Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
: D1050 V2
Circuits magnétiques -
Date de publication :
10 août 2010 Principes
Date de dernière validation :
03 mai 2021
Résumé Le fonctionnement des circuits magnétiques est régi par deux modèles : les
équations de Maxwell (équations locales) et le modèle de Krichhoff (au niveau du circuit).
Pour comprendre, modéliser et maîtriser un circuit magnétique, il est nécessaire
d'envisager ces deux modèles en prenant en compte les propriétés des phénomènes
magnétiques reposant principalement sur la conservation du flux et la perméabilité des
divers milieux. Cet article détaille les principes de base de l'électromagnétisme. De même
sont expliquées les caractéristiques des circuits et matériaux ferromagnétiques, avec des
notions abordées telles que la perméance ou la réfraction. Enfin, est exposée
l'expression de la force électromécanique, que ce soit en tant que dérivée de l'énergie
magnétique ou qu'intégrale du tenseur de Maxwell.
Abstract The operation of magnetic circuits are based on two models: the Maxwell
equations (local equations) and Krichhoff's model (at the circuit level). In order to
understand, model and master a magnetic circuit, these two models must be approached
by taking into account the properties of the magnetic phenomena mainly based on the
conservation of the flux and the permeability of the different media. This article details the
fundamentals of electromagnetism. The characteristics of circuits and ferromagnetic
materials are also explained along with notions such as permeability or refraction. To
conclude, the expression of electromechanical force is presented, be it derived from
magnetic energy or an integral of Maxwell's tensor.
Par mail :
infos.clients@teching.com
Par téléphone :
00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | Tous droits réservés
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
Circuits magnétiques
Principes
Le recours à un tel modèle et aux équations associées, lorsque cela est pos-
sible, simplifie l’analyse et en accroît l’efficacité.
L’analyse de circuits magnétiques implique principalement le passage du
modèle de Maxwell à celui de Kirchhoff. Cela se fait en prenant en compte les
propriétés des phénomènes magnétiques reposant principalement sur la
conservation du flux et la perméabilité des divers milieux ; par ailleurs,
l’analogie avec les circuits électriques permet une meilleure compréhension
des phénomènes.
La maîtrise des circuits magnétiques, sous forme locale ou intégrale, permet
de traiter les aimants permanents et les circuits ferromagnétiques, afin de cal-
culer les forces et couples résultants, ainsi que les effets parasites tels que
saturation.
En dernier lieu, la conception de systèmes utilisant des circuits magnétiques
met en évidence, au travers d’exemples, la démarche spécifique.
Les principes de base de l’électromagnétisme dans le domaine stationnaire
(basse fréquence) et la méthodologie des circuits magnétiques qui en décou-
Parution : août 2010 - Dernière validation : mai 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
lent sont l’objet du présent dossier. Des exemples d’application sont présentés
dans le document [D 1 051], avec des illustrations empruntés aux actionneurs,
polarisés, à bobine mobile, aux effets parasites du fer, aux structures à réluc-
tance variable et aux moteurs pas à pas.
Notations et symboles
Symbole Unité Définition B
Liste des indices
A aimant max maximal Circuit électrique Circuit magnétique
F Foucault T tube
g gravitation t tangentiel ■ Pour la gravitation, la force Fg s’exerçant sur une masse est
g gauche th thermique
associée à un champ G tel que :
h champ principal tot total
H hystérésis u potentiel
G = Fg /
h horizontal v vertical
i interne δ entrefer
■ Dans le domaine électromagnétique (figure 1), plusieurs
j ordre j σ fuite champs sont définis :
J Joule 0 axe
– le champ électrique E , e en V/m ;
lat latéral 0 référence
– le déplacement (ou induction) électrique D , d en C/m2 (avec
m direction m 1, 2 extrémités 2 2
1 C/m = 1 A · s/m ) ;
mec mécanique 1, 2, 3 directions – le champ magnétique H , h en A/m ;
min minimal – le champ d’induction magnétique B , b en T (avec
2
1 T = 1 V · s/m ) ;
– la densité de courant J , j en A/m2.
