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Tout sur

les Bonbons
d’ici et d’ailleurs,
d’hier et d’aujourd’hui

Romain Seignovert Pia Taccone


Histoire du bonbon

D epuis quand mange-t-on des bonbons ? Certainement depuis des


siècles, et peut-être même depuis plus de vingt mille ans, à partir du
pastilles. Mais, là encore, pendant longtemps, elles feront davantage le
plaisir frivole des membres de la cour du roi, puis des salons parisiens,
moment où l’être humain commença à récolter le miel des abeilles sau- que le bonheur des enfants. Imaginez ainsi marquises ultra-parfumées
vages. Car les premières friandises n’étaient pas faites à base de sucre, et autres vicomtes poudrés glousser devant une porcelaine remplie de
mais à partir de ce nectar divin que les Égyptiens, Grecs et Romains pralines, avant de s’en mettre plein la bouche ! Comme il fallut bien
de l’Antiquité vénéreraient par-dessus tout. On retrouve d’ailleurs de répondre aux besoins de cette gloutonnerie mondaine, les premières
petites abeilles travailleuses sur des hiéroglyphes vieux de plus de cinq vitrines de confiseurs s’illuminèrent les unes après les autres dans les
mille ans. Les Grecs, eux, confectionnaient des pastilles à base de miel rues de la capitale au xviie siècle où le Tout-Paris en était particuliè-
pour calmer leur toux, mais aussi pour tonifier les soldats partis au com- rement friand. Et cela eut au moins l’avantage de donner à la langue
bat. En revanche, ce n’était pas encore pour les enfants… française le mot « friandise ». Mais, pour les enfants, il faudra encore
attendre…
Tout changea avec la culture de la canne à sucre à l’époque des califes
de Bagdad entre le viiie et le xiiie siècle. Des chimistes un peu malins Voici donc le xixe siècle… et une découverte majeure : le sucre de bet-
parvinrent à réduire le jus de la canne à sucre, ce qui permit d’amélio- terave. Moins chère que celle du sucre de canne, son utilisation permit
rer la conservation de nombreuses plantes, de fruits et même de fleurs. de faire connaître les plaisirs du bonbon à toute la société, au-delà des
Il s’ensuivit de nombreuses expérimentations culinaires, parfois gour- cercles restreints de la noblesse et de la bourgeoisie. Les enfants y
mandes… et quelquefois ratées. Le massepain, le berlingot, le nougat goûtent enfin… et c’est une véritable révélation ! Ils en raffolent tellement
ou la pâte de coing apparurent ainsi. Leurs recettes, originales, étaient que la demande explose et que les premières marques commencent à
alors consignées dans les premiers livres pharmaceutiques. Car, chose faire fureur. Après la Seconde Guerre mondiale, elles se diversifieront
étonnante, le bonbon était au départ bien plus un médicament qu’une encore davantage pour proposer cette variété de sucreries colorées et
gourmandise… et donc, toujours tenu hors de portée des enfants ! acidulées que l’on connaît aujourd’hui. Et, comme l’histoire se termine
bien, ce sont finalement les enfants qui ont le dernier mot : à eux le droit
Il faut attendre le xive siècle pour que les confiseries se diffusent en de baptiser ces sucreries d’un nom définitif. Ce sera « bonbon » car,
Europe, sous forme de nougats, de marrons glacés, de dragées et de après tout, ils sont « bons », vraiment « bons », ces bonbons !

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Fabrication
du bonbon
À ces compositions, souvent tenues secrètes, il faut encore ajouter les mys-
tères du savoir-faire des confiseurs qui travaillent depuis des siècles selon
des techniques bien gardées : le temps de cuisson a son importance, mais
aussi les proportions précises entre ingrédients, le tour de main pour la mani-
pulation des pâtes, le temps de séchage ou encore la forme des bonbons
qu’ils obtiennent en utilisant des moules divers et variés. Même
l’emballage à son rôle à jouer : selon sa qualité, il peut améliorer la conser-
vation du produit ou, dans certains cas, changer son goût. Sans parler,
évidemment, de la séduction qu’il opère sur les regards gourmands. Car
déballer son bonbon, c’est déjà un peu le savourer…

