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Cour d'appel d'Aix-en-provence, 2ème Chambre civile, Arrêt nº 825 du 13 décembre 1991, Répertoire

général nº 90/5855

TEXTE
NOM DES PARTIES

LA SOCIETE IFAFOOD, [...]


APPELANTE
LA SOCIETE AVEIRO MAROC, [...]
INTERVENANTE VOLONTAIRE
Représentées par la SCP MARTELLY, Avoués
Assistées par Maître AMAR, Avocat

CONTRE :

LA COMPAGNIE MAROCAINE DE NAVIGATION COMANAV, [...]


INTIMEE
Représentée par Maître MAGNAN, Avoué
Assistée par Maître DETURMENY, Avocat
LA SOCIETE SOMOTRANS, [...]
INTIMEE
Représentée par la SCP AUBE MARTIN & BOTTAI, Avoués
Assistée par Maître GUERIN, Avocat
LA SOCIETE HUREL MAROC, [...]
LA SOCIETE DES TRANSPORTS MICHEL HUREL, [...]
INTIMEES : n'ont pas constitué avoué.

COMPOSITION DE LA COUR :

Président : Monsieur MISTRAL. Conseillers : Monsieur DEGRANDI, Monsieur BREJOUX.

ARRET REPUTE CONTRADICTOIRE.

EXPOSE DU LITIGE

La société anonyme IFAFOOD, sise à PARIS, a acheté le 29 juin 1987, à la société AVEIRO MAROC, située à AGADIR :

- 22 tonnes de sardines congelées, pour un montant de 61.600 francs, destinées aux ETS PAULET à PORNIC
;
- 22 tonnes de sardines congelées, pour le même montant de 61.600 francs, à livrer aux CONSERVERIES
MORBIHANNAISES à ETEL.

Ces marchandises ont fait l'objet de deux lettres de change d'un montant de 61.000 francs, émises le 7 juillet 1987,
par la société AVEIRO MAROC sur la SA IFAFOOD, à échéance du 4 septembre 1987.

La société LES TRANSPORTS HUREL a fait charger la marchandise dans deux remorques nº 5999 RZ 29 et 4478 QX 72
sur le navire MERCANDIAN appartenant à la CIE MAROCAINE DE NAVIGATION (COMANAV).

Le navire est parti de CASABLANCA le 7 juillet 1987 pour arriver à MARSEILLE le 10 juillet 1987.

A MARSEILLE, les Services vétérinaires ont constaté le 11 juillet, que l'une des remorques avait une température de -
8º et l'autre de - 10º et ont émis deux bulletins en date du 13 juillet 1987 par lesquels ils ont conclu à la
décongélation des sardines et ont refusé l'autorisation d'importer ces marchandises.

La société des TRANSPORTS HUREL, alertée par IFAFOOD, a alors saisi le Président du tribunal de commerce de
MARSEILLE qui, par ordonnance du 17 juillet 1987, a désigné M. NAHAMA en qualité d'expert.

M. NAHAMA a conclu que les deux remorques avaient été remises à bord du MERCANDIAN à une température correcte
de congélation mais que les réservoirs en gas-oil des groupes frigorifiques étaient insuffisants pour couvrir le voyage

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maritime.

Le produit de la vente des marchandises litigieuses, effectuée sous le contrôle de l'expert, a dégagé une somme de
35.200 francs qui a été consignée à la CARSAM puis versée à IFAFOOD.

Le 4 mars 1988, la SA IFAFOOD a fait citer les sociétés HUREL MAROC et COMANAV devant le tribunal de commerce de
MARSEILLE, alors que la société HUREL MAROC a appelé en garantie la COMANAV et que cette dernière a elle-même
appelé en garantie la société HUREL ainsi que la société SOMOTRANS, entreprise de manutention qui a procédé au
débarquement des remorques.

Par jugement contradictoire du 15 décembre 1989, le tribunal de commerce de MARSEILLE :

- a déclaré recevable la demande de la société IFAFOOD à l'encontre de la COMANAV mais l'a déboutée et
l'a condamnée à payer à la COMANAV 10.000 francs de dommages et intérêts et 10.000 francs au titre de
l'article 700 du nouveau Code de procédure civile ;
- a condamné la société HUREL MAROC à payer à la société IFAFOOD la somme de 68.591 francs avec
intérêts au taux légal à compter du 4 mars 1988, outre 10.000 francs sur le fondement de l'article 700 du
nouveau Code de procédure civile ;
- a déclaré sans objet les appels en garantie formés par la COMANAV à l'encontre des sociétés SOMOTRANS
et HUREL et a condamné la COMANAV à payer à la SOMOTRANS 10.000 francs en application des
dispositions de l'article 700 du nouveau Code de procédure civile ;
- a débouté la société HUREL MAROC de ses demandes à l'encontre de la COMANAV.

