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INTRODUCTION
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environnementales', dira-t-on, chez les architectes et promouvoir, par la suite, la
production d'une architecture respectueuse de son environnement.
A cet effet, il serait nécessaire de situer auparavant les moments d'interaction entre la
réglementation et le processus de conception et d'explorer ensuite les avantages de la
durabilité comme concept global insérant l'architecture environnementale.
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Prospective culturelle,
Economie de gestion, et
Extension ultérieure.
L’Esquisse (Phase 3)
Élaborée par l’architecte en collaboration avec les acteurs et le client, sur un plan à
l’échelle 1/200, C’est la phase principale de la création architecturale. L'étape d'esquisse
est une étape de créativité où l'architecte propose des principes de représentation
géométrique sans grande précision dimensionnelle mais en respectant toutefois le
planning spatial. Elle est le résultat de l’articulation entre la modélisation logique
(planning spatial) et la modélisation géométrique dont le dessin est le principal support.
Dans cette étape la règlementation exige la prise en compte des particularités du site : la
végétation, la hauteur des bâtiments voisins, la forme du terrain et ses caractéristiques
topographiques, de plus le respect des conditions climatiques de la zone pour fixer la
forme du bâtiment, son orientation, la taille et le positionnement des ouvertures, ainsi que
la nécessité de fournir des fenêtres assurant l’éclairage naturel, l’ensoleillement, la
ventilation naturelle selon des normes qualitatives et quantitatives bien déterminées tel
que le choix des dispositifs architecturaux conformes à un confort d’été sans recours à la
climatisation.
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climatiques extrêmes et peu consommateurs d’énergie, la nécessité de l’absence de
contamination chimique ou biologique et de pollution électromagnétique ou radioactive.
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Néanmoins, si la réglementation peut être une contrainte dans quelques cas, cela
n’empêche pas qu’elle octroie à l’architecte un espace de liberté réel, car c’est à lui de
choisir la forme qu’il trouve convenable à son futur projet, tout en respectant les
contraintes énergétique et environnementale. Il est à rappeler que la réglementation a
comme objectif principal d’orienter l’architecte vers un travail créatif respectueux de son
environnement et non pas vers un travail d’application sur le terrain. L’excellent
architecte serait celui qui respecte la réglementation et la rendre à son service dans le
cadre de la création architecturale et non pas celui qui s'y soumettra à elle comme si elle
était une source de contraintes qui baisse considérablement le taux de sa liberté
intellectuelle.
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attestent d'une rationalisation de la consommation énergétique et de préservation
environnementale convergeant parfaitement avec les visées du développement durable.
Malgré les différents efforts menés dans le passé, tel que les expériences du solaire passif,
et les volontés actuelles dans le domaine des énergies renouvelables, la situation en
Algérie, du point de vue règlementaire devient de plus en plus incitative mais ans pour
autant être facile à concrétiser quant à la promotion d'une architecture environnementale
qui pourrait répondre aux soucis d'un développement durable.
L'examen des textes actuellement en vigueur renseignera sur l'état de fait et révèlera les
carences en matière d'enjeux environnementaux. Deux types de textes ont constitué la
principale ressource des règlements : i) ceux relatifs au cadre bâti et, ii) ceux reflétant les
préoccupations énergétiques. Il s'agit de : i) la loi n° 90-29 du 01/12/1990 relative à
l’aménagement et l’urbanisme (JORA n°52, 1990), et ii) le décret exécutif n° 91-175 du
28/05/1991 définissant les règles générales d’aménagement, d’urbanisme et de
construction (JORA n° 26, 1991) pour le premier type de textes. Pour le second type, il a
été question d’examiner : i) la loi n° 99-09 du 28/07/1999 relative à la maîtrise de
l’énergie (JORA n° 51, 1999), ii) la loi n° 04-09 du 14/08/2004 relative à la promotion
des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable (JORA n° 52, 2004),
et iii) le décret exécutif n° 2000-90 du 24/04/2000 portant réglementation thermique dans
les bâtiments neufs. Ce sont les textes règlementaires auxquels se réfèrent le plus souvent
les professionnels dans le domaine du bâtiment, de l'urbanisme et de l'énergie.
