pouvoir mettre en place des actions
correctives doit obéir à une logique assez stricte. Trop souvent, sans méthodologie
précise, on part sur une mauvaise piste, ou une piste incomplète, en passant du
symptôme à la cause la plus probable ou la plus « évidente », alors que la solution
est beaucoup plus complexe. Il ne faut pas oublier en effet que plusieurs symptômes
peuvent être la conséquence d’un problème unique et également qu’un même symp-
tôme peut avoir pour origine différents problèmes.
291
Le consultant peut…
LE RECOURS AU CONSULTANT
Cas pratique
Un consultant, après avoir distribué à tous les membres du personnel de son client un questionnaire d’enquête
qu’il croyait simple et facile à remplir, n’a récupéré que 5 % de réponses ! Pas assez pour continuer la mission.
Il lui a tout d’abord fallu analyser le problème auquel il était confronté, le résoudre et refaire un envoi de
questionnaires, en accompagnant cette deuxième tentative d’un certain nombre d’actions.
Situation améliorée
Situation initiale
Problème
LA RÉSOLUTION DE PROBLÈME
Cas pratique
Lors d’une séance de travail en groupe pour rechercher la cause d’une anomalie, il est possible qu’un des
membres du groupe reste attaché à une cause bien précise, qui souvent « l’arrange ». Il n’en démordra pas
et empêchera l’expression de causes différentes !
Le rôle du consultant est ici celui d’un animateur de réunion. Il doit à ce titre veiller à ce que tout le monde
s’exprime, à égalité de temps de parole, par exemple en organisant des tours de table. Les techniques de
recherche des causes d’un incident, d’une grande logique et d’une grande rigueur, permettent de faire
« rentrer dans le rang » assez rapidement quelqu’un qui souhaiterait mettre en avant une cause particulière
sans que ceci ne soit justifié.
Proposition des solutions ce n’est pas toujours possible et l’on doit parfois
Le groupe, guidé par le consultant, réfléchit à se contenter d’hypothèses. Il est alors intéressant
imaginer des solutions pour éviter que le pro- de se reporter à la typologie ci-dessous, large-
blème ne réapparaisse. La créativité est impor- ment utilisée ( schéma ci-dessous).
tante à ce stade. ◗◗ Niveau du possible : ne disposer que d’hypo-
Mise en place d’un plan d’action thèses va conduire à la mise en place d’un
Le consultant veillera enfin à la bonne applica- grand nombre d’actions dont finalement peu
tion de ces solutions au travers de la mise en seront réellement utiles.
place d’un plan d’action.
◗◗ Niveau du probable : réussir à obtenir des
On retrouve bien sûr ici quelques analogies avec
causes probables va permettre de limiter le
les étapes de la mission de conseil ( fiche 3).
nombre d’actions à mettre en place.
LES CAUSES D’UN PROBLÈME ◗◗ Niveau du prouvé : trouver la véritable cause
Lorsque l’on est confronté à un problème qu’il du problème étudié permet la mise en place
faut résoudre, l’idéal est de pouvoir remonter à d’actions vraiment ciblées, à la fois plus
la cause exacte (dite parfois « cause racine »). Or économiques et efficaces.
Causes
POUR RÉSUMER
◗◗Face à un problème, il est inutile de se
précipiter pour trouver la solution. On a
Coût et périmètre
des actions à mettre alors tendance à partir sur une mauvaise
en place piste, ou une piste incomplète, en passant
du symptôme à la cause la plus probable ou
la plus « évidente » alors que la solution est
beaucoup plus complexe.
Hypothèses Causes Vraie cause ◗◗La méthode à suivre consiste à définir le pro-
probables
blème, à en chercher la cause réelle et non
COÛTS ET PROBABILITÉ DES CAUSES
hypothétique et à proposer des solutions.
◗◗Un plan d’action basé sur des causes
On voit donc qu’il est plus rentable – au sens
hypothétiques sera certes plus rapidement
strict du terme – de passer plus de temps à
mis en place mais finalement moins efficace
chercher les vraies origines d’un problème, que
et plus coûteux qu’un plan élaboré suite à
de vouloir se précipiter et mettre en place de
l’analyse des causes véritables du problème.
nombreuses actions tous azimuts !
C Q Q C O Q P
les phases de description trop longues et essaie- Par exemple, la question « Qui aurait pu être
impliqué mais ne l’est pas… ? » est complétée
ront de passer rapidement aux étapes, à leurs par « Pourquoi cette personne aurait-elle pu
yeux plus intéressantes, de recherche des causes être impliquée ? » ou par « Pourquoi considère-
d’un problème. t-on qu’elle ne l’est pas ? ».
Qui est impliqué, qui a découvert la situation anormale, qui Qui est concerné normalement ?
Qui ? en subit les conséquences, à quel degré… ? Qui aurait pu
être impliqué mais ne l’est pas… ? Pourquoi ?
Quelle est très exactement l’anomalie, quel objet, Quel autre objet, quels autres services,
Quoi ? quel service, quelle étape du process sont touchés quelles autres étapes ne sont pas touchés
par l’anomalie… ? Pourquoi ? par l’anomalie ?
Quand l’anomalie est-elle survenue, quand a-t-elle été Quand n’a-t-elle pas été observée ?
observée ? Calendairement ou dans un cycle de vie,
Quand ? dans le cycle de fabrication, dans le cycle d’utilisation… ?
Pourquoi ?
POUR RÉSUMER
◗◗décrire une situation anormale avec précision est une étape absolument indispensable si l’on veut
ensuite identifier un problème, puis comprendre ses causes réelles et enfin le résoudre.
◗◗le principe des sept questions cQQcoQP (comment, qui, quoi, combien, où, quand, pourquoi ?)
permet de procéder avec méthode pour récolter le maximum de faits.
◗◗le consultant veillera à ce que le groupe concerné ne bâcle pas ses réponses.
Cause principale
EFFET
Méthodes Matériaux
LE DIAGRAMME CAUSES/EFFET
Caractéristique B
Caractéristique A
% des rebuts
E C A F B D
POUR RÉSUMER
◗◗Leconsultant doit savoir utiliser un certain nombre d’outils pour remonter à la cause d’un problème
une fois qu’il est défini.
◗◗Les plus connus sont le diagramme causes/effet, l’arbre des causes et le diagramme de dispersion
ou de corrélation.
◗◗Ces outils sont efficaces lorsqu’ils sont utilisés en groupe. Ils autorisent ou facilitent la créativité de chacun.
Comme tous les graphiques, ils constituent aussi un bon support pour communiquer sur la mission.
◗◗La principale application du diagramme de Pareto est d’orienter et de fournir de nouveaux axes de
travail au consultant et au demandeur de la mission.
B
C
D
E L’hypothèse 5 est devenue cause probable
F
G
H
I
…
On peut ainsi imaginer que, lors de la recherche opérateurs vont très vite sans pour autant
des causes des anomalies multiples rencontrées faire mal (car ils sont bien formés).
sur des pièces fabriquées :
◗◗ l’hypothèse « formation insuffisante » soit POUR RÉSUMER
rejetée car des opérateurs, correctement et ◗◗Le consultant retiendra et expliquera au
récemment formés, ont quand même produit demandeur souvent pressé et à l’affût de la
des pièces non conformes ; moindre piste qu’une hypothèse ne restera
◗◗ une deuxième hypothèse « cadence trop éle- qu’une hypothèse tant qu’elle ne sera pas
confortée par des faits réels indiscutables.
vée », est également à rejeter car le nombre de
◗◗Le consultant va donc confronter les hypo-
pièces en anomalie ne semble pas proportion-
thèses au problème. Pour cela, il dispose
nel au nombre de pièces fabriquées par c hacun ;
d’outils efficaces et visuels.
◗◗ en revanche, associer la cadence à la forma-
◗◗Au terme de ce processus, une seule cause
tion insuffisante permet d’expliquer le fait ou une seule combinaison de causes pourra
que certains opérateurs formés ont quand être qualifiée de cause réelle, et l’on pourra
même fabriqué des pièces non conformes (car alors commencer à réfléchir aux solutions.
pour eux, cela va trop vite) alors que d’autres
ff fiche 85
La résolution de problèmes
N PROBLÈME :
U Les actions préventives
QUATRE TYPES D’ACTIONS Ce sont des actions qui sont mises en place pour
anticiper d’autres éventuels faits graves, qui ne
Quatre types d’actions peuvent être mis en place
sont pas encore constatés mais qui pourraient
à la suite de la découverte et de l’analyse d’un
– ou pourront – l’être si la cause n’est pas
problème ( schéma ci-dessous).
supprimée.
APPLICATION DE LA MÉTHODE Les actions palliatives
Trop souvent, les principes, méthodes et outils Ce sont les actions qui permettent d’agir contre
sont différents d’une entreprise à une autre. Le les effets actuels, ceux qui ont été observés et
consultant doit d’abord faire adopter par les dont on veut atténuer les conséquences.
décideurs le vocabulaire décrit ici et s’y tenir. Les actions de secours
Les actions correctives Il s’agit enfin d’agir contre les éventuels effets
Ce sont les actions qui sont mises en place pour futurs.
agir contre les causes démontrées de la situation
insatisfaisante.
Cas pratique
Un consultant a démontré que les non-qualités observées par un service après-vente, à la suite du retour
de plusieurs produits, ont pour origine un défaut de formation des nouveaux opérateurs et l’existence chez
certains de graves lacunes.
Le consultant propose de lancer très rapidement un programme de formation de grande ampleur (action
corrective).
Les graves lacunes chez certains opérateurs peuvent conduire à ce que d’autres pièces défectueuses soient
encore produites. Une action préventive est alors de renforcer les contrôles finaux en attendant que le
programme de formation fasse son effet. Ou bien de doubler certains postes afin que les personnels se
contrôlent mutuellement.
L’approvisionnement des revendeurs avec des produits vérifiés afin qu’ils puissent les donner en échange
aux clients éventuels qui rapporteront un produit défectueux entre dans cette catégorie d’actions palliatives.
Le consultant propose qu’une lettre soit envoyée à tous les clients leur demandant de prendre contact avec
le service après-vente s’ils constatent une anomalie sur le produit qu’ils ont acheté (action de secours).
POUR RÉSUMER
◗◗Une fois que les causes d’un problème ont été identifiées et analysées, le consultant a le choix entre
quatre types d’actions : correctives, préventives, palliatives ou de secours.
◗◗L’intérêt de ces quatre types différents d’actions n’est pas que sémantique.
◗◗S’obliger à réfléchir sur chacune de ces actions permet de balayer un champ plus large et conduit
généralement à un plan d’action parfaitement finalisé.
ff fiche 85 ff fiche 97
La résolution de problèmes Construire un plan d’action
Parce qu’il communique souvent Parce qu’il est sujet à la fatigue physique
imparfaitement avec son entourage ! ou psychologique et que la charge
de travail qu’il peut assumer est limitée !
Parce qu’il est sujet à des maladresses Parce qu’il a beaucoup de mal à estimer
ou lapsus, parce qu’il oublie ! les risques, en particulier ceux de faible
probabilité d’occurrence !
Cas pratique
Dans une grande entreprise fabriquant des produits chimiques, la règle est, à chaque fois qu’une erreur est
commise, de convoquer la personne « coupable » (sic) et de lui signifier sa mise à pied pour trois jours ! Pire
donc que dans certains des ouvrages d’Émile Zola… Conséquence directe pour le consultant, appelé afin de
résoudre certains problèmes de production : un mutisme complet des opérateurs, des réactions individuelles
de défense et au bout du compte une mission interrompue !
l’ennui et la démotivation, le trou de mémoire, Il est donc capital de bien comprendre comment
le lapsus verbal ou gestuel… les erreurs sont traitées chez le client.
◗◗ L’organisation peut également « produire »
LES COMPORTEMENTS
de l’erreur humaine par inadaptation, mau-
DES PERSONNES IMPLIQUÉES
vaise communication, charge de travail mal DANS UN PROBLÈME
répartie, trop forte, pas assez forte, manque de Si la plupart des personnes qu’il rencontre dans
procédure… le cadre d’un travail d’analyse d’une situation
anormale sont motivées, de bonne foi, construc-
Conseil tives, le consultant peut parfois tomber sur des
Souvenez-vous, lorsque vous cherchez les personnes au profil plus « affirmé », qui lui
causes d’un problème, qu’il est dans la nature donneront beaucoup de fil à retordre.
de l’homme de chercher à dissimuler – ou au
moins minimiser – ses propres erreurs, et à Le suivi strict de la méthodologie de recherche
mettre l’accent sur les erreurs commises par des causes, le recentrage permanent sur les faits
les autres… et… beaucoup d’énergie permettent de juguler
les velléités des personnes les plus difficiles !
POUR RÉSUMER
◗◗Lesproblèmes uniquement techniques sont rares et, presque toujours, le consultant devra intégrer
une composante humaine.
◗◗Les causes peuvent trouver leurs racines dans les faiblesses des individus ou celles d’une organisation
mal conçue qui produit de l’erreur humaine.
◗◗Le consultant observera que les personnels concernés réagissent différemment, allant de l’attitude
constructive à une mauvaise foi affichée.
ff fiche 85
La résolution de problèmes
T
oute mission de conseil implique obligatoirement de nombreuses prises de
décision, de la part du consultant ou du demandeur. Il est fondamental d’objec-
tiver la prise de décision et de garder une trace de toutes les raisons qui ont
conduit à les prendre. Le consultant devra être capable, à chaque instant de sa mis-
sion, de justifier chacune des décisions qu’il a prises, de les défendre et de rester
ferme si on lui demande un changement qu’il ne cautionnerait pas. Le consultant est
d’abord payé pour faire ce qu’il estime être le mieux pour son client dans le cadre
de la mission décidée et non pas pour faire ce que certains représentants du client
auraient envie de lui demander… Enfin, une fois les décisions prises, le consultant
devra s’assurer de leur bonne mise en œuvre à travers un plan d’action.
