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Nouvelle Méthode de Démarrage des Machines Synchrones à Excitation


Bobinée Sans Amortisseurs

Conference Paper · November 2014

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3 authors, including:

R. Ibtiouen Yacine Amara


Ecole Nationale Polytechnique Algiers, Algeria Université du Havre
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Nouvelle Méthode de Démarrage des Machines
Synchrones à Excitation Bobinée Sans Amortisseurs

N. Debbah, R. Ibtiouen Y. Amara


LRE, Ecole Nationale Polytechnique GREAH, Université du Havre
Avenue Hacen Badi, 16200 El-Harrach, Alger, Algérie 75 rue Bellot, 76058 Le Havre, France

Abstract— Une nouvelle méthode de démarrage direct sur le constante [1][2]. Pour de telles applications des moteurs
réseau des machines synchrones à excitation bobinée sans asynchrones ou synchrones peuvent être utilisés. Les moteurs
amortisseurs est décrite dans cette communication. Un aperçu asynchrones ont été préférés par le passé par les industriels de
général des différentes méthodes de démarrage direct sur le par leurs faibles coûts et leur robustesse. Cependant, pour des
réseau des machines synchrones sera d'abord présentée. Les applications de forte puissance, les machines synchrones sont
problèmes relatifs au démarrage direct sur le réseau des favorisées de par leur rendement, plus élevé, et leur meilleur
machines non équipées d'amortisseurs seront plus facteur de puissance en dépit du coût d'installation initial plus
particulièrement discutés. La nouvelle méthode de démarrage élevé. De nos jours, c'est aussi pour leur meilleur rendement
concernera plus particulièrement ces machines.
que les moteurs synchrones, et plus particulièrement les
Keywords—moteurs synchrones, démarrage direct sur le
moteurs à aimants permanents, sont favorisées pour des
réseau, aimants permanents, double excitation applications de plus faible puissance, de manière à réduire la
consommation d'énergie et par conséquent les émissions de gaz
à effet de serre.
I. NOMENCLATURE
Pour les applications à vitesse constante, les machines
f Fréquence du réseau (Hz)
électriques sont souvent directement connectées au réseau.
fe Fréquence fondamentale du courant d'excitation (Hz) Cela suppose que la machine possède la capacité de démarrer
p Nombre de paires de pôles directement sur le réseau. Une nouvelle méthode de démarrage
direct sur le réseau des machines synchrones à excitation
Ω Vitesse de rotation mécanique (rad/s) bobinée, non équipées d'amortisseurs, est présentée dans cette
θ, θ0 Position du rotor et sa valeur initiale (rad) communication.
Ωs Vitesse de synchronisme (rad/s) Cette méthode consiste à alimenter l'enroulement
d'excitation avec un courant ayant une composante continue et
s Glissement (= (Ωs-Ωm)/Ωs)
une composante alternative ayant une fréquence fondamentale
Ld Inductance d'axe d (H) égale à fe = (2f-pΩ/2π).
Lq Inductance d'axe q (H)
vd, vq Composantes d and q de la tension d'induit (V) III. DEMARAGE DIRECT SUR LE RESEAU DES MACHINES A
VITESSE CONSTANTE
id, iq Composantes d and q du courant d'induit (A)
Un bref examen des méthodes de démarrage des machines
ie Courant d'excitation (A) synchrones connectées au réseau est présenté dans cette
Φm Flux d'excitation des aimants permanents (Wb) section. Le démarrage peut être effectué :
Φe Flux d'excitation total (Wb) • en utilisant un moteur auxiliaire permettant d'entraîner
Me Inductance mutuelle Stator/Rotor (H) le moteur synchrone à la vitesse de synchronisme.
Cette solution est économiquement viable tant que le
Rs Résistance des enroulements d'induit (Ω) couple de charge durant le démarrage est relativement
Vs Tension de phase maximale du réseau (V) faible.
J Moment d'inertie du rotor (kg.m²) • en utilisant un couple asynchrone fourni par une cage
Fv Coefficient de frottement visqueux (N.m.s/rad) d'écureuil ou des enroulements amortisseurs. Cette
solution suppose un dimensionnement particulier du
Tem, Tl Couples électromagnetique et de charge (N.m) rotor. Cette méthode est souvent utilisée pour le
démarrage des machines à aimants permanents.
II. INTRODUCTION
• en alimentant le moteur par un convertisseur de
De nombreuses applications telles que les ventilateurs, les
l'électronique de puissance permettant d'adapter la
pompes, les compresseurs utilisent des entraînements à vitesse
fréquence des tensions d'induit. L'adaptation de la
