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Séance 3 – La politique industrielle

-élément fondateur car l’Europe communautaire est née avec une politique industrielle sectorielle :
la CECA. - elle devient la grande absente et n’est pas évoqué par la CEE. Euratom porte en elle les
principes d’une politique industrielle sectorielle : l’objectif d’Euratom est de permettre le
développement rapide d’industries nucléaires en Europe. tous les acteurs européens vont se
développer sur le plan national sans développer de coopération européenne : échec / un manque de
volonté politique en matière de coopération des politiques industrielles - 2 réussites industrielles
européennes : • L’espace : la France propose de développer une fusée commune. En 1980 est créé
un consortium d’industriels européens qui est Ariane Espace. • L’aéronautique : en 1970 est créé un
groupement d’intérêt économique qui est Airbus Industrie.

I. Une politique industrielle par défaut - L’industrie, encore aujourd’hui, n’est pas une
priorité de l’Union européenne.- résultat d’une réalité et d’une stratégie. Dans nombre
de ses aspects, la politique industrielle s’oppose aux principes de la construction
Communautaire
A. La primauté de la politique de concurrence - Pour réaliser le marché intérieur, le politique
de concurrence est conçu comme le principal outil : certains parlent de principe
constitutionnel de l’UE. politique active de soutien industriel vient immanquablement
fausser le jeu de la concurrence / Le projet européen est d’essence libérale : un équilibre
économique est atteint grâce à une concurrence libre et non faussée/ Cette situation
explique les raisons d’une politique industrielle européenne par défaut. La politique de
concurrence est là pour réguler la politique industrielle de chaque État.
B. La question des aides d’État-la Commission et la CJUE ont joué un rôle actif de surveillance
de politiques des EM. Cette surveillance de la Commission par rapport aux aides d’État va lui
faire considérer comme incompatibles les aides d’État avec les principes européens. La
Commission interdit : • Les aides d’État sélectives/spécifiques à certains acteurs. • Les aides
qui accordent un avantage économique dont les entreprises concernées n’auraient pas pu
bénéficier dans les conditions normales du marché. • Les aides qui distordent la
concurrence. Les aides de portée générales ne sont pas toujours incompatibles avec les
principes communautaires selon la Commission. Ces interdictions se sont peu à peu
assouplies/ Ainsi, même dans le cadre d’une action illégale d’un État, la Commission reste
ouverte au dialogue. Quelque part, cette politique industrielle est par défaut car elle s’exerce
dans les interstices de la libre concurrence. Il y a une forme de rigidité, mais
progressivement, la Commission va énoncer un certain nombre d’exceptions et, à partir de
2014 un certain nombre d’aides vont être jugées compatibles
C. La défense des intérêts industriels par la politique commerciale commune- la politique
industrielle s’exprime dans la politique commerciale qui a également pour volonté de
protéger les intérêts industriels européens. La politique commerciale commune a pour
objectif de protéger les intérêts des industriels européens par l’intermédiaire du tarif
extérieur commun et surtout de mesures anti-dumping/ l’industrie reste présence dans le
cadre européen par la mise en place de processus communautaires capables de soutenir
l’industrie européenne. Face au bloc de la libre concurrence, progressivement, la politique
industrielle a trouvé des moyens contournés pour être efficiente sur le marché européen.

II. Les chemins de traverse de la politique industrielle


Ces chemins de traverse vont émerger avec l’approfondissement du marché intérieur et
l’élargissement des champs d’intervention de l’Union (années 1980). Certaines modalités
d’action vont se développer dans le secteur industriel. Le domaine industriel va émerger par 2
politiques : • Politique de recherche et développement. • Politique regional

