Vous êtes sur la page 1sur 96

Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Introduction
1) Hypothèses Générale
La liberté n’est pas faite d’une seule étoffe. Elle est constituée de dimensions qui sont d’une façon ou d’une autre
opposées, qui sont en conflit, dont l’unité ne va pas naturellement de soi et ne cesse ainsi d’être mise en jeu.
→ La liberté sera notre porte d’entrée

Chaque morale est une façon de composer les différentes dimensions de la liberté, de les articuler.
→ Dans la diversité des chemins de chacun, ils s’affrontent
→ Chaque humain à réinventer l’énigme de la liberté

Il va s’agir dans ce cours d’aller à la rencontre d’une série de grandes philosophies morales en nous efforçant
de comprendre comment en chacune de celles-ci une même liberté tente de s’assumer (mais chaque fois
différemment), c’est-à-dire inventer une façon de tenir ensemble ses différentes dimensions
→ On va voir comment les auteurs s’y prennent avec l‘énigme de la liberté
→ On n’aura pas un cours sur les différents auteurs, mais on leur posera la question de nous éclairer sur
cette énigme

Au commencement, il y a donc un conflit interne à la liberté elle-même. S’il y a du sens à dire que le vivant
humain est libre, ce n’est que dans la mesure où celui-ci ne sait donc pas ce qu’être libre veut dire
→ il n’y a pas de liberté sans énigme à endurer, ce n’est pas une chose que l’on peut définir
→ On ne peut pas posséder la liberté
→ La liberté est enfermée dans des discours qui viennent la figer
→ Il faut comprendre en quoi cette liberté est énigmatique

Il n’y a de liberté possible que radicalement finie et qu’en incessante invention de soi

2) Les figures de la liberté (1ère caractéristique)


On va faire une première caractérisation général, tout à fait générale, de ce conflit :
1° : La liberté négative
→ comme indépendance, comme pouvoir de se soustraire, d’échapper aux contraintes (physique,
génétiques politiques), aux déterminismes
→ pouvoir de ne pas réagir aussitôt, mécaniquement, à ce qui l’affecte
→ On dit non, en vue de cela, pas seulement pour dire non
→ C’est le « pouvoir du non » : Il n’y a pas de liberté sans une indétermination profonde de ce qui est
susceptible d’être fait.

2° : La liberté positive
→ Comme pouvoir de se déterminer à faire ceci ou cela, à se projeter vers telle ou telle fin
→ Libre, certes, mais pour quoi faire ? Il n’y a pas de liberté sans pouvoir de se déterminer à faire, sans
pouvoir de se représenter un objectif et l’atteindre
→ Être libre, c’est pouvoir faire quelque chose, pouvoir se projeter
→ Être libre c’est faire et pas seulement se soustraire.

3° : La liberté comme pouvoir de se laisser affecter :


→ Définit la liberté à partir de la passivité (alors qu’on penserait plus la définir à partir de l’activité)
→ Être libre, c’est tout autant pouvoir se laisser mettre radicalement en question par ce qui arrive, se laisser
mettre en crise, consentir à ne pas pouvoir réagir aussitôt, etc.
→ C’est pouvoir se faire affecter, de se laisser être déstabilisé, mis en question par ce qui est en train de
nous arriver, la capacité à endurer une crise sans y donner une solution factice.
→ Libre pour dire que qu’on ne sait pas ce qui arrive, mais on est là

1
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

→ Le pouvoir de faire advenir du nouveau est indissociable du pouvoir de se laisser affecter en profondeur
par ce qui arrive, à endurer une certaine impuissance, une certaine incapacité à répondre.

4° : la liberté comme pouvoir de se donner à elle-même des principes et des règles d’action, des principes et
règles auxquels elle se soumet donc d’elle-même
→ Décider de dire quelque chose, car c’est un principe de le dire, on ne pourra pas nous ordonner de mentir
quel qu’ne soit le prix
→ Pouvoir de se donner une orientation fondamentale de vie

Les philosophes vont se différentier selon la porte d’entrée de la liberté que l’on décide de prendre
→ MAIS toutes ces dimensions sont toutes aussi présentes les unes que les autres MAIS leurs articulation
ne va pas de soi (ces 4 dimensions sont indissociable)

La question du sens dans la perspective, ici développée, n’est pas celle de la fin de l’énigme
→ Trouver le sens de ma vie ne signifie pas que l’on sait ce que l’on est
→ Ca ne mets pas un terme à l’énigme mais c’est la façon dont on regarde l’énigme

Chapitre 1 – Corps et liberté


Merleau-Ponty
3) La chair comme union des incompossibles
Comment habite-il l’énigme de la liberté ?
→ Pour lui, être libre, c’est être confronté à différentes orientations de sa vie : je suis engagé dans ce chemin
de vie, dans cette profession
→ Ce qui fait ce que je suis, c’est la diversité des chemins dans lesquels je suis engagé
→ La liberté ne surgit que confrontée à différentes chemins, différents valeurs et chacune ne meme temps
que les autres sont essentielles

Il n’y a que liberté car je suis engagé dans une pluralité de dimension
→ Chaque dimension présente est essentielle
→ Meme si l’une est moins importante, elle reste essentielle
→ Et donc la liberté, c’est la possibilité de composer ses différentes dimension de l’existence

L’expérience artistique
C’est un grand philosophe de l’art !

L’œuvre d’art et l’épreuve d’une unité qui n’annule pas un désaccord constitutif, mais au contraire le maintien
et le laisse devenir productif :
→ que se passe-t-il entre la main droite et la main gauche de Glenn Gould jouant les variations Goldberg,
ou improvisant sur un standard de Jazz ?

Quand est ce que le morceau de musique devient vraiment présent ? quand dans le corps de celui qui joue et
aussi dans celui qui entend, une crise s’installe
→ je suis emportée par la mélodie de droite, ou alors à un concert je n’entends plus que la flute (la flute est
la porte d’entrée)
o on va entendre les autres instrument mais à partir de la flute
→ ensuite la main gauche nous emporte également : je suis pris dans un conflit
o je voudrais être tout entier à la mélodie de droite et de gauche
o l’œuvre nous échappe, car il y a trop, je ne parviens plus à maitriser cet excès qui surgit en elle

2
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

C’est ça jouer véritablement l’œuvre : quand en jouant bien les deux mélodies, elles sont toutes les deux
équivalemment essentielle
→ L’œuvre d’art est ce moment où ce désaccord s’installe et que nous ne parvenons à le faire tenir
→ quand l’œuvre surgit on n’est plus seulement en train d’écouter les sons de la main droite ou ceux de la
main gauche, on entend le silence, ce qui se passe entre les sons, le conflit : Ce que nous entendons, ce
n’est pas seulement la mélodie gauche ou droite mais la tension entre les deux

Une œuvre d’art c’est comme un conflit qui surgit


→ on n’est pas dans le chaos mais pas non plus dans l’ordre : on est dans une tension

Tenir le conflit
La liberté, c’est la capacité de tenir le conflit
→ il faut laisser le conflit surgir et perdurer ; l’œuvre est un conflit qui tient
→ pour lui c’est ça la liberté : ce pouvoir de tenir des conflits, à la façon dont la pianiste tient sa flute de
Bach (philosophie du corps)

Il voit donc le corps est donc comme pouvoir de tenir ensemble ce qui, d’un point de vue seulement objectif,
n’est pas possible en même temps
→ la liberté c’est la capacité de laisser différentes dimensions circuler en moi, ce qui suppose le corps

La « chair »
La singularité de chaque vie implique un conflit entre des dimensions incompossibles, le devenir d’une chair
→ la façon dont on laisser nos différentes dimensions se composer

Merleau-Ponty va nous dire qu’il faut penser chaque vie humaine à la façon d’une œuvre d’art (ce qui n’est pas
possible ensemble, tient) : ce qui fait la singularité de la vie, ce qui fait toi c’est que tu surgis au cœur de ce
désaccord qui t’habite.
→ Une vie humaine est habitée par plusieurs aspirations (l’amitié, l’amour, la musique, la politique, la
nature, la religion etc.), et il faut les laisser travailler ensemble.
→ Tu ne deviens seulement toi quand tu ne lâches pas l’essentiel de chacune de ces aspirations

4) Vers une éthique de la perception


La perception et la vision
Il nous propose de faire une distinction entre perception et vision.
→ Percevoir c’est identifier, c’est déterminer des objets, elle unifie, elle permet de ne pas confondre des
choses
→ Voir permet de saisir la chose à partir des désaccords qui sont en elle

Tu as déjà perçu des montagnes (on sait ce que c’est, on la repère, on a pris des photos) MAIS en as-tu déjà vu
une ?
→ voir la montagne ce n’est pas seulement l’identifier comme qlq chose qui va de soi, c’est l’accepter
comme une énigme, c’est accepter sa recense
→ une montagne a 3 dimensions
o ce qui monte, elle surgit du sol
o ce qui se pèse, elle s’enfonce dans le sol
o c’est aussi ce qui s’étend
→ MAIS la montagne réelle, qui nous affecte, qui nous touche, qui introduit une énigme en moi, c’est une
montagne qui est tout entière en ascension
VOIR la montagne c’est saisir cette présence et ses désaccords.

Tout l’art de Sézanne consiste à accueillir sur la toile une énigme, une vibration comme si les taches de couleur
m’emmenaient dans le ciel, m’enfonçaient dans la terre
→ Ces dimensions sont incompossibles
3
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La montagne du point de vue de l’alpiniste et du point de vue du peintre, la montagne en tant que ceci et en tant
que cela
→ En tant qu’alpiniste , la montagne se donne à moi, je la vois comme une montagne à saisir, à contempler,
à regarder, elle se donne à moi dans lequel je vais partager un des moments les plus inouïs de ma vie
→ La montagne se donne absolument comme à peindre et absolument comme à escalader

ex : Tu te représentes cette situation comme injuste, mais qu’est-ce que voir et donner à voir l’injustice même
de cette situation ?
→ si on ne voit pas, on n’est pas touché par la situation car on ne l’accueille pas dans son énigme
→ n’est réel que ce qui se donne à toi comme une énigme : ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de
détermination

La question du sens
Il n’y a de sens que là où j’éprouve des énigmes, un conflit
→ Il n’y a pas de sens sans un conflit entre des dimensions incompossibles (pas possible en meme temps)
→ C’est ce qui se passe dans l’œuvre d’art

Pour apprendre à être libre, il faut apprendre à voir, à accueillir les conflits au lieu de vouloir les annuler.
→ Tant que tu n’es pas capable de voir, tu n’es pas capable d’être inventif et de répondre à la singularité et
à la complexité d’une situation. Voir, c’est laisser un conflit surgir, laisser s’inventer. →
→ Le sens existe à partir du conflit : ce n’est pas ce qui l’annule, c’est une façon de permettre la tension,
de trouver comment faire tenir ensemble toutes les dimensions en conflit dans notre existence

Parfois, lorsque nous sommes bien dans un engagement ou que nous avons réussi notre vie en prenant un certain
rôle, nous disons souvent que notre vie a pris du sens
→ MAIS ce n’est pas le cas car le sens trouve, au contraire, la façon dont toutes les dimensions d’une
existence vont habiter ensemble.
→ Nous n’avons, au contraire, pas résolue l’énigme mais appris à vivre avec toutes ces dimensions
différentes.
→ Les différents aspects de notre vie sont toujours en tension, le sens annule justement cette tension

5) Un perspectivisme radical
Il n’y a pas de sens sans conflit entre des dimensions incompossibles
→ Il ne s’agit pas d’être un peu ceci et un peu cela, mais de se mettre absolument en jeu en tant que ceci
et en tant que cela

Il développe un perspectivisme radical : le sens ne se dégage pas d’un certain relativisme où chacun aurait sa
propre conception du monde, mais plutôt de la pluralité des pdv en confrontation

On ne peut affronter inventivement ce qui se passe que si on est capable de voir càd de se laisser affecter par
les différentes dimension
→ Une vie est d’autant plus libre que ses différentes dimensions tout à la fois s’incompossibilisent et
s’unifient, partagent la texture affective d’un chair.

Il y a ainsi un passage d’une logique du « ou…ou » à une logique du « et…et »


→ On prend en compte toutes les dimensions
→ Pour entrer en liberté, on doit cesser de vivre sa vie sous le mode de l’exclusion
→ Ca ne veut pas dire que nous n’allons jamais choisir mais il faut toujours tenir la tension sinon nous
perdons du sens

4
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

6) l’inchoativité (capacité à être mis en crise) du corps et la possibilité du sens


La « chair »
Ce pouvoir suppose le corps : il n’y a pas de liberté sans le corps
→ Le corps qu’il cherche à décrire, il l’appelle chair : un corps traversé par une crise, un corps qui
rayonne, pas le corps d’un robot
→ Il n’y a pas de liberté sans un corps capable d’être affecté, d’être en crise

Ex : on est un Terminator : on joue un peu de la main droit et un peu de la main gauche mais voici que surgit un
corps d’un humain et il aura la caractéristique d’être en crise : il veut TOUTE la main droite et TOUTE la main
gauche
→ Pourrions-nous être libre si on avait un corps de robot ? non
→ Si j’ai deux oreilles, c’est pour écouter TOUT de l’oreille gauche et TOUT de l’oreille droite
→ Il n’y a de liberté que dans un corps en crise

L’humain prématuré
Le vivant humain est vu comme animal prématuré (il nous faut bcp de temps pour apprendre à marcher alors
que le chat sait marcher après 3 mois)
→ Nous sommes des animaux qui ne naissons pas prêt à l’emploi
→ L’enfant qui nait est totalement impuissant
→ comme ce vivant dont certains pouvoirs caractéristiques et les usages de ces pouvoirs ne sont pas
aussitôt établis : l’impuissance motrice du nourrisson et le pouvoir de s’aventurer dans les territoires
difficiles, le pouvoir d’errer, le pouvoir de s’établir, le pouvoir de marcher sur la lune, et le pouvoir de
danser le Sacre du printemps de Stravinsky !

DONC cette réaction aux conflits est indissociable de cette prématurité


→ Si nous pouvons faire autant de chose, c’est parce qu’on est inachevé
→ Que se passe-t-il dans une société où l’image du corps parfait, c’est un corps assuré de lui, sans conflit,
que faisons-nous de notre liberté lorsque nous rêvons d’une liberté la plus parfaite possible ?
→ Le robot, lui, pourra jouer du piano de façon incroyable MAIS pas dans une recense qui suppose la
capacité d’accueillir un conflit, de se mettre en crise

Cet être libre que je suis, il ne peut surgir que dans un corps inachevé, pas seulement à ma naissance mais tout
au long de ma vie
→ Si on décide d’apprendre le piano, au début on ne saura pas mais on a le temps et le corps humain est
habité par une capacité d’apprentissage

Remarque : les philosophes vont souvent dire la meme chose maaais pas vraiment tout à fait (il faut savoir relever
les différentes plutôt que les ressemblances)

Au lieu de définir l‘être humain comme un animal qui a des choses en plus, on va plutôt définir l’être humain
comme un animal avec qlq chose en moins : il a perdu son instinct, son mode d’emploi ET DONC il est capable
de pleins de chemin possibles

Un corps impuissant
Nous avons un corps impuissant d’emblée exposé aux autres.
→ La question n’est pas tant de savoir comment s’ouvrir aux autres que de savoir comment gagner une
relative autonomie, indissociable de ce lien charnel avec les autres
→ Le corps de l’être humain est donc nécessairement un corps qui est exposé aux autres, dépendant des
autres : je nais dans le regard des autres, dans les mots des autres : je suis livrée aux autres
→ Il n’y a pas de liberté dans des corps qui sont exposées les uns des autres, dépendant les uns des autres

La vulnérabilité du corps c’est le fait qu’on est traversé par différentes orientations, par différentes dimensions
qu’il s’agit de faire tenir dynamiquement ensemble sous la réalité de la tension
5
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

L’anthropologie privative
Il n’y a pas d’ouverture au monde sans un corps qui résiste pour une part, mais pour cette part absolument, à
cette ouverture
→ Il y a un rapport essentiel entre cette impuissance du corps, initiale et sans cesse remise en jeu, et la
liberté : anthropologie privative.

7) L’ambiguïté de l’action
L’action
On revient à la théorie de l’action ; mais qu’est-ce donc une action ?

Il y a une impossibilité pour une action donnée de n’être porteuse que d’un seul sens, que d’un seul enjeu
→ Il n’y a d’action que quand celle-ci est traversée par une diversité d’enjeu = ambiguité
→ Il s’en passe des choses dans ces gestes de Pierre pelant une pomme de terre !

Ex : une personne cuisine


→ Je repère une série de comportement que je peux identifier à ceux d’un cuisiner
→ MAIS avons-nous déjà vu un cuisiner : la cuisine est aussi un art, c’est une façon de faire tenir ensemble
des lignes mélodiques, on fait pleins de chose en cuisinant

Ex : pierre et Anne sont bergers, ils sont partis et voici la première grosse dispute en tant que berger et bergère
→ Comme tous les soirs il revienne à la cuisine et préparent ensemble à manger et ils épluchent les pommes
de terre ensemble
→ Que font-ils ?
→ Tout ce qui se joue dans cette petite scène à la montage
o Ils pèlent une pomme de terre, c’est cela qui apparait mais dans les faits ils amorcent une
réconciliation
o Pierre pèle une pomme de terre MAIS est ce qu’il fait juste cza ? non, il prépare le repas avec
Anne, il est en train de se réconcilier avec Anne
▪ Dans les mains qui pèle les pommes de terre il y a « se réconcilier avec anne » : Pour lui,
se réconcilier avec Anne, c’est peler les pommes de terre en silence, puis commencer à
parler petit à petit
o Pierre est têtu, on est au bord de la catastrophe, il vit un des moments les plus décisif de sa vie
o Il y a tellement plus d’enjeu dans une action
o La réconciliation c’est dans le corps lui-même, la main pèle la pomme de terre et la main amène
à une réconciliation.
o Pierre se remet donc en question, il change et donc cette pomme de terre amène une pluralité
de sens

Il n’y a d’action réelle qu’a la façon d’une énigme


→ On ne peut pas exister comme un être libre, si on notre action n’est pas une énigme
o Le robot pèle des pomme des terre juste pour peler les pomme des terre

L’art de l’exitance
Face à cette multitude de sens on peut se perdre de deux manière
→ Trop d’unité : on souffre d’une situation effondrée dans un seul sens possible
→ Trop de multiplicité : on souffre d’une situation pulvérisée par un excès de directions de sens

Tout l’art de l’existence selon Merleau-Ponty est


→ de ne pas se laisser engloutir, par cet excès de directions de sens, par cette multiplicité, de ne pas
disparaître dans ce chaos
→ de ne pas non plus chercher à s’unifier par crainte du chaos qui surgit en nous
o Quand on veut tellement dire, on ne parvient à plus rien dire

6
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

L’unité véritable est toujours encore en différenciation de soi. La multiplicité véritable est toujours encore en
unification de soi : rythme !

Pour lui, l’art de l’existence c’est trouver une unité qui soit vivante

Une action désintéressée


Donc pas d’action désintéressée ? pour merleau : oui : il y a toujours de l’intérêt et une pluralité d’intérêt
→ Ce qui fait notre présence c’est la façon dont on va tenir toutes les dimensions
→ Il y a du désintérêts MAIS il y a aussi de l’intérêt : c’est l’énigme de l’être humain

On peut donc voir ressortir l’idée que le corps est traversé par une multitude de non-sens
→ Il ne peut être question en ce sens de réduire ce que nous faisons à tel ou tel niveau de sens
→ Si je suis médecin, il faut soigner la maladie, mais il faut aussi écouter le malade, il faut être présent
o Il faut tenir toutes les dimensions à la fois ! être médecin c’est un art

Quand dans une société, nos actions se réduisent à des procédures, on perd nos énigmes et notre présence est
mise à mal et notre liberté comme capacité d’inventer avec les autres des chemins de sens

Le geste et sa latence irréductible. Nul ne sait ce que peut une main !

8) Qui agit ?
Ce qui fait la singularité de notre vie, ce sont nécessairement les différents niveaux de sens de notre existence
→ C’est ça qui fait que l’on est nous
→ Être libre c’est avoir une vie singulière
→ Je ne suis pas moi sans être traversé par différents niveau d’identité qui sont en tensions les uns avec
les autres

Il n’y a donc pas de soi, pas de vie radicalement singulière, sans le pouvoir d’investir, dans une même situation,
différents niveaux identitaires.
→ Il y a la nécessité d’un dépassement de l’opposition entre la singularité radicale de chaque vie et les rôles
que celle-ci est susceptible de prendre en charge : le soi est la tension même entre ses différentes
dimensions.

// Sennett
Cette thèse nous permet d’être en dialogue avec Sennett et sa thèse qui montre comment on tend à confondre
la révélation de l’ « être soi » avec l’intimité (= la « tyrannie de l’intimité »)
→ Je ne peux pas être en présence de toi sans que ton intimité me soit partiellement révélée, il faut avec
accès à un minium de l’intimité (que nous avons tendance à exhiber toujours plus et qui nous échappe
de plus en plus)
→ Position de Merleau par rapport à ca : ce qui fait notre présence, la singularité de notre présence, c’est
brin entendu nos caractéristiques personnelles MAIS tout autant les rôles, les fonctions que l’on est en
train de prendre en charge
o Ce qui fait la singularité de ma vie, c’est la façon dont ces différentes singularités se composent
à ma façon
→ Cette thèse est très profonde : je peux me sentir en présence de personnes qui sont là alors que je ne
connais rien d’elle et que je ne connaitrai jamais rien d’elles, simplement par leur façon de tenir les
différentes dimensions de leur existence
o Alors que dans nos société, on nous force à croire que l’intimité est notre lieu de rencontre

Nécessité du conflit
Si on dit à un croyant : choisis entre la république et dieu (choisis en un seul)
→ Si on pose la question comme ça, ça revient à annuler le conflit, la tension qui est au cœur de l’individu
qui pourrait répondre les 2 à la fois, il ne lâcherait pas l’énigme
7
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

On perd à chaque fois en liberté, en inventivité, lorsqu’on abandonne le conflit


→ C’est un art de faire tenir ensemble des niveaux d’identité, des rôles
→ Ex : nous avons un cours, mais c’est aussi une rencontre dans un chemin de pensée
o Il faut inviter ensemble des façons de tenir l’énigme

Il y a une liberté et une cohésion mouvante des différents niveaux de sens d’une situation donnée
→ Le soi est la condition d’une telle cohésion mouvante et advient à lui-même en celle-ci : corps, chair,
identités

Sartre
1) L’abime de la liberté
Il y a chez Sartre tout autant que chez Merleau (MAIS de façon différente) un même rapport entre la liberté et
l’inachèvement du corps
→ Il n’y a pas de liberté qui peut se déployer dans un corps qui n’est pas inachevé MAIS ce n’est pas le
meme corps que chez Merleau (EXAM !!)

La liberté du « non »
Sartre va d’avantage partir de l’épreuve que je fais du pouvoir inouï de dire non à tout : il y a, au cœur de ma
liberté, un pouvoir de dire non, d’interrompre, d’en avoir rien à faire de quoi que ce soit, de tout ce qui arrive
dans le monde, de ne plus en avoir rien à faire de ma vie, des autres
→ Il y a l’épreuve d’un pouvoir effrayant, vertigineux du non, ce pouvoir d’interrompre tout, de mettre fin
à ma vie

Une liberté trop grande


Vertige au bord de la falaise : et si, tout à coup, je ne tenais plus à la vie, je devenais pur refus de tout, indifférent
à tout ?

Pour Sartre, désirer vivre ne va pas naturellement de soi : je suis pris dans mes projets, dans mes aventures,
dans ce qui compte pour moi MAIS rien ne pourrait compter pour moi si je n’étais pas constamment habité par
ce pouvoir vertueux du non
→ Sartre dit qu’on tient à la vie A CAUSE de ce pouvoir du non qui peut être non à tout

Je suis condamné à la liberté : condamné à voir, à me réengager dans l’existence à chaque expérience
→ Je peux faire ce que je veux parce que je suis habité par ce vertigineux pouvoir du non

Je ne suis pas en possession de ma liberté : je suis libre et ma liberté est plus grande que moi.
→ Il y a une façon d’en appeler au déterminisme social ou encore à l’inconscient qui dissimule l’abîme que
la liberté est pour elle-même

« L’être et le néant » (un de ses livres) : individu qui se tient au bord de la falaise et qui prie par un vertige
→ Il ne veut pas mais quelque chose en lui pourrait : il pourrait dire non à la vie
→ Le vertige de tout casser

La liberté c’est ainsi une liberté qui angoisse : il y a quelque chose de trop grand dans ma propre liberté et je
crains cette liberté

Ce qui fait notre présence les uns aux autres, c’est identiquement les autres que nous tenons les uns aux autres
et qu’on est hanté par le vertige du non
→ Je suis libre mais je ne possède pas ma liberté
→ Malgré moi je pourrais dire non, mais c’est moi qui le dirais, je suis dépassé par ma propre liberté et
c’est ce qui fait qu’elle me fait peur et que souvent je vais la fuir

8
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Le « non » qui devient « oui »


Pour une part, je suis toujours déjà engagé dans le monde, dans mes projets, dans le désir de vivre
→ Le monde ne cesse de nous appeler, nous sommes toujours engager dans nos projet
→ Je ne décide pas de rentrer dans le monde ; je suis déjà dans le monde
→ Il y a toujours déjà du sens : s’il y a déjà du sens il y a déjà de l’engagement, il reste qu’à chaque
moment je pourrais toujours dire non

Sans m’en rendre compte, je me réengage constamment dans l’existence


→ Je pourrais dire non, mais si je ne le fais pas c’est que je dis oui
→ Au moindre de nos vécus, on dit oui à la liberté

On peut donc dire que dans sa perspective, la liberté est perpétuellement travaillé par un vertigineux pouvoir
du non qui se transforme en un oui
→ Ce pouvoir du non, devient donc une forme d’engagement

C’est parce que ma liberté est hantée par sa possible indifférence à tout, qu’elle peut en même temps faire
l’épreuve de ce qui du réel lui-même est non-sens
→ La liberté c’est ce pouvoir inouï de devenir indifférent à tout , y compris à moi-même

Il n’y a de monde chez Sartre que parce qu’une conscience, dont le désir de s’affronter au réel ne va pas
naturellement de soi, ne cesse de se choisir et d’avoir à se choisir comme une conscience incarnée.
→ La puissance d’engagement de la liberté est indissociable de la vulnérabilité intérieure de son désir
d’être, de son désir de se risquer dans le réel.

Un réel qui n’a pas de sens


Il faut distinguer la peur et l’angoisse chez Sartre : l’angoisse c’est le vertige

L’énigme c’est : est ce que l’on consent à vivre, est ce que l’on ose exister, se projeter dans l’aventure de
‘l’existence, dans le réel ?
→ MAIS quand l’angoisse surgit en moi, tout devient indiffèrent

Le réel il n’est là pour rien : au bout du compte, il n’y a pas de sens


→ Le réel n’a pas surgit de nulle part : il est là
→ Ce Sartre cette expérience le conduit à une expérience d’effroi : ultimement, il n’y a pas de sens, le réel
n’est là pour rien

Quand je reviens vers moi-même, je fais l’épreuve d’être dans un réel qui n’est là pour rien : je suis jeté dans
l’existence, je n’ai pas de place préexistante
→ la liberté fait l’épreuve d’un non-sens : le réel est là, mais pour rien
→ C’est là que commence l’aventure de la liberté : ce qui fait la liberté c’est ce pouvoir, en s’affrontant à ce
qui n’a pas de sens, de dire eh bien oui je m’engage, j’ouvre un chemin : c’est ca pour S devenir libre

S‘il y a une morale chez Sartre, elle ne pourrait consister qu’en « vis à la hauteur de l’être libre que tu es »
→ Ca veut dire qu’on est confronté à ce qui est, à la situation qui est la mienne et que l’on ouvre un chemin
→ La liberté c’est se confronter à ce réel qui ne nous accueille pas et y inscrire à la fois un oui et un non

La mauvaise foi
Sartre introduit le concept de mauvaise foi = l’attitude qui est au cœur de nos vie qui cherche à occulter cette
énigme fondamentale de la liberté
→ faire comme si l’engagement de la liberté dans ses projets, et plus fondamentalement dans la vie, allait
naturellement de soi
→ la mauvaise fois c’es donc tous les actes dans lesquels nous neutralisons la liberté du « non »
→ La mauvaise fois nous conduit vers une perte de la densité de l’agir !

9
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La question ce n’est pas de faire ceci ou cela, c’est est-ce que, dans la situation qui est la mienne, je consens ?
→ C’est d’abord cela la morale chez S : cette expérience d’une liberté qui ne cesse au sein des différentes
situation qu’elle rencontre de dire oui
→ J’affronte ce qui est pour y tracer un chemin

Trouver un sens
On peut donc dire que dans la liberté de S, il y a un double combat
→ La liberté c’est de pouvoir arriver à ce qui est (réalisme de Sartre) : la liberté c’est un engagement qui
s’affronte à ce qui est meme si, ultimement, ça n’a pas de sens
→ Si j’ouvre un chemin , le sens c’est le chemin que l’on va tracer en s’affrontant à ce qui est
→ Le sens c’est le mouvement de notre incarnation

Dans notre vie normale, on pourrait définir le sens comme ce qui va me permettre de comprendre le réel, qu’il
n’y pas d’absurde (c’est que je ne suis plus étrange aux choses, je suis accueilli)

MAIS pour S, le réel est là sans raison MAIS ça ne veut pas dire qu’il n’a pas de sens
→ Le sens c’est que meme dans cette épreuve du réel, je dis oui, je m’engage
→ Nous sommes constamment en train de dire oui
→ En écrivant, je dis oui
→ MAIS je dois aussi dire oui : je dois réinventer cet engagement

Il y a une passion chez Sartre du réel


→ Être libre c’est s’affronter à ce qui est
→ ><Merleau
→ S dit que ce qui est c’est ce qui est : la question est d’abord de savoir si on accepte de consentir à
s’affronter, à s’accepter

Illusion d’immanence : on croit qu’on peut agir sur le réel en se racontant des histoires
→ On essaye de transformer le réel pour nous acclimater : pour S, ca équivaut à aller au plus loin de la
réalité
→ Il faut accepter le réel : il est méchant, j’ai été nul, ...

Chaque situation, telle qu’elle est, c’est ce en quoi, j’ai à m’engager, à ouvrir un avenir
→ Ce qui est, c’est le réel qui n’est là pour rien
→ La Libert c’est de tracer un chemin dans ce réel
→ Au cœur de ces différents situations, qui sont comme elles sont, nous devons continuellement nous
réengager dans notre existence

>< Montagne de Merleau


La grand question pour merleau c’était : comment continuer à contempler la montagne en la gravissant ?
→ Il faut apprendre à être là dans l’énigme de ce qui est
→ La liberté c’est tenir des tensions

Pour S, la question est de savoir comment on va accueillir la situation, le réel


→ je me retrouve en pleine montagne avec des amis : je me demande ce que je fais ici, on se dispute, j’ai
envie de partir
→ L’enjeu c’est que cette situation, comme ce qu’elle est, il faut l’accueillir
→ Si je commençais à dire si lui ou elle n’était pas là, s’il y avait eu plus de soleil, etc : on entraverait notre
liberté
→ La liberté c’est tenir ce qui est

10
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

2) Les valeurs comme chemin d’incarnation


Qu’est-ce qu’une valeur ?
Une valeur c’est la façon dont une liberté se risque dans le réel qui ultimement est sans sens

Ex : l’amitié
→ Pour S, ce n’est pas une valeur qui se tient dans le monde des idées
→ La valeur ce n’est pas ce qui oriente notre existence
o ><Théories classique : le désir de vivre est préexistant et les valeurs orientent ce désir
→ Pour S, les valeurs nous aident à entrer dans l’existence
→ Quand les personnes disent que l’amitié est une valeur, elles disent que l’amitié c’est le cou vibrant de
l’existence, ce qui y donne un sens : c’est ma façon de m’affronter à mon réel

La valeur est donc un chemin d’incarnation : c’est le déploiement d’un sens (=mouvement de notre incarnation)

Le sens c’est la façon dont on s’affronte à ce qui est, la façon dont on s’ouvre un chemin et on le réinvente en
fonction de ce qui arrive (=mouvement de la liberté qui s’incarne)

Nous sommes à la croisée des chemins


→ Soit on dit non : vivre va de soit
o La moral sert ainsi d’orientation
→ Soit on dit que le cœur de la morale est là pour nous incarner
o Pour S, c’est la façon dont on assume là où on est
o C’est ce qui donne de la densité à notre vie, ce qui fait que l’on existe
o Nous vivons un cours, chacun vient avec ses diffèrent intérêts, besoin et attentes MAIS il reste
que ce moment reste au sein duquel ou chacun de nous se réinvente dans l’existante

Un réengagement
Tout est fait dans la société pour empêcher cet engament
→ La société nous dit que vivre va de soi,

C’est pour ça que les jeunes se suicident de plus en plus : on fait comme si tout devait aller bien, et que le désir
de vivre devait être naturellement présent chez tous
→ MAIS c’est faux : il faut que l’on s’engage à la vie
→ Il s’agit toujours d’une condition d’incarnation : c’est ce qui donne de la densité à notre existence

Qu’est ce qui fait cette puissance de vie ?


→ A chaque moment de notre vie nous nous réengageons !
→ Nous disons oui et nos valeurs ce sont des façons de dire oui à ce qui est pour y tracer un chemin

Ce qui fait la singularité de chaque moment de notre vie, c’est le fait que nous nous réinventons
→ Les valeurs sont stables mais elles se réinventent aussi

La morale de mauvaises fois


Les morales de mauvaise fois ce sont celles qui cherchent à occulter cette liberté
→ Une morale de la mauvaise foi est une morale qui refuse de comprendre que l’engagement dans la vie
ne va pas de soi. Il faut accepter qu’une vie humaine doit s’engager perpétuellement dans l’existence,
sans jamais être assurée de son désir de vivre

Pourquoi s’affronter à ce qui est si le réel n’a pas de sens ?


Chaque valeur est une façon pour une liberté de se lier à soi, de cesser d’être indifférente à soi, de s’incarner,
de s’exposer au réel, d’y inventer un chemin
→ La valeur sert à nous exposer au réel

11
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

MAIS quoi bon les valeurs si la liberté n’a pas de sens, si son rapport au réel n’est pas justifié ?
→ Cette question est caractéristique de la mauvaise foi.
→ Ex : meme si Dieu n’existe pas, je suis humain qui s’affronte à ce qui est et j’engage un chemin
→ La liberté reste le pouvoir de s’affronter à ce qui est

S va dans une perceptive athée : quand bien meme, il n’y aurait pas de sens ultime, ce qui fait la dignité de ta vie,
c’est de t’affronter à ce qui est et de t’ouvrir un chemin, c’est ça qui donne de la force aux valeurs
→ Les valeurs ne s’imposent pas à toi, les valeurs c’est ta façon a t’affronter à ce qui est sans changer le réel

Il ne développe pas une philosophie pesante, mais une philosophie de la joie


→ Ce qui fait la joie de la liberté, c’est qu’elle invente des chemins parfois meme dans des situations
intenable
→ D’autres vont lâcher mais pour S, l’engament n’a pas besoin d’être garanti par quoi que ce soit

Meme si on est engagé dans un chemin de foie, la question que S pose c’est : est-ce que ce chemin te permet de
t’éviter au réel ou s’il te permet de d’affronter le réel de sa vie/situations ?
→ Elle te permet de t’affronter au réel de ta vie pour y tracer avec les autres des chemins de liberté ?
→ il a fait toute une série de romans nommés « les chemins de liberté » dans lesquels les personnage
s’affrontent aux chemins de la libertés)

« L’être et le néant »
L’être est le réel qui n’est là pour rien et le néant c’est la liberté
→ Comment la liberté qui dit non entre dans l’être et s’affronte à lui.
→ Le sens n’est pas une garantie, mais ce que tu fais naître par ta façon d’être/en existant

Quand on surgit dans l’existence, d’autres ont déjà tracé des chemins, des humains ont existés avant moi et leur
tradition font partie du réels : il faut donc tracer de nouveaux chemins en reprenant ce qui a déjà été vécu, on
ne peut pas tout inventer dans notre tête
→ MAIS ca ne veut pas dire qu’on est enfermé dans le passé : on doit tracer notre propre chemin en
s’affrontant à ce qui est

Dans ce livre, S décrit un garçon de café, Pierre


→ Il est ultra mécanique : c’est une caricature d’un garçon de café
→ Pierre VEUT être garçon de café, mais de façon telle qu’il n’y a plus de distance entre lui et son rôle, il
cherche à se perdre dans son rôle
→ Cette attitude est une attitude de mauvaise foi : une valeur ce n’est pas ce a quoi tu dois aspirer (comme
on aspire à devenir une chose), c’est comme un chemin d’incarnation dans le réel

La question n’est pas de savoir si on sera le meilleur ami, mais si, par rapport à la médiocrité de l’un et l’autre,
on continuera à s’engager dans le chemin de l’amitié
→ Meme là ou on est décevant, ca fait partie de l’amitié : je continue à croire en l’amitié, malgré ce qui est,
malgré ce qui est petit en moi
→ C’est ca qui va donner du poids a l’amitié : non pas être la meilleure amie du monde, mais entrer dans
l’existence à la façon d’une meilleure amie
→ S’engager dans l’existence, c’est être une amie et tout ca c’est du chemin d’incarnation, c’est une valeur
et c’est lorsque l’on cesse de vivre de cette façon la (quand on cherche le sens ultime) que l’on ne croit
plus en rien

S espérait parler à nous aujourd’hui : quand des grands discours s’effondrent, est ce qu’il est toujours possible
de croire en quelque chose ?
→ OUI ! la valeur subsiste

12
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Le regard des autres


Pierre, en voulant être le meilleur ami possible, finit par en vouloir à ses amis et cesse de se risquer dans l’amitié
→ C’est un privilège d’avoir Pierre mais voilà que l’ami de Pierre est ingrat et Pierre commence à détester
son ami, voire il s’en veut d’avoir été aussi bête (il voulait tellement être l’ami parfait, qu’il finit par ne
plus être ami)
→ Être ami ou s’affronter à l’altérité radicale de l’autre à la façon d’un ami ?

