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Table des matières

1 3

1.1 Dé…nitions premières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3


1.1.1 Limite inférieure et Limite supérieure d’une suite de
nombrs réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Distances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.3 Distance entre deux ensembles
7
1.1.4 Diamétre d’un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Notions topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.1 Boules -Voisinages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.2 Ouverts et fermés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.3 Intérieur - Adhérence - Densité - Frontière . . . . . . . 10

1.2.4 Point d’accumulation - Point isolé . . . . . . . . . . . . 12


1.3 Limites - suites et continuité dans les espaces métriques . . . . 12
1.3.1 Suites et limites dans les espaces métriques . . . . . . . 12
1.3.2 Continuité dans les espaces métriques . . . . . . . . . . 13
1.4 Comparaison des métriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.4.1 Métriques topologiquement équivalentes . . . . . . . . 16
1.4.2 Métriques uniformément équivalentes . . . . . . . . . . 16
1.4.3 Espaces métriques isométriques . . . . . . . . . . . . . 17
1.5 Sous espaces métriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.6 Espaces métriques produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.7 Suites de Cauchy - Espaces métriques complets . . . . . . . . 18
1.7.1 Suites de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.8 Espaces métriques compacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.8.1 Dé…nition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

1
1.8.2 Applications uniformément continues . . . . . . . . . . 24
1.9 Théorèmes fondamentaux de la topologie générale . . . . . . . 26
1.9.1 Théorèmes du point …xe . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.9.2 Equicontinuité-Equicontinuité Uniforme . . . . . . . . 28
1.9.3 Convergence simple-convergence uniforme-Théorème de
Dini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.9.4 Théorème d’Ascoli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.9.5 Théorème de Stone -Weirstrass . . . . . . . . . . . . . 32

2
Principe des contractions dans les espaces métriques 34
2.1 Les théorèmes du point …xe de Brouwer et de Schauder . . . . 34
2.2 Principe de la contraction de Banach . . . . . . . . . . . . . . 37
2.2.1 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.3 Autres extensions du principe de Banach . . . . . . . . . . . . 48
2.4 Principe de Caristi-Ekeland . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
2.4.1 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
2.5 Point …xe pour les multiapplications dé…nies dans un espace
métrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.6 Principe de la contraction de Nadler . . . . . . . . . . . . . . 64

2
Chapitre 1

Prérequis et Préliminaires

1.1 Dé…nitions premières


1.1.1 Limite inférieure et Limite supérieure d’une suite
de nombrs réels
Dé…nition 1.1.1 Soit (an )n 0 une suite de réels. On dé…nit les deux nom-
+
bres suivants dans R = R [ 1 : On dé…nit

lim sup an = lim (sup ak ) et lim inf an = lim (inf ak )


n!1 n!1 k n n!1 n!1 k n

Remarque 1 Les deux dé…nitions ont bien un sens. La suite (sup ak ) est
k n
décroissante
et la suite (inf ak ) est croissante
k n

Elles ont bien des limites dans R:


Proposition 1.1.1 Soit (an )n 0 une suite de réels. Alors on a :
lim sup an h ) 9n 0; 8k n; ak h
n!1
Si 9n 0; 8k n; ak h ) lim sup an
n!1
lim sup an i ) 9n 0; 8k n; ak i
n!1
Si 8n 0; 9k n; ak i ) lim sup an
n!1

3
Remarque 1 Remarque 2 lim sup( an ) = lim inf an
n!1 n!1
On retrouve des assertions similares à celles de la proposition précédente.
Proposition 1.1.2 Soit (an )n 0 une suite de réels. Alors lim sup an et lim inf an
n!1 n!1
sont deux valeurs d’adhérence de la suite (an )
De plus lim sup an est la plus grande valeur d’adhérence de la suite (an )n 0
n!1
et lim inf an est la plus petite valeur d’adhérence de la suite (an )n 0
n!1

Proposition 1.1.3 Soit (an )n 0 une suite de réels. Si la suite (an )n 0 est
convergente vers l 2 R, alors
lim sup(an ) = lim inf an = l
n!1 n!1

Proposition 1.1.4 Soient (xn )n 1 une suite d’élèments de R et f : R ! R


une fonction continue. On suppose que f est croissante, alors
f (lim sup(xn )) = lim sup f (xn ) et f (lim inf xn ) = lim inf (f (xn ))
n!1 n!1 n!1 n!1

Proof. On pose : yn = sup xk ; pour n 1: On démontre d’abord que


k n
f (yn ) = sup f (xk );par la croissance de f; on a f (yn ) sup f (xk ) et d’après la
k n k n
caractérisation de la borne supérieure il existe une suite extraite (x'(k) ) qui
converge vers yn lorsque k ! 1: Or, pour k n; f (x'(k) ) sup f (x'(i) )
i k
sup f (xi ), en passant à la limite quand k ! 1; f (yn ) sup f (xk ): D’où en
i n k n
passant à la limite lorsque n ! 1
f (lim sup(xn )) lim sup f (xn )
n!1 n!1

D’où
f (lim sup(xn )) = lim sup f (xn )
n!1 n!1
Le raisonnement est similaire pour la limite inf et on a :
f (lim inf xn ) = lim inf (f (xn ))
n!1 n!1

Corollaire 1 Lorsque f est décroissante, on a:


f (lim sup(xn )) = lim inf (f (xn )) et f (lim inf xn ) = lim sup f (xn )
n!1 n!1 n!1 n!1

Proof. Il su¢ t de remplacer f par f et utiliser ce qui précède.

4
1.1.2 Distances
Dé…nition 2 Soit E un ensemble non vide. On appelle distance sur E, toute
application d : E E ! R+ véri…ant :

1. d(x; y) = 0 () x = y;

2. d(x; y) = d(y; x);pour tout x; y 2 E ,

3. d(x; z) d (x; y) + d (y; z) pour tout x; y; z 2 E:

L’ensemble E muni d’une telle application est dit espace métrique. On


note (E; d) espace métrique.

Remarque 3 De la dé…nition précédente, on déduit pour tout x; y; z; x0 ; y 0 2


E :
1: d 0;
2: jd(x; z) d(y; z)j d(x; y);
3: jd(x; y) d(x0 ; y 0 )j d(x; x0 ) + d(y; y 0 ):

Exemple 4 1. Pour E = R, d(x; y) := jx yj est la distance usuelle.

2. Pour E = R, d(x; y) = jx yj

3. Pour E = Rn ; x; y 2 Rn ; x = (x1 ; x2 ; : : : ; xn ); y = (y1 ; y2 ; ::::; yn ) on


pose :
P
n
d1 (x; y) : = jxi yi j ;
i=1
Pn 1
d2 (x; y) : = ( (xi yi )2 ) 2 (distance euclidienne),
i=1
n
d1 (x; y) = max jxi yi j :
i=1

Les applications d1 ; d2 etd1 dé…nissent trois distances sur Rn :

4. L’ensemble des fonctions continues sur [0; 1] . On considère : d1 (f; g) =


Z1 Z1
1
supt2 [0;1] jf (t) g(t)j , d1 (f; g) = jf (t) g(t)j dt; et d2 (f; g) = ( jf (t) g(t)j2 dt) 2 :Alors
0 0
d1 ; d1 et d2 dé…nissent des distances sur l’ensemble des fonctions con-
tinues sur [0; 1] .

5
Dé…nition 5 Deux distances d1 et d2 sur un même ensemble E sont dites
équivalentes s’il existe deux nombres réels > 0 et > 0 véri…ant :

d1 (x; y) d2 (x) d1 (x); 8x; y 2 E:

Remarque 6 Dans Rn les trois distances d1 ; d2 et d1 sont équivalentes. On


montre facilement que

d1 (x; y) d2 (x; y)2 d1 (x; y) nd1 (x; y); 8x; y 2 Rn

On peut dé…nir d’autres distances sur Rn , les distances d1 ; d2 et d1 sont les


distances usuelles.
On dé…nit la distance discrète d sur un ensemble E quelconque, par :

d(x; y) = 1, si x 6= y
d(x; y) = 0, si x = y

Dé…nition 7 Une application ' : R+ ! R+ est dite sous additive, si

'(x + y) '(x) + '(y); pour tous x; y 2 E

Proposition 1.1.5 Soient (E; d) un espace métrique et ' : R+ ! R+ une


application croissante sous additive et ne s’annulant qu’en 0, alors ' d est
une distance sur E:

Exemple 8 Soit (E; d) un espace métrique.


Les applications dé…nies par :
x
'(x) = min f1; xg , et '(x) =
1+x
sont sous additives, croissantes et ne s’annulant qu’en 0, alors

d(x; y)
(x; y) = min f1; d(x; y)g et (x; y) =
1 + d(x; y)

dé…nissent deux distances sur E:

6
1.1.3 Distance entre deux ensembles

Soit (E; d) un espace métrique.

Dé…nition 9 Soient A; B deux parties non vides de E, on appelle distance


de A à B, le nombre réel :

d(A; B) = inf fd(x; y) : x 2 A; y 2 Bg

Exemples 1 1. Dans le plan euclidien, la distance d’un point à une droite


(d) est égale à la distance de ce point à sa projection sur d:

2. Dans R muni de sa distance usuelle la distance usuelle d(Q; {Q ) = 0

3. La distance d’une branche d’hyperbole à l’une de ses asymptotes est


nulle.
1
Remarque 3 1. Si A = f0g R; B = n+1 ; n 2 N ; d(A; B) = 0; pour-
tant A 6= B
P(E) P(E) ! R+
L’application d : n’est pas une dis-
(A; B) ! d(A; B)
tance sur P(E)
2. Si A \ B 6= ;, d(A; B) = 0
3. Si A = fxg ; d(A; B) = d(x; B)

On convient d(;; A) = +1

1.1.4 Diamétre d’un ensemble


Soit (E; d) un espace métrique.

Dé…nition 10 Soit A une partie non vide de E, on appelle diamétre de A,


l’élèment de R :
(A) = sup fd(x; y) : x; y 2 Ag
Si (A)h1, on dit que A est une partie bornée.
Si A = ;, on convient (A) = 0

Exemple 1 1. Si A est une partie …nie, alors (A)h1:

7
1
2. Soit R2 muni de sa distance euclidienne. Soit A = (x; y) 2 R2 : 0hx 1 et y = x
;
alors (A) = +1

3. Soit R3 muni de sa distance euclidienne. La boule unité ouverte ou


fermée B a pour diamétre (B) = 2

Proposition 1.1.6 Soit A une partie non vide de E; alors A est bornée ssi
A est contenue dans une boule.

1.2 Notions topologiques


On se donne (E; d) un espace métrique.

1.2.1 Boules -Voisinages


Dé…nition 11 Soient a 2 E et r > 0. On appelle :

1. Boule ouverte de centre a et de rayon r et on note :

B(a; r) = fx 2 E = d(x; a) < rg :

2. Boule fermée de centre a et de rayon r et on note :

B(a; r) = fx 2 E = d(x; a) rg :

3. Sphère de centre a et de rayon r et on note :

S(a; r) = fx 2 E = d(x; a) = rg :

Dé…nition 12 Soient V E et a 2 E. On dit que V est un voisinage de


a; si V contient une boule ouverte de centre a:

Remarque 13 Tout ensemble contenant un voisinage de a est un voisinage


de a.

Proposition 14 Propriétés des voisinages

1. Chaque voisinage de a contient a et l’intersection de tous les voisinages


de a se réduit à fag.

8
2. L’intersection d’une famille …nie de voisinages de a est un voisinage
de a.

Dé…nition 1.2.1 Soit (Vi )i2I une famille de voisinages de x. On dit que
(Vi )i2I est un systéme fondamental de voisinages de x, si pour tout voisinage
V de x, il existe i 2 I, tel que Vi V .

Exemple 2 Dans R muni de la distance usuelle, (]x "; x + "[)"i0 est un


systéme fondamental de voisinages de x:

1.2.2 Ouverts et fermés


Dé…nition 15 Soit O une partie non vide de E : L’ensemble O est dit ou-
vert si pour tout x 2 O, il existe une boule ouverte de centre x et de rayon
ri0, contenue dans O:
; est un ouvert de E:
Soit F E: L’ensemble F est dit fermé si {FE est un ouvert.

Proposition 16 Soient (E; d) un espace métrique et O E. L’ensemble O


est ouvert si et seulement si, il est voisinage de chacun de ses points.

Remarque 17 1. Le ; et E sont ouverts et fermés à la fois.

2. Il peut exister des ensembles qui ne sont ni ouverts ni fermés


(exemple : ]a; b] dans R).

3. Si d et d0 sont deux distances équivalentes sur E, alors tout ouvert pour


d est un ouvert pour d0 et réciproquement (en e¤et toute boule pour d
contient une boule pour d0 de même centre et inversement). On dit que
d et d0 dé…nissent la même topologie sur E.

Proposition 18 Toute boule ouverte est un ouvert.

Proposition 19 Toute boule fermée est un fermé.

Corollaire 2 La sphère est un fermé

Proposition 20 Les parties ouvertes d’un espace métrique (E; d) possèdent


les propriétés suivantes :

9
1. Toute intersection d’un nombre …ni d’ouverts est ouverte.
2. Toute réunion d’ouverts est ouverte.
3. ; et E sont ouverts.

C’est la topologie de l’espace métrique (E; d)

Dé…nition 1.2.2 Soit (E; d) un espace métrique. On dit que la topologie


d’un espace métrique (E; d) est séparée, si pour x et y deux points distincts
de E, il existe deux voisinages Vx et Vy de x et y respectivement tel que Vx
\Vy = ;.

Proposition 21 Soient (E; d) un espace métrique, x et y deux points dis-


tincts de E. Alors il existe deux voisinages Vx et Vy de x et y respectivement
tel que Vx \Vy = ;.
Autrement dit la topologie d’un espace métrique (E; d) est séparée.