A. La politique de recherche au service de l’industrie - L’Europe connait un déclin industriel


et certains secteurs sont en voie de disparition (sidérurgie…). Les solutions de
reconversion industrielle tardent à se mettre en œuvre et l’Europe se fait devancer par
les USA et le Japon. La Communauté va se rendre compte qu’il est indispensable de
favoriser l’émergence de nouvelles sources de croissance /Étienne d’Avignon, ancien
ministre belge, deviendra commissaire en charge de la recherche et de l’industrie et se
concentrera sur les relations d’information avec les principales industries européennes.
En 1983, il a participé à la table ronde européenne, visant à encourager l’implication
européenne dans la politique industrielle. En 1984, l’Union a créé le premier programme
communautaire, Esprit, axé sur les composants électroniques, et en 1985, le programme
intergouvernemental Euréka pour renforcer la compétitivité de l’industrie européenne.
Cette initiative franco-allemande n’est pas une initiative communautaire mais un projet
intergouvernemental. /Le programme Esprit sur les composants électroniques s’est
déroulé en deux phases (1984-1987) et 1988-1992. Le programme a révélé que l’Europe
n’a pas été en mesure de rattraper le progrès du Japon dans les technologies de
l’information, et les 12 champions nationaux n’ont pas rejoint ou disparaîtront.
L’exception est la fusion d’une société italienne et d’une société française pour créer
STMicroelectronics. La Commission européenne n’a pas cherché à encourager une fusion
entre les principaux acteurs industriels, qui aurait pu permettre à l’Europe de s’affirmer
sur la scène internationale./ Dans cette stratégie Europe 20/20, quatre initiatives
prioritaires à caractère industriel vont se développer : • Une union de l’innovation. • Une
stratégie numérique pour l’Europe. • Une politique industrielle à l’ère de la
mondialisation. • Des compétences nouvelles pour des emplois nouveaux.
B. La dimension industrielle et la politique de cohésion économique et sociale - La
politique de cohésion territoriale européenne (ou de cohésion économique et sociale) a
pour vocation de combler les différences existantes entre les régions d’Europe : elle est
désignée comme une politique en faveur de la solidarité européenne. Les fonds versés
vont en priorité aux régions les moins développées. Cette politique a été mise en place
par le traité de Maastricht de 1992 et va s’inscrire dans une programmation
communautaire avec des objectifs fixés. Certains financements prévus vont alors
permettre le développement ou à la reconversion des industries européennes.

The industrial strategy emerged in 1986, with a focus on industrial cohesion. However, this policy is
not solely based on this, but rather on gaps in competition and other policies like research and
regional cohesion. The European Commission has not established a unique industrial policy. The
policy aims to address market weaknesses with a minimalist approach, with a consensus on a
horizontal approach that prioritizes public intervention and industrial choice, preventing cyclical
aid from benefiting all industrial actors.
Séance 4 – La politique agricole commune

- La PAC est une politique fondatrice de l’UE, au même titre que le marché intérieur et l’union
douanière. La constitution d’un marché commun des produits agricoles a été un pilier des traités de
Rome. La PAC a été conçu autour de mécanismes régulateurs des prix et des marchés. En ce sens,
elle est l’héritière de la politique sectorielle développée par la CECA. Aujourd’hui, malgré le fait que
la part du PIB et le nombre d’emploi dans l’agriculture ont largement baissé dans l’UE, la PAC
mobilise toujours 1/3 des ressources de l’UE.

