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DROIT DES OBLIGATIONS II

S O M M A I R E

LES SOURCES INVOLONTAIRES D’OBLIGATIONS............................................................................................. 3


TITRE 2 – LA RESPONSABILITÉ CIVILE EXTRACONTRACTUELLE : SOURCE INVOLONTAIRE D’OBLIGATIONS.......3
DÉFINITIONS ET DISTINCTIONS.................................................................................................................. 3
DES FONDEMENTS CLASSIQUES DE LA RESPONSABILITÉ CIVILE EXTRACONTRACTUELLE.............................6
SOUS-TITRE 1 – LES CONDITIONS DE LA RESPONSABILITÉ..........................................................................8
CHAPITRE 1 – LE DOMMAGE OU LE PRÉJUDICE.............................................................................................. 8
SECTION 1 – LA NOTION DE DOMMAGE OU PRÉJUDICE.............................................................................9
I. LA CLASSIFICATION CLASSIQUE : LA DISTINCTION DOMMAGES MATERIELS, MORAUX ET CORPORELS
9
1. LE DOMMAGE MATÉRIEL.................................................................................................................. 9
2. LE DOMMAGE MORAL...................................................................................................................... 9
3. LE DOMMAGE CORPOREL............................................................................................................... 10
II. LA CLASSIFICATION MODERNE : LA DISTINCTION ENTRE DOMMAGE ET PRÉJUDICE.........................10
SECTION 2 – LES CARACTÈRES DU PRÉJUDICE INDEMNISABLE..................................................................11
I. UN PRÉJUDICE CERTAIN.................................................................................................................. 11
II. UN PRÉJUDICE PERSONNEL............................................................................................................. 13
III. UN PRÉJUDICE LÉGITIME............................................................................................................. 13
IV. UN PRÉJUDICE NON-ENCORE INDEMNISÉ....................................................................................14
V. UN PRÉJUDICE DIRECT.................................................................................................................... 14
CHAPITRE 2 – LE FAIT GÉNÉRATEUR............................................................................................................. 15
SECTION I – LA FAUTE / LE FAIT PERSONNEL............................................................................................15
I. LES ÉLÉMENTS DE LA FAUTE............................................................................................................ 16
1. L’EXIGENCE DE l’ÉLÉMENT MATÉRIEL.............................................................................................. 16
2. L’INDIFFÉRENCE DE L’ÉLÉMENT MORAL........................................................................................... 18
3. LES FAITS JUSTIFICATIFS DU COMPORTEMENT................................................................................19
A. LES CIRCONSTANCES EXTÉRIEURES.................................................................................................. 20
B. LE COMPORTEMENT DE LA VICTIME................................................................................................ 20
II. LES MANIFESTATIONS DE LA FAUTE................................................................................................ 21
SECTION 2 – LE FAIT D’AUTRUI................................................................................................................ 22
I. LES HYPOTHÈSES SPÉCIFIQUES DE RESPONSABILITÉ DU FAIT D’AUTRUI...........................................22
1. LA RESPONSABILITÉ DES PARENTS DU FAIT DE LEURS ENFANTS MINEURS.......................................23
A. LES CONDITIONS DE LA RESPONSABILITÉ DES PARENTS...................................................................23
I. LES CONDITIONS TENANT AUX PARENTS.........................................................................................23
a. L’EXERCICE DE L’AUTORITÉ PARENTALE........................................................................................... 23
b. LA COHABITATION.......................................................................................................................... 23
II. LES CONDITIONS TENANT À L’ENFANT............................................................................................ 24
B. LA PORTÉE DE LA RESPONSABILITÉ DES PARENTS............................................................................25
2. LA RESPONSABILITÉ DES COMMETTANTS DE FAIT DE LEUR PRÉPOSÉ...............................................26
A. LES CONDITIONS DE LA RESPONSABILITÉ DES COMMETTANTS........................................................26
B. LA PORTÉE DE LA RESPONSABILITÉ DE COMMETTANT.....................................................................28
POUR CONCLURE.................................................................................................................................... 28
II. LA GÉNÉRALISATION DE LA RESPONSABILITÉ DU FAIT D’AUTRUI.....................................................29
1. LE CHAMP DE L’EXTENSION DE LA RESPONSABILITÉ DU FAIT D’AUTRUI...........................................29
L’HYPOTHÈSE DU CONTROLE ET DE ?....................................................................................................... 29
2. LA PORTÉE DE L’EXTENSION DE LA RESPONSABILITÉ DU FAIT D’AUTRUI..........................................29
SECTION 3 – LE FAIT DES CHOSES............................................................................................................ 29
I. LE PRINCIPE GÉNÉRAL DE RESPONSABILITÉ DU FAIT DE CHOSES......................................................29
1. LA CONDITION DE LA RESPONSABILITÉ DU FAIT DES CHOSES...........................................................30

B I B L I O G R A P H I E

Droit des obligations – S. PORCHY-SIMON


Droit des obligations – HyperCours (Dalloz)
TERRÉ SIMLER LEQUETTE (Dalloz)
CHÉNÉDÉ
Précis (Dalloz)
FAGES (Lextenso)
MALINVAUD MEKKI (LexisNexis)
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SOFFEL DUNES
BRUN DREC (LexisNexis)
Université numérique juridique francophone (UNJF)
LES SOURCES INVOLONTAIRES D’OBLIGATIONS

Les sources involontaires des obligations sont des évènements qui vont générer des obligations dans
que les parties n’aient manifesté de leur volonté de créer une telle obligation. Il y a deux sources
involontaires d’obligations :

 les quasi-contrats
Ils sont représentés par le paiement indu, la gestion d’affaire et l’enrichissement injustifié. Ils sont
marqués par une volonté de rétablir un équilibre généré par un avantage reçu de manière illégitime.
Le paiement indu consiste pour une personne pour avoir payé ce qu’elle ne devait pas payer, donc il
y aura un transfert de valeur ou un avantage qui va être reçu par celui qui a reçu le paiement qui est
un avantage illégitime. Donc il y a un déséquilibre qui va être fondé sur l’avantage illégitimement
reçu. Donc l’objectif de rééquilibrage va être atteint par le mécanisme de quasi-contrat.
On est dans une situation ou l’une des parties va être tenue comme s’il était un contrat, et celui qui
a reçu va devoir restituer ce qu’il a reçu. Donc, on va rééquilibrer la situation en procédant une
restitution.
Les quasi-contrats sont une source importante des obligations, mais ils sont très largement derrière
la deuxième source involontaire d’obligations.

 la responsabilité civile extracontractuelle


La philosophie de son mécanisme est comme en matière de quasi-contrats, d’opérer un
rééquilibrage en raison d'un déséquilibre illégitime, mais à la différence des quasi-contrats, la
responsabilité civile extracontractuelle va avoir pour objet de corriger un déséquilibre causé par un
dommage injustement infligé, et pour corriger ce déséquilibre, il va s’agir de réparer.
Donc la responsabilité civile extracontractuelle va être orientée en direction de la réparation de ce
dommage injuste. Il s’agit ici de restituer pour corriger un déséquilibre généré par un dommage
injustement infligé.

TITRE 2
LA RESPONSABILITÉ CIVILE EXTRACONTRACTUELLE : SOURCE
INVOLONTAIRE D’OBLIGATIONS

DÉFINITIONS ET DISTINCTIONS
Cette terminologie est désignée par « la responsabilité civile délictuelle », et parfois « quasi-
délictuelle ». Mais la désignation la plus exacte c'est la responsabilité civile extracontractuelle, parce
que :
 La responsabilité « délictuelle » fait référence à la responsabilité qui résulte d’une faute
intentionnelle,
 La responsabilité « quasi-délictuelle » fait habituellement référence à la responsabilité qui
découle d’une faute involontaire, la faute d’imprudence ou négligence.
On les trouve aujourd'hui aux articles A1240 et A1241 du CC qui sont numérotés en 2016 (le
contenu n’a pas changé, mais c'est le numéro qui a été modifié). Antérieurement à 2016, il s’agissait
des articles 1382 et 1383 du CC. A1240 fait référence à la responsabilité d’une faute intentionnelle,
et A1241 à la responsabilité d’une faute d’imprudence ou de négligence.
La responsabilité ne suppose plus aujourd'hui de faute, il y a encore des régimes de
responsabilité pour faute, mais aussi des régimes sans faute qui sont aujourd'hui très nombreux.
Donc en utilisant le terme « délictuelle » ou « quasi-délictuelle », on renvoie vers le mécanisme de
responsabilité pour faute.
Donc, ce n’est qu’une désignation partielle d'un mécanisme qui est toujours plus général et qui
désigne ce mécanisme qui va naitre une obligation de réparation à la charge de celui qui va
injustement causer un dommage, que ce dommage soit le résultat d’une faute ou sous certaines
conditions, qu’il soit le résultat d’une situation dans laquelle aucune faute ne peut être reprochée à
l’auteur du dommage. C'est la raison pour laquelle, il est plus pertinent de parler de la responsabilité
civile extracontractuelle, puisqu’on va s’intéresser aux dommages qui sont causés en dehors de
l’inexécution du contrat.
La responsabilité civile extracontractuelle va se définir comme l’obligation ou comme une
source d’obligation de réparer un dommage autre que celui subi par une des parties a un contrat du
fait de l’inexécution de ce contrat.
 C'est le mécanisme créateur de l’obligation de réparer un dommage autre que celui subi par une
des parties a un contrat du fait de l’inexécution de ce contrat.

De cette définition générale, on a deux éléments résultent :


1. L’objet de la responsabilité civile extracontractuelle (responsabilité civile VS responsabilité
pénale)
La réparation. La responsabilité civile extracontractuelle est faite pour réparer les dommages ou les
préjudices causés injustement.
Cet élément est particulièrement important en ce qui distingue la responsabilité civile de la
responsabilité pénale :
 La responsabilité civile répare, elle a pour objet la réparation, l’indemnisation de la victime.
 La responsabilité pénale punit, elle a pour objet la punition du coupable.
La séparation entre eux n’était pas toujours claire. Historiquement, la responsabilité ne se comprend
que rattacher à une faute, et la réparation a été considérée comme comprise dans la sanction
régulée par la responsabilité pénale.
C'est à partir de la Révolution que la responsabilité civile et la responsabilité pénale sont clairement
distinguées avec sa répartition claire (la réparation est d'un côté, et la punition est d'un autre côté).
Si la distinction est extrêmement claire, l’idée de sanction et de punition n’a pas totalement disparu
du droit de la responsabilité civile.
En cas de pluralité de responsables, ou moment d’évaluation des préjudices extrapatrimoniaux, la
prise en considération de l’état d’esprit de l’auteur de dommage peut être constatée en fait. Ce qui
traduit une nouvelle voie une approche en termes de punition puis en termes de réparation. Le
montant de préjudice subi est a priori objectif, mais il peut arriver que le juge prenne en
considération l’état d’esprit de l’auteur de dommage.
2. Il s’agit d’un mécanisme qui répare un dommage subi en dehors de l’inexécution d’un
contrat auquel la victime est partie (responsabilité extracontractuelle VS responsabilité
contractuelle)
Lorsqu’une personne subi un dommage en raison de l’inexécution d'un contrat auquel elle est partie,
le mécanisme en jeu est la responsabilité civile contractuelle – sanction de l’inexécution d'un
contrat.
Si la victime d'un dommage est partie à un contrat, et que son dommage est le résultat d’une
inexécution de ce contrat, elle n’a pas le choix, elle doit nécessairement se placer sur le fondement
de la responsabilité civile contractuelle. De la même manière, si une personne subi un dommage qui
n’est pas le résultat d’une inexécution d'un contrat auquel elle est partie, elle n’a pas le choix, elle
doit se placer sur le terrain de la responsabilité extracontractuelle.
Cette répartition de champ de compétences de la responsabilité extracontractuelle et contractuelle
est désignée par le principe de non-cumul des responsabilités.
En réalité, c'est le principe de non-option, on n’a pas de choix. Si on est dans le champ de
responsabilité contractuelle, on est soumis au régime de la responsabilité contractuelle. Si on est
dans le champ de responsabilité extracontractuelle, on doit utiliser les principes de la responsabilité
extracontractuelle.

Ce sont des ensembles disjoints, deux paquets qui ne se regroupent pas. Des différences entre elles :
 La mise en demeure
En matière contractuelle, pour mettre en jeu la responsabilité contractuelle de contractant
défaillant, il faut une mise en demeure, le contractant est défaillant. Les dommages-intérêts
sont pour le retard dans l’exécution, c'est la mise en demeure qui constitue l’évènement qui
fait courir l’exigibilité de l’obligation d’indemnisation.
En matière extracontractuelle, il n’y a aucune exigence de mise en demeure.
 Le dommage réparable
En matière contractuelle, le dommage réparable se limite au dommage prévisible. Seul le
dommage prévisible doit être réparé.
En matière extracontractuelle, aucune limite de cette sorte n’existe. Le principe est celui de
la réparation intégrale, tout le dommage doit être réparé.
 Les clauses limitatives exclusives de responsabilité
En matière contractuelle, elles sont valables.
En matière extracontractuelle, elles sont nulles lorsqu’elles portent sur la responsabilité
extracontractuelle.

Il est dit que la responsabilité extracontractuelle est d’ordre public.


Les clauses contractuelles qui ont pour objet de se traiter de la responsabilité extracontractuelle ne
sont pas très fréquentes.
Il y a un projet de réforme, proposition de loi de responsabilité civile extracontractuelle qui modifie
l’approche en autorisant des clauses portant sur la responsabilité civile extracontractuelle sauf en
matière de dommages corporels. C'est un projet porté par la chancellerie qui date de mars 2017 –
réforme de la responsabilité civile.
Sous réserve de régimes spéciaux, les régimes monistes, c'est-à-dire des régimes qui s’appliquent
sans distinction aux victimes liées ou responsables ou pas par un contrat (le régime des accidents de
circulation).
La question de fondement c'est la question de savoir pourquoi ? Le système juridique va imposer à
l’auteur de dommage d’en assumer les conséquences.

DES FONDEMENTS CLASSIQUES DE LA RESPONSABILITÉ CIVILE


EXTRACONTRACTUELLE
On a de ce point de vue des analyses classiques, c'est-à-dire des explications classiques qui sont
aujourd'hui reliées par des approches plus modernes, sachant que chacune de ces justifications va
conserver une part de vérité.