Proposition 22 L’ensemble des boules (B(x; r))ri0 est un systéme fonda-


mental de voisinages de x

Dé…nition 1.2.3 Soient (E; d) un espace métrique et x 2 E: On dit que Bx


est une base de voisinages de x, si pour tout ouvert O contenant x, il existe
Ox 2 Bx tel que Ox O:

Proposition 23 Tout point x d’un espace métrique (E; d) a une base dénom-
brable de voisinages B x; n1 n :

Remarque 24 Une intersection


T quelconque d’ouverts n’est pas nécessaire-
ment ouverte (en e¤et B(a; r) = fag est un fermé):
r

1.2.3 Intérieur - Adhérence - Densité - Frontière

a) Intérieur
Dé…nition 25 Soient A E et x 2 E. On dit que x est intérieur à A si
A est un voisinage de x.
L’ensemble des points x, intérieurs à A, s’appelle l’intérieur de A et on
le note A.

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Proposition 26 Soit A E: L’intérieur de A; A; est un ouvert et c’est le
plus grand ouvert contenu dans A.

Corollaire 27 A est ouvert si et seulement si A = A:

b) Adhérence
Dé…nition 28 Soient A E et x 2 E: On dit que x est adhérent à A si
tout voisinage de x rencontre A.
L’ensemble des points adhérents à A s’appelle l’adhérence de A, et on le
note A:
Proposition 1.2.1 Soient A E et x 2 E: x est adhérent à A si toute
boule ouverte de centre x et de rayon ri0 rencontre A:
Proposition 29 Soit A E, alors

{A
E = {E et {E = {E :
A A A

Proposition 30 Soit A E: L’adhérence de A; A; est un fermé et c’est le


plus petit fermé contenant A.
Corollaire 31 A est fermé si et seulement si A = A.
Proposition 1.2.2 Soit A E: L’adhérence de A; A = fx 2 E : d(x; A) = 0g

c) Densité
Dé…nition 32 Soit A E: On dit que A est dense dans E; si A = E:

d) Frontière
Dé…nition 33 Soient A E et x 2 E. On dit que le point x est un point
frontière de A, si chaque voisinage de x rencontre à la fois A et {A E . La
frontière de A est l’ensemble de ses points frontières qu’on note F r(A) ou
bien @A.
On a :
F r(A) = A \ {A E

= A \ {A
E

= A A:

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1.2.4 Point d’accumulation - Point isolé
Dé…nition 34 Soient A E et x 2 E. On dit que x est un point d’accumulation
de A si tout voisinage de x rencontre A en un point autre que x:

L’ensemble des points d’accumulation de A se note A0 .

Proposition 35 Soit A E; un point x 2 E est un point d’accumulation


de A si et seulement si tout voisinage de x rencontre A en une in…nité de
points distincts.

Proposition 36 Soit A E; un point x 2 E est un point d’accumulation de


A si et seulement si toute boule ouverte de centre x et de rayon ri0 rencontre
A en une in…nité de points.

Dé…nition 37 Soient A E et x 2 A. On dit que x est un point isolé de


A s’il existe un voisinage V de x tel que V \ A = fxg.

Proposition 38 La topologie d’un espace métrique est séparée.

1.3 Limites - suites et continuité dans les espaces


métriques
1.3.1 Suites et limites dans les espaces métriques
Soit (E; d) un espace métrique.

Dé…nition 39 On appelle suite de E toute application

x: N ! E
n 7 ! xn :

La suite (xn )n converge vers l 2 E si :

8" > 0; 9n" 2 N, tel que 8n 2 N; on a :

n n" =) d(xn ; l) ":


Ce qui équivaut à lim d(xn ; l) = 0:
n

12
Proposition 40 Soient (E; d) un espace métrique et (xn )n une suite d’élèments
de E qui converge dans E, alors sa limite est unique.

Proposition 41 Soient (E; d) un espace métrique, A une partie de E et


x 2 E; on a :

1. x 2 A ssi x est limite d’une suite d’élèments de A:

2. A est fermé ssi pour toute suite convergente (xn ) d’élèments de A,la
limite de (xn ) appartient à A:

1.3.2 Continuité dans les espaces métriques


Dé…nitions et propriétés
Soient E et E 0 deux espaces métriques.

Dé…nition 42 Soient f : A E ! E 0 , a 2 A et b 2 E 0 . On dit que f


tend vers b quand x tend vers a et on écrit lim f (x) = b si
x !a

8" > 0; 9 > 0 = 8x 2 A :

d(x; a) =) d0 (f (x) ; b) ":


Ce qui est équivalent à quel que soit V voisinage de b dans E 0 , il existe
U voisinage de a dans E tel que f (U \ A) V:

Remarque 43 1. L’équivalence résulte du fait que toute boule de centre


b (resp. a)est un voisinage de b (resp. de a) et que tout voisinage de
b (resp. de a) contient une boule de même centre.

2. Si on remplace une des deux distances par une distance équivalente, la


limite ne change pas.

Dé…nition 44 Soient f : A E ! E 0 et a 2 A. On dit que f est


continue au point a, si f (x) tend vers f (a) quand x tend vers a. Ce qui est
équivalent à quel que soit V voisinage de f (a) dans E 0 , il existe U voisinage
de a dans E tel que f (U \ A) V:

13
Proposition 1.3.1 Soit (E,d) un espace métrique. f est continue au point
a 2 E; si

8" > 0; 9 > 0 = 8x 2 E :


d(x; a) =) d0 (f (x) ; f (a)) ":

Dé…nition 45 Soit f : E ! E 0 : On dit que f est continue sur E; si f est


continue en tout point de E.

Proposition 46 Soit f : E ! E 0 . Les propriétés suivantes sont équiva-


lentes :

1. f est continue sur E.

2. Pour tout ouvert U de E 0 , f 1


(U ) est un ouvert de E.

3. Pour tout fermé F de E 0 , f 1


(F ) est un fermé de E.

4. 8A E, f (A) f (A):

Remarque 47 f continue n’implique pas que l’image directe d’un ouvert


(resp. d’un fermé) est un ouvert (resp. fermé). En e¤et l’application f :
R ! R (x 7 ! x2 ) est continue, et f (] 1; 1[) = [0; 1[ n’est pas un ouvert.

Proposition 48 Soient E; E 0 ; E 00 trois espaces vectoriels normés, f une ap-


plication dé…nie sur une partie A E à valeurs dans E 0 , g une application
00
dé…nie sur f (A) à valeurs dans E : Si f est continue en x 2 A et g est
continue en f (x), alors g f est continue en x.

Proposition 1.3.2 Soit f : E ! E 0 . Les propriétés suivantes sont équiv-


alentes :

1. f est continue en x 2 E:

2. Pour toute suite (xn ) de E, telle que lim xn = x ) lim f (xn ) = f (x):

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Homéomorphismes
Dé…nition 49 Soient A E; B E 0 et f : A ! B: 0n dit que f est un
homéomorphisme, si f est bijective continue sur A; et l’image réciproque
f 1 est continue sur B.
Si une telle bijection existe, on dit que A et B sont homéomorphes.
Remarque 50 1. La composée d’homéomorphismes est un homéomor-
phisme.
2. Soit f : E ! E 0 une bijection. On a f est un homéomorphisme si et
seulement si l’image réciproque de tout ouvert de E 0 est un ouvert de E
et l’image directe de tout ouvert de E est un ouvert de E 0 .

Exemples 2 1. Deux intervalles fermés et bornés quelconques de R sont


homéomorphes.
2. Soit f : x 2 ;
2 2
7 ! tan x 2 R, on a f 1 = arctan x est continue
et bijective. Alors ;
2 2
est homéomorphe à R:
3. R+ et R sont homéomorphes par x 7 ! log x, la réciproque étant la
fonction exponentielle.

Applications uniformément continues

Dé…nition 51 Une application f : A E ! E 0 est dite uniformément


continue sur A si
8" > 0 ; 9 (") > 0 = 8x; y 2 A :
d(x; y) =) d0 (f (x) ; f (y)) ":
Dé…nition 52 Une application f : A E ! E 0 est dite lipschitzienne
de rapport k (k > 0) si :
8 (x; y) 2 A; d0 (f (x); f (y)) kd(x; y):
Si k < 1, on dit que f est une contraction.
Proposition 53 Toute application lipschitzienne de rapport k est uniformé-
ment continue.
Exemple 54 Soient (E; d) un espace métrique et a 2 E, L’application da :
x ! d(x; a) est lipshitzienne.

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1.4 Comparaison des métriques
1.4.1 Métriques topologiquement équivalentes
Dé…nition 55 Deux distances d1 et d2 sont dites topologiquement équiv-
alentes si elles dé…nissent la même topologie.

Exemple 3 R muni de sa distance usuelle d et de la distance d0 = inf(1; d):d


et d0 sont topologiquement équivalentes.

Remarque 4 L a dé…nition précédente montre que l’application identité :(E; d1 ) !


(E; d2 ) est bicontinue.

Proposition 56 Si deux distances d1 et d2 sont équivalentes, alors l’application


identité :(E; d1 ) ! (E; d2 ) est bicontinue.

Corollaire 3 Si deux distances d1 et d2 sont équivalentes, alors elles sont


topologiquement équivalentes.

Remarque 5 Deux distances d1 et d2 peuvent être topologiquement équiva-


lentes sans être équivalentes.

Exemple 4 R muni de sa distance usuelle d et de la distance d0 = inf(1; d):d


et d0 sont topologiquement équivalentes mais ne sont pas équivalentes.

1.4.2 Métriques uniformément équivalentes


Dé…nition 57 Deux distances d1 et d2 sont dites uniformément équiva-
lentes si :

1. 8"i0; 9 iO, 8 (x; y) 2 E 2 , d1 (x; y)h ) d2 (x; y)h":

2. 8"i0; 9 iO, 8 (x; y) 2 E 2 , d2 (x; y)h ) d1 (x; y)h":

Remarque 6 Les topologies associées à d1 et d2 sont identiques.

Proposition 58 Si deux distances d1 et d2 sont uniformément équivalentes,


alors l’application identité :(E; d1 ) ! (E; d2 ) est bicontinue.

Corollaire 4 Si deux distances d1 et d2 sont uniformément équivalentes,


alors elles sont topologiquement équivalentes.

16
1.4.3 Espaces métriques isométriques
Dé…nition 59 Soient (E; d1 ) ; (F; d2 ) deux espaces métriques. On dit que
(E; d1 ) est isométrique à (F; d2 ); s’il existe une bijection f : E ! F qui
conserve les distances, càd

d2 (f (x); f (y)) = d1 (x; y); 8x; y 2 E

1.5 Sous espaces métriques


Dé…nition 60 Soient (E; d) un espace métrique et A une partie de E, l’application
dA induite par d par restriction à A A est une distance. On dit que (A; dA )
est un sous espace métrique de (E; d)

Proposition 61 Toute boule ouverte (rep.fermée) de (A; dA ) est de la forme


B \ A où B est la boule ouverte (rep. fermée) de E dont le centre est dans
A:
Tout ouvert (rep.fermé) de (A; dA ) est de la forme O \ A où O est un
ouvert (rep. fermé) de E:

1.6 Espaces métriques produit


Soit ((Ei ; di ))i2I avec I un ensemble …ni, une famille …nie d’espaces métriques.
On pose : E = E1 E2 ::::::En; X = (x1 ; :::::; xn ); Y = (y1 ; :::::; yn ):
On dé…nit sur E E les fonctions distances par :

D1 (X; Y ) = sup di (xi ; yi )


1 i n
Xn
1
D2 (X; Y ) = ( (di (xi ; yi ))2 ) 2
i=1
X
n
D3 (X; Y ) = di (xi ; yi )
i=1

D1 ; D2 ; D3 sont des distances équivalentes sur E:

Proposition 62 Soit ((Ei ; di ))i2I avec I un ensemble …ni, une famille …nie
d’espaces métriques, alors la topologie dé…nie par d est identique à la topologie
produit où d = D1 ou D2 ou D3 :

17
E E! R+
Théorème 1.6.1 (continuité de la distance) L’application d :
(x; y) ! d(x; y)
est continue avec E E muni de la topologie produit et R muni de la topologie
usuelle.

Proposition 1.6.1 Soit ((Ei ; di ))i2I avec I un ensemble dénombrable. On


Y
pose : E = En ; X = (xn ), Y = (yn ): La fonction dé…nie sur E par :
n

X1
1 di (xi ; yi )
d(X; Y ) =
i=1
2n 1 + di (xi ; yi )

est une distance sur E:

Proposition 63 Le produit au plus dénombrable d’espaces métriques est un


espace métrique.

1.7 Suites de Cauchy - Espaces métriques com-


plets
1.7.1 Suites de Cauchy
Soit (E; d) un espace métrique.

Dé…nition 64 Une suite (xn )n de E est dite suite de Cauchy si :

8" > 0, 9n" 2 N , tel que 8p; q 2 N; on a :

p q n" =) d(xp ; xq ) ":

Proposition 65 Toute suite convergente est de Cauchy.

Remarque 7 La réciproque est fausse.

Exemple 5 On considère Q muni de la distance usuelle, la suite (xn )n


dé…nie par :
Xn
1
xn =
i=1
i!
est de Cauchy, mais ne converge pas.

18
Les espaces métriques pour lesqelles cette réciproque est vraie sont appelés
des espaces métriques complets.

Proposition 1.7.1 Soit (xn ) une suite d’un espace métrique (E; d) telle que
X
1
d(xi ; xi+1 )h1, alors (xn ) est une suite de Cauchy.
i=1

Proposition 1.7.2 Soient (E; d) un espace metrique et(xn ) une suite de


Cauchy de E. Si (xn ) admet une sous suite convergente vers x 2 E,
alors la suite (xn ) converge vers x:

Proposition 1.7.3 Soient (E; d) un espace metrique et(xn ) une suite de


Cauchy de E. Alors il existe une suite extraite (xkn ) telle que
X
d(xkn ; xkn+1 )h1

Dé…nition 66 Un espace métrique (E; d) est dit complet si toute suite de


Cauchy de E converge dans E.

Exemples 3 1. (R; j:j) est un espace complet.


2. Rn , muni des distances d1 ; d2 et d1 est complet.

Proposition 67 Soient (E; d) un espace metrique et A une partie non vide


de E, alors

1. A complet ) A fermé
2. E est complet et A est fermée , A complet.
[
i=n
3. Si (Ai )1 i n est une famille de parties de E complètes, alors Ai et
i=1
\
i=n
Ai sont complets.
i=1

Remarque 8 1. Une intersection quelconque de parties complètes est com-


plète.
2. Une réunion quelconque de parties complètes n’est pas forcément com-
plète.