Pierre veut tellement être l’ami parfait (en sachant que c’est impossible), qu’il va chercher le regard des autres
→ « dites-moi que je suis le meilleur ami » :
→ ce regard des autres le rassure MAIS il en devient dépendant !
→ « l’enfer c’est les autres » : quelqu’un qui est en enfer, c’est qu’quelqu’un qui se fuit et à ce moment là
les autres deviennent un enfer
→ Pierre, voulant être le meilleur ami possible, se rend prisonnier du regard de ses amis, de son propre
regard sur lui-même. Il ne se laisse plus affecter en profondeur par ses amis !

Il y a au contraire, pour S, lorsque nous nous accueillons dans nos liberté, le regard de l’autre est celui qui nous
accompagne dans le chemin de la liberté plutôt que celui qui nous masque ce chemin

3) La partageabilité intrinsèque de la valeur


Comment une philosophie qui insiste tant sur la singularité radicale de chaque vie peut-elle rendre compte du
caractère commun des valeurs, de leur partageabilité ?

Une liberté, avec les autres


Notre liberté, c’est la nôtre : la liberté c’est d’abord la liberté de l’individu
→ MAIS ca ne veut pas dire que la liberté ne se partage pas
→ Être libre chez S c’est être profondément affronté à soi MAIS on n’est jamais libre à soi, on est toujours
libre avec les autres
→ Les autres sont là, nous nous affrontons aux autres

Il faut comprendre que, plus on entre dans notre chemin de liberté et plus on vit notre liberté comme incessant
engament, plus on s’éprouve lié en profondeur aux autres

Un partage de l’énigme
Pour S, ce qui peut permettre au liberté de s’éprouver dans leurs différences mêmes, en étant solidaires les unes
aux autres, c’est qu’elles partagent dans leur propre chemin l’énigme de leur condition humaine

Vivre ne va pas de soi mais néanmoins on trace des chemins


→ Ce qui fait que je suis solidaire aux femmes et hommes, c’est que je partage avec eux une meme aventure
de l’humanité, de la liberté

Par contre, dans nos société où on dit que le désir de vivre va de soi, quand vivre c’est juste satisfaire ses intérêts
avec la mort au bout, alors nécessairement on va devenir des ennemis
→ On aura juste besoin des autres, mais leur vie ne nous concerne pas

Pour S, on est interpellé par la façon dont les autres tracent leur chemin
→ C’est ça qui peut rendre les libertés profondément nouées et solidaires les unes des autres : chacun dans
son chemin singulier se trouvent lié aux énigmes des autres chemins
→ C’est une thèse bouleversante : il regarde les photos différemment, la photo recueille un chemin
→ Nous sommes de histoires : chacun a une histoire en ne cessant de dire oui

Ce qui nous noue les uns aux autres, c’est l’énigme de la liberté
→ Si on perd cette énigme, les autres sont trop loin de nous où trop près et nous étoufferons

Au plus on est dans cette force de liberté, au plus on se trouve noués aux autres
13
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La liberté c’est ce pouvoir inouï de légèreté, ce pouvoir de tracer un chemin en s’affrontant à la pesanteur de
ce qui est : il n’y a pas de chemin qui soit en meme temps l’adversité

Pas de modèle idéal


Si on pose à S, la question de savoir « mais regarde la médiocrité dont nous sommes capable, la violence « :
pour S il n’y a pas a juger à partir d’un modèle idéal
→ Étant donné ce qui est, quels sont nos chemins ? Dans ce monde, ce sera donc un chemin de la justice
→ Il ne faut pas avoir peur de ce qui est et toujours s’ouvrir aux chemins
→ Ne jamais dire qu’on s’est comporté comme ca car on n’avait pas le choix : on avait toujours le choix

Le courage de vivre
La question fondamentale de S est donc la question du courage de vivre et non le courage de mourir
→ Pour affronter la mort qui vient , il faut être vivant, se risquer sans le chemin de l’existence et ne pas
chercher dans le regard des autres, de quoi apaiser notre angoisse
→ Et ne pas chercher dans le regard des autres de quoi cacher nos angoisses, mais de quoi partager le
chemin

S insiste d’avantage sur le fait qu’on se fouille, mais il y a dans son ouvre aussi l’idée que nos liberté sont toujours
en chemin et liées les unes aux autres

On pourrait ainsi dire que l’amour chez S, c’est une attitude qui nous permet d’accueillir l’autre dans son chemin,
son avenir et en meme temps dans ce qu’il y a en lui le plus étroit, le plus petit :
→ ne pas l’enfermer dans cette petitesse mais la voir (><pas dans le sens de Merleau)

La liberté c’est donc la capacité de tenir dans cette tension et on peut donc comprendre pourquoi chez S, il faut
sortir du cercle vicieux qui oppose l’idée d’une meme morale pour tous ou une morale ou chacune serait enferme
dans son coin
→ Si on vit tous les mêmes valeurs et les meme modes de vie,
→ le pure relativisme comme le pur dogmatisme c’est l’idée que tu traces ton chemin en étant en
interaction avec les autres
→ Ce chemin qui est le mien, deviendra d’autant plus le mien que je ne vais pas occulter ma différence : ce
qui fait la singulative du chemin, c’est le fait que tous les chemins sont toujours en interaction

Variations
On va ressaisir les enjeux de la théorie sartrienne de la liberté

On pourrait dire que les rôles, les identités que nous avons occultent ce qui fait la singularité de chacune de nos
vies
→ Comme si j’avais besoin de connaitre la vie personnelle de Pierre pour être en présence avec lui

MAIS qui est l’autre ? ce n’est pas d’abord ces caractéristiques personnelles, l’autre c’est une liberté qui entre
dans l’existence à la façon d’un garçon de café
→ Le garçon de café fait partie de la liberté de l’autre, au sens où il s’y met en jeu
o Il fait de ce rôle un enjeu dans une dynamique d’existence
o Ces rôles sont en quoi on va risquer notre chemin, notre liberté

Si on perd ce sens de la liberté, on perd le sens de ce qui fait la singularité de notre vie, ce qui fait de moi un
individu irremplaçable

Poesis >< praxis


Poesis : action qui vaut en tant que telle et
Praxis : action qui ne n’est qu’au service d’autre chose qu’elle-même, qui ne vaut que par son résultat.

14
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Les grecs font cette distinction et pour S, toute activité c’est la praxis : toute activité meme la plus instrumentale,
est fondamentale (car on se risque dans l’existence)
→ Il y a une densité fondamentale de chacune de nos actions chez S
o Nous ne cessons de nous réengager dans l’existence avec chaque activité

Ca va loin pour S : on pourrait dire que manger va de soi, MAIS pour S non !
→ C’est très difficile, c’est une énigme de s’affronter à son corps, au regards des autres
→ Non, on ne va pas me remplir comme on remplit un plein d’essence
→ Et je devrais trouver un chemin qui me permet de dire que je veux me remplir

Qu’est-ce que donc la culture ?


C’est l’’ensemble des rites, la façon dont nous mangeons

La culture peut être comprise comme ce qui vient nourrir ce besoin de manger au sens de l’alimenter au sens
force du terme
→ La culture c’est une façon d’inventer ensemble des chemins d’incarnations : c’est l’art d’habiter
ensemble notre désir de vivre
→ si la culture ne se partage plus, c’est la culture de vivre qui ne s’accueille plus et ça peut prendre
l’apparence de corps vide (où je mange sans fin pour ne pas accueillir l’énigme)

4) Morale et histoire
L’influence
Si être libre, c’et s’incarner, et si s’incarner, c’est consentir à faire partie du réel, et si consentir à faire partie du
réel, c’est consentir à pouvoir être instrumentalisé, alors toute affirmation de soi comme libre implique un
consentement, relatif mais radical, à être mis instrumentalement au service des autres.
→ Être libre pour S, c’est s’incarner, c’est consentir à s’affronter au réel, c’est chercher la résistance au réel

Pierre craint de se risquer sans ce projet avec ses amis, il a peur d’être instrumentalisé
→ La question est d’affronter sa propre médiocrité, il faut s’affronter à cette situation
→ C’est la liberté vivante : la liberté ouvre du sens
→ Je ne peux pas être libre, si je ne permets de m’ouvrir à l’autre

Honorer la liberté de l’autre, c’est honorer son pouvoir de me résister, et honorer son pouvoir de me résister,
c’est de ne pas avoir peur de chercher à l’influencer
→ Comment tout à la fois chercher à influencer l’autre et le désirer libre ?
→ On s’influence tout le temps les uns des autres : je suis toujours déjà influencer et déjà influenceur

La question est d’influencer à ce point qu’il fasse quelque chose avec cette influence voir à la contester
→ Les libertés réelles sont de libertés qui se résistent et en meme temps qui tracent des chemins

L’histoire
Mais ces valeurs sont habités par une historicité
→ On ne vit pas les choses de la meme façon

C’est au nom de cette historicité que certains pourraient dire qu’Ul n’y a pas de véritable valeur
→ MAIS pour S, il s’agirait de dire que ce qui fait qu’il y a des valeurs c’est le fait qu’il y a un réel qui bouge
et qui existe et c’est en nous affrontant à ce réel que l’on développe nos valeurs
→ Ce qui fait que nous pouvons nous engager dans nos croyances et les tenir est la capacité que nous
avons de nous affronter au réel qui bouge : il y a toujours cette double tension
o On tient en chemin , on va pouvoir s’opposer à ce qu’on vit non pas en nous masquant

15
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Une philosophie du corps


Chez Sartre, il n’y a pas de liberté excessive, c’est-à-dire de liberté dont l’ouverture au monde, l’engagement
dans l’existence, ne va pas naturellement de soi, sans un corps qui lui aussi, pour une part, n’est pas fait pour la
vie dans le monde, sans un corps qui résiste pour une part, mais pour cette part absolument, aux différents
projets au sein desquels il ne cesse d’être embarqué.
→ !! S et M ne pensent pas vraiment la meme chose : ils disent la meme phrase mais pas dans le meme
sens

La liberté c’est le pouvoir de s’affronter à ce réel qui ultimement est sans sens, qui me reste absolument
→ Où je l’éprouve ? A meme le corps premièrement
→ Cet inouï pouvoir du monde que je suis, il se déploie à mon corps
→ Si être libre, c’est s’affronter au réel qui existe, c’est tout autant s’affronter à son corps qui résiste

Pour une part absolument : c’est s’affronter à ce qui dans mon corps me résiste pour une part absolument
→ Si je veux monter dans l’arbre, je ne suis pas suffisamment musclé, je n’y arriverai pas : il y a le poids du
corps, une gravite et aussi le corps qui résiste (dans le sens où si on apprend une dance, au début le corps
va nous résister)

On ne peut pas mettre une disquette de telle ou telle art dans notre corps
→ On ne peut pas télécharger un programme
→ La résistance du corps est plus profonde : elle n’est pas seulement physique, c’est comme si le corps
avait une lourdeur plus profonde
→ Comme si quelque chose restait à sa mise en mouvement : j’éprouve ce réel qui est là pour rien et auquel
je dois consentir pour me mettre en mouvement

On peut éprouver cette lourdeur quand on tombe en dépression : tout un coup tout devient lourd, tout est
absolument lourd, le corps n’est plus traversé par la liberté, il nous aspire en nous meme
→ Il y a un fond de mélancolie au fond du corps

Un corps inachevé
Le corps de l’être humain n’est pas un corps prêt à l’emploi
→ En dépression, tout à coup, on ne peut pas se lever, c’est trop difficile et donc se lever c’est toujours
encore s’affronter à ce qui dans la liberté peut dire non et ce qui dans le corps pèse

C’est en s’affrontant ce qui pèse, que l’on ouvre un chemin


→ C’est pour ca que chez S, il y a un combat entre l’extraordinaire grâce, légèreté du corps et ce qu’il y en
lui de pesant
o C’est qui va donner une dynamique à mon corps, ce qui fera la précisions mon geste, c’est ce qui
va donner une pesanteur à mon geste
o On ne peut agir que là où il y a l’alliance du lourd et léger en moi. Ce qui fait la légèreté d’un
geste est indissociable de ce qu’il y a en lui de lourd. Sans la lourdeur, il n’y a plus de légèreté
→ Au cours de notre vie, il peut y avoir des moments où nous éprouvons plus particulièrement la pesanteur
de nos corps, elle peut être plus saillante
o Ex : quand on est malade, blessé

Dans nos société, qui est vraiment en train de marcher ? la jeune personne rayonnante de santé dont le corps
est tout entier disponible
→ MAIS Les actions que nous réalisons ne sont pas réalisé par le corps d’un robot prêt à l’emploi
→ Il y a une joie de marcher et une joie de lutter à la marche lorsqu’elle devient plus pesante
→ MAIS on perd la liberté, si on cherche trop être dans la puissance car il n’y a plus de lutte

S n’aurait pas manquer à s’opposer à l’idéologie du transhumanisme, du corps toujours transformé

16
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Accepter que nous sommes inachevés


Les premiers pas de Marie, la fille de Pierre et d’Anne, émerveillent, non pas seulement parce que Marie prend
possession de son pouvoir de marcher, mais parce que ce pouvoir de marcher n’est le pouvoir d’un soi que parce
que Marie y a consenti à l’impuissance radicale de son corps.
→ Dans ces premiers pas, affrontant le vertige, le risque de tomber, Marie marche : elle dit oui a la vie à la
façon d’une toute petite marcheuse
→ Sa marche est un acte de liberté : c’est un oui à la vie
→ Nous ne pouvons être en chemin perpétuellement vers la vérité qu’en accueillant ce qui résiste et qui
est inachevé

>< Merleau
La pianiste de Merleau : elle travaille avec toute la main droite mais aussi toute la main gauche, comment pourra
elle tenir cette tension ?
→ Lorsqu’elle elle accueille la crise, la musique chante, on l’entend : le corps ne cesse de naitre comme une
chair, de s’unifier (le conflit est ajusté, il demeure)

Le pianiste de Sartre : tout a coup, hop, elle va aller au clavier, elle va faire le mouvement, elle va entrer dans son
corps et le laisser devenir le corps d’une pianiste
→ Elle va s’affronter à ce que son cires lui résiste pour devenir le corps d’une pianiste
→ Pianiste est donc une valeur : les valeurs c’est ce que nous faisons en tant qu’en ce que nous faisons,
nous nous engageons dans l’existence

Conclusions
Dans ce sens S va aussi explorer l’expérience artiste

Dans ce bronze de Giacometti, un marcheur imaginaire se donne à éprouver, comme si un mouvement


s’emparait de ce qui est en même temps immobile.
→ Nous avons un marcheur qui se meut sur place. Nous avons un bronze qui, sur place, immobilement,
rayonne d’un mouvement
→ C’est un être qui se risque dans le déséquilibre, il devient marcheur : marcher c’est entrer dans son corps
à la façon d’un marcheur

C’est dans ce sens que l’on peut dire que les êtres libres que nous sommes, sont des êtres rayonnant : la liberté
chez Sartre rayonne
→ Elle rayonne d’autant plus dans mon action que cette action se déploie comme un être libre dans
l’existence
→ La liberté est apparié : on est toujours en train de rayonner, mais certains êtres ont une puissance de
rayonnement incroyable car ils vivent chacune de leur actions comme un risque, comme un
consentement

En ce sens, S va dire que l’homme est un sorcier pour l’homme : il peut agir sur les autres indirectement dans sa
façon de se connecter à son énigme
→ La personne qui est libre, elle nous connecte à notre propre liberté, à notre propre chemin de vie, elle
agit à distance sur nous

Pour S, il s’agit donc de faire de son corps une œuvre d’art (non traversé de conflit comme M) mais dans le
sens ou une liberté y surgit

17
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Chapitre 2 – Devoir et liberté


Kant
e
Merleau et Sartre sont des philosophe du 20
→ Kant est né en 1724, il y a la révolution française à la fin de sa vie
→ Mais combien est-il encore actuel ?

On va le rencontrer à partir des interrogations que nous avons déjà pu développées


→ On va lui demander de nous conduire vers ce qui est, pour lui, l’énigme de la liberté

L’objectif de ce chapitre est de relire l’éthique kantienne en portant notre attention sur cette thèse essentielle
de Kant selon laquelle la morale ne présuppose pas la liberté, et est pour cette raison même essentielle à son
incessante instauration.
→ ><Merleau et Sartre pour qui la liberté est une énigme mais qui va en meme temps de sois
→ Pour Kant, la liberté comme telle ne va pas de soi, je ne peux pas assurer que nous sommes des êtres
libres
→ Mais alors que signifie être libre si, meme ça, ça ne va pas de soit
→ Son pari va alors consister à mettre en existence que la loi morale ne présuppose pas la liberté mais elle
nous y conduit

S’il y a une loi morale chez K, elle ne dit qu’une chose : « qu’en bien meme tu ne peux pas prouver que tu es un
être libre, agi comme tel, soit le, devient libre »
→ Elle ne propose pas un catalogue d’action à réaliser, c’est simplement l’exigence d’agit comme un être
libre dans notre vie
→ Être libre au sens de Kant, ce n’est pas fun et ca a un prix ,un risque et suppose un travail
o Il y a l’exigence du bonheur qui suppose que je puisse choisir entre ceci ou cela
o Mais la liberté c’est plus que ca
o C’est une exigence radicale
→ Si la philo de K n’est pas un formalise càd donne une orientions, une façon de faire c’est parce qu’être
moral c’est être brulé à jamais

L’hypothèse de ce chapitre est que le formalisme moral de Kant est indissociable de la prise en compte radicale
de ce qui de la liberté ne va pas de soi

1) La possibilité de la liberté
Idées introductives
La philosophie de K est une verticale révolution à tout niveau : tant de la connaissance que la morale
→ Il veut renouveler la philosophie morale en cessant de penser la liberté comme ce qui va de soi

On ne présuppose pas que nous sommes des êtres libres pour nous amener ensuite à ce que nous pouvons faire
de notre liberté
→ Être libre ne suffit pas, il faut aussi être un être humain accomplis
→ Les différents morales sont des chemins que nous nous proposons à nous meme pour convenir à notre
nature fondamentale qui est la garantie du bonheur véritable
o Théorie classique : il faut s’accomplir en fonction de tel ou tel sens

18
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Il y a tant de façons de comprendre l’être humain


→ Il y a une pluralité de sens : qu’est-ce que cela signifie de partager une morale commune si on ne partage
pas les meme croyances, les meme conceptions d’un être humain accomplis ?
→ C’est une question très actuelle
→ S’il n’y a pas un sens qui peut nous rassembler, doit-on tous être replié dans notre morale ?
→ Kant va nous montrer que ce qu’on croit un être libre ne l’est absolument pas
o On pourrait tenter de prouver qu’on est libre mais K va déployer une philosophie qui prouve que
non

On peut reprocher à Kant de développer une philosophie d’une liberté qui est trop inquiète
→ Cette liberté inquiète de sa propre possibilité n’est-elle pas une liberté malade, repliée sur elle-même,
incapable de s’abandonner à l’appel de ce qui vaut, lui est supérieur ?
→ On pourrait lui dire d’arrêter avec ses questions
→ Nous en droit, on est expert dans cette notion de gradation
→ MAIS pour lui, l’expérience morale suppose que la liberté n’aille pas de soi : c’est ce qui doit advenir et
non ce qui est déjà la
o Lorsqu’on présuppose la liberté, on est nécessairement conduit à subordonner l’expérience
morale à la reconnaissance préalable d’un sens de la vie, de ce qui vaut, du Bien.

Pour lui être libre c’est une question : mon comportement est-il celui d’un être libre ?
→ Je fais l’épreuve que je ne peux pas connaitre le sens ultime de la vie
→ Il n’y a pas de sens ultime de la vie qui peut être atteint
→ Si la morale doit être subordonnée à une conception du sens profond de la vie humaine, qui détermine
alors ce sens de la vie, ce qui, valant absolument, doit orienter la liberté ?

Idéal kantien
Idéal kantien : penser par soi-même, penser en accord avec soi-même (en étant conséquent), ce qui suppose
l’ouverture aux autres, l’exercice d’une mentalité élargie
→ Kant est un philosophe des lumières, ça se voit
→ K développe une morale qui nous nécessite de développer notre façon de juger

Ca va nous mener à une vie digne dans laquelle on cherche en toute circonstances à agir en être libre
→ On refuse de penser la morale comme l’imposition d’un ensemble de valeur à une liberté
→ Il y a un refus kantien de subordonner la détermination des valeurs et des normes morales à telle ou
telle conception de la vie bonne, à telle ou telle conception de ce qu’est qu’une vie accomplie, pleine de
sens, méritant d’être vécue

K cherche comme issue cela : la question ne consiste pas à nous demander quelle sont les valeurs qui s’impose
à nous, mais d’accepter
→ que l’on ne peut pas connaitre le sens de la vie mais
→ le regard de la science qui nous montre qu’on n’est pas vraiment libre

Partager une morale


En régime de pluralisme, lorsque nous ne partageons plus le meme sens de la vie, lorsque les façons de vivre
sont fondamentalement diverses, que pouvons-nous partager ?

Ce que nous pouvons partager c’est l’exigence commune d’agir comme un être libre
→ Mais ça ne va pas de soi et c’est ça l’enjeu
→ Déjà à son époque et encore plus aujourd’hui, on assite à une opposition entre le dogmatisme et le
relativisme
→ Nous oscillons ensemble dans nos conflits

19
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Actualité profonde du problème kantien : comment partager une morale commune, le Juste, dans une société
habitée par différentes conceptions de la vie bonne ?
→ On peut avoir différentes éthiques, c’est-à-dire différentes façons de tendre vers un certain Bien, qui
occupe en ce sens la position d’une fin à laquelle on aspire, d’un telos.
→ Dans une perspective kantienne, l’opposition entre les tenants d’une morale dont les valeurs seraient
substantielles, fondées dans la reconnaissance d’un sens unique de la vie, et les relativistes repose sur
une même présupposition : l’être humain est libre et la morale porte sur l’orientation qu’il s’agit de
donner à cette liberté

Il n’y a pas de connaissance possible du sens ultime de la vie humaine.

2) Morale et science
Pas de réponses
Alors que les philosophes avant et pendant k se disputent en cherchant à dire quelle est l’origine du monde
→ C’est comme si la raison devenait folle, comme si elle n’était pas faite pour mettre un terme au débat

On va trouver dans le geste de K cette idée que ce n’est pas seulement qu’on n’a pas découvert le sens ultime
MAIS qu’on ne peut pas le découvrir
→ Par principe, il nous échappera
→ Quand un philosophe prétend dire quel est le sens ultime, il s’égare
→ Ca ne veut pas dire que la question n’est pas là en nous, mais on doit accueillir l’impossibilité d’avoir
une réponse

La philosophie ne peut donc pas nous aider au niveau théorique pour répondre à nos question
→ Sorte de deuil sur le sen ultime mais aussi sur la liberté elle-même

Il s’agit pour Kant de dire qu’on ne pourra jamais prouver la liberté parce que la connaissance ne peut pas avoir
à faire avec la liberté, par principe
→ On refuse donc de subordonner le devoir moral à la reconnaissance préalable d’un sens ultime de la vie
humaine. On refuse plus encore de présupposer que l’être humain est libre, de partir d’une expérience
préalable de la liberté. La liberté ne peut être l’objet d’une connaissance, par principe

La limite de la connaissance
Certes, dans la vie quotidienne, on ne cesse de présupposer la liberté des uns et des autres, on distingue les
causes et les raisons d’agir
→ Il s’agit toutefois pour Kant de suspendre cette croyance naturelle en la liberté

K utilise les conditions de possibilités de notre existence (= philosophie transcendantale)


→ Il cherche ce qui est présupposé par l’acte de connaitre
→ il ne cherche pas à connaître le sens ces choses, mais il veut connaître la condition de penser. Donc le
présupposer de connaître c’est que la vérité n’est pas possible
→ Après K, les sciences humaines vont se rebeller justement

La liberté pour k, elle vient faire rupture a ce déterministe


→ La question morale va demander si on accepte que notre vie devienne la nôtre

On va comprendre que du pdv de la connaissance, tout DOIT apparaitre comme entièrement déterminé
→ Quand on fait de la science, tout doit apparaitre comme déterminé, tout a une/des cause(s)
→ Il faut toujours chercher une cause par principe
→ La connaissance doit se baser sur ce qui est expérimenté
→ La connaissance ne peut fonctionner que là où il y a une expérience sensible
→ La connaissance di qu’Ul y a toujours encore une cause, il n’y a pas de cause ultime que l’on peut
atteindre par l’activité de connaitre
20
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Exemple
→ Au 20e siècle, on découvre le big bang : surgit une alliance heureuse entre les scientifiques et les croyants
→ On a trouvé le point de départ !
→ Mais K aurait questionné ce point inaugural : il n’y en a pas
o Si on remonte au big bang on remonte au commencement de notre univers mais quid des
univers avant le nôtre ? il y a toujours encore plus, la science ne peut pas s’arrêter
→ Ce n’est pas au niveau de l’activité de connaitre que l’on pourra trouver une réponse à ce qui nous hante,
au sens ultime, à l’origine de notre existence,

Par principe, pour être l’objet possible d’une connaissance, le réel doit apparaître comme soumis à un
déterminisme strict
→ Pour la connaissance, on ne peut prouver que l’être humain est libre, qu’il peut être cause de son agir,
que ses comportements ne sont pas les effets de causes naturelles, elles-mêmes étant les effets d’autres
causes naturelles, etc

Pour K , la liberté ne peut pas d’avantage été connu, elle ne peut pas être possédée, elle ne peut pas être prouvée
parce que l’activité de connaitre, de façon constitutive, impose au réel qu’il doit pouvoir être connu, d’être
entièrement déterminé

Lutter contre le déterminisme


La liberté chez K c’est le pouvoir d’interrompre le déterminisme
→ Le fait de faire une action qui n’a pas d’autre cause que nous meme
→ Hanna Arendt s’inspire de K : la liberté c’est le pouvoir de commencer quelque chose, de faire surgir
quelque chose dans notre vie qui vient de nous

Exclure la liberté des sciences


MAIS pour k, peut-on être en prise de la liberté d’un pdv théorique ? non
→ Par principe, l’activité de connaitre dit qu’on peut mettre entre parenthèse cette question de la liberté
→ La liberté doit être exclue des variables quand on fait de la science

La science impose que tout apparaisse comme entièrement déterminé


→ Mais est ce que tout est entièrement déterminé ? non, ça c’est le grand retournement chez K
→ Il dit aux scientifiques qu’ils ont le droit de tout déterminer, mais s’ils le font à leur façon

Le réel n’est pas en lui-même déterminé


→ On ne peut pas connaitre la chose « en soit », on ne peut connaitre que des objets
→ L’objet c’est la façon dont tu l’appréhendes d’une façon scientifique, déterminée

Quand je fais de la science, je dois exclure la liberté

Kant se fait ennemi de tout le monde


→ Les scientifiques qui parlent de dieu, on tout faux, car ils déraillent
→ Les scientifiques qui prétendent avoir le dernier mot sur l’être humain, ils déraillent aussi
o Qui sont-ils pouvoir avoir le dernier mot sur le réel
o Ils ne le connaissant pas en lui-même, ils ne le connaissais qu’à travers les filtres de la
connaissance

Il faut pousser à bout l’idée qu’il n’y a pas de preuve possible de la liberté, de la même façon qu’il n’y a pas de
connaissance possible du sens ultime de la vie :
→ ne peut être connu que ce qui se donne aux sens et répond aux règles constitutives de notre pouvoir de
connaître.
→ Ce n’est pas en cherchant à prouver que l’être humain est libre, ni en cherchant à prouver que la vie a
un sens, que l’on peut fonder la morale

21
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

On découvre à ce moment-ci de la réflexion qu’a tous les coups, la croyance de la liberté n’est pas une affaire
théorique
→ La liberté échappe à l’expérience

Conclusion
On ne peut toutefois pas davantage prouver que l’être humain n’est pas libre
→ Il faut distinguer le réel tel qu’il est en soi (chose en soi) et le réel tel qu’il peut être connu (objet)

On outrepasse les limites constitutives de notre pouvoir de connaître soit en cherchant à prouver que la liberté
est, soit en cherchant à prouver qu’elle n’est pas
→ Il se peut que nous soyons libres
→ La liberté est pensable, mais n’est pas connaissable

La croyance en la liberté n’est pas une affaire théorique


→ la morale, au lieu de présupposer une liberté qui serait accessible à l’intuition, va nous permettre de
croire en celle-ci.
→ C’est la croyance en la liberté qui présuppose la morale

Pour Kant, la liberté est le premier mot, c’est là que tout commence, que commence l’affaire morale
→ On ne partage plus le meme souffle mais c’est là que commence la morale de K

3) L’invention du transcendantal
Nous allons ajouter un peu de perceptive à la vision de Kant
→ K ne surgit pas n’importe où dans l’histoire de la philosophie : connaitre la connaissance ne permet pas
de nous affirmer comme un être libre (coup de tonnerre Kantien dans l’histoire de la pensée)
→ A qui K répond-il fondamentalement ?
→ Il faut comprendre la portée du geste kantien

La modernité
1596: naissance de Descartes (premier penseur de la modernité)

Lorsque la philo moderne et science moderne surgissent, l’activité scientifique est posée comme la condition
meme de la liberté
→ Dans un premier temps, la science moderne, loin de nier la liberté, la suppose, l’affirme comme liberté
de se représenter le réel, de l’objectiver.

La science moderne, dans ces premiers surgissement, dépouille la nature de tout sens : les dieux remontent au
ciel : ce qu’il y a à connaitre ce sont des faits, la nature c’est de la matérialité
→ Objectivation de la nature

Dualisme de l’âme et du corps


MAIS l’être humain se distingue de la nature
→ Grande opposition entre le sujet qui connait et la nature qui est connue (=soumise au déterminisme
scientifique)
→ Pouvoir de l’être humain de pouvoir rejoindre certains secrets de la matière par ses réflexions
mathématique
→ Le sujet moderne se définit comme celui qui dépouille la nature de tout sens : je n’appartiens pas à la
nature en tant que sciatique, je la connais
→ Je me représente les choses, je les tiens à distance

22
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Descartes invente le dualisme de l’âme et du corps


→ En tant que corps j’appartiens à la nature, je suis soumis à son déterminisme (ex :digérer)
→ Mais en tant qu’âme, je connais, je suis capable de rentrer dans les secrets de la matière, je me distingue
de la nature, je suis un être pensant

Ici on identifie l’activité de connaitre en tant qu’activité d’objectivation comme affirmation de soi comme être
libre : Ce qui fait ma dignité, c’est que nous n’appartenons pas à la nature

Grand geste des premiers modernes : chercher à affirmer la liberté dans sa capacité à échapper au
déterminisme, dans sa capacité à le connaitre : j’y échappe, car je suis capable de le connaitre

Pascal : quelle est la différence entre la météorite et moi ? je sais que je vais me faire écraser, pas elle
→ C’est ca qui fait la différence, je peux connaitre
→ Et c’est ça qui fait ma liberté

Pour le meilleur mais aussi pour le pire, la liberté à un prix : on se dissocie de la nature
→ Donc on n’appartient pas à la nature

Une objectivité et une subjectivité


Une sorte de solidarité contradictoire va se mettre ne place entre
→ un culte de l’objectivité : quand je fais de la science tout est calculable, on est dans la règle du quantitatif,
il n’y a que des variables que des cas
→ une subjectivité qui s’éprouve dans le retrait et dans son intériorité : il y a moi qui pense, qui m’éprouve,
qui regarde les choses de derrière la fenêtre
o Cette intériorité elle est en nous, on la vie solidairement, elle nous tient à l’écart

Il y a une solidarité profonde dans la modernité entre le culte de la pure objectivité et le culte de la subjectivité,
de l’intériorité et bientôt de l’authenticité : chaque dimension renforce l’autre !

Retournement de la connaissance
Le sujet connaissant est menacé par son propre pouvoir de connaître
→ Lui qui s’affirmait supérieur à tout ce qui est par son pouvoir de connaître est soumis à son extraordinaire
capacité de connaître les déterminismes de la nature
→ Ce pouvoir de connaitre se retourne contre nous : La liberté ne va-t-elle pas être finalement mise à mal
par ce qu’elle a rendu en même temps possible ?

Plus je vais chercher à objectivité la nature, plus je vais m’affirmer et plus je m’affirme, plus je me mets en péril
si bien qu’il faut trouver une voie de secours
→ Ma forteresse commence à s’effriter : ce n’est plus que dans mon activité de connaitre que je peux
m’affirmer comme un être libre
→ Je vais alors commencer à exploiter les ressources de la nature
o C’est à ça que nous conduit la logique moderne : je vais être capable de faire exploser des
bombes automatique sur la terre (et pour faire ca il faut bien être libre !)

L’être humain chercher à se convaincre de ce qu’il y a en lui de distinct des choses en devenant possesseur, en
exploitant
→ Plus je chercher à me connaitre, plus je me perds, plus je veux du pouvoir sur des choses et bientôt sur
les autres
→ La liberté sera comme l’exercice du pouvoir

23
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Retour à Kant
K ne veut pas croire que la liberté est au bout de l’acte de connaitre MAIS où est-elle donc ?

Oui oui, quand je fais de la science, je me distingue pour une part des choses car j’impose aux choses certaines
règles et procédures pour pouvoir être connu
→ Les grands secrets de la matière, je dois les construis
→ Descartes a raison : quand on connait, on se distingue de ce qu’on connait
o Car on impose a ce qu’on connait le cadre dans lequel ce qui va être connu va l’être

MAIS en plus, Descartes impose aux chose le cadre dans lequel elles vont apparaitre comme connaissables
→ Connaître ce qui se passe dans le cerveau de Pierre lorsqu’il cherche à connaître les lois naturelles du
fonctionnement du cerveau, suppose que l’on suive une série de principes et de règles, que tout sujet
connaissant en général doit suivre pour qu’un acte de connaissance puisse être reconnu comme valide.
o Pour connaître ton cerveau, tu dois l’appréhender selon une série de règles/procédure que tu
ne l’as pas trouvé dans ton cerveau. Donc quand tu connais ton cerveau, tu ne connais pas que
ton cerveau.

Kant refuse de fonder la croyance en la liberté dans le pouvoir que l’être humain a de connaître, d’objectiver la
nature : Kant est un idéaliste parce que tout acte de connaissance suppose un pouvoir de connaître dont les
règles constitutives le rendent irréductible à ce qu’il connaît et plus encore s’imposent au réel s’il doit pouvoir
être connu

MAIS k n’est pas un idéaliste à la façon de Descartes :


→ D conclut de l’activité de connaitre qu’il est un être libre : Il est distinct de son cerveau
→ K va justement refuser ca : lorsque je suis en train d’analyser mon cerveau, ce n’est pas moi qui impose
au cerveau d’appairé de façon déterministe, je revêts le tablier de la science, j’appartiens au mouvement
de la science
o Quand je fais de la science c’est en tant que scientifique en général
o Les règles que j’m’ose au réels ce ne sont pas les miennes
o Ce n’est pas parce qu’on fait de la science qu’on peut dire que, nous dans notre particularité, on
est un être libre
o Le sujet qui connait c’est sujet qui se distingue du réel car il l’objectivité mais c’est un sujet vide

4) Liberté et autonomie
Liberté
S’il y avait de la liberté que serait-elle ?
→ Ce serait un pouvoir d’interrompre l’enchainement déterministe des causes et des effets
→ La liberté c’est un pouvoir d’être une cause qui n’est pas l’effet d’une autre cause qu’elle-même : c’est
le pouvoir de dire non
→ Si je décide quelque chose, c’est moi qui le décide
→ Quand on rentre dans un processus d’objectivation de soi, on se perd

Renversement inouï de Kant : il faut partir du devoir moral pour atteindre la liberté, et non l’inverse !
→ On ne peut pas prouver la liberté et en ce sens en faire le fondement de la morale.
→ La liberté ne peut pas apparaitre dans le monde
→ On ne peut pas s’affirmer comme libre du cœur meme de la connaissance
o Les scientifiques ont tort en disant que l’être humain n’est que matière

La liberté au sens de K est une liberté radicale


→ Cette capacité de choisir est nécessaire pour notre bonheur mais ce n’est pas parce qu’on a cette
possibilité de choisir qu’on est libre et qu’on n’est pas régi par le déterministe
→ MAIS on ne pourra jamais le prouver

24
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Autonomie
Autonomie : se donner à soi-même sa loi, se donner, inconditionnellement, une règle de conduite.
→ pouvoir de se donner à soi-même une règle
→ >< Hétéronomie : recevoir sa loi d’un autre

On peut aussi ne pas être déterminé par la peur


→ Les grand résistants ont peur justement mais ils ne laissent pas la peur les détermine

Ca a un prix de se battre pour la liberté


→ Nous avons tout chacun a notre façon, la liberté de s’affranchir à un coup et un prix
→ C’est quoi cette exigence de la liberté : la morale

La morale c’est une morale de l’autonomie :


→ Être libre c’est pouvoir être autonome càd interrompre tous les déterministes qui sont en train de
m’habiter et qui font de moi un être de la nature
→ Surgit en moi, cette exigence
→ Tu ne peux pas prouver que je ne suis pas libre mais en plus je sen en moi l’exigence d’un être libre,
d’interrompre ce déterminisme quoi qu’il en coute et sans savoir si ce n’est pas un leur

Est libre en ce sens


→ celui qui ne se détermine pas selon l’arbitraire de ses envies, de ses préférences
→ corrélativement, celui qui se donne à lui-même ses règles d’action plutôt que de les subir

Il y a un rapport essentiel entre le pouvoir d’être libre et le pouvoir de se donner des lois.

