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Chapitre 2 Les travaux de voirie

CHAPITRE 2 : LES TRAVAUX DE VOIRIE

1.1. INTRODUCTION

Les travaux de voirie englobent la construction, l'entretien et la réparation des infrastructures


routières comme les routes, trottoirs, ponts, passages piétons, feux de circulation, etc. Ils sont
réalisés par des entreprises spécialisées, des services publics ou des collectivités territoriales
pour assurer la sécurité et la fluidité du trafic routier, améliorer les conditions de déplacement
et maintenir les infrastructures en bon état. Ils peuvent également inclure l'aménagement des
espaces publics tels que les places, parkings, voies cyclables et piétonnes, avec des compétences
techniques pointues dans les domaines de l'urbanisme, de la construction et de l'environnement.
Les travaux de voirie ont un impact direct sur la qualité de vie des citoyens et contribuent à la
qualité et à l'attractivité des villes et des territoires.

1.2. DEFINITION

La voirie est un terme utilisé pour décrire l'ensemble des routes, voies, rues, avenues et chemins
qui permettent la circulation des personnes et des véhicules. Elle est généralement située à la
périphérie des constructions, qu'il s'agisse de zones résidentielles, commerciales ou
industrielles. La voirie joue un rôle clé dans la connectivité et la mobilité des villes et des
villages en permettant aux personnes de se déplacer en toute sécurité et efficacement. La
conception, la construction et la maintenance de la voirie sont donc des enjeux importants pour
les autorités locales et les professionnels de la construction.

1.3. CLASSIFICATION DE LA VOIRIE

La voirie est un réseau routier qui permet la circulation des personnes et des biens. Elle peut
être classée en plusieurs catégories en fonction de son importance, de sa fonction et de son
usage :

a) Selon les critères administratifs ou juridique :


Ces classifications dépendent généralement du niveau de gouvernement responsable de la voirie
et leur importance.

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− Les voies express et autoroutes : destinées à une circulation rapide et continue sur de
longues distances, sans traversée de centre-ville.
− Les routes nationales : reliant les villes et les régions entre elles à l'échelle nationale.
− Les routes départementales : reliant les villes et villages entre eux à l'échelle du
département.
− Les routes communales : reliant les différents hameaux et villages à l'intérieur d'une
commune.
b) Selon sa fonction :
− Les voies de circulation automobile : destinées à la circulation des véhicules motorisés.
− Les voies piétonnes : destinées exclusivement à la circulation des piétons.
− Les pistes cyclables : destinées à la circulation des vélos.
− Les voies mixtes : permettant la circulation de plusieurs modes de transport.
c) Selon les critères géographiques :
− Les voies urbaines : situées à l'intérieur des villes et des agglomérations, elles sont
souvent soumises à des limites de vitesse et à des règles de stationnement.
− Les voies rurales : situées en dehors des villes et agglomérations, elles sont souvent
caractérisées par des virages, des montées et des descentes.
d) Selon les critères techniques :
Les critères techniques les plus couramment utilisés pour classifier la voirie sont les suivants :
− Trafic qu’elles reçoivent
− Nombre de voies de circulation
− Type de revêtement
− Signalisation
− Aménagements pour la sécurité routière
− Caractéristiques des chaussées (pente, rayon de courbure, etc.)

Ces critères de classification permettent de mieux définir les caractéristiques de chaque type de
voirie et d'adapter leur aménagement en fonction de leur fonction et de leur usage. Les critères
peuvent bien sûr varier en fonction des pays et des contextes locaux.

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Figure 1.1 Voies de circulation

1.4. CARACTERISTIQUES DE LA VOIRIE

Les caractéristiques de la voirie dépendent de son classement et de sa fonction. Les voies de


circulation rapide, par exemple, doivent répondre à des normes strictes en matière de sécurité
et de signalisation. Les rues et les avenues doivent être aménagées pour garantir la sécurité des
piétons et des cyclistes, et offrir un accès facile aux véhicules. Les trottoirs doivent être
suffisamment larges pour permettre le passage des personnes à mobilité réduite.

Figure 1.2 Eléments constitutifs de la voirie

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La typologie des voies qui tient compte essentiellement de leurs caractéristiques


géométriques : largeur des chaussées, bandes de stationnement, trottoirs, allées piétonnes,
terreplein central, etc. (figure 1.3).

Figure 1.3 Typologie des voies

Voici quelques caractéristiques générales qui sont communes à la plupart des voies publiques :

▪ Largeur de la chaussée
La largeur recommandée pour une voirie dépend de plusieurs facteurs, tels que le volume de
trafic, la vitesse des véhicules, le nombre de voies, la zone de circulation et les règles de sécurité,
etc. En général, la largeur minimale recommandée pour une voirie bidirectionnelle est de 6
mètres, mais cela peut varier en fonction des facteurs mentionnés ci-dessus.

