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Université de Maroua

The University of Maroua

Faculté des arts, lettres et Faculté of arts, letters and


sciences humaines social sciences
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Département de Géographie Department of Geography
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STRATEGIES DE RESTAURATION DES PATURAGES
DEGRADES SUR LES HAUTES TERRES DE L’ADAMAOUA :
CAS DU TERROIR DE TIGNERE
Mémoire présenté en vue de l’obtention du Master en Géographie

Spécialité : Géographie
Option : Géographie de Développement
Par :

Benjamine FOKA SANDA


Titulaire d’une licence de Géographie
Matricule : 16D2207FL

Sous la direction de :
Boniface GANOTA
Maitre de conférences

Année académique 2021-2022


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DEDICACE

A
Mes parents

HAMAN ZIZINE Phillipe et Feue SOUORE Elise

Page i
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont concouru à
l’aboutissement de ce travail. Tout naturellement, d’adresse dans un premier
temps mes très sincères remerciements au Pr GANOTA Boniface qui a bien
voulu diriger ce travail. Ses conseils et apports de tous ordres ont permis de
mener à bout cette étude.
J’adresse également mes remerciements à tous les enseignants du
département de Géographie de l’Université de Maroua, notamment les Prs
AOUDOU DOUA Sylvain, KOSSOUMNA LIBA’A Natali, GONNE Bernard,
WATANG ZIEBA Felix, BASKA TOUSSIA Daniel Valérie, MBANMEYH
Marie Madeleine. Je remercie aussi, les Drs ZOUYANE Valentin,
TCHIKANGONG Désiré Noubissie, BALNA Jules, DEZEU TCHINDA
Léonnie, DAZOUE DONGUE Guy Paulin, et MBELE ABBO Felix.
Je tiens sincèrement à exprimer ma gratitude aux éleveurs qui m’ont
chaleureusement accueillie. J’exprime également ma profonde gratitude à toutes
les autorités administratives et municipales du département du Faro et Déo.

Qu’il me soit permis de remercier du fond du cœur M. NDJIDA BIANG et


son épouse, MM. EBONGUE David, NENKAM Fernant, ALADJI Moustapha,
BOUBAKARY GAMBO, HINFIENE Alexandre, GUISWE NYOMO, ABBA
BARLAM ABAKAR.
J’adresse mes sincères remerciements à mes frères, sœurs et amis pour leur
soutien moral, matériel, financier et leur affection tout au long de notre
investigation. A mes camarades de promotion en Géographie, notamment
NAYA MAOUDANA KARE, APPOLINAIRE ZILHOUBE, VELLA Rita,
ADAMA Marcelin, MANTIGUA YINDA,
Que tous ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la
réalisation de ce mémoire et qui n’ont pas été ici remerciés nommément n’y
voient nullement un signe d’ingratitude.

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Sommaire
DEDICACE ............................................................................................................ i

REMERCIEMENTS ............................................................................................. ii

SOMMAIRE ........................................................................................................ iii

RESUME .............................................................................................................. iv

ABSTRACT ......................................................................................................... iv

LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................... v

LISTE DES FIGURES ......................................................................................... vi

LISTES DES ABREVIATIONS, ACRONYMES, SIGLES ............................... ix

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................... 1

CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DES PATURAGES DEGRADES DANS


LE TERROIR DE TIGNÈRE ............................................................................. 20

CHAPITRE II : FACTEURS DE LA DEGRADATION DES PATURAGES ET


ACTEURS INTERVENANT DANS LA RESTAURATION DES
PATURAGES A TIGNÈRE ............................................................................... 41

CHAPITRE III : STRATEGIES DE RESTAURATION DES PATURAGES


DEGRADESA TIGNÈRE .................................................................................. 67

CHAPITRE IV : EVALUATION DE LA RESTAURATION DES


PATURAGES A TIGNÈRE ............................................................................... 96

CONCLUSION ................................................................................................. 109

DISCUSSION DES RESULTATS ................................................................... 111

CONCLUSION GENERALE ........................................................................... 114

Page iii
Résumé
Depuis les années 1980, les pâturages dans le terroir de Tignère ont amorcé une dynamique
régressive. Cette dynamique s’explique par des facteurs à la fois naturels et anthropiques.
L’objectif de la présente étude est d’analyser les stratégies de restauration des pâturages
dégradés mises en place dans ce terroir. Pour y parvenir, la méthodologie adoptée s’appuie sur
des observations directes, des enquêtes par questionnaires auprès de 150 individus, des
entretiens auprès des autorités traditionnelles et administratives du département du Faro et
Déo, des relevés floristiques à travers 100 placettes mises en place. Les résultats montrent que
les pâturages à Tignère sont dominés par 20 espèces ligneuses réparties dans 12 familles
botaniques et 11 espèces herbacées réparties dans 4 familles botaniques. Le calcul des indices
révèle un indice de Shannon de 2,42 bit, un indice d’équitabilité de 0,62 bit et un indice de
Simpson de 0,30 bit. L’analyse diachronique de l’occupation du sol de 1986 à 2021 montre
une dynamique régressive du couvert végétal. Face à cette situation, les stratégies adoptées
sont la mise en repos et en défens des pâturages, la rotation, la transhumance, l’émondage, la
conservation du foin, l’introduction des cultures fourragères, le feu de brousse,
l’aménagement des points d’eau, l’agropastoralisme et le reboisement. Toutefois, malgré les
efforts consentis, ces stratégies semblent inefficaces face à la prolifération de l’espèce
envahissante chromolaera odorata. Pour une meilleure restauration des pâturages dégradés, il
est important de sensibiliser les populations, d’introduire de nouvelles techniques, de créer
des associations d’éleveurs et renforcer l’intervention de l’Etat.
Mots clés : Stratégie, Restauration, Pâturage dégradé, végétation, haute terre et Tignère

Abstract
Since the 1980s, the pastures in the terroir of Tignère have started a regressive dynamic. This
dynamic is explained by both natural and anthropogenic factors. The objective of this study is
to analyze the restoration strategies of degraded pastures implemented in this region. To
achieve this, the methodology adopted is based on direct observations, surveys by
questionnaires with 150 individuals, interviews with traditional and administrative authorities
of the department of Faro and Déo, floristic surveys through 100 plots set up. The results
show that pastures in Tignère are dominated by 20 ligneous species distributed in 12 botanical
families and 11 herbaceous species distributed in 4 botanical families. The calculation of the
indices reveals a Shannon index of 2.42 bit, an evenness index of 0.62 bit and a Simpson
index of 0.30 bit. The diachronic analysis of land use from 1986 to 2021 shows a regressive
dynamic of plant cover. Faced with this situation, the strategies adopted are resting and
defending pastures, rotation, transhumance, pruning, conservation of hay, introduction of
fodder crops, bush fires, development of water points, agropastoralism and reforestation.
However, despite the efforts made, these strategies seem ineffective in the face of the
proliferation of the invasive species chromolaera odorata. For a better restoration of degraded
pastures, it is important to sensitize the populations, to introduce new techniques, to create
associations of stockbreeders and to reinforce the intervention of the State.
Key words: Strategies, restoration, degraded pastures, vegetation, highlands, Tignere.

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Liste des tableaux

Tableau 1. Opérationnalisation des concepts ...................................................... 11


Tableau 2. Répartition des enquêtés par site ....................................................... 14
Tableau 3. Répartition des placettes par site ....................................................... 15
Tableau 4. Caractérisation des ressources ligneuses fourragères........................ 21
Tableau 5. Richesse spécifique par zone ............................................................. 21
Tableau 6. Caractérisation des ressources non fourragères des herbacées ......... 23
Tableau 7. Densité des ligneux et herbacées par zones....................................... 28
Tableau 8. Indice de diversité dans la zone dégradée ......................................... 29
Tableau 9. Indice de diversité dans la zone restaurée ......................................... 29
Tableau 10. Comparaison des indices de diversités par zone. ............................ 30
Tableau 11. Indices de diversité des ligneux et herbacées pour l’ensemble des
placettes ............................................................................................................... 31
Tableau 12. Indices de raréfaction globale.......................................................... 32
Tableau 13. Les espèces rares, fréquentes et en voie de disparition ................... 33
Tableau 14. Indice de raréfaction dans la zone de pâturage dégradée ................ 34
Tableau 15. Indice de raréfaction dans la zone de pâturage restauré .................. 35
Tableau 16. Comparaison des espèces fréquentes et rares dans les 2 zones ....... 36
Tableau 17. Indice de régénération dans la zone de pâturage dégradée ............. 37
Tableau 18. Indice de régénération dans la zone de pâturage restauré ............... 37
Tableau 19. Situation du cheptel de Tignère ....................................................... 99
Tableau 20. Liste des personnes pratiquant les cultures fourragères ................ 103

Page v
Liste des Figures
Figure 1. Localisation de la zone d’étude.............................................................. 4
Figure 2. Plan de relevé floristique ..................................................................... 16
Figure 3. Connaissance des aléas climatiques par les populations locales ......... 45
Figure 4. Perceptions des populations de l’impact de l’érosion sur la végétation
............................................................................................................................. 46
Figure 5. Facteurs de dégradation des pâturages ................................................. 47
Figure 6. Évolution de la population à Tignère de 2018 à 2022 ......................... 49
Figure 7. Existence des conflits autour des surfaces de pâturage ....................... 55
Figure 8. Les causes anthropiques de la dégradation des pâturages ................... 56
Figure 9. Les actions réalisées par des acteurs pour la restauration des pâturages
............................................................................................................................. 58
Figure 10. Les problèmes rencontrés par les éleveurs ........................................ 59
Figure 11. Sources d’alimentation du bétail........................................................ 79
Figure 12. Les différentes ressources en eaux utilisées ...................................... 85
Figure 13. Pratique du feu de brousse ................................................................. 94
Figure 14. Système d'élevage pratiqué ................................................................ 99
Figure 15. Taille des cheptels bovins ................................................................ 100
Figure 16. Satisfaction par rapport aux actions de restauration ........................ 109

Page vi
Liste des photos

Photo 1. Pâturage en période sèche ..................................................................... 43


Photo 2. Erosion hydrique dans un pâturage ....................................................... 44
Photo 3. Envahissement du pâturage par le Chromolaena odorata ..................... 48
Photo 4. Bovins pâturant à Tignère ..................................................................... 50
Photo 5. Extraction des cailloux bleus dans une zone de pâturage ..................... 54
Photo 6. Plaque de la délégation départementale de l’élevage des pêches et des
industries animales du Faro et Déo ..................................................................... 61
Photo 7. Plaque l’entrée du grand ranch de la SODEPA dans le Faro et Déo .... 63
Photo 8. La mise en défens des espaces de pâturages ......................................... 70
Photo 9. Rotation dans un pâturage ..................................................................... 72
Photo 10. Transhumance vers le grand ranch de la SODEPA ............................ 75
Photo 11. Pratique l’émondage ........................................................................... 76
Photo 12. L’herbe coupée, enrobée ..................................................................... 78
Photo 13. Un champ de culture fourragère.......................................................... 80
Photo 14. Une parcelle de pâturage brulé............................................................ 82
Photo 15. Les animaux qui broutent les résidus après récolte ............................ 87
Photo 16. Reboisement pour restaurer le couvert arboré .................................... 88
Photo 17. Un bain d’étiqueur .............................................................................. 89
Photo 18. Manguier qui a poussé d’elle-même naturellement ............................ 90

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Planches photographiques
Planche 1. Extraction des cailloux bleus dans une zone de pâturage.................. 53
Planche 2. Point d’abreuvement du bétail ........................................................... 84
Planche 3. Méthode de restauration Zai ............................................................ 106

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Listes des abréviations, acronymes, sigles

ACEFA : Programme d’Amélioration de la Compétitivité des Exploitations


Familiales Agropastorales
APESS : Association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en Savane
APROSPEN : Action pour la Promotion de la Sante, la Production et
l’Environnement
CARPA : Conseil d’Appui à la Réalisation des Contrats de Partenariat
COMIFAC : Commission des Forets d’Afrique Centrale
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
GTZ : Gesellschaft fur tecnische zusammenarbeit (coopération technique
allemande)
Ha : hectare
INADER : Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural
JICA : Agence Japonaise de coopération internationale
MINEF : Ministère des Eaux et Forêts
MINEPIA : Ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales
MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune
MINMEE : Ministère des Mines, de l’Eau et de l’Énergie
PAAA : Projet d’Appui aux Associations Agropastorales de Tignère
PIB : Produit intérieur brut
PNDP : Programme National de Développement Participatif
PRODEL : Projet de Développement de l’Élevage
SODEPA : Société de Développement et Exploitation des Productions
Animales

Page ix
INTRODUCTION GENERALE

1. Contexte et justification
L’élevage est une activité de production et une source substantielle de
revenus et de nutrition pour les communautés rurales pauvres en Afrique
subsaharienne. Ces dernières années, l’élevage est fortement menacé par la
dégradation des conditions climatiques (DJOHY, 2022). Cela affecte
négativement les capacités productives des pâturages naturels à travers la baisse
qualitative et quantitative des ressources fourragères, la dégradation des espèces
les plus appétées et la prolifération des espèces envahissantes.

Au Cameroun, le secteur de l’élevage procure des revenus directs ou


indirects à 30% des populations rurales (LABONNE et al., 2003). La région de
l’Adamaoua est marquée par des conditions climatiques et sanitaires favorables
au développement de l’élevage extensif. Berceau de l’élevage bovin au
Cameroun1, cette région concentre 28% du cheptel bovin national (I.R.Z./GTZ,
1989) et dispose de 6 130 000 hectares de superficies pâturables (SIPOWO,
1985). Du fait de l’augmentation globale du cheptel régional, on assiste à une
exploitation intensive des pâturages par le bétail qui se traduit par l’apparition
des zones à forte charge animale. Ces zones à forte charge animale sont
marquées par une augmentation des ligneux et un embroussaillement des
pâturages (PIOT, 1966), ce qui provoque la prolifération des herbacées peu ou
pas appétées et qui ont des faibles productivités (YONKEU, 1993).

Située dans la région de l’Adamaoua, Tignère a une altitude moyenne de


905 m, avec un minimum de 374 m et un maximum de 2 377 m (PCD Tignère,
2013). C’est une zone dotée de ressources pastorales propices au développement
de l’élevage dans l’Adamaoua. Toutefois, cette zone est soumise à une forte
pression qui menace la conduite des activités pastorales. C’est pourquoi il

1
Rapport-gratui.com

Page 1
importe dans cette étude de se pencher sur stratégies de restauration des
pâturages dégrades mises sur pied dans ce terroir.
2. Motivations
L’élevage est l’une des principales activités économiques à Tignère. La
croissance démographique aussi bien de la population humaine qu’animale,
l’extension des superficies agricoles et la prolifération des mauvaises herbes à
l’instar de l’espèce chromolaena odorata mettent en péril la pratique de
l’élevage, en particulier l’élevage mobile qui est intimement lié à la disponibilité
du pâturage naturel. Intéressée par les problématiques liées à l’élevage et étant
étudiante en phase de recherche dans la filière géographie, option géographie et
développement, il nous a semblé intéressant de nous consacrer dans le cadre de
ce mémoire de master à l’étude des stratégies de restauration des pâturages
dégradés à Tignère.

3. Délimitation du sujet
Il s’agit ici de la délimitation thématique et la délimitation spatiale.
3.1. Délimitation thématique

La présente étude s’inscrit dans le champ de la géographie rurale. La


géographie rurale est en effet la sous-branche de la géographie humaine qui
étudie l’organisation des paysages ruraux et de ses composantes. Cette étude se
propose, d’une part, de faire un état des lieux des pâturages dans la zone de
Tignère et d’identifier et caractériser les acteurs qui interviennent dans la
restauration des pâturages dégradés. D’autre part, il sera question d’analyser les
stratégies de restauration développées par les différents acteurs en vue de leur
évaluation.

3.2. Délimitation spatiale


Localisé dans le département du Faro et Déo, Tignère est compris entre
7°22’°00’’de latitude nord et 12° 39’00’’ de longitude Est (figure 1). Avec une
superficie de 5000 km2 et une population estimée à 34 167 habitants, Tignère est

Page 2
limité au Nord par la commune de Poli, au Sud par la commune de Tibati ; à
l’Est par la commune de Martap ; à l’Ouest par la commune de Mayo Baléo. Les
principales activités économiques sont l’agriculture, l’élevage et le commerce.

Page 3
Source. Base de données SOGEFI (2019) et ENVI
Figure 1. Localisation de la zone d’étude
Page 4
4. Problématique
L’élevage est une thématique qui a fait l’objet de nombreuses études
scientifiques. De nombreux auteurs se sont particulièrement intéressés à la
dégradation des pâturages. Il sera question dans cette section de faire une revue
de la littérature visant à mettre en évidence les apports de ces auteurs et d’en
dégager les limites afin de positionner la présente étude.
La dégradation des pâturages
Dans son analyse, MOPOUNDZA (2016) montre que l’état des pâturages
dépend des saisons. Ainsi, le choix alimentaire de l’animal porte sur plusieurs
critères, notamment les végétations plurispécifiques, les graminées ou les
légumineuses, la hauteur de l’herbe, l’intensité de sa couleur verte, la qualité de
l’herbe, etc. (PAUL, 2016). Dans la région de l’Adamaoua, les pâturages
appréciés sont ceux des Hardé. Présentés par les scientifiques comme les
pâturages les plus dégradés, pour les éleveurs ils offrent de petites herbes
appréciées par les animaux (MORITZ et al., 1999).
Les pâturages dégradés sont en effet caractérisés par des effets prolongés
de la sécheresse et l’absence d’aliment et compléments alimentaires (BIED-
CHARRETON, 2019). Pour BERNARD (2013), la diminution ligneuse, la
baisse de la biomasse entrainent la stérilité du pâturage, diminution de la fertilité
chimique et la stérilisation du sol. DAGET et al. (1995), de même que
BOUDRAIS (1996), notent qu’un pâturage dégradé se caractérise par la
disparition des espèces appréciées au profit des espèces non consommées, la
perturbation mécanique, la dispersion des graines, principalement des
adventistes et d’espèces du groupe légumineux.
En outre, la surexploitation des sols, les feux de brousse, le piétinement de
la zone de pâture, le manque de ressource en eau sont les principaux facteurs de
dégradation des pâturages selon plusieurs auteurs (KALDAOUSSA, 2011 ;
CHIRWA, 2014 ; COMIFAC, 2017). La dégradation des pâturages peut aussi se
faire par envahissement. C’est le cas de la plante envahissante chromolaena

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odorata qui est une espèce envahissante qui croit à vive allure et qui
empoisonne les zones de pâtures et diminue leur valeur fourragère
(MOUHAMAN, 2015). Pour MANZONO (2018), chromolaena odorata pose
un problème difficile à résoudre, car cette espèce pousse dans la société des
pâturages. Malgré la lutte pour son éradication d’une manière mécanique, elle
pousse toujours. Même des essais avec des produits chimiques ont été vains.
Acteurs intervenant dans la restauration des pâturages
Plusieurs acteurs participent à la restauration des pâturages dégradés. Il est
ainsi à noter : le chef du village qui est chargé de la sensibilisation et la
mobilisation de la population ; le MINEPIA qui apporte un appui technique en
matière de mise en place des cultures fourragères ; la commune qui chargée de
l’organisation et le morcellement de l’espace de pâturage ; le MINADER qui
appuie dans la technique de l’identisation des espèces fourragères et des
techniques adoptées ; le MINDAF qui intervient dans l’encadrement juridique
des espaces de pâturage (KOSSOUMNA LIBA’A, 2012 ). Les activités du
parcours nécessitent également l’intervention du secteur privé concernant la
gestion durable des parcours (CONFÉRENCE SUR LE PASTORALISME,
2019). En plus, pour la mise en œuvre des actions prévues, il faut des
gestionnaires d’aire protégée visant la protection de la biodiversité (KIEMA et
al., 2014).
Stratégies adoptées par les acteurs pour la restauration des pâturages
Pour remédier à la dégradation des pâturages, LIRAY et al. (2015)
mettent l’accent sur l’offre alimentaire associée à la croissance de l’herbe, le
maintien de la qualité alimentaire à travers l’intégration agriculture et élevage,
l’exploitation idéale des ressources naturelles garantissant la pérennité des
parcours, la rotation des animaux, le respect du temps de repos pour permettre à
l’herbe de reprendre après une intense pâture. Les ligneux, les plantes pérennes
sont à exploiter modérément pour éviter leur disparition du parcours. Dans le
même sens, SAWADOGO (2011) met l’accent sur l’introduction des cultures

Page 6
fourragères de bonne qualité, l’intensification de l’élevage au moyen des
ressources fourragères, entre autres. JICA (2017) propose l’adoption de
techniques d’aménagement, notamment à travers la réalisation d’un ensemble de
paquets en lien avec la restauration des sols en vue de l’enrichir ou l’ensimer. Il
propose en outre la surveillance des pâturages avec la réalisation des pare-feu
dans les zones de pâture pour éviter les feux de brousse et le déversement des
produits toxiques. DEDIEU (2010) et NOZIERE et al. (2016) mettent l’accent
sur l’introduction de nouvelles races animales pour s’adapter à des évolutions
environnementales et réajuster les ressources herbagères, la création des GICS
des éleveurs afin d’offrir aux éleveurs la possibilité d’innovation pour faire
reculer chromolaena odorata dans les espaces de pâture. Il propose également la
création des ranchs. BOUTRAIS (1971) met en avant le principe du feu de
brousse qui permet de faire régénérer les herbes.
Dans le Sahel, les pâturages jouent un rôle indispensable dans
l’alimentation du bétail. Ils constituent la base et le plus souvent la totalité des
ressources alimentaires des ruminants en élevage extensif (ANGONGASSA et
al., 1998). Dans le terroir de Tignère, l’activité principale est l’élevage. Les
bovins tirent plus de 90 % de leur énergie des pâturages. L’augmentation de leur
effectif et la croissance de la population humaine qui s’accompagne de
l’extension des surfaces culturales et les effets des changements climatiques
entrainent la dégradation des ressources naturelles, notamment des pâturages
spontanés. Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer cette dégradation,
parmi lesquelles la détérioration de certaines propriétés physiques et chimiques
des sols, le développement incontrôlé des adventistes et les attaques parasitaires.
Ainsi, comment se caractérise l’état des lieux des pâturages à Tignère ? Qui sont
les acteurs qui interviennent à la restauration de pâturages dégradés ? Quelles
sont les stratégies adoptées pour la restauration des pâturages ? En quoi ces
stratégies de restauration des pâturages dégradés sont-elles efficaces ?