On comprend donc que la question de la liberté, en ce sens radical, ne peut pas être réduit à l‘arbitraire de mes
envies
→ J’ai des préférences et des envies mais j’éprouve, au plus profond de moi, l’idée qu’une vie digne c’est
une vie qui a osé répondre à l’appel de la liberté
→ Ce n’est pas parce qu’on a réussi à imposer telle ou telle préférence qu’on est libre
→ Ce n’est pas parce qu’on a une influence sur les autres que nous sommes libres
→ Tu peux être croyant ou non, mais quand tu pries tu dois être un être libre et quand tu ne pris pas tu
dois le faire aussi comme un être libre
→ Il ne s’agit pas de suivre notre impulsion pour être libre

Et pourtant on a l’exigence de la liberté , l’exigence d’être une cause

5) Causalité ou disponibilité
On pourrait, et on doit, poser dès maintenant la question à k de savoir s’il ne radicalise pas trop cette idée de
la liberté comme cause plutôt que cette idée de la liberté comme pouvoir d’être affecté
→ La liberté kantienne est inobjectivable, ne peut être l’objet d’une affirmation scientifique.
→ Refus de partir de l’impression que chacun a d’être, au moins pour une part, libre.

Kant choisit de poser la question de la liberté à partir de son pouvoir d’être cause.
→ Il aurait pu partir au contraire de la liberté comme pouvoir d’accueillir ce qui arrive, disponibilité au sens
toujours encore ouvert de ce qui arrive
→ Il aurait pu montrer que la question de la liberté ne peut pas être correctement posée si l’on commence
par la mettre de façon aussi radicale en doute.
→ Il s’agit au contraire pour Kant de radicaliser le doute que l’on peut avoir sur l’existence même de la
liberté. La morale kantienne repose sur l’hyperbolisation de ce doute

S’il y a de la liberté, elle surgit dans la radicalité des différents chemins


→ Donc continuons le chemin : le chemin d’une liberté qui est en moi maintenant à la façon d’une exigence

25
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

6) La loi morale et les conceptions de la vie bonne


L’exigence de la liberté
Pour le moment je n’affirme qu’une chose : la liberté brule en moi comme une exigence
→ Être libre ce n’est pas posséder quelque chose
Il faut cesser de se battre pour savoir si on est un être libre
→ La liberté n’est pas de l’ordre de ce qui est mais de ce qui doit être : c’est le sentiment d’un devoir qui
brule en moi

Et cette exigence nous porte au-delà du conflit relativiste (le sens est pluriel) et dogmatiste (un sens de la vie) :
on est à nouveau dans l’idée de connaître le sens, or, on ne peut pas le connaître
→ Quand on développe une morale relativiste, on est peut être relativiste sur le plan des valeurs mais ça
suppose que l’on accepte bcp de chose (qu’on est complice de quelque chose qui s’impose à moi), on
accepter l’ordre social tel qu’il est

Kant pose comme question : qu’est ce qui rentre dans cette exigence de la liberté ?
→ Il y a un refus kantien de subordonner la morale à telle ou telle conception de la vie bonne, à la
reconnaissance préalable du Bien, de ce qui vaut absolument
o la morale kantienne ne présuppose aucune connaissance préalable de la vie (=le bien)
→ On peut se disputer quant à ce qu’est le sens ultime de la vie MAIS nous avons chacun et chacune cette
brulure, cette exigence d’agir comme un être libre
→ Il nous faut donc partir du sentiment qu’il y a du devoir moral et que ce devoir n’a QUE comme seul
contenu que « soit libre »

Devoir être libre


Kant n’est pas d’accord de dire que si on fait le mal c’est parce qu’on ne parvient pas à connaitre en quoi consiste
la loi morale et c’est ça qui ferait qu’on n’agirait pas correctement

La liberté n’est pas ce qui est, mais ce qui doit être : primat du devoir-être sur l’être
→ être libre, c’est avoir à le devenir, c’est devoir l’être

Quand bien meme on voudrait neutraliser cette exigence, pour k la liberté c’est de laisser cette exigences surgir
→ Ce n’est pas que j’ai décidé un jour de me donner la liberté
→ Ce n’est pas une question de préférence : c’est un fait qui s’impose à nous

Être « moral »
Être moral c’est agir d’une façon telle que cette exigence d’être libre guide notre action
→ On peut avoir les plus belles actions ou discours, qui sont, au final, juste soumis à du déterminisme
→ Je dois chercher à agir comme un être libre

Au cœur meme de ma sensibilité qui, pour une part, aspire au bonheur, il y a eu meme temps une brulure qui
dit : « soit heureux, mais comme un être libre »
→ Ce qui fait la moralité de notre action ce n’est pas d’abord ce qu’on fait mais notre intention (la morale
de k est une morale de l’intention !)

Il faut partir du sentiment qu’il y a du devoir moral, indépendamment donc de tout contenu donné à ce devoir!
→ La loi morale ne s’impose pas au nom d’un Bien dont elle serait la traduction normative. La loi morale ne
commande pas d’abord de faire ceci ou cela. Elle commande d’agir par pur respect pour elle !

Les conséquences de l’action ne font pas parti de la détermination morale de l’action


→ Dès que l’on entre dans le mensonge, on n’est plus dans le chemin de la liberté

La loi morale est un fait de la raison : personne ne peut prétendre en être la source ou encore la manifestation.
→ La loi morale s’impose d’elle-même, en son propre nom !

26
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Au cœur de la sensibilité humaine, il y a, a priori, c’est-à-dire de façon non causée par telle ou telle expérience,
un sentiment de respect pour la loi morale, pour une vie se déterminant de façon désintéressée : faire le devoir
pour le devoir
→ Ce qui fait la moralité de l’action, c’est son intention désintéressée, et non donc ses conséquences !

Pourquoi faudrait-il être moral ?


→ on pourrait dire parce que ceci ou parce que cela
→ comme s’il fallait des raison autre que la morale elle-même
→ Parce que ! parce que cette exigence brule en moi
→ Je ne suis pas morale pour avoir une récompense de quel ordre qui soit

Un devoir d’être libre


Morale téléologique et morale déontologique :
→ Téléologique : thelos
o Il y a des valeurs différentes
→ Déontologique : devoir

La morale k est une morale déontologique qui est donc basée sur le devoir et pas n’importe lequel : celui d’agir
comme un être libre
→ Il y a une exigence d’être libre !
→ morale basée sur le désir de s’accomplir selon une orientation fondamentale de la vie humaine et morale
basée sur l’épreuve d’un devoir qui s’impose catégoriquement

Rapport profond entre cet individu qui cherche les satisfactions les plus immédiates et cet ascète qui cherche à
s’accomplir dans la vie ascétique :
→ à chaque fois il s’agit de chercher le bonheur, les uns et les autres se disputant à propos de ce qu’est le
bonheur, de ce qu’est une vie accomplie.

Ce qui fait la morale c’est que nous sommes à la recherche de la liberté


→ ca implique un travail mais en vue de la liberté
→ on part au désert comme un être libre

La question de l’absolu, de l’ultime


Il faut introduire de l’absolu au cœur meme de notre vie

Seul un vivant capable de poser la question du sens ultime, inconditionnel, des choses, seul un vivant doué de
raison peut éprouver, en sa sensibilité même, l’appel à agir de façon inconditionnelle
→ On n’est pas seulement des vivant qui fonctionnent dans le monde, on est traversé par la question de
l’ultime
→ L’tré humain ne peut pas ne pas penser à la liberté ou encore à dieu : il est pris par cette question d’
l’absolu, cette question qui échappe au flux des causes et effets
→ Cet absolu on ne peut pas l’atteindre par ‘l’activité de connaitre : continue alors a surgir en nous un appel
qui cherche à agir comme un être libre càd a chercher à un introduire dans le flux des causes et des
effets quelque chose qui échappe aux causes et aux effets

Cette exigence passe chez k par un travail sur soi


→ Il ne faudra pas être tributaire de toute nos préférences
→ Elles sont les miennes, mais est ce que je peux, dans le déploiement de ma vie, laisser retentir cette
exigence
→ Sans garanties, sans exigence de pouvoir prouver que c’est possible

C’est la morale qui permet à l’être humain de s’éprouver comme irréductible aux déterminismes du monde, de
s’éprouver apparenté à l’Absolu

27
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La prise de conscience de l’impossibilité de connaître le Bien peut renouveler la morale, peut permettre
l’édification d’une morale enfin autonome, impliquant un usage de la raison autre que celui consistant à
chercher, à dire, à imposer aux autres ce qui serait le sens ultime de la vie !

7) La verticalité de la loi morale


La philosophie kantienne a une double polarité

K est très profondément croyant et il ne cesse pas de l’être et la question de l’être va ressurgir mais ça ne pourrait
pas être le fondement de la morale chez k
→ Cette exigence d’agir comme un être libre nous questionne, elle nous dit de ne pas nous contenter

La loi morale introduit une exigence dont on ne pourra jamais dire qu’on aura pu la satisfaire
→ Je suis toujours déjà coupable devant la loi morale, coupable avant même de faire quoi que ce soit !
→ La liberté vient en nous comme une exigence donc on est toujours en retard, on ne peut jamais savoir
si on l’est
→ C’est donc une exigence sans fin ! Je ne pourrais jamais m’en débarrasser
→ On ne pourra jamais dire qu’on a fait notre devoir
→ On aura toujours encore a s’acheminer vers cette exigences

Cet appel génère donc une souffrance, une insatisfaction, MAIS en meme temps elle suscite une joie (non parce
que je sais que je n’y arriverais pas donc peu importe)
→ Je ne peux pas me débarrasser de cette exigence
→ Joie parce que dans cette exigence, j’éprouve une aspiration à ne pas être le jouet du déterminisme
→ Souffrance car on ne pourra jamais positivement dire qu’on a agi selon cette exigence

La lo morale nous met dont toujours en défaut : on ne sera jamais quitte de la question de la liberté
→ Cette exigence est en meme temps une joie, de ce qui cherche à échapper au déterminisme

Chez K, on fait l’épreuve « d’être là », je suis quelqu’un : suppose notre présence dans l’expérience morale, elle
nous permet d’accueillir l’exigence de la liberté
→ La loi morale ne donne donc pas d’ordre et n’attend rien en échange : elle nous dit d’être quelque chose
→ Elle ne nous dit pas d’être conforme à ce qu’on nous dit de faire, de réaliser des actions pour nous
accomplir (=morale téléologique)
→ Elle nous dit de rejoindre l’exigence de la liberté

8) Le postulat de la liberté
Récap :
Que pouvons-nous partager dans et malgré les différentes conceptions que nous avons du sens de la vie
→ K dit que c’est justement l’exigence de la liberté !
→ Il faut chercher cette liberté dans toutes les situations, sans pouvoir prouver qu’on est un être libre
→ Je peux avoir tous les richesses, les pouvoirs que je veux, ce qui fait que je m’éprouve comme quelqu’un
en tant que tel c’est que je cherche la liberté, je cherche à un introduire mon chemin dans le monde
→ Je suis appelé à, je suis marqué par cette exigence de la liberté

Le postulat
Mais après cette exigence, qu’est-ce que je fais quand je suis devant mon patient à qui je vais devoir annoncer
qu’il est atteint d’une maladie fatale ?
→ Comment j’agis ? il y a en moi la brulure de la liberté, mais comment tenir corps à cette exigence ?
→ On ne pourra pas se contenter de dire qu’il y a une exigence d’être libre

28
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Pour ce faire, il y a un premier pas, un première affirmation que K appelle postulat


→ Le postulat ne veut pas dire la formulation d’une hypothèse mais c’est une affirmation que je ne peux
pas ne pas faire dès que j’entre dans l’expérience morale et c’est celle consistant à dire « je suis un être
libre », je l’affirme non pas au sens d’une constatation mais d’une affirmation
→ Le postulat n’est pas une constations théorique mais quand on entre dans l’exigence de la théorie, on ne
peut pas ne pas affirmer la liberté

D’où vient l’appel ?


Contenu de la loi morale : elle dit une seule chose « soit libre », agit comme un être libre
→ Elle ne donne pas d’autres ordre que ca

Qui m’appelle ? ce n’est pas dieu, car on n’a pas la garantie qu’il y a un dieu
→ Cet appel est anonyme, il est en moi, je ne peux pas m’éprouver non appelé : je me sens travaillé par cet
appel et je me sens respectable dans l’épreuve de cet appel
→ La question n’est pas qui, mais est ce que l’on répond ?
→ Ce n’est pas ma sensibilité qui cherche le bonheur qui m’appelle, mais en même temps en moi, à meme
mon corps brule le sentiment que ce corp n’est vraiment mien que parce qu’il est marqué par l’appel de
la liberté
→ Je deviens mon corps lorsque je me laisse travaillé par l’appel de la liberté
→ Mange comme un être libre, respire et les laisse les autres respirer comme un être libre
o Je me laisse aller au besoin de mon corps

L’appel à agir de façon désintéressée est un appel à être libre, à ne pas être déterminé par quelque réalité que
ce soit, par quelque intérêt sensible, par quelque conception que ce soit du sens de la vie humaine. Il y a un
anonymat constitutif du don de la loi morale.
→ Cet appel, aucune réalité autre que la liberté elle-même, ne peut en être la source.

C’est la liberté et la liberté seulement qui est au cœur de l’appel de la loi morale
→ Chez Kant, la sensibilité en tant que naturelle ne peut être source d’aucun appel à la liberté.
→ C’est l’épreuve de la loi morale qui vient nouer la liberté à la vie du corps

Un postulat improuvable
Je ne peux entrer dans le chemin de la morale qu’en affirmant que je suis un être libre même si je ne peux pas le
prouver
« tu dois, donc tu peux » (pas dire l’inverse !!) : Tu peux être libre puisque tu dois l’être !
→ Le postulat est une hypothèse nécessaire à la réalisation du devoir moral. Il est une affirmation qui n’a
de sens qu’à l’intérieur même de l’appel au devoir.

Le premier risque que je prends face à cet appel c‘est de dire « oui je suis libre »
→ J’affirme théoriquement que je constate que je suis libre
→ Je vais tenir cette affirmation quoi qu’il en coute, je vais chercher cette liberté quoi qu’il en coute
→ Mon chemin est un chemin dans la liberté, je suis libre sans pouvoir le prouver et sans devoir le prouver
à moi-même et aux autres

Il reste que dans ce premier moment, je dis que je suis libre : affirmation inouïe de la libération
→ Kant retrouve la possibilité d’affirmer la liberté mais pas d’une face théorique mais plutôt comme une
exigence morale
→ Cette affirmation fondamentale qui me fait entrer dans la liberté plutôt que constater que je suis libre
est constitutive de mon humanité

29
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

L’appel performatif
En tant qu’humaine et humain j’ai des capacités particulières, je suis un animal porteur de pleins de propriétés,
mais ce qui fait de moi quelqu’un c’est cette énergie de liberté en moi
→ Contre vents et marrées, c’est cette affirmation orale qui fait que les êtres peuvent soutenir le regard :
la capacité que nous avons de résister, de ternir un regard digne par rapport à celui qui nous oppresse
ou nous humilie
→ Quoi qu’il en coute je suis engagé dans le chemin de la liberté
→ Il y a une puissance performative de cette phras e : elle nous fait basculer dans le chemin de la liberté

Certes, on pourrait tenter de réduire cet appel au devoir moral, en faire un processus naturel. Ce n’est que de
l’intérieur de l’appel à la liberté, que de l’intérieur même de l’entente de cet appel, que la liberté peut être
affirmée
→ Ce n’est pas l’humain qui est source de cet appel à la liberté ; c’est cet appel à la liberté qui est source
de l’humain

Exemple (pas de K !) : si je dis à mon amoureux, « je t’aime »


→ ce n’est pas au sens que j’ai constaté en moi des séries de vibration que font que je crois pouvoir dire
qu’il y a de l’amour en moi
o Ce n’est pas qlq chose que je constate ou que je ne constate pas
→ La parole d’amour est une parole de proposition, un engagement, une naissance
→ C’est une parole qui ouvre un chemin : on peut transformer son être si l’autre personne l’accepte

La morale d’action
La loi morale demande d’agir par respect à cette exigence : notre comportement ne devient morale que si ce
qu’on a vue c’est cette liberté
→ Ce n’est pas parce que je suis la personne la plus dévouée que je suis un être moral : ça peut être pris
dans le miroir de moi-même et des autres, c’est-à-dire que j’agis que sur base du déterminisme
o Je crois agir de façon désintéressée, mais je suis peut-être en train d’assouvir indirectement un
intérêt inavouable !

Ce qui fait la moralité d l’action c’est l’intention


→ Point de dispute avec Fichte
→ La loi morale en appelle à une intention pure, mais il est impossible de savoir si la moindre de nos
intentions est pure.

La liberté ne peut pas été vue, sentie, touchée, je ne peux pas atteindre la liberté en moi, je ne peux pas
m’éprouver liber
→ Quand je cherche à m’éprouver, ce que j’éprouve c’est du déterminisme
→ La liberté est du côté de l’exigence : ce que j’éprouve en moi c’est l’exigence de la liberté
→ Thèse très forte car quand meme bien on ne sentirai plus que la vie a du mouvement, l’exigence vit tout
de meme en nous
→ La liberté, je ne peux pas l’éprouver en moi mais je peux l’éprouver aux autre

K dit qu’on ne peut pas atteindre la liberté par la perception, l’expertement, etc : la liberté est invisible
→ La liberté comme pouvoir de casser la chaine du déterminisme, on ne pourra jamais la voir puisque la
seule chose qu’on peut voir c’est du déterminisme
→ Ca implique dans la perspective kantienne, qu’on ne peut plus se réfugier dans la question de « je ne sais
pas Is la liberté existe, au fond » pour se donner Boone conscience face à l’exigence qui est en moi

Kant ne se donne pas la facilité à se yeux d’un catalogue d’actions à accomplir ;


→ On ne peut se fier à soi, à ses impressions, et on ne peut se fier à aucun catalogue de devoirs préétablis
→ le seul devoir c’est d’être en recherche de la liberté, mais comment y procéder ?

30
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

L’exigence de la liberté
On n’arrête pas de faire des choix, à chaque choix j’entre dans des nouvelles directions
→ Libre, à ce moment-ci de notre réflexion, c’est chercher à être l’auteur de son principe d’action, c’est
être autonome, se donner à soi-même notre propre direction, commencer quelque chose faire de mon
geste le mien( ><être original : quand on cherche à se dinguer des autres, on est pris dans le
déterminisme)

Être soi c’est chercher à introduire dans sa vie naturelle une exigence radicale
→ Être soi, c’est ne pas se laisser dicter par ce que mon corps ou les autres me poussent à faire
→ Il y a une exigence d’être soi quoi qu’il en coute : en ce sens, aussi ne pas nous laisser dicter pas notre
intérêt sensible
→ Je suis habité par des intérêts, je cherche le bonheur MAIS mon bonheur doit être celui d’un être libre
o La liberté me mènera peut être là où le bonheur ne m’emmènera pas

L’exigence de la liberté vient introduire un principe de discernement qui ne nous est pas réductible

9) Liberté et universalité
Être désintéressé
Être libre c’est commencer qlq chose et ça implique un travail sur les intérêts sensibles: la liberté implique le
désintéressement
→ Ca ne consiste pas à annuler mes intérêts mais les soumette à l’exigence d’un désintérêts

Le génie kantien n’a pas besoin d‘être chrétien, musulman, juif etc il dit ça seulement dans l’exigence de la liberté
→ Si la religion nous aide à être désintéressé, tant mieux, alors ma religion est une valeur

Agir moralement ce n’est pas seulement agir pour moi, c’est agir au nom de la liberté, c’est prendre soin de cet
appel de la liberté qui brule en moi
→ On va progressivement comprendre que cet appel, on va devoir affirmer qu’il brule tout aussi
aboutement dans les autres
→ Pour le moment, c’est « moi je dois être libre », on n’a pas encore l’dé qu’on doit être libre qu’avec les
autres

La liberté des autres


Cet appel de la liberté en moi me dit d’introduire dans mes intérêts le principe de la liberté et de ne pas être
soumis au déterminisme
→ Sois libre, non pas seulement pour toi, mais pour respecter la liberté, toute liberté, pour respecter l’appel
qui s’impose à chaque liberté, le devoir même d’être libre.
→ Si je suis amené à me respecter moi c’est parce que je respecte toute vie traversée par cette exigence de
la liberté

Oui, mais est ce que j’ai accès à la liberté de l’autre ? à la dignité de l’autre ? est-ce que je vois les autres comme
un être libre ?
→ Non, je n’ai accès à l’autre que comme un vivant traversé par des déterminismes avec lequel je dois
composer
→ Cette brulure je ne l’éprouve pas en l’autre : je n’ai pas accès à la liberté de l’autre pas plus que j »ai
accès à ma propre liberté

>< empiristes
Au fond, les empiristes vont dire que pour devenir pleinement moral, il faut être capable de raisonner la
souffrance de l’autre, d’élargir la perception des autres

31
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Tel que compris par K, un empiristes serait un médecin qui, face à un patient à qui il doit annoncer une maladie
incurable, ne va rien dire car il se rend compte qu’il va craquer, « laissons-lui du temps »
→ Ce médecin a un cœur immense, genreux, puissant, il va mentir au patient par générosité, par
sympathie

MAIS non, dit Kant : qu’est-ce le médecin en sait qu’il agit par générosité ?
→ si en ne lui disant pas la vérité, le médecin se fuit, c’est effrayant de dire une telle vérité, ça pourrait être
plus facile de ne pas assumer l’effroi de la parole qui va devenir inéducable
→ Il faut juste cherche rà agir comme un être libre !
→ On ne doit pas se laisser guider par ce qu’on ressent : l’arbitraire de mes préférences, de mes désirs,
manifeste, non ma liberté, mais mon absence de liberté.

La méthode de Kant
Quelle méthode je pourrais mettre en œuvre pour me détenir ?

Ce n’est pas parce que je dis la vérité que je serai moral


→ Ça peut encore être du déterminisme

On doit toujours être en chemin, toujours le recommencer MAIS en même temps, je peux néanmoins trouver
une méthode qui va me dire que, si je franchis cette limite-là, je serai assuré que je ne suis pas dans le chemin
de la liberté
→ Il ne s’agit pas d’abord de déterminer ce qui est à faire, mais le principe de détermination de ce qui est
à faire, non d’abord telle règle, mais la règle de détermination des règles
→ On va le faire à la négative
→ Ex : Ce n’est pas parce qu’on dit la vérité qu’on est libre MAIS si on ment, on ne l’est d’office pas

La méthode de K c’est la méthode du test de l’universalisation du principe d’action


→ Quand on étudiait la connaissance scientifique, K disait que celle-ci cherche à appréhender les lois
naturelles et, par principe, elles ne souffrent pas d’exception
→ Kant va dire que lorsqu’on agit d’une façon telle que tout le monde ne pourra pas agir de la même façon
que moi au même moment, si mon principe d’action n’est pas sans exception partageable, on est en
train de nous mettre en avant par les autres
o On ne dit pas qu’l n’y a pas d’intérêts, mais on cherche à agir comme un être libre et si notre
principe d’action n’est pas sans exception partageable, c’est qu’on se laisse guider par nos
penchant, c’est qu’on n’est pas traversé par l’exigence de la liberté

Le mensonge suppose que certains ne mentent pas, que certain croient en la parole
→ Mais que se passe-t-il si tout le monde se met à mentir en meme temps ?
→ La parole perd toute loi, on n’a plus confiance en ce que l’autre dit : que des fakes news
→ La parole se délite de plus en plus, parler n’a plus que comme sens de manipuler et d’influencer
→ Cette parole la n’est pas une parole de liberté
→ Si on test universellement ce principe d’action du mansion : il en résulte une impossibilité puisque si
chacun mentait à tout moment, il ne serait même plus possible de mentir puisque plus personne ne
prendrait au sérieux la parole de l’autre
→ Le test c’est de monter dans l’universel pour voir si ça tient : si ça ne tient pas c’est qu’on présuppose
nos intérêts

Pour Kant, mentir c’est refuser d’entrer dans l’expérience de la liberté


→ A ce moment-ci, on ne se base pas sur quelque religion qui soit : on dit au nom de cette exigence qui est
en nous d’être digne, ne ment pas
→ MAIS ça risque d’avoir un coup
→ Donc l’exigence morale c’est de s’acheminer sans garantie

32
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Porc nous permettre d’être très singulièrement quelqu’un , pour nous permet d’être nous au cœur d notre vie,
il faut passer le test de l’universel
→ Si notre principe d’action n’est pas universel, alors on sert nos propre intérêts

Test de l’universel : Faire de son principe d’action ce qui, sans contradiction, peut être le principe d’action de
tous, ce qui, à l’image des lois naturelles, ne peut avoir d’exception
→ L’universabilité du principe d’action est le critère de l’action morale, ce qui garantit qu’on ne se
détermine pas, du moins en apparence, en fonction de soi.

10) Les formulations de l’impératif catégorique


La morale c’est de dire que oui j’ai peur etc, mais je ne lâche pas la morale
→ Il faut agir de façon telle que notre principe d’action puisse passer le test de l’universel

Exemple (non kantien) :


→ On roule bcp en voiture dans notre société
→ Suppose que l’on roule sur la planète entière au rythme de notre usage
→ Serait-ce possible ? combien de terre faut-il ? non ce ne serait pas possible
→ Une société marchande comme la nôtre ne passe pas le test de l’universel : nous n’agissons pas comme
des êtres libres
→ Mais chacun indivisément dans nos vies, nous le pouvons
→ Chacun individuellement peut passer le test de l’universel :on doit être en chemin, on doit avoir
l’intention
o C’est ça qui va nous mener à reconnaitre

Double formulation
Il va formuler cette exigence du test de différentes façons
→ 1ère formulation : agis de façon telle que ton principe d’action est universalisable
→ 2ème formulation: agis de façon telle que tu traites l’autre comme une fin en soi et non pas comme un
moyen
o Nous sommes des moyens les un pour les autres mais il fait traiter l’autre comme un moyen
o On doit être traité de façon inconditionnelle, comme un être qui vaut en tant que tel

Ces 2 formation ne sont pas contradictoire pour Kant


→ Ce qui me permet de m’acheminer vers l’autel c’est l’exigence de respecter en meme temps chacune
et chacune
→ Si mon respect pour toi implique que je ne respecte pas les autres, alors je ne te respecte pas
→ Mon chemin vers l’autre suppose un seul chemin possible : le test de l’universel qui me conduit à dire
que chaque vie humaine doit être respectée comme une fin en soit
o Si je ne respecte pas ca, j’agis pour mes intérêts et non comme un être libre

L’exigence de la liberté suppose qu’on reconnait chacun et chacun dans sa dignité absolue : et commet faire
ça ? en passant par le test de l’universel
→ Ce qui fait que je dois me comporter envers toi comme un être digne c’est l’exigence de la liberté en moi

Pour déterminer l’universalité de la loi morale, Kant prend pour modèle l’universalité des lois de la nature.
→ Il ne s’agit pas d’évaluer les actions, mais le principe même de leur détermination. N’est un principe
moral qu’un principe universellement partageable, sans exception.
→ Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.
→ Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout
autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen

33
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Reconnaissance de l’autre comme une fin


La reconnaissance de l’autre comme fin en soi passe par la loi morale et ne peut par conséquent ni être
subordonnée à une expérience perceptive de l’autre, ni à une conception du Bien, de ce qui vaut absolument
→ Ce respect radical des uns et des autres se fond dans le pur devoir de la liberté
→ On revient à cette idée de la sympathie : on ne peut pas fonder l’idéal du respect de l’autre sur la
sympathie

Si je te respecte ce n’est pas parce que j’éprouve que tu es respectable


→ Si je fonde ma détermination sur mon ressenti, je fais de toi un objet voué à l’arbitraire de mes
sentiments, je ne te respecte pas
→ Quand bien même j’ai horreur de toi, je ne peux devenir un être libre qu’en considérant ta vie comme
une vie digne
→ Le chemin qui me mène vers toi est le chemin qui me mène vers chacune et chacun
→ C’est ‘exigence la liberté qui me conduit à considérer toute vie, la mienne incluse, comme une vie digne
de respect

Une des force du geste kantien c’est que meme dans les situations les plus épouvantable, là où on a de quoi
désespérer, haïr, maudire, il y a la bruleur de la liberté qui dit « moi »
→ Je veux la respectabilité de chacune et de chacun quel qu’en soit le prix

Un choix
Mais Kant ne voit pas les horreurs dont on est capable ?
→ En quoi consiste cette exigence, elle ne s’appuie pas sur des garanties

C’est cela qui fait la liberté : s’enfoncer, se risquer dans le chemin : c’est ça les principes moraux qui s’enfoncent
en moi
→ Je ne peux pas être libre sans vouloir sans exception la liberté de chacune et de chacun
→ Dans ces sociétés où cette exigence est de plus en plus mise à mal, ce n’est pas étonnant qu’on sombre
dans la tristesse et la mélancolie, qu’on cherche l’originalité

On va pouvoir entrer dans le travail de la liberté que si on n’est pas en train de dire non, on va pouvoir ouvrir le
chemin de la liberté qu’en cherchant à se déterminer au nom de chacune et de chacun : tel est le test
→ c’est ça qui fait que certain résistants peuvent tenir dans des conditions horribles : ils gardent la dignité,
le regard fort et la tête haute (même dans les situations les plus épouvantables brûle la flamme de la
liberté)
→ C’est pour cela que certains peuvent passer des années en prisons sans faiblir, c’est pour cela que nous
sommes capable d’être barbares ; nous répondons et cherchons à répondre à cette exigence radicale de
la liberté

Si l’être humain est toujours encore en défaut par rapport à la loi morale, c’est cette même loi morale qui lui
permet de conserver son humanité, une espérance, au cœur des situations les plus épouvantable

11) Le sens moral des croyances religieuses


Kant est protestant, très très très croyant :
→ Mais il refuse, en tout cas dans cette lecture, de faire de la croyance religieuse le fondement de l’agir
morale
→ Ce n’est pas parce qu’il y a dieux qu’il y a de la morale
→ S’il y a de la moral c’est parce qu’il y a la brulure de l’exigence en moi

On va trouver toutes une série d’autres détermination

34
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La vie naturelle et la vie morale (=la liberté)


Ca ne veut pas direz qu’on doit devenir croyant pour laisser burler cette exigence MAIS on ne dit pas non plus
que la croyance n’a plus de sens
→ On va trouver la croyance en dieu au cœur meme de la morale

Kant creuse un écart entre la vie naturelle et la vie morale


→ Je suis toujours tiraillé, entre le moi aspire au bonheur et celui de moi qui cherche à agir comme un être
libre sans en avoir la garantie
o Il y a un désir d’immortalité lié à notre attachement naturel à la vie, à notre peur de mourir, mais
il y en a un autre lié à ce désir, sans fin possible, d’être toujours encore plus libre.
→ K ne réprime pas la vie sensible mais il introduit un combat entre chacun entre nous entre notre
aspiration au bonheur et celle à la liberté, toujours encore à venir
o La liberté chez K introduit qlq chose qui ne peut pas avoir de fin

On retrouve donc 2 mouvement chez K : la vie naturelle et la liberté


→ J’ai peur de la mort, j’aspire à ce que la vie continue d’une façon ou d’une autre
→ MAIS au fond quand on arrive à la vie d’ici-bas, on reste prit dans les impératifs de la vie sensible
→ MAIS il y a un autre principe : la vie ne peut pas se terminer ici-bas, il y a toujours et encore la liberté
o Au plus on rentre dans l’expérience de la liberté, au plus on veut la vivre profondément

La question de l’immortalité trouve un autre Snes de la liberté en moi


→ On va trouver le meme argument chez K par rapport à l’exitance de dieu

Il y a un conflit en nous entre la vie naturelle et l’exigence de la liberté


→ Ici-bas, la liberté peut venir contredire le bonheur
→ On doit choisir par rapport à notre confort
→ On doit se risquer, risquer de perdre un emploi, car Is je fais cela je me comporte comme un être digne

Dieu
K va maintenir jusqu’au bout l’exigence, mais il faut tenir les deux
→ C’est ce conflit entre les deux, qui génère en nous une espérance d’une réconciliation et le nom donné
cette espérée est DIEU
→ L’espérance d’une vie qui puisse être intégralement heureuse et intégralement libre et qui aliment
notre désir ici-bas de continuer le chemin de la liberté
o C’est l’expérience morale qui vient nourrir en moi l’expérience d’un dieu
→ Surgit de la morale une espérance qui ne fonctionne pas comme une garantie mais comme un fruit

Mon corps n’est pas seulement voué à périr : il est habité par une flamme qui me pousse au-delà de moi

Il est caractéristique de la pensée kantienne que toutes les religions vont passer le test
→ Par liberté on parle la capacité de respecter chacun et chacune intégralement
→ Ce qui intéresse K c’est l’exemple morale des grands fondateurs :
→ C’est avant tout l’exemple morale qui intéresse Kant

12) Le mal radical et l’incessante conversion de la liberté


Si la morale permet de laisser surgir en nous une espérance, elle nous éveille aussi au mal radical dont nous
sommes capables
→ Il y a une possible perversion des actions apparemment les plus morales. Il n’y a pas d’avantage de Bien
qui précède la loi morale que de Mal qui la précède
→ D’où vient pour Kant le mal dont nous sommes capables, pas seulement le petit mal mais l’horreur dont
nous sommes capables, le mal radical ?

35
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

C’est parce que nous sommes capables d’être des êtres libre que l’on peut refuser de faire le bien : cet appel à
la liberté qui nous ouvre au bien, nous rend aussi capable du mal
→ Le mal ce n’est pas préférer nos intérêts à ceux des autres, c’est quand on refuse l’exigence de la liberté
en nous et en les autres

Le mal c’est la haine de l’humain : ça ne vient pas seulement de nos penchant naturel qu’il suffirait de
domestiquer
→ Cette brulure qui est en moi instaure un inconfort en moi et je peux tenter de le fuir en tentant d’être
celui qui a le plus de pouvoir
→ Le chemin contre le mal passe nécessairement par un travail de chacune et chacun : « décide tu agir
comme un et libre »
o Tu ne trouveras pas la paix en composant les intérêts des uns et des autres

13) La loi morale et son application


Une normativité
Toujours l’idée d’une procédure, quand Habermas a introduit le principe d’une distinctions etc,
→ La question est comment ces règles peuvent devenir des règles de liberté

Le chemin de la liberté implique une normativité: s’il y a de la loi, c’est une loi qui dit « soit libre »
→ Il ne faut pas comprendre les règles comme des règles qui viennent limiter la liberté, mais qui les rendent
possible
→ Ce qui importe pour Kant ce n’est pas le contenu concret de ce qu’on va faire MAIS la façon dont on se
met à l’épreuve de l’universel en ayant la tension de la liberté
→ La morale kantienne est une morale de l’intention : Il s’agit de répondre à l’appel de la loi morale.
o Agir moralement, non pas pour avoir le cœur pur, mais pour honorer le don de la loi morale.

Moral de ne jamais mentir ?


Bien entendu , arrive la question de savoir si K n’est pas trop intransigeant dans sa morale
→ N’y a-t-il pas de situation où il serait moral de ne pas dire, de mentir
→ Kant ne dit pas qu’on doit absolument dire la vérité, on ne doit pas mentir : le comportement adéquat
serait de dire donc « je ne répondrais pas »

Le formalisme de Kant libère-t-il autant qu’il le prétend l’inventivité de l’agir moral ?


→ Certes, on ne dit pas ce qu’il faut faire, mais on dit implacablement que tel ou tel principe d’action n’est
pas moral s’il n’est pas universalisable.
→ Mais est-il moral de dire qu’il ne faut jamais mentir ?

L’intransigeance kantienne permet de dénoncer l’immoralité des situations


→ Le résistant contraint de mentir pour protéger ses amis est soumis à une situation profondément
immorale.
→ Au lieu de dire qu’il est bien dans ce cas de mentir, la position kantienne consiste à dire qu’il faut plus
encore dénoncer cette situation, sa profonde immoralité.

MAIS il n’est pas en train de dire que la situation est normale et qu’il n’y a pas de problème, et que dans tous les
situation, il ne faut pas mentir
→ Evidement qu’il y a des circonstances épouvantable MAIS précisément, selon lui, ce qui nous permet de
dénoncer l’inhumanité de la situation dans laquelle on est contraint de mentir pour sauver notre peau
c’est précisément l’exigence morale de ne pas mentir
o Cette exigence nous permet de dénoncer cette interdiction de mentir

K est conscient qu’on va lâcher, qu’on peut être pris par la peur MAIS il propose une morale qui est dotant plus
brulante
→ Il faut entrer dans le chemin quand bien meme tu ne peux pas prouver que tu es libre
36
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Illustration du médecin
Le médecin doit toujours dire la vérité à son patient.
→ Mais que se passe-t-il si le patient n’est pas capable d’entendre, de recevoir cette vérité ?
→ La réponse kantienne est : qu’est-ce qui t’autorise à juger qu’il ne le sera pas ?

