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Mardi, 30 janvier 2023

Devoir : Sociologie Urbaine


Parcours : Génie Civil
Option : Architecture et Urbanisme
Niveau : L2

Sujet : Faire une analyse des différents quartiers précaires de la ville de


Brazzaville.

1- Qualité du logement

2- La structure du site

3- Le type de construction

4- Le niveau de vie sociale

5- Faire une Conclusion générale

Rédigé par KIMPOUA NTSONA EMMANUELLE JUTRICIA


Introduction

A l’heure actuelle, près d’un milliard de personnes dans le monde, vivent dans des quartiers
précaires, en raison des mauvaises conditions d’accueil et du manque de logements. Cela est
particulièrement vrai des villes africaines, où la croissance s’opère principalement en
périphérie, par la création de quartiers précaires où se concentre la pauvreté urbaine.
L’existence et l’extension de ce type de quartiers interrogent sur la capacité de ces villes à
intégrer les populations pauvres, en même temps qu’elles révèlent les limites des politiques
urbaines à planifier et réguler le développement des grandes agglomérations. La question est
devenue si préoccupante que la question de la restructuration des quartiers précaires dépasse
aujourd’hui le cadre strict d’une intervention physique pour se poser comme une question de
développement à part entière. Pour ce qui est de notre devoir, nous analyserons quelques
quartiers de la ville de Brazzaville.
Un quartier précaire est un quartier doté d’un accès insuffisant à l’eau, à l’assainissement, où
la structure du logement est très faible avec des matériaux de construction peu solides et qui
est en surpopulation. Dans la ville de Brazzaville, on observe la présence de quartiers
précaires notamment dans le premier Arrondissement ( Makélékélé), du septième (M’filou).
En ce qui concerne Moukoundzi-Ngouaka, se trouvant dans le 1er arrondissement de la
capitale, d’après des enquêteurs, son urbanisation mal contrôlée constitue un facteur de
risques. Ces dernières années, le quartier s’est élargi avec la construction de nouvelles
habitations et des bâtiments dédiés à d’autres services. Mais cette expansion s’est réalisée au
mépris des règles d’aménagement et de lotissement. À cela s’ajoutent la pauvreté et les
pratiques inadaptées qui renforcent la vulnérabilité de Moukoundzi-Ngouaka. La pression
démographique dans le coin a été citée par l’étude comme l’une des causes de la vulnérabilité
des populations.
« L’enquête réalisée auprès de trois cents personnes montre que les populations, bien que
conscientes des risques présentant la plus grande dangerosité, sont avant tout préoccupées
par les gènes de la vie quotidienne tels que les réchauffements des maisons la nuit », souligne
l’étude menée par des experts du Durquap, un projet cofinancé par le gouvernement et la
Banque mondiale.
Trois principaux risques ont été épinglés : la vulnérabilité humaine qui est associée à
l’exposition directe de la santé humaine des habitants, notamment les enfants qui sont les plus
exposés. Ce risque est encore plus grand pour des enfants handicapés vivant dans les zones
inondables. Il y a la vulnérabilité sanitaire liée aux effets des inondations sur la santé
publique des habitants à travers les problèmes d’hygiène et d’assainissement. Les risques
sanitaires sont principalement concentrés dans les zones humides, vectrices de maladies
parasitaires et infectieuses, à proximité des rivières mais aussi de la centrale électrique. Enfin,
la vulnérabilité matérielle liée au patrimoine immobilier ; les habitants sont conscients des
risques mais refusent de quitter leurs parcelles. En d’autres termes, ce quartier est contraint à
plusieurs précarités, notamment celles liées aux contraintes physiques, aux risques et
vulnérabilités. Les terrains impropres à l’urbanisation, la promiscuité des habitations, le taux
de chômage élevé, le faible niveau de vie, des transgressions des normes sociales de toutes
formes sont autant des maux qui minent ce quartier qui fait également l’objet d’une
occupation anarchique.

Image du Quartier Moukoundzi-Ngouaka de Brazzaville

En dehors du quartier cité tout en dehors, nous pouvons aussi parler du quartier Sukissa. En
effet, ce sont les mêmes risques qui sont observés dans ce quartier situé dans le 5e
arrondissement de Brazzaville, où l’urbanisation du quartier a été tracée dans le sens de la
pente et organisée dans le but de répondre à la demande en logements. Un projet de
l’urbanisation de la localité est à l’étude et devrait prendre en compte les principaux risques
constatés.
Les pratiques de remblaiement des zones exposées aux risques d’érosion par les sacs de sable
ou l’apport de la pierre sont jugées contreproductives et accentuent le risque en aval. Enfin, la
dégradation des réseaux routiers perturbe la circulation des personnes et des biens.
Il en ressort que le cadre de vie des ménages de Sukissa est caractérisé par un habitat
précaire, des problèmes d’évacuation des ordures ménagères, des eaux usées et des
inondations. A cela s’ajoute le non-aérage des canaux d’évacuation. Environ 93,7% de la
voirie est en totale dégradation. Sukissa est confronté à des défis relatifs à la Pauvreté et la
violence urbaine. C’est pourquoi, un accent devra être porté sur l’appui aux filières
économiques en vue d’améliorer le niveau de revenus des ménages.

