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51.

MALADIES CHRONIQUES

François Bourdillon, André Grimaldi


in François Bourdillon et al., Traité de santé publique

Lavoisier | « Traités »

2016 | pages 483 à 489


ISBN 9782257206794
DOI 10.3917/lav.bourd.2016.01.0508
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Maladies chroniques 51
François Bourdillon et André GrimAldi

Le système de soins a été organisé dans une logique diagnostique D’autres définitions intègrent la question des incapacités, du
et pour faire face aux pathologies aiguës. La fin du xxe siècle a été handicap et des limitations dans les actes de la vie quotidienne
marquée par une transition épidémiologique où les pathologies (classification internationale du fonctionnement, du handicap et
chroniques sont devenues plus nombreuses que les maladies aiguës. de la santé [CIF] [13]).
Ce phénomène est mondial ; le poids des maladies non transmis- Enfin, le critère de guérison est parfois employé pour distinguer
sibles augmente dans tous les pays du monde. Cette transition les affections susceptibles de guérir (avec le risque de rechute) de
est liée aux progrès thérapeutiques suffisants pour éviter l’issue celles qui sont rarement curables ou ne guérissent pas spontané-
fatale de ces maladies, mais insuffisants pour assurer leur guérison, ment une fois acquises.
à l’augmentation de l’espérance de vie, aux transformations de Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a proposé en
notre société dont l’environnement s’est considérablement modi- 2009 la définition [7] suivante : « Une maladie ou plus générale-
fié. Ainsi, en France, la plupart des maladies chroniques ont-elles ment un état chronique se caractérise par :
vu leur mortalité diminuer (les accidents vasculaires cérébraux « • la présence d’un état pathologique de nature physique, psy-
[15], les maladies coronariennes [4], les cancers les plus fréquents chologique ou cognitive appelé à durer ;
[sein, prostate, côlon-rectum], le diabète), mais d’autres ont vu « • une ancienneté de 3 mois ou supposée telle ;
leur mortalité augmenter (cancers du poumon chez la femme [9]) « • un retentissement sur la vie quotidienne comportant au
ou contrastée (bronchopneumopathies chroniques obstructives moins l’un des trois éléments suivants :
[16], insuffisance respiratoire). Le recul global de la mortalité « – une limitation fonctionnelle des activités ou de la partici-
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s’accompagne logiquement d’un accroissement important de la pation sociale ;
prévalence des maladies chroniques, d’autant que leurs incidences « – une dépendance vis-à-vis d’un médicament, d’un régime,
varient moins sensiblement, et pas forcément toujours à la baisse. d’une technologie médicale, d’un appareillage ou d’une assistance
La médecine doit aujourd’hui apprendre, au-delà du diagnostic, personnelle ;
à suivre les malades sur de longues durées, à travailler de manière « – la nécessité de soins médicaux ou paramédicaux, d’une aide
pluriprofessionnelle, de manière coordonnée entre la ville et psychologique, d’une adaptation, d’une surveillance ou d’une pré-
l’hôpital, entre les différentes disciplines et métiers et à intégrer vention particulière pouvant s’inscrire dans un parcours de soins
l’ensemble des dimensions médicale, médicosociale et sociale. Ce médicosocial. »
chapitre fait le point sur la politique pour améliorer la prise en
charge des maladies chroniques, menée en France au début des
années 2000, et tente de cerner les enjeux à venir. Pourquoi la santé publique
s’intéresse-t-elle aux maladies
Définitions chroniques ?
Il n’y pas de définition précise de ce qu’est une maladie chronique.
La durée semble le critère le plus important : l’OMS évoque Plusieurs raisons ont amené les pouvoirs publics à s’intéresser aux
3 mois. Certains évoquent une durée de traitement de plus de maladies chroniques :
6 mois ; les maladies chroniques concerneraient alors, en France, – l’augmentation très importante de leurs prévalences, en rai-
près de 28 millions de personnes (15 millions si l’on enlève les son de l’accroissement de l’espérance de vie et du vieillissement
traitements des facteurs de risque). Il existe une liste d’affec- de la population ;
tions de longue durée (ALD) établie par l’assurance maladie et la – l’augmentation très importante de l’incidence de certaines
Haute Autorité de santé, qui comptabilise environ 10 millions de pathologies(1) au fil du temps (Figure 52-1) ;
personnes, mais son objectif est de limiter les restes à charge des – la répartition très inégale des pathologies chroniques dans les
personnes qui en sont atteintes. Cette liste qui concerne trente populations en raison des déterminants sociaux, environnemen-
affections ne peut résumer, à elle seule, le poids des maladies taux et comportementaux de ces affections ;
chroniques. – le poids qu’elles représentent pour les sociétés : charge mon-
L’OMS a mis en place une stratégie mondiale de lutte contre les diale de morbidité ou global burden disease (Tableau 52-I) ;
maladies non transmissibles, essentiellement centrée sur quatre
maladies chroniques et leurs facteurs de risque – les maladies car- (1) L’accroissement de reconnaissance des cas d’ALD est en partie dû à l’ap-
parition de nouvelles pathologies (épilepsie grave en 1999, hépatite virale chro-
diovasculaires, les cancers, le diabète et les maladies respiratoires –
nique active en 1994, infection par le VIH, quel que soit le stade en 1993) et,
en raison de leur gravité et de la charge qu’elles représentent sur à pathologie égale, à l’amélioration des techniques de dépistage des pathologies
le système de soins et sur la mortalité. Mais le champ des maladies inscrites sur la liste des ALD (voir la note du sur le régime des affections de longue
chroniques est beaucoup plus large. durée du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie d’avril 2005).
484 E nj Eux con tE m po r Ain s dE lA po l it iq uE dE sA n té