Page 7
6. Problèmes de recherche
Ce travail repose sur un problème général et quatre problèmes spécifiques.
6.1. Problème général
La dégradation des pâturages reste un problème majeur dans la région de
l’Adamaoua en général et à Tignère en particulier. Toutefois, les stratégies de
restauration des pâturages dégradés restent à étudier.
6.2. Problèmes spécifiques
- L’état des lieux des pâturages est à connaitre et mérite d’être caractérisé.
-Les acteurs qui interviennent dans la restauration des pâturages dégradés
sont à identifier et à caractériser.
-Les stratégies de restauration des pâturages sont à identifier et à analyser.
- Les stratégies mises en place par les acteurs sont à évaluer.
7. Questions de recherche
Cette étude s’appuie sur une question générale et quatre questions
spécifiques.
7.1. Question générale
La question générale qui guide la présente étude est celle de savoir :
Comment les pâturages dégradés sont-ils restaurés à Tignère ?
7.2. Questions spécifiques
- Comment se caractérise l’état actuel des pâturages dégradés à Tignère ?
-Qui sont les acteurs qui interviennent dans la restauration despâturages
dégradés à Tignère ?
-Quelles sont les stratégies adoptées pour la restauration des pâturages à
Tignère ?
-Les stratégies mises en place pour la restauration des pâturages à Tignère
sont-elles efficaces ?
8. Objectifs de recherche
La présente étude poursuit un objectif général et quatre objectifs
spécifiques.

Page 8
8.1. Objectif général
L’objectif général de cette recherche est d’analyser les stratégies de
restauration des pâturages dégradés mises en place à Tignère
8.2. Objectifs spécifiques
- Faire un état des lieux des pâturages dégradés à Tignère.
- Identifier et caractériser les acteurs qui interviennent dans la restauration
des pâturages à Tignère.
-Analyser les stratégies de restauration des pâturages mises en œuvre à
Tignère.
-Évaluer l’efficacité des stratégies de restauration des pâturages dégradés et
proposer un plan de restauration de ces pâturages dégradés.
9. Hypothèses de la recherche

Cette étude s’appuie sur une hypothèse générale et quatre hypothèses


spécifiques.
9.1. Hypothèse générale
L’hypothèse générale sur laquelle s’appuie cette étude est formulée
comme suit : les pâturages de la zone de Tignère sont fortement dégradés.
9.2. Hypothèses spécifiques

- Les pâturages dégradés à Tignère se caractérisent par un envahissement

par l’espèce chromolaena odorata.


- Plusieurs acteurs interviennent dans la restauration des pâturages à
Tignère.
- Les stratégies mises en place pour la restauration des pâturages à Tignère
sont diverses.
- Les stratégies de restauration des pâturages ne sont pas efficaces dans la
zone de Tignère.

Page 9
10. Cadre conceptuel
Deux concepts centraux méritent d’être clarifiés dans ce travail : stratégies
de restauration et dégradation des pâturages.
- Stratégies de restauration
Dérivé du grec strategos, le mot stratégie désigne la manière d’élaborer,
de diriger les plans d’action afin d’aboutir à un objectif déterminé, programmé
sur le long ou court terme (BRUNET et al., 1997). Pour IGOR (1961), une
stratégie est un plan élaboré pour atteindre des résultats en rapport avec les
missions et objectifs de l’emprise. Pour ce qui est de la restauration, il s’agit de
rebâtir, réparer, refaire, de remettre en activité. Selon LE FLOCH (1995), la
restauration est la transformation intentionnelle d’un milieu pour y rétablir
l’écosystème.
Dans le cadre de cette étude, les stratégies de restauration désignent
l’ensemble des actions menées pour rétablir les pâturages dégradés.
- Dégradation des pâturages
Le concept de dégradation est polysémique. Dans le langage courant, il
désigne un acte qui consiste à abîmer quelque chose. Dans l’armée la
dégradation désigne le fait pour un militaire de perdre son grade, de revenir à un
grade inférieur au sien, voire d’être exclu de l’armée. Pour les chimistes, la
dégradation est une opération qui consiste à séparer les liens qui existent entre
certaines molécules2. Quant au pâturage, il désigne un espace à base de prairies
naturelles, dont les herbes et les plantes sont consommées sur place par les
animaux. Ainsi, selon BRUNET et al. (1997), la dégradation des pâturages
renvoie à la diminution progressive d’une étendue servant à la nourriture du
troupeau.
Dans le cadre de cette étude, la dégradation des pâturages désigne la
diminution progressive des prairies naturelles dont les herbes et les plantes sont
consommées sur place par les animaux.

2
Lewebpedagogique.com

Page 10
Tableau 1. Opérationnalisation des concepts
Concepts Dimensions Variables Indicateurs
Stratégie de Acteurs Acteurs directs Agriculteurs –
restauration Eleveurs
Acteurs indirects MINADER-
MINEPIA-ACEFA
Stratégie locale Recours à la -migration
migration définitive ;
- transhumance
Recours à une -stockage des
nourriture fourrages ;
alternative -achat de résidus
industriels

Stratégie Recherche de - système de


collective l’équilibre entre jachère tournant ;
(ONG- culture et élevage - recours à
COMMUNE) l’agropastoralisme
;

Aménagement des -aménagement des


pâturages points d’eaux
permanant
-équilibres du
cheptel avec la
capacité des
pâturages ;
Dégradation du Dégradation Les aléas -sècheresse ;
pâturage liée au climatiques -inondation ;
phénomène Les contraintes -érosion ;
naturel géomorphologiques -cuirassement des
zones de pâturage
Dégradation L’utilisation -le surpâturage ;
anthropique abusive des -le feu de brousse ;
ressources
pastorales
L’existence des -la déforestation ;
espaces culturaux -le défrichage

Page 11
11. Cadre théorique
Dans le cadre de notre recherche, trois théories ont été mobilisées : la théorie
de la tragédie des biens communs (HARDIN, 1968), la théorie de l’acteur
stratégique (CROZIER et al., 1970) et la théorie de la stratégie optimale de
recherche de nourriture (EMLEN et al., 1966).
- La théorie de la tragédie des communs (HARDIN, 1968)
La théorie de la tragédie des communs a été élaborée en 1968 par
HARDIN, écologue américain. Cette théorie (CMR ADR, 1989) repose sur
l’argument selon lequel « le bénéfice individuel provenant de l’introduction
d’un maximum d’animaux appropriés privativement, est supérieur à la perte
individuelle consécutive à la réduction des pâturages disponibles entrainée par
l’introduction de plus de bétail ». Suivant cette théorie, lorsqu’un pâturage est
accessible à tous, on peut s’attendre à ce que chaque berger s’efforce de faire
paître le plus possible de bétail sur ce pâturage commun. Cette liberté, est en
particulier celle de l’accès aux ressources fourragères pour les pasteurs ; elle
doit conduire à la ruine des parcours du fait de l’incontournable opposition entre
intérêt individuel à court terme et intérêt collectif à long terme.
Dans le cadre de notre travail, cette théorie a permis de montre que
lorsque la taille du cheptel importante que la disponibilité alimentaire du
pâturage, cela entraine sa dégradation.
- La théorie de l’acteur stratégique (CROZIER et al., 1970)
La théorie de l’acteur stratégique a été développée par CROZIER et al.,
dans les années 1970.Ces auteurs partent du postulat selon lequel le jeu des
acteurs est déterminé par la cohérence du système où ils s’insèrent ou par les
contraintes environnementales. À en croire ces auteurs, l’acteur développe des
stratégies qui prennent en compte des rapports de pouvoir et qui majorent des
gains personnels. Toute stratégie est rationnelle dans le sens où elle tend à
obtenir des résultats. L’acteur dispose d’une certaine autonomie et il est capable
de décision.

Page 12
Dans le cadre de cette étude, cette théorie a permis d’identifier les acteurs
qui interviennent dans la restauration des pâturages dégradés dans le terroir de
Tignère et surtout de mettre en évidence les stratégies qu’ils mettent en place
pour y parvenir.
- La théorie de la stratégie optimale de recherche de nourriture
(EMLEN et al., 1966)

Cette théorie a été modélisée en 1966 par EMLEN et al. (1966). Cette
théorie consiste à rechercher la nourriture optimale avec le moins de contraintes
possible. Les individus capables d’exploiter leur nourriture de la manière la plus
efficace ont un taux de survie plus élevé, et donc une meilleure stratégie de
recherche de nourriture. Cette théorie permet donc d’expliquer quelles sont les
stratégies utilisées par un prédateur pour la recherche et le choix d’une
nourriture optimale. Selon cette théorie, trois critères sont à prendre en compte
pour évaluer la qualité d’une proie : sa valeur énergétique, le temps nécessaire à
sa recherche et le temps nécessaire à sa manipulation. Pour que le choix de la
proie soit optimal, les conditions nécessaires sont les suivantes : la sélection de
la proie en fonction de sa qualité et non de son abondance, la spécialisation du
prédateur dans le choix de la proie la plus abondante, même si son régime
alimentaire comporte plusieurs types de proies, enfin, le choix d’accepter ou de
rejeter la proie, selon qu’elle participe ou non au régime alimentaire du
prédateur.
L’application de cette théorie dans le cadre de cette étude permet de
mieux expliquer l’état de dégradation des pâturages dans le terroir de Tignère,
notamment à travers le choix du terroir par les éleveurs et celui des espèces à
brouter qu’effectue le bétail.
12. Méthodologie
Ici, il est question de décrire la procédure à suivre pour collecter les
données, les traiter, les analyser et présenter les résultats.

Page 13
12.1. Collecte des données
Les données collectées dans le cadre de cette étude sont de deux (02)
types : les données secondaires et les données primaires.
12.1.1. Données secondaires
Les données secondaires sont celles déjà existantes. Ces données ont été
recueillies dans les bibliothèques telles que la bibliothèque de l’École Normale
Supérieure de Maroua, la bibliothèque MINDIMA, le centre de documentation
de Maroua, et sur internet. Les rapports de recherche, les mémoires de master et
de DIPESS II, les ouvrages généraux, les chapitres d’ouvrages, les articles, les
communications à congrès, les rapports annuels de la DDMINEPIA,
DDMINADR du Faro et Deo et de Tignère ont été exploités.
12.1.2. Collecte des données primaires
Les données primaires sont celles issues du terrain, collectées à partir des
outils confectionnés pour cet effet.

12.1.2.1. Les enquête par questionnaires

Les enquêtes par questionnaires ont été menées auprès de 150 personnes,
réparties dans cinq (05) localités (tableau 2). Sur le plan socioprofessionnel,
80éleveurs ont été interrogés, 40agro-éleveurs et 30 agriculteurs. Les enquêtes
se sont déroulées au mois de juillet, afin de rencontrer les éleveurs et les
agriculteurs sur place. Il est à noter que la méthode d’échantillonnage utilisée est
de type aléatoire.
Tableau 2. Répartition des enquêtés par site
Localités Guassaguel Mayo Tignère Karédjé Libong Sadec Total
k
Nombres 24 19 20 20 67 150
d’enquêt
és

Source : Enquête de terrain, juillet 2020

Page 14
12.1.2.2. Les entretiens

Dans le cadre de cette étude, les entretiens se sont déroulés avec des
personnes ressources, telles que les autorités administratives et traditionnelles,
à l’instar du délégué départemental du MINEPIA de Faro et Deo, le délégué
d’arrondissement du MINADER de Tignère, le représentant du Lamido de
Tignère, le maire de la commune de Tignère et les Djaoros des villages,
Gassaguel, Paro Lawel, Mayo Tignère. Ces entretiens ont permis de
comprendre les pratiques agropastorales et l’ampleur de la dégradation des
pâturages et aussi les problèmes des éleveurs de ces différentes localités.
12.1.2.3. Les relevés floristiques
Pour avoir des données floristiques, plusieurs placettes ont été installées
suivant deux transepts de directions Nord-Sud et Est – Ouest. En tout, 100
placettes ont été installées dans les cinq sites choisis, à raison de 20 placettes par
localité (tableau 3).
Tableau 3. Répartition des placettes par site
Localités Guassaguel Mayo Tignère Karédjé Libong Sadeck Total

Placettes 20 20 20 20 20 20

Source : Relevés floristiques, septembre 2021


Les 100 placettes installées sont de 50m x 50 m, soit 2500m2 (figure 2),
séparées d’une distance 100 m ont été mises en place dans les cinq sites ; à
raison de 20 placettes par sites. Dans cinq sous-placettes de 50 m x 10 m de
chaque placette, tous les ligneux ont inventoriés. Les espèces ont été identifiées
par leur nom scientifique ou vernaculaire sur le terrain. La hauteur, la
circonférence et le diamètre de houppier de tous les individus ont été mesurés.
Pour les espèces non identifiées, la photo et un échantillon de feuille, de fruit, de
fleur et d’écorce sont prises pour une identification au laboratoire ou par les
experts (Botanistes).

Page 15
50 m

Source : Relevés floristiques, septembre 2021


Figure 2. Plan de relevé floristique
12.1.2.4. Les observations directes
Les observations ont été faites sur la végétation et l’action de l'homme afin
d’avoir une idée sur la dégradation des zones de pâture et les techniques de
restauration par les éleveurs, ainsi que les différents facteurs.
13. Traitement statistiques et analyse des données
Dans l’optique d’avoir des bons résultats, nous avons traité et analysé nos
données après un minutieux dépouillement manuel afin d’éviter de biaiser nos
résultats. Pour ce fait, nous nous avons imprégner sur l’utilisation de plusieurs
logiciels. Les logiciels tels que le tableur Excel 2016, SPSS, Powerpoint,
Microsoft Word, QGIS, Map Info, ArcGis (conception des cartes du terroir) et
Adobe ont été utilisés pour monter une base de données, pour générer des
graphiques et l’analyse des photos shop.
Le traitement des données primaires a d’abord commencé par la saisie des
données brutes. Les espèces ont été regroupées en classe des hauteurs et des
circonférences. L’exploitation de ces données ont permis de calculer plusieurs
indices.
 Densité

La densité des sites est calculée selon la formule : D = S/A


Avec D : densité ; S : le nombre d’individu et A : la surface qu’occupe
les individus (en hectare).

Page 16
Pour le taux de recouvrement, nous avons choisi l’échelle des coefficients
d’abondance-dominance de Braun-Blanquet (1936).
L’indice de Shannon, l’indice de Simpson, et l’indice d’équitabilité de
Piélou ont été également calculés.

 Indice de Shannon
L’indice de Shannon Weaver (1949) est l’indice le plus simple et le plus
largement utilisé pour évaluer la diversité d’un milieu. Plus la valeur de H’ est
élevée, plus la diversité est riche. Cet indice se calcule par la formule suivante :

Avec H’ = indice de diversité de Shannon weaner ; i= espèce i du milieu


d’étude ; Pi= proportion d’une espèce i par rapport au nombre total d’individus
(S) dans la zone d’étude, qui se calcule de la façon suivante : p(i) = ni/N où ni
est le nombre d’individus pour l’espèce i et N est l’effectif total des individus de
toutes les espèces confondues.
Si H’ < 3 la diversité est faible ; et si H’ > 3 la diversité est grande.

 Indice d’équitabilité de Piélou


L’indice d’équitabilité de Piélou a permis de mesurer la répartition des
espèces en fonction de leur abondance au sein d’une même communauté. Ses
valeurs varient de 0 à 1 (Piélou, 1969).

Avec E= équitabilité ; S= richesse floristique ; H’= valeur de Shannon.

Pour ce qui est de l’analyse cartographique, des logiciels tels que


Google Earth, QGIS ainsi que le GPS nous ont servi dans la capture des
images satellitaires et dans leurs traitements.
14. Intérêt de la recherche
Cette étude comporte un intérêt académique, scientifique et pratique.

Page 17
14.1. Intérêt académique et scientifique
Du point de vue académique, la rédaction de ce mémoire marque l’étape
ultime du cycle de Master Recherche de Géographie. Ce mémoire qui confère le
diplôme de Master offre également la possibilité de s’inscrire en thèse de
Doctorat.
Du point de vue scientifique, cette étude apporte une modeste contribution
à la communauté scientifique en analysant les stratégies de restauration des
pâturages dégradés mises en place dans la zone de Tignère.

14.2. Intérêt pratique


Au niveau pratique, part de l’état des lieux de la dégradation des pâturages
pour analyser les stratégies de restauration des pâturages mises en œuvre à
Tignère afin d’évaluer leur efficacité. Elle aboutit à la proposition d’un plan de
restauration des pâturages dégradés. Cela permettra d’augmenter la production
animale et de promouvoir le développement des zones de pâture des milieux
ruraux ou même l’ensemble du pays.
Sur le plan social, elle permettra de mettre en relation les agriculteurs et
éleveurs afin qu’ils puissent cohabiter en harmonie et développer en même
temps les deux (02) secteurs d’activités.

15. Difficultés rencontrées


Les principales difficultés auxquelles nous avons été confrontées dans le
cadre de cette étude sont celles liées à l’accès à la zone d’étude. Les enquêtes
ayant été conduites en saison des pluies, l’état de la route était rendu mauvais
par les pluies.
L’autre difficulté concerne le contact avec les éleveurs mobiles qui sont
difficiles à aborder. Ces derniers sont très réservés et communiquent très peu
avec les étrangers.
La collecte des données dans les services administratifs a été également
difficile en raison de l’absence des personnels dans les bureaux certains jours.

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16. Plan du travail
Ce travail est structuré en quatre chapitres. Le premier chapitre est
consacré à l’état des lieux des pâturages dans le terroir de Tignère.
Le deuxième chapitre traite des acteurs qui interviennent dans la
restauration des pâturages dégradés dans le terroir de Tignère.
Le chapitre 3 porte sur les stratégies de restauration des pâturages
dégradés à Tignère.
Enfin, le quatrième chapitre est axé sur l’évaluation de la restauration des
pâturages à Tignère.

Page 19
CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DES PATURAGES DEGRADES
DANS LE TERROIR DE TIGNÈRE

INTRODUCTION
Le pâturage désigne un espace à base de prairies naturelles dont les herbes
et les plantes sont consommées sur place par les animaux (herbivores et
omnivores). L’herbe des prairies permanentes pâturées est l’aliment le mieux
adapté et le plus économique pour nourrir les bovins. Les performances
zootechniques du bétail sont liées à la valeur nutritive des pâturages. Le terroir
de Tignère constitue l’une des zones d’élevage du Cameroun. L’objectif de la
présente étude est de faire un état des lieux des pâturages dégradés dans le
terroir de Tignère. Il s’agit à la fois de la strate herbeuse et le peuplement
ligneux.
I. Caractérisation des ressources fourragères ligneuses
Il sera question dans cette section de ressortir les caractéristiques
floristiques et structurales des espèces ligneuses et herbacées dans les pâturages
dégradés et restaurés de Tignère.
1. Caractéristiques floristiques et structurales des espèces ligneuses
Quatre grandes composantes entre dans cette caractérisation structurale et
floristique des espèces. Il s’agit entre autres de la diversité floristique, la richesse
spécifique par zone et par placette, la fréquence d’apparition des espèces ainsi
que les structures verticales et horizontales des ligneux.
1.1. Caractéristiques floristiques
Établir une caractérisation floristique revient ici à démontrer qu’il existe
une diversité floristique des espèces. Cette diversité peut s’établir de façon
générale c'est-à-dire sur l’ensemble des placettes constitués des ligneux et des
herbacées ou aussi en fonction de la fréquence d’apparition.
1.1.1. Analyse des espèces et des familles
Il s’agit ici de donner le nombre de placette dans lesquelles des relevés
botaniques ont été réalisées, de présenter le nombre d’espèce identifiée dans ces
Page 20
placettes ainsi que le nombre de famille répertoriée. Dans les 20 placettes
réalisées, 313 individus ligneux ont été répertoriés pour 20 espèces et 12
familles.
Tableau 4. Caractérisation des ressources ligneuses fourragères
Familles Espèces Abondance
Acanthaceae Eremomastax speciosa 11
Bignoniaceae Stereospermum kunthianum 9
Asteraceae Chromolaena odorata 94
Piliostigma thoningii 19
Caesalpiniaceae
Daniella olivera 19
Terminalia glauscescens 6
Combretaceae
Termilia macroptera 17
Afzelia africana 43
Parkia filicoidea 20
Mimosaceae
Albiza coriara 13
Acacia sieriana 37
Rubiaceae Sarcocephalus latifolius 15
Gardenia ternifolia schumach
Crossopterix febrifuga 10

Source : Relevés floristiques et enquête de terrain (septembre 2021)


Richesse spécifique par zone
La richesse spécifique de la zone correspond au nombre d’espèces total
présentes dans ce milieu. Dans le cadre de cette étude, en fonction des
caractéristiques floristiques du milieu, 2 grandes zones ont été délimitées. Il
s’agit de la zone de pâturage restaurées et la zone de pâturage dégradée. Les
richesses spécifiques se reparties de façon inégale en fonction des zones.
Tableau 5. Richesse spécifique par zone
Zone Nombre d’espèces Richesse
spécifique

Chromolaeana
8
Zone de pâturage dégradé odorata 10

Megathyrsus 2

Page 21
Braccharia 11
Zone de pâturage restauré Hyparrheinia 20
Rufa 9
Source : Enquête sur le terrain, Juillet 2021
De ce tableau, il ressort une diversité de richesse spécifique en fonction
des zones. Dans la première zone, la pratique agricole intense, le surpâturage et
la coupe accentuée du bois, l’envahissement de l’espace de pâturage par l’espèce
Chromolaeana odorata sont les facteurs qui contribuent à la faiblesse de la
richesse spécifique qui explique la diminution du pâturage pour le bétail par
rapport à la zone de pâturage restaurées d’où on note l’introduction de la culture
fourragère qui est le Braccharia. Ceci montre un pâturage en bon état.
Richesse spécifique par placette
Afin de mieux comprendre la diversité floristique sui s’opère dans chaque
zone, la richesse spécifique a aussi été évaluée en fonction des placettes (figure
3).
9
8
8
7 7
7
6 6
6
5 5 5 5
Richesses

5
4 4 4 4 4
4
3 3 3
3
2 2 2
2

0
p1 p2 p3 p4 p5 p6 p7 p8 p9 p10 p11 p12 p13 p14 p15 p16 p17 p18 p19 p20
placettes

Source : Résultats des relevés floristiques, septembre 2021

Figure 5. Richesse spécifique par placette

Page 22
De cette figure, il ressort que la richesse spécifique n’est pas égale sur
toutes les placettes de la zone d’étude. En haut du tableau, nous avons la p14
avec 8 espèces différentes, suivi des placettes P20 et 13 avec 7 espèces et des
Placettes, 12 et 19 avec respectivement 5 espèces. Dans le tableau, nous avons
les p2, p7, p9 qui ont toutes 2 espèces, suivi des placettes p5, p9, p12, p14, p16,
p18, p20 avec 2 espèces, pour clôturer avec les placettes p1 et p avec 03 espèce.
Il ressort donc que, les placettes ayant le plus grand nombre d’espèces se
trouvent dans la zone restaurée, ceci s’explique par une faible activité de coupe
de bois. Les placettes moyennes représentées par une diversité sont reparties sur
l’ensemble de la zone d’étude. Les placettes ayant les diversités floristiques les
plus faibles se trouvent dans la zone non restaurée. Ceci s’explique par la
déforestation pour la mise en place des champs, le surpâturage, et la coupe du
bois et l’envahissement par Bokassa.
II. Caractérisation des ressources fourragères herbacées
Le pâturage est au cœur de l’alimentation et de la productivité des
productions animales ,la végétation est dominé par les espèces herbacées le
broutage sélectif diminue et augmente la population des mauvaises herbes,
ainsi, on note donc l’ envahissement du pâturage par les mauvaises herbes,
l’évolution progressive très rapide des espèces indésirable la disparition de la
strate herbacée, présence des espèces peu ou pas appétés les pâturages perdent
alors beaucoup de leur valeur alimentaire car la végétation appétée s’appauvrit
et les espèces résistantes perdent leur productivité car l’herbe est broutée,
reboutée au fur et à mesure de sa repousse.
Tableau 6. Caractérisation des ressources non fourragères des herbacées
Familles Espèces Nombre
Composées Vernozia 12
Malvacées Sida sp 27
Césalpiniacées Piliotigma thoningii 17
Poaceae Chromoleana odorata 85

Page 23
sissongo 10
Hyparrheinia rufa 40
Bracharia 20
Andropogon gayanus
19
kunth
Setaria sp 07
Impera cylindrica 04
Pennisetum 11
Source : Enquête sur le terrain, Juillet 2021
1. Composition structurale de la végétation
1.1. Classe de hauteur dans la zone de pâturage dégradée

L’analyse des classes de hauteurs dans la zone de pâturage dégradée


(figure) montre une faiblesse d’arbre de grande taille, au profit des arbustes et
des arbres de [15m [et de ceux ‹1m.
140
125

120

100
Nombre individus

80
70

60 54

40 32

20
6

0
Moins de 1m 1-5m 5-10m 10-15m 15-20m
Classe d'hauteur

Source : Enquête sur le terrain, septembre 2021


Figure 9. Classe de hauteur dans la zone de pâturage dégradée

Page 24
Il ressort que dans la zone de pâturage dégradée la majorité des individus
ont une hauteur comprise entre [1-5m [(125individus) suivi de ceux dont la
hauteur est ‹1m avec (70) individus. Les ligneux de hautes tailles sont moins
représentées avec respectivement 54 pour la classe de [5-10m [, 32 pour la classe
de [10-15m [et 6 pour la classe de [15-20m [. La faiblesse des individus ayant
une hauteur de plus de 5m est fonction de la coupe du bois intensive dans la
zone, le surpâturage et l’envahissement par Bokassa. C’est pourquoi, il existe un
très grand nombre d’espèces en régénération de moins d’un mètre.