 La faute
C'est le premier fondement classique de la responsabilité civile extracontractuelle, qui explique que
la personne soit dans l’obligation de réparer un dommage qu’elle a causé c'est parce qu’elle a
adopté un comportement fautif à l’origine du dommage.
La conséquence de cette approche de la responsabilité civile, est que le dommage sera
nécessairement une condition de la responsabilité civile. Cela signifie que les dommages causés sans
faute, il n’y a pas de responsabilité. Classiquement, seul un comportement fautif à l’origine d'un
dommage est susceptible d’engager la responsabilité de son auteur.
Dans cette approche de responsabilité, on laisse les victimes de dommage qu’ils ne trouvent pas
l’origine dont la faute d'un tiers sans réparation. S’il n’y a pas de responsable, il n’y a pas de
d’obligation de réparation. S’il n’y a pas d’obligation de réparation, c'est la victime qui prend à sa
charge les conséquences de ce dommage.
Pendant un temps, jusqu’à la fin du 19e siècle, cette approche a été considérée comme satisfaisante.
Jusqu’à la fin du 19e siècle, c'est la faute qui constitue le fondement traditionnel de la responsabilité
civile extracontractuelle. Le droit français se satisfait dans un système de responsabilité civile
extracontractuelle fondée sur la faute à la marge de quelques cas exceptionnels de responsabilité
sans faute.
Fin du 19e siècle, on va entrer dans une période ou la révolution industrielle va produire des effets et
en part une multiplication des sources de dommage et un accroissement extrêmement fort ou de la
gravité (aggravation) de ces dommages en raison de la mécanisation (utiliser de manière plus
fréquente des machines, développement de la circulation automobile, accroissement de la
population, développement des activités). Les causes de dommage se multiplient, et la gravité de ces
dommages augmente. Et progressivement le fait de laisser sans indemnisation un certain nombre de
victimes parce que dans l’incapacité de démontrer qu’une faute est à l’origine du préjudice est
apparu inadapté pour ne pas dire intolérant.
Par conséquent, à la fin du 19e siècle, un nouveau fondement de la responsabilité civile va émerger,
c'est le risque.

 Le risque
C'est un fondement classique qui a venu atténuer les conséquences du fondement traditionnel de la
faute (les conséquences qui sont les situations injustes ou intolérables de laisser les victimes de
dommage sans faute). Se sont développé des hypothèses de responsabilité sans faute à partir de
cette époque sur la base d'un fond concurrent de la faute qui est le risque.
Si l’auteur de dommage doit en assumer la charge ce n’est pas parce qu’il a mal comporté, mais
parce qu’il a, à travers de son activité, généré un risque pour autrui.
Ce courant de pensée a trouvé un écho d’abord en jurisprudence, la Cdc va élargir progressivement
les hypothèses de la responsabilité sans faute.
Le juge a été sensible à ce renouvellement de fondement en élargissant les hypothèses de
responsabilité sans faute. Mais il n’était pas le seul sensible à ce renouvellement de fondement,
puisque le législateur a lui aussi pu être à l’origine de régimes spéciaux de responsabilité
déconnectée de toute idée de faute.
Les accidents de travail, les accidents de la circulation sont des systèmes de responsabilité qui sont
totalement déconnecté de l’idée de faute.

Au 20e siècle, on arrive avec un bagage qui consiste dont la coexistence de la faute et du risque en
tant que fondements de la responsabilité civile.
Sur cette base, un certain nombre d’analyses plus modernes dites renouvelés de la responsabilité
civile ont été élaborés. Ces questions de fondements permettent de comprendre pourquoi le droit
de la responsabilité civile a évolué, en quel sens le droit de la responsabilité a évolué, en quelle
direction le droit de responsabilité pourrait encore évoluer, mais ne constituent pas des arguments
définitifs pour déterminer si une personne est responsable ou pas. On est sur les fondements, à
l’origine, à la source de la responsabilité, pas aux conditions de la responsabilité.
À partir de 20e siècle, certains auteurs qui vont développer des théories qui pour les unes tombent à
orienter la responsabilité civile dans la direction souhaitée et qui ne sont pas toujours conforme à
l’état de droit positif, et parfois des théories qui ont vocation à expliquer l’état du droit positif de la
responsabilité, on a trois théories :

 La théorie de précaution
C'est une théorie qui est très liée aux questions de droit de l’environnement. L’idée ici est de faire
jouer à la responsabilité civile en reprochant l’absence d’adoption de mesure effective et appropriée
visant à prévenir un risque de dommage grave et irréversible.
Le fondement de la précaution devait permettre avant même la réalisation de dommage d’imposer
l’adoption d’un comportement déterminé. Cela a conduit à utiliser la responsabilité non pas pour
réparer mais pour prévenir la réalisation d'un dommage.
Certainement, le principe de précaution trouve un certain nombre de traductions ou de
manifestations en droit positif.
On ne peut pas dire aujourd'hui que la responsabilité civile est était orientée de le sens de cette
nouvelle fonction. Il y a sans doute une distance trop importante entre la fonction traditionnelle de
la responsabilité – l’indemnisation, et la fonction nouvelle que certains ont cherché à lui faire jouer –
la prévention. Aujourd'hui, dans la plupart des hypothèses on cherche à faire valoir cette nécessaire
précaution ce n’est pas la responsabilité civile qui est mobilisée.

 La théorie de la garantie
Cette théorie de garantie repose sur un renversement de perspective.
Dans les approches traditionnelles (faute et risque), on est toujours du côté du responsable. Si
l’auteur de dommage est responsable c'est parce qu’il est fautif, s’il est responsable, c'est parce qu’il
a généré un risque.
Dans cette théorie, on va modifier l’appréhension des choses, au lieu de se placer du côté du
responsable, on va se placer du côté de la victime. Donc l’idée ici est s’il y a une victime ou une
atteinte à une personne, il convient de l’indemniser.
Dans cette approche, il y a une forme de neutralisation du fait générateur qui va se localiser sur le
préjudice.
 La théorie de l’autorité
Cette théorie a été développée à la fin du 20e siècle par Noël Dejean de La Bâtie. Elle permet de faire
la synthèse. Pour Dejean de La Bâtie, la responsabilité c'est la rançon de l’autorité. Si on est
responsable, c'est parce qu’on est libre, parce qu’on agit de sa propre autorité, et à partir de
moment où le dommage intervient dans la sphère d’autorité de l’auteur, cet auteur va être désigné
comme responsable. Indépendamment de la question de savoir si l’auteur a commis une faute.
C'est une approche qui permet d’englober aussi les hypothèses de responsabilité sans faute.
Si je suis responsable d'un accident de circulation que j’ai causé, c'est parce que j’utilise un véhicule
dont j’ai un maitrise, et donc ce véhicule est dans ma sphère d’autorité.
Cette théorie de l’autorité semble constituée aujourd'hui l’explication la plus synthétique des
solutions le droit positif retient pour déterminer si une personne est responsable ou pas.
C'est donc une synthèse savante du fondement de la faute du fondement de risque à travers
l’identification d'un critère commun qui est le critère de l’autorité.

Donc on va trouver nécessairement dans les différentes hypothèses de responsabilité, des traces de
chacune de ces théories. Sans doute, c'est la précaution qui est la moins présente dans les différents
régimes qu’on a envisagé.

LES CONDITIONS DE LA RESPONSABILITÉ EXTRACONTRACTUELLE


Les conditions de la responsabilité sont exprimées dans l’A1240 du CC (1382 anciennement), il s’agit
des dispositions consacrées pour responsabilité sans faute. Ces dispositions contiennent une trilogie
« tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage, impose celui par la faute duquel
est arrivée à le réparer ».
On a 3 éléments qui résultent de ce texte fondamental en matière de responsabilité : le dommage
(ou le préjudice), un fait générateur, et un lien de causalité (un rapport causal suffisant entre le fait
générateur et le dommage).
CHAPITRE 1 – LE DOMMAGE OU LE PRÉJUDICE
Le dommage ou le préjudice qui va constituer une atteinte aux intérêts de la victime est une
condition nécessaire de la mise en jeu de la responsabilité civile de l’auteur de cette atteinte, mais
c'est une condition insuffisante. Elle est nécessaire mais pas suffisante. À partir du moment où il y a
une victime, il y a nécessairement un responsable.
Pour qu’un dommage ou un préjudice donne lieu à une obligation de réparation, il faudra
impérativement s’assurer que ce dommage présente un lien de causalité suffisant avec le fait
générateur (Ch. 2).
On verra une série de situations dans lesquelles il y a un dommage, mais pas de responsable. Ex : si
on décide d’exploiter une activité professionnelle qui va faire concurrence à un exploitant qui
l’exerce déjà. Si ça marche bien, on va tirer la clientèle de cet exploitant. En tirant la clientèle, on
porte atteinte à cet exploitant, son chiffre d’affaires va diminuer. Il y a une atteinte, il y a un
dommage. À partir du moment où ce dommage est le résultat d’une concurrence loyale et licite, ce
dommage n’appellera aucune indemnisation.
Il faudra s’assurer qu’un dommage présente les caractéristiques faisant de lui un dommage
réparable.

SECTION 1 – LA NOTION DE DOMMAGE OU PRÉJUDICE


C’est une atteinte aux intérêts de la victime. Cette définition présente un caractère assez général qui
donne un certain nombre de précisions, des précisions en forme de classification de différentes
manifestations de ces atteintes.
Dans cette approche, il y a une approche classique de cette classification, qui consiste à distinguer
entre les dommages matériels, les dommages moraux et les dommages corporels.
Mais cette classification classique a été remplacée aujourd'hui par une classification moderne qui
opère une distinction entre dommage et préjudice. (Le prof préfère la classification moderne)

I. LA CLASSIFICATION CLASSIQUE : LA DISTINCTION DOMMAGES


MATERIELS, MORAUX ET CORPORELS
1. LE DOMMAGE MATÉRIEL
Le dommage matériel consiste en une atteinte au bien de la victime. Cette atteinte au bien se
manifestait de 2 manières :
 Il peut s’agir en une perte « damnum emergens », ce qu’on l’appelle aussi la perte éprouvée.
Dans ce cas, l’atteinte au bien de la victime va se traduire par une diminution du patrimoine
de la victime. A cause du dommage, l’actif patrimonial de la victime pèse moins lourd.
 Le manque à gagner « lucrum cessans », ce sont les gains qui cessent, qui s’arrêtent. Le
patrimoine de la victime ne va pas diminuer mais le patrimoine va être privé d’une
augmentation.
Les deux catégories de dommages matériels sont indemnisables.
2. LE DOMMAGE MORAL
Il est construit par opposition au dommage matériel. Le dommage moral consiste à une atteinte aux
intérêts extrapatrimoniaux de cette même victime.
Il peut être une atteinte aux droits de la personnalité, atteinte à la vie privée, atteinte à la
présomption de l’innocence, atteinte à l’image, atteinte à l’honneur. Il y a également des atteintes
aux sentiments d’affection en particulier en cas de dommage subi par un proche.
Pendant un temps, ces dommages moraux n’étaient pas indemnisables, parce qu’ils étaient
considérés que fautes de valeur patrimoniale. Le dommage moral c'est un dommage qui ne peut
être évalué et donc a vocation à ne pas être évalué. Il est hors de patrimoine, alors il était impossible
de l’indemniser. Le préjudice moral est aujourd'hui tout à fait complètement indemnisable.
La difficulté de l’évaluation n’a pas disparu. Lorsqu’il y a une atteinte à un intérêt extrapatrimonial,
ça fait l’objet d’une condamnation à verser une somme d’argent.
C'est le juge qui décidera combien le responsable doit verser ou compenser cette atteinte.
Ce n’est pas au juge de fixer la règle, c'est au juge d’appliquer la règle. Il y a quelques décisions ou la
Cour de cassation censure des juges de fond pour avoir barremiser l’indemnisation d'un certain
poste de préjudice.
Large pouvoir d’appréciation de juge en matière de dommages moraux et parfois exposition du juge
à se prononcer sur des questions délicates.
L’une des dernières questions portées devant la Cour de cassation pour savoir si une atteinte
constitue bien un préjudice ou un dommage moral, c'est la question d’un préjudice ou d'un
dommage résultant du fait d’être né. Est-ce que naitre ou exister peut constituer un préjudice ou un
dommage ? C'est l’arrêt Perruche (AP, 17 nov. 2000, Perruche).
Dans cet arrêt, La Cour de cassation va admettre l’indemnisation de l’enfant, elle admet qu’il
reproche au médecin de laboratoire d’avoir empêché sa mère d’exercer son droit. L’article L. 114-5
du Code de l’action sociale des familles prévoit : « Nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait
de sa naissance ».

3. LE DOMMAGE CORPOREL
Il consiste en une atteinte à l’intégrité physique de la victime.
Le dommage corporel était évidemment indemnisable puisque cette atteinte constitue une violation
du principe de l’inviolabilité du corps humain (A16-1 du CC).
Le dommage corporel va regrouper les deux catégories précédentes, donc il est d’un élément
complexe, le dommage corporel a des conséquences patrimoniales et aussi extrapatrimoniales :
 Matériel / patrimonial : le dommage corporel est susceptible de générer des pertes (ex : frais
médicaux, donc le patrimoine va diminuer). Il peut aussi générer une manque à gagner (ex :
on est blessé, on arrête de travailler pour un certain temps)
 Moral / extrapatrimonial : la victime du dommage corporel va souffrir. La douleur et la
souffrance physique est indemnisable « pretium doloris » (= le prix de la douleur). Mais il
peut aussi générer des conséquences psychologiques.
Le préjudice qui consiste à se concevoir, à se constater diminuer (ex : le dommage esthétique). C'est
un dommage qui est indemnisable.
Le préjudice d’agrément : lorsque le dommage cor va empêcher la victime d’exercer un certain
nombre d’activités.
Le dommage corporel se situe sur un plan différent de deux dommages précédents. Dans les deux
autres dommages (matériel et moral), on s’intéresse directement à l’objet de l’atteinte. Dans le
dommage corporel, on constate d’abord l’atteinte au corps qui va déclencher l’indemnisation de
dommage en quelque sorte succédant de nature matérielle ou nature morale.