1 400 000
Politique pour améliorer
1 200 000 la prise en charge
des maladies chroniques
Nombre de nouveaux cas

1 000 000

800 000 La politique de la prise en charge des maladies chroniques s’est


construite au fil des années. Elle est fondée sur de multiples orien-
600 000 tations dont les axes majeurs sont les suivants.
400 000

200 000
Promotion de bonnes pratiques
cliniques et d’organisation des soins

L’élaboration de ces recommandations de bonnes pratiques cli-
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
niques est l’une des raisons de la création de la Haute Autorité de
santé (HAS). La HAS a pour mission de produire des recomman-
Figure 51-1 évolution de l’incidence des affections longue durée en
dations et des outils favorisant leur utilisation par les professionnels
France (1997-2010). (source : éco-santé régions & départements 2012,
de santé. Il est, en effet, important que les professionnels de santé qui
d’après les données de la cnAmts.)
assurent le suivi au long terme de la plupart des maladies chroniques
disposent de recommandations de suivi et de traitement. La HAS
– la nécessité d’adapter notre système de soins à ces pathologies dispose d’une commission parcours de soins et maladies chroniques.
alors qu’il avait été organisé pour faire face aux maladies aiguës ; Parmi les outils originaux, il faut citer :
– le besoin d’agir sur les environnements pour tenter de réduire – les recommandations de bonnes pratiques (RBP) cliniques qui
les incidences de ces maladies (Encadré 52-1). résument l’état des connaissances à une période donnée. La limite

Tableau 51-I charge mondiale de morbidité ou global burden disease pour la région Europe estimée par l’oms pour l’année 2011.
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dAlY pour
rank GHE code cause dAlY (000) % dAlY
100 000 personnes

1 113 ischaemic heart disease (maladie cardiaque ischémique) 44 234 14,3 4 918
2 114 stroke (accident vasculaire cérébral) 22 921 7,4 2 548
3 83 unipolar depressive disorders (troubles dépressifs unipolaires) 11 848 3,8 1 317
4 138 Back and neck pain (douleurs dorsales, de la nuque) 10 263 3,3 1 141
5 68 trachea, bronchus, lung cancers (cancers de la trachée, des bronches et du poumon) 9 773 3,2 1 087
6 118 chronic obstructive pulmonary disease (bronchopathie chronique obstructive) 7 686 2,5 855
7 155 Falls (chutes) 7 378 2,4 820
8 153 road injury (accidents de la circulation) 6 998 2,3 778
9 80 diabetes mellitus (diabète) 6 916 2,2 769
10 123 cirrhosis of the liver (cirrhose du foie) 6 792 2,2 755
11 95 Alzheimer’s disease and other dementias (maladie d’Alzheimer et autres démences 5 540 1,8 616
apparentées)
12 161 self-harm (automutilation) 5 445 1,8 605
13 65 colon and rectum cancers (cancer du côlon et du rectum) 5 351 1,7 595
14 39 lower respiratory infections (infections respiratoires) 4 976 1,6 553
15 86 Alcohol use disorders (troubles liés à la consommation d’alcool) 4 870 1,6 541
16 10 HiV/Aids (ViH/sidA) 4 491 1,4 499
17 88 Anxiety disorders (troubles anxieux) 4 299 1,4 478
18 70 Breast cancer (cancer du sein) 4 192 1,4 466
19 140 congenital anomalies (anomalies congénitales) 3 663 1,2 407
20 112 Hypertensive heart disease (maladie hypertensive) 3550 1,1 395
(www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/estimates_regional/en/index1.html) les années de vie perdues du fait d’une mortalité prématurée et celles qui le sont du fait des
l’analyse de la charge mondiale de morbidité repose sur les dAlY. cette évaluation combine années vécues sans être en pleine santé. données de l’oms pour la région Europe.
mA lAd i E s cH r o n i q uEs 485

