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FIGURES DE STYLE
VOYAGE AU PAYS DE L’ART ORATOIRE ET DES PROCÉDÉS STYLISTIQUE POUR FAÇONNER UN ÉCRIT
ET/OU UN DISCOURS PARFAIT.
AUTRE TITRE POSSIBLE : BIENVENUE EN ENFER.
LA RHÉTORIQUE
• Art ancien naît chez les Pré-Socratiques et dont Aristote (encore lui) a donné la
définition la plus commune et admise (celle qui nous sert de base encore aujourd’hui) :
« Quand nous possèderions la science la plus exacte, il est certains hommes qu’il ne nous serait pas facile de
persuader en puisant nos discours à cette seule source ; le discours selon la science appartient à
l’enseignement, et il est impossible de l’employer ici, où les preuves et les discours doivent nécessairement
en passer par les notions communes » (Aristote, Rhétorique, I).
• Discours donc qui doit s’adapter en fonction de l’auditoire pour être compris.
LES TROIS GENRES DE L’ÉLOQUENCE
• Il s’agit d’une métaphore continuée sur plusieurs vers/phrases. Elle est continuée à partir
d’un réseau de Signifiants (Sa) cohérents à un même réseau sémantique.
• Ainsi la métaphore de la marine et de la mer déchaînée pour parler des périodes
révolutionnaires en France par Musset utilise des termes issus du même réseau
sémantique (houle, mer déchaînée, vents violents, traversée par quelques navires,
naufrages, etc.)
• Elle peut être in praesentia ou in absentia.
ALLÉGORISME ET ALLÉGORIE
• Il s’agit d’une image développée sous la forme d’un récit ou d’un tableau.
• L’allégorie, dans son sens le plus simple, est la représentation concrète d’une idée
abstraite. Cette définition, issue des arts plastiques, n’est valable en littérature que lorsque
l’allégorie est soutenue par un ensemble d’attributs et de tropes cohérents. Si on humanise
des idées abstraites de manière elliptique, il s’agit d’une personnification.
• Vois cette veuve noire / Tu l'as aimée / Pauvre amoureux d'un soir de mai / Vois cette dame noire /
L'heure a sonné / Tu périras ce soir de mai (La Veuve Noire).
• L’allégorisme ne doit se lire que dans son sens figuré : ainsi, le texte de Musset est un
allégorisme (d’où la proximité entre métaphore filée et allégorisme). Toutefois, les deux ne
sauraient se confondre au sens où un allégorisme n’est toujours que la représentation
concrète d’une abstraction. La métaphore filée peut aller dans un sens comme dans l’autre.
MÉTONYMIE ET SYNECDOQUE
• Contenant/contenu : « boire une bouteille, boire un verre ». • Physique/moral : « avoir du nez » pour être perspicace.
• Cause/effet : « un coup de soleil » (pour une plaque suite à • Abstrait/concret : une « horreur » (une œuvre horrible)
l’exposition).
• Concret/abstrait : le « fer » pour la servitude.
• Lieu/chose : « l’Elysée » (le Président).
• Tout/partie : une usine en grève (les ouvriers), une voile (un bateau)
• Matière/objet : un marbre (une statue)
• Genre/espèce : le pain (pour désigner l’ensemble de la nourriture)
• Pluriel/singulier : le lecteur (pour les lecteurs), des de Gaulle (ériger de Gaulle en modèle)
AUTRES TROPES
• La périphrase : il s’agit de remplacer un nom par un énoncé plus long, qualifiant ou désignant
un trait saillant du nom (physique, moral, etc.)
• Roi des astres = Soleil
• La veuve d’Hector : Andromaque.
• Pataquès et malproprisme : faute de liaison, déformation d’un mot, régionalismes. (schuc pour du sucre)
• Néologisme : création consciente d’un mot nouveau (s’il n’apparaît qu’une seule et unique fois, hapax).
• Mot-valise : combinaison de deux mots donnant un mot nouveau. (Brangélina, etc.)
• Archaïsme : usage d’un lexique, d’un sens de mot ou d’une tournure grammaticale désuète (lexical,
sémantique ou grammatical).
• Etymologisme : utilisation d’un mot ou d’une expression dans son sens historique.
• Histoire de fesses / C’est un con, c’est un cas / Je le confesse (Histoire de fesses). L’étymologie de con étant culus,
il partage son étymon avec le mot « cul ».
• Diaphore et antanaclase : reprise d’un mot sous deux acceptions différentes pour les
confronter voire les opposer. Si le mot vient du même interlocuteur = diaphore, s’il est repris
par un autre interlocuteur = antanaclase. Tendance à confondre les deux admise.
• « L’amour, le loup est risque . […] L’amour, mon loup se risque » (Oui mais… non)
• Syllepse oratoire : employer un mot pour son sens propre et son sens figuré.
• « Penché sur l'onde et sur l'immensité », V. Hugo. Ici, il faut lire l’immensité comme l’immensité de
l’océan, et l’immensité immatérielle des pensées.
• Polyptote : reprendre un même terme en lui faisant subir des changements morphosyntaxiques.
Possible uniquement pour les verbes en langue française.
• Dérivation : rapprocher deux termes issus du même radical (dont les affixes changent).
JEUX SUR LES SONORITÉS ET LES RESSEMBLANCES :
RESSEMBLANCE, MIMÉTISME
• Assonance : répétition d’un même son voyelle.
• Allitération : répétition d’un même son consonne.
• Harmonie imitative : ensemble de procédés phonétiques qui permettent d’imiter quelque
chose de la nature ou de suggérer un sentiment.
• Appelle mon numéro • Délit de l'émoi
Compose ma vie Mon au-delà c'est l'i...
Appelle mon numéro ...vresse du geste
Fais-moi l'hallali À la folie j'ai "l'a...llo"
Appelle mon numéro Qui me dit : Au lit, là !
Donne-moi le "la" L'embellie c'est l'o...
Lalalala ...reiller, de rêve
Lalalala (Appelle mon numéro)
Appelle-moi
JEUX SUR LES SONORITÉS ET LES RESSEMBLANCES :
RESSEMBLANCE, MIMÉTISME
• Homéotéleute : ressemblance entre les finales de mots situés à proximités les uns des
autres.
• Destin fragile et monde hostile, on devient fou (Oui mais… non)
• Ton regard oblique, en rien n’est lubrique, ta maman t’a trop fessé (Pourvu qu’elles soient
douces)
• L’hyperbole : consiste à exagérer un énoncé. Si elle porte un sens positif = auxèse, si elle
porte un sens négatif = tapinose, si elle produit une image impossible = adynation.
• Un rien devient l’Éverest (L’instant X).
• La litote : atténuer la valeur d’un énoncé pour lui donner plus de force.
• Il est un peu demeuré = il est complètement idiot.
PROCÉDÉS D’INTENSITÉ : DIMINUTION
• Euphémisme : adoucir une réalité grossière, violente (souvent la mort, la blessure, etc.)
• Petit bonhomme s'est endormi
Comme une pomme, on t'a cueilli
Ta tête penche, est-ce pour me voir?
Au loin balance la corde noire (Jardin de Vienne)