fréquence peut également être assurée en alimentant le courant au stator produisant des pertes joules dans les
moteur par un alternateur entraîner par un autre résistances du stator [5]-[7]. Le couple de freinage est donné
moteur auxiliaire. par :
Ces trois méthodes sont les principales techniques R s p 2 (1 − s)Ω s Φ 2m (R s2 + L2q (p(1 − s)Ω s ) 2 )
permettant de démarrer les moteurs synchrones connectés au Tmb = − (1)
réseau. La première et troisième méthodes ne sont pas des (R s2 + (p(1 − s)Ω s ) 2 L d L q ) 2
méthodes de démarrage direct sur le réseau puisque la machine
est connectée au réseau qu'une fois entraînée à la vitesse de La Fig. 1 présente la variation typique de ce couple en
synchronisme. À ce jour, ces méthodes sont les seules fonction de la vitesse. Ce couple passe par un maximum, à
techniques permettant de démarrer les moteurs synchrones ne vitesse relativement faible, puis il décroit [5]–[7]. Pour pouvoir
pouvant pas produire un couple asynchrone. démarrer le couple asynchrone doit être plus grand que le
couple de freinage des aimants permanents.
Toutes les machines synchrones démarrant directement sur
le réseau utilisent un couple asynchrone pour atteindre le Pour les machines synchrones à double excitation le couple
synchronisme. Pour les machines synchrones de forte de freinage des aimants peut être réduit en désexcitant la
puissance, le couple asynchrone est produit par des machine à l'aide des bobinages d'excitation. Ce couple peut
enroulements amortisseurs ou des pôles massifs. Les références même être annulé, si les bobines d'excitation permettent
[2] à [4] présentent un état de l'art du démarrage asynchrone de d'annuler le flux d'excitation.
machines synchrones de forte puissance. Pour les applications
à vitesse constante de plus faible puissance, les machines à B. Phénomène de Görges
aimants permanents, avec capacité de démarrage direct sur le Les machines à courant alternatif polyphasées avec un
réseau, remplacent graduellement les machines asynchrones de bobinage monophasé court-circuité au rotor, ce qui peut être le
par leurs meilleurs facteur de puissance, densité de puissance et cas des machines synchrones à excitation bobinée non équipée
rendement. Les machines à aimants permanents nécessitent un d'amortisseurs, peuvent être confrontées au phénomène de
dimensionnement particulier du rotor. Le rotor inclue souvent Görges, qui les empêchent d'atteindre la vitesse de
les aimants permanents et une cage d'écureuil. Ce type de synchronisme. Le phénomène de Görges est caractérisé par un
machine a fait l'objet de plusieurs études [5]-[7]. fonctionnement stable autour d'une vitesse valant la moitié de
la vitesse de synchronisme.
IV. PROBLEMES DE DEMARRAGE DES MACHINES
SYNCHRONES A EXCITATION BOBINEE SANS AMORTISSEURS Les enroulements d'induit des machines polyphasées,
alimentés par des courants alternatifs de fréquence f vont créer
La classe des machines synchrones à excitation bobinée un champ tournant à la vitesse de synchronisme Ωs = 2πf/p. Si
comprend celles ayant exclusivement une excitation bobinée et le rotor tourne à la vitesse Ω (vitesse de rotation mécanique),
celles à double excitation: aimants permanents et bobines un courant ayant une fréquence p(Ωs-Ω)/2π va être induits dans
d'excitation. Les machines ayant exclusivement une excitation l'enroulement monophasé court-circuité du rotor. Ce courant va
bobinée peuvent être considérées comme un cas particulier des à son tour créer un champ magnétique qui peut être divisé en
machines à double excitation. Par conséquent, le démarrage deux champs magnétiques tournants. Le premier va tourner à la
direct sur le réseau est abordé dans ce qui suit pour le cas
vitesse de synchronisme Ωs = (Ωs-Ω)+Ω, et le second va
général des machines à double excitation.
tourner à la vitesse (1-2s)Ωs = -(Ωs-Ω)+Ω.
Le premier défi, à relever, pour pouvoir démarrer est la
production d'un couple de démarrage asynchrone. Par ailleurs, L'interaction du champ tournant statorique avec le premier
comme pour les machines à aimants permanents, il est champ tournant rotorique (tournant à la vitesse de
nécessaire de surmonter le couple de freinage due aux aimants synchronisme) va créer un couple moteur noté T1 (Fig. 2).
permanents, qui est relativement élevée à faible vitesse, pour L'interaction du champ tournant statorique avec le second
pouvoir démarrer les machines à double excitation. champ tournant rotorique va créer un couple de moyenne nulle.