I. La politique agricole commune historique - . La France va accepter l’ouverture des


marchés pour les produits industriels allemands en échange d’une préférence pour ses
produits agricoles. Cette PAC est soutenue par les Pays-Bas qui y voient des opportunités
pour écouler leur production Agricole. L’agriculture n’est pas un secteur comme un
autre : il contribue à un besoin fondamental des populations et participe à la sécurité
alimentaire des États. Il y a une volonté d’assurer une autosuffisance alimentaire au sein
de la Communauté.
A. Les principes généraux -Dans son article 39, le traité de Rome confère à la PAC un certain
nombre d’objectifs : • Développer la productivité de l’agriculture. • Assurer un niveau de vie
équitable à la population agricole. • Stabiliser les marchés. • Garantir la sécurité des
approvisionnements. • Assurer un prix raisonnable auprès des consommateurs. 3 grands
principes vont orienter la PAC : • L’unicité des marchés : elle est conçue pour favoriser la
convergence des prix et des couts de production. • La préférence communautaire : on met
en place des tarifs douaniers communs vis-à-vis des pays tiers. Cette protection sera plus
importante dans certains domaines stratégiques : lait, sucre, céréales… • La solidarité
financière : ce principe n’est pas établi dans le traité de Rome mais se mettra en place grâce
au rôle actif de la Commission entre 1960 et 1962. Ce principe se manifeste par l’adoption
d’un budget commun.
B. Le fonctionnement de la politique agricole commune - Pour atteindre les objectifs fixés, la
PAC s’est développée sur un système d’intervention communautaire pour réguler les
secteurs agricoles et soutenir les prix. - Commission, en 1962, crée le FEOGA qui est divisée
en 2 sections : • La section garantie : elle va gérer le financement des politiques de
régulation des marchés. • La section orientation : son rôle est de favoriser la modernisation
des structures productive Le PAC vise à assurer un prix stable et uniforme, avec un prix
minimum pour les producteurs appelé prix d’intervention. Les producteurs peuvent vendre
des stocks non écoulés aux organisations nationales du FEOGA à un prix minimum d’au
moins 10 % du prix de référence. Cela assure un prix compétitif aux agriculteurs pour
augmenter la production, ce qui se reflète dans l’importance croissante des stocks produits
par les communautés. Le budget du CCP est principalement utilisé pour l’acquisition et la
gestion des stocks.
C. Le bilan de la politique agricole commune - le bilan est positif : les agriculteurs peuvent
vivre de leur activité et l’agriculture se modernise. Dans les années 1970, la Politique Agricole
Commune (PAC) connaît un succès qui se retourne contre elle. En effet, sa politique de
régulation des prix entraîne une surproduction et une déconnexion entre la production et les
marchés. De plus, elle incite les agriculteurs à se tourner vers les produits les mieux
rémunérés. Cette situation conduit à une augmentation des excédents, ce qui aggrave la
situation financière de la PAC. En effet, après avoir payé un prix garanti aux agriculteurs, les
finances européennes doivent supporter les coûts de stockage ou combler les écarts de prix
à l'exportation. Le recours accru aux subventions à l'exportation crée des tensions avec les
pays tiers, qui accusent l'Europe de concurrence déloyale. La Commission européenne
propose une réforme de la Politique agricole commune (PAC) dans les années 1960 afin de
moderniser les structures agricoles et réduire le nombre d'agriculteurs. Cependant, cette
proposition ne fait pas l'unanimité et la Commission rencontre des obstacles dans sa
tentative de réforme. À partir des années 1970, la PAC devient un sujet de discorde entre les
États membres qui ont des intérêts divergents. Au fil du temps, les acteurs impliqués dans le
secteur agricole prennent conscience que la situation actuelle ne peut plus perdurer.
II. La politique agricole commune- réformée 3 raisons vont rendre indispensable cette
réforme : • Des raisons économiques : la surproduction entraine à terme un
appauvrissement des revenus agricoles par un baisse des prix. • Des raisons
budgétaires : la PAC absorbe l’essentiel des ressources de la Communauté européenne. •
Des raisons internationales : la PAC devient une pierre d’achoppement dans les
négociations commerciales, notamment devant le GAT. En 1986, la question agricole est
au cœur des débats du GAT. Pourtant, la grande réforme indispensable tarde à venir et
les européens continuent de se diviser entre les partisans d’une remise à plat et ceux
soucieux d’un soutien important de leur agriculture. Cette opposition à la réforme est
principalement menée par la France et l’Allemagne. Il faut attendre 1992 pour que la
réforme soit lancée suite à l’émergence de 2 raisons : • L’évolution des politiques
européennes et l’approfondissement du marché unique/ La conclusion d’un nouvel
accord est bloquée au sein du GAT
A. La rupture de 1992 - La réforme proposée par l'UE en 1992 marque une rupture avec les
mécanismes en vigueur dans le secteur agricole. Elle prévoit une baisse des prix
d'intervention et met fin aux mécanismes de prix garantis. En contrepartie, les agriculteurs
bénéficieront d'aides directes qui ne dépendent plus des volumes produits, ce qui constitue
un mécanisme de découplage entre les volumes de l'aide et de la production. Par exemple, le
prix garanti aux céréales connaît une baisse de 35% avec cette réforme. Les aides accordées
aux agriculteurs seront désormais basées sur la surface d'exploitation, et au-delà d'une
certaine superficie, leur octroi sera conditionné à la mise en jachère d'une partie du domaine
agricole. Parallèlement, la Commission européenne s'oriente vers des révisions structurelles
en faveur du développement rural et de l'environnement, soulignant les nouvelles missions
de l'agriculture, à savoir maintenir un nombre suffisant d'agriculteurs
B. La réforme de l’Agenda 2000 - La réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) est
motivée par plusieurs raisons, notamment l'accord du GAT de 1994 qui limite la possibilité de
l'Union européenne (UE) d'écouler ses stocks sur le marché mondial. En 1999, l'UE met en
place la réforme 2000, qui entraîne une baisse des prix d'intervention. Cette baisse est
partiellement compensée par des aides directes. De plus, il est décidé de regrouper les
mesures en faveur du secteur agricole dans le second pilier de la PAC, mettant ainsi l'accent
sur l'aménagement structurel des territoires ruraux et la préservation de la biodiversité.
C. La réforme de 2003- - La Commission européenne met en place des mesures pour favoriser
la libre-concurrence dans le secteur agricole et réduire les entraves causées par la Politique
Agricole Commune (PAC) au niveau international. - Le découplage entre les aides versées aux
agriculteurs et les quantités produites est en cours d'achèvement. Les aides directes sont
désormais attribuées par paiement unique, sans obligation de produire.- Les agriculteurs
doivent respecter des conditions agricoles et environnementales pour bénéficier des aides.
Cela permet de justifier l'effort financier consenti par les contribuables européens en raison
du rôle des agriculteurs dans la préservation des terres et de l'environnement. - En 2008, le
renforcement du second pilier de la PAC est décidé, avec pour objectif de préserver la
biodiversité. La PAC s'adapte ainsi au libre échange international et à l'évolution de
l'agriculture et des zones rurales en Europe.
III. La politique agricole commune aujourd’hui - La Politique Agricole Commune (PAC) reste
une politique majeure de l'Union européenne et une politique d'avenir, bien qu'elle ait
vu sa part dans le budget communautaire se réduire de 70% à 38%. Cette évolution
témoigne de l'intervention de l'UE dans de nombreux domaines et d'une évolution
structurelle. Alors que l'agriculture représentait 20% du PIB européen en 1960, elle ne
représente plus que 2% aujourd'hui. Parallèlement, le nombre d'exploitations et
d'agriculteurs a également diminué. La réduction du budget de la PAC témoigne
également d'une certaine réussite. Pour la période 2014-2020, la PAC dispose d'un
budget de 400 milliards d'euros, dont bénéficient la France, l'Allemagne, l'Italie,
l'Espagne, la Pologne et le Royaume-Uni. En termes de retour net, la France reste
bénéficiaire, mais dans des proportions limitées. Face à cette évolution, le FEOGA va être
scindé, à partir de 2007, en deux formes : • Le FEAGA : finance les aides directs aux
agriculteurs. • Le FEADER : soutien des mesures en faveur de la compétitivité, de la
protection de l’environnement, de la qualité alimentaire… Cette évolution n’a pas
entrainé une révolution dans la destination des financements.