313
POUR RÉSUMER
◗◗Chaque mission ou phase de la mission se termine généralement par une prise de décision argu-
mentée du consultant ou de son client.
◗◗Une bonne décision est le résultat d’une exploration large des différentes alternatives, dont on a
pleinement conscience des conséquences.
◗◗Le processus de décision se répartit en deux phases, la phase de divergence durant laquelle la
créativité et l’ouverture d’esprit sont primordiales et puis la phase de convergence qui fait appel à un
esprit méthodique pour parvenir à s’arrêter sur une décision bien fondée.
◗◗Le consultant tient une place centrale dans ce processus : il doit veiller à ce que ces deux phases se
succèdent sans précipitation, et être capable de proposer des options de décisions lorsque le client
en a besoin.
ff fiche 94
La prise de décision multicritère
ff fiche 95
Le diagramme de Veitch
ff fiche 96
Le diagramme de notation
Cas pratique
Un consultant a pour mission de réorganiser une opération de production qui ne fait pas partie du cœur de
métier de l’entreprise et pour laquelle on se pose la question de l’externalisation.
Voici dans le graphique ci-dessous les différentes options qu’il envisage.
Conséquences
À un sous-traitant
Sous-traiter (en présent sur le site
gardant la maîtrise
d’œuvre) À un sous-traitant
dans ses propres locaux
Externaliser
UN ARBRE DE DÉCISION
À un sous-traitant
Sous-traiter (en présent sur le site
gardant la maîtrise
d’œuvre) À un sous-traitant
dans ses propres locaux
Externaliser
s ituation dans laquelle on se trouve. L’arbre de cohabitation et de place, alors que dans le cas
décision devient alors inopérant et il faut utiliser contraire, si l’entreprise rencontre des difficul-
un autre outil : la matrice de décision. tés (situation 2), ceci présentera des aspects
Il s’agit d’un arbre de décision dans lequel on très positifs en termes de partage des frais
n’envisage plus une conséquence à un événe- généraux, d’occupation de surface qui sans
ment donné, mais plusieurs, en fonction d’un cela resteraient vides… En revanche, dans ce
contexte que l’on ne maîtrise pas ou mal. deuxième cas, on ne manquera pas de faire le
rapprochement entre le départ de certains des
personnels et la décision prise de sous-traiter
Conseil les opérations…
Les arbres et matrices de décision vous per-
mettent de garder la trace écrite de tout ce qui
a été dit.
POUR RÉSUMER
◗◗Les arbres et matrices de décision sont
Dans le graphique ci-dessus, les conséquences
de bons outils d’accompagnement de la
ne seront assurément pas les mêmes suivant que
réflexion qui précède obligatoirement toute
l’on se situe dans un contexte d’expansion de
prise de décision.
l’entreprise ou au contraire dans un contexte de
◗◗Idéalement utilisés lors de réflexions
réduction d’effectifs.
collectives, ces deux outils permettent au
Si l’entreprise est en expansion (situation 1), consultant de représenter visuellement les
sous-traiter les opérations en demandant au différentes propositions d’idées, leur mise
sous-traitant de venir s’installer sur le site en place et leurs conséquences directes.
finira à terme par poser des problèmes de
Cas pratique
Un consultant a pour mission de réorganiser une opération de production qui ne fait pas partie du cœur
de métier de l’entreprise et pour laquelle on se pose la question de l’externalisation (reprise de l’exemple
présenté dans la fiche 92).
Voici ci-dessous les différentes options qui pourraient être envisagées.
80 % Une campagne
de boycott de tous
On peut remettre à niveau
nos produits est lancée
les produits
Les contrôles en réception
bloquent des produits
non conformes
On doit rebuter les produits
POUR RÉSUMER
◗◗Laméthode des scenarii complète les graphiques de prises de décision (arbres et matrices de
décision).
◗◗Cette méthode permet au consultant d’élaborer puis de présenter toutes les solutions possibles afin
de faciliter un choix.
◗◗Le consultant peut ensuite documenter ces hypothèses avec des informations quantitatives afin de
faire émerger la meilleure solution.
Cas pratique
Dans le cas d’une mission de recrutement d’un cadre de haut niveau, l’analyse multicritère permet de classer
les candidats les uns par rapport aux autres en tenant compte des réelles caractéristiques du poste à pourvoir.
C’est de ces caractéristiques que devront être issus les critères. Sans cela, si l’on rencontre une première
personne sans réflexion sur les critères, et que l’on apprécie sa maîtrise d’un logiciel ERP, on sera conduit
inconsciemment à juger les autres candidats sur ce point précis.
Un des critères impératifs retenus pour obtenir le poste sera l’expérience : pas question de recruter un cadre
s’il n’a pas au moins dix années d’expérience dans trois entreprises différentes !
Un critère de hiérarchisation sera le réseau du candidat : l’épaisseur du carnet d’adresses de chaque candidat
permettra de départager plusieurs personnes, sans pour autant que celle qui ne possède quasiment pas de
relations soit éliminée !
Le niveau d’anglais s’avère être un critère à la fois impératif et de hiérarchisation : pour être retenu, un candidat
doit avoir au moins un score de 600 au TOEFL (critère éliminatoire), ensuite, les candidats dont le score au
TOEFL est le plus élevé (critère de classement) seront privilégiés.
Établir la liste des critères est de la responsabi- Étape 2 : pondérer les critères
lité du décideur. Il s’agit d’ailleurs de sa princi- La deuxième étape consistera à pondérer les
pale (et presque seule) responsabilité. Les étapes critères de hiérarchisation. Tous n’ont pas forcé-
suivantes ne sont qu’éléments de méthode ou ment la même importance aux yeux du déci-
d’appréciation de spécialistes. deur. Certains des critères ne constitueront
Les critères peuvent être de deux natures diffé- qu’un plus, alors que d’autres vont orienter
rentes, et il convient d’être précis sur ce point. considérablement la décision.
◗◗ Certains critères sont impératifs. Si on ne les La pondération des critères peut se faire de
retrouve pas dans une option, celle-ci devra manière empirique ou intuitive, mais aussi en
utilisant les techniques de classement par com-
être éliminée.
paraison deux à deux ou les techniques de
◗◗ D’autres critères ne serviront qu’à établir un classement par décomposition ( fiches 76
classement entre les différentes options. et 77).
◗◗ Parfois, les critères pourront être à la fois
impératifs et de hiérarchisation.
Critère C1 Impératifs
Critère C2
Critère C3 Critères C2, C5
Critère C4
De hiérarchisation
Critère C5
Critères C1, C3, C4
Critères de hiérarchisation
Notation
Choix (décision)
C1
C3
C4
Décision
Les tableaux des étapes 3 et 4 sont présentés aux POUR RÉSUMER
décideurs qui peuvent alors se prononcer en Lorsque les choix deviennent difficiles et les
toute connaissance de cause. possibilités très nombreuses, le consultant
peut utiliser des méthodes plus élaborées
comme la prise de décision multicritère, qui
se déroule en quatre étapes.
1) il s’agit d’abord de lister tous les critères
de sélection. Ces critères seront impératifs,
les options qui ne les rempliront pas seront
éliminées, de hiérarchisation, ou les deux
(éliminer certaines options puis classer les
autres).
2) on pondère ensuite les critères de
classement, certains ayant plus ou moins de
poids dans la balance décisionnelle.
3) Une fois les critères établis, on peut étudier
les options possibles. Cette tâche doit plutôt
être faite par une personne spécialiste.
4) Les options qui ont passé la troisième
étape sont alors identifiables visuellement.
fiche 76 fiche 91
Techniques simples de hiérarchisation La prise de décision
fiche 77
Techniques de hiérarchisation par comparaison
et discrimination
– – + +
Meilleur choix
+ –
– +
Meilleur choix
+ + – –
+ – + – – + – +
+ – – +
Cas pratique
Un consultant, appelé pour mettre en place un nouveau système, a retenu avec ses interlocuteurs quatre
logiciels de messagerie A, B, C et D. Il s’agit maintenant de faire le choix final en regardant comment chacune
des propositions satisfait aux quatre critères :
– nouveauté : il est préférable de mettre en place un logiciel déjà connu, au moins partiellement, d’une
partie du personnel ;
– coût : on souhaite bien évidemment acquérir le logiciel le moins cher possible ;
– conséquences sur le matériel existant : il est souhaitable que le nouveau logiciel n’entraîne pas un chan-
gement de tous les postes informatiques de la société ;
– efficacité : on attend du logiciel un large éventail de fonctionnalités.
Les quatre paramètres dans leurs deux états (nouveaux/connus, chers/pas chers, avec changement des postes
informatiques/sans changement, complets/incomplets) sont placés sur deux axes de façon à former un tableau
carré à seize cases. Chacune des cases représente une combinaison possible entre ces quatre paramètres
avec chacun deux états (2 × 2 × 2 × 2 = 16).
Défavorable
Cher
Totalement
nouveau
Pas cher A D
4 solutions possibles :
A
B
C
C D
Cher
Connu
au moins
en partie
B
Pas cher
Favorable
Sans toutes Sans toutes
Complet Complet
les fonctions les fonctions
Favorable Défavorable
LE DIAGRAMME DE VEITCH
Option A
Option B
Option C
Option D
+ Option E
LE DIAGRAMME DE NOTATION
1 : Le critère 3,
l’option C est dépassée
par l’option E Option C
Option E
3 : La notation de l’option C
vis-à-vis du critère 3
remonte alors ! Option E
Le diagramme de notation est également utilisé ◗◗On peut aussi l’utiliser pour consolider
C Q Q C O Q P
Quels sont les moyens Qui est en quoi Quels résultats où doit Quand l’action
alloués au responsable responsable consiste chiffrés se dérouler doit-elle être
de l’action ? de l’action ? l’action ? attend-on ? l’action ? terminée ?
Objectif associé
à la décision
Plan innovant
Plan médian
Plan minimum
Objectif minimum
Plan d’action
en fonction du déroulement des événements et d’un plan d’action qui permet sa mise en
œuvre.
des travaux. Il conviendra donc de le remettre à
jour périodiquement et de le diffuser à nouveau ◗◗Le plan d’action rappelle la décision initiale
ff fiche 22 ff fiche 26
Décrire la mission et évaluer la charge de travail au moyen Le planning à barres ou planning de Gantt
d’un organigramme technique
ff fiche 89
ff fiche 24 Des actions pour résoudre un problème
Les diagrammes PERT et la planification de la mission
Cas pratique
Choisir un logiciel intégré de gestion de l’entreprise (ERP) doit forcément conduire à se demander ce qui
se passerait si :
– les micro-ordinateurs de l’entreprise ou le réseau n’étaient pas assez puissants pour supporter le nouveau
logiciel ;
– le personnel refusait le changement ;
– le personnel n’était pas suffisamment formé ;
– les modes de fonctionnement actuels n’étaient pas compatibles avec les possibilités du logiciel, etc.
conséquences d’un risque peu probable peut Actions en diminution des risques
conduire à surévaluer celui-ci. Une analyse des Pour chaque risque inacceptable, c’est-à-dire
risques comporte plusieurs étapes, détaillées dont la quantification G x P est supérieure à la
ci-dessous. valeur que l’on s’est fixée, sont mises en place
Description détaillée des actions en diminution des risques. Ces
du plan d’action actions sont ensuite intégrées au plan d’action
Le tableau décrit fiche 95 peut être repris à cette initial qui devient un plan consolidé.
étape.
Identification et quantification
des risques
Cette démarche d’identification et de quantifica-
tion des risques concerne naturellement cha-
cune des étapes du plan d’action.
La quantification des risques peut se faire en
utilisant les critères de gravité et de probabilité
d’occurrence ( fiche 84).
Décision prise
Description
N° de l’étape Intitulé précise
(CQQCOQP…)
exemple mettre en place le logiciel erp en double pendant trois mois dans le secteur
Plan
d’action
associé
N° Probabilité
Intitulé Risques associés Gravité
de l’étape d’occurrence
POUR RÉSUMER
◗◗Tout plan d’action comporte obligatoirement des risques et doit être accompagné d’une analyse
des risques et d’un plan pour diminuer la probabilité d’occurrence de ceux-ci ou bien pour diminuer
leur gravité.
◗◗Cette analyse des risques se déroule en plusieurs étapes : à partir d’une description précise du plan
d’action, on identifie les risques qui y sont associés en leur attribuant une note (critère de gravité x
valeur d’occurrence). Si la note dépasse la limite qu’on s’est fixée, une mesure est proposée pour
diminuer ce risque.
ff fiche 84
Qu’est-ce qu’une situation anormale ?
L
e consultant va se transformer en manager pour animer l’équipe projet. Il n’est
pas rare, lors d’une mission, de devoir réunir les personnels de l’équipe projet
pour faire un point, traiter un problème particulier, relancer un processus qui
s’essouffle, ou bien encore motiver les différentes personnes impliquées. Il ne saurait
être question, pour le consultant, de perdre ne serait-ce qu’une heure parce que la
réunion est mal organisée, les objectifs et l’ordre du jour mal définis.
En dehors des réunions, il est fréquent de devoir intervenir pour relancer certaines
personnes qui, enthousiastes au début du projet, ont tendance à moins s’impliquer
au fur et à mesure que les travaux progressent.
Enfin, et cela se produit malheureusement assez souvent, c’est quelquefois la struc-
ture qui ne suit pas, qui n’est pas capable d’adopter le rythme du consultant. Celui-ci
n’en finit plus d’attendre tel ou tel document, de relancer pour obtenir une informa-
tion afin de débloquer une situation.
Dans tous les cas, il est nécessaire de réagir.
337
Expert en méthodologie,
spécialiste d’une discipline
+ Manager de l’équipe projet
travaux à effectuer…) sont conseillés. tant est à la fois un spécialiste pointu dans
un domaine donné – c’est pour cela qu’il
Autonomie importante a été choisi –, mais aussi l’animateur ou le
Enfin, si les personnes qui constituent l’équipe manager de l’ensemble des personnes de
projet sont très autonomes, le meilleur des styles l’entreprise qui interviennent à un moment
de management à utiliser est le style délégatif. ou à un autre de la mission.