1.2. Classe de hauteur dans la zone de pâturages restaurés


La zone de pâturage restauré est caractérisée par une certaine diversité
importante en termes de hauteur d’espèces. On y trouve presque les couches
représentées et en nombre important.
100 95

90

80 75

70 67
Nombre d'individus

60

50

40
34

30
23
20

10

0
Moins de 1m 1-5m 5-10m 10-15m 15-20m
Classe d'hauteur

Source : Enquête sur le terrain, septembre 2021

Figure 10. Classe des hauteurs dans la zone de pâturage restauré


Dans la zone restaurée, il existe une pluralité de hauteur bien
représentée. La plus représentée est celle des espèces ayant pour hauteur

Page 25
comprise entre [5-10m [avec 95 individus. Les individus dont les hauteurs
sont comprises entre [10-15m[ et [15-20m[ sont bien représentés avec
notamment 34 et 23 individus. Cette forte représentativité de grands individus
vient de la présence d’une mare entourée de grand ligneux qui bénéficie de la
présence permanente de l’eau pour leurs alimentations.
1.3. Circonférence des ligneux dans la zone de pâturage dégradée

La zone de pâturage dégradée est caractérisée par des ligneux et


herbacées de très petits diamètres en majorité, suivi de ceux de tronc moyen
et de gros tronc (figure 11). Le graphique ci- après présente les diamètres des
différents ligneux présents dans la zone de pâturage dégradée.
140
130

120

100

80

60 57

40

20
11
7

0
Moins de 50cm 50-100cm 100-150cm 150-200cm
Circoncférence

Source : Enquête sur le terrain, septembre 2021

Figure 11. Diamètre des espèces dans la zone de pâturage dégradée


Il ressort que, la majeure partie des ligneux de cette zone ont un diamètre
inférieur à 50cm, suivi de ceux donc le diamètre est compris entre [50-100cm
[avec 50 individus. Les arbres à gros troncs sont rares seulement 10 donc le

Page 26
diamètre est compris entre [150-200cm [et pas d’arbres dont le diamètre est
supérieur à 200cm.

1.4. Circonférence des espèces dans la zone de pâturage restauré

La zone de pâturage restauré est caractérisée par une hétérogénéité en ce


qui concerne le diamètre de ces individus (figure 13). Il faut surtout relever que
la plupart des ligneux à gros et moyen tronc se retrouve dans cette zone de
pâturage restauré. Le graphique ci- après présente le diamètre des espèces dans
la zone de pâturage moins exploitée.

120

100
102
95
80

60

40
40

20 27

6
0
‹50cm [50-100cm[ [100-150cm[ [150-200cm[ >200 cm

Source : Enquête sur le terrain, septembre 2021


Figure 12. Diamètre des espèces dans la zone pâturage restauré
Il ressort que dans cette zone, il existe des arbres donc le diamètre est
inférieur à 50cm (102). Les arbres à gros diamètres sont bien représentés avec
notamment 40 donc le diamètre est compris entre [100-150cm [, 27 donc le
diamètre est compris entre [150-200cm [et 6 donc le diamètre est supérieur à
200cm.

Page 27
1.5. Densité des ligneux et herbacées par zones

Dans les deux zones identifiées, les densités sont variables (tableau VI).
Elles sont élevées pour certaines zones et moins pour d’autres. Le tableau ci-
après présente les densités des individus par zones.
Tableau 7. Densité des ligneux et herbacées par zones

Zone Les ligneux et herbacées Richesse spécifique

Chromolaeana odorata 180


Zone de pâturage 205
dégradé
Megathyrsus 25
Braccharia 140
Zone de pâturage 270
restauré Hyparrheinia Rufa 130

Source : Enquête sur le terrain, Septembre 2021

A la lecture de ce tableau, il ressort que la zone de pâturage restauré à la


densité la plus faible des 02 zones. Ceci s’explique par la forte activité agricole
et l’envahissement par Bokassa qui nécessite la coupe des ligneux. Quant à la
zone de pâturage dégradée, elle a une densité moyenne comparée à celle de la
zone agricole. Cette densité est de 74.54 tiges/hectare.
2. Analyse des indices de diversités
2.1. Indice d’équitabilité pour l’ensemble des placettes

L’indice d’équitabilité permet de mesurer la répartition des ligneux et


herbacées au sein des espèces, indépendamment de la richesse spécifique. Sa
valeur varie de 0 (dominance d’une des espèces) à 1équirépartition des
individus dans les espèces).
L’indice d’équitabilité est égal à 0,918505384 ; ce qui signifie que
l’ensemble des relevés. Renferme des espèces à faible dominance d’après
l’interprétation de l’indice d’équitabilité qui stipule que : la diversité est faible
lorsque l’indice d’équitabilité tend vers 1 et est élevée lorsque l’indice tend vers
0.
Page 28
2.2. Indice de diversité des espèces par zone
L’indice de diversité par zone permet de mieux comprendre et connaitre
les différences dans les diversités entre la zone agricole, la zone de pâturage
dégradée et celle restauré.

2.2.1. Indice de diversité dans la zone dégradée

L’indice de diversité dans la zone de pâturage dégradée se présente dans


le tableau suivant.
Tableau 8. Indice de diversité dans la zone dégradée

Espèces ni Pi (ni/N) pi*lnpi


Herbacées Terminalia glauscescens 10 0.07 0.19
Sida sp 15 0,11 0.24
Ligneux Chromolaena odorata 12 0,09 0.21
Combretum 13 0,09 0.22
Parkia filicoidea 16 0,12 0.25
Aframomum 20 0.15 0.28
Schwartzia 23 0.17 0.30
Madagascariensis
Cenchrus purpureus 12 0.09 0.21
Acacia sieberiana 11 0.08 0.20
132 1 2.16

Source : Résultats des relevés floristiques, septembre 2021


2.2.2. Indice de diversité dans la zone de pâturage restauré
Les indices de diversités de la zone de pâturage restauré se présentent
dans le tableau suivant :
Tableau 9. Indice de diversité dans la zone restaurée
Espèces ni Pi H’
Hypparheinia sp 14 0,04 0,13
Herbacées Hypparhenia rufa 10 0,03 0,1
Andropogon gayanus 12 0,03 0,12

Ligneux Carissa edulis vahl 85 0,25 0,35

Page 29
Combretum 52 0,15 0,29
Mimosa 9 0,03 0,1
Parkia filicoidea welw 12 0,03 0,12
Sida sp 8 0,02 0,09
Piliostig mathoningii 7 0,02 0,08
Termilia macroptera 28 0,08 0,2
Eremomastax speciosa 97 0,28 0,36
Cynodon dactylon 9 0.03 0.1
343 1 2.02

Source. Enquêtes de terrain Septembre 2021


Le peuplement des ligneux de la zone de pâturage a une faible diversité (H’ =
2,01978269 bit) d’espèces, car H’ < 3.
L’indice d’équitabilité est égal à 0,812820349; ce qui signifie que la zone
restaurée renferme des espèces à faible dominance d’après l’interprétation de
l’indice d’équitabilité qui stipule que : la diversité est faible lorsque l’indice
d’équitabilité tend vers 1 et est élevée lorsque la l’indice tend vers 0.
Les trois zones répertoriées lors de l’étude présente des indices de
diversités différents (tableau XIV). Ces indices sont classés dans le tableau ci-
après.
Tableau 10. Comparaison des indices de diversités par zone.
Indice Indice
Indice de
Indice
de
Zone d’équitable Simpson
Shannon
Zone de pâturage
1.474 0.443 0.055
dégradé
Zone de pâturage
2.12 0.57 0.23
restauré

Source : Résultats des relevés floristiques, septembre 2021


A la lecture de ce tableau, il ressort que les trois indices de diversités
différentes en fonction de la zone. Pour ce qui est de l’indice de Shannon,
s’interprète de la même manière pour les trois zones. Son application stipule :

Page 30
- si H<3bit, la diversité floristique est faible ;
- Si 3 ≥ H > 4bit, la diversité floristique est moyenne ;

- Si H ≥ 4 bit, la diversité floristique est forte.

Les trois zones identifiées ont respectivement pour indice de diversité


3,027243907, 0,918505384, 1,01719126, 0,812820349 qui sont tous inferieurs à
3bit. Par conséquent, la diversité floristique est faible dans les deux zones mais
de façon croissante elle est plus faible dans la zone de pâturage dégradée est
légèrement plus élevée dans la zone de pâturage restauré.
Le tableau X ci-dessous est celui qui nous a permis de calculer tous ces
indices pour l’ensemble des placettes.
Tableau 11. Indices de diversité des ligneux et herbacées pour l’ensemble
des placettes
Noms des espèces Ni Pi (ni/N) pi*lnpi
Carissa edulis vahl 37 0,06 0,17
Combretum 9 0,01 0,06
Mimosa 13 0,02 0,08
Parkia filicoidea welw 20 0,03 0,11
Piliostigma thoningii 36 0,06 0,17
Termilia macroptera 17 0,03 0,10
Eremomastax speciosa 11 0,01 0,07
hypparheinia sp 14 0,02 0,09
Hypparhenia rufa 10 0,01 0,07
Cynodon dactylon 8 0,01 0,06
Imperatacylindrica 25 0,04 0,13
Terminalia glauscescens 6 0,01 0,04
Sarcocephaluslatifolius 15 0,02 0,09
Crossopterix febrifuga 10 0,01 0,07
Afzelia sp 43 0,07 0,19
stereospermumkunthianum 9 0,01 0,06
Daniella oliviera 19 0,03 0,11
Chromolaena odorata 85 0,15 0,28
sissongo 10 0,01 0,07
Hyparrheinia rufa 40 0,07 0,18
Sida sp 39 0,06 0,18

Page 31
Vernozia 12 0,02 0,08
Braccharia 20 0,03 0,11
Andropogon gayanus kunth 35 0,06 0,17
Setaria sp 7 0,01 0,05
Impera cylindrica 4 0,00 0,03
Pennisetum polystachion 11 0,01 0,07
565 1 3,02

Source : Analyse des résultats des relevés, septembre 2021

Il ressort de ce tableau que l’indice de diversité est : H’= 3, 027243907.


Ainsi, le peuplement des ligneux de l’ensemble des relevés a une forte diversité
d’espèces, car H est supérieur à 3 d’après le seuil d’appréciation de l’indice de
Shannon.

2.3. Analyse de l’indice de raréfaction

L’analyse de l’indice de raréfaction permet de connaitre les espèces


fréquentes, les espèces rares ou en voie de disparition.

2.3.1. Indice de raréfaction des espèces de l’ensemble des placettes

L’indice de raréfaction montre que toutes les espèces ayant un


pourcentage inférieur à 80% (< 80%) sont considérées comme des espèces
fréquentes et si RI > 80% ce sont des espèces rares. Le calcul de ces indices dans
cette étude a donné : 10 espèces (RI < 80%) fréquentes et 27 espèces rares (RI >
80%).
Tableau 12. Indices de raréfaction globale.
Espèces ni Ri

Termilia macroptera 17 77

hypparheinia sp 14 73

Herbacées Hypparhenia rufa 10 12

Imperatacylindrica 25 88

Terminalia glauscescens 6 85

Page 32
Carissa edulis vahl 37 62

Combretum 9 92

Mimosa 13 88

Parkia filicoidea welw 20 42

Piliostigma thoningii 36 96

Ligneux Eremomastax speciosa 11 96

Cynodon dactylon 8 88

Sarcocephaluslatifolius 15 85

Crossopterix febrifuga 10 92

Afzelia sp 43 92

stereospermumkunthianum 9 88

Source : Résultats des relevés floristiques, septembre 2021


2.3.2. Classification des espèces en fonction de leurs indices de raréfaction
Grace à leurs indices de raréfaction, les espèces sont classées en 03
groupes (tableau XVI). Ainsi, l’on retrouve les espèces rares, celles fréquentes et
celles en voies de disparition.
Tableau 13. Les espèces rares, fréquentes et en voie de disparition
Espèces en voie de
Espèces fréquentes (RI<
Espèces rares (RI> 80% disparition (RI> 80
80%)
%)
Carissa edulis vahl
Hypparheini sp (12%) Combretum (85%)
(96%)
Parkia filicoidea welw Chromolaena
Mimosa (85%)
(42%) odorata (96%)
Carissa edulis vahl Termilia macroptera Parkia filicoidea
(62%) (88%) (88%)
Espèces en voie de
Piliostig mathoningii
Sida sp (88%) disparition (RI> 80
(73%)
%)
Eremomastax speciosa Carissa edulis vahl
aframomum (92%)
(77%) (96%)
Espèces fréquentes (RI< Espèces rares (RI> Chromolaenaodora
80%) 80% ta (96%)

Page 33
Parkia filicoidea
Hypparheinia sp (12%) Combretum (85%)
(88%)
Parkia filicoidea welw
Mimosa (85%)
(42%)
Carissa edulis vahl Termilia macroptera
(62%) (88%)

Piliostigmathoningii(73 Sida sp (88%)


%)
Eremomastax speciosa (77%)

Source : Résultats des relevés floristiques, septembre 2021


À la lecture de ce tableau, trois grands groupes ressortent en fonction de
leurs indices de raréfaction. Il s’agit des espèces fréquences avec (RI< 80%). Ce
sont entre autre : hypparheinia sp (12%), Parkia filicoidea welw (42%), Carissa
edulis vahl (62%), Piliostig mathoningii (73%), Eremomastax speciosa
(77%).Après ce grand groupe, vient celui des espèces rares. C’est le groupe le
plus dominant et constitué entre autres de : Combretum (85%), Mimosa (85%),
Termilia macroptera (88%), Parkia filicoidea (88%), afromomum (92%),
Combretum (92%). Enfin, ce sont les espèces en voie de disparition constitué
entre autres de Carissa edulis vahl (96%) et Chromolaena odorata (96%).
2.3.3. Indice de raréfaction des espèces par zone
- Indice de raréfaction dans la zone de pâturage dégradé
La zone de pâturage dégradé présente des indices de raréfaction différents
de celles des zones de pâturage restauré (tableau XVII). Ainsi ces indices de
raréfaction sont classés en fonction des espèces.ceci montre que le pâturage de
cette zone est dégradée.
Tableau 14. Indice de raréfaction dans la zone de pâturage dégradée
Espèces ni Ri
Terminalia glauscescens 10 81,81
Herbacées
Chromolaena odorata 12 81,81
Combretum 13 45,45
Ligneux
Sida sp 15 63,63

Page 34
Parkia filicoidea 16 90,90
afromomum 20 72,72
Schwartzia
23 81,81
madagascariensis
Parkia filicoldea 12 90,90
Acacia sieberiana 11 90,90

Source : Résultats des relevés floristiques, septembre 2021


Dans la zone de pâturage dégradée, sur les 9 espèces représentées, 2
catégories de ressortent. Il s’agit des espèces fréquentes (4) qui sont entre autres
Acacia sieberiana (0%), Sida sp (45%), Combretum avec 64% et de
Chromolaena odorata avec 73%. Les espèces rares sont entre autres Acacia
dudgeoni, avec tous 82%, Schwartzia madagascariensis avec 91%.
- Indice de raréfaction dans la zone de pâturage restauré
L’indice de raréfaction dans la zone de pâturage moins dégradé se
présente comme suit.
Tableau 15. Indice de raréfaction dans la zone de pâturage restauré
Espèces Ni Ri
Eremomastax
97 70
speciosa
Herbacées Hypparheinia sp 14 80
Hypparhenia rufa 10 80
Andropogon gayanus 12 90
Carissa edulis vahl 10 0
Carissa edulis vahl 85 90
Combretum 52 90
Mimosa 9 50
Parkia filicoidea
Ligneux 12 90
welw
Sida sp 8 90
Piliostig mathoningii 7 60
Termilia macroptera 28 0
Cynodon dactylon 9 0

Source : Résultats des relevés floristiques, septembre 2021

Page 35
La zone de pâturage restauré est caractérisée par une légère dominance
des espèces fréquentes (02) par rapport aux espèces rares (10). Parmi les espèces
fréquentes deux (02) sont les plus représentées. Ce sont entre autres, Carissa
edulis vahl et Eremomastax speciosa. Toutes les espèces rares ont un indice de
raréfaction de 90%. Ce sont entre autres : Combretum ; Mimosa ; Parkia
filicoidea welw ; Sida sp ; Piliostigmathoningii ; Termilia macroptera ;
hypparheinia sp ; Andropogon gayanus.
- Comparaison des pourcentages des espèces fréquentes et rares
dans les deux zones

Afin de mieux cerner les différences entre les 02 zones, les


pourcentages des espèces fréquences et rares ont été établis (tableau XX)
Le tableau ci- après donne un récapitulatif des espèces fréquentes et
rares dans les 3 zones en fonction de leurs pourcentages.
Tableau 16. Comparaison des espèces fréquentes et rares dans les 2 zones
Nombres d’espèces Nombres d’espèces
Zone fréquentes et rares et
pourcentages pourcentages
Zone de pâturage
4 (40%) 6 (60%)
dégradée
Zone de pâturage
7 (54%) 6 (46%)
restauré

Source : Résultats des relevés floristiques, septembre 2021

Il ressort que La zone de pâturage restauré renferme plus d’espèces


fréquentes que rares car, les activités agricoles, de surpâturages et de coupe de
bois, n’y sont pas intensément pratiquée.

2.4. Indice de régénération des espèces

Il permet d’apprécier la capacité des jeunes pieds à remplacer les vieux


pieds. Il se calcule à partir de la formule suivante : R = NJp/NVp. Où :
R =Indice de régénération

Page 36
Njp =nombre de jeune pieds
NVp=Nombre de vieux pieds
- Indice de régénération dans la zone de pâturage dégradée

L’indice de régénération dans la zone de pâturage dégradée se présente


comme suit.
Tableau 17. Indice de régénération dans la zone de pâturage dégradée

Espèces ni Ri
Terminalia glauscescens 4 100
Herbacées
Chromolaena odorata 4 100
Combretum 13 0
Sida rhombifolia 15 0
Parkia filicoidea 1 0
Ligneux Afromomum 6 200
Schwartzia madagascariensis 7 75
Parkia filicoldea 1 0
Acacia sieberiana 1 0

Source : Résultats des relevés floristiques, septembre 2021


À la lecture du XVII, montre le taux de régénération dans un pâturage
dégradé il ressort que la régénération est dominée par 2 espèces à savoir :
Terminalia glauscescens et Chromolaena odorata avec 320%, et afromomum
avec 200%.
Indice de régénération des ligneux dans la zone de pâturage restauré
Tableau 18. Indice de régénération dans la zone de pâturage restauré
Espèces ni Ri
Carissa edulis vahl 85 80
Combretum 6 50
Mimosa 1 0
Parkia filicoidea welw 12 50
Sida sp 2 0
Piliostigmathoningii 2 0
Termilia macroptera 28 27
Eremomastax speciosa 145 227
Terminalia glauscescens 14 133

Page 37
12 33
Crossopterix febrifuga 1 0
Afzelia sp 1 0
stereospermumkunthianum 9 88

Source : Résultats des relevés floristiques, septembre 2021


À la lecture de ce tableau, la régénération dans la zone de pâturage
moins dégradé est dominée par avec Eremomastax speciosa (227%),
Terminalia glauscescens (133%) et Carissa edulis vahl (80%).
L’analyse diachronique du bloc pâturage de Tignère révèle une
dynamique régressive (figure 13). L’extension des champs, du bâtit, de la
végétation, des feux de brousse, des sols nus, viennent confirmer cette
régression.

Page 38
Figure 13. Carte d’occupation des sols

Page 39
De cette carte, il ressort que le processus de dégradation des sols s’est
accentué entre 1986, 2006 et 2021.L’on peut observer le pourcentage du 1986,
inférieur à celui de 2021. À cela, s’ajoute les feux de brousse qui se sont
intensifiés causant ainsi la dégradation des surfaces de pâturages.

