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mer. Études
Ayache Simon. Pouvoir central et provinces sous la monarchie au XIXe siècle. In: 2000 ans d’histoire africaine. Le sol, la
parole et l'écrit. Mélanges en hommage à Raymond Mauny. Tome II. Paris : Société française d'histoire d'outre-mer, 1981. pp.
835-856. (Bibliothèque d'histoire d'outre-mer. Études, 5-6-2);
https://www.persee.fr/doc/sfhom_1768-7144_1981_mel_5_2_978
Abstract
The problem of unity, fundamental in the history of Madagascar and difficult to render objectively,
tempts more than any other the historian of this region. The study of the relations established in the
19th century between the central authority - installed in Tananarive by the merina monarchie - and the
conquered territories, divided into provinces, makes clear the need to redefine precisely within the true
conscientious research inexact. These key concepts are : the tribe, ethnicity, people, colonization,
feudalism, bourgeoisie. An analysis of the merina expansion, its causes, forms of occupation, local popular
reaction
- and the tableau of the societies surviving this conquest, in spite of appearances (economic exploitation),
does not permit one to draw a conclusion of a «colonial» conquest. Here, «conquest» implies
confrontations between Malagasy kingdoms and not tribal wars. The political triumph of the Merina kingdom
- the result of a slow movement toward the regrouping of men and land, affected by numerous
circumstances such as economic and demographic power and the English alliance - appears a
phenomenon inscribed in the internal development of Malagasy history.
The ideology of the conquest, despite infinite contradictions deeply felt by the subjugated peoples, remains
that of equality of the subjects. But it is a political equality violently negated by social exploitation emanating
from a new dominant group, itself born of war. The Merina oligarchy which dominates and maintains the
kingdom in tutelage, benefitting from its sacred prestige, enslaves and exploits the mass of people in
Imerina and those inhabiting the coastal regions. It is not a matter of a new «bourgeoisie», but of a military
aristocracy composed of commoners and nobles which seizes, along with the higher echelons of the army
and the administration, the means of production, monopolizes fruitful exchanges and annexes power. Its
behaviour as a dominant class explains the unequal development of the regions of Madagascar,
compromising the historical achievement of the Merina monarchy, which lacked the means and the time to
achieve harmonious unity. The monarchy was without doubt also mistaken in its methods but will guard its
reputation of having conceived of this unity as indissolubly linked to the defense of the independence of the
country. A clear vision of the past thus today strengthens and consolidates the national conscience. political
equality violently negated by social exploitation emanating from a new dominant group, itself born of war.
The Merina oligarchy which dominates and maintains the kingdom in tutelage, benefitting from its sacred
prestige, enslaves and exploits the mass of people in Imerina and those inhabiting the coastal regions. It is
not a matter of a new «bourgeoisie», but of a military aristocracy composed of commoners and nobles
which seizes, along with the higher echelons of the army and the administration, the means of production,
monopolizes fruitful exchanges and annexes power. Its behaviour as a dominant class explains the unequal
development of the regions of Madagascar, compromising the histo¬ rical achievement of the Merina
monarchy, which lacked the means and the time to achieve harmonious unity. The ronarchy was without
doubt also mistaken in its methods but will guard its reputation of having conceived of this unity as
indissolubly linked to the defense of the independence of the country. A clear vision of the past thus today
strengthens and consolidates the national conscience.
POUVOIR CENTRAL ET PROVINCES
par
SIMON AYACHE
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ouvrage de Léon BRUNSCHVICG
MONARCHIE MERINA AU XIXe SIECLE 837
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MONARCHIE MERINA AU XIXe SIÈCLE 841
Pour les Européens qui tournaient autour de la Grande Ile au XIXe siècle,
avec des ambitions clairement colonialistes, il ne faisait aucun doute que la
conquête merina fut une conquête coloniale. Les Hova étaient leurs rivaux et
agissaient comme eux en imposant leur domination aux peuples moins puissants.