La SA IFAFOOD a relevé appel de ce jugement, en intimant les sociétés HUREL MAROC, COMANAV, SOMOTRANS et
TRANSPORTS MICHEL HUREL.

Elle demande à la Cour :

- de confirmer le jugement entrepris en ce que le tribunal a retenu sa compétence territoriale et a déclaré


recevable son action ;
- de le réformer pour le surplus, et de condamner solidairement les sociétés HUREL et COMANAV à lui payer
la somme de 123.000 francs avec intérêts au taux légal à compter de l'assignation, outre 30.000 francs de
dommages et intérêts et 30.000 francs au titre de l'article 700 du nouveau Code de procédure civile ;
- d'ordonner la déconsignation à son profit de la somme de 35.200 francs déposée à la CARSAM.

A l'appui de ses prétentions, elle soutient :

- que le tribunal de commerce a, à juste titre, retenu sa compétence au motif qu'il existait une pluralité de
défendeurs dont certains étaient valablement assignés à MARSEILLE ;
- qu'il convient d'ajouter que MARSEILLE a été le lieu de déchargement de la marchandise, c'est à dire le
lieu où l'exécution du transport maritime se terminait ;
- qu'en sa qualité de destinataire réel de la marchandise, elle bénéficie d'un recours direct contre le
transporteur, même s'il est exact qu'elle ne l'a pas choisi ;
- que la société HUREL est responsable tant de son fait personnel que du fait de la COMANAV qu'elle s'est
substituée ;
- qu'en effet, les fautes personnelles commises par la société HUREL en sa qualité de voiturier sont :
. le choix d'un navire dont les installations électriques ne sont pas compatibles avec les installations
électriques du groupe des semi-remorques qui vont être embarqués sur le navire ;
. le fait qu'elle n'a pas signalé au capitaine du bord que les réservoirs en gas-oil des semi-remorques
n'assuraient pas une autonomie suffisante pour maintenir la température pendant toute la durée du voyage
;
. ou le fait de choisir des remorques qui n'ont pas de réservoirs suffisants ;
- que, concurremment avec la société HUREL, le bord a commis des fautes consistant dans l'absence de
surveillance de la température pendant la durée du voyage et l'arrêt du groupe frigorifique à l'arrivée du
navire, alors que la marchandise n'était pas encore déchargée et était juridiquement sous la responsabilité
du transporteur ;
- que ces fautes dont doit répondre HUREL engagent directement la responsabilité de la COMANAV à son
encontre, fautes aux-quelles il convient d'ajouter l'absence de réserves sur la compatibilité entre le groupe
électrique du navire et celui de la remorque ;
- que le tribunal a considéré à tort que la société IFAFOOD devait supporter les 2/3 du dommage :
. parce qu'il n'y avait aucune instruction en ce qui concerne la température des marchandises sur le

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connaissement ;
. que la société IFAFOOD n'avait rien fait pour sauver la marchandise et faire revenir les autorités sanitaires
sur leur décision ;
. et qu'enfin, elle n'avait pas assigné la société AVEIRO MAROC.
- qu'en effet, la COMANAV était parfaitement informée, par la facture et le connaissement, de ce que les
marchandises voyageaient sous température contrôlée ;
- qu'elle n'avait aucun intérêt à assigner son vendeur AVEIRO qui n'a commis aucune faute ;
- qu'il est contradictoire de prétendre que la décision des autorités sanitaires était le fait du prince, ce qui,
en droit commercial, est assimilé à un cas de force majeure, et de reprocher à la fois à la société IFAFOOD
de ne pas avoir invité ces mêmes autorités à revenir sur leur décision ;
- que si les sociétés HUREL et COMANAV avaient accompli leurs obligations qui sont des obligations de
résultat, il n'y aurait pas eu de refus des autorités sanitaires, donc pas de dommage ;
- qu'il n'est nullement prouvé qu'entre le moment de l'arrivée à quai du navire et celui de débarquement, la
société IFAFOOD a été mise en mesure d'agir auprès des autorités sanitaires ;
- qu'elle n'a été avisée que le 14 juillet, jour où elle a émis des réserves, et elle a immédiatement mis en
œuvre une procédure judiciaire, avec désignation d'un expert, pour notamment examiner si les
marchandises étaient saines.

Pour sa part, la CIE MAROCAINE DE NAVIGATION demande à la Cour :

- de confirmer la décision entreprise ;


- subsidiairement, de dire que l'assignation délivrée par la société IFAFOOD est nulle, de déclarer le
tribunal de commerce de MARSEILLE incompétent au profit du tribunal de première instance de
CASABLANCA, de déclarer irrecevables les demandes des sociétés IFAFOOD et HUREL, de débouter la
société IFAFOOD de ses demandes et de la condamner à lui payer 10.000 francs de dommages et intérêts
et 10.000 francs sur le fondement de l'article 700 du nouveau Code de procédure civile ;
- très subsidiairement, de condamner les sociétés HUREL et SOMOTRANS à la relever et garantir de toutes
condamnations, et dans ce cas, les condamner à lui payer 10.000 francs de dommages et intérêts et 10.000
francs en application de l'article 700 du nouveau Code de procédure civile.