coordination des différents professionnels participant à la prise


Encadré 51-1 plan d’action 2008-2013 pour la stratégie en charge des personnes ayant une maladie chronique et d’infor-
mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles. mation des malades.
L’ensemble de ces outils visent à « protocoliser » les soins dans
l’oms considère que quatre maladies – les maladies cardiovas- les limites de ce que l’on peut faire en médecine où la singularité
culaires, les cancers, les affections respiratoires chroniques, le
est si importante, à informer le patient, mais aussi à permettre
diabète – sont les premières causes de mortalité dans le monde.
autant que possible à ce que le patient soit pris en charge au juste
or ces maladie sont évitables en agissant sur les facteurs de
risque comme le tabagisme, une mauvaise alimentation, la endroit avec le juste soin.
sédentarité et l’usage nocif de l’alcool. Elles sont étroitement
liées au développement socio-économique mondial. c’est dans Plan qualité de vie
ce contexte que l’oms a élaboré son plan d’action 2008-2013
pour la stratégie mondiale de lutte contre les maladies non et maladies chroniques
transmissibles destinée à prévenir la survenue de maladies Le plan qualité de vie des personnes atteintes de maladies chro-
non transmissibles et à aider les personnes qui en sont déjà
niques 2007-2011 [12] est l’un des cinq plans stratégiques annon-
atteintes. l’oms a fixé six objectifs :
cés dans la loi de santé publique de 2004. Il était une forme de
– accorder un rang de priorité plus élevé aux maladies non
transmissibles dans les activités liées au développement aux
réponse aux limites de la politique des plans de santé publique
niveaux mondial et national, et intégrer les activités de pré- ayant une approche par pathologie (il ne devenait plus possible
vention et de lutte aux politiques de l’ensemble des ministères d’annoncer des plans pour chacune des pathologies jugées comme
concernés ; prioritaires – à l’inverse, une pathologie non reprise dans un plan
– élaborer des politiques et des plans nationaux de lutte ne méritait-elle pas une attention particulière ?). Ce plan visait à
contre les maladies non transmissibles et les renforcer ; prendre en compte les besoins communs de l’ensemble des per-
– promouvoir des interventions destinées à réduire les princi- sonnes atteintes de pathologies chroniques élargis aux champs
paux facteurs de risque communs modifiables de maladies non sanitaire, médicosocial et social. Il a été annoncé en 2007 pour
transmissibles : tabagisme, mauvaise alimentation, sédentarité une durée de 4 ans. Il comportait quatre axes :
et usage nocif de l’alcool ; – axe 1 : « mieux connaître sa maladie, pour mieux la gérer » ;
– promouvoir la recherche pour prévenir et combattre les – axe 2 : « élargir la médecine de soin à la prévention (dévelop-
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maladies non transmissibles ; pement de l’éducation thérapeutique du patient) »;
– promouvoir des partenariats pour prévenir et combattre les – axe 3 : « faciliter la vie quotidienne des malades » ;
maladies non transmissibles ; – axe 4 : « mieux connaître les besoins ».
– suivre les maladies non transmissibles et leurs détermi- L’évaluation de ce plan, réalisée en 2013 par le Haut Conseil
nants et évaluer les progrès accomplis a ux niveaux national,
de la santé publique [8], montre des résultats mitigés. Parmi les
régional et mondial.
points positifs, il faut noter la forte implication des patients dans
la construction du plan, la meilleure perception des maladies
chroniques comme entité et de ses besoins de coordination, une
de ce travail est le très vaste champ de la médecine et le besoin progression des connaissances, notamment sur les questions de
régulier de réactualisation des recommandations. C’est pourquoi qualité de vie, l’affirmation d’un nouveau rôle pour le patient et la
consécration de l’éducation thérapeutique comme actes de soins.
la HAS peut donner un label méthodologique HAS aux orga-
Beaucoup de mesures n’ont que partiellement été mises en œuvre,
nismes représentatifs de professionnels de santé au niveau natio-
notamment concernant le système d’information sur les maladies
nal pour la rédaction de RBP qu’ils souhaiteraient élaborer ;
chroniques, le financement de l’éducation thérapeutique en ville
– les guides médecins « affections de longue durée » (ALD) et
et donc de la mobilisation des acteurs libéraux. D’autres mesures,
des listes d’actes et de prestations qui permettent aux médecins
comme le développement de l’accueil personnalisé des malades,
d’établir le protocole de soins de l’assurance maladie en concer- sont débattues, en particulier l’expérimentation du programme
tation avec son patient et avec le ou les autres médecins corres- Sophia de disease management de la CNAMTS (voir plus loin).
pondants qui interviennent dans le suivi de sa maladie. Le patient
dispose également d’un « guide patient » élaboré en partenariat
avec les associations de patients, afin qu’il soit au mieux informé Éducation thérapeutique
et impliqué dans la gestion de sa maladie et de son suivi ; Permettre à un patient de gérer, au mieux, sa maladie et ses trai-
– les documents parcours de soins qui associent les recommanda- tements est un enjeu connu de longue date, notamment par les
tions aux guides et à des fiches de synthèse ; diabétologues qui ont très tôt proposé à leurs malades des séances
– les fiches points clefs et solutions d’organisation des parcours d’éducation thérapeutique. Il a été montré dans de nombreuses
dont le but est d’apporter des réponses, sous forme de référentiel études en diabétologie, en pneumologie et en cardiologie une
court et documenté, à des questions bien circonscrites qui portent réduction des complications, des recours aux urgences et une
sur l’organisation et l’optimisation des parcours (comment repé- amélioration de la qualité de vie [5, 6, 10]. L’objectif de l’éduca-
rer la fragilité en soins ambulatoires ? comment prendre en charge tion thérapeutique est de faire acquérir aux patients des compé-
les personnes âgées fragiles en ambulatoire ?) ; tences d’observation, de mesure, de raisonnement et de décision,
– des outils comme le programme personnalisé de soins (PPS) d’autosoins et d’adaptation pour avoir la capacité de vivre dans
pour organiser et planifier le parcours de soins d’une personne son environnement, etc. Au-delà de l’acquisition de connais-
ayant une ou plusieurs maladies chroniques. C’est un outil de sances théoriques et de compétences pratiques, il s’agit d’aider le
486 E nj Eux con tE m po r Ain s dE lA po l it iq uE dE sA n té