CONCLUSION

Pour ce qui est du milieu physique, des contraintes climatiques


matérialisées par la variabilité pluviométrique, les sécheresses et températures
élevées, l’érosion facilitée par la texture du sol accélère le processus de
dégradation des surfaces de pâturages et des ressources ligneuses de cette zone.
Les contraintes humaines illustrées par la rareté du bois de chauffe, le désir de
palier aux besoins physiologiques et aussi l’accroissement naturel de la
population, poussent ces derniers vers des zones de pâturages pour y en prélever
du bois de chauffe, exercer de l’agriculture et y construire, accélérant ainsi la
dégradation des surfaces de pâturages via la pression sur les ressources ligneuses
et les terres pastorales.

Page 40
CHAPITRE II : FACTEURS DE LA DEGRADATION DES PATURAGES
ET ACTEURS INTERVENANT DANS LA RESTAURATION DES
PATURAGES A TIGNÈRE

INTRODUCTION

Le Faro et Déo est une terre de pâturage par excellence. Bien que la
saison sèche est assez courte (04 mois, de novembre à la fin de février), les
pâturages perdent leur valeur alimentaire. Pour remédier à cela, la restauration
des parcours apparait donc nécessaire. Plusieurs acteurs participent à la
restauration des pâturages dans le terroir de Tignère. Ces acteurs peuvent être
classés en deux catégories : les acteurs indirects et les acteurs directs. L’objectif
de ce chapitre est de caractériser les acteurs qui interviennent dans la
restauration des pâturages dégradés à Tignère.
I. FACTEURS A L’ORIGINE DE LA DEGRADATION DES
PATURAGES DANS LE TERROIR DE TIGNÈRE

La dégradation des surfaces de pâturages dans le département de Tignère


est imputable aux processus naturels et anthropiques. Pour mieux jauger
l’influence de ces facteurs, il convient de s’appesantir en premier ressort sur le
rôle des précipitations, des sécheresses, de l’érosion hydrique, des températures,
dans le processus de dégradation des surfaces de pâturages. L’étude de
l’évolution démographique, des pratiques paysannes et les défaillances
institutionnelles sont-elles portées à l’analyse afin de déterminer leurs impacts
sur la végétation ligneuse. L’objectif de ce chapitre est de présenter les impacts
des processus naturelles et anthropiques dans la dynamique des surfaces de
pâturages ainsi que celui des défaillances institutionnelles et juridico
administratives qui favorisent l’accélération du processus de dégradation des
ligneux dans les surfaces de pâturages.

Page 41
1. Les Facteurs Naturels
Ce sont des éléments du milieu naturel qui interviennent dans la
dégradation des surfaces de pâturages. Il s’agit tout d’abord de la variabilité
pluviométrique, des sécheresses, de l’action de l’érosion et des températures.
a- La variabilité pluviométrique
La baisse de la pluviométrie, qui se manifeste par de changement au
niveau des précipitations, dans le terroir de Tignère, elle débute en février,
jusqu’au mois de juin. Cette période appelé par les éleveurs « keedu » constitue
une menace pour les pâturages, car dès que cette période s’installe, des
nombreux pâturages disparaissent, avec la baisse pluviométrique qui entraine
parfois l’assèchement du tapis herbacée, un paysage dénudé, les arbres presque
nu durant cette période on note, l’assèchement de la quasi-totalité des points
d’abreuvement du bétail.
Analyser la variabilité pluviométrique revient ici à montrer l’évolution
de la pluviométrie. L’arrondissement de Tignère connait de très grandes
fluctuations de sa pluviométrie au fil du temps. Le graphique ci-dessous
présente l’évolution de la pluviométrie.
b- La sécheresse
Selon le glossaire international d’hydrographie, la sécheresse est l’absence
prolongée ou un déficit marqué des précipitations. Elle a un grand impact sur les
pâturages car, elle limite la germination des plantes annuelles et réduit les
espèces ligneuses et les herbacées, une insuffisance de la régénération naturelle,
transforme, les pâturages herbeux en désert, ce qui engendre la famine pour les
animaux et on note à cela la pénurie d’eau (photo 1).

Page 42
Image : FOKA SANDA, Février 2021
Photo 1. Pâturage en période sèche
Cette image montre un pâturage en période sèche ou il y a manque de
pluies, les pâturages deviennent de plus en plus difficile par endroit ; car on
note un couvert végétal asséché, avec une raréfaction de l’herbe qui jaunit
durant cette période les animaux sont soumis à des disettes.
c. L’érosion
L’érosion hydrique est un facteur naturel très important qui explique la
détérioration des pâturages des surfaces de pâturages dans le département de
Tignère. Cette érosion contribue à la dégradation du couvert végétal surtout des
ligneux des zones de pâturages mais aussi à la fragmentation du sol, qui
constitue le support sur lequel se régénèrent les espèces ligneuses et les
graminées. En effet, lors de son ruissèlement, l’eau étant chargé d’une vitesse,
déracinent les arbres sous l’action conjointe des vents. Les arbres ainsi
déracinés, meurent et ne se régénèrent pas et lessive la strate herbacée sous
l’effet des ruissèlements.
Page 43
Image : FOKA SANDA, Février 2021
Photo 2. Erosion hydrique dans un pâturage
Sur cette image l’on observe une zone de pâturage d’où l’eau étant
chargé de vitesse expose la nudité du sol par le lessivage marqué par le
ruissellement de l’eau dut à l’érosion qui contribue à la dégradation du couvert
végétal car on note un manque d’un tapis herbacé sur cette espace.

Page 44
9,3

90,7

Oui Non

Source : Enquête de terrain, Septembre 2021


Figure 3. Connaissance des aléas climatiques par les populations locales
Dans ce graphique, il en ressort que la dégradation des pâturages est
liés aux aléas climatiques perçu comme facteur naturelle important à la
détérioration des pâturages avec un pourcentage de 90,7%, suivi de 9,3% qui est
n’est pas détérioré.

Page 45
90,0
80,7
80,0

70,0

60,0

50,0

40,0

30,0

19,3
20,0

10,0

0,0
Diminution de la ressource fourragère Aucun changement

Source : Enquête de terrain, Février 2021


Figure 4. Perceptions des populations de l’impact de l’érosion sur la végétation
Cette figure illustre la réduction des parcours, l’extension des parcelles
de cultures et les variabilités climatiques qui se vit dans le terroir de Tignère
influence sur la disponibilité et la durabilité des ressources fourragères, avec un
taux de diminution du fourrage à 80,7%et un pourcentage stable de 19,3%de
ressource fourragère.

Page 46
16,7

10,0

53,3

20,0

Variabilité pluviométrique Températures élevées influence des sécheresses influence du sol

Source : Enquête de terrain, Février 2021

Figure 5. Facteurs de dégradation des pâturages


La figure 11 traduit que les aléas climatiques sont des facteurs
influençant les pâturages avec une température élevée de 20%, une variabilité
pluviométrique de 53,3%, une influence de 20% de températures élevées qi a
une influence de 16 ,7% sur les sols.
d. L’envahissement des pâturages par la plante Bokassa-Grass
Dans les pâturages de la Commune de Tignère, nous avons noté une
insuffisance de fourrages. Cela s’explique par l’envahissement des pâturages par
le Chromolaena odorata (Bokassa Grass), qui, d’après les villageois, lorsqu’il
prend place, empêche le développement des autres plantes. En plus de
l’envahissement des pâturages, nous avons les feux de brousse (souvent utilisé
pour lutter contre le Bokassa Grass). Cette plante herbacée n’est pas appétible,
dès qu’elle s’implante, bokassa-grass, envahit l’essentiel des pâturages, au
détriment des herbes appétées. Elle une herbe cancéreuse, toxique,

Page 47
empoisonnante, elle confisque la plupart des zones de pâturages dans le terroir
de Tignère, le bokassa-grass est un problème énorme, les parcours de Tignère
sont sous la menace, car il interdit la progression des animaux dans les pâturages
affaiblit, la capacité de broutage car les bêtes n’arrivent plus à s’alimenter .la
colonisation des pâturages, par chromolaena odorata est inquiétante dans le
terroir de Tignère , le Bokassa gagne rapidement le terrain et risque d’être une
grande calamité pour l’élevage. Cette plante provoque également la réduction
des valeurs fourragères, par manque des espaces pâturable envahit par cette
plante, on note l’aboutissement du surpâturage.

Image : Foka Sanda, Février 2021


Photo 3. Envahissement du pâturage par le Chromolaena odorata
Cette image montre l’envahissement du pâturage par la plante
chromolaena Odorata connu sous le nom de bokassa-Grass qui est une plante
envahissante et toxique qui a colonisé complètement l’espace par dissémination
Page 48
de ces graines et empoisonne le pâturage par ces propriétés toxiques dans le
Faro et Déo.
2. Les facteurs Anthropiques
a. La croissance démographique et Le surpâturage
L’essor démographique que connait le terroir de Tignère , s’observe de
plus en plus, la zone subit la pression humaine la plus forte et les besoins de
l’homme augmente, et a une répercussion sur l’alimentation du bétail car la
moitié des terres du terroir de Tignère sont habités et cultivés, les animaux n’ont
plus accès et on note à cela la diminution des pâturages naturels , au profit des
constructions des bâtiments, et l’expansion des champs, la coupe arbustive pour
le bois de chauffage entraine une réduction des ligneux, on note aussi à cela la
disparition du couvert végétal (figure 12).
20000

18000

16000

14000
Effectif de la population

12000

10000

8000

6000

4000

2000

0
2018 2019 2020 2021 2022
Population 14036 14575 15567 17052 17537
Année

Source : CSI de Tignère (2022)


Figure 6. Évolution de la population à Tignère de 2018 à 2022

Page 49
Le surpâturage est un phénomène perturbateur dut à une surexploitation
des ressources végétales servant à l’alimentation du bétail ,la taille du cheptel
est souvent plus importante ,que la disponibilité alimentaire car ,la capacité de
charge est dépassée, la charge du bétail est excessive ,car, on note beaucoup
d’animaux venant en transhumance dans le Faro et Déo ayant une disponibilité
pastorale, le nombre du bétail crois de plus en plus et nous avons une
concentration des animaux ,marqué par l’écrasement des herbes dut au
piétinement ce qui conduit à la dégradation des pâturages dans le terroir de
Tignère cause directes de la désertification des espaces de pâturages il conduit,
à la diminution du couvert végétal exposant des sols à une intense érosion
éolienne qui dénude le sol ,on note une ,réduction du potentiel fourrager,
disparition des espèces plus appétés par le bétail au profit des espèces moins
utile, l’élimination des graines nécessaires à la germination.

Image : Foka Sanda, septembre 2021


Photo 4. Bovins pâturant à Tignère

Page 50
Cette image montre en arrière-plan les animaux qui broutent de l’herbe
sur une partie du pâturage et tous à coté on observe un espace de pâturage qui
a été brouté et piétiné en excès dut au surpâturage qui a retardé la pousse de
l’herbe et à compromis au développement de la végétation d’où la nudité du sol.
b. Le feu de brousse et l’agriculture sur brulis
Le feu de brousse tardif est un facteur majeur de la dégradation et
constituant d’un des phénomènes perturbateurs, le feu de brousse répété,
conduit à la régression des ligneux, consume la quasi-totalité de la strate
herbacée et atteint ,les ligneux, provoque parfois la perturbation de la végétation
et le développement des arbres souvent à une forme de désertification , lorsque
les herbes ne sont pas nettoyé entièrement, rend souvent le pâturage moins
appété , l’éclatement des entre –nœuds de certaines chaumes encore gorgés de
sève, laissant de longues lamelles coupantes désagréable pour le bétail, voulant
brouter la jeune repousse le feu participe à la suppression des réserves d’herbes.
Pour les chasseurs, elle a pour but de faire sortir les animaux de leurs
habitats naturels afin de les capturer. Pour les agriculteurs, elle joue plusieurs
rôles qui sont entre autres la fertilisation du sol, et de limiter les travaux de
défrichement. Cette pratique à plusieurs conséquences sur les surfaces de
pâturages car elle entraine la destruction du couvert végétal, utile aux troupeaux
qui se servent des branches pour leurs alimentations. Les atteintes à
l'environnement, à savoir les surfaces de pâturages détruites chaque année
provoquent des dommages sur la variation des composantes floristiques et de la
richesse spécifique, la régression du nombre d’espèces et du recouvrement
végétal. Il en est aussi de la destruction de la faune, de la flore, la stérilisation
des sols par appauvrissement de la couche arable, la raréfaction du couvert
végétal aggravant l’érosion, la sécheresse et la désertification.
À la lecture de ce graphique nous notons que feux de brousse est
beaucoup plus pratiqué par les éleveurs avec un taux de 71 ,3 /, avec une non
pratique de feux de 28,7.

Page 51
c. Activités minières et le déboisement
Les activités minières depuis un certain temps dans le terroir de
Tignère occupent la plupart de la population et surtout les zones de pâture qui
ont un impact sur les pâturages , car ils sont utilisés pour leurs activités marqué
par la réduction des pâturages , car l’extraction des cailloux bleues dans le
terroir de Tignère ce fait d’une manière traditionnelle ,en défrichant les arbres
et la végétation creusant des grands trous pour extraire les cailloux , ces trous ne
sont pas refermés, devient inutilisable pour la pâture, car le bétails meurt
souvent ou casse des jambes en tombant sur ces puits et participent à la
disparition ,à la diminution de certains ligneux et des herbacées, le lavage de ces
cailloux rend les points d’abreuvement du bétail toxique, modifie la pratique
saisonnière.
Le prélèvement abusifs des ligneux pour la pharmacopée traditionnel et
la coupe de bois pour la consommation ménagère, la recherche des nouvelles
terres pour l’agriculture , on note également dans le terroir de Tignère des
coupes rase des ligneux qui ne favorise pas une régénération, ceci diminue, la
surface ligneuse, la dégradation des espaces boisés ,ont un impact sur le couvert
ligneux, certaines pratiquent comme l’abattage, l’ébranchage et l’élagage
excessif, l’émondage, des arbres, par les éleveurs, ont contribué, à la raréfaction
et la détérioration de la strate herbacée et ligneuse et à la destruction des
nombreux arbres.

Page 52
B

Image : FOKA SANDA, septembre 2021


Planche 1. Extraction des cailloux bleus dans une zone de pâturage
Planche b : illustre l’occupation d’un pâturage par l’exploitation
artisanal du caillou bleu par la population locale qui creuse des grands trous à
la recherche de la pierre précieuse dans le pâturage du grand éleveur alpha
moussa de Tignère, néfaste pour le bétail .la Photo b : illustre l’abattage des
arbres dans les parcelles de pâturage tout autour les branches des arbres
mortes sont abondantes.
d. Concurrence pour les ressources naturelles
Le Faro et Déo, connait une dégradation continue autour des ressources
naturelles , liés à l’accroissement de la population des agriculteurs , ces
derniers en quête de terre cultivable ce tourne vers les parcours , on assiste donc
à l’occupation des terres par l’agriculture au détriment des espaces réservés pour
les pâturages, face à cette situation, on note une concurrence très forte autour de

Page 53
celles-ci. Nous notons dans ce terroir , les bas-fonds qui sont des espaces utilisés
pour les usages multiples tels que : l’agriculture , abreuvement du bétail surtout
en saison sèche, le pâturage tous ceci peut susciter des concurrences car on note
que les agriculteurs occupent les espaces pastoraux, axes de transhumance, les
pistes à bétail pour pouvoir s’abreuver le bétail traverse les lieux de cultures qui
les détruisent et les agriculteurs interdissent l’accès à l’eau aux animaux qui
engendre des conflits agropastoraux et on souligne l’occupation des vastes terres
réservés au parcours des animaux par l’extraction des cailloux bleue car, à
Tignère les éleveurs viennent paitre et au même endroit la population locale
viennent creuser pour les cailloux, les éleveurs se retrouvent privées de leur
parcours ceci engendre des conflits et réduit les aires de pâturage et leur
abandon par manque d’aménagement et on note la perturbation de la mobilité du
pâturage.

Image : Foka Sanda, septembre 2021


Photo 5. Extraction des cailloux bleus dans une zone de pâturage

Page 54
Cette image illustre l’occupation d’un champ de maïs en pleine zone de
parcours qui devrait être réservé pour l’alimentation du bétail, cette photo
montre effectivement le non-respect des zones de parcours des animaux à
Tignère il convient donc de dire que l’agriculture est l’un des facteurs qui
engendre les conflits sur les ressources naturelles.
90,0
80,7
80,0

70,0

60,0
Pourcentage

50,0

40,0

30,0

19,3
20,0

10,0

0,0
Oui Non
Y’a-t-il des conflits autours des surfaces de pâturages ?

Source : Enquête de terrain, Février 2021


Figure 7. Existence des conflits autour des surfaces de pâturage
Cette figure illustre les conflits sont accentué entre éleveurs et agriculteurs
avec un pourcentage de 80 ,7% liés autours des surfaces de pâturage des
ressources naturelles à la suite de l’occupation des terres de pâturages par les
agriculteurs qui engendre la destruction des champs par le bétail à la recherche
de l’eau et des aliments.

Page 55
envahissement par les mauvaises herbes 44,0

surpâturage 16,7

Coupure du bois de chauffe 9,3

Mise en place des champs 10,0

Extension de l’habitat 20,0

0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0 35,0 40,0 45,0 50,0

Source : Enquête de terrain, Février 2021


Figure 8. Les causes anthropiques de la dégradation des pâturages
Dans ce graphique, il en ressort que les causes anthropiques sont des facteurs
à la dégradation des pâturages avec l’envahissement du pâturage avec les
mauvaises herbes avec 44% l’augmentation du cheptel qui cause le surpâturage
avec 16,7 %, ensuite vient la coupure du bois de chauffe dans les zones de
pâturage avec 9, 3 % et l’extension de l’habitat qui occupe 20,0 % des
pâturages.
II. LES ACTEURS MAJEURS
1. Les éleveurs
L’élevage est l’activité principale dans le Faro et Déo ,les éleveurs pour la
plupart sont des foulbés et bororos sont les principaux acteurs qui exploitent les
pâturages et son gardien des pâturages car ce sont eux qui élèvent les animaux
qui veille à leur alimentation et à l’ entretient des parcours, l’éleveur est celui
qui conduit le troupeau au pâturage apprécie l’abondance de l’herbe et la surface
nécessaire à l’alimentation du bétail dans le Faro et Déo ,ils entretiennent les
Page 56
aires de pâture, veillent au déplacement des animaux ,leur alimentation, son
abreuvement ; l’amélioration du cheptel pour le rendre favorable à
l’alimentation du bétail.
2. Les agriculteurs
Selon les textes de base de la FAO (2008 ) le mot agriculture inclut les
cultures et les pâturages l’élevage la sylviculture et la pèche .c’est un ensemble
d’activité développés par l’homme qu’on qualifie d’agriculteur personne dont
l’activité exercée le plus souvent de façon indépendante, pour objet principal la
culture du sol en vue de la production des plantes utile à l’homme et à
l’élevage (cf. agriculture )qui ont pour rôle la transformation de milieu afin de
produire les végétaux et les animaux ,qui lui sont utile en particulier ce qui
nécessaire à son alimentation dans le terroir de Tignère les agriculteurs font des
champs pour nourrir le bétail .lorsque les herbes finissent dans les aire de
pâturages les animaux se retournent vers la consommation des résidus de récolte
afin de laisser régénéré les herbes.
3. Les agro-éleveurs
Le terroir agro-pastoral est un espace où l’on observe le développement
du système d’exploitation mixte avec différents niveaux d’intégration des
activités agricoles et pastorales. Ainsi, cet espace est exploité par les agro-
éleveurs qui sont des personnes qui tire leurs revenus de l’élevage et de
l’agriculture(dictionnaire francophone).Dans le faro les éleveurs étant à la fois
des agriculteurs et des éleveurs ont pour mission d’intégrer ,les activités
agricoles à celle de l’élevage ; car l’alimentation du bétail est beaucoup plus
varié .parfois ils s’alimente des pâturages naturels ,parfois par des résidus de
récolte laissé par les produits agricoles donnant la disponibilité alimentaire et
permettant à d’autres endroits la régénération des herbacées dans les aires de
pâturages, les agriculteurs à travers les champs éradique les mauvaises herbes et
chaque agro-éleveur instaure sont champ de culture fourragère pour
l’alimentation du bétail.

Page 57
90,0
82,7
80,0

70,0

60,0
Pourcentage

50,0

40,0

30,0

20,0 17,3

10,0

0,0
Oui Non
Y-a-t-il des actions de restauration des pâturages dégradés ?

Source : Résultats des enquêtes de terrain, septembre 2021

Figure 9. Les actions réalisées par des acteurs pour la restauration des pâturages

Ce graphique représente les actions réalisées par des acteurs pour la


restauration des pâturages, il en ressort que beaucoup d’acteurs participent à
cette restauration.
L’élevage est une activité rentable dans le terroir de Tignère. Par ailleurs,
cette activité rencontre d’énorme difficulté. Pour remédier à cela, les éleveurs se
sont regroupés en association. Dans une vision d’améliorer, de sensibiliser, de se
partager, d’échanger entre éleveurs les principes de gestion des pâturages et
respecter le règlement pour la réhabilitation des pâturages. Nous avons par
exemple : l’association « OUMATAADEN » qui a œuvré pour la réhabilitation
des pâturages en créant des puits pastoraux et le groupe agropastoral
AMINTCHI de Tignère qui se propose de mettre en valeur les cultures
fourragères pour l’amélioration de l’alimentation du bétail.