19
[ n o
p
Exemple 6 Q = q
p2Z,q2Z

Proposition 1.7.4 Tout produit …ni d’espaces métriques complets est com-
plet.

Proposition 1.7.5 Soient (E; d) un espace metrique complet et (Fn ) une


\ décroissante de fermés non vides tel que (Fn ) ! 0 qd n ! 1, alors
suite
Fn = fag
n

Théorème 1.7.1 Intersection de Cantor


Un espace métrique (E; d) est complet si et seulement si pour toute suite
(Fn ) décroissante de fermés non vides tel que (Fn ) ! 0 qd n ! 1, alors
\
Fn = fag
n

Proof. Soit (xn ) une suite de Cauchy de E:8n 2 N; on pose: Fn =


fxn ; xn+1 ; ::::::::g : La suite Fn est une suite décroissante de fermés non vides
de E. De plus Fn = (Fn ) ! 0:
\
Par suite il existe x 2 E tel que x 2 Fn ; soit "i0; 9N 2 N :8n
n
N; Fn ", donc 8n N; d(xn ; x) ":

Théorème 1.7.2 Baire Soient (E; d) un espace metrique complet et (On )


\
une suite d’ouverts de E avec On = E, alors On = E
n

Corollaire 5 Soient (E; d) un espace metrique et (Fn ) une suite de fermés


[
non vides tel que 8n 2 N, Fn = ;, alors Fn = ;:
n

Théorème 1.7.3 Soit (E; d) un espace metrique, il existe un espace métrique


(E ; d ) tel que:

1. (E ; d ) est complet

2. E est isométrique à une partie de E partout dense dans E

20
Ce théorème montre qu’on peut toujours plonger un espace métrique non
complet dans un espace métrique complet.
En conclusion, on peut plonger tout espace métrique dans un espace
métrique complet.
On dé…nit sur un espace métrique une autre notion de complétude et on
la dé…nition suivante:

Dé…nition 1.7.1 Soit (E; d) un espace metrique. On dit que (E; d) est
X X
1
d complet, si pour toute suite (xn ) véri…ant d(xn ; xn+1 )h1; il existe
n=0
x 2 E tel que lim d(xn ; x) = 0
n!1
X
Proposition 1.7.6 Soit (E; d) un espace métrique. Si (E; d) est d complet,
alors (E; d) est complet.
X
Proposition 1.7.7 Soit (E; d) un espace métrique.Alors (E; d) est d complet,
ssi (E; d) est complet.

1.8 Espaces métriques compacts


1.8.1 Dé…nition et propriétés
Dé…nition 68 On appelle recouvrement ouvert d’une partie K de E, la
donnée d’une famille (! i )i2I ;où pour tout i 2 I; ! i est un ouvert, telle que
[
K !i:
i2I

Le recouvrement est dit …ni si I est …ni.

Dé…nition 69 Soit (E; d) un espace métrique. On dit que E est compact


si de tout recouvrement ouvert de E, on peut extraire un sous-recouvrement
…ni.

Plus explicitement, cela veut dire que pour toute famille (! i )i2I d’ouverts
de E telle que [
E !i;
i2I

21
il existe une partie …nie J I telle que
[
E !i:
i2J

Proposition 1.8.1 Soit (E; d) un espace métrique, alors les assertions suiv-
antes sont équivalentes:

1. E est compact

2. De tout recouvrement ouvert de E, on peut extraire un sous-recouvrement


…ni

3. De toute famille de fermés de E d’intersection vide, on peut extraire


une sous famille …nie d’intersection vide

4. Toute famille (Fi )i2I de parties fermées de E, dont toute sous famille
…nie (Fi1 ; Fi2 ; :::::; Fin ); i1 ,
\ ,in 2 I est d’intersection non vide, alors
Fi 6= ;
i2I

Dé…nition 1.8.1 Soient E un ensemble et (xn )n une suite d’élèments de E.


On appelle suite extraite ou sous suite de la suite (xn )n , toute suite de la
forme x'(n) n avec ' une application strictement croissante de N dans N:

Dé…nition 1.8.2 Soient (E; d) un espace métrique et (xn ) une suite d’élèments
de E. On dit que x est une valeur d’adhérence de la suite (xn ) ssi l’une des
assertions équivalentes suivantes est satisfaite:

1. (xn )n admet une sous suite extraite x'(n) n


qui converge vers x 2 E:

2. 8"i0; 8N 2 N; 9n 2 N, n N , d(xn ; x)h" (cela veut dire que x est une


valeur d’adhérence de la suite (xn ))

3. 8"i0; fn : d(xn ; x)h"g est in…ni.

Exemple 7 La suite ( 1)n admet deux valeurs d’adhérence +1 et -1:

Théorème 1.8.1 Soit (E; d) un espace métrique ; alors E est compact ssi
toute suite d’élèments de E admet une sous suite convergente.

22
On démontre que si toute suite d’élèments de E admet une sous suite
convergente alors E est compact
Lemme 1.8.1 Soit (E; d) un espace métrique dans lequel toute suite d’élèments
de E admet une sous suite convergente dans E; alors pour tout recouvrement
ouvert (Oi ), 9ri0 tel que 8x 2 E, B(x; r) est contenu dans au moins un Oi
donc on ne peut pas extraire une sous suite convergente sauf si (xn ) est …nie.
Ce lemme nous permet de démontrer l’implication dans un sens.
Pour l’implication dans l’autre sens la preuve est comme suit:
Proof. Soit (xn ) une suite suite d’élèments de E; montrons que (xn )
admet au moins une valeur d’adhérence.
Soit Fn = fx\m; m ng, toute sous\
famille …nie de (Fn ) est est\d’intersection
non vide, alors Fn 6= ;, donc 9x 2 Fn cad 8"i0; B(x; ")\ fxm ; m ng = 6
n2N n2N n2N
;: CQFD.
Proposition 1.8.2 Soit (E; d) un espace métrique ; alors E est compact
ssi E est séquentiellement compact.
Proposition 1.8.3 Soient (E; d) un espace métrique et A une partie non
vide de E: Si A est une partie compacte, alors A est fermée, bornée.
Remarque 9 Un fermé borné n’est pas forcément compact.
Cependant, on peut caractériser les parties compactes d’un espace métrique
compact.
Proposition 1.8.4 Soient (E; d) un espace métrique compact et A une par-
tie non vide de E, alors A est compacte ssi A est fermée.
Proposition 1.8.5 Tout espace métrique compact est complet.
Remarque 10 La réciproque est fausse
En e¤et R est complet et non compact.
Théorème 1.8.2 Soient (E; d) un espace métrique compact et f : E ! R
une application continue, alors il existe x0 ; y0 2 E; tel que:
f (x0 ) = inf ff (x) : x 2 Eg
f (y0 ) = sup ff (x) : x 2 Eg

23
Proof. f étant continue, f (E) est compact de R, donc fermé, borné donc
inf f (E) et sup f (E) 2 f (E) = f (E); cqfd.
Le raisonnement est le même pour la borne supérieure.

Proposition 1.8.6 Tout produit …ni d’espaces métriques compacts est com-
pact.

Dé…nition 1.8.3 Soient (E; d) un espace métrique compact et A une partie


non vide de E, on dit que A est précompact, si pour tout "i0; il existe un
recouvrement …ni de A; (Ai )1 i n A tel que (Ai )h"

Exemple 8 [0; 1[ est une partie précompacte de R

Proposition 1.8.7 Toute partie précompacte est bornée

Proposition 1.8.8 Une partie A non vide de E est[ précompacte ssi, pour
tout "i0; il existe B A tel que B soit …ni et A B(x; ")
x2B

Proposition 1.8.9 Une partie A non vide de E est précompacte ssi, pour
tout "i0; il existe B A tel que B soit …ni et d(x; B)h"; 8x 2 A:

Proposition 1.8.10 Tout produit …ni de précompacts est précompact.

Théorème 1.8.3 Soit (E; d) un espace métrique, E est compact ssi E est
complet et précompact.

1.8.2 Applications uniformément continues


Dé…nition 1.8.4 Soient (E1 ; d1 ); (E2 ; d2 ) deux espaces métriques. Une ap-
plication f : E1 ! E2 est uniformément continue, si

8"i0; 9 i0 : 8 (x1 ; x2 ) 2 E1 E2 ; d1 (x1 ; x2 )h ) d2 (f (x1 ); f (x2 ))h"

Proposition 1.8.11 Toute application E1 ! E2 uniformément continue est


continue.

Remarque 11 La réciproque est fausse en général

24
Exemple 9 Lappliction f : R+F ! R+ , dé…nie par:f (x) = x1 est continue
sur R+F , et non uniformément continue. R+F étant muni de la distance
usuelle.

Théorème 1.8.4 Soient (E1 ; d1 ); (E2 ; d2 ) deux espaces métriques, si (E1 ; d1 )


est compact, alors toute application f : E1 ! E2 continue est uniformément
continue

Théorème 1.8.5 (Prolongement ) Soient (E1 ; d1 ); (E2 ; d2 ) deux espaces métriques,


A un sous espace dense de E1 et f une application uniformément continue
de A dans E2 . On suppose que (E2 ; d2 ) est complet, alors il existe une unique
appliction uniformément continue g qui prolonge f à E1

Dé…nition 1.8.5 Soient (E1 ; d1 ); (E2 ; d2 ) deux espaces métriques , f une


application E1 dans E2 et ki0: On dit que f est lipshitzienne de rapport ki0
si,
8(x1 ; x2 ) 2 E1 E2 ; d2 (f (x1 ); f (x2 )) kd1 (x1 ; x2 )
Lorsque kh1; on dit que f est contractante ou une contraction.
Lorsque k = 1; on dit que f est non expansive.

Exemple 10 Pour tout a 2 E; l’application f : x ! f (x) = d(a; x) est


lipshitzienne de rapport 1

Proposition 1.8.12 Toute application lipshitzienne est uniformément con-


tinue

Dé…nition 1.8.6 Soient (E; d) un espace métrique complet et f une appli-


cation de E ! E. On dit que f est faiblement contractante si,:

9k 2 ]0; 1[ ; d(f (f (x)); f (x)) kd(x; f (x)); 8x 2 E

Exemple 11 On considère R2 muni de la nome euclidienne et l’application


g : R2 ! R2 , dé…nie par: g(x; y) = (x; y2 ), pour tout (x; y) 2 R2 : L’application
g est faiblement contractante, mais non contractante.

Corollaire 6 Toute application contractante est faiblement contractante, mais


la réciproque est fausse.

Remarque 12 Une application faiblement contractante n’est pas forcément


continue.

25
Exemple 12 On considère l’application f : R+ ! R+ , dé…nie par :
8 1
< 4n x + (2n 21 ); si x 2 [2n; 2n + 2[ \ RnQ; n 2 NF
f (x) = 1
2
x + n, si x 2 [2n; 2n + 2[ \ Q; n 2 NF
: 1
2
x, si x 2 [0; 2[

L’application f est faiblement contractante, mais elle n’est pas contractante.

1.9 Théorèmes fondamentaux de la topologie


générale
1.9.1 Théorèmes du point …xe
Dé…nition 1.9.1 Soient E un espace et f une application de E ! F: On
dit que x 2 E est un point …xe de f , si f (x) = x

Le théorème du point …xe suivant est très important. Il illustre l’importance


de la complétude, et est très utile dans plusieurs domaines notamment, en ef-
fet. De nombreux problémes y compris les problèmes déquations aux dérivées
partielles non linéaires peuvent être formulés sous forme d’existnce de point
…xe pour une certaine application.
Le théorème du point …xe de Picard suivant est très important. Il illustre
l’importance de la complétude, et est très utile.

Théorème 1.9.1 Soient (E; d) un espace métrique complet et f une con-


traction de E, cad une application de E ! E, telle que:

9k 2 ]0; 1[ ; d(f (x); f (y)) kd(x; y); 8x; y 2 E

Alors f admet un unique point …xe x 2 E, de plus pour tout x0 2 E; la


suite (xn ) dé…nie par: xn+1 = f (xn ), n 2 N est convergente vers le point …xe
de E:

Proof. Unicité: Soient x1 ; x2 2 E : f (x1 ) = x1 et f (x2 ) = x2 , alors


d(f (x1 ); f (x2 )) kd(x1 ; x2 ) ) x1 = x2 :
Existence : Soient x0 2 E et xn+1 = f (xn ); n 2 N, en itérant on a:

26
d(xn+1 ; xn ) k n d(x1 ; x0 )
kn
d(xn ; xn+p ) d(x1 ; x0 )
1 k
La suite (xn ) est donc de Cauchy, donc converge vers x; f étant continue
on a x = f (x):
De plus nous avons
kn
d(xn ; x) = lim d(xn ; xn+p ) d(x1 ; x0 )
p!1 1 k

Remarque 13 Le point …xe ne dépend pas du choix de x0

On énonce le principe du point …xe de la contraction non dé…nie sur


l’espace en entier.

Théorème 1.9.2 Soient (E; d) un espace métrique complet, B la boule fer-


mée de centre x0 et de rayon ri0 et f une application:B ! E telle que:

9k 2 ]0; 1[ ; d(f (x); f (y)) kd(x; y); 8x; y 2 B


d(x0 ; f (x0 )) (1 k)r

Alors f admet un unique point …xe x 2 B

Proof. D’après ce qui précède, f admet un unique point …xe x 2 E; il


su¢ t de montrer que f (B) B:
Si x 2 B; d(f (x); x0 ) d(f (x); f (x0 )) + d(f (x0 ); x0 ) r:

L’existence du point …xe reste valable même si on a¤aiblit la condition


de contractance, et en ajoutant d’autres conditions.

Théorème 1.9.3 Soient (E; d) un espace métrique complet et f une appli-


cation de E ! E faiblement contractante. Si le graphe de f est fermé, alors
f admet un point …xe.