Si le médecin ne dit pas à son patient qu’il a une maladie incurable, le silence est perçu comme un mensonge
→ Le médecin se dit qu’il doit mentir car il sait que le patient va craquer

Il faut soumettre la prétendue générosité au test de l’universel


→ Tu es généreux MAIS au fond tu as peut être juste peur d’affronter ton patient

Mais le médecin SAIT que le patient va craquer


→ MAIS qui est-il pour prétendre connaitre le secret profond de quelqu’un ?
o C’est probable du pdv de la science que la personne va craquer MAIS l’autre ne se réduit pas au
déterminisme qui le travaille
o On ne peut pas affirmer qu’il sera détruit, on ne peut pas affirmer qu’il ne sera pas
→ La rencontrer de dignité suppose une parole de vérité
→ Et peut-être que cette rencontre de dignité lui donnera des capacités inouïe, de vivre ces derniers
moments de moments incroyables

D’un certain pdv, évidement que l’autre peut se donner à moi comme très prévisible, d’un pdv théorique, si je
connais toutes les variables, le comportement de l’autre serait tout déterminé
→ MAIS pourtant cette brulure de l’exigence me pousse à risquer le chemin de la liberté

Chapitre 3 – Reconnaissance et liberté


Moment des idéalistes allemands, ils font leur études ensemble, il y a une concentration de génie, ils sont
traversé par le souffle de Kant qui dit que la question utile est la celle de la liberté

Fichte lit Kant et il en est bouleversé


→ Il devient Kantien et en meme temps il va quitter Kant et ouvrir un nouveau chemin
→ Il ne fait pas parti des philo que l’on cite directement mais il est impressionnant
→ Il a une influence inouïe, y compris sur Marx
→ Un des premier grand philo du droit

Reprenons quelques traits


Kant : obéir à la loi de la liberté, non par amour de quelqu’un, ou par peu
→ Il y a un primat de la loi morale sur la reconnaissance des libertés : ce que Kant dit c’est que ce qui fonde
l’exigence morale de nous reconnaitre comme un être libre ce ne sont pas des commandements divins
mais l’exigence de vivre ma vie comme un être libre
→ C’est l’exigence de la liberté qui exige de moi que je vive libre parmi d’autres été libre
→ Cette loi morale est au fondement de la reconnaissance de la liberté
o C’est la loi morale qui permet la reconnaissance des libertés et non l’inverse.
→ Je dois affirmer ta liberté pour être en chemin vers ma propre liberté

K permet à Fichte de découvrir la possibilité d’habiter un meme monde (le monde commun) alors que nous ne
partageons pas le meme sens de la vie
→ Ce qui peut nous unir dans nos différences meme c’est l’exigence de vivre comme un être libre
o La liberté c’est une exigence en moi

37
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La liberté n’est pas acquise: pour ça que la moral consiste à chercher la liberté et non pas à l’orienter
→ On découvre dans la perspective de K cette idée d’une raison qui pour une part nous permet de saisir le
déterminisme de la nature et qui nous permet en meme temps d’inventer les chemins de liberté
→ Avec Kant, la raison est nouée de façon très profonde à la liberté puisqu’il n’y a de liberté possible que
pour des êtres capables d’avoir des principes d’action, et de leur faire passer le test de leur universabilité.
Kant donne à la raison dite pratique une place considérable, qu’un philosophe comme Fichte va
radicaliser.
→ La raison pratique, celle qui permet de faire le test de l’universel est celle qui nous conduit à la liberté

Chez K il y a un dualisme : la vie naturelle, nos intérêts, la recherche d’un bonheur ET puis il y a l’exigence de la
liberté
→ Idée du corps que je suis qui est un corps habité par des intérêts, le déterminisme
→ La liberté ne peut pas apparaitre : K l’affirme et c’est le cœur de sa morale en disant que quand bien
meme ta vie ne m’apparaitra pas respectable, je dois te respecter
o J’affirme ta liberté, car je le dois pour honorer l’appel de la liberté ne moi

K refuse que je sois interprété par l’autre


→ MAIS Fichte va ouvrir son champ de rocher en remettant ça en question, en dépassant ce dualisme de K

Fichte
Récap :
Il est inspiré par Kant mais le renverse en meme temps

Pour k, la philo c’est une activité de penser qui veut ressaisir toute chose à partir de la question de la liberté
→ MAIS Kant distingue très rapidement l’activité de connaitre, cette loi, de la liberté qui me dit d’agir
comme un être libre (on ne peut pas prouver qu’on l’est, on ne peut pas non plus prouver qu’on ne l’est
pas)
→ L’exigence de la liberté est intérieure et elle à avoir chez Kant avec le fait de devenir quelqu’un
o La morale à avoir avec l’épreuve qu’on fait de pouvoir être moi, de pouvoir commencer quelque
chose dans ma vie
o Si je ne me laisse pas traverser par l’exigence morale, je vais pouvoir faire des choses, mais je ne
deviendras pas ce qui est le plus singulier en moi
→ MAIS ce chemin passe par les autres
→ Si je fais des exceptions à l’exigence de l’univers, je ne suis pas dans la liberté
→ la liberté est principalement dans l’intention : ce qui fait la moralité de l’action c’est que j’ai en vue la
liberté
o Ce n’est pas parce que je fais de actes moraux que je suis moral

Fichte en est bouleversé : dans un premier temps il salue son effort de faire droit à la science, à son pouvoir,
objectivement et de faire droit au pouvoir radical de la liberté
→ Kant permet à la fois à la science de se déployer et à la liberté d’être affirmée. La raison n’est pas
seulement pouvoir de connaître, mais pouvoir de déterminer l’agir Kant fait les deux à la fois MAIS chez
Kant, faire les deux à la fois emmène également à une distinction
→ Il n’est pas possible avec Kant d’opposer le souffle de la liberté et la raison.
→ Fichte veut radicaliser cette thèse, faire de la liberté le fondement même, et du pouvoir de connaître, et
du pouvoir d’agir, les deux à la fois

38
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

F n’est pas d’accord avec ce dualisme entre l’activité de connaitre et l’exigence de la liberté
→ S’il doit y avoir de la liberté, elle doit être partout, y compris dans l’activité de connaitre
→ On va reprendre la philosophie de K mais on va la bouleverser
→ Pour F, l’activité de connaitre fait partie intégrante du déploiement de la liberté : on ne peut pas
dissocier cette activité qui consiste à saisir les contraintes du monde et les activités qui consistent à
entendre l’appel de la liberté en moi :
o la liberté si elle doit se déploie, elle le fait tout autant dans l’épreuve que je fais dans la
connaissance du monde que dans l’épreuve de la liberté (qui est indissociable de l’activité de
connaitre)

K a fait de la liberté une exigence


→ Pour lui , la liberté ne peut pas apparaitre : c’est une exigence intérieur, je ne peux pas percevoir la
liberté
→ MAIS F ne veut pas de cette liberté tout intérieure qui laisserait le monde à la connaissance scientifique,
et qui ne ferait de la liberté qu’une exigence de travail sur soi
→ Pour F, s’il y a la liberté, elle ne peut pas se déployer ailleurs que dans le monde lui-même, que dans la
rencontre même des choses
o On ne peut pas se contenter, comme K, de dire qu’il y a du déterminisme d’une part et puis de
l’autre, l’exigence de la liberté

Il va falloir, saisir comment la liberté qui, pour une part ne cesse pas d’être une exigence chez F (tu ne seras
jamais assez libre, il faut le devenir
→ MAIS pour lui, si on doit le devenir c’est parce qu’on on l’est déjà !
→ on est déjà quelqu’un , on est déjà libre, il s’agit simplement de libérer cette liberté et de la voir
→ Oui je suis déterminé, mais cette détermination n’est pas absolue et elle est nécessaire pour la liberté

La connaissance des déterminismes de la nature suppose autant la liberté que l’agir moral suppose le
déterminisme des lois de la nature. On ne peut donc dissocier la morale, le devoir-être, et la connaissance de ce
qui est

F va montrer comment en toute expérience la liberté se rend possible !

1) Le primat de la raison pratique


Fichte introduit la question kantienne de la liberté au cœur du moindre vécu, comme constitutive du moindre
de nos vécu
→ >< K : je mange et puis surgis en moi la question de la liberté : « mange comme un etre libre »,
o introduit l’exigence de la liberté DANS l’activité de manger
→ Pour F, il y a pour nous l’activité de manger CAR il y a d’emblée l’activité de la liberté
o Manger est déjà en soit un acte de liberté
o C’est pour ça que je suis amené à manger toujours plus comme un être libre

La liberté pour Fichte


Mais que faut-il entendre alors par « liberté » ?
→ Cette différence de sensibilité implique une diffère dans cette notion

K : être libre c’est refuser le déterminisme, introduire dans le monde quelque chose de nouveau qui vient de
moi-même
→ La liberté est définie à partir de la causalité

39
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

F : la liberté c’est être actif


→ Être libre, c’est être un moi, et être un moi, c’est se poser, c’est-à-dire s’affirmer comme un moi
o S’affirmer c’est être un moi
o Être un moi c’est une activité
→ La liberté n’est qu’en acte : être libre, c’est se vouloir être libre, se poser comme libre
→ Ce n’est pas forcément interrompre le déterminisme mais dire que je suis la
→ Le moi est en vie et il n’existe comme moi qu’en s’affirmant, qu’en se posant comme un être libre càd
comme un moi, je suis-là, je m’affirme
→ Donc on ne peut pas être libre sans se vouloir libre, sans s’activer

La liberté est un incessant commencement de soi


→ Si je dois, en toute situation, devenir libre, c’est parce que je le suis déjà. Le moindre vécu est habité par
un désir originaire de liberté
o Il y a un désir originaire de liberté en moi et il ne surgit pas seulement à la façon d’une brulure
mais comme une joie
o Je marche, je parle : Ceux en prison, à qui la parole est interdite, il savent ce que ca veut dire de
ne pas avoir le pouvoir de parler
o Le seul fait de marcher implique l’épreuve d’un moi, son affirmation de soi, son auto-
positionnement!
→ C’est le pouvoir de surgir en chaque vécu comme étant moi
→ Meme quand je dors, je fais un acte : c’est magnifique de dormir, d’être en vie et de pouvoir être là
→ Ce moi, K a raison de dire qu’il doit être toujours encor plus moi MAIS c’est parce qu’il est déjà là, dans
mon vécu

Il va redéfier la liberté comme auto-conditionna, comme activation du moi

2) Le moi et le non-moi
L’existence d’un non-moi
Dire que je suis moi (on part de l’activité), c’est déjà être à distance de ce moi que je suis.
→ Je ne peux m’affirmer comme un moi quand étant à l’écart avec moi
o Je ne peux été conscience que je suis moi quand étant à l’écart de moi-même
o Thèse inouïe ! je ne peux pas être moi sans faire l’épreuve que je ne le suis jamais assez
→ Le moi que je suis est conscient de lui-même, mais être conscient de soi, c’est déjà se perdre, déjà être
à distance de soi.
→ La liberté, en s’affirmant, tout à la fois coïncide et ne coïncide pas avec elle-même

Je ne peux m’éprouver actif qu’ne m’affrontant à du passif ; je ne peux être moi car en moi, il y a du non-moi
→ Je ne peux être moi quand vivant une épreuve de limite

Quand je dis que je suis moi, je le deviens


→ Ce n’s pas seulement constater que je le suis
→ Marcher c’est être un moi : c’est s’activer à la façon de quelqu’un qui marche
→ Le moi surgit, c’est une vie, il ne cesse de commencer, ce n’est pas une chose
→ MAIS ce moi il ne peut surgit que parce qu’il est confronté à du passif

Si je suis moi, ce n’est en ne l’étant jamais absolument. Je me perds en me trouvant et me trouve en me perdant
! Je suis libre parce que je ne le suis jamais assez, et je ne le suis jamais assez que parce que je le suis !

40
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La nécessité du non moi pour le moi


Il n’y a de moi que limité et que désirant en même temps dépasser sa limite, les deux en même temps !
→ Il n’y a pas de moi sans non-moi !
→ Le moi est un effort, il implique de s’affronter à quelque chose qui le limite
→ Il y a un affrontement à quelque chose qui me résiste et dont j’ai besoin pour être moi : il faut de la
résistance

><K : il faut travailler contre notre égoïsme, chercher à être en travail sur nos attentions mais idéalement, la
liberté serait une pour laquelle il n’y aurait aucune résistance
→ Il faut chercher à viser une liberté qui est idéalement toute pure

MAIS chez F, la liberté exige qu’il y ait une résistance en moi et en dehors de moi
→ C’st dire qu’il n’y pas de liberté s’il n’y a pas le monde qui me résiste
→ Il n’y a pas de moi qui soit en ce sens limité
→ Tu ne deviens un moi que confronté à tes limites

Être libre c’est se confronté activement à des limites


→ MAIS ces limites ne sont pas absolues, ce n’est pas une prison : c’est ce qui nous permet de tracer un
chemin, ce qui peut être dépassé, POUR UNE PART
→ Le moi sera perpétuellement pris dans cette tension entre cette limite et le dépassement de la limite
(ca n’z rien de négatif)
o Si je pouvais prendre toutes les forme que je veux, je ne serai plus moi
o Les limites sont donc une condition de la liberté

L’activité de connaitre
Connaître est tout autant un acte de liberté que sentir, percevoir, se déplacer !

K : La connaissance ne peut avoir à faire qu’à de l’entièrement déterminé


→ Il faut saisir le déterminisme, l’activité de connaitre cherche cela
→ MAIS quand on est engagé dans l’activité de connaitre, on s’affronte à de l’inconnu, à ce que résiste,
o On désire s’avoir mais ça ne marche pas, on réessaye encore et encore
o On est en effort, on s’affirme, je veux tracer un chemin dans l’inconnu, je veux élargir la quête

Mais pour F, on ne peut pas dire qu’il y a l’activité de connaitre qui suit un déterminisme strict et la liberté qui
serait tout entière
→ La liberté se déploie autant dans l’activité de connaitre que dans l’activité de respirer ou dormir
→ La liberté est en mouvement : on ne peut pas comme chez K, distinguer totalement les deux

C’est une révolution qui permet l’invention des sciences humaines : si la connaissance à affaire avec du
déterminisme, elle ne peut pas avoir affaire avec un déterminisme absolu selon Kant
→ MAIS ces loi permettent des chemins et permettent à la liberté de se déployer
→ Les déterminismes, ce qui nous contraint, c’est exactement ce à partir de quoi et en quoi on trace des
chemins de liberté
→ La liberté suppose du déterminisme et de la contrainte
→ Si j’éprouve de la contrainte et si je veux de la contrainte c’est que je veux devenir un être libre
→ MAIS la contrainte n’est pas négative !
o On va marcher dans la montagne, ça va être fatigant MAIS c’est ça la liberté
o Je souffre mais la contrainte si elle peut devenir souffrance elle est tout autant joie
o Il n’y a pas d’activité sans passivité

41
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La résistance
Je suis confronté à ce qui me résiste et en ce sens meme, je dois tracer des chemins et être inventif
→ Thèse inouïe : c’est une attaque a Kant
→ Être libre ce n’est pas seulement être autonomie, être la source MAIS être une source jaillissante,
rayonnante, débordante il faut être inventif
→ L’inventivité est une condition de la liberté : Être libre, c’et s’efforcer, inventivement ! Il s’agit d’être
autonome, de se déterminer, mais de la façon la plus riche possible !
→ Il s’agit de s’affirmer dans la puissance de moi qui exige l’inventivité, la créativité : dimension central du
chemin de la liberté chez F
→ Quand je vais devoir respecter l’autre, ce sera en permettant à l’autre d’être le plus créatif possible
o Pour l’aider je devrais lui laisser la parole, pour voir comment il a besoin d’être aidé

Être un moi, c’est se laisser affecter par le non-moi et en même temps le transformer !
→ Il accueille ce qui lui résiste pour le transformer, pour y ouvrir un chemin de liberté
→ Proche mais en meme temps pas trop de Sartre
o Chez S, le réel ne m’accueille pas
o Alors que chez F, les choses m’accueillent, je dois y tracer un chemin créatif
→ Le pouvoir de créer ne va pas sans le pouvoir d’être affecté

Qu’il y ait du non-moi est une exigence intérieure à la liberté


→ Il s’agit de ressaisir tout ce qui rend le moi passif comme une exigence interne à son activité même
→ Il faut accueillir ce qui nous résiste, laisser ce qui me résiste devenir l’occasion d’une invention de moi
→ Être libre c’est être le créateur de note vie la où on doit endurer : est ce que nous voulons laisser cette
liberté se déployer

Fichte refuse l’opposition kantienne entre un monde phénoménal gouverné par de pures causes naturelles et un
monde invisible, celui de la chose en soi, où une liberté pourrait être théoriquement pensée et moralement
affirmée
→ Être moral, c’est aussi créer, transformer le monde, s’y confronter.
→ S’il y a du déterminisme, il ne peut pas être absolu
→ La liberté exige du déterminisme mais elle exige également que celle-ci ne soit pas absolue

Donc l’activité de connaitre chez K elle cherche à saisir le déterminisme stricte tandis que l’activité de connaitre
chez F va chercher le déterminisme mais va tout autant saisir les zones de latence qui permettent à la liberté de
se créer un chemin

3) Le moi théorique et le moi pratique


Le moi est un moi passif et actif
→ C’est la tension entre activité et passivité (c’est parce que je veux être actif, que je découvre le passif)
→ Cette opposition va se déployer au sein d’une diversité de pouvoir

Les deux pouvoirs


Le pouvoir théorique du moi : le pouvoir de se laisser déterminer par le non-moi
→ Pourvoir de se laisser affecter par ce qui me détermine
→ Je sens, je perçois, je connais, je suis tout entier en train de saisir ce qui peut me résister
→ Si je cherche à connaitre c’est parce que je cherche à connaitre ce qui peut me résister
o Si je cherche à connaitre c’est parce que je cherche à être libre
→ Plus je cherche à inventer, plus je cherche à saisir le déterminisme, je vais à la rencontre du non-moi, je
cherche à le connaitre
→ Quid si je perds le gout de l’aventure, du voyage de la liberté ? l’activité de connaitre flétri
o On fait de la recherche pour le brevet et non pour la recherche elle meme
o On cherche simplement la rentabilité et non l’activité de connaitre
42
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

→ L’activité de connaitre est dirigée vers le non-moi car je désire sentir, percevoir, je vais à la rencontre de
ce qui me détermine

Le pouvoir pratique du moi : le pouvoir d’agir sur le non-moi, de le déterminer


→ C’est le pouvoir de transformer le monde, d’agir dans le monde
→ La liberté se déploie tout entière dans la perception, dans le sens mais aussi dans toutes les autres actions
→ La liberté cherche à faire, à être active

Ces deux pouvoirs sont indissociables l’un de l’autre


→ L’intelligence suppose le pouvoir d’agir et le pouvoir d’agir suppose l’intelligence
→ On ne peut pas les confondre ni les dissocier

F aimait bcp les tout grands pédagogues de son époque qui plaidaient déjà l’idée que le méta de l’apprentissage
suppose que l’on soit en action
→ On doit distinguer les cours pratiques et théoriques mais on doit les mettre en tension
→ Plus on désire faire, plus on désire connaitre
→ Pks on entre dans le travail de l’intelligence, plus notre désir de faire dans le monde s’accroit

L’exigence est déjà en nous


Connaître le réel, c’est supposer qu’on peut y agir, y être libre.
→ On ne peut agir que dans un réel qui tout à la fois résiste et s’offre à la liberté.

On découvre donc qu’il doit y avoir un monde qui nous reste d’une part et d’autre part nous accueille afin de
devenir des êtres libre, pour devenir ce que nous sommes déjà
→ Dans la perceptive ici, on ne put pas se contenter comme K de dire que la liberté c’est cruellement une
exigence : la liberté c’est une exigence MAIS je ne l’éprouve que parce que je suis déjà engagé dans la
liberté et que je désire être libre
→ En m’affirmant comme moi, je fais l’épreuve d’une limite (je le suis mais pas absolument) : il y a un appel
« sois toujours plus actif, cherche toujours plus à devenir un moi »
→ Être un moi c’est une exigence mais seulement parce que ce moi je le suis déjà

4) Le pouvoir d’être de la liberté


Le devoir d’être libre suppose mon pouvoir de l’être et mon pouvoir de l’être suppose le devoir de l’être
→ >< K : on ne peut pas éprouver la liberté en nous et puis en la bruleur de la liberté qui nous amène à nous
risquer dans le chemin de la liberté meme si on ne peut rien prouver
→ Pour F, Il y a de la liberté partout: si la liberté est un exigence, c’est parce qu’elle est déjà la

Pour F, cette liberté se déploie dans le pouvoirs les plus primitifs du corps (éthique des corps)
→ Les pouvoirs les plus primitifs du corps sont des pouvoirs au sein desquels la liberté, dans sa profondeur
morale même, s’éprouve et prend possession de soi.
→ La question du corps deviendra de plus en plus important au fur et à mesure
→ La liberté est là dans la respiration, dans la perception, il y a déjà la liberté

Qu’est-ce que donc la morale ?


→ C’est que je rentre dans une existence où je décide de m’engager à la liberté qui est en moi
→ F nous dit qu’on est quelqu’un , qu’on est là MAIS on doit être pleinement la et laisser la liberté se
déployer dans le sentir, dans la perception, dans l’activité de chercher
o K dit devient quelqu’un et pour cela engage toi dans le chemin de la morale
→ S’engager dans la vie morale est un acte, une résolution, qui se nourrit de l’épreuve que l’on fait, au
cœur même de sa vie sensible, d’un pouvoir partagé de l’être

43
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

5) Liberté et conviction
On ne peut en rester à une détermination purement formelle de la détermination de l’action morale
→ Il ne suffit pas que le médecin dise la vérité à son patient ; Il faut que la façon dont il lui dit renforce la
liberté du patient
o Il doit prendre le temps, ou autre chose qui permet à son patient de pouvoir s’affronter
activement à ce qui est en train e lui arriver
o Pour F, s’engager moralement dans l’existence a donc un enjeu politique : il faut s’engager pour
que les conditions d’exercice de la liberté soient les meilleures possibles

Le mensonge et la vérité
La force de K est de dire que, quand bien meme, les circonstance sont épouvantables, il faut dire la vérité
→ MAIS F dit que c’est une position extrême
→ ATTENTION, il ne dit pas qu’il dut mentir : il faut dire la vérité de façon telle que l’autre personne puisse
s’approprier cette liberté
→ F est en train d’inventer des tensions qui sont au cœur meme des recherches du travail philosophique et
des juristes
o Il faut s’entendre sur des normes communes mais il faut donner la possibilité à ces groupes de
pouvoir faire avec de manière créative

F ajoute que cette exigence de K est bien trop radicale : on s’engage à transformer le monde pour s’y engager de
la façon la plus inventive possible
→ F dit que cette exigence de vérité, on ne peut pas se contenter de la satisfaire de façon formelle, il faut
s’engager pour que la rencontre puisse avoir lieu, que la créativité puisse avoir lieu

Être libre avec les autres


DONC l’universalisation du principe d’action passe par la rencontre effective des autres libertés
→ Il faut la déployer dans la rencontre des autres libertés : les autres doivent dire ce qui leur convient, on
doit dire aux autres ce que nous vivons
→ Les libertés doivent se rencontrer : il n’y a pas de liberté dans la rencontre des libertés

L’intégrité du principe d’action ne suffit pas, il faut encore de la créativité chez moi et tous les autres
→ Il faut agir selon sa conscience, mais en se confrontant aux points de vue des autres et en cherchant à
transformer les situations !

C’est dans l’agir, dans la créativité de l’agir, que la liberté s’éprouve, prend possession de soi. Chez Kant, la liberté
ne se mesure pas à la créativité de son agir, mais à l’absolue intégrité de son principe d’action. Le désir de
s’affronter créative ment au réel n’est pas constitutif de la liberté kantienne

Le droit de propriété est un droit à l’usage


→ Nous devons pouvoir disposer de moyens pour exercer notre liberté : sens fondamental de la liberté
pour F : sens fondamental du respect de l’exigence de la liberté (qu’il y a ai un partage de la liberté)
→ C’est l’usage qui est premier, et non la possession d’une réalité donnée. Il y a un rapport essentiel entre
le pouvoir d’agir créativement, et la réalisation d’un ordre éthique des libertés.
→ Se joue ici la question du droit au travail

44
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Faire un advenir un monde libre, c’est œuvrer pour promouvoir et respecter les sphères d’activité des uns et
des autres. C’est œuvrer pour accroître la puissance d’agir des uns et des autres.
→ Être libre, c’est vouloir la liberté de tous, partager avec les autres libertés un même désir – impossible
et donc infini – d’être libre absolument
→ La question c’est de comment on fait les choses
→ Comme K, on dit qu’on ne peut pas être libre sans vouloir la liberté de chacune et de chacun mais vouloir
cela c’est respecter la sphère d’activité de l’autre, c’est s’ouvrir pour que s’accroisse cette puissance
d’agir des uns et des autres
→ C’est pourvoir partager ensemble une puissance d’agir
o Bien sur que je ne pourrais pas tout faire (c’est constitutif de mon pouvoir d’agir)
o DONC je dois partager la puissance d’agir comme un être libre

En toute situation, devenir libre c’est, avec les autres libertés, partager une exigence d’accroissement de la vie,
de la créativité, de la liberté
→ Être libre, c’est partager, en situation, avec les autres libertés une même exigence d’être libre et une
même puissance de vie, une même puissance d’agir

6) Le corps et la liberté
Chez F, le corps est nécessairement un corps inachevé : il n’y a pas de liberté dans un corps prêt à l’emploi
→ C’est constitutif de notre liberté et de notre créativité
→ Pas dans le meme sens que Merleau et Sartre !

Un corps puissant et limité


Mon corps est une limite de moi-même et une puissance de moi-même
→ Limite : j’ai à assumer mon corps, la finitude fondamentale de mon corps, la pesanteur, les contraintes
o Le corp est une limite de moi meme pour une part
o Or il n’y a pas de moi sans l’épreuve d’une limite mais je ne peux les rencontrer qu’avec mon
corps qui est la première des limites
o Ce corps qui est moi mais pas moi : il est moi mais en meme temps étranger
→ Puissance : je marche, je respire, je dance
o Le corps est une puissance de moi-même : la liberté se déploie dans les puissances du corps

Je ne peux accueillir l’énigme de la liberté que comme énigme de ma propre liberté, qu’en accueillant ce qui de
mon corps est étranger, une limite, et ce qui de mon corps est ma puissance d’être
→ Être libre, c’est s’efforcer, affronter une résistance, celle des choses, mais plus originairement celle du
corps. Être libre, c’est à la fois consentir aux limites du corps et s’efforcer de les assumer inventivement.
→ Dépasser la limite en y consentant.

Le corps est à la fois, indissociablement, limite et puissance de la liberté

Accepter la limite
En consentent aux limites de mon corps, je suis en train d’éprouver la puissance de la vie en moi
→ J’éprouve une vie qui est plus grande en moi
→ Plus on cherche à neutraliser les limites de nôtres corps, plus on s’enferme dans notre corps :
→ C’est pour ça que l’exigence de la liberté ce n’est pas seulement un exigence verticale comme K, mais
l’exigence de la liberté est en résonnance avec une puissance de vie qui me traverse les uns et les autres
→ C’est appartenir à une vie plus grande que moi
→ Être croyants c’est prouver appartenir avec les autres à la vie

Être moral, c’est se décider à l’être (on ne peut contraindre l’autre à devenir moral). Mais ce devoir d’assumer
sa liberté suppose que je le sois déjà, en mon corps même !

45
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Respecter le pouvoir
Vers une éthique des corps : respecter la liberté de l’autre, c’est faire attention aux pouvoirs de son corps, à la
possibilité qu’il a d’en faire un usage le plus créatif possible.
→ Respecter l’autre c’est le rejoindre et me rejoindre moi-même dans nos corps, dans la vulnérabilité et la
créatives de nos cops pour leur permette de se déployer de la façon la plus créative possible

Exemple : La moindre perception est porteuse d’un enjeu éthique fondamental


→ Si quelqu’un est contraint de vivre dans un espace ultra réduit avec quasi aucune ouverture sur le dehors
ou toujours en présence d’autres, alors la perception est violentée parce qu’il y a au cœur de l’activité
perspective, une exigence de liberté
→ Il y a une mobilité dans la vie perspective et cette mobilité est celle de la liberté
→ Respecter l’autre c’est prendre soin de son environnement perspectif, sonore, ..
→ La question de la liberté va jusque là

Une obligation
Il y a une dimension pulsionnelle de la liberté : le moi se trouve donné dans une vie qui le pousse à s’auto-
déterminer, qui l’ouvre sans cesse vers un dehors, d’une façon excédentaire par rapport aux seuls impératifs de
la survie
→ On n’a pas le choix ! nous le vivons chacun à notre façon : quand toutes les conditions de notre
déploiement corporel ne peuvent plus de déployer, ça se retourne contre nous, ce n’est pas une option
→ La joie au cœur du corps n’est pas une option, la liberté l’exige
→ On ne peut jamais fondamentalement travailler dans la survie
→ C’est au peur meme de l’existence
o Repris par Marx
→ Nou sommes contraints à la créativité

7) Liberté et formes de vie


Forte critique à Kant
Il ne suffit pas de dire mécaniquement la vérité au patient, on ne peut pas appliquer la loi morale
mécaniquement, il ne suffit pas d’été mécaniquement intègre, il faut de la souplesse, il faut s’affronter, s‘adapter
au cas (qui ne sont pas forcément la règle)
→ Il s’agit de transformer la situation dans laquelle on se trouve, de la rendre elle-même plus morale. Il faut
agir de telle sorte que l’on accroisse le désir même d’agir moralement, la puissance et la joie de la liberté.
→ Il ne suffit donc pas de dire mécaniquement la vérité au patient pour agir moralement, pour avoir dit de
façon morale la vérité.

Si Kant aime l’idée de la procédure dans le droit, F aime lui le fait que le juge devra jouer entre la règle et la
situation précise
→ MAIS F ne dit jamais qu’on doit mentir au patient t : il faut s’engager, créer un syndicat de médecin, se
battre pour une nouvelle pratique de la médecine
→ La morale ne concerne pas seulement la détermination de règles universelles de conduite, mais la
trajectoire inventive de leur application.

Ce qui motive l’agir moral, ce ne peut pas être simplement l’appel de la loi morale. C’est tout autant l’appel des
autres, la joie même de s’éprouver libre, le partage d’une puissance illimitée de vie !
→ Ce combat implique nécessarisent une joie
→ On se bat au nom d’une puissance au fond de nous
→ Notre combat est celui d’un être libre car il implique une joie, le sentiment d’une vie que je partage avec
les autres
→ L’appel de la loi morale, ne va pas sans l’épreuve d’une puissance de joie, d’une vie illimitée avec les
autres : Si on perd la joie, le partage, on perd la liberté pour F

46
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La religion chez Fichte


Clin d’œil vers la question des religions
→ K : la région peut venir nourrir l’exigence morale et une espérance d’une vie intégralement heureuse et
libre
→ F : il est d’accord avec Kant MAIS pour lui ce sont aussi des façons de célébrer la vie
o Les religions vont célébrer la puissance de la vie en nous
o Il n’annule pas le critère kantien dans le sens où les religions participent à l’existence morale en
disant à chacun d’être libre
o Mais pour F, les religions ne sont pas seulement du côté de l’idéal mais aussi du côté de l’amour
de la vie en soit et en nous

Fichte articule le moment déontologique et le moment téléologique de l’agir moral


→ On ne va pas nécessairement opposer les deux (><Kant)
→ F est d’accord avec la position de Kant : sa morale est la morale de la liberté, ce n’est pas fondé sur
quelque croyance qui soit MAAAIS la pluralité des croyances sont nécessaires au déploiement de la
liberté en tant que ces croyances nourrissent des célébrations de la vie
o F voit la religion comme une expérience partagée d’un culte

L’exigence morale suppose en moi et puis en nous que je veille à nourrir ce sentiment de la liberté, ce qui
suppose que le corps puisse être embarqué dans des célébration de la vie, dans de la gratuité
→ Certes, seule la loi morale motive en dernière instance l’agir moral, mais il faut tout autant dire que cet
appel est d’autant plus puissant qu’il est nourri par des façons de faire, des habitudes, des façons
d’honorer dans telle ou telle situation, par exemple celle du médecin, l’intrigue de la liberté, l’intrigue
d’un rapport éthique au corps souffrant de l’autre.

On ne peut pas avoir le gout de la liberté sans vivre notre vie dans une joie, un amour de la vie
→ On pourrait vouloir à tout prix être un homme libre mais avoir une sécheresse du cœur
→ Il n’y a pas de liberté si le cœur n’est pas dilaté

La question de savoir comment nous faisons pour libérer cette amour de la vie

L’agir moral ne présuppose pas la reconnaissance préalable d’un sens de la vie, mais suppose en même temps
des façons partagées de rencontrer l’exigence morale, des façons plus ou moins riches, inventives

8) Vulnérabilité du corps, imagination, appel


Récap :
→ F c’est le philosophe de la liberté : être libre, c’est s’affirmer, s’activer intensivement
→ Je m’affirme comme un moi
→ Il n’y a pas de moi sans non moi
→ La liberté exige qu’il y a ait le monde qui pour une part me résiste et pour l’autre part ne me résiste pas
o >< Kant : le monde c’est le déterminisme et il y a l’l’exigence en moi d’agir comme un être libre
meme si je ne peux pas prouver que je le suis
→ La liberté se déploie comme une exigence d’inventivité partagée si bien que je ne peux me permettre
comme le médecin kantien de dire la vérité à mon patient
o Il faut que l’on travaille la situation que l’on permette au patient de faire avec ce qui lui arrive
o La moralité de l’action elle passe également par l’attention, aux conditions de déploiement de
l’exigence
o Il ne suffit pas d’être intègre quelle que soit les circonstance, il faut s’engager ensemble à
modifier et transformer circonstances
o Respecter l’autre c’est lui permette de prendre possession activement de ces droits
→ Cette sphères d’activité suppose le partage avec les autres des autres sphères d’activités
o On ne peut pas être inventif sans vouloir l’inventivité des autres
47
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Eprouver la liberté
La liberté de F, en tant que créativité, implique et exige un corps fondamentalement vulnérable
→ Le corps c’est ce en quoi j’éprouve en meme temps la résistance et ce en quoi je m’éprouve
→ Lieu de résistance et lieu de pouvoir
→ Entrer dans le chemin de la liberté c’est entrer dans u enforme d’attention du corps pour qu’il puisse
devenir toujours pus le corps d’un être libre

Par principe chez K , la liberté ne peut pas apparaitre car dans le monde il ne peut y a avoir que du déterminisme
→ On ne dit pas que le réel est entièrement déterminé MAIS ce qui apparait dans le monde doit être
déterminé
→ MAIS pour F, la liberté n’est pas seulement une exigence intérieure : c’est un pouvoir de créer de
s’inventer dans le monde de faire, elle suppose une capacité de tracer des chemins
→ DONC la liberté doit accueillir la liberté

Chez K, quand je perçois l’autre, je ne perçois pas un être libre, par principe, ne te fie pas à ce que tu perçois
→ Il faut reconnaitre l’autre comme un être libre MEME si on ne peut pas garantir qu’il l’est
→ On n’éprouve pas sa garantie pas plus qu’on éprouve la notre
→ MAIS chez F, on éprouve notre propre liberté ! le seul fait de marcher, de dire que je suis, c’est être la
o Le corps humain est manifestation d’un moi, d’une liberté
o On est déjà libre car on est toujours ayant à le devenir
Chez F, j’éprouve ma liberté, j’éprouve la liberté des autres, j’éprouve que l’autre est quelqu’un

Un corps inachevé
Comment la liberté peut être apparaitre ? dans quel corps ? QUE dans un corps inachevé
→ Pas de liberté possible sans son advenue dans un corps inachevé, dans un corps à inventivement former.
→ >< Sartre ou Merleau !!!
o Ils utilisent les mêmes mots mais pas dans le meme sen sou la mem raison

Chez F, le corps est nécessairement inachevé, car s’il était prêt à l‘emploi tel un robot, il ne pourrait pas être un
corps où une liberté s’invente
→ ce que je fais comme épreuve de mon corps c’est un corps qui peut rentrer dans tant d’aventure et de
chemins
o la main peut devenir la main d’un pianiste, d’u père, d’un mère, d’un écrivain
o le corps est un corp transit de possible
→ il n’y a pas de liberté sans la capacité d’imaginer

Il y a un rapport essentiel entre la liberté, l’inchoativité du corps et le pouvoir d’imaginer !