Elle fait valoir :

- que la société IFAFOOD l'a citée, le 4 mars 1988 à comparaître le 29 mars 1988, sans avoir respecté les
délais de distance prévus à l'article 643 alinéa 2 du nouveau Code de procédure civile, ce qui entraîne la
nullité de la procédure ;
- que la demande principale de la société IFAFOOD a été dirigée contre deux défendeurs, la société HUREL
MAROC et la COMANAV qui ont toutes deux leurs sièges sociaux à CASABLANCA au MAROC ;
- que le tribunal de commerce aurait donc dû, de ce chef, se déclarer incompétent au profit du tribunal de
CASABLANCA ;
- que cette incompétence s'imposait d'autant plus que le connaissement portait mention évidente d'une
clause attributive de juridiction au bénéfice du tribunal de première instance de CASABLANCA ;
- que les connaissements 7.461 et 7.462 de la COMANAV sont des connaissements à personne dénommée,
le destinataire étant la société PICARD ET SMITKA ;
- qu'au surplus, la société PICARD ET SMITKA a accompli les connaissements, et par là-même, est seule à
avoir une action contre la COMANAV ;
- que la société PICARD ET SMITKA a donc seule qualité pour agir contre la COMANAV, et ce d'autant plus
que IFAFOOD et HUREL ne produisent aucune cession de droits de PICARD ET SMITKA, régulièrement
dénoncée conformément aux dispositions de l'article 1690 du Code civil ;
- qu'aucune température n'était mentionnée aux connaissements, comme doivent le faire les chargeurs pour
que le bord puisse suivre les instructions données pour la température ;
- qu'elle n'a eu connaissance ni de la facture, ni de la CMR ;
- que la société HUREL se devait également de choisir des remorques ayant des réservoirs suffisants ;
- qu'au débarquement, aucune réserve n'a été prise par l'acconier et que, bien au contraire, les
températures figurant à l'état différentiel sont de - 22 °C pour une remorque et - 25 °C pour l'autre ;
- qu'en conséquence, la livraison est présumée conforme ;
- que, lors de l'expertise judiciaire, il a été constaté que la marchandise était en bon état et après analyses
satisfaisantes, il s'est avéré que la qualité de la marchandise était parfaite pour la consommation, et celle-
ci a d'ailleurs pu se vendre facilement hors de FRANCE ;
- qu'il est étonnant que l'importateur n'ait pas été à même de demander aux autorités sanitaires de revenir
sur leur refus, et d'accepter l'importation des marchandises compte tenu de la parfaite qualité de celles-ci ;

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- que la décision de refoulement des autorités sanitaires apparaît être abusive et relève du fait du prince,
dans cette affaire, puisque, finalement, la marchandise s'est trouvée être en bon état ;
- qu'il est donc clair que l'action d'IFAFOOD n'est fondée que sur une décision administrative lui ayant porté
préjudice qui, finalement, n'a aucun lien de causalité avec le transport ;
- que la responsabilité de la société HUREL est engagée, en ce qu'elle n'a pas fourni des remorques en bon
état, contenant suffisamment de gas-oil et qu'elle n'a pas donné des instructions précises quant aux
températures à maintenir ;
- que le transporteur, conformément à l'article 27 g de la loi du 18 juin 1966, n'est pas responsable des
fautes du chargeur ou du propriétaire ou de son représentant dans le conditionnement des marchandises ;
- que la SOMOTRANS n'a pris aucune réserve contre elle sur son état différentiel ;
- que la marchandise s'est trouvée à quai pendant trois jours, soit un temps égal à celui du transport, sous
la responsabilité de SOMOTRANS qui, entre le débarquement et l'intervention des services vétérinaires, n'a
pas fait diligence pour la conservation et le maintien de la marchandise à la bonne température ;
- que d'ailleurs la SOMOTRANS n'a pas produit de relevé de température pour la période pendant laquelle la
marchandise se trouvait sous sa responsabilité.

Enfin, la société SOMOTRANS, en ce qui la concerne, demande :

- de déclarer irrecevable l'appel de la société IFAFOOD à son encontre, pour défaut d'intérêt et de la
condamner à lui payer 5.000 francs en vertu de l'article 700 du nouveau Code de procédure civile ;
- de déclarer le jugement du 15 décembre 1989, définitif à l'égard de la COMANAV ;
- subsidiairement, de la mettre hors de cause et de condamner tout succombant à lui payer 10.000 francs
de dommages et intérêts pour procédure abusive et 10.000 francs sur le fondement de l'article 700 du
nouveau Code de procédure civile.