Image du Quartier Sukissa de Brazzaville

Les habitants de Moutabala, quartier situé dans le 7ème arrondissement de Brazzaville,


déplorent l’enclavement avancé de leur quartier, qui se trouve encore dans état très précaire et
dépourvu d’infrastructure de base. A forte concentration de la population, ce quartier présente
un décor qui s’apparente à un village. Ses habitants, étant dépourvus d’infrastructures de
base, se donnent au quotidien aux corvées de transports de l’eau sur la tête, dans les brouettes
et autres moyens de transports de fortunes des quartiers avoisinant connectés au réseau
hydraulique de la SNDE (Société Nationale de Distribution d’Eau) jusqu’à leur domicile.
Les brouettes dans ce quartier sont également des moyens de déplacement empruntés pour le
transport des marchandises et des êtres humains en cas d’urgence sanitaire. “Pour se rendre à
la mairie de M’filou, il faut parcourir des kilomètres jusqu’à PK, une voie qui est aussi dans
un piteux état piteux ; pour quitter PK M’filou, il faut beaucoup marcher avec la marchandise
sur la tête jusqu’à la maison, parce que nous n’avons pas de route principale, même les
véhicules qui pourraient bifurquer n’arrivent toujours pas à destination”.
En manque d’infrastructures, les habitants de Moutabala éprouvent également des difficultés
à s’approvisionner en eau potable et sont desservis par intermittence en courant électrique.
Une réalité qui les oblige à se contenter de l’eau des forages de qualités douteuses.
L’aménagement du quartier Moutabala, se trouvant dans un état précaire, est tant souhaité par
les habitants afin de permettre à cette zone de sortir de l’enclavement endémique.

Image du Quartier Moutabala, Arronddisemement 5 M'filou

Dans ce même arrondissement, nous avons aussi le quartier Ngamaba, rend impraticable la
principale voie de cette zone après la pluie couverte des bancs de sable qui ferment à tout
bout de champs.
L’avenue Ngamaba est en proie à l’ensablement provenant des quartiers situés les versons qui
ont déjà bouché la canalisation. Ce qui fait que cette voie est tapissée de sable à chaque
tombée de pluie dû aux eaux qui trainent sur la chaussée une énorme quantité de sable. “Les
eaux de pluie proviennent de l’avenue Mayama, située sur les montagnes. Mais à cause du
nombre élevé des habitations dans cette zone, une grande quantité d’eau et de sable se
déversent sur la chaussée” témoigne un habitant de Ngamaba. Pour arriver jusqu’à
Moukondo, l’impraticabilité de cette route pousse les habitants à effectuer un détour par
l’aéroport, ce qui génère des frais supplémentaires de transport.
“Malgré que le prix de la course dans le bus soit revenu à la normale, mais pour atteindre le
quartier Moukondo, ils doivent débourser 250, 300 francs CFA à cause de l’impraticabilité
de cette avenue jusqu’à la hauteur la paroisse catholique Saint-Michel" confie un autre
habitant du quartier Ngambio.
La plupart des quartiers de M’filou à l’instar de Indzouli, Sadelmi, Case barnière, qui sont
confrontés à l’urbanisation anarchique, les habitants sont toujours en attente des travaux
d’aménagement, en vue de leur désenclavement. Mais pour l’instant, la solidarité devrait être
de mise pour les habitants appelés à retrousser les manches avec les moyens de borden
attendant l’intervention de l’Etat.
Quartier Ngamaba, M'filou

CONCLUSION
En somme, les politiques urbaines menées jusqu’à l’heure actuelle en Afrique noire ont fait la
preuve de leur échec, du moins dans leur rôle de maîtriser la croissance urbaine, de
promouvoir des logements accessibles au grand nombre et de satisfaire aux besoins essentiels
en matière d’équipements et de services publics. Pour la ville de Brazzaville qui a fait l’objet
de cette étude, il faut un nouveau mode d’aménagement de l’espace car la maîtrise foncière
fait encore défaut. Les distributions de parcelles de terrains se font de façon informelle et
suscitent par moment des conflits entre deux ou trois acquéreurs. Cela nécessite de la part de
l’État congolais, une lutte contre la permissivité dans les arrondissements périphériques, sans
laquelle aucun ordre dans l’espace urbain de Brazzaville ne serait établi, puisque le désordre
entraine la dégradation de l’environnement. Ce processus de déforestation causé par
l’extension spatiale de la ville passe par la recherche de l’espace à bâtir. Pour lutter contre
cette extension spatiale et éviter le gaspillage des terres, les autorités devraient promouvoir la
politique des logements sociaux en hauteur au lieu de construire des maisons individuelles.
Ainsi, pour les quartiers périphériques de la ville, il s’avère indéniable de prôner une
croissance verticale en lieu et place d’une croissance horizontal comme c’est le cas
actuellement. Cela permettrait d'éviter la perte et d'encourager la préservation de la végétation
pour obtenir un environnement durable. Cependant, la politique foncière à Brazzaville reste
peu perceptible du fait de nombreuses faiblesses. L’extension urbaine se fait au détriment de
l’environnement forestier et du maraichage. L’une des remarques et recommandations du
nouveau Schéma Directeur d’Urbanisme de la ville de Brazzaville est que la gouvernance
urbaine actuelle mette l’étalement au centre de son combat, pour stopper le gaspillage de
l’espace. Que restera-t-il de la nature si l’extension spatiale de la ville de Brazzaville doit se
poursuivre au rythme actuel ?

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