→ Mettre à mal l’inventivité du corps, son pouvoir d’apprendre et de créer, cette réserve inépuisable de
possibles qu’il est, c’est mettre à mal la liberté elle-même.
→ Ce pourvoir que nous sommes d‘imaginer est indissociable de notre corps inachevé
→ Les corps prêt à l’emploi enfermé dans leur programme ne serve qu’a une seule chose

MAIS on peut dire qu’il ne peut pas y avoir de créativité et donc de liberté sans un corps qui pour une part n’est
pas encore né ou achevé et donc impuissant
→ Nous sommes des animaux toujours en train d’apprendre

Donc tout tentative d’occulter cet inachèvement du corps est une façon d’occulter notre créativité

→ Notre créativité est indissociable de ce qu’il y a de vulnérable dans nos corps


→ DONC une société qui jette un regard négatif sur les impuissances du corps est une société qui met à mal
la créativité, la liberté, le pouvoir d’inventer

48
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Le regard comme épreuve radicale de la liberté


Pour F, le lieu du corps ou cette créativité et cette vulnérabilité sont manifestée de façon imminente c’est le
regard, le visage
→ Ce visage que nous-même ne pouvons pas voir sans miroir
→ Ce visage m’expose à l’autre, je ne peux pas maitriser les expression de mon visage, je suis exposée à
l’autre

Une solidarité
Dans la perspective de F, il y a une épreuve sensible que nous faisons des libertés des uns et des autres
→ ><K disait que quand bien meme on ne sent pas la liberté de l’autre, on doit le respecter comme un être
libre
→ F dit que meme si la plupart du temps je peux me comporter comme un être égoïste, il reste que des que
nous sommes en présence des uns des autres nous ne pouvons pas ne pas éprouver la dignité, l’humanité
et la liberté des uns et des autres
→ Nous sommes nécessairement affecté les uns par rapport aux autres
o l’autre peut me faire peur, je me peux lasser, on peut faire des alliances
o MAIS dans toutes ces circulations des intérêts et des égoïsmes, il reste que d’emblée nous
éprouver une solidarité humaine

/ ! \ pour F, je ne peux pas éprouver la liberté de l’autre autrement que dans l’appel qu’il m’adresse
→ On ne peut la rencontrer que selon la modalité d’une solidarité avec elle : j’ai croisé son regard, une
rencontre a eu lieu
→ Je ne peux pas me détourner de cette rencontre, elle a l’lieu, l’appel a lieu
→ Je ne peux pas ne pas être affecté par la présence de l’autre
→ Quand bien meme j’instrumentalise l’autre de la pire manière qui soit, je suis encore dans l’épreuve de
l’autre

Le mal
Mais nous sommes ignoble et barbare avec les autres ! F n’ignore pas cela mais précisément, si je peux être
tellement barbare, au-delà de mes seuls intérêts c’est parce que je suis appel par l’autre et que cela peut devenir
insupportable
→ Le mal dont nous sommes capables repose encore sur ce sentiment que nous avons d’être lié les uns aux
autres
→ Je vais d’autant plus t’exclure et t’humilier du fait que tu es la et que tu me regardes

Il y a une solidarité originaire des libertés dans l’épreuve d’une même vulnérabilité, ce qui ne signifie pas, au
contraire, que les humains adoptent aussitôt, mécaniquement, des conduites de solidarité les uns avec les autres.

Nécessité des autres libertés


F va mettre en évidence qu’il y a une nécessité, pour que je puisse prendre conscience de moi et de ma liberté,
de prendre conscience des autres libertés
→ Revient souvent en question bonus à l’exam !!

Il dit qu’il n’y a pas de moi sans non-moi et mnt on ajoute qu’il n’y a pas de moi sans les autres mois
→ je ne peux pas m’affronter créativement au monde sans partager avec les autres
→ mais pourquoi ?

L’appel de la liberté
Dans la vulnérabilité de chaque corps, c’est l’humanité qui m’appelle, qui me sollicite, qui me sollicite à me
déterminer, à prendre la décision de lui venir en aide.
→ L’apparente indifférence à la vulnérabilité de l’autre est fuite devant cet appel qu’il m’adresse et que je
ne peux pas ne pas entendre

49
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

cas particuliers pour illustrer : voici un petit nourrisson, il pleure et dans un premier temps ces pleurs sont aussi
des phénomènes naturels
→ je ne peux pas ne pas éprouver les pleurs du bebe comme les pleurs d’une liberté qui m’appel : « viens
prendre soins de moi, viens j’ai besoin de toi »
→ le petit bébé, absolument passif, incapable encore de faire usage du langage, donc enfoncé dans sa
vulnérabilité, il pleure et dans ces pleurs j’éprouve déjà quelqu’un en train de m’appeler
→ dans cette soif et la faim, il n’y a pas que la soif et la faim il y quelqu’un qui m’appelle et il faut lui donner
à boire et à manger mais en répondant à son appel
o ce n’est pas juste comme un plein de voiture
o il ne faut pas juste le nourrir et le laisser une fois qu’il a fini son biberon
o il ne s’agit pas jute de satisfaire un manque mais de répondre à l’appel
→ Dans les cris du nourrisson, c’est une liberté qui m’appelle et me demande en ce sens autre chose qu’un
soin purement mécanique.

9) Education et liberté
L’éducation
Education : permettre à une liberté de prendre possession d’elle-même
→ Il s’agit de sortir de l’opposition abstraite entre passivité et activité

Le nourrisson est passif de l’appel qu’il adresse à ma liberté ce n’est pas qu’il se dit qu’il est temps de m’appeler
et puis l’appel surgit en lui
→ Il m’appelle « malgré lui » MAIS c’est lui qui m’appelle
→ Je suis affecté par cet appel malgré lui

Et répondre à cet appel, c’est lui répondre d’une façon telle qu’on va lui permettre de prendre progressivement
possession de l’appel qu’il m’adresse
→ Il va pouvoir devenir de plus en plus actif
→ Il faut qu’il deviennent de plus en plus l’auteur de l’appel qu’il m’adresse et pour cela, je dois lui répondre
d’une certaine façon
→ Il faut que je lui répondre inventivement,
→ Il faut que je réponde à cet appel, non pas mécaniquement, mais en me déterminant librement à le faire,
mais je ne peux me déterminer à répondre à cet appel qu’en étant sollicité par l’autre.

Je dois répondre de manière à permettre l’apprentissage d’une rencontre avec moi et meme moi je dois
accepter de rentrer dans l’apprentissage d’une rencontre avec lui
→ Merveille de la rencontre des petits enfants mais pour F c’est comme ca avec les uns et les autres

Répondre inventivement à l’appel du nourrisson, c’est lui permettre de prendre possession de sa liberté, de faire
activement de son cri un appel qu’il m’adresse de lui-même, un appel qu’il est et qu’il se détermine à être

Répondre de la bonne manière


Répondre trop vite : MAIS si je réponds trop mécaniquement, ce ne sera plus une réponse (dès que le bebe
pleure, je me lève, des que mon amie a besoin de moi, je suis là)
→ je ne permets pas à l’enfant d’éprouver une résistance, qu’il y a aussi sa vie à lui, sa propre temporalité
→ si on répond trop vite, on ne répond pas
→ si on fait un contre top aussitôt, on annule le don de l’autre, maais si on répond 10 ans plus tard c’est
peut être un peu long…

Répondre trop tard : Si je résiste trop et que je laisse le bebe pleurer, je ne luis permet plus de sentir qu’il peut
m’affecter, qu’il peut agir sur moi
→ Je dis « je répondrais quand j’en aurait envie » MAIS l’autre m’appelle, on ne peut pas faire comme si
était le chef et qu’on pouvait faire comme ça comme on veut

50
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

il faut donc se tenir dans la tension entre les deux


→ Il faut permettre à l’enfant de sentir une résistance en ne répondant pas aussitôt
→ MAIS il faut aussi permettre à l‘enfant d’éprouver qu’il peut agir sur moi
o L’enfant peut agir dans son impuissance !

10) La reconnaissance de la reconnaissance


Une limite physique
Ex : je suis en train de me balader dans la forêt et puis un arbre tombe, il entrave mon chemin, il me limite, il
opère une forme de limite sur moi MAIS l’arbre ne sait pas qu’il me limite, il n’en a que faire de moi
→ Le moi ne peut être le moi qu’il est qu’en s’affrontant à la résistance des choses donc il faut qu’il y ait
des arbres qui entravent mon chemin

MAIS c’est ce qu’être libre ?


→ Ce n’est pas simplement être quelqu’un de passif qui devient actif
→ La liberté véritable c’est quand on est à la foi actif et passif : quand on est actif en faisant l’épreuve que
je suis passif
→ La liberté c’est la coïncide du passif et de l’actif : ce n’est pas tantôt l’un puis l’autre, c‘est les deux à la
fois !
o Lorsque je suis actif en voulant ma passivité

Quand l’arbre me limite, il me limite dans mon corps, il ne me dit pas « soit libre », il ne me dit rien, il me résiste
juste comme une chose peut résister
→ MAIS si je me contente de cela, je suis pris sans une forme d’oscillation entre d’une part les choses qui
me limitent et d’autre part, mon pouvoir de leur résister
→ Ce n’est pas parce que les choses me résistent que je vais être capable de m’auto-limiter, que je vais
rentrer dans une capacité à me limiter
→ Or qu’est-ce qu’être libre ? c’est pourvoi être actif et en meme temps limité donc pouvoir se limiter non
pas pour cesser d’être actif mais pour le devenir

L’épreuve de l’autre
Je me promène dans la foret et quelqu’un apparait devant moi, je l’aperçois
→ l’autre dans son corps me limite MAIS pas de la meme façon qu’un bout de bois
→ il n’est pas seulement en train de me limiter physiquement, il me dit « stop, je suis la ne me marche pas
dessus »
→ L’autre me limite en s’adressant à moi en me disant « sois quelqu’un, soit un être libre »
→ DONC dans l’épreuve que je fais de l’autre, je fais l’épreuve d’une limite qui n’est pas seulement une
limite du corps qui est aveugle, je fais l’épreuve d’une limite qui s’adresse à moi en tant que libre

Dans l’épreuve de l’autre, je fais l’épreuve d’une résistance mais qui ne vient pas contrecarrer ma liberté puisque
c’est un résistance qui s’adresse à ma liberté
→ C’est dans la capacité à entendre inventivement l’appel que l’autre m’adresse, qu’en ce sens je peux
devenir un être libre càd un être capable à la fois d’être limité et actif

S’il n’y a pas les autres, je ne peux pas faire l’épreuve de cette coïncidence du passif et de l’actif
→ Il n’y a pas de moi sans non-moi, mais, plus fondamentalement encore, pas de moi sans d’autres moi

C’est dans la reconnaissance active de l’autre moi que chaque moi prend possession du moi qu’il est, de sa limite
tout autant que de ses pouvoirs. Il y a la reconnaissance immédiate des autres libertés et il y a la reprise de cette
reconnaissance immédiate dans un acte de reconnaissance réciproque.

Le moi ne peut rencontrer créativement le non-moi qu’en rencontrant créativement l’autre moi. La résistance
de l’autre moi est constitutive de ma liberté !

51
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Application
Quel est l’enjeu de cette question (variation du prof) :
→ si nous voulons affronter le réchauffement climatique, en faisant comme si cette question était
seulement une question de résistance des choses, on va simplement penser qu’il faut faire avec
o on n’est pas en train d’éprouver la limite du réchauffement climatique comme une limite qui
nous appel à un réinvention de nous meme
→ Et pour éprouver le réchauffement climatique comme une réinvention de moi-même, je dois le faire en
rencontrant les autres cultures, qu’en apprenant à discuter avec les autres de la question du
réchauffement climatique, en cessant de faire comme si ça n’impliquait pas des débats politiques et
sociaux
→ Ce n’est que dans l’épreuve que nous faisant des uns et des autres des limites que nous pouvons croire
en la créativité

Un engagement naturel mais également un choix


On ne peut pas s’éprouver les uns, les autres comme des êtres libres

Il faut que ces libertés s’exposent les unes aux autres comme volonté de se limiter réciproquement les unes aux
autres, comme volonté de partager effectivement une liberté commune.
→ On ne constate pas simplement la liberté de l’autre, on est interpelé
→ Nous sommes liés les uns aux autres, on doit l’être
o On est libre ensemble

MAIS c’est aussi un choix d’être lié aux autres, il faut el vouloir sinon ce ne serait pas véritablement un lien de
liberté
→ On doit décider d’entrer, d’activer, de déployer ce lien qui nous constitue
→ Je suis capable du mal, don cil faut vouloir rentrer en relation avec l’autre

En ce sens, il répond à Hobbes qui dit que « l’homme est un loup pour l’homme » càd que le lien social en ce sens
suppose une forme de décision de nous lier les uns aux autres par intérêts (donc par nature, nous ne sommes
pas engagés)
→ Pour F, non : nous sommes lié les uns aux autre, nous sommes embarqués dans une aventure commune
de la solidarité MAIS nous avons en meme temps à décider de vivre ce que nous sommes
→ Nous avons à décider d’être en lien, il nous faut tenir les deux dimensions de la liberté ensemble

11) Originalité de la relation juridique


F n’est pas seulement ce philosophe qui met en évidence la dimension originairement intersubjective de la
liberté (=pas de liberté sans d’autres libertés)
→ Un des tout grands philosophes du droit au sens d’une nécessité du droit
→ Il met en évidence qu’il n’y a pas de liberté sans la capacité que les libertés ont, déjà liées les unes aux
autres, de se lier activement les unes aux autres dans des relations de droit

Se battre pour chacune et chacun


Être libre, c’est faire valoir tes intérêts, c’est t’affirmer MAIS c’est le faire de façon telle qu’en affirmant tu
affirmes en meme temps la liberté des autres
→ Implique un véritable combat pour une minorité opprimée : ce n’est jamais seulement un combat pour
toi, c’est un combat pour toi et pour tous les autres en meme temps
→ Càd que le véritable combat suppose que tu fasses de la situation qui est la tienne un point de passage
pour l’ensemble des individus de la société et pour la société comme telle
→ Ne te bat pas seulement pour défendre tes intérêts, fait de ta situation problématique, ce au nom de
quoi tu vas te battre pour chacune et chacun

52
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Si Pierre se bat contre son patron qui l’opprime, son combat sera d’autant plus libre et inventif qu’il se battra
pour se libérer lui et pour libérer son patron lui-même de l’emprisonnement dans lequel il se trouve
→ Le véritable combat c’est un combat de liberté QUE si dans ce combat, tu ne te bats pas seulement pour
toi mais pour chacune et chacun
→ Il faut faire de notre combat, un combat qui peut améliorer la vie de tous
→ Le combat doit se faire au nom de chacune et chacun y compris pour son ennemi
o L’ennemi ne cesse pas pour autant d’être un ennemi, mais le combat contre lui se nourrit d’une
puissance inouïe, celle d’une vie capable de créer, d’inventer

Le droit
K : le droit il est d’abord la pour gérer les conflits d’intérêts
→ Il y a d’une part, en nous, ce qui cherche le bonheur et puis il y a l’exigence intérieure de la liberté
→ Il est évident pour lui, qu’il faut distinguer le droit et la morale
o Le droit repose sur la régulation des intérêts
▪ Relève des intérêts
o La morale c’est un chemin intérieur
▪ Chez K, elle n’exige en rien de rentrer dans un rapport juridique avec les autres
▪ relève de l’intériorité

F va également distinguer le droit et la morale


→ Chez F, il va s’agir de montrer que le droit, il ne surgit pas seulement comme un moyen pour gérer nos
conflits d’intérêts, mais c’est une façon de nous respecter les uns et les autres, de nous rendre prévisibles
aux autres, c’est une façon d’inventer des chemins, au seins desquels nous allons nous limiter les uns des
autres et en ce sens nous éveiller aux uns et autres
→ pour lui, le droit est aussi un dispositif pour gérer les égoïsmes mais ce n’est pas que ca

Le droit est ce que les libertés vont se donner les unes aux autres pour activement tisser les liens qui les constitue
→ on met le droit en place pour partager ensemble des chemins

Supposons que nous serions tous super gentils les uns avec les autres et super désintéressés
→ pour F, il faut passer par le droit, il faut tracer des chemins qui nous rendent prévisibles
→ MAIS il reste pour F, que te respecter dans son chemin, c’est te permettre de t’inventer dans ce chemin
et de te permettre de connaitre le monde et de t’anticiper aux réactions des autres à ton action, c’est
partager des règles de droits

Les règles de droit ce sont des façons de tisser des chemins partagés pour ensemble inventer la liberté
→ Le droit est nécessaire à la liberté !
→ Ce n’est pas juste un dispositif de limitation des libertés, c’est un dispositif de potentialisation et
d’activation de la liberté

Il n’y a pas d’intersubjectivité possible sans le partage, toujours situé, d’un ensemble de normes juridiques au
sein desquelles les libertés, se reçoivent données à elles-mêmes, dans une communauté effective
d’autolimitation réciproque

Un langage commun
MAIS le droit ne doit pas seulement être vécu comme un dispositif mécanique censé réguler les interactions des
individus et des groupes sans que ceux-ci puissent prendre part activement à l’invention des règles de droit et
aux façon de les faire appliquer

53
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Pour F, le droit ce n’est pas seulement ce qui permet l’anticipation du comportement des uns et des autres, mais
le droit c’est aussi ce qui permet de se mobiliser, de partager des langages communs pour faire valoir des
situations problématiques
→ Ce n’est pas seulement ce qui permet de résoudre des situations problématiques
→ Quand un groupe est opprimé, il va venir s’emparer du droit existent, il va faire jouer les codes les uns
avec les autres pour tracer dans ces dispositifs normatifs des chemins possibles pour déployer une
revendication
o Une revendication dans un langage partagé, dans un langage qui permet aux différences de
s’articuler et aux conflits de se déployer

Il va s’agir de comprendre que le droit est susceptible d’être mobilisé pour faire valoir des problèmes et pas
seulement pour les réguler dans un langage commun
→ Ex : le langage du droit administratif, le langage du droit humanitaire, le langage du droit de l’homme
→ Le droit est la condition d’un partage créatif du vivre ensemble

Le droit comme lien entre les dimensions de la liberté


La liberté chez F, elle implique le rapport aux choses, la résistances des choses mais aussi le rapport entre les
libertés
→ Il faut tenir les tensions entre ces deux plans
→ D’une certaine façon, chez F, le droit se tient à la charnière des deux plans

Les liberté se rencontrent, s’affrontent aux choses et puis il y a le code, ce texte


→ Le code est une chose bien particulière : c’est une chose que l’on interprète, que l’on fait valoir, qui est
composée de liberté mais qui se donne aussi à nous comme une extériorité

Le droit, ce sont des règles qui se donne aussi en meme temps comme des liens sociaux et comme des choses

En ce sens, le droit fait la charnière entre la dimension de la liberté comme rapport aux choses et la dimension
de la liberté comme rapport entre les libertés

Hegel
Troisième grand philosophe allemand (après Kant et Fichte et il y en a encore un autre après qu’on ne verra pas)

Marx va utiliser et critiquer Hegel

Hegel c’est le philosophe du système, c’est le philosophe de la reconnaissance réciproque MAIS pas au meme
sens que Fichte (EXAM : les comparer)

Introduction
Selon Charles Taylor (un des tous grand philosophe contemporain), la nouveauté de l’époque moderne n’est pas
le besoin de reconnaissance, mais l’épreuve forte que ce besoin peut ne pas être satisfait !

→ Il met en évidence combien la question de la reconnaissance réciproque est au cœur de la philosophie


de Hegel
→ Pour Hegel, la philo c’est un mouvement de reconnaissance de soi
o F nous dit que la reconnaissance c’est une reconnaissance entre les libertés (je ne peux pas être
libre sans être en reconnaissance avec les autres libertés) : être libre c’est être actif
o MAIS H, il va dire qu’être libre c’est se reconnaitre : la reconnaissance est le cœur vibrant de la
liberté

54
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

H surgit ainsi dans la philo moderne comme ce philosophe qui va mettre au cœur meme de sa réflexion la
question de la reconnaissance
→ une reconnaissance qui va implique les modalités d’une lutte
→ H est un penseur qui va s’affronter à la terreur dans laquelle bascule la Révolution française
o Il y avait un enthousiasme pour la liberté et voici que l’on va décapiter les uns et les autres
o Il assiste à une inversion fondamentale de l’idéal humain des Lumières
→ Il veut donc penser et comprendre ces violence et comment elle peut surgir
o Il va s’agit de dire que si tu veux véritablement penser la liberté, tu ne dois pas la penser en
dehors des conflits dans lesquels elle surgit
o La liberté c’est un conflit avec soi
o MAIS ce conflit devient violence lorsqu’on ne lui permet pas de se déployer

Hegel est un penseur de la contradiction généralisée


→ La liberté cherche l’intérêt et le désintérêt et il faut tenir les deux en meme temps
→ Il faut penser la contraction plutôt que de chercher de l’annuler
→ Il y a au cœur de la liberté hégélienne une contradiction à l’œuvre entre une pluralité d’aspirations,
entre une pluralité de dimensions. De façon générale, nous dirons que le génie de Hegel est de prendre
acte qu’il y a au cœur de la liberté des aspirations contradictoires

Il y a plusieurs portes d’entrée à la pense de H et nous prenons la porte politique

1) La reconnaissance de soi comme personne et citoyen


Une contradiction
En quoi donc consiste la contradiction de la liberté hégelienne sur le plan politique ?
→ Nous sommes au cœur de ce débat (bcp de débats contemporain résonnent dans la pensée de H

Cette contraction c’est une contradiction entre ce désir que nous avons d’appartenir à des communautés
→ Il y a un désir d’appartenance et d’affiliation à une communauté qui du sens et habité par des valeurs
(=citoyen)
→ MAIS en meme temps, il y a au cœur de la liberté, un désir de radicale indépendance, d’affirmation
inconditionnelle de soi (=personne)
→ ET ces deux dimensions sont en conflit, en contradiction

Et si tu veux penser la liberté, tu dois penser cette contraction, partir d’elle, tu ne dois pas chercher à l’annuler
→ MAIS tu ne peux pas non plus la laisser se déployer en elle-même dériver dans la violence

Hegel assistant à la montée en puissance de l’industrialisation et du capitalisme, dit qu’il y cette double
inspiration en l’individu moderne
→ L’aspiration à pouvoir vivre sa vie selon ses intérêts propres indépendamment de quelques appartenance
qui soit et puis l’aspiration à une appartenance, une communauté et des valeurs
→ Comment faire droit à cette contradiction ?

Première critique adressée à la morale kantienne


Kant veut fonder une morale qui ne repose sur aucune appartenance que ce soit, il ne veut pas que les
appartenances, les croyances, les cultures orientent l’exigence morale
→ Il veut qu’on partage une morale commune indépendamment de quelque appartenance que ce soit

Hegel dit donc que Kant développe une morale fondée sur l’indépendance des individus
→ Kant cherche à faire droit à l’indépendance, il développe une morale qui suppose une rupture par rapport
à nos différentes communautés
o La morale c’est l’exigence d’agir comme un être libre

55
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

En ce sens, on pourrait dire que, si on réfléchit de façon hegelienne, la société capitaliste qui promeut la
dissolution des communautés, la libération des trajectoires individuelles, fait bon ménage avec la morale
kantienne
→ Une certaine morale kantienne centrée sur l’individu et indépendant des communautés peut très vite
devenir complice d’une approche capitaliste ou libérale de la société (où ce qui prime ce sont les
individus)

Comment maintenir la contradiction


MAIS l’individu moderne aspire tout autant à l’appartenance !

Et comment faire droit à cette contradiction quand celle-ci se déploie sans être intégrée, que se passe -il ?
→ Il se passe qu’on entre dans une forme d’association, de pendule (= dialectique négative)
o Autant on dit que ce qui importe avant tout ce sont les individus délies les uns des autres, on
repensera tout à partir du primat des individus
o MAIS quand on met le pendule du côté des individus, par réaction, il s’inverse et voici que les
communautés ressurgissent, les individus désirent appartenir et tout à coup, on dit que ce qui
importe c’est d’abord les communautés et la tradition

Il faut comprendre que ces deux aspirations sont indissociables les unes des autres :
→ La liberté aspire absolument à l’indépendance et en meme temps absolument à la communauté
→ Et si tu ne parviens pas à faire droit à cette contradiction, on ne sera pas capable d’échapper au cercle
infernal de l’individualisme et du communautarisme
→ Plus tu veux lutter contre le communautarisme en prônant les individus, le communautarisme va
s’accentuer par réaction et inversement

Il y a une contradiction, mais elle est constitutive, il faut lui faire droit et l’intégrer
→ C’est ce que Hegel appelle Aufhebung, le dépassement qui est en meme temps une conservation
→ Il faut tenir la contradiction et l’empêcher de devenir infernale

L’état va surgir comme moyen de médiation (voir plus bas)


→ L’état ce n’est pas seulement un moyen pour organiser le fonctionnement de la vie sociale
→ Il y l’existence de l’état et une nécessité interne au devenir de la liberté
→ MAIS encore faut-il que l’état soit à la hauteur de cette mission que Hegel lui donne !

Récap :
→ La liberté est une contradiction et il s’agit d’habiter cette contradiction, non pas de la dépasser ou
d’annuler le conflit
→ Hegel est tout à la fois un philosophe de la contradiction et de la résiliation
o Il cherche à mettre en place des conflits mais aussi des médiations
o Il permet aux extrêmes de tenir ensemble
→ Il y toujours de la contradiction, car la liberté y est en jeu

L’état
Cette contraction, au plan politique, se développe dans le cadre d’un conflit entre l’individualisme et le
communautarisme
→ La liberté c’est le pouvoir d’appartenir et de ne pas appartenir et H dit qu’il faut tenir les deux à la fois
→ Liberté comme pouvoir du non, de la déliaison, et liberté comme pouvoir du oui, de la liaison
→ Etat hégélien comme ce qui permet de tenir ensemble un désir de déliaison (personne) et le partage
avec d’autres d’une vie chargée de sens.

Pour cela, faudra une médiation qui est pour H l’état (qui va permettre à la liberté d’habiter sa contradiction
→ L’état à avoir avec l’énigme de la liberté
→ Il n’y a pas de liberté sans partage de l’institution
56
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Les valeurs, c’est ce qui doit être (morale), mais c’est que l’on partage d’emblée avec les autres au sein de
communautés (vie éthique, ethnicité)

2) Liberté et dialectique
Il y a une contradiction au cœur de la liberté hégélienne, une contradiction qui constitue la vie même de la liberté,
toute la question étant de savoir comment penser cette contradiction pour qu’elle soit productive !

Double mouvement de la liberté


Ce débat renvoie à une contradiction plus profonde encore, ce qui est le cœur- meme de la pensée de H

Contradiction entre
→ ce qui de la liberté aspire à l’extérieur, à se manifester et à s’objectiver à sortir de soi et à
o un désir de se perdre, de devenir étranger à soi
→ ce qui de la liberté cherche à rentrer en soit, à revenir à soit
o un désir de se reconnaître, s’affirmer

La liberté aspire à se reconnaitre : c’est un mouvement d’auto-reconnaissance de soi


→ Elle sort d’elle-même et se reconnait dans l’autre d’elle moi, elle se dépose dans ce qui n’est pas elle et
se reconnait

La personne clef de la pensée de H est Ulysse


→ Il est exilé de son pays et il Debra faire tout un voyage pour se construire pour enfin revenir à son pays
→ C’est une philosophie où la liberté cherche à se manifester à elle-même

>< Fichte
Liberté fichtéenne = s’affronter à ce qui n’est pas soi.
→ Il dit que la liberté c’est agir, la liberté est action
→ Et pour ça, je devrais passer par la reconnaissance de moi et des autres
→ Pour F, le moi s’oppose au non moi, il s’affirmez dans le rapport au non-moi

Liberté hégélienne : devenir autre que soi et, dans ce devenir autre que soi, revenir à soi (la dialectique comme
travail du négatif)
→ le moi doit devenir non-moi, il doit se faire non moi, passer par les choses, se déposer dans les choses
pour advenir à soi, s’affirmer, se reconnaitre

Exemple : L’acte de faire du pain passe-t-il dans le pain qui est en train d’être produit ? Ce pain est-il Pierre
devenu autre que lui-même, est-il l’agir même de Pierre devenu chose, et devenu chose pour qu’il puisse mieux
s’affirmer, se reconnaître ?
→ Pour F : c’est un acte libre que si ça s’affronte aux choses pour faire un pas
o ce qui importe c’est la créativité de l’acte
o je peux me déployer inventivement ? l’affronter inventivement avec les autres ?
→ MAIS H veut déployer un autre geste : il dit que F n’est pas suffisamment complet
o Tout se passe comme si chez F, seul importait l’acte et non pas le pain qu’on est en train de faire
▪ Ce qui importe ce n’est pas seulement que j’ai été actif MAIS que je me sois déposé dans
ce pain
o Bien sûr que je ne suis pas le pain, le pain est autre que moi MAIS je suis passé dans ce pain,
quelque chose de moi s’est déposé dans le pain
o Saisir le pain comme impliquant ma liberté, comme une manifestions de ma liberté
o Marx va énormément lire H et refuser la solution de H mais il s‘approprie sa façon de penser
▪ Le jeune Marx est pris dans cette idée

K : être libre c’est pouvoir interrompre le déterminisme des choses


→ Est-ce que je fais du pain comme un être libre ?
57
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

MAIS H dit que faire du pain c’et s’affronter avec les autres, créativement au monde, s’affirmer à la puissance de
la vie
→ Être libre c’est pouvoir se déposer dans le pain, dans les œuvres et revenir à soi par-delà cette
extériorisation de soi
→ La liberté communiste elle se perd et elle revient à soi
→ Mouvement de revenir à soi

La liberté n’est pas seulement le pouvoir de concevoir et de faire des choses, de s’affronter créativement à ce
qui résiste. Elle est le pouvoir de se faire chose, pour s’y reconnaître, pour s’y affirmer comme liberté concrète.

La liberté hégélienne est un agir, mais tout entier habité par l’exigence de se manifester à lui-même, de passer
tout entier dans des manifestations de lui-même. La liberté hégélienne est à la fois absolument ce qu’elle fait et
irréductible à ce qu’elle fait : pouvoir de s’y reconnaître.

Le travail
Les institutions hégéliennes ne sont pas seulement des moyens pour les libertés. Elles sont des objectivations
de la liberté, des façons pour celle-ci de s’objectiver et, dans cette objectivation de soi, de cesser d’être
abstraitement intérieure
→ H a une admiration profonde pour les fonctionnaire, pour lui c’est très noble
→ L’état n’est pas seulement un dispositif de régulation des intérêts, mais il fait partie d’un mouvement de
manifestation de la liberté
→ Les institutions sont des miroirs de la liberté et nous avons besoin de reconnaitre la liberté en nous mais
aussi dans le monde que nous forgeons

H en ce sens, est un philosophe du travail comme F MAIS pas dans le meme sens
→ Che F, ce qui importe c’est qu’on soit actif, créateur
→ Tandis que chez H, il faut aussi être actif MAIS pas que ! Le travail c’est la possibilité de se reconnaitre
dans les choses, de pouvoir reconnaitre chez les autres la liberté comme telle

Le travail hégélien est un incessant acte d’objectivation de soi, d’extériorisation de soi et d’affirmation de soi.
→ Le travail est d’autant plus libre qu’il se déploie comme un chemin d’auto-réalisation de l’esprit.

Une objectivation
S’ouvre alors chez H un nouveau concept, inouïs : le concept d’esprit objectif (EXAM)

Chez H, on va avoir cette idée d’une liberté qui est pleinement elle-même qu’en ne faisant chose pour se
reconnaitre dans les choses
→ La thématique du miroir est centrale: il s’agir de m’objectiver !
→ Par le fait que je me reconnais les choses je ne suis pas les choses

La liberté c’est ce mouvement de sortir de soi , de se déposer pour ensuite revenir à soi
→ L’esprit se dépose, se manifeste dans le choses
→ Il y a une objectivité de l’esprit, au sens que l’esprit n’est pas seulement à l’intérieur de moi, pas
seulement subjectif, mais ils se dépose aussi dans les choses
→ L’esprit objectif est l’esprit s’étant déposé dans les œuvres, s’étant fait autre que soi pour, à partir de
cette extériorisation de soi, revenir à soi, se reconnaître

Exemple : Cette cathédrale n’est pas qu’un amas de pierres, mais de la liberté devenue cathédrale.
→ Reconnaître cette cathédrale, c’est reconnaître la liberté qui s’y est objectivée, c’est accueillir ces pierres
comme une manifestation de la liberté
→ Quand nous bâtissons une cathédrale, avec tout ce que ça implique, nous ne sommes pas seulement en
prise avec des chose mais avec des sens, comme si la liberté s’était déposée dans le monde

58
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

→ Si bien que, quand on touche au bâtiment d’un peuple, on n’est pas seulement en train de détruite des
pierres mais de mette à mal l’esprit puisqu’il s’est déposé dans les choses
→ On ne s’en rend meme pas compte : il faut comprendre le pouvoir de la liberté de se déposer dans les
autres

On s’objective pour se reconnaitre pas pour se perdre


→ Les choses sont miroirs de la liberté

3) Universalité, particularité, singularité


Trois dimensions
MAIS il y a 3 dimensions à a liberté
→ Ma liberté = singularité
→ les libertés = particularité
o Je suis toujours avec d’autres liberté
o Nous faisons ci ou cela
o J’appartiens à une/des communautés
→ la liberté = universalité
o vise dieu et encore plus

La liberté, est-ce d’abord l’intrigue profonde de ma liberté ? Est-ce d’abord l’intrigue du rapport entre les libertés
? Est-ce d’abord la question de la liberté en tant que telle ?
→ Il faut tenir ces 3 dimensions à la fois ! La liberté hégélienne est le nouage indissociable de ces 3
dimensions, il faut prendre les trois points de vue en même temps.
→ Fichte est accusé de trop privilégier la liberté singulière alors qu’il faut, selon Hege,l interroger la liberté
en partant simultanément de ses trois dimensions

Cette cathédrale que Pierre construit : un enjeu pour lui ? Un enjeu pour nous ? Un enjeu pour la liberté en tant
que telle ? Les 3 en même temps !
→ C’est lui qui travaille, il y a va de sa vie à lui très singulièrement
→ MAIS ce n’est pas seulement lui, c’est nous, c’est notre communauté, c’est l’œuvre d’une communauté
→ MAIS c’est aussi la liberté en tant qu’elle : c’est une œuvre d’humanité
o C’est ce en quoi dieu se manifeste

Il faut tenir tous ces moments ensemble dans leurs conflits ! il ne s’agit pas seulement de dire, un peu moi, un
peu nous, un peu la liberté en général MAIS les trois ensemble !
→ Ces dimensions entrent en conflit :
→ Tout vient toujours en 3 chez H (car il faut un médiateur)
o Il faut pouvoir penser ce conflit

Théorie du syllogisme
La théorie de H influence un grand nombre de piloche contemporain dans l’idée qu’il faut toujours trouver des
médiations entre les extrêmes pour leur permettre de ne pas tomber dans la violence et de tenir ensemble

Chaque dimension de la liberté est une médiation pour les deux autres !
→ Un des protagonistes du conflit va toujours permettre aux 2 autres de ne pas s’entretuer
→ Les 3 dimensions s’intègrent, elles deviennent une dimension de la liberté en mouvement

Il y a 3 affirmations et il faut tenir les 3 en meme temps, car si l’une lâche, tout s’effondre (Si question la dessus
à l’exam, il faut bien dire ce que chacune veut dire)

59
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

1° : Entre ma liberté et nos libertés, il y a la liberté universelle.


→ On a commencé notre chemin avec Hegel par celle la
→ Ce qui importe ce sont les individus, il faut pouvoir faire droit pleinement aux individus
→ MAIS ces dimensions sont liées les unes aux autres ! Donc si on met tout le poids sur les individus, une
autres dimension de la liberté va se manifester, qui est la communauté
o La liberté est plus grande que moi
→ Voici donc un conflit !
o Si on en reste à cette opposition, on est pris dans une spirale infernale
→ Plus on affirme les indivis, plus le communautarismes s’exacerbe (et inversement)
→ Il nous faut un intermédiaire ! qui n’annule pas le conflit mais qui permet de ne pas tomber ans la
violence (qui est l’annulation du conflit)
o Il faut donc accueillir le conflit et le penser
o La médiation sera ainsi la liberté en tant qu’universalité !
o La liberté dit « ce n’est pas seulement les individus qui comptent, ni les communautés, c’est la
liberté comme telle et plus encore la manifestation de dieu !)
→ Si on accule cette idée qu’il y a quelque chose au-delà de moi et au-delà de nous, on atteint un moment
de réconciliation

Au niveau politique, le représentant de cette médiation c’est l’état (il est porteur d’une dimension universelle et
permet aux états et aux indivis de vivre ensemble)
→ Marx ne sera pas d’accord avec ceux qui pensent que l’état est au service d’intérêts particuliers

MAIS ce n’est pas tout ! d’autres conflits peuvent surgir !!

2° : Entre nos libertés et la liberté universelle, il y a ma liberté


→ La liberté pourrait dire que l’important c’est la liberté mais sans venir s’opposer aux individus : ici les
communautés viennent s’affronter à l’universel
o C’est le combat du racisme : l’universel c’est nous, l’humanité accomplie c’est nous, nous
sommes la manifestation de l‘universel, les civilisés et les autres sont les barbares
→ La communauté vient s’arroger le pouvoir de l’universel
o PAS LE MEME CONFLIT donc pas les mêmes médiations
→ Qu’est ce qui vient faire médiation : la liberté dans sa dimension singulière !
o Les individus sont irréductibles aux communautés !
o L’affirmation de l’individu vient faire la médiation entre les deux plans
o Oui les communauté, oui l’universel MAIS pour tenir la tension ,il y a les individus

3° : Entre la liberté universelle et ma liberté, il y a nos libertés.