Page 58
60,0

50,0 48,0

40,0
Pourcentage

30,0
24,7

20,0 17,3

10,0
10,0

0,0
Vol de bétail Taxe élevé pour les Conflit avec les Prise d’otage
séjours populations agricoles des
terroirs d’accueil
les problèmes rencontrés

Source : Résultats des enquêtes de terrain, septembre 2021


Figure 10. Les problèmes rencontrés par les éleveurs
Ce graphique illustre les problèmes rencontrés par les éleveurs notamment
des conflits avec les populations agricoles des terroirs d’accueil avec 48,0%, des
prises d’otages accentuées avec un taux de 24,7%, des vols de bétail récurrent
avec un taux de 17,3% à cela s’ajoute un taux élevés fixés pour le séjour des
animaux de 10,0%.
III. LES ACTEURS INSTITUTIONNELS

Les acteurs institutionnels qui interviennent dans la restauration des


pâturages dégradés à Tignère sont multiples.
1. La DAMINEPIA et les délégations connexes
La DAMINEPIA est la principale institution de ce sous-secteur suivant le
décret n° 2005-152 du 04 Mai 2005 portant organisation du ministère de
l’élevage. La délégation d’arrondissement de l’élevage se préoccupe de lutter
contre les maux qui minent cette activité. Elle contribue à l’amélioration du

Page 59
système de production des éleveurs. Elle s’occupe de l’accompagnement des
éleveurs dans la gestion de leurs aires de pâturage, la sensibilisation et les
conseils pour la réhabilitation des pâturages. Le DAMINEPIA dans sa mission
se fait accompagner par d’autres ministères :
- La DAMINADER : La DAMINADER s’occupe de l’élaboration et la
mise en œuvre des politiques de développement du secteur semencier,
notamment en aidant les éleveurs dans la pratique des cultures fourragères, la
promotion et le suivi des programmes et projets de promotion de production et
d’utilisation des semences et plants.
- La DAMINMEE : La DAMINMEE avec l’exploitation des cailloux
bleues dans les aires de pâturages se chargent de refermer les trous laisser par les
exploitants.
- La DAMINEF : La DAMINEF effectue des reboisements dans les aires
dégradées et ils participent, à la plantation des espèces ligneuses.
- La DAMINFOF : La DAMINFOF s’occupe de la protection des
pâturages en interdisant la coupure des arbres, les feux de brousse, ils se
chargent également de la sensibilisation des éleveurs sur la protection de leurs
aires de pâturages.

Page 60
Image : FOKA SANDA. Février 2022
Photo 6. Plaque de la délégation départementale de l’élevage des pêches et des
industries animales du Faro et Déo

Cette image représente la plaque indiquant la délégation départementale


de l’élevage des pêches et des industries animales du Faro et Déo
2. La commune.
La commune en tant qu’institution est un acteur du développement
local, valorise la promotion des activités agricoles et pastorale dans le terroir de
Tignère, la commune à son apport dans la gestion des ressources pastorales car,
chaque éleveur donne 1000 FCFA par an sur chaque tète de bœuf et cette
somme d’argent sert à acheter des fils barbelais pour sécuriser les pâturages.
Elle s’occupe de la formation des groupements d’éleveurs aux techniques des

Page 61
cultures fourragères, sur l’aménagement des aires de pâturages. On note
également la construction des forages et des puits pastoraux dans les aires de
pâturages et au travers du PNDP, certains éleveurs reçoivent des subventions
pour mettre en place des cultures fourragères, il octroi également des micro-
projets pour la réhabilitation des pâturages , pour encourager la communauté
villageoise sur l’implantation des cultures fourragères, le PNDP à crée un champ
fourragère de quatre hectare , trois hectares de brackaria et un hectare de
stylosentes dans le terroir de Tignère.
3. Les chefs traditionnels
Les chefs traditionnels restent dans une force politique, sociale et
décisionnelle, joue un rôle important dans l’organisation du territoire , dans la
gestion du foncier, ils jouent également un grand rôle dans le domaine de la
gestion pastorale , dans l’organisation des chefferies traditionnelles du Faro et
Déo .il existe deux notables « sarki sanou » et « sarki pawa » chargés des
activités d’élevage dans le terroir de Tignère ils octroient des terres de
pâturages « waldés » aux éleveurs et chaque éleveur reconnait la limite de son
« waldé » qu’il va aménager à chaque fois et ceci permet de maintenir les
pâturages en bon état et d’éviter le surpâturage.
IV. LES ACTEURS NON INSTITUTIONNELS
1. LA SODEPA
Société de Développement et d’Exploitation des Productions animales,
encore appelé grand ranch crée le o8 mars 1974. Le ranch du Faro et Déo est le
second plus grand ranch de la SODEPA. au Cameroun avec ces 60 000 hectare
,elle occupe le 1 /6ème de la superficie de Tignère (SODEPA 2019) dans le
terroir de Tignère la SODEPA a pour mission la production de semences
agricole elle met à la disposition des espèces fourragères pour la nutrition
animale, elle contribue à l’encadrement pour l’aménagement des zones
pastoraux ,en lançant souvent des campagnes pour lutter contre les mauvaises
herbes tout en encourageant l’implantation des cultures fourragères et le ranch

Page 62
fournit une meilleure alimentation pour le bétail ayant beaucoup d’herbes
appétés ;peu recevoir plus de 500 animaux transhumant lorsqu’il y a pénurie
d’herbes.

Image : FOKA SANDA, septembre 2021


Photo 7. Plaque l’entrée du grand ranch de la SODEPA dans le Faro et Déo
Cette image illustre l’entrée du grand ranch de la SODEPA dans le Faro
et Déo.
2. PRODEL
Projet de développement de l’élevage entrepris par le gouvernement
camerounais à travers, le ministère de l’élevage, des pêches et des industries
animales (MINEPIA) en cas de crise ou d’urgence éligible ; l’objectif du
PRODEL est accroitre est d’accroitre la productivité et la commercialisation
d’élevage ciblé et d’augmenter, la capacité de réponse immédiate et efficace du
MINEPIA. Il a une durée de six ans avec un budget de 100 million de dollars
Page 63
avec l’appui de la banque mondiale .le cadre de gestion environnementale et
sociale relève que ce projet est classé de la catégorie B de la banque mondiale, la
mise en œuvre est relative à l’appui aux pratiques de production animale et à la
gestion concertée pour l’aménagement des espaces pastoraux ;le projet se
décline en quatre composantes(amélioration de l’offre de services à
l’élevage ;appui au pastoralisme et à la résilience des communautés pastorales,
intensification des systèmes de production et de développement des chaines de
valeurs ,coordination ,gestion ,communication) (cadre fonctionnel ,projet de
développement de l’élevage aout 2016) Dans le terroir de Tignère ,le PRODEL
à travers les communes partenaire forme les éleveurs à la culture fourragère et à
la restauration des aires de pâturages dégradés. Les autorités le projet octroi des
plantes d’arbres (ligneux) de qualité adapté au zone où il doit avoir restauration,
les octrois aussi des semences pour la culture fourragère (brackaria, niébé,
sorgho fourrager) et des fertilisants de qualité. Ensuite il suit, encadre et
accompagne les éleveurs ayant reçu ces intrants et formation de leurs champs,
pour pérenniser l’activité. Pour ces activités, une convention a été signée entre le
PRODEL et les communautés bénéficiaires. Ainsi, la commune doit verser 5 /.
Et le PRODEL 95/ afin de réaliser chaque activité.
3. ACEFA
Le programme d’amélioration de la compétitive des exploitants
agropastoraux a vu le jour en 2008, et a connu deux phases (2008-2012) et
(2013-2016) et une troisième phase intitulé PCP-ACEFA (2017-2022). Le
programme est présent dans toutes les régions et département. ACEFA
fonctionne avec du personnel fonctionnaire dépendant du MINADER et
MINEPIA. À ce jour ACEFA comprends au niveau des départements 2120
agents qui ont été formé et qui sont opérationnels (moyens de déplacement
carburant, programme d’activité, suivi et accompagnement par des responsables
régionaux. Dans le terroir de TIGNÈRE pour le cadre de la réhabilitation des
pâturages. Ce programme accompagne les agro-éleveurs, les éleveurs sur la

Page 64
formation des cultures fourragères, accompagne l’organisation des éleveurs en
apportant un appui technique pour l’entretien de leur pâturage. Intervient dans le
domaine de l’élevage et de l’agriculture et l’aménagement des espaces
pastoraux.
4. APROSPEN
Action pour la promotion de la santé, la production et l’environnement est
une association apolitique non confessionnelle et a pour but non lucratif créé en
2003 sa vision est de mobiliser ses membres pour le renforcement des capacités
de résilience des communautés les vulnérables à travers , la gestion équitable
des ressources naturelles, l’accès à la santé communautaire, la production, la
protection de l’environnement et de la biodiversité ( bulletin d’information
APROSPEN 2021) Dans le Faro et Déo APROSPEN intervient dans la santé, la
gestion durable des ressources pastorales ,apporte de l’aide aux éleveurs
traditionnels dans les champs fourragers , la distributions des graines pour les
cultures fourragères ,et des pesticides pour l’ entretien des champs fourragers
APROSPEN a aussi envisagé la plantation des arbres la sensibilisation des
populations sur la plantation des arbres ,la lutte contre le feu de brousse, la
gestion et l’aménagement des pâturages et la constitution des réserves
fourragers.

Page 65
CONCLUSION
En définitive, le terroir de Tignère a pour activité principale l’élevage.
L’un des principaux problèmes qui freine cette activité est la dégradation des
pâturages à cause du surpâturage, la mauvaise utilisation des parcours,
les mauvaises herbes envahissantes et la surpopulation, constituent une
préoccupation dans ce secteur pour remédier à cela, la restauration apparait
comme une solution pour maintenir le pâturage en bon état. Pour ce fait, il était
question pour nous de faire ressortir les différents acteurs, qui interviennent dans
la restauration nous avons noté l’appui des acteurs indirect qui sont entre autres :
le communes, les chefs traditionnels, le MINEPIA, le MINADER , le MINFOF
, MINMEE , MINE et nous avons également les acteurs directs qui sont : les
éleveurs , les agro éleveurs et l’association des éleveurs et nous avons
mentionné les ONG tels que : PRODEL, ACEFA et APROSPEN .Grace à
l’introduction des acteurs dans le Faro et Déo, la population locale trouvera une
solution innovante pour résoudre le problème de dégradation de pâturage.

Page 66
CHAPITRE III : STRATEGIES DE RESTAURATION DES
PATURAGES DEGRADESA TIGNÈRE

INTRODUCTION

Le terroir de Tignère est une zone favorable à l’élevage et recouverte


des parcours avec une longue saison des pluies. Les pâturages sont abondants,
mais depuis quelques années le problème de la dégradation des pâturages
prennent de l’ampleur. Les pâturages commencent à être envahis par des
mauvaises herbes, et d’autre part, ce terroir subit également des aléas
climatiques des dernières années causées par des fortes chaleurs et parfois le
prolongement de la saison sèche. Cette situation va donc entrainer une pénurie
de l’herbe. On note une détérioration des pâturages et le tarissement de plusieurs
points d’eau servant à l’abreuvement du bétail durant une partie de l’année.
Toutes ces conditions ont une influence négative sur le bétail car leur
alimentation devient de plus en plus rare. Pour améliorer l’alimentation du bétail
et maintenir en bon état les pâturages, la population locale adopte plusieurs
techniques.
I. STRATEGIES DE RESTAURATION DES PÂTURAGES
DEGRADES

Plusieurs stratégies de restauration des pâturages dégradés sont mises en


œuvre dans le terroir de Tignère.
1. La mise en repos et la mise en défens des pâturages
Lorsque les éleveurs se rendent compte de la diminution du tapis
herbacée, ils laissent reposer les pâturages fréquents et se dirigent vers les bas-
fonds. La mise en repos est un moyen relativement simple de contrer les effets
du surpâturage pendant un laps de temps généralement court. La mise en repos
de courte durée est un élément de gestion des herbacées. La mise en repos et en
défens des pâturages à Tignère est une stratégie qui permet de restaurer les
Page 67
pâturages à travers un processus de régénération naturelle, notamment des
herbacées fourragères. La carte ci-dessous illustre clairement les zones sites des
pâturages dégradés à Tignère.

Page 68
Figure 17. Zones des pâturages dégradés à Tignère

Page 69
Dans le terroir de Tignère les animaux broutent pour la plupart dans des
pâturages communautaires et le font d’une manière non contrôlé , qui entraine ,
une dégradation de la végétation qui se manifeste par une importante diminution
du couvert végétal voir une raréfaction, une disparition du couvert végétal pour
ce fait , la technique de mise en défend , qui est une technique qui consiste à
mettre au repos , par des rotations périodique des surfaces dégradés
soigneusement protégée à l’aide des fils barbelais a été mise en place pour
empêcher la destruction de certains espèces herbacée et ligneux , cette technique
est beaucoup plus pratiqué dans le ranch du faro. Ceci, se fait par le contour
d’une partie du pâturage par des fils barbelais, l’accès est interdit pour le
bétail. Cette technique est utilisable pour conserver et améliorer la végétation,
c’est une manière de protéger les espèces appétées par les animaux et de limiter
la destruction de la végétation. Elle est également utilisée dans le Faro et Déo
pour empêcher le bétail d’accéder à des zones déterminées à certains moments
de l’année, elle lutte également contre l’érosion hydrique.

Image : FOKA SANDA, septembre 2021


Photo 8. La mise en défens des espaces de pâturages

Page 70
Cette image illustre la mise en défend des espaces de pâturages dans le
terroir de Tignère entourée de fils barbelés pour empêcher la pénétration du
bétail afin de faire régénérer naturellement le couvert végétal et laisser
suffisamment accumuler de l’herbe avant de faire pâturer les animaux.
2. La rotation
Dans le terroir de Tignère, le bétail s’alimente librement. Pour éviter,
l’épuisement des parcours, les éleveurs ont mis en pratique la technique de
rotation dans les pâturages qui est une méthode qui permet le déplacement du
bétail, d’un pacage à un autre. Dans le Faro et Déo , cette technique débute à
partir du mois de Mai ; elle consiste à diviser les pâturages en trois ou six
parcelles ; avec un temps de repos de 20à 21 jours entre les parcelles les
éleveurs ne laisse pas les animaux brouter les animaux jusqu’à ce que l’herbe
soit rasée totalement pour qu’il puisse repousser rapidement ainsi donc ,ils font
pâturer successivement les animaux sur les parcelles subdivisé ,pour permettre
aux autres espèces de se régénérer , jusqu’au niveau de cinq à dix centimètre ,
avant d’être brouté à nouveau afin d’améliorer la composition de la flore. Ceci
permet aux pâturages de Tignère, de maintenir sa végétation, permet aux
espèces de s’accroitre pour mieux conserver le fourrage et une gestion modéré
du pâturage.

Page 71
Image : FOKA SANDA, septembre 2021
Photo 9. Rotation dans un pâturage
Cette image montre la division du pâturage par parcelle afin d’effectuer
une rotation, faire paitre dans les parcelles une après l’autre pour contrôler les
plantes désirables et indésirable et de faire en sorte qu’il Il n’y ait pas pénurie
d’herbe et de faire préserver suffisamment de l’herbe.
3. La transhumance
De par son étymologie, le mot transhumance vient du latin trans qui
signifie au-delà et de humus qui veut dire terre (SAIBOU, 1986). La
transhumance désigne ainsi le déplacement saisonnier cyclique des bouviers
avec leurs troupeaux, synchrone du régime des pluies, pour l’exploitation des
ressources fourragères et hydrauliques temporaires dans un espace agraire dont
les éleveurs ont la maîtrise technique. Il s’agit donc d’un mouvement pendulaire
et saisonnier des pasteurs avec les troupeaux à la recherche des pâturages verts
et de points d’eau. Dans ce système, les pasteurs quittent leur terroir d’attache en

Page 72
début de saison sèche pour y revenir en saison des pluies. Ce système d’élevage
extensif est caractérisé par des déplacements précis, réguliers, prévisibles et
motivés des pasteurs avec leurs animaux, à la recherche d’un équilibre entre les
ressources naturelles et les besoins des animaux. Lors de la période de repos, et
surtout pendant la saison sèche qui dure au moins 04 mois dans le Faro et Déo
saison sèche, les pâturages ne sont plus suffisant, car on note, une pénurie
d’herbes due au dessèchement du tapis herbacé ; les bergers ; sont obligés de
faire déplacer leur troupeau d’animaux de pâturage en pâturage car ce manque
de nourriture emmène les éleveurs à transhumer vers les zones plus humide ou
la végétation est de meilleur qualité. La figure 18 illustre les zones de fortes
pressions de transhumance.

Page 73
Figure 18. Zones de fortes pressions de transhumance

Page 74
Afin, de pouvoir alimenter leur bétail. Dans le Faro et Déo, durant cette
période de pénurie, la plupart des éleveurs migrent dans le ranch de la SODEPA,
ou les herbacées et les ligneux sont abondantes et appétés, on trouve les
pâturages de bonne qualité mais à cela s’ajoute la somme de 3500 francs CFA
par tête d’animaux durant cette période. Les éleveurs, adopte cette technique
pour pouvoir laisser les pâturages abandonnés à mieux se régénérer jusqu’au
retour des animaux

Source : FOKA SANDA, février 2022


Photo 10. Transhumance vers le grand ranch de la SODEPA
Cette image illustre un troupeau de bétail qui durant la saison sèche par
une rareté voire un manque de fourrage, cette condition met se troupeau à aller
pour mieux se nourrir en transhumance vers le grand ranch de la SODEPA ou
l’eau et l’herbe sont en abondances.

Page 75
Cette pratique témoigne de l’adaptation des éleveurs aux contraintes
écologiques du milieu, notamment la saisonnalité et l’imprévisibilité des
ressources fourragères. Ce système offre la possibilité aux éleveurs d’accéder
aux pâturages communs ou terres de parcours tout au long de leur itinéraire
saisonnier.
4. L’émondage
Le terroir de Tignère est dominé par les ligneux qui colonisent la plupart
des pâturages, qui empêche les animaux de se déplacer aisément dans les zones
de pâtures, pour mieux les aménager ; les éleveurs procèdent à
l’émondage. Pour permettre aux graminées et aux herbacées de mieux se
développer, limiter l’ombrage. Les bonnes graminées ont besoin de lumière pour
se développer (et éviter le ralentissement dans la progression des animaux dans
les lieux de pâtures, permet également aux animaux de consommer les feuilles
fraiches des arbustes pendant la période sèche et ils fournissent aux animaux des
compléments protéiques. Les branches à émonder sont sélectionnées sur la base
des espèces ligneuses concernées, leur phénologie et leur utilité pastorale.

Source : FOKA SANDA, septembre2021


Photo 11. Pratique l’émondage
Page 76
Cette image illustre un éleveur Bororo qui pratique l’émondage tout en coupant
les branches d’arbres afin de compléter l’alimentation de ces animaux.
5. La conservation du foin
Le Faro et Déo est confronté durant l’année, à la diminution du pâturage
tant en quantité qu’en qualité. Car, ils ne fournissent pas durant toute l’année les
aliments pour le bétail, la disponibilité en l’alimentation devient faible. Pour
remédier à cette limitation, les éleveurs adoptent un choix sur une pratique
locale qui est la conservation du foin, car le foin peut être fait à partir de l’herbe,
du fourrage naturel et des résidus des récoltes. Pour mieux conserver du
fourrage, les éleveurs de Tignère ont des techniques qu’ils ont appréhendés, tels
que :
- la fenaison : qui est une technique de traitement du fourrage en période
d’abondance et à les sécher pour en disposer pendant la période sèche tout
d’abord, ils attendent la période ou l’herbe atteint la maturité, dans le terroir de
Tignère c’est à partir du mois de septembre que les éleveurs fauchent des hautes
herbes à 05 à 06cm du sol sans toutefois les déraciner surtout les herbes
appétées, à l’exemple d’andropogon Gayanus et du pennisetum Purpureum,
après stockage.
- ils effectuent la méthode du pré- fanage : qui est une méthode ou le
séchage se fait dans un endroit pas très humide pour éviter la moisissure , les
herbes sont gardés sous un hangar donc le séchage se fait à l’ombre dans un
endroit correctement bien aéré sur des placettes , pour éviter que les herbes ne
se décolorent elles doivent être toujours verte .après séchage , le foin ,devient un
excellent fourrage pour la ration des animaux .pendant la saison maigre pour
pouvoir rationner les animaux, les éleveurs mouille partiellement les herbes.

- ils adoptent aussi la technique - enrubannage, ils enroulent les herbes


sous forme de ballots ou de bottes avec plusieurs lianes, après ils amassent des
terres en tas puis mouillent ces tas d’eau et ensuite dépose le foin au-dessus pour

Page 77
garder l’herbe fraiche pour permettre une bonne consommation du bétail. Les
éleveurs du terroir de Tignère pratique également.
- l’ensilage qui est une méthode selon laquelle les éleveurs creuse des trous
de 02 à 03 mètre ensuite ils remplissent ces trous des herbes fraiches ; qu’ils
coupent ensuite on bouche ces trous avec de la terre pour pouvoir conserver
l’herbe afin de garder leur valeur énergétique et azoté.

Image : FOKA SANDA, septembre 2022


Photo 12. L’herbe coupée, enrobée
Cette image illustre de l’herbe coupé, enrobé, puis séché pour en faire le
foin ensuite posée sur une motte de terre qui sera arrosée pendant quelques
temps afin de donner une apparence d’herbe fraiche pour nourrir le troupeau
pendant la période sèche ou il y a diminution du fourrage

Page 78
27%

73%

Foins Tourteau

Source : Enquête de terrain, septembre 2022


Figure 11. Sources d’alimentation du bétail
Cette figure met en exergue les moyens de nutrition des bêtes pendant la
période de pénurie d’herbes, majorité d’entre eux (73, 3%) font recours à
l’utilisation du foin, à cause de la pression sur les graminées qui disparaissent en
saison sèche, laissant les animaux sans nourriture et d’autres éleveurs complète
parfois avec des résidus de récoltes (26,7%) de leur champ pour alimenter leur
troupeau.
6. Introduction des cultures fourragères
Dans le terroir de Tignère, les cause de la détérioration des terres de
pâtures sont nombreuses, on note parfois la mauvaise gestion des pâturages
naturels ,qui entraine la surcharge qui a un effet néfaste sur le couvert végétal,
lorsqu’elle est brouté avec excès, cela épuise les réserves des plantes plus
appétés ; car on note ; la diminution du potentiel fourrager .Pour l’augmentation
de la végétation et l’amélioration de la valeur alimentaire ,certains éleveurs du

Page 79
Faro et Déo ont compris la nécessité de la gestion pastoral d’associer
l’agriculture à l’élevage d’où l’introduction des cultures fourragères , les plus
cultivés sont le brackaria et stylosanthes. Pour réaliser ceci, les éleveurs ont
sollicité de l’appui de ACEFA à travers les associations tels que : le GIC
BOUZAH de Tignère qui a bénéfice de 04 hectares de cultures fourragères (le
Bracharia) et le groupe Amintchi de Tignère qui ont reçu une subvention de
2 831000 FCFA. Pour améliorer le pâturage et fournir une bonne végétation ,les
graines des fourrages sont implantés dans le sol à partir du mois de juin dans un
terrain propre et bien préparé dans terroir de Tignère on sème les cultures
fourragères en ligne pour être très bien entretenu par les agro éleveurs et la
récolte des semences se fait à 05 à 06 mois après semis pour permettre d’utiliser
les semences dans d’autres pâturages et le fauchage du fourrage se fait par
coupe et à 10cm du sol et après la récolte des semences , ensuite la mise en botte
du foin avant la conservation.