1. Généralités
1.1.3 Propriétés des matériaux
■ Les matériaux conducteurs sont caractérisés par la proportion-
1.1 Équation de Maxwell nalité entre la densité de courant (en A/m2) et le champ électrique
en régime stationnaire (en V/m) :
j =σ e (1)
1.1.1 Rôle des équations de Maxwell
avec σ (S/m) conductivité (1 S = 1 A/V).
C’est au cours des XVIIIe et XIXe siècles que l’électromagnétisme
a fait l’objet de recherches expérimentales et théoriques qui ont ■ Le champ magnétique h et l’induction magnétique b sont liés
abouti à de nombreuses lois spécifiques : lois de Coulomb, de Biot par la relation :
et Savart, d’Ampère, de Laplace, etc. En 1865, James-Clerk
Maxwell en réalisait une formulation globale et synthétique.
Depuis lors, ces équations permettent, par une formulation b = µ h = µ0 µr h (2)
condensée, de contenir toutes les autres, dans le cadre de milieux
macroscopiques. Il faut entendre par là un espace, un ensemble de avec µ (H/m) perméabilité (1 H = 1 V · s/A),
matériaux formés de milieux continus, caractérisés par des pro-
priétés locales telle que résistivité, permittivité et perméabilité, µ0 (H/m) perméabilité du vide (= 4 π · 10–7 H/m).
linéaires ou non. La nature corpusculaire de la matière (protons, Pour la plupart des matériaux, la perméabilité relative µr est très
électrons, neutrons) n’est donc pas prise en compte. proche de 1.
1.1.4 Lois de Maxwell On leur associe deux équations caractéristiques des matériaux :
– pour un milieu conducteur, [d’après l’équation (1)] :
Ces lois sont à considérer et à admettre globalement pour les
milieux macroscopiques. Elles sont énumérées dans un ordre arbi-
j = σ e = e /ρ (8)
traire. Pour plus de détails, on se référera à [7] :
avec σ conductivité,
∂d
rot h = j + + ρv (4) ρ résistivité ;
∂t – pour un milieu magnétique, la relation (2) :
Cette expression établit la corrélation entre le champ magné- b=µh
tique et trois formes équivalentes de densités de courant :
– la densité de courant j ; ou pour un aimant permanent, la relation (3) :
– la dérivée temporelle du déplacement électrique, qui en repré-
sente le pendant sous forme d’onde électromagnétique (une b = µ0 h + m
antenne de radio assure la conversion de l’une des formes dans
l’autre) ;
– le vecteur ρ v , qui est une forme particulière de la densité de 1.2 Formulation intégrale
courant, correspondant à un mouvement de charges libres (avec ρ
Parution : août 2010 - Dernière validation : mai 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
densité volumique des charges et v leur vitesse), comme dans un 1.2.1 Objectifs
plasma ionique.
La formulation locale des équations aux dérivées partielles de
La relation suivante établit
principalement l’interaction entre
Maxwell ne permet généralement pas une résolution analytique.
phénomènes électriques (e ) et magnétiques (b ) :
Seule une résolution numérique (le plus souvent par éléments
finis [1] [D 1 020] Électromagnétisme ) offre une solution à des pro-
rot e = − ∂b /∂t blèmes techniques. En contrepartie, la formulation intégrale des
équations de Maxwell permet de décomposer une structure
La relation suivante établit la conservation du flux d’induction complexe en sous-systèmes intégrés, formant un réseau électrique
magnétique, qui est à la base du concept de circuit magnétique : ou magnétique. Le but de cette démarche est de faciliter l’analyse
d’objets techniques, ainsi que leur conception.
div b = 0
1.2.2 Tube d’induction
La relation suivante montre que, dans un champ électrique, la
divergence du vecteur déplacement est donnée par la densité de Un tube d’induction est défini par un contour fermé 1 (figure 2)
charge volumique : sur lequel s’appuient des lignes d’induction, tangentes en chaque
point aux vecteurs induction b .
div d = ρ Un tel tube est délimité par deux sections S1 et S2 . Il est
possible de lui appliquer l’équation (10).
