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our assurer le bon déroulement et la Dargent, directeur commercial et marke- Cependant, le démontage est une opéra-
qualité de ses fabrications, l’indus- ting à DH-Budenberg explique : « Pour faire un tion lourde qu’il n’est pas nécessaire de fai-
triel doit régulièrement vérifier le étalonnage,il faut d’abord réaliser un cycle de réception, re subir à des capteurs en bon état de fonc-
bon fonctionnement de ses équipements suivi éventuellement par une phase de réglage. Puis, de tionnement. Pour ces derniers, un simple
de production. Les capteurs et transmet- nouveau entre un et trois cycles de mesure selon la répé- constat de vérification suffit. Il s’agit alors
teurs n’échappent pas à la règle et encore tabilité recherchée. » Pour ceci, le capteur est de contrôler l’appareil pour voir s’il est
moins les équipements de mesure de pres- soumis à une pression de référence mesu- conforme à ces prescriptions d’origine. « Ce
sion. « La plupart de nos clients profitent des arrêts rée à la fois par un capteur étalon et l’ap- constat de vérification est en général mené sur le site à
techniques pour contrôler leurs capteurs de pression, pareil à contrôler. Le capteur de transfert l’aide d’un capteur de référence lui aussi raccordé à
explique Colette Démoulin, responsable qui sert sur le site doit être régulièrement l’étalon primaire.La linéarité du capteur est comparée
produits pression chez Emerson Process Mana- comparé à un étalon de référence, validé sur dix points », explique Jean-Marie Clay, res-
gement. Ils vérifient sur place le fonctionnement du par un laboratoire accrédité Cofrac pour la ponsable SAV et formation chez Leybold. « Le
transmetteur. En cas de problème, ils le démontent et grandeur “pression”. Cette opération peut contrôle in situ est rapide. Quelques points suffisent
envoient l’instrument vers un laboratoire compétent être faite sur site, mais ce n’est pas toujours pour s’assurer que le transmetteur est dans sa toléran-
pour faire un étalonnage ». facile car on ne peut échapper à l’environ- ce », confirme M. Dargent (DH-Budenberg).
Les fournisseurs de calibra- L’étalonnage industriel nécessite plusieurs nement industriel qui perturbe la qualité Mais attention ! « Il sera impossible de faire un
teurs de pression proposent
souvent des logiciels de suivi cycles de mesure et la possession d’un de l’étalonnage. Il est encore aujourd’hui étalonnage sur place,si l’on n’a pas prévu (au moment
d'étalonnage afin de faciliter appareil raccordé à l’étalon du BNM par plus pratique de démonter le transmetteur de la conception de l’installation) des prises de test per-
la traçabilité des étalonnages. l’intermédiaire d’un laboratoire Cofrac. Luc et de réaliser l’étalonnage en laboratoire. mettant d’isoler le capteur et de mettre en place le cali-
brateur, commente Claude Schelcher, res-
ponsable produits capteurs de pression chez
Endress+Hauser ; si ces conditions ne sont pas respec-
tées, il faut profiter d’un arrêt du procédé,démonter le
capteur puis le remplacer par un autre équipement de
secours ».
Pour assurer ces opérations, l’industriel doit
s’équiper d’un calibrateur de pression.
S’équiper d’un calibrateur
de pression
Cet appareil assure à la fois la génération
de pression et la mesure de référence. Il
doit être raccordé périodiquement à l’éta-
lon national.