les objectifs du second pilier vont se retrouver dans le premier pilier par les règles de
conditionnalité à l’obtention des aides directes en 2 strates : • La première strate est allouée en
fonction de l’entretien des surfaces. • La deuxième strate n’est versée que si l’agriculteur
respecte 3 conditions : o La diversité des cultures. o Maintien des prairies permanentes. o
Obligation de maintenir des surfaces d’intérêt écologique sur le terrain de l’exploitation.

- L'Union européenne met en place un programme appelé LEADER pour soutenir le


développement durable et la diversification des économies rurales.

- Ce programme repose sur la collaboration avec des acteurs locaux, tels que des groupes
d'action locale composés d'acteurs privés et de collectivités territoriales.

- Entre 2007 et 2013, le programme LEADER devient le deuxième pilier de la Politique agricole
commune (PAC) de l'UE, avec une augmentation de son budget de 2 à 6 milliards d'euros.
Séance 5 – La politique de cohésion territorial

- Il s’agit d’une politique qui pèse presque autant que la PAC : 1/3 du budget. La construction
communautaire était initialement portée par la libre circulation dans les marchés. Néanmoins, la
politique régionale européenne (ou de cohésion territoriale) se forme sur la solidarité et donne
une dimension sociale à l’UE : elle va favoriser une certaine redistribution des revenus à
destination des plus faible. Elle s’attache aux territoires et aux collectivités humaines.

