Vous êtes sur la page 1sur 2

La loi 49-17 relative à l’évaluation de l’environnement

1) Les infractions et sanctions :

La nouvelle loi, n° 49.17, a été stipulée en dix articles (de l'article 21 à l'article 30), précisant une
amende financière (minimale et maximale) pour chaque type d'infraction, d'une manière qui ne
laisse aucune place à beaucoup de diligence et d'interprétation. A noter également que la nouvelle loi
singularise les agents : les inspecteurs de police judiciaire et de police administrative sont chargés du
contrôle des infractions environnementales, à l'exception des agents assermentés et de ceux désignés
par les collectivités territoriales, comme c'est le cas dans la loi actuelle. Cette approche vise à élever
le degré de professionnalisme et le niveau de professionnalisme des personnes chargées de cette
tâche en raison des spécialisations précises qu'elle requiert dans les domaines.

La liste des bureaux agréés sera déterminée par l'administration, pour empêcher les intrus dans ce
domaine. En revanche, ces derniers sont tenus de respecter l'aspect d'objectivité et de ne fournir
aucune information erronée pour recommander le projet étudié, sous peine de la sanction prévue à
l'article 27. Une amende de 10.000,00 à 100.000,00 dirhams) doublée. En cas de récidive et en cas de
récidive, il est interdit au propriétaire du bureau d'études compétent de réaliser des études d'impact
environnemental pendant une durée de 5 ans.

2) Les points forts :


L'évaluation environnementale sert aussi à prévoir si un projet est susceptible de causer des dommages
importants à l'environnement même après que des mesures d'atténuation ont été mises en œuvre. Lorsqu'il
n'est pas possible d'atténuer les effets, des mesures de rétablissement (comme le remplacement, la
restauration ou l'indemnisation) peuvent être déterminées.

L'évaluation environnementale a donné de nouvelles dimensions à l'étude de l'impact sur


l'environnement et a ouvert d'autres domaines qui n'en étaient pas concernés dans le cadre de la loi
actuelle, qui concernait uniquement certains projets à caractère productif (industriel, agricole,
minier...). Mais il fallait s’ouvrir sur d’autres projets d'infrastructures tels que barrages, routes,
stations de filtration...

Tout projet faisant l'objet d'une étude d'impact environnemental fera l'objet d'une recherche

publique à la charge du maître d'ouvrage, dans le but de permettre aux riverains concernés

d'exprimer leurs observations et suggestions quant aux effets potentiels du projet sur

l'environnement.

Tout projet qui obtient une décision d'approbation environnementale et qui n'est pas réalisé dans un

délai de cinq ans à compter de la date de délivrance de cette décision, il fait l'objet d'une nouvelle

étude d'impact sur l'environnement. Ceci est raisonnable, car au cours d'une période de cinq ans,

beaucoup changements qui n'ont pas été pris en compte lors de la préparation de l'étude peuvent

survenir, comme par exemple un changement dans la réalité de la zone dans laquelle le projet sera
implanté, ou l'émergence et la diffusion de nouvelles méthodes pour résoudre divers problèmes

environnementaux suite au développement scientifique et technologique.

3) Les points faibles :

Le degré d'objectivité et de crédibilité des résultats de la recherche publique compte tenu de la


possibilité de les influencer soit en l'incitant la population par des moyens connus à déclarer son
soutien au projet qui en fait l'objet ou en incitant à s'opposer au projet et retourner la population
contre lui pour des raisons politiques ou des objectifs commerciaux.

La désorientation des membres des comités régionaux d'étude d'impact sur l'environnement qui se
sont souvent retrouvés face à des projets qui s'appuyaient sur les études techniques qui leur étaient
soumises, alors que les habitants s'y opposent avec toute violence, ce qui pouvait conduire à
organiser des manifestations, sous prétexte que le projet en question aurait de graves répercussions
sur l'environnement.

À l’instar de la recherche générale, les études techniques sur les impacts environnementaux
soulèvent à leur tour un grand point d’interrogation quant à leur objectivité, à l’étendue de la fiabilité
des données sur lesquelles elles s’appuient et aux résultats qu’elles atteignent, puisque c’est le maître
d’ouvrage qui choisit le bureau d'expert pour lequel il réalisera l'étude et qui lui verse ses honoraires

4) Les solutions :

Prévoir dans les textes réglementaires que les membres du comité puissent se rendre sur place

lorsque cela est nécessaire, pour vérifier la crédibilité des affirmations des habitants d'une part, et

pour déterminer l'étendue réaliste des difficultés techniques étudiées d’autre part.

La solution évidente est simplement de désengager les relations entre bureaux d’études et maîtres
d’ouvrage. Cela peut paraître extrêmement difficile, mais c'est en fait réalisable car l'administration
peut superviser les études d'impact sur l'environnement, à condition qu’il les considère d'une
prestation payante dont le maître d'ouvrage supporte les dépenses et les effectue à travers un fonds
ou un compte créé pour cette finalité.

Conclusion :

En conclusion

Il est certain que la nouvelle loi sur l’évaluation environnementale constituera un ajout qualitatif et à

valeur ajoutée qui viendra enrichir l’arsenal juridique environnemental du Maroc. Cependant, la

question qui se pose est de savoir dans quelle mesure cela aura un impact positif sur la réalité

environnementale de notre pays ?

Vous aimerez peut-être aussi