II. LA CLASSIFICATION MODERNE : LA DISTINCTION ENTRE DOMMAGE


ET PRÉJUDICE
Classiquement, le dommage et le préjudice se sont utilisés en tant que synonymes, on peut utiliser le
terme l’un pour l’autre. La classification moderne peut paraitre plus claire (pour le prof).
C'est la doctrine qui a principalement mis en évidence cette nouvelle distinction.
Il va s’agir de distinguer l’objet de l’atteinte des conséquences de l’atteinte.
Le dommage va designer l’objet de l’atteinte, et le préjudice va designer les conséquences (néfastes)
de cette atteinte.
La proposition de loi portant réforme du droit de la Responsabilité civile envisage de poser la règle
suivante : est réparable tout préjudice résultant d’un dommage (le préjudice est appréhendé en
tant que conséquence du dommage), est consistant en la lésion (atteinte) d’un intérêt licite,
patrimonial ou extrapatrimonial.
Le raisonnement : lorsque la victime se plaint d’un préjudice, on examine dans un premier temps le
dommage (ce sur quoi a porté l’atteinte (bien, élément immatériel, corps) – on retrouve l’approché
traditionnelle), mais on regarde dans un deuxième temps les conséquences préjudiciels de cette
atteinte qui se répartissent en deux catégories que le projet de la proposition évoque : des
conséquences patrimoniales et des conséquences extrapatrimoniales.
Ceci permet une approche beaucoup plus proche, beaucoup plus fine de situations qu’on rencontre :
à certains égards ça ne change pas grand-chose.
Ex : le dommage corporel va avoir deux séries de conséquences. L’affaire du Cheval Lunus (1962) :
mort du cheval est le résultat du comportement fautif d’un tiers. Le propriétaire de ce cheval
demandait une indemnisation. Sur l’analyse classique, c’est un dommage matériel (atteinte à un
bien, préjudice : diminution de la valeur de patrimoine). Mais, le propriétaire demandait aussi une
indemnisation pour la peine qu’avait causé la perte de son cheval.
Dans cette décision, la Cdc accepte. Elle admet qu’il soit possible d’indemniser un préjudice
extrapatrimonial lié à l’atteinte d'un élément du patrimoine.
Donc, l’approche moderne permet non pas de complètement renouveler les solutions, mais c'est
une perspective plus progressive de déterminer d’abord le dommage et puis envisager les
conséquences patrimoniales et extrapatrimoniales de l’atteinte, on arrive à traduire de manière plus
précise la manière dont les droits de la victime vont être évalués.
Sur l’atteinte corporelle, le dommage c'est l’atteinte au corps qui va se traduire par des effets à la
fois sur le patrimoine, mais aussi des conséquences extrapatrimoniales (le préjudice).
L’approche moderne c'est placer les trois (moral, matériel, et corporel) sur le même plan, alors
qu’un dommage corporel peut avoir pour conséquences : un dommage matériel et un dommage
moral (manque de nuance).
L’approche classique (moral, matériel, et corporel) cadre bien avec l’approche objet de l’atteinte, en
revanche ça ne permet pas d’identifier les conséquences de l’atteinte.
La distinction entre dommage et préjudice explique comment les trois peuvent se trouver sur un
même plan, lorsqu’il s’agit de l’objet de l’atteinte. Ensuite, pour chacun de ces dommages, on peut
identifier les conséquences (patrimoniales ou extrapatrimoniales).
Dans des certaines hypothèses, le dommage et le préjudice peuvent se confondre. Ex : atteinte à la
vie privée, une atteinte à l’honneur, tout à la fois un dommage dont l’objet est un élément moral et
des conséquences préjudiciables qui tiennent à cette atteinte. La, la distinction entre les deux
présente des conséquences un peu moins nettes.
Cette approche est une approche plus pédagogique que véritablement juridique, ça ne changerait
pas fondamentalement les solutions apportées à l’identification des dommages indemnisables. Mais
ça permet de les identifier d’une manière plus claire.
Quel que soit l’approche, il faudra non seulement que le dommage soit caractérisé mais qu’il
présente un certain nombre de caractères le rendant indemnisables.

SECTION 2 – LES CARACTÈRES DU PRÉJUDICE INDEMNISABLE


Plusieurs caractères doivent être présents pour que le préjudice soit indemnisable. D’abord le
préjudice doit être certain, ensuite il doit être personnel, encore il doit être légitime, il ne doit pas
être déjà été indemnisé, et enfin il doit être direct. Ces caractères mériteront d’être vérifiés avant
de conclure à l’existence ou non d’une obligation de réparation.

I. UN PRÉJUDICE CERTAIN
Actuellement, dans les textes relatifs à la Responsabilité civile extracontractuelle (A1240 et A1241
du CC), le caractère certain du préjudice n’apparait pas expressément. Mais, la jurisprudence est
assez ferme sur cette question : un préjudice certain, c'est un préjudice qui ne fait pas de doute. Un
préjudice qui ne fait pas de doute peut recouvrir deux hypothèses.

1. Le préjudice actuel
C'est le préjudice actuellement subis par la victime, mais ça peut également être un préjudice futur
(n’est pas encore subit par la victime mais qui le sera de manière certaine à l’avenir).
Ex : dommage corporel subis par la victime qui engage des dépenses pour des soins (préjudice
patrimonial : perte éprouvée actuelle, son patrimoine a diminué). Si ses capacités de travail sont
réduites de manière définitive ou de manière temporaire, la victime va subir un préjudice lié à un
manque à gagner parce qu’elle ne pourra pas exercer sa profession dans l’avenir. Le préjudice en
question de perte de revenu n’est pas actuel, pas encore éprouvé les conséquences de la perte de
revenu, elle va la subir de manière progressive mais elle la subira de manière certaine. Par
conséquent, ce préjudice sera immédiatement indemnisable. Le juge évaluera ce préjudice en se
projetant dans l’avenir.
Seul le préjudice certain sera indemnisable. Cela signifie que le préjudice éventuel n’est pas
indemnisable. Le préjudice éventuel c’est le préjudice qui est probable, possible sans être
inéluctable ou certain.
Ex : une compagnie d’électricité qui installe des lignes à haute tension au-dessus d’un terrain. Cette
situation va générer un risque d’incendie. Si l’incendie se déclenche, il y aura un dommage matériel.
Si l’incendie est potentiel il n’y aura pas de mise en jeu de la responsabilité civile. Le préjudice n’est
qu’éventuel, donc il n’est pas indemnisable.
Ceci étant il y a des situations dans lesquelles la distinction entre préjudice futur et préjudice
éventuel n’est pas aisé. Cette distinction s’est cristallisée en jurisprudence autour de la notion «
perte de chances ».

2. La perte de chance
Ex : On est renversé par un véhicule automobile en se rendant à un examen, on n’y participe pas.
Est-ce qu’on peut demander une indemnisation pour le fait d’avoir raté cet examen ? Si on raisonne
en termes de préjudice certain, était-il certain qu’on allait réussir l’examen ? Dans cette analyse, on
ne peut pas demander indemnisation à l’auteur de l’accident de la circulation pour le fait d’avoir raté
cet examen car la réussite était incertaine. Mais (la jurisprudence la était assez fine), on a été privé à
cause du conducteur, c’est d’une chance de réussir l’examen. En ne participant, on avait la chance
de réussir, sans cette chance on ne peut pas réussir. Donc, l’auteur de l’accident nous a privé
d’avoir la chance pour réussir.
La perte de chance constitue un préjudice indemnisable, parce qu’elle est certaine. La Cdc exprime
dans ses termes que : « un préjudice peut être invoqué dès lors qu’une chance existait et qu’elle a été
perdue ». Donc, c'est la perte de chance qui sera indemnise, et pas le résultat attendu par la victime.
La conséquence c'est que l’indemnisation est toujours un pourcentage (une fraction, une partie) du
préjudice que représente la perte du résultat attendu.
Ex : échec à un concours, le fait de ne pas réussir le concours s’évalue à 100, la perte de chance
s’évalue nécessairement en dessous de 100 sous l’appréciation du juge en fonction de la probabilité
d’atteinte du résultat.
Formule de la proposition de loi  la perte de chance constitue un préjudice réparable dès lors
qu’elle constitue en la disparition actuelle et certaine d’une éventualité favorable. Ce préjudice doit
être mesuré à la chance perdue et ne peut être égal à l’avantage qu’aurait procuré cette chance si
elle s’était réalisée.
La perte d’une éventualité favorable est un préjudice certain.

II. UN PRÉJUDICE PERSONNEL


Le principe c'est que la victime ne peut demander réparation que pour des préjudices qu’elle subit
personnellement. On ne peut pas demander réparation du préjudice subi par un tiers. Nul ne plaide
par procureur.
Cette exigence de préjudice personnel ne s’oppose pas :
 ni à ce que le représentant de la victime agisse en indemnisation au nom et pour le compte
de la dite victime. Ex : parents représentants de son enfant, ils peuvent agir en
indemnisation des préjudices subis par leur enfant,
 ni à ce que les ayants droit / héritiers de la victime agissent en indemnisation des préjudices
subis par la dite victime. Ex : victime décède (dommage corporel), préjudice patrimonial
(frais engagés pour la victime : il y a des héritiers)
Le caractère personnel di préjudice ne s’oppose pas à la reconnaissance de la qualité de victime par
ricochet. La victime par ricochet est celle qui va subir un préjudice issu d’un précédant préjudice
subis par autrui ou par un tiers.
Ex : des parents subissent un préjudice (la douleur) si leur enfant décède, lié à un préjudice
initialement lié à leur enfant (demander indemnisation d’un préjudice qui lui est personnel) / une
personne est tuée et il y a perte de revenu pour ses proches.
Les victimes par ricochet peuvent demander indemnisation, les préjudices subis par ricochet sont
indemnisables, mais à condition d’être certains et aussi qu’il existe des liens suffisamment proches
ou forts entre la victime principale et la victime par ricochet.

III. UN PRÉJUDICE LÉGITIME


C’est-à-dire aussi un préjudice résultant d’une atteinte à un intérêt légitime. C'est une exigence qui
n’est pas systématiquement mobilisé puisque dans la plupart des hypothèses, l’atteinte subie par la
victime sera, sans discussion possible, légitimement indemnisable.
Mais la jurisprudence tient parfois compte de la situation de la victime pour lui refuser tout droit à
indemnisation en raison de l’illégitimité ou le caractère illégitime de l’intérêt dont elle recherche la
protection.
Ex : victime se plaint d’un dommage corporel entrainant une perte de revenu professionnel. Si
l’activité dont la victime se plaint de la cession est une activité dissimulée ou illicite, alors le
préjudice ici est certain mais pas légitime.
Dans ces situations-là, la Cdc fait valoir un argument à caractère moral en disant : « l’intérêt dont on
recherche la protection n’est pas un intérêt digne de protection ». C'est pratiquement une exception
d’indignité.
Il y a eu une époque où le concubinage était considéré comme une situation anormale (la fin des
années 1960). Ça s’était traduit dans le droit de la responsabilité civile par le rejet de toute
indemnisation du préjudice moral ou préjudice extrapatrimonial subi par le concubin du fait du
décès de son partenaire. L’argument qui a été utilisé était le caractère illégitime de l’intérêt, parce
que ce n’était pas un mariage.
Mais, il y a eu un changement en 1970, la Chambre mixte de la Cdc a fixé la jurisprudence en
considérant que le concubin était légitime à obtenir indemnisation du préjudice subi par ricochet.
Dernière précision : certaines situations dans lesquelles la Cdc n’admet pas la privation de la victime
de son droit à l’indemnisation en dépit de sa situation irrégulière.
La Cdc fixe dans sa jurisprudence certaines limites, à l’égard des passagers de train qui n’ont pas
acheté de billets. Lorsqu’ils subissent un dommage corporel à l’occasion du transport, dont ils sont
les usagers illégitimes, la Cdc refuse de les priver de tout droit d’indemnisation sur le fondement de
l’illégitimité d’intérêt lésé
C'est donc une question de hiérarchisation de la valeur des intérêts protégés. Assez clairement, dans
la jurisprudence de la Cdc, le dommage corporel a une valeur importante dans la hiérarchie des
intérêts.
Situation irrégulière mineure, quand l’irrégularité est mise en balance avec la gravité des dommages
corporels.

IV. UN PRÉJUDICE NON-ENCORE INDEMNISÉ


Si le préjudice a déjà été indemnisé, le responsable ne sera pas condamné à indemniser de nouveau
la victime. Ceci résulte du principe de la réparation. La question est de savoir comment un préjudice
peut déjà être indemnisé avant même que le responsable soit intervenu.
La situation la plus fréquente est soit un assureur, soit une caisse de sécurité sociale est intervenue
pour indemniser le préjudice.
Le mécanisme de l’assurance est assez largement développé. Il y a une série de caisses d’assurance
qui vont venir couvrir un certain nombre de préjudices. Ex : propriétaire de véhicule assuré en
assurance de biens, c'est-à-dire le propriétaire de véhicule va se garantir contre les dommages subis
par le véhicule. L’assureur a vocation de financer les réparations, donc on est déjà indemnisé.
Les caisses de sécurité sociale, le mécanisme d’assurance sociale, c'est-à-dire un mécanisme de
couverture des risques pris en charge par les pouvoirs publics. On a en droit français, un mécanisme
de couverture sociale qui est très large (santé, accident de travail, maternité, chômage), ce sont les
assurances sociales. Ex : couverture des dommages corporels (quand on est malade ou on subit un
accident corporel).
Il y a donc d’autres situations où il y a une pluralité de responsables (plusieurs personnes on a
participé à la production d’un même dommage) (ex : 2 personnes tabassent une personne).
Dans ce cas, la règle qui a été dégagée par la jurisprudence est l’obligation in solidum, c'est une
obligation solidaire qui ne dit pas son nom, parce que le principe c'est que les obligations conjointes
c’est-à-dire les obligations qui ont le seul et même objet et plusieurs débiteur, le principe ici c’est
celui de la division, chaque débiteur est tenu pour sa part sauf obligation solidaire et dans ce cas, le
créancier peut demander la totalité de chacun des débiteurs.
En principe, la solidarité ne peut résulter que de la loi ou du contrat.
En matière de responsabilité civile, la jurisprudence, par souci de protection de la victime, considère
que les co-responsables sont tenus in solidum. Ce n’est pas tout à fait la même chose que la
solidarité, ce sont les effets principaux des deux obligations soumises au même régime, le créancier
ici (la victime) peut demander l’intégralité de la réparation aux débiteurs.
Dans ce cas-là, il est possible qu’on se trouve dépourvu de possibilité d’agir contre l’autre.