I. L’émergence de la politique de cohesion - Le préambule du traité de Rome met en


évidence la dimension régionale du projet européen, en soulignant la volonté des États
de renforcer l'unité de leurs économies et de réduire les écarts entre les différentes
régions. Cependant, cela ne se traduit pas par la mise en place de dispositifs capables de
réduire les inégalités. Dans les années 1960, les promoteurs du projet européen
comptent principalement sur la croissance économique pour assurer un développement
harmonieux. Malgré cela, la DT région et le FEDER voient le jour en 1975, avec pour
objectif d'intervenir face aux déséquilibres régionaux. Cela témoigne déjà de la
reconnaissance que le marché ne peut pas tout faire. Cependant, on ne peut pas parler
d'une véritable politique régionale de cohésion, car les États sont peu pressés de
transférer leurs compétences en matière d'aménagement du territoire à l'UE. Le FEDER
dispose d'un budget limité (4,6% du budget) et se content
A. L’impulsion décisive de l’Acte unique de 1986 L’Acte unique va dessiner les contours
de la politique régionale entendue comme une politique de cohésion politique et
sociale. La Commission Delors permet d’attribuer des ressources substantielles à
cette nouvelle politique. Le traité de Maastricht va consacrer son Titre XIV à cette
politique. Le FEDER se verra attribuer un rôle de correction des déséquilibres
régionaux
B. Les raisons de l’émergence de la politique de cohesion - La principale raison est due
aux élargissements de la Communauté vers le Sud de l’Europe / La politique de
cohésion est une contrepartie du marché unique et de sa dimension économique,
visant à corriger les déséquilibres résultant de la libéralisation économique. Les
spécialistes de la construction communautaire se partagent entre trois approches
différentes. La première considère la politique de cohésion comme une
compensation financière versée par les États les plus riches aux États les plus
pauvres en échange de leur adhésion à l'Union commerciale et monétaire. La
deuxième approche propose de contourner les États en s'appuyant sur les autorités
locales et régionales, permettant ainsi à la Commission de trouver de nouveaux
partenaires pour mettre en œuvre ses politiques et d'être plus proche des citoyens.
Enfin, la troisième approche considère la politique de cohésion comme un moyen
d'obtenir une adhésion plus large en Europe au projet communautaire, en faisant la
synthèse entre les différents courants politiques européens, tels que le libéralisme et
la régulation, et en trouvant un compromise
II. Les lignes directrices de la politique de cohésion régionale
A. Les principes Il y a 5 principes : • La concentration des fonds au bénéfice des régions les
moins développées. • La programmation pluriannuelle : période de 7 ans. • Le principe de
l’additionnalité : l’action européenne doit être complétée par des financements nationaux et
régionaux. • Le partenariat : associer toutes les parties prenantes au niveau local. • Le
principe de subsidiarité : politique de cohésion au plus proche du terrain. L’UE a la volonté
d’impliquer les autorités locales dans cette politique de cohesion. La politique de cohésion
territoriale de l'Union européenne repose sur une nomenclature appelée NUTS, qui définit
trois niveaux pour les territoires en fonction de leur population. L'UE privilégie le niveau
NUTS 2 pour l'attribution des aides et leur gestion, afin de favoriser la décentralisation dans
les pays candidats. Cette politique vise à soutenir toutes les régions, quel que soit leur niveau
de développement, bien que certains élus aient exprimé des critiques quant à la répartition
des financements. Cependant, l'aide est versée de manière proportionnelle au niveau de
développement des régions. L'UE prend en compte trois dimensions de la cohésion pour
établir le périmètre d'intervention : la cohésion économique, sociale et territoriale. Pour la
période 2014-2020, les régions ont été classées en trois catégories en fonction de leur
PIB/habitant : les moins développées, les régions en transition et les plus développées. L'UE
a également intégré cette politique de cohésion dans un cadre strategique
B. Le fonctionnement La politique de cohésion est financée par 5 principaux fonds structurels
d’investissement européen. On peut dire que cette politique régionale est avant tout
financée par le FEDER, mais l’ensemble des fonds intègre une dimension plus globale. L’UE
privilégie la concentration des aides et certains projets peuvent combiner les aides des
fonds. Le cadre général est défini pour chaque programmation par l’UE : il s’agit du cadre
stratégique commun. Les États membres (EM) préparent un accord de partenariat à partir de
ce cadre. En France, cet accord est élaboré par le Ministre de la cohésion des territoires en
collaboration avec le Ministre de l'agriculture et l'Assemblée des régions. Les programmes
opérationnels (PO) détaillent les mesures et les outils envisagés pour chaque région. Ces
objectifs sont déterminés par les régions et sont liés aux territoires. Le PO est mis en œuvre
tout au long de la programmation sous forme d'appels à projets ou d'appels à propositions.
Les appels à projets sont ciblés sur un sujet précis et ont une durée restreinte, tandis que les
appels à propositions sont ouverts en continu pendant toute la durée de la programmation.
Ces mécanismes permettent aux gestionnaires de projet de choisir les candidats dans un
cadre concurrentiel.
III. Résultats et bilan de la politique régionale de cohesion - Dans la plupart des régions
française, les fonds de développement rural sont plus importants que le FEDER. Seul le
nord de la France bénéficie d’un financement FEDER plus élevé, lié à la reconversion
industrielle. Les principaux bénéficiaires de la politique territoriale sont les régions
d’outre-mer. Le bilan de la politique de cohésion régionale de l'Union européenne est
mitigé. Critiquée pour son manque de financement suffisant, l'UE a revu son approche
au début des années 2000. Si la politique de cohésion territoriale n'a pas réussi à
combler toutes les disparités entre les régions, elle a tout de même contribué à
empêcher le déclin de nombre d'entre elles. Malgré un budget relativement restreint,
cette politique reste une réussite pour la communauté européenne. Les résultats positifs
sont à la fois économiques et politiques, favorisant l'émergence d'une décentralisation et
d'un dialogue social.
Séance 6 – La politique européenne de la culture