27
Proof. Soient x0 2 E et xn+1 = f (xn ); n 2 N, en itérant on a: Soient
x0 2 E et xn+1 = f (xn ); n 2 N, en itérant on a:

d(xn+1 ; xn ) k n d(x1 ; x0 )

;
kn
d(xn+p ; xn ) d(x1 ; x0 )
1 k
La suite (xn ) est donc de Cauchy, donc converge vers x; (f (xn )) = (xn+1 )
est aussi de Cauchy, donc converge aussi vers x 2 E, le graphe étant fermé,
on a x = f (x)

Remarque 14 Le point …xe n’est pas forcément unique.

Théorème 1.9.4 Soient (E; d) un espace métrique compact et f une appli-


cation de E ! E, telle que:

d(f (x); f (y))hd(x; y)

Alors f admet un point …xe dans E:

Proof. L’application g : E ! R, dé…nie par :g(x) = d(x; f (x)) est con-


tinue sur E compact, donc il existe x0 2 E : g(x0 ) = inf g(x) = d(x0 ; f (x0 )):
x2E
f (x0 ) = x0 , car sinon g(f (x0 ))hd(x0 ; f (x0 )); ce qui est absurde.

1.9.2 Equicontinuité-Equicontinuité Uniforme


Soient (E; d); (F; d0 ) deux espaces métriques et (fi )i une famille d’applications
de E ! F:

Dé…nition 1.9.2 On dit que (fi )i est équicontinue en a 2 E; si:

8"i0; 9 a i0 : 8x 2 E; d(x; a)h a ) d(fi (x); fi (a))h"; 8i

On dit que (fi )i est équicontinue, si elle est équicontinue en tout point de E:

Exemples 4 1. Si f : (E; d) ! (E; d) est continue, alors ff g est équicon-


tinu. Plus généralement une famille …nie d’applications continues de
(E; d) ! (E; d) est équicontinue.

28
[0; 1] ! [0; 1]
2. Soit F : l’ensemble des applications fn : est
x ! fn (x) = xn
équicontinu en tout point de [0; 1[ :

Dé…nition 1.9.3 On dit que (fi )i est uniformément équicontinue sur E; si:

8"i0; 9 i0 : 8x; y 2 E; d(x; y)h ) d(fi (x); fi (y))h"; 8i

Exemples 5 1. Si f : (E; d) ! (E; d) est uniformément continue, alors


ff g est uniformément équicontinu. Plus généralement une famille …nie
d’applications continues de (E; d) ! (E; d) est équicontinue.

2. L’ensemble des applications lipshitziennesEk de rapport k de (E; d) !


(F; d0 ) est uniformément équicontinu.

Remarque 15 Si (fi )i est uniformément équicontinue sur E; alors (fi )i est


équicontinue

La réciproque n’est pas toujours vraie.

Proposition 1.9.1 Soit (E; d) un espace métrique compact, alors (fi )i est
équicontinue sur E ssi (fi )i est uniformément équicontinue sur E

1.9.3 Convergence simple-convergence uniforme-Théorème


de Dini
Soient E un espace topologique compact et (F; dF ) un espace métrique.
Désignons par C(E; F ) :l’ensemble des applications continues de E ! F:
Pour f; g 2 c, on pose:

d(f; g) = sup d(f (x); g(x))


x2E

d est une distance sur C(E; F ).


Soit (fn ) une suite de C(E; F ) et f une application de E ! F:

Dé…nition 1.9.4 On dit que la suite (fn ) converge simplement vers f sur
E, si l’on a:
8x 2 E; lim fn (x) = f (x)

29
fn : [0; 1] ! R
Exemples 6 1. ; la suite (fn ) converge sim-
x ! fn (x) = xn
0; si 0 xh1
plement vers f dé…nie par : f (x) =
1 si x = 1

fn : R ! R
2. nx ; la suite (fn ) converge simplement vers f
x ! fn (x) = 1+jnxj
8
< 1; si xh0
dé…nie par : f (x) = 1; si xi0
:
0; si x = 0

Dé…nition 1.9.5 On dit que la suite (fn ) converge uniformément vers f si


l’on a:
lim sup d(fn (x); f (x)) = 0
x2E

fn : R ! R
Exemple 13 ; la suite (fn )n converge unifor-
x ! fn (x) = sinnnx 1

mément vers f dé…nie par : f (x) = 0; 8x 2 R

Proposition 1.9.2 Si a suite (fn ) converge uniformément vers f sur E,


alors (fn ) converge simplement vers f sur E:

Remarque 16 La réciproque de cette proposition n’est pas toujours vraie,


mais sous certaines conditions, la réciproque est vraie.

Théorème 1.9.5 Dini Soient E un espace topologique compact, (fn ) une


suite d’applications de C(E; R) et f 2 C(E; R) telles que:

1. (fn ) converge simplement vers f 2 C(E; R)

2. (fn ) est monotone sur E cad 8n 2 N; 8x 2 E; fn (x) fn+1 (x) ou


8n 2 N; 8x 2 E; fn (x) fn+1 (x)

Alors (fn ) converge uniformément vers f sur E

Plus généralement, on énoncera le théorème de Dini de la manière suiv-


ante:

Théorème 1.9.6 Soient E un espace topologique compact, (F; dF ) un espace


métrique et (fn ) une suite d’applications C(E; F ) et f 2 C(E; F ) telles que:

30
1. (fn ) converge simplement vers f 2 C(E; F )

2. 8n 2 N; 8x 2 E; d(fn (x); f (x)) d(fn+1 (x); f (x)) ou 8n 2 N; 8x 2


E; d(fn (x); f (x)) d(fn+1 (x); f (x))

Alors (fn ) converge uniformément vers f sur E

Théorème 1.9.7 Soient E un espace topologique compact, (F; dF ) un espace


métrique et (fn ) une suite d’applications de de E ! F , qui converge unifor-
mément vers f : E ! F: Si toutes les applications fn sont continues en un
point x0 2 E; alors f est continue en x0 :

Corollaire 7 C(E; F ) l’ensemble des applications continues à valeurs dans


F est fermé dans F E ; pour la topologie de la convergence uniforme.

Proposition 1.9.3 Si F est complet, alors F E est complet pour la topologie


de la convergence uniforme.

Corollaire 8 Si F est complet, alors C(E; F ) est complet pour la topologie


de la convergence uniforme.

1.9.4 Théorème d’Ascoli


Le théorème d’Ascoli est très important en Analyse Fonctionnelle, Analyse
numérique ....
Il nous permet d’a¢ rmer l’existence de limite de suite de fonctions de
C(E; F ) où E un espace topologique compact, (F; dF ) un espace métrique
complet moyennant certaines conditions.
On a le théorème suivant:

Théorème 1.9.8 Soient E un espace topologique compact, (F; dF ) un espace


métrique complet et H une partie de C(E; F ). Alors les assertions suivantes
sont équivalentes: 8
< H est fermée dans C(E; F )
H est une partie compacte de C(E; F ) , H(x) = ff (x) : f 2 Hg est relativement compact da
:
H est équicontinue

Corollaire 9 Avec les mêmes hypothéses que le théorème, on a:


H est équicont
H est une partie relativement compacte de C(E; F ) ,
H(x) = ff (x) : f 2 Hg est relativeme

31
Corollaire 10 Avec les mêmes hypothéses que le théorème, si en plus F est
compact, on a:

H est équicontinue () H est équicontinue

Remarque 17 Si H est une famille de fonctions réelles ou complexes équicon-


tinue sur E et bornée, alors il existe une suite d’élèments de H qui converge
uniformément sur E:

Exemple 14 E = [0; 1] muni de la distance induite par celle de R et F = R


muni de la distance usuelle, alors l’ensemble des fonctions réelles et dérivables
EM N telles que:

8x 2 [0; 1] ; 8f 2 H; jf (x)j M et jf 0 (x)j N

est relativement compact dans C( [0; 1] ; R) muni de la topologie de la conver-


gence uniforme.

1.9.5 Théorème de Stone -Weirstrass


Dans ce qui suit, on établira des théorèmes parmi les plus importants de
l’Analyse Fonctionnelle dont les résultats sont de grande utilitédans les cal-
culs numériques. Ils permettent d’approximer uniformément toute
fonction continue sur un espace topologique compact à valeurs réelles ou
complexes moyennant la stabilté de ces fonctions par certaines opérations.
On considèrera E un espace topologique compact et F = R:

Théorème 1.9.9 Stone -Weirstrass Soient E un espace topologique com-


pact,et H une partie de C(E; R) telle que:

1. Si u 2 H et v 2 H alors sup(u; v) et inf(u; v) 2 H


2. Si x et y sont deux points quelconques distincts de E et si a et b sont
deux réels quelconques, il existe u 2 H : u(x) = a et u(y) = b

Alors H est dense dans C(E; R) muni de la topologie de la convergence


uniforme.

Remarque 18 Ce théorème montre que toute fonction de C(E; R) peut être


limite uniforme d’une suite de fonctions particulières, notamment qu’on con-
nait et moyennant la véri…cation des hypothèses 1et2;

32
On a un autre résultat aussi important de Stone -Weirstrass/
Théorème 1.9.10 Stone -Weirstrass Soient E un espace topologique com-
pact,et H une partie de C(E; R) telle que:
1. Les fonctions réelles constantes sur E sont dans H
2. Si u 2 H et v 2 H alors u + v et uv 2 H
3. Si x et y sont deux points quelconques distincts de E alors il existe
u 2 H : u(x) 6= u(y)
Alors H est dense dans C(E; R) muni de la topologie de la convergence
uniforme.
p
Lemme 1.9.1 La fonction qui à t ! f (t) = t dé…nie sur [0; 1] est limite
uniforme d’une suite de fonctions polynomes à coe¢ cients réels.
On a un autre Théorème de Stone -Weirstrass pour des fonctions com-
plexes:
Théorème 1.9.11 Soient E un espace topologique compact,et H une partie
de C(E; R)telle que:
1. Les fonctions réelles constantes sur E sont dans H
2. Si u 2 H et v 2 H alors u + v et uv 2 H
3. Si x et y sont deux points quelconques distincts de E alors il existe
u 2 H : u(x) 6= u(y)
Alors H est dense dans C(E; C) muni de la topologie de la convergence
uniforme.
Une application importante de ce théorème est le corrolaire suivant.
Corollaire 11 Toute fonction réelle ou complexe continue sur une partie
compacte de Rn , muni de la topologie usuelle est la limite uniforme d’une
suite de fonctions polynomes à n variables réelles et à coe¢ cients réels (resp.
complexes).
Corollaire 12 Soit E un espace topologique compact, les espaces C(E; R)
et C(E; C) muni chacun de la topologie de la convergence uniforme sont sé-
parables.

33
Chapitre 2

Principe des contractions dans


les espaces métriques

2.1 Les théorèmes du point …xe de Brouwer


et de Schauder
Le résultat fondamental dans la direction du point …xe du type compact
est le célèbre théorème de Brouwer 1912. Ce théorème est usuel dans les
applications de l’analyse.
Plusieurs branches de Mathématiques ont été developpés. Il a connu
plusieurs généralisations dans les espaces de Banach de dimension in…nie,
notamment Shauder 1930.
Le premier théorème du point …xe remonte à 1912, il est donné par le
mathématicien Polonais Brouwer et est comme suit :
Théorème 2.1.1 Brouwer (1912)Soient Rn l’espace euclidien et B la
boule unité fermée de Rn , alors toute application continue f de B dans
B admet au moins un point …xe.
D’une manière un peu plus générale ce théorème a été énoncé comme suit
:
Théorème 2.1.2 Toute application continue d’une partie convexe com-
pacte non vide dans elle même admet au moins un point …xe
Et dans le cas d’un espace normé de dimension …nie on le théorème suiv-
ant:

34
Théorème 2.1.3 Brouwer (1912)Soient E un espace de Banach de di-
mension …nie et K un sous ensemble de E; non vide, convexe et
compact. Alors toute application continue f de K dans K admet au
moins un point …xe

Ces versions sont équivalentes . Mais la démonstration du théorème dans


Rn n’est pas immédiate. C’est le résultat important de la théorie du point
…xe le plus délicat à démontrer. Sa démonstration est une conséquence de
la théorie de la topologie algébrique et du degré topologique. Aussi il ya des
lectures de démonstrations directes par la méthode des simplexes et le lemme
de non retraction.
On note que la démonstration du théorème du point …xe de Brouwer dans
la droite réelle est donnée par le théorème des VI.
Toute application continue f de [a; b] ! [a; b] admet au moins un
point …xe.
On rappelle le théorème des VI

Théorème 2.1.4 Soit [a; b] un intervalle fermé borné dans R et soit f :


[a; b] ! [a; b] continue, alors pour chaque réel entre f (a) et f (b), il existe
c entre a et b tel que f (c) =

Proof. SoitT : [a; b] ! R dé…nie par :T (x) = x f (x); 8x 2 [a; b] :


T (a) 0 et T (b) 0; le théorème des VI implique qu’il existe c 2 [a; b] tel
que T (c) = 0, donc f (c) = c:
On note que si l’une des hypothèses du théorème de Brouwer manque, on
n’a pas forcément l’existence du point …xe.
Si l’intervalle n’est pas fermé le résultat n’est plus valable.
Vu que le théorème du point …xe de Brouwer est donné avec des conditions
sur les parties considérées et ne donne pas l’unicité du point …xe, on donne
les remarques et exemples suivants:
Remarques et Exemples
1.Dans le théorème 2, l’ensemble des points …xes de f est compact et non
necessairement réduit à un point.
Exemples:
a.E = R; K = [0; 1] ; f (x) = x2 ; Fix(f ) = f0; 1g
b.E = R; K = [ 1; 1] ; f (x) = x jxj ; Fix(f ) = f0; 1; 1g
c.E = Rn ; K = B; f (x) = x kxk ;Fix(f ) = f0g [ S où S désigne la sphère
unité de Rn

35
2.Le théorème 3 n’est pas valable si :
aK est seulement compact.
Exemple : Dans E = Rn ; K = S; f (x) = x; f : S ! S. Le seul point
…xe possible est 0 2=S
b. K est seulement borné et convexe
Exemple : Dans E = R2 ; muni de la norme euclidienne, K = Int (B) : le
p
disque unité ouvert. f : K ! K dé…nie par : f ((x; y)) = x 1 y2; y
le seul point …xe possible est (x; y) 2 S mais 2
= K:
c..Le théorème 2 n’est pas valable si K est seulement convexe, fermé
Exemple : Dans E = R; K = R+ ; f : K ! K dé…nie par : f (x) = ex
3.Si E est de dimension in…nie le théorème du point …xe de Brouwer
n’est plus valable. Kakutani a donné l’exemple suivant
P1(1943)
Exemple: L’espace des suites l = (xi )i2N : i=0 x2i h1 muni de la
2
pP
norme habituelle :x = (xn ) ; kxkl2 = x2n
l2 est un espace de Hilbert de dimension in…nie. Soit f l’application
dé…nie sur la boule unité fermée Bde l2 par:f (x) = 1 kxk2 ; x0 ; x1 ; x2; :::::
f est continue de Bde l2 dans B, mais n’admet pas de point …xe.
En e¤et f est à valeurs dans la sphère unité, continue, mais n’a pas de
point …xe car un eventuel point …xe devrait satisfaire kxk = 1 et x0 = 0 et
xi = xi+1 pour tout i 0: Ce qui est absurde.
Le théorème de Brouwer a été généralisé par Shauder en 1930 aux espaces
de Banach de dimension in…nie pour les applications compactes.

