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Cour d'appel d'Aix-en-provence, 1ère Chambre C, Arrêt nº 295 du 14 mai 2004, Répertoire général nº

01/04072

TEXTE
DEMANDERESSE SUR RENVOI DE CASSATION ET APPELANTE :

COMPAGNIE MAROCAINE DE NAVIGATION ''COMANAV'', [...]

représentée par la SCP PRIMOUT - FAIVRE, avoués

plaidant par Me Luc GRELLET, avocat

DEFENDERESSES SUR RENVOI DE CASSATION ET INTIMEES :

COMITRAN, ENTREPRISE DE MANUTENTION PORTUAIRE, [...]

défaillante

Société OFFICE DE COMMERCIALISATION ET D'EXPORTATION ''O.C.E.'', [...]

représentée par la SCP COHEN - GUEDJ, avoués

plaidant par Me Nathalie FRANCK, avocat substitué par Me Alexandre JOB, avocat

Société COVEA FLEET venant aux droits de MMA IARD, elle-même venant aux droits de la Société WINTERTHUR, elle-
même venant aux droits de la Société NEUCHATELOISE, [...]

représentée par la SCP SIDER, avoués

plaidant par Me Christian SCAPEL, avocat

FAITS, PROCEDURE ET ARGUMENTS DES PARTIES :

La société de droit marocain L'OFFICE DE COMMERCIALISATION ET D'EXPORTATION (OCE) a chargé à TANGER et à


destination de PORT VENDRES sur le navire ''AL HOCEIMA'', appartenant à la COMPAGNIE MAROCAINE DE NAVIGATION
(COMANAV) 47 remorques, propriété de la société RENTCO, et contenant des fruits et légumes, sur palettes, la société
ENTREPRISE DE MANUTENTION PORTUAIRE (COMITRAN) ayant pour sa part assuré le saisissage des remorques sur le
navire.

Le navire a pris la mer le 27 mars 1987 et a du affronter des conditions difficiles qui ont obligé le commandant à longer
les côtes espagnoles et à se mettre à l'abri, dans la matinée du 29 mars, en rade de VILAROZ, puis, un nouveau
saisissage des remorques ayant été effectué, le voyage a repris, et le navire, qui a du faire face à des vents puissants
et n'a pu mouiller dans une baie du Cap SAN SEBASTIAN, a sombré le 31 mars vers 9 heures du matin après que
l'équipage ait été sauvé.

La société RENTCO FRANCE, puis en ses lieux et place, sa compagnie d'assurances, LA NEUCHATELLOISE, qui l'avait
indemnisée, ont alors agi contre les sociétés COMANAV, COMITRAN ET OCE pour obtenir paiement de la somme de 2
000 000 Frs représentant la valeur des remorques.

Par jugement en date du 26 juillet 1994 le Tribunal de commerce de PERPIGNAN a :

- Déclaré recevable la demande de la compagnie LA NEUCHATELLOISE

- Déclaré responsables du sinistre la société COMANAV à hauteur de 75 % et la société COMITRAN à hauteur de 25 %

- Condamné la société COMANAV à payer à LA NEUCHATELLOISE la somme de 1380 000 Frs, outre intérêts au taux
légal à compter du 29 juin 1987, et celle de 40 000 Frs en application de l'article 700 du Nouveau Code de Procédure
Civile

- Condamné la société COMITRAN à payer à la même compagnie les sommes de 460 000 Frs outre intérêts au taux
légal à compter de la même date et 10 000 Frs en application de l'article 700 du Nouveau Code de Procédure Civile.

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La société COMANAV a relevé appel de cette décision et, par arrêt en date du 30 avril 1997, la cour d'appel de
MONTPELLIER a réformé le jugement qui lui était déféré, et mettant hors de cause la société COMITRAN, déclaré la
société COMANAV seule responsable, sur le fondement de l'article 1384 du Code Civil, du préjudice subi par la société
RENTCO FRANCE, aux droits de laquelle était subrogée la compagnie LA NEUCHATELLOISE et condamné la société
COMANAV à lui payer les sommes de 1 840 000 Frs, outre intérêts et 25 000 Frs en application de l'article 700 du
Nouveau Code de Procédure Civile.