Cnement,
Et combien fabrique-t-on de bonbons, au juste ? Des centaines de
millions ! Plus de quatre millions de tonnes seraient produites chaque
omment fabrique-t-on un bonbon ? Avec du rêve, certai- année, de manière artisanale ou industrielle. De quoi frôler l’indigestion
un peu de gourmandise, et quand même beaucoup ! Et comme on aime bien échanger ses bonbons avec ses voisins, et que
de sucre. Car c’est bien là son ingrédient magique et le la gourmandise ne connaît pas de frontières, c’est aussi un marché qui
point commun entre tous les bonbons. Leurs différences ne représente plus de 10 milliards d’euros à l’exportation. Au classement,
tiennent en fait qu’à la manière dont le sucre est travaillé pour les États-Unis, la Chine et l’Allemagne sont les trois pays qui fabriquent
composer une recette originale : s’il est cuit à 100 °C, on ob- le plus de bonbons. On estime aussi que chaque Français consomme
tient un simple sirop de sucre. À 120 °C, ce sera une pâte qui en moyenne 3,5 kilos de bonbons par an. C’est déjà beaucoup, mais pas
peut servir à la fabrication de caramels mous, de nougat ou de autant que les champions du monde, les Suédois, qui en avaleraient plus
guimauves. Après 145 °C, cette pâte change de consistance et de 7,7 kg par an !
devient dure, idéale pour fabriquer des berlingots, des pastilles, Le meilleur des dentistes en aurait des sueurs froides…
des sucettes ou encore des fruits glacés. Et, au-delà de 150 °C, le
sucre s’est définitivement transformé en caramel, lequel entre dans
la composition de nougatines et de pralinés.

Chaque bonbon se distingue ensuite par l’originalité des ingrédients


qu’ils associent avec cette base de sucre ou de sirop de glucose. Et ici,
point de limite à la créativité ! Les dragées, par exemple, ont un noyau
dur d’amande ou de noisette, que l’on enrobe d’une fine couche de sucre.
Les réglisses, eux, s’assaisonnent d’une gomme naturelle et d’un extrait
de la plante du même nom. Les gélifiés, encore, doivent leur texture
particulière à de la gélatine, obtenue, par exemple, à partir d’amidon.
Quant aux sucettes, il faudra compter sur la qualité des arômes fruités
qui entrent dans la préparation du sucre cuit.

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Europe
Amérique Asie

Afrique
Océanie
La Chupa Chups Le Carambar
Europe Europe
Espagne France

A
R
« bracarambar ! » proclamait le slogan. Car telle une baguette magique
caramélisée, la friandise préférée des enfants apparut comme par enchantement
eine incontestée des sucettes, tout le monde s’incline devant sa robe co- dans la vie des Français en 1954. On raconte qu’elle est née d’une blague,
lorée, son parfum délicat et sa stature élancée. Et, pourtant, la Chupa Chups ® lorsqu’une machine mal réglée de la confiserie Delespaul-Havez mélangea par
possède encore quelques nobles secrets bien gardés. Par exemple, saviez-vous inadvertance les ingrédients sacrés du cacao et du caramel. Cette combinaison
qu’elle est l’invention d’Enric Bernat, homme d’affaires espagnol qui a été le pre- produisit de manière inattendue un caramel long et doux, que l’on baptisa
mier en 1958 à mettre une friandise sur un bâton pour capturer l’imagination d’abord Caram’bar pour « caramel en bar ». Le bonbon ensorcela rapidement les
des enfants, les libérant de la tyrannie des doigts qui collent ? Il eut aussi l’idée petits Français avec sa gamme de goûts fruités, au grand dam de son ennemi
brillante de la présenter dans un pot sur le comptoir, directement à la vue (et à juré, le dentiste. Au début, l’intérieur de son emballage révélait des « points DH »
la portée) des petites mains. Quant au logo, il est l’œuvre d’un grand peintre à ou « points Carambar », que l’on pouvait échanger contre des cadeaux. Mais, en
moustache, Salvador Dalí, qui en griffonna les contours sur une table de café. 1969, les points furent remplacés par de courtes blagues qui marquèrent à jamais
Alors, Sa Majesté ne mérite-t-elle pas une petite révérence gourmande ? l’humour des Français. Un vrai esprit farceur, ce Carambar !

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Table des matières
Histoire du bonbon.................... p.6
Fabrication du bonbon................ p.8 Message à l’intention des auteurs
et dépositaires des marques figurant dans

Itinéraire................................... p.10
cet ouvrage ou de leurs ayants droit : si, malgré
tous nos efforts, nous n’avons pas été en mesure
de vous identifier pour formaliser une autorisation

Europe....................................... p.14
de publication nous vous invitons à nous
contacter à l’adresse suivante :
info@circonflexe.com

Asie.......................................... p.26
Océanie...................................... p.36
Amérique................................... p.39
Afrique..................................... p.50 © 2019, Rue des enfants
ISBN : 978-2-35181-360-7
Imprimé en Chine
Dépôt légal : novembre 2019
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse

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