Dé…nition 2.1.1 Une application f d’un evn E dans un evn F est dite
compacte, si

1. f est continue

2. f transforme un ensemble borné de E en un ensemble relativement


compact de F

Remarque 19 L’application identité dé…nie sur un evn de dimension in…nie


n’est pas compacte.

Théorème 2.1.5 Shauder (193O)Soit E un espace de Banach , C un en-


semble non vide, convexe, fermé et borné de E et T une application compacte
de C dans C, alors T admet un point …xe.

36
Théorème 2.1.6 Shauder (193O)Soit E un espace de Banach , C un
ensemble non vide, convexe, compact de E et T une application continue de
C dans C. Alors T admet un point …xe.

Les deux théorèmes de Shauder sont équivalents.


Ce théorème a beaucoup d’applications dans la résolution d’équations
di¤érentielles non linéaires.
Cependant , l’étude de l’existence d’une solution d’un probléme amène à
la question de l’unicité, la stabilité et l’approximation. S.Banach a été l’un
des pionniers dans cette voie. Il a montré le théorème du point …xe
pour la classe des applications contractantes en 1922. Il a fait l’objet de
plusieurs applications et plusieurs généralisations. On verra quelques unes
au paragraphe suivant.

2.2 Principe de la contraction de Banach


On commence par rappeler le théorème du principe de la contraction de
Banach:

Théorème 2.2.1 Soient (E; d) un espace metrique complet et T une appli-


cation k contractante de E ! E; alors T admet un point …xe unique ; de
plus
kn
8x 2 E; = lim T n (x) et d(T n (x); ) d(x1 ; x0 )
n!1 1 k
Une autre démonstration de ce théorème découle du résultat suivant :

Théorème 2.2.2 Soient (E; d) un espace metrique complet et T une appli-


cation continue de E ! E telle qu’il existe une application ' : E ! R+ ,
véri…ant
d(x; T x) '(x) '(T x)
Alors T admet un point …xe

X
1
Lemme 2.2.1 Soit (xn ) une suite d’un espace métrique telle que d(xi ; xi+1 )h1,
i=1
alors la suite (xn ) est de Cauchy.

37
Proof. Soit x0 2 E; xn+1 = T xn : On a :

d(xn ; T xn ) '(xn ) '(T xn ) = '(xn ) '(xn+1 )


d(xn 1 ; T xn 1 ) '(xn 1 ) '(T xn 1 ) = '(xn 1 ) '(xn )
:
:
:
d(x1 ; T x1 ) '(x1 ) '(T x1 ) = '(x1 ) '(x2 )
d(x0 ; T x0 ) '(x0 ) '(T x0 ) = '(x0 ) '(x1 )

En additionnant membre à membre, on obtient:

X
k=n
d(xk ; xk+1 ) '(x0 ) '(xn+1 ) '(x0 )
k=0

Donc, la suite des sommes partielles est majorée, donc la série de terme
général: un = d(xn ; xn+1 ) est convergente. Et par suite la suite (xn ) est de
Cauchy dans (E; d) qui est complet, donc convergente. T est continue, donc
T x = x:

Remarque 20 Ce résultat reste valable si on supprime la continuité de T;


et on la remplace par le graphe fermé.

Revenons à la preuve de notre théorème de Banach:


Proof. Puisque T est une contraction, on a :d(T x; T 2 x) kd (x; T x)
) d(x; T x) + d(T x; T 2 x) kd (x; T x) + d(x; T x)
) d(x; T x) kd (x; T x) d(x; T x) d(T x; T 2 x)
) d(x; T x) 1 1 k (d(x; T x) d(T x; T 2 x))
On dé…nit la fonction ' :E ! R+ par :'(x) = 1 1 k (d(x; T x); 8x 2 E
D’après le théorème précèdent, la suite (T n x) admet un point …xe , tel
que lim T n x = 2 E, puisque T est continue T = :
Pour l’unicité, c’est la contraction qui l’assure.
Pour l’estimation de la vitesse de convergence, revenons à l’inégalité:

d(T n x; T m+1 x) '(T n x) '(T m+1 x) '(T n x); 8m n

; en faisant tendre m ! 1, on a :
1 kn
d(T n x; ) '(T n x) = 1 k
(d(T n x; T n+1 x) d (x; T x)
1 k

38
Cette vitesse dépend seulement de la distance du point initialement choisi
en mouvement par T
Quoique l’estimation pécédente est tranchante sur la vitesse de conver-
gence de la suite ((T n x)); dans des situations l’approximation des valeurs de
:(T n x) est necessaire. Une question naturelle surgit.
Si on remplace la suite ((T n x)) par une suite (yn ) où y0 = x et yn+1 est
approximativement T (yn ) ; alors sous certaines conditions a-t-on lim yn = ?
Dans ce cas l’approximation est meilleure.
La réponse à cette question est donnée par Ostrowski, nous avons le
théorème suivant:
Théorème 2.2.3 Soient (E; d) un espace metrique complet et T une appli-
cation contractante de E ! E: Soit 2 E le point …xe de T et soit ("n ) une
suite de nombres positifs telle que lim "n = 0:
Soit y0 2 E, on suppose que la suite (yn ) E et véri…e:
d(yn+1 ; T (yn )) "n
Alors
lim yn =
Proof. Soit y0 = x, alors
d(T m+1 x; ym+1 ) d(T (T m x); T (ym )) + d(T (ym ); ym+1 ) kd(T m x; ym ) + "m
)
X
m
d(T m+1 x; ym+1 ) kd(T m x; ym ) + "m k m i "i
i=0
En e¤et,
d(T m+1 x; ym+1 ) kd(T m x; ym ) + "m
d(T m x; ym ) kd(T m 1 x; ym 1 ) + "m 1
d(T m 1 x; ym 1 ) kd(T m 2 x; ym 2 ) + "m 2
:
+++++++++++++++++++++++ :
d(T x; y1 ) kd(x; y0 ) + "0
)
X
m
d(T m+1 x; ym+1 ) k m i "i
i=0

39
)
X
m
m+1 m+1
d(ym+1 ; ) d(ym+1 ; T x) + d(T x; ) k m i "i + d(T m+1 x; )
i=0

X
m
On démontre que k m i "i ! 0 quand m ! 1:
i=0
Puisque lim "n = 0; 8"i0; 9N 2 N : 8m N; "m ":
Xm XN Xm X
N X
m
m i m i
k "i = k "i + k m i "i k m N
k N i
"i + " km i

i=0 i=0 i=N +1 i=0 i=N +1


X
m
k N +1 X
m
Or, lim k m i "i " ; donc lim k m i "i = 0 et puisque
m!1
i=0
1 k m!1
i=0
lim d(T m+1 x; ) = 0, alors lim ym+1 = , le point …xe de T:
m!1 m!1
Une extension de ce théorème sans avoir la continuité de T
Nous avons le théorème suivant:

Théorème 2.2.4 Soient (E; d) un espace metrique complet et T une appli-


cation de E ! E: On suppose qu’il existe un entier N 2 N; N i1 telle que
T N est une contraction de E: Alors T admet un unique point …xe dans E

Proof. D’après le théorème de Banach, T N admet un point …xe ; donc


T N +1 ( ) = T (T N ( )) = T ( ), donc T ( ) est un autre point …xe de T N ;
comme le point …xe est unique T ( ) =

2.2.1 Applications
Le théorème de Cauchy Lipshitz est une première application de ce
théorème.
Soient U un ouvert de R Rm et f : U ! Rm une application continue.
Soit le probléme de Cauchy suivant :
Etant donné (t0 ; y0 ) 2 U: On se propose de trouver une solution y :I
R ! Rm de l’équation di¤érentielle:

y 0 = f (t; y); (t; y) 2 U : y(t0 ) = y0 (C)

Avant d’énoncer le théorème nous avons besoin de donner quelques dé…-


nitions;

40
Dé…nition 2.2.1 On dit que f est localement lipshitzienne par rapport à la
variable y 2 U , si pour tout (r0 ; yO ) 2 U; il existe un voisinage V de (r0 ; yO )
dans U et une constante k(V ) telle que

kf (t; y1 ) f (t; y2 )k k(V ) ky1 y2 k ; 8(t; y1 ); (t; y2 ) 2 V

Dé…nition 2.2.2 Soient T i0 et r0 i0: On dit que C = [t0 T; t0 + T ]


B(y0 ; rO ) est un cylindre de sécurité pour (C), si toute solution y :I R !
Rm de l’équation di¤érentielle tel que y(t0 ) = y0 avec I [t0 T; t0 + T ]
reste contenue dans B(y0 ; rO )

On énonce le théorème de Cauchy Lipshitz

Théorème 2.2.5 Soit f : U ! Rm une application continue et localement


lipshitzienne par rapport à y sur U; alors pour tout cylindre de sécurité C =
[t0 T; t0 + T ] B(y0 ; rO ), le problème de Cauchy admet une unique solution

T; t0 + T ] ! Rm
y : [t0
Z t
De plus, si on pose : (y(t)) = y0 + f (u; y(u))du; il existe p 2 N telle que
t0
p
la suite itérée ( (z)) converge uniformément vers la solution exacte.

Proof. La démonstration se fait en quatre étapes :


1ère étape : Construire le cylindre de sécurité pour (C)
Soit V un voisinage de (t0 ; y0 ) surlequel f est k lipshitzienne par rapport
à y et soient T0 i0 et C0 = [t0 TO ; t0 + T0 ] B(y0 ; rO ) V un cylindre,
alors C0 est un fermé borné de Rm+1 , donc compact et par suite f est bornée
sur C0 :
n r0
Soit M = sup kf (t; y(t))k : On pose :T = min(T0 ; M );alors C =
(t;y)2C0
[t0 T; t0 + T ] B(y0 ; rO ) est un cylindre de sécurité pour C:
On travaille dans ce cylindre. On note F = C 0 ([t0 T; t0 + T ] ; B(y0 ; rO ))
2ème étape :On munit F de la distance d1 qui est bien dé…nie sur F et
F est complet pour cette distance. Z t
Soit : y ! (y) dé…nie par : (y(t)) = y0 + f (u; y(u))du
t0
On démontre que y est solution de C ssi y est un point …xe de

41
3ème étape : On démontre que est une application de F dans F cad
(y(t)) 2 B(y0 ; rO ); 8t 2 [t0 T; t0 + T ] et par conséquent pour tout n 2 N,
n
(y(t)) 2 B(y0 ; rO ); 8t 2 [t0 T; t0 + T ]
4ème étape : On démontre l’existence d’un certain p tel que p
est contractante.
On pose :yn = n y et zn = n z
Pour cela, on démontre par réccurence que :
jt t0 jn Tn
kyn (t) zn (t)k kn d(y; z) kn d(y; z)
n! n!
Ce qui prouve que n est lipshitzienne pour tout n 2 N, et puisque
n p
lim k n Tn! = 0, il existe un p 2 N tel que k p Tp! h1: Ainsi p est une contrac-
n!1
tion.
Ainsi, on applique le théorème de Banach à l’application itérée p :
Par conséquent, on a une solution unique de (C)
Nous donnons une deuxième application du principe de Banach.
On énonce le théorème de l’inversion locale:
On rappelle quelques dé…nitions :

Dé…nition 2.2.3 Soient E; F deux espaces de Banach, U E un ouvert


et a 2 U; f : U ! F une application. On dit que f est di¤érentiable en a s’il
existe ' 2 Lc (E; F ) ( cad ' est linéaire et continue) telle que

f (a + h) = f (a) + '(h) + 0(khk), avec 0(khk) ! 0 qd h ! 0

Si ' existe, elle est uniqueet est appelée la di¤érentielle de f en a et est notée
dfa
Si f est di¤érentiable en tout point de U , on dit que f est di¤érentiable
sur U. Alors l’application
df : U ! Lc (E; F ) qui à a associe dfa est appelée l’application di¤éren-
tielle de f: Si df est continue,
on dit que f est de classe C 1 (U )

Théorème 2.2.6 (Inversion locale) Soient E; F deux espaces de Banach,


U un ouvert de E, f :U ! F
une application de classe C 1 et a 2 U tel que dfa soit continue et in-
versible, alors
il existe un voisinage ouvert V de a et un voisinage ouvert W de f (a) tels
que

42
1. La restriction de f à V est une bijection de V sur W

2. L’application inverse g : W ! V est continue

3. g est de classe C 1 et 8x 2 W; dgf (x) = dfx 1

Proof. On munit Lc (E; F ) de la norme kjujk = supkxk=1 ku(x)k


On se ramène au cas où a = 0 et f (a) = 0, alors df0 = I et E = F;
Puisque f est de classe C 1 ; il existe ri0 tel que x 2 B(0; r) ) kdfx df0 k
1
2
cad kdfx IdE k 21
On dé…nit u := dfx IdE ; donc dfx = IdE u avec kjujk 12 ; dfx est un
isomorphisme bicontinu et
X
1 X
1
n
X1
1
1 n 1
dfx = u et dfx kuk =2
n=0 n=0 n=0
2n

Soit y 2 B(0; 2r ) et soit h : B(0; r) ! E dé…nie par h(x) = y + x f (x)


1
h est de classe C 1 ; kjdhx jk = kj dfx + IdE jk 2
kx x0 k ; 8x; x0 2
B(0; r)
D’après le théorème des accroissements …nis, on a:
1
kh(x) h(x0 )k kx x0 k
2
En particulier, pour x0 = 0; on a :kx f (x)k = kh(x) h(0)k 12 kxk
Donc, 8x 2 B(0; r); kh(x)k kyk + 12 kxk hr:
h est donc une application de B(0; r) dans B(0; r) contractante et B(0; r)
est complet, d’après le principe de Banach, il existe un unique point x 2
B(0; r) tel que h(x) = x cad f (x) = y et puisque h(x) = x et que
h est à valeurs dans B(0; r); x 2 B(0; r):
Conclusion: Pour tout y 2 B(0; 2r ); 9!x 2 B(0; r) tel que f (x) = y
On dé…nit V = f 1 (B(0; 2r ))\B(0; r), c’est un voisinage de 0, car f (0) = 0
et f est continue sur B(0; r)
et W = B(0; 2r ), donc la restriction de f à V est une bijection de V sur
W:
Nous donnons une autre extension du théorème de Banach.