Le théorème de la divergence permet d’écrire :
1.1.5 Domaine stationnaire
On entend par domaine stationnaire des équations de Maxwell
∫∫ b ⋅ dS =∫∫∫ div b ⋅ dS = 0 (9)
les propriétés électromagnétiques à basse fréquence dont la limite
est à situer aux environs de quelques dizaines de kilohertz. Le cou- avec :
rant de déplacement ∂d /∂t est alors très inférieur au courant de
conduction j .
∫∫ b ⋅ dS =∫∫S b ⋅ dS + ∫∫S
1 2
b ⋅ dS + ∫∫
Slat
b ⋅ dS (10)
Cette propriété souffre d’une exception : le condensateur, dont Sur la surface latérale Slat , les vecteurs b (tangentiel) et dS
la zone située entre les plaques est le siège d’un phénomène lié au (perpendiculaire) sont orthogonaux. Leur produit scalaire est donc
terme ∂d /∂t . Sous réserve de ce dernier cas, le terme ∂d /∂t sera nul et on a, d’après (9) et (10) :
négligé.
De plus, on exclura, a priori, le terme de courant de charges ∫∫S b ⋅ dS + ∫∫S
1 2
b ⋅ dS = 0 (11)
libres en mouvement, qui correspond à des applications particu-
lières relevant de la physique des plasmas et de la magnétohydro-
dynamique. Enfin, les applications au transport d’énergie
électrique à grande distance sont également exclues.
Dans ces conditions, les équations de Maxwell en régime sta- b
tionnaire deviennent, en valeurs instantanées : 2
rot h = j (5)
dS 2
dS 1
rot e = − ∂b /∂t (6) dS lat
1
div b = 0 (7) Figure 2 – Tube d’induction magnétique
2 d
1.2.4 Potentiel magnétique avec RM12 = ∫1 µST (20)
À partir de la relation (5), en appliquant le théorème de Stokes, La relation (19) est la loi d’Ohm magnétique, exprimant la pro-
la circulation du champ h le long d’un contour fermé C s’écrit : portionnalité entre la différence de potentiel magnétique uM et le
flux ϕ.
∫ ch ⋅ d = ∫∫S h
rot h ⋅ dS = ∫∫
Sh
j ⋅ dS (14)
La réluctance ou résistance magnétique RM est caractéris-
tique de la géométrie et des matériaux du tube.
Sh étant la section délimitée par le contour C.
R12 RM12
d
i ϕ
i
Sh
C u12 uM12
N
a électrique b magnétique
2 2
Conservatif de courant Conservatif de flux
Tube Différence de potentiel électrique : u12 = ∫ e ⋅ d Différence de potentiel magnétique : uM12 = ∫ h ⋅ d
1 1
ϕ
Parution : août 2010 - Dernière validation : mai 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
i
1
ϕ=0
u12
2 2
∂ψ
− u12 + R12 i = −
∫1 e ⋅ d = ∫ ρ j ⋅ d = R12 i chute ohmique de tension
1 ∂t
ou :
– Le second terme correspond à l’intégrale directe entre les
∂ψ
bornes : u12 = R12 i + (24)
∂t
1
∫2 e ⋅ d = − u12 opposé de la différence de potentiel
Le terme ∂ψ/∂t est la tension induite et l’équation (24) lie les
■ L’intégrale de surface s’applique à l’aire sous-tendue par le phénomènes électriques et magnétiques.
contour de l’intégrale curviligne, soit le conducteur du bobinage.