→ ce qui importe ici, c’est la liberté en tant que telle qui s’affres contre les indivis
→ Les individus ce sont les variables accessoires : au nom de l’idéal , s’sacrifions l’individus
→ L’individu dit moi, moi, moi
→ La médiation est donc la communauté, car dans cette dimension communautaire, je fais l’épreuve d’être
moi porté par un au-delà de moi comme si la communauté pouvait faire la médiation entre moi et ce qui
est plus grand que moi

1° 2° 3°
Singularité Particularité Universalité
Particularité Universalité Singularité
Universalité singularité Particularité

60
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Le système de la liberté se déploie comme ca


→ Si on veut penser à traves H, il faut toujours essayer de trouver la médiation qui permet au conflit de
tenir avec dette idée que ce conflit peut se déploguer selon différentes modalités qu’il faut tenir
ensemble

4) Le monde comme manifestation de la liberté


Problème : H prétend équilibrer les 3 dimensions, il se fait champion de l’équilibre MAIS toute la question est de
savoir si, au bout du compte, ce ne serait pas l’univers qui serait en train de primer ?
→ C’est la critique de Nietzche
→ Pour H, nos interactions ne peuvent se déployer pleinement qu’en tant qu’elle sont ressaisies comme
participant au mouvement de la liberté
→ Tout participe au mouvement meme de la liberté

Le monde est ce en quoi une seule et même liberté universelle cherche à se reconnaître, non pas seulement à
s’exercer, mais à se manifester, s’objectiver.
→ L’interaction entre les libertés est participation au devenir d’une seule et même liberté, et inversement.

Pierre ne fait pas seulement ce pain pour lui, pour l’autre, mais pour qu’il y ait du pain, et qu’on puisse y
reconnaître l’effectivité de la liberté. Le pain, et toutes les œuvres, participent comme telles à l’auto-
reconnaissance des libertés.
→ Il le fait comme le mouvement meme de la liberté
→ MAIS ce qui importe d’abord, c’est que nous participions au mouvement de la liberté

Hegel refuse d’opposer, à la façon de Fichte, l’agir et le résultat de l’agir.


→ Chez Hegel, la transformation du monde est visibilité de la liberté, devenir-chose de la liberté et devenir-
liberté des choses
→ Il s’agit d’extérioriser l’agir : si j’écris c’est pour conquérir ma pensée (comme si le chemin le plus court
pour m’atteindre restait en quelque sorte le chemin le plus long, je dois faire le détour de m’extérioriser)

Certains penseurs vont reprendre les idées de Hegel en remplaçant dieu par l’humanité

5) Le loi de l’histoire
Ambiguïté de la liberté hégélienne : puissance d’affirmation de soi (seule est irréductible aux choses une liberté
capable de se faire chose) et en même temps inquiétude fondamentale, recherche incessante de soi.
→ Philosophie qui fait droit au négatif, mais pour aussitôt le résorber comme moment dans le devenir du
tout, dans la réconciliation de l‘Absolu avec lui-même.

Pour H, on ne peut véritablement saisir ce qui se passe ici et mnt qu’en ressaisissant pleinement ce qui participe
du mouvement meme de la liberté
→ Il y a une histoire de la liberté
→ >< K qui pense la liberté hors histoire (soit libre mnt)
o Pour K, il n’y a pas de liberté sans être inscrite dans l’aventure de la liberté
→ L’Histoire est au cœur de la liberté : il n’y a pas de liberté sans histoire de la liberté !
→ Penser en philosophe ce qui arrive, c’est le ressaisir comme un moment, comme le point de passage
d’une liberté en incessante totalisation dynamique de soi

H voulait être un penseur de l’actualité : il voulait penser ce qui arrive comme participant à l’énigme de la liberté
→ S’il y a de l’histoire c’est parce qu’il y a une liberté qui se cherche

61
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Réaction de Marx
Si on assite à la montée en puissance du capitalisme et de l’individualisme (qui coupe les communautés et met à
mal le sens)

H refuse de s’opposer frontalement au capitalisme et à l’individualisme, de jouer les communautés contre les
individus
→ On ne peut devenir nous meme qu’en affrontant ce qui nous résiste DONC si on veut affronter le
calatisme, il faut l’ailier, le reformer
o Si tu n’intègres pas ce qu’il y a de positif dans ce qui est ici et mnt, tu ne pourras pas le dépasser
o Tu ne peux dépasser que si ce qui est intégralement intégré
o H dit qu’on ne peut dépasser le capitalisme qu’en ressaisissant comment il participe au chemin
de la liberté : il ne devient hostile à la liberté que si on ne l’intègre pas
o Certes, le capitalisme désolidarise les individus, met à mal les communautés, mais il faut, dans
la perspective de Hegel, ressaisir ce moment négatif comme un moment nécessaire à
l’instauration de communautés au sein desquelles les individus pourront être à la fois
indépendants et solidaires
→ Hegel va chercher à contenir mais Marx va plutôt faire une philosophie révolutionnaire

Marx va dire que ce faisant, on ne permet pas de déployer une véritable contestation, qu’on cherche comme ça
à toujours ramener au meme

Réaction d’autres auteurs


Deleuze :
→ La liberté hégélienne se perd, mais c’est elle qui se perd, et qui se perd pour se retrouver ! La négativité
est au service du tout, de la réconciliation !
→ Deleuze oppose à la négativité hégélienne l’épreuve de différences qui ne sont pas destinées à être
dépassées !

Derrida : Hegel reste pris dans une métaphysique de la présence où le devenir-autre que soi est subordonné à
l’idéal d’une pure présence à soi

6) La dialectique du maitre et du serviteur


Voir : https://www.youtube.com/watch?v=T7uXtWjtolM

Elle se déploie dans plusieurs ouvrages de H

Introduction
Il cherche à décrire la rencontre entre des libertés, le conflit qui s’empare de ces libertés et comment ce conflit
va amener à reconnaitre qu’il n’y a pas de liberté sans partage
→ Ce conflit est en chacun d’entre nous et ne peux l’être que parce qu’il est en meme temps partagé
→ Nous partageons l’aventure de la liberté et si la liberté est en débat en moi, je ne peux l’accueillir qu’en
étant en relation avec toi dans une communauté
→ Il va falloir comprendre comment notre rapport aux uns et aux autres appartient à la liberté et au
mouvement de la liberté

H raconte une histoire : la question n’est pas de savoir Is ca a eu lieu ou non, ça permet de saisir toute une série
de dimension fans notre rapport aux uns et aux autres
→ Toutes ces dimension de l’être humain, il faut les ressaisir comme inscrite dans une aventure en chacun
→ La dialectique est une progressive conquête de la liberté du conflit qui nous habite
→ Il y a des rôles à tenir pour faire advenir la liberté !

62
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La reconnaissance réciproque des libertés implique un moment de lutte entre les libertés, une lutte pour la
reconnaissance, et non pour la pure satisfaction des besoins !
→ Le désir de se reconnaître dans l’autre que soi est au cœur de la liberté universelle.
→ Pour les libertés, se reconnaître les unes les autres, c’est permettre à la liberté universelle de prendre
possession de soi. Au cœur du débat entre les libertés, une seule et même liberté se conquiert !

La dialectique du maître et du serviteur est l’histoire d’une progressive conquête collective de la liberté.
→ Elle prendra d’autres formes en étant inspiré par d’autres penseurs et penseuses (ex: Marx)

Stade 1
Il y a un débat en chacun d’entre nous : un débat entre le oui et le nom, ente la liaison (appartenance, oui) et la
déliaison (séparation, non)
→ Ce débat a aussi à voir avec mon appartenance à la vie
→ Pour H, être libre c’est pouvoir prendre un risque par rapport à la mort, c’est pouvoir dire non

Voici donc que 2 individus se rencontrent


→ Ils satisfont des intérêts mais ils risquent que chacun est pris par son débat intérieur
→ Ils vont commencer à se combattre pour se prouver chacune à elle-même qu’elle est capable de prendre
un risque, qu’elle ne va pas fuir devant le risque de la mort
→ Le problème c’est qu’ils ne peuvent pas se tuer car ca annulerai le conflit
→ Si plus rien ne bouge on va à la catastrophe, donc il va falloir trouver une issue au combat

Ce débat, aucune liberté ne peut l’intégrer toute seule, elle devrait passer par les autres
→ S’il y a un débat entre moi et moi, je serai en débat avec l’autre que je rentrent
o Comme si elle avait besoin d’être en débat pour être déployée
→ Les combats que l’on peut avoir ne sont pas seulement liés aux intérêts matériels mais sont liés aux
intérêts de vivre dans le monde réel l’énigme de la liberté

Le maitre
Le maître préfère la liberté à la vie. Mieux vaut risquer la mort et être libre que vivant et asservi à ses besoins !
→ Je suis capable de prendre des risques, d’ouvrir un chemin sans garantie, de ne pas laisser la vie nous
dicter
→ Je suis vivant MAIS libre : ce qui fait que je suis un être libre, c’est que je peux risquer ma vie, ne pas me
laisser prendre par la peur
→ Il y aussi cette liberté den moi qui dit « à quoi bon la liberté si on n’est pas vivant »
o N’ait pas de mépris pour ta vie, Soit libre mais à l’intérieur de la vie !

Il prend donc le risque de la mort : Mieux vaut mourir, que d’être asservi à ses besoins

Le serviteur
Il préfère la vie à la liberté : A quoi bon un acte de liberté qui conduit à la mort, à l’impossibilité de continuer à
être libre ?
→ Qu’elle vie si ce n’est pas une vie dans la liberté

Il combat tout juste assez pour que son abandon soit l’abandon d’un être qui n’est pas purement et simplement
asservi à son désir de vivre
→ Il entre dans un chemin intérieur et découvre une angoisse qui est essentielle à l’épreuve de la liberté

Le serviteur a pris le risque aussi ! ce n’est pas un lâche, il a couru le risque


→ MAIS au cœur du combat, en ayant pris ce risque, il découvre le prix de la vie, la merveille de la vie, il
préfère la vie à la mort
→ MAIS pas à la façon d’un lâche mais de quelqu’un qui reconnait la valeur de la vie
o Il renonce à la liberté, en tout cas telle qu’est-elle dans le maitre

63
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Il cesse le combat et s’assujettis au maitre


→ Je ne peux pas suivre ta voix donc je préfère prendre la position de serviteur
→ Il est aussi passé par le non !

Comme toujours chez Hegel, il faut passer par le détour d’une extériorisation pour prendre possession de soi.
→ Le futur maître choisit la liberté, mais il faut que cela se voie, il faut que cela soit manifesté !

Situation finale
Chez H, la liberté n’est effective que si elle se reconnait dans les choses
→ Le maitre a besoin que sa liberté soit reconnue et manifestée donc il a besoin du serviteur
→ Le serviteur, quand le maitre le voit, il se voit comme maitre

La liberté chez H, c’est toujours une liberté qui cherche à se manifester


→ La victoire sur moi-même passe par ma victoire sur l’autre
o On comprend comment les psychanalystes vont s’approprier H
→ Le chemin de la domination pour me rassurer sur moi-même

On a donc une sorte d’équilibre


→ Être libre c’est pouvoir dire non et oui et ici chacun des acteurs se balancent
→ C’est équilibré MAIS ça va bouger

Stade 2
On sait bien qu’on ne peut pas être libre si on n’est pas vivant
→ Nourrit aussi bcp les psychanalystes
→ Manger c’est une aventure de la liberté
o Il faut qu’il vive l’acte de manger non pas comme une faillite mais comme partageant la liberté
o Il faut qu’il mange comme une être libre, qu’il sente qu’il est asservi à ces besoins

Le maitre
Le maître s’est affirmé comme irréductible aux besoins de son corps
→ il reconnaît sa propre liberté dans l’assujettissement du serviteur

Le maître peut donc consommer ce que le serviteur lui apporte


→ Il n’a pas à craindre de perdre sa liberté : l’assujettissement du serviteur en est l’incessant rappel
→ Le maître a besoin du serviteur pour être à la fois libre et vivant !
→ Il est libre par l’entremise du serviteur

Le maitre parvient à reprendre sa dimension corporelle car le serviteur est venu le servir et fait une médiation
entre le maitre et son propre corps comme si le maitre avait besoin du serviteur pour s’approprier de son besoin
de manger, de pouvoir manger comme un être libre
→ Ce n’est pas que le maitre a faim et qu’il demande une pomme ! S’il ressent la faim en lui, il est d nouveau
pris par le corps
o Le serviteur doit apporter la pomme tout juge avant que le maitre n’ait faim
o Le serviteur entretient le maitre dans cette illusion qu’il peut être à la fois détaché et attaché à
son corps

Grâce au serviteur, le maitre semble pouvoir devenir celui qui dit oui et non : le maitre ne bataille plus mais à
chaque fois qu’il voit le serviteur, c’est cime s’il gagnait le pouvoir à chaque fois
→ Le maitre a ce pouvoir, car on décide de s’assujettir

64
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Le serviteur
Le serviteur choisit donc de se mettre au service du maître.
→ Il fallait qu’il le fasse, qu’il se mette au service du maitre
→ Il apporte à manger au maitre, le maitre ne fait plus que manger
→ Mais il ne mange que ce qui lui apporte le serviteur

Le serviteur est le serviteur de la liberté du maitre


→ Il n’est pas seulement au service du maitre pour lui apporter des pommes MAIS pour lui apporter de la
liberté
→ Il admire d’une certaine façon le maitre
→ MAIS en meme temps le serviteur n’est pas nostalgique, vu qu’il a affirmé la vie

Le serviteur se met à travailler pour le maître, pour cet idéal de la liberté qu’il a ressenti mais auquel il a renoncé.
→ Le serviteur est toujours soucieux que l’autre ne manque de rien et devance les désirs du maitre
→ Mnt, lorsque le serviteur va cueillir la pomme, il ne va pas la cueillir pour lui-même mais pour le maitre,
il voit cette belle pomme

Le serviteur apprend à avoir une distance par rapport à son propre corps
→ Il a choisi l’amour de la vie, sa tendance fondamentale n’est qu’il ne radique pas la vie MAIS voici que
celui-ci introduit une distance entre lui-même et son propre corps
→ Il apprend à ne pas oser tout manger (ce qui deviendra par la suite la culture)
o Culture : ex : on ne mange pas avant que tout le monde soit servi, on se détache de notre corps
→ Il apprend cela grâce au maitre : DONC le maitre est une médiation entre le serviteur et son propre
corps (//serviteur qui est une médiation entre le maitre et son propre corps)
o Grâce au maître, le serviteur devient libre. Le serviteur a besoin du maître pour être à la fois libre
et vivant !

Le serviteur incorpore en lui le non, et progressivement il devient quelqu’un qui adhère et prend distance à la
vie

Situation finale
Ne pas dire qu’au fond tout le monde est content ! C’est à ce moment-là, où tout semble aller bien, qu’on passe
à la dernière étape, où le serviteur va l’emporter

Stade 3
Le serviteur doit prévoir et planifier
→ Le serviteur se met à travailler le monde, il organise son travail, il fait des outils et se met à travailler avec
d’autres
→ Il part des façons de faire, des usages
→ Travaillant pour le maître, le serviteur apprend à maîtriser ses propres besoins, il apprend à planifier, il
construit des outils.

On n’a plus juste un serviteur qui cueille des pommes MAIS un monde avec des dispositifs, des maisons, des
pierres, des outils
→ Toutes ces institutions permettent au serviteur d’éprouver une distance entre lui et son propre corps
et lui et les choses elle-même
o Ex : Il partage l’échelle

65
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Le travail du serviteur s’organise, si bien qu’au bout du compte, le serviteur n’a plus besoin du maitre pour être
à la fois celui qui dit oui à la vie et celui qui sait ne prendre distance
→ Ce qui lui permet d’être à la fois ce oui et ce non c’est le travail partagé avec les autres dans ce monde ;
c’est l’éprit objectif
o Être libre, c’est objectiver la liberté et spiritualiser le réel, càd y faire advenir la vie même de
l’esprit !
→ La liberté se ploie dans les choses dans les champs, dans les granges, dans les fermes
→ C’est à cause de cette objectivation que je peux dire oui et non
→ Le serviteur devient un citoyen

Il y a cette idée qu’on est libre ensemble dans le monde mais toujours au service d’un liberté qui se déploie en
nous

Chapitre 4 – Singularité et liberté


Nous allons cheminer avec 2 philosophes : Kierkegaard et Nietzsche

Chez H la liberté se comprend comme un mouvement de manifestation de soi : la Liberté se dépose dans le
monde, elle s’extériorise et revient à soit
→ H est conscient que ce n’est possible qu’à travers les communautés
→ Il montre que chacune des 3 dimensions de la liberté sont une médiation pour les deux autres : il dit qu’il
faut faire droit à ce qui de la liberté est individu, à ce qui est communauté et à ce qui est la liberté dans
sa dimension universelle
→ MAIS fait-il vraiment droit à ce qui de la liberté est radicalement singulière ?
o Oui, il fait droit aux individus MAIS fait-il droit à ce qui de la liberté est la mienne t incomparable

Si nous cherchons dans notre chemin à interroger la liberté, ne faut till pas non plus l’interroger dans ce qui d’elle
cherche à être réintégrer dans quelque chose comme une totalité

1° : De la liberté universelle comme totalisation de soi à la liberté comme singularité radicale.


Nous allons voir comment Ki survient dans l’histoire de la philo comme celui qui affronte radicalement cette
prétention que la philosophie est systématisée, intégrée
→ Comme si ce que nous cherchions comme philosophie était d’abord d’intégrer ce qui fait la singularité
de chaque vie comme un tout
→ Il regarde un autre chemin
→ Il cherche une liberté radicalement singulière
2° De la liberté comme activité à la liberté comme passivité
Nous avons vu comment K, F et H insiste différent sur la façon active de la liberté
→ K : il faut être actif (sois libre !)
→ F : il faut s’affronter invitement à ce qui n’est pas moi
→ H : la passivité est surmonté comme si au bout du compte, la liberté à la façon d’Ulysse consisterait à
sorti de soi, se perdre, pour revenir à soi

Ki va opposer au visage d’Ulysse le visage d’Abraham qui répond à l’appel de sortir de son pays, « va vers le pays
que je t’indiquerais, ose plonger dans un voyage sans retour »
→ Ulysse il revient , Abram il part
3° : De la liberté comme responsabilité de soi à la liberté comme responsabilité de l’autre.

66
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Kierkegaard
Ki est un penseur au sens le plus fort du terme. Il est fortuné ce qui va lui permettre de pouvoir prendre cette
distance par rapport aux institutions de la philosophie

C’est aussi un croyant, un chrétien très profondément engagé dans son chemin de foi et il se tiendra
perpétuellement dans la tension entre son activité de penseur et son engagement dans la foi
→ Il va contester l’église de son temps qui est prise dans les normes et les conventions sociales
o On va à l’église pour se montrer ou par peur d’être montré du doigt
o Il dit que cette église a perdu la spiritualité

Il écrit autant comme philosophe que comme croyant et il va ecrite tantôt des textes publiques tantôt des textes
sous pseudo (comme s’il avait besoin de se perdre dans l’anonymat pour pouvoir offrir aux autres une pensée
qui invite à exister)

On le présente souvent comme le père de l’existentialisme


→ D‘autres auteurs sont pris dans cette meme intrigue : de faire droit à chacune de nos vie
→ On ne cesse de le lire et il continue à nourrir bcp de philosophies !
1) Le moi comme intériorité radicale
Le moi
Lui, aussi, mais d’une façon différente, c’est un philosophe du moi
→ Tu es toi !
Ki est un penseur MAIS il ne pense pas que l’essentiel est dans la pensée ; il est philosophe mais e ne pense pas
que ‘l’essentiel est dans la philo
→ La vie se joue ailleurs et il faut en prendre conscience
→ La pensée permet de comprendre en profondeur ou ça se joue véritablement dans nos vie
→ C’est un chemin parmi d’autres pour nous emmener à l’essentiel et nous mener sur le chemin
→ C’est un travail où la pensée sera au service de quelque chose de plus grand qu’elle : ton chemin
d’exitance

Il nous faut partir de ce qui fait de chacun, de notre vie, la nôtre, au sens le plus radicalement incompatibles
→ Ce n’est pas qu’on est un humain parmi d’autres humains, ce n’est pas qu’on est un exemplaire d’humain
→ MAIS ce qui fait notre vie, c’est que nous somme nous
Il faut revenir à ce qui se passe au cœur de moi
→ Ce qui se passe, dit Ki, c’est d’abord que je m’éprouve : je suis toujours dans l’épreuve de moi où que
j’aille, je m’emporte avec moi
→ On peut vouloir se perdre dans les expériences qu’on veut, on sera toujours la
o On se réveille, on est là , meme en dormant on s’éprouve

Le moi, il agit dans le monde, il cherche à être libre dans le monde MAIS ce qui fait que le moi est un moi, ce
n’est pas sa capacité à agir dans le monde à la façon d’un être libre
→ Ce n’est pas la question D’ABORD !
→ Ce qui fait de moi un moi, c’est que je m’éprouve, c’est que je ne peux pas ne pas m’éprouver : je suis
vivante
→ Le moi est définit comme une intériorité radicale, il est l’intériorité de ce qu’on éprouve
On est déjà en train de totalement bouleverser la philosophie !
→ F : le moi est celui qui s’affirme , qui décide d’être un moi
→ Ki : le moi n’a pas choisi, il est simplement la, il ne peut pas ne pas s’éprouver
67
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Le moi est une intériorité et est défini comme une passivité


→ Ce qui fait que je suis un moi c’est que je suis passif
Une contradiction
On plonge dans cette intériorité, on ne peut pas seulement se contenter de dire que le moi s’éprouve
→ Il s’éprouve MAIS est aussi habité par un débat, une contradiction, un paradoxe
Le moi s’éprouve traversé par un débat, par différentes aspirations
→ Pas des aspirations relatives au monde, mais relatives à l’épreuve qu’il fait de lui
→ Au cœur du monde, un débat se déploie en moi et ce débat c’est MOI
On pourrait dire que ce débat consiste en ce que ce moi que je suis, incomparativement, il aspire à la finitude : il
est dans la joie de la finitude
→ Le moi aspire à être ce moi-ci, pas un moi en général
→ MAIS en meme temps le moi aspire à l’infini : il aspire à toujours plus de lui-même, à être toujours plus
débordé : il y a tant de possibles en moi
o Me perdre dans la vie

Voici que le moi est travaillé par cette double aspiration


→ ET il n’y a pas de résolution
→ Le moi, à jamais, est pris dans cette contradiction !
→ Le moi chez Ki est strictement individuel, incomparable (ce qui fait moi, c’est ce qui de moi n’est pas un
exemplaire)

Ce qui fait moi c’est la façon dont on s’éprouve dans ce débat qui nous constitue :
→ Dans la perspective de Ki, il n’y a pas de moi qui serait tout content, satisfait : le moi est en voyage en
lui-même. Le voyage ce n’est pas d’abord celui dans le monde mais c’est celui qu’on fait en nous

Il n’y a pas de moi sans une histoire de moi


→ Mais une pas une histoire dans le sens : j’ai fait ci et ca
o Ce n’est pas un CV, une collection de compétences
→ C’est une histoire comme l’aventure de moi avec moi
Refuser la contradiction
Le moi chez Ki, s’il ne peut pas ne pas s’éprouver, il peut quand meme chercher à se fuir
→ Je ne veux pas de ce voyage, je ne veux pas en être pris : je vais chercher à résoudre l’énigme plutôt que
l’accueillir

Le moi est fondamentalement sa propre énigme


→ Ce n’est pas qu’il y a un moi qui éprouvait une contradiction en moi après : le moi est le bâtir de cette
contradiction
→ Formulation très énigmatique
→ Le moi est là comme sa propre contradiction
→ Tu ne peux pas en sortir, tu ne peux pas l’extérioriser: le moi pâti de lui-même, de la vie qu’il est
Il n’y a pas un moi et puis des contradictions que ce moi subirait. Le moi advient comme l’épreuve même de ces
contradictions : il est le pâtir de ces contradictions

68
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Place de la contradiction
Cette vie qu’il est, est traversée par une double aspiration : la finitude et l’infini
→ On pourrait alors se dire « fini, infini, oui il y a moi et mon corps et ses limites, et puis moi et mon
intelligence qui pourrait sortir des limites du corps »
o Comme si le fini = corps et infini = intelligence
→ MAIS non !! ce débat va se jouer partout : on ne peut pas réduire ce débat ni au corps, ni à l’intelligence
o C’est ce qui fait qu’à un moment on va d’avantage vivre le corps comme ce qui me limite MAIS à
un autre moment on vivra notre intelligence comme ce qui me limite
o Tandis qu’en autre pourrait se sentir enfermé dans son corps
o Le corps peut tout autant être du côté de ce qui limite le moi que du côté de ce qui l’illimite.
L’esprit peut tout autant être du côté de ce qui limite le moi que du côté de ce qui l’illimite.

Ce débat en moi entre ce qui inspire aspire à la finitude et ce qui en moi inspire à l’infini est plus grand que moi
→ Il est habité par moi, il est à l’épreuve de moi
→ Chaque moi est comme tel une contradiction, une aspiration au fini et une aspiration à l’infini, à la limite
et à l’absence de limite

Thèse extrêmement forte


→ Tu n’as pas à accuser qui que ce soit de ce débat qui t’habite : La question ce n’est pas que le monde ne
répond pas à ton appel
→ On ne peut meme pas dire que c’est lié à l’épreuve de la mortalité MAIS il est lié à l’épreuve de moi
→ On peut rêver du plus beau monde qui soit, le débat sera encore la
L’impossible
Le moi est l’épreuve de ses contradictions et l’impossibilité d’échapper à lui-même, l’impossibilité de se mettre
à distance de lui-même, de se fuir.

On découvre qu’il y une impossibilité en moi


→ Cette idée va faire fortune dans les philosophies contemporaine : chacun va utiliser cette idée qui est au
cœur de tous les possibles
→ Il y a de l’impossible : si je suis capable d’ouvrir tant de chemins, d’inventer à ce point, ce n’est pas qu’à
la mesure de l’impossible en moi
→ Chaque philosophie qui va naitre à partir de Ki, va décliner chacun cette idée
Ki dit que ce qu’il y a d’impossible dans mon existence c’est que je ne peux pas me mètre à distance de moi, je
ne peux ne pas m’éprouver
→ Je suis, je m’éprouve : je ne peux pas me mettre à distance de moi
→ On ne peut pas ne pas s’éprouver, ne pas être dans l’épreuve de moi
→ Ce qu’il y a d’impossible en moi c’est moi
o Il faut partir de cela

La plupart des philosophes moderne définissent le moi comme la conscience d’être moi
→ MAIS Ki dit non : évidemment que tu as ce pouvoir d’être à distance de toi mais si tu es à distance de toi
C’EST parce que tu es toi, parce que tu es dans l’impossibilité de ne pas être toi

Mais qu’est-ce que ça peut être dur de ne pas être soi


→ Meme si on cherche a été le plus brillant et plus beau, on reste nous : il reste cette énigme qu’il faut
accueillir
→ Toi, ta vie, c’est toi : s’il n’y a pas de moi, qu’une mise en jeu de moi-même
→ Si tu te comprends, tu ne pourras pas te fuir : tu courras toujours avec toi
o Mais tu peux chercher à camoufler, à occulter

69
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

On ne dit pas qu’on n’a pas à se soucier de tout cela mais tout cela nous concerne car on est moi
→ Être moi c’est un chemin
→ Tu es déjà toi , mais tu ne peux pas ne pas être toi
Des façons d’être
C’est comme ça qu’on va trouver chez Ki différentes façon d’être un moi
→ Chaque façon d’être un moi est toi
Chaque chemin de vie est incomparable
→ MAIS en meme temps, il y a des airs de familles, il y aura des ressemblances
On peut voir comment le moi peut tenter de se fuir en annulant la contradiction qui l’habite
→ Le moi peut tenter de se fuir, notamment en cherchant à occulter une dimension de sa vie : il cherche à
être avant tout un moi qui se limite ou il cherche avant tout à être un moi qui cherche à dépasser sa
limite, à s’illimiter.
→ Ex : tout mettre sur l’infinitude ou tout mettre sur l’extase
→ Tantôt il va chercher la limite
→ À ce moment si on comprend qu’il n’y a pas d’infinitude dans l’épreuve de la finitude
→ Le moi cherche les deux à la fois, sans solution, sans résolution
2) Le désespoir : être soi et avoir à le devenir
Arrive alors le désespoir
→ Le moi que je suis, qui n’a pas décidé d’être un moi, je suis là
→ Je suis jeté dans l’existence, dans cette énigme que je ius, je suis jeté dans ma vie
o Je pourrais mettre fin à ma vie : jusqu’au bout du bout je suis là

La contradiction
Je ne peux pas ne pas être moi
→ J’ai à m’accueillir, à devenir ce moi que je suis
o Exister c’est être ce moi qui est en lui-même un voyage vers lui
o Si je dis « je ne suis qu’en voyage vers moi », il n’y a de voyage que parce que je le suis déjà
→ MAS je ne suis pleinement ce moi qu’en chemin vers lui, qu’en chemin vers moi
Cette contradiction qui habite le moi, elle le fait dans le sens où ce moi a cette contradiction
→ Je suis cette contradiction et en ce sens, je ne peux pas en sortir !
→ Cette contradiction, elle n’est pas liée au monde MAIS à moi : elle est intérieure à moi
→ La question n’est pas d’abord là, elle est là en moi
Ça ne veut pas dire que la façon dont on vit dans le monde à avoir avec le moi
→ quand je marche je suis l’intériorités de l’épreuve que je fais de moi
→ DONC les conditions mondaines vont avoir un effet sur le moi
→ Je vais devoir me battre pour que le monde soit à la hauteur du débat qui est en moi
o MAIS il n’est pas lié au monde
o Ce débat c’est la vie en moi

Un moi sans contradiction ne serait plus un moi, mais un moi purement dans la contradiction ne serait pas
davantage un moi.

70
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Le désespoir
On comprend donc qu’un désespoir surgit en moi nécessairement parce qu’on fait l’épreuve qu’on ne va pas
trouver la solution
→ Il n’y a pas de solution, et il faut passer par l’épreuve de ce désespoir pour rentrer véritablement en
voyage en moi

A un moment, on sera contraint d’éprouver qu’il n’y a pas de solution


→ SUROUT ne pas dire que Ki nous dit qu’on abandonne car il n’y a pas de solution
o Ne pas dire que l’idée qu’accueillir que le désespoir est sans issus consiste au fond à perdre tout
idéal et à vivre sa vie au petit bonheur
o AU contraire, il faudra habiter ce désespoir

Désespoir, non pas lié au monde, mais à cette contradiction intérieure du moi, à cette contradiction
indépassable, qu’il faut endurer et habiter.

Dépasser le désespoir
Il ne faut pas désespérer au cœur de notre désespoir
→ Il fait une sorte de reprise de cette forme de l’évangile : « Le péché fondamental est le péché contre
l’esprit » : celui consistant à refuser de demander pardon, refuser la grâce
→ Le véritable désespoir est de désespérer de son désespoir. Le désespoir absolu résulte d’une fuite devant
le désespoir. Faire de ce désespoir la source même de toute créativité ! Le salut implique un lâcher prise,
un abandon.

Il reprend ce geste : oui, il y a le désespoir, MAIS s’il y a un salut, il ne peut pas venir de toi
→ Il faut changer ta façon d’envisager les choses
→ Si tu cherches de plus en plus à occulter ce désespoir, il sera de plus un plus un désespoir de moi
On découvre progressivement que le moi ne peut devenir lui meme qu’on s’éprouvant, qu’en éprouvant une
forme de désespoir par rapport à l’énigme qui l’habite et en accueillant ce désespoir
→ Il va mettre le désespoir en mouvement, il en fera le cœur du voyage : idée d’un salut
o Un salut qui anime l’énigme pour le faire dans un autre dimension

3) Liberté et angoisse
Au cœurs du désespoir surgit autre chose qui n’apparaitra que dans un abandon, lorsque le moi cherche à plus à
être la clef pour ressourdre la contradiction: càd qu’il s’accueille dans l’énigme

Il y a un autre concept de Ki : le concept d’angoisse

Une distinction fondamentale en philo contemporaine est mise en évidence, travaillée par Leger : la différence
entre la peur et l’angoisse
→ Cette différence que l’on retrouve dans pleins de philosophies mais aussi dans la psychanalyse, est au
cœur de la pensée de Ki

La liberté
Oui, le moi que je suis, il est ce moi ci MAIS en meme temps il est traversé par tant de possible
→ Il y a tant de possibles en moi qui attendent d’être accueilli, qui me demande de les laisser exister
→ Il y a trop de possibles en moi ! chaque moi est traversé par un excès de possible
o Cet excès, on ne peut pas l’occulter !

Je suis le bâtir de cet excès de possibles en moi


→ C’est là que l’on touche la liberté : je peux toujours encore ouvrir d’autres chemins

71
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La liberté chez Ki, elle n’a pas avoir avec la question de savoir si je peux être une cause dans le monde (><K), ni
de savoir si je pourrais me déployer dans le monde (><F), ni de savoir si je pourrais me déposer dans le monde -
><H)
→ La liberté c’est ce frémissement des possibles en moi : j’atteins la liberté en moi en éprouvant ce
frémissement des possibles en moi, en laissant entendre tous ce possibles en moi
→ En acculant ces possibles, en habitant une angoisse
o Il y a une angoisse indépassable au cœur de la liberté, qui n’a pas besoin d’être sentie pour être
opérante

L’angoisse
L’angoisse c’est le bâtir de ces possibles en moi

Peur : elle existe par rapport à quelque chose dans le monde


→ Peur de rater, peur de faire cela, peur du chien, j’ai peur de la réponse de l’autre…
→ Toujours relative à quelque chose !
→ Je peux tenter de le surmonter
o Si je fais ceci ou cela dont j’avais peur, après je ne l’ai plus cette peur

Angoisse : elle est sans objet


→ Elle est liée à cette contradiction indépassable au cœur de la liberté, à l’épreuve qu’elle fait d’elle-même
comme être des possibles. Le pouvoir d’ouvrir des possibles est indissociable de l’épreuve d’un
impossible, de l’impossibilité même à ne pas être le moi que je suis.
→ Elle est liée à cet excès des possibles en moi : elle est l’épreuve du débordements de possibles en moi
→ L’angoisse se trouve dans l’épreuve de la liberté
→ C’est une angoisse par rapport à mon désir de vivre
→ MAIS cet excès de possible, je ne peux pas le fuir : il à avoir avec une impossibilité
L’angoisse est sans objet et à chaque fois qu’on tente d’en donner un objet, on la fuit, on la transforme
→ On peut être assailli de peur, pour camoufler l’angoisse en moi
→ Certaines peurs phobiques peuvent être comprises comme des camouflages de l’angoisse en moi : je sui
submergé par mes peurs pour ne pas subir cette angoisse en moi qui n’a pas d’objet et qui est une porte
vers moi
→ Le chemin intérieur est indissociable du chemin vers moi : Je ne peux pas été en chemin vers moi sans
être en malaise en moi

Example
Pierre et Anne se parle, les mains se rapprochent
→ Vont-ils à un moment donné se toucher ? va-t-elle lui dire tel mot, soutenir son regard ?
→ C’est toute une histoire de vie qui va basculer : Il sont rentrés dans ce chemin là et pas un autre
→ Cette main, je ne peux l’éprouver mienne qu’en éprouvant l’excès de possible qu’il y a en elle
o Va elle rencontrer la main de l’autre ? Va-elle devenir la main d’un futur pianiste, écrivaine ?
→ Cette main ne peut devenir mienne QUE parce que j’accueille tous les possibles
Et si la main est trop absorbée par les possibles ? cette main ne serait pas moi non plus
→ Donc moment peut-elle devenir à la foi cette main-ci et la main de tous les possibles ?
Ce geste ouvre un chemin, le chemin de mon existence
→ On comprend que ça ne consiste pas à occulter l’énigme que je suis mais à l’accueillir
→ S’il y a du sens, ce sens ne peut être compris seulement comme le chemin qui me permet d’accueillir
l’énigme que je suis (pas qui le redoute mais qui accueille)

72
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Explication avec d’autres mots


Anne et pierre vont-ils se rapprocher l’un de l’autre ? il y a tant de possibles dans cette main
→ MAIS pour Ki, il faut comprendre que l’épreuve de l’excès du possible, c’est l’épreuve que je fais de la
matérialité de mon corps
→ Ce qui est inouï c’est ce que cette mains, traversée par tant de possible, est une main traversée par une
masse

Comment se fait-il que ce corps soit habité par quelqu’un, soit transit de possible ?
→ L’angoisse à avoir, avec l’épreuve que je fais de la matérialité de mon corp en tant que ce corps est
traversé et habité par ma vie

La merveille de la rencontre des corps (érotique mais aussi la main que je prends de mon grand-père ou de mon
amis) : quelle merveille que cette main puisqu’être accueillie, reçue par l’autre comme la main de quelqu’un
→ Cette rencontre à avoir avec cette énigme
→ Il n’y a pas de véritable rencontre QUE lorsque ces corps sont accueillis, deviennent un lieu, ce en quoi
des moi peuvent surgir
→ Je ne peux rencontrer ton corps qu’en accueillant ton énigme
En ce sens, il peut y avoir une consommation des corps, une objectivation des corps qui cherche à occulter
l’angoisse
Chez Ki, la rencontre est le commencement du voyage

4) Désespérer d’être soi-même, désespérer de ne pas être soi-même


MAIS combien dans la perspective de Ki, nous cherchons toujours encore à occulter l’énigme
→ Distinction entre le sens et l’accueil de l’énigme
La haine
Souvent cette accueil de l’énigme est transformé en direction (je veux savoir qui je suis, je veux savoir mon rôle)
→ Je désespère du désespoir
→ Je ne m’abandonne pas à un possible salut, plus je cherche à maitriser, plus l’angoisse surgit
o Non plus comme chemin, mais cime ce qui me terrasse : je souffre d’être moi, d’être cette
énigmes et cette souffrance peut se transformer en haine

Je ne me supporte plus et les autres qui m’affectent


→ Haine de soi, haine des autres, haine de la vie.