patient à modifier des comportements. Cela suppose de prendre – la seconde est le travail d’accompagnement mené par les
en compte ses représentations de la maladie et de son traitement, associations de malades. Il existe des initiatives originales dans
ses événements antérieurs de vie, ses conditions de vie actuelles et ce domaine, mais qui reste très ponctuelles, faute d’être portées
ses projets de vie. Les équipes d’éducation thérapeutique, médi- politiquement et financées. Les décrets d’application annoncés
cale et paramédicale, doivent donc avoir au moins une triple com- par la loi HPST concernant les programmes d’accompagnement
pétence : biomédicale, pédagogique et psychologique. n’étaient toujours pas sortis ;
Dans le cadre de la loi Hôpital, Patient, Santé et Territoire – la troisième est portée par les soignants, en particulier les
(dite loi HPST) de 2009, la France a inscrit l’éducation thérapeu- infirmières travaillant en équipe avec les médecins traitants et uti-
tique dans le Code de la santé publique, reconnaissant ainsi cette lisant les nouvelles technologies de l’information et de la commu-
activité comme un acte de soin à part entière. Elle a souhaité que nication (NTIC) dans le domaine de la santé.
cette activité soit organisée sous forme de programmes et qu’elle
soit encadrée par un régime d’autorisation. En 2014, près de
3 000 programmes ont été autorisés par les agences régionales de Exonération du ticket modérateur
santé (ARS). L’assurance maladie, consciente du coût des soins pour les per-
D’ores et déjà, et bien que les programmes soient nombreux, sonnes atteintes de maladies chroniques, a mis en place un dis-
l’une des limites évidentes à cette politique est le faible nombre positif d’exonération du ticket modérateur pour le suivi et le
de patients concernés par rapport aux 15 millions de patients traitement de trente(2) affections dont la grande majorité sont
atteints de maladies chroniques. Il apparaît donc aujourd’hui des maladies chroniques : les trois quarts des affections de longue
indispensable : durée sont des cancers, le diabète, des maladies cardiovasculaires
– de préciser la place de l’éducation thérapeutique structurée et des maladies psychiques. Il faut toutefois retenir que :
au cours de l’évolution de la maladie (à la découverte de la mala- – tous les soins de la maladie ne sont pas remboursés, malgré
die, lors d’un changement thérapeutique, lors de la survenue de l’ALD : il faut qu’ils soient inclus dans le protocole de soins établis
rechutes ou de complications, lors d’un changement de vie…) ; par le médecin traitant ; d’autres actes ne sont pas pris en compte
– de définir par pathologie une graduation de l’éducation théra- comme, par exemple, les conseils diététiques ;
peutique : éducation thérapeutique « généraliste » (médicale et – le reste à charge, malgré cette exonération et la possession
paramédicale) pour les pathologies fréquentes (par exemple, obé- d’une complémentaire santé, pour certains patients reste élevé, à
sité, diabète de type 2), éducation thérapeutique spécialisée pour hauteur de plusieurs centaines d’euros par an [11] ;
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les pathologies rares ou complexes (par exemple, obésité morbide, – la liste des pathologies relevant de l’ALD est très hétérogène :
diabète de type 1) ou en situation d’échec de la prise en charge de alors que certaines affections sont exonérées, quel que soit la gra-
premier recours ; vité (le diabète, par exemple), d’autres ne le sont qu’à un certain