A ces textes, une analyse thématique du contenu manifeste et latent a été appliquée. Les
thèmes à relever dans ces textes sont ceux qui renvoient aux dimensions
environnementales interférant avec le cadre bâti en l'occurrence tout ce qui est relatif au
soleil, lumière, vent, air, bruit, éclairage, thermique, confort, énergie, environnement…
etc. Au niveau des textes, ces thèmes peuvent se présenter de manière manifeste très
explicite, ouvertement déclarée et précisant des dimensions urbaines et / ou
architecturales précises, ou bien sont exprimées de façon latente et implicite, restant à
l’échelle très globale des volontés politiques et qui exige une lecture entre les lignes
(Tableau 1).
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Règlement Articles à contenu manifeste Articles à contenu latent
loi n° 90-29 du
01/12/1990 relative à
l’aménagement et Néant 4 et 47
l’urbanisme (JORA
n°52, 1990)
décret exécutif n° 91-
175 du 28/05/1991
définissant les règles
générales 21, 22, 24, 35, 36, 37, 38, 39, 42 2, 4, 5, 23, 26, 30 et 41
d’aménagement, et 45
d’urbanisme et de
construction (JORA n°
26, 1991)
loi n° 99-09 du
28/07/1999 relative à la
maîtrise de l’énergie 3, 6, 10, 11, 12, 18 et 20 4 et 5
(JORA n° 51, 1999)
la loi n° 04-09 du
14/08/2004 relative à la
promotion des énergies
renouvelables dans le 3 et 5 2 et 10
cadre du
développement durable
(JORA n° 52, 2004)
décret exécutif n° 2000-
90 du 24/04/2000
portant réglementation
thermique dans les Tous
bâtiments neufs .
Tableau 1 : Synthèse de l’analyse de contenu thématique des textes réglementaires algériens
relatifs au cadre bâti et à l’énergie (Source : Auteurs)
Une seconde analyse thématique a été menée sur le texte du décret exécutif n° 91-175 du
28 mai 1991 définissant les règles générales d'aménagement d'urbanisme et de
construction. Cette analyse a permis de dégager dix (10) articles désignant de manière
manifeste des règles relevant d'aspects environnementaux comme cet extrait de l'article
21 : 'la moitié, au moins, des façades percées de baies, servant à l'éclairage des pièces
d'habitation, doit bénéficier d'un ensoleillement de deux heures par jour pendant, au
moins, deux cents jours par année. Chaque logement doit être disposé de telle sorte que
la moitié au moins de ses pièces habitables prennent jour sur les façades répondant à ces
conditions' (JORA n° 26, 1991, p.791). L'analyse a également permis de relever sept (07)
autres articles l'indiquant de façon latente comme par exemple cet extrait du décret n° 23
'lorsqu'un bâtiment doit être édifié en bordure d'une voie publique, sa hauteur ne
dépassera pas la distance comptée horizontalement entre tout point de celui-ci et le point
le plus proche de l'alignement opposé' (JORA n° 26, 1991, p.791).
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Il est à souligner que tous les articles de ce décret sont restreints aux bâtiments à usage
d'habitations et que ceux au contenu thématique manifeste précisent des données relatives
à la ventilation et de l'éclairage naturel de ces locaux tandis que les autres traitent
beaucoup plus d'aspects généraux tels que l'hygiène et la salubrité, les nuisances
environnementales, avec des indications relatives à des dimensions urbaines (densité et
prospect) et architecturales (ventilation naturelle). Il est également facile de constater
qu'il est souvent précisé que certaines normes ne concernent pas les zones du sud algérien
et qu'une réglementation complémentaire remédiera à ces carences tel que c'est énoncé
dans les articles 25 et 35.
A travers ces textes, il est facile de constater que l’aspect thermique est le seul à
constituer le point focal de l’ensemble des articles de la règlementation algérienne en
matière de maîtrise de l’énergie. Il va de soi que cet aspect n’est qu’un élément parmi
d’autres et qui ne pourra malheureusement se suffire à lui-même. A cela, s’ajoute
également le fait que cet aspect a été restreint à sa dimension architecturale sans pour
autant les impacts relevant de la dimension urbaine du projet architectural (prospect,
densité…) dont les impacts ne sont pas négligeables.