I. La culture au cœur des projets d’une Europe fédérale Dans l’effervescence d’après-
guerre, la culture est conçue comme un outil d’intégration capable de favoriser les
projets d’une Europe réunie dans la paix. La culture serait capable de rapprocher les
peuples en participant à une meilleure compréhension mutuelle et en suscitant ce désir
de vivre ensemble. La culture permettrait aussi d’enraciner un destin commun européen
A. L’importance de la dimension culturelle dans les premiers pas d’une Europe fédérale , - La
culture joue un rôle fondamental dans la politique de réconciliation en Europe, montrant que
ce qui les unit est plus fort que ce qui les divise. - Le traité de Bruxelles en 1948 consacre à la
culture son article 3, promouvant une coopération culturelle pour rapprocher les peuples
européens. - Le Congrès de la Haye appelle à la création d'un Centre européen pour la
culture, qui ouvrira ses portes à Genève en 1950, et la création du Collège d'Europe de
Bruges pour former les fonctionnaires européens.
B. Le Conseil de l’Europe, acteur majeur d’une coopération culturelle européenne - - Le
Conseil de l'Europe a été créé pour réaliser une union plus étroite entre les pays européens,
en se dotant d'institutions communes. - La culture est au cœur de cette nouvelle institution,
avec la création de la Convention culturelle européenne pour sauvegarder et développer la
culture européenne. - Le Conseil de coopération culturel est chargé de mettre en œuvre la
politique culturelle du Conseil de l'Europe, en s'appuyant sur la population civile et les
institutions culturelles.
C. Les raisons de l’absence d’une politique culturelle dans le traité de Rome et la CE - Le traité
de Rome, qui a établi la Communauté économique européenne (CEE), ne mentionne pas la
culture, ce qui peut sembler paradoxal. En effet, selon l'approche fonctionnelle de
l'intégration européenne, les objectifs sont limités au domaine économique. Il est donc
logique que certains domaines, tels que la culture, ne soient pas inclus dans le champ
d'intervention des institutions européennes. De plus, les acteurs de la CEE considèrent que le
Conseil de l'Europe, qui existe depuis 1949 et qui compte 15 États membres, est déjà
légitime dans le domaine culturel. La culture étant souvent liée à l'identité nationale et à la
souveraineté, les États sont réticents à céder des compétences dans ce domaine aux
institutions européennes. De plus, les traditions et les histoires nationales diffèrent d'un pays
à l'autre, ce qui rend difficile la mise en place d'un interventionnisme culturel européen. Par
exemple, la France dispose d'un Ministère des Affaires culturelles depuis
II. La naissance et le développement d’une politique culturelle au sein de l’Union
européenne
A. Les premiers pas en faveur de la prise en considération de la culture - Dans les
années 1970, l'idée d'intégrer la culture dans les compétences de la communauté
européenne commence à se préciser. En 1972, la Commission présente un
mémorandum dans lequel elle soutient que la culture mobilise des mécanismes
économiques et sociaux et mérite donc d'être prise en compte par la communauté.
La Commission crée alors un service dédié au développement culturel et le
Parlement européen adopte un plan d'action en matière de culture en 1975.
Cependant, le Conseil des communautés, conscient de l'opposition des États
membres à une intervention communautaire dans le domaine de la culture, évite de
mentionner explicitement la culture dans ses déclarations. Par conséquent, malgré
ces avancées, le Conseil s'oppose régulièrement aux propositions de la Commission
et du Parlement en matière culturelle.
B. Ve rs l a re co n n a i s s a n c e d ’u n e p o l itiq u e communautaire de la culture : le
tournant des années 1980 - Dans les années 1980, le gouvernement européen lève
les restrictions sur la culture, ce qui entraîne un changement de perception. La
culture cesse d'être sacralisée et est désormais considérée comme un acteur
économique à part entière, créant de la richesse et des emplois. Le développement
des loisirs dans les années 1970 a également entraîné une augmentation de la
production de produits culturels. Les pays européens commencent à considérer la
culture comme un objet d'importance et, à partir de 1983, les ministres de la Culture
se réunissent régulièrement de manière informelle. Cela conduit à la création des
capitales européennes de la culture. Le Conseil européen encourage également la
coopération culturelle et appelle à ce que la compétence culturelle soit
complémentaire à celle du Conseil de l'Europe. En 1983, lors du Conseil européen de
Stuttgart, il est demandé d'engager une action commune autour du patrimoine
culturel et de promouvoir des activités communes en matière de diffusion culturelle,
notamment dans le domaine
C. L a n a i s s a n c e d ’u n e p o l itiq u e c u l t u re l l e communautaire à partir du
traité de Maastricht - - Le traité de Maastricht en 1992 a intégré la culture dans les
compétences de l'Union européenne. - L'article 128 du traité établit le fondement
juridique de l'intervention de l'UE en matière culturelle. - La politique européenne
ne vise pas à harmoniser la culture, mais à respecter les diversités nationales et
régionales. - Trois programmes sectoriels ont été créés pour soutenir la culture :
KALÉIDOSCOPE -a pour objectif d’encourager les activités de création artistique
menées en coopération, soutenir les projets européens novateurs, contribuer à la
formation des artistes et des opérateurs culturels, RAPHAËL-a pour vocation
d’encourager la protection, la conservation et la valorisation du patrimoine culturel
auprès du public. et ARIANE. a pour objectif d’encourager et soutenir la
connaissance et la diffusion de la littérature européenne - Ces programmes ont été
évalués comme efficaces mais manquant de visibilité, avec un financement dispersé
et une absence de projets précis.
Séance 7 – La politique de sécurité et de défense commune