Sur pourvoi formé par la société COMANAV, la cour de cassation (chambre financière et économique) a, par arrêt en
date du 9 janvier 2001, cassé l'arrêt rendu par la cour d'appel de MONTPELLIER au visa de l'article 32 de la loi du 18
juin 1966, et renvoyé l'affaire devant le cour d'appel D'AIX en PROVENCE.

La société COMPAGNIE MAROCAINE DE NAVIGATION (COMANAV) invoque à titre principal l'irrecevabilité de la demande
de la compagnie LA NEUCHATELLOISE-WINTHERTUR, qui produit une seule pièce, à savoir une quittance de son
assurée d'un montant de 1 840 000 Frs, et ne peut dés lors invoquer ni la snbrogation légale, faute de production du
contrat d'assurances, ni la subrogation conventionnelle, dans la mesure où elle ne rapporte pas la preuve de la
concomitance de la subrogation et du paiement de l'indemnité.

A titre subsidiaire, elle fait valoir que, sous le visa de l'article 32 de la loi du 18 juin 1966, la cour de cassation a exclu
la possibilité de toute demande formée à son égard en dehors du champ d'application de la dite loi sous le prétexte
que la société RENYCO serait un tiers par rapport au contrat de transport, alors même que les remorques sont
mentionnées sur le contrat de transport, que L'OCE les a chargées ''aux clauses et conditions de la compagnie
transporteur'' qu'elle a acceptées, et que RETCO figure au connaissement en qualité de ''notify''.

Elle expose surtout que l'article 32 alinéa 3 de la loi précitée est précis et ne laisse aucune part à l'interprétation en ce
qu'il dispose que ''quel que soit son fondement, l'action en responsabilité contre le transporteur à raison de pertes ou
dommages, ne peut être exercée que dans les conditions et limites fixées au présent chapitre''.

Elle se déclare dés lors fondée à invoquer 4 cas exceptés qui l'exonèrent de toute responsabilité :

- la violence exceptionnelle de la tempête qui constitue ''un fait constituant un événement qui ne lui est pas imputable
(article 27 d)'', cette expression comprenant la force majeure, pour laquelle la condition d'imprévisibilité n'est plus
nécessaire, et la fortune de mer, et étant confirmée par le commandant FIGUIERE, expert intervenu à la requête de
RENTCO, qui établit l'irrésistibilité de l'événement et permet de démontrer le parfait état de navigabilité du navire

- la faute du chargeur (article 27 g), qui a lui-même procédé au placement des fruits et légumes sur des palettes qu'il
chargées dans les semi-remorques, le rapport d'enquête du Ministère de la pôche et de la marine concluant que ''le
désarrimage des palettes dans des conditions très exceptionnelles de mauvais temps est la cause principale
dommages et intérêts naufrage du navire'' et le commandant FIGUIERE estimant pour sa part que le chargement était
insuffisant pour un transport maritime par mauvais temps

- l'innavigabilité soudaine du navire (article 27 a) ayant résulté de défaillances mécaniques

- la faute nautique du commandant du navire ''AL HOCEIMA'' (article 27 b) relevée par LA NEUCHATELLOISE elle-même
dans ses écritures en ce qu'elle souligne que'' le naufrage est consécutif à une faute de témérité, inexcusable, du
capitaine qui a quitté un abri sûr malgré une tempête annoncée sans être en mesure de prendre les précautions
nécessaires''.

L'appelante conteste encore la valeur des pièces versées aux débats sur le montant du préjudice.

Elle demande enfin la condamnation de l'assureur à lui payer la somme de 30 000 euro en application de l'article 700
du Nouveau Code de Procédure Civile.

La société OFFICE DE COMMERCIALISATION ET D'EXPLOITATION (OCE) conclut également à l'infirmation du jugement


déféré en ce qu'il a déclaré recevable l'action de la compagnie LA NEUCHATELLOISE, qui ne justifie pas que le paiement
est intervenu en exécution d'une police d'assurances.