◗◗Le consultant peut s’appuyer sur le
Conseil modèle du management situationnel qui
propose d’adapter son style de manage-
Soyez attentif à adopter le bon ton en fonction
ment en fonction du degré d’autonomie
de l’autonomie des membres de l’équipe
projet. Si l’équipe est hétérogène en termes
des interlocuteurs. Plus une personne sera
de niveau, alors utilisez un style différent sui- autonome, plus le consultant lui déléguera
vant les interlocuteurs. Attention : quand votre des tâches.
style n’est pas adapté à la réelle autonomie des ◗◗Contrairement aux managers d’entre-
personnes, les problèmes ne tardent pas à prise qui travaillent avec leur équipe dans
survenir. Être directif avec quelqu’un de très différents contextes, le consultant, lui, ne
autonome conduit inévitablement à un conflit.
pourra déployer ses capacités de manager
À l’inverse, déléguer à une personne qui n’est
pas capable de recevoir cette délégation est
d’équipe qu’en une seule occasion : la
un des plus sûrs moyens de la démobiliser et réunion.
de la démotiver.
En début À la fin
En cours de mission
de mission de la mission
Kick-off meeting – Pour les bilans intermédiaires – Pour résoudre un problème – Pour prendre Réunion de clôture
ponctuel les décisions et
( fiche 45) – Pour informer l’ensemble des réorienter ( fiches 121
participants – Pour effectuer un travail qui éventuellement et suivantes)
ne peut l’être qu’à plusieurs la mission
– Pour remotiver l’équipe
POUR RÉSUMER
◗◗Le consultant ne dispose pas en soi de légitimité hiérarchique dans l’entreprise où il opère. Les
réunions constituent donc pour lui des moments clés durant lesquels il va pouvoir confirmer son statut
de spécialiste et de manager. Il ne dispose de quasiment aucune marge de manœuvre.
◗◗En fonction de l’avancement de la mission et des besoins, le consultant va organiser des rencontres
avec le décideur, l’équipe projet ou seulement certaines personnes du groupe.
◗◗Les réunions seront animées par le consultant selon un déroulement précis (convocation, ordre du
jour, compte rendu).
ff fiche 102
Utiliser un paperboard
ff fiche 121
Le document de présentation orale de la mission
Cas pratique
Lors d’une réunion, un participant est envoyé au tableau pour commenter le résultat d’un travail de groupe.
Timide, probablement complexé, ce participant se met alors à rougir et à bégayer. Le consultant s’en aperçoit
instantanément et, reprenant la main, demande au participant de commencer par écrire au tableau ce que le
groupe a produit. Peu à peu, il se calme, reprend confiance. Il n’est plus face au groupe, mais face au tableau
et cela lui est plus facile.
Cas pratique
Pendant une réunion dans l’entreprise cliente, un consultant demande à un participant de venir écrire
quelques idées sur le paperboard. Au bout de quelques mots, c’est la catastrophe. Il y a déjà plusieurs fautes
d’orthographe et les autres participants commencent à s’agiter !
La situation est délicate. Ne rien faire est probablement la pire des solutions. Un consultant ne doit pas laisser
passer d’erreurs, même si les faire remarquer conduit à vexer le participant. Organiser une rotation rapide :
une fois quelques mots écrits, demander au participant d’aller s’asseoir, en appeler un autre afin qu’il vienne
écrire une seconde idée, puis un troisième… Cette solution permet d’arrêter rapidement l’auteur des fautes
d’orthographe, sans pour autant le vexer.
POUR RÉSUMER
◗◗L’utilisation du paperboard permet au consultant d’animer plus facilement certaines réunions chez
son client et d’affirmer sa compétence et sa légitimité.
◗◗Cet outil donne une vraie plus-
value au consultant qui sait représenter visuellement une idée. La
maîtrise du paperboard et celle des schémas vont donc de pair.
◗◗Le consultant n’est pas le seul à se servir de ce tableau. Pendant mais aussi entre deux réunions, le
personnel peut l’utiliser pour noter ses idées.
ff fiche 112
Animer un brainstorming
ff fiche 113
Favoriser la production d’idées avec une carte mentale
(mind mapping)
U’EST-CE QUE
Q Conseil
LA COHÉSION D’ÉQUIPE ? Au tailleur de pierres décrivant son travail
Les postulats de départ comme une « mise en forme d’une pierre
brute », le consultant préférera le tailleur de
La cohésion d’un groupe implique que la pierres qui déclare que sa tâche est de
performance globale de l’équipe projet devra « construire une cathédrale » !
être supérieure à la somme des performances Si, au contraire, l’équipe n’est constituée que
individuelles de chacun de ses membres. Si « d’électrons libres » agissant chacun dans une
cela n’est pas le cas, l’équipe n’a pas lieu direction, le consultant devra libérer du temps
d’être ! La notion d’équipe est indissociable de pour résoudre les conflits internes à l’équipe,
la notion de synergie. Cette synergie sera faire les arbitrages… Autant de temps qu’il ne
d’autant plus marquée que le groupe projet consacrera pas aux seules tâches à forte valeur
sera soudé. Et la mission n’en sera que plus ajoutée qu’attend son client.
facile à conduire.
Énergie consacrée
à diriger l’équipe
Énergie consacrée
Non à faire avancer les travaux Oui
Cas pratique
Que doit faire un consultant qui assiste au conflit de deux membres de l’équipe projet ?
Les recevoir séparément, puis ensemble, et essayer de mettre à plat le désaccord et d’en trouver la solution.
Mais le consultant, ne connaissant qu’imparfaitement les protagonistes, n’ayant aucune idée de leurs antécé-
dents conflictuels, et sans pouvoir hiérarchique sur eux, n’aura qu’une marge de manœuvre limitée. En tout
état de cause, il ne faut jamais oublier que ce qui compte pour le consultant, c’est d’abord la réussite de la
mission. Il n’est pas dans la position du responsable hiérarchique qui va devoir, peut-être encore longtemps,
faire cohabiter deux personnes qui ne s’entendent pas et qui doit donc trouver des compromis acceptables
par l’un et par l’autre (et par l’entreprise). Si c’est nécessaire, il ne faut donc pas hésiter à sortir de l’équipe
projet une des deux personnes, voire les deux. Dépenser trop d’énergie à vouloir régler les problèmes
relationnels de certains ne se fera qu’au détriment de la mission !
Oui
Non
Cas pratique
Certains membres de l’équipe travaillent entre eux sans mettre au courant le consultant et le reste de l’équipe
projet. Comment intervenir ?
Un retour d’information insatisfaisant peut avoir plusieurs causes. Parfois, cela traduit le trop grand éloigne-
ment du consultant. Il reste dans un bureau, alors que la mission progresse sur le terrain. À lui de changer de
comportement ! L’absence, le trop grand espacement ou l’irrégularité des réunions du groupe projet peuvent
conduire à ce même constat. Parfois, la maladresse du consultant en est la cause. Il s’est accaparé une fois,
deux fois… les résultats d’une personne ou d’un groupe, sans parfois les remercier, et les a exploités, valorisés
et présentés en oubliant de citer les personnes sources, et en ne leur faisant aucun retour.
ÉALISER LE MAILLAGE
R ◗◗ les commerciaux qui essaieront de satisfaire
ENTRE LES PERSONNES 100 % des besoins et les techniciens qui di-
Une des fonctions importantes du consultant ront ne pas savoir – ou pouvoir – y répondre ;
est donc de réaliser un maillage entre ces dif- ◗◗ les responsables qualité qui seront intransi-
férentes personnes, de développer les syner- geants sur le respect des procédures et les fabri-
gies et d’obtenir des compromis qui satisferont cants qui accepteront certaines impasses pour
toutes les parties.
gagner du temps ( schéma ci-dessous)…
Très classiquement, le consultant sera confronté
aux oppositions classiques entre : FAVORISER LE COMPROMIS
◗◗ les techniciens qui souhaitent la meilleure Le consultant est là pour faciliter l’émergence de
solution possible et les financiers qui pensent solutions acceptables par tous !
d’abord aux coûts ; Le schéma ci-contre est la traduction de la
◗◗ les fabricants qui privilégient la facilité à démarche que doit suivre le consultant pour
produire et les techniciens qui se focaliseront parvenir à un compromis entre deux personnes
sur les performances ; que de nombreuses choses opposent ( schéma
ci-contre).
L’électronicien
pensera d’abord composants
Le mécanicien
L’informaticien mettra en avant les problèmes
travaillera sur le logiciel mécaniques
… le technicien
ne parle et ne pense que technique
… le responsable qualité
Un nouveau projet pluridisciplinaire estime qu’il faut en priorité
… le financier managé par un consultant et rédiger les procédures
estime que les aspects financiers une équipe projet dans laquelle…
du projet sont les seuls aspects
importants
… le commercial
commence par envisager
… le responsable production les impacts possibles
analyse toutes les propositions sur les chiffres de vente
en termes de facilité à produire
Ce que souhaite
Le consultant doit aider
le protagoniste 1
à l’émergence d’un compromis
entre les deux personnes.
Chacune d’elles accepte à un moment
de céder sur un point important
pour l’autre. La succession
des concessions/contreparties
permet d’atteindre
un compromis satisfaisant
Ce que souhaite
le protagoniste 2
Plancher en deçà duquel
il n’acceptera aucun
compromis et s’opposera
au projet
LE COMPROMIS
ES ARBITRAGES PARFOIS
D responsabilité du consultant, mais du décideur.
NÉCESSAIRES Le consultant doit préparer son choix, mais ne
doit pas choisir à sa place.
Il y a arbitrage lorsque le compromis n’est pas
possible à obtenir. Cet arbitrage n’est pas de la
Cas pratique
Un consultant en mission constate que certains des membres du groupe projet sont totalement fermés,
veulent mettre en avant leur propre position et n’acceptent aucun compromis.
Le consultant ne doit pas à tout prix rechercher le consensus. La contradiction est nécessaire, à condition de
ne pas conduire au blocage. C’est ici que le rôle du consultant est fondamental : écouter tout le monde, ne
pas prendre parti, recenser les points d’accord – il y en a souvent plus qu’on ne le pense – et lister les vrais
points de désaccord.
POUR RÉSUMER
◗◗Les personnes qui constituent un groupe projet sont parfois issues de différentes branches de l’entre-
prise. La perception de la situation diffère alors selon la spécialité de chacun. Dans cette configuration,
le consultant se pose comme un médiateur.
◗◗L’animation d’équipes dans lesquelles les profils des personnes sont très différents passe souvent par
un échange concessions / contreparties et par l’adoption de compromis.
Durée de la mission
5 Besoins de réalisation
B
4 Besoins de reconnaissance
E
S
O 3 Besoins d’appartenance
I
N 2 Besoins de sécurité
1 Besoins physiologiques
LA PYRAMIDE DE MASLOW
très connu de la pyramide de Maslow. Rappelons Faire travailler chacun sur un sujet
les cinq niveaux de besoins représentés par Besoins de qu’il aime traiter, laisser chacun
réalisation faire part de ses idées et en
Abraham Maslow sous la forme d’une pyra- accepter certaines.
mide. Un nouveau besoin n’apparaît que si les
besoins inférieurs sont satisfaits. C’est de la
En scindant la mission
satisfaction de ces besoins que naît la
Au-delà de ces actions de remotivation, il est
motivation.
possible de limiter les risques d’essoufflement
Ce modèle permet une autre lecture du rôle du
en cours de mission en scindant les missions
consultant et lui fournit des pistes intéressantes
importantes en plusieurs missions plus petites.
pour la motivation d’une équipe projet.
Les missions étant plus courtes, elles se ter-
minent avant que la lassitude n’apparaisse. Et
au début de chaque nouvelle petite mission, « la
machine est relancée ».
POUR RÉSUMER
◗◗Une mission de conseil commence généralement sur les chapeaux de roue.
◗◗Puis, au fur et à mesure, les aspects conjoncturels du travail reprennent peu à peu le dessus chez
certains membres de l’équipe projet. Une forme d’essoufflement apparaît sauf chez le consultant,
naturellement… À lui donc de remotiver et relancer les personnes qui se désintéressent peu à peu
du projet.
◗◗Il est important que chacun se sente concerné par la planification des tâches et les délais à respecter.
En s’appuyant sur la pyramide de Maslow, on peut affirmer que de la satisfaction de certains besoins
naît la motivation. Il est donc possible de remotiver le groupe en satisfaisant trois des besoins de la
pyramide : l’appartenance, la reconnaissance et la réalisation.
◗◗Scinder la mission en amont peut aussi prévenir ou du moins atténuer cet essoufflement.
La dynamique de la mission
est ralentie !