La production d'un couple asynchrone est possible, même


pour les machines ne possédant pas d'enroulements
amortisseurs, s'il est possible d'induire un courant alternative au
rotor. C'est, par exemple, le cas des machines synchrones à
excitation bobinée, avec un bobinage d'excitation en court-
circuit. Cependant, dans ce cas, la machine peut être empêchée
d'atteindre la vitesse de synchronisme (phénomène de Görges).
Ces problèmes sont plus amplement discutées dans les
paragraphes suivants. Des solutions seront proposées dans la
section V.

A. Couple de Freinage due aux Aimants Permanents


Le couple de freinage due aux aimants permanents est la
conséquence du flux d'excitation des aimants qui induit un Fig. 1. Couple de freinage des aimants permanents.
La composante continue du courant d'excitation sert à
réduire le couple de freinage, due aux aimants permanents. La
composante alternative sert à la production d'un couple moteur
asynchrone.
Le même phénomène, que le phénomène de Görges, peut
être observé si l'enroulement d'excitation est alimenté avec une
composante alternative ayant une fréquence égale à
fe = (f-pΩ/2π).
L'idée est d'alimenter l'enroulement d'excitation avec un
courant ayant une composante continue et une composante
alternative ayant une fréquence fondamentale égale à
fe = (2f-pΩ/2π). Ce courant va donc créer un champ
magnétique qui peut être décomposé en deux champs
Fig. 2. Illustration du phénomène Görges. magnétiques tournants. Le premier va tourner à deux fois la
vitesse de synchronisme 2Ωs = (2Ωs-Ω)+Ω, et le second va
tourné à la vitesse -2sΩs = -(2Ωs-Ω)+Ω. On peut espérer que le
Cependant, le second champ tournant rotorique va induire
second champ tournant, et en se basant sur l'explication donnée
des courants dans les enroulements de l'induit. En agissant sur
pour le phénomène de Görges, va permettre de créer un couple
ces courants, le second champ tournant va créer un couple qui
moteur qui permettra de démarrer la machine et de la
aura la tendance à faire tourner le stator dans son sens de
synchroniser.
rotation (sens inverse au champ tournant statorique au
démarrage s = 1). En vertu du principe de l'action et de la Afin de tester cette nouvelle méthode, des simulations
réaction et étant donné que le stator est fixe, un couple moteur dynamiques basées sur le modèle de Park des machines
T2 (Fig. 2) va agir sur le rotor. Ce couple va avoir tendance à synchrones [9] ont été effectuées.
faire tourner le rotor dans le sens du champ tournant pour les
vitesses inférieures à la moitié de la vitesse de synchronisme A. Modèle de Park des Machines Synchrones
(s > 0.5), et dans le sens inverse au delà de cette vitesse Les expressions des composantes d-q des tensions
(s < 0.5). La Fig. 2 montre le couple total T = T1+T2. On peut statoriques dans le repère de Park sont données par
voir sur cette figure (Fig. 2) qu'il existe une zone de
fonctionnement stable à la moitié de la vitesse de synchronisme
(Ωm = Ωs/2, s = 0.5) [8].  di d di e
v d = R si d − pΩL q i q + L d dt + M e dt
V. NOUVELLE METHODE DE DEMARRAGE DIRECT SUR LE  (2)
v = R i + pΩL i + pΩM i + pΩΦ + L di q
RESEAU DES MACHINES A DOUBLE EXCITATION  q s q d d e e m q
dt
Comme indiqué dans l'introduction, la méthode proposée
consiste à alimenter l'enroulement d'excitation avec un courant L'enroulement d'excitation est supposé alimenté par une
ayant une composante continue et une composante alternative source de courant. L'équation du couple et l'équation
ayant une fréquence fondamentale égale à fe = (2f-pΩ/2π). mécanique sont données par :
Fig. 3 montre une représentation schématique de la méthode de
démarrage. Tem = p( L d − L q )i d i q + p( M ei e + Φ m )i q (3)