H. d’Escamps écrivait en 1846 : «L’Ile de Madagascar se divise en 25 tribus prin¬
cipales, indépendantes en 1813, aujourd’hui assujetties et opprimées par l’une
d’elles, la tribu des Hova, qui des plateaux de l’intérieur a fait irruption sur toutes
les parties du littoral. Le commencement de cette usurpation ne date que de
1810, époque de l’avènement de Radama au trône». Radama est «ce chef de la
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les peuples nos alliés». «On ne pouvait imaginer sur quel titre se fondaient
d’aussi étranges prétentions» «à la souveraineté de toute File»21 - Aussitôt
apparaissent les clichés dont il importe de se défendre.
Et pourtant les apparences, et même les premières réalités rencontrées plaide¬
raient pour là thèse de la «colonisation». Toutes les notions familières à l’his¬
toire des époques coloniales authentiques peuvent être débattues pour les
provinces malgaches du XIXe siècle, que l’on examine les «causes» de l’expan¬
sion merina, les formes de l’occupation militaire ou les réactions populaires
locales. Un parallèle complet serait des plus faciles. Pour les motivations de la
conquête tout d’abord : nécessités économiques, très évidemment (les voies
commerciales rayonnant autour de Tananarive ont leur débouché naturel sur
l’océan ; les côtes fournissent de riches produits tropicaux de plantation, faciles
à exporter, pour acquérir les piastres venues de l’étranger) ; pression démogra¬
phique (la riziculture irriguée nourrit une population de plus en plus nom¬
breuse) ; impératifs stratégiques (atteindre la mer et contrôler les ports) ; élan
moral, idéologique (orgueil d’appartenir à une civilisation «supérieure», évoluée,
et, à partir des années 1870, de répandre le christianisme)... Comparaison
plus naturelle encore des politiques de domination : administration directe ou
protectorat ; assimilation ou association ; conquêtes de peuplement ou d’exploi¬
tation ; accaparement des terres et réquisition de la main-d’œuvre ; investisse¬
ments capitalistes et économies subordonnées, «extraverties» ; début d’industria¬
lisation mais entre les mains de capitalistes étrangers ; impôts et corvées, famine
et misère, révolte et répression ; sans compter l’assaut des missions chrétiennes
contre les religions traditionnelles, sous la protection des gouverneurs ; et finale¬
ment la prise de conscience, chez les «provinciaux» , d’une personnalité et d’une
dignité qui exigent d’être mieux respectées.
Tous ces problèmes se posent effectivement, évoluant au cours du XIXe
siècle, et recevant des solutions diverses, suivant les époques, suivant les règnes
ou les gouvernements, et suivant les différentes provinces. Au début de la con¬
quête, la soumission «féodale» des princes côtiers semblait suffire à Radama 1er,
suzerain suprême ; mais la politique d’assimilation et d’administration directe
commence à s’imposer sous Ranavalona I et se développe avec le Premier minis¬
tre Rainilaiarivony (1864-1895). (Toutefois, de vastes territoires, comme en pays
sakalava, conservent leurs princes, avec qui le pouvoir central accepte de compo¬
ser). Dans les ports, dans les villes, autour des postes militaires, des colons merina,
les voanjo, s’installent et font fructifier terres et troupeaux ;les gouverneurs quant
à eux s’emparent, à titre personnel, d’immenses domaines22. Colons militaires et
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sous Redama I* (1810*26)
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MONARCHIE MERINA AU XIXe SIÈCLE 847
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pendant
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MONARCHIE MERINA AU XIXe SIÈCLE 849
comme devoir de veiller avec vous sur mes États, et de me rendre compte de
vos services». Le nouveau gouverneur connut à son tour de graves déboires.
Ranavalona le rendit responsable des rébellions qui incendièrent le pays sous
son administration. Elle l’accusa presque directement de n’avoir pas su con¬
traindre ses collaborateurs à respecter la justice envers les Betsimisaraka, et
d’avoir ainsi causé l’insurrection armée et la désertion de nombreux villages.
En revanche, d’autres gouverneurs méritèrent les éloges de la couronne et parfois
même l’attachement de leurs administrés. A Tamatave, Raharolahy et Rainan-
driamampandry, formés par les missionnaires britanniques ; à Majunga Andriana-
toro (1862-1865), grand seigneur lettré et libéral, Ramasy (1868-1881), noble
et vieux serviteur de l’État depuis Andrianampoinimerina, ami de tous. Sans
doute ces gouverneurs réputés pratiquaient volontiers un «paternalisme ver¬
tueux» ; mais ils restent célèbres pour leur vive conscience de l’unité, leur bonne
administration, leur talent de pacificateurs30.
