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2023-2024
Coordinateurs :
Pr. Johanne SILVAIN 1
Dr. Mikael LAREDO 1
1
Sorbonne Université - Département de Cardiologie Médicale de l’Institut
de Cardiologie - Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (APHP) – Paris
Liste des collaborateurs
Coordination de la rédaction
Dr Mikael LAREDO 1
Pr Johanne SILVAIN1
Auteurs Relecteurs
Dr Nicolas BADENCO1 Pr Franck BOCCARA2
Dr Olivier BARTHELEMY 1 Pr Ariel COHEN2
Pr Jacques BODDAERT 5 Pr Jean Philippe COLLET 1
Dr Nassim BRAÏK1 Dr Paul GUEDENEY1
Dr Alexandre CECCALDI1 Pr Gérard HELFT 1
Dr Joffrey CELLIER1 Pr Richard ISNARD 1
Dr Thomas CHASTRE 1 Dr Mikael LAREDO 1
Dr Marion CHAUVET2 Pr Charles-Edouard LUYT6
Pr Ariel COHEN2 Pr Gilles MONTALESCOT1
Pr Jean-Philippe COLLET1 Pr Johanne SILVAIN1
Dr Thibault COUTURE2
Pr Laurent CHICHE2
Dr Rémi CHOUSSAT1
Dr Guillaume DUTHOIT1
Dr Patrick ECOLLAN 3 Affiliations
Dr Joel FEDIDA 1 1
Sorbonne Université - Département de Cardiologie
Dr Estelle GANDJBACKHCH 1 Médicale de l’Institut de Cardiologie - Hôpital de la Pitié-
Pr Xavier GIRERD Salpêtrière – Paris
Dr Paul GUEDENEY1 2
Service de Cardiologie de l’Hôpital Saint-Antoine - Paris
Dr Nadjib HAMMOUDI 1 3
SAMU, SMUR - Hôpital de la Pitié-Salpêtrière - Paris
Dr Marie HAUGUEL-MOREAU 1 4
Centre Investigation Clinique – Pharmacologie - Hôpital
Dr Françoise HIDDEN-LUCET1 de la Pitié-Salpêtrière – Paris
Dr Florent HUANG1 5
Unit of Peri-Operative Geriatric care (UPOG) Geriatric
Pr Marc HUMBERT 7 Department- Hôpital de la Pitié-Salpêtrière – Paris
Dr Guillaume HEKIMIAN 6 6
Département de Réanimation Médicale de l’Institut de
Pr Gérard HELFT 1 Cardiologie - Hôpital de la Pitié-Salpêtrière – Paris
Pr Xavier GIRERD 7
Service de Pneumologie, Hôpital Bicêtre
Dr Mathieu KERNEIS 1
Dr Florent LAVEAU1
Dr Louis LARNIER1
Dr Lise LEGRAND 1
Dr Amel MAMERI 1
Dr Stefan MANKIKIAN 1
Dr Lee NGUYEN4
Dr Françoise POUSSET 1
Dr Joe-Elie SALEM4
Pr Johanne SILVAIN1
Dr Laurie SOULAT-DUFOUR 1
Dr Vuthy SY1
Dr Xavier WAINTRAUB 1
Dr Michel ZEITOUNI 1
Vous avez entre les mains, la nouvelle édition 2022-23 du polycopié de l’enseignement du Certificat
de Cardiologie Couplé à la Pratique Clinique, dont l’enseignement est assuré en DFGSM3 dans notre Faculté
de Médecine.
Ce polycopié été pensé et formaté, après avoir sondé les étudiants sur leurs méthodes de travail
ainsi que sur les différents supports utilisés pour apprendre la cardiologie en DFGSM3, mais également tout
au long de leur cursus et particulièrement en DFASM3 lors de la préparation de l’ECN.
Outre la mise à jour du contenu par des spécialistes universitaires du domaine, et particulièrement
de chaque pathologie, un effort particulier a été fait quant à la mise en forme de ce document pour vous
apporter différents niveaux de lecture dans ce document de référence de l’université Sorbonne Université.
Dans cette édition 2022-23, la numérotation des items est désormais conforme à la R2C, les
rangs et les rubriques R2C ont remplacé les anciens objectifs ECN et les connaissances de rang C
sont désormais écrites en vert.
Chaque chapitre a été conçu selon le même format pour faciliter l’apprentissage :
1) Une première page comprenant les rangs « LES POINTS ESSENTIELS », correspondant à un court
résumé des points importants contenus dans le chapitre.
2) Les chapitres en soient, parfois longs restent essentiels pour la bonne compréhension de la
question, comprennent tous un plan structuré sur le même format, des TABLEAUX
RECAPITULATIFS, des FIGURES EXPLICATIVES et une ICONOGRAPHIE extensive.
3) Une FICHE FLASH à la fin de chaque chapitre, permettant une révision RAPIDE grâce à des MOTS-
CLEFS, particulièrement adapté aux tours de révisions avant les examens ou pour l’ECN.
4) Une FICHE DE SYNTHESE en dernière page, sous forme de schéma, apporte une vision globale
de la question étudiée, partant du symptôme, au diagnostic jusqu’à la thérapeutique, schéma qui
permet de faciliter l’apprentissage des étudiants ayant un esprit plus « visuel » que « textuel ».
Ce POLY-POCKET, adapté aux poches des blouses, doit vous permettre lors de vos stages de
réviser la cardiologie au lit des malades afin de faciliter votre assimilation de la spécialité. Plus vous
attacherez d’images réelles et d’expérience de vécu à un texte ou à schéma et moins vous aurez besoin
d’effort pour le mémoriser.
Ce document, malgré les efforts des enseignants, n’est pas parfait, et sera amélioré et enrichi au fil
du temps, grâce à votre retour+++, très utile pour l’amélioration de la pédagogie et contribuant à
l’excellence de l’enseignement de Sorbonne Université Médecine.
Pr Johanne Silvain
Responsable des Soins Intensifs de Cardiologie
Institut de Cardiologie Hôpital de la Pitié-Salpêtrière
johanne.silvain@aphp.fr
POINTS ESSENTIELS
1) L’endocardite infectieuse (EI) est relativement rare mais est associée à une mortalité
hospitalière élevée (20%)
2) Le diagnostic repose principalement sur l’identification d’une lésion anatomique de
l’endocarde (imagerie) et d’un agent infectieux (hémocultures).
3) Germes : le staphylocoque, streptocoques digestifs (du groupe D) et les
streptocoques oraux.
4) Le diagnostic doit être systématiquement évoqué devant l’association d’une fièvre et
d’un souffle de régurgitation chez les patients à haut risque (porteurs d’une
prothèse intracardiaque, ATCD d’EI ou d’une cardiopathie congénitale cyanogène).
5) L’insuffisance cardiaque due à la destruction valvulaire constitue la complication
majeure indiquant une chirurgie valvulaire précoce, voire en urgence.
6) Les complications neurologiques avant tout par embolies constituent la deuxième
source de morbidité.
7) Les endocardites sur prothèse valvulaire sont particulièrement graves et
nécessitent plus fréquemment le recours à la chirurgie.
8) La prise en charge des patients doit être individualisée et discutée au cas par cas en
équipe multidisciplinaire (équipe endocardite)
9) Le traitement antibiotique administré par voie IV est le traitement médical de
référence.
10) Penser à éradiquer la porte d’entrée.
11) La chirurgie se discute au cas par cas si :
-Insuffisance cardiaque et fuite valvulaire sévère
-Non contrôle bactériologique
-Végétations volumineuses à haut risque embolique
INTRODUCTION
L’endocardite infectieuse (EI) est l’infection de l’endocarde (sain ou pathologique) par un
agent infectieux (bactérie, champignon). On distingue deux formes cliniques:
Subaiguë ou maladie d’Osler avec présence de phénomènes auto-immuns
(anomalies cutanées, rénales...) survenant plutôt sur une cardiopathie à risque avec
des germes peu virulents (Streptocoques).
Aiguë à germes virulents (staphylocoque) souvent sans manifestations auto-
immunes
Il s’agit d’une affection relativement rare (1200 à 2500 cas par an en France), mais grave
(mortalité hospitalière de 20%), pouvant indiquer une chirurgie cardiaque.
On note une prédominance masculine (H/F=2), et une incidence qui augmente au-delà de
65 ans.
Compte tenu de la gravité de la maladie les mesures de prévention ciblant les populations
à risque élevé doivent être entreprises (cf chapitre infra).
PHYSIOPATHOLOGIE
MÉCANISME DES LESIONS ANATOMIQUES
La colonisation bactérienne de l’endocarde est favorisée par la conjonction :
D’une lésion préalable de l’endocarde valvulaire liée par exemple à une
valvulopathie préexistante. La greffe bactérienne concerne principalement les
valvulopathies fuyantes (insuffisances aortique et mitrale), elle concerne nettement
plus rarement les valvulopathies sténosantes pures (sténose aortique).
Les autres terrains à risque de greffe bactérienne sont les patients porteurs d’une
prothèse valvulaire, les patients ayant un antécédent d’EI et les patients ayant
des cardiopathies congénitales cyanogènes.
Les patients porteurs de pacemakers (corps étranger) sont également à risque d’EI.
En raison des importantes turbulences de flux (liées au gradient de pression
interventriculaire en systole) qu’elle provoque, la communication interventriculaire
est également un terrain à risque d’EI.
L’EI peut parfois s’observer chez des patients n’ayant pas une lésion endocardique
préexistante.
D’une bactériémie à germe à tropisme cardiaque particulier (streptocoques et
staphylocoques par exemple). Cette bactériémie peut être secondaire à une lésion
cutanée (spontanée ou iatrogène), bucco-dentaire (gingivite chronique par
exemple) ou colique (polype ou néoplasie). L’origine de la bactériémie doit être
systématiquement recherchée.
Une greffe bactérienne va s’implanter sur l’endocarde, l’apposition progressive d’un
amas fibrino-plaquettaire expliquant l’apparition d’une ou de plusieurs végétations
(germes, fibrine, plaquettes, polynucléaires, macrophages).
Classiquement, ces végétations s’observent électivement sur les valves dans le sens
du flux sanguin : versant atrial des valves mitrales et tricuspides ou sur le versant
ventriculaire des valves aortiques et pulmonaires
En plus de la « classique » végétation, les lésions anatomiques du cœur (délabrement des
tissus) observées au cours de l’EI peuvent également se présenter sous forme:
Emboliques
- EI du Cœur gauche : ischémie d’un organe et/ou métastases septiques
§ Embolie coronaire
§ Abcès ou infarctus cérébral
§ Spondylodiscite
§ Abcès ou infarctus splénique ou rénal (souvent asymptomatique)
§ Ischémie aiguë du membre inférieur
- EI du Cœur droit : embolie pulmonaire septique
Auto-immunes
- Dûes aux complexes immuns circulants, souvent observées au cours des
endocardites subaiguës
- Vascularite
- Glomérulonéphrite
- Signes cutanés
- Arthralgies
- Anévrysmes mycotiques :
§ Sans rapport avec une infection d’origine mycotique
ETIOLOGIES
MICRO-ORGANISMES EN CAUSE
L’identification du germe en cause provient en général des hémocultures positives. En
cas de négativité des hémocultures et si un geste opératoire est indiqué l’identification
du germe peut être obtenue à partir des pièces opératoires par culture des
prélèvements ou biologie moléculaire.
Type Fréq. Porte Présentation
entrée
Streptocoques 58%
Viridans (Mitis, EI type Osler
Oraux
Sanguis, Salivarius, 17% Dentaire Sensible Péni
(non groupables)
Mutans) G
EI type Osler
Digestive
Groupe D Bovis ou Gallolyticus 25% Résistant Péni
Urologique
G
EI type Osler
7% Digestive
Entérocoques Faecalis, Faecium Résistant Péni
Urologique
G
Autres Déficients,
8%
streptocoques βhémolytiques
Staphylocoques 29%
Aureus 23% EI aiguë
Cutanée
Post-
Epidermidis 6% Iatrogène
opératoire
Autres germes 8%
Germe non identifié 5%
Endocardite à hémocultures négatives (jusqu’à 30% des endocardites), faisant
évoquer :
Endocardite décapitée par un traitement antibiotique (cas le plus fréquent)
Streptocoque déficient à culture difficile
Germes intracellulaires (Chlamydia, Mycoplasme, Coxiella, Legionella, Bartonella,
Brucella, Tropheryma whipplei )
Germes à croissance lente du groupe HACCEK (Haemophilus, Actinobacillus,
Cardiobacterium hominis, Capnocytophaga, Eikenella, Kingella)
Endocardite fungique (Candida, Aspergillus)
PORTE D’ENTRÉE
N’est formellement identifiée que dans environ 40% des cas
CARDIOPATHIE PREEXISTANTE
Présente seulement une fois sur deux, ce chiffre étant sans doute grandement sous-estimé
(théoriquement, il existe toujours une lésion endocardique même minime à l’origine de
l’endocardite) et difficile à certifier a posteriori
Les cardiopathies à risque élevé d’EI sont les patients :
1-Porteurs de prothèses valvulaires (ce qui inclut les annuloplasties valvulaires).
2-Avec antécédent d’EI
3-Avec une cardiopathie congénitale cyanogène non corrigée ou dans les 6 mois
après une correction chirurgicale ou interventionnelle ou à vie en cas de shunt résiduel.
Les patients à risque intermédiaire d’EI sont ceux porteurs :
1-Fuite aortique, fuite mitrale ou sténose aortique
2-bicuspidie aortique,
3-cardiopathie congénitale non cyanogène (excepté les communications inter atriales)
4-cardiomyopathie hypertrophiques obstructives.
TERRAINS A RISQUE
Immunodépression acquise :
SIDA
Leucémies
Diabète
Immunodépresseurs (corticothérapie)
Post-opératoire immédiat de chirurgie cardiaque après implantation d’une prothèse.
DIAGNOSTIC CLINIQUE
Souffle
Apparition / majoration ou modification d’un souffle de régurgitation
Un souffle ejectionnel est très peu évocateur d’une EI.
Les signes périphériques
En rapport avec une infection prolongée générant des désordres immunologiques donc
spécifiques des EI subaiguës
Au plan cutané :
Faux panaris d’Osler (figure en haut) : petits nodules de la pulpe des doigts, du dos
des orteils, rouges ou violacés, douloureux et fugaces (durent 2 à 3 jours)
Hippocratisme digital
Au plan ophtalmologique :
Nodules de Roth : nodules cotonneux de la rétine (identiques aux nodules dysoriques)
au fond d’œil
Purpura conjonctival (équivalent du purpura cutané)
Arthralgies
B.ENDOCARDITE AIGUË
Secondaire à un germe virulent (Staphylocoque doré par exemple):
EI iatrogènes liées à une bactériémie sur voie veineuse périphérique ou sur cathéter
EI tricuspides à staphylocoques du toxicomane
EI post-opératoire précoce sur prothèse valvulaire
Signes infectieux évidents : syndrome septicémique avec fièvre élevée, splénomégalie
Anomalies auscultatoires rarement intenses
Evolution parfois rapidement dramatique en raison de la sévérité du sepsis et du caractère
très délabrant de ce type d’infections.
DIAGNOSTIC PARACLINIQUE
Est principalement basé sur la présence de lésions de l’endocarde (végétations en
particulier) en échographie cardiaque et sur la positivité des hémocultures. Ces
anomalies constituent les 2 critères majeurs du diagnostic.
Les critères du Duke largement utilisés pour le diagnostic d’EI ont été récemment
actualisés et intègrent en plus de l’échographie d’autres modalités d’imagerie
cardiaque en seconde intention pour aider le diagnostic et permettre de confirmer ou
de mettre en évidence des lésions anatomiques suspectées ou non visualisées par
ultrasons.
A.MICROBIOLOGIE
Hémocultures
Devant toute suspicion d’EI, faire 3 séries d’hémocultures :
§ Avant toute antibiothérapie
§ Sur milieu aérobie et anaérobie
§ Prévenir le microbiologiste afin d’effectuer une incubation longue (4 semaines)
§ Antibiogramme réalisé sur toute culture positive
§ Au cours de l’EI la septicémie est théoriquement constante (bactéries sur
l’endocarde au contact permanent du flux sanguin), il est donc inutile d’attendre
d’éventuels frissons ou pics fébriles pour effectuer les hémocultures.
Si les 3 premières hémocultures sont négatives à 48 heures de culture:
§ Refaire une 2e série de 3 hémocultures
§ Au besoin sur milieux spécifiquement enrichis.
§ Avec culture adaptées aux germes intracellulaires
§ Réaliser les sérologies (cf infra)
Le traitement antibiotique ne sera débuté qu’après la réalisation des 3 hémocultures
initiales. En revanche en cas de forte suspicion d’EI ce traitement doit être débuté
sans attendre le résultat des prélèvements. Le type et la durée du traitement devra
par la suite être réévalués.
Sérologies
A effectuer en cas d’EI à hémocultures négatives à 48heures:
Aspergillus, Candida
Bartonella
Brucella
Chlamydia pneumoniae
Coxiella Burnetii (fièvre Q)
Legionella
Mycoplasme pneumoniae
Recherche d’une porte d’entrée
Panoramique dentaire, clichés des sinus de la face, consultation ORL et
stomatologique
Si entérocoque, streptocoque Bovis, bacille gram négatif :
Toucher rectal
Coloscopie
Echographie ou scanner abdomino-pelvien
ECBU (à faire de principe mais la porte d’entrée urinaire est rare)
Végétations
Nodules échogènes, polylobés, de forme sessile ou pédiculée
Appendues aux valves dans le sens du flux sanguin (versant atrial des valves
atrioventriculaires ou artériel des valves aortiques ou pulmonaires)
Les végétations larges (Diamètre>10 mm) et très mobiles sont les plus à risque d’embolies
Image de gauche : Végétation mitrale (flèche)sur une vue transoesophagienne, l’oreillette gauche
étant en haut de l’image. Image de droite, végétation aortique pédiculée et prolabante dans la
chambre de chasse du ventricule gauche (flèche)
Diagnostic différentiel :
Valves épaissies, myxoïdes
Tumeur valvulaire (fibroelastome)
Cordage rompu de la valve mitrale
Thrombus appendu à la valve (très rare)
Lésions de délabrement
Mutilation valvulaire (perforations, rupture)
Rupture de cordage
Abcès périvalvulaire (zone vide d’écho)
C.SCANNER CARDIAQUE
Le scanner cardiaque synchronisé sur l’ECG est devenu une modalité d’imagerie très
performante pour l’évaluation morphologique du cœur. Cet examen est très utile en
pratique clinique pour rechercher des arguments en faveur d’une EI (recherche des lésions
anatomiques) en particulier sur prothèse valvulaire. Son interprétation peut être difficile et
doit être confiée à un médecin expert en imagerie cardiaque.
En l’absence de contre-indication (insuffisance rénale sévère) cette imagerie doit être
largement prescrite en cas de suspicion d’EI sur prothèse et d’ETO « négative » ou
« suspecte ». Cette imagerie est moins utile en cas d’EI sur valve native.
La présence d’une lésion anatomique identifiée sur le scanner permet de retenir un critère
majeur du diagnostic d’EI selon les critères de Duke modifiés.
D.IMAGERIE NUCLEAIRE
L’imagerie nucléaire (TEP 18F-FDG ou la scintigraphie aux leucocytes marqués) peut être
utile au diagnostic d’EI.
Le TEP 18F-FDG permet d’identifier une activité métabolique dans la zone suspecte
d’infection. C’est un examen très sensible mais relativement peu spécifique d’infection. Un
contexte fréquemment pourvoyeur de faux positifs de cette technique est l’inflammation
observée dans les 3 mois après une chirurgie cardiaque. Son avantage est sa disponibilité
relativement large en routine clinique.
La scintigraphie aux leucocytes marqués permet d’identifier une localisation de leucocytes
marqués dans la zone suspecte d’infection, cet examen est plus spécifique que le TEP
18F-FDG mais est moins disponible en routine clinique.
Les deux modalités d’imagerie nucléaire sont particulièrement utilisées en cas de
suspicion d’EI sur prothèse et d’ETO « négative » ou « suspecte ». Dans ces cas ces
modalités sont complémentaires et le plus souvent combinées à la réalisation d’un scanner
cardiaque. L’imagerie nucléaire ne doit pas être utilisée en cas de suspicion d’EI sur valve
native, dans ce contexte cette modalité n’a pas démontré d’intérêt clinique.
L’interprétation de ces examens peut être difficile et doit être confiée à un médecin expert
en imagerie cardiaque dans le contexte d’une suspicion d’EI.
F.AUTRES IMAGERIES
COMPLICATIONS
L’EI est une affection grave, grevée d’une mortalité hospitalière de 20% environ.
Son pronostic est compromis en cas de survenue de complications
A.COMPLICATIONS CARDIAQUES
Insuffisance cardiaque :
Du choc cardiogénique à la décompensation sans gravité
Plus fréquente en cas de localisation aortique responsable d’une fuite aigüe sévère.
Liée aux mutilations valvulaires responsables d’une fuite et à la cardiopathie sous-
jacente (valvulopathie antérieure avec retentissement ventriculaire gauche).
Rarement secondaire à une obstruction (végétation sur prothèse mécanique)
Peut justifier une intervention chirurgicale en urgence
Infarctus myocardiques septiques :
Secondaires à des embolies coronaires
Surtout si localisation aortique ou infection par staphylocoque / entérocoque
Aboutissant à une véritable déchéance myocardique par emboles répétés
Abcès périvalvulaire :
Compliquent surtout les EI aortiques en particulier sur prothèses
Evolution silencieuse à partir d’une atteinte valvulaire qui diffuse à l’anneau et au
myocarde contigu, donc dans le septum interventriculaire pour la valve aortique
Manifestations spécifiques de l’abcès péri-aortique : BAV par atteinte du faisceau de
His, extrasystoles ventriculaires provenant du foyer de nécrose septique
Risque de rupture dans une autre cavité cardiaque, la racine aortique ou le péricarde
Péricardites :
Complications rares
Pathogénie mal connue : purulentes, sinon réactionnelles
Rechutes :
§ Si les lésions ne sont pas stérilisées (traitement antibiotique insuffisant)
§ Ou si la porte d’entrée n’est pas traitée de façon radicale
B.COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES
Complications potentiellement redoutables
C.COMPLICATIONS RENALES
Infarctus rénal par embolie
Insuffisance rénale de causes multiples :
Glomérulonéphrite infectieuse
Infarctus, abcès
Insuffisance rénale fonctionnelle sur insuffisance cardiaque
Néphrotoxicité des antibiotiques (aminosides) et/ou des produits de contraste iodés.
D.COMPLICATIONS INFECTIEUSES
Persistance d’un syndrome fébrile, septique ou inflammatoire évoquant :
L’échec bactériologique (infection non contrôlée par antibiotiques) est une complication
rarement observée au cours de l’EI. Elle est toutefois plus fréquente en cas d’EI sur
prothèse valvulaire et/ou d’infection à certains germes (EI fongiques ou à bactéries
multirésistantes).
L’échec bactériologique est défini par la persistance de fièvre et d’hémocultures positives
7 jours après le début d’une antibiothérapie adaptée à l’infection.
Avant de retenir cette complication il est impératif d’éliminer les causes les plus fréquentes
de persistance d’un syndrome infectieux :
§ Traitement antibiotique non adapté au germe ou prescrit à doses insuffisantes
§ Persistance de la porte d’entrée
§ Veinite sur cathéter veineux
§ Complications thrombœmboliques (phlébite ou embolie pulmonaire)
§ Métastase septique
§ Allergies aux antibiotiques
Choc septique : possible en cas d’EI aiguë à germe virulent
TRAITEMENT
L’EI est une maladie grave et complexe. Dans le but de réduire la morbidité et la mortalité
de cette maladie, la prise en charge des patients doit être collégiale au sein d’une
équipe pluridisciplinaire (« team endocardite ») impliquant plusieurs experts
(cardiologues cliniciens, imageurs, chirurgiens cardiaques, radiologues, neurologues,
infectiologues…).