Théorème 2.2.7 Soit E un ensemble non vide muni de deux distances d et


. On suppose que (x; y) d(x; y); 8x; y 2 E: On suppose que (E; ) est
complet

43
et l’application T : (E; ) ! (E; ) est continue et contractante pour la
distance d. Alors T admet un unique point …xe.

Proof. Soit x 2 E; alors la suite (T n (x)) est de Cauchy pour d; comme


(x; y) d(x; y); 8x; y 2 E, alors la suite (T n (x)) est de Cauchy pour ,
(E; ) etant complet, 9 2 E, tel que lim T n (x) = :
T : (E; ) ! (E; ) etant continue T ( lim T n (x)) = T ( ) = lim(T n+1 x) =

Dans le cas où on a deux distances sur un ensemble non vide non com-
parables, on a la proposition suivante:

Proposition 2.2.1 Soient (E; ) un espace métrique complet et d une autre


distance sur E: Soit T :E ! E
une application qui satisfait les conditions suivantes:

1. 9k 2 [0; 1[, tel que d(T x; T y) kd(x; y); 8x; y 2 E


2. T est uniformément continue de (E; d) ! (E; )
3. T est continue de (E; ) ! (E; )

Alors T admet un unique point …xe 2 E: De plus


kn
d(T n x; ) d(x; T x)
1 k
d0 (T n x; ) ! 0 qd n ! 1

Proof. Soit x 2 E; on pose : xn = T n x, n 2 N


D’après 1. La suite (xn ) est de Cauchy pour d:D’autre part, (xn ; xm ) =
(T xn 1 ; T xm 1 ) et d’après 2.
l’image d’une suite de Cauchy par une application uniformément con-
tinue est de Cauchy, donc (xn ) est de Cauchy pour ; (E; ) étant un espace
métrique complet, il existe 2 E : (T n x; ) ! 0; d’après 3.
(T n+1 x; T ) ! 0; par unicité de la limite T = : De plus,
kn
d(T n x; ) = d(T n x; T n ) d(x; T x)
1 k
et
n
d(T x; ) ! O qd n ! 1

44
Remarque 21 Dans tous ces théorèmes la contraction a joué un role im-
portant pour l’existence et l’unicité du point …xe. La question qui se pose
est ce qu’on peut l’a¤aiblir?
la contraction et avoir l’existence et l’unicité du point …xe?
Dé…nition 2.2.4 Soient (E; d) un espace métrique et T : E ! E. T est
dite contractive, si d(T x; T y)hd (x; y)
Exemple 15 Soit E = C( [0; 1] ; R), soit M le sous espace de C( [0; 1] ; R)
formé des applications pour lesquelles f (1) = 1: On munit E de la distance
suivante: d(f; g) = sup jf (t) g(t)j
t2[0;1]
Soit T : M ! M dé…nie par :T (f )(t) = tf (t):
d(T f; T g) = sup jT f (t) T g(t)j = t0 jf (t0 ) g(t0 )j : Puisque f 6= g,
t2[0;1]
9t1 2 [0; 1[ : f (t1 ) 6= g(t1 ); donc d(T f; T g)hd(f; g).
Remarque 22 Toute application contractive est continue.
Problème, existence du point …xe pour les applications contractives?
La réponse est non. On a l’exemple suivant:
Exemple 16 Soit E = C( [0; 1] ; R), soit M le sous espace de C( [0; 1] ; R)
formé des applications pour lesquelles f (1) = 1: On munit E de la distance
suivante: d(f; g) = sup jf (t) g(t)j
t2[0;1]
M est fermé dans E qui est complet, donc M est complet. Soit T : M !
M dé…nie par :T (f )(t) = tf (t):
d(T f; T g) = sup jT f (t) T g(t)j = t0 jf (t0 ) g(t0 )j : Puisque f 6= g,
t2[0;1]
9t1 2 [0; 1[ : f (t1 ) 6= g(t1 ); donc d(T f; T g)hd(f; g).
Si on suppose que f admet un point …xe f alors T f = f , donc 8t 2
[0; 1] ; tf (t) = f (t) ) f (t) = 0; 8t 2 [0; 1[, d’autre part T est continue et
f (1) = 1; ce qui est absurde.
Donc on ne peut pas avoir de point …xe dans M:
On a le résultat suivant :
Théorème 2.2.8 Soient (E; d) un espace métrique compact et T : E ! E.
T une application contractive. Alors T admet un unique point …xe 2 E.
De plus
pour tout x 2 E; lim T n (x) = :

45
Proof. Soit : E ! R+ , dé…nie par (x) = d(x; T x):
est continue, E étant compact, est bornée, 9x0 2 E tel que (x0 ) =
min (x): On démontre que (x0 ) est l’unique point …xe de T:
x2E
(T x0 ) = d(T x0 ; T 2 x0 )hd(x0 ; T x0 ) = (x0 ); donc forcément x0 = T x0 :
L’unicité vient du fait que T est contractive.
Soit maintenant x 2 E, on considère la suite (d(T n x; ))n :
Si T n x 6= , on a : d(T n+1 x; ) = d(T n+1 x; T )hd(T n x; ), donc la
suite (d(T n x; ))n est strictement décroissante et minorée, soit alors r =
lim d(T n x; ) 0:
Puisque E est compact, la suite (T n x)n admet une sous suite extraite
T )x n convergente. Soit = lim T '(n) x 2 E:
'(n

r = lim d(T '(n) x; ) = d( ; ) = lim d(T '(n)+1 x; ) = d(T ; ) = d(T ; T );


donc = ; donc r = 0:

Théorème 2.2.9 Soient (E; d) un espace métrique complet et T : E ! E.


T une application contractive. On suppose qu’il existe x0 2 E tel que la
suite (xn ) dé…nie par: xn = T xn 1 admet une sous suite qui converge vers
2 E:Alors T admet un unique point …xe 2 E.

Théorème 2.2.10 Soient (E; d) un espace métrique complet et T : E ! E.


T une application continue telle qu’il existe x0 2 E telle que la suite (xn )
dé…nie par:xn = T xn 1 admet une sous suite x'(n) qui converge vers 2 E
et que d(T '(n) x; T '(n)+1 x) tend vers 0 quand n tend vers +1:Alors T admet
un point …xe 2 E.
X
1
Exercice 70 Soit n i0 tel que la série n converge. Soit (E; d) un espace
n=1
métrique complet et f : E ! E une application pour laquelle

d(f n x; f n y) n d(x; y); pour tout x; y 2 E et n 2 N

Montrer que sous ces conditions, f possède un unique point …xe p 2 E et


que pour tout point initial x0 2 E; la suite des itérées dé…nie par :xn = f n (x0
) converge vers p:
De plus la vitesse de convergence est contrôlée par
X1
d(p; xn ) ( i ))d(x1 ; x0 )
i=n

46
Exercice 71 Soient (E; d) un espace métrique complet et T : E ! E. T
une application de E dans E qui véri…e:
d(T x; T y) kd(x; y)
On suppose que T (E) = E:

1. Montrer que T admet un unique point …xe z 2 E: De plus


n
8x 2 E; lim T x=z

2. Donner la vitesse de convergence de la suite.

Exercice 72 Soit E = C([0; 1] ; R) muni de la distance suivante : d(f; g) =


sup jf (x) g(x)j + sup jf 0 (x) g 0 (x)j.
x2[0;1] x2[0;1]
Montrer qu’il existe une solution unique f 2 E solution de léquation
donnée par:
Zx
T f (x) = 1 + f (t t2 )dt
0
0
qui véri…e : f (0) = 1 et f (x) = f (x x2 )

Exercice 73 Soit y 2 C([a; b] ; R) et k 2 C([a; b] [a; b] ; R): On munit E de


la distance d1 dé…nie par : d1 (f; g) = sup jf (x) g(x)j On se propose de
x2[a;b]
résoudre l’équation (intégrale de Fredhom) suivante:
Zb
x(s) k(s; t)x(t)dt = y(s), pour s 2 [a; b] (1)
a

d’inconnue x 2 C([a; b] ; R):


On suppose que k satisfait l’hypothése suivante :
Zb
1
:= max k(s; t)dth1 ou même max jk(s; t)j h
a s b a s b b a
a

Montrer que (1) admet une solution unique x 2 C([a; b] ; R) et que pour
tout x0 2 C([a; b] ; R), la suite (An x0 ) converge uniformément vers cette solu-
tion x:A étant un opérateur que vous dé…nissez de C([a; b] ; R) dans lui même.

47
2.3 Autres extensions du principe de Banach
Dans ce paragraphe, on se propose de donner et établir quelques extensions
importantes du théorème de Banach.
On note : S la classe des fonctions ' des fonctions de R+ ! [0; 1[ qui
satisfont ^pour toute suite (tn ) ; la simple condition suivante :

lim '(tn ) = 1 ) lim tn = 0


n!1 n!1

Exemple : ' : R+ ! [0; 1[, dé…nie par '(t) = exp t; si t 6= 0 et '(0)


= 0; ' 2 S
On a le théorème de Geraghty suivant :

Théorème 2.3.1 Soient (E; d) un espace métrique complet et T une appli-


cation de E ! E: On suppose qu’il existe ' 2 S telle que

d(T x; T y) '(d(x; y))d(x; y); 8x; y 2 E

Alors T admet un unique point …xe z 2 E: De plus la suite (T n (x)) converge


vers z; 8x 2 E

Proof. Soit x 2 E. Soit x1 = T x; xn = T n x: La démonstration se fait en


deux étapes:
1ère étape : On démontre que lim d(xn ; xn+1 ) = 0
Puisque T est contractive, la suite (d(xn ; xn+1 )) est décroissante, et mi-
norée, donc converge.
Soit r = lim d(xn ; xn+1 ) 0: On démontre que r = 0:
d(xn+1 ; xn+2 )
Supposons que r 6= 0; '(d(xn ; xn+1 )): Par passage à la
d(xn ; xn+1 )
limite on aura: 1 lim '(d(xn ; xn+1 )) 1, donc lim d(xn ; xn+1 ) = 0
2ème étape : On démontre que la suite (xn ) est de Cauchy. Soit nim
Supposons que lim supm;n!1 d(xn ; xm )i0:
On a:

d(xn ; xm ) d(xn ; xn+1 ) + d(xn+1 ; xm+1 ) + d(xm+1 ; xm )


d(xn ; xm ) d(xn ; xn+1 ) + '(d(xn ; xm ))d(xn ; xm ) + d(xm+1 ; xm ) )
1
d(xn ; xm ) (d(xn ; xn+1 ) + d(xm+1 ; xm ))
1 '(d(xn ; xm ))

48
1
lim supm;n!1 =1 (car elle est non bornée))
1 '(d(xn ; xm ))
lim supm;n!1 '(d(xn ; xm )) = 1 ) lim supm;n!1 d(xn ; xm ) = 0:
Ce qui est absurde. Donc la suite (xn ) est de Cauchy.
Soit x 2 E; la suite (T n x) est de Cauchy dans (E; d) qui est complet,
donc lim T n x = z 2 E; T étant contractive, on a:T z = z
L’unicité provient du fait que T est contractive.
Pour le résultat suivant, on donne une autre extension de Banach, établie
par Browder. On considère l’ensemble S 0 des applications monotones décroissantes :
R + ! R+
qui véri…ent :0h (r)hr, continue à droite cad, pour toute suite (rj )
décroissante positive qui converge vers r; alors (rj ) converge vers (r)

Théorème 2.3.2 (Browder)Soient (E; d) un espace métrique complet et T


une application de E ! E: On suppose qu’il existe 2 S 0 telle que
d(T x; T y) (d(x; y)) 8x; y 2 E
Alors T admet un unique point …xe z 2 E: De plus, la suite (T n (x)) converge
vers z; 8x 2 E

Proof. Ce théorème est un cas spécial du théorème précédent. Soit la


: R! [0; 1[
fonction dé…nie par : (t)
t! (t) = ; si t 6= 0 et (0) = (0)
t
2 S, en e¤et soit (tn ) une suite de R. Supposons que (tn ) ! 1 cad
(tn )
! 1, alors forcément la suite (tn ) est bornée car sinon (tn ) ! 0;
tn
d’après le théorème de Bolzano,
il existe une sous suite extraite t'(n) qui converge vers t0 : On pourra sup-
poser que tn & t0 puisque est continue à droite, (t0 ) =t0 , or (r)hr; 8ri0,
donc t0 = 0, donc
tn ! 0:
(t0 ) (tn )
D’autre part, si tn % t0 ; étant décroissante, on a: !
tn tn
1 =) tn ! 0: Donc 2 S. Et puisque d(T x; T y) (d(x; y)d(x; y); x; y 2
E; on conclut du théorème précédent.
Par la suite Boyd et Wong ont obtenu un résultat plus général en con-
sidérant : R+ ! R+ semi continue supérieurement à droite cad si (rj )
& r; r 0, alors lim sup (rj ) (r) ,