Image : FOKA SANDA, septembre 2022


Photo 13. Un champ de culture fourragère

Page 80
Cette image représente un champ de culture fourragère qui est le
Bracharia implanté dans les pâturages du terroir de Tignère pour produire du
fourrage de bonne qualité et apporter une nutrition riche au bétail tout en
maintenant également la fertilité du sol ; et en restaurant les sols dégradés.
7. Le feu de brousse
Les aliments du bétail et les produits agricoles sont rare dans le terroir de
Tignère. Pour améliorer et augmenter les surfaces pâturables, l’alternative qui
se présente aux éleveurs est le feu de brousse précoce qui a un rôle important
dans la régénération et le développement des espaces végétales dans les
pâturages, car tous les ans , les feux sont allumé délibérément par les éleveurs
comme technique de défrichage et d’ élimination des mauvaises herbes ,ils
brulent pour obtenir, la repousse de l’herbe fraiche ; cette pratique pousse les
plantes à puiser de leurs réserves racinaires lors d’une période où il subsiste une
humidité dans le sol, ceci permet une reverdissement du tapis herbacée et force
les repousses des graminées pérennes , au pâturage de reverdir, grâce au contenu
des réserves d’eau dans les graminées la mise à disposition de la nourriture de
bonne qualité pour le bétail benjamin. Dans le terroir de Tignère ; le feu de
brousse se fait d’une manière précoce au début de la saison sèche un mois après
la dernière pluie au début du mois de décembre. Les éleveurs, avant de mettre le
feu de brousse, il délimite la parcelle et cherche les endroits de pâturage qui ont
des hautes herbes pour permettre une régénération rapide car les endroits où les
herbes sont basses se régénère difficilement les éleveurs s’en servent également
pour exterminer les mauvaises hautes herbes sèche non appété à l’exemple de
l’herbe du Laos et dégager les herbes sèches.

Page 81
Image : FOKA SANDA, février 2022
Photo 14. Une parcelle de pâturage brulé
Cette image démontre une parcelle de pâturage bruler sous l’effet du feu
de la brousse nous observons les herbes et les ligneux consumer d’autre part et
commence à se régénérer dans d’autres espaces et on note à cela un pâturage
aménagé ceci pour permettre d’avoir des jeunes pousses pour alimenter le
bétail et de faire disparaitre les mauvaises herbes.
8. Aménagement des points d’eau
Le terroir de Tignère subit des aléas climatiques de dernières années,
fortes chaleurs et prolongement de la période sèche, cet état des choses à
entrainer le tarissement des points d’eau pendant une grande partie de l’année.
L’eau est indispensable à tous les animaux ils peuvent mourir rapidement par ce
manque , pour ce fait , on note l’apport de la population locale au travers des

Page 82
associations à l’exemple de l’association HUMATADEN et celui du PNDP qui
ont créé des puits pastoraux et les abreuvoirs en ciment auxquels ils pourront
mettre du sel ou du natron en remplacement des « lahoré » qui ont taris, pendant
la saison sèche pour permettre aux animaux de boire durant la période sèche , à
proximité de ces puits, les éleveurs font une conservation d’eau d’une manière
traditionnelle , ceci se passe beaucoup plus dans les ranch , le berger adopte une
technique pour créer des abreuvoirs traditionnelle, ils creusent, et à coté
amassent la terre et posent du foin dessus et brule cette partie de terre amassé
pour faire en sorte que l’eau redescende tout ayant le gout du natron et un
enrichissement de l’eau en sels minéraux et une permanence d’eau dans ces
trous , pour servir d’abreuvoir aux animaux .Durant , la saison pluvieuse ou
l’eau est permanente dans les mares ,les éleveurs assurent toujours des technique
pour faire abreuver leur animaux, ils aménage tout le tour de la mare et cherche
parfois des sacs remplis de terre pour mettre aux bordures pour éviter les
éboulement et pour que les animaux ne doivent pas casser leur jambe et
cherchent également des branches d’arbres pour empêcher ,les animaux de
pénétrer directement dans l’eau.

Page 83
A B

C
Image : FOKA SANDA, yFévrier 2022
Planche 2. Point d’abreuvement du bétail è

La Planche 2 représente un éleveur qui est en train d’aménager


traditionnellement un point d’abreuvement du bétail à l’aide d’une fosse creusé
et tout proche on observe un amas de terre recouvert des pailles brulées pour
donner un gout natronné à l’eau en remplacement des « lahorés » qui ont taris
pendant la période sèche. La photo2 illustre un barrage fait par les éleveurs
près des abreuvoirs d’une manière traditionnelle à base des branches des
arbres afin de faire passer les animaux en rang et leur faire boire tour à tour
pour éviter qu’ils se bousculent et se casse les jambes et surtout pour éviter la
pollution du point d’eau par leur déjection.
La photo3 : illustre un abreuvoir moderne construit par des matériaux
modernes aménagé par ACEFA dans un pâturage qui sera ensuite rempli d’eau
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et qui pourra permettre aux animaux de boire pendant la période sèche afin de
réduire les longues distances qu’effectueront les animaux pour la recherche de
l’eau.

Quelles sont les ressources en eaux existantes

forages pastoraux 27,3

puits pastoraux 27,3

lacs 10,0

fleuve 35,3

0,0 5,0 10,0 15,0 20,0


Pourcentage 25,0 30,0 35,0 40,0

Source : Résultats de l’analyse des données, septembre 2021


Figure 12. Les différentes ressources en eaux utilisées
Cette figure illustre les différentes ressources en eaux utilisées par les
éleveurs pour abreuver leurs animaux. Ainsi, les fleuves sont les plus utilisées
par cette catégorie d’acteurs avec 35,3, l’utilisation des puits est de 27,3/ , celui
des forages pastoraux qui est de 27,3 résulte de la conséquence de l’assèchement
des points d’eau l’éloignement des marres et de l’insécurité que craignent les
éleveurs , les lacs avec leur taux réduit sont peu fréquenté avec un taux de
10,0%.

Page 85
9. Agro pastoralisme
Tignère une zone densément peuplé ou ce pratique également
l’agriculture, surtout la culture du maïs. Pratiqué généralement sur les plaines et
pendant la saison, pluvieuse, les animaux restent sur les plateaux pour profiter
du pâturage naturel, après récolte ils redescendent vers les plaines car, Le
cheptel se trouve parfois confronté à des périodes de disette. Bien que,
l’agriculture prend à l’élevage des grands espaces réserver aux pâturages et en
revanche lui fournit des résidus surtout pendant la période sèche. Car, La
raréfaction du couvet végétale durant ce moment, les pâturages dépendent du
rendement des activités agricoles, poussent les éleveurs à laisser les pâturages
naturels et se retourner vers les sous-produits provenant de l’agriculture, car l’
alimentation du bétail ne se limite pas seulement aux pâturages naturels les
sous-produits agricoles ont un rôle important qui contribuent énormément à
l’alimentation du bétail car après les récoltes, les résidus constituent une source
d’alimentation. Dans le Faro et Déo la majorité des chaumes sont consommée
sur place par le bétail ; en même temps que les animaux se nourrissent, ils
laissent le fumier qui fertilise en même temps le sol des pâturages, et dans ce
terroir, l’introduction des cultures fait reculer les mauvaises herbes surtout
l’herbe du Laos.

Page 86
Image : FOKA SANDA, février 2022
Photo 15. Les animaux qui broutent les résidus après récolte
Cette image montre les animaux qui broutent les résidus après récolte
laissés sur le sol par les agriculteurs dans un champ de maïs à Tignère étant
une ressource fourragère importante ils contribuent à compléter alimentation
du bétail durant la période sèche ou il y a pénurie d’herbe.
10.Le reboisement
La déforestation est en train de prendre de l’ampleur dans le terroir de
Tignère ceci causé par les feux de brousse, les défrichements, le surpâturage et
surtout l’extraction du cailloux bleu et l’émondage exagéré des arbres pour
remédier à cela, la population locale avec le soutien de la commune opte pour le
reboisement de 20ha des zones de pâturage par an qui va les permettre de lutter
contre la destruction progressive des ligneux. Ce reboisement se fait tout
d’abord par la mise en place des pépinières tels des acacias, l’eucalyptus, les
manguiers et les goyaviers Pour les planter la population utilise comme engrais
Page 87
les fumures d’animaux et pour mieux les protéger ils les entourent des petites
branches de bois et les arbustes sont espacés de 03 à 07mètre et les éleveurs ne
laissent pas introduire le bétail très tôt de peur de ne pas endommager les
nouvelles plantes.

Image : FOKA SANDA, septembre 2022


Photo 16. Reboisement pour restaurer le couvert arboré
Cette image met en relief le reboisement pour restaurer le couvert arboré
par la plantation des arbres surtout fruitiers dans les espaces de pâturages qui
ont subi une déforestation ; afin améliorer ces zones détruit par les coupes
incontrôlables des arbres pour préserver les ligneux et avoir des surfaces
boisées.

Page 88
11.Le bain d’étiqueur
Durant, le déplacement des animaux, leurs surcharges, les agents
pathogènes peuvent se répandre sur les pâturages et sur le cheptel. L’élevage
étant extensif dans ce terroir il est difficile de traité les pâturages de substance
chimique Ainsi ; pour permettre de traiter les animaux contre les parasites pour
empêcher de répandre les maladies contagieuse sur le cheptel , la propagation
des mauvaises graines, par les sabots des animaux durant le déplacement et pour
éviter la pollution d’eau qui sert d’abreuvement pour le bétails ; les éleveurs font
prendre le bain d’étiqueur qui est une douche pour le bétail , comprenant des
produits chimique à leurs animaux dans le faro les lieux du bain se trouve
essentiellement dans le ranch de la SODEPA.

Source : FOKA SANDA, Février 2022


Photo 17. Un bain d’étiqueur
Cette image illustre un bain d’étiqueur implanté dans le ranch de la
SODEPA pour permettre de désinfecter les parasites sur les animaux avec les

Page 89
produits chimiques et pour éviter d’attraper les tiques qui pourront contaminer
le bétail ou les eaux qui servent à l’abreuvoir des animaux.
12.La régénération naturelle assistée

Dans le terroir de Tignère, on note une dégradation du couvert arborée et


une baisse de la fertilité du sol pour ce fait , pour atténuer à cette dégradation la
population locale ont décidé de s’orienter vers l’amélioration des techniques de
l’arbre , plusieurs techniques ont été développés , dont la régénération naturelle
assistée qui est une technique qui consiste à récupérer les jeunes plantes et les
protéger contre les dents du bétail, dans le Faro et Déo , la population locale
beaucoup plus les arbres fruitiers à l’exemple du manguier et également du
combretum pour améliorer la disponibilité du fourrage.

Image : FOKA SANDA, septembre 2021


Photo 18. Manguier qui a poussé d’elle-même naturellement
Cette image illustre un manguier qui a poussé d’elle-même naturellement
dans un espace de pâturage et qui grandit avec une participation humaine,
protéger par les éleveurs pour empêcher le bétail de piétiné et de brouter les

Page 90
pousses d’arbre pour encourager la nouvelle végétation à germer à partir des
systèmes racinaires.
II. FAISABILITÉ
L’élevage dans le faro est du type extensif les éleveurs se base plus, sur le
pâturage à la recherche de la nourriture et de l’eau. Le choix des différentes
technique d’aménagement des pâturages ne peuvent pas être tous mis en œuvre
d’où la nécessité de les évaluer. La plupart des éleveurs du Faro et Déo sont
confrontés à un couvert végétal ou l’herbe est faible, on note l’appauvrissement
de la strate graminéenne, le broutage sélectif diminue et augmente la population
des mauvaises herbes et leur évolution progressive et très rapidement, par
manque d’herbe, toute l’herbe est broutée au fur et à mesure qu’elle repousse, la
végétation arbustive est énergiquement rabattue par la dent et l’état de la
végétation et la qualité peuvent être estimés en considérant la charge floristique,
en comparant la proportion d’espèces annuelles et pérenne et en notant
l’importance des espèces envahissantes ou le pourcentage de sol est nu le
nombre d’arbres périssant seront les indices à observer. Les ligneux qui englobe
les arbres les arbustes et les broussailles sont utile au pâturage et permettent de
renforcer l’alimentation du bétail nous notons dans les pâturages dégradés les
ligneux non appétés tels que Craton Macrostachys, Craton Macrossachyte,
Sopium ellipticum et les ligneux envahissant tel que Sathora ellipticum, Fadogia
erythrophloea Bridelia ndellensis. On note également une disparition de la
végétation ligneuse et la régénération des ligneux est lente ainsi, la strate
ligneuse se raréfie.
1. La rotation
L’élevage étant extensif dans le Faro et Déo, la technique de rotation sera
compliquée, ceci par le manque de respect des barrières dut à la divagation des
animaux étant donné que les animaux sont libres, les aménagements pastoraux
ne sont surtout pas sécurisés.

Page 91
2. Les cultures fourragères
Dans le terroir de Tignère, le pâturage est beaucoup plus naturel.
L’implantation des cultures fourragères n’est pas trop connu par les éleveurs ,
beaucoup ne connaissent pas son importance ; et beaucoup ne conçoivent pas le
fait de cultiver de l’herbe pour eux la nature leur offre l’aliment pour le bétail on
note un manque de volonté des éleveurs pour la pratique de cette culture ;la
plupart des bororos ne s’intéressent pas d’où le manque de la main d’œuvre on
note à cela le manque de moyens financiers pour se procurer des semences car
cette culture est très couteuse et ne peut être à la portée de tous les éleveurs.
3. Agro pastoralisme
Les éleveurs ont des gros problèmes avec les agriculteurs ;car il pratique
un élevage extensif au fur et à mesure que la taille du cheptel augmente les
réserves alimentaire deviennent insuffisante et les animaux, broutent dans toutes
espaces libre sans tenir compte des champs de culture et les agricultures
occupent les espaces car l’augmentation des espaces pour leur champ engendre
la réduction des aires de pâturage, les activités agricoles freinent ce qui finit par
causer des conflits agro pastoraux , car il Ya pas une loi qui permet d’approprier
une limite entre terres d’agriculture et terre de pâturage Dans ce terroir ou
l’agriculture est le plus pratiqué sur les plaines et les bas-fonds empêcher
également le troupeau d’aller s’abreuver.
5. Le bain d’étiqueur

Le bain d’étiqueur étant une méthode de lutte contre les parasites est quasi
absent dans les pâturages du terroir de Tignère, il y a qu’un seul endroit pour
bain d’étiqueur situé dans le ranch de la SODEPA, ainsi on note un manque de
déparasitage régulier du bétail dut à ce manque. Le bétail est souvent infecté et
affecte également le pâturage, à cela s’ajoute une faible implication des éleveurs
sur la santé des animaux.

Page 92
6. L’aménagement du pâturage
L’espèce envahissante qui est l’herbe chromolaena odorata qui se
propage de plus en plus est une menace grave pour le pâturage, de nombreuse
initiative d’aménagement n’ont pas réussi par un manque de comité de gestion,
de mesure prise pour l’éradication de cette herbe, de matériel, manque de
technique d’appui manque de coopération entre les éleveurs dans la gestion du
pâturage.
7. Le feu de brousse
Le feu de brousse tardif est un facteur majeur de la destruction du couvert
végétal car on note les brulures, la mortalité de la faune sauvage, des graines,
des plantes annuelles et des ligneux par l’appauvrissement de leur repousse, le
feu de brousse est également un facteur stérilisant des pâturages par la
diminution de la biomasse car elle détruit la litière protégeant le sol du soleil et
des intempéries et de la perte des éléments organique.
Pour les chasseurs, elle a pour but de faire sortir les animaux de leurs
habitats naturels afin de les capturer. Pour les agriculteurs, elle joue plusieurs
rôles qui sont entre autres la fertilisation du sol, et de limiter les travaux de
défrichement. Cette pratique à plusieurs conséquences sur les surfaces de
pâturages car elle entraine la destruction du couvert végétal, utile aux troupeaux
qui se servent des branches pour leurs alimentations. Les atteintes à
l'environnement, à savoir les surfaces de pâturages détruites chaque année
provoquent des dommages sur la variation des composantes floristiques et de la
richesse spécifique, la régression du nombre d’espèces et du recouvrement
végétal. Il en est aussi de la destruction de la faune, de la flore, la stérilisation
des sols par appauvrissement de la couche arable, la raréfaction du couvert
végétal aggravant l’érosion, la sécheresse et la désertification.

Page 93
80,0

71,3
70,0

60,0

50,0
Pourcentage

40,0

28,7
30,0

20,0

10,0

0,0
Oui Non

Source : Enquête de terrain, septembre 2021


Figure 13. Pratique du feu de brousse
A la lecture de ce graphique nous notons que feux de brousse est
beaucoup plus pratiqué par les éleveurs avec un taux de 71,3%, avec une non
pratique de feux de 28,7%.

CONCLUSION
Le terroir de Tignère subit les aléas climatiques de dernière année
causés par des fortes chaleurs et une prolongation de la saison sèche. Cette
situation à entrainer une pénurie de l’herbe, avec une dégradation des pâturages
naturels et le tarissement des points d’eau pendant une grande partie de l’année.
Dans ce terroir, ceci constitue actuellement une réalité préoccupante, pour faire
face à cette situation, la communauté locale avec l’appui des ONG ont
développé quelques méthodes de réhabilitation des pâturages et quelques
Page 94
techniques sont proposer pour lutter contre la disparition progressive des zones
de pâturages. Malheureusement ces différentes techniques ne sont pas tous
adapté au contexte de ce terroir parfois voués à l’échec, ainsi, pour pallier à cela
quelques propositions ont été faites pour l’amélioration des pâturages dans le
Faro et Déo.

Page 95
CHAPITRE IV : EVALUATION DE LA RESTAURATION DES
PATURAGES A TIGNÈRE

INTRODUCTION
Dans le terroir de Tignère, la plupart des pâturages tendent à la dégradation,
mais avec des techniques adoptés, ceci ont permis d’avoir un pâturage de
qualité. Le pâturage est l’art de faire rencontrer la vache et l’herbe au bon
moment Le nombre d’animaux sur le pâturage est limité, pas de surpâturage, ni
de piétinement. Le pâturage restauré est aussi marqué par la présence les points
d’abreuvement du bétail très bien amélioré pour étancher la soif des animaux.
Depuis plusieurs années de nombreux pâturages de Tignère connaissent une
dégradation avancée face à de nombreux difficultés dans les pâturages à amener
la population locale à adapter des techniques diverses pour contourner cet
aspect. L’objectif de ce chapitre vise à évaluer plusieurs de ces techniques
d’aménagement des pâturages de démontrer s’ils ont été une réussite ou un
échec.

I. LES SYSTEMES D’ELEVAGE PRATIQUES

L’élevage constitue l’une des principales activités très importantes pour


l’économie de la Commune de Tignère. L’élevage des bovins et des petits
ruminants (ovins et caprins) est le plus récurrent, mais on y note également de la
volaille. Dans la Commune de Tignère, l’élevage, pratiqué de manière
traditionnel, est de type extensif, avec des phénomènes de sédentarisation, et de
transhumance. Dans ce système d’élevage, le bétail dépend essentiellement des
ressources naturelles. En effet, les systèmes d’élevage en Afrique noire sont très
diversifiés. Par définition, on entend par là un ensemble d’éléments en
interaction dynamique organisé par l’homme dans l’optique de valoriser des
ressources via les animaux domestiques pour en obtenir des productions variées
ou pour répondre à d’autres objectifs. Il s’agit également d’une combinaison des
Page 96
ressources, des espèces animales, des techniques et des pratiques mises en
œuvre par une communauté ou par un éleveur, afin de satisfaire ses besoins en
valorisant des ressources naturelles par des animaux. A Tignère, on distingue les
trois systèmes d’élevage suivants.
1. Système d’élevage sédentaire
Dans la Commune de Tignère, les éleveurs sont en majorité sédentaires. Ce
système d’élevage est plus pratiqué par les peulhs, les Nyem-nyems et quelques
Mbororo sédentaires. Il est caractérisé par le parcage du bétail dans la soirée à
proximité des villages, et dans la journée, les troupeaux pâturent sur des pieds de
montagne ou sur des hautes terres. Cela se fait sur la surveillance des bergers qui
sont le plus souvent rémunérés financièrement. Ce système d’élevage utilise de
vaste étendu de pâturage pour l’alimentation du bétail. Car les pâturages
restaurés sont ceux qui ont été amélioré, nous notons que la productivité d’un
pâturage est amélioré par l’introduction des cultures fourragères, dans le Faro et
Déo, nous notons que la commune à restaurer au travers du PNDP 25 hectares
de cultures fourragères et grâce aux travaux d’aménagement qui ont procédé à l’
ensemencement, le désherbage, nous soulignons que ce pâturage est dépourvu
des mauvaises herbes, l’herbe est de meilleur qualité nutritionnel et énergétique,
permet aux animaux de pâturer le plus longtemps possible, presque toute l’année
avec le choix d’espèces fourragères à brouter.
2. Système de transhumance
Dans la Commune de Tignère, le système de transhumance, bien que soit
minime, est également pratiqué par les éleveurs. Ce système d’élevage, dont le
principe est la mobilité du bétail vers d’autres contrées à la recherche du
pâturage et des points d’abreuvement, est une technique d’adaptation pastorale
par rapport aux conditions environnementales difficiles. Le plus souvent, les
bergers font paître le bétail sur des bas-fonds, le long des cours d’eau où le
pâturage est favorable en saison sèche. Ce système est pratiqué dans la

Page 97
Commune de Tignère en début du mois de Novembre et prend généralement fin
en Avril.
3. Système d’enclos ou de « ranching »
Introduit au Cameroun depuis plus de 60 ans par la Compagnie Pastorale
Africaine qui s'est installée en 1923, le « ranching » n'a connu de développement
notable qu'à partir de 1976.
Dans les ranches, la terre est en propriété individuelle et généralement
clôturée. Les déplacements et la pression des animaux sont ajustés en fonction
de la disponibilité des fourrages dans le ranch par un pâturage contrôlé et
tournant et grâce à des points d’eau bien répartis réduisant ainsi autant que
possible la dégradation des terres.
Cependant cette technique qui vise à rationaliser l'élevage transhumant reste
encore un élevage traditionnel affecté à l'intérieur des clôtures en fils de fer
barbelés. Il constitue néanmoins une importante rénovation pastorale du point de
vue des infrastructures mises en place tels que les parcs, les points d'eau, etc.
Dans la Commune de Tignère, l’on a dénombré deux ranchs. (Dans les
villages Ngaoutéré et Libong-marché). Les contraintes de cette pratique restent
les tracasseries pour l’accès à la terre, le conflit avec les populations riveraines
et l’insécurité dans les zones d’élevage.