En cas de signes de gravité en particulier en cas de délabrement valvulaire important et
d’endocardite sur prothèse un transfert dans un centre tertiaire de cardiologie expert en EI
doit être envisagé.
A.MESURES GENERALES
Hospitalisation impérative
Recherche et traitement de la porte d’entrée
Traitement symptomatique de l’insuffisance cardiaque en sachant que sa présence
justifie de s’interroger sur l’indication d’une chirurgie rapide
Contre-indication théorique du traitement anticoagulant sauf nécessité absolue:
prothèse mécanique par exemple
Surveillance :
Fièvre, diurèse, poids, examen cardiovasculaire, neurologique et cutané quotidien
Biologie : syndrome inflammatoire, fonction rénale, plaquettes, dosage des
antibiotiques (pic et résiduel), étude du pouvoir bactéricide du sérum, examens
immunologiques (si positifs initialement), hémocultures (Elles se négativent
habituellement en 48-72heures).
ECG : quotidien (surtout si atteinte aortique) à la recherche d’un BAV
Echographie cardiaque hebdomadaire afin de surveiller les dégâts valvulaires et
l’évolution des végétations
Discuter un suivi ORL avec audiogramme (ototoxicité des aminosides)
B.TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE
L’antibiothérapie doit être :
Adaptée à l’antibiogramme
Synergique
Bactéricide
Administrée par voie veineuse au début du traitement
Prolongée (classiquement 4 à 6 semaines)
Les protocoles sont très clairement définis selon le germe en cause et tiennent compte
de :
la survenue sur valve native ou sur prothèse
2
ou bithérapie associant l’une des molécules
suscitées (Peni G, Amox ou Ceftriaxone) à
de la Gentamicine 3 mg/kg/j pour une durée
plus courte
4
Si allégie à la pénicilline
Vancomycine
Streptocoque oral ou bovis Bithérapie systématique : 4
moins sensible aux Pénicilline G 300 000 à 400 000 U/kg/j 4
antibiotiques ou Amoxicilline 200 mg/kg/j 4
ou Ceftriaxone 2g/J en une fois
et Gentamicine 3 mg/kg/j 2
Si allégie à la pénicilline 4
Vancomycine
Et 2
Gentamicine 3 mg/kg/j
Des hémocultures doivent être prélevées après le début du traitement antibiotique pour
vérifier la bonne réponse thérapeutique. Elles se négativent habituellement en 48-
72heures (en 7 jours au maximum).
C.TRAITEMENT CHIRURGICAL
L’opportunité et le timing du traitement chirurgical doit être discuté au cas par cas au sein
de l’équipe spécialisée EI (« team endocardite »)
Les 3 grandes indications potentielles de chirurgie cardiaque sont
D.PROPHYLAXIE DE L’EI
La prévention débute par une bonne hygiène bucco-dentaire (brossage de dents,
consultation régulière d’un dentiste) des patients valvulaires ou porteurs d’une
cardiopathie à risque ainsi que sur l’éducation vis-à-vis de situations à risque
(déconseiller les piercings, traiter au plus vite d’éventuelles lésions cutanées…).
Compte tenu de l’augmentation de la prévalence de l’EI iatrogène le recours à une voie
veineuse périphérique et à fortiori à un cathéter central doit être limité au maximum.
Les patients doivent être déperfusés dès que possible et il faut impérativement
supprimer les perfusions dites de « confort » en particulier dans le sous-groupe de
patients à très haut risque d’EI.
Les dernières recommandations internationales limitent l’utilisation d’une
antibioprophylaxie pour la prévention de l’EI uniquement aux patients à très haut
risque (antécédent d’EI, prothèse valvulaire incluant les annuloplasties et cardiopathie
congénitale cyanogène non corrigée ou incomplètement corrigée) devant subir un
geste dentaire (gestes dentaires avec manipulation du tissu gingival ou de la région
périapicale ou effraction de la muqueuse orale).
Les patients à risque intermédiaire d’EI (cf définition plus haut dans ce chapitre) ne
doivent pas recevoir d’antibiotiques avant un geste dentaire.
Pas de prophylaxie recommandée en cas de geste sur les systèmes gastro-intestinal ou
génito-urinaire.
POINTS ESSENTIELS
12) Il faut distinguer les valves mécaniques qui nécessitent une anticoagulation à vie des
bioprothèses qui ne nécessitent pas d’anticoagulation au long cours.
13) Les valves mécaniques ont une excellente durabilité. Les bioprothèses dégénèrent et sont
à réserver aux sujets âgés ou lorsque les anticoagulants sont contre indiqués.
14) La surveillance du patient doit être rapprochée en post opératoire précoce et au long
cours à la recherche de complications infectieuses, de complications
thromboemboliques (embolies systémiques, thrombose de prothèse), d’une désinsertion
de prothèse, d’une dégénérescence de bioprothèse, et des complications du traitement
anticoagulant.
15) L’endocardite bactérienne est une complication redoutable chez les porteurs de prothèse.
Ces sujets sont à risque majeur d’endocardite infectieuse et doivent bénéficier d’une
antibioprophylaxie stricte et d’un suivi dentaire régulier.
I. INTRODUCTION
Le remplacement d'une valve sténosante ou fuyante par une prothèse est une
chirurgie courante. Depuis les premières chirurgies valvulaires des années 60, les
techniques chirurgicales et les modèles prothétiques ont beaucoup évolué.
Le remplacement valvulaire transforme le pronostic des patients mais les exposent
aussi à des complications en particulier thrombo-emboliques pour les valves
mécaniques, dégénératives pour les bioprothèses, infectieuses dans les deux cas.
1- Structure
Les prothèses actuelles sont en titane ou en carbone. Les prothèses mécaniques ont
une excellente durabilité, et en principe doivent durer toute la vie du patient
Leur inconvénient majeur est la nécessité d’un traitement anticoagulant oral à vie
PROTHESES MECANIQUES
-Excellente durabilité,
-Traitement anticoagulant à vie
2- Indications
Les prothèses biologiques les plus utilisées étaient constituées de sigmoïdes aortiques
de porc (bioprothèses de Hancock, de Carpentier-Edwards…), mais plus souvent
actuellement de péricarde de veau (bioprothèse de Ionescu-Shiley. Ce sont des
hétérogreffes ou xénogreffes.
Les prothèses biologiques comportent une armature métallique sur laquelle s’insèrent
trois valves biologiques. Certaines prothèses récentes ne comportent pas d’armature
métallique : ce sont des prothèses dites ²stentless².
PROTHESES BIOLOGIQUES
2- Indications
1- Surveillance clinique
- Température
- Cicatrice :
§ caractère inflammatoire ou non,
§ présence d’une désunion superficielle précoce,
§ présence ou non d’un écoulement et son aspect,
§ caractère douloureux ou non
- Rigidité sternale : la désunion sternale est souvent le premier signe de la
médiastinite post-opératoire,
- Absence de douleur thoracique, absence de survenue de signes d’insuffisance
cardiaque (dysfonction précoce de prothèse), absence de complications thrombo-
emboliques.
2- Surveillance paraclinique
- ECG
§ Recherche d’une ischémie myocardique post-opératoire, d’un trouble du rythme
auriculaire, de troubles de la repolarisation (port-péricardotomie)
- Radiographie du thorax
§ Recherche de signes d’œdème pulmonaire, d’épanchement pleural ou d’une
complication infectieuse
-Biologie
§ Recherche :
- d’un syndrome inflammatoire biologique (complication infectieuse précoce)
- d’une augmentation de la troponine (nécrose myocardique)
- d’une anémie, thrombocytose, thrombopénie, fréquentes en post-opératoire,
parfois d’origine inflammatoire ou hémorragique.
1- Modalités - Fréquence
• Médecin traitant
• Cardiologue
2- Surveillance clinique
3- Surveillance paraclinique
-Radiographie pulmonaire
§ Taille de la silhouette cardiaque
§ Surcharge vasculaire ou épanchement pleural
-ECG
Persistance d’un rythme sinusal, Hypertrophie Ventriculaire Gauche (HVG) électrique,
repolarisation.
-ECHOCARDIOGRAPHIE TRANSTHORACIQUE
§ Examen clé
§ Interprétation délicate car les prothèses surtout mécaniques sont responsables
de réverbérations et d’artéfacts
§ Evaluation de :
o la surface effective de la prothèse
o gradients trans-prothétiques (gradient moyen)
o présence ou non de fuites intra-, para- ou péri-prothétiques
o fonction systolique ventriculaire gauche (fraction d’éjection ventriculaire
gauche ou FEVG)
o diamètre et de la surface de l’oreillette gauche
o pression artérielle pulmonaire systolique (PAPS).
§ Comparaison avec l’examen de référence du 3ème mois post-opératoire
§ Echographique par voie transœsophagienne sous anesthésie locale en cas
de suspicion de dysfonction de prothèse, endocardite infectieuse, thrombose,
désinsertion, d’autant plus s’il s’agit d’une prothèse en position mitrale (face
auriculaire très bien visualisée).
-Les recommandations européennes 2017 définissent les valeurs cibles de l’INR pour
les prothèses mécaniques selon le risque thrombotique de la prothèse et les facteurs
de risques liés au patient.
en cas d’extractions dentaires, le patient peut être traité en ambulatoire sous AVK
(en l’absence de surdosage) associé à des pratiques d’hémostase locale. Lorsque cela
n’est pas possible et pour des gestes plus importants, on peut proposer un arrêt des
AVK avec un relais par héparine (Héparine de Bas Poids Moléculaire (HBPM) en
ambulatoire) et parfois même une prise en charge en hospitalisation. La prophylaxie
de l’endocardite infectieuse sera réalisée de manière systématique.
-En cas de chirurgie extra-cardiaque programmée, les AVK seront arrêtés de façon
transitoires et relayés par de l’héparine non fractionnée ou des HBPM.
-En cas de grossesse, le risque thrombo-embolique sur prothèse est multiplié par 10
et les complications sont plus fréquentes sous héparine que sous AVK. L’attitude
actuelle est d’introduire un traitement par héparine durant le premier trimestre (risque
tératogène des AVK) et les 15 derniers jours de la grossesse (risque hémorragique de
l’accouchement), en maintenant les AVK dans l’intervalle. Le risque hémorragique
augmentant à chaque relais du mode d’anticoagulation on peut aussi poursuivre toute
la grossesse sous HBPM.
IV. COMPLICATIONS
A- COMPLICATIONS INFECTIEUSES
B- COMPLICATIONS THROMBOEMBOLIQUES
1- Embolies systémiques
Il s’agit de la migration dans une artère périphérique d’un thrombus formé au sein de
la prothèse. Les embolies sont souvent cérébrales, donnant lieu à un accident
ischémique transitoire ou constitué, pouvant laisser des séquelles.
Plus rarement, il s’agit d’une ischémie aiguë de membre, d’un infarctus du myocarde
d’origine embolique, d’un infarctus rénal ou splénique.
2- Thrombose de prothèse
Les thromboses de prothèse valvulaire sont des complications rares mais graves,
Diagnostic :
-il peut exister une modification de l’auscultation, soit une diminution des bruits de
la prothèse, soit l’apparition ou le renforcement d’un souffle systolique pour une
prothèse en position aortique ou d’un roulement diastolique pour une prothèse en
position mitrale.
-Biologiquement, le traitement anticoagulant est souvent non optimal (INR < à la
valeur cible).
-l’échocardiographie transthoracique permet le diagnostic d’obstruction de
prothèse avec augmentation du gradient moyen transprothétique et diminution de la
surface fonctionnelle, Il peut exister une fuite valvulaire par fermeture incomplète de la
prothèse
-échocardiographie transœsophagienne permettant la visualisation du thrombus
notamment sur la face auriculaire d’une prothèse mitrale
Traitement
-thromboses obstructives représentent une urgence vitale et doivent bénéficier
d’une prise en charge médico-chirurgicale rapide (changement de valve). Dans les
formes subaigues la thrombolyse donne parfois de bons résultats.
La mortalité est élevée aussi bien dans les séries chirurgicales que dans les séries
traitées par fibrinolyse.
C- DESINSERTION DE PROTHESE
Signes cliniques:
- elle peut être asymptomatique et sera suspectée devant l’apparition d’un souffle,
cependant inconstant.
- elle peut être à l’origine d’une aggravation fonctionnelle, avec apparition d’une
insuffisance cardiaque
Signes biologiques:
- majoration d’une hémolyse se manifestant par une anémie,
- élévation des LDH
-effondrement de l’haptoglobine
-présence de schizocytes, signant le caractère mécanique de l’hémolyse.
Traitement,
-en cas d’endocardite infectieuse, la désinsertion prothétique constitue un élément de
gravité en faveur de l’intervention chirurgicale.
-en absence de contexte infectieux, une réintervention ne sera proposée qu’en cas de
désinsertion importante ou en cas d’hémolyse avec anémie sévère nécessitant des
transfusions itératives et/ou résistante aux traitements médicaux palliatifs
(érythropoïétine…).
Ces ré-interventions sont associées à un risque de mortalité significatif mais aussi à
un risque de récidive.
D- DEGENERESCENCE DE BIOPROTHESES
La rapidité de la dégénérescence est d’autant plus élevée que le patient est jeune, la
grossesse et l’insuffisance rénale accélèrent également la dégénérescence. Elle est
plus rapide sur une bioprothèse en position mitrale.
L’échocardiographie transthoracique reste l’examen de référence pour porter le
diagnostic de dégénérescence de bioprothèse.
DEGENERESCENCE DE BIOPROTHESE
Le risque hémorragique est estimé à 1,2% années-patients pour les porteurs de valves
mécaniques sous traitement anticoagulant au long cours. D’où la préférence pour
l’implantation de bioprothèse chez les sujets de plus de 65 ans ayant un risque
hémorragique plus important et chez les patients porteurs de comorbidités aux
antécédents hémorragiques.
En cas d’hémorragie sévère le traitement par AVK doit être interrompu, et relayé par
un traitement par héparine à la seringue électrique avec un TCA entre 1,5 et 2 fois le
témoin.; le traitement par AVK doit être repris dès que l’état du patient le permet. En
cas d’hémorragies intra-crâniennes, le traitement anticoagulant sera interrompu.
F- AUTRES COMPLICATIONS
.
V. CONCLUSION
Les porteurs de prothèses valvulaires sont exposés des complications thrombo-
emboliques d’autant plus s’il s’agit d’une valve mécanique en position mitrale.
REVISION RAPIDE
SURVEILLANCE DES PORTEURS DE PROTHESES VALVULAIRES
Type de prothèse
Prothèses mécaniques : Durable mais nécessitant un traitement anticoagulant à vie.
Prothèses biologiques : Pas de traitement anticoagulant mais durabilité limité (environ 10 ans)
TAVI : implantation peu invasive (percutanée) mais recul plus limité. Réservé aux patients récusés
pour la chirurgie classique.
Complications
Infectieuses : redoutable, précoce ou tardive.
Thrombotiques : + fréquentes pour les prothèses mécaniques anciennes, en position mitrale.
Emboles systémique ou dysfonction de prothèse. En cas de thrombose obstructive : traitement
chirurgical.
Dégénérescence : concerne les bioprothèses en moyenne 10 ans après intervention. D’autant plus
rapide que le patient est jeune.
Désinsertion de prothèse : d’étiologies diverses (infectieuse, lâchage de suture, dégénérescence)
Hémolyse : constante, minime. Une hémolyse clinique doit faire rechercher une anomalie de la
prothèse.
Surveillance
Prophylaxie de l’endocardite et l’éradication des foyers infectieux, ORL et dentaires
Hémocultures répétées systématiques chez tout patient porteur d’une prothèse valvulaire dans un
contexte fébrile avant instauration d’une antibiothérapie à l’aveugle.
Fréquence :
-Médecin traitant tous les mois (état clinique, INR)
-Cardiologue au 3è mois (ETT de référence), Puis tous les 4 mois la première année, Puis 1 fois/an
-ETT de surveillance tous les ans
-Surveillance rapprochée pour les porteurs de bioprothèse (y compris TAVI) à partir de la 6ème
année post-opératoire.
POINTS ESSENTIELS
1) La dyspnée est une sensation subjective qui dépend de trois principaux facteurs: la
pression intra thoracique via des mécanorécepteurs, le contenu artériel en oxygène et le
pH sanguin via des chémorécepteurs.
2) Le diagnostic passe par un interrogatoire complet, un examen clinique cardiopulmonaire
et général.
3) Rechercher des signes de gravité: signes de lutte respiratoire, signes d’hypoxémie, signes
d’hypercapnie, signes de choc.
4) Nécessité de grader la dyspnée par des échelles adaptées: NYHA, Sadoul
5) Examens complémentaires en première intention devant une dyspnée aigue: ECG, RT,
Gaz du sang, NFS
6) Examens complémentaires en première intention devant une dyspnée chronique: RT,
EFR + Gaz du sang, ECG, ETT, NFS
7) Une dyspnée inspiratoire oriente vers une origine laryngée ou trachéale haute.
8) Une dyspnée aigue à auscultation pulmonaire normale doit faire rechercher une EP, une
tamponnade, un trouble du rythme cardiaque, une cause métabolique (anémie aiguë,
acidose métabolique aigüe) ou neurologique, un état de choc.
9) Une dyspnée aigue avec crépitants oriente vers une insuffisance ventriculaire gauche,
une pneumopathie infectieuse, un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), une
pneumopathie interstitielle diffuse aigue.
10) Une dyspnée aigue avec sibilants oriente vers un asthme, une exacerbation de BPCO ;
une insuffisance ventriculaire gauche.
11) Une dyspnée aigue avec asymétrie auscultatoire oriente vers un pneumothorax, un
épanchement pleural, une atélectasie aiguë.
12) Devant une dyspnée chronique, il faut rechercher les causes cardiaques (insuffisance
cardiaque, constriction péricardique, shunt intra cardiaque droit-gauche), pulmonaires
(troubles ventilatoires obstructifs et restrictifs), une hypertension pulmonaire, une anémie.
INTRODUCTION
La dyspnée est une sensation subjective de difficulté, d’inconfort respiratoire,
survenant pour un niveau d’activité usuelle n’entraînant normalement aucune gêne.
- Symptôme très fréquent.
- Causes multiples : pneumologiques, cardiologiques, neurologiques, ORL
- On distingue la dyspnée aiguë (d’apparition récente) de la dyspnée chronique.
Dyspnée ≠ insuffisance respiratoire aigüe: une dyspnée peut s’observer en l’absence
d’insuffisance respiratoire, par exemple dans l’anémie aiguë; une insuffisance
respiratoire peut survenir sans dyspnée, par exemple au cours d’un coma.
PHYSIOPATHOLOGIE
La dyspnée dépend de trois principaux facteurs :
Interrogatoire
a) Terrain
- Antécédents médico-chirurgicaux (cardiopathie sous-jacente, pathologie
pulmonaire chronique), facteurs de risque cardiovasculaires
- Tabagisme
- Atopie
- Traitement habituel et observance du traitement
b) Caractéristiques de la dyspnée
- Date d’apparition
- Mode d’apparition (brutal /progressif)
- Horaire
§ Diurne
§ Nocturne
§ Réveil
- Circonstances de survenue :
§ Effort ou repos
§ Décubitus (orthopnée) ou orthostatisme (platypnée)
§ Facteurs déclenchant: immobilisation prolongée, voyage, contage,
toxique, saison
- Signes associés :
§ Généraux : frissons, fièvre, …
§ Cardiologiques : douleur thoracique, palpitations, …
§ Pneumologiques : toux, expectorations, hémoptysie, …
§ ORL
§ Neurologiques
c) Classification de la dyspnée
a) Caractériser la dyspnée
- La respiration normale comporte une inspiration (I) active et une expiration (E)
passive. La fréquence respiratoire normale est d’environ 12 à 16 cycles par
minute.
- Dyspnée inspiratoire :
§ Caractérisée par une augmentation du temps inspiratoire.
§ Marquée par la mise en jeu des muscles inspiratoires accessoires, ce
qui se traduit par un tirage inspiratoire (sus-claviculaire, sus-sternal,
intercostal, basithoracique)
§ Signe la présence d’un obstacle extra thoracique (pharyngé, laryngé) ou
trachéal.
- Dyspnée expiratoire :
§ Caractérisée par un allongement du temps expiratoire
§ Traduit l’existence d’un rétrécissement du calibre bronchique
- Dyspnée de Küssmaul
§ Souvent liée à une acidose métabolique
§ Polypnée « sine materia » (auscultation normale)
- Dyspnée de Cheyne-Stokes
§ Dyspnée caractérisée par un rythme respiratoire anormal cyclique avec
des mouvements respiratoires crescendo (de plus en plus amples
et rapides) puis decrescendo, souvent suivis d’une pause prolongée.
§ Souvent le fait d’affections neurologiques sévères impliquant les centres
respiratoires bulbaires
- Examen général :
§ Température
§ Altération de l’état général, amaigrissement
- Examen pulmonaire :
§ Mesure de la Sao2
§ Murmure vésiculaire : normal ou diminué, symétrique ou non,
§ Présence de bruits surajoutés (sibilants, crépitants, ronchi)
- Examen cardiovasculaire:
§ Fréquence cardiaque, pression artérielle,
§ Bruits du cœur : réguliers/irréguliers ; souffle,
- Examen ORL.
- Examen neuro-vasculaire.
- Signes d’hypoxémie:
§ Cyanose (extrémités et lèvres), SaO2 < 90 %, tachycardie >120bpm
- Signes d’hypercapnie :
§ Encéphalopathie : astérixis, agitation, troubles de conscience
§ Hypersudation
§ Hypertension
- Signes de choc :
§ Signes d’hypo perfusion périphérique (marbrures, pâleur cutanée,
froideur des extrémités)
§ Hypotension artérielle PAS<90mmHg, tachycardie (FC>120bpm),
oligurie
a) Gazométrie artérielle
c) Electrocardiogramme (ECG)
- Fibroscopie bronchique
§ Pneumopathies infectieuses:
o Terrain favorisant :
ü Age
ü Alcoolisme
ü Immunodépression
ü Troubles de la déglutition
o Examen clinique :
ü Râles crépitants en foyer
ü Souffle tubaire en regard de la condensation pulmonaire
ü Epanchement pleural
ü Syndrome infectieux clinique (fièvre, frissons, sepsis, choc)
ü Toux et expectorations associées
o Radiographie de thorax :
ü Foyer avec opacité parenchymateuse systématisée
ü Epanchement pleural associé
o Gazométrie :
ü Hypoxémie
o Biologie
ü Syndrome inflammatoire (hyperleucocytose, CRP,
procalcitonine)
o Examen clinique :
ü Crépitants bilatéraux diffus
o Radiographie de thorax :
ü Opacités bilatérales interstitielles et alvéolaires, confluentes,
non péri-hilaires, « poumon blanc »
ü Silhouette cardiaque normale
o Gazométrie :
ü Rapport PAO2/ FIO2 <200
o Prise en charge nécessitant une hospitalisation en réanimation ++
§ Pneumothorax
o Terrain:
ü Sujets jeunes, longilignes
ü Tabagisme
ü Geste thérapeutique (ex: ponction pleurale)
ü Effort à glotte fermée
o Clinique:
ü Douleur thoracique intense associée, latéralisée, modifiée
par la respiration.
ü Diminution des vibrations vocales et du murmure vésiculaire
o Radiographie de thorax :
ü Hyperclarté avec disparition du parenchyme pulmonaire
§ Epanchement pleural
o Terrain :
ü Contexte infectieux (pleurésie purulente, épanchement
pleural para-pneumonique), tumoral (altération état général,
antécédents néoplasiques, tabagisme...), ou traumatique
(hémothorax)
o Radiographie de thorax :
ü Comblement d’un cul de sac pleural costo-diaphragmatique
ü Opacité basale, à limite supérieure concave vers le haut (Ligne
de Damoiseau)
o Atélectasie aiguë
o Liée à un obstacle bronchique
o Radiographie de thorax
ü Opacité systématisée rétractile
a) Causes cardiovasculaires
§ Embolie pulmonaire
o Rechercher un contexte favorisant
(Alitement, station assise prolongée, voyage de longue durée,
immobilisation sous plâtre, contexte postopératoire, néoplasie
active, tabagisme, contraception oestroprogestative…).
o Examen clinique :
ü Douleur thoracique souvent associée
ü Signe clinique de TVP
ü Auscultation cardiaque et pulmonaire le plus souvent
normale.