Temps
d’accord pour dire que les retards ne sont pas exposer la situation. Il en donnera les consé-
imputables au consultant, plusieurs mois plus quences et pourra aller jusqu’à proposer des
tard, le discours pourrait être différent. La solutions de repli.
mission aura peut-être repris et il se trouvera
toujours quelqu’un qui dira que le consultant Conseil
n’est pas efficace et que les délais initiaux ne Faites attention à ne pas jouer avec le feu en
sont pas tenus. proposant, pour sauver une mission, une
solution de repli trop dégradée par rapport à
ORGANISER UNE RÉUNION la mission initiale. À la fin de la mission, on vous
rendrait responsable de tout ce qui s’est passé,
AU PLUS HAUT NIVEAU même si dans la réalité vous n’en avez été que
Souvent les défaillances internes ne sont pas la victime !
le fait du demandeur, elles restent même
ignorées de lui. Il s’imagine que tout va bien,
et pas un seul instant que la mission prend du POUR RÉSUMER
retard. Parfois, d’ailleurs, les personnels ◗◗Le consultant doit toujours garder en
internes essaient de lui dissimuler les pro- mémoire l’objectif de la mission, tel que
blèmes car ils savent bien qu’ils en sont en mentionné dans le contrat.
partie responsables. ◗◗Mais parfois, la conjoncture de l’entreprise
Il est assez fréquent de se retrouver dans une fait passer la mission au second plan. Si
situation difficile à la suite d’une succession les moyens alloués ne suivent plus, le
consultant devra tirer la sonnette d’alarme.
de multiples petits retards ou non-respects de
ce qui devait être fait. Prises indépendamment ◗◗il organisera, le cas échéant, une réunion
les unes des autres, ces micro-perturbations ne avec les demandeurs afin d’exposer la
situation et de proposer des solutions.
prêtent pas à conséquence, mais leur cumul
devient inacceptable et peut conduire à ◗◗tout ralentissement, toute baisse des
fiche 36
Un canevas type de contrat de mission
Cas pratique
Un consultant est appelé pour accompagner la réorganisation d’une fonction « ressources humaines » peu
structurée et peu efficace, et qui se retrouve au centre d’un conflit social avec préavis de grève, en raison
justement de la non-prise en compte depuis des années des réelles attentes des personnels par la fonction
RH. Ce consultant initialement appelé pour structurer la fonction RH est tout à fait capable d’accompagner
le client dans ces moments difficiles. Il va donc le conseiller, lui donner un avis externe, et lui fournir des
outils pour résoudre le problème.
POUR RÉSUMER
◗◗Parfois,
et c’est généralement dû au manque de communication, une mission conduit à des résultats
que certains n’acceptent pas et une crise, qualifiée d’endogène, naît peu à peu. Le consultant doit
prendre au sérieux les signes précurseurs et agir rapidement en dialoguant avec les personnes
concernées et en faisant preuve de transparence.
◗◗Dans d’autres cas, ce sont des événements extérieurs à la mission qui sont à l’origine d’une crise
qualifiée cette fois d’exogène. La mission risque alors être interrompue ou reléguée au second plan.
Mais le consultant, pris dans cette crise, peut tenter de devenir acteur des événements en apportant
son aide. S’il parvient à résoudre la crise, il verra sa collaboration avec le client renforcée.
◗◗Dans ces deux situations, la politique de l’autruche est à bannir.
ff fiche 106
Si les ressources internes ne suivent plus
O
n ne fait pas appel à un consultant pour s’entendre répéter des solutions
développées dans tous les livres, ayant fait l’objet de nombreuses com-
munications… Le recours à un consultant est devenu trop coûteux pour
que l’on puisse se contenter de la part de celui-ci de solutions classiques. Dans la
grande majorité des cas, le client attend de lui des réponses personnalisées, adaptées
au besoin et se concrétisant par des changements parfois profonds, associés à la mise
en place des conditions de son succès.
Mais le changement sera parfois difficile à accepter par le client. Il est donc indis-
pensable de comprendre quels sont les mécanismes du changement et quelles sont
les actions à entreprendre pour limiter ces inévitables résistances. Mobiliser, dyna-
miser et entraîner les ressources humaines de son client est une compétence fonda-
mentale du consultant s’il veut réussir !
363
Fiche 113 Favoriser la production d’idées avec une carte mentale (mind mapping) 379
LES DEUX FACETTES Les formateurs savent bien qu’il faut parfois
DU CHANGEMENT casser les représentations que se font les appre-
nants d’un sujet avant de pouvoir présenter des
Schéma ci-dessous.
concepts et des idées nouvelles. Le changement
Le changement organisationnel individuel passe de la même façon par une prise
Le changement organisationnel est de dimen- de conscience des défauts de la situation
sion essentiellement technique, alors que le actuelle avant tout changement.
changement individuel comporte une compo-
sante psychologique très importante. LE CONSULTANT
Le changement individuel
FACE AU CHANGEMENT
Le changement individuel accompagne toujours Deux cas de figure peuvent se présenter.
le changement organisationnel alors que l’in- Le consultant intervient
verse n’est pas vrai. Des changements indivi- après un changement
duels sont possibles (une nouvelle façon de Le consultant est appelé pour conduire une
travailler, par exemple) sans que pour autant mission à la suite d’un changement important
l’organisation soit modifiée. survenu chez son client ou dans l’environne-
Par certains aspects, le changement individuel ment de celui-ci. Il n’en est en aucun cas à
se rapproche d’un processus d’apprentissage. l’origine. Dans ce cas, il devra prendre beaucoup
Dimension psychologique
Dimension technique
Ajustements ponctuels, amélioration Glissement progressif d’un état initial Mutation radicale sans retour possible
d’une situation existante, changement à un nouvel état prédéfini, abandon ou transition d’un état initial
de niveau. Faire plus, faire mieux que programmé des pratiques actuelles à un nouvel état avec un niveau élevé
ce qui existe déjà mais sans vraiment sans remise en cause des principes d’incertitude et une modification
changer la base de ses pratiques, son et valeurs de l’entreprise de certains éléments de la culture
mode de raisonnement, ses repères. et de ses personnels. d’entreprise ou de ses valeurs.
Dans une entreprise en forte croissance Changement d’un environnement Déménagement d’une entreprise,
d’effectifs, changement de l’organisation informatique, d’un logiciel de gestion abandon d’une ligne de produits
des personnels administratifs à qui l’on type ERP… au profit d’une nouvelle ligne, rupture
confie maintenant une partie des technologique. C’est « la chenille qui
dossiers seulement (Mme X traitera devient papillon et ne retrouvera jamais
désormais uniquement les salariés A son état antérieur tout en ignorant
à C…). encore tout de son état futur ».
Composante humaine
(accompagnement du changement)
Composante technique
(conduite du changement)
Qui seront
Qui ont pouvoir constructifs
de blocage
du changement
et vont agir contre Les personnes Les personnes
directement non touchées
touchées par par le changement
Qui n’ont pas pouvoir le changement
de blocage
du changement
et vont subir Pyramide hiérarchique
Équipe de direction
L’implication de la direction est maximale
en début de processus de changement.
Elle diminue une fois les travaux lancés
Processus
de changement
Opérationnels
POUR RÉSUMER
◗◗Certainespersonnes seront très proactives et favorables au changement alors que d’autres freineront
des quatre fers et feront tout pour que la situation actuelle perdure.
◗◗Il est conseillé d’établir une liste des acteurs concernés par le changement en précisant leur posi-
tionnement afin de pouvoir réagir face aux comportements les moins constructifs.
◗◗Alors que le consultant s’implique de façon constante durant tout le projet, les autres acteurs du
changement s’investiront généralement très différemment selon la phase de la mission : au début, les
décideurs s’impliquent beaucoup quand les opérationnels le font durant la phase de mise en œuvre.
Ancienne Nouvelle
situation A situation B
INSUFFLER LE CHANGEMENT
Les informations
que l’on taira
L’expérience
dont on aimerait parler
Ce qui est conceptualisable et généralisable
Les informations
que l’on pourra transmettre
au client
LA MÉTHODE DES 3C
POUR RÉSUMER
◗◗On fait appel aux services d’un consultant pour ses qualité d’expert, mais c’est aussi parce qu’il
n’appartient pas à l’entreprise cliente et possède donc un regard externe.
◗◗Ses multiples expériences dans de nombreux secteurs font que ce qui chez son client est synonyme
de changement profond n’est pour lui que la répétition de ce qu’il a déjà vu ailleurs.
◗◗Le consultant peut s’appuyer et illustrer ses réflexions avec des exemples tirés d’expériences passées,
qu’il conceptualisera et adaptera en fonction des besoins du client.
caractérise essentiellement par une absence de et théories. La méthode des six chapeaux
méthode. Tout naturellement et sans s’en aper- mérite une mention toute particulière, tant
cevoir, il aura tendance à raccourcir cette phase elle est simple et efficace. Certes, dans
pour se replonger « avec délices » dans ce qu’il certaines situations, le côté ludique peut
aime : l’organisation, le tri, les techniques de gêner le consultant. Qu’il en retienne sim-
choix ( schéma ci-dessous)…
plement le principe : demander aux
membres du groupe de réfléchir à une idée
QUELQUES OUTILS À CONNAÎTRE
ou une proposition nouvelle en envisageant
De nombreux outils facilitent la recherche
successivement six postures ou états d’es-
d’idées nouvelles dans un groupe. On peut citer
prit ( schéma page suivante).
en particulier :
Plus généralement, on notera que la méthode
◗◗ le brainstorming ( fiche 112) ;
des six chapeaux appartient au cortège des
◗◗ les cartes mentales ( fiche 113) ; techniques qui permettent la mise en œuvre
◗◗ les six chapeaux : Edward de Bono est un d’une pensée latérale, non conventionnelle, en
grand spécialiste des techniques de créati- dehors de la logique classique, avec des moyens
vité, qui a développé de nombreux modèles différents des moyens habituels.
Question
de départ
Bleu
Une nouvelle idée,
un concept
POUR RÉSUMER
◗◗La créativité du groupe projet dépend en grande partie de l’état d’esprit du consultant. C’est son
attitude qui va favoriser ou non la créativité et la libération de la parole.
◗◗La recherche d’idées se déroule en deux étapes : la phase de divergence durant laquelle les
participants font preuve de créativité et expriment toutes leurs idées sans se censurer, et la phase de
convergence qui est celle de l’organisation des idées.
◗◗En faisant preuve de bienveillance, de tolérance, d’enthousiasme et de neutralité, le consultant
encouragera le groupe à formuler de nouvelles propositions.
◗◗Le consultant dispose d’outils pour stimuler la créativité dont les plus connus sont le brainstorming,
les cartes mentales et les six chapeaux.
Cas pratique
Un consultant organise des séances de brainstorming avec son équipe projet dans l’entreprise cliente. Mais
il constate que les séances sont d’une grande pauvreté, et le groupe n’a pas d’idées.
Le consultant, en pareil cas, a deux solutions. Changer de méthodologie : le brainstorming convient aux
personnes qui savent et aiment s’exprimer, moins aux personnes très introverties. Ou bien modifier la
composition du groupe projet : des personnes plus « candides », c’est-à-dire moins au fait techniquement,
peuvent relancer une phase créative par leurs interventions et leurs questions « naïves ».
◗◗ en notant tout : les idées déjà émises, visibles conduire à une orientation trop marquée de la
par tous, peuvent susciter de nouvelles idées ; recherche. On consultera en particulier les
fiches 76 et 97.
◗◗ en incitant chacun à enrichir les idées de son
voisin ; Une fois les idées classées, le groupe peut alors
commencer à réfléchir à des solutions et à éla-
◗◗ en posant des questions, en demandant aux borer un plan d’action.
participants de reformuler ce qu’ils disent
(chaque idée doit être comprise et interprétée
de la même façon par tous) ; POUR RÉSUMER
◗◗Le brainstorming est un outil qui doit
◗◗ en créant des ruptures : cela peut amener les
être maîtrisé par le consultant. Il permet à
participants à mieux s’exprimer et brise cer-
un groupe de réfléchir à un problème de
taines barrières psychologiques (par exemple manière créative. Il s’agit au sens propre
en changeant la disposition des tables et en de remuer ses méninges pour en sortir
réfléchissant autour d’un café). des idées nouvelles à partir desquelles une
phase de réflexion plus organisée s’enga-
LASSEMENT DES IDÉES
C gera ensuite.
ET SOLUTIONS ◗◗Cette méthode se déroule en trois étapes :
Il ne faut engager cette étape qu’après avoir définition du problème, recherche des
complètement terminé la précédente. En effet, idées, classement des idées, propositions
se fixer trop tôt des familles prédéfinies pourrait de solutions et plan d’action.
ff fiche 97
Construire un plan d’action
J A
M Z
Idée,
mot de départ
C
P
M Idée, mot Z
de départ
C
P
L’idée C laisse le groupe
totalement indifférent
AH C w
MY CI CH
PZ
A
PV P MA J T
AJ
AH MH
Réalité interne
Nouvelle réalité interne
qui commence à évoluer
partagée par tous 2
(plus ou moins vite
les subordonnés
suivant les personnes)
L’INTÉRIORISATION DU CHANGEMENT
le temps ; cela va créer plus de problèmes que non-faisabilité d’une réforme. Derrière cette
cela ne va en résoudre ; tout marche bien en phrase « Ce n’est pas possible », se cache le refus
ce moment ; d’autres ont essayé et s’y sont de modifier ses habitudes. Voici quelques objec-
cassé les dents… ») ; tions classiques qui parviennent souvent aux
oreilles du consultant, mais il en existe bien
◗◗ des conflits entre certaines personnes, et
d’autres encore.
parfois même des comportements d’opposi-
tion qui peuvent être dangereux pour la pé- Les causes
rennisation du changement et conduire les Ces objections peuvent avoir de nombreuses
décideurs à faire machine arrière. Il est clair origines :
qu’il y a alors échec. Le retour au calme ne ◗◗ une mauvaise expérience passée ;
sera qu’apparent et nécessitera ensuite une ◗◗ des explications trop rapides du consultant
remise à plat de l’organisation et une analyse ou un manque d’argumentation et de péda-
des comportements des uns et des autres. gogie ;
◗◗ un climat social dégradé qui fait craindre une
Conseil réaction violente et disproportionnée d’une
seules certaines personnes, souvent les plus partie du personnel ;
jeunes ou les plus récentes dans la structure,
verront dans le changement une opportunité ◗◗ parfois, il ne s’agit que d’un problème de
intéressante et s’approprieront rapidement la budget que l’on n’ose pas avouer. On préfère
nouvelle organisation ou les nouveaux choix.
essayez d’identifier rapidement ces personnes : alors se retrancher derrière d’autres argu-
elles constituent un appui précieux et pourront ments d’ordre technique qui ne tiennent pas ;
relayer les messages de la direction.
◗◗ pour de nombreuses personnes, un avenir
UNE MANIÈRE DE S’OPPOSER : médiocre mais certain est préférable à un
« CE N’EST PAS POSSIBLE » avenir meilleur mais encore hypothétique et
qui va dépendre de la réussite de la mission
Un refus de changer les habitudes
de conduite du changement confiée au
Une des façons classiques de s’opposer au
changement est d’utiliser l’argument de la consultant.