Page 98
60,0
54,0

50,0

40,0
Pourcentage

30,0

19,3
20,0 17,3

9,3
10,0

0,0
Sédentaire Semi-sédentaire transhumant nomade
système d’élevage

Source : Enquêtes de terrain, Septembre 2021


Figure 14. Système d'élevage pratiqué
Cette figure représente les différents systèmes d’élevage pratiquez dans le
terroir de Tignère, il en ressort que bon nombre d’éleveur pratique la
transhumance comme moyen de réhabilitation des pâturages. Dans cette figure,
est le système le plus pratiqué par les éleveurs avec 54,0%, à cela on note, face à
l’insécurité qui se vit les éleveurs font recours au système semi- sédentaire avec
19,3%et au système sédentaire avec 17 ,3%, le nomadisme est le moins pratiqué
avec un pourcentage de 9, 3%.
Tableau 19. Situation du cheptel de Tignère
Effectif du cheptel
Espèces
2018 2017 2016
Bovins 38541 53738 57145
Caprins 6095 5095 4015
Ovins 6709 6345 6876

Page 99
Porcins 210 345 96
Asins 215 185 475
Equins 40 48 42
Volailles 35218 30830 37182
Source : Délégation Départementale du MINEPIA du Faro et Déo
Nous constatons une baisse de l’effectif des Bovins de la Commune de
Tignère durant ces trois dernières années. Notamment une diminution de 5.97%
de l’effectif de 2017 par rapport à celui de 2016 et une diminution de 28.28% de
l’effectif de 2018 par rapport à celui de 2017. Soit une diminution de 32.55% de
l’effectif des bovins en 2018 par rapport à l’effectif de 2016.
40,0

34,7
35,0

30,0

25,0
Pourcenage

19,3 19,3
20,0
17,3

15,0

9,3
10,0

5,0

0,0
-50 50-100 100-150 150-200 Plus de 200
Taille du Cheptel

Source : Enquêtes de terrain, Septembre 2021


Figure 15. Taille des cheptels bovins
Cette figure représente la taille du cheptel bovins, nous observons que ceux
disposant de moins de 50 sont à 34%, ceux dont le nombre de cheptel varie entre
50 et 100 représente 17,3% des personnes interrogées, 19, 3% ont un effectif de

Page 100
chef variant entre 100 et 150, 150 et 200.9, 3% ont un effectif de cheptel de plus
de 200.
II. FACTEURS D’ECHEC ET DE RESUSSITE DE LA
RESTAURATION DES PATURAGES

1. La transhumance
L’augmentation de la taille du cheptel dans le terroir de Tignère entraine le
surpâturage , pour ce fait , les éleveurs de ce terroir font recours à la
transhumance qui est un mouvement saisonnier , par manque d’herbe ,c’est une
technique que les éleveurs pratique au même moment et c’est une pratique très
courante dans Faro et Déo et surtout bien réussit car beaucoup d’éleveur ce
soumettent à cette pratique, car elle est essentielle pour la recherche d’un bon
pâturage , de l’eau pour le bétail et permet d’entretenir de façon naturelle , les
espaces verts sauvage et on note durant cette période , une limite à la divagation
des animaux.
2. La conservation du foin
Les pâturages du terroir de Tignère, ne dispose pas de l’herbe durant
toute l’année, pour entretenir le bétail en qualité et en quantité , pour ce fait ,
pour servir de supplément beaucoup d’éleveur se tourne vers la conservation du
foin qui est une pratique très courante dans le terroir de Tignère car le bétail à
besoin d’aliment durant toute l’année , le foin est le meilleur fourrage conservée
à Tignère, car il ne nécessite pas de moyens financiers, se réalise avec un peu
d’équipement, de méthode, du matériel simple et des ressources financières
limitées. Les éleveurs du Faro Déo choisissent de conserver le foin pour
maintenir le bétail que de laisser l’herbe se détruire sous l’effet du lessivage et
autres pertes.
3. L’aménagement des points d’eau
Devant plusieurs difficultés, liées à la pénurie d’eau durant la saison sèche
dans les pâturages du terroir de Tignère, pour remédier aux éventuels
tarissements ou réduction considérables des niveaux d’eau pour les animaux. On

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note, la création de plusieurs points d’eau soutenu par les ONG et des
associations d’éleveurs à cet effet, lorsqu’il y a manque d’eau, les animaux
arrivent à se satisfaire.
4. Pratique de la culture fourragère.
Bien que cette pratique soit négligée dans la Commune de Tignère, nous
distinguons tout de même deux types de champs fourragers : les champs
communautaires, qui appartiennent à l’ensemble du village, et les champs
individuels.
Dans 08 des villages (Gassanguel, Doualayel, Kodjoli-Karédjé, Libong-
Marché, Ngaoutéré, Sadeck, Laouré et Paro-Lawel), les champs
communautaires ont été mise en place par le PNDP depuis 2010. La superficie
de ces champs fourragers était de 4 ha chacun, composé des espèces telles que :
Bracharia et le Stylosanthes. Ces champs ont été tous abandonnés et n’existe
plus. Les raisons évoquées par les éleveurs sont le manque de protection de ces
champs par des clôtures, et la mauvaise foi de leurs confrères qui introduisaient
leurs bétails dans la nuit. Nous constatons donc que le principal obstacle à la
pérennisation de cette initiative a été l’absence de gestion ou encore une gestion
peu transparente.
Outre les champs communautaires, nous avons identifié également les
champs fourragers des particuliers. Contrairement aux champs communautaires,
Les champs appartenant aux individus prospèrent. Ces champs fourragers sont
bien délimités et mis en défend par des haies. Leurs superficies varient de 1 à 4
hectares. Les principaux problèmes que rencontrent ces producteurs, sont : le
manque de connaissance approfondie par rapport à la production du Bracharia,
l’envahissement par le Chromolaena odorata (Bokassa Grass) et les Mbororo
qui coupe les fils la nuit et entre.
Face à ces problèmes, des mesures d’accompagnement s’imposent,
notamment : le renforcement des capacités des populations dans la production

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du fourrage et la sensibilisation des populations sur la gestion des biens
communautaires.
Tableau 20. Liste des personnes pratiquant les cultures fourragères

Nom Superficie Espèces Localité


Alhadji BABA 1 ha Bracharia Paro-Lawel
Alhadji HAMAOUDI 3 ha Bracharia Paro-Lawel
DEWA HAMIDOU 4 ha Bracharia Laouré
ADAMOU
50 ha / Libong-Marché
ABDOULAYE
Source : Enquête de terrain, septembre 2021
5. L’émondage
L’émondage est couramment effectué par les éleveurs du terroir de
Tignère, l’exploitation arbustive est courante, surtout en saison sèche. Ce sont
les espèces appétées qui sont généralement ébranchée elle sert de
complémentarité alimentaire pour le bétail, utilisé pour augmenter la
disponibilité fourragère, car la coupe des ligneux est productive à plus de 02
mètres de haut, on retrouve les jeunes repousse, cette pratique sert non
seulement de complémentarité mais d’aménagement car les pâturages de ce
terroir regorge beaucoup de ligneux qui empêche parfois aux animaux de mieux
avancer et de mieux brouter de l’herbe.
III. PESRPECTIVES POUR UNE MEILLEURE RESTAURATION
DES PATURAGES DEGRADES

La mauvaise gestion des pâturages dans le Faro et Déo en général et à


Tignère en particulier accroît la dégradation des terres et participe ainsi à la
réduction de la capacité de la nature à régénérer les prairies de façon à assurer la
pérennité des cheptels. Ces terres, abandonnées à leur sort et dégradées, se
transforment en friches faiblement pourvoyeuses de services écosystémiques. La
résolution de ces problèmes nécessite donc une approche globale, laquelle

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intègre les systèmes de pâture fondés sur les pratiques traditionnelles, les
avancées techniques et les forces du marché.
1. La sensibilisation

La prise en charge des éleveurs en leur fournissant un accompagnement ; la


prise en charge de la population locale sur la gestion des espaces naturels, la
conservation et l’utilisation de ces parcours pour analyser les différentes
dégradations, la sensibilisation doit se faire surtout en langue locale en utilisant
des images, des slogans pour mieux véhiculer le message, vulgariser et former
sur les techniques de restauration des parcours.
2. L’instauration des lois
Identifier et contrôler les couloirs de transhumance, mettre en place les textes
relatifs à la transhumance. En effet, plusieurs textes régissent la transhumance
au Cameroun. C’est notamment le cas du décret n° 76/420 du 14 septembre
1976 portant réglementation de l’élevage, de la circulation et de l’exploitation
du bétail qui indiquent que les animaux en transhumance doivent être vaccinés
contre les épizooties courantes dans la zone de provenance et dans la zone de
transhumance. De même, les animaux en transhumance doivent retourner dans
leur territoire d’origine un mois au plus tard après le début des pluies.
A cela il convient d’ajouter la loi n° 006/ du 16 avril 2001 portant
nomenclature et règlement zoo-sanitaire des maladies du bétail réputées
légalement contagieuses à déclaration obligatoire. Dans cette catégorie, figurent
des maladies telles que le charbon symptomatique des bovidés, la pasteurellose,
la péripneumonie des bovidés, la peste bovine, la tuberculose, pour ne citer que
celles-là. De même, la loi 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de
la faune et de la pêche, suivie de son Décret d’application n° 95/53/PM du 23
août 1995, reconnaît aux populations riveraines le droit d'exploiter tous les
produits forestiers, à l'exception des espèces protégées en vue d'une utilisation
personnelle. Pour conserver la ressource, des restrictions relatives à l’exercice

Page 104
de ces droits, à savoir les pâturages, les parcages, les abattages, les ébranchages
et la mutilation des essences protégées sont faites.
Mais en dehors de ces textes et lois, des lois plus adaptées au contexte Nord-
Camerounais de manière générale méritent d’être adoptées et mises en
application. Ces lois, pour être efficaces, doivent tenir compte des réalités
globales et rester flexibles au contexte local dans lequel elles s’appliquent,
prenant ainsi en compte la loi coutumière de chaque communauté.
3. L’introduction des nouvelles techniques
L’amélioration des espaces pâturés, sont beaucoup plus archaïques, pour
ce fait il serait important de réaliser diverses techniques locales :
-les biefs : barrage en pierre maçonnées, filtrant ou pas, installé le long des
cours d’eau dont l’objectif premier consiste à ralentir la vitesse d’écoulement
des eaux afin de favoriser la recharge des nappes environnantes qui ravitaillent
les ouvrages hydrauliques situés à proximité et qui favorisent la révélation des
ligneux installés sur ces nappes.
-le zai (tassa) : c’est une méthode traditionnelle de récupération des sols
dénudés sur les glacis sablo-limoneux amélioré elle consiste à collecter l’eau de
ruissellement afin de favoriser son infiltration sur des terres généralement
dégradées encroutées impropres à l’agriculture.
-Bande de pare-feu : c’est une méthode préventive dans la lutte contre les
feux de brousse durant la saison sèche, en isolant les espaces les uns des autres
par de larges bandes dont l’objectif est de réduire ou d’arrêter la progression du
feu .il s’agit des bandes de 15à 20m de largeur de largeur débarrassées de toute
végétation de souches de matières inflammables, orientés perpendiculairement
vers les vents dominants.
-le faux semis : cette technique est adoptée pour lutter contre les herbes, il
s’agit de préparer le sol comme on le fait pour semer, dans ce sol humide et
aéré, les mauvaises herbes lèveront sans tarder, ensuite sarcler les mauvaises
herbes.

Page 105
- le sursemis, qui consiste à semer dans la végétation naturelle une ou plusieurs
espèces fourragères qui devront s’associer aux plantes afin d’améliorer la
production fourragère.
- le cordon pierreux ceci permet de réduire l’érosion dut au ruissellement, afin
de permettre à l’eau de s’infiltrer dans le sol faire également la culture en
terrasse.

Image : FOKA SANDA, septembre 2022


Planche 3. Méthode de restauration Zai
Planches des différents techniques de restauration des pâturages : la
méthode de Zai et du cordon pierreux afin de lutter contre l’érosion hydrique,

Page 106
ces méthodes devront être appliquée dans les zones de pâturage ou se manifeste
des ruissellements d’eau durant la période des fortes pluies ceci pourra
empêcher la nudité du sol.
4. Création des associations des éleveurs
L’amélioration du pâturage doit tout d’abord passer par une participation
communautaire afin identifier les différents problèmes, ensuite tenir compte
des échanges d’informations et d’expérience entre les différents acteurs et leur
implication dans les actions de restauration par les échanges et partage
d’information et de connaissances par un dialogue participatif entre les
techniciens d’élevage, d’agriculture, les éleveurs et les bergers sur la question
d’amélioration du pâturage, réaliser des campagnes d’aménagement des aires de
pâturages. Les associations doivent construire des magasins de conservation du
foin pour l’aliment pour bétail. Et en même temps vulgariser les techniques de
traitement des pailles au sein des associations.
5. L’intervention de l’état
L’intervention de l’Etat peut se faire à travers plusieurs aspects qui se
déclinent ainsi qu’il suit. Le gouvernement doit fournir une aide financière et
matériel pour les mesures d’aménagement l’effort de l’Etat doit être
accompagné des organisations non gouvernementale pour mettre en place des
programmes, des formations et d’animation sur la gestion des pâturages. L’Etat
doit appuyer ces programmes de formation en créant des structures d’appui et
surtout des conseils, mener des campagnes de sensibilisation et des projets de
lutte contre les mauvaises herbes envahissantes les techniciens d’élevage
doivent mettre en place leur connaissance sur des techniques d’aménagement.
L’Etat doit également mettre en place des ressources et des moyens pour
vulgariser les techniques d’aménagement, un traitement chimique pour lutter
contre les espèces envahissantes. Il doit former sur les techniques de
conservation du foin et sur l’implantation des cultures fourragères et des
mécanismes pour les exploiter. Il doit subventionner les sous-produits,

Page 107
augmenter le nombre des points d’eau à usage pastoral, sécuriser la
transhumance, développer de projets inter communaux de gestion
d’aménagement pastoraux, renforcer la collaboration entre éleveurs et
agriculteurs ressortir un calendrier sur l’organisation de la date de transhumance
et du feu de brousse.
L’Etat doit ressortir des textes, un code pastoral et une loi relative au
pâturage ; élaborer des documents et la sécurisation sur le foncier pastoral et
mettre en place une législation foncière appropriée pour éviter les conflits ;
délimiter les couloirs de transhumance et veiller au respect de la capacité de
charge des pâturages.
6. De l’élevage extensif à l’élevage intensif
L’élevage extensif est essentiellement basé sur l’utilisation des ressources
naturelles et se pratique généralement sur des vastes espaces. Et les animaux se
déplace à la recherche du pâturage qui détruit la végétation pour remédier à ceci
, l’élevage intensif est une meilleur technique d’exploitation du pâturage car , ce
système favorise la création des ranchs elle se caractérise par l’utilisation d’une
surface réduite , un bon aménagement une alimentation de qualité compensé par
le fourrage ; la rotation se pratique mieux ;le système intensif ; facilite la gestion
du bétail , évite la mortalité des animaux dut à des longues distances et réduit les
conflits agropastoraux.

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Si oui, quel est votre degré de satisfaction par rapport aux
actions de restaurations

17,3

38,7

44,0

Pas du tout satisfait moyennement satisfait satisfait

Source. Enquête terrain, Septembre 2021


Figure 16. Satisfaction par rapport aux actions de restauration

La figure ci-haut nous présente la satisfaction des acteurs par rapport aux
actions de restauration. En effet, l’élevage intensif vise à augmenter la
productivité des animaux dans un environnement avec des éléments artificiels.
Cela, dans le plus bref délai. L’objectif ici est d’atteindre une plus grande
rentabilité en réduisant les coûts engendrés.

CONCLUSION
En définitive, depuis quelques décennies dans le terroir de Tignère une
problématique aux ressources pastorales est accentuée dans le but d’améliorer
les pâturages, la population locale adopte quelques stratégies pour remédier à
cela. Il était question dans ce chapitre d’évaluer les différentes pratiques

Page 109
d’aménagement des pâturages il en ressort que certaines stratégies sont une
réussite dans la restauration notamment l’introduction des cultures fourragère
qui ont permis à la végétation. Par contre certaines stratégies techniques comme
la rotation est classé parmi les stratégies moins réussit pour ce fait cela nécessite
des propositions pour l’amélioration de ces terres de pâtures.

Page 110
DISCUSSION DES RESULTATS

La question des stratégies de restauration des pâturages dégradés dans le


terroir de Tignère est une réalité qui a été démontré par les résultats de notre
recherche. Il est donc question de comparer nos résultats aux résultats des autres
chercheurs afin d’apporter un plus au progrès de la science et d’autre part de
présenter quelques perspectives, pour une meilleure gestion des pâturages dans
le terroir de Tignère.
Les résultats obtenus au cours de cette recherche montrent que les
pâturages du terroir de Tignère sont dans en état de dégradation. C’est pourquoi
des stratégies de restauration apparaissent nécessaires. Plusieurs indicateurs
permettent de démontrer l’état de dégradation des pâturages. Il s’agit entre
autres des activités destructives des terres de parcours comme le déboisement, le
surpâturage, l’exploitation des mines, la pratiques de l’agriculture à cela on note
des facteurs naturels notamment la baisse de la pluviométrie, l’érosion hydrique.
Pour ALI BECHIR et al. (2015) l’installation des puits pastoraux dans les
pâturages entraine une forte concentration des cheptels autour de ces points
d’abreuvement, ce qui provoque une dégradation progressive du couvert végétal,
marquée par une importante diminution de la richesse spécifique de la strate
ligneuse et herbacée aux alentours des puits suite à l’exploitation intensive du
milieu. D’où la dégradation en auréoles autour des points d’eau. Ceci, du fait de
l’affluence d’un grand nombre d’animaux durant la saison sèche vers un nombre
réduit des points d’eau.
Des études sur les stratégies de restauration des surfaces de pâturage ont
été également menées au Maroc par BECHCHARI et al, (2013). Il ressort que
cette dégradation s’explique en termes de superficie notamment à travers la
disparition de bons sites pastoraux (à stipa, à armoise et à hélianthèmes)
formellement substitués par des formations dégradées de moindre valeur. En
comparant les différentes zones, il ressort que les situations sont relativement

Page 111
différentes : A Béni Mathar, même les sites qualifiés de moyen état ont
nettement régressé, avec disparition de ceux à armoise. Les formations
dégradées (à alfa, à armoise et d’autres espèces indicatrices de dégradation type
Noaea, Anabasis, Peganum, Actractylis, etc.) ont nettement pris place avec les
terrains dénudés ou mis en culture. A Maâtarka, les bons sites ont aussi connu
une régression notoire en faveur des formations à état moyen et dégradé. Les
espaces défrichés, même quadruplés de superficie, restent faibles (moins de
2%). Ce dernier attribue ces mutations à l’extension des terrains dénudés et ceux
mis en culture ont nettement progressé avec des taux notoires au sud, mais aussi
aux facteurs climatiques.
Dans le même ordre d’idée, les travaux de BADAWE et NISSO
s’inscrivent dans la même logique avec les notre. En effet, ayant étudié les
stratégies de restauration des pâturage de Tignère, il ressort que ses résultats
révèle une dynamique régressive avec notamment le calcul des indices de :
l’indice de Shannon total de l’ensemble des placettes est de 1,255 bit, l’indice
d’équitabilité et de Simpson sont respectivement de 0,8 et 1,03 bit pour
l’ensemble des placettes, le taux de 9,094 % du couvert végétal de la savane de
Zokolé, déterminée par la combinaison des facteurs naturels (les variabilités des
pluviométries, la sécheresse et les effets des vents violents) et anthropiques
(l’extension des terrains agricoles, le prélèvement de bois). Ces résultats se
rapproche de ceux de nos travaux avec notamment l’indice de Shannon total de
l’ensemble des placettes est de 2.42 bit, l’indice d’équitabilité et de Simpson
sont respectivement de 0,62 et 0.30 bit pour l’ensemble des placettes. Ce qui une
faible diversité. L’analyse globale révèle une dynamique régressive, dû à
l’augmentation des superficies agricole de 40% entre 1984 et 2017, une
diminution de la végétation naturelle de 44.72%.
Dans la même lancée, TEWECHE 2016 dans l’étude de la dynamique des
aires protégées, des réserves de Zamay et de Mayo Louti obtient Les résultats
suivants : Les surfaces occupées ont régressé de 404 ha pour la réserve de
Page 112
Zamay et de 356 ha pour la réserve de Mayo-Louti, ceci en l’espace de 49 ans
(1965-2014). Les ressources ligneuses sont exploitées de façon incontrôlée. Les
espèces comme Balanite saegytiaca Vitexdoniana, Vitellariaparadoxa,
Boswelliadalzielii, Prosopisafricana,Khay a senegalensis, Steganotaenia
araliacea, Daniellia oliveri, Pterocarpus lucens et lesficus sont rares et en voie
de disparition. Bien que les données surfaces se rapproche des nôtres, les
espèces comme Balanites aegytiaca font partie des espèces les plus présentent
dans nos zones de pâturages.