ü Tableau de choc en cas d’EP sévère
o ECG :
ü Normal dans 50% des cas
ü Aucun signe n’est spécifique !
ü Tachycardie sinusale
ü Bloc de branche droit
ü S1Q3
ü Ondes T négatives en antéro-septal, de V1à V3
o Gazométrie artérielle :
ü Effet shunt : hypoxémie – hypocapnie (non spécifique)
o Biologie :
ü D-Dimères augmentés (intérêt diagnostique – Valeur
prédictive négative)
ü BNP et troponine augmentés en cas de retentissement
cardiaque (marqueurs pronostiques)
o Radiographie de thorax :
ü Peut être normale
ü Anomalies possibles:
• Ascension de la coupole diaphragmatique
• Atélectasie en bande
• Elargissement des artères pulmonaires,
• Opacité triangulaire à base pleurale (infarctus
pulmonaire)
• Grosse artère pulmonaire
• Epanchement pleural associé
o Echographie transthoracique :
ü Peut être normale
ü Signes de cœur pulmonaire aigu :
• Cavités droites dilatées
• Dysfonction systolique du ventricule droit
• Septum paradoxal
• Rarement : thrombus en migration dans les cavités
droites.
o Echo Doppler veineux des membres inférieurs :
ü Peut être normal
ü Thrombose veineuse profonde
o Diagnostic établi par un des deux examens suivants :
ü AngioTDM thoracique
§ Tamponnade
b) Causes métaboliques
§ Anémies aiguës :
o Examen clinique :
ü Pâleur cutanéomuqueuse
o Causes:
ü Hémorragies aigües
ü Hémolyses aiguës (d’origine bactérienne, parasitaire,
toxique, immuno-allergique, auto-immune, ou mécanique).
§ Acidoses métaboliques aigües :
o Physiopathologie :
ü L’acidose induit une hyperventilation alvéolaire par
stimulation des chémorécepteurs.
o Examen clinique :
ü Dyspnée de Küssmaul.
o Causes:
ü Acidocétose diabétique
ü Acidoses lactiques
c) Causes neurologiques
§ Accident vasculaire cérébral
o Dyspnée de Cheynes-Stokes++
§ Neuropathies périphériques
o Syndrome de Guillain Barré ++
§ Atteintes de la jonction neuromusculaire: crise aiguë
myasthénique
d) Etats de choc
e) Dyspnées psychogènes
§ Diagnostic d’élimination
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
Interrogatoire
- Terrain
§ Antécédents médico-chirurgicaux
§ Facteurs de risque cardiovasculaires
§ Tabagisme
§ Atopie
§ Exposition professionnelle
§ Traitement habituel et observance du traitement
- Caractéristiques de la dyspnée
§ Date d’apparition
§ Mode d’apparition (brutal /progressif)
§ Horaire :
ü Diurne /Nocturne/ Réveil
§ Circonstances de survenue :
ü Effort ou repos
ü Décubitus (orthopnée) ou orthostatisme (platypnée)
- Signes associés :
§ Généraux : altération de l’état général
§ Cardiologiques : douleur thoracique, palpitations, …
§ Pneumologiques : toux, expectorations, hémoptysie, …
- Classification de la dyspnée
§ Cf dyspnée aigue
Examen clinique
- Examen général :
§ Altération de l’état général, amaigrissement
- Examen pulmonaire :
§ Déformation thoracique, cyphose / scoliose
§ Murmure vésiculaire : normal ou diminué, symétrique ou non
§ Présence de bruits surajoutés (sibilants, crépitants, ronchi)
- Examen cardiovasculaire:
§ Fréquence cardiaque, pression artérielle
§ Bruits du cœur : réguliers/irréguliers ; souffle
§ Signes d’insuffisance cardiaque droite
ü Turgescence jugulaire
ü Reflux hépato-jugulaire
ü Hépatomégalie
ü Œdèmes des membres inférieurs
§ Signes d’insuffisance cardiaque gauche
ü Crépitants bilatéraux
ü Galop
ü Souffle d’IM fonctionnelle
ü Eclat du B2 au foyer pulmonaire
ü Epanchement pleural
- Electrocardiogramme (ECG)
Causes cardiaques
- Causes:
§ Toutes les causes d’insuffisance cardiaque (cf. tableau ci-dessous)
ü Insuffisances cardiaques systoliques
ü Insuffisances cardiaques diastoliques (à FEVG conservée)
- Asthme
- Définition :
§ Pression artérielle pulmonaire moyenne, mesurée par cathétérisme
cardiaque > 25mmHg
- Groupes cliniques :
1 : Hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP)
§ Idiopathique
§ Héréditaires
§ Toxiques
§ Secondaires :
ü Connectivites
ü Hypertension portale
ü Infection VIH
ü Cardiopathies congénitales (Shunts ++)
2 : Hypertensions pulmonaires dues à une cardiopathie gauche
3 : Hypertensions pulmonaires dues à une maladie pulmonaire
4 : Hypertensions pulmonaires chroniques thromboemboliques
- Diagnostic :
§ Signes cliniques peu spécifiques :
ü Eclat du B2 au foyer pulmonaire
ü Signes d’insuffisance ventriculaire droite
§ En première intention, les pressions pulmonaires peuvent être estimées par
échographie cardiaque transthoracique,
§ L’ETT permet un dépistage de l’HTP mais l’examen de référence reste le
cathétérisme cardiaque droit.
Autres
- Anomalies du transport de l’oxygène
§ Quantitatives
ü Toutes les causes d’anémie
§ Qualitatives
ü Intoxications au monoxyde de carbone
ü Méthémoglobinémies
- Syndrome d’hyperventilation /anxiété (attaques de paniques)
- Déconditionnement à l’effort
- Dyspnées psychogènes
§ Diagnostic d’élimination
EN FONCTION DE L’ELECTROCARDIOGRAMME
EN FONCTION DE LA BIOLOGIE
Attention !!
L’effet shunt (association hypoxémie et hypocapnie, avec PAO2+PCO2 <120mmhg)
est totalement aspécifique. Il peut se voir en cas d’OAP cardiogénique, d’embolie
pulmonaire, de pneumopathie aigue, de crise d’asthme aigue.
REVISION RAPIDE
DYSPNEE AIGUE ET CHRONIQUE
PHYSIOPATHOLOGIE
La dyspnée dépend de trois principaux facteurs :
- La pression intra thoracique via des mécanorécepteurs
- Le contenu artériel en oxygène via des chémorécepteurs
- Le pH sanguin via des chémorécepteurs
DYSPNEE AIGUE
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
Interrogatoire : terrain, caractéristiques de la dyspnée, signes associés, etc.
Examen clinique : auscultation pulmonaire, cardiaque, examen général
Recherche des signes de gravité : Signes de lutte respiratoire, signes d’hypoxémie, signes
d’hypercapnie, signes de choc
Examens complémentaires en première intention: ECG, RT, Gaz du sang, NFS
CAUSES DE DYSPNEE AIGUE
2 causes d’origine cardiaque sont à éliminer: l’OAP cardiogénique et l’embolie pulmonaire
1- Dyspnée aigue à auscultation pulmonaire pathologique
a) Dyspnée inspiratoire :
Tumorales : tumeurs pharyngées et laryngées (contexte alcoolo-tabagique +++)
Infectieuses : épiglottite aiguë, laryngite aiguë virale
Allergiques : œdème glottique aigu anaphylactique (Œdème de Quincke)
Inhalation de corps étranger
Causes trachéales
b) Dyspnée aigue avec crépitants
Œdème aigu du poumon ; Pneumopathies infectieuses ; Syndrome de détresse
respiratoire aiguë (SDRA) ; Pneumopathies interstitielles diffuses aigues
c) Dyspnée aigue avec sibilants
Crise d’asthme ; Exacerbation de BPCO ; Insuffisance cardiaque gauche
d) Dyspnée aigue avec asymétrie auscultatoire
Pneumothorax ; Epanchement pleural ; Atélectasie aiguë
2- Dyspnée aigue à auscultation pulmonaire normale
Embolie pulmonaire ; Tamponnade ; Troubles du rythme cardiaque mal tolérés ; Causes
métaboliques : anémies aiguës, acidoses métaboliques aigües ; Causes neurologiques,
Etats de choc, Dyspnées psychogènes
CAUSES DE DYSPNEE CHRONIQUE
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
Examens complémentaires en première intention: RT, EFR+ gaz du sang, ECG, ETT,
NFS.
CAUSES DE DYSPNEE CHRONIQUE
1- Causes cardiologiques
Toutes les causes d’insuffisance cardiaque :
Constriction péricardique, shunt intra cardiaque droite-gauche
2- Causes pneumologiques
Dyspnées chroniques associées à un trouble ventilatoire restrictif
Pneumopathies interstitielles diffuses, hypoventilations d’origine neuromusculaire,
hypoventilations d’origine pariétale
Dyspnées chroniques associées à un trouble ventilatoire obstructif
Asthme
Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive
3- Hypertensions pulmonaires
Pression artérielle pulmonaire moyenne, mesurée par cathétérisme cardiaque >
25mmHg
POINTS ESSENTIELS
1) L’athérome est la première cause de mortalité et morbidité dans les pays industrialisés, en
particulier à travers les syndromes coronaires aigus (SCA) et les accidents vasculaires
cérébraux (AVC).
2) Sa prévalence augmente en raison du vieillissement de la population, de l’augmentation de
l’incidence de l’obésité, du diabète et l’augmentation du tabagisme féminin.
3) La plaque d’athérome est constituée de cellules inflammatoires (macrophages spumeux,
lymphocytes T et mastocytes), de dépôts extracellulaires de lipides entourés d’une matrice riche
en collagène et d’un capuchon de cellules musculaires lisses (chape fibreuse).
4) La formation d’une plaque d’athérome est un phénomène ubiquitaire, d’évolution lente (sur de
nombreuses années) avec une apparition précoce dans l’enfance pouvant occasionner des
sténoses artérielles vers l’âge de 30-40 ans, se calcifier vers 50 ans et évoluer vers la plaque
instable responsable des complications athéro-thrombotiques.
5) Ce n’est pas le degré de sténose mais la composition de la plaque d’athérome qui constitue le
déterminant physiopathologique majeur de l’évolution de la plaque. Près de 50% des SCA sont
liés à l’existence de plaques non occlusives qui se compliquent de thrombose, pouvant entrainer
rapidement une occlusion totale de l’artère.
6) Lors d’une rupture (ou érosion) de plaque, il existe une activation de la cascade de la coagulation
avec création d’un thrombus au niveau de la zone de rupture. Ce thrombus peut évoluer soit vers
une cicatrisation de la plaque asymptomatique, soit une embolisation distale ou une occlusion
artérielle toutes deux symptomatiques.
7) L'athérosclérose se développe particulièrement au niveau des zones de contrainte mécanique,
c'est à dire les branches de division, les bifurcations, les courbures artérielles.
8) L’évolution vers la complication thrombotique (SCA, AVC ou ischémie artérielle des membres
inférieurs) est difficilement prévisible, expliquant la gravité de la maladie.
9) L’atteinte polyartérielle (au moins 2 territoires atteints) est de 25% chez le coronarien, de 40%
chez le patient avec atteinte cérébrovasculaire et 60% chez l’artéritique.
10) La prise en charge préventive comprend les mesures hygiéno-diététiques (régime méditerranéen,
lutte contre la sédentarité, sevrage tabagique) et la maîtrise de facteurs de risques
cardiovasculaires modifiables (HTA, diabète et dyslipidémie) par des thérapeutiques
médicamenteuses adaptées.
11) En prévention secondaire on adjoint un antithrombotique et le niveau d’exigence des objectifs
thérapeutiques s’accentue (niveau de LDL-Choléstérol très bas, etc...).
DEFINITION ET EPIDEMIOLOGIE
DEFINITION
EPIDEMIOLOGIE
§ En France
Environ 38% des décès annuel en France sont liés à des maladies cardiovasculaires,
ce qui représentent ainsi la 1ère cause de décès, majoritairement constituée par les
les infarctus du myocarde et les AVC. En France, l’athérome est responsable d’environ
120 000 infarctus par an, avec une mortalité pré-hospitalière estimée à 50 000
patients par an. L’incidence des manifestations cliniques varie beaucoup d’une région
à l’autre, elle est plus élevée dans le Nord de la France et plus basse dans le Sud.
§ Dans le monde
L’incidence de l’athérosclérose et des manifestations cliniques précoces associées est
plus élevée en Amérique du Nord et dans le Nord de l’Europe (Scandinavie, Irlande,
Ecosse…). Elle est beaucoup plus faible en zone méditerranéenne (Espagne, Crète
par exemple cf Figure 1), dans les pays asiatiques, et d’une manière générale dans
les pays en voie de développement. Ainsi la prévalence de l’athérosclérose est bien
corrélée au stade d’industrialisation d’une contrée. L’industrialisation et l’évolution des
modes de vies de type « occidental » en Amérique du Sud, Moyen-Orient, et certains
pays africains ont abouti à un accroissement rapide des maladies cardiovasculaires
dans ces régions.
Sorbonne Universités 2022-2023–Polycopié de Cardiologie DFGSM3 65
ATHEROME et le MALADE POLYATHEROMATEUX
Figure 1 : Mortalité Cardiovasculaire (CVD) et coronarienne (CHD) dans différents pays (à gauche) et
gradient de Fréquence Nord-Sud et Est-Ouest de la maladie en Europe.
PHYSIOPATHOLOGIE
MÉCANISME DES LESIONS ANATOMIQUES
Figure 2 : Plaque stable (partie supérieure) et plaque instable (partie inférieure) vue en histologie (à
gauche) et par imagerie intra-coronaire (à droite).
ATHEROGENESE
1. Pénétration des LDL : elle est passive par déséquilibre entre les entrées et les
sorties. Les LDL sont oxydées dans la paroi et deviennent du LDL ox
Figure 3 : Athérogénèse et phénomène entrainant l’apparition d’une plaque instable menant à la rupture de plaque et à la thrombose.
–LOCALISATION AORTIQUE
– LOCALISATION CORONAIRE
– LOCALISATION CEREBRALE
LE PATIENT POLYATHEROMATEUX
ASSOCIATION FREQUENTE
PRISE EN CHARGE
Auteurs :
Pr Johanne SILVAIN, Institut de Cardiologie. GHPS Pitié Salpetrière
johanne.silvain@aphp.fr; Dr Michel ZEITOUNI, Institut de Cardiologie. GHPS Pitié
Salpetrière, michel.zeitouni@aphp.fr
223 DYSLIPIDEMIE
POINTS ESSENTIELS
1. Les facteurs de risque cardio-vasculaire (FDRCV) sont les éléments cliniques ou biologiques
associés à une augmentation du risque de maladie et mortalité cardiovasculaire due à
l’athérosclérose. Le traitement des FDRCV entraine une diminution du risque de maladique
cardiovasculaire.
2. Ils sont dit non modifiables comme l’âge (>50-55 ans chez l’homme et >60-65 ans chez la
femme) ; le sexe masculin avant 75 ans; l’hérédité (ATCD familiaux CV du père <55 ans ou de la
mère <65 ans) ou modifiables comme l’HTA, le tabagisme, le diabète et la dyslipidémie.
4. Le tabagisme (actif ou passif à moindre mesure) : Risque Relatif (RR) de 3 à 5 pour l’infarctus et de
2 pour l’AOMI. Risque proportionnel à l’exposition au tabac, évaluée en paquets-années. Le
bénéfice de l’arrêt du tabac est rapide (<15 jours).
5. L’HTA >140 mmHg pour la PAS et/ou 90 mmHg pour la PAD confirmée par deux mesures lors
de trois consultations successives sur une période de 3 à 6 mois. On peut avoir recours à la MAPA
(mesure amboulatoire de la pression artérielle) dont les seuils : 135/85 mmHg de jour et 130/80
mmHg sur 24h.
7. Diabète = deux glycémies à jeun >1,26g/L (7 mmol/L) ou un dosage >2g/L (11 mmol/L). RR de 2
pour l’AOMI plus important que pour la maladie coronaire et pour l’AVC.
8. Il existe d’autres FDRCV ayant une influence moindre : sédentarité, l’obésité abdominale et le
syndrome métabolique, les maladies inflammatoires chronique.
10. Un marqueur de risque est corrélé à une augmentation de la morbi-mortalité cardiovasculaire mais
son traitement ou sa diminution n’a pas d’incidence sur la morbi-mortalité (à l’inverse d’un facteur de
risque).
INTRODUCTION
DEFINITION
MARQUEURS DE RISQUE
7. Biomarqueurs d’imagerie
Ils sont le plus souvent le reflet d’un retentissement asymptomatique des FDR sur le
système cardiovasculaire. Leur présence est statistiquement associée à l’apparition
d’une maladie cardiovasculaire symptomatique ou d’un décès cardiovasculaire.
Il en existe de très nombreux mais les 5 les mieux étudiés sont :
- La présence de calcifications importantes sur les artères coronaires évaluée par le
score calcique coronaire (TDM thoracique non injecté)
- L’Hypertrophie Ventriculaire Gauche (HVG) échographique dans l’HTA visualisée à
l’Echographie
- La présence de plaques carotidiennes et l’épaississement de l’intima media
(IMT) et sur l’écho-doppler artériel des gros vaisseaux
- La diminution de l’index de pression (IPS) cheville/bras < 0.9
- L’augmentation de la rigidité aortique mesurée par la vitesse de l’onde de pouls
(VOP) carotido-fémorale.
SCORE DE RISQUE
L’estimation du risque cardiovasculaire Global de chaque patient doit être prise en
compte en fonction de l’ensemble des FDRCV du patient.
Il existe plusieurs outils de prise en charge du risque CV global, aucun n’étant complet
ni parfait, les deux plus importants étant :
• Il n’est pas valable chez les patients considérés déjà à haut ou très haut risque
cardiovasculaire :
- Patients diabétiques
- Patients insuffisants rénaux : haut ou très haut risque
- Patients avec une hypercholestérolémie familiale : haut ou très haut risque
PREVENTION
§ En général les principes de la prévention primaire et secondaire sont les
mêmes, la différence étant liée au niveau d’exigence du contrôle du facteur
de risque en général plus drastique en cas d’antécédent cardiovasculaire
(prévention secondaire).
PREVENTION PRIMAIRE
1. Sevrage tabagique
8. Dyslipidémies
Hypercholestérolémie multifactorielle
Situation Clinique
Bas risque Très haut Prévention
Haut risque
Risque modéré risque secondaire
Cible LDL-C <1.9g/L <1.0 g/L <0.7 g/L <0.55 g/L
4. Diabète
Commencer par les règles hygiéno-diététiques pendant 3 à 6 mois si HBA1c
<7%:
- activité physique régulière (endurance) en vue de perte de poids (type 2)
- éducation thérapeutique
- prise en charge spécialisée multidisciplinaire
PREVENTION SECONDAIRE
Son but est d’éviter la récidive ou l’apparition d’une nouvelle complication dans un
autre territoire vasculaire (voir chapitre patient polyathéromateux).
Les principes sont les mêmes que pour la prévention primaire mais les objectifs de
contrôle sont plus drastiques notamment pour le LDL-C <0.55 g/L (recommandations
ESC 2021 chez les patients coronariens (statine ++).
Concernant la baisse de la pression artérielle, le bénéfice d’obtention d’une
systolique plus basse <130mmHg ou <120 mmHg ne fait pas encore consensus.
PREVENTION « PRIMO-SECONDAIRE »
Prévention Secondaire Objectifs plus stricts. LDL-C <0.55 g/L chez coronarien
(statine +++) PA <130/80 mmHg en cas de présence de diabète ou d’insuffisance
rénale
POINTS ESSENTIELS
1) L’HTA est la maladie chronique la plus fréquente dans le monde qui affecte plus de 1 milliard
des sujets. En France, 12 millions de patients sont traités.
2) La prévalence de l’HTA augmente avec l’âge, et 80% des hypertendus sont âgés de plus de
55 ans. Avant 55 ans, l’HTA systolo-diastolique prédomine et après 70 ans c’est l’HTA
systolique qui est la plus fréquente.
I. DEFINITION ET EPIDEMIOLOGIE
A. DEFINITION
§ La distribution des pressions artérielles (PA) ou tensions artérielles (TA) dans la
population est continue. Chez l’adulte, la PA normale est inférieure à 120 mmHg
pour la systolique (PAS) et 80 mmHg pour la diastolique (PAD).
§ Il existe une relation progressive et positive entre le niveau de la PA et l’incidence
des complications cardiaques (insuffisance cardiaque, cardiopathie ischémique) et
vasculaires (AVC, néphropathie) qui permet d’attribuer un rôle de prédiction du risque
cardio-vasculaire à la PA d’un individu,
§ Si la PA dépasse une valeur seuil, on parle d’Hypertension Artérielle (HTA) et le sujet
présente un facteur de risque cardiovasculaire.
§ Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la définition de l’HTA est basée sur la
mesure de la pression artérielle réalisée par un professionnel de santé après
quelques minutes de repos. L’HTA est définie par une PAS > 140 mmHg et/ou
une PAD > 90 mmHg.
§ Le tableau ci-dessous donne une classification de l’HTA en fonction des valeurs
de PA chez le sujet adulte.
Catégorie PA systolique* (mmHg) PA diastolique*
(mmHg)
Hypertension grade I 140-159 et/ou 90-99
Hypertension grade 2 160-179 et/ou 100-109
Hypertension grade 3 ≥ 180 et/ou ≥ 110
HTA systolique isolée ≥ 140 et < 90
* Il s’agit des pressions en position assise après 5 minutes de repos au cabinet médical.
• La PA ayant parfois une forte variabilité, l’HTA ne peut pas être affirmée après une
seule consultation. Il est indispensable de confirmer le diagnostic d’HTA avant
de débuter un traitement antihypertenseur médicamenteux, sauf en cas
d’urgence hypertensive.
§ En France depuis 2005, pour confirmer une HTA, il est recommandé de mesurer
la PA en dehors du cabinet médical, au domicile du patient, par automesure
tensionnelle (AMT) ou par mesure ambulatoire de la PA (MAPA). Avec cette méthode
l’HTA est alors définie par une PAS > 135 mmHg et/ou une PAD > 85 mmHg.
B. EPIDEMIOLOGIE
2) Prévalence
II. PHYSIOPATHOLOGIE
A. RAPPEL DES SYSTEMES REGULATEURS
B. HYPOTHESES PHYSIOPATHOLOGIQUES
A. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE
B. COMPLICATIONS
L’HTA peut être compliquée avec une survenue de manière inaugurale ou chez un
hypertendu connu et sous traitement antihypertenseur.
1. Complications neurologiques
2. Complications cardiovasculaires
3. Complications rénales
C. URGENCES HYPERTENSIVES
par une HTA sévère (ou installée rapidement chez un patient normotendu) et qui est
associée à une complication aiguë d’un « organe cible » (cœur, cerveau, œil, rein,
aorte).
• Les principales urgences hypertensives sont :
- AVC d’origine ischémique (80%) ou hémorragique (20%), L’HTA sévère ne doit pas
être traitée avant la réalisation du bilan d’imagerie cérébrale.
- insuffisance ventriculaire gauche (OAP) secondaire à une poussée d’HTA qui impose
une baisse rapide de la PA
- dissection aortique qui impose une baisse de la PA rapide.
- encéphalopathie hypertensive (PRESS syndrome) qui impose baisse rapide de la PA
- insuffisance cardiaque aiguë (Taku-Tsubo) du phéochromocytome.qui impose une
assistance circulaire en urgence.
- Eclampsie qui impose l’extraction foetale en urgence.
- HTA maligne avec insuffisance rénale aigue et syndrome hémolytique et
urémique.qui impose une prise en charge spécialisée en réanimation.
• L’urgence hypertensive est rare mais le pronostic vital est engagé et impose
une prise en charge hospitalière en unité de soins intensifs.