▪ Revêtements de chaussée
Cela fait référence à la texture de la chaussée, la qualité du revêtement et l'adhérence de la
surface de la chaussée. Elle peut être en béton, en asphalte ou en gravier, et elle est conçue pour
supporter le poids des véhicules qui y circulent

▪ Trottoirs
Ce sont les zones réservées aux piétons, qui leur permettent de se déplacer en toute sécurité le
long de la route. Ils sont souvent séparés de la chaussée par des bordures ou des caniveaux.

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▪ Caniveaux
Ce sont des éléments de drainage qui permettent de collecter les eaux de pluie et de les évacuer
vers les réseaux d'assainissement.
▪ Bordures
Ce sont des éléments qui délimitent la chaussée et les trottoirs, et qui empêchent les véhicules
de sortir de la chaussée
▪ Passages pour piétons
Ce sont des zones spécialement aménagées pour permettre aux piétons de traverser la route en
toute sécurité. Ils sont souvent signalés par des marquages au sol ou des feux de signalisation.
▪ Équipements de signalisation
Les équipements de signalisation comprennent les panneaux de signalisation, les feux de
circulation, les marquages au sol, etc. Ces équipements sont installés pour faciliter la circulation
des usagers et pour assurer leur sécurité. Ils permettent de guider les conducteurs et les piétons,
de limiter la vitesse et de signaler les points dangereux.

Figure 1.4 Signalisation et marquage au sol

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1.5. TRACE DES VOIES

La représentation géométrique d’une voirie (route en général) se fait par le profil en travers, le
profil en long et le tracé en plan. Ces profils énumèrent les différentes dispositions constructives
(longueur, largeur, pente…) permettant la circulation des usagers sans dangers.

1.5.1. Tracé en plan

C’est la projection verticale de l’espace occupé par la voie sur un plan horizontal (Fig 1.4). Il
met en évidence les longueurs des sections rectilignes, des rayons de courbure, des virages, des
intersections, des passages à niveau et d'autres caractéristiques de la voie. Le tracé en plan
permet de définir le tracé du centre de la voie ainsi que sa largeur et son alignement.

Figure 1.5 Exemple d’un tracé en plan.

1.5.2. Profil en long

Le profil en long d'un réseau de voirie est une coupe longitudinale de l’axe de la chaussée sur
un plan vertical (Fig1.5). Elle montre les variations de la pente de la voie, de la hauteur des
remblais et des déblais, ainsi que les positions des passages supérieurs ou inférieurs. Le profil
en long est important pour déterminer les niveaux de la voie, les pentes maximales, les rampes
et les courbes.

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Figure 1.6 Exemple d’un profil en long.

1.5.3. Profil en travers

C’est la coupe transversale de la chaussée sur un plan vertical (Fig1.6). Elle représente
essentiellement les différentes composantes d’une voirie en montrant la largeur de la chaussée
et celle des accotements et en indiquant les pentes transversales.

Figure 1.7 Exemple d’un profil en long.

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1.6. COMPOSITION DES CHAUSSEES

La chaussée doit avoir une épaisseur suffisante afin de pouvoir supporter la pression verticale
transmise au sol sans dégradation. Sachant que la pression dans la couche granulaire décroît
régulièrement en profondeur, on peut utiliser dans le corps de chaussée une superposition de
couches de caractéristiques mécaniques croissantes. En général, on rencontre les couches
suivantes à partir du sol :
• Couche de forme : c’est un élément de transition qui se trouve entre le sol, support et
les couches de chaussée afin d’améliorer et d’uniformiser la portance du sol ;
• Couche de fondation : la construction de cette couche ne pose pas de problème
particulier. La plupart des matériaux routiers conviennent ;
• Couche de base : elle doit résister aux contraintes résultant du trafic, les matériaux qui
la compose font alors l’objet d’une attention particulière ;
• Couche de surface (ou de roulement) : elle doit résister aux efforts horizontaux des
pneumatiques et s’opposer à la pénétration de l’eau.

Figure 1.8 les différentes couches de la chaussée

1.7. DIFFERENTES STRUCTURES DE CHAUSSEES


Selon le fonctionnement mécanique de la chaussée, on distingue généralement les trois types
de structures suivantes :
1.7.1. Chaussées souples
C’est une structure de chaussée dans laquelle l’ensemble des couches liées qui la constituent,
sont traitées aux liants hydrocarbonés. La couche de fondation et/ou la couche de base peut être
constituées de grave non traitée.

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Figure 1.9 Les couches d’une chaussée souple

1.7.2. Chaussées semi-rigides


Elles comprennent une couche de surface bitumineuse reposant sur une assise en matériaux
traités aux liants hydrauliques disposés en une couche (base) ou deux couches (base et
fondation).

Figure 1.10 Les couches d’une chaussée semi-rigide

1.7.3. Chaussées rigides


Une chaussée rigide est constituée d’un revêtement en béton de ciment pervibré ou fluide. En
règle générale ; une chaussée en béton comporte à partir du sol, les couches suivantes :
• Une couche de forme
• Une couche de fondation
• Une couche de roulement en béton de ciment.