Page 113
CONCLUSION GENERALE
L’objectif global de ce travail était d’analyser les stratégies de restauration
des pâturages dans la plaine de Tignère. Les données collectées dans le cadre de
cette étude sont de deux (02) types : les données secondaires et les données
primaires. Les données secondaires sont celles déjà existantes. Ces données ont
été recueillies dans les bibliothèques telles que la bibliothèque de l’École
Normale Supérieure de Maroua, la bibliothèque MINDIMA, le centre de
documentation de Maroua, et sur internet. Les rapports de recherche, les
mémoires de master et de DIPESS II, les ouvrages généraux, les chapitres
d’ouvrages, les articles, les communications à congrès, les rapports annuels de la
DDMINEPIA, DDMINADR du Faro et Deo et de Tignère ont été exploités. Les
données primaires sont celles issues du terrain, collectées à partir des outils
confectionnés pour cet effet.
Les enquêtes par questionnaires ont été menées auprès de 150 personnes,
réparties dans cinq (05) localités (tableau 2). Sur le plan socioprofessionnel,
80éleveurs ont été interrogés, 40agro-éleveurs et 30 agriculteurs. Les enquêtes se
sont déroulées au mois de juillet, afin de rencontrer les éleveurs et les
agriculteurs sur place. Il est à noter que la méthode d’échantillonnage utilisée est
de type aléatoire. Pour avoir des données floristiques, plusieurs placettes ont
été installées suivant deux transects de directions Nord-Sud et Est-Ouest. En
tout, 100 placettes ont été installées dans les cinq sites choisis, à raison de 20
placettes par localité
Les entretiens se sont déroulés avec des personnes ressources, telles
que les autorités administratives et traditionnelles, à l’instar du délégué
départemental du MINEPIA de Faro et Deo, le délégué d’arrondissement du
MINADER de Tignère, le représentant du Lamido de Tignère, le maire de la
commune de Tignère et les Djaoros des villages, Gassaguel, Paro Lawel,
Mayo Tignère. Ces entretiens ont permis de comprendre les pratiques

Page 114
agropastorales et l’ampleur de la dégradation des pâturages et aussi les
problèmes des éleveurs de ces différentes localités.
Trois théories ont été mobilisées : la théorie de la tragédie des biens
communs (HARDIN, 1968), la théorie de l’acteur stratégique (CROZIER et al.,
1970) et la théorie de la stratégie optimale de recherche de nourriture (EMLEN
et al., 1966). La théorie de la tragédie des communs a été élaborée en 1968 par
HARDIN, écologue américain. Cette théorie (CMR ADR, 1989) repose sur
l’argument selon lequel « le bénéfice individuel provenant de l’introduction d’un
maximum d’animaux appropriés privativement, est supérieur à la perte
individuelle consécutive à la réduction des pâturages disponibles entrainée par
l’introduction de plus de bétail ». Cette théorie a permis de montre que lorsque
la taille du cheptel importante que la disponibilité alimentaire du pâturage, cela
entraine sa dégradation.
La théorie de l’acteur stratégique a été développée par CROZIERet al.,
dans les années 1970. Ces auteurs partent du postulat selon lequel le jeu des
acteurs est déterminé par la cohérence du système où ils s’insèrent ou par les
contraintes environnementales. Cette théorie a permis d’identifier les acteurs qui
interviennent dans la restauration des pâturages dégradés dans le terroir de
Tignère et surtout de mettre en évidence les stratégies qu’ils mettent en place
pour y parvenir. La théorie de la stratégie optimale de recherche de nourriture
(EMLEN et al., 1966) consiste à rechercher la nourriture optimale avec le moins
de contraintes possible. Les individus capables d’exploiter leur nourriture de la
manière la plus efficace ont un taux de survie plus élevé, et donc une meilleure
stratégie de recherche de nourriture. Cette théorie permet donc d’expliquer
quelles sont les stratégies utilisées par un prédateur pour la recherche et le choix
d’une nourriture optimale. L’application de cette théorie dans le cadre de cette
étude permet de mieux expliquer l’état de dégradation des pâturages dans le
terroir de Tignère, notamment à travers le choix du terroir par les éleveurs et
celui des espèces à brouter qu’effectue le bétail.
Page 115
À l’aide d’une étude diachronique sur les années 1986 et 2017 et grâce à
des relevés floristiques visant à comprendre la dynamique végétale de cette
zone, l’on peut dire que les facteurs naturels et humains influencent ce
processus. Du point de vue naturel, la baisse croissante de la pluviométrie entre
1994 et 2017, l’érosion hydrique, l’élévation de la température sont des
contraintes climatiques qui ne favorisent pas la croissance rapide de certains
ligneux pendant la saison sèche.
Le terroir de Tignère subit les aléas climatiques de dernière année causés
par des fortes chaleurs et une prolongation de la saison sèche. Cette situation à
entrainer une pénurie de l’herbe, avec une dégradation des pâturages naturels et
le tarissement des points d’eau pendant une grande partie de l’année. Dans ce
terroir, ceci constitue actuellement une réalité préoccupante, pour faire face à
cette situation, la communauté locale avec l’appui des ONG ont développé
quelques méthodes de réhabilitation des pâturages et quelques techniques sont
proposer pour lutter contre la disparition progressive des zones de pâturages.
Malheureusement ces différentes techniques ne sont pas tous adapté au contexte
de ce terroir parfois voués à l’échec, ainsi, pour pallier à cela quelques
propositions ont été faites pour l’amélioration des pâturages dans le Faro et Déo.
Du point de vue anthropique, l’augmentation des surfaces agricoles, la
coupe abusive du bois, la pratique de l’agriculture sur brulis, la croissance
démographique et le cheptel bovin étranger, sont des facteurs contribuant à la
fois à la diminution des surfaces destinées aux pâturages, à leurs dégradations
freinant ainsi la croissance des ligneux dans ces zones de pâturages.
Grâce à l’analyse diachronique consistant à comparer les images
satellitaires du bloc pâturage de Tignère de 1986, et celui de 2021, l’on note,
observe une grande dégradation. Pour ce qui est du milieu physique, des
contraintes climatiques matérialisées par la variabilité pluviométrique, les
sécheresses et températures élevées, l’érosion facilitée par la texture du sol
accélère le processus de dégradation des surfaces de pâturages et des ressources

Page 116
ligneuses de cette zone. Les contraintes humaines illustrées par la rareté du bois
de chauffe, le désir de palier aux besoins physiologiques et aussi l’accroissement
naturel de la population, poussent ces derniers vers des zones de pâturages pour
y en prélever du bois de chauffe, exercer de l’agriculture et y construire,
accélérant ainsi la dégradation des surfaces de pâturages via la pression sur les
ressources ligneuses et les terres pastorales.
Grâce aux calculs d’indice de diversité (indice de Shannon, de Simpson,
d’équitabilité) des taux de régénération, des taux de raréfaction l’on observe une
correspondance avec la dégradation de cette zone. Il ressort donc qu’en terme de
résultat, dernière est perçue tant au niveau de la diminution de leurs superficies
initiales qu’au niveau des richesses spécifiques et de la répartition floristique des
différentes espèces. Sur le plan spatial entre 1986 et 2017, l’on note une
dynamique régressive avec un taux de régression de %. Concernant l’aspect
floristique, l’on note grâce à la caractérisation des espèces ligneuses que la
plupart des ligneux ont des hauteurs compris entre 1 et 5m, des diamètres
inferieur à 1m. Les indices de diversité (indice de Shannon, de Simpson,
d’équitabilité) prouvent que l’on tend vers la dominance d’une seule espèce dans
cette zone de pâturage. Il y’a donc faible représentativité de la richesse
floristique et dégradation du couvert végétal dans cette plaine.
Cette dégradation des surfaces de pâturages entraine une mutation des
systèmes d’élevages dans la plaine de Tignère. Il faut noter que le projet Tignère
qui avait pour but de sédentariser les éleveurs de la plaine, n’a pas eu les
résultats escomptés. Bien que le mode d’élevage le plus dominant soit celui
semi-sédentaire, on note un déplacement permanant des éleveurs qui vont en
transhumance, avec une grande partie de leurs troupeaux, et rencontre plusieurs
problèmes à l’instar des conflits agro-pastoraux, des taxes élevées de l’accès
difficile aux fourrages.
Cependant des stratégies locales à l’instar de la complémentation
agriculture élevage qui se manifestent par l’utilisation des résidus agricole tels

Page 117
que les tiges de mil pour la nutrition des bêtes, l’utilisation des graines de coton,
du tourteau, sont des stratégies développées par des éleveurs pour palier au
problème de raréfaction des surfaces de pâturages. Toutefois l’utilisation du
coton et du tourteau reste des méthodes très peu utilisées au regard de leurs coûts
élevés.
Dans la même mouvance, des institutions étatiques à l’instar de la
commune de Tignère, des programmes d’Appui tels que le PNDP, le Projet
d’Appui aux Associations Agropastorales Tignère (PAAA), les ONG tels que la
CARPA, se travaillent pour aider les éleveurs de la plaine de Tignère. Leurs
actions s’inscrivent dans la construction des édifices pastorales, la délimitation
des corridors et des parcours de transhumance, la subvention des agro éleveurs
afin d’améliorer leurs conditions de vie. Certaines stratégies sont une réussite
dans la restauration notamment l’introduction des cultures fourragère qui ont
permis à la végétation. Par contre certaines stratégies techniques comme la
rotation est classé parmi les stratégies moins réussit pour ce fait cela nécessite
des propositions pour l’amélioration de ces terres de pâtures.

Au regard de la régression sans cesse croissante des pâturages dans la


plaine de Tignère quelques pistes de solutions peuvent être recommandées.
Ainsi, nous avons entre autres : La Régulation de l’exploitation abusive de
certaines espèces comme Balanites Aegyptiaca, Anogeissus leiocarpus,
Adansonia digitata, qui se raréfient au fil des ans or très appréciés par les
bovins et les populations environnantes. Ceci passe par la prise en compte des
acteurs mobiles et leur rapport au foncier dans les différentes échelles de
conservation. Réguler l’entrée des éleveurs étrangers dans la plaine de Tignère et
dans le bloc pâturage de Gagadje Maodine. Créer des réserves propres à la
culture fourragère qui sera utilisé en saison sèche. Augmenter le personnel
présent dans les réserves forestières et en déployer d’autres afin de mieux garder

Page 118
le bloc de pâturage par le contrôle strict des éleveurs y pénétrant ainsi que de
ceux venues pour la coupe du bois.

Page 119
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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MINEPIA décret 2005-152 du 04 Mai 2005

PGRP TIGNERE SODEPA 2019 Copyright SODEPA 10P

Prodel magazine semestriel d’information et de communication n1 avril 2019

Rapport annuel, 2O17, COMIFAC

Rapport conférence, 2019. Pastoralisme et Restauration des parcours : un


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pastorale des parcours

Rapport de campagne, 1981, restaurations des pâturages sahéliens. 15p

Page 129
Rapport définitif cadre de gestion environnementale et sociale du projet de
l’élevage, 2O16

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Source électroniques

htttps/:www.morebooks.de

htttps/:www.Csf-desertification.org

htttps/:www.hal.Inrae.fr

Page 130
ANNEXES

Page 131
Page 132
LES STRATEGIES LOCALES DE RESTAURATION DES
PÂTURAGES DEGRADES SUR LES HAUTES TERRES DE
L’ADAMAOUA : Cas de l’Arrondissement de Tignère
Le présent questionnaire établi s’inscrit dans le cadre de la rédaction de
notre mémoire de Master 2 de géographie à l’université de Maroua. La
recherche porte sur
LES STRATEGIES LOCALES DE RESTAURATION DES
PÂTURAGES DEGRADES SUR LES HAUTES TERRES DE
L’ADAMAOUA : Cas de l’Arrondissement de TIGNERE
Nous vous prions de bien vouloir répondre en toute liberté et sincérité à ce
questionnaire. Nous vous garantissons la confidentialité totale de vos réponses
qui, n’auront qu’un usage académique
Noms………………………………………………………………………………
Ethnie……………………………………………………………………………..
Section A : évolution des surfaces des pâturages
1-Quel est la taille de votre cheptel …………………………………………
2-Depuis combien d’années pratiqué vous l’élevage ?..........................................
3-Quels sont les zones de pâturages de cette localité ?.........................................
4-D’après vous, ces surfaces de pâturages sont-elles connues une évolution ?
Elles ont diminué □ Elles sont restées statiques □
Elles ont augmenté en superficie□
5-Si oui en termes d’espèces végétales, quelles sont celles qui ont diminué dans
ces
pâturages…………………………………………………………………………
……
6-Quelles sont les nouvelles espèces
apparues………………………..........................

Page 133
7-Depuis quand sont-elles commencées à
diminuées…………………………………...
8-En terme de superficie quel était cette superficie il y’a :
10ans…………20ans……………………30ans…………………………………
……...
9-Quelles en sont les causes : Extension de l’habitat □ Mise en place des
champs□ Coupure du bois de chauffe □
10-Avez-vous déjà entendu parler des aléas climatiques ? Oui □ Non □
11-Si oui pensez-vous qu’ils ont un impact sur cette évolution ? Oui□ Non □
12-Parmi les aléas suivants, lequel ou lesquelles influence(nt) t’elle(s) sur cette
évolution ? -Variabilité pluviométrique □-Températures élevées □-influence des
sécheresses □-influence du sol □
13-Est-ce que la technique des feux de brousse est-elle pratiquée par les
agriculteurs dans cette localité Oui □ Non □
14-Si oui quelle est son impact sur les surfaces de
pâturages…………………………...
15-Quels sont les autres facteurs responsables de l’évolution des surfaces de
pâturages…………………………………………………………………………
………
Section B Influence de la dynamique sur les systèmes d’élevage
1- Quel système d’élevage pratiquez-vous ? Sédentaire □ Semi-sédentaire □
transhumant □ nomade □
2-Ce système d’élevage varie t’il en fonction de la disponibilité des pâturages ?
Oui □ Non □
3-Si oui où aller vous Petre votre troupeau ?
-En saison pluvieuse……………………………………………………………
-En saison
sèche……………………………………………………………………
4-Si non quel sont les éléments qui vous appliquez un système d’élevage précis

Page 134
……………………………………………………………………………………
….
5-Existe-il des pistes à bétail dans cette localité Oui □ Non□
6-En saison de pluies quels sont les plus utilisées……………………………
7-En saison sèche quel sont les plus utilisées………………………………….
8-Quelles sont les problèmes rencontrés ?1-Vol de bétail □ 2-Taxe élevé pour
les séjours □ 3-Conflit avec les populations agricoles des terroirs d’accueil 4-
Prise d’otage □ Autre à préciser ………………….
Section C : stratégies d’adaptations des éleveurs de Tignère
1-Connaissez des bons pâturages où vous ne pouvez pas y aller ? Oui □ Non □
2-Si oui, pourquoi vous ne pouvez y aller
?.............................................................
3 Payez-vous des taxes sur ces pâturages ? Oui □ Non □
4-Si oui à qui versé vous ces taxes ? Commune □ service d’élevage □ chefferie
□ autre à préciser ………………………
5- Comment faites-vous pour nourrir vos bêtes en périodes de pénurie de
pâturages…………………………………………………………………………
………
6-Y’a-t-il des conflits autours des surfaces de pâturages ? Oui □ Non □
7-Quels sont les causes de ces conflits……………………………………….
8- Participez-vous à la gestion de ces pâturages ? Oui □ Non □
9-Si oui comment……………………………………………………………….
10-Si non pourquoi……………………………………………………………….
11-Y’a-t-il des organismes et institutions qui interviennent dans la gestion de ces
pâturages ? Oui □ Non □
12-Si oui lesquelles……………………………………………………………….
13-Etes-vous satisfaits de leurs actions Oui □ Non □
14-Si oui pourquoi……………………………………………………………….
15-Si non que proposez-vous…………………………………………………

Page 135
Index des noms et des notions

Dégradation : iv, vi, 1, 4, 5, 6, 7, 9, 10, 11, 12, 14, 15, 17, 36, 37, 38, 39, 40,
41, 43, 45, 46, 48, 51, 61, 62, 63, 81, 85, 86, 89

Espèces ligneuses : 39, 40, 55, 67, 100

Espèces herbacées : 62

Pâturage : iv, v, vi, vii, 1, 2, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 17, 18, 19, 20, 21, 22,
23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44,
45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 59, 60, 70, 71, 72, 73, 74, 76,
77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 89, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99,
100, 101, 102

Pâturages dégradés : iv, 2, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 12, 17, 18, 19, 38, 54, 59, 62, 95, 99

Restauration : iv, vi, vii, 2, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 15, 17, 18, 38, 53, 54, 59, 61,
62, 86, 87, 89, 90, 91, 93, 94, 95, 96, 98, 99, 103, 104, 105, 106

Ressources naturelles : 1, 5, 6, 48, 50, 60, 93

Ressources pastorales : 10, 56, 60, 94, 103, 104, 105, 106

Page 136
Table des matières
DEDICACE ............................................................................................................ i
REMERCIEMENTS ............................................................................................. ii
Sommaire ............................................................................................................. iii
Résumé ................................................................................................................. iv
Abstract ................................................................................................................ iv
Liste des tableaux .................................................................................................. v
Liste des Figures................................................................................................... vi
Listes des abréviations, acronymes, sigles ........................................................... ix
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................... 1
1. Contexte et justification ............................................................................... 1

3. Délimitation du sujet ...................................................................................... 2

3.1. Délimitation thématique .......................................................................... 2

3.2. Délimitation spatiale ................................................................................ 2

4. Problématique ................................................................................................ 5

6. Problèmes de recherche ................................................................................. 8

6.1. Problème général ..................................................................................... 8

6.2. Problèmes spécifiques ............................................................................. 8

7. Questions de recherche .................................................................................. 8

7.1. Question générale .................................................................................... 8

7.2. Questions spécifiques .............................................................................. 8

8. Objectifs de recherche .................................................................................... 8

8.1. Objectif général ........................................................................................... 9

8.2. Objectifs spécifiques................................................................................ 9

9. Hypothèses de la recherche ............................................................................ 9

9.1. Hypothèse générale.................................................................................. 9


Page 137
9.2. Hypothèses spécifiques............................................................................ 9

10. Cadre conceptuel ........................................................................................ 10

11. Cadre théorique .......................................................................................... 12

- La théorie de la tragédie des communs (HARDIN, 1968) ........................... 12


12. Méthodologie ............................................................................................. 13

12.1. Collecte des données ........................................................................... 14

12.1.1. Données secondaires ........................................................................ 14

12.1.2. Collecte des données primaires ............................................................ 14

12.1.2.2. Les entretiens ................................................................................. 15

12.1.2.3. Les relevés floristiques .................................................................. 15

13. Traitement statistiques et analyse des données ...................................... 16

14. Intérêt de la recherche ................................................................................ 17

14.1. Intérêt académique et scientifique ....................................................... 18

14.2. Intérêt pratique ..................................................................................... 18

CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DES PATURAGES DEGRADES DANS


LE TERROIR DE TIGNÈRE ............................................................................. 20
INTRODUCTION ............................................................................................... 20
1. Caractéristiques floristiques et structurales des espèces ligneuses .............. 20
1.3. Circonférence des ligneux dans la zone de pâturage dégradée ........... 26

1.4. Circonférence des espèces dans la zone de pâturage restauré ............. 27

1.5. Densité des ligneux et herbacées par zones......................................... 28

2. Analyse des indices de diversités ................................................................. 28

2.1. Indice d’équitabilité pour l’ensemble des placettes .............................. 28

2.2. Indice de diversité des espèces par zone ............................................... 29

2.2.1. Indice de diversité dans la zone dégradée .......................................... 29

Page 138
2.2.2. Indice de diversité dans la zone de pâturage restauré ........................ 29

2.3. Analyse de l’indice de raréfaction ......................................................... 32

2.3.1. Indice de raréfaction des espèces de l’ensemble des placettes .......... 32

2.3.3. Indice de raréfaction des espèces par zone ............................................ 34

- Indice de raréfaction dans la zone de pâturage dégradé ............................ 34

- Comparaison des pourcentages des espèces fréquentes et rares dans les


deux zones .................................................................................................... 36

2.4. Indice de régénération des espèces ........................................................... 36

- Indice de régénération dans la zone de pâturage dégradée .................... 37

CONCLUSION ................................................................................................... 40
CHAPITRE II : FACTEURS DE LA DEGRADATION DES PATURAGES ET
ACTEURS INTERVENANT DANS LA RESTAURATION DES
PATURAGES A TIGNÈRE ............................................................................... 41
I. FACTEURS A L’ORIGINE DE LA DEGRADATION DES PATURAGES
DANS LE TERROIR DE TIGNÈRE ................................................................. 41
1. Les Facteurs Naturels ................................................................................... 42
a- La variabilité pluviométrique ....................................................................... 42
b- La sécheresse ................................................................................................ 42
c. L’érosion.......................................................................................................... 43
2. Les facteurs Anthropiques ............................................................................ 49
a. La croissance démographique et Le surpâturage ......................................... 49
b. Le feu de brousse et l’agriculture sur brulis ................................................. 51
c. Activités minières et le déboisement ............................................................ 52
d. Concurrence pour les ressources naturelles ................................................. 53
II. LES ACTEURS MAJEURS ........................................................................ 56
2. Les agriculteurs ............................................................................................ 57
3. Les agro-éleveurs.......................................................................................... 57
III. LES ACTEURS INSTITUTIONNELS ..................................................... 59

Page 139
1. La DAMINEPIA et les délégations connexes ................................................ 59
2. La commune. ................................................................................................... 61
3. Les chefs traditionnels .................................................................................. 62
IV. LES ACTEURS NON INSTITUTIONNELS ........................................... 62
1. LA SODEPA ................................................................................................ 62
2. PRODEL....................................................................................................... 63
3. ACEFA ......................................................................................................... 64
4. APROSPEN .................................................................................................. 65
CONCLUSION ................................................................................................... 66
CHAPITRE III : STRATEGIES DE RESTAURATION DES PATURAGES
DEGRADESA TIGNÈRE .................................................................................. 67
INTRODUCTION ............................................................................................... 67
I. STRATEGIES DE RESTAURATION DES PÂTURAGES DEGRADES 67
1. La mise en repos et la mise en défens des pâturages ................................... 67
2. La rotation..................................................................................................... 71
3. La transhumance ........................................................................................... 72
4. L’émondage .................................................................................................. 76
5. La conservation du foin ................................................................................ 77
6. Introduction des cultures fourragères ........................................................... 79
7. Le feu de brousse .......................................................................................... 81
8. Aménagement des points d’eau .................................................................... 82
9. Agro pastoralisme ......................................................................................... 86
10. Le reboisement ........................................................................................... 87
11. Le bain d’étiqueur ...................................................................................... 89
II. FAISABILITÉ .............................................................................................. 91
1. La rotation..................................................................................................... 91
2. Les cultures fourragères ............................................................................... 92
3. Agro pastoralisme ......................................................................................... 92
6. L’aménagement du pâturage ........................................................................ 93
7. Le feu de brousse .......................................................................................... 93
Page 140
CONCLUSION ................................................................................................... 94
CHAPITRE IV : EVALUATION DE LA RESTAURATION DES
PATURAGES A TIGNÈRE ............................................................................... 96
I. LES SYSTEMES D’ELEVAGE PRATIQUES ........................................... 96
II. FACTEURS D’ECHEC ET DE RESUSSITE DE LA RESTAURATION
DES PATURAGES........................................................................................... 101
1. La transhumance ......................................................................................... 101
2. La conservation du foin ........................................................................ 101

3. L’aménagement des points d’eau ............................................................... 101


4. Pratique de la culture fourragère. ............................................................... 102
5. L’émondage ................................................................................................ 103
III. PESRPECTIVES POUR UNE MEILLEURE RESTAURATION DES
PATURAGES DEGRADES ............................................................................. 103
1. La sensibilisation ........................................................................................ 104
2. L’instauration des lois ................................................................................ 104
3. L’introduction des nouvelles techniques .................................................... 105
4. Création des associations des éleveurs.......................................................... 107
5. L’intervention de l’état .................................................................................. 107
6. De l’élevage extensif à l’élevage intensif ..................................................... 108
DISCUSSION DES RESULTATS ................................................................... 111
CONCLUSION GENERALE ........................................................................... 114

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