La figure 6 met en évidence la forme de cette surface Se . On défi-
nit le flux totalisé ψ tel que :
2. Circuits électriques
ψ = ∫∫
Se
b ⋅ dS (22) et magnétiques
Pour un bobinage présentant N spires entourant un tube 2.1 Inductances propres et mutuelles
d’induction de section ST , on a :
Si un circuit se décompose en circuits élémentaires en parallèle 2.1.3 Perméances de champ principal et de fuite
(figure 8), on utilise la forme intégrale suivante, associée à la
perméance : Lorsque plusieurs bobinages ont des lignes d’induction
communes, on peut distinguer les flux suivants (figure 9) :
µ dS
Λ12 = ∫ (27) – le flux commun ou flux de champ principal ϕh ;
s
– les flux de fuite, qui sont liés à un seul bobinage (flux exclu-
sifs) ϕσ1 et ϕσ2 .
2 ϕσ 1 = Λσ 1uM1 = Λσ 1N1i1
ϕσ 2 = Λσ 2 uM2 = Λσ 2 N 2 i 2
1 ϕh = Λh uMttot = Λh (N1i1 + N 2 i 2 )
i1
dS
ϕσ1
2 u1
1 i2
ϕσ2
u2
ψ 1 = ψ 11 + ψ 12 = L1i1 + N 1N 2 Λh i 2
Soit un système caractérisé par k circuits électriques repérés par
En définissant l’inductance mutuelle L12 par : l’indice j (j = 1 à k ). On peut lui associer le même nombre de cou-
rants ij , de tensions uj et de flux totalisés ψj .
L12 = ψ 12 /i2 = N1N2 Λh (32) ■ Pour un système déformable possédant n degrés de liberté, la
position peut être caractérisée par n coordonnées généralisées xm
il vient : (m = 1 à n).
Le flux totalisé est une fonction du courant et de la géométrie :
ψ 1 = L1i1 + L12 i2
k
■ Il en est de même, pour le second bobinage ; on a : ψj = ∑ N j N p Λ jp i p (36)
p =1
dψ 2
u2 = R2 i2 +
dt ψ j = ψ j (i1... ik , x1... xn ) (37)
et :
Dans tout système électromagnétique, on postule l’existence
d’une énergie électromagnétique WM avec :
ψ 2 = ψ 22 + ψ 21 = L2 i 2 + N1N 2 Λh i1
WM = WM (i1... in , x1... xn ) (38)
L’inductance mutuelle est définie par :
D’après (37), on a :
L21 = ψ 21 /i1 = N1N2 Λh
WM = WM (ψ 1... ψ n , x1... xn ) (39)
et :
■ Pour un système indéformable (x1... xn = constante), on peut
ψ 2 = L2 i 2 + L21i1
poser :
WM = WM (ψ 1... ψ n )
On constate que l’inductance mutuelle est réciproque :
et on a donc :
L12 = L21 = N1N2 Λh (33)
k
∂WM
dWM = ∑ dψ j (40)
j =1 (∂ψ j )
2.1.5 Coefficients de couplage et de dispersion
Pour un système présentant un flux de fuite nul, on peut écrire : 2.2.2 Énergie magnétique
Λσ 1 = Λσ 2 = 0 En exprimant la conservation de l’énergie pour un système élec-
tromagnétique indéformable, on peut poser :
L11 = N12 Λh = L1
L22 = N 22 Λh = L2 dWel = dWM + dWth (41)
L12 = N1 N 2 Λh
■ La variation d’énergie électrique dWel s’écrit :
d’où :
k
dWel = ∑u j i j dt (42)
L12 = L11L22 j =1
k
dWth = ∑ R j i j2 dt (44)
j =1
ou, encore :
2.2.3 Forme locale de l’énergie magnétique
Parution : août 2010 - Dernière validation : mai 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
∂WM
= ij Pour un seul circuit, la relation (46) devient :
∂ψ j
ψ
Pour un système indéformable, on peut écrire : WM = ∫0 i dψ
dWM /dψ j = i j avec, d’après les relations (23) et (16) :
Il s’ensuit :
i dψ = Ni dϕ = uM dϕ
k
dWM = ∑ i j dψ j (46) Compte tenu de (12) et (18), on peut écrire pour un tube
j =1 d’induction :
et : i dψ = ∫∫∫ h ⋅ db ⋅ dV = ∫ h db dV
v v
k ψj
WM = ∑ ∫ i j dψ j (47) L’énergie magnétique volumique WM′ (en J/m3) est définie par :
0
j =1
b
WM′ = ∫0 h db (50)
L’expression (47) définit l’énergie magnétique associée à un
système électromagnétique. donc :
k k 1 b 1 b2 1
dWM = ∑ ∑ i j L j p di p ′ =
WM ∫ b db = = bh (51)
j =1p =1
µ 0 2 µ 2
ou :
2.3 Modèle de l’aimant permanent
1 k k
WM = ∑ ∑ Lj i j i p
2 j =1p =1 p
(48)
2.3.1 Caractéristique B-H
ou encore : Un aimant permanent peut être caractérisé par le vecteur aiman-
tation ou par son cycle d’hystérésis dans le plan BA-HA [3] [4] [5].