Arguments exprimés
Nous n’avons pas le temps d’essayer ! Ceci ne marchera pas chez nous !
Opposition
Discussion, négociation
–
Ignorance
Résignation Temps
Acceptation
Adhésion
◗◗ acceptation : « Finalement … ».
Les phases d’intériorisation
Ce n’est parfois qu’au bout d’une (très) longue
du changement
Comme il a été vu plus haut, la résistance au période que la situation se normalise. Nous
changement est individuelle. Accepter le chan- avons ainsi rencontré un salarié qui, cinq ans
gement est un processus mental que chacun après la mise en place d’un nouveau mode de
effectue plus ou moins rapidement. Le schéma travail, fonctionnait toujours « à l’ancienne »,
ci-dessus illustre bien les différentes phases que avec des conséquences bien évidemment
l’on observe assez fréquemment. énormes sur ses collègues, la motivation de
toute l’équipe et les résultats obtenus.
Cette courbe est à rapprocher du cycle formalisé
par la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross, décri- Comment réduire l’incertitude ?
vant les réactions habituellement constatées lors Le consultant dispose de plusieurs leviers
d’un deuil ou d’un changement important d’action pour réduire l’incertitude que provoque
concernant sa vie personnelle : toute annonce d’un changement :
Réduction de l’incertitude
LA RÉDUCTION DE L’INCERTITUDE
RÉALABLES INDISPENSABLES
P VALUER LA RÉSISTANCE
É
À LA RÉUSSITE D’UN CHANGEMENT AU CHANGEMENT
Un soutien de la direction Le nombre de réponses négatives aux questions
Le consultant pourra conduire des réformes ci-dessous permet d’évaluer avec une faible
dans l’entreprise seulement s’il dispose du marge d’erreur la résistance à un changement
soutien politique sans faille au plus haut niveau d’une organisation et des personnes qui la
de l’entreprise. Accepter une mission de composent ( tableau ci-contre).
conduite d’un changement sans soutien ni Plus le nombre de réponses négatives est élevé,
volonté clairement affichée de la direction de plus le changement sera difficile à conduire…
l’organisation est extrêmement dangereux !
L’EFFET DE SEUIL
Une communication claire
et pédagogique Convaincre la majorité
Les craintes liées à un changement ont souvent Il faut essayer d’atteindre le plus vite possible la
pour origine une méconnaissance et/ou une masse critique, et donc ne pas chercher au début
incompréhension des objectifs que l’on souhaite à convaincre les plus opposés, mais chercher à
atteindre. Le consultant doit véritablement convaincre le plus grand nombre ( schéma
dédramatiser le changement en objectivant les ci-contre).
pertes supposées de chacun et en démontrant Par effet d’entraînement, certaines personnes,
les gains que tous en retireront. pourtant très remontées contre un projet de
changement, atténueront leurs propos en compre-
Un délai suffisant nant que conserver une position négative va les
En matière de changement, le « long labeur desservir et surtout les isoler ! Elles chercheront
du temps » dont parlait Paul Valéry est essen- plutôt des compromis et adopteront tout douce-
tiel. Il faut laisser aux idées nouvelles le ment une attitude de discussion et de
temps de faire leur chemin dans la tête des négociation.
personnes.
Privilégier les actions franches
Une implication véritable des personnes Concrètement, pour le consultant, cela se traduit
concernées par une préférence marquée pour les « approches
Décréter un changement sans concertation est plus musclées » (ce qui ne signifie absolument
l’un des plus sûrs moyens de le faire échouer. pas plus rapides).
La participation est un facteur clé pour faire De toute façon, une fois l’annonce du change-
tomber les résistances. ment effectuée, les résistances se mettent en
Au consultant de vérifier que ces quatre condi- place, que le changement soit effectivement en
tions sont effectivement réunies, ou de cours ou bien qu’il ne soit que programmé. Dans
convaincre son client de les mettre en place si ces conditions, à quoi cela sert-il de temporiser,
elles ne le sont pas ! si ce n’est à prolonger la phase perturbée ?
Oui Non
La direction de l’entreprise
s’est-elle impliquée dans le projet ?
% des personnes
qui acceptent
le changement
Effet de seuil
Temps
L’EFFET DE SEUIL
Changement conduit
à grande échelle
pour profiter
de l’effet de seuil
Fonctionnement
perturbé de
l’organisation
tout entière Changement conduit par
petites étapes successives
impliquant à chaque fois
peu de personnes nouvelles
POUR RÉSUMER
◗◗La conduite du changement doit être menée comme un véritable projet.
◗◗Sa
réussite dépend de plusieurs facteurs : le contexte préalable, le degré de résistance au chan-
gement des personnes concernées, et l’adhésion rapide d’une majorité de personnes aux réformes.
◗◗Face à un changement, le consultant rencontrera toujours des réactions d’opposition. Cette résistance
au changement est d’ailleurs mesurable.
◗◗Son objectif sera de convaincre le plus rapidement possible une majorité de personnes de façon à
isoler les plus réticents aux changements. Ces derniers se laisseront alors plus facilement convaincre.
◗◗Mieux vaut privilégier les mesures franches à des mesures progressives qui ne feraient qu’allonger
la période de perturbations induite par l’annonce du changement.
F
aire un travail est une chose, le présenter, en faire un outil exploitable en est
une autre, tout aussi importante. Le rapport de synthèse est la matérialisation
de tout le travail réalisé par le consultant. Il fait partie des éléments de mesure
et d’évaluation de sa prestation, possède une fonction de guidage du client une fois
le consultant reparti, permet la capitalisation des connaissances, résultats et expé-
riences acquis pendant la mission. Il est souvent l’élément déclencheur de l’envoi de
la dernière facture au client.
C’est aussi un outil commercial : s’il séduit le client, il amènera ce dernier à penser
au consultant qui l’a rédigé si de nouveaux besoins apparaissent. Et inversement, si
le rapport est jugé décevant, il pèsera lourd dans une décision de ne pas confier au
consultant d’autres missions.
389
Fiche 117 1 Complémentarité entre rapport de mission et support de présentation orale 394
Fiche 119 1 Du concept au schéma : inclure des schémas dans le rapport de mission 400
VALORISER CAPITALISER
Le consultant n’oublie pas qu’il reste le fournis-
Le travail effectué par le consultant, même s’il
seur de son client et que, par conséquent, il
répond à un besoin ponctuel, par exemple la
devra lui démontrer au moyen du rapport de
survenue d’un problème que l’entreprise ne
synthèse qu’il a parfaitement rempli son contrat.
peut résoudre seule, ne doit pas être perdu une
Mieux, qu’il est allé au-delà et que sa prestation
fois celui-ci réglé. L’expérience, le savoir acquis,
est d’excellente qualité. Il faut donner au client
doivent pouvoir être réutilisés dans un contexte
l’envie de continuer sa collaboration avec vous !
différent.
Pour y parvenir, le consultant va devoir :
L’entreprise est intellectuellement plus riche
◗◗ séparer très clairement les différents stades de après le passage d’un consultant, à condition
sa réflexion. Nous utilisons souvent la que ce passage ait laissé quelques traces : c’est
Rédigerdesrapportsd’avancementetdesynthèse 391
Titre
Sous-titre
Corps du texte : Police 10 ou 12,
Titres et sous-titres par exemple Arial ou Verdana.
en gros caractères, Ne pas choisir un interligne trop faible.
avec un titre plein L’utilisation de lettrines renforce l’impact
et donne un caractère plus professionnel
Une marge
qui autorise ensuite
tout type de reliure Schémas,
logigrammes,
…
Cas pratique
La rédaction du rapport de mission prend beaucoup plus de temps que prévu à un consultant, et à la date
fixée de remise du rapport, il n’est pas prêt !
Il aurait fallu s’en inquiéter beaucoup plus tôt et en avertir le client. Une solution peut être de remettre une
première partie de rapport (« le diagnostic ») annonçant la partie suivante (« les préconisations »).
faut le relire plusieurs fois pour y trouver ce qu’il thétique et manipulable. Le consultant le
rédige sur un ton très clair et pédagogique
cherche, il finira par le ranger. Il ira rejoindre les
afin qu’il soit accessible à tous.
nombreux autres rapports qui dorment au fond
d’une armoire !
ff fiche 120
La mise en forme finale du rapport de mission
exhaustif Visuel
parfaitement rédigé synthétique, présentant l’essentiel
facile à lire agréable à voir
Le corps de texte
du rapport de synthèse
Planche à lire
Un exemple de document
mixte présentation orale/
document de synthèse,
pour une mission courte
DEUX DOCUMENTS EN UN
DEUX DOCUMENTS EN UN
POUR RÉSUMER
Lorsque la mission est simple, il nous arrive de
◗◗Le
consultant ne confondra pas le rapport
proposer à un client un document de synthèse
de mission exhaustif et rédigé et le docu-
qui se confond avec le document de présenta- ment présenté oralement.
tion orale. Le consultant sélectionne certaines
◗◗Beaucoup plus synthétique, ce dernier
planches visuelles et met de côté celles qui sont s’appuie bien sûr sur le premier document,
très rédigées. Il peut le faire de deux manières : mais répond à des objectifs de synthèse et
◗◗ manuellement ( premier schéma page d’efficacité visuelle différents.
précédente) ; ◗◗Le consultant a la possibilité de réutiliser
les planches de sa présentation pour
◗◗ automatiquement, en utilisant la fonctionna-
illustrer le rapport.
lité « diapositive masquée » du logiciel Power-
◗◗Si la mission est brève, il peut ne concevoir
Point ( second schéma page précédente).
qu’un seul document dont il montrera
les planches les plus visuelles lors de la
présentation orale.
Rédaction FIN
Rédigerdesrapportsd’avancementetdesynthèse 397
en marge des aspects conjoncturels d’une mis- technique établi lors de la rédaction de la
sion. Le premier schéma ci-dessous propose une proposition ( fiche 22) est alors d’une très
démarche qui facilitera sa mise en place. grande utilité ( second schéma ci-dessous).
Structurer, organiser son rapport Compléter
En tout début de mission, le consultant construit Au fur et à mesure du déroulement de la mis-
un cadre, pour l’instant vide, sur la base des sion, le consultant remplit les cases vides
travaux à réaliser. Une sorte de boîte de lorsqu’il récupère les bonnes informations. La
rangement comportant autant de cases vides rédaction est lancée. Le style, l’agencement des
que de tâches programmées. L’organigramme paragraphes, etc., sont provisoires.
Réaliser
Choisir
Informer 1
Préparer
Planifier
ff fiche 22 ff fiche 39
Décrire la mission et évaluer la charge de travail au moyen Évaluer la rentabilité d’une mission
d’un organigramme technique
Flux d’informations
Conseil
Il convient d’être prudent avec l’utilisation de
la couleur. Optez pour une présentation sobre
en limitant l’effet kaléidoscope – tout en res- Important
pectant les codes en usage (vert = autorisation,
rouge = interdit, etc.).
L’encadré situé en haut de cette page donne
à titre d’exemple deux versions d’un même
message, avec ou sans schématisation.
Conseil
Attention à ne pas regrouper trop d’informa-
tions sur un même schéma ; cela peut conduire
A B C D E
◗◗ Pour exprimer une idée de croissance, de deux éléments. Ils peuvent être en traits
décroissance : pleins ou en pointillés (relation secondaire ou
non obligatoire).
Rédigerdesrapportsd’avancementetdesynthèse 405
POUR RÉSUMER
◗◗Bienque le rapport de mission ait une dimension essentiellement technique, le consultant doit aussi
penser à sa dimension commerciale et comprendre que la présentation de son rapport pourra avoir
des conséquences sur sa crédibilité et sur l’obtention de nouvelles missions.
◗◗Le rapport doit être de très bonne qualité et sobrement présenté (mais c’est valable pour tous
les documents que le consultant fournira au client) : couverture, page de garde, choix du papier et
reproductions en couleurs sont les premiers éléments que le client jugera.
R
emettre au client un rapport de mission ne suffit pas. Le consultant doit en
fin de mission réunir le demandeur et les principales personnes intéressées
par ses travaux et leur présenter les résultats qu’il a obtenus. À cette occasion,
il leur fera part de ses conclusions et émettra des recommandations ou préconisations.
Le consultant sera parfois contesté et devra défendre ses positions. Parfois, celles-ci
peuvent en effet déranger le client (ou certaines personnes chez lui) et être discutées
et remises en question.
409
Fiche 125 Convaincre du bien-fondé de ses recommandations, répondre aux objections 424
LA STRUCTURE DE LA PRÉSENTATION
Mais
Les personnes de rang hiérarchique élevé, le Les techniciens présents au côté des décideurs
décideur, vont perdre un temps précieux, risquent trouveront la présentation fade, sans contenu. Ils
de mal juger un consultant qu’ils qualifieront de ne manqueront pas ensuite de confier cette
brouillon, se focaliseront peut-être sur un point de impression au décideur, surtout si pour différentes
détail en ne comprenant pas justement qu’il s’agit raisons, ils considèrent qu’ils sont en compétition
d’un détail ! avec le consultant ( fiche 6)
POUR RÉSUMER
◗◗Chaque mission se termine généralement par une présentation des résultats au demandeur. Ce
ne doit pas être simplement une remise du rapport de mission, mais une vraie présentation orale,
associée à un document beaucoup plus synthétique, qui aidera le décideur et confortera le consultant
dans sa légitimité.
◗◗Le document de présentation des résultats de la mission doit être le plus attrayant possible et
transmettre un contenu de façon synthétique et claire.
◗◗Le consultant le réalisera selon un plan précis et concevra des planches homogènes, riches en
graphiques, et composées de façon à faciliter la compréhension du message.