Elle expose :

- que la société IFAFOOD a relevé appel de ce jugement à l'encontre de toutes les parties alors qu'elle n'a
aucun intérêt à le faire contre SOMOTRANS, puisqu'elle n'a aucune action directe contre l'acconier et ne
réclame, dans ses conclusions, aucune condamnation à son encontre ;
- que seule la COMANAV, transporteur maritime, avait un intérêt à former un appel contre la SOMOTRANS,
son acconier ;
- que la SOMOTRANS a fait signifier le jugement, le 16 mars 1990, à la COMANAV, laquelle avait trois mois
pour interjeter appel, du fait de sa domiciliation au MAROC ;
- qu'elle aurait dû exercer son recours au plus tard le 16 juin 1990, ce qu'elle n'a pas fait et elle ne peut
pas former un appel incident ou provoqué, dans la mesure où l'appel principal est irrecevable ;
- que la mission de l'entreprise de manutention est d'examiner l'état extérieur des marchandises, des
conteneurs et des remorques qu'elle décharge, à l'exclusion de leur contenu ;
- que les relevés effectués par la SOMOTRANS n'ont pas été contredits puisque, seules, les températures
internes, relatives aux marchandises, ont fait l'objet de remarques ;
- que l'expert judiciaire n'a même pas envisagé l'hypothèse que le dommage ait pu se produire pendant le
séjour des remorques à quai ;
- qu'au moment de la remise des deux remorques, aucune réserve quant aux températures affichées à
l'extérieur, n'a été prise à l'encontre de la SOMOTRANS, et la livraison est donc présumée conforme, ce qui
est confirmé par le fait que la marchandise était en bon état et a pu être revendue, par la suite, sans
problème ;
- que la preuve d'une quelconque faute de sa part n'a pas été rapportée.

Enfin, la société HUREL MAROC, ayant pour agent en FRANCE la société DES TRANSPORTS HUREL, a été assignée en la
personne de cette dernière, mais n'a pas constitué avoué. Il sera, en conséquence, statué par arrêt réputé
contradictoire.

MOTIFS DE LA DECISION

Sur la révocation de l'ordonnance de clôture

Attendu que l'ordonnance de clôture a été rendue le 15 octobre 1991 et que le 17 octobre 1991 ont été signifiées des
conclusions d'une part par la société IFAFOOD, d'autre part, par une société AVEIRO MAROC déclarant intervenir
volontairement aux débats aux côtés de la SA IFAFOOD ;

Attendu que IFAFOOD et AVEIRO MAROC, en sollicitant la révocation de la clôture, expliquent qu'elles n'ont pu conclure

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dans les délais à cause de grèves postales à AIX EN PROVENCE ;

Attendu que ce motif ne peut être retenu, alors que l'appel remonte au 26 février 1990 et que la SOMOTRANS et la
COMANAV ont conclu respectivement les 26 juillet 1990 et 17 septembre 1990, ce qui laissait à IFAFOOD et AVEIRO
MAROC un délai largement suffisant pour conclure avant la clôture, alors que, de surcroît, la grève des services postaux
d'AIX EN PROVENCE a été ponctuelle et limitée ;

Attendu qu'il convient, dans ces conditions, de rejeter la requête tendant à la révocation de la clôture et de déclarer
irrecevables les conclusions signifiées postérieurement ;

Sur la recevabilité des appels de la SA IFAFOOD contre les sociétés DES TRANSPORTS MICHEL HUREL et SOMOTRANS

Attendu que la société IFAFOOD a assigné en première instance la société HUREL MAROC et la COMANAV et cette
dernière a appelé en garantie la société HUREL MAROC et la SOMOTRANS ;

Attendu que les assignations visant la SA HUREL MAROC, sise à CASABLANCA, ont été délivrées à son agent en
FRANCE, la SA DES TRANSPORTS MICHEL HUREL, dont le siège social est à TORIGNI SUR VIRE (MANCHE) ;

Attendu qu'ainsi la société DES TRANSPORTS MICHEL HUREL, simple représentant légal de la SA HUREL MAROC, n'était
pas partie en première instance, puisqu'elle n'avait pas été assignée à titre personnel ; que d'ailleurs, aucune
demande n'a été formée contre cette société et le tribunal de commerce de MARSEILLE n'a eu à prononcer aucune
décision la concernant, ni à son encontre, ni en sa faveur ;

Attendu qu'en application des dispositions de l'article 547 du nouveau Code de procédure civile selon lesquelles l'appel
ne peut être dirigé que contre ceux qui ont été parties en première instance, il y a lieu de déclarer irrecevable l'appel
relevé par IFAFOOD contre la société DES TRANSPORTS MICHEL HUREL ;