V. UN PRÉJUDICE DIRECT
Tout préjudice lié à un fait générateur n’est pas indemnisable. Pour être indemnisable, il faut que le
préjudice présente un rapport suffisamment direct avec le fait générateur.
Ce caractère est fait référence à la troisième condition de responsabilité qui est le lien de causalité
qui est le rapport au sens juridique du terme entre le fait générateur et la production du dommage.
Le caractère direct du préjudice soit un caractère autonome du lien de causalité (l’examen de cette
question dans le 3ème chapitre).
CHAPITRE 2 – LE FAIT GÉNÉRATEUR
C'est l’aspect qui a le plus de choses à dire et sur lequel il y aura le plus d’effort de compréhension.
Le dommage ou le préjudice ne suffit pas à engager la responsabilité de celui qui l’a causé. Encore, il
faut que ce préjudice trouve son origine dans un fait générateur, mais fait générateur au sens
juridique du terme. Il faudra systématiquement s’interroger pour savoir si cette situation correspond
à l’un des faits générateurs prévus par la loi. Si ce n’est pas le cas, il n’y aura pas de responsabilité.
Le CC envisage trois catégories de faits générateurs, trois situations lorsqu’elles se trouvent à
l’origine d'un préjudice sont susceptibles de faire naitre a la charge de la personne qui occupe cette
situation une obligation d’indemnisation :
 La faute ou le fait personnel : historiquement le seul fait générateur de la responsabilité
civile.
Il y a d’autres situations dont le lien avec la faute n’est pas totalement rompu :
 La responsabilité du fait d’autrui
 La responsabilité du fait des choses
Le risque n’est pas un fait générateur, c'est une recherche doctrinale autour du fondement de la
responsabilité civile. Le risque fait partie des fondements qui ont été utilisé pour justifier des
évolutions de la responsabilité civile vers des systèmes de responsabilité sans faute (responsabilité
du fait des choses). Le risque ou la faute en tant que fondement de la responsabilité civile ne doit
pas être confondu avec les trois catégories du fait générateur.
Les fondements = explications, pour orienter une évolution de la responsabilité civile.

SECTION I – LA FAUTE / LE FAIT PERSONNEL

Envisagée à l’A1240 et A1241 du CC dont le contenu n’a pas changé avec la réforme de 2016, cette
réforme ne portait pas sur la responsabilité civile, elle a modifié la numérotation des articles du CC
de la responsabilité civile. Ces articles ont été anciennement les A1382 et A1383 du CC.
D’une manière générale, l’A1240 du CC fait référence à ce qu’on appelle traditionnellement la
responsabilité délictuelle ou encore la responsabilité pour faute intentionnelle. La notion de
délictuelle fait référence à la parenté qui existe traditionnellement entre la responsabilité civile et la
responsabilité pénale.
A1240 : « Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute
duquel il est arrivé à le réparer »
L’A1241 du CC fait référence à ce qu’on l’appelle classiquement la responsabilité quasi-délictuelle ou
responsabilité pour faute non-intentionnelle. On l’appelle aussi la faute d’imprudence ou de
négligence.
A1241 : « Chacun est responsable du dommage qu'il a causé non seulement par son fait, mais encore
par sa négligence ou par son imprudence »
Dans l’esprit des rédacteurs du CC, il y a deux types de faute qui sont susceptibles d’engager la
responsabilité de l’auteur, ce sont la faute intentionnelle et la faute d’imprudence ou de négligence
(moins grave). Quel que soit la gravité de la faute (intentionnelle ou non), le CC lui fait produire les
mêmes conséquences : l’auteur de la faute à l’origine d’un dommage va être tenu d’en réparer les
conséquences.
Cela montre que la distinction entre la faute intentionnelle et la faute non-intentionnelle en droit de
la responsabilité civile est aujourd’hui dépassée puisque toute faute quel qu’elle soit sera
susceptible d’engager la responsabilité de son auteur.
En premier temps, on va identifier les caractères de la faute (à partir de quand est-elle caractérisée)
et puis se pencher sur les différentes manifestations de cette faute dans lesquelles prendront rang
ces deux catégories de faute intentionnelle et non-intentionnelle parmi d’autres.

I. LES ÉLÉMENTS DE LA FAUTE


La question ici est de déterminer ce qui fait qu’un comportement va recevoir ou pas la qualification
de faute, quelles sont les attitudes qui sont susceptibles de recevoir la qualification de faute.
Actuellement, la faute n’est pas définie dans le CC. Les rédacteurs du CC ont estimé qu’il s’agissait
d’une notion suffisamment évidente, chacun sait ce qui est bien et ce qui est mal. En réalité, la
définition générale de la faute n’est pas une opération nécessairement très facile. La doctrine n’est
pas toujours été d’accord sur l’identification du critère de cette faute.
D’une manière générale, aujourd’hui, la faute va consister en l’adoption d’un comportement
consistant en une violation de règles légales ou réglementaires ou plus généralement, en un
manquement au devoir générale de prudence et de diligence.
C’est cette définition que la proposition de loi portant la réforme du droit de la responsabilité civile
consacrerait  la faute se caractérise par son élément matériel.
En revanche, dans cette définition ne trouve pas place de référence à un élément moral. Rien n’est
indiqué sur l’état d’esprit de l’auteur de la faute. Rien n’est dit sur la nécessite de l’auteur de la faute
d’avoir conscience de ce que son comportement n’est pas respectueux de la règle ou n’est pas
conforme à l’exigence générale de la prudence ou de diligence.
La caractérisation de la faute va se concentrer exclusivement sur l’élément matériel sans que
l’élément moral ne présente d’importance pour la caractérisation de la faute. L’élément matériel est
indispensable, l’élément moral est indifférent.
Un comportement fautif est un comportement qui est objectivement fautif.
Ceci étant quand bien même l’élément matériel serait caractérisé, il y aura pour l’auteur du
dommage une porte de sortie, une possibilité de s’échapper a une condamnation en parvenant à
faire disqualifier le comportement qu’il a adopté en ce qu’il va être a priori dans le champ de la faute
mais sera en mesure d’invoquer une circonstance qui va faire basculer dans la sphère de ce qui est
toléré, ce qui est licite un comportement qui peut être a priori considéré comme fautif. Ce
comportement fautif va être achevé par l’invocation de ce qu’on l’appelle un fait justificatif.

1. L’EXIGENCE DE l’ÉLÉMENT MATÉRIEL


Elément central aujourd’hui car la faute se résume à l’exigence de l’élément matériel.
L’élément matériel de la faute va consister en une déviance de comportement, cette déviance peut
se traduire de 2 manières :

 L’inobservation d’une règle légale ou réglementaire


A partir du moment ou une règle pose un impératif ou un interdit, l’inobservation de cette règle
constitue une faute. Il suffira à la victime de démontrer que l’auteur du dommage n’a pas respecté
cette règle, et cette simple démonstration est suffisante pour caractériser la faute.
La jurisprudence de la Cdc est allée très loin lorsqu’elle a admis que la violation d’un contrat ou
l’inexécution d’un contrat par l’une des parties constitue à l’égard des tiers une faute
extracontractuelle. C’est une jurisprudence qui est inaugurée en 2006 (AP, 6 octobre 2006, Boot
shop). L’Assemblée Plénière a consacré ce qu’on l’appelle la faute délictuelle d’inexécution.
Cette doctrine a été réaffirmée de nouveau par la Cdc en 2020 (AP, 13 janvier 2020, Bois rouge).
L’inexécution d’un contrat ne donne pas lieu à l’application de l’A1240 et l’A1241. Elle repose sur la
responsabilité contractuelle.
La question ici est de savoir si l’inexécution du contrat constitue automatiquement une faute à
l’égard des tiers, ou alors si en cas d’inexécution contractuelle, un tiers peut obtenir indemnisation
des conséquences préjudicielles de cette inexécution, mais à condition de démontrer que
l’inexécution correspond à un comportement fautif du comportement défaillant.
Aujourd'hui, la Cdc s’est inscrit dans cette approche plutôt favorable à la victime en considérant
qu’automatiquement, l’inexécution d'un contrat constitue une faute à l’égard des tiers.
C'est une jurisprudence qui est critiquée largement par la doctrine. Un des arguments c'est que
selon l’obligation contractuelle inexécutée, la qualité du comportement du cocontractant défaillant
n’est pas en cause.
La situation caractéristique : le débiteur contractuel est tenu à une obligation de résultat. Dans
l’inexécution de l’obligation de résultat, on ne se préoccupe pas de la manière dont le débiteur s’est
comporté, on regarde l’atteinte ou la non-atteinte du résultat.
Quand on a une violation d’obligation de moyens, c'est-à-dire le contractant n’a pas adopté le
comportement suffisamment dirigeant pour espérer atteindre le résultat. Dans ce cas-là, considéré
que la violation de l’obligation contractuelle est également une faute extracontractuelle ne perverti
pas la notion de faute.
En revanche, quand on caractérise une faute extracontractuelle à raison de la violation de
l’obligation de résultat, on peut être conduit à qualifier de fautif le comportement d'un contractant,
qui en réalité a déployé tous les efforts dont il était capable pour atteindre le résultat, mais qu’il n’a
pas pu parvenir. Là, on a une prise de distance importante avec l’examen du comportement qui
qualifie la faute.
Raisonner en termes de violation d’une obligation contractuelle préexistante conduit à dénaturer la
notion de faute. Ce n’est plus une notion comportementaliste, c'est une notion qui repose
uniquement sur le constat de l’inexécution d’une obligation préexistante, et en occurrence une
obligation contractuelle qui ne peut pas être prescriptible d'un comportement… ??
On ne raisonne pas en termes de faute, on raisonne en termes d’inexécution du contrat. Si on une
obligation de résultat, on ne regarde pas le comportement, on regarde le résultat (atteint ou pas
atteint).
Le tiers ne peut pas déclencher l’application des remèdes à l’inexécution du contrat, c'est un effet
relatif au contrat (un tiers ne peut pas demander l’inexécution d'un contrat), il ne peut pas
directement se plaindre de l’inexécution du contrat. Mais un tiers sur le terrain de la responsabilité
extracontractuelle peut prétendre que l’un des contractants a commis une faute à l’origine de son
préjudice.
Le projet de la proposition de réforme du droit de la responsabilité civile a une approche qui est un
peu ambiguë. Le texte indique que lorsque l’inexécution du contrat cause un dommage à un tiers,
celui-ci ne peut demander réparation de ces conséquences d'une inexécution au débiteur, que sur le
fondement de la responsabilité extracontractuelle à charge pour lui de rapporter la preuve d'un fait
générateur.
Il semblerait que la réforme du droit de la responsabilité civile s’oriente vers une condamnation de
principe de cette jurisprudence qui a tendance à dénaturer la notion de la faute. Cette dénaturation
résulte du fait que la jurisprudence traite l’inexécution d'un contrat a l’égard des tiers exactement
comme elle traite la violation de la disposition légale impérative. Le contractant n’a pas respecté une
disposition contractuelle qui s’impose à lui, c'est comme s’il n’a pas respecté une disposition légale
impérative.

 Pas de dispositions légales précisent a opposer à l’auteur des dommages


Pas nécessairement lors de la caractérisation de dispositions légales précisent a opposer à l’auteur
des dommages. L’auteur des dommages n’aura pas toujours méconnu une obligation légale.
Ex : on a entreposé poubelle sur le trottoir, aucun texte ne dit de manière spécifique que c'est
interdit. Donc, la faute ne peut pas être réduite à la violation d'une obligation légale préexistante,
d’une disposition précise préexistante.
C'est évidemment la, qu’intervient la faute d’imprudence ou de négligence, puisque ça sera
considéré comme fautif un comportement qui va consister à s’éloigner du comportement attendu
d'un individu moins prudent que raisonnable.
Dès lors qu’il y a rupture avec le comportement qu’on peut attendre d’un individu raisonnable,
l’élément matériel sera caractérisé et avec lui la faute, parce que l’état d’esprit de l’auteur de la
faute ne sera pas pris en considération.