UN EXEMPLE DE TABLEAU
A
B C D E
456 123 34 86 354
468 231 37 98 356
356 75 103
341 Commentaire 753
253 63 26
L
791
426 98 79
Eli 236 326 61 67
J 345 124 37 152 D
M 897 99 82 12 A B
B 432 231 75 99 Pi 456 123 86
Vi 684 270 81 57 F 468 231 98
Jli 356 341 103
A 791 253
L 236 426 26
Eli
Commentaire
61 79 617
J 37 152 968
M 82 12 732
B 75 99 148
Vi 81 57 427
En mode diaporama,
en cliquant
sur la lettre A,
on fait apparaître A B C D E
la courbe montrantPi 456 123 34 86 354
l’évolution F 468 231 37 98 356
du paramètre A Jli 356 341 75 103 753
A 791 253 63 26
L 236 426 98 79
Eli 529 326 61 67
J 345 124 37 Évolution
152 du paramètre A
M 897 99 82 12
B 432 231 100075 99 On revient
Vi 684 270 81 57 au tableau
800 en cliquant
sur le bouton
600 « retour »
400
200
POUR RÉSUMER
◗◗Dans un tableau, seuls quelques chiffres ou bien une évolution sont importants et c’est uniquement
ces éléments qui doivent ressortir de sa présentation au client.
◗◗Le consultant peut permettre au public de focaliser son regard sur certaines informations en utilisant
l’outil loupe ou en insérant un lien entre un tableau et un graphique qui reprend visuellement certaines
données du tableau.
ff fiche 121
Le document de présentation orale de la mission
LA SITUATION IDÉALE : Il ne faut pas oublier non plus de rebondir sur la
LA CONCLUSION DU CONSULTANT démarche qui avait été acceptée par ces mêmes
EST ACCEPTÉE personnes qui maintenant la contestent. Il arrive
On ne s’attardera pas sur cette situation confor- que certains clients acceptent de voir le consul-
table pour le consultant, dont le travail est ainsi tant se lancer dans une mission dont ils croient
valorisé. connaître à l’avance le résultat, qui ne serait que
Il ne faut cependant pas taire le sentiment que l’expression de ce qu’ils souhaitent entendre.
l’on ressent parfois lorsque le client, qui s’est Lorsque le vrai résultat arrive, s’il diffère de leur
approprié les conclusions, a oublié qu’elles souhait, ils sont déçus et le font savoir.
venaient du consultant et en parle comme s’il en
était à l’origine. C’est effectivement assez frus- ARFOIS LE CLIENT DIT « OUI »
P
trant pour le consultant… mais extrêmement ET PENSE « NON » !
encourageant si l’on pense ensuite à la phase de Il arrive, même si c’est très rare, que le client
mise en œuvre des recommandations.
n’ose pas dire au consultant qu’en fait il n’est
pas d’accord avec ses conclusions. Lorsque l’on
UAND LE CLIENT A
Q
DES OBJECTIONS essaie de réfléchir à cette attitude, on constate
qu’elle est probablement liée à un manque de
Le tableau ci-contre présente quelques propos
confiance en soi du représentant du client. Il a
pouvant être tenus par des clients, et les
réponses que le consultant peut y apporter. une opinion mais, devant le charisme et la
Ces propos traduisent souvent une résistance au personnalité du consultant, il n’ose l’exprimer
changement. Mais attribuer ces réactions néga- directement. Ou bien il voudrait prendre un peu
tives à la seule peur de l’inconnu est dangereux. de temps pour y réfléchir ! D’où des attitudes
Il est important, lorsque le client s’oppose aux visant toutes à temporiser, à retarder une déci-
conclusions que l’on vient d’émettre, de se poser sion. Et parfois même, tout est fait pour qu’il n’y
la question : « Et s’il avait raison ? » ait pas de décision !
« La réalité est plus complexe. vous simplifiez trop, ce qui « j’ai conduit cet audit dans la rigueur et avec des méthodes
vous conduit à des conclusions erronées. » éprouvées. Les résultats n’en sont que consolidés. »
« vos résultats, cela ne marche pas… »
« c’est votre avis, mais je ne suis pas d’accord. » « mon expérience, les audits que j’ai menés dans d’autres
secteurs de l’entreprise… me confortent dans mon analyse
et renforcent ma conclusion. »
« vous n’avez pas le droit de dire cela ! » « c’est ma distance vis-à-vis de l’entreprise qui m’a fait
découvrir certains points que les salariés ne peuvent plus
voir. »
« vous interprétez toujours dans le mauvais sens ce qui « je n’ai fait qu’organiser et reformuler des informations
vous a été dit. » qui m’ont été données. »
« mon statut d’auditeur me permet de m’extraire de tout ce
qui est conjoncturel et de travailler sur le fond du dossier. »
« je ne suis pas d’accord avec vos conclusions. » « reprenons point par point mes conclusions et examinons
dans le détail ce qui pose effectivement problème. »
« Pouvez-vous modifier tel ou tel point ? » « je ne peux pas me permettre de changer ce qui est écrit.
c’est ce que les personnes interrogées m’ont dit ! »
« il n’y a rien dans votre rapport ! » « mon rapport et ma présentation sont factuels ! »
Cas pratique
il peut arriver qu’un décideur expose un point de vue au consultant et lui demande d’en tenir compte dans
son rapport, ou bien de rédiger une recommandation allant dans ce sens. cas extrême, le client demande au
consultant de biaiser ses conclusions, allant jusqu’à sous-entendre que le paiement du solde de la prestation
pourrait en être affecté si le consultant ne comprenait pas !
Il convient de refuser pareille demande. Le rapport est l’aboutissement du travail effectué par le consultant
et les recommandations en découlent logiquement. Si le point de vue du décideur s’intègre dans le travail
effectué, il sera pris en compte tout naturellement. Dans le cas contraire, il restera ignoré. L’éthique est une
composante importante de la démarche et du métier de consultant.
POUR RÉSUMER
◗◗Il
arrive que les conclusions du consultant soient contestées car certaines d’entre elles peuvent
conduire à un changement que le client n’accepte pas.
◗◗Mais au-
delà de cette réaction de résistance du client, le consultant doit toujours se remettre en
question : « Et s’il avait raison ? »
Pour qu’elles soient parfaitement comprises et ◗◗ Se justifier avant diminue son assertivité, li-
acceptées des clients, les recommandations mite la réflexion du client.
– également appelées « préconisations » – ◗◗ Se justifier sur demande du client donne
doivent répondre à un certain nombre de cri- l’impression d’une parfaite maîtrise, redonne
tères ( schéma page suivante). de l’espace au client.
Expliquées, replacées
dans leur contexte
En nombre raisonnable, Chiffrées, avec une proposition
numérotées de R1 à R… de planification
Cas pratique
Au terme d’une mission de conseil, un client transforme une recommandation, tout en continuant de la
présenter comme étant celle du « consultant ».
On ne parle ici que de modifications légères du texte rédigé par le consultant, qui n’en trahissent pas
l’esprit, et non pas de changements fondamentaux. On ne peut pas verrouiller l’utilisation que le client fera
des recommandations et plus généralement du rapport de mission. Si l’on s’aperçoit que certaines recom-
mandations sont réécrites par le client à sa façon, tout au plus peut-on lui signaler notre étonnement. On
peut bien sûr lui demander de bien indiquer qu’il s’agit d’une adaptation de ce que nous avons écrit. Mais
le fera-t‑il ? Plus en amont, il convient de veiller à ce que les recommandations émises soient bien rédigées
(une recommandation à la syntaxe imparfaite sera réécrite, ce qui accroît le risque qu’elle soit légèrement
modifiée), regroupées sur une page (ou plus) et diffusées le plus largement possible (par exemple lors de la
présentation des résultats, une planche récapitulant les recommandations effectuées et distribuée à toutes
les personnes présentes).
Recommandations
Bilan satisfaisant émises par le consultant
80
70
60
50
Recommandations Recommandations Recommandations
40acceptées en totalité acceptées partiellement refusées par le client
par le client par le client
30
20
10
0
Bilan insatisfaisant, qui traduit probablement un manque de réflexion
dans la rédaction des recommandations, voire (ce serait alors très grave)
un manque d’approfondissement au niveau de l’ensemble de la mission
POUR RÉSUMER
◗◗Le client attend du consultant qu’il s’implique en lui recommandant des mesures concrètes.
◗◗Au terme de la mission, le consultant va donc dresser une liste raisonnable de recommandations :
ces mesures doivent être précises, clairement expliquées, et planifiées. Le consultant doit appuyer
son argumentation sur les résultats qui seront obtenus grâce à ces recommandations. À ce stade, il
ne faut pas trop insister sur le bien-fondé de ces recommandations, c’est l’action et le résultat qui
priment dans le discours.
◗◗Le client est ensuite libre de prendre en compte ou non ces propositions. Si toutes les recommanda-
tions sont acceptées, le consultant pourra considérer sa mission comme un succès. À l’inverse, le rejet
des recommandations peut signifier que le consultant a fait des erreurs dans son analyse.
ff fiche 127
Quand peut-o n dire qu’une mission de conseil est
réussie ?
CONVAINCRE DU BIEN-FONDÉ
125 DE SES RECOMMANDATIONS, RÉPONDRE AUX OBJECTIONS
Faire accepter une recommandation passe parfois par de longues discussions au cours des-
quelles le consultant devra défendre son point de vue. Parfois, le consultant sera amené à
proposer quelque chose de si innovant qu’il ne pourra pas s’appuyer sur un exemple tiré de
ses missions passées, d’où l’importance de préparer son argumentation au préalable.
Cas pratique
Voici l’illustration d’une argumentation efficace avancée par un consultant.
Dans le cadre des recommandations, un consultant a proposé à un DRH d’instaurer des entretiens annuels
entre les salariés et leur responsable hiérarchique direct. Le DRH hésite à mettre en place ce dispositif simple,
car il le trouve incomplet sur certains points. Le consultant décrit alors ce qu’il a vécu chez un de ses clients,
partisan des méthodologies rigoureuses. Après avoir fait développer une véritable « usine à gaz », dépensé
beaucoup d’argent et fait imprimer des formulaires d’entretien ne comportant pas moins de 14 pages, il
s’est retrouvé deux années plus tard, quinze jours avant la date prévue de fin de tous les entretiens, avec
un taux de réalisation de 8 % !
Cas pratique
Un consultant qui veut convaincre une entreprise de créer un site Internet construit son argumentation en
faisant un syllogisme :
«Toutes les sociétés performantes mettent en place un site Internet. (1) Vous êtes leader dans votre domaine
d’activité, (2) c’est pourquoi je vous propose, il s’agit de la recommandation n° x, de mettre en place
rapidement un site Internet, avec pour principales caractéristiques… (3) »
ff fiche 98
L’analyse des risques
Cas pratique
Un consultant spécialisé dans la mise au point d’outils pédagogiques a proposé à son client une mission
comportant plusieurs étapes.
Une première étape au cours de laquelle il a mis au point un outil pédagogique, ainsi qu’une trame applicable
à d’autres outils et a demandé au client de les valider [directif et persuasif].
Dans une deuxième phase, il a commencé à former certaines personnes de l’entreprise pour qu’elles réalisent
elles-mêmes des outils pédagogiques en s’appuyant sur la trame et en prenant comme exemple le premier
outil réalisé. Il était au début très présent auprès de chacun des « concepteurs d’outils », puis petit à petit,
s’est éloigné, passant du rôle d’assistant [persuasif et participatif] à celui de validateur [délégatif].
À la fin des six mois qu’a duré la mission, les personnes de l’entreprise ayant réalisé des outils avec le
consultant étaient devenues parfaitement autonomes. Le consultant pouvait donc quitter l’entreprise en étant
certain que le mode de fonctionnement et les modèles qu’il avait mis en place perdureraient.
ff fiche 123
Si les conclusions du consultant sont contestées
L
es formateurs ont l’habitude, et ceci est une bonne chose, de demander à leurs
stagiaires, en fin de stage, d’évaluer leur prestation. Le contenu de la formation
était-il satisfaisant, bien adapté à leurs besoins ? Le formateur était-il suffisam-
ment compétent, à l’écoute des stagiaires, dynamique ? La documentation pédago-
gique distribuée pendant et à l’issue du stage est-elle suffisante, de bonne qualité,
facilement exploitable… Il n’est pas illogique de raisonner de la même façon à l’issue
d’une mission de conseil en proposant au client de participer à l’évaluation de celle-
ci, dans une démarche pouvant d’ailleurs s’inscrire dans un contexte plus global de
capitalisation de l’expérience.
429
Besoin
Proposition
acceptée
Temps
Oui Non
Mission réussie Identité ? Échec
LA SATISFACTION DU DEMANDEUR
NE EXPÉRIENCE RICHE
U
D’ENSEIGNEMENT
Il est triste d’achever une mission en poussant
un « ouf » de soulagement ! Il ne faut pas le nier,
cela est arrivé, arrive et arrivera à n’importe quel POUR RÉSUMER
consultant. Pour autant, ce n’est pas dans cet état ◗◗La satisfaction du demandeur n’est pas le
d’esprit que doivent se terminer les missions. seul critère à prendre en compte pour juger
Pouvoir se dire que l’on s’est enrichi intellec- de la réussite d’une mission.
tuellement, que l’on a appris, que l’on a vécu des ◗◗La rentabilité de la mission ou le sentiment
situations nouvelles et que l’on a réussi à y faire d’avoir appris quelque chose sont d’autres
face est une attente légitime ! signes qui traduisent le succès d’une
mission.
À ce titre, le travail de capitalisation effectué par
◗◗Si l’image qu’a laissée le consultant
le consultant en fin de mission est un révélateur.
auprès du décideur et des personnels de
Il va pousser chacun à s’interroger sur les réels
l’entreprise est bonne, il est probable que
apports de la mission, ceux qui méritent d’être
le consultant soit de nouveau contacté pour
conservés et formalisés. de nouvelles missions. Être recommandé à
On notera qu’une mission ratée au plan tech- une autre entreprise ou recontacté par le
nique (non-respect des objectifs) est souvent une décideur constitue une vraie marque de
mission très riche au niveau des enseignements reconnaissance de son travail.