• Le traitement de l’urgence hypertensive impose le plus souvent une baisse
rapide de la PA à l’aide d’antihypertenseurs administrés par voie injectable. Un
monitoring de la PA est indispensable afin de surveiller et d’éviter une chute trop
rapide de la PA.
• En cas de complications neurologiques (AVC) l’usage des antihypertenseurs
d’action rapide est contre indiqué avant la réalisation d‘un bilan radiologique
spécialisé (IRM ou TDM) qui guidera la stratégie du traitement selon la nature de la
complication. Le risque est celui d’une hypoperfusion cérébrale avec aggravation de
l’ischémie du fait de la perte de l’auto régulation du débit cérébral.
D. HTA MALIGNE
• Elle est devenue plus rare aujourd’hui en raison de la prise en charge des HTA à un
stade débutant. Elle doit être suspectée chez les sujets ayant un accès limité à la
médecine de prévention (population immigrée).
• Les causes déclenchantes sont mal connues. L’HTA maligne s’accompagne toujours
d’une hypovolémie et d’un hyperaldostéronisme secondaire avec hypokaliémie. Les
diurétiques sont contre indiqués mais les IEC et les ARA II sont d’une grande
efficacité.
• L’HTA maligne se définit par une PA très élevée (PAD >130 mmHg, PAS > 220
mmHg), et une rétinopathie hypertensive de stade IV (œdème papillaire, hémorragie
rétinienne).
• La recherche des complications cardiaques (insuffisance ventriculaire gauche) rénale
(insuffisance rénale aigue avec protéinurie abondante et hématurie) et neurologique
(PRESS syndrome avec cécité centrale et lésions IRM occipitales) doit être
systématique.
• Parfois le tableau clinique est trompeur :
- Céphalée banale mais rapidement évolutive
- asthénie, amaigrissement, avec altération de l’état général.
- troubles digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements), soif, signes de
déshydratation.
- Cécité brutale, comitialité, vomissements (PRESS syndrome)
- anémie et trouble de l’hémostase (CIVD)
• La comparaison des mesures faites par le médecin à celles faites par le patient
permet d’éviter les erreurs dans le diagnostic :
– l’effet blouse blanche : PA de consultation élevée alors que l’automesure ou MAPA
donnent des valeurs normales (15 à 20% de la population).
– l’HTA masquée : PA normale en consultation, mais élevée en automesure ou MAPA
(10 à 15% de la population).
2. Automesure à domicile
• La MAPA doit être faite sur 24 heures et correspondre à une période d’activité
habituelle. Le brassard doit être adapté à la taille du bras. Le déroulement de
l’examen soit expliqué au patient. Celui-ci doit recevoir un journal d’activité
servant à consigner les heures réelles du coucher et du lever, éventuellement les
heures de prise de médicaments ou l’horaire d’apparition d’un symptôme.
• Avec la MAPA, une HTA est définie si la moyenne des PA est > 135/85 mmHg
en période de jour ou > 120-70 mmHg en période de nuit, ou 130/80 mmHg sur
24 h.
Ce bilan comporte deux aspects, le bilan étiologique et le bilan de gravité reposant sur le
degré d’élévation des chiffres tensionnels, la présence de signes cliniques d’atteinte
viscérale et/ou de manifestations infracliniques d’atteinte d’un organe cible et la présence
de facteurs de risque.
1. Interrogatoire
Il précise :
– l’ancienneté de l’HTA et les valeurs antérieures, le traitement antihypertenseur antérieur
(efficacité, effets secondaires éventuels);
– les facteurs de risque associés, dyslipidémie, diabète, tabagisme, ATCD familiaux
cardiovasculaires précoces, habitudes alimentaires (graisses animales, aliments riche en
sel, alcool), activité physique, obésité ou prise de poids, ronflement et apnées du sommeil;
– les ATCD et symptômes .évocateurs d’une atteinte des organes cibles.
• ATCD de maladie coronaire, d’insuffisance cardiaque, d’accident vasculaire cérébral,
d’atteinte vasculaire périphérique, de néphropathie,
• cerveau et yeux : céphalées, vertiges, troubles visuels, AIT, déficit sensitif ou moteur,
• cœur : palpitations, douleur thoracique, dyspnée, œdèmes des membres inférieurs,
• rein : soif, polyurie, nycturie, hématurie,
• périphériques : extrémités froides, claudication intermittente.
– les symptômes évocateurs d’une HTA secondaire.
• histoire familiale de néphropathie (polykystose familiale) ou de polyendocrinopathies,
• maladie rénale, infections urinaires, hématurie, consommation d’antalgiques
(néphropathie parenchymateuse),
• médicaments et substances contraceptifs oraux, réglisse et boissons anisées,
carbénoxolone, gouttes nasales vasoconstrictrices, cocaïne, amphétamines, corticoïdes,
AINS, érythropoïétine, ciclosporine, dérivés de l’ergot,
• céphalées, sueurs, palpitations (triade de Ménard du phéochromocytome),
• faiblesse musculaire, tétanie (hyperaldostéronisme primaire).
7. Fond d’œil (pas de réalisation dans le bilan initial chez le sujet asymptomatique)
Les stades 1 (rétrécissement artériolaire focal ou diffus) et 2 (signe du croisement)
correspondent à des altérations artériolaires peu spécifiques, sauf chez les sujets jeunes.
Au contraire, les stades 3 (hémorragies ou exsudats) et 4 (œdème papillaire) sont associés
à un risque accru d’évènements cardiovasculaires.
C. HTA SECONDAIRES
2. Néphropathies parenchymateuses
– Glomérulopathies chroniques et polykystose rénale représentent les causes les plus
fréquentes d’HTA secondaire.
– En cas de palpation de masses abdominales bilatérales (polykystose rénale), on réalise
une échographie abdominale: taille des reins, contour, épaisseur corticale, obstacle sur les
voies excrétrices ou tumeurs.
– Créatinine, protéinurie, examen du sédiment urinaire (hématies et leucocytes).
3. HTA rénovasculaire
– Elle doit être suspectée d’autant plus qu’une artériopathie des membres inférieurs ou des
facteurs de risque d’athérosclérose sont présents.
– Cause la plus fréquente: sténose par athérosclérose et/ou thrombose touchant le 1/3
proximal de l’artère.
– La dysplasie fibromusculaire plus rare touche la femme jeune et les 2/3 distaux de
l’artère.
– Diagnostic clinique devant un souffle abdominal latéralisé ou un OAP récidivant sans
explication évidente d’ordre cardiaque.
– Diagnostic biologique en cas d’hypokaliémie associée à un hyperaldostéronisme
secondaire (augmentation de la rénine et de l’aldostérone plasmatique) ou devant une
insuffisance rénale.
– Diagnostic morphologique
- angio scanner abdominal permet la visualisation de l’aorte, des artères rénales
principales et secondaires, une évaluation du pourcentage de sténose par analyse
automatisée. Ila visualisation des surrénales est possibles au cours du même examen ce
qui fait préférer aujourd’hui comme l’examen de première intention dans le bilan d’une
HTA secondaire.
- .échographique par mesure de la taille des reins, une différence de plus de 1,5.cm
entre les deux reins est retrouvée dans 60-70 % des cas.
- Doppler couleur permet le diagnostic de sténose de l’artère rénale surtout dans les
formes ostiales et détermine un index de résistance utile dans la discussion d’une
.éventuelle angioplastie.
- Artériographie rénale, examen de référence, n’est réalisée que dans l’idée de
pratiquer une angioplastie.
4. Phéochromocytome
– Cause très rare, associées à une HTA dans seulement 70 % des cas.
– HTA permanente ou paroxystique et alors accompagnée de la triade de Ménard
associant céphalées, sueurs, palpitations.
– Troubles du rythme possibles, polyglobulie, hyperleucocytose.
– Plusieurs affections familiales sont associées au phéochromocytome devant faire
proposer aux patients et leur famille des tests génétiques.
• néoplasie endocrine multiple de type 2 (NEM 2);
• maladie de Von Hippel-Lindau;
• neurofibromatose de type 1;
• paragangliomes familiaux.
– Diagnostic sur le dosage urinaire des métanéphrines et catécholamines.
– Si l’augmentation est modérée.
• test de stimulation par le glucagon et/ou test de freination par la clonidine;
• ou scanner ou IRM pour localiser la tumeur.
– Localisation de la tumeur par scanner et surtout l’IRM des surrénales (hypersignal en T2).
Scintigraphie au MIBG pour localiser un phéochromocytome extrasurrénalien ou des
métastases, ou simplement pour apporter une confirmation fonctionnelle, la visualisation de
la tumeur en imagerie.
– Traitement par α-bloqueurs débuté à petites doses, puis augmenté progressivement et
associé aux β-bloqueurs. Exérèse chirurgicale de la tumeur par laparoscopie à risque de
poussée hypertensive, déplétion volémique avec hypotension sévère.
– Il est dû à un adénome surrénal (30 %) ou à une hyperplasie bilatérale des surrénales (70
%), exceptionnellement à un corticosurrénalome malin.
– Dépistage par le dosage de la kaliémie, une hypokaliémie (< 3,7 mmol/L) doit faire
rechercher une HTA par hyperaldosétronisme.
– Augmentation de l’aldostéronémie associée à une baisse de la rénine plasmatique. Le
rapport aldostérone – rénine est élevé (> 23). Ces différents dosages doivent .être réalisés
après arrêt des anti aldostérones depuis 6 semaines, des IEC, ARA II, diurétiques et β-
bloqueurs depuis 2 semaines.
– La description des lésions surrénales se fait par le scanner des surrénales qui est plus
précis que l’IRM. Cependant, les formes de transition entre adénome et hyperplasie
imposent un avis spécialisé et une discussion multidisciplinaire pour définir le choix du
traitement. Le cathétérisme des veines surrénales est rarement nécessaire pour fixer le
choix du traitement (chirurgie ou traitement médical)..
-Traitement chirurgical aujourd’hui par laparoscopie (résection de la surrénale) .
- Le traitement par la spironolactone a un effet spectaculaire dans les HTA avec
hyperaldostéronisme primaire. Il est toujours préalable à la chirurgie et indispensable en cas
d’hyperplasie. Il provoque pour les dosages de plus de 0,5 mg/kg des effets indésirables
spécifiques (gynécomastie, troubles des règles). Le traitement par Modamide ou par
Eplerenone sont alors l’alternative.
7. Coarctation aortique
Elle est observée chez l’enfant et l’adulte jeune.
Le diagnostic clinique révèle :
– souffle mésosystolique ou parfois continu, parasternal gauche et dans le dos;
– pouls fémoraux absents.
– HTA aux membres supérieurs associée à une pression artérielle basse aux membres
inférieurs.
Le diagnostic est confirmé. par l’échocardiographie ou surtout l’IRM, la radio de thorax
peut montrer des érosions des arcs costaux postérieurs (3ème -6ème côtes).
Le traitement est soit chirurgical, soit endoluminal (dilatation avec pose d’une
endoprothèse).
– Contraceptifs oraux.
- Anti VEGF
sa prise en charge. Il est recommandé que des mesures hygiéno-diététiques soient initiées
dès cette consultation. En fonction du profil du patient, de la sévérité de son HTA, de ses
préférences et de son adhésion à ces mesures, le délai de mise en route du traitement
médicamenteux sera adapté pour atteindre l’objectif d’une PA contrôlée à 6 mois. Au cours
des 6 premiers mois, des consultations médicales mensuelles sont recommandées jusqu’à
obtention du contrôle tensionnel pour évaluer la tolérance et l’efficacité du traitement,
renforcer l’éducation et parfaire l’information du patient.
Chez le sujet âgé de 80 ans ou plus, il est recommandé d’obtenir une PA systolique < 150
mmHg, sans hypotension orthostatique (PAS diurne en AMT ou en MAPA < 145 mmHg).
Chez ces patients, la lutte contre une iatrogénie est impérative. Le fait de ne pas dépasser
dans la plupart des cas 3 molécules antihypertensives après 80 ans entre dans ce cadre.
Les diurétiques de l’anse (à la place des diurétiques thiazidiques) peuvent être prescrits
chez un patient hypertendu, en cas d’insuffisance rénale sévère (DFG estimé < 30
ml/min/1,73 m²), ou de syndrome néphrotique ou chez l’insuffisant cardiaque. L’utilisation
des IEC et des ARA2 nécessite un contrôle du sodium et du potassium plasmatiques et de
la créatininémie dans un délai de 1 à 4 semaines après l’initiation du traitement puis lors
des modifications posologiques ou en cas d’événement intercurrent. Il convient lors de la
prescription d’un antihypertenseur de préférer la molécule (et la posologie) la plus
efficiente.
Dans tous les cas, il est recommandé d’évaluer régulièrement l’adhésion aux
mesures hygiéno-diététiques et au traitement médicamenteux.
L’adhésion est favorisée par l’utilisation d’associations fixes. Le plus souvent, une mesure
tensionnelle à domicile est nécessaire pour évaluer l’efficacité du traitement. Elle est
recommandée avant chaque modification thérapeutique.
établie en DCI. Les antihypertenseurs génériques en France ont une efficacité comparable
aux produits princeps. Il est souhaitable de ne pas changer de marque en cours de
traitement afin de réduire le risque d’erreur de prise par le patient.
La persistance (action de continuer le traitement sur une certaine durée selon la
prescription initiale) du traitement est plus élevée avec les ARA2 ou les IEC, moindre avec
les inhibiteurs calciques et plus faible encore avec les diurétiques thiazidiques et les
bêtabloquants. En cas d’HTA sévère confirmée (PAS > 180mmHg et/ou PAD >
110mmHg), il est recommandé d’instaurer sans délai un traitement pharmacologique.
Le traitement antihypertenseur peut être allégé chez les patients ayant une hypotension
orthostatique persistante, en cas de perte de poids par dénutrition ou chez certains
patients fragiles. Il est recommandé de toujours évaluer la pertinence et la tolérance des
médicaments prescrits, antihypertenseurs ou non, chez le patient hypertendu : certains
médicaments (AINS, corticoïdes, antidépresseurs IMAO et IRSNA, neuroleptiques,
antiparkinsoniens, médicaments utilisés pour l’adénome de la prostate) peuvent
augmenter les chiffres de PA ou favoriser la survenue d’une hypotension orthostatique.
Les profils de tolérance des médicaments doivent être connus afin d’individualiser la
recherche d’une iatrogénie. Certaines interactions médicamenteuses doivent être
recherchées, comme l’association de médicaments bradycardisants avec les
bêtabloquants (risque supplémentaire de bradycardie) ou les AINS avec les IEC (ou les
ARA2) et les diurétiques qui exposent à un risque d’insuffisance rénale aiguë. La prise de
médicaments antihypertenseurs (notamment IEC, ARA2 et diurétiques) peut être arrêtée
(le plus souvent de façon temporaire), devant la constatation d’une hypovolémie marquée
ou après un événement intercurrent, notamment chez la personne âgée (épisode de
diarrhée, toute situation de déshydratation et/ou infection, etc.). Un ionogramme sanguin
et une créatininémie avec débit de filtration glomérulaire estimé sont alors à réaliser.
Après vérification de tous ces éléments, le recours à un avis spécialisé est recommandé
en présence d’une HTA résistante.
REVISION FLASH – MOTS CLEFS
Maladie chronique la plus fréquente dans le monde - 1 milliard des sujets.
En France, 12 millions de patients sont traités.
La prévalence de l’HTA augmente avec l’âge, et 80% des hypertendus sont âgés de >
de 55 ans. < 55 ans, l’HTA systolo-diastolique prédomine, et > 70 ans c’est l’HTA
systolique qui est la plus fréquente.
FDRCV majeur de maladie cardiovasculaire, la complication la plus fréquente si l’HTA
est non traitée est l’AVC, et ce sont les complications cardiaques (cardiopathie
ischémique, insuffisance cardiaque) dans l’HTA traitée.
NB : Cet item ne figure plus dans le nouveau programme R2C. Nous l’avons
laissé dans le polycopié à titre informatif
Objectifs ENC :
• Diagnostiquer une hypertension artérielle pulmonaire de l'enfant et de l'adulte.
La circulation pulmonaire normale est une circulation à basse pression (pression artérielle
pulmonaire moyenne (PAPm) 14 ± 3 mmHg) et faible résistance. L'hypertension pulmonaire
(HTP) est définie par une pression pulmonaire artérielle moyenne (PAPm) supérieure ou égale
à 25 mmHg mesurée au repos lors d'un cathétérisme cardiaque droit (Tableau 1). Cette
maladie vasculaire pulmonaire se caractérise par une élévation progressive des résistances
vasculaires pulmonaires aboutissant à une insuffisance cardiaque droite et au décès.
Les principaux paramètres mesurés ou calculés au cours du cathétérisme cardiaque droit
permettent de distinguer différents profils hémodynamiques à l'origine d'une HTP : fréquence
cardiaque, pression de l'oreillette droite (POD), pressions systolique et télédiastolique du
ventricule droit (PVD), pressions systolique, diastolique et moyenne de l'artère pulmonaire
(PAP), pression artérielle pulmonaire occluse (PAPO) reflet de la pression capillaire
PAP
PAPm
PAPO
Figure 3 : exemple de courbe enregistrée chez un patient avec une HTP pré-capillaire. La
PAPm est égale à 95 mmHg et la PAPO est normale à 10 mmHg.
Sur la base de ces paramètres, on distingue deux grands types d’HTP (tableau 1)
Au sein des HTP on distingue l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) qui représente le
Groupe 1 de la classification clinique des Hypertensions Pulmonaires et dont l’étiologie peut
être idiopathique, héritable, la prise de certains médicaments ou toxiques, l’association à
diverses pathologies. (Dana Point 2008, cf tableau 2).
1
en conséquence, les RVP sont toujours augmentées car RVP = (PAPm – PAPO)/Qc
2
Le remodelage vasculaire implique l'ensemble des tuniques du vaisseau. Ce remodelage est caractérisé par la
prolifération des cellules musculaires lisses de la media et l'accumulation de myofibroblastes et de matrice
extracellulaire dans l'intima. Il affecte les artérioles musculaires de diamètre ≤ 500µm.
3 La vasoconstriction résulte d'un défaut de fonction ou d'expression des canaux potassiques et d'un
dysfonctionnement de la cellule endothéliale à l'origine d'un défaut de production des médiateurs vasodilatateurs
(monoxyde d'azote, prostacycline) et dans de le même temps d'un excès de synthèse des médiateurs
vasoconstricteurs, au premier rang desquels l'endothéline-1.
4
Les mutations identifiées et associées à la survenue d'une HTAP sont des mutations germinales du gène bone
morphogenetic protein receptor 2 (BMPR2), membre de la superfamille des récepteurs TGFb, des mutations du
gène activin receptor like kinase type 1 (AVCRL1 ou ALK1) et des mutations du gène endoglin.
5 L'aminorex, les dérivés de la fenfluramine, le benfluorex, et l'huile de colza frelatée représentent les facteurs de
risque confirmés d'HTAP. D'autres ont été identifiés comme des facteurs de risque vraisemblables tels les
amphétamines, et d'autres comme possibles tels la cocaïne et certaines chimiothérapies.
6
La sclérodermie systémique est la connectivite la plus souvent associée à une HTAP, avec une prévalence de
10%. Dans ce contexte l'hypertension pulmonaire peut également être la conséquence d'une pneumopathie
interstitielle chronique ou d'une cardiopathie gauche.
7 L'hypertension portopulmonaire est définie par la survenue d'une HTAP associée à une hypertension portale,
9 L'HTAP est une complication rare de l'infection VIH, avec une prévalence de 0,5%.
II.5. Groupe 5
Il regroupe un ensemble de pathologies à l'origine d'une HTP précapillaire, dont les
mécanismes sont multifactoriels et incertains (tableau 2).
10 Les données du registre français publiées ont montré que les HTAP idiopathiques représentaient environ 40%
des cas, les HTAP héritables 5% des cas et les HTAP associées 55% des cas (à une connectivite 15%, à une
cardiopathie congénitale 11%, à une hypertension portale 10%, à la prise d'anorexigène 9,5%, à une infection VIH
6%).
On considère qu’une HTP est suspecte quand la PAPS évaluée en échographie est
supérieure à 35 mmHg.
11
selon la formule de Bernouilli (PAPs = 4 x (VmaxIT)2 + POD).
12 La DLCO explore la capacité du poumon à assurer les échanges gazeux. Les 3 grandes causes d’une altération
de la DLCO sont l’atteinte de la membrane alvéolo capillaire, la destruction des unités respiratoires (emphysème)
et l’atteinte de la vascularisation artérielle pulmonaire (thrombo-embolie et HTAP)
13 thrombus marginés dans les artères pulmonaires, aspect en mosaïque sur les coupes parenchymateuses
14
Angiographie pulmonaire : indications rares (confirmer le diagnostic, évaluer la localisation des lésions et
d'évaluer l'opérabilité) ; réalisée si la scintigraphie pulmonaire et l'angioscanner thoracique sont évocateurs d'une
pathologie thromboembolique chronique
Ainsi, devant des éléments cliniques et/ou échographiques évocateurs d'HTP, la 1ère étape de
la démarche diagnostique consiste à rechercher des arguments pour une HTP du groupe 2
ou 3, les plus fréquentes. Si les examens sont normaux la 2ème étape consiste à éliminer une
HTPPEC
15
La recherche débute par le dosage des facteurs antinucléaires, qui si ils sont positifs, sera complété par la
recherche d'anticorps anticentromère, d'anticorps anti-SCL 70 orientant vers une sclérodermie, d'anti DNA natifs
en faveur d'un lupus et d'anti-RNP en faveur d'une connectivite mixte.
L’évaluation de la sévérité est une étape indispensable dès le diagnostic, car elle conditionne
§ le pronostic
§ le choix du traitement spécifique 16 initial, ce traitement allant de l'abstention
thérapeutique au traitement intraveineux en perfusion continue.
L’évaluation de la sévérité fera ensuite partie de l’évaluation de la réponse aux thérapeutiques.
prostacycline
Classe I
Patient souffrant d’HTP mais sans limitation fonctionnelle pour les activités physiques habituelles.
Les activités physiques habituelles n’induisent pas de dyspnée ou de fatigue excessive, ni de
douleurs thoraciques ou de sensations lipothymiques
Classe II
Patient souffrant d’HTP avec une limitation fonctionnelle légère pour les activités physiques. Ces
patients ne sont pas gênés au repos. Les activités physiques habituelles induisent une dyspnée
ou une fatigue excessive, des douleurs thoraciques ou des sensations lipothymiques
Classe III
Patients souffrant d’HTP avec une limitation fonctionnelle importante pour les activités physiques.
Ces patients ne sont pas gênés au repos. Les activités physiques mêmes légères induisent une
dyspnée ou une fatigue excessive, des douleurs thoraciques ou des sensations lipothymiques
Classe IV
Patient souffrant d’HTP, avec une incapacité à réaliser toute activité physique et ou signes
d'insuffisance cardiaque droite. Une dyspnée et/ou une fatigue peuvent apparaître même au repos.
Le handicap est augmenté par n’importe quelle activité physique
PRESENTATIONS CLINIQUES
CLASSIFICATION
Historiquement Leriche et Fontaine ont proposé une classification en quatre stades
cliniques. Celle-ci va de l’absence de symptôme clinique (stade I), à l’existence d’une
claudication intermittente (stade II), à la présence de douleurs de décubitus (stade III)
et à la constatation de troubles trophiques (stade IV). La classification actuelle
distingue :
- La forme asymptomatique
- L’ischémie d’effort
- L’ischémie permanente (ou ischémie critique)
AOMI ASYMPTOMATIQUE
C’est l’expression de l’AOMI la plus fréquente. Elle doit être systématiquement
recherchée
• chez le diabétique, à partir de 40 ans
• chez les personnes de plus de 50 ans en présence de facteurs de risque
d’athérosclérose
• chez tous les sujets de plus de 70 ans,
• ou en cas d’antécédents cardio-vasculaires personnels.