2. L’INDIFFÉRENCE DE L’ÉLÉMENT MORAL


Pendant très longtemps, il était admis que pour engager la responsabilité de son auteur, la faute
devait pouvoir lui être imputé (imputé signifie reproché).
La conséquence était que seule une personne dotée d'un discernement (d’aptitude de distinguer
entre le bien et le mal) peut se voir imputé une faute.
Pothier, un auteur en XVIIe siècle a dit : « Il n’y a que les personnes qui ont l’usage de la raison qui
soient capables de délit ou quasi-délit, car celles qui ne sont pas raisonnables (qui ne sont pas doués
de raison), tel que sont les enfants et les insensés (qui n’ont pas de de sens) ne sont capables ni de
malignité (malin) ni d’imprudence ».
Traditionnellement, pour pouvoir être qualifié de fautif, encore fallait-il avoir conscience que ce que
l’on fait n’est pas conforme à ce que l’on a dit.
Cette solution traditionnelle s’est modifiée à l’égard des deux catégories de personnes : les insensés
et les enfants.
En droit français, selon l’ordre chronologique, ça a commencé avec les aliénés (les personnes qui ne
sont pas dotés de raison).
En 1968, une loi du 3 janvier a venu poser dans le CC un texte, qui est aujourd'hui l’A414-3 qui
s’intéresse aux personnes qui sont dépourvus de discernement : « Celui qui a causé un dommage à
autrui alors qu'il était sous l'empire d'un trouble mental n'en est pas moins obligé à réparation ».
Cela signifie que celui qui est sous l’empire du trouble mental, n’en n’est pas moins soumis aux
dispositions relatives à la responsabilité civile comme si il n’était pas attient d'un trouble mental.
Celui qui est atteint d'un trouble mental peut très bien commettre une faute.
L’absence temporaire ou permanente de la faculté intellectuelle n’est pas une cause
d’irresponsabilité, et en particulier n’est pas une cause de disqualification du comportement de
comportement fautif.
Dans le prolongement de ce changement d’appréciation de la notion de faute, la jurisprudence en
1984, dans l’arrêt AP, 9 mai 1984, la Cdc va adopter la même solution à l’égard d'un mineur (un très
jeune mineur), ce qu’on l’appelle l’infans.
En matière de la responsabilité civile, il n’y a pas de texte assez net. Donc, la jurisprudence raisonnait
précisément sur cette capacité de discernement, en se demandant à partir de quel âge un mineur
est capable de discernement. C'est ce qu’on l’appelle en jurisprudence « l’âge de raison ».
L’âge charnière était de 7 ans, c'est l’âge à partir du lequel le juge avait tendance à considérer que le
mineur était à peu près conscient de ce qu’il faisait.
Dans l’arrêt de 1984, la Cdc s’intéressait aux mineurs très jeunes, de moins de 7 ans. La question
était de savoir si un mineur de 3 ou 4 ans est apte à commettre une faute. La Cdc dans ses arrêts
adopte une conception objective de la faute, en disant qu’elle ne regarde pas la situation de l’auteur
de la faute, mais elle regarde le comportement, et si ce comportement n’est pas conforme à ce
qu’on n’attend pas d'un individu moyen, alors, c'est une faute.
L’absence de discernement du mineur très jeune n’est plus considéré, à partir de cet arrêt, comme
une cause de disqualification du comportement fautif, ça ne permet pas d’échapper a la qualification
de la faute.
 Donc, le mineur né très jeune peut parfaitement commettre une faute, quand bien même il n’a
pas de conscience de ses actes.
Ex : un enfant de 2 ans introduit une paire de ciseaux dans une prise électrique ce qui déclenche un
incendie. Objectivement, c’est une faute. La Cdc va considérer que ce comportement est fautif,
quand bien même le mineur n’a absolument pas conscience de ce qu’il est en train de faire.
Donc, c'est une approche objective de la faute. C'est une approche qui est exclusivement centrée
sur le contenu du comportement et non pas à l’aptitude de son auteur à arbitrer entre le bien et le
mal. C'est le mouvement d’objectivation de la faute.
C'est la victime qui se bénéficie de cette évolution (le mouvement d’objectivation de la faute). Les
évolutions du droit de la responsabilité civile sont des évolutions qui sont tendues vers
l’amélioration de la situation de la victime.
Il reste la possibilité pour celui qui a adopté un comportement objectivement fautif la possibilité de
se prévaloir de ce que l’on appelle un fait justificatif, c'est-à-dire un motif légitime d’avoir adopté ce
comportement fautif.

3. LES FAITS JUSTIFICATIFS DU COMPORTEMENT


Les faits justificatifs sont des circonstances particulières qui font disparaitre le caractère fautif du
comportement. On a un comportement qui est a priori fautif, mais l’auteur de la faute va être en
mesure d’invoquer une circonstance qui va disqualifier ce comportement.
Les faits justificatifs, il faut les manier avec de la prudence en droit de la responsabilité civile, car ils
constituent une importation des règles du droit pénal. Tout ce qui est utilisé au plan civil résulte des
dispositions du Code pénal, qui ont pour objet d’écarter la responsabilité pénale de leur auteur.
En droit pénal, l’utilisation des faits justificatifs est assez simple. On a un comportement qui est
susceptible de qualifier une infraction pénale, et l’existence d'un fait justificatif va permettre de l’en
faire sortir.
En matière de la responsabilité civile, l’approche de la jurisprudence est en réalité beaucoup plus
partielle.
On 4 faits justificatifs qui peuvent être regroupés en deux catégories :
 Faits justificatifs tirant des circonstances extérieures aux personnes impliquées dans la
situation
 Faits justificatifs tenant du comportement de la victime
A. LES CIRCONSTANCES EXTÉRIEURES
L’idée générale est que l’auteur de la faute a répondu à une contrainte extérieure, s’il a adopté ce
comportement, c'est parce qu’il a été soumis à des circonstances extérieures. Les circonstances
extérieures sont de deux types :

1. L’ordre ou la permission de la loi


L’idée est une idée qui est tirée du droit pénal. L’idée c'est qu’une personne qui répond à une
prescription légale ou réglementaire n’est pas fautive, le droit ne sanctionne pas les comportements
qu’il a lui-même imposé.
Cette règle trouve un prolongement dans ce qu’on appelle le commandement de l’autorité légitime.
Ça signifie que lorsqu’un sujet adopte un comportement en réponse à un ordre émanant d’une
autorité publique et compétente, ce comportement n’est pas fautif sous réserve que l’ordre ne soit
pas manifestement illégal.
Ex : il y a un accident de circulation, et les forces de police nous imposent de passer avec le véhicule
sur une partie de terrain appartenant à une personne privée, on endommage ce terrain en passant.
On le fait sur la base d’un ordre de l’autorité compétente.
 Sous quelques réserves, si l’auteur de la faute répond à un ordre d’autorité, ou une prescription
légale, à ce moment-là, il n’est pas considéré fautif.

2. L’état de nécessite
C'est une situation dans laquelle l’auteur de la faute va réagir à un danger actuel ou imminent qui le
menace lui-même ou menace un tiers en accomplissant un acte nécessaire à la sauvegarde de la
personne ou du bien (l’auteur ou un tiers est exposé a un danger qui porte soit sur la personne soit
sur son bien). Ce danger va le conduire à réagir, sa réaction va être regardée comme nécessaire a la
sauvegarde de la personne menacée ou le bien menacé. A condition que la réaction soit
proportionnée à la gravité de la menace.
Ex : détruire un bien appartenant à autrui, ce qui est objectivement une faute. Mais si ce
comportement délibéré s’explique par la volonté de se soustraire un tiers à un danger, et qu’il y a
proportion entre le comportement adopté et la gravité de la place, le comportement adopté ne sera
pas qualifié de fautif (proportion : atteinte corporel pour empêcher un dommage matériel).

B. LE COMPORTEMENT DE LA VICTIME
Le premier comportement de la victime qui peut disqualifier le comportement fautif de son auteur,
c'est la légitime défense.
Celui qui a été l’objet d'un attaque injuste et que sa riposte nécessaire est proportionnée à cette
attaque, il ne sera pas responsable civilement des conséquences de sa riposte.
Ex : on est attaqué à l’arme blanche, on riposte en brisant le bras de l’adversaire. On n’est pas
civilement responsable des conséquences de notre comportement (en revanche, si on brise le bras
d'un camarade délibérément, c'est une faute).
Le deuxième type de comportement de la victime qui va justifier un comportement qui a priori est
fautif, c'est le consentement de la victime.
Il y a un adage qui dit : « on ne fait tort à celui qui consent ». Si la victime autorise l’auteur des
dommages à les causer, elle ne peut pas ensuite engager sa responsabilité.
Cela ne fonctionne en matière de responsabilité civile que pour les atteintes aux biens.
Une atteinte au corps même autorisée par la victime demeure à priori un comportement fautif, sauf
toutes les règles applicables aux actes médicaux dans le cadre des soins.
Cette hypothèse de fait justificatif trouve une traduction particulière dans l’acceptation des risques.
C'est une notion à laquelle la jurisprudence fait référence en particulier dans le cadre des
compétitions sportives et d’ailleurs plus que dans ce contexte en considérant que lorsque l’atteinte à
la victime (généralement les atteintes corporelles) intervient dans une compétition sportive et sous
réserve du respect des règles du jeu, il n’y a pas de faute. La raison est qu’en participant
volontairement a cette activité sportive, la victime en a accepté les risques (ex : les compétitions du
karaté).

II. LES MANIFESTATIONS DE LA FAUTE


Toute faute est susceptible d’engager la responsabilité de son auteur. Il n’est pas inintéressant de
voir comment ces comportements fautifs peuvent se manifester.
Il y a d’abord une série de deux oppositions, une opposition entre :

1. Faute de commission / faute d’omission


La faute de commission, c'est la faute qui consiste à commettre un acte positif en violation d’une
règle légale.
La faute d’omission / abstention d’agir, c'est ne pas agi, la loi impose d’agir et on ne le fait pas. Ex : le
non-assistance à une personne en danger.

2. Faute intentionnelle / faute non-intentionnelle


La faute intentionnelle, c'est la faute qui est orientée vers la production du dommage. C'est causer
délibérément un dommage.
La faute non-intentionnelle, c'est la faute d’imprudence ou de négligence, elle n’implique aucune
intention de son auteur de causer le dommage (l’adoption d’une attitude imprudente ou
négligente).
Mais, la faute intentionnelle et la faute non-intentionnelle ne s’apprécient pas de la même manière :
 La faute intentionnelle s’apprécie in cocnreto, c'est-à-dire elle s’apprécie par rapport à l’état
d’esprit de l’auteur du dommage).
 La faute non-intentionnelle s’apprécie in abstracto (d'une manière abstraite), ça signifie
comparer le comportement adopté par l’auteur à un standard.
En principe, même si la faute n’est pas intentionnelle, elle entraine la responsabilité, et qu’il n’y a
aucune modulation en droit du montant des dommages-intérêts en fonction de la gravité de la
faute. Le juge a tendance à faire un effort dans son évaluation.

Troisième et dernière manifestation de la faute c'est l’abus de droit. Il est parfaitement admit que
l’exercice d’un droit peut dégénérer en comportement fautif ou en abus. Cet abus de droit constitue
une faute.
Il y a quelques droits qu’on les appelle des droits discrétionnaires ou les droits potestatifs, ils ne sont
pas sujet a abus. Mais la plupart des droits peuvent dégénérer un abus.
Dans l’arrêt de Clément Bayard, c'est le droit de propriété (l’abus de droit est plus facile en droit des
biens). Le critère dans cette affaire, c’est l’intention de nuire.
A la suite de cette jurisprudence, la Cdc a assoupli sa jurisprudence en considérant que constitue un
abus de droit non seulement le droit à exercer avec l’intention de nuire mais aussi le droit exercé
avec légèreté. On bascule en quelque sorte de la faute intentionnelle vers la faute non-
intentionnelle.
Aujourd'hui, ce qui caractérise l’abus de droit c'est l’utilisation d’un droit avec l’intention de nuire ou
avec légèreté.

SECTION 2 – LE FAIT D’AUTRUI


C'est un mécanisme par lequel une personne va endosser la responsabilité qui pèse a priori sur une
autre personne. C'est un mécanisme qui existe dès l’entrée en vigueur du CC en 1804, c'est une idée
ancienne, mais c'est une idée qui à l’origine est conçue de manière assez restrictive, elle est conçue
à titre d’exception qu’il est possible d’engager la responsabilité du fait d’autrui.
La conséquence directe de cette approche traditionnelle est que la responsabilité du fait d’autrui
n’existait que dans des hypothèses prévues par la loi. Par ailleurs, le fondement de cette
responsabilité du fait d’autrui demeurait la faute. Si une personne était tenue pour responsable de
dommage qu’elle n’est pas elle-même causé, c'est parce qu’elle était présumée fautive.
Aujourd'hui, la responsabilité du fait d’autrui déborde largement les seules hypothèses prévues par
la loi. Il existe aujourd'hui les hypothèses dites les hypothèses générales de la responsabilité du fait
d’autrui. La responsabilité de fait d’autrui a dépassé le cadre légal stricte de l’A1242 du CC.
En même temps, la faute en tant que fondement cette responsabilité de fait d’autrui a largement
refué, la faute est déformée largement d’indifférente à la mise en jeu de la responsabilité de cette
personne qui n’a pas causé le dommage.
Sous l’influence de la jurisprudence (les textes n’ont pas évolué depuis 1804), le droit de la
responsabilité a beaucoup développé et largement évolué. C'est une évolution a conduit à
distinguer entre deux séries d’hypothèses de responsabilité du fait d’autrui : les hypothèses
traditionnelles qui sont prévus par la loi – les hypothèses spécifiques ou légales de responsabilité du
fait d’autrui, et les hypothèses jurisprudentielles ou générales de responsabilité de fait d’autrui.

I. LES HYPOTHÈSES SPÉCIFIQUES DE RESPONSABILITÉ DU FAIT


D’AUTRUI
C'est l’A1242 du CC qui dresse une liste de 10 hypothèses de responsabilité du fait d’autrui, c'est une
liste qui est considérée traditionnellement comme une liste limitative.
L’al. 1er de cet article dispose : « On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par
son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou
des choses que l'on a sous sa garde ». C’est un alinéa général qui trouve un écho à l’al. 5 qui établit
une liste d’hypothèses dans lesquelles une personne est responsable d'un dommage causé par une
autre. Cette liste évoque les parents de fait de leur enfant mineur, les commettants de leur fait
préposé, les instituteurs de fait de leurs élèves, ... etc.
Traditionnellement, la Cdc considère que l’al 1er ne faisait qu’annoncer la responsabilité du fait
d’autrui qui ne se concevait pas que dans les hypothèses prévus par la loi.
Aujourd'hui, en réalité, seules la responsabilité des parents de fait de leurs enfants et la
responsabilité des commettants de fait de leurs préposés, ces deux hypothèses qui sont aujourd'hui
les seules qui trouve à s’appliquer. La responsabilité des instituteurs, la responsabilité des artisans
du fait de leurs apprentis ne donnent lieu plus a aucune décision aujourd'hui.
1. LA RESPONSABILITÉ DES PARENTS DU FAIT DE LEURS ENFANTS
MINEURS
C'est l’al.4 de l’A1242 du CC (anciennement, 1384) qui pose le principe suivant : « Le père et la mère,
en tant qu'ils exercent l'autorité parentale, sont solidairement responsables du dommage causé par
leurs enfants mineurs habitant avec eux ».
Ce fondement a aujourd'hui recoulé pour laisser une place à un système de responsabilité objectif.