à en retirer.
UE SIGNIFIE EXACTEMENT
Q a été prévu ou promis et ce qui est réalisé est un
« ÉCHEC » EN MATIÈRE échec. Là encore, on voit toute l’importance
DE CONSEIL ? qu’il y a à établir des propositions solides et
mûrement réfléchies.
L’échec peut prendre plusieurs formes ( schéma
ci-dessous). La non-atteinte d’un objectif
Enfin, la non-atteinte d’un objectif technique est
Le retard
un échec. Peut-être de nature différente dans la
Certains consultants considèrent que le retard
mesure où, autant il n’est que rarement possible
n’est pas un échec ! Pourtant, lorsqu’il est direc-
de rattraper un retard important ou de récupérer
tement lié au travail du consultant, cette position
de l’argent dépensé en trop, autant certains
ne se justifie absolument pas ! Le consultant s’est
objectifs non atteints peuvent donner lieu à la
engagé et ne respecte pas sa promesse : il y a
mise en place d’actions complémentaires. Si le
donc bien échec ! Lorsque le retard est lié à des
consultant les prend à sa charge, l’impact client
problèmes survenus chez le client, on peut être
est minimisé.
plus nuancé. Il y a toujours échec, mais la part
tenue par le consultant n’y est pas la même ! Il Il n’y a dans la liste ci-dessus aucun classement
n’en a pas pour autant le droit de s’exonérer de ou tentative de hiérarchisation. Tous les échecs
toute responsabilité. En début de mission, sont graves et, s’ils se répètent, peuvent conduire
lorsqu’il propose un délai d’achèvement, il doit à l’arrêt de l’activité du cabinet.
prendre en compte les aléas toujours possibles Les risques courus
chez son client et il ne l’a pas fait ! En cours de Dès le premier échec, et quelle que soit la nature
mission, il doit relancer, dynamiser, motiver, de celui-c i, la réputation du cabinet est
suivre au jour le jour les délais et réagir au entamée.
moindre retard. Soulignons ici l’erreur qui consiste à imputer à
Le surcoût son client – et à lui seul – un échec ! Même si cela
De la même façon, un client qui est conduit à est exact, cela empêche le consultant de se
dépenser plus que prévu dans le cadre de la remettre en question et de se demander ce qu’il
mission d’un consultant a légitimement le droit aurait pu – ou dû – faire pour en atténuer les
de parler d’échec. Tout écart en fait entre ce qui effets.
Cas pratique
Face à un client insatisfait, un consultant annonce qu’il est prêt à facturer les travaux complémentaires qui
seront nécessaires à prix coûtant, sans marge.
Cette franchise est très maladroite. Le consultant risque de dévoiler ainsi à son client la structure de ses prix.
Mieux aurait valu annoncer par exemple une remise commerciale de x % sans prononcer le mot « marge » !
0 1 2 3
pertinence et applicabilité
des recommandations formulées
3
Pour faciliter ce suivi et toutes les comparaisons
2,5 possibles, de nombreuses représentations graphiques
peuvent être utilisées.
2
Méthodes
1,5 Contacts
Délais
1
0,5
0
Mission A Mission B Mission C Mission D
COMPARER DES MISSIONS
Cas pratique
Alors que la mission est terminée, que des résultats ont été obtenus, un consultant reçoit les fiches d’éva-
luation distribuées aux personnes impliquées. Et là, surprise, des commentaires assassins montrent que la
situation perçue par le consultant est différente de la situation vécue par certains.
Cette situation peut survenir lorsque le consultant a été imposé aux équipes, ne s’en est pas aperçu et
a conduit sa mission « en aveugle ». Fort de son autorité, il a réussi à faire travailler tout le monde sans
pour autant être accepté. Des résultats ont été obtenus et le décideur est satisfait. Mais sous le couvert de
l’anonymat, en remplissant le questionnaire d’évaluation, chacun a enfin pu s’exprimer et dire tout ce qu’il a
gardé pour lui pendant la mission.
Une autre explication est possible : les consultants font d’excellents boucs émissaires. Plutôt que d’annoncer
ouvertement que l’on ne partage pas les objectifs de la mission, et de s’opposer au décideur, certains
cadres préfèrent laisser le consultant faire le travail qui lui est demandé. Critiquer les résultats obtenus par
le consultant est ensuite pour eux une façon de dire qu’ils n’étaient pas d’accord avec les objectifs assignés,
sans pour autant s’opposer à leur hiérarchie.
ff fiche 128
Les principales causes d’échec d’une mission de conseil
…/…
440 Faire le bilan en fin de mission
En grande
À Tout à fait
Cette affirmation est Fausse partie
nuancer exacte
inexacte
POUR RÉSUMER
◗◗l’évaluationofficielle par le client ne suffit pas et chaque consultant doit, pour lui et en toute
honnêteté, revenir sur chaque aspect de son travail.
◗◗au fil des missions, le consultant peut observer l’évolution des résultats de ces autoévaluations, et
s’interroger sur son propre comportement afin de progresser.
fiche 129
L’évaluation de la mission par le client
UNE APPARENTE CONTRADICTION clients pour les avertir du vol de leurs données
présentes sur leur ordinateur portable.
Lorsque l’on aborde le problème du classement
Complications de tous ordres assurées…
du dossier, on se retrouve face à une
contradiction. LASSER, C’EST D’ABORD
C
Il faut conserver le plus d’informations possible RÉFLÉCHIR !
afin de pouvoir, si le cas se présente, reproduire De nombreux documents sont rédigés ou utilisés
ce qui a été fait dans un autre cadre, chez un à chaque mission :
autre client.
◗◗ Certains proviennent du client : l’appel
Mais il faut se presser d’éliminer de ses fichiers,
d’offres, et l’ensemble des documents qui
disques durs ou archives papier tout ce qui peut
représenter un risque si d’aventure ils tombaient contiennent des informations utiles au
dans les mains d’autres personnes. On soulignera consultant et qui lui sont remis ( fiche 46).
ici tout le danger que représentent sur ce point ◗◗ D’autres sont écrits par le consultant et
les ordinateurs portables, vulnérables en raison contiennent de nombreuses informations ve-
de leur compacité. Une règle absolue est de ne nant du client.
conserver sur son ordinateur portable que les
◗◗ Certains, comme par exemple les outils, sont
dossiers en cours, et de stocker les autres fichiers
des documents appartenant au cabinet.
sur un autre ordinateur ou sur un disque dur
externe placé en lieu sûr ( schéma Lorsque la mission prend fin, le devenir de cha-
ci-dessous). cun de ces documents sera bien sûr différent et
devra être examiné au cas par cas par le consul-
De nombreux consultants ont fait les frais de
tant, et – hormis pour les documents clients qui
leur imprévoyance et se sont retrouvés dans
devront être rendus – aucune généralisation n’est
l’obligation de téléphoner à chacun de leurs
vraiment possible ( schéma ci-contre).
Coffre-fort sécurisé
Un CD gravé à l’issue
de chaque mission
Rapport de mission,
fiche de synthèse
de la mission, etc.
À conserver À conserver
À rendre au client ? À détruire ?
sous protection ? pour réutilisation ?
ff fiche 46
La documentation nécessaire à la mission
Cas pratique
La mission est finie, mais, pour un client, la tentation peut être grande d’aller au-delà du périmètre de la
mission initiale. « Comme vous êtes intervenu chez nous pour…, j’ai pensé que vous pouviez aussi me dire
ce que vous pensez de… »
Dans ce cas, une seule réponse possible pour le consultant : « Votre question est très intéressante, et je
ne peux y répondre rapidement par téléphone. Pouvez-vous m’envoyer rapidement par courriel quelques
éléments complémentaires ? Et fixons de suite un rendez-vous la semaine prochaine. J’aurai eu le temps de
réfléchir à votre problème et pourrai peut-être vous proposer quelque chose. »
Si le prospect refuse le rendez-vous, il ne pourra pas en vouloir au consultant de ne pas répondre à sa question.
Si au contraire il accepte, voici une occasion pour le consultant de gagner une nouvelle mission. À lui de jouer !
Envoyée en particulier
à une entreprise, un client Envoyée à un grand nombre
Valeur ajoutée
que l’on connaît d’entreprises en même temps
Lettre d’information
périodique
Lettre personnalisée
Appel téléphonique
Carte de vœux
ou équivalent
Investissement
du consultant
RESTER EN CONTACT APRÈS LA MISSION
POUR RÉSUMER
◗◗Un demandeur n’est pas une personne comme les autres. C’est lui qui va mettre en œuvre les
recommandations et, chaque fois qu’il rencontrera une difficulté, il aura tendance à vouloir appeler
le consultant.
◗◗C’est aussi quelqu’un qui connaît bien le consultant et qui se tournera vers lui pour de nouvelles
missions.
◗◗Si le demandeur montre des difficultés à s’approprier les conclusions de la mission, cela signifie que
le consultant n’a pas rempli sa fonction de formateur comme il devait le faire. Il devra développer des
stratégies pour répondre avec diplomatie aux sollicitations du client, et systématiquement mettre en
balance la perte de temps pour lui et le gain potentiel de nouvelles missions.
◗◗Le consultant peut aussi prendre l’initiative de pérenniser les contacts avec le demandeur en lui
envoyant ponctuellement une lettre personnalisée ou régulièrement une lettre d’information.
ff fiche 126
Amener le client à l’autonomie
Individuel Collectif
LE PROCESSUS DE CAPITALISATION
e ssentiel. Il implique un traitement des infor- qu’il ne faut que quelques secondes pour copier
mations, ce qui rapproche le processus de un fichier sur une clé USB).
capitalisation des connaissances du processus
de conceptualisation. Conceptualiser signifie
Conseil
« relier un certain nombre de faits à des prin-
Prenez l’habitude de rédiger une fiche synthé-
cipes généraux ». De la même façon, le consul-
tique au terme de chaque mission.
tant désirant capitaliser tout ce qu’il a appris
pendant une mission devra en dégager un
certain nombre de principes qui pourront
OUR LES MANAGERS D’ÉQUIPES
P
ensuite être appliqués dans le cadre d’autres
DE CONSULTANTS
missions. La capitalisation du savoir acquis doit être une
Mais la capitalisation va au-delà de la seule de leurs préoccupations. Les managers ne
conceptualisation, dans la mesure où ces prin- devront pas perdre de vue que :
cipes devront être portés à la connaissance des ◗◗ la capitalisation prend du temps qu’il faut
autres consultants du cabinet.
savoir donner à chacun des consultants ;
LA FICHE SYNTHÉTIQUE ◗◗ elle signifie pour chacun des consultants pris
Chacun pourra adapter le modèle décrit ici. individuellement une perte de pouvoir ;
Ces fiches seront conservées en lieu sûr, sous
forme papier ou informatique (en se rappelant
◗◗ elle est parfois difficile pour les consultants ◗◗ elle est possible également en organisant régu-
peu à l’aise pour mettre par écrit tout ce qui lièrement des réunions d’échange de pratiques
n’est pas strictement factuel ; entre les différentes personnes de l’équipe.
POUR RÉSUMER
◗◗La capitalisation des expériences est importante car elle permet à un consultant en fin de mission
de transmettre aux autres consultants ce qu’il a appris et donc d’accroître les compétences de tout
le cabinet.
◗◗Capitaliser les expériences consiste à extraire d’une mission les informations qui sont réutilisables
dans d’autres contextes. Autrement dit, on conceptualise ses expériences.
◗◗En rédigeant une fiche synthétique à la fin de la mission, chaque consultant va faciliter le partage et
la transmission du savoir accumulé durant la mission.
ff fiche 137
La formation continue du consultant
D
ans l’introduction de cet ouvrage, était soulignée l’importance du dyna-
misme, de l’implication ou du courage du consultant. À cette liste, on aurait
pu ajouter la bonne organisation personnelle. Elle fait souvent la différence
entre les consultants et permet à ceux que l’on qualifie de « bons consultants » de
travailler plus vite, de dire « oui » à un client alors que tant d’autres seront contraints
de dire « non ».
451
UN IMPÉRATIF ÉCONOMIQUE ci-dessous, les grosses structures n’ont pas cette
préoccupation.
La réponse à cette question est tout d’abord très
liée à la nature et à l’importance de la mission. NE COMPOSANTE MÊME
U
Il est par exemple difficile et risqué de disperser DU MÉTIER DE CONSULTANT
ses forces lorsque l’on audite un gros client,
Travailler en parallèle sur plusieurs missions
lorsque l’on mène une mission stratégique à un
lorsque celles-ci le permettent est peut-être la
haut niveau, ou bien lorsque l’on intervient de
seule vraie différence entre le métier de presta-
façon urgente pour résoudre une crise qui vient
taire de services – fussent-ils intellectuels et de
de se produire. Mais lorsque les missions sont
haut niveau – et le métier de consultant !
plus limitées, travailler de front pour plusieurs
clients est intéressant – et même indispensable. Pour rester réactif
Les cabinets de conseil de taille modeste ne sont Cela permet au consultant de développer des
pas tolérants vis-à-vis des ruptures de charges synergies et de ne pas tomber dans la routine.
liées à des missions conduites les unes après les Ce dernier point est fondamental. On attend du
autres. Ils n’ont pas de consultants dont la seule consultant un dynamisme, une grande créati-
fonction est d’aller chercher de la charge. Le vité, une réactivité, un enthousiasme. Si le
travail simultané sur plusieurs dossiers est la consultant passe de trop longues périodes sur
seule façon pour chaque consultant de lisser sa un même sujet, ces qualités s’amenuisent. Il se
charge de travail. Ainsi que l’illustre le schéma confond de plus en plus avec les personnels de
l’entreprise qu’il conseille.