ISCHÉMIE D’EFFORT
a) Signes cliniques
La manifestation classique de l’ischémie à l’effort est la claudication intermittente
artérielle :
- La douleur est une douleur à type de crampe, qui survient progressivement au
cours de la marche, dans un territoire musculaire précis, toujours le même pour un
patient donné.
- Cette douleur augmente avec la poursuite de l’effort de marche, est majorée en
marche rapide ou en côte.
- Son intensité oblige le patient à s’arrêter.
- La douleur disparaît rapidement en moins de 10 min à l’arrêt de l’effort et
réapparaît à sa reprise, après la même distance. On détermine ainsi la périmètre
de marche.
L’IPS est le rapport entre la pression systolique à la cheville (artère tibiale postérieure et
tibiale antérieure) et la pression systolique humérale :
- La valeur normale est comprise entre 0,90 et 1,40.
b) Examens complémentaires
Echo-Doppler artériel
Cet examen est à demander en première
intention.
Il permet de caractériser les lésions :
- le type (sténose, occlusion),
- la topographie,
- le retentissement hémodynamique (étude des
vitesses circulatoires).
Il doit être effectué de façon bilatérale et comprend systématiquement l’étude de
l’aorte abdominale. Il recherche à la fois des lésions oblitérantes et anévrismales.
Test de marche
Ce test est indiqué pour différencier les douleurs d’origine non vasculaire et
objectiver le périmètre de marche. Il s’agit d’un test standardisé sur tapis roulant.
L’épreuve est poursuivie jusqu’à ce que la symptomatologie douloureuse oblige le
patient à s’arrêter, ce qui correspond à la distance maximale de marche.
L’épreuve de marche est associée à la mesure de pressions à la cheville à l’état
basal, à l’arrêt de l’effort et jusqu’à récupération des pressions basales. La chute des
pressions confirme l’ischémie à l’effort.
ISCHÉMIE CRITIQUE
a) Signes cliniques
• L’ischémie critique est définie par l’association de douleurs distales au repos
ou de troubles trophiques depuis au moins 15 jours, avec une pression
systolique <50 mmHg à la cheville ou à < 30 mmHg à l’orteil, ou une mesure
transcutanée d’oxygène (TcPO2) en décubitus < 30 mmHg.
• Cette situation clinique comporte un risque d’amputation de membre très élevé
(35% à 6 mois), ainsi qu’un pronostic général très défavorable (25% de
mortalité à 1 an).
FORMES PARTICULIÈRES
a) L’AOMI du diabétique
• Les particularités de l’AOMI chez le diabétique sont :
- l’âge plus jeune des patients,
- une topographie lésionnelle sous-poplitée
- une médiacalcose, avec des pressions à la cheville qui sont
surestimées
- l’association à une neuropathie sensitive et motrice,
- une susceptibilité à l’infection,
- une évolutivité plus rapide vers les troubles trophiques et un taux
d’amputation plus élevé.
TRAITEMENT DE L’AOMI
TRAITEMENT MÉDICAL DE L’AOMI
Le traitement médical réduit la morbi-mortalité cardio-vasculaire.
e) Réadaptation
Le traitement symptomatique de la claudication intermittente d'origine artérielle fait
appel à un programme d'entraînement à la marche supervisé, d’efficacité supérieure
aux simples conseils de marche, et qui doit être proposé en première intention.
La réadaptation est réalisée en centre ou en ambulatoire, après évaluation de la
tolérance coronaire à l’effort, sur la base d’un programme personnalisé, et
comportant une évaluation régulière par test de marche.
REVASCULARISATION
a) Claudication
Pour les lésions sous-inguinales, un geste de revascularisation peut être proposé pour les
claudications qui restent invalidantes après au moins 3 mois de traitement médical
(traitement pharmacologique et réadaptation) bien conduit. Pour les lésions sus-
inguinales un geste de revascularisation plus précoce est discuté.
b) Ischémie critique
POINTS ESSENTIELS
1. Pronostic sombre : 10% de décès et 25% d’amputation.
2. Diagnostic clinique.
3. Deux mécanismes principaux : l’embolie et la thrombose.
4. Aucun examen complémentaire ne doit retarder la mise en route du
traitement.
5. Le traitement repose sur l’anticoagulation et la revascularisation associées
aux antalgiques et à la protection du membre ischémique.
6. Réaliser dans un 2ème temps le bilan étiologique.
INTRODUCTION
• L’ischémie aiguë est secondaire à l’interruption brutale du flux artériel au
niveau d’un membre. Cette interruption est à l’origine d’une ischémie tissulaire.
• Elle constitue une urgence thérapeutique où tout retard à la mise en route d’un
traitement adapté expose au risque d’amputation voire de décès.
• Le diagnostic repose sur l’examen clinique.
• Les examens complémentaires ont une place limitée. Ils ne doivent pas
retarder la prise en charge thérapeutique, par chirurgie conventionnelle ou
procédure endovasculaire, dont le but est de restaurer rapidement le flux
artériel.
• Les causes principales d’ischémie artérielle aiguë non traumatique sont les
embolies et les thromboses sur artères pathologiques.
• Le pronostic global reste sombre. La survenue d’une ischémie aiguë
s’accompagne en effet de 10 % de décès, de 25 % d’amputations et de 15 %
de séquelles.
DIAGNOSTIC
• Tout retard dans cette prise en charge expose à l’évolution vers une ischémie
dépassée, caractérisée par l’apparition d’une rigidité musculaire, de marbrures
cutanées et de phlyctènes associées à un déficit sensitivo-moteur complet,
indiquant parfois une amputation de première intention pour éviter le décès.
• Elle peut être évaluée par la palpation des pouls (+++) et sera confirmée, si
l’état clinique le permet par un examen morphologique, échographie-Doppler,
angioscanner ou artériographie. L’examen de la température et de la
coloration du membre renseigne également sur le niveau de l’occlusion
artérielle.
• Une oblitération artérielle aiguë fémoro-poplitée est caractérisée par une
ischémie distale de la jambe et du pied, avec conservation du pouls fémoral.
• Une oblitération artérielle aiguë ilio-fémorale se traduit par une ischémie de
la jambe pouvant atteindre la cuisse, avec disparition du pouls fémoral.
• L’oblitération aiguë du carrefour aortique et/ou des deux artères iliaques
est une urgence vitale, caractérisée par une ischémie bilatérale atteignant les
deux membres inférieurs avec une paralysie sensitivo-motrice simulant
une paraplégie ; le pouls fémoral est aboli des deux côtés.
IV. MECANISMES
• A la phase aiguë, on recherche si l’ischémie est survenue sur une artère saine
ou sur une artère pathologique et si la cause est une embolie ou une
thrombose.
• Ce sont les antécédents, les circonstances de survenue, le début brutal ou non
des symptômes, l’examen cardiaque et l’examen comparatif des membres
inférieurs, qui permettent de suspecter, en urgence, le mécanisme de
l’obstruction.
• On oppose habituellement 2 tableaux caricaturaux qui peuvent être intriqués :
- Embolie sur artère saine : début très brutal, douleur sévère, absence de
maladie artérielle connue, arythmie complète par fibrillation auriculaire, avec
une ischémie sensitivo-motrice et des pouls périphériques controlatéraux
présents.
- Thrombose sur artère pathologique : début plus progressif, antécédents
d’artériopathie des membres inférieurs, rythme sinusal, ischémie moins
sévère avec des pouls controlatéraux absents. Dans tous les cas, le patient
doit être pris en charge en milieu spécialisé.
V. BILAN D’EXTENSION
2) SIGNES DE GRAVITE
VII. CONSÉQUENCES
• Conséquences cardiaques
- Les troubles du rythme cardiaque favorisés par l’hyperkaliémie et
l’acidose sont dépistés par le monitoring continu de l’ECG.
• Conséquences rénales
- Une insuffisance rénale aiguë secondaire à la myoglobinurie, doit être
systématiquement recherchée par la surveillance de la diurèse, par le
dosage de la créatininémie et du ionogramme sanguin.
Principales étiologies
- ACFA, Flutter - Thrombus intra- artériel - Aggravation aigüe - Thrombopénie induite
- Infarctus du myocarde - Anévrysmes de l’Aorte d’une AOMI chronique par l’héparine
abdominale avec
Abdominale avec
- FOP, ASIA thrombus - Thrombose de pontage - SAPL
thrombus mural
mural
N°225. Partie 3
ANEVRISMES
POINTS ESSENTIELS
154
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ANEVRISMES
I. INTRODUCTION
• Un anévrisme artériel est une dilatation focale et permanente de l’artère avec
une perte du parallélisme de ses parois et dont le diamètre est supérieur à
une fois et demi le diamètre d’amont.
• La localisation la plus fréquente est l’aorte abdominale.
• Les anévrismes périphériques les plus fréquents concernent les artères
poplitées et fémorales communes.
1) GENERALITES
• L’anévrisme de l’aorte abdominale (AAA) se développe préférentiellement dans
le segment sous-rénal. Il peut être exclusivement limité à l’aorte sous-rénale
ou s’étendre aux artères iliaques.
a) Epidémiologie
• Les facteurs de risque principaux sont : le
tabagisme, l’âge avancé, le sexe masculin,
et les ATCD familiaux d’AAA.
• L’AAA est souvent associé à des lésions
de la maladie athéromateuse sur d’autres
sites (coronaires, carotides, artères des
membres inférieurs).
• La prévalence des anévrismes de l’aorte
abdominale est de 5% pour les hommes de plus
de 65 ans.
• La prévalence chez la femme est mal connue et
inférieure à celle observée chez l’homme.
b) Anatomopathologie
• L’AAA est caractérisé par des remaniements de la media aortique : il existe une
protéolyse des fibres élastiques entrainant la perte de l’élasticité de la paroi de
l’aorte (participant à sa croissance progressive) et une diminution de sa
résistance (favorisant sa rupture). La media est amincie. Le versant
endoluminal du sac anévrysmal est le plus souvent tapissé d’un thrombus.
c) Histoire naturelle
• Une fois constitué, l’anévrisme grossit en diamètre. Chez un même patient, la
vitesse de croissance n’est pas linéaire et il existe des variations d’un patient
à l’autre.
• La vitesse de croissance est d'autant plus rapide que le diamètre aortique est
grand.
• Un anévrisme est dit à croissance rapide s’il augmente de > de 1 cm par an.
155
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ANEVRISMES
d) Etiologies
• Les anévrismes sont le plus fréquemment (90%) d’origine athéroscléreuse. Des
lésions d’autres territoires (atteinte coronaire, carotidienne, artères des
membres inférieurs, artères rénales et digestives) sont des ces cas souvent
associées.
• L'existence de formes familiales fait suspecter dans certains cas une
composante génétique.
• Dans des cas rares, il peut s’agir : d’un anévrisme infectieux, de l’évolution
anévrismale d’une dissection aortique, des dystrophies héréditaires du tissu
conjonctif (maladie de Marfan, maladie d'Ehlers Danlos), une aortite
inflammatoire (maladie de Takayasu, maladie de Horton et maladie de Behçet).
2) DIAGNOSTIC
ANEVRISME ASYMPTOMATIQUE
• Dans la majorité des cas, l’AAA est asymptomatique et est découvert
fortuitement par un examen para-clinique (échographie, tomodensitométrie –
TDM- ou IRM abdominale, radiographie simple d’abdomen visualisant les
calcifications du sac anévrysmal), réalisé dans le contexte d'une autre
pathologie abdomino-pelvienne.
• L’AAA peut être dépisté par une échographie de l’aorte. Ce dépistage peut
être proposé chez les patients à risque :
- hommes de plus de 65 ans, notamment tabagiques,
- présence d’une athérosclérose dans un autre territoire,
- antécédents familiaux d’anévrisme
• La palpation abdominale peut permettre de percevoir une masse battante et
expansive chez les sujets maigres ou si l’AAA est volumineux.
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ANEVRISMES
ANEVRISME COMPLIQUE
Anévrisme douloureux.
• Le malade consulte pour une douleur abdominale ou lombaire. Il faut redouter
une rupture.
• Une imagerie par TDM abdominale doit être réalisée en urgence.
Anévrisme rompu.
• La rupture d'un AAA associe une douleur abdominale ou lombaire et un choc
hémorragique.
• Lorsque l'état hémodynamique le permet, une TDM abdominale est réalisée.
La TDM confirme le diagnostic et précise la localisation de l’AAA par rapport
aux artères rénales, avant le transfert d’urgence en salle d’opération.
• Le patient doit être transféré en urgence vers un centre de chirurgie
vasculaire. La mortalité globale de l’AAA rompu est comprise entre 50 et 80%.
c) Examens complémentaires
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ANEVRISMES
3) TRAITEMENT ET SUIVI
• Traitement médical
- Il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique permettant de faire
régresser, limiter la croissance ou prévenir la rupture de l’anévrisme.
- Le sevrage tabagique est impératif, car le tabac favorise la croissance et la
rupture de l’anévrisme.
- Le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire est également nécessaire.
- Les facteurs de risque de survenue d’un AAA étant communs avec ceux de
l’athérosclérose, le pronostic des patients porteurs d’AAA est coronarien ou
neurovasculaire.
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ANEVRISMES
• Surveillance de l’AAA
- Pour un anévrisme asymptomatique, une échographie de surveillance doit être
réalisée tous les ans en-dessous de 40 mm de diamètre, tous les 6 mois entre
40 et 50 mm.
• Traitement chirurgical
- Le traitement chirurgical de l’AAA a pour objectif de prévenir sa rupture.
- Il est indiqué si le diamètre maximal est de 50-55 mm ou plus, en cas de
croissance rapide (plus de 1 cm en un an), en cas d’anévrisme compliqué.
- Chez la femme une indication peut être discutée pour un diamètre inférieur à
50 mm.
- Le bilan pré-opératoire comporte une évaluation cardiovasculaire (à la
recherche d’une coronaropathie, d’une insuffisance cardiaque, d’une sténose
des troncs supra-aortiques), une évaluation de la fonction rénale et de la
fonction respiratoire.
- Le traitement chirurgical a pour principe d'exclure la zone anévrysmale du flux
circulatoire par interposition d'une prothèse vasculaire. Deux techniques
chirurgicales sont actuellement utilisées : la chirurgie conventionnelle,
technique de référence, et la chirurgie endovasculaire.
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ANEVRISMES
4) SITUATIONS D’URGENCES
• Les situations d’urgences sont :
- Les anévrismes rompus (chirurgie en urgence)
- Les anévrismes douloureux (chirurgie rapide)
- Une ischémie aiguë de membre inférieur par embolie à partir de l'anévrisme
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ANEVRISMES
• La survie des malades, mêmes opérés, n'est pas parallèle à celle de la population
générale. Cette surmortalité s'explique par l’âge avancé, les facteurs de risques
cardio-vasculaires, l’athérosclérose associée, la BPCO et les autres pathologies
post-tabagiques.
• La surveillance médicale du malade opéré doit dépister la survenue secondaire ou
l’évolution d’une autre localisation de la maladie anévrysmale ou de la maladie
athéromateuse.
• La prise en charge repose sur le contrôle des facteurs de risques et la prévention
médicamenteuse du risque cardio-vasculaire (anti-plaquettaire, statine, IEC).
• La surveillance de la prothèse dépend du type utilisé :
- Les prothèses utilisées lors de la chirurgie conventionnelle exposent à la
constitution d'anévrismes anastomotiques de survenue tardive justifiant une
surveillance par écho-doppler.
- Les endoprothèses nécessitent une surveillance au long cours par angio-TDM
pour détecter des complications exposant à nouveau le patient à un risque de
rupture (endofuites).
TABLEAUX CLINIQUES
• Anévrisme poplité asymptomatique :
- l’anévrisme est découvert lors de l’examen clinique (pouls poplités
trop bien perçus) ou lors d’une exploration échographique (par exemple en
présence d’un AAA).
• Anévrisme poplité symptomatique :
- l’anévrisme est découvert devant un tableau d’ischémie aiguë, d’ischémie
critique, plus rarement d’ischémie d’effort.
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ANEVRISMES
PRISE EN CHARGE
• Prise en charge du sujet asymptomatique.
-Il faut discuter le traitement chirurgical d’un anévrisme poplité lorsque : son
diamètre dépasse 20mm, dès 15 mm lorsqu’existe un thrombus pariétal
important, ou lorsqu’il existe une dégradation du réseau artériel d’aval.
-La technique chirurgicale est une exclusion-pontage ou une mise à plat-greffe
(de préférence avec une veine saphène).
-Le traitement endovasculaire est en cours d’évaluation.
-Lorsqu’il n’y a pas d’indication chirurgicale, une surveillance par échodoppler
est nécessaire.
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THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
A Définition Définition TVP, TVP proximale, TVP distale, EP, EP à haut risque
A Etiologies Connaître les situations qui favorisent la MTEV (circonstances de
survenue, facteurs favorisants temporaires et persistants)
B Éléments Connaître la physiopathologie de la MVTE y compris les formes
physiopathologiques familiales
A Diagnostic positif Savoir diagnostiquer une MTEV (TVP, EP) : signes cliniques,
stratégie diagnostique incluant les scores, signes paracliniques,
principaux diagnostics différentiels
A Identifier une urgence Savoir identifier et connaître la démarche diagnostique en cas
d'EP à haut risque
A Diagnostic positif Connaitre les indications de dosage des D dimères (TVP, EP) et
la notion de seuil d'ajustement à l'âge dans l’EP
A Examens Connaître la place et les limites de l’échoDoppler veineux (TVP,
complémentaires EP)
A Examens Connaître la place et les limites des examens d'imagerie dans
complémentaires l'EP : Angioscanner thoracique, scintigraphie de ventilation-
perfusion, échographie cardiaque trans-thoracique
A Prise en charge Connaître les signes de gravité d'une EP et savoir reconnaître les
patients pouvant être pris en charge en ambulatoire en cas d'EP
A Prise en charge Connaitre les principes de traitement d'une TVP/EP non grave à
la phase initiale
A Prise en charge Connaître les indications et contre-indications de la compression
élastique (TVP des membres inférieurs)
A Prise en charge Connaître les contraceptions contre-indiquées en cas de MTEV
(TVP, EP)
A Prise en charge Connaître les situations nécessitant une prévention de la MTEV
B Prise en charge Savoir déterminer la durée du traitement anticoagulant (TVP
proximale et EP)
B Étiologies Savoir porter l'indication d'une recherche de cancer en cas de
MTEV (TVP, EP)
B Suivi et/ou pronostic Savoir évoquer les complications à long terme de la MTEV
(syndrome post-thrombotique, HTAP)
B Suivi et/ou pronostic Connaître la complication à dépister avant d'arrêter un traitement
anticoagulant pour EP
B Prise en charge Connaitre les principes de la prise en charge une thrombose
veineuse superficielle
POINTS ESSENTIELS.
INTRODUCTION
Le terme de thrombose veineuse profonde (TVP) est actuellement utilisé plutôt que
celui de phlébite. Ceci permet au clinicien de s'affranchir de la composante
inflammatoire qui est rapportée dans les stades évolutifs et qui définit la phlébite
(inflammation d’une valvule veineuse qui devient incontinente).
La TVP correspond à l’obstruction plus ou moins étendue d’une veine par un caillot
sanguin. Ce thrombus peut migrer dans l’arbre artériel pulmonaire et être à l’origine
d’une obstruction qui constitue l’embolie pulmonaire (EP).
La maladie veineuse thrombo-embolique (MVTE) regroupe les thromboses
veineuses profondes et l’embolie pulmonaire.
PHYSIOPATHOLOGIE
Le déclenchement d'une thrombose veineuse obéit toujours aux trois facteurs décrits
par Virchow qui sont plus ou moins prépondérants en fonction de la situation clinique.
Le thrombus est d'abord plaquettaire et fibrineux (blanc), puis cruorique. Il débute au
niveau d'une valvule ou de l'abouchement d'une collatérale. La paroi veineuse, au
La Triade de Virchow
Stase veineuse
Altération de la paroi vasculaire
Thrombophilie congénitale ou acquise
EPIDEMIOLOGIE
FACTEURS DE RISQUE
- Toute hospitalisation
Les thrombophilies
Hyperhomocystéinémie
Cependant, si l'on inclut les TVP survenant le premier mois suivant la sortie de l'hôpital,
le risque de TVP augmente de 30 %.
Sans prophylaxie, l’incidence des TVP proximales peut atteindre 60 % (traumatisme
lourd). Après fracture du col fémoral, l'incidence d'EP mortelles est de 5 %.
DIAGNOSTIC CLINIQUE
Interrogatoire
Formes cliniques
Les signes cliniques sont peu sensibles et non spécifiques : toute suspicion
clinique de TVP fait obligatoirement appel à une vérification paraclinique.
Diagnostics différentiels
DIAGNOSTIC PARACLINIQUE
Critères de TVP
1. Présence d'une zone échogène endoveineuse = thrombus : signe constant et
spécifique
2. Incompressibilité veineuse à l'appui de la sonde
3. Le signal Doppler n'est plus audible ou stimulable au niveau des zones
explorées
Phlébocavographie
Examen aujourd’hui obsolète car invasif et coûteux : injection de produit iodé dans une
veine dorsale de chacun des pieds ; un garrot veineux superficiel est placé à la cheville
et à la cuisse afin d'opacifier le réseau veineux profond.
Deux critères : la lacune (radioclaire), la cupule (extrémité de la lacune)
Examen clinique
Bilan biologique
Bilan de thrombophilie.
A rechercher dans les cas suivants :
Antécédents familiaux
Premier accident thrombotique avant 45 ans
Thrombose récidivante
Thrombose spontanée sans cause identifiable ou de siège inhabituel
Thrombose associée à des fausses couches répétées, thrombose artérielle
Nécrose cutanée à l’introduction des AVK
Chez un sujet sain, un bilan d’hémostase peut être également indiqué si :
• Anomalie chez un membre de la famille lors d’une enquête familiale
• Avant prescription d’œstro-progestatif si histoire familiale de thrombose
Bilan de thrombophilie
Recherche anticoagulant circulant (anticorps anticoagulant type lupique, anti-
phospholipides)
Elévation du facteur VIII
Baisse de l’antithrombine III (à doser avant ou 10 jours après arrêt de l’héparine)
Baisse des protéines C et S (à doser avant ou 3 semaines après arrêt des AVK)
Recherche résistance à la protéine C activée (mutation Facteur V Leiden)
Recherche mutation facteur II
Homocystéinémie
Evolution initiale
Sans traitement, 1/4 des TVP proximales vont s’étendre sur les 30 premiers jours.
Evolution tardive
TRAITEMENT
Consiste en 3 phases :
- la phase initiale (jusqu’à J21) = phase d’attaque c’est à dire la phase de relais
Héparine-AVK ou la dose de charge d’AOD.
- la phase d’entretien = traitement au long cours : généralement de 3-6 mois avec
utilisation d’AVK ou d’AOD
- la phase de traitement extensif : extension du traitement anticoagulant > 3-6 mois
chez les patients à risque de récurrence élevé à contre-balancer avec le risque
hémorragique
Quelle que soit l’héparine utilisée, le risque de thrombopénie impose une surveillance
de la numération plaquettaire deux fois par semaine.
Anti-vitamines K
Voie orale
Warfarine (Coumadine), Fluindione (Previscan) ou Acenocoumarol (Sintrom) :
posologies à adapter pour un objectif INR à 2-3
Inconvénient : nécessité d’un délai avant obtention d’un équilibre et d’une
efficacité pharmacologiques, nécessitant donc une période de couverture par
les héparines ou le Fondaparinux
Grande variabilité inter-personnelle des doses nécessitant une surveillance de
l’efficacité par INR
Chevauchement court avec arrêt des anticoagulants injectables dès que l’INR > 2 afin
d’éviter le sur-risque hémorragique
Durée de traitement.
Haut risque de récidive en cas de TVP Faible risque de récidive en cas de TVP
distale distale
- Antécédent de TVP - TVP distale avec facteurs de risque
- Âge > 50 ans aigu réversible dont celle survenue sous
- Cancer évolutif contraception orale ou sous traitement
- Maladies prédisposantes hormonal substitutif
(inflammatoires par ex)
- Thrombophilie
- TVP distale bilatérale
- TVP distale sans facteur de risque
Filtre-cave mis en place dans la veine cave inférieure (VCI) pour prévenir la migration
d’un caillot, issu des membres inférieurs, dans l’arbre pulmonaire.