Dans le cas d’une chaussée neuve à faible trafic, la couche de fondation n’est pas nécessaire.

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La dalle en béton de ciment peut être ainsi réalisée directement sur l’arase terrassement ou sur
la plate-forme support de la chaussée. Dans la chaussée rigide, la couche de surface et la couche
de base sont confondues.

Figure 1.11 Les couches d’une chaussée rigide

1.8. AIRES DE STATIONNEMENT


Les aires de stationnement sont des espaces réservés au stationnement des véhicules. Elles
peuvent être aménagées le long des voies de circulation ou en périphérie des villes.

1.8.1. Types de stationnement


Il existe 3 types de places de parking principales :

Places de parking en épi : pour le stationnement en diagonale


Places de parking en bataille : pour le stationnement perpendiculaire à la chaussée
Places de parking en créneau : pour le stationnement en parallèle de la route

a. Stationnement en diagonale (oblique)


Pour les places de stationnement en épi, c’est l’inclinaison de la place de parking qui détermine
les dimensions à respecter. Plus l’angle est faible, plus la longueur minimale exigée est
logiquement réduite, cette longueur étant mesurée perpendiculairement à la voie de circulation :

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Figure 1.12 Exemple de stationnement en diagonale dans un parking

b. Stationnement perpendiculaire à la voie (en bataille)


Les places en bataille exigent des places avec une longueur d’au moins 5m, une largeur de
5,30m et une voie de circulation de 5m entre les rangées :

Figure 1.13 Exemple de stationnement en bataille dans un parking

c. Stationnement longitudinal ou stationnement créneau


Pour ce qui concerne les places de stationnement longitudinales en créneau, la longueur de la
place et sa largeur dépendent de la présence d’obstacle sur les côtés ou de murs :

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Figure 1.14 Exemple de stationnement longitudinal dans un parking

1.9. VOIES PIETONNES ET VOIES CYCLABLES

Les voies piétonnes sont des aménagements spécifiques de l'espace de circulation piétonne,
conçus pour permettre aux piétons de se déplacer en toute sécurité et confort. Elles sont
généralement des espaces complètement séparés de la chaussée et réservés aux piétons,
contrairement aux trottoirs qui sont situés le long des voies de circulation des véhicules. Les
voies piétonnes peuvent prendre différentes formes et sont souvent aménagées dans des zones
à fort trafic piétonnier, offrant aux piétons un environnement sûr, accessible et agréable pour se
déplacer à pied, faire du sport, se promener ou tout simplement se détendre.

Figure 1.15 Les voies piétonnes

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Les voies cyclables sont des aménagements de la voirie réservés à la circulation des vélos. Elles
sont souvent séparées de la chaussée et des trottoirs pour assurer la sécurité des cyclistes et
faciliter leur déplacement.

Figure 1.16 Les voies piétonnes

1.10. INSERTION DES PERSONNES HANDICAPEES

Figure 1.17 Espaces réservés aux personnes à mobilité réduite

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Les voies de circulation et les espaces publics doivent être conçus pour garantir l'accessibilité
aux personnes à mobilité réduite. Les trottoirs doivent être équipés de rampes d'accès pour les
fauteuils roulants et les passages piétons doivent être signalés pour faciliter leur traversée en
toute sécurité. Les aires de stationnement doivent également être réservées aux personnes
handicapées pour leur permettre de se garer facilement et d'accéder aux espaces publics.

1.11. VOIES RESERVEES AUX ENGINS DE SECOURS

Les voies réservées aux engins de secours sont des voies spéciales sur les routes qui sont
exclusivement réservées aux véhicules d’urgence tels que les ambulances, les camions de
pompiers et les véhicules de police. Ces voies permettent aux véhicules d’urgence d’atteindre
rapidement leur destination en évitant les embouteillages et en bénéficiant d’un accès privilégié
aux zones de congestion du trafic.

En général, ces voies sont signalées par des panneaux spécifiques et sont identifiées par des
marquages au sol (bande d’arrêt d’urgence) ou des barrières physiques. Les conducteurs qui
empruntent ces voies sans y avoir été autorisés peuvent être passibles d’amendes importantes.

Figure 1.18 Exemple de la voie engins de secours

Il est important de respecter les voies réservées aux engins de secours pour garantir que les
secours puissent arriver rapidement sur les lieux d’une urgence, ce qui peut faire la différence
entre la vie et la mort dans certaines situations.

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Figure 1.19 Marquages au sol de la bande d'arrêt d'urgence dans l'autoroute

1.12. VOIES-ENGINS ET VOIES-ECHELLES


Les voies-engins et les voies-échelles sont des voies de circulation réservées aux véhicules
spécialisés, comme les camions de pompiers ou les véhicules de travaux publics. Ces voies sont
souvent plus larges que les autres voies de circulation et doivent être signalées par des panneaux
de signalisation pour éviter tout conflit avec les autres usagers de la route.

Figure 1.20 Voie engins et voie échelles

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