Cas pratique
Voici les propos d’un consultant sur son métier : « Quelle chance pour un acteur de pouvoir jouer dans des
films très différents les uns des autres. C’est un luxe que d’être approché par un réalisateur d’une comédie,
puis par le réalisateur d’un film intimiste et pour finir par le réalisateur d’un film d’action. Ce luxe, mon métier
me le permet : travailler en même temps pour une multinationale, pour une PME et pour une administration
est mon lot quotidien. »
POUR RÉSUMER
◗◗Mener de front plusieurs missions (jusqu’à trois) fait partie du métier du consultant. Cela lui per-
met de rester hors de portée de la routine, ce qui amenuiserait ses capacités à réagir, innover et
s’enthousiasmer.
◗◗Un minimum de rigueur et d’organisation sont nécessaires au consultant qui mène en parallèle
plusieurs missions.
ff fiche 110
Le regard externe du consultant et la conduite du
changement
Participer à des colloques, qui permettent Faire des clients actuels des prescripteurs
de recueillir à la fois des informations et et apporteurs d’affaires, en leur demandant
de nouveaux contacts. de nous recommander.
Prospection
Pendant la mission, saisir
Formation toutes les opportunités.
Par exemple, demander
à visiter toute l’entreprise,
même si la mission ne
concerne qu’un secteur
limité. Lorsque cela est possible, privilégier
Conduite des missions les missions intellectuellement denses
aux missions « alimentaires ».
paramètre dès la signature de celui-c i) les bureaux des consultants qu’ils emploient, ou
( schéma ci-dessous). bien à en limiter le nombre, chacun pouvant
Utiliser un ordinateur portable « squatter » un bureau libre entre deux missions.
Le consultant est un itinérant. Il travaille pour Quant aux consultants indépendants ou salariés
l’essentiel hors de son bureau, à tel point que de petites structures, nombreux sont ceux qui
certains cabinets n’ont pas hésité à supprimer travaillent chez eux !
Présente Analyse
Dysfonctionnements
Mesure Analyse
Résultats Explique, élabore une théorie, conceptualise
Accepte Émet
Recommandations
Le client Le consultant
POUR RÉSUMER
◗◗Il n’est pas souhaitable que le consultant ne se consacre qu’à ses missions facturées et, au moins
dans les petites structures, la formation, la construction de nouveaux outils, la prospection sont
indispensables. Ce qui impose une optimisation de son temps.
◗◗Le temps de travail du consultant se répartit ainsi : 20 % pour la prospection, 20 % pour la réflexion
et la formation, et 60 % pour le client.
ff fiche 134
Mener plusieurs missions en parallèle
NE DOCUMENTATION BIEN
U Pourtant, nombreux sont ceux qui gaspillent
ORGANISÉE ET MISE À JOUR 10 ou 15 minutes par jour à rechercher un
article ou un compte rendu. Soit plus d’une
La collecte permanente heure par semaine, plus d’une semaine par an,
d’informations c’est-à-dire une mission de plus ou moins
Les activités de veille et le benchmarking sont 5 000 à 10 000 euros !
indispensables au consultant pour :
Il n’est donc pas superflu d’essayer de com-
◗◗ valider ses propres méthodes ; prendre pourquoi le classement de beaucoup de
◗◗ ne pas avoir à refaire ce qui a déjà été fait par consultants est si peu efficace…
quelqu’un d’autre et qu’il suffit d’adapter ; ◗◗ Probablement parce qu’accumuler une docu-
◗◗ trouver de nouvelles idées, des expériences mentation imposante est une façon incons-
ou des exemples sur lesquels s’appuyer pour ciente de se rassurer en prévision de futures
étayer une argumentation ; missions dont on ignore encore tout du
contenu.
◗◗ rebondir sur les idées des autres et les amé-
liorer ; ◗◗ Et également parce que l’on oublie que la
documentation n’est là que pour répondre
◗◗ accroître sa culture générale.
à de réels besoins futurs d’information et
Un classement s’impose
que l’on se focalise sur le seul aspect range-
Attention, il ne s’agit pas pour le consultant
ment.
de collecter une masse d’informations inex-
ploitables. Trop d’informations tuent l’infor-
mation ! Plus la documentation sera volumi- Conseil
neuse, plus le risque de ne pas retrouver un Quelques conseils de bon sens…
document recherché quand on en a besoin, ou – Trois pages d’une revue prennent moins de
place que la revue entière.
d’oublier ce que l’on possède, est élevé. Un
– Il peut être utile, parfois, de photocopier un
document perdu pourrait bien ne pas exister.
article ou paragraphe d’un livre afin de la
Cela ne changerait pas grand-chose, si ce n’est mettre dans un deuxième (ou plus) dossier
que cela éviterait de gaspiller du temps à le plutôt que d’aller chercher un dossier quand
rechercher en vain. on en a besoin.
– Un livre n’est pas forcément fait pour être vu,
Nul ne devrait passer plus de quelques
la compétence d’un consultant ne se mesure
dizaines de secondes à rechercher un docu- pas à la longueur de sa bibliothèque.
ment, même ancien, même s’il ne s’agit que de – Des mots surlignés, des annotations dans un
quelques feuilles perdues dans un dossier de livre… ne diminuent pas la valeur de ce qui est
plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur. écrit.
Cas pratique
Tentons une analogie avec le bricoleur peu avisé qui aura choisi de ranger ses outils par famille, les marteaux
ensemble, puis les scies… Lorsqu’il aura un boîtier électrique à poser, il devra successivement piocher dans
les différents tiroirs pour retrouver les outils dont il a besoin. Dans ce cas, c’est bien souvent le rangement
qui préoccupera notre bricoleur, qui n’aura de cesse de trouver le meilleur râtelier, les meilleures boîtes
multicases… Le bricoleur avisé, lui, utilisera une boîte à outils par fonction, c’est-à-dire une boîte à outils
pour ses travaux d’électricité, puis une boîte pour ses travaux de plomberie… Cette deuxième possibilité sera
probablement plus coûteuse (certains outils seront achetés en double ou triple exemplaire) mais, au niveau
de l’efficacité, sera incomparablement plus performante.
Pour pousser plus loin l’analogie entre le bricolage et la documentation, on peut remarquer que le bricoleur
n’utilise pas, dans la grande majorité des cas, tous les outils qu’il a achetés. Qui n’a jamais fait l’acquisition de
cet outil génial, qui pourra servir et dépannera à coup sûr, mais qui, finalement, reste dans son emballage et
ne sert quasiment jamais ? La seule chose dont on puisse être certain, c’est qu’il participe à encombrer un peu
plus un atelier par définition trop petit et déjà mal rangé. Les consultants qui conservent tous les documents
lus, parce qu’un jour ils pourront peut-être servir, se reconnaîtront dans cette métaphore !
1. Des études 2. Des études 3. Des cartes 4. Des tableaux 5. Des bilans …/…
de postes et de process des métiers de répartition de compétences
des descriptions des tâches
de fonctions
Et j’ai besoin de documents, exemples, références, méthodes… dans les domaines suivants :
1.1 Techniques
d’entretien
5.1 Législation du bilan
de compétences
5.1 5.2
Armoire de rangement
LE CLASSEMENT DE LA DOCUMENTATION
POUR RÉSUMER
◗◗Avoir
en permanence une activité de veille fait partie du métier de consultant ; celui-ci va donc avoir
tendance à collecter beaucoup de documentation.
◗◗Mais si elles ne sont pas triées, ces sources d’informations seront inutilisables. Le consultant doit
instaurer un système de classement pertinent et adapté à ses pratiques.
ff fiche 137
La formation continue du consultant
Comment
se former ?
Cas pratique
Voici les propos d’un directeur associé sur la formation de ses consultants : « Je demande à mes consultants
de lire ou au moins parcourir un ouvrage nouveau chaque mois, puis d’en faire une courte synthèse qui est
ensuite distribuée à tous. Voilà une façon peu coûteuse d’accroître la compétence globale du cabinet et de
se tenir informé des derniers développements dans nos domaines d’expertise. »
développer une synergie et une saine émulation c’est aussi un moyen à haut risque. Il convient
au sein de cette société. de s’être très bien préparé pour affronter un
Suivre ou donner des conférences public parfois bienveillant, mais le plus sou-
Ce qui a été dit pour la lecture ou l’écriture d’un vent critique. Soyons honnête : quel consultant
ouvrage professionnel reste valable. On sait que n’a jamais assisté à une conférence en se disant
les colloques et conférences sont généralement que, finalement, il aurait pu dire tout ce que
fréquentés par de nombreux consultants et l’orateur est en train de dire, et même plus et
clients potentiels ! mieux !
Il s’agit d’un moyen très efficace pour obtenir
une reconnaissance rapide de ses pairs, mais
Coût –– +++ + ++ ++ ++
Quantité ++ +++ ++ + – –
d’informations
recueillies
Nouveauté + ++ +++ ++ – –
des
informations
ff fiche 135
La gestion du temps du consultant
Client
Classique
Caméléon
Décalé
Le style du consultant ?
Au-delà de son contenu, il sera le reflet de seulement, qui est passé à d’autres sujets, a
l’image que laissera le consultant. oublié… En revanche, la personne qui avait
Encore plus importantes seront les présentations interpellé le consultant n’a rien oublié. Elle a
orales réalisées devant le client par le consul- toujours en tête les raisons qui l’ont conduit à
tant. Il s’agit d’un exercice à haut risque en s’adresser au consultant et espère toujours une
termes d’image ( fiches 29 et 121). réponse qui a peu de chances de venir. Au bout
de quelque temps, l’opinion qu’elle a du consul-
Donner de soi une bonne image permet « d’en-
tant et de sa société devient négative.
trer chez un client », mais très vite cette image
devra être confortée par des actes ( schéma Les signes d’attention
ci-dessous). Se souvenir des noms est une chose qui rend une
personne sympathique mais exige un certain
La visibilité
travail. En une année, six à dix missions d’une
Informer gratuitement en diffusant une lettre
vingtaine de jours, c’est six à dix fois trente noms
d’information, écrire un livre… Ces aspects, qui
différents à retenir si l’on veut éviter de se
ont été traités dans les fiches 132 et 137, contri-
retrouver dans une position peu favorable :
buent au maintien d’une bonne image et à la
recevoir un appel téléphonique et être contraint,
réputation de professionnalisme du consultant
au bout de quelques dizaines de secondes, de
et de son cabinet.
demander à son interlocuteur qui il est exacte-
La tenue de ses promesses ment. Alors que cet interlocuteur n’a pas ce
Souvent, dans le feu de l’action de la mission, problème. Il n’a peut-être en tout et pour tout
on est amené à promettre à un de nos interlocu- rencontré qu’un seul consultant en six mois. Il
teurs quelque chose, une information, un s’en souvient donc !
document… Et puis le temps passe, et la pro- Cette capacité à retenir les noms de tous ses
messe passe aux oubliettes – pour le consultant interlocuteurs contribue au maintien d’une
bonne image. Quelle que soit la difficulté, le d’autres, le moindre manquement déontolo-
consultant devra faire des efforts pour n’oublier gique aura des conséquences désastreuses en
le nom de personne. termes d’image.
Tout comme il veillera également à saluer toutes
les personnes qu’il rencontre chez son client.
C’est souvent à cause de l’absence de tels petits
gestes, anodins lorsqu’on les prend de façon
isolée, que se défait une réputation.
POUR RÉSUMER
IMAGE ET ÉTHIQUE
◗◗Pour pérenniser son activité, il est impor-
On ne peut terminer à la fois cette fiche et cet tant de cultiver en permanence son image.
ouvrage sans rappeler que le strict respect en
◗◗Avoir une bonne image dans le métier
toutes circonstances des règles de déontologie n’est pas qu’une question d’apparence
en usage dans la profession est essentiel. Mieux mais intègre de nombreux aspects compor-
vaut perdre une mission que trahir ses prin- tementaux et une bonne visibilité qui tra-
cipes ! Si l’on peut accepter que certaines mis- duisent le professionnalisme du consultant.
sions soient techniquement moins réussies que
469
470
E G
Échantillonnage (par grappe) 52 Gantt 26
Échec (de la mission) 128 Gestion du temps (du consultant) 118, 127
Échos (questions) 56 Guide de suivi de la mission 81
Écoute 2, 8
Effet de seuil 115 H
Endogène (crise) 107 Hall (distance interpersonnelle) 55
Enquête (par questionnaire) 50, 65, 66 Hélicoptère (technique de l’) 11
Enregistrement 67 Hersey-Blanchard 99
Entretien de groupe 50, 58 Hiérarchisation (techniques de) 76
Entretien en face à face 50, 53 Histogramme des charges 26
Entretien téléphonique 50, 59 Horaires (d’un rendez-vous) 8
Entretiens 47, 50, 53, 54, 55, 56, 57, 60, 61, 62,
63, 64, 66 I
Envoi (des propositions) 28
Illustration (d’un concept) 119
Équipe (de consultants) 32, 43, 49
Incidents (analyse des) 50, 68
Équipe projet (management de l’) 99, 100, 104,
Indicateurs 79
105
Informations 50, 70, 71
Équipe projet 43
Informations utiles 70, 71
Erreur humaine 90
Ishikawa (diagramme d’) 9, 87
Erreurs (du consultant) 5
Étapes (d’une mission) 3
K
Euler (diagramme) 48, 74
Évaluation (de la mission) 3, 33, 129, 130 Kick-off meeting 45
Évaluation de la charge 22 Kubler-Ross 114
Excès d’informations 72
Exogène (crise) 107
L
Expression (du besoin) 2 Lettre (d’accompagnement de la proposition)
Expression orale 29, 31 21
Externe (regard… du consultant) 110 Lettre périodique d’information 132
Lieu (pour tenir un entretien) 55, 60
F Livrables 33
Facteur humain 90 Logigramme 23
Facture 42 Lot de travail 22
Faits marquants (procédure) 79
Fermées (questions) 56 M
Fiabilité (des informations) 70, 71 Management (de l’équipe projet) 100
Fin (de la mission) 4, 126 Marge 25, 38
Forfait (paiement au) 40 Matériels (aspects… des rendez-vous) 12
471
472
473