Indication : pas systématique ! Au cas par cas. Exemple : si TVP proximale et contre-
indications aux anticoagulants, si récidive de MTVE malgré un traitement
anticoagulant (bien conduit.
Thrombolyse
Dans la TVP, la thrombolyse in situ peut être envisagée au cas par cas, jamais en
systématique. Elle permet à priori de diminuer l’incidence de la maladie post-
phlébitique.
Thrombectomie
Aucune indication.
Compression veineuse
Anti-inflammatoire non stéroïdien en local,
HBPM ou fondaparinux à dose prohylactique sont suggérés pour prévenir le risque
de complication thromboembolique
Suivi et surveillance
EMBOLIE PULMONAIRE
GENERALITES
Définition
Gravité
Etiologies
Conséquences
EFFET SHUNT
Défini par PaO2 + PaCO2 < 120 mmHg
=> Nécessité d'une obstruction vasculaire de 30 % pour voir s'élever les pressions
artérielles pulmonaires (PAP), plus de 50 % pour voir apparaître une HTAP
significative (= PAP moyenne supérieure à 25 mmHg).
Parfois, zone non ventilée, non perfusée (obstruction artérielle pulmonaire) avec
obstruction de la circulation bronchique = infarctus pulmonaire.
DIAGNOSTIC POSITIF
Signes cliniques
Tachycardie
Douleur basi-thoracique de type pleurale
Polypnée, crachats hémoptoïques (sang noir = infarctus pulmonaire)
Fébricule autour de 38°C
Signes d’une TVP associée, à rechercher systématiquement +++
Les signes de gravité à rechercher systématiquement :
syncope au lever
signes d’insuffisance cardiaque droite aiguë
signes de choc : marbrures, oligurie, extrémités froides
hypotension artérielle PAS < 90 mmHg malgré remplissage, ou baisse PAS >
40 mmHg 15 min sans autre cause (infection, arythmie, hypovolémie)
tachycardie > 120/min
Ces signes doivent faire demander une échographie cardiaque pour rechercher un
cœur pulmonaire aigu +++.
Examens complémentaires
Electrocardiogramme (ECG)
Anomalies de l'ECG dans 70 % des cas : non spécifiques
Tachycardie généralement sinusale ou parfois troubles du rythme
supraventriculaire (fibrillation auriculaire, flutter auriculaire)
Gaz du sang
Habituellement hypoxie + hypocapnie + alcalose respiratoire
Effet shunt avec PaO2 + PaCO2 < 120 mmHg
Acidose métabolique = critère de gravité
Examens indispensables
= localisation du thrombus, importance de l’obstruction vasculaire
D-Dimères :
Forte Valeur Prédictive Négative (près de 97 %) comme pour la TVP (probabilité
de ne pas avoir la maladie quand le test est négatif et la probabilité clinique
faible) (cf. TVP)
Mêmes seuils que pour la TVP
Certains faux négatifs si diagnostic tardif (début des symptômes supérieur à 5
jours)
Certaines situations de faux positifs (cf TVP)
Parmi les signes de gravités décrits ci-dessus, certains sont des marqueurs utiles à la
stratification du risque dans l’embolie pulmonaire aigüe
Marqueurs cliniques : état de choc ou hypotension, score de PESI
Marqueurs de dysfonction VD sur l’ETT ou le scanner
Biomarqueurs de souffrance myocardique
STRATEGIE DIAGNOSTIQUE
Arbre diagnostic
Probabilité clinique
Angioscanner
non disponible en oui
urgence et patient
Faible/ Elevée stabilisé
intermédiaire
ou EP probable
ou EP peu probable ETT Angioscanner
signes de
CPA
D-Dimères Angioscanner
EP à risque faible.
Privilégier les AOD en première intention, sinon faire Héparine/Fondaparinux avec relais
AVK si possible (objectif INR 2-3)
Dans tous les cas chez les patients recevant un traitement anticoagulant au long cours,
le rapport bénéfice-risque de la poursuite d’un tel traitement doit être réévalué pour
chaque patient à intervalle régulier.
Hospitalisation en réanimation
Repos strict au lit
Oxygénothérapie nasale à débit élevé.
L'expansion volémique rapide. (500ml environ ; pas de remplissage massif)
Dobutamine/Noradrénaline si état de choc ou bas débit
Traitement thrombolytique
Contres-indications de la fibrinolyse
Absolues
ATCD d’AVC hémorragique ou AVC d’étiologie indéterminée
AVC ischémique < 6 mois
Néoplasie du systême nerveux central
Traumatisme crânien ou chirurgie intra-crânienne récente < 3 semaines
Saignement d’origine gastro-intestinale < 1 mois
Saignement actif
Relatives
AIT< 6 mois
Traitement anticoagulant
Grossesse ou post partum < 1mois
Points de ponction non compressibles
Réanimation cardio-pulmonaire traumatique
HTA réfractaire PAS>180 cmHg
Pathologie hépatique évoluée
Endocardite infectieuse
Ulcère peptidique actif
Place de l'embolectomie
l'embolectomie sous circulation extracorporelle est toujours associée à une
interruption de la veine cave inférieure. La mortalité est de 30 à 40 %.
Les indications de l'embolectomie chirurgicale sont donc exceptionnelles :
Les récidives précoces d'EP sous traitement anticoagulant efficace = moins de 5% =>
rechercher une thrombopénie immunoallergique à l’héparine.
Clinique
Biologique :
NFS/plaquettes 2x/semaine pendant la durée du traitement par héparine
INR réguliers avec objectif 2,5 (2 à 3)
Dosage de D-dimères : parfois utile à la décision d’arrêt du traitement AVK
Imagerie
Echocardiographie en cas de CPA initial: vérifie la régression des signes de
CPA, détecte l’évolution vers un cœur pulmonaire chronique
Scintigraphie de ventilation /perfusion de contrôle en comparaison avec la
scintigraphie initiale quand elle est réalisée ; s’assure de la bonne évolution
sous traitement
EVOLUTION ET COMPLICATIONS
Complications
A la phase aiguë :
Mort subite
Détresse respiratoire aiguë
Insuffisance circulatoire aiguë
BILAN ETIOLOGIQUE
Le bilan étiologique est le même que pour celui de la TVP (cf chapitre IV ;C)
Il faut rechercher une autre localisation de la MTEV : rechercher une TVP à l’écho-
doppler veineux des membres inférieurs
Selon le terrain :
rechercher une néoplasie sous-jacente
recherche une thrombophilie.
EMBOLIE
PULMONAIRE Ddimères, angioscanner,
Bilan étiologique scintigraphie V/P, Echo-
thrombophilie Doppler veineux,
recherche de néoplasie Examen clinique : FC, PA, SaO2 ETT
(selon le terrain) Examens complémentaires : Rx, ECG,
GDS, troponine, BNP
EP avec signe de
EP sans signe de gravité EP avec CHOC
gravité CARDIOGENIQUE
REVISION FLASH
TVP – EP
• Facteurs de risque de MVTE : triade de Virchow
• Signe de Homans
• Probabilité clinique ; EP ; dyspnée, tachycardie, examen normal
• ECG : tachycardie sinusale, S1Q3
• GDS : effet shunt PaO2+ PCO2 < 120mmHg
• Ddimères > 500 µg/L ou selon âge (à utiliser pour sa valeur prédictive
négative)
• Echo-Doppler veineux: incompressibilité de la veine
• Angioscanner : lacunes, thrombus
• ETT : cœur pulmonaire aigü
• Anticoagulation curative dès la suspicion clinique AOD d’emblée si
possible sinon HBPM ou HNF (surveillance plaquettes 2x/semaine) ou
fondaparinux et Relais AVK précoce, objectif INR 2 à 3
• Pas d’hospitalisation systématique
• Lever précoce sous anticoagulation efficace
• Bas de contention pour prévenir la maladie post-phlébitique
• Recherche signes de gravité (Score PESI et sPESI)
• Remplissage + Dobutamine +/- Noradrénaline si choc
• Thrombolyse si choc
• Bilan Etiologique/Facteur Favorisant : Thrombophilie, néoplasie
POINTS ESSENTIELS
1) L’insuffisance veineuse chronique (IVC) est causée par une incontinence
valvulaire qui aboutit à une stase veineuse.
2) Les varices sont des veines dilatées de façon permanente et visibles.
3) Elles peuvent être fonctionnellement muettes ou s’exprimer par un préjudice
esthétique ou provoquer des signes d’IVC.
4) Il s’agit d’un motif courant de plainte fonctionnelle des membres inférieurs.
5) Les facteurs favorisants sont l’âge, le sexe féminin, les facteurs
environnementaux, la grossesse et l’hérédité.
6) Le diagnostic est clinique (+/- Echo-doppler veineux).
7) Les symptômes sont augmentés dans la journée et par la station debout
prolongée.
8) Les symptômes sont diminués par le contact avec le froid, la surélévation des
jambes, l’exercice physique et la contention élastique.
9) Toujours rechercher des troubles trophiques et/ou une AOMI associés.
10) Vérifier la vaccination antitétanique en cas d’ulcère.
11) Le traitement repose sur la contention élastique, les mesures d’aide au retour
veineux, l’action directe sur les veines incontinentes.
GENERALITES
DEFINITION
L’insuffisance veineuse chronique (IVC) regroupe l’ensemble des manifestations
en rapport avec une anomalie fonctionnelle ou physique du système veineux
causée par une incontinence valvulaire, avec ou sans obstruction veineuse
associée et qui aboutit à une stase veineuse
Elle peut atteindre le réseau veineux superficiel et/ou profond.
Les varices qui en sont l’expression la plus commune, sont des veines superficielles
dilatées d’une façon permanente, visibles, présentant une insuffisance
valvulaire et des lésions pariétales dégénératives responsables d’une
circulation pathologique.
Elles sont le plus souvent essentielles, mais parfois acquises et alors liées à une
anomalie du réseau profond.
Les varices peuvent être fonctionnellement muettes et s’exprimer par un préjudice
esthétique, ou bien provoquer des signes d’IVC.
EPIDEMIOLOGIE
La prévalence des varices chez les sujets de plus de 15 ans est estimée entre 10 et
15% chez l’homme et entre 20 et 25% chez la femme.
PHYSIOPATHOLOGIE, ETIOLOGIES
RAPPELS
Le réseau veineux superficiel dermique et hypodermique comprend essentiellement
les saphènes interne et externe.
Il est situé en dehors de l’aponévrose musculaire
La grande saphène (interne) est pourvue de nombreux affluents qui augmentent son
débit au fur et à mesure de la remontée sanguine.
La petite saphène (externe) a des terminaisons variables mais se jette dans la veine
poplitée ou bien la saphène interne au niveau du tiers supérieur de cuisse ou bien
dans la veine fémorale.
Les crosses et les perforantes traversent l’aponévrose et font communiquer les
réseaux superficiel et profond de façon unidirectionnelle car elles sont valvulées.
Le réseau profond est constitué de veines satellites des artères et draine 90% du
sang des membres inférieurs (veines fémorales, iliaques, plantaires, tibiales et
poplitées).
La dysfonction chronique du système veineux peut être la conséquence d’une
altération de la paroi veineuse (traumatismes répétés, dégénérescence) ou d’une
thrombose (Cf chapitre).
Ces processus aboutissent à une incontinence valvulaire et donc à une stase avec
hyperpression veineuse distale, qui entraîne progressivement des répercussions
sur le réseau microcirculatoire distal avec augmentation de la perméabilité
capillaire, micro-oedème, altérations capillaro-tissulaires jusqu’à l’anoxie cutanée.
EXAMEN CLINIQUE
INTERROGATOIRE
Antécédents familiaux :
Hérédité
Rechercher les antécédents de maladie veineuse thrombo-embolique
Antécédents personnels :
Alitement prolongé, port de plâtre
Maladie métabolique (diabète...)
Histoire « hormonale » :
Nombre de grossesse
Contraception
SIGNES FONCTIONNELS
Lourdeur ou pesanteur des jambes : fatigabilité à la station debout, tension obligeant
à s’asseoir, augmentant dans la journée
Impatiences («syndrome des jambes sans repos» : sensations d’engourdissement
des membres inférieurs apparaissant au cours des stations allongée ou assise,
principalement la nuit, obligeant le patient à se lever et à marcher)
Phlébalgies : douleurs sur le trajet veineux
Crampes nocturnes (non spécifique)
Paresthésies avec prurit, fourmillements, dysesthésies avec sensation de chaleur ou
de froid et jusqu’à l’érythémalgie nocturne : sensation nocturne de chaleur
intense, de cuisson des pieds, avec un érythème diffus, amenant le patient à
enlever les draps et rechercher le contact avec le sol froid.
SIGNES PHYSIQUES
L’examen permet de relever la topographie variqueuse, de juger de l’IVC surajoutée
et d’étudier l’état fonctionnel du membre.
Il se fait patient dénudé, debout, bilatéral et comparatif.
La mise en place d’un garrot peut aider à les mettre en évidence sinon, on utilisera
la percussion avec recherche d’une transmission des vibrations le long de la varice.
La manœuvre de Schwartz correspond à la perception de l’onde de percussion en
amont de la veine et signe l’existence d’une incontinence valvulaire.
Les ulcères spontanés ou à la suite d’une plaie sur la face interne du tiers inférieur
de la jambe ou dans la région rétro-malléolaire. Ils peuvent être étendus, se
surinfecter, s’eczématiser après certains topiques allergisants. La cicatrisation
parfois difficile peut laisser une zone d’atrophie blanche. La récidive est
fréquente.
Musculaire,
Lymphatique,
Nerveux.
FORMES CLINIQUES
SELON L’ETIOLOGIE
Insuffisance veineuse primitive :
§ Varices essentielles qui intéressent le plus souvent la grande saphène, souvent
bilatéral,
§ Insuffisance valvulaire profonde fréquent chez le sujet âgé.
Insuffisance veineuse secondaire :
Maladie post-thrombotique veineuse avec des varices diffuses de répartition
anarchique,
Tiers inférieur de jambe,
Souvent unilatérales,
Sur un membre augmenté de volume,
Apparues tardivement,
Troubles trophiques associés,
Antécédents de TVP,
Varices des angiodysplasies (Syndrome de Klippel Trenaunay).
SELON LE TERRAIN
La grossesse :
Les varices apparaissent en général au 1er trimestre,
Douleurs sur le trajet veineux,
Maximum vers le 5ème mois,
Régression en post-partum.
Le sportif :
Augmentation de calibre des veines superficielles (augmentation des débits artériel
et veineux),
Il ne s’agit pas de varices mais il peut se développer une maladie variqueuse à
l’arrêt de la pratique sportive.
CLASSIFICATION
La classification la plus utilisée est la classification CEAP [Clinical, etiologic, anatomic,
pathophysiologic (scoring system)] même si ce score n’est pas validé. Elle permet de
décrire la maladie veineuse chronique et fait référence en France et sur le plan
international. Cette classification, qui prend en compte les manifestations cliniques, les
facteurs étiologiques, la topographie des lésions anatomiques et les mécanismes
physiopathologiques, a pour objectif d’apprécier de façon quantitative les résultats des
traitements dans l’insuffisance veineuse chronique (cette classification est détaillée en
annexe I).
COMPLICATIONS
Thromboses veineuses superficielles,
Thromboses veineuses profondes,
Ruptures variqueuses avec ou sans hémorragie extériorisée,
Complications infectieuses superficielles (dermite/candidose) ou profondes
(érysipèle/lymphangite),
Dermite ocre
Dermite blanche : plages dépigmentées d’allure cicatricielle associées à des
télangiectasies,
Eczéma Variqueux,
Ulcère variqueux (Cf chapitre)
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
TRAITEMENT
OBJECTIFS DU TRAITEMENT
Les objectifs du traitement visent à :
Prévenir l’œdème d’origine veineuse, les troubles trophiques, les ulcères de jambe
et la survenue de complications (thromboses veineuses superficielles pouvant
s’associer à la présence d’une thrombose veineuse profonde, voire d’une
embolie pulmonaire ; rupture de varice) ;
Prévenir les récidives d’ulcères de jambe, raccourcir leur délai de cicatrisation,
Améliorer la qualité de vie des patients porteurs de troubles trophiques ;
Améliorer les symptômes veineux liés aux varices ;
Corriger le préjudice esthétique.
PRINCIPES :
Trois principes de bases
Contention élastique
Mesures d’aide au retour veineux
Actions directes sur les veines incontinentes
Les traitements médicamenteux n’ont aucune action sur l’évolution des varices.
Ils peuvent néanmoins exercer une action de soulagement pour les patients, ou
participer à la cicatrisation de l’ulcère.
La compression élastique aplatit les veines variqueuses, et lutte contre
l’hyperpression distale en réalisant une contre-pression mécanique,
progressivement décroissante au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la distalité pour
se rapprocher de la pompe cardiaque. Cette technique n’est efficace que
lorsqu’elle est effectivement portée par le patient. Il s’agit plus d’un traitement
symptomatique de l’insuffisance veineuse chronique (IVC) que d’un traitement
des varices.
Il existe des procédures interventionnelles de destruction, d’exérèse et des techniques
conservatrices évaluées.
INDICATIONS THERAPEUTIQUES
Selon le stade de la m aladie
Troubles fonctionnels sans varices:
Conseils hygiénodiététiques, contention légère,
Médicaments vasoactifs.
Si varices :
Suppression chirurgicale si varices tronculaires, importantes, avec des perforantes
incontinentes
Ou sclérose dans les cas moins évolués
Si rupture variqueuse externe :
Surélévation du membre
Pansement compressif
Sclérose de la varice responsable en amont de la rupture
Si TVS selon l’importance du segment thrombosé et la localisation
Contention élastique
Quelques jours d’anticoagulation efficace
Troubles trophiques : idem traitement de l’IVC avec ou sans varice
POINTS ESSENTIELS
INTRODUCTION
Définition:
Perte de substance cutanée chronique intéressant l'épiderme, le derme et
éventuellement l'hypoderme, plus ou moins étendue et siégeant le plus souvent sur le
tiers inférieur de la jambe. Cette plaie est le plus souvent de nature ischémique,
souvent déclenchée par un épisode de traumatisme local.
Il ne s’agit pas d’une pathologie en soi, mais d’un symptôme compliquant
une pathologie. Le principal problème devant un ulcère est d'en déterminer la cause.
La majeure partie des ulcères de jambe est d’origine vasculaire : veineuse,
microcirculatoire et/ou artérielle.
Le traitement de l’ulcère est avant tout le traitement de son étiologie et pas
seulement son traitement local.
PHYSIOPATHOLOGIE
L’ULCERE ARTERIEL
ANGIODERMITE NECROTIQUE
DIAGNOSTIC
ULCERE VEINEUX
Facteurs de risque
Examen clinique
Signes cliniques pouvant orienter (sans le confirmer) vers une origine veineuse:
- superficiel (non creusant)
- exsudatif
- Localisation de la région péri malléolaire jusqu’au 1/3 inférieur du mollet.
- Indolore
- Bords réguliers.
- Signes associés d’insuffisance veineuse : œdème de la cheville, varices,
télangiectasies, dermite ocre, lipodermatosclérose (hypodermite scléreuse),
atrophie blanche, eczéma variqueux.
- Cicatrice(s) d’ancien(s) ulcère(s) veineux.
- Pouls périphériques perçus, température du membre normale.
Examens complémentaires
(2) Autres
ULCERE ARTERIEL
Facteurs de risques
Examen clinique
Signes associés :
- Diminution ou abolition d’un pouls de l’arbre artériel, froideur des
extrémités.
- IPS < 0,9
- Claudication intermittente
- Recherche d’anévrismes aortiques iliaques et poplités.
- Souffle à l’auscultation vasculaire.
Examens complémentaires
(4)
(5) L’écho doppler artériel
(7) Pléthysmographie
- A réaliser rapidement
- Pour envisager une revascularisation (Angioplastie ou pontage jambier sur le lit
d’aval).
Attention à l’insuffisance rénale sur ce terrain
ANGIODERMITE NECROTIQUE
a. Facteurs de risque
- HTA
- diabète
b. Examen clinique
ULCERE MIXTE
Examen clinique :
- le plus souvent ulcère d’allure veineuse
- avec pouls abolis, IPS et pression d'orteil abaissés.
- On recherche les facteurs de risque cardio-vasculaire, une claudication
intermittente, une dermite ocre.
Examens complémentaires
- écho-Doppler veineux et artériel
- imagerie artérielle par angioscanner ou angioIRM.
TRAITEMENT
Prise en charge pluridisciplinaire +++ médicale (généraliste, dermatologue,
angiologue, chirurgien vasculaire, endocrinologue, interniste) et paramédicale
(infirmières, kinésithérapeutes, etc.).
ULCERE VEINEUX
Compression
Il faut traiter par une compression à haut niveau de pression (30 à 40mmHg à la
cheville) les ulcères veineux ou à prédominance veineuse avec un IPS entre 0,8 et
1,3 pour favoriser la cicatrisation.
- Attention dans les ulcères mixtes, compression diminuée (<30mmHg) pour IPS
> 0,5. Compression contre-indiquée si IPS ≤ 0,5 ou pression systolique de
cheville ≤ 60mmHgUtilisation de bandes ou de bas.
- Le choix de la compression doit tenir compte de l’observance car cette dernière
est un facteur déterminant de la réussite du traitement.
- Tenter d’obtenir le maximum de compression tolérée jusqu’à 30-40 mmHg.
- La compression doit être appliquée soit du lever au coucher, soit 12h/24.
- Education du patient et de son entourage: contrôle régulier du positionnement
des bandes.
Traitement médical
Greffe de peau
En cas d’ulcère ne cicatrisant pas au bout de 6 mois ou avec une surface > 10cm2
Mesures associées
ULCERE ARTERIEL
Revascularisation
- En 1ère intention: chirurgie conventionnelle (pontage/endarteriectomie) ou
angioplastie par voie cutanée.
Traitement médical
- Traitements vasodilatateurs et antiagrégants.
- Traitement antalgique indispensable (niveau 2 ou 3 OMS).
- Recherche d’une bonne hémodynamique (Insuffisance cardiaque associée,
troubles de rythme, hypotension iatrogène).
- Etat nutritionnel correct (albumine > 30 g/l) : 40 Kcal / Kg vitamines C et
folates.
- Prévention des complications liées à l’immobilisation
- Vaccination antitétanique.
- Prise en charge psychologique indispensable (menace d’amputation).
Traitement local
- Lutte contre la surinfection (nosocomiale, SARM ++).
- La détersion manuelle et chimique prudente.
- Protection de la peau péri-ulcéreuse.
Thérapeutiques physiques
- Rééducation vasculaire (posture alternée, manœuvres hyperhémiantes).
- Kinésithérapie: mobilisations passives/actives articulaires.
- Arceau de protection.
- Favoriser la marche +++, lorsqu’elle est possible.
Prévention secondaire
- Arrêt du tabac ++++
- Contrôle de l’équilibre glycémique,
- Education du malade (chaussage adapté, éviter microtraumatisme et
macération, des soins d’hygiène cutanés, pédicure, traitement des mycoses).
REVISION RAPIDE
ULCERE DE JAMBE
PHYSIOPATHOLOGIE
Ulcère veineux : augmente avec l’âge, plus fréquent chez les femmes. (sexe ratio
M/F : 1/1,6).
Ulcère artériel : artériopathie au stade IV de Leriche et Fontaine.
Prise en charge urgente.
PHYSIOPATHOLOGIE
Perte de substance cutanée chronique du tiers inférieur de la jambe. Origine
ischémique (traumatisme local fréquent)
- Ulcère veineux : plaie > 1 mois, hyperpression veineuse.
- Ulcère artériel : AOMI sévère (athérome, rôle du tabac). Ischémie critique du
membre inférieur.