I. Le cadre général d’une politique de défense commune -


A. La Coopération Politique Européenne (CPE) - Dans les années 1970, la mise en place de la
CPE (Coopération Politique Européenne) marque une première étape dans la création d'une
institution permettant aux États membres de partager un point de vue sur la scène
internationale. Cette organisation informelle repose sur une approche intergouvernementale
et vise à faire travailler ensemble les ministres des Affaires Étrangères ainsi que les directeurs
de ces ministères au sein d'un Comité politique. L'objectif est de favoriser l'échange
d'informations et de faire reconnaître l'Europe en tant que puissance diplomatique. Bien que
critiquée pour son caractère déclaratoire et son absence de fondement juridique, la CPE
permet de surmonter les divergences entre les partisans de la construction européenne et
les fédéralistes. Elle permet également de faire entendre une voix commune sur la scène
internationale, comme cela a été le cas dans la Déclaration de Venise, où la CPE a exprimé
une position commune et durable de l'Europe sur le conflit israélo-arabe.
B. La Politique Étrangère et de Sécurité Commune (PESC) - Une nouvelle étape est franchie en
1992 avec le traité de Maastricht : la CPE cède sa place à la PESC, Le Titre V du traité institue
la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC), qui a pour objectif la sauvegarde des
valeurs communes et le renforcement de la sécurité de l'Union européenne et de ses États
membres. Comme pour la Politique agricole commune (PAC), cette politique est le résultat
d'un compromis entre les États qui sont attachés à la souveraineté nationale et ceux qui
soutiennent une Europe supranationale. Cependant, cette politique continue à s'inscrire
dans un cadre intergouvernemental, ce qui signifie que les décisions sont prises à
l'unanimité.
Le traité de Maastricht a fait sauter un tabou en introduisant l'idée d'une politique
européenne de défense. En effet, le traité précise que la PESC inclut les questions relatives à
la sécurité européenne, y compris la création d'une politique de défense commune. Ainsi, la
politique étrangère de l'Union européenne se double de l'objectif d'intégrer des questions
liées. Parallèlement, avec la fin de la GF, l’Union de l’Europe Occidentale renait. Le traité de
Maastricht lui reconnait une compétence. Ses missions sont précisées : • Des missions
humanitaires. • Des missions de maintien de la paix. • Des missions de force de combat en
cas de crise.
C. La naissance de la Politique Européenne de Sécurité et de Défense (PESD) - Le sommet
franco-britannique de Saint-Malo, marqué par le traumatisme de l'ex-Yougoslavie, aboutit à
une déclaration finale appelant à la construction d'une véritable politique européenne de
défense commune reposant sur une armée. Ce revirement britannique a d'autant plus
d'impact qu'il réunit les deux plus grandes puissances militaires de l'UE. Suite à cette
initiative, le Conseil européen s'empare du dossier et définit la politique européenne de
sécurité et de défense comme un pilier de la PESC. Un système de gouvernance de cette
politique est mis en place avec la création d'un Comité politique de sécurité et d'un Comité
militaire doté d'un État-major de l'UE. Parallèlement, l'UE reprend progressivement les
compétences qu'elle avait déléguées à l'Union de l'Europe Occidentale, qui sera dissoute en
2011. Le traité de Lisbonne fait de la défense un objectif à part entière de l'UE.