Les textes relatifs à l’énergie renvoient à des méthodes de calcul que l’architecte ne
pourra appliquer qu’en aval de sa conception, donc, une fois que ses décisions et ses
choix formels sont pris. Ceci va à l’encontre de la démarche créative du processus de
conception architecturale. L’architecte a plutôt besoin de normes incitatives à la création
et qui ne lui sont pas limitatives. Ces normes doivent l’inspirer lors des premières phases
de sa conception et lui permettre de se ressourcer continuellement. Egalement, ces textes
devraient englober tous les aspects énergétiques et environnementaux car le projet
architectural ne peut se prêter à une vision à sens unique mais se doit être une synergie
de contraintes multiples.
Cependant, il est utile de souligner que les efforts menés jusque là dans le contexte
règlementaire algérien sont à féliciter, à encourager et surtout à développer. Il demeure,
toutefois, nécessaire de penser à insérer, au sein des règlements des instruments
d’urbanisme par exemple, des textes complémentaires à ceux déjà énoncés dans la
réglementation actuelle afin de combler les vides constatés. Cela pourrait constituer une
perspective valable pour la situation actuelle en attendant l’édition de lois
complémentaires et décrets exécutifs encore plus achevés.
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PERSPECTIVES POUR UNE RÉGLEMENTATION ENVIRONNEMENTALE
ALGERIENNE
Ceci est également le cas de l’article 35 du chapitre II dictant les mesures générales de
construction applicables aux bâtiments à usage d’habitation :
‘Chaque pièce doit être éclairée et ventilée au moyen d’une ou plusieurs baies ouvrantes
dont l’ensemble doit présenter une superficie au moins égale au huitième de la surface de
la pièce.
Cette disposition n’est pas applicable aux régions situées à une altitude égale ou
supérieure à huit cents mètres, ni à la zone du sud du territoire national. Un arrêté du
ministre chargé de l’urbanisme précisera les conditions requises’ (JORA n°26, 1991,
p.793).
Le processus d’élaboration d’un POS est composé de trois phases successives allant
d’une analyse de la situation actuelle englobant l’aire d’influence territoriale rappelant les
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orientations du PDAU de la commune d’appartenance, jusqu’à l’élaboration d’une
composition urbaine et d’aménagement accompagnée d’un règlement urbanistique et
technique réconciliant les recommandations relatives à trois variantes de cette
composition et du projet de règlement présentées au cours de la deuxième phase de ce
processus. C’est au niveau des deuxièmes et troisièmes phases du POS que pourraient
être intégrés des règlements relevant des aspects environnementaux et énergétiques. Ils
peuvent être exprimés simultanément à travers la composition urbaine et au niveau du
règlement. Le cas des POS spécifiques des nouveaux centres de vie illustre une pareille
expérience menée dans une région du sud algérien et caractérisée par un climat extrême.
Divers articles inclus dans ces points, énoncent des règlements émanant de soucis
environnementaux. Les ressources desquelles ont été puisé ces règlements sont
constituées par les nombreux acquis de la recherche dans le domaine de l’architecture
adaptée aux milieux arides et semi-arides à climat chaud et sec (Figure 1). Dans ce qui
suit on énoncera à titre d’exemple des fragments de textes d’articles manifestant
clairement des règlements favorisant la prise en compte de l’aspect climatique dans la
conception urbanistique et architecturale.
La zone d’habitat
Les textes concernent autant les dimensions urbanistiques (prospect, orientation…) que
celles architecturales (aspect extérieur, matériaux de construction…).
‘Les matériaux de construction utilisés pour l’édification des habitations individuelles
seront choisis parmi ceux permettant une adaptation climatique des constructions’.
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Rapport espace bâti / environnement naturel Compacité, introversion et orientation
du cadre bâti
Figure 1 : Principales stratégies urbanistiques et architecturales appropriées aux milieux arides à
climat chaud et sec synthétisant les acquis scientifiques dans ce domaine et ayant ressourcé le
règlement des POS spécifiques de Hassi Maâmar et Dzioua (Source : Belakehal, 2008).
‘La différence d’altitude entre tout point d’une construction (dont l’alignement est
orienté vers le sud) et tout point de d’alignement opposé ne doit pas dépasser la moitié de
la distance horizontale les séparant’.
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‘La différence d’altitude entre tout point d’une construction (dont l’alignement est orienté
vers l’est) et tout point de l’alignement opposé ne doit pas dépasser le quart de la distance
horizontale les séparant’ (Figure 2).