49
et satisfaisant : 0 (r)hr , pour ri0: Et on a le théorème suivant :

Théorème 2.3.3 (Boyd and Wong)Soient (E; d) un espace metrique com-


plet et T une application de E ! E: On suppose qu’il existe 2 S 0 telle
que
d(T x; T y) (d(x; y)) 8x; y 2 E
Alors T admet un unique point …xe z 2 E: De plus la suite (T n (x)) converge
vers z; 8x 2 E
étant de R+ ! R+ semi continue supérieurement à droite cad si (rj )
& r; r 0, alors lim sup (rj ) (r) ,
et satisfaisant : 0 (r)hr , pour ri0:
Proof. On partage la démonstration en deux étapes :
1ère étape : On démontre que lim d(xn ; xn+1 ) = 0:
Puisque T est contractive, la suite (d(xn ; xn+1 )) est décroissante, minorée,
soit alors r = lim d(xn ; xn+1 ) 0.
Supposons que ri0, alors
d(xn+1 ; xn+2 ) (d(xn ; xn+1 ))
=) r (r)
) r=0
2ème étape : On démontre que la suite (xn ) est de Cauchy.
Supposons que la suite (xn ) n’est pas de Cauchy, alors
9"i0; 8k 2 N; 9mk ink k tel que d(xmk ; xnk ) "
On pourra supposer que pour chaque k 2 N; mk est le plus petit entier
plus grand que nk tel que d(xmk ; xnk ) ":
D’après la 1ère étape, 9k0 2 N tel que 8k k0 ; d(xk ; xk+1 ) ":
On a : 8k k0 ; " d(xmk ; xnk ) d(xmk ; xmk 1 ) + d(xmk 1 ; xnk )
d(xmk ; xmk 1 ) + " d(xk ; xk 1 ) + ":
Donc :
lim d(xmk ; xnk ) = "
k!1
D’autre part :
d(xmk ; xnk ) d(xmk ; xmk +1 ) + d(xmk +1 ; xnk +1 ) + d(xnk +1 ; xnk )
d(xmk ; xnk ) 2d(xk ; xk 1 ) + (d(xmk ; xnk ))
) " (")

50
Ce qui est absurde.
Donc la suite (T n x)n est une suite de Cauchy dans E; qui est complet,
donc limn!1 T n x = z
On aimerait controler les solutions dans les applications des extensions
du principe de Banach, Browder a donné le théorème interessant suivant :

Théorème 2.3.4 Soient (E; d) un espace métrique complet et M un sous


ensemble fermé, borné de E: Soit f une application de M ! M , qui véri…e :

d(f (x); f (y)) (d(x; y)); 8x; y 2 M

où : [0; 1[ ! [0; 1[ est décroissante, continue à droite, et véri…e (t)ht,


pour tout ti0:
Alors, il existe un unique point …xe 2 E, telle que la suite (f n (x))
converge vers ; 8x 2 M:
De plus, si d0 = (M ), on a :
n
d(f n (x); ) (d0 )
n
Et (d0 ) ! 0, quand n ! 1

Une autre variation dans les hypothèses du théorème, même plus a¤aiblie
et généralise ce résultat est due à Matkowski, la condition de continuité est
remplacée par une autre condition et on a le théorème suivant :

Théorème 2.3.5 Soient (E; d) un espace métrique complet et f une appli-


cation de E ! E, qui véri…e :

d(f (x); f (y)) (d(x; y)); 8x; y 2 E

où : [0; 1[ ! [0; 1[ est croissante, et véri…e lim n (t) = 0 pour tout ti0:
Alors, il existe un unique point …xe 2 E, telle que la suite (f n (x))
converge vers ; 8x 2 E

Remarque 23 On a supprimé toute condition topologique sur et on a


l’existence et l’unicité du point …xe.

Soit x 2 E arbitrairement choisi, et xn = f n (x), on partage la démon-


stration en deux étapes:

51
Proof. 1ère étape : On démontre que

lim d(xn ; xn+1 ) = 0

On a :
n
0 lim sup d(xn ; xn+1 ) lim sup (d(x; x1 )) = 0

)
lim sup d(xn ; xn+1 ) = 0
)
lim d(xn ; xn+1 ) = 0
2ème étape : On démontre que (xn ) est une suite de Cauchy.
Puisque lim n (t) = 0 pour tout ti0; (")h"; 8"i0:
D’après la 1ère étape pour "i0; on peut trouver un entier n tel que
d(xn ; xn+1 ) " ("):
Considérons maintenant

K(xn ; ") = fx 2 E : d(x; xn ) "g

Si z 2 K(xn ; ")

d(f (z); xn ) d(f (z); f (xn )) + d(f (xn ); xn )

)
)
d(f (z); xn ) (d(z; xn )) + d(xn ; xn+1 )
)

d(f (z); xn ) (") + " (")


Donc
f (K(xn ; ")) K(xn ; ")
Alors 8m n;
xm 2 K(xn ; ")
Donc, pour "i0; 9n 2 N : 8m n; 8p 2 N; d(xm ; xm+p )h2"
Donc (xn ) est une suite de Cauchy dans (E; d) qui est complet, donc (xn )
converge vers le point …xe de f:

52
Dans toutes les démonstrations précèdentes on a utilisé la continuité de
f pour prouver l’existence du point …xe.
Dans la suite, on donnera un résultat beaucoup plus général.
Pour toute application f : E ! E, on note :
d(f (x); f (y))
K (f ) = sup : x; y 2 E; x 6= y
d(x; y)

Proposition 2.3.1 Si f; g : E ! E sont deux applications lipshitzi-


ennes, alors

K(f g) K(f )k(g)

Soit maintenant (E; d) un espace métrique et f : E ! E une application


lipschitzienne. Soit x 2 E: Soit xn = f n (x); n = 1::::
Soit min, on a:
X1
m
d(xn ; xm ) d(xk ; xk+1 )
k=n

X
1
Par conséquent la suite (xn ) est une suite de Cauchy, si d(xk ; xk+1 )h1,
k=1
et puisque

d(xk ; xk+1 ) = d(f k (x); f k+1 (x)) K f k d(x; f (x))

Ce qui prouve que si


X
1 X
1
k
K(f )h1 ) d(xk ; xk+1 )h1
k=1 k=1

On a aussi :
K(f m+n ) K(f m )k(f n )
Donc K(f n ) (K(f ))n , et par suite
1
(K(f n )) n (K(f ))
1
Alors lim sup(K(f n )) n existe et on dé…nit :
1
K1 (f ) := lim sup(K(f n )) n

53
1
On démontre que la suite ((K(f n )) n ) est croissante à partir d’un certain
rang. En e¤et :
1 1
1
(K(f n )) n (K(f )) ) (K(f pn )) pn (K(f p )) p ; p = 1; 2; ::::::

Donc 1
(K(f n )) n
lim 1 =1
n!1 (K(f n+1 )) n+1
Et par suite
:
1
K1 (f ) = lim (K(f n )) n
n!1

X
1
Donc, si K1 (f )h1, alors K(f k )h1; ce qui montre que la suite (xn ) est de
k=1
Cauchy dans (E; d) qui est complet, donc converge vers = f ( ): On a le
théorème suivant :

Théorème 2.3.6 Soit Soient (E; d) un espace métrique complet et f une


application de E ! E pour laquelle K1 (f )h1: Alors f admet un unique
point …xe 2 E,
et pour chaque x 2 E; la suite (f n (x))n converge vers

Proof. Il reste à démontrer l’unicité du point …xe. En e¤et, si K1 (f )h1,


alors pour n su¢ samment grand, K (f n ) h1: Donc f n admet un unique point
…xe et donc f admet un unique point …xe.

Proposition 2.3.2 Si d et sont deux métriques équivalentes, (kd )1 (f ) =


(k )1 (f )

Proof. En e¤et, puisque il existe a; bi0 tel que ad(x; y) (x; y)


bd(x; y); 8x; y 2 E, alors

(kd )(f )h1 , (k )(f )h1

De plus,
1 1 b
d(f x; f y) (f x; f y) (k )(f ) (x; y) (x; y)d(x; y)
a a a
54
Donc,
b
(kd )(f ) (k )(f )
a
De même,
b
(f x; f y) bd(f x; f y) b(kd )(f )d(x; y) (kd )(f ) (x; y)
a
Donc,
a b
(k )(f ) (kd )(f ) (k )(f )
b a
1 1
Puisque lim( ab ) n = lim( ab ) n = 1, on a:
1 1
lim((kd )(f n )) n = lim((k )(f n )) n
Ainsi, (kd )1 (f ) = (k )1 (f )
Soient (E; d) un espace métrique complet et f :E ! E pour laquelle
(kd )1 (f )h1; existe t-il une distance sur E, équivalente à d, pourlaquelle f
est une contraction?On a la proposition suivante:

Proposition 2.3.3 Soient (E; d) un espace métrique


h complet
h et f :E ! E
pour laquelle (kd )1 (f )h1; alors pour tout 2 (kd )11 (f ) ; +1
l’application r dé…nie par :
X
1
n
r (x; y) = d(f n x; f n y)
n=0

est bien dé…nie et est une distance équivalente à d sur E pourlaquelle f est
une contraction
h h
Proof. Pour tout 2 (k)11 (f ) ; +1 ;
1
n n n
d(f n x; f n y) (k)(f n )d(x; y) avec lim( (k(f n )) n = (k)1 (f )h1

Donc l’application r est bien dé…nie et est une distance sur E: De plus,
X1
n
d(x; y) r (x; y) ( (k(f n ))d(x; y)
n=0

Ce qui prouve que d et r sont équivalentes sur E:

55
De plus, on a:
X
1
1X
1
1 1
n n+1
r (f x; f y) = d(f n+1 x; f n+1 y) = d(f n+1 x; f n+1 y) = (r (x; y) d(x; y)) r (x; y
n=0 n=0

1
Alors kr h1, et par suite f est une contraction sur l’espace (E; r ) qui
est complet puisque d et r sont équivalentes sur E; d’où l’application du
théorème de Banach nous donne l’existence et l’unicité du point …xe z de f
cad lim d(f n x; z) = 0, pour tout x 2 E:

A partir de ces résultats, on énonce un autre théorème du point …xe pour


des distances comparables (voir thm )

Théorème 2.3.7 Soient (E; d) un espace métrique et f une application pour


laquelle (kd )1 (f )h1: Soit une autre distance sur E telle que (E; ) est com-
plet, (x; y) d(x; y) pour tout x; y 2 E et pour laquelle f : (E; ) ! (E; )
est continue.
Alors f admet un unique point …xe z etlim d(f n x; z) = 0, pour tout x 2 E:

Proof. D’après la proposition précèdente, il existe une distance d0 équiv-


alente à d et pourlaquelle f est une contraction, alors pour tout x 2 E; (f n x)
est une suite de Cauchy dans (E; d0 ); donc de Cauchy dans (E; d) et puisque
(x; y) d(x; y) pour tout x; y 2 E; (f n x) est une suite de Cauchy dans
(E; ) qui est complet, donc converge vers le point …xe de f puisque f :
(E; ) ! (E; ) est continue.

Remarque 24 Il ya plusieurs types de contractions qui ne sont pas neces-


sairement continues et qui ne généralisent pas celle de Banach et pourtant
qui donnent à la fois l’existence et l’unicité du point …xe. Nous citerons
ci-dessous deux théorèmes de Kanan et de Chattergea..

Théorème 2.3.8 de Kanan 1968 :Soient (E; d) un espace métrique et T une


application de E dans E telle que
1
9a 2 0; : d(T x; T y) a [d(x; T x) + d(y; T y)] ; 8x; y 2 E
2
Alors T admet un unique point …xe z 2 E:

L’exemple suivant valide le théorème pour une application non continueq;

56
8
Exemple 17 E = R, T :R ! R dé…nie par : < 0; si x 2
T x= 1
: ; si xi2
2
1
Cet exemple valide le théorème pour a = 5

Il est à noter que le théorème de Banach et le théorème de Kanan sont


indépendants.
8
Exemple 18 E = [0; 1] et T :E ! E; dé…nie par : < 1
x=1 4
; si
T x=
: 1 ; si
0 xh1
2
T satisfait la condition de Kanan et ne satisfait pas celle de Banach.

Théorème 2.3.9 Chattergea1972 Soient (E; d) un espace métrique et T une


application de E dans E telle que

1
9a 2 0; : d(T x; T y) a [d(T x; y) + d(T y; x)] ; 8x; y 2 E
2

Alors T admet un unique point …xe z 2 E:

Remarque 25 Il est à noter que les théorème de Banach , de Kanan et de


Chattergea sont indépendants.

En 1972 Zam…rescu a prouvé l’existence et l’unicité du point …xe et a


énoncé le résultat suivant qui rassemle les conditions de Banach , de Kanan
et de Chattergea.

Théorème 2.3.10 Soient (E; d) un espace métrique et T une application de


E dans E telle que
1 1
90 h1, 0 h ;0 h
2 2
8x; y 2 E; l’une des conditions suivantes est véri…ée:
1)d(T x; T y) d(x; y)
2)d(T x; T y) [d(x; T x) + d(y; T y)]
3)d(T x; T y) [d(T x; y) + d(T y; x)]

Alors T admet un unique point …xe z 2 E:

57
2.4 Principe de Caristi-Ekeland
Dans toutes les extensions qu’on a vues auparavant, on avait utilisé la conti-
nuité de l’application T pour prouver l’existence du point …xe et la contrac-
tion ou la contractivité pour montrer l’unicité du point …xe.