1 k C’est ce dernier qui permet de définir le modèle magnétique équi-
WM = ∑ψ j i j
2 j =1
(49) valent d’un aimant permanent.
Pour une courbe de désaimantation non linéaire (aimants
Pour un système non linéaire, l’énergie magnétique, correspon- AINiCo par exemple), un rebroussement de la caractéristique
dant à un flux variant de 0 à ψj , est représentée par l’aire bleue de emprunte une droite de retour de pente µd , pratiquement
la figure 10. constante, et d’abscisse à l’origine – H0 (figure 11a).
BA e
Fer (µ µe)
Br
Se
Courbe
de désaimantation B0
Pente µd Droite
de N SA S
retour
–H0 HA A
BA
Parution : août 2010 - Dernière validation : mai 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
BA S
= − µe e A = − Λe A (52)
HA e SA SA
B0
avec Λe perméance externe totale associée à l’aimant.
Droites L’équation (52), dans le plan BA-HA de l’aimant, est celle d’une
Droite de retour de charge droite, lieu de points de fonctionnement associés au circuit de per-
méance externe Λe . C’est une droite passant par l’origine, dénom-
mée caractéristique externe ou droite de charge (figure 11b ).
–H0 HA
2.3.3 Domaine de fonctionnement
b linéaire L’intersection de la caractéristique externe et de la caractéris-
tique de désaimantation ou de la droite de retour définit le point
Br induction rémanente de fonctionnement P (figure 13).
B0 = Br si la caractéristique principale est une droite En pratique, un système électromécanique offre à l’aimant une
perméance externe variant entre deux limites, Λemin et Λemax . Le
Figure 11 – Caractéristique B (H) d’un aimant permanent point d’induction Bmin (figure 13) est défini par l’intersection de la
caractéristique de désaimantation et de la droite de charge de
pente minimale. La droite de retour passe par ce point. Le point de
Dans le cas d’une courbe de désaimantation linéaire (ferrite, fonctionnement se déplace alors entre le point d’induction Bmin et
Sm-Co, Nd-Fe-B), cette caractéristique est confondue avec la droite le point d’intersection de la droite de retour et de la caractéristique
de retour (figure 11b). externe pour Λemax , d’induction Bmax .
En conséquence, dans un domaine de fonctionnement stabilisé, Tout point de fonctionnement P est donc caractérisé par l’équa-
un aimant peut être caractérisé par une droite de retour. On tion suivante :
admet, pour la suite, que la même caractéristique BA-HA est
valable en tout point de l’aimant et, de ce fait, présente la même B A = B0 + µd H A (53)
droite de retour. Selon la structure du système et la géométrie de
l’aimant, cette hypothèse peut présenter un caractère restrictif.