Attendu, en revanche, que l'appel relevé par la SA IFAFOOD contre SOMOTRANS est bien recevable, contrairement à ce
que soutient cette dernière, et ce bien qu'elle n'ait aucune action directe contre l'acconier et ne réclame aucune
condamnation à son encontre ;

Attendu, en effet, qu'un plaideur a un intérêt à relever appel s'il a succombé dans au moins un chef de demande
présenté en première instance ; que tel est bien le cas en l'espèce puisque IFAFOOD a été déboutée de ses demandes
contre le transporteur maritime COMANAV ;

Attendu que, ce faisant, IFAFOOD avait intérêt à relever appel non seulement contre le transporteur maritime mais
également contre l'entreprise de manutention requise par ce dernier, dans la mesure où COMANAV avait exercé une
action récursoire contre la SOMOTRANS, ce qui était de nature à favoriser le recouvrement de sa créance, en cas de
condamnation de l'acconier à relever et garantir le transporteur ;

Attendu que, dès lors, l'intérêt de IFAFOOD à attraire en cause d'appel la société SOMOTRANS était certain, ne serait-
ce que pour permettre à la COMANAV de présenter à nouveau un appel en garantie contre SOMOTRANS, ce qui a eu
lieu, et pour garantir ainsi la solvabilité de celui qu'elle estimait l'un de ses débiteurs principaux ;

Sur la compétence du tribunal de commerce de MARSEILLE

Attendu que la loi du 18 juin 1966 est, selon son article 16 alinéa 1, applicable aux transports, effectués au départ ou
à destination d'un port français, qui ne sont pas soumis à une convention internationale à laquelle la FRANCE est
partie ;

Attendu que cette disposition est d'ordre public en sorte que la volonté des contractants ne peut y déroger ;

Attendu que le MAROC n'est pas partie à la Convention de BRUXELLES dont les conditions de mise en œuvre ne sont
pas réunies ;

Attendu que ni la loi française de 1966, applicable au présent transport, ni d'ailleurs la Convention de BRUXELLES ne
comportent des dispositions prohibant les clauses attributives de juridiction ;

Attendu, cependant, que les clauses attributives de juridiction étant exorbitantes du droit commun, ne sont opposables
aux parties que si elles en ont eu connaissance au moment de la formation du contrat et les ont acceptées ;

Attendu qu'en l'occurrence, l'examen de l'original du connaissement révèle qu'il ne porte que la seule signature du
représentant de la COMANAV ; que, dès lors, ainsi que l'ont pertinnement relevé les premiers juges, la clause
attributive de compétence au tribunal de CASABLANCA n'est pas opposable à la société IFAFOOD, faute d'avoir été

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acceptée par le chargeur ;

Attendu que l'article 54 du décret du 31 décembre 1966, pris pour l'application de la loi du 18 juin 1966, prévoit, en ce
qui concerne la compétence, l'application du droit commun, mais donne, en outre, compétence au tribunal du port de
chargement ou de déchargement, s'il est situé sur le territoire de la république française ;

Attendu que tel est bien le cas en l'espèce et, les marchandises ayant été déchargées à MARSEILLE, le tribunal de
commerce de cette ville était compétent pour connaître du litige, comme l'est présentement la Cour d'appel d'AIX EN
PROVENCE ;

Sur la nullité de la procédure diligentée par IFAFOOD à l'encontre de la COMANAV

Attendu que la COMANAV ayant son siège social au MAROC, les délais de comparution prévus à l'article 643 alinéa 2 du
nouveau Code de procédure civile n'ont pas été respectés, puisque l'assignation lui a été délivrée le 4 mars 1988 pour
l'audience du 29 mars 1988 ;

Attendu, cependant, que cette irrégularité n'a causé aucun grief à la société COMANAV qui a comparu ; que de
nombreux renvois ont été accordés que la COMANAV a mis à profit pour signifier toutes conclusions utiles et soulever
de nombreuses exceptions de procédure et moyens de défense au fond ;

Attendu que l'audience de plaidoiries a été fixée au 6 octobre 1989, ce qui a permis à la COMANAV de préparer sa
défense sans entrave et d'ailleurs de triompher en ses prétentions contre la SA IFAFOOD ;

Attendu ainsi qu'il échet de déclarer régulière la procédure suivie devant le tribunal de commerce de MARSEILLE ;

Sur la recevabilité des demandes de la société IFAFOOD

Attendu que la société IFAFOOD qui apparaît au connaissement comme notify, n'est pas titulaire, en cette seule
qualité, d'un droit d'action contre le commissionnaire ou le transporteur, mais son action devient recevable dès lors
qu'elle est le destinataire réel de la marchandise et que le dernier porteur du connaissement qui l'avait accompli était
un transitaire chargé de réceptionner la marchandise pour le compte du destinataire réel ;