A. LES CONDITIONS DE LA RESPONSABILITÉ DES PARENTS


i. LES CONDITIONS TENANT AUX PARENTS
Selon l’al. 4 de l’A1242, traditionnellement, on estime qu’il y a deux conditions tenant aux parents :
l’exercice de l’autorité parentale et la cohabitation.

a. L’EXERCICE DE L’AUTORITÉ PARENTALE


C'est une condition qui est expressément visé par le texte qui a évolué.
Jusqu’en 1970, la responsabilité de la mère n’est qu’une responsabilité subsidiaire, c'est la marque
d'une société patriarcale. C'est-à-dire que celui qui assume la responsabilité des enfants jusqu’en
1970, c'est la mère.
Mais, à partir de 1970, cette situation est corrigée par la loi de 4 juin 1970 qui met sur un pied
d’égalité le père et la mère, ils sont solidairement responsables – la notion de solidarité.
Aujourd'hui, il n’y a pas de traitement différencié entre le père et la mère, la seule condition de la
responsabilité du père et de la mère est le critère de l’autorité parentale. La question est de savoir
qui exerce légalement l’autorité parentale sur l’enfant.
Le principe est l’exercice conjoint de l’autorité parentale. Chacun des deux parents est par principe
investi de l’autorité parentale sur l’enfant quel que soit la situation du couple (marié, pacsé, en
concubinage ou séparé).
Ce n’est que manière exceptionnelle que l’autorité parentale est exercée par un seul parent
notamment lorsque la filiation n’était pas établie, ou que l’un des parents n’est pas déchu à titre de
sanction.
Si aucun des deux parents n’exerce l’autorité parentale, l’hypothèse de la responsabilité des parents
du fait de leur enfant sera nécessairement écartée.
Si l’autorité parentale est exercée par un seul parent, c'est sur lui que pèsera l’hypothèse de
responsabilité civile.
Traditionnellement, cette condition d’exercice d’autorité parentale est complétée par une condition
de cohabitation.

b. LA COHABITATION
Jusqu’au début des années 2000, la jurisprudence retenait une conception matérielle de la condition
de cohabitation. Cette approche matérielle consiste à examiner concrètement si l’enfant cohabitait
effectivement avec ses parents, ou avec l’un seul parent titulaire de l’autorité parentale. Cette
approche a pour conséquence d’écarter la responsabilité des parents en cas d’éloignement durable
de l’enfant.
Si un enfant est confié de la manière durable à un tiers, par ex, un enfant mineur va passer plusieurs
mois chez ses grands-parents, la condition de cohabitation avait vocation à être rompue, parce que
matériellement, l’enfant ne résidait plus avec ses parents.
C'est une approche qui est tout à fait conforme à l’idée que si les parents sont responsables c'est
parce qu’ils ont a un moment ou un autre commis une faute dans la surveillance ou l’éducation.
Mais à partir du début des années 2000, la Cdc a abandonné cette approche matérielle pour lui
substituer d’une approche juridique de la cohabitation.
Dans un arrêt de 20 janvier 2000, la Cdc a considéré que la cohabitation résulte de la résidence
habituelle de l’enfant au domicile de ses parents ou de l’un entre eux. Il n’y a donc plus lieu de
s’interroger si l’enfant réside effectivement chez ses parents, mais de se demander si l’enfant est
censé et supposé résidé avec ses parents.
La question n’est plus une question matérielle, mais elle est une question juridique. L’enfant est
supposé résidé habituellement avec ses parents. Si la réponse est oui, la condition de cohabitation
est remplie quand bien même matériellement, l’enfant serait durablement éloigné du domicile de
ses parents.
Comme généralement, le lieu de résidence est lié à l’exercice de l’autorité parentale, la condition de
cohabitation a tendance à s’effacer.
Dans l’hypothèse où les parents sont séparés et les deux exercent leur autorité parentale, il se peut
que la résidence de l’enfant soit fixée chez un seul de ses parents. Dans ce cas-là, la condition de
cohabitation sera rompue avec le parent chez lequel l’enfant ne réside pas.
En revanche, en cas de résidence alterné, la condition de cohabitation sera remplie à l’égard des
deux parents.
La condition de cohabitation s’apprécie désormais sur le plan juridique. L’argument de l’éloignement
physique de l’enfant n’a aujourd'hui aucune portée.

ii. LES CONDITIONS TENANT À L’ENFANT


La lecture du texte montre qu’il y a, a priori deux conditions tenant à l’enfant.

1. La minorité stricte :
Il faut au moment de la réalisation de dommage, l’enfant soit mineur. Le texte est d’interprétation
stricte, il ne parle que de minorité stricte, donc le mineur émancipé n’engage pas la responsabilité
de ses parents.

2. Le fait que le mineur doit avoir causé le dommage :


Traditionnellement, cette condition était comprise comme une exigence de responsabilité
personnelle de l’enfant.
Autrement dit, le fait dommageable imputable à l’enfant devait consister à soit une faute (l’enfant a
commis une faute à l’origine du dommage), ou alors que l’enfant a causé un dommage avec une
chose dont il a la garde. Donc, la responsabilité des parents dans cette approche est une
responsabilité quoi prend le relais de la responsabilité de l’enfant. Les parents sont responsables
parce que leur enfant l’est. La responsabilité des parents supposait la démonstration de la
responsabilité de l’enfant à l’égard de la victime.
Est-ce qu’un enfant peut être condamné à réparer un préjudice et être poursuivi sur son
patrimoine personnel en exécution forcée ? Est-ce qu’un enfant peut être débiteur d'une
obligation ? Oui, un enfant a un patrimoine depuis qu’il est né.
Ce schéma a été remis en question avec un arrêt Cass, Civ. 2, 10 mai 2001, Levert, ou la Cdc clarifie
sa position en estimant que la responsabilité de l’enfant n’est pas un prérequis à la responsabilité
des parents, n’est pas une condition à la responsabilité des parents. Dans cet arrêt, la Cdc considere
que les parents sont responsables à partir du moment où le dommage résulte d'un fait de leur
enfant, un fait qui ne peut pas être fautif, ne peut pas être à l’origine de la responsabilité de l’enfant.
En présence d'un enfant auteur de dommage dont il n’est pas responsable juridiquement, c'est
incontestablement l’enfant qui a causé le dommage, donc pas de responsabilité de l’enfant, les
parents sont tenus comme responsables.
La seule condition en termes de protection de dommage est désormais que l’enfant soit l’auteur du
fait causable.
Cette position de la jurisprudence est assez largement critiquée, essentiellement parce qu’elle tient
pour responsables les parents alors même que l’enfant ne l’est pas. Il résulte une altération du
principe de la responsabilité, on passe par une responsabilité pour autrui à une responsabilité par
autrui.
La proposition de réforme condamne cette solution jurisprudentielle.

B. LA PORTÉE DE LA RESPONSABILITÉ DES PARENTS


On peut s’interroger sur deux aspects : la position de l’enfant ou le maintien de la responsabilité de
l’enfant, puis les cas d’exonération.

 La position de l’enfant / le maintien de la responsabilité de l’enfant :


Par principe, la mise en jeu de la responsabilité des parents n’exclut pas la mise en jeu de celle de
mineur. On est sur un mécanisme qui est un mécanisme d’addition de responsabilités, pas un
mécanisme de substitution de responsabilités. Les parents ne remplacent pas leurs enfants en tant
que responsables.
Dans l’hypothèse où les parents sont amenés à payer la victime, comme c'est leur enfant qui est
l’auteur du dommage, donc la contribution des parents aurait vocation à se retourner envers
l’enfant.
Donc, responsabilités qui s’additionnent. Selon la jurisprudence Levert, la responsabilité de l’enfant
n’est plus un prérequis de la responsabilité des parents, il peut arriver que seuls les parents sont
responsables à l’exclusion de l’enfant.

 Les cas d’exonération de la responsabilité des parents


De manière classique, la personne désignée comme responsable (celle qui remplit les conditions de
la responsabilité) à la possibilité de combattre cette responsabilité en se prévalent de ce qu’on
l’appelle une cause étrangère, c'est-à-dire un élément extérieur.
Cette cause étrangère peut être la force majeure, le fait d'un tiers ou la faute de la victime. Donc les
parents peuvent de prévaloir de la force majeure, du fait d'un tiers, et de la faute de la victime pour
exclure ou limiter la responsabilité.
Ce qui est un peu plus particulier à la situation des parents est la question de la place de leur propre
faute dans le mécanisme. En autre terme, est-ce que les parents peuvent se prévaloir une absence
de faute pour exclure leur responsabilité ?
Jusqu’en 1997, la Cdc a fait jouer le fondement traditionnel de la responsabilité des parents, qui est
la présomption de faute, présomption de faute dans la surveillance (pour les jeunes enfants), dans
l’éducation (pour les enfants plus âgés). Les parents ont la possibilité en démontrant qu’ils n’avaient
pas commis de faute ni dans la surveillance, ni dans l’éducation, de s’exonérer de leur responsabilité.
Traditionnellement, la responsabilité des parents est une responsabilité pour faute présumée.
La présomption est simple, c'est-à-dire que la responsabilité peut être renversée, elle peut faire
l’objet d'une preuve contraire.
En 1997, c'est dans l’arrêt de la Cdc Civ. 2, 19 fév. 1997, Bertrand, la Cdc revient sur cette position et
affirme à texte constant, elle a renversé le sens de l’arrêt en décidant qu’à partir de 1997, la preuve
de l’absence de faute des parents n’est plus exonératoire de leur responsabilité.
C'est un régime de responsabilité qui aujourd'hui est complètement déconnecté de l’idée de faute,
la faute n’a plus aucun rôle à jouer dans la responsabilité des parents.

2. LA RESPONSABILITÉ DES COMMETTANTS DE FAIT DE LEUR PRÉPOSÉ


A. LES CONDITIONS DE LA RESPONSABILITÉ DES COMMETTANTS
Trois conditions sont requises : l’existence d'un lien de préposition, le préposé doit avoir commis une
faute à l’origine du dommage, et il doit exister un rapport de connexité ente la faute commise et les
fonctions qu’il exerce.

 L’existence d'un lien de préposition


Le lien de préposition est un lien de subordination, un lien d’autorité. Il se caractérise selon la
jurisprudence, par cette relation d’autorité qui implique pour le commettant le droit de donner des
ordres, des instructions, ou préposer ordres instruction portant sur la manière de remplir les
fonctions qui lui sont confiés.
Donc, ce sont des prérogatives qui vont permettre au commettant de fixer les objectifs de la mission
et d’agir sur les moyens employés atteints pour ces objectifs.
D’où vient ce rapport de préposition ? Quelle est la source ? Cette source est généralement
contractuelle, la plupart des rapports de préposition sont des rapports de nature contractuelle. Le
type de contrat qui est le plus souvent à l’origine de rapport de préposition, c'est le contrat de
travail. C'est un contrat par lequel le salarié se trouve dans un état de subordination à l’égard de
l’employeur.
Mais, le contrat de travail n’est pas le seul contrat. Le contrat de mandat qui est le contrat de
représentation, il peut parfois être le siège de la caractérisation d'un rapport de préposition.
Il peut arriver aussi que le rapport de préposition ne résulte pas d'un contrat, mais une situation de
fait, préposition de fait qui résultera des circonstances et en particulier des rapports familiaux ou des
rapports amicaux de complaisance.
Ex : une personne qui va donner des instructions à une autre dans le cadre de l’utilisation d'une
chose. Une personne qui manipule une chose sous le contrôle d'une autre dans un cadre non-
contractuel, une situation purement de fait. La qualité de commentant dans ce cas peut être retenue
même si c'est beaucoup moins fréquent que dans le cas d'un rapport contractuel qui consente
l’immense majorité des rapports de préposition.

 La faute du préposé
L’al. 5 de l’A1242 du CC qui prévoit cette responsabilité de commettant ne fait pas référence à la
faute du préposé.
La jurisprudence n’a jamais démenti (à la différence de la situation des parents) l’idée que la
responsabilité du commettant se superpose à la responsabilité du préposé. Pour que le commettant
soit responsable, encore faut-il que le préposé a vocation de l’être lui-même, même si le préposé
profite à l’égard de la victime d'une immunité.
Le principe de la responsabilité du préposé, le fait que le préposé respecte, remplisse de son propre
chef les conditions de la responsabilité a l’égard de la victime, a été toujours considérée comme une
condition de la mise en jeu de la responsabilité du commettant. Si le commettant est responsable,
c'est parce que le préposé a vocation à l’être (comme pour les parents dans l’approche
traditionnelle).
La jurisprudence a toujours considéré que le préposé ne peut pas être gardien de la chose. Depuis
les années 1940, la Cdc définit la garde comme un pouvoir d’usage, de direction et de contrôle de la
chose.
La Cdc estime que lorsqu’existe un rapport de préposition, celui qui a l’usage, la direction et le
contrôle de la chose utilisée pour remplir les fonctions de préposé, ce n’est pas le préposé, c'est le
commettant.
On ne dit pas que la responsabilité d'un commettant ne peut pas être engagée au type de
responsabilité du fait des choses. On dit que si c'est le rôle actif d'une chose utilisée par le préposé
qui est à l’origine du préjudice, la responsabilité du commettant est une responsabilité directe, ce
n’est pas la responsabilité du commettant, c'est la responsabilité du gardien. Le préposé ne peut pas
être gardien, s’il utilise une chose qui est à l’origine du dommage, sans faute de sa part, le
commettant sera responsable, pas parce qu’il est commettant, mais parce qu’il est gardien.
Pour que le commettant soit responsable, il faut que le préposé qui doit lui-même être responsable
et commis une faute dans le cadre d’exercice de ses fonctions.