– d’accentuer la formation initiale des professionnels de santé stade de gravité (comme l’insuffisance respiratoire).
à la relation de soins et à l’éducation thérapeutique de manière à D’une manière générale, il faut constater que l’assurance mala-
ce que chacun adopte, dans sa pratique quotidienne, une posture die s’est progressivement désengagée des soins courants puisqu’ils
empathique et éducative face à aux patients, seul moyen de tou- ne sont, à ce jour, plus que pris en charge qu’à 55 %. Seules per-
cher le plus grand nombre. sistent les exonérations pour les affections de longue durée.
Certaines décisions et propositions laissent penser que l’assurance
Accompagnement des patients maladie essaie de réduire le champ de ces affections et le périmètre
de remboursement Ainsi l’assurance maladie a-t-elle supprimé
Dans le champ de l’accompagnement, trois logiques coexistent : l’HTA sévère de la liste des ALD. Pour le diabète, il avait été
– la première est celle des programmes de disease management. envisagé de limiter l’exonération du ticket modérateur aux seuls
Il s’agit de programmes d’interventions non intégrées aux soins, patients insulinotraités ou ayant un diabète de type 2 traités par
qui visent à renforcer les compétences des patients, à les aider antidiabétiques oraux et ayant au moins l’une des complications.
à adopter des comportements favorables à leur santé en termes
d’observance des traitements ou de style de vie (diététique, exer-
cice physique, tabagisme...). Ils sont le plus souvent de visée com- Coordination de la prise en charge
portementaliste. Ils ont été promus en France suite au rapport de Cette coordination est essentielle tant il apparaît nécessaire de
l’IGAS de 2006 [2]. La CNAMTS a été la première a lancé ce type mieux structurer notre organisation des soins. Elle est aujourd’hui
de programmes en France pour les patients diabétiques à travers le fondée sur une organisation du premier recours confié au méde-
programme Sophia. Ce programme propose un accompagnement cin traitant, charge à lui d’orienter les patients et d’organiser le
téléphonique régulier de patients diabétiques par un « infirmier suivi en lien avec les spécialistes ou les établissements de santé. À
conseil » avec un suivi des examens et des traitements. Son éva- cette organisation s’est greffé de nouvelles notions :
luation semble mitigée [8] : ce programme est suspecté de biais – les plans personnalisés de soins portés par le plan cancer ;
de sélection ; en d’autres termes, les patients inclus seraient ceux – les parcours de soins personnalisés intégrant l’ensemble des
qui sont les mieux suivis. Le HCSP, dans son rapport sur l’éva- dimensions curatives, médicosociales et sociales, modélisés et
luation du plan qualité de vie et maladies chroniques, alors que retranscrits sous forme de guides pour les médecins traitants ;
ce programme va être élargi sur toute la France, demande que ce
programme soit évalué « notamment dans sa capacité à prendre
(2) L’ALD 31 est une affection hors liste comportant un traitement prolongé
en compte les inégalités sociales et territoriales de santé » et que (> 6 mois) et une thérapeutique particulièrement coûteuse. L’ALD 32 correspond
« soient bien identifiés les facteurs clefs de succès de façon à envi- à plusieurs affections entraînant un état pathologique invalidant, nécessitant des
sager sa “transposabilité” à d’autres pathologies que le diabète » ; soins de plus de 6 mois.
mA lAd i E s cH r o n i q uEs 487