HA A + H e e = 0
–H0 HA
et la conservation du flux magnétique (§ 1.2.3) donne :
0
UMA = − H A A
(55)
UM0 = − H 0 A Figure 14 – Modèle équivalent d’un aimant permanent
ΦA = B A S A
(56) U
Φ0 = B0 S A
I U0
■ L’équation de la droite de retour s’écrit alors :
BA = µd (H A − H 0 )
Ri Re U = ReI
On en tire :
µd S A
BA SA = (H A − H 0 ) A U0
A
Λi = µd S A / A = 1/RMi (57)
RMi RMe Λi Λe
il vient :
ΦA = Λi (UM0 − UMA )
ou
ou :
UM0 UM0
UMA = UM0 − (ΦA /Λi ) = UM0 − RMi ΦA (58)
UMA = ΦA /Λe = ΦA RMe (59) L’analogie déjà mise en évidence à la figure 4 nous conduit à la
représentation équivalente de l’aimant permanent de la figure 16.
Les expressions (58) et (59) peuvent être illustrées dans le plan D’après le théorème de Norton, l’aimant peut également être
UMA-ΦA (figure 14). On peut faire le parallèle avec une source de représenté par une source réelle de flux (figure 17).
Φ0
ε x
y
Λi Λe
µ, ρ
Figure 17 – Représentation équivalente de l’aimant permanent Figure 18 – Représentation d’un milieu conducteur homogène
par une source de flux
e=ρ j J (z ) = J (− z )
(65)
b=µ h J (z ) = C ch (β z )
∂j Il s’ensuit :
ρ grad (div j ) − ∆ j = − µ
∂t
β I′
soit, puisque div j = 0 : C=
2 sh (βε /2)
µ ∂j
∆ j= (61) La distribution de la densité de courant est ainsi donnée
ρ ∂t
[d’après (63) et (65)] par la relation :
Compte tenu des particularités de la géométrie du conducteur
de dimensions infinies selon x et y, l’expression (61) devient : βI′
J= ch (βz ) exp (jωt ) (66)
2 sh (βε /2)
∂2 jx µ ∂ jx
= (62)
∂z 2 ρ ∂t
z (mm)
ε
50 ε = 100 mm
x
y
10 ε = 20
kR
0 3
0 20 40 60 Jˆ (A /m2 )
2
Figure 19 – Distribution de la densité de courant pour diverses
épaisseurs du milieu
Parution : août 2010 - Dernière validation : mai 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
– fréquence du courant de f = 50 Hz, avec Î′ = 1 A/m ; Figure 21 – Coefficient de majoration de la résistance en fonction
– perméabilité du milieu égale à µ0 . de la fréquence, pour une plaque de cuivre de 10 mm d’épaisseur
3. Circuits ferromagnétiques. B
Matériaux B̂
ferromagnétiques
3.1 Caractérisation Ĥ H
3.2 Perméance
Le circuit magnétique de la figure 24 comprend une partie ferro-
magnétique et de l’air. Figure 24 – Schéma de principe d’un circuit ferromagnétique
µ0 S Λf
Λa =
a
et :
µf S
Λf =
f UM
µ0 S
Λtot = (72)
a + ( f /µrf ) ■ Si l’on considère un tube d’induction de section dS infiniment
petite (figure 26), on peut écrire d’après (13), que le flux magné-
avec µrf = µf /µ0 perméance relative du matériau ferromagnétique. tique est conservatif :
La relation (72) montre qu’une perméance ferromagnétique est dΦ1 = dΦ2
caractérisée par une longueur équivalente égale à la longueur de
fer divisée par la perméabilité relative du fer. En d’autres termes, ou :
une perméance ferromagnétique crée une chute de potentiel
magnétique plus faible, dans un rapport µrf , qu’une perméance
d’air de même longueur. B1 ⋅ dS = B 2 ⋅ dS
On recourt donc le plus possible au choix de ces matériaux pour soit, en introduisant les composantes normales de l’induction Bn1
la création de circuits magnétiques. et Bn2 :
Bn1 dS = Bn2 dS
3.3 Continuité
On en tire :
Lors d’un changement de milieu, des conditions de continuité de
l’induction ou du champ magnétique peuvent être établies. Bn1 = Bn2 (73)
ou encore :
H t1 = H t2 (74)
dS
Il y a donc continuité de la composante tangentielle du champ
magnétique.