Elle demande, à titre subsidiaire, la confirmation du jugement qui l'a mise hors de cause, à défaut pour la compagnie
d'assurances d'établir qu'elle aurait commis une faute, aucune démonstration n'ayant été faite, d'après les rapports
d'enquête, que le saisissage des palettes à l'intérieur des semi-remorques ait été effectué en violation des règles de
l'art comme le démontrent les rapports des experts et celui des autorités marocaines ; elle invoque l'absence de lien
de causalité entre ce prétendu mauvais saisissage et le naufrage, les enquêtes mettant en lumière que le mouvement
de la mer a précédé et entraîné le désarrimage et non l'inverse.

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Elle conteste avoir commis une faute qui exonérerait le transporteur, alors que l'arrimage de la cargaison, et surtout
des remorques, qui sont critiquées par certains experts, font partie des obligations essentielles du bord.

Elle conteste le montant du préjudice tel qu'il est demandé en l'absence d'éléments de preuve et en l'état d'un rapport
EQUAD qui estime la valeur des remorques à 557 000 Frs

Elle demande la condamnation de tout succombant à lui payer la somme de 20 000 euro en application de l'article 700
du Nouveau Code de Procédure Civile.

La S.A. COVEA FLEET, venant aux droits de LA NEUCHATELOISE conclut à la confirmation du jugement.

Elle fait valoir que la recevabilité de son action n'est plus contestable alors qu'elle a retrouvé, et qu'elle produit, la
police souscrite par RENTCO qui garantit la perte des biens assurés pour des expéditions par voie maritime et la
quittance subrogative à hauteur de 1 840 000 Frs.

Sur le fond, elle maintient qu'elle peut invoquer l'article 1384 du Code Civil pour que soit retenue la responsabilité de
la société COMANAV ; elle souligne sur ce point :

- qu'il n'y a aucun lien contractuel entre la société RENTCO et l'armateur et qu'il est possible, nonobstant les
dispositions de la loi du 18 juin 1966, d'en revenir au droit commun.

- qu'elle est un véritable ''penitus extranei'' et qu'elle ne peut être privée de son droit d'agir contre celui avec lequel
elle n'a aucun rapport de droit, son droit à l'indemnisation étant un droit fondamental et la loi du 18 juin 1966
déterminant elle-même avec rigueur, en ce qui concerne l'action contre le manutentionnaire, les règles de recevabilité,
ce qui permet l'action sur un fondement de droit commun.

- que la force majeure étant appréciée dans les termes du droit commun, l'exonération ne peut résulter que d'un
événement à la fois irrésistible et imprévisible, et que, la tempête ne présentant pas une violence exceptionnelle pour
la méditerranée et le navire ayant repris la mer alors qu'il pouvait rester à l'abri, le transporteur ne peut être exonéré
de sa responsabilité.

A titre subsidiaire, elle fait valoir que même si la loi du 18 juin 1996 devait s'appliquer en l'espèce, la COMANAV ne
peut s'exonérer de sa responsabilité au titre des cas exonératoires qu'elle invoque, alors que :

- l'événement non imputable au sens de cette loi n'exclut la responsabilité du transporteur que s'il présente les
caractères de la force majeure, la tempête devant être d'une violence exceptionnelle et impossible à surmonter,
contrairement au cas excepté tel qu'il résulte de la convention de BRUXELLES (article 4-2 c)

- la faute du chargeur n'est pas établie, comme le démontre le rapport de l'expert AZEMA et celui de M. FIGUIERE, qui
attribuent le naufrage plus à un désarrimage des remorques qu'à celui des palettes

- l'innavigabilité n'a eu qu'un caractère fortuit

- la faute nautique est en réalité une faute commerciale, le risque ayant été couru pour que la marchandise arrive plus
tôt à son destinataire.

Elle expose que le préjudice est établi par la perte totale des remorques.

Plus subsidiairement, elle invoque la responsabilité totale ou partielle de la société OCE, responsable de l'arrimage des
palettes, et celle de la société COMITRAN, manutentionnaire au chargement, qui a procédé à l'arrimage des remorques.

Elle demande la condamnation de la société COMANAV à lui payer la somme de 20 000 euro en application de l'article
700 du Nouveau Code de Procédure Civile.