– pour les établissements de santé, la formalisation de la sor- maladies mettant en jeu le pronostic vital ou les maladies rares
tie des malades et la signature de conventions avec les structures nécessitant une expertise très spécifique, promotion du recours
d’aval. ambulatoire multidisciplinaire, mais pour lequel il faut une juste
Toutefois, la coordination butte sur trois éléments clefs : rémunération (peut-être faut-il revenir à des hospitalisations de
– le dossier médical partagé, toujours pas en place, ce qui com- jour de plusieurs catégories pour adapter au mieux la tarification
promet fortement la qualité de la coordination ; aux actes requis).
– le mode de financement de la prise en charge des maladies
chroniques par le paiement à l’acte en ville et par la tarification à
l’activité (T2A) à l’hôpital, favorisant la multiplication des actes
Amélioration de la coordination
et la concurrence, plutôt que le juste soin et la coopération ; C’est un enjeu majeur pour lesquels il y a eu de très nombreuses
– les fonctions de coordination pour mieux prendre en charge expérimentations (réseaux de santé, infirmières de coordination,
les personnes présentant des situations complexes, atteintes de maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzhei-
maladies rares ou de certaines maladies spécifiques ou ayant besoin mer [MAIA], etc.). Certaines fonctions apparaissent aujourd’hui
de soins de support (soins palliatifs à domicile), qui doivent être comme incontournables : le programme personnalisé de soins,
renforcées, structurées au sein des dispositifs existants et élargies à la préparation à la sortie des hospitalisations, les plateformes
l’ensemble des pathologies chroniques. Ainsi sont nés les réseaux d’information patients, les protocoles de soins qui permettent de
ville-hôpital, devenus réseaux de santé, particulièrement déve- contractualiser les soins. Il reste à organiser la fonction même de
loppés dans le cancer ainsi que dans le champ de la gériatrie ; des coordination. Aujourd’hui, les modèles reposant sur des struc-
expériences de case management à travers les maisons pour l’au- tures tierces, ne faut-il pas intégrer la fonction de coordination au
tonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA), les sein même des structures de soins, car nous sommes en médecine
centres locaux d’information et de coordination (CLIC) pour les où prime, ne l’oublions pas, la singularité. Le succès des infirmières
personnes âgées. Les services hospitaliers se dotent d’infirmières de coordination en cancérologie tient à cette place privilégiée. Ne
de coordination, d’autres de réseaux de coordination pour les faut-il pas que ces nouveaux métiers se développent au sein même
maladies rares comme pour la sclérose latérale amyotrophique en des services ou départements hospitaliers et au sein des maisons de
Île-de-France. santé pluriprofessionnelle ?
La conclusion est qu’il n’existe pas un modèle unique de coordi- C’est la logique du chronic care model [1] dont l’objectif est de se
nation de la prise en charge et que le modèle est actuellement très préoccuper de la prise en charge des patients en dehors des phases
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illisible, y compris pour les médecins traitants. Les coordinations aiguës. Il est construit à partir de plusieurs fonctions essentielles
étant différentes en fonction de la fréquence et de la gravité des [7] centrées sur les patients et qui reposent sur : la mobilisation
maladies, le modèle reste donc à construire. des ressources communautaires (soutien à domicile, association,
structures d’information et d’éducation pour la santé) ; le soutien
Enjeux des personnes atteintes de maladies chroniques ; l’organisation en
équipe avec partage des tâches et organisation de suivis planifiés ;
Les années 2000 ont permis la prise de conscience de la non-adap- un système d’information informatisé (dossier informatisé, alerte,
tation de notre système de santé à la prise en charge des maladies rappel des recommandations, retour sur qualité des résultats).
chroniques. Des efforts incontestables ont été menés pour expé- En 2014, Mme Devictor dans son rapport [3] à la ministre de
rimenter des nouveaux modes de coordination, pour donner la Santé proposait la création d’un service territorial de santé, pre-
les moyens aux patients de mieux se prendre en charge et pour nant en compte :
accompagner les médecins traitants. – des situations vécues par les usagers du système de santé :
Ce n’est pas tant de soins de haute technicité dont on a besoin, défaut de compréhension du système de santé, mésusage du sys-
mais d’une organisation multiprofessionnelle articulée entre les tème de santé, ruptures dans les processus d’accompagnement ou