Dans cette société, toujours marquée par l’esclavage et la corvée, l’échec
de l’assimilation réelle des provinces vient de la brutale contradiction entre
l’idéal d’égalité et de justice proclamé par le trône et la méthode de conquête
ou de soumission adoptée : par la guerre et la répression. Mais la monarchie
avait-elle alors un autre choix pour soumettre un aussi vaste pays ? C’était
justement sa puissance militaire toute récente qui lui avait permis de concevoir
une telle ambition et d’entreprendre l’œuvre immense de l’unification. Pourtant
Raombana, avec une grande partie de l’opinion merina, reproche amèrement
à Radama I sa conception guerrière de l’unité. Soupçonnant, non sans raison,
les Anglais d’avoir inspiré au roi ses initiatives militaires, il maudit —le mot
n’est pas trop fort — l’influence européenne qui plongera Madagascar dans une
aventure sanglante. «Cette année 1817, écrit-il, fut l’année la plus sinistre que
connût jamais le peuple merina, car au début de cette année fatale l’ambassade
du gouverneur (Farquhar) arriva en Imerina». Au lieu de laisser jouer les forces
démographiques et économiques, Radama et les Anglais optèrent pour une
unification réalisée «par le fer et par le feu». Or Tananarive, pense Raombana,
l’aurait de toute façon emporté, mais sans violence, par l’expansion lente et
pacifique de ses populations, par le métissage généralisé, grâce à la puissance
démographique de FImerina.
Si l’historien malgache se montre si sévère, c’est parce qu’il craint les consé¬
quences du choix de Radama sur la vie des provinces et l’unité nationale. Mais
il dénonce clairement les «coupables» : non pas ses compatriotes immédiats,
les Merina, aussi divisés entre eux que les autres Malgaches, mais les privilégiés
qui régnent à Tananarive. Ces campagnes permanentes qui traversent Madagascar
sont à ses yeux plus cruelles qu’une guerre étrangère, ou même qu’une guerre
civile ; elles représentent une guerre sociale. Car il faut bien enfin comprendre
ceci : la domination merina sur Madagascar, ce n’est pas la domination d’un
peuple favorisé sur d’autres peuples ; c’est la victoire en Imerina d’abord, dans
tout Madagascar ensuite, d’une oligarchie nouvelle, assoiffée de puissance et
de richesse. C’est elle qui asservit à la fois la masse du peuple en Imerina et les
populations côtières.
30. Portraits dans les Mémoires cités plus haut, et la thèse de M. Esoavelomandroso.
850 SIMON AYACHE
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* *
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852 SIMON AYACHE
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MONARCHIE MERINA AU XIXe SIÈCLE 853
Sa Majesté était sur le point d’envoyer une armée contre Ivohibe pour incen¬
dier cette ville à l’aide des bombes que l’on fabriquait alors en grand nombre...
Les officiers furent désignés... Au dernier moment, deux officiers de cœur (il
s’agit de Raombana lui-même et de son frère Rahaniraka, mais beaucoup de
chefs merina partageaient leurs sentiments), qui ne désiraient pas la mort des
gens des provinces de Madagascar contre lesquels on envoyait l’expédition, et
qui ne tenaient pas à faire périr les soldats, réussirent, grâce à une politique
adroite, à empêcher le départ de l’armée35.
*
* *
A travers le XIXe siècle, deux combats difficiles mobilisèrent donc toutes les
forces de la monarchie merina : le regroupement des populations, des terres
malgaches, et la défense de la souveraineté nationale à l’extérieur. Ces deux
Si quelqu’un choisit pour fiancée cette terre et prétend qu’elle constitue son
héritage, je m’y oppose.
Ayez confiance, ô Peuple d’en-bas, vivez dans la paix et la tranquillité ! Vous
n’avez rien à redouter car le pays, et le royaume m’appartiennent. Je suis votre
père, je suis votre mère ; n’appréhendez rien, ne craignez rien, livrez-vous à vos
cultures, vous les gens d’en-haut et vous les populations d’en-bas, je suis votre
père et votre mère à tous...
Simon AYACHE.
RÉSUMÉ
SUMMARY