DIAGNOSTIC
Ulcère veineux :
FDR : Antécédents de TVP, varices ou EP
Clinique : Superficiel, péri-malléolaire, indolore, exsudatif, signes associés
d’insuffisance veineuse (dermite ocre, atrophie blanche , varices, hypodermite)
Para-clinique : Echo-doppler veineux : cartographie veineuse du membre inférieur
(guide la thérapeutique).
Ulcère artériel:
Ischémie critique : douleur de repos + pression systolique ≤ 50 mmHg.
Examen clinique : plaie de petite taille, arrondie creusante, très douloureuse, territoire
d’une branche artérielle thrombosée (orteils ou zone de pression). Examen cardio-
vasculaire complet.
Para-clinique : IPS ++, écho-doppler artériel, angioTDM ou angioIRM, TcPO2,
Pléthysmographie, et artériographie unilatérale.
THERAPEUTIQUE - Pluridisciplinaire ++++
Ulcère veineux:
- Compression diurne : Contention voire compression (si artériopathie
associée). Objectif 30-40mmHg selon tolérance ++
- Chirurgie : Crossectomie-stripping (réseau superficiel) si indiqué, greffe de
peau
- Médical : vasodilatateur veineux, antalgiques, nutrition, SAT-VAT
- Attention à l’infection, carcinome (biopsies si retard de cicatrisation)
Ulcère artériel:
- Revascularisation rapide en 1ère intention (chirurgie / Angioplastie).
- Médical : hémodilution, vasodilatateurs, antalgiques, nutrition, SAT-VAT
- Rééducation vasculaire
- Prévention : sevrage tabagique ++, éducation aux soins des membres
inférieurs, contrôle des FRCV.
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Greffe(cutanée( marche,(arrêt#du#tabac#+++,(Educa=on(du(malade(#
POINTS ESSENTIELS
2) Les complications mécaniques à la pose d’un cathéter veineux central peuvent être
prévenues en grande partie par la ponction échoguidée.
4) Ces infections sont pour la plupart évitables et leur prévention est fondamentale.
Elle repose sur :
- une asepsie lors de la pose avec utilisation de chlorhexidine alcoolique
- le maintien d’un pansement occlusif, à refaire uniquement en cas de décollement
ou de souillure
- l’examen quotidien du site d’insertion
- le retrait du cathéter dès qu’il n’est plus utile ou en cas de complication
- le retrait des cathéters périphériques avant 96 heures sauf chez un patient au
capital veineux limité.
INTRODUCTION
La pose d’un cathéter veineux est un acte de soins très fréquent dont le but est
d’administrer des traitements en intraveineux. Il peut s’agir d’un cathéter veineux
superficiel dont l’extrémité distale est dans une veine superficielle ou d’un cathéter
central dont l’extrémité distale est dans une veine centrale intrathoracique ou
abdominale. Les complications, qu’elles soient mécaniques à la pose, infectieuses
ou thrombotiques sont fréquentes (20% des cas) et nécessitent d’être prévenues
par une surveillance étroite et d’évaluer régulièrement le bénéfice-risque du
maintien de l’abord veineux.
III.COMPLICATIONS
A. ABORD PERIPHERIQUE
C. PICC LINE
Le risque de complication mécanique à la pose est minime. Il a par ailleurs les
mêmes risques infectieux et thrombotiques qu’un cathéter central. Son principal
inconvénient est le risque d’obstruction ou de plicature de la lumière du cathéter.
• Site de pose du cathéter : Sous-clavier moins à risque que jugulaire interne et fémoral
REVISION RAPIDE
Surveillance et complications des abords veineux
Pose Echoguidée
Surveillance Quotidienne
POINTS ESSENTIELS
La douleur thoracique est un symptôme fréquent. Les étiologies sont multiples, dominées
par les causes cardio-vasculaires et notamment la maladie coronaire.
Il convient en premier lieu d’éliminer les 3 urgences vitales et 1 diagnostic fréquent
(Péricardite) avec une complication potentiellement urgente = PIED
§ Péricardite/Pneumonie
ð Recherche de signe clinique de tamponnade +/- EchoCoeur
ð Recherche foyer pulmonaire à l’auscultation +/- radiographie
pulmonaire
§ Infarctus du Myocarde
ð Reperfusion myocardique en urgence (angioplastie primaire ou
thrombolyse)
§ Embolie Pulmonaire
ð Anticoagulation
Thrombolyse (si état de choc)
§ Dissection Aortique
ð Maintenir TA systolique < 120 mm Hg
Chirurgie en urgence (Type A stanford)
INTRODUCTION
- Douleur thoracique :
§ Symptôme très fréquent.
§ Etiologies extrêmement variées, dominées par les causes cardio-
vasculaires et notamment l’insuffisance coronaire.
§ Le diagnostic est clinique.
§ 3 urgences vitales à éliminer : 1) infarctus du myocarde (IDM), 2) embolie
pulmonaire (EP), 3) dissection aortique (DA).
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
INTERROGATOIRE
1. Histoire clinique
Commencer par préciser le terrain
- Facteurs de risques cardio-vasculaires :
§ tabagisme actif ou sevré
§ dyslipidémie
§ diabète
§ hypertension artérielle
§ hérédité (présence d’un événement coronarien chez un ascendant au 1er
degré avant 55 ans chez l’homme, avant 65 ans chez la femme)
§ surpoids
§ autres (antécédent de radiothérapie thoracique, insuffisance rénale
chronique, ménopause précoce, sédentarité, VIH...)
- Antécédents médico-chirurgicaux
§ cardio-vasculaires
§ Maladie thrombo-embolique veineuse, thrombophilie
§ Syndrome de Marfan
- Allergies
§ Iode
- Traitements
§ Antiangineux, antihypertenseurs, antidiabétiques, hypolipémiants
§ pilule oestro-progestative (+ tabac)
- Prise de drogue
2. Caractéristiques de la douleur
EXAMEN PHYSIQUE
1. Constantes
- Fréquence cardiaque,
- Mesure de la pression artérielle prise de façon systématique aux 2 bras,
- Fréquence respiratoire,
- Saturation,
- Température
2. Signes de gravité
- Cardio-vasculaire :
§ tachycardie
§ hypotension artérielle
§ pouls paradoxal de Kussmaul (diminution de l’amplitude du pouls en
inspiration, objectivée par une baisse de PA systolique de 10 mmHg en
inspiration)
- Respiratoire :
§ polypnée
§ signes de lutte : tirage, mobilisation de la musculature accessoire,
respiration abdominale
§ cyanose
§ signe d’hypercapnie : peu spécifique : sueur, cephalée, confusion,
somnolence ; plus spécifique : asterixis/flapping tremor
- Neurologique :
§ confusion
§ agitation
§ score de Glasgow
- Constantes :
§ asymétrie tensionnelle, abolition pouls => dissection aortique (avec
extension à d’autre artere
§ pouls paradoxal de Kussmaul => Tamponnade
- Inspection :
§ signes d’IVD (OMI, TJ, RHJ) => EP (avec coeur pulmonaire aigue),
Tamponnade, IDM inférieur avec extension au ventricule droit
§ position antalgique : anteflexion => péricardite (versus augmentation de la
douleur au décubitus)
§ « grosse jambe rouge » => TVP compliquée d’EP
- Auscultation cardiaque :
§ frottement péricardique => myo/péricardite
§ souffle d’IA récent => dissection aortique
§ signes d’IVG (crépitants, galop) => Infarctus compliqué, myocardite
- Auscultation pulmonaire :
§ foyer de crépitants => pneumopathie
§ frottement pleural => pleurésie
- Percussion thoracique:
§ matité => épanchement pleural
§ tympanisme => pneumothorax
- Palpation :
§ douleur chondro-costale => syndrome de Tietze
§ douleur abdominale provoquée => ulcère gastro-duodénal, Cholecystite..
§ signes de phlébites => EP
- Evaluation psychologique
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
ECG
- Ischémie :
§ Sus-décalage ST systématisé + miroir => IDM
§ Sous-décalage ST, Ischémie sous-épicardique => SCA
- Myo/péricardite :
§ Sus-décalage concave, diffus, non systématisé sans miroir, sous-décalage
du PQ => Péricardite
- Embolie Pulmonaire :
§ Tachycardie sinusale
§ Aspect S1Q3
§ Déviation axiale droite, BBDt récent
Radiographie thoracique
Bilan biologique
Imagerie complémentaire
ETIOLOGIES CARDIO-VASCULAIRES
MALADIE CORONAIRE
Douleur angineuse
• constrictive
• rétro-sternale
• en barre
• irradiant la mâchoire et/ou l’épaule (gauche souvent mais droit possible) et/ou
l’avant-bras. Attention une irradiation signifie que la gêne doit être concomitante à la
douleur thoracique
1. Infarctus du myocarde
- Le risque vital est engagé, ne pas retarder la prise en charge thérapeutique (ne pas
attendre les résultats de la biologie).
- On distingue :
§ si troponine - : Angor instable ou SCA ST- sans élévation de la troponine (les
angors d’effort de novo et crescendo font partis des angors instables)
- Le risque vital peut être engagé. Le pronostic à moyen terme du SCA ST- est
comparable à celui du SCA ST+ !
3. Angor stable
- Troponine négative.
EMBOLIE PULMONAIRE
- Signes d’accompagnement :
§ Fièvre
§ Signes respiratoires : Dyspnée, polypnée, toux, hémoptysie
- Signes de gravité :
§ Syncope
§ Etat de choc avec signes d’IVD
- Examen clinique
§ Signe de phlébite
§ Signes d’IVD
ð Contraste entre l’importance des symptômes et l’examen clinique pauvre.
- ECG
§ Tachycardie sinusale
§ Aspect S1Q3
§ Déviation axiale droite, BBD récent
- Radiographie de thorax
§ Normale le plus souvent
§ Surélévation d’une coupole, atélectasie, infarctus pulmonaire,
épanchement pleural.
- Biologie
§ D-Dimères
§ Gaz du sang : effet shunt (hypoxie + hypocapnie)
§ Marqueurs de souffrance du VD : troponine, BNP
- Diagnostic positif
DISSECTION AORTIQUE
= Déchirure aortique avec création d’un faux chenal entre intima et media.
- Facteurs prédisposants :
§ Syndrome de Marfan
§ HTA
§ Atteinte poly-artérielle
- Examen clinique :
§ Abolition d’un ou plusieurs pouls
§ Asymétrie tensionnelle (> 30 mm Hg)
§ Souffle diastolique d’IA récent
- Diagnostic positif :
§ Echographie cardiaque transthoracique (ETT) et surtout trans-
oesophagienne (ETO)
§ Angioscanner pan-aortique
ð Flap intimal (ETO), porte d’entrée, faux chenal, extension.
ð Complications (dissections coronaires / troncs digestifs / iliaques,
épanchement péricardique..)
- Prise en charge
DOULEURS PERICARDIQUES
Douleur péricardique
• d’installation souvent brutale
• précordiale, variable, simulant une douleur angineuse ou latérothoracique
• majorée par l’inspiration, à la toux et en décubitus dorsal
• diminuée à l’antéflexion
• prolongée
• non liée à l’effort
• trinitro-résistante
- Examen clinique :
§ Frottement péricardique, assourdissements des bdc
§ Signes de tamponnade à rechercher (IVD, choc, pouls paradoxal de
Kussmaul).
- ECG :
§ Normal (souvent)
§ Sus-décalage du segment ST diffus, concave vers le haut, sans miroir
§ négativations des ondes T de façon circonférentielle plus tardivement
§ Sous-décalage du segment PQ
§ Microvoltage diffus ou alternance électrique (tamponnade)
- ETT :
§ Normale, elle n’élimine pas le diagnostic (péricardite sèche)
§ Visualise l’épanchement péricardique, permet sa quantification et évalue la
tolérance (tamponnade)
§ Bilan étiologique (cf. autres étiologies)
- Biologie :
§ Syndrome inflammatoire biologique
§ Troponine négative (sauf en cas de myocardite associée)
AUTRES ETIOLOGIES
PLEURO-PULMONAIRE
1. Pneumopathie infectieuse
2. Pneumothorax
3. Epanchement pleural
DIGESTIVE
1. Reflux Gastro-Oesophagien, Oesophagite
2. Spasme oesophagien
Sorbonne Universités 2022-2023 – Polycopié de Cardiologie DFGSM3 240
DOULEUR THORACIQUE AIGUË ET CHRONIQUE
3. Ulcére gastro-duodenal
4. Cholecystite, angiocholite
5. Pancréatite aiguë
PARIETALE
Ces douleurs sont pour la plupart caractérisées par leur reproductibilité à la palpation
ou aux mouvements.
2. Post-traumatique
3. Ostéo-articulaire / Neurologique
PSYCHOGENE
- Il s’agit d’un diagnostic d’élimination
- Contexte : Antécédents psychologiques, anxiété.
- Douleur polymorphe et variable, brève ou très prolongée, atypique (piqûre,
« électricité »)
REVISION RAPIDE
DOULEUR THORACIQUE AIGUË ET CHRONIQUE
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
Histoire clinique : facteurs de risques cardio-vasculaires, antécédents médico-
chirurgicaux, allergies, traitements
Caractéristiques de la douleur : localisation, type, intensité, irradiation, durée,
circonstances, évolutivité, facteurs déclenchants, facteurs antalgiques,
reproductibilité, signes associés, circonstances particulières
Examen physique : constantes (TA aux 2 bras), signes de gravité, orientation
diagnostique
ECG (18 dérivations) : ischémie, myo/péricardite, embolie pulmonaire
Radiographie de thorax (systématique)
Biologie (ne doit pas retarder la prise en charge thérapeutique)
Imagerie complémentaire (fonction de l’orientation diagnostique)
ETIOLOGIES CARDIOVASCULAIRES
Douleur angineuse : constrictive, rétro-sternale, en barre, irradiation
(bras/mâchoire) Infarctus du myocarde (SCA ST+) : occlusion coronaire
compléte, nécrose transmurale, douleur>30’, TNT-resistante, ECG : onde de
Pardee, miroir, scope, antithrombotique, reperfusion coronaire urgente
(angioplastie primaire/thrombolyse)
SCA ST- : occlusion coronaire partielle, nécrose sous-endocardique, angor
instable, angor de novo, angor crescendo, lésion sous-endocardique, ischémie
sous-endocardique (ISE), troponine (x 2), ETT, USIC, surveillance, stratification du
risque, test d’ischémie, coronarographie
Angor d’effort : sténose coronaire, ischémie, à l’effort
Embolie pulmonaire : occlusion AP, MTEV, thrombophilie, pilule oestro-
progestative, tabac, alitement, chirurgie, long courrier. Douleur brutale, basi-
thoracique, « coup de poignard ». fièvre, signes respiratoires, gravité (syncope,
choc, IVD), phlébite. ECG (tachycardie, S1Q3, BBD), D-Diméres, effet shunt,
souffrance VD, angioscanner thoracique, scintigraphie pulmonaire, CPA, EDVMI,
lit strict, remplissage, anticoagulation, thrombolyse
Dissection aortique : déchirure aortique, faux chenal, classifications (De Bakey,
Stanford), urgence absolue, Marfan, HTA. Douleur très intense, irradiation dorsale,
migratrice. Abolition pouls, asymétrie tensionnelle, IA, élargissement médiastin,
ETO, angioscanner pan-aortique. Type A : urgence chirurgicale. Type B : TA
systolique < 120 mmHg. Anticoagulation contre-indiquée
Péricardite aiguë : fièvre, douleur majorée à l’inspiration, diminuée à l’antéflexion,
frottement péricardique, tamponnade, pouls paradoxal de Kussmaul. Sus-decalage
concave et diffus, sous-decalage PQ, microvoltage. Péricardite séche.
Cardiomégalie, syndrome inflammatoire, troponine négative, aspirine, récidive
AUTRES ETIOLOGIES
Pleuro-pulmonaire : pneumopathie infectieuse, pneumothorax, épanchement
pleural
Digestive : RGO, Œsophagite, spasme œsophagien, UGD, Cholécystite,
angiocholite, pancréatite
Pariétale : syndrome de Tietze, post-traumatique, ostéo-articulaire / neurologique
Psychogène (diagnostic d’élimination)
Premier critère
Le rythme sinusal est le rythme physiologique cardiaque. Il nait au niveau du nœud sinusal, en haut à droite de
l’oreillette droite, expliquant que la résultante de l’ensemble des vecteurs de dépolarisation auriculaire se dirige
en bas à gauche, c'est-à-dire en D2. Ainsi :
CRITERE n°1 : pour être sinusal, les ondes P doivent être positives en D2. Des ondes P négatives en D2
proviennent d’un foyer auriculaire ectopique (rythme physiologique du sinus coronaire, tachycardie atriale) ou
plus souvent d’une interversion des électrodes entre bras Dt et bras G.
Deuxième critère
L’activité électrique du cœur des oreillettes aux ventricules est dirigée par le noeud sinusal.
CRITERE n°2 : pour être sinusal, chaque onde P doit être suivie d’un QRS.
Limite de ce critère : dans le cas des blocs auriculo-ventriculaires, certaines ondes P ne sont pas conduites. Le
rythme peut pourtant provenir du nœud sinusal, et le bloc se situe plus bas entre les oreillettes et les ventricules.
Par habitude, on parlera du trouble conductif (de « BAV ») et non plus de rythme sinusal sous jacent (Diag diff :
ESA bloquée, où l’influx arrive alors au NAV encore en période réfractaire).
Troisième critère
Tous les QRS sont précédés d’une onde P, affirmant que le rythme vient bien de l’étage supra ventriculaire.
CRITERE n°3 : chaque QRS est précédé d’une onde P.
Limite de ce critère :
Par exemple: la présence d’une extrasysole ne doit pas faire remettre en cause le diagnostic de RS.
A noter :
Tout comme il varie dans la journée selon l’activité physique ou les émotions, le rythme sinusal n’est pas
forcément régulier. En particulier, peut être observée une arythmie sinusale répondant à des mouvements
respiratoires importants.
Même si la définition de la fréquence maximale théorique repose sur la définition 220-âge, en dehors d’un
contexte clinique particulier (effort, état de choc, hypoxie etc…), une fréquence cardiaque trop rapide doit faire
rechercher un trouble du rythme, car d’origine sinusale peu probable.
En cas de tachycardie rapide, dont l’origine sinusale ou SV autre est douteuse, le massage sino-carotidien (hors
AVC récent ou souffle carotidien) permet de ralentir l’activité sinusale (MSC droit) ou le passage au niveau du
NAV (MSC gauche) démasquant ainsi l’activité supra-ventriculaire sous jacente. Attention aux implants de
cataracte pour la compression des globes oculaires !!
Principales étiologies de tachycardie sinusale aux urgences chez le sujet âgé :
Réponse à une hypotension quelle qu’en soit la cause.
Fièvre, infection
Déshydratation
Hypoxie
Anémie
Douleur
Causes à chercher sur l’ECG : Maladie veineuse thrombo-embolique
SCA
Hyperthyroïdie
Iatrogène (beta2 mimétiques, L-Thyroxine, cocaïne….)
La dépolarisation ventriculaire commence dans la partie haute du septum, après le NAV, juste après la division
des branches du faisceau de His en 3 branches : antérieure gauche, postérieure gauche, et droite.
Elle se fait de manière synchrone, et sa durée est normalement ≤ 0.08 sec. En cas d’allongement de la durée ≤
0.10 sec, on parle de bloc incomplet. Au-delà, on parle de bloc de branche complet (voir chap).
La dépolarisation du septum est la première dépolarisation, et se fait par la branche antérieure gauche,
provoquant un vecteur allant de la gauche vers la droite. Donc le premier temps de la dépolarisation ventriculaire
est une positivité en V1 (rV1) et une négativité en V5-V6 (qV5-V6), soit une onde q physiologique de
dépolarisation septale. Lorsque la branche antérieure gauche ne fonctionne pas (hémibloc antérieur gauche),
rV1 et qV5-V6 n’existent pas.
La dépolarisation se poursuit de manière synchrone dans les deux ventricules. Mais les vecteurs sont plus
importants à gauche où se trouve l’essentielle du muscle myocardique (muscle VG = 10 x muscle VD), et la
résultante en est un vecteur partant vers la gauche, maximal en apical (en V4-V5). La plus grande positivité (onde
R) se trouve donc normalement en V4-V5.
Schématiquement, chaque électrode voit la même progression de la dépolarisation mais d’une position
différente (V7V8V9 est le miroir de V1V2V3). La transition entre toutes ces dérivations doit donc être progressive
et harmonieuse (voir ci-dessous).
Droite HAD
Se définit uniquement par une amplitude de P > 2.5 carreaux en D2 (voir infra).
Gauche HAG
Territoires correspondants
V1 à V3 Antéroseptal IVA moyenne avant diagonale 1
V3V4 Apical IVA moyenne après diagonale 1
V1 à V4 Antérieur IVA moyenne
D1 et VL Latéral haut Diagonale 1 ou Circonflexe
V5V6 Latéral bas Circonflexe ou Marginale
V1 à V6 et DIVL Antérieur étendu IVA proximale
V7 à V9 Basal Circonflexe ou IVA
V1à V4 et DII DIII VF Septal profond IVA dominante
V3R V4R Ventricule droit Coronaire droite
DII DIII VF Inférieur Coronaire droite ou Circonflexe dominante
Attention
Toute suspicion de souffrance vasculaire dont un syndrome coronaire aigu doit justifier la recherche d’une
anémie en urgence chez le patient âgé sans retarder la prise en charge.
Se méfier du sus-décalage de ST basal isolé en AVR généralement associé à un ST négatif diffus, témoin de lésions
coronaires diffuses ou de lésion du tronc commun.
La fibrillation atriale (FA) est une des tachycardies d’origine supraventriculaire, qui correspond à un rythme
désorganisé par l’émergence de multiples foyers atriaux aux alentours de 600/min, et dégradant
l’hémodynamique atriale en faisant disparaître la systole auriculaire.
La FA est reconnaissable grâce à 2 critères :
1- rythme parfaitement irrégulier, parfois difficile à reconnaître lorsqu’il s’agit d’une tachycardie rapide ;
2- trémulation de la ligne iso-électrique (surtout pour les FA récentes) ;
Par ailleurs :
• habituellement rapide, elle peut être lente (bradyarythmie) et doit alors faire rechercher un traitement
ralentisseur (chercher une cupule digitalique) ou une hypothermie ;
• comme il s’agit d’un trouble du rythme supra-ventriculaire, elle est habituellement à QRS fins. Mais en cas
de bloc de branche constitutif ou fréquence dépendant, elle peut être à QRS larges.
Les facteurs déclenchant d’une FA à rechercher en urgence sont :
Infection, fièvre
Syndrome coronaire aigu
Anémie aiguë
Embolie pulmonaire, causes d’hypoxie ;
Déshydratation
Suspension du traitement préventif
Hypokaliémie
Hyperthyroïdie (spontanée ou sous amiodarone)
Les principales complications de la FA comprennent :
1- la mauvaise tolérance hémodynamique de la perte de la systole auriculaire : insuffisance cardiaque aiguë,
2- la mauvaise tolérance du rythme trop rapide ou trop lent : malaises, lipothymies, syncopes ;
3- les complications thrombo-emboliques (surtout AVC) avec risque évaluable par le score CHADS2 ou
CHA2DS2-VASC ;
La maladie rythmique auriculaire associe à une fibrillation (ou tachycardie) atriale rapide des périodes de FC
lentes témoignant le plus souvent d’une dysfonction sinusale (FA lente, bloc sino-auriculaire) ou d’un bloc
auriculo-ventriculaire de haut degré. Elle requiert l’association d’un pace-maker, d’un traitement anti-
arythmique pour prévenir la récidive de FA rapide ou contrôler la cadence ventriculaire, et d’un traitement
anticoagulant.
La prise en charge de la fibrillation atriale en urgence comprend :
Exploration électrophysiologique
Trouble conductif nodal :
Allongement délai AH (> 150 msec).
BON PRONOSTIC
Trouble conductif infra-nodal :
1-Hissien ou intra-hissien :
Allongement durée H (> 30 msec).
MAUVAIS PRONOSTIC
2-Infra-Hissien :
Allongement délai HV (> 70 msec).