soins de premiers recours et les spécialistes, entre le curatif, le de prise en charge, proposition de parcours par défaut, renonce-
médicosocial et le social, et surtout coordonnée. Plusieurs enjeux ment aux soins ;
méritent d’être pris en compte. – les difficultés des professionnels de santé dans leur coordi-
nation, l’orientation des usagers et dans la prise en compte des
conditions de vie de vie de leurs patients.
Amélioration de l’accessibilité Le « service territorial de santé public » a suscité l’inquiétude
au dispositif de soins des médecins libéraux, craignant une mise en place bureaucra-
tique par les agences régionales de santé. Finalement a été décidé
Outre les problèmes de « déserts médicaux », l’accessibilité aux
de développer des « plateformes territoriales d’appui » (PTA) à
consultations spécialisées dans les hôpitaux restent un vrai pro-
l’initiative des professionnels de santé.
blème, compte tenu des délais et de l’absence d’une offre de soins
claire et lisible. Dans ce domaine, il faudrait développer de nou-
velles modalités d’organisation fondées sur les principes suivants : Développement des métiers
développement de portails d’entrée pour faciliter l’orientation
et les prises de rendez-vous, organisation dans chaque service de
intermédiaires
consultations à délais courts, utilisation des NTIC pour les prises La France butte sur le partage des tâches. Nous ne disposons pas
de rendez-vous et les rappels, engagement des disciplines à tra- dans notre pays d’infirmières cliniciennes comme en Grande-
vailler dans une logique de second recours (et donc engagement Bretagne. Mettre en place une coopération sanitaire est un véri-
de ré-adresser les malades à celui qui les a adressés), sauf pour les table parcours du combattant et les délais avant de pouvoir obtenir
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une autorisation de la HAS sont très longs. Or, si le malade doit – pour définir une politique d’accompagnement ? Place du
être à sa juste place, il faut aussi considérer que les rôles des pro- disease management ? Pour quel type de malades ? L’assurance
fessionnels de santé doivent être partagés notamment les rôles de maladie doit-elle être financeur et opérateur ? Quelle est la place
coordination, d’éducation thérapeutique, d’accompagnement, le rôle dans l’accompagnement des maisons de santé pluriprofes-
etc. Tant que nous n’aurons pas fait évoluer les métiers, en par- sionnelle, des soignants, en particulier des infirmières ? Des asso-
ticulier celui d’infirmiers vers de nouvelles fonctionnalités, nous ciations de malades ?
resterons au stade de l’expérimentation de nouvelles organisa-
tions innovantes alors qu’il faut donner de la souplesse et libérer
les énergies pour trouver des réponses aux besoins des patients.
Mise en place d’une politique
volontariste de prévention
Partage de l’information des maladies chroniques
Le partage de l’information est fondamental à plusieurs titres : Dans le champ de la prévention primaire, il reste beaucoup à faire
informer des examens réalisés, des diagnostics portés, des trai- pour agir en amont du développement de la maladie chronique.
tements prescrits, du plan de soins. Il ne peut que favoriser la Les politiques publiques manquent de détermination en matière
coordination, éviter la redondance des examens, maîtriser les de nutrition, de consommation de tabac et d’alcool, de santé
interactions médicamenteuses. Le dossier médical unique est bien au travail, de santé environnement… Les politiques publiques
sûr l’idéal. Malgré les fortes implications politiques pour créer un doivent chercher à améliorer non seulement les déterminants
dossier médical partagé (et même personnel), la France a bien du individuels des comportements, mais aussi agir sur les détermi-
mal à créer l’outil nécessaire et si attendu. nants environnementaux. Par exemple, pour la nutrition, élément
essentiel de la vie, mais aussi l’un des déterminants majeurs du
cancer et des maladies cardiovasculaires, agir sur les déterminants
Évolution des modes de financement environnementaux serait de :
La rémunération à l’acte est l’un des piliers du mode de finance- – favoriser l’information du consommateur sur la qualité nutri-
tionnelle des aliments par la mise en place d’un étiquetage nutri-
ment de la médecine libérale. Depuis quelques années a été mis
tionnel simple et compréhensible par tous, affiché sur la face avant
en place un financement forfaitaire de rémunération fondée
des emballages ;
sur des objectifs de santé publique (ROSP), calculé sur la base
© Lavoisier | Téléchargé le 29/05/2022 sur www.cairn.info via Université Internationale de Rabat (IP: 193.176.84.216)