Attendu qu'il n'est pas contestable, au vu des factures établies par le vendeur AVEIRO MAROC à l'ordre de la société
IFAFOOD, que cette dernière était bien propriétaire des marchandises pour les avoir acquises et donc destinataire de
celles-ci à leur livraison à MARSEILLE ; que c'est en cette qualité de propriétaire et de destinataire de la marchandise
qu'elle a subi le préjudice résultant de l'avarie et perçu, en vertu d'une ordonnance du Conseiller de la mise en état, le
produit de la vente, soit 35.200 francs ;

Attendu que la société PICARD SMITKA ne figure qu'en qualité de destinataire à ordre sur le connaissement et c'est en
réalité comme transitaire agissant pour le compte du destinataire réel IFAFOOD qu'elle a, par télex du 13 juillet 1987,
pris des réserves ;

Attendu, d'ailleurs, que la société PICARD ET SMITKA, si elle avait été le destinataire réel des marchandises, n'aurait
pas manqué d'intenter elle-même l'action, pour réclamer réparation de son préjudice, ce qu'elle n'a pas fait ;

Attendu superfétatoirement que l'attestation délivrée le 9 avril 1990 par la société AVEIRO MAROC et autorisant la SA
IFAFOOD à percevoir le prix de la vente démontre, si besoin était, que cette dernière, propriétaire et destinataire de la
marchandise, a bien subi seule le préjudice ;

Attendu que, dès lors, IFAFOOD avait qualité et intérêt à agir et doit être déclarée recevable dans son action tant à
l'encontre de la société HUREL MAROC que de la COMANAV ;

Sur l'action exercée contre la société HUREL MAROC

Attendu qu'il n'est discuté par aucune des parties que la société HUREL MAROC qui a été chargée d'organiser le
transport et qui a choisi librement le transporteur COMANAV a la qualité de commissionnaire de transport ;

Attendu qu'en cette qualité, la société HUREL MAROC est tenue à une obligation de résultat et il pèse sur elle une
présomption de responsabilité tant de son fait personnel que de celui du transporteur qu'elle s'est substituée ; qu'elle
ne peut s'en exonérer qu'en prouvant la force majeure, le vice propre de la marchandise ou la faute du cocontractant ;

Attendu que les marchandises ont été remises en bon état par l'expéditeur AVEIRO MAROC à la société HUREL MAROC,
puisque cette dernière n'a pris aucune réserve ; que, dès lors, faute de rapporter la preuve de l'un des cas
exonératoires susvisés, c'est à bon droit que les premiers juges ont retenu le principe de sa responsabilité ;

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Attendu, de surcroît et superfétatoirement, que la SA HUREL MAROC a commis des fautes à l'origine directe du
dommage ;

Attendu que ces fautes, telles qu'elles apparaissent au vu des pièces versées aux débats et notamment du rapport
d'expertise de M. NEHAMA, consistent dans :

- l'absence d'instructions données au transporteur quant aux températures à maintenir ;


- le choix d'un navire dont les installations électriques n'étaient pas compatibles avec celles des remorques
(différences de voltage) ;
- la fourniture de remorques dont les réservoirs en gas-oil avaient une contenance insuffisante (180 litres)
pour assurer une autonomie suffisante et maintenir ainsi la température voulue pendant toute la durée du
voyage ;

Attendu qu'il est incontestable que les services vétérinaires ont refusé de délivrer l'autorisation d'importation en raison
des relevés de températures trop élevées constatées lors de la traversée et à l'arrivée ; qu'il existe donc une relation
causale directe entre ces fautes et le préjudice subi par la société IFAFOOD ;

Attendu à cet égard qu'il importe peu qu'ultérieurement des analyses microbiologiques aient révélé le caractère sain de
la marchandise ; qu'en effet, si le commissionnaire HUREL avait accompli toutes les diligences nécessaires pour que
les marchandises soient transportées à la température nécessaire, il n'y aurait pas eu de refus d'importation de la part
de l'Administration et donc, pas de dommage, lequel puise sa source dans les négligences de la société HUREL MAROC
;

Attendu que s'il convient ainsi de confirmer le jugement entrepris en ce que retenant la responsabilité de la société
HUREL MAROC, il l'a condamnée à réparer le dommage subi par IFAFOOD, il échet néanmoins de le réformer en ce qu'il
n'a admis cette réparation qu'à concurrence de 1/3 aux motifs que le refus de l'Administration était arbitraire et que la
société IFAFOOD n'a rien fait pour sauvegarder la marchandise ;

Attendu, en effet, que dès la constatation de l'avarie et du refus des services vétérinaires, une procédure judiciaire a
été intentée avec désignation d'un expert ; que, ce dernier a fait procéder à des analyses de laboratoire et, dans
l'attente des résultats, la société IFAFOOD n'avait aucun moyen de combattre l'appréciation faite par les services
vétérinaires ;

Attendu que ce n'est que le 9 août 1987 que l'expert NEHAMA a reçu les résultats de l'analyse pratiquée ;

