Par l'examen attentif des faits nouveaux acquis au cours de ces
recherches, surtout dans Ie domaine de l'anatomie ontogenique, par la discussion, appuyee sur les principes les mieux etablis du transformisme, des theories d'ensemble et des interpretations de detail anterieurement emises pour expliquer la feuille des Graminees . La feuille cotyledonaire fonctionnelle (ecusson et pileole) et la glumelle inferieure aristee Ii sa base (comme dans Ie genre Aira) correspondent au type primitif de la feuille chez les Graminees : l'ecusson et l'arete sont homologues entre eux et representent un limbe tres reduit de Dicotyledones (ou au moins la partie mediane d'un tellimbe), comme cn offrent souvent les bractees et les ecailles perulaires dans ce groupe de plantes; la pileole' et la partie de la glumelle situee au-dessus de l'insertion de l'arete sont, de meme, homologues entre elles et representent deux stipules (ou plus generalement deux lobes lateraux de limbe de Dicotyledones, ces deux pieces etant plus ou moins connees comme il arrive assez souvent dans ce dernier groupe de plantes. La reduction considerable du limbe tient, dans tous les cas envisages ci-dessus, aussi bien pour les Dicotyledones que pour les Graminees, a la perte rapide du pouvoir meristematique du point vegetatif terminal. Celui-ci parvient encore neanmoins Ii produire sur ses flancs deux points vegetatifs secondaires et, aux trois lobes principaux qui en resultent (un lobe median, deux lobes lateraux) correspondent trois faisceaux liberoligneux principaux (un faisceau median, deux faisceaux lateraux) dans l'appareil conducteur foliaire. La croissance ulterieure d'un organe dont Ie sommet vegetatif est ainsi rapidement frappe de decheance ne peut plus s'effectuer que par l'intervention du mode d'accroissement intercalaire; outre l'accroissement intercalaire disperse, auquel peuvent prendre part individuellement tous les elements cellulaires de l'organe, des zones meristematiques intercalaires se constituent, qui toutes marquent une tendance Ii s'etendre lawralement. Localisees a la base de chaque lobe, elles ont pour unique effet de les allonger plus ou moins, de fa<;:onindependante. Si l'une s'etablit ensuite dans Ie soubassement commun aux deux lobes lateraux, elle les rend connes, soit seulement du cow du lobe