La grande tendance est aux appareils modu-
laires. Ceci permet d’utiliser le même appa-
reil de base dans une large gamme de pres-
sions. Par exemple, sur son modèle MC5,
Bourdon Haenni
Druck
Les calibrateurs d'instruments de pression peuvent adopter de multiples présentations, qui vont de l'appareil de terrain au banc d'étalonnage complet, en passant bien sûr par les appareils de table.
appareil, doté d’une communication HART, réservé au contrôle des manomètres et des alors que ces besoins sont de 0,5 %,
supporte les ordres lecture/écriture utili- capteurs dont la précision ne dépasse pas pourra se contenter d’un étalonnage
sés habituellement pendant l’étalonnage et 0,1 % à 0,5 %. tous les trois ans, alors que pour un
transmis par protocole HART. Dans le • Le moyen de gamme équipé de capteurs même investissement et un besoin de
même esprit, Mensor, représenté par DH- silicium précis de 2 à 2,5.10-4 0,1 %, il devra contrôler son capteur
Budenberg, a développé un calibrateur de • Le haut de gamme avec les capteurs à tous les ans. Dans les faits, le DKD
pression à capteur interchangeable sous quartz dont la précision atteint 10-4. (équivalent allemand du Cofrac) et la
pression. « La technologie silicium a fait de gros progrès ces norme européenne préconisent d’éta-
Pour les gros parcs de capteurs, la ten- dernières années. Elle est très prometteuse et pourrait lonner chaque année les capteurs dont
dance est à l’automatisation de l’étalon- bien dépasser le quartz, poursuit M. Dargent. la précision est inférieure à 0,5 % et
nage. Pour aider l’industriel dans cette Déjà, elle présente l’avantage du prix car le procédé une fois tous les deux ans ceux dont la
démarche, DH-Budenberg commercialise de fabrication se prête aux grandes séries. De plus, son précision est supérieure à 0,5 %. De
depuis dix ans Pascal, un logiciel de temps de réponse est deux fois plus court que celui même, pour les manomètres, les équi-
conduite du process d’étalonnage. Il du quartz, 30 secondes au lieu d’une minute » . pements de classe 0,6 seront vérifiés
intègre une bibliothèque de procédure Du choix du calibrateur dépend la pério- une fois par an alors que ceux dont la
et de conduite d’étalonnage, il analyse dicité d’étalonnage. classe est supérieure à 0,6 ne le seront
les résultats et édite un certificat d’éta- que tous les deux ans. Reste le cas des
lonnage. La périodicité d’étalonnage nouveaux capteurs qui apparaissent sur
Pour tous, la périodicité de l’étalonnage « Pour le vide, la fréquence des étalonnages est le marché avec des garanties de leurs
du calibrateur dépend de la technologie très variable suivant le type de pression, le gaz performances métrologique sur 10 ans
du capteur qu’il intègre. « La périodicité réactif ou corrosif en contact avec le capteur », (Série 3051S d’Emerson Process, EJA110A
raisonnable, explique M Dargent, c’est une commente Olivier Dulac, directeur des de Yokogawa)… Dans les faits, seul l’uti-
fois par an. Cependant, certains calibrateurs du ventes chez MKS Instruments. « C’est à l’uti- lisateur peut définir le nombre de reca-
marché ont besoin d’être réétalonnés tous les lisateur de définir sa périodicité d’étalonnage. librages en fonction des exigences de
90 jours, c’est un problème ». Il existe en effet Celle-ci doit être définie en fonction des besoins son procédé. Et, si la démarche “éta-
plusieurs gammes d’appareils : et des équipements qu’il a mis en place », sur- lonnage” n’est pas encore systématique
• L’entrée de gamme, avec un capteur basée enchérit M. Schelcher (Endress+Hauser). chez les industriels français, il y a tout
sur la technologie jauges de contraintes. Par exemple, un industriel qui achète de même une prise de conscience qui
Ce type d’équipement est principalement des capteurs de 0,1 % de précision, n’existait pas il y a quelques années.
DH-Budenberg
Les besoins en étalonnage sont très variés, selon l'incertitude
désirée, selon que l'étalonnage doit être réalisé en laboratoire
ou sur site. Les spécialistes de l'étalonnage, même les plus
prestigieux, sont ainsi conduits à diversifier leur offre, quitte à
s'associer à des partenaires s'ils ont un trou dans leur
gamme.
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