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Objectifs :
➢Exprimer son point de vue
➢ Se faire comprendre
JACQUES-YVES COUSTEAU
Le nom du commandant Cousteau est
indissolublement lié à l’exploration et à la défense de
l’océan. Ce pionnier de la plongée et de la recherche
sous-marines, que ses croisières océanographiques ont
conduit sur toutes les mers du globe, s’est attaché, à
travers films et documentaires, à révéler au grand public
les richesses de l’univers subaquatique.
Il s’est aussi consacré à la protection de
l’environnement mondial, que menace la folle
expansion économique et démographique de l’Homme.
▪ Quels sont les grands dangers qui menacent la terre ?
- Ayant parcouru le monde comme je l'ai fait pendant des années et des années,
l'ayant vu, comme je l'ai vu, en hélicoptère, en plongée, en bateau... je peux me
résumer en disant que les ressources de notre planète ne sont pas illimitées, qu'il y
a un plafond à ne pas dépasser, un seuil d'habitabilité à ne pas franchir.
Nous devons nous poser la question : combien d'animaux et d'hommes notre
planète peut-elle encore supporter sans que la qualité de la vie ne se détériore,
sans que toutes les beautés qu'elle recèle ne se fanent ?
La population mondiale s'élève, actuellement, à 5,7 milliards d'habitants. Et
cette population augmente à une allure vertigineuse. Tous les six mois, une
population égale à celle de la France vient s'ajouter à la précédente. Et tous les dix
ans, c'est une population égale à celle de la Chine qui vient s'ajouter à celle de
notre fourmilière humaine.
Tout le monde est convaincu de ceci : l'accroissement de la population ne peut
pas continuer ainsi, anarchiquement, sur un mode cancéreux. Mais dès qu'il s'agit
de passer à l'action, tout le monde se détourne.
Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. La surpopulation est le
problème numéro un qui se pose à notre planète. Sur les 5,7 milliards qui peuplent
la terre, moins de 2 milliards vivent décemment. Ce chiffre va doubler d'ici peu. On
arrivera peut-être à nourrir les 10 ou 12 milliards promis. Mais on ne pourra que
les nourrir. Les hommes en seront réduits à faire la queue en attendant leur pâtée !
▪ Selon certains, la mer peut être une source de richesse alimentaire...
- C'est une idée pour le moins saugrenue. Les ressources de la mer diminuent
régulièrement. On pêche déjà beaucoup trop. Et même si on arrivait à maintenir la
même quantité de protéines en provenance de la mer, cette quantité, la même en
chiffre absolu, ne saurait que diminuer proportionnellement aux besoins de la
consommation. Je me rappelle qu'au début de ma carrière, la mer fournissait 10 %
de la protéine consommée. Cette proportion est aujourd'hui de 4 à 5 %. Demain,
lorsque la population aura doublé, cette proportion tombera à 2 %. Là encore, la
productivité a un plafond qui ne saurait être dépassé. On est déjà dans la zone de
surpêche.
▪ On arrive pourtant à augmenter la productivité de la terre. Pourquoi pas celle de la
mer ?
- Les taux de rendement ne sont pas du tout les mêmes. Dans l'Antarctique, par
exemple, il faut dix tonnes d'algues microscopiques pour former une tonne de
krill‒ le krill est une toute petite crevette... et il faut une tonne de krill pour former
20 kg de baleine. Le facteur de transformation, dans ce cas, est de 40 pour 1. Sur
terre, pour former une vache, le facteur de transformation est de 10 pour 1.
▪ Il doit pourtant y avoir des solutions...
- C'est une question de coût. Il faut 400 milliards de dollars par an pendant 15 ans.
Pour donner de l'eau potable aux gens. Pour scolariser les filles et pour procurer une
petite retraite à tous les vieux. Avec 400 milliards pendant 15 ans, on peut, non
seulement diminuer la pression démographique, mais arrêter sa progression.
▪ Et si, pour conclure, on vous demandait une note d'espoir ?
- L'intérêt véritable pour les problèmes de l'environnement date de
juillet 1988, lorsque le magazine américain Time a consacré sa
couverture à la planète Terre, désignée comme « planète de l'année »
en remplacement de l'habituel « homme de l'année ». Dès l'année
suivante, en juillet 1989, les sept grandes puissances industrielles ont
consacré le tiers de leur temps de réunion à étudier les problèmes de
l'environnement et lui ont réservé 23 pages de leur rapport. Il y a eu,
ensuite, une réunion à La Haye et puis d'autres. On s'apercevait, enfin,
que le danger était global et que tout le monde était menacé. Cette
prise de conscience des responsables était encouragée par une
formidable pression de l'opinion dans tous les pays du monde. La
conjugaison de ces deux forces, au sommet et à la base, devrait mener
à un commencement de solution. J'espère que vous l'avez, votre note
d'espoir !
Échange de paroles:
Production de l’oral:
Voici le chapeau d’un article qui dénonce les méfaits de la pollution:
Les mers en danger: halte aux marées noires et aux déchets
industriels!
• Exprimez votre point de vue dans le but de recommander le respect
de l’espace maritime entant que patrimoine universel.
Travaux pour la séance prochaine:
Production de l’écrit:
• Rédigez un texte argumentatif dans le but de
recommander le respect de l’espace maritime en
tant que patrimoine universel.