Le principe de Caristi n’utilise guère la continuité de l’application T:


Il a des applications importantes, notamment en Physique, en e¤et si
une fonction T décrit l’évolution d’un systéme ou d’une particule qui était
initialement à l’état x avec un potentiel E(x) à un moment donné, se trans-
forme en T x, avec un nouveau potentiel E(T x), alors le théorème de Caristi
se traduit par:
d(x; T x) E(x) E(T x)
où d(x; T x) est par dé…nition l’énergie minimale perdue lors de cette
transformation, le point …xe correspondra alors à
d(x; T x) = 0, cad le point où il n’ya pas d’énergie perdue.
On commence par donner quelques rappels de dé…nitions et de résultats
avant d’énoncer les théorèmes d’Ekeland et de Caristi.

Dé…nition 2.4.1 Soient (E; d) un espace metrique et f une application de


E ! R. On dit que f est
semi continue inférieurement en un point x 2 E; si pour toute suite (xn )
qui converge vers x

f (x) lim inf f (xn )


Si f est semi continue inférieurement en tout point x 2 E:On dit que
f est semi continue inférieurement.

On a la proposition suivante:

Proposition 2.4.1 Soient (E; d) un espace métrique et f une application


de E ! R;
f est semi continue inférieurement si et seulement si

8 2 R; fx 2 E : f (x) g

est fermé

On rappelle aussi le résultat suivant :

58
Théorème 2.4.1 (Cantor)Soient (E; d) un espace metrique complet et (Fn )
\ décroissante de fermés non vides tel que (Fn ) ! 0 qd n ! 1,
une suite
alors Fn = fag
n

En 1974, Ekeland a établi le résultat suivant :

Théorème 2.4.2 (Ekeland 1974)Soient (E; d) un espace métrique complet


et ' : E ! R+ une application semi continue inférieurement.
On considère l’ordre suivant sur E

x y , d(x; y) '(x) '(y); 8x; y 2 E

Alors
(E; ) admet un élèment maximal

Ce théorème a eu beaucoup d’applications dans la théorie des points


critiques.
En 1975, Caristi a établi un résultat très fort dans la théorie du point
…xe, et qui est le suivant :

Théorème 2.4.3 (Caristi 1975)Soient (E; d) un espace métrique complet,


' : E ! R+ une application semi continue inférieurement et T une applica-
tion de E ! E, satisfaisant :

d(x; T x) '(x) '(T x); 8x 2 E

Alors T admet un point …xe

Les deux théorèmes sont équivalents.

On commence par démontrer que ces deux théorèmes sont équivalents.


Proof. E2 ) C
Dans E2 , il existe xe 2 E élèment maximal de (E; ), soit ' une appli-
cation de E ! R+ semi continue inférieurement et T : E ! E
une application satisfaisant :

d(x; T x) '(x) '(T x); 8x 2 E

Alors d(e e)
x; T x '(e
x) e), donc x
'(T x e e, donc x
Tx e=T x
e:

59
C ) E2
On suppose que E2 est faux, alors pour tout x 2 E, il existe g(x) 2 E :
xhg(x) càd
d(x; g(x)) '(x) '(g(x))
e=g(e
D’après Caristi, g admet un point …xe x x): Ce qu est absurde.
On prouve le théorème de Caristi:
Proof. On considère sur E la relation :

x E y () x = y ou d(x; y) '(x) '(y).

On véri…e que (E; E) est partiellement ordonné.

On démontre que (E; E ) est inductif.


Nous rappellons qu’un ensemble E est inductif s’il est partiellement or-
donné et si toute partie totalement ordonnée de E admet un majorant.
Soit M une partie totalement ordonnée de E.
Il est clair que ' est décroissante sur M .
Soit (xn ) une suite croissante de M telle que lim '(xn ) = inf M ':
Soit Fn = fx 2 M : '(x) '(xn ) g, Fn 6= ;
Fn est fermé car ' est sci
(Fn ) est décroissante, de plus (Fn ) ! 0, qd n ! 1; en e¤et :
Soient x; y 2 Fn , tel que x E y; alors d(x; y) '(x) '(y) '(xn )
inf M '; donc (Fn ) ! 0, qd n ! 1: \
Donc, d’après le théorème d’intersection de Cantor, Fn = fug
n
On démontre que u est un majorant de M . Soit x 2 M , on a deux cas :
(1) xn E x; 8n 2 N =) '(x) '(xn ), 8n 2 N =)8n 2 N, x 2 Fn =) x =
u:

(2)9n0 2 N, x E xn0 =) 8n n0 , d(x; xn ) '(x) '(xn ):


On a : d(x; u) d(x; xn ) + d(xn ; u) '(x) '(xn ) + d(xn ; u):
D’autre part lim d(u; xn ) = lim d(xn ; u) = 0 (car u 2 Fn ; 8n 2 N et lim (Fn ) =
0).
Comme ' est sci lim d(u; xn ) = 0 =) '(u) lim inf '(xn ) =) '(u)
inf M ' =) d(x; u) '(x) '(u), ce qui prouve que x E u; donc u est un
majorant de M .Et (X; X ) est inductif.
Lemme de Zorn : Tout ensemble inductif admet un élèment maximal

60
D’aprés le lemme de Zorn (E; E ) admet un élèment maximal v:
On démontre que v est le point …xe qu’on cherche.
En e¤et, on a : d(v; T v) '(v) '(T v); ce qui implique que v E T v,
comme v maximal on a v = T v

2.4.1 Applications
Le résultat du théorème de Caristi a ouvert un grand axe de recherche et
un grand nombre d’applications, on va en donner deux, le fameux théorème
d’Ekeland démontré en 1972 et le théorème de Tkahashi en 1992 .
En 1972, Ekeland a obtenu son fameux principe variationnel qui a amené
à de nombreuses applications notamment dans
la théorie des points critiques.

Théorème 2.4.4 Soient (E; d) un espace métrique complet, ' : E ! R+


une application semi continue inférieurement tel que pour chaque "i0 et
chaque u 2 E : '(u) inf '(x) + ", il existe v 2 E tel que
x2E

1)'(v) '(u)
2)d(u; v) 1
3)'(v) '(x) + "d(x; v); pour tout x 2 E tel que x 6= v

Ce résultat démontré en 1972, devient une application du théorème de


Caristi en 1976. Il ya même l’quivalence.
Proof. Soit "i0 et u 2 E tels que '(u) inf '(x) + ": Posons :
x2E

X = fx 2 E : '(x) + "d(u; x) '(u)g

X n’est pas vide car u 2 X; X est fermé et donc est un espace métrique
complet. Pour tout x 2 X,
posons :

S(x) = fy 2 E : y 6= x et '(y) + "d(x; y) '(x)g

Soit f dé…nie par :

x si S(x) = ;
f (x) =
y si S(x) 6= ; où y est un élèment quelconque de S(x)

61
f est une fonction de X dans X, en e¤et pour tout x 2 X tel que S(x) =
;; f (x) = x 2 X: De plus, pour tout x 2 E tel que S(x) 6= ;; f (x) = y 2 S(x),
cad '(y) + "d(x; y) '(x) et donc

'(y) + "d(u; y) '(y) + "d(u; x) + "d(x; y)


'(x) + "d(u; x)
'(u)

Donc y 2 X: On a aussi par dé…nition de f (x), pour tout x 2 X; f (x) = x


ou f (x) 2 S(x), d’où
1 1
d(x; f (x)) '(x) '(f (x)); 8x 2 X
" "
Le théorème de Caristi implique qu’il existe v 2 X tel que f (v) = v: Par
suite S(v) = ; cad:

'(x)i'(v) "d(x; v); 8x 2 E : x 6= v


De plus, puisque v 2 X; on a:

'(v) '(u) "d(u; v) '(u)

Finalement,

"d(u; v) '(u) '(v)


'(u) inf '(x)
x2E
"

et, donc d(u; v) 1:


On donne une deuxième application du théorème de Caristi qui est le
principe de minimisation.

Théorème 2.4.5 Soient (E; d) un espace métrique complet et ' : E ! R+


une fonction semi continue inférieurement telle que, pour chaque u 2 E avec
'(u) > inf '(x), il existe v 2 E tel que v 6= u et '(v) + p(u; v) '(u), alors
x2E
il existe u0 2 E tel que '(u0 ) = inf '(x):
x2E

62
Proof. On suppose qu’il n’existe pas u0 2 E tel que '(u0 ) = inf '(x).
x2E
Donc, pour tout u 2 E, '(u) > inf '(x).
x2E
Par hypothése, pour chaque x 2 E, il existe y 2 E tel que y 6= x et
'(y) + d(x; y) '(x).
Posons alors : A(x) = fy 2 E= y 6= x et '(y) + d(x; y) '(x)g:
Il est clair que pour chaque x 2 E, A(x) 6= ; et x 2
= A(x).
On dé…nit T : E ! E tel que T x 2 Ax, 8x 2 E.
Pour chaque x 2 E on a : d(x; T x) '(x) '(T x), d’après le théorème de
Caristi, il existe u 2 E tel que u = T u, ce qui est absurde. Alors il existe
u0 2 E tel que '(u0 ) = inf x2X '(x):

2.5 Point …xe pour les multiapplications dé…nies


dans un espace métrique
La généralisation du théorème de S.Banach dans les espaces métriques a
ouvert plusieurs voies de recherche. En 1969 Nadler a généralisé ce théorème
aux multiaplications dé…nies sur un espace métrique et à valeurs dans
l’ensemble des parties de E: Ce théorème a ouvert un champ vaste d’applications
notamment dans la programmation logique, la résolution d’équations dif-
férentielles.....

Dé…nition 2.5.1 Soit (E; d) un espace métrique. On note : CB(E) l’ensemble


des parties non vides, fermées et bornées de E:
On appelle distance de Hausdor¤ sur CB(E) induite par d; l’application
de CB(E) ! R+ , dé…nie par:

H(A; B) = max sup d(b; A); sup d(a; B)


b2B a2A

où d(b; A) = inf d(b; x)


x2A

Dé…nition 2.5.2 Soit (E; d) un espace métrique. On note : CB(E) l’ensemble


des parties non vides, fermées et bornées de E:
Soit T : E ! CB(E) une mutiapplication ou application multivoque. On
dit que x est un point …xe de T
si x 2 T x:

63
Dé…nition 2.5.3 Soit (E; d) un espace métrique. On note : CB(E) l’ensemble
des parties non vides, fermées et bornées de E:
Soit T : E ! CB(E) une mutiapplication ou application multivoque. On
dit que T est une contaction, si

9k 2 [0; 1[ : H(T x; T y) k:d(x; y); 8x; y 2 E

2.6 Principe de la contraction de Nadler


Théorème 2.6.1 (Nadler 1969) Soit (E; d) un espace métrique complet
et T une multiaplication de E ! CB(E), telle que

H(T x; T y) k:d(x; y); k 2 [0; 1[ ; 8x; y 2 E

Alors, il existe u 2 E tel que u 2 T u

Lemme 2.6.1 Soient A; B 2 CB(E) et a 2 A; alors 8"i0; 9b 2 B : d(a; b)


H(A; B) + "

Proof. Soit x0 2 E et x1 2 T x0 ; " = k

9x2 2 T x1 : d(x1 ; x2 ) H(T x0 ; T x1 ) + k

De la même façon pour x2 2 T x1 ; " = k 2

9x3 2 T x2 : d(x2 ; x3 ) H(T x1 ; T x2 ) + k 2

Par induction, pour xi+1 2 T xi ; " = k i

9xi+1 2 T xi : d(xi ; xi+1 ) H(T xi 1 ; T xi ) + k i


Donc :

d(xi ; xi+1 ) kd(xi 1 ; xi ) + k i


d(xi ; xi+1 ) k H(T xi 2 ; T xi 1 ) + k i 1
+ ki
d(xi ; xi+1 ) k 2 d(xi 2 ; xi 1 ) + 2k i
d(xi ; xi+1 ) :::::::
d(xi ; xi+1 ) k i d(x0; ; x1 ) + ik i

64
X
1 X
1 X
1
i
Donc, d(xi ; xi+1 ) d(x0 ; x1 ) k + ik i :
i=0 i=0 i=0
Donc la suite (xn ) est de Cauchy dans (E; d) qui est complet, donc il
existe x 2 E tel que
lim xn = x: Puisque T est continue, lim H(T xn ; T x) = 0:
Puisque xn 2 T xn 1 ; lim d(xn ; T x) = lim inf fd(xn ; y) : y 2 T xg = 0:
Donc, d(x; T x) = 0; T x étant fermé, alors x 2 T x:
On retrouve la contraction de Banach.
Corollaire 13 Soient (E; d) un espace métrique complet et T une multiapli-
cation de E ! E, telle que
d(T x; T y) k:d(x; y); k 2 [0; 1[
Alors, il existe un unique u 2 E tel que u = T u
Remarque 26 Le théorème de Nadler est une généralisation du principe de
contraction de Banach pour les contractions multivoques. Nous donnons ci-
dessous une démonstration de ce théorème reposant sur le théorème de
Caristi :
Proof. Soit x 2 E: On remarque que pour tout y 2 T x; on a :
d(y; T y) H(T x; T y) kd(x; y)
1
Soit "i0 tel que ik. Pour tout x 2 E; il existe y 2 T x tel que
1+"
d(x; y) (1 + ")d(x; T x)
On pose pour tout x 2 E; f (x) = y, alors f est une fonction de E dans E
qui satisfait f (x) 2 T x et
1
k d(x; f (x)) d(x; T x) kd(x; f (x))
1+"
d(x; T x) kd(f (x); T (f (x))
1
1
Considérons ' : E ! R la fonction dé…nie par : '(x) = k d(x; T x)
1+"
' est une fonction continue, d’après le théorème de Caristi, on conclut f
admet un point …xe
z = f (z) 2 T z

65
Remarque 27 Le théorème de Caristi peut s’étendre aux applications mul-
tivoques comme suit :

Théorème 2.6.2 Soient (E; d) un espace métrique complet et ' : E ! R+ .


Soit T une multiaplication de E ! CB (E), telle que
pour tout x 2 E; il existe y 2 T x véri…ant

d(x; y) '(x) '(y)

Alors il existe z 2 E tel que z 2 T z

Proof. Pour tout x 2 E; il existe y 2 T x; on pose : f (x) = y; on retrouve


alors les hypothéses du théorme de Caristi pour f .
On conclut alors qu’il existe z 2 E : z = f (z) 2 T z

66

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