α1
3.4 Réfraction
Bn1 Milieu 1
B1 Une ligne d’induction passant du milieu 1 au milieu 2 forme
avec le vecteur surface les angles α1 et α2 (figure 26) définis par :
Bt2
tan α1 B t1Bn2
=
Parution : août 2010 - Dernière validation : mai 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
tan α 2 B t2 Bn1
et d’après (74) :
tan α1 µ1
= (75)
tan α 2 µ2
α1 Si le milieu 1 est de l’air (µ1 = µ0) et le milieu 2 du fer,
Milieu 1 (µ2 = µ0 µrf), la relation (75) s’écrit :
H1
tan α1 1
d =
tan α 2 µrf
Ht1 Ht2
Pour toute ligne de champ sortant du fer (α2 < π/2), l’angle
H2 α1 devient très petit. On peut donc affirmer que l’incidence des
α2 Milieu 2 lignes de champ sur une surface ferromagnétique est prati-
quement perpendiculaire.
4. Forces magnétiques
Figure 27 – Continuité des composantes tangentielles du champ
magnétique à la limite de deux milieux de perméabilités différentes
4.1 Dérivée de l’énergie magnétique
Il y a donc, à la séparation de deux milieux de perméabilités dif-
férentes, continuité de la composante normale de l’induction.
4.1.1 Principe de conversion électromécanique
L’étude de la conversion électromécanique est basée sur le prin-
■ Si l’on considère (figure 27) les deux champs magnétiques cipe de conservation de l’énergie. Celui-ci fait appel à une forme
H1 et H2 de part et d’autre de la surface de séparation, on peut intermédiaire : l’énergie électromagnétique ou magnétique.
appliquer la relation (14) à un contour fermé de longueur d et Une force électromécanique résulte de trois formes possibles
d’épaisseur infiniment petite : d’interaction :
– l’interaction entre deux courants ;
– l’interaction entre un courant et un circuit ferromagnétique ;
∫ H ⋅ d = ∫ H1 ⋅ d 1 + ∫ H 2 ⋅ d 2 = ∫∫ J ⋅ dS = 0 – l’interaction entre un aimant permanent et un courant ou un
1 2 circuit ferromagnétique.
soit, en introduisant les composantes tangentielles du champ Ht1 Deux modèles principaux permettent d’exprimer une force élec-
et Ht2 : tromécanique dans le cas le plus général :
– la dérivée de l’énergie magnétique associée aux circuits
électriques ;
H t1 d − H t2 d = 0 – l’intégrale du tenseur de Maxwell.
Dans les paragraphes suivants, la première démarche sera ana- En appliquant la loi de tension induite (24), la variation d’énergie
lysée. Dans le paragraphe 4.2, la forme tensorielle sera exprimée, électrique [relation (42)] s’écrit :
puis décrite, sous forme de pression locale.
k
dWel = ∑ (R j i j2 dt + dψ j i j ) (81)
4.1.2 Système électromécanique j =1
Un système électromécanique est caractérisé par k circuits élec- Il vient donc pour (79) :
triques, repérés par l’indice j (j = 1 à k). Un tel système est géomé-
triquement déformable. Il possède n degrés de liberté, caractérisés k n
par n coordonnées généralisées (déplacement ou angle) xm . Ces
coordonnées sont repérées par l’indice m (m = 1 à n). ∑ dψ j i j = ∑ Fm dx m + dWM (82)
j =1 m =1
Par le biais des perméances, le flux totalisé est lié aux courants
et aux degrés de liberté. D’après (76), l’énergie magnétique peut s’écrire sous forme
d’une fonction des flux et des coordonnées :
Il en résulte les dépendances suivantes [relation (37)] :
WM = WM (ψ 1... ψ k , x1... xn )
ψ j = ψ j (i1... ik , x1... xn )
On en tire :
Réciproquement, on peut écrire :
Parution : août 2010 - Dernière validation : mai 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
k n
∂WM ∂WM