A. Les principes de la PSDC Les principes de cette PSDC sont : • La clause de la défense
mutuelle (article 42.7) : c’est une clause classique qui prévoit que si un EM est attaqué sur
son territoire, les autres États lui doivent aide et assistance. • La clause de solidarité (article
222): il s’applique aux situations d’attaques terroristes et de catastrophes naturelles. • La
coopération structurée permanente (CSP - article 42.6). • La complémentarité de la PSDC
avec l’OTAN (article 42.2) : un partenariat stratégique uni l’UE et l’OTAN depuis 2002. • La
participation à des missions extérieures (article 43) : missions de désarmement, missions
humanitaires ou d’évacuation
B. Les structures de la PSDC Le traité de Lisbonne introduit 2 innovations majeures pour la
politique extérieure et de sécurité commune : • La création du poste du Haut représentant
de l’Union Européenne pour les Affaires Étrangères et la Sécurité : il y a un regroupement
des activités liés à la politique extérieure dans la Commission et dans le Conseil. Il n’a plus le
titre de Secrétaire général du Conseil, mais Vice-Président de la Commission. Il préside aussi
les réunions du Conseil lorsque sont présents tous les Ministres des Affaires Étrangères. • La
création du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) : ce SEAE est une sorte de super
Ministère des Affaires Étrangères. Ce service va regrouper les différents moyens existants
jusqu’ici : Secrétariat général du Conseil, la Direction des Missions extérieures, les
délégations à l’étranger de l’UE… Concernant la politique de défense, elle sera mise en
œuvre par la Haut représentant qui s’appuie sur des structures dans le domaine politique et
de la gestion. Le Comité politique et de sécurité (COPS) regroupe des diplomates ayant le
rang d’ambassadeurs et se réunit toutes les semaines. Le Comité militaire de l’UE (CMUE)
regroupe les chefs d’État-major de l’UE
C. Le fonctionnement de la PSDC Avec le traité de Lisbonne, la PSDC tend à rentrer plus
étroitement dans un cadre communautaire. Il dit que le Haut représentant ‘’consulte
régulièrement le PE sur les principaux accès de la PESC’’. Pour autant, malgré les quelques
modifications, la PESC demeure dans le cadre d’un fonctionnement intergouvernemental : le
Conseil reste au cœur du dispositif. Il a le pouvoir de décisions (prises à l’unanimité) et le
Haut représentant n’a qu’un rôle de proposition et de mise en œuvre des décisions. La
Commission n’a aucun droit d’initiative. La PESC et PSDC bénéficient d’un régime d’exception
dans le fonctionnement communautaire : elles ne sont pas dans le domaine de compétence
de la CJUE. On est loin d’une approche communautaire de cette PESC.

La PSDC en action : enjeux et limites - La politique de défense de l'Union européenne se manifeste


par le déploiement croissant de ses interventions extérieures. Jusqu'aux années 2000, l'Europe
n'avait mené qu'une seule opération civile d'observation en ex-Yougoslavie. Les deux premières
actions militaires ont eu lieu en 2003 en Macédoine (Concordia) et au Congo (Artémis), certaines de
ces interventions étant réalisées sous mandat de l'ONU. Depuis les années 2000, l'UE a mené une
quarantaine d'opérations extérieures, dont 14 de nature militaire. Les actions militaires se
concentrent principalement en Afrique subsaharienne, tandis que les missions civiles concernent
principalement l'Europe de l'Est et les Balkans

Le résumé met en évidence les difficultés rencontrées par la coopération structurée permanente, qui
a mis du temps à être mise en place et qui a été vidée de son essence par l'idée allemande d'une
participation maximale des États. L'Agence européenne de défense a également eu du mal à
répondre aux attentes en raison d'un budget insuffisant. Les interventions extérieures de l'UE
souffrent également d'un manque de financement propre, étant financées par les États membres. De
plus, la plupart de ces interventions n'auraient pas pu se faire sans le soutien des États-Unis. Ce
manque de moyens financiers témoigne d'un manque de volonté politique dans la mise en œuvre
des politiques de l'UE. Les États membres ont du mal à transférer leur souveraineté à l'UE, malgré les
enjeux géostratégiques actuels. Les débats sur la politique européenne de défense commune
continuent de tourner en rond depuis plus de 60 ans, avec des arguments

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