 L’existence d'un rapport de connexité entre la faute et la fonction


L’al. 5 de l’A1242 du CC dit que le commettant est responsable pour les dommages causés par le
préposé dans les fonctions auxquelles il est employé.
La jurisprudence en a déduit que lorsque le préposé cause un dommage en dehors de sa fonction, le
commettant n’est pas responsable.
Il y a évidemment des circonstances dans lesquelles il était évident que le commettant n’engage pas
sa responsabilité, lorsque le préposé commet une faute qui ne présente absolument aucun lien avec
ses fonctions, la question de la responsabilité du commettant ne se pose pas.
Ex : un salarié titulaire d'un contrat de travail, qui un jour de repos, renverse un piétant en utilisant
son véhicule personnel pour faire ses courses. On ne peut pas s’interroger sur la mise en jeu de la
responsabilité du commettant. Il n’y a aucun lien entre la faute et la fonction.
Inversement, il y a des situations dans lesquelles le principe de la responsabilité du commettant sera
incontestable.
Ex : un préposé qui a commis une faute pendant le temps de travail avec les instruments de travail,
alors qu’il ne cherche à exécuter la mission qui lui a été confiée. Il n’y a aucun doute sur le rapport
de connexité entre les fonctions et la faute.
Ce rapport de connexité ne pose pas de difficultés lorsque la faute est commise afin d’accomplir la
mission qui est confiée au préposé.
Ce qui est plus délicat, ce sont les situations intermédiaires, dans lesquelles le préposé n’agit pas en
plus de remplir sa mission sans que son comportement ne soit totalement déconnecté de cette
mission avec laquelle ce comportement va présenter un lien de temps, de lieu, de moyen.
En réalité, les différentes chambres de la Cdc n’ont pas toujours retenu la même approche.
On peut avoir une approche plutôt restrictive de ce que l’on appelle l’abus de fonction. C'était
l’approche retenue par la chambre criminelle qui considérait qu’à partir du moment où il y a un lien
avec les fonctions quel qu’ils soient le rapport de connexité est satisfait, donc la responsabilité du
commettant peut être engagée.
Du l’autre côté du spectre, la 2ème chambre civile de la Cdc avait une approche extensive de l’abus
de fonction, donc l’abus de fonction est plus facilement retenu. Elle considérait que l’abus de
fonction est caractérisé lorsque le préposé a poursuivi un but personnel.
La Cdc a arrêté sa position dans la décision AP, 19 mai 1988 dans un sens plutôt restrictif de l’abus
de fonction. C'est-à-dire que la Cdc a retenu une solution plus favorable à la victime puisque le
commentant aura quelques difficultés à voir sa responsabilité écartée. Dans cette décision, la Cdc
définit l’abus de fonction comme le comportement ou l’acte que le préposé a commis hors des
fonctions auxquelles il était employé sans autorisation, il y a des fins étrangères à ses attributions.
L’élément central dans cette définition, c'est le fait d’agir hors des fonctions. L’interprétation de
cette notion d’action hors des fonctions montre que comme la chambre criminelle le faisait à un
temps, la faute présente un lien avec les fonctions, l’abus de fonction n’est pas caractérisé.
A travers cette définition, la Cdc retient une approche restrictive de l’abus de fonction, donc un lien
de connexité entre la faute et les fonctions qui est assez facilement caractérisé.

B. LA PORTÉE DE LA RESPONSABILITÉ DE COMMETTANT


Tout comme en matière de responsabilité des parents, la responsabilité des commettants est
maintenu indépendamment de toute faute de ce commettant. Donc la démonstration par le
commettant d’une absence de faute ne lui permet pas de se dégager de sa responsabilité.
En termes de responsabilité parentale, c'est une question qui a évolué en jurisprudence autant du
point de vue du commettant du caractère objectif de la responsabilité qui a été reconnu dès le
départ.
Donc il reste pour se dégager de sa responsabilité au commettant que la possibilité d’invoquer des
hypothèses traditionnelles d’exonération donc de démontrer la faute de la victime, de démontrer la
force majeure à l’origine du dommage ou de démontrer le fait d’un tiers qui présente les caractères
de la force majeure.
Sur ses solutions on est sur un schéma qui est similaire à la responsabilité parentale.
En revanche, il y a un aspect sur lequel la responsabilité des commettants va se distinguer de la
responsabilité des parents et qui tient à la situation du préposé vis-à-vis de la victime. Autrement dit,
la question est de savoir si la responsabilité du commettant va s’ajouter ou se substituer à la
responsabilité du préposé ?
Pour les parents, on était sur un principe d’adjonction (deux responsables qui sont les parents et le
mineur) sauf dans l’hypothèse où le mineur n’était pas responsable du tout et qu’il est simple auteur
d’un fait causal sans avoir été fautif ni gardien d’une chose relatif à un dommage. Mais le principe
est celui de l’adjonction de la responsabilité.
Pendant très longtemps, près de 200 ans, c'était le cas pour la responsabilité du commettant, c'est-
à-dire que la responsabilité des commettants venait s’ajouter à la responsabilité du préposé. Avec
alors deux conséquences :
1. Au stade de l’obligation de la dette, la victime avait la possibilité d’agir contre le commettant
et aussi contre le préposé fautif (puisque le préposé en principe doit être fautif), doc la
victime avait une double possibilité d’assignation. Sachant que la victime avait l’intérêt d’agir
contre le commettant parce que généralement l’employeur étant un professionnel, et donc
il est plus solvable que le préposé mais elle est aussi en mesure d’agir contre le préposé.
2. Au stade de la contribution à la dette, c'est-à-dire dans la répartition définitive de la charge
de cette dette, le commettant disposait d’un recours contre le préposé. Donc le responsable
définitif était malgré tout considéré comme devant être le préposé car c’est lui qui est
supposé supporter la charge définitive de la dette.
Ce schéma qui est celui applicable à la responsabilité parentale (lorsque le mineur est fautif ou
gardien, les parents peuvent se retourner contre leur enfant), ce schéma, en matière de
responsabilité des commettants a été totalement bouleversé en 2000 a travers un arrêt de
l’Assemblée Plénière – Cass, AP, 5 fév. 2000, Costedoat.
Cet arrêt a totalement remis en question la position du préposé en consacrant ce que la Cdc appelle
« l’immunité du préposé » vis-à-vis de la victime. La Cdc dit dans cette décision « n'engage pas sa
responsabilité à l'égard des tiers le préposé qui agit sans excéder les limites de la mission qui lui est
impartie par son commettant ».
Ceci veut dire qu’en dépit de la réunion de toutes les conditions de sa responsabilité personnelle
(une faute, un préjudice, un lien de causalité entre les deux), le préposé va profiter d’une
neutralisation de sa responsabilité à l’égard de la victime.
Cette nouvelle position marque que le schéma traditionnel de la responsabilité du commettant et du
préposé est modifié. En effet, la victime ne va plus pouvoir agir contre le préposé qui est immunisé
par ses rapports avec elle.
Donc au stade de l’obligation à la dette, la victime n’a plus d’option, elle ne peut agir que contre le
commettant puisque la responsabilité du préposé est neutralisée. Par voie de conséquence, au plan
de la contribution à la dette, le commettant conduit à payer la victime ne pourra plus se retourner
contre le préposé.
Le tout sur le fondement de texte n’a pas changé, on est sur une évolution jurisprudentielle qui est
forte avec des changements de règles qui sont importantes alors même que les textes sont restés
tout à fait stables qui n’ont subi aucune modification. Pour autant, la manière d’appliquer le texte
c’est profondément modifier sous l’influence de la Cdc.
L’immunité du préposé n’est pas absolue. Autrement dit, il y a des circonstances dans lesquelles il
est possible de revenir au schéma traditionnel (celui dans lequel le commettant et le préposé sont
responsables in solidum vis-à-vis de la victime).
C’est compris dans ce que la Cdc a dit dans l’arrêt Costedoat, l’immunité du préposé est
conditionnée par le respect des limites de sa mission. Ce qui signifie a contrario que lorsque le
préposé a excédé les limites de sa mission il redevient responsable à l’égard de la victime.
Que fait-il entendre par « excéder les limites de sa mission » ? À partir de quand le préposé
excède-il les limites de la mission qui lui a été confiée par le commettant ?
Les textes n’ont jamais organisé une telle immunité pour le préposé donc il a fallu de nouveau s’en
remettre à la jurisprudence pour déterminer ce qu’il faut comprendre par cette expression « excéder
les limites de sa mission ».
La jurisprudence postérieure de la Cdc semble indiquer que l’excès des limites de la mission va être
retenu dans deux types d’hypothèses :
1. AP, 14 déc. 2001, Cousin – après l’arrêt Costedoat, la Cdc considère que le préposé qui a
commis une faute pénale intentionnelle excède les limites de sa mission, et donc engage sa
responsabilité personnelle vis-à-vis a la victime.
Dans cette affaire, il y a un préposé qui avait falsifié ou rédigé des documents qui n’étaient
pas vraies dans le but d’obtenir des subventions pour le compte de son employeur, il avait
donc commis une infraction pénale. La Cdc considère qu’à l’égard de la victime, le préposé
engage sa responsabilité personnelle.
En gros, commettre une faute pénale intentionnelle permet de caractériser l’excès des
limites de la mission du préposé.
2. Le prolongement du premier cas est la situation dans laquelle le préposé va commettre une
infraction pénale non intentionnelle qualifiée (c’est le manquement à une obligation
spéciale de sécurité). On a un texte spécial qui va imposer le respect de norme de sécurité et
le texte prévoit que l’irrespect de ces normes de sécurité spécifique est sanctionné
pénalement.
Dans ce cas, le préposé qui ne respecte pas ces normes de sécurité ayant pour conséquence
la réalisation d’un dommage, va être exposé à la mise en jeu de sa responsabilité
personnelle par la victime.
Quels sont les liens entre le dépassement de la mission et l’abus de fonction ?
On se souvient que le commettant est responsable à condition que le prépose n’a pas commis un
abus de fonction, puisque le commettant peut réfuter (d’échapper) sa responsabilité à partir du
moment où il démontre que le préposé a commis un abus de fonction.
La jurisprudence définit « l’abus de fonction » en 1988 comme le fait pour le préposé d’agir hors de
ses fonctions sans autorisation et à des fins étrangères a ses attributions.
Quel est le lien entre l’abus de fonction qui écarte la responsabilité du commettant et l’excès des
limites de la mission qui écarte l’immunité du préposé ?
Il apparait assez clairement en jurisprudence que les deux notions ne se confondent pas. Le résultat
de cette distinction est que si le préposé commet tout à la fois un abus de fonction et un
dépassement des limites de sa mission (on peut avoir une double qualification pour un même
comportement), dans ce cas, le commettant n’est pas responsable parce qu’il y a abus de fonction et
le préposé n’est pas immunisé parce qu’il a dépassé les limites de sa mission. Donc on est sur la
responsabilité personnelle unique du préposé sur le fondement de l’A1240.
Dans l’hypothèse où le préposé a adopté un comportement qui constitue un dépassement des
limites de sa mission mais ne constitue pas un abus de fonction. Puisque c’est un dépassement des
limites de la mission, le préposé sera personnellement responsable vis-à-vis de la victime mais
puisque cela ne constitue pas un abus de fonction, le commettant restera lui aussi responsable.
On se trouve finalement dans la configuration historiquement retenue pas la Cdc, c'est-à-dire qu’une
victime qui peut agir contre les deux et que le commettant responsable de payer pourra retourner
en vers du préposé.
Dans cette situation, on revient au point de départ qui est celui que la responsabilité est conjointe
du préposé et le commettant avec une possibilité d’action pour de la victime à l’égard des deux, et
en cas de paiement par le commettant, un recours en contribution contre le préposé. Ce cas de
figure est uniquement dans la situation ou la faute du préposé le conduit à agir au-delà des limites
de la mission sans allez jusqu’à commettre un abus de fonction.

POUR CLÔTURE LA RESPONSABILITE DU FAIT D’AUTRUI


Il y a deux dernières hypothèses envisagées par l’A1242 du CC : la responsabilité des artisans du fait
de leurs apprentis et la responsabilité des instituteurs du fait de leurs élèves. Pour conclure, l’A1242
organise deux ordres hypothèses spéciales de responsabilité du fait d’autrui qui ne trouvent plus lieu
aujourd'hui à s’appliquer.

 La responsabilité des artisans du fait de leurs apprentis


Les alinéas 6 et 7 de l’A1242, prévoient une responsabilité des artisans du fait de leurs apprentis.
Ce texte est un qui est daté parce qu’en certain époque, la formation professionnelle notamment
pour les métiers manuels reposaient assez souvent sur l’accueil par le maitre artisan de ses
apprentis, l’artisan hébergeant l’apprenti et assurant son éducation et sa surveillance.
Dans ces circonstances, il n’est pas surprenant de constater que la responsabilité des artisans est
conçue de la même manière que la responsabilité des parents, le maitre artisan devenait en quelque
sorte un nouveau parent.
Par conséquent, la responsabilité des artisans est fondée sur une présomption de faute dans la
surveillance avec l’application des règles classiques consistant à exiger de l’apprenti qu’il soit lui-
même responsable, comme c’est le cas avec la décision Levert pour les parents, et la possibilité de
l’artisan de s’exonérer en démontrant son absence de faute dans la surveillance.
La responsabilité des artisans du fait de leur apprentis qui ne s’applique plus aujourd’hui, les jeunes
y compris en apprentissage des métiers manuels ne logent plus chez l’artisan. Donc les conditions de
la responsabilité des artisans ne sont plus en pratique réunit. On aura sans doute jamais la réponse à
savoir si la responsabilité des artisans aurait évolué comme la responsabilité des parents.

 La responsabilité des instituteurs du fait de leurs élèves


C’est un régime de responsabilité qui est pour faute prouvée. À partir du moment où l’instituteur a
manqué à ses obligations de surveillance pendant le temps ou les élèves étaient places sous sa
responsabilité, il engagera sa responsabilité à l’égard de la victime en même temps que l’élève
engagera sa responsabilité à l’égard de la même victime.
Mais, depuis 1937, la loi a mis en place un système de substitution de responsabilité de l’État à celle
de l’instituteur. Autrement dit, sur le fondement du texte de 1937, la victime ne peut plus agir
contre l’instituteur, elle ne peut agir que contre l’État.
Rigoureusement, l’État condamné pour une faute de surveillance d’un instituteur aura la possibilité
de se retourner contre l’instituteur, mais l’État ne le fait que dans les circonstances les plus graves,
généralement, si l’État voit sa responsabilité engagée, il ne se retourne pas contre l’instituteur.
Au-delà du mécanisme de responsabilité mise en œuvre, il y a la question du droit administratif,
mais pour autant, c’est le Code civil qui régit cette hypothèse particulière de la responsabilité, ceci
est choquant car selon la décision du TC Blanco, l’administration n’est pas soumise au droit privé.
Mais la loi peut dire que certaines dispositions du Code civil seront applicables à l’État.