Assignée au parquet général, la société COMITRAN n'a pas constitué avoué ; le présent arrêt sera réputé contradictoire
en application de l'article 474 du Nouveau Code de Procédure Civile.

MOTIFS DE LA DECISION :

La recevabilité de l'appel n'est pas contestée ; en l'absence de moyen constitutif susceptible d'être relevé d'office, il
convient de le déclarer recevable.

En ce qui concerne le recevabilité de l'action de la société COVEA FLEET, celle ci établit qu'elle vient aux droits de la
société LA NEUCHATELOISE, assureur de la société RENTCO, et elle produit la police d'assurances ad valorem souscrite
le 16 février 1987 qui garantit les pertes des véhicules assurés pour les transports maritimes ; elle verse également

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aux débats un acte de subrogation de la société RENTCO qui vise le sinistre litigieux.

Le jugement déféré sera en conséquence confirmé de ce chef, la société COVEA FLEET venant aux droits de la
compagnie LA NEUCHATELLOISE, qui a effectué un paiement obligé à la victime, qui avait elle-même subi un préjudice
évident, la perte de ses véhicules lors du transport maritime.

En ce qui concerne le fondement de l'action, la société COVEA FLEET ne peut contester que le dommage subi par la
société RENTCO s'est produit pendant le transport maritime et à l'occasion de ce transport ; dés lors, même s'il peut
être considéré que la société RENTCO, qui a fourni les remorques contenant les marchandises transportées, est un
tiers au contrat de transport, bien que, comme le fait observer la société COMANAV, elle figurait au connaissement en
qualité de ''notify'', son action en responsabilité contre le transporteur à raison de pertes ou dommages ne peut être
exercée que dans les conditions et limites de la loi du 18 juin 1966, comme le prévoit l'article 32 de la dite loi.

L'extension accordée par les tribunaux en ce qui concerne l'article 52 de la loi, relative à l'acconier, ne saurait être
étendue, d'une part parce qu'elle résulte d'un simple raisonnement par analogie, et d'autre part parce que la
responsabilité du transporteur est ici engagée pour des événements survenus en mer, et que le régime dérogatoire de
la responsabilité du transporteur maritime trouve son fondement dans cet élément.

Le jugement sera en conséquence infirmé en ce qu'il refusé de faire application de la loi du 18 juin 1966, et la société
COMANAV est dés lors autorisée à invoquer les faits exonératoires qui sont prévus par cette loi.

Or le rapport d'enquête du ministère des pêches maritimes et de la marine marchande marocaine, versé aux débats, et
qui, seul, a procédé à l'audition du capitaine, du second, du second mécanicien et de plusieurs gradés et hommes
d'équipage, permet de relever que, le navire étant en parfait état de navigabilité, et chargé au maximum, et les
remorques étant saisies par des chaînes (8 chaînes par remorque) de façon satisfaisante, le navire a du affronter, le 29
mars 1987, avant de se mettre à l'abri sur rade de Vinaroz, un vent de force 8 à 9 Beaufort, puis que, l'équipage ayant
procédé à une vérification générale et reprise du saisissage de quelques remorques, et les conditions atmosphériques
s'étant améliorées, le voyage a repris le soir.

Le rapport relate que le navire ayant du affronter dans la nuit une mer très grosse (9-10 Beaufort) le navire a pris au
matin une gîte de 10 sur tribord, que le vent a fraîchi et atteint force 10 à 11, mer très grosse, et que, le capitaine
ayant tenté de rejoindre la baie de Rosas en naviguant par vent arrière, et le navire gouvernant mal, il a, au cours
d'une manoeuvre, embardé brusquement vers tribord et n'a plus répondu à la barre, puis pris une gîte de 30º sur
bâbord, allant en augmentant, et sans se redresser, ce qui a entraîné l'abandon, et le naufrage.

A cette relation, tirée du journal de bord et des déclaration du capitaine et des marins, la commission d'enquête a
ajouté deux remarques :

- ''les interrogatoires des membres de l'équipage n'ont pas permis de déterminer si la gîte a été provoquées par la
giration du navire qui aurait ensuite occasionné le déplacement des palettes, ou si les palettes se sont dessaisies
sous l'impact de la mer et du vent provoquant la gîte du navire''

- ''le capitaine a sous évalué la gravité des conditions atmosphériques qui, bien qu'exceptionnelles, étaient néanmoins
prévues par les bulletins météorologiques''.