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– trouver des moyens incitatifs pour amener les industriels
d’indicateurs d’organisation, de qualité médicale (maladies chro-
à améliorer la composition et l’équilibre nutritionnel de leurs
niques, prévention) et d’efficience, qui a abouti à une rémunéra-
produits ;
tion de 5 774 euros en moyenne pour les médecins généralistes
– identifier des moyens de régulation pour favoriser la promo-
en 2013. Le ROSP constitue en soi une modification importante
tion des aliments les plus favorables à la santé, etc.
de la rémunération des libéraux par l’introduction d’un forfait
L’OMS dans son plan d’action 2008-2013 pour la stratégie
variable. Ce mode de rémunération ne comprend pas de dimen-
mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles consi-
sion « coordination ». À l’époque du médecin référent, il exis-
dère que « l’on obtiendra davantage de résultats en influant non
tait un forfait annuel « bilan ». Ne faudrait-il pas envisager un seulement sur les politiques de santé mais aussi sur les politiques
nouveau forfait de coordination pour les malades relevant d’une intéressant d’autres secteurs » [14].
ALD, à nouveau dans le cadre d’une évolution de la ROSP.
Le financement hospitalier est lui fondé sur la tarification à
l’activité, qui présente des avantages et des inconvénients. Ce Analyse des besoins
mode de financement, s’il apparaît assez bien adapté à des actes Pour organiser la prise en charge, favoriser les coordinations, les
techniques, à de la pathologie aiguë, trouve ses limites sur deux politiques publiques ont besoin de données épidémiologiques,
points : d’une part, il est inflationniste et, d’autre part, il est peu d’études et de recherche sur les meilleures stratégies d’organisa-
adapté à la maladie chronique. Certains prônent pour ce type de tion de soins. Nous avons besoin en France d’avoir un meilleur
pathologie le retour à un financement en partie forfaitaire pour suivi épidémiologique de l’évolution des maladies chroniques et
rémunérer les plateformes de soins ambulatoires et toute l’activité de développer de la recherche en santé publique, en particulier
de coordination. sur les modes d’organisation pour promouvoir la qualité des soins
dans une logique d’efficience. Les données du SNIIRAM et du
Éducation du patient PMSI sont insuffisamment exploitées. L’accès aux données diag-
nostiques et aux résultats biologiques en médecine de ville pour-
et accompagnement raient contribuer à mieux analyser les besoins.
La France a adopté une politique volontariste dans ce domaine. Il
reste, cependant, encore beaucoup à faire :
– pour développer des programmes ambulatoires d’éducation
Conclusion
thérapeutique au plus près du lieu de vie des patients. Le modèle L’amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de
économique manque pour assurer durablement son financement ; maladies chroniques est l’un des grands enjeux de santé publique
– pour former les futurs professionnels de santé à l’éducation de ce début du xxie siècle. Les mutations attendues sont impor-
thérapeutique, notamment les médecins, afin chacun puisse adop- tantes et complexes à mettre en œuvre car elles relèvent de la coor-
ter en pratique quotidienne une posture éducative et orienter les dination, du partage de l’information, de l’émergence de nouveau
personnes les plus en difficultés vers des programmes ; métier et d’une politique d’accompagnement et d’éducation du
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patient. Ces mesures demandent de la cohérence et leur inscrip- 8. Haut Conseil de la santé publique. Évaluation du plan pour
tion dans le temps. Le volet préventif est à mettre en œuvre en l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies
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