MAIS cette haine peut se déployer dans les profondeurs de la vie et elle peut se déguiser
→ Je pourrais être tout entier dans le voyage
→ Il peut y avoir une façon de chercher à s’apaiser dans la plus belle des bienveillance ET ce serait encore
une façon d’occulter cette épreuve que je suis pour moi
o Souvent, alors cet individu que je suis, bienveillant, peut se transformer dans les pires des
personnages
o Cette bienveillance ne surgissait pas d’un accueil de lui ET DONC il ne peut pas accueillir l’autre
et laisser la vie se déployer
Un voyage
Aimer la vie est tout un chemin
→ La vie, on ne peut pas ne pas l’aimer : et quand bien meme, elle est insupportable, je dois l’éprouver

Me voici au commencement d’un voyage : le moi est toujours en voyage mais consent-il d’être en voyage ?
→ On comprend comment la plupart du temps, on cherche à fuir ce voyage : on veut faire des voyages MAIS
entrer en voyage c’est une autre paire de manche
o Tantôt j’étouffe, tantôt j’ai trop d’air, tantôt je n’en ai pas assez
73
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Voici que je suis en souffrance


→ MAIS il faut accueillir cette souffrance comme le commencement d’un voyage
→ S’il y a le salut c’est en entrant en lui
→ Meme les défaites de nos vie, toutes ces fuites :
→ La question n’ses pas de savoir ce qu’on a fait mais c’est notre aventure intérieure
→ C’est cela l’enjeu : ne pas être perpétuellement dans un jugement mais dans un travail d’intériorisation
pour laisser l’énigme surgir

Ki va alors proposer et développer une phases d’intégration sur le voyage et le chemin


→ Les stades (stations) sont les chemins de la vie
→ >< pensée de l’évolution ou on s’achemine petit à petit
→ Pour lui, on passe de palier en palier : il passe par des décision, des sauts que l’on fait au sens que l’on
décide à la surface de nous meme

Il v explorer différentes figures de ce moi qui cherche à se fuir et qui va, à un moment, entrer dans un nouveau
plan de l’existence qui demande la confiance

5) Le stade esthétique de l’existence


Don Juan
C’est qui
Nous sommes à la rencontre de Don Juan (=tout individu qui cherche à se fuir ou à se trouver, se posséder dans
une existence esthétique) (Il y a pleins de figures de DJ un peu partout)

Ce n’est pas que nous allons tous devenir des don juan, mais nous avons à explorer ce chemin qui travaille en
nous. Nous sommes dans le chemin de l’esthétique au sens très large du terme

Ce que cherche le don juan c’est à accueillir le débat qui est en lui MAIS en projetant ce débat dans la vie sensible
du corps : il cherche l’infini au cœur du corps
→ Ce qui est insupportable pour lui, c’est d’être enfermé dans une petite vie étriquée, prise dans des rôles :
il cherche à être ravi, emporté, à être passif : Il ne cherche pas à posséder, il cherche à être possédé.
→ Il ne veut plus avoir à décider si oui ou non, il veut être capté
→ Il ne cherche pas seulement les petits plaisirs du corps, il a une soif d’absolu
→ L’esthète cherche la solution du côté de la vie sensible du corps. Il cherche l’infini au cœur du fini, il
cherche à être emporté, ravi, passif

Ce n’est pas telle femme (ou homme) qu’il désire c’est LA femme
→ Il chère LA femme en chaque femme: il cherche à la rencontrer au cœur meme du monde
→ Don Juan inscrit dans les plaisirs du corps la puissance d’un désir de l’impossédable : chercher
contradictoirement LA Femme en chaque femme

Problème
Quand il trouve LA femme, Il en tombe éperdument amoureux (non pas tant d’elle mais plutôt ce dont elle est
la manifestions)
→ Il cherche à être emporté à être ravi, il veut un corps qui burle
→ Il faut comprendre la sincérité DJ : il est sincèrement emporté, sincèrement ravi
MAIS voilà, le lendemain, il sent la jalousie en lui, la banalité du quotidien qui s’installe
→ Il sent qu’il n’est plus emporté mais il a peur : puisqu’il a peur de la perdre, il va la quitter

74
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Il est sincère mais aussi presque d’emblée conscient de l’échec de ces rencontres
→ LA femme, il veut l’éprouver dans son corps
→ DONC DJ ne suppose pas à s’attacher puisque à chaque fois il s’éprouve et tombe dans le quotidien
→ Il désire trouver cette femme et en même temps ne peut ni ne veut la rencontrer ! Il tombe amoureux
de chacune de celles-ci, mais pour aussitôt devoir la quitter.
→ Il aime en faisant aussitôt le deuil de cet amour ! Il ne supporte pas de tomber amoureux, de s’attacher.
Le passage de corps en corps n’est pas mû par les seuls besoins du corps

→ Don Juan est un spirituel qui cherche l’infini au cœur de la finitude des sens.
Son impasse
Il est à la recherche de la chose qui le comblerait enfin
→ Passage traversé par un vrai problème spirituel
Il cherche l’infini, l’absolu dans le corps ! MAIS il cherche l’absolu pour le posséder mais être possédé en meme
temps
→ Il veut être ravi MAIS il veut maitriser
→ Il fait l’épreuve qu’il ne pourra pas la rencontrer
→ Désir impossible de la rencontre d’une femme qui tout à la fois lui permettrait de se limiter et de faire
droit à son désir de l’impossédable, du sans limite.

Cette contradiction est vécue par DJ comme une souffrance et il devient son propre enfer
→ Le chemin aboutit à l’enfer
Joanne le séducteur
On a un deuxième séducteur !

C’est qui
Il comprend que l’absolu, le sentiment de l’absolu, il ne peut pas être atteint dans le corps
→ Johannes le séducteur est plus réflexif
→ Quand tu cherches à toucher l’autres, tu perds, tu perds le frémissement
→ Il faut s’attacher sans tomber amoureux
Il adopte alors une autre stratégie : il ne cherche pas tant le frémissent des corps mais plutôt le frémissement
du consentement de l’autre
→ Il me suffit que l’autre craque, je dois sentir que l’autre va tout quitter pour moi : Il suffit que l’autre
désire se donner
→ SURTUT ne pas aller dans la rencontre : il faut toujours se tenir dans la limite pour ne pas se laisser
capturer par les limites du corps

C’est tout un art, l’art du séducteur

Son problème
MAIS, ce faisait, l’esthète est de plus en plus dans la maitrise de lui meme : alors qu’il cherche avant tout à être
capté, emporté, le voici de plus ne plus dans une forme de contrôle
→ Il tombe dans l’ironie, le cynisme : plus rien ne m’appelle, plus rien ne fait sens
→ Notre séducteur qui était tout feu tout flamme est d’un coup amer : plus rien ne vaut
o Je ne peux plus m’éprouver capter par quelque chose qui m’emporte
→ Sa passion sans cesse renaissante pour l’autre conduit au cynisme.
Il cherche l’infini, l’absolu au cœur de la finitude de la rencontre des corps.
→ Il fait l’épreuve qu’il n’en a jamais fini
75
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

A d’autres niveaux
Cette dimension esthétique, elle se déploie dans la rencontre des corps mais aussi à tous les niveaux de
l’existence !

Pour Ki, il faut passer par une dimension d’ironie ! tu ne peux pas être en voyage si tu ne consent pas à laisser
toutes ces façon que tu avais de capté le sens, s’effondrer
→ C’est bien de ne plus être emporté tout d’un coup
6) Le stade éthique de l’existence
Kant est clairement visé

Une limitation
Le moraliste souffre de ne pas être suffisamment limité. Il cherche une limite mais qui, loin de l’enfermer, lui
permettrait d’éprouver l’infini de la vie
→ Ce qui importe pour lui c’est de pouvoir se donner des limites
→ Le moraliste ne suppose pas tout ce qui fait qu’elle papillonne
Il fait l’épreuve que le corps nous enferme dans la médiocrité
→ Il faudra se mettre au travail pour atteindre l’absolu
→ Le moralise ne cherche par l’absolu dans l’extase mais dans le travail éthique sur soi
→ MAIS ce n’est pas que le moralise ne veut pas éprouver, c’est que selon lui, on ne peut éprouver l’absolu
qu’en étant au travail, qu’ne se purifiant
→ Il faut lutter contre les petits besoin du corps pour laisser cette soif d’absolu surgit
L’absolu passe par la capacité de se limiter : Se donner des règles, des limites donc, pour ne pas être limité par
les besoins du corps !
→ >< l’esthète cherche l’absolu dans la limitation de soi

Et puis il y a le travail du langage


→ l’esthète dira qu’il faudra être enflammé
→ MAIS le moraliste dira qu’on peut libérer le langage QUE parce qu’on travaille
o Ne te laisse pas emporter en ce que tu crois être la flamme en toi

Avec le moraliste, on a affaire à un individu qui cherche lui aussi à posséder l’absolu, à trouver la clef MAIS par
la maitrise, le travail sur la limite

On pourrait faire tout un travail avec la pense de Ki et le surmoi de Freud

Trop de limites
Alors que ça devait ouvrir le chemin de l’absolu, voilà qu’on est toujours plus étriqué en nous-même : le
moraliste aspire à l’ouverture mas le voici enfermé dans ses règles
→ Il refusait d’être enfermé dans les petits besoin du corps MAIS voici qu’il est enfermé dans ces règles, il
est étriqué
→ Ex : Quelqu’un frappe à la porte : il ne l’ouvre pas, il va d’abord regarder à la fenêtre qui est la
→ Il a un tel désir de l’absolu en lui et le voici devenu acariâtre, dur envers lui-même et les autres
→ Le moraliste ne parvient plus à se laisser surprendre. Tout à la fois, il se trouve et se perd. Il se limite,
croit se faisant atteindre une vie universelle, mais il reste en fait enfermé en lui-même, incapable d’être
décentré véritablement par ce qui arrive.

Ce n’est pas qu’il n’y a pas de sens comme en fait l’épreuve l’esthète (qui est dans l’ironie), il croit en l’Ideal mais
il fait l’épreuve qu’il n’est pas à la hauteur
→ Il ne s’aime pas, il est tyrannique envers les autres

76
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

L’idéal d’un moi moralement libre se transforme en sur-moi, en injonction tyrannique à agir de façon toujours
plus rigoriste. Mais on n’est jamais en règle avec le devoir !

L’humour
Le moraliste, prenant conscience de son désespoir, adopte un regard humoristique sur lui-même, les autres.
→ Il tombe alors dans l’humour
→ Ce n’est pas un regard amer, il y a une sorte de tendresse
L’humour introduit une sorte de décalage par rapport aux choses
→ C’est l’ouverture d’un autre sens possible
→ Suppose le moment de l’assèchement et ce moment de décalage dans l’humour qui va ouvrir alors un
autre plan

7) Le stade religieux de l’existence


Récap :
→ Ki dit qu’on s’éprouve ; on ne peut pas ne pas s’éprouver
→ Le moi se déploie dans le monde mais s’il est un moi c’est parce que d’abord il s’éprouve : en toute chose
je m’éprouve, je suis là
→ Question fondamentale : la question est plus profondément singulière, elle nous concerne ce que
j’éprouve dans l’intériorité de ma vie
o Je suis ce débat : ce débat entre ma vie et la vie, entre mon chemin et le nombre de chemin
illimité que je pourrais emprunter
→ Il y a une énigme mais comment l’habiter : le moi peut être amené à vivre un désespoir :
o il y a un désespoir au cœur du moi car il ne pourra pas trouver la solution, mettre fin à ce débat
qui le constitue, qui se déploie en lui
→ Le moi est aussi traversé par une angoisse : l’angoisse de sentir tous ces possibles qui vivent en moi
o Cette main peut être engagée dans tant d’aventures
o Si cette main est mienne c’est parce qu’elle est habitée par ce débat
→ Le moi peut être conduit et pour une part, toujours, tenté d’annuler ce débat : à lui de trouver une issue
o Chemin de l’esthète : cherche à capter l’infini, il aspire à éprouver l’infini dans ses rencontres
▪ Mais ça ne marche pas, il devra continuer ses conquêtes
▪ Il cherche à ressentir le frémissement de l’absolu en lui
▪ Problème de Don Juan: il tombe amoureux
▪ Problème de Johanne le séducteur : il cherche toujours encore à être ouvert à l’inconnu
mais il ne veut pas consommer, il veut être à distance
• Il veut seulement quelqu’un qui peut succomber à son charme
o Chemin du moraliste : il s’agit d’apprendre à se maitriser
▪ Il souffre d’être trop dispersé
▪ Il sent que sa vie est toujours sollicitée par tant et tant de désir, d’objet
▪ Il cherche à s’unifier en se centrant, en s’encadrant
▪ Le moralise c’est la figure de Kant pour Ki : c’est la figure d’un K qui serait totalement
habité par lui-même, qui ne serait plus que contrôle
▪ Il est enfermé en lui et il ne trouve plus la clef
▪ Il juge les autres et il se juge lui-même
▪ Il n’est pas dans l’ironie comme l’esthète mais dans l’humour

77
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La foi
Note : ce qu’il veut métrée en évidence excède tout appartenance à une religion

Ki est profondément croyant et protestant et il veut une Eglise qui ne soit pas prise dans la rigueur ; il veut une
église spirituelle

Je suis en conflit avec moi-même : je ne suis pas apaisé


→ Le conflit n’est pas lié au monde, il est interne à moi :
→ Tu peux rêver du monde du plus beau qui soit, tu seras toujours en conflit avec toi car ce qui fait ton
existence c’est toi
→ Tu as à accueillir ce conflit ! tu ne peux pas le résoudre, le seul chemin possible c’est l’accueil de ce conflit
o Non pas au sens où je me dis « je ne peux rien faire d’autre »
o Un consentement tel que j’espère, j’attends l’ouverture en moi d’un nouveau chemin dont je ne
suis pas la source ou la cause : c’est ce que Ki appelle la foi !
▪ On ne peut pas résoudre ce conflit nous meme
▪ On peut en vouloir à la vie, la maudire mais la foi on peut la décrire comme ce
mouvement d’adhésion à la vie malgré tout
o Quand je consens, j’existe, que je ne cherche plus à fuir ce conflit qui me constitue : je suis dans
la foi

Foi : croyance en la vie, une croyance provenant d’un consentement à l’impossibilité de résoudre le conflit qui
habite ma vie radicalement singulière
→ ce n’est pas d’abord la croyance en ceci ou cela mais c’est une attique intérieure qu’on peut avoir par
rapport à notre vie

« Je crois parce que c’est absurde »


Phrase clef de Ki !

Je crois parce que c’est impossible : il y a quelque chose d’impossible en moi


→ il y a une insatisfaction, je suis toujours tiraillé entre la limite et l’absence de limites
→ Je veux une vie ainsi mais en meme temps toutes ces vies vibrent en moi, comment faire ?
→ Il y a un énigme, une impossibilité : je ne peux pas la résoudre MAIS néanmoins je demeure, je l’accueille

Pas absurde au sens d’irrationnel mais il n’y a de fois que là où il y a de l’impossible


→ Il n’y a de fois que la ou il n’y a pas de garanties : On peut chercher toutes les raisons possibles de dire
oui à la vie, tant qu’on cherche ses raisons, on n’est pas dans la vie

La figure d’Abraham
Qu’il développe dans son livre « Crainte et tremblement » dans lequel il parle du sacrifice d’Abraham à qui Dieu
suggère, demande, de sacrifier son fils
→ Face à cette demande, Abraham est en crise : il ne sait que faire
→ Il y a pleins de façon de faire avec ce récit fondateur de la culture religieuse mais pour Ki, Abraham est
choqué
→ « tu ne peux pas me demander de sacrifier mon fils ! » et il pourrait tenter d’annuler ces crise ou refuser
d’entendre l’appel

MAIS Abraham se met en chemin : il se tient dans la foi


→ Il y a une contradiction et il ne sait comment faire
→ L’appel de dieu lui parait totalement impossible, il ne peut pas lui donner de raison mais il se tient dans
la confiance que la solution vient d’ailleurs
→ C’ est alors que le fils ne sera pas sacrifié : il retrouve son fils en le laissant aller dans son propre chemin
de vie

78
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Abraham est le père des croyant car il se tient dans une confiance
→ Thèse très forte : la foi ne s’oppose pas au doute, à la crise, il ne s’agit pas de dire « j’ai trouvé la solution»
→ Mais il ne s’agit pas non plus de dire qu’il n’y a pas de sens
→ Il s’agit de faire confiance et de s’abandonner à la vie, à la vie absolue càd à dieu
o Mais on peut aussi faire confiance à la vie en tant qu’elle me dépasse (pas que purement
religieux)

Dans le chemin de foi, je m’prouve convoqué à vivre l’énigme que je suis


→ Ce n’est pas que je décide par moi de vivre ma vie (ca ce serait le chemin de S)

Fécondité de la vie
Le mouvement que je fais à avoir avec un appel qui peut passer par tant de chose
→ Le stade spirituel dans la perception de Ki consiste à se tenir dans ce qu’il y a de plus impossible en moi
→ La vie ne peut avoir de sens quand elle est réponse à un appel qui nous dit d’être nous : fait confiance
que tu pourras vivre l’énigme que tu es
→ Mais je peux d’espérer au sens mortel et refuser cet appel : plus je refuse de me sentir éprouver, au plus
je serais à la recherche de moi-même

Qui es-tu pour dire que ta vie n’a pas de sens ! Qui es-tu pour te faire maître du sens de ta vie !
→ Que sais-tu du bien que tu as pu faire, sans meme t’en apercevoir ?
→ Il ne cherche plus à être par lui-même la solution : il s’accueille dans une vie qui le dépasse de part en
part : je ne l’accueille pas mais je dis oui à cette vie qui se donne à moi-même

C’est alors que je peux entrer dans le fécondité de la vie


→ Ce qu’il y a de plus fécond en toi, n’est pas de ton fait : cela surgit en toi, ça t’es donné
o Tu n’es pas producteur d’un enfant, tu es porteur, c’est la vie qui se développe en toi. Tu ne peux
t’éprouver en tant que moi, singulièrement, que dans cet acte d’abandon par rapport à une vie
qui me dépasse de part en part et qui m’appelle.
→ Nul ne peut être propriétaire de la fécondité de sa vie !

Un abandon
Thèse très forte : consiste à dire que je ne peux être un moi singulièrement que dans cet acte d’abandon
→ Abandon par rapport à une vie qui me dépasse de part en part et qui m’appelle
→ La foi comme acte d’abandon, sans raison, à l’appel de la vie, à cette vie qui me demande d’être le moi
que je suis.

Nous avons tous une soif d’être appelé : Dis-moi que je compte à tes yeux, réponds-moi, répond à mon appel
→ L’autre qui appelle, ultimement tu n’as pas la main dessus , l’autre c’est celui qui tu ne peux pas posséder
et qui peut revêtir la figure de dieu
→ Et si tu ne t’ouvres pas à cet appel tu vas te priver de tous les autres regards et au lieu de te rencontrer
je suis soumis à toi. Car je cherche ton regard, alors que l’appel vient de chacun d’entre nous.
→ On s’asservit au regard de l’autre, quand on cherche l’appel dans une personne spécifique alors que
l’appel est toujours plus loin

Spiritualité : possibilité de vivre chaque moment de ma vie conformément à l’appel sans pouvoir mettre la main
sur cette appel
→ Le dieu de Hegel est un dieu système
→ MAIS ici le dieu de Ki est un dieu de l’infini : Le spirituel s’éprouve en relation avec l’infini, donné à lui-
même avec l’infini. Il s’éprouve passif de l’appel que l’infini lui envoie. Il ne s’agit pas de posséder mais
de laisser être. Il faut se laisser impacter, toucher par l’infini

79
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Le moi consent à sa limite, à ne pas pouvoir sortir de son énigme : il s’éprouve limiter et en meme connecter à
la vie infinie qui l’appelle
→ Dans cet acte d’abandon, le moi consent à sa limite et fait en même temps l’épreuve de son rapport à
une vie infinie, inouïe, absolument surprenante !
→ Le spirituel cherche ainsi à s’éprouver, en se donnant à lui-même à l’infini
→ Il s’éprouve passif de l’appel que l’infini lui adresse
→ Il ne s’agit pas de posséder mais de « laisser être », d’être disponible à plutôt que vouloir capter l’infini

C’est inouï, car pour Ki, lorsque tu rentres dans ces dynamiques de t’abandonner, d’entendre l’appel, c’est à ce
moment-là que l’infini tu le rencontres, tu rencontres son appel en toute chose
→ Le moi qui cherche à trouver une solution en lui meme, il est aveugle, il ne voit plus rien : il ne laisse pas
les choses devenir un passage de l’infini, ce en quoi dans la relation avec qui, il devient pleinement lui
meme

Possibilité de s’éprouver
Lorsque le moi se consacre à telle activité, il fait désormais l’épreuve de son appartenance à une vie plus grande
que lui. Pas besoin donc de partir pour s’éprouver déjà ailleurs, et pas besoin de rester pour s’éprouver toujours
encore chez soi !
→ Tout chose vient te mettre en vie quand tu ne cherches pas à t’apaiser artificiellement : alors tout arrive
comme une proposition de paix
→ Je suis tiraillé entre ce qui en moi aspire à la finitude et ce qui ne moi aspire à l’illimité
→ Si on s’abandonne, on pourra peut-être trouver dans cette activité en laquelle on se trouve enfermé des
possibles

Dans le chemin spirituel, je m’incarne, j’entre dans telle activité, je te rencontre mais dans cette rencontre je
m’éprouve connecté à l’inépuisable de la vie
→ Je ne suis plus pris dans l’oscillation : je suis capable de m’éprouver ici en acculant l’infini de la vie qui
m’appelle

Don juan, quand il s’engage, il aspire à être pleinement là, mais il est déjà ailleurs et il en souffre
→ Il n’est pas dans la paix : il ne peut l’être que s’il entend à l’appel qui ne dit rien d’autre que « soit l’énigme
que tu es »
→ Lorsque tu entends cet appel et que tu risques d’entendre la réponse, c’est ça la foi

Dans l’activité que je vis, je suis en train de naitre


→ Mais si je peux être pleinement la dans ma situation, dans mon active c’est dans la mesure meme que
j’y suis en étant irréductible : je n’appartiens à rien et à personne d’autre qu’à l’appel qui m’est adressé
→ Si j’entends l’appel, j’accueille l’énigme, je peux m’éprouver présent à ce que je vis et non enfermé à ce
que je vis

Un philosophe de l’intériorité
Cette foi est d’abord et formellement intérieure : Ki est le philo de l’intériorité

Il y a ce que tu fais et la visibilité de ce que tu fais et la dedans il y a l’épreuve invisible de l’épreuve que tu fais
avec toi et la vie
→ Ce travail intérieur sur moi va s’exprimer dans le monde mais en meme temps il échappe à l’autre, il se
déploie sur un autre plan
→ Ce que l’on fait réellement n’est pas réductible à la visibilité de nos comportements

Ex : l’ermite est là dans sa montagne depuis 40 ans


→ Il ne bouge pas, il accueil parfois des gens
→ Quelle puissance de vie : il est dans l’apparence immobile mais quelle mobilité intérieur car il ne cherche
pas à se posséder, il s’accueille, il accueille l’appel de la vie
80
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

→ Mais mnt si l’ermite cherche à se maitriser à la façon d’un moraliste et il va à la montage pour fuir ses
tentations et plus il résiste, plus il se rétrécit

Ce qui fait l’extrême mobilité de nos vies, c’est d’abord l’appel qui nous est adressé au cœur meme de ce que
nous vivons
→ Tu étouffe, tu voudrais de l’air et tu peux partir MAIS si tu ne fais pas le voyage intérieur, tu resteras
toujours enfermé en toi-même

Ex : de la même façon ce militant qui passe d’aéroport en aéroport, de meeting en meeting, peut être cherche-
t-il à se fuir, mais peut être est ce chemin la qui lui est donné pour accueillir son énigme
→ Cette personne toujours encore en mouvement est habitée d’une paix, il y a quelque chose d’immobile
en elle : tu te sens incarné en sa présence

La question n’est pas est ce que j’apprends ou non, c’est est ce que j’entends l’appel de la vie que me dit « toi,
sois »

Le sens c’est le chemin au sens duquel tu accueilles l’appel de la vie


→ Le sens ne vient pas mettre un terme à l’énigme mais c’est la façon dont tu accueilles l’énigme
→ Le sens c’est ce qui vient ouvrir, c’est le chemin qui te mène vers ton énigme mais cette l’énigme tu ne
la trouve que dans l’appel qui te dépasse de part en part et qui surgit en toute chose

Ki est le philo du moi, d’un moi qui ne peut pas me quitter : je suis toujours proche du moi
→ Mais c’est quand je consens que je ne peux pas me mettre à distance de moi que je deviens extrêmement
mobile, que je deviens voyage
→ Il n’y a pas de terme ici-bas

8) Singularité et communauté
Ki c’est le philosophe du moi incomparable : ce qui fait que tu es toi ce n’est pas que tu appartiens à une
communauté
→ Ki est foncièrement anti hegelien : toi c’est toi dans l’appel que la vie t’adresses
→ Bien sûr que tu es dans le monde mais ce qui fait que tu es toi c’est l’appel incomparable qui t’es adressé

Pour Ki, nous passons notre chemin de vie


→ Chemin de vie : consentement à l’appel que la vie m’adresse

Question : mais alors comment penser l’être ensemble ? Qu’est-ce que partager la vie dans cette perspective ?
→ Ki refuse qu’on parte de l’idée que la vie c’est d’abord ce qui se partage entre nous : la vie c’est d’abord
la relation de toi à la vie qui t‘appelle

Mais cette vie qui t’appelle, elle te dépasse de part en part : si elle t’appelle toi, elle invite tout autant les autres
→ Plus je consens à la vie, plus je m’éprouve connecté aux autres à un meme appel qui nous rend
incomparables chacun et chacune d’entre nous
→ Il n’y a pas cette liberté sans cette abandon dans l’impossible

Dans cette perspective on pourrait opposer à Ki, qu’au fond les instituions, les communautés ne comptent pour
rien. C’est là le chemin de Ki : il nous permet de développer une nouvelle philo des identités et des rôles
→ Tel individu prend le rôle d’infirmier, dans ce rôle il s’éprouve lui-même très singulièrement : ce n’est pas
parce que tu prends en charge un rôle que tu n’es pas toi, que la vie ne t’appelle pas à être toi
→ Précisément le rôle il se partage : le Porpora d’une identité, c’est qu’elle se partage

81
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Qu’est ce qui fait que cet infirmier s’éprouve en profondeur, qu’est ce qui fonde le partage ?
→ Quand dans ce rôle, chacun s’approuve à l’épreuve de soi
→ MAIS si on se perd, les rôles nous broient et nous assimilent les uns aux autres et c’est à ce moment-là
que l’on étouffe dans son rôle
→ Il n’y a de partage dans le monde qu’habité par cet appel, cette passivité
o Je ne peux être actif dans le monde avec les autres qu’en consentent à ce qui de moi est
radicalement fini mais en meme temps connecté à l’inépuisable de la vie
→ Les rôles que nous sommes amenés à tenir ne sont pas seulement ce qui nous permet de nous déprendre
de la particularité de nos vies. Ils sont tout autant ce qui permet à des singularités de se rencontrer, de
partager, dans la singularité même de leur rencontre, l’inépuisabilité de la vie !

Hegel : il n’y a pas de subjectivité sans intersubjectivité

Kierkegaard : il n’y a pas d’intersubjectivité sans subjectivité.


→ Tu ne peux rencontrer dans les autres que dans l’énigme qui t’habite et tu ne peux rencontrer l’énigme
qu’en accueillant l’appel qui t’es adressé

Nietzsche
Le penseur
Il y a pleins de lectures différentes et de mécompréhension de N
→ Sa sœur a récolté tous des textes de N pour en faire un penseur Nazi
→ MAIS ce n’est pas N donc il y a une ambiguïté dans les réception de N mais aussi dans ses réflexions lui-
même

On ne fait pas de l’histoire de la philo, on poursuit une interrogation à partir de N


→ Il fait l’épreuve de la montée en puissance du capitalisme, de l’industrie et de la perte du sens
→ Il va décrire la société comme malade, en perte de vitalité
o La vie dont parle N est une vie dégénérée quand elle se déploie dans l’exclusion

N vit sa vie à partir de ce combat : il faut retrouver le sens, la vie (les deux seront étroitement lié chez N)
→ Quand on dit que c’est un penseur du nihilisme (= il n’y a pas de sens, rien ne vaut) : il faut comprendre
que N en est le combattant absolu !
→ Il combat tout ce qui dans la culture occidentale a mené au nihilisme : sa question est de savoir si on
peut encore avoir quelque chose qui nous importe dans le monde, s’il y a encore des valeurs
o Valeurs = elles sont toujours traversées par une ouverture à la différence
▪ quand on se replie à la différence, elle sont en train de mourir
▪ Comment faire advenir des valeurs dans une société qui perd toute valeur ?

Son chemin de pensée


Il va déployer son chemin d’une façon tout à fait particulier
→ On pourrait dire que les valeurs c’est que tu décides de poser : on pourrait voir les valeurs comme activité
→ Certains philo contemporains vont dire que N ne parvient pas à sortir de cette idée, que, au fond, ce qui
prime c’est l’activité bien qu’il essaye de le critiqué
→ Chez N ce qui est inouï c’est que s’il y a bien une volonté de vivre (il n’y a pas de valeur sans une volonté
de vivre) mais cette volonté est d’abord passive, elle est constituée d’une passivité fondamentale

Il faut comprendre l’activité à partir de la passivité


→ Ce qui fait la vitalité de la vie est indissociable de la passivité qui est en elle
→ Mais en quoi consiste cette passivité ?

82
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La thèse révolutionnaire de Nietzsche est qu’il faut comprendre la volonté avant tout comme passivité, et non
comme activité. Le maître, celui que l’on va décrire comme vivant une vie active, est celui qui en fait consent à
sa passivité par rapport aux forces de vie qui le constituent !

Ce qui est sûr pour N, c’est que celui qu’il va appeler le maitre, ne peut l’être que si on déploie en nous une vie
active, qu’en consentant à bâtir de nous meme, de notre corps, des forces de la vie en moi
→ Le maitre c’est celui qui consent pour pouvoir être actif à bâtir de tout ce qui se déploie en lui
→ Le chemin vers l’activité passe par la passivité
→ Tu ne deviens pleinement vivant qu’en consentement d’abord à bâtir
o >< K qui veut consentir à l’appel qui se déploie en moi
o N dit qu’il faut consentir aux forces qui se déploient en nous

N part d’une pluralité de forces qui ne peuvent pas être maitrisée ou ordonnées mais on trace un chemin dans
cette pluralité de forces qui nous constituent
→ Il faut penser la vie à partir de la passivité qui la traverse
→ S’opère ici un retournement profond par rapport à toute la philo moderne qui pensait d’abord la liberté
par rapport à l’activité
→ Pour N, s’il y a liberté (meme s’il se méfie de ce mot : il parle de liberté comme activité et créative), elle
ne peut se trouver que dans une volonté de vivre fondamentalement passive

La vie a une vie, elle est vivante


→ A jamais, il n’y a pas de terme qui pourrait mettre fin au mouvement de la vie : la vie elle veut vivre
→ Tout son être est de se déployer, de s’inventer

Le désir
Cela nous amène à comprendre le désir chez N est profondément révolutionnaire
→ Le désir ne doit pas être compris comme la quête d’un quelque chose qui vendrait mettre fin au désir
comme si on était toujours à la recherche d’un objet absolu
→ Il n’y a pas de terme possible
→ Désirer ce n’est pas rechercher ce qui mettrai fin au désir : le désir ne peut pas et ne veut pas être
combler, il est toujours en train de se renouveler
→ Le désir, il faut le comprendre comme une création de but : la vie se propose des chemins, des
expériences, le désir c’est un désir inépuisable d’expérimentation :
o Il n’y a pas de fin possible au désir
o Désirer c’est toujours encore réaffirmer la vie et non pas trouver quelque chose qui mettrait fin
au désir
→ Cette vie qui ne cesse de désirer, n’est riche que parce qu’elle traversée par un conflit, que parce qu’il y
a une passivité fondamentale
→ Le désir n’est pas recherche d’un objet fondamental qui manque, mais incessante création de buts !

Le drame c’est que nous avons peur de cette vie en nous et nous cherchons à la maitriser et à dire qu’l n’y a
qu’un seul chemin alors que la vie est toujours encore une pluralité de chemin qui s’entrecroisent, qui s’affectent
les uns et les autres
→ N dit qu’à chaque fois qu’on cherche à maitre riser les vies, on perd la Baleur et la richesse, on perd le
sens
→ Si on peut parler d’une morale, non pas d’une morale dégénérée qui cherche à enfermer la vie, mais la
morale qui cherche à libérer la vie, alors il nous faut comprendre que le chemin vers le vie passe par la
passivité
→ Il faut cesser de lutter contre ce que nous caractérisent seulement de façon négative comme la passivité

83
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

1) La volonté comme passivité, le désir comme production (Schopenhauer)


N construit son chemin dans la rencontre de la pensée de Schopenhauer qui vient tout juste après H, qu’il a beau
lu et qui s’en sépare
→ Dans un premier temps, N est disciple de Shop mais il vient s’en séparer

Shop est un philo de la vie : au fondement de toute chose, il y a la vie


→ La vie elle veut vivre: il y a une inépuisable volonté de vivre en nous
→ MAIS chez shop, au sens de la vie en tant qu’anonymat
→ La vie est là, elle vit, elle vit pour quoi ? pour rien, elle ne vit pour rien d’autre que la vie
→ Il n’y a pas de sens de la vie au sens d’un sens extérieur à la vie : la vie est juste là et elle veut vivre, elle
ouvre perpétuellement des chemins pour rien

Désir vs besoin
Shop va faire une distinction entre le besoin et le désir :
Besoin : chercher à annuler un manque donné
→ J’ai soif : je bois pour ne plus avoir soif
→ Le besoin porte sur un objet qui est censé annulé le besoin s’il est obtenu
→ Drame de la civilisation occidentale : on a tout pensé à partir du besoin
o Meme quand on parle de dieu, on parle d’un dieu qui mettrait fin à notre quête

Désir : création incessante de nouveaux buts :


→ Si le désir est incomblable, ce n’est pas parce qu’il a un objet impossible à atteindre, mais parce qu’il
n’a pas d’objet !
→ On désir encore et encore et il nous faut comprendre que le désir ne cherche pas à être comblé, le désir
est producteur de but
→ Si tu es dans le désir et que tu te promènes en forêt, tu ne le fais pas pour x ou y raison tu le fais parce
que ce n’est rien d’autre que se promener en foret
→ Au cœur de la vie humaine, une volonté, passive d’elle-même, désire encore et encore, sans autre
raison que désirer encore et encore !

Le sens de la vie
La vie cherche à de se déployer et donc elle n’est polarisée par rien : elle est productrice de tous les désirs qui
peuvent nous animer, lesquels ne sont pas les traductions d’un seul et même manque originaire !
→ Il n’y a pas à trouver un quelconque sent à la vie qui serait censé mettre un terme au mouvement de la
vie
→ La vie n’est là pour rien : en ce sens, il n’y a pas de sens
→ Mais s’il n’y a pas de sens, comprenons que la vie qui n’a pas de sens fait advenir le sens : le sens est
tout ce que la vie vie
→ Tu trouves tu sens dans la vie quand tu t’épreuves porté par le mouvement de la vie qui te pousse à
faire ceci ou cela

Le désir fondamental en nous est un désir de création, qui n’est pas à la recherche de quelque chose qui me
comble : c’est un désir d’apparence à vouloir trouver un sens
→ Il faut arrêter de vouloir justifier des choses, de demander à la vie de se justifier : il faut vivre pour rien

Il y a une dimension tragique : il y a une perte de sens mais en meme temps, on peut atteindre la paix et la joie
en ce sens :
→ On ne cherche plus à maitriser la vie : on vit juste
→ On se retrouve alors à partager avec tous les autres dans le mouvement de la vie

84
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Regarder les animaux, la diversité des espèces, c’est inouï et cette vie-là n’est pas seulement la pour survivre :
elle est toujours encore en excès, toujours encore en chemin de vie
→ Tant d’espèce de minéraux et toi tu appartiens profondément à cette vie quand tu consens qu’il n’y a
pas de sens
→ C’est souffrance car on cherche à la maitriser
→ C’est un pessimise qui mené à une philosophie de la joie
o Dimension bouddhiste de shop (il a été fortement influencée par cela)
o Il accueille la vie

Pessimise au sens où on renonce à trouver un sens utile à la vie : la vie est là


→ Mais dans ce consentement à la vie qui est la et qui vit sans raison, on trouve pleins de raisons de vivre ,
on découvre pleins de chemins de vie
→ Il faut donc une forme de renoncement, il faut accueillir la vie comme elle est pour la laisser se déployer
en nous

Désirer n’a pas de sens, mais c’est le désir qui est source de tout sens possible !