Le commandant Georges FIGUIERE, auteur d'un rapport demandé par la société RENTKO, mais qui n'a eu en main
aucun document et ne se base que sur son expérience de marin, retient comme hypothèse la plus vraisemblable ''un
désamorçage du moteur principal, un Black out et un navire absolument désemparé, pour une raison quelconque, telle
qu'air dans les circuits de combustible à la suite des mouvements désordonnés du navire''.

Il n'est pas dés lors contestable que le navire ''AL HOCEIMA'' et son équipage, dont il est signalé par la commission
d'enquête qu'il était, avant l'événement ayant entraîné la gîte importante, en état de fatigue générale, a dû affronter
des conditions de mer exceptionnellement graves, et que, sans doute en raison d'une impossibilité physique
momentanée, il a été victime de faits constituant un événement qui ne lui est pas imputable, qui exonèrent le
transporteur.

Il est également établi que, s'étant réfugié dans un havre suffisant pour assurer la conservation du navire et de sa
cargaison, le capitaine, en reprenant son voyage malgré des conditions météorologiques très mauvaises, a commis une
faute purement nautique, relative à la sécurité du navire, et qui a entraîné sa perte, cette faute ne pouvant dés lors
être qualifiée de commerciale.

La société COMANAV est dés lors fondée à invoquer les dispositions des articles 27 b et 27 d de la loi du 18 juin 1966
pour se voir exonérée de toute responsabilité en ce qui concerne les dommages subis par la société RENTKO.

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Le rapport de la commission d'enquête marocaine, et le rapport de M. AZEMA, qui évoque le respect des règles de l'art,
permettent d'exclure toute faute directe du chargeur ou de la société COMITRAN, qui a procédé au saisissement des
palettes dans les remorques, dans la mesure où le mouvement de ces marchandises n'a été qu'une conséquence du
mouvement de la mer.

Enfin, si l'arrimage des remorques est mis en cause par le seul rapport FIGUIERE, dont l'auteur n'a pas eu connaissance
du rapport d'enquête, et qui expose que ce saisissage était insuffisant ''dans des conditions de temps
exceptionnellement mauvaises'', les exemples fournis à l'appui de sa démonstration n'évoquent pas le cas d'un
événement de mer aussi important et celui-ci n'attribue nullement les causes du naufrage à cet événement.

Le jugement déféré sera en conséquence infirme sur le tond et la société COVEA FLEET déboutée de toutes ses
demandes tant à l'égard de la société COMANAV que de la société OCE et de la société COMITRAN.

Et vu les articles 696 et 700 du Nouveau Code de Procédure Civile,

PAR CES MOTIFS, la cour, statuant publiquement, en audience solennelle, et par arrêt réputé contradictoire, comme
juridiction de renvoi après cassation de l'arrêt rendu par la cour d'appel de MONTPELLIER le 30 avril 1997,

- Reçoit l'appel

- Confirme le jugement déféré en ce qu'il a déclaré la société LA NEUCHATELLOISE recevable en son action et dit que la
société COVEA FLEET est désormais recevable à agir

- L'infirme pour le surplus

- Déboute la société COVEA FLEET, venant aux droits de la société LA NEUCHATELLOISE, de toutes ses demandes

- La condamne à payer, en application de l'article 700 du Nouveau Code de Procédure Civile :

- à la société COMANAV la somme de 7 000 euro

- à la société O.C.E. la somme de 5 000 euro

- La condamne aux dépens, avec distraction, pour ceux d'appel, au profit des SCP PRIMOUT FAIVRE et COHEN GUEDJ,
avoués, sur leur affirmation qu'elles en ont fait l'avance sans avoir reçu provision.

Monsieur Michel BLIN, Monsieur Jean-Luc TOURNIER, Monsieur Christian COUCHET, Madame Frédérique BRUEL,
Conseillers,

Monsieur Gérard LAMBREY, Président.

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