Ces hypothèses de responsabilité du fait d’autrui ont été transcendé (dépassé) par la jurisprudence
qui a généralisé le mécanisme de la responsabilité du fait d’autrui.

II. LA GÉNÉRALISATION DE LA RESPONSABILITÉ DU FAIT D’AUTRUI


L’idée est qu’alors que traditionnellement on considérait que seules les hypothèses de la
responsabilité du fait d’autrui prévus à l’A1242 permettaient de mettre à la charge d’autrui un
dommage ou l’obligation de réparation d’un dommage causé par un autre.
La Cdc en 1991, va étendre les hypothèses de responsabilité du fait d’autrui, c'est une extension
dont il faudra mesurer la portée.

1. LE CHAMP DE L’EXTENSION DE LA RESPONSABILITÉ DU FAIT D’AUTRUI


En 1991, la Cdc est amené à se prononcer dans une affaire ou il y a un majeur handicapé mental qui
est placé auprès d’un centre d’aide par le travail (CAT), dont l’idée est de favoriser la socialisation
des personnes handicapées en leur permettant d’exercer une activité manuelle à caractère
professionnelle. Pendant que cette personne est placée sous la responsabilité de ce centre, elle va
mettre le feu à un bâtiment agricole qui appartient à une famille qui s’appelle « Blieck ».
Est-ce que cette famille peut agir contre la personne handicapée ?
Cette famille peut agir contre cette personne handicapée mais au lieu de faire cela elle va agir contre
le centre.
De telle, soit le centre a commis une faute que la victime doit démontrer et à ce moment-là, il peut
être tenu personnellement responsable, soit il n’a pas commis de faute notamment parce qu’il a
respecté toutes les contraintes qui s’imposent lors de l’exercice de son activité et ces contraintes
réglementaires n’imposaient pas une surveillance permanente de l’activité de la personne
handicapée pour les laisser exercer leur activité de manière libre.
Le problème est qu’en cherchant à agir contre le CAT, les victimes doivent démontrer la faute, ce
qu’elle n’est pas en mesure de faire. Donc l’intérêt de la victime était de se placer sur la
responsabilité du fait d’autrui, sauf qu’aucune des hypothèses particulières évoquées par l’A1242 ne
correspond à la situation du CAT (ni parent, ni commettant, ni artisan ni instituteur).
Alors, si on tenait de l’approche classique de la responsabilité de fait d’autrui, la responsabilité du
centre ne pouvait passer que par la démonstration d’une faute ce qui a été dans la circonstance de
l’affaire.
Donc, la Cdc va être interrogée sur la question de savoir si on peut d’aller au-delà des cas de
responsabilités prévus par l’A1242.
Elle répond dans l’arrêt 29 Mars 1991, Blieck en indiquant qu’elle accepte de dépasser les cas
spécifiques de l’A1242 pour faire peser sur ce centre la responsabilité des dommages causés par la
personne handicapée.
La Cdc énonce que l’association est tenue responsable sur le fondement de l’A1242, al. 1er (à
l’époque A1384, al. 1er).
La Cdc va dépasser cette lecture en considèrent que l’al. 1er de l’A1242 contient en germe une sorte
de principe général de responsabilité du fait d’autrui. En tout cas, cet alinéa permet de dépasser la
liste des alinéas 4 à 7 qui sont des cas particuliers de la responsabilité du fait d’autrui.
L’association est responsable sur le fondement de l’al. 1er de l’A1242 au motif qu’elle avait accepté la
charge d’organiser et de contrôler à titre permanent le mode de vie de ce handicapé.
Ce qui justifie l’extension du mécanisme de la responsabilité du fait d’autrui c'est l’acceptation du
contrôle et de l’organisation du mode de vie d’autrui.
Cette hypothèse de la responsabilité du fait d’autrui va être confirmée par la Cdc qui va même aller
au-delà puisqu’elle va retenir une deuxième hypothèse générale de la responsabilité du fait d’autrui
au sujet de certaines associations qui vont accepter de contrôler et d’organiser non plus la vie mais
l’activité d’autrui.
On a aujourd’hui deux cas supplémentaires de la responsabilité du fait d’autrui : les personnes qui
contrôlent et organisent le mode de vie d’autrui et les personnes qui contrôlent et organisent
l’activité d’autrui.

 Le contrôle et l’organisation du mode de vie d’autrui


C’est l’hypothèse de l’arrêt Blieck, ou la Cdc dit que si l’association est responsable, c'est parce
qu’elle était en charge de contrôler et organiser la mode de vie d'une personne handicapée, c’est ce
que certains auteurs l’appellent « la garde d’autrui ».
Cette hypothèse conduit à retenir une responsabilité sans faute de personne dont la mission
consiste juridiquement à contrôler et organiser la vie d’autrui.
La Cdc a postérieurement appliqué la même solution à des établissements d’éducation spécialisée.
Elle acceptait d’étendre la responsabilité du fait d’autrui au tuteur d’un mineur. La justification est
que juridiquement ces personnes sont titulaires d’un pouvoir leur permettant de contrôler et
d’organiser au quotidien la vie d’autrui. C'est une inspiration de la responsabilité des parents.
En revanche, la Cdc a refusé de retenir la responsabilité du fait d’autrui pour le tuteur d’un majeur.
Elle a considéré que la mission de contrôle et de surveillance d’organisation n’était pas suffisamment
marquée (elle l’est pour le mineur, mais elle n’est pas assez pour le majeur), et elle l’a également
rejeté à l’égard des grands-parents dans la mission de surveillance et, d’organisation et d’éducation.
La Cdc est allée plus loin puisqu’elle a admis une responsabilité du fait d’autrui à la charge de la
personne dont la mission n’est pas de contrôler et d’organiser la vie d’autrui, mais de manière
beaucoup plus modeste, d’organiser et de contrôler certaines activités d’autrui.

 Le contrôle et l’organisation de l’activité d’autrui


C’est une série de décisions de jurisprudence qui débute dès les années 1990 relative aux clubs
sportifs, au sujet des dommages causés par les membres de ces clubs sportifs.
Les premières décisions ont été rendues au sujet des clubs de Rugby. Dans cette affaire, un membre
du club a commis une faute de jeu qui a causé un préjudice à un autre participant. Est-ce que le club
sportif peut être tenu responsable ?
Il n’y a rien à l’A1242 relatif au club sportif et la jurisprudence Blieck n’est pas dans la même
configuration, elle trouve son fondement dans le pouvoir d’organisation et de contrôle de la vie
d’autrui, et le club sportif ne gère pas la vie de ses adhérents, il gère seulement l’exercice de
l’activité.
Cependant, la Cdc a admis que le club sportif peut être tenu responsable parce que sa mission est de
contrôler et d’organiser l’activité de ses membres.
Ça ne concerne pas seulement les sports dangereux, puisque quelques années plus tard, on a une
décision dans laquelle la Cdc a retenu la responsabilité d’une association (club sportif) de majorette
(cheerleaders).
A partie du moment où l’activité se déroule dans le cadre organisé par un club sportif, la
responsabilité de ce club peut être retenu.
En revanche, ça ne fonctionne pas lorsqu’il s’agit d'une activité sportive professionnelle, parce que
dans ce cas c’est un contrat de travail donc c'est l’hypothèse de la responsabilité du commettant du
fait de préposé. Le régime applicable sera l’al.5 de l’A1242. Un sportif professionnel n’est rien
d’autre qu’un salarié en cas dans son rapport avec le club.
Donc, pour les clubs professionnels, c’est la responsabilité du commettant qui s’applique.
Au sujet de syndicat, est-ce que le syndicat va être tenu pour responsable pour des dommages
causés par ses adhérents ?
La Cdc a dit que non. Elle a considéré que les pouvoirs du syndicat ne sont pas suffisamment assez
marqués pour justifier une extension de sa responsabilité aux dégâts causés par ses participants.
De la même manière, la Cdc a considéré qu’un club de supporteurs en tant qu’association n’est pas
personnellement responsable des dommages causés par ses membres, parce que le pouvoir
d’organisation et de contrôle de l’activité de ses membres n’est pas suffisamment marqué.
On retrouve à chaque instant le critère d’autorité qui lui est le déterminant de si ou non on va
engager la responsabilité. Ce qui justifie l’engagement de la responsabilité est l’intensité suffisante
du rapport d’autorité.

C'est seulement une adjonction de quelques hypothèses particulières de responsabilité du fait


d’autrui. On n’est pas encore sur un véritable principe de responsabilité du fait d’autrui. Donc, tout
le monde n’est pas responsable du fait d’autrui, il faut qu’il y ait un rapport d’autorité suffisamment
marqué.
2. LA PORTÉE DE L’EXTENSION DE LA RESPONSABILITÉ DU FAIT D’AUTRUI
La personne tenue pour autrui va pouvoir s’exonérer en démontrant la force majeure, la faute de la
victime, le fait d’autrui.
En revanche, comme pour les parents les commettants, il est inutile de chercher à démontrer
l’absence de faute. La responsabilité étendue du fait d’autrui n’est pas une responsabilité fondée sur
la faute, peu importe que la personne qui contrôle et organise la vie ou l’activité d’autrui ait commis
une faute, c'est une responsabilité objective.
Il y a une question en suspens à laquelle la Cdc n’a pas clairement répondu qui consiste à
déterminer : est-ce qu’il est indispensable que l’auteur des dommages soit lui-même tenu
responsable pour qu’autrui le soit également ? Est-ce que la responsabilité de la personne qui
organise et contrôle la vie ou l’activité d’autrui est subordonné a la responsabilité personnelle de
celui qui a causé le dommage (soit fautif, soit gardien) ?
Dans l’arrêt Blieck la Cdc fait référence à la faute de la personne contrôlée, donc si l’association est
responsable c’est parce que la personne contrôlée l’était également.
Par la suite, la jurisprudence de la Cdc c’est un peu obscurci et devient moins claire. On se demande
aujourd’hui si la Cdc n’est pas en train de construire une sorte de régime dualiste de responsabilité
générale du fait d’autrui au sens étendu.
Dans l’hypothèse d'une responsabilité fondée sur le contrôle et l’organisation de la vie d’autrui, il y
aurait un alignement sur la responsabilité des parents, ce qui conduirait à ne pas exiger une faute de
la personne contrôlée mais simplement un fait causale comme pour l’enfant.
En revanche, lorsque l’hypothèse de la responsabilité liée au contrôle et a l’organisation de l’activité
d’autrui, il serait toujours nécessaire de démontrer que l’auteur des dommages est lui-même
responsable.
C’est peut être cohérent si ce n’est que le fondement est toujours l’A1242 al. 1er et donc la critique
principale qui est faite à cette construction jurisprudentielle est que cette construction ne donne pas
le même sens au même alinéa (le même texte n’aurait pas le même sens selon qu’il n’est pas
appliqué à une hypothèse ou à une autre d’extension de la responsabilité du fait d’autrui.

SECTION 3 – LE FAIT DES CHOSES


[ REC – 1:27:39 ]
l’A1242, al. 1er du CC pose qu’on est responsable …
Cet alinéa 1er a un temps, été considéré comme une annonce d’hypothèses particulières dans
lesquelles une chose …
Du fait d'un animal, et la responsabilité du propriétaire d'un bâtiment qui tombe en ruine.
La jurisprudence considère que la responsabilité du fait de choses est une responsabilité objective,
elle ne concerne que les choses …
En matière de responsabilité de fait des choses, la Cdc va généraliser les hypothèses de cette
responsabilité. Des 1896, la Cdc va admettre qu’une chose autre qu’un animal ou un bâtiment …

I. LE PRINCIPE GÉNÉRAL DE RESPONSABILITÉ DU FAIT DE CHOSES


C’est à partir de 1896, avec l’arrêt 6 juin 1896, Teffaine, la Cdc va … d'un bateau dont la chaudière.
La Cdc répond positivement d'une manière assez générale. Va se développer une série de
jurisprudence qui va donner un mouvement …
Pendant un temps, la Cdc a limité la responsabilité du fait de choses a certaines hypothèses, elle
considérait d'une part, que cette responsabilité ne s’appliquait que dans des … objectivement
dangereusement. D’autre part, la Cdc considère que si une chose est mue ou manipulée par un être
humain, la responsabilité du fait des choses ne s’applique pas. Parce que l’individu a un rôle actif, et
bien la responsabilité ne peut se fonder que sur la faute.
Finalement, dans un arrêt de 13 fév. 1930, Jand’Heur, la Cdc va définitivement abandonner toute
restriction en cons que toute chose dangereuse mue par la main de l’homme, toute chose est
susceptible d’engager la responsabilité…

1. LA CONDITION DE LA RESPONSABILITÉ DU FAIT DES CHOSES


3 conditions : Il faut qu’une chose soit intervenue, il faut aussi un fait de la chose, et que cette chose
est sous l’autorité d'un gardien.

1. Une chose
Le principe est fixé dans l’arrêt Jand’Heur.
Aucune restriction, la chose peut être un bien meuble ou immeuble, dangereuse ou pas, solide,
liquide, gazeuse, …
La seule restriction porte sur l’existence d'un régime spécial de responsabilité du faut de choses, si la
chose est un bâtiment, un animal, un véhicule automobile, on appliquera le texte spécial.

2. Un fait de la chose
Il faut que le dommage vienne d'un fait de la chose. La question port sur
La jurisprudence de la Cdc a construit un système tout à fait précis, de caractérisation de ce
qu’appelle le rôle actif dans la production de dommage. Philippe Brun : « le rôle actif est ce que la
faute est au fait de l’homme »
La Cdc distingue selon que la chose était en mouvement et selon que la chose a eu un contact avec
la victime. La Cdc l’appelle le siège de dommage. La Cdc considère que le rôle actif est acquis ? Il
n’est possible pour le gardien d’avoir un rôle passif. Donc, le gardien est responsable.
Lorsque la chose est inerte ou pas de contact avec la victime,
La jurisprudence dit que dans ces hypothèses que le rôle actif pose une certaine anormalité. La
chose doit avoir eu un rôle anormal qui peut être caractérisé dans deux types de circonstances :
 Pas dans sa place
 La chose a eu un comportement anormal, qui est déduit de son état.

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