Attendu que l'expert a alors reçu mission, par ordonnance du Président du tribunal de commerce de MARSEILLE du 16
septembre 1987, de procéder à la vente ; que M. NEHAMA note dans son rapport (page 4) qu'"il est difficile de trouver
un acheteur malgré les différentes démarches, compte tenu que le lot doit être vendu hors de FRANCE" ;

Attendu que finalement les marchandises ont été vendues pour un prix de 35.200 francs ;

Attendu, dans ces conditions, que les griefs retenus par les premiers juges à l'encontre de IFAFOOD pour réduire le
montant à réparation, ne sont nullement fondés, en ce que toutes diligences utiles ont été faites pour sauvegarder,
autant que faire se pouvait, la marchandise, en l'état de la décision de refus d'importation ;

Attendu, enfin que, contrairement à ce qui a été allégué par la COMANAV, la SA IFAFOOD a subi un préjudice réel en ce
que la marchandise était sa propriété pour avoir été acquise, en vertu de factures ne comportant aucune clause de
réserve de propriété ; que d'ailleurs, la société AVEIRO MAROC a autorisé, par attestation du 9 avril 1990, IFAFOOD à
procéder à l'encaissement des 35.200 francs provenant de la vente, ce qui démontre qu'elle a bien payé la marchandise
et qu'elle en était propriétaire ;

Attendu qu'il y a lieu, dès lors, de condamner la société HUREL MAROC à payer à la société IFAFOOD la somme de
123.000 Frs, correspondant à la valeur de la marchandise, étant précisé que cette condamnation est prononcée en
deniers ou quittances, pour tenir compte de la somme de 35.200 francs, déconsignée de la CARSAM au profit
d'IFAFOOD selon ordonnance du Conseiller de la mise en état du 24 septembre 1990 ;

Attendu que la demande de dommages et intérêts formulée par l'appelante contre la SA HUREL MAROC ne peut qu'être
rejetée, faute par elle de démontrer l'existence d'un préjudice distinct de celui réparé par la condamnation principale ;

Attendu, en revanche, qu'il serait inéquitable de laisser à sa charge les frais irrépétibles exposés et il y a lieu de lui
allouer, à ce titre, une somme de 10.000 francs pour ceux de première instance et une somme de 10.000 francs pour
ceux d'appel ;

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7/9
Sur l'action exercée contre la COMANAV

Attendu que la responsabilité de la société COMANAV n'apparaît nullement établie ;

Attendu, en effet, que le transporteur maritime n'est lié que par le connaissement et il n'est pas prouvé que la
COMANAV, comme le soutient l'appelante, ait eu connaissance de la facture ou de la CMR ;

Attendu que le connaissement ne donnait aucune instruction sur une température précise à maintenir ;

Attendu, par ailleurs, qu'il n'est pas démontré que la société HUREL ait signalé au capitaine du navire que les
réservoirs n'assuraient pas une autonomie suffisante pour maintenir la température pendant toute la durée du voyage ;

Attendu que la responsabilité du défaut des remorques incombe exclusivement à la société HUREL ;

Attendu que la COMANAV n'a commis aucune faute à l'origine du dommage ; qu'il y a lieu de confirmer la décision
déférée en ce qu'elle a débouté IFAFOOD de ses demandes à son encontre et l'a condamnée à lui payer 10.000 francs
de dommages et intérêts et 10.000 francs sur le fondement de l'article 700 du nouveau Code de procédure civile et en
ce qu'elle a débouté la société HUREL MAROC de ses demandes récursoires contre la COMANAV ;

Attendu, dans ces conditions, que la société IFAFOOD ne saurait être déchargée du prix du transport, comme elle le
demande, en l'absence de comportement fautif de la COMANAV ;

Attendu qu'il convient de rejeter la demande de dommages et intérêts présentée par la COMANAV à l'encontre de la
société IFAFOOD, faute de démontrer à la charge de cette dernière les circonstances qui auraient fait dégénérer en
abus son droit d'ester en justice ;

Attendu, par contre, qu'il paraît tout à fait équitable que l'appelant paye à la COMANAV la somme de 5.000 francs pour
l'indemniser des frais irrépétibles que l'appel de son adversaire l'a contrainte à exposer ;

Sur l'action dirigée contre la SOMOTRANS

Attendu que la SA IFAFOOD a relevé appel contre la SOMOTRANS, mais ne formule aucune demande à son encontre ;

Attendu, par ailleurs, que l'appel en garantie formé par le transporteur maritime COMANAV contre SOMOTRANS est sans
objet, en raison de ce que la responsabilité de COMANAV n'est pas établie ;

Attendu, en tout état de cause, qu'il n'est pas prouvé que le dommage se soit produit alors que les marchandises
étaient sous la garde de l'acconier, ce que n'ont d'ailleurs jamais prétendu ni la société IFAFOOD, ni HUREL MAROC, et
ce que n'a pas relevé l'expert ;