H1 - H2 = H3
H3 L/4
Est
Figure 2 : Schéma inclus au règlement des POS spécifiques de Hassi Maâmar et
Dzioua définissant le prospect à prescrire pour une construction dont la façade
est orientée vers l’est (Source : ANAT, 2004 a)
‘Les saillies au niveau des étages des constructions ne sont autorisées qu’à l’intérieur des
limites des parcelles (façades donnant sur des jardins privés) et ce à des avancées limitées
à un maximum de 1 m 50. Pour le cas des façades donnant sur ruelle pour piétons en vue
d’y favoriser un maximum d’ombrage. Pour ce dernier cas, la distance maximale de la
saillie ne doit pas dépasser 1m20 à partir de la limite de la parcelle. La largeur de la partie
saillante de la construction ne doit pas dépasser le 1/3 de la largeur de la façade. Elle ne
doit pas être en face d’une partie saillante de la construction opposée’ (Figure 3).
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La zone d’équipements
Les textes concernant la zone d’équipements étaient similaires à ceux de la zone d’habitat
en matière de rubriques mais différents en matière de contenu.
‘La simplicité du volume est demandée, l’aspect et les matériaux de construction doivent
être compatibles avec l’aspect du quartier, de la ville et du paysage’.
‘Il est recommandé que les constructions présentent une simplicité de volume et d’aspect.
Les constructions doivent aussi, s’harmoniser avec l’aspect général de l’agglomération et
les formes du paysage. Les façades doivent impérativement être conçues dépendamment
de leur orientation par rapport au soleil et s’inspirer des styles architecturaux locaux, tout
en contribuant à leur développement. Dans le but de réfléchir le maximum du
rayonnement solaire, les couleurs des équipements doivent tendre vers le clair, tout en
évitant le blanc pur’.
‘Toute construction à usage d’équipement public doit être édifiée en retrait par rapport à
l’alignement de la voie publique. Ce retrait fera fonction de paroi végétale protectrice
contre les effets du rayonnement solaire. La profondeur de cette paroi doit varier entre un
minimum de 4 mètres et un maximum de 10 mètres. Les dernières constructions doivent
respecter l’alignement des constructions antérieures. S’il existe une obligation de
construire selon l’alignement de la voie publique, la limite de ce retrait se substitue à
l’alignement. Toutefois, la conception de la construction en question devra assurer un
contrôle solaire efficient’ (Figure 4).
4m R 10m
Bati
Figure 4: Schéma inclus au règlement des POS spécifiques de Hassi Maâmar et Dzioua définissant le
retrait exigé pour les constructions destinées pour les équipements publics et favorisant une
protection solaire verte (Source : ANAT, 2004 a ; ANAT, 2004 b)
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Zones des places publiques et des espaces verts
Le règlement portant sur les espaces urbains extérieurs attirait l’attention sur l’ombrage et
sur la performance des revêtements sol.
‘Les parcelles pour places publiques et les espaces verts peuvent prendre des formes
variées permettant ainsi, leur insertion dans la morphologie générale du centre de vie. Ces
places et espaces doivent contenir un nombre d’arbres suffisants, afin de pouvoir assurer
un ombrage satisfaisant essentiellement en période de surchauffe. De même, les sols de
ces espaces doivent être revêtus en matériaux qui résistent aux effets des rayons solaires
et permettant une circulation aisée aux usagers’.
CONCLUSION
Malgré les énormes efforts fournis par l’Algérie en vue de promouvoir l’utilisation des
énergies renouvelables, maîtriser la consommation énergétique et de préserver
l’environnement terrestre, la réglementation algérienne en vigueur relative aux conditions
de la production du cadre bâti s’avère être encore au stade de l’ébauche.
Ceci a été démontré au moyen d’une modeste expérience consistant en une étude de POS
spécifique menée dans un contexte climatique sévère (sud algérien) et où il a été révélé
que la recherche académique est d’une contribution notoire au développement d’une
réglementation urbanistique et architecturale environnementale algérienne.
BIBILOGRAPHIE
Belakehal A. (2008), ‘Les nouveaux centres de vie de Hassi Maâmar et Dzioua (Wilaya
de Ouargla). Enjeux, défis et conception urbanistique’, Colloque National ‘la Ville et la
Problématique du Nouvel Urbanisme, 20-21/04/2008, Laghouat, (19 pages).
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Brundtland G. H. (1987). Our Commun Future. Rapport de la Commission Mondiale
sur l’Environnement et le Développement. ONU.
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