MAUVAIS PRONOSTIC
Les digitaliques son recommandés dans le contrôle de la fréquence ventriculaire de la fibrillation atriale, en
particulier en cas d’insuffisance cardiaque aiguë (ICA) associée chez le patient âgé. Elle reste utilisable si besoin
en cas de FA + ICA + SCA mais ne doit pas être choisie en première intention.
Les grandes études sur les digitaliques dans l’insuffisance cardiaque n’ont pas montré de bénéfice en terme de
mortalité, mais montrent une diminution des hospitalisations sous digitaliques.
En France, seule la digoxine à élimination rénale est commercialisée. Le dosage est disponible, et il est
recommandé chez le patient âgé de viser la limite inférieure de la norme.
Propriétés de la digoxine
Inhibiteur de la pompe NA/K ATPase dépendante : aboutit à une accumulation intracellulaire de Na+ et
extracellulaire de K+ avec une surcharge cellulaire en Ca++.
Effet inotrope positif : utilisable dans l’insuffisance cardiaque aiguë
Effet chronotrope négatif via un effet bathmotrope négatif : ralentit le NS (mais positif à fortes doses)
dromotrope négatif : ralentit le NAV
Effet sympathomimétique stimulation vagale
A EVITER EN CAS DE WPW car en ralentissant le NAV, favorise le passage par le faisceau accessoire +++
ECG des digitaliques
Imprégnation FC ralentie (efficace sur la FC au repos, moins efficace sur la FC à l’effort)
Allongement du PR
Cupule digitalique (visible où muscle : V5V6 DIVL)
Raccourcissement du QT
Intoxication y penser sur une sémiologie le plus souvent atypique =
Asthénie, anorexie, AEG +++++, confusion, hallucinations
Trouble de la vision, anomalie de perception des couleurs,
nausées, vomissements, douleurs abdominales
Signes cardiovasculaires ECG (pronostic)
Bradycardie sinusale, BAV1
puis BAV2, BAV3, ESA, ESJ ou ESV (menaçantes), tachycardie ventriculaire
Evocateur : FA + conduction ventriculaire lente, tachycardie atriale + BAV, rythme jonctionnel, ES
polymorphes
Exemples d’indications de PM
• Dysfonction sinusale (BSA 2 ou 3 symptomatique ; Pause sinusale > 3 sec symptomatique) : mode AAI (ou
DDD) si conduction AV normale, mode DDD obligatoire si conduction AV altérée.
• BAV de haut grade définitif (BAV 2 Mobitz2 ; BAV 3 ; BAV nodal symptomatique ou infra hissien) : mode
DDD.
• Cas particulier : Patient en insuffisance cardiaque classe NYHA III ou IV malgré traitement optimal avec FEVG
< 35 % et QRS large > 130 ms en particulier BBG : Indication à resynchronisation cardiaque par
stimulation multisite (3 cavités) : lutter contre l’asynchronisme AV, V et interV, permet de diminuer la fuite
mitrale, d’améliorer l’hémodynamique en resynchronisant les 2 ventricules.
POINTS ESSENTIELS
1. La classification de la fibrillation atriale (FA) reconnaît quatre entités : paroxystique (<48h),
persistante (>7j ou nécessitant une cardioversion), persistante prolongée (>1an), permanente
(respectée).
2. Le principal risque réside dans le risque thromboembolique, évalué par le score CHA2DS2-
VASC, d’où découle la stratégie d’anticoagulation au long cours
3. Devant toute FA récente, il convient de rechercher un certain nombre de facteurs favorisants :
hyperthyroïdie, hypokaliémie, ischémie, épanchement péricardique, embolie pulmonaire,
infection, alcool, …
4. Il convient de rechercher systématiquement des signes de mauvaise tolérance hémodynamique
et une cardiopathie sous-jacente par ETT
5. La présence de symptômes à type de lipothymie/syncope devront faire systématiquement
rechercher une dysfonction sinusale associée (maladie rythmique auriculaire) par holter ECG
6. La présentation ECG est habituellement une tachycardie irrégulière à QRS fins avec disparition
des ondes P et trémulation plus ou moins ample de la ligne isoélectrique.
7. Les seules indications justifiant d’une cardioversion en urgence devant une FA récente sont un
état de choc cardiogénique ou une insuffisance cardiaque (IC) réfractaire au traitement médical.
Dans tous les autres cas, une stratégie initiale de ralentissement de la fréquence cardiaque ou
de cardioversion sans urgence est retenue
8. La stratégie de cardioversion ou de contrôle de fréquence dépend de la présence de symptômes
liés à la FA, de l’âge, du terrain, de l’ancienneté de la FA, de la présence et de la nature d’une
cardiopathie sous jacente, du risque de récidive
9. Une cardioversion électrique ou médicamenteuse se fait toujours sous traitement anticoagulant
efficace. Si la FA est < 48h, elle pourra être réalisée d’emblée en l’absence de facteurs de
risques thromboembolique majeurs. Si la FA est > 48 h ou d’ancienneté indéterminée, il convient
de s’assurer avant d’un traitement anticoagulant efficace de 3 semaines ou de réaliser une ETO
pour éliminer un thrombus
10. Le traitement ralentisseur se base principalement sur les digitaliques ou les bêta-bloquants à
dose minimale efficace en cas de FEVG <40% (inhibiteurs calciques bradycardisants contre-
indiqués) et les bêta-bloquants ou les inhibiteurs calciques bradycardisants en cas de FEVG
≥40%.
11. La stratégie de maintien du rythme sinusal au long cours se base sur le traitement anti-
arythmique de première intention et sur l’ablation par radiofréquence de seconde intention.
12. La mise en place d’un stimulateur cardiaque est indiquée devant une maladie rythmique
auriculaire symptomatique
I. DEFINITIONS
• La fibrillation atriale (FA) est caractérisée par une désynchronisation de l’activité électrique des
oreillettes devenant irrégulière et désorganisée et aboutissant à une altération de leurs propriétés
mécaniques.
• Elle se traduit à l’ECG par la disparition de l’onde P et une trémulation de la ligne isoélectrique et
une tachycardie irrégulière à QRS fins.
• La classification de la fibrillation atriale (FA) reconnaît quatre entités (ESC 2016) :
- Paroxystique, elle se réduit spontanément en général, en moins de 48 h.
- Persistante, elle se maintient plus d’une semaine, ou arrêtée par cardioversion.
- Persistante prolongée, se maintient plus d’un an mais réduction encore envisagée.
- Permanente lorsqu’on décide de respecter l’arythmie (pas de tentative de réduction ou échec).
II. EPIDEMIOLOGIE
• La fibrillation atriale (FA) est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Sa prévalence
augmente avec l’âge touchant moins de 0.5 % de la population avant 50 ans et de 5 à 15 % après
80 ans.
• L’âge moyen de survenue du premier épisode est de 75 ans. Les hommes sont plus souvent
affectés que les femmes sauf chez les plus de 75 ans.
• Les accidents vasculaires cérébraux constituent les complications les plus fréquentes de la FA
et surviennent dans 1 à 15 % des cas.
• A l’inverse, une FA est détectée chez 1 patient /20 ayant présenté un AVC.
• La FA multiplie par 5 le risque d’AVC en cas de FA non valvulaire, par 19 en cas de FA valvulaire
et par 2 le risque de mortalité.
III. PHYSIOPATHOLOGIE
A. Mécanismes de l’arythmie
• Le mécanisme principal est l’existence de multiples circuits de réentrées dans l’oreillette. Comme
dans toute arythmie, trois facteurs interviennent dans la survenue de la FA (triangle de Coumel):
- le substrat : remodelage atrial, fibrose, zones de conduction lentes. Cela entraîne une
diminution des périodes réfractaires et des vitesses de conduction au sein du myocarde atrial,
ce qui favorise la création de micro-circuits de réentrées.
- le trigger : il s’agit en général d’une extrasystole auriculaire (ESA) provenant d’un foyer
ectopique situé le plus souvent (9 cas/10) au niveau des veines pulmonaires, mais parfois de
la veine cave supérieure ou du sinus coronaire.
- la modulation : par le système nerveux sympathique ou parasympathique, mais aussi les
troubles métaboliques, l’ischémie, …
• De plus, l’arythmie atriale entraîne elle-même un remodelage atrial qui favorise le
développement et la pérennisation de l’arythmie, ce qui explique l’aggravation progressive avec
le temps.
B. Conséquences
1. Hémodynamiques
pulmonaire diastolique. Par ailleurs le jeu des valves auriculo-ventriculaires peut également être
perturbé.
• L’ensemble de ces phénomènes peut aboutir à une insuffisance cardiaque.
2. Sur la coagulation
Le risque de formation d’un thrombus, dans l’auricule gauche surtout, est augmenté en raison d’une
stase sanguine et par la perte de l’activité mécanique de l’oreillette lors de la systole. Ceci est vrai dans
tous les types de fibrillation auriculaire mais plus fréquent en cas de FA valvulaire. La conséquence
majeure est l’embolie systémique avec la survenue possible d’un accident vasculaire cérébral, d’ischémie
du membre inférieur, d’ischémie mésentérique, rénale, splénique…
4. Complications
Ces FA sont dites « induites » ou précipitées. Le traitement de la cause permet en général la résolution
de la FA. Parfois il s’agit de facteurs favorisants chez des patients faisant par ailleurs de la FA, on parle
alors de facteurs déclenchants.
- fibrose endomyocardique
- hémochromatose
- causes génétiques
Cardiopathies congénitales avec dilatation auriculaire
- Communication Inter-auriculaire (CIA) vieillie
- maladie d’Ebstein
- cardiopathies congénitales opérées (opération de Mustard pour la transposition des gros vaisseaux et opération
de Fontan)
Tumeurs auriculaires
Myxomes de l’OG +++, autres tumeurs auriculaires primitives ou secondaires
Anomalies électriques
Syndrome de WPW La FA est fréquemment associé au syndrome de WPW. Ceci explique la
dangerosité potentielle en cas de faisceau accessoire à période réfractaire
courte pouvant conduire jusqu’a des fréquences > 200- 250/min
• Elle correspond à une maladie globale de l’oreillette qui se traduit par l’alternance de tachycardie
supra ventriculaire (FA, tachycardie atriale, flutter) et de retour en rythme sinusal avec
bradycardie sinusale ou bloc sino-auriculaire et de retour en rythme sinusal.
• Il est généralement nécessaire d’implanter un pace maker en cas de maladie rythmique
auriculaire symptomatique afin de prescrire un traitement bradycardisant ou anti arythmique.
F. FA familiales (génétique)
1- FA d’origine vagale
2- FA catécholergique
V. Diagnostic
A. Clinique
Circonstances de découverte
Symptômes - Palpitations : début brusque, irrégularité des battements perçus, sensation
de battements manquants, terminaison progressive de la crise
- Malaise
- Oppression thoracique
- Dyspnée, asthénie, anxiété
- Cas de la crise de tachycardie paroxystique :
Complications - Insuffisance cardiaque
- Douleur d’angine de poitrine (que le patient soit coronarien ou non)
- Embolies artérielles périphériques ou cérébrales (territoire sylvien ou
cérébral antérieur)
- Perte de connaissance (tachycardies rapides)
FA asymptomatique Elle est alors de découverte fortuite sur un ECG ou un Holter ECG,
Examen clinique
Interrogatoire - notion de crises, répétition, durée, facteurs déclenchants ou calmants,
- antécédents cardiaques (valvulopathie, cardiopathie ischémiques …)
- notion de dysthyroïdie, symptômes évocateurs d’hyperthyroïdie
- antécédents de FA et traitements instaurés au cas échéant
- habitudes alimentaires et prises de toxique, d’excitants ou d’alcool.
Clinique - pouls irrégulier de fréquence variable, parfois rapide selon la conduction
nodale
- recherche de signes de mauvaise tolérance :
- d’insuffisance cardiaque gauche (crépitants, polypnée) et droite
(turgescence jugulaire, reflux hépatojugulaire, œdèmes des membres
inférieurs, hépatomégalie douloureuse)
- signes de choc : marbrures, pouls filant, TA basse
- Recherche de complications (emboliques notamment : palpation des
pouls, recherche d’un déficit sensitivomoteur, d’une ischémie d’un organe
profond) et de causes déclenchantes (fièvre, pneumopathie…)
- Recherche d’un goitre et de signes de dysthyroidie
B. Electrocardiogramme (ECG)
L’activité atriale a disparu (pas d’onde P) et est remplacé par une trémulation irrégulière de
la ligne isoélectrique, dont l’amplitude peut varier selon l’hypertrophie et la
dilatation des oreillettes.
A.
B.
Figure 3 : Electrocardiogramme en Fibrillation auriculaire (A) et en Flutter auriculaire (B) avec l’aspect de l’activité
auriculaire en « toits d’usine ».
C. Echocardiographie
• L’échocardiographie n’a pas d’intérêt dans le diagnostic mais elle est un élément essentiel pour
la recherche d’une cause à la fibrillation auriculaire et la détection de complications.
• Elle permet le dépistage d’une valvulopathie, la mesure du diamètre, de la surface et du volume
de l’OG (volume élevé est associé à un risque accru d’accidents thromboemboliques et favorise
les passages en FA), la recherche d’un thrombus ou d’une stase intra-auriculaire par voie trans-
oesophagienne, l’évaluation de la fonction ventriculaire gauche, le dépistage d’une hypertrophie
ventriculaire gauche ou d’une cardiopathie ischémique, l’évaluation des pressions pulmonaires
et la recherche d’un épanchement péricardique.
D. Holter ECG
Cet enregistrement du rythme cardiaque sur 24 heures permet de mettre en évidence des épisodes de
FA paroxystique asymptomatiques non visualisés sur l’ECG de base (bilan de palpitations) et de les
quantifier, après intervention thérapeutique.
E. BIOLOGIE
Ionogramme Dyskaliémie, troubles métaboliques
Urée, créatinine Insuffisance rénale, adaptation des posologies
Coagulation En vue d’un traitement anticoagulant
NFS Anémie ? Infection ?
TSH Hyperthyroïdie ?
Selon les cas
Digoxinémie Suspicion surdosage
BNP Si insuffisance cardiaque
Troponine Si suspicion de syndrome coronaire aigu
D-dimères (sujet jeune) Si suspicion d’EP
Bilan inflammatoire, bilan bacterio Si suspicion d’un processus infectieux
F. IMAGERIE
VI. TRAITEMENT
2. FA BIEN TOLEREE
• En cas de FA paroxystique sur cœur sain, une cardioversion par flécaine peut être proposée.
• En cas d’échec ou en cas de contre-indication à l’amiodarone, une réduction par cardioversion
électrique peut être proposée, dont les chances de réussite sont accrues après imprégnation
par amiodarone. Le taux de réussite est de 90 % en moyenne et est d’autant plus élevé que la
durée d’évolution de la FA est plus courte.
• La cardioversion électrique est réalisée chez un patient averti, après une consultation
anesthésiologique (> 48h), sous anesthésie générale brève et en présence d’un anesthésiste –
réanimateur. On réalise généralement trois tentatives de choc allant de 200 à 360 joules. Il ne
doit pas exister de problème de dyskaliémie et la digoxine doit être idéalement arrêtée au moins
48 heures avant le choc (risque d’arythmie ventriculaire en cas d’hypokaliémie ou de surdosage
digitalique). Elle est réalisée sous couvert d’un traitement anticoagulant HBPM ou AVK dont
l’efficacité a été contrôlée ou AOD (cf stratégie de réduction)
(dysthyroïdie, fibrose pulmonaire et hépatite, dépôts cornéens) ce qui en fait presque toujours un
traitement de seconde intention. Une surveillance de la fonction hépatique, ophtalmologique (dépôts
cornées) et des hormones thyroïdiennes doit donc être régulière en cas de traitement au long cours par
amiodarone et le traitement arrêté en cas de complications. Il s’agit du seul AAR autorisé chez les patients
avec une dysfonction ventriculaire gauche.
c. Chirurgie
Une isolation des veines pulmonaires à visée anti-arythmique peut être associée à une chirurgie
cardiaque. Elle nécessite un abord chirurgical et est recommandé chez les patients présentant une FA
symptomatique devant subir une chirurgie valvulaire (ou coronaire plus rarement).
2. CONTROLE DE FREQUENCE
a. Traitement médicamenteux
Digitaliques, bêtabloquants ou inhibiteurs calciques bradycardisants (diltiazem ou vérapamil) peuvent être
utilisés en prenant en compte leurs contre-indications respectives. L’usage de la digoxine devra être
prudent chez les patients ayant une insuffisance rénale et des contrôles de la digoxinémie devront être
réalisés. L’existence d’une dysfonction systolique ventriculaire gauche contre indique l’utilisation des
inhibiteurs calciques bradycardisants.
3. TRAITEMENT ANTICOAGULANT
Il existe un risque thromboembolique accrû en cas de FA, ce risque est le même quel que soit le type de
FA (paroxystique, persistante, permanente).
Différentes études ont établi une réduction de la morbi-mortalité dans la FA grâce au traitement
anticoagulant par AVK avec un INR compris entre 2 et 3 (réduction d’environ 70% du risque d’AVC) au
prix d’un risque hémorragique de 0,3 à 1% par an, plus élevé chez le patient âgé et en cas de difficulté
d’observance ou de geste thérapeutique associé.
Plusieurs schémas d’évaluation clinique du risque thrombo-embolique ont été proposés, le score
CHA2DS2-VASC est le plus simple à utiliser en pratique et celui recommandé en pratique courante.
Le traitement anticoagulant doit toujours être discuté en fonction du rapport bénéfice/risque pour chaque
patient. L’attitude thérapeutique réelle dépendante du terrain, des co-morbidités, et particulièrement du
risque hémorragique. L’encadrement médical et l’éducation du patient aux anticoagulants oraux sont
importants. L’âge ne doit pas etre une contre-indication au traitement anticoagulant, les personnes âgés
> 80 ans ayant un bénéfice clinique net au traitement anti-coagulant au long cours mais une évalutation
gériatrique peut être utile.
En cas de risque thrombo-embolique élevé (score CHA2DS2-VASC ≥2), un traitement anticoagulant oral
doit être institué en l’absence de contre-indication majeure (cf figure recommandations ESC). En cas de
score CHA2DS2-VASC à 2 pour les femmes et 1 pour les hommes, le traitement anticoagulant oral est
recommandé avec un niveau de preuve plus faible (recommandation de classe IIA). En cas de score
CHA2DS2-VASC à 1 pour les femmes et 0 pour les hommes, il n’y a pas d’indication à anticoaguler au
long cours, sauf autre facteur de risque thrombo-embolique majeur.
Le traitement anti-aggrégant plaquettaire n’a plus sa place dans la prévention du risque thrombo-
embolique de la FA depuis les recommandations de 2016.
Le schéma de prescription des anticoagulants dans la FA est résumé dans la Figure 5.
3.1 AVK
• L’objectif d’INR doit etre entre 2 et 3 en prevention du risque thrombo-embolique (hors cas
particulier des prothèses mécaniques mitrales ou l’objectif sera plus élevé). La stabilité des INR
(entre 2 et 3) au cours du temps, optimise également la protection thromboembolique . Le
contrôle des INR en cas de traitement par AVK doit être systématique et régulier (tous les mois
et plus fréquemment en cas de déséquilibre, de co-prescriptions ou de pathologies
intercurrentes).
• Seuls un traitement par warfarine (coumadine®) ou acenocoumarol (Sintrom®) sont
recommandés lors d’une première prescription. La fluindione (Previscan®) presente en effet des
riques de complications immuno-allergiques. La warfarine sera preferée étant donné sa plus
longue demie vie qui lui confère une plus grande stabilité de contrôle des INR.
4. AUTRES
• Les traitements par inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), antagonistes des récepteurs de
l’angiotensine 2 (ARA2) et statines ont montré dans certaines études une certaine efficacité dans
la prévention des accès de FA, par action sur le substrat. Néanmoins, il n’y a pas assez de preuve
pour recommander ce traitement de manière systématique. Les IEC ou ARA2 sont par contre
recommandés en cas d’HTA ou de diminution de la FEVG associés à la FA.. Les statines peuvent
être également prescrites en cas de cardiopathie ischémique ou d’insuffisance cardiaque
associée.
• Une ligature de l’auricule gauche peut être discutée pour diminuer le risque thromboembolique,
à l’occasion d’une chirurgie cardiaque, ou par voie percutanée chez des patients à haut risque
thromboembolique ayant une contre-indication formelle au traitement anticoagulant.
Il est impératif de prendre en charge les facteurs extra cardiaques favorisants la FA, en particulier
l’obésité, dépister un eventuel syndrome des apnées du sommeil, une hyperthyroidie ou un diabète et
essayer de corriger ces facteurs favorisants en parralèle du traitement de la FA.
5. CAS PARTICULIERS
a. FA et hyperthyroïdie
• Le traitement premier est la correction de l’hyperthyroïdie ; en normalisant la fonction
thyroïdienne, on obtient généralement le retour en rythme sinusal ; Il ne faut donc pas envisager
de manoeuvres de réduction tant que l’euthyroïdie n’est pas obtenue.
• Il convient de ralentir la cadence ventriculaire par bêta bloquants et non par digoxine.
• La gestion du traitement anticoagulant est identique, sachant que le risque thrombo embolique
est augmenté en phase d’hyperthyroidie
c. FA valvulaire
• La correction d’un rétrécissement mitral peut permettre un retour en rythme sinusal, lorsque
l’oreillette gauche n’était pas trop dilatée ou lorsque ses dimensions ont diminué après levée de
l’obstacle mitral.
d. FA induite
• Le traitement de la cause permet souvent de restaurer le rythme sinusal (traitement d’une
infection, d’une embolie pulmonaire…).
• Le traitement anticoagulant est cependant nécessaire selon le score CHADS et CHA2DS2-VASC
et doit être rediscuté à distance de l’épisode aigu. On ralentit généralement la cadence
ventriculaire (voir supra) en attendant la résolution de l’épisode aigu. Si l’arythmie persiste à
distance, une réduction peut alors être envisagée.
REVISION FLASH
FIBRILLATION ATRIALE
FAparoxystique (<48h), FA persistante (>7j ou nécessitant une cardioversion), FA persistante
prolongée (>1an), FA permanente (respectée).
Risque thromboembolique = score CHA2DS2-VASC
= stratégie d’anticoagulation au long cours
Facteur favorisants / hyperthyroïdie, hypokaliémie, ischémie, épanchement péricardique, embolie
pulmonaire, infection, alcool, …
ECHOGRAPHIE CARDIAQUE +++ / cardiopathie sous-jacente
lipothymie/syncope / dysfonction sinusale associée (maladie rythmique auriculaire) par holter ECG.
DEFINITION = tachycardie irrégulière à QRS fins avec disparition des ondes P et trémulation plus ou
moins ample de la ligne isoélectrique.
état de choc cardiogénique ou une insuffisance cardiaque (IC) réfractaire au traitement médical =
cardioversion en urgence
STRATEGIE = ralentissement de la FC ou cardioversion sans urgence
Cardioversion vs contrôle FC dépend de symptômes, de l’âge, du terrain, de l’ancienneté de la FA, de
la présence et de la nature d’une cardiopathie sous jacente, du risque de récidive
CARDIOVERSION = CEE ou médicamenteuse (Cordarone) / sous traitement anticoagulant efficace.
FA < 48h, elle pourra être réalisée d’emblée en l’absence de facteurs de risques thromboembolique
majeurs.
FA est > 48 h ou d’ancienneté indéterminée, il convient de s’assurer avant d’un traitement anticoagulant
efficace de 3 semaines ou de réaliser une ETO pour éliminer un thrombus.
TTT ralentisseur = digitaliques ou beta bloquants petite dose (en particulier en cas d’IC) ou les bêta-
bloquants/inhibiteurs calciques bradycardisants (IC bradycardisants contre indiqués en cas d’IC)
MAINTIEN du rythme sinusal au long cours = 1/ traitement anti-arythmique 2/ Ablation par
radiofréquence
PM si maladie rythmique auriculaire symptomatique.
ANTICOAGULANTS = AOD (ou AVK) et éducation ++