dΩ
Tem = J + Fv Ω + Tl (4)
dt

B. Validation Théorique de la Méthode de Démarrage


Le Tableau I donne les valeurs des paramètres
caractéristiques de la machine utilisée pour l'étude par
simulation.
Fig. 4 montre la variation de la vitesse lorsque la fréquence
de la composante alternative du courant d'excitation est égale à
fe = (f-pΩ/2π). A t = 3s l'amplitude de la composante
alternative du courant d'excitation est annulée. Après avoir eu
un fonctionnement stable à la moitié de la vitesse de
synchronisme, la vitesse décroit puis s'annule, une fois
l'amplitude imposée égale à 0 A (t > 3s). Fig. 5 montre la
variation de la vitesse lorsque la composante alternative du
Fig. 3. Alimentation de l'enroulement d'excitation pour le démarrage direct sur courant d'excitation possède une fréquence égale à
le réseau.
fe = (2f-pΩ/2π). Les simulations sont effectuées dans les VI. CONCLUSION
mêmes conditions que les simulations précédentes (Fig. 4). Une nouvelle méthode de démarrage pour les machines
Comme on le voit, il a été possible d'entraîner la machine à la synchrones à excitation bobinée n'ayant de pas d'enroulements
vitesse de synchronisme (Ωs = 1000 rpm). amortisseurs a été proposée. La validité de la méthode
TABLE I – PARAMETERS DE LA MACHINE proposée a été vérifiée théoriquement par des simulations
dynamiques.
Nombre de pôles 6
Inductance d'axe d Ld (mH) 27
En comparaison à la méthode consistant à avoir une cage
d'écureuil ou des enroulements amortisseurs au rotor, la
Inductance d'axe q Lq (mH) 67 méthode proposée profite de la présence du convertisseur
Inductance mutuelle Stator/Rotor Me (mH) 100 d'alimentation du bobinage d'excitation, et ne nécessite pas un
Résistance des enroulements d'idnuit Rs (Ω) 0.5 dimensionnement particulier du rotor. Il nécessite cependant la
Inertie du rotor J (kg.m²) 0.015 présence d'un capteur de vitesse pour l'adaptation de la
fréquence du courant d'excitation. Une approche d'estimation
Coefficient de frottement visqueux (N.m.s/rad) 0.01 de la vitesse sans capteur peut cependant être mise en œuvre si
Flux d'excitation des aimants Φm (Wb) 0.2 nécessaire.
Courant d'excitation (A) 20sin(2πfet) Une validation expérimentale permettant de tirer des
Position initiale du rotor θ0 (rad) 0 conclusions définitives concernant la validité de cette méthode
Tension maximum du stator Vs (V) 60 sera entrepris dans le futur.
Frequence du réseau f (Hz) 50
REFERENCES
[1] T. Ding, N. Takorabet, F. M. Sargos and X. Wang, “Design and analysis
of different line-start PM synchronous motors for oil-pump
applications,” IEEE Trans. Magn., vol. 45, no. 3, pp. 1816–1819, March
2009.
[2] E. B. Turner and C. P. Lemone, “Starting pipeline motors under severe
power system constraints,” IEEE Trans. Ind. Appl., vol. 24, no. 4, pp.
613–619, July/August 1988.
[3] M. Canay, “Methods of starting synchronous machines,” Brown Boveri
Rev., vol. 54, no. 9, pp. 618–629, 1967.
[4] J. C. Das and J. Casey, “Characteristics and analysis of starting of large
synchronous motors,” Proc. 1999 IEEE Industrial and Commercial
Power Systems, pp. 1-10, 2-6 May 1999, Sparks Nevada, USA.
[5] F. Libert, J. Soulard, and J. Engstrom, “Design of a 4-pole line start
permanent magnet synchronous motor,” in Proc. ICEM 2002, pp. 1-6,
Brugge, Belgium, Aug. 25–28, 2002.
[6] T. Miller, “Synchronization of line-start permanent magnet AC motor,”
IEEE Trans. Power App. Syst., vol. PAS-103, no. 7, pp. 1822–1828, July
Fig. 4. Dynamic simulation with fe = (f-pΩm/2π). 1984.
[7] V. B. Honsinger, “Permanent magnet machines: asynchronous
operation,” IEEE Trans. Power App. Syst., vol. PAS-99, no. 4, pp. 1503–
1509, July/August 1980.
[8] P. L. Alger, Induction Machines. 2nd édition, Gordon and Breach. 1970.
[9] T. Marcic, B. Stumberger, G. Stumberger, M. Hadziselimovic, P. Virtic
and D. Dolinar,, “Line-starting three- and single-phase interior
permanent magnet synchronous motors—direct comparison to induction
motors,” IEEE Trans. Magn., vol. 41, no. 11, pp. 4413–1819, November
2008.

Fig. 5. Dynamic simulation with fe = (2f-pΩm/2π).

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