2) La pluralité originaire des forces de la vie


N est très sensible à cette idée qu’Ul n’y a pas de sens utile qui met en mouvement : il n’y a que le mouvement
de la vie

La pluralité
MAIS en meme temps, il va s’opposer fondamentalement à Shop car Shop reste pris dans le préjugé
philosophique du primat du 1 sur le multiple
→ Il parle de LA vie, CETTE vie, … : comme s’il y avait une seule et meme vie qui se pluralise, comme si au
fondement de la vie, il y avait l’unité
→ Au fond, on cherche encore à unifier : Shop parle de LA vie
→ N va refuser ça, car sans sa perspective s’il y a de la vie c’est parce qu’il y a des forces de vies
o Ce n’est pas la vie qui désire ceci ou cela MAIS il y a d’emblée une pluralité de désir : au
commencement, il y a la pluralité, une pluralité de désir qui agissent les uns sur les autres et qui
s’affectent

Au commencement il y a la pluralité = thèse bouleversant


→ Cette thèse va donner naissance à beaucoup de chemin contemporain
→ S’il y a de la vie, c’est parce qu’il y a d’emblée une pluralité de vie qui sont liées les unes aux autres
→ Le désir change de sens en fonction de sa relation aux autres désirs
→ Il y a des désirs en interaction les uns avec les autres, au comment de la pluralité

Les forces de vie


Au lieu de parler de désir, on va parler de force maintenant
→ Les désirs agissent les uns sur les autres à la façon d’une force : les forces sont toujours reliées les unes
aux autres
→ Ce que je suis c’est une composition de forces et elles sont liées les unes aux autres

Les forces tentes de s’influencer les unes des autres, elles s’affectent : s’il y a un chemin de vie, s’il y a une valeur
qui importe pour elle, celle-ci va être composée d’une pluralité de forces
→ Il faut toujours revenir à la pluralité : il y a bcp plus de forces qui se déploient dans l’activité d’étudier du
droit : tant de forces sont reliées les unes aux autres
→ Il n’y a de vie que là où il y a une pluralité de force qui sont liées à la façon d’un diagramme de force

85
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Conséquences
Aucune force ne peut se libérer d’elle-même, ne peut s’atteindre ou s’affecter elle-même
→ Les forces affectent les autres forces : s’il y a une force en moi qui me pousse irrésistiblement à telle
activité, cette force-là, ne pourra pas d’elle-même s’éteindre
→ Si la force doit changer, elle devra subir l’influence d’autres forces qui la pousseront dans d’autres
direction
→ On ne peut pas extirper de nous tous les désirs qui sont en nous : L’idée ce n’est pas de les extirper mais
de les orienter

Certaines forces sont d’avantage actives et d’autres passives (subissent l’exercice d’une force plus grande) MAIS
être passif dans la perspective de N c’est encore être actif
→ Thèse qui va être reprise plus tard de nombreuses fois
→ Meme en position passive, les forces participent au déploiement de la vie !

3) Interprétation et évaluation
N est un philosophe
→ de l’interprétation : il dira que tout est interprétation
→ de l’évaluation : pour lui interpréter c’est évaluer

L’évaluation des forces


Pour les forces, agir les unes sur les autres, c’est s’interpréter les unes les autres, et interpréter, c’est évaluer.
Il n’y a que des interprétations !

Ex : je suis en train de travailler


→ Je peux vivre ce désir d’aller en forêt comme une fuite de moi-même (je reporte mon travail sous
prétexte d’aller marcher)
→ Les forces agissent les unes sur les autres
→ Elles vont s’évaluer : c’est mieux de rester à table pour travailler mais je pourrais me dire que mnt ca
suffit, que je m’étrique, que je dois aller marcher
→ Tous ces désirs sont intrinsèquement liés : une vie est une pluralité
o Pas de vie ou on ne fait que manger, ou on ne fait que travailler, ou on ne fait que dormir

S’il y a du sens, nécessairement ce sens doit être compris au sens d’une évaluation
→ Une vie ou ceci vaut plus que cela : une vie ou une évaluation a lieu en moi
→ Cela, dans les moindres vécus du corps, meme dans les vécus les plus basiques
→ Le sens c’est l’articulation du sens en moi, c’est ce qui vaut pour moi : il n’y a de sens que là ou quelque
chose importe pour toi

Plan d’immanence
Pour N, il n’y a pas de désir qui serait naturellement supérieur à d’autres désir : aucun désir ne serait en soit
mieux soit pire qu’un autre
→ Au fond, toutes ces forces se déploient sur un meme plan, elles ne sont pas hiérarchisées
→ N va critiquer tous ces discours (notamment ceux de l’église) qui cherchent à mettre une hiérarchie, à
dire que certain sont intrinsèquement supérieur à d’autres

Ex : Dans telle vie, le travail intellectuel, le travail de l’esprit pouvaient être l’essentiel pour une personne et
manger, respirer étaient au service de ce travail intellectuel mais voilà qu’il y a un renversement
→ Je vais découvrir la nature et examiner la nature donc le désir d’aller en forêt devient plus fort que le
désir intellectuel

86
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Il ressort de ce qu’on dit, que s’il y a de la valeur au sens fort du terme, nécessairement ça ne peut être que dans
le cadre d’un rapport de force : si quelque chose importe pour toi, il survit dans un rapport de force
→ Si je pars en forêt, ce désir d’aller en forêt est d’autant plus fort, qu’il l’emporte face aux autres
→ Il n’y a de sens (càd de valeur pour N) que lorsqu’il y a des forces en confit et plus il y a de forces, au plus
il y a de conflit et au plus il y a de sens

Pour N, la vie est d’autant plus une vie créative qu’elle laisse se déployer en elle, une multiplicité de force
→ Ce n’est pas seulement une vie qui survit, qui cherche à se préserver : c’est une vie qui est toujours en
création en invention
→ Ce n’est pas qu’on ne prend pas en compte ce qui est mais la vie se laisse affecter par la pluralité de ce
qui est, tout ce qui est

Il veut réouvrir le chemin de la vie MAIS il ne veut pas mettre à mal nos traditions :
→ On se laisse affecter par nos modes de vies
→ La vie est d’autant plus inventive qu’elle se laisse affectée par les forces du passé
→ Il y a un désir du nouveau qui est refus de se laisser affecter par les forces du passé. Il y a un désir de la
tradition qui est refus de se laisser affecter par la puissance de renouvellement de la vie !

4) La possibilité de la valeur
Récap :
→ N est un philo de la perceptives : il y a constamment une pluralité de chemins et de sens
→ Le sens chez N c’est ce qui vaut !
oQuand on pose la question du sens, on demande ce qui vaut pour nous, ce à quoi on tient, à
quoi on désir se consacrer
o Il y a une pluralité de chemins et chacun d’eux est composé d’une pluralité de forces et de desir
→ Une valeur c’est la façon dont toutes les forces qui t’habitent se composent
Une pluralité de valeurs et de chemin
Nécessairement, au commencement et pour toujours, il y a la pluralité
→ MAIS ça ne conduit pas au nihilisme (doctrine disant que rien ne vaut) : N déploie toute son œuvre et
toute sa vie dans une lutte contre le nihilisme

MAIS on pourrait dire qu’il est nihiliste au sens où il mettrait à mal l’arrière-monde et le ciel
→ Il veut mettre à mal cette idée qu’il n’y a qu’un seul chemin
→ MAIS ce n’est pas pour dire que tout se vaut
Il dit que son époque est une époque de déclin des valeurs : on ne croit plus en rien
→ N nous dit que si on plus rien ne se vaut c’est parce qu’on a perdu ce qui fait la vigueur des valeurs, la
puissance des valeurs à savoir ces forces qui nous constituent et travaillent en nous
o Plus tu es vivant, plus la valeur va l’être en toi :
→ C’est ce qu’il va appeler l’homme du ressentiment, l’homme aigri, l’homme qui juge, l’homme qui fait la
leçon
o L’homme qui dit que s’il n’y a pas un seul sens, alors il n’y a pas de Snes : s’il n’ a pas un dieu qui
trace un chemin pour tout le monde, alors il n’y a pas de sens
o N le considère comme l’homme faible

Interprétation des valeurs


Tout est interprétation mais cela ne veut en aucune manière dire qu’on peut faire notre shopping comme bon
nous semble au grand bazar des croyances et des philosophies
→ Quand tu comprends l’interprétation comme un acte mental alors évidement qu’il n’y a plus de valeurs
et que rien n’importa pour toi

87
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Quand N dit que tout est interprétation, l’interprétation habite notre corps : elle nous constitue
→ Ce n’est pas toi dans ta petite tête qui dit je préfère être chrétienne ou juive, …
→ S’il y a de la valeur, elle te prend, elle t’emporte, tu en es passif !
→ C’est l’homme du ressentiment qui voudra perpétuellement que tu donnes des raisons à ce qui importe
Il ne faut pas tout dissocier de ce travail d’intégration : tout ce que nous vivons est pris dans des rapports de
forces qui sont des travaux d’interprétation. Il y a des forces qui s’évaluent plus que d’autres et c’est ça qui fait
notre chemin
→ C’est dire combien chez N, on est au plus loin de toute forme de mentalisme (pas le meme sens que S) :
il y a cette idée qu’on ne change pas notre chemin, simplement par décret mental
o Ce qui fait que tout à coup qlq chose va importer pour toi, ce n’est pas seulement à force d’un
décret mental
o Ce qui dure en toi c’est toujours un concours de forces et de variables
o Ton corps est affecté différemment par différentes choses
→ Même l’acte de réfléchir est le déploiement d’une force qui a à se composer avec d’autres forces, qui
évalue et est évaluée

Retrouver nos valeurs


Il annonce une dégénérescence (=moment de la régénérescence) : on est face à un déclin MAIS c’est pour
retrouver les valeurs
→ C’est ce qu’il appelle le surhomme : celui qui se rend disponible à ce qui surgit
→ Il nous faut retrouver un nouveau rapport aux valeurs
La question n’est pas « comment fonder les valus, comment les justifier »
→ Pour N, la capacité que nous avons de réfléchir, de concrétiser nos valeurs font parties de nous
→ Le pouvoir de réfléchir est une force
→ On ne disqualifie pas la discussion MAIS on refuse de faire de la discussion le fondement des valeurs
A d’autres moment c’est « vient vient parler, viens expérimenter » mais a d’autres moment, on devra penser

Mais c’est quoi une valeur ?


Une valeur pour les modernes, c’est ce qui s’impose à moi
→ Il n’y a de valeurs que ce qui s’impose à nous
→ Ex : l’amitié c’est important, mais est-ce une valeur au sens fort du terme ? est-ce que ça importe
vraiment dans ta vie ou est-ce simplement un horizon que tu poses pour être apprécié ? est-ce que la
valeur surgit de ta vie?

La valeur n’est jamais quelque chose de monolithique


→ La valeur est toujours encore une composition de forces
→ Ce qui fait ta vie, c’est la pluralité des forces en toi ; ce qui fait une religion c’est la pluralité des
aspirations qui la composent

Aucune force ne peut être extirpée : tu as à faire avec les forces qui sont en toi ! ne rêves pas d’une vie ou tu
pourrais faire une sorte de tris, où tu mettrais à la poubelle telle ou telle force que tu considères comme obscure
→ Oui, cette conduite morale s’appuie pour une part sur des forces parfois très obscures ! Et alors ? Il n’y a
de vie créative que comme composition de forces hétérogènes, se mobilisant les unes les autres,
s’hiérarchisant
→ Pour N, ce qui fait la puissance de la vie du moine qui a des doutes, c’est que dans son chemin, il y a
toutes ces force qui se composent et qui ne cessent de se recomposer

88
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Encore faut-il que tu te mettes dans une situation permettant à ces forces de se composer, de s’articuler
→ Ex : Supposons que je suis gloutons et voici que je suis devenu un incroyable pâtissier comme si ces forces
qui d’elles meme pouvaient m’entrainer dans une vie extrêmement pauvre allaient me mettre au service
d’autre chose : c’est toujours encore le fruit d’une composition de force
→ Cesse de penser que tout relève de ta simple décision, d’une volonté décontextualisée : travaille plutôt
ton contexte
o Laisse ton corps est travaillé par des forces : ouvre, vient dans une communauté

La valeur chez N n’est pas subornée à des préférences, il y a plusieurs chemins mais cela n’est en rien un
relativisme : quand quelque chose t’importe, cela importe
→ Ca va peut-être t’apporter des doutes mais si cela surgit, tu es emporté par, tu es embarqué dans un
chemin
→ N va critiquer cette culture hyper mentale ou on est encore toujours dans le jugement, qui fait un culte
de la volonté pour la volonté et qui nous empêche de laisser surgir la valeur en nous : la vie
o Pour N, la vie c’est cela : c’est le déploiement des valeurs
→ Il s’agit pour Nietzsche de s’opposer tout autant au dogmatisme qu’au relativisme.
La liberté survit dans les valeurs, du fond des forces qui sont en nous
→ C’est une philosophie de la liberté qui nous coupe de notre vie suggestive
L’homme de ressentiment (en gros, ce qu’il ne faut pas faire)
L’homme du ressentiment, il a peur d’être emporté, qu’il y a ait quelque chose qui importe pour lui, il a peur
d’être brulé, il a peur de la puissance de la vie en lui qui le rendrait capable de tenir quelque chose en lui
→ Il a tellement peur, qu’il se met dans une position de surplomb : il veut arbitrer les valeurs
o Il dit qu’il faut d’abord être impartial, qu’il n’y a de véritables valeurs que subordonnées de
raison ; il a peur de ce qui pourrait valoir pour lui

N progressivement dans notre chemin, construit une opposition entre l’individu qui se laisse emporter et
l’individu qui cherche à maitriser, qui se fait le champion des valeurs, qui prend un compte professoral pour
enseigner aux autre et a lui meme les valeurs qu’il enseigne MAIS il n’est pas véritablement engagé (dans le
sens d’être pris par) dans ces valeurs
→ Ce n’est pas parce qu’on est très dans la volonté qu’on forcément pris dedans
Ce qui fait l’individu chez N, c’est ce qui lui importe : ce corps devient le moi dans les valeurs qui sont en moi
→ Ce qui vaut pour moi s’impose à moi, et s’impose comme le fruit d’une composition créative entre des
forces ! La valeur n’est pas subordonnée à l’arbitraire des préférences

L’homme du ressentiment n’est pas véritablement engagé dans ses valeurs. Il doit être convaincu qu’elles sont
les seules véritables pour pouvoir s’y consacrer
→ Il n’est pas actif, mais réactif. Il ne dit pas tant oui à ses valeurs que non à celle des autres !
→ Il a peur d’être pris par, d’être consacré à : il va donc se faire juge mais il ne sera pas pris dans les valeurs
et il est tellement préoccupé de savoir si ce sont les bonnes valeurs qu’il a peur des autres chemins. Il
ne veut pas qu’il y ait d’autres vie possible que la sienne

En ce sens, il n’est pas actif dans sa vie


→ Actif c’est être passif, c’est être activement passif
→ Il est réactif ! (mot que N utilise bcp) : ce n’est pas qu’il dit oui aux valeurs mais plutôt qu’il dit non aux
valeurs des autres. Il dit non ! derrière son oui, il y a un féroce non !
o Non au valeurs des autres qu’il va falloir convertir (pas pour les autres mais pour lui, pour se
rassurer)
→ Si pour qu’il y a ait du sens, il faut ignorer les autres, alors c’est une menace au valeurs

89
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Fable avec une triple métamorphose


N va nous enseigner une triple métamorphose
→ https://www.youtube.com/watch?v=Hb_4oQ0fXlw
1° : Le chameau qui porte sur son dos des valeurs immobiles, censées aller naturellement
de soi,
→ C’est dur, comme si au fond, il ne pouvait avoir de valeurs profonde que dans la
dureté
→ Les valeurs viennent de l’extérieurs, elle te contraignent à aller au-delà de toi : ce
sont des valeurs immobiles idéalement
→ On comprend comment alors l’homme du ressentiment régit lorsqu’il est
confronté à l’évolution de sa religion : tout à coup le fait qu’il y ait une histoire ça
lui fait peut
o Quand il y a une histoire ca vouge et ça lui fait peur : pour lui ça ne bouge
pas

2° : Le lion qui s’oppose à toute valeur, qui condamne l’immobilité


→ Il va été libéré du poids des valeurs, il étouffe, il va dire « non »
→ Mais il dit tellement non que rien ne vaut : il s’effondre dans son non
→ Il n’y a plus rien qui surgit, qui t’emporte
3° : l’enfant qui se caractérise par sa capacité à jouer, à prendre le beau et grand risque de la vie, qui dépasse
l’opposition entre les valeurs et la créativité fondamentale de la vie
→ C’est le modèle de la liberté
→ L’enfant est perméable : il accueille, il est pris dans un amour du jeu
→ L’homme du ressentiment dira que le jeu ce n’est pas la vie, ce n’est pas une valeur
o Cette thématique du jeu se déploiera dans toute la philo contemporaine
→ Tout est dans le jeu :
o Ce n’est pas la comédie
o Le jeu c’est quand on prête nos force au bon grand jeu de la vie et on lasse surgir quelque chose,
peu importe quoi
o Cela importe pour moi

Le surhomme est une nouvelle façon de vivre les valeurs, une nouvelle façon d’évaluer

Et les autres ?
On n’est pas en train de défendre un égoïsme mental ? où est l’ouverture aux l’autres ? où est l’épreuve de la
différence ?

Comprenons que ce qui nous constitue, ce qui fait de nous des corps, ce sont toutes ses forces qui travaillent en
nous, c’est le passé, je ne suis pas seul : je suis moi-même une pluralité inscrite dans un monde pluriel
→ Je surgit au cœur de ces forces dans un chemin qui est composition de ces forces
→ Au plus tu cherches à occulter ses forces, moins tu es vivant car ce qui fait la puissance d’une vie c’est la
capacité d’accepter ce qui surgit en elle

Le maître n’est pas replié sur ses propres valeurs : il cherche à les propager, mais autant à les laisser être mises
en question, problématisées par les autres !
→ Le maitre cherche à propager, il n’est pas en train de vivre sa petite valeur dans son coin et peu importe
les autres
→ Si quelque chose importe pour toi, tu es emportée et ça ne peut pas ne pas se propager autour de toi

90
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

→ Le maitre ne veut pas imposer, il veut influencer, communiquer, propager : Il y a des valeurs qu’il ne va
pas respecter ! il dit vous êtes des dégénérés mais en mem temps il veut être thérapeute, il veut soigner,
il veut proposer son dons

Il cherche à propager non pas pour imposer mais parce qu’il doit être dans la rencontre de l’autre, il doit pouvoir
être dans l’ouverture des forces, d’être remis en question
→ Il doit pouvoir être problématisé par les autres : ma valeur si elle importe pour moi, elle n’a pas peur
d’être remise en question par les autres, elle va être nourrit par le regard des autres

MAIS en meme temps, il faut se protéger, ne pas faire n’importe quoi


→ Ouvre-toi aux différence mais ouvre ton chemin : il faut tenir ces deux aspirations en meme temps
→ C’est ça être vivant ! Tenir un chemin en le laissant être remis en question
L’homme du ressentiment dit : comment tenir à ses valeurs si on les sait contingentes ?
→ Comment tenir à mon chemin si je sais qu’il est contingent ? pour lui les valeur sont ultimement
immobiles
→ N nous enseigne que si c’est ta vie, c’est parce que tu as une multitude de forces qui surgissent mais tout
ne se vaut pas :

Le maître répond : j’y tiens d’autant plus que je les sais contingentes et je m’éprouve d’autant plus liées à elles
que je les expose, les met à l’épreuve !
→ Le maitre veut communiquer
→ Il les accueilles comme des valeurs en devenir, des valeurs vulnérablse : il est embarqué dans le chemin
→ Tu ne peux pas être croyant en dehors de tout contexte : il faudra se battre pour changer de contexte
mais sans te cloitrer
→ On doit devenir des vivants : on doit tenir un chemin en étant ouvert
5) Deleuze et Nietzche
Deleuze est un grand philosophe contemporain qui part de l’idée qu’il y a la pluralité de base
→ Il se laisse affecter par N
Pluralité d’expériences
Il y a des expériences que nous faisons : on est engagé dans tel chemin
→ expérience universitaire, chrétienne, bouddhiste, …
→ Ce que N ne cesse de nous enseigner c’est que ces expériences sont nécessairement plurielles : elles
n’ont rien de substantiels
→ Tout est traversé par une multitude de forces
Cette thèse a quelque chose de révolutionnaire : quand on dit « nous allons faire un dialogue entre telle et telle
culture », si tu figes les expériences, quelle rencontre est possible ?
→ Par contre, si tu accueilles ton expériences dans sa multitudes de forces, alors nécessairement ces forces
vont rentrer en résonnances avec toutes les autres
→ Peut-être que je ne peux pas renter en connexion avec cette croyance mais j’aime comment ils chantent
o Je suis connecté aux expériences des autres par telles ou telles forces
o Les forces peuvent se composer car elles sont une pluralité de forces qui peuvent se connecter

Le jeu de N dira qu’il y a en moi


→ Dionysos : il y a toujours encore des forces
→ Appolon : car il y a aussi de la mesure

91
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Cette rencontre nécessairement va faire bouger et d’autres forces vont surgir en moi
→ Une fois qu’on a entendu ce chant-là, notre propre chant va être différent : ce n’est pas qu’on va le
changer, mais qu’on va le faire autrement
→ Tout est une remise en jeu des forces
→ On ne perd pas le chemin , mais il se recompose, il se fige
Nietzche ne veut pas s’imposer
Pour N, il n’est pas vrai que tout se vaut : il est pris dans un chemin et ce chemin qu’il nous propose, il veut le
laisser nous contaminer
→ Il utilise des arguments, et bien sûr pour une part le langage de la philosophie, MAIS il refuse d’être dans
cette posture dans laquelle il pose le seul système philosophique
→ Il propose son chemin en discutant, en pensant mais il ne le prétend pas fondé
→ Il va répondre mais il ne va pas tomber dans le piège d’imposer
→ MAIS il pense que son chemin est le seul qui peut nous régénérer
Evidement que N juge !
→ Quand il dit que « ton combat n’est pas le mien » : si tu es amené à être dans la négation de la vie ce
n’est pas déjà parce que tu aurais choisir de l’être, c’est parce que tu as été formé pour ca
→ Il faut promouvoir un chemin, il ne faut rien figer : tout doit encore pouvoir se transformer
→ Je suis dans ce climat, dans cette façon de manger : les forces en toi sont tout autant les forces qui se
déploie en dehors de toi

L’émancipation
N et surtout Deleuze opèrent une citrique de l’idée qu’on ne peut devenir nous-même qu’on opérant des
reconnaissances
→ Ils vont être très circonspect de l’idée que respecter l’autre c’est le reconnaitre
→ Tu peux être dans une position de super domination quand tu dis « je te reconnais »
→ Il y a un piège à vouloir être reconnu : quand tu es reconnu, tu risques d’être substantialisé et de perdre
ce qui fait ta pluralité
→ La plus grande question est de savoir si on peut vivre notre vie de manière active ou non
Le cœur de l’émancipation est un processus d’incessante activation de toi : d’où cette idée de Deleuze, Spinoza
et Nietzche
→ la question fondamentale n’est pas de juger, d’abord, si telle action est bonne ou mauvaise, mais celle
de savoir comment rendre les individus plus actifs !
→ La question est de savoir si on est vivant ou pas
→ La question fondamentale c’est « les valeurs qui sont les tiennes et les jugements qui sont les tiens, sont-
ils vivant : se tiennent-ils dans l’ouverture ou la fermeture de la vie ?

Doubles dimensions
On doit donc comprendre que les identités (grand thème de D) sont articulables sur deux plans
→ Le molaire = L’identité dans sa dimension générale, stable
o l’université avec ses règles, ses croyances, ses fonctions
→ Le moléculaire = L’identité véritable, vivante qui multiplie, qui et traversé par tant de force
o Tous les individus au sens de l’université

92
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Il faut saisir cette identité comme traversée par une multiplicité


→ Il faut passer d’une analyse molaire à une analyse moléculaire, il faut chercher à ressaisir la diversité des
forces
→ On n’est pas en train de dire que pour Nietzsche que je suis une sorte de pluralité chaotique, sans forme,
sans consistance. Au contraire, les forces se composent et tracent un chemin et ton chemin est
indissociable de cette pluralité que tu es, tu es d’autant plus un que tu es pluriel
→ Cette identité est nécessairement en devenir : elle n’est que cela !
MAIS alors ça ne peut pas durer ? si justement, pour que cela dure, il faut que cela devienne encore et encore,
il faut qu’il soit reparcouru encore et encore
→ c’est ça qui fait la durée : le renouvellement dans une direction mais toujours offerts à sa recomposition
→ Il nous faut faire droit fondamentalement au caractère multiple de toute chose et tout d’abord et
fondamentalement du corps lui-même

Les machines désirantes


Pour cela, D propose de parler de machines désirantes : il n’aime pas trop la notion de corps
→ il interroge le désir (= le rapports des forces) à partir du concept de machine et non pas à partir d’un
concept de corps
o Pour D, Merleau a trop l’idée d’un corps unifié qui va de soit : on a l’idée d’une centralisation

D est plus attentif au vocabulaire de la machine : car la machine, très primitive, on peut la recomposer, la
retravailler, il n’y a pas d’unité prédéterminée
→ Elle se recompose continuellement en fonction des circonstances
→ Nous avons montré que les forces ne sont pas naturellement hiéracites : ce n’est que selon les
circonstances que l’une va l’emporter sur l’autre
→ Donc nous sommes une pluralité de désir sans unité qui précède et c’est cela qui fait que tu es un humain
Enjeu : il n’y a pas un désir fondamental en moi qui constituerait le foyer de tous les autres
→ Il y a une pluralité de désirs
→ Il n’y a pas un premier désir qui donnerait les clef à tous les désirs
→ D s’oppose à une certaine psychanalyse qui dit que tous les désirs qui se déploient renvoient à une
intrigue profonde en toi (ex : intrigue famille) et qu’ainsi libérer ta vie c’est tenté de saisir en quoi consiste
ce désir fondamental qui revient en refoulé car on cherche à l’occulter
o Idée qu’il y aurait un désir fondamental en nous qui ferait l’unité de toutes les autres désirs

Les machines désirantes : on ne présuppose pas un unique objet fondamental du désir, que l’on chercherait à
atteindre de cette façon-ci ou de cette façon-là. On part d’emblée d’une pluralité de désirs qui ont à se
composer !

Illustration : Pour ce sculpteur, le toucher de l’argile n’est pas nécessairement le substitut d’un désir plus
originaire
→ Un soi advient dans l’épreuve, comme telle multiple, de cette argile
→ A quoi ça renvoie ce type de son qui est dans l’intrigue fondamental qui est la tienne ?
o Deleuze est contre ça ! il refuse qu’on se suborne à une intrigue fondamentale
→ On advient dans une pluralité radicale de désir et au lieu de nous demander de quoi le désir d’argile de
la sculptrice est le traversement, apprend plutôt à accueillir cette sculptrice dans sa pluralité
o La sculpture est un chemin, c’est une pluralité de force : faire droit à la diversité fondamentale
des désirs en nous qui ne sont pas réductibles aux autres

93
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

La vie
Le grand désir c’est la vie : tout ce que tu vis est pluriel
→ tu t’engages dans ce chemin et ce chemin est d’autant plus fort qu’il est un composition de forces
plurielles

Il nous faut comprendre qu’en ce sens, il n’y a pas en nous des désirs intérieurs et puis le monde MAIS il n’y a
pas non plus seulement l’autre et plus le monde : nos vies s’inscrivent dans le monde
→ Plus tu es vivantes, plus tu t’émerveilles de la façon dont l’écureuil monte dans l’arbre
→ Au plus tu t’éprouves dans ta vie, au plus tu t’éprouves connecté au monde, plus tu es sensible à la
dimension écologique du monde
→ Ne pense pas l’écureuil en dehors de son monde : il est affecté, tout est en relation
Au plus tu accueilles ce qui est en relation en toi, au plus tu ressens la relation du monde et au plus tu pourras
appartenir

La rencontre de l’autre
Du coup, rencontrer l’autre, c’est toujours rencontrer ce qu’il y a de pluralité dans l’autre : l’autre quand on
rentre dans la profondeur de notre regard, il nous conduit au monde
→ L’autre ne nous coupe pas au monde, il nous jette dans la profondeur du monde
→ On trace notre chemin en étant capable de se laisser affecter par l’autre, en laissant les forces en moi
raisonner avec les autres

On doit dépasser l’opposition entre le superficiel et le profond :


→ Il n’y a pas à opposer la recherche de l’intériorité profonde de l’autre et la multitude des détails, des
forces qui font la dynamique de sa vie.
→ « je t’aime toi, toi dans ton intériorité, dans ce qu’il y a d’invisible en toi, ton âme »
→ Mais ton âme c’est ta façon de sourire, de manger, tes habits, ton monde, ton environnement : tu ne te
réduis à rien de cela car tu es tout cela
→ Entrer dans la profondeur de l’âme c’est rentrer dans le chatoiement des apparences
→ L’individu vivant est tout entier dans l’exposition du soit : il s’invente, il se risque
La rencontre de l’expérience de l’autre suppose l’épreuve des forces qui la constitue. Rencontrer une singularité,
c’est rencontrer une multiplicité !
→ Qu’est-ce que c’est être toi ? c’est être ce qui importe pour toi et ce qui importe pour toi surgit de ce
qu’il y a de pluriel en toi : tu te coupes de toi en te coupant de ta pluralité
→ Je ne peux m’identifier à l’autre qu’à partir de la multiplicité qui le constitue !
La minorité
Cette thèse a des applications politiques pour Del/N extrêmement fortes

D est un philosophe des minorités et il veut réveiller le pouvoir émancipateur des minorités : devient
minoritaire, retrouve ta minorité
→ Ne fait pas parti de la majorité : cesse de vouloir t’intégrer dans le corps social, de rentrer dans la majorité
→ Accueille ce qu’il y a en toi qui est minoritaire
→ Être minoritaire pour D c’est être habité par des identités multiples : je suis d’ici mais en meme temps
de là, je parle cette langue mais aussi celle-ci :
o par une part de moi je suis intégral mais par une autre je ne le suis pas
o Je suis à la fois dedans et dehors et je le revendique

Certaines et certains d’entre nous sont profondément marqué par cette dimension minoritaire et il faut
l’accueillir, aussi dur cela soit-il !
→ C’est le lieu meme de l’émancipation, de la vie : accueillir en nous ce qu’il y a de non figeable
94
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Meme si on est membre d’une majorité, on doit devenir minoritaire, car on l’est toujours pour quelqu’un
→ Il faut qu’on deviennent chacun des minoritaires
→ Pourquoi la minorité ? car la minorité ne se laisse unifiée et donc intégrée
Exemple (inspiré par une philo deleuzienne) : comment faire pour durer ? comment tu fais pour tenir la course ?
→ Si tu le fais en cherchant de le faire juste avec ta volonté, tu vas tenir que 5 ou 10 km mais pas 100
o Chez N tout est volonté mais la volonté ce n’est pas celle de nous qui pousserait notre corps
→ Il faut rentrer dans notre corps : il faut laisse le paysage nous porter, être dans ce décor où on cherche
volontairement à performer, il faut chercher toujours et encore à être multiplicité
o le soi ne lâche pas en éprouvant la multiplicité de ses affects, de ses désirs, en s’éprouvant être
lui-même une multiplicité !

Fable de l’aigle et de l’agneau


Illustre la façon dont N cherche à rendre compte de ce qui nous est arrivé dans l’histoire de l’occident pour en
arriver à cet état de perte de valeurs

Si l’homme du ressentiment le devient c’est parce qu’il a été dressé de la sorte par la culture : certains en
profitent mais la question n’zut pas de savoir qui est coupable mais d’être conscient de la transformation du
regard pour retrouver nos valeurs
→ Donc il faut comprendre comment les valeurs peuvent être mortifère
1° : Il y a cet agneau et il sait faire ceci ou cela mais malheureusement il ne s’aime pas
→ Pourquoi donc suis-je nés dans un corps d’agneau ?
→ Il ne parvient pas à vivre son corps d’agneau comme une possible réactivité de la vie
→ MAIS voici que l’aigle vole de nuages en nuages, il joue
2° : L’’agneau jalouse l’aigle
→ Un de premiers moments de la perte de la vie est la jalousie : si j’avais une vie d’aigle, si j’étais né ailleurs,
si…, si.., etc. alors là je pourrais, mais pourquoi est-ce que moi je suis ici comme ca
→ Première négation : l’agneau se dit que seule une vie d’aigle mérite d’être vécue
→ MAIS c’est insupportable de dire cela : l’agneau va donc de plus ne plus mal et s’aime de moins en moins
3° : l’agneau fait un tour de passe-passe inouï ! il se dit inconsciemment « mais je pourrais, si je voulais »
→ C’est un mensonge maos qui a une performativité inouïe
→ Donc il pourrait MAIS il ne le fait pas car l’aigle il fait juste voler alors que lui, l’agneau, est utile, il aime
ses maitre, etc
→ Il a fit une négation de la négation : une vie d’agneau ça vaut ! seule une vie d’agneau est digne de l’être
Ce qui se passe c’est que l’agneau commence à affirmer ses valeurs d’agneaux car il est dans la haine de l’aigle :
il affirme la valeur mais dans cette affirmation il y a une négation meurtrière
→ MAIS ça ne suffit pas car l’aigle continue à voler et rappelle à l’agneau sa perte de vie
→ Il faut que l’aigle redescende sur terre, qu’il revienne dans la bassecour : il faut le convaincre de cesser
de jouer, de retrouver le sérieux de la vie
→ C’est comme ça que la dans la culture, va s’instaurer l’idéal
→ L’agneau rend l’aigle coupable d’être ce qu’il est !
L’idéal ascétique
Construction de l’idéal ascétique et de la culpabilité comme œuvre du ressentiment
→ C’est ta mission de combattre ce désir de voler et si tu n’y arrives pas, bats-toi
→ On fait de l’ascèse et c’est l’autre qui doit devenir ascétique : on introduit en lui le poison de la culpabilité
o Donc N veut nous libérer de la culpabilité

95
Q2 – Philosophie morale | Anna Sonnenschein

Donc au fond on fait ce qu’on veut ? non du tout, on devient responsable de ce qui vaut vraiment pour nous que
précisément lorsqu’on n’est plus traversé par cette culpabilité
→ Mais oserons nous laisser ces valeurs surgir en nous ? la culture le permet-elle ?
L’aigle ne cesse plus de vivre sa vie comme un agneau potentiel
→ Il se meurt tout autant que l’agneau qui a l’illusion d’être vivant car il cherche à se convaincre en
s’imposant aux autres mais au fond plus personne ne croit à rien et plus rien ne vaut (=nihilisme)

L’éternel retour de toute chose


Il est minuit, plus rien ne vaut : les valeur se sont épuisée car fondée sur la peur, la jalousie, la culpabilité
→ il nous faut réapprendre le chemin des valeurs
→ il faut transformer nos culture et nos façons de vivre nos valeurs
→ il faut laisser les forces se recombiner
Dimension importante de travailler la culture : c’est alors que Zarathoustra en appelle au surhomme et il annonce
l’éternel retour de toute chose

C’est une grande thèse de N (une des interprétations de cette thèse) : il nous fait comprendre que tout revient :
→ c’est bizarre ça pour un philo du devenir mais en fait ce qui revient en toute chose c’est le devenir : il
nous faut comprendre que ce qui revient il ne peut manquer de revenir, c’est le renouvellement de toute
chose
→ ça se répète : pas dans la modalité du meme mais de l’autre
La théorie de l’éternel retour de toute chose peut se comprendre comme une méthode : une sorte de travail de
pensée qui se fait dans tout ton être
→ on va revivre encore et encore la meme chose
→ mais pourquoi N nous conduit à cette méthode si ce n’est pas possible ? il nous dit « fait comme si tout
allait revenir » : tu vas à chaque vois revivre un peu différemment la situation
o plus ça revient, plus tu apprends à voir les choses comme inépuisables : il y a tant et tant à vivre
ici, nous vivons tant de choses ensemble
o fait comme si, ce que tu vis tu n’as plus que cela à vivre : si tu refuses ça devient l’enfer, si tu
acceptes ça devient l’accueil d’une vie inépuisable
o ca libère le devenir, le possible
→ C’est une méthode ! « Vis chaque situation comme remettant en jeu ton désir de vivre »
Quand tu l’accueilles dans son intégralité, c’est là que tu vis
→ Il faut apprendre à voir, à laisser chacune des situations devenir une situation plurielle et c’est comme
ça que les forces se recomposent
→ Il faut redevenir un enfant : dit oui à ce qui arrives
o Tu es combattant mais tu ne peux l’être que quand il y a un oui
o Et alors l’autre surgit : il n’y a pas d’ouverture à la différence sans un oui intégral de ce qui arrive

N est un philosophe du destin


→ Accueille ton destin : c’est ici que tu vis, c’est par rapport à lui que tu tiens la maintenant, il faut l’accueillir
→ Ne fait pas comme l’homme du ressentiment en disant que ça pourrait être ainsi
→ Si tu l’accueille dans sa pluralité, le possible s’ouvre

96

Vous aimerez peut-être aussi