Attendu qu'il convient de rappeler que l'entreprise de manutention doit examiner l'état extérieur des marchandises, des
conteneurs et remorques déchargés, à l'exclusion de leur contenu ; que la SOMOTRANS l'a fait en procédant aux relevés
des températures extérieures (- 22º et - 25º) qui n'ont pas été contredits puisque seules les températures internes ont
fait l'objet de remarques ;

Attendu que la responsabilité de la SOMOTRANS peut d'autant moins être envisagée qu'elle a reçu la marchandise le
11 juillet 1987 et que les services vétérinaires sont intervenus le même jour ;

Attendu qu'il convient donc de confirmer le jugement entrepris dans ses dispositions concernant la SOMOTRANS ;

Attendu que la demande de dommages et intérêts formulée par elle ne saurait prospérer car, pour infondés que soient
l'appel d'IFAFOOD et l'action récursoire de COMANAV, de tels recours ne caractérisent pas l'abus de droit ;

Attendu, en revanche, qu'il serait inéquitable de laisser à la charge de la SOMOTRANS les frais irrépétibles que l'appel
d'IFAFOOD l'a contraint à exposer et il y a lieu de lui allouer, de ce chef, une somme de 5.000 francs ;

Attendu que la fixation des dépens de première instance telle qu'opérée par les premiers juges, est confirmée ;

Attendu qu'en ce qui concerne les dépens d'appel, la SA HUREL MAROC prendra à sa charge ceux exposés dans le cadre
de l'instance l'opposant aux sociétés IFAFOOD et COMANAV, alors qu'IFAFOOD qui a relevé appel contre SOMOTRANS
sans présenter de demandes contre celle-ci supportera ceux engagés dans le cadre de cet appel ;

PAR CES MOTIFS,

LA COUR,

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8/9
Statuant publiquement et par arrêt réputé contradictoire,

Dit n'y avoir lieu à révoquer l'ordonnance de clôture rendue le 15 octobre 1991 et déclare irrecevables les conclusions
signifiées postérieurement ;

Déclare recevable l'appel relevé par la société IFAFOOD à l'encontre des sociétés HUREL MAROC, COMANAV et
SOMOTRANS ;

Déclare irrecevable l'appel interjeté par la société IFAFOOD à l'encontre de la société DES TRANSPORTS MICHEL HUREL
;

Confirme le jugement rendu le 15 décembre 1989 par le tribunal de commerce de MARSEILLE en ce qu'il :

- a rejeté l'exception d'incompétence soulevée par la société COMANAV ;


- a débouté la société IFAFOOD de ses demandes à l'encontre de la COMANAV et l'a condamnée à lui payer
10.000 francs (dix mille francs) de dommages et intérêts et 10.000 francs (dix mille francs) au titre de
l'article 700 du nouveau Code de procédure civile ;
- a déclaré sans objet l'appel en garantie formé par la COMANAV à l'encontre de la société SOMOTRANS et
l'a condamnée à lui payer 10.000 francs (dix mille francs) sur le fondement de l'article 700 du nouveau Code
de procédure civile ;
- a débouté la société HUREL MAROC de ses demandes à l'encontre de la COMANAV ;

Le réforme pour le surplus et statuant à nouveau,

Condamne la SA HUREL MAROC à payer à la société IFAFOOD, en deniers ou quittances, la somme de 123.000 francs
(cent vingt trois mille francs) avec intérêts au taux légal à compter de la citation du 4 mars 1988 et celle de 10.000
francs (dix mille francs) en application des dispositions de l'article 700 du nouveau Code de procédure civile ;

Y ajoutant,

Condamne la SA HUREL MAROC à payer à la société IFAFOOD la somme de 10.000 francs (dix mille francs) au titre des
frais irrépétibles exposés en cause d'appel ;

Condamne la société IFAFOOD à payer 5.000 francs (cinq mille francs) à la société COMANAV et 5.000 francs (cinq mille
francs) à la société SOMOTRANS au titre des frais irrépétibles exposés en cause d'appel ;

Rejette toutes autres prétentions ;

Condamne la SA HUREL MAROC aux dépens d'appel exposés dans le cadre de l'instance l'opposant aux sociétés
IFAFOOD et COMANAV et autorise Maître MAGNAN et la SCP MARTELLY, Avoués, à recouvrer directement ceux dont ils
ont fait l'avance sans avoir reçu provision ;

Condamne la société IFAFOOD aux dépens d'appel exposés dans le cadre du litige l'opposant à la société SOMOTRANS
et autorise la SCP AUBE MARTIN & BOTTAI, Avoué, à recouvrer directement ceux dont elle a fait l'avance sans avoir
reçu provision.

Texte mentionné dans le "Lamy Transports".

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