i j = i j (ψ 1... ψ k , x1... xn ) (76) dWM = ∑ dψ j + ∑ dx m (83)
j =1 ∂ψ j m =1 ∂x m
k k
dWel = ∑u j i j dt dWM = ∑ i j dψ j
x m =Cte
j =1 j =1
k dWM
dWM = ∑ i j dψ j Fm = − (88)
dx m ψ
j =1 j =Cte
4.1.5 Système linéaire Le vecteur Tm est constitué de trois composantes du tenseur de
Pour un système linéaire (sans saturation ni hystérésis), on peut Maxwell :
écrire [d’après (29)] :
Tm = i τ m1 + j τ m2 + k τ m 3
k
dψ j = ∑L j p
di p
p =1 On définit le tenseur de Maxwell T :
et la relation (87) devient : T1 τ τ τ i
11 12 13
k k T = T2 = τ 21 τ 22 τ 23 j
dWM = ∑
∑ i jL j p
di p τ
T3 31 τ 32 τ 33 k
j =1 p =1
∫ Tm ⋅ dS
S
(91)
1 k di j
Fm = − ∑ψ j
2 j =1 d x m
ψ j =Cte 4.2.2 Pression électromagnétique
En se reportant aux références bibliographiques [2] [3], on Il est possible de formuler l’expression tensorielle sous forme de
obtient : pressions locales. En se référant à la figure 28, le champ H en un
point de la surface externe peut être décomposé en une
1 k k dL j p composante tangentielle Ht et une composante normale Hn . La
Fm =
2
∑ ∑ dxm
i j ip (90) force résultante surfacique se situe dans le même plan que le
j =1 p =1 champ magnétique et présente les composantes suivantes :
Cette dernière relation permet de calculer les forces d’un sys- – composante locale normale à la surface :
tème linéaire pour n’importe quel type d’interaction (courant-cou-
rant, courant-circuit ferromagnétique, aimant-courant, etc.). 1
dFn = µ (Hn2 − H t2 ) dS (92)
2
– composante locale tangentielle à la surface :
4.2 Tenseur de Maxwell
dFt = µHn H t dS (93)
4.2.1 Formulation tensorielle
À partir de ces composantes, il est possible de déterminer
Si les relations (88) et (90) permettent le calcul de tout type de n’importe quelle composante résultante par projection et intégra-
force, elles présentent l’inconvénient de recourir à une dérivée. tion de surface. Les pressions locales, normale pn et tangentielle
Cette opération présente des difficultés de précision pour un calcul pt , ont pour expression :
numérique, indispensable pour une structure géométrique
complexe. Le tenseur de Maxwell permet de contourner ces diffi- 1
cultés. On trouve la démonstration des relations qui suivent dans pn = dFn /dS = µ (Hn2 − H t2 )
2 (94)
la référence bibliographique [3].
p t = dFt /dS = µ Hn H t
Tout système électromécanique peut être décomposé en deux
(ou plus) structures indéformables, mobiles l’une par rapport à
l’autre. C’est par exemple le cas du stator et du rotor d’un moteur.
Les grandeurs qui suivent s’appliquent à la surface externe de
l’une ou l’autre des structures indéformables. z
Les angles respectifs du champ magnétique (α ) et de la force
locale (β ) avec le vecteur surface dS sont liés par la propriété
suivante : Φ
Λf
tan α = H t /Hn
dFt 2Hn H t 2 tan α
tan β = = = = tan 2α
dFn Hn2 − H t2 1 − tan2 α Θ Θa
Λa
d’où :
β = 2α (95)
4.3 Détermination de forces ou couples La géométrie des zones de fer et de l’aimant reste inchangée
par dérivée de l’énergie pour un déplacement réel ou virtuel dx. Pour un flux constant, le
pour un milieu saturé niveau de saturation reste aussi constant. En conséquence, il n’y a
Parution : août 2010 - Dernière validation : mai 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
P
O
U
Circuits magnétiques R
Principes E
N
par Marcel JUFER
Docteur ès sciences techniques
Professeur honoraire de l’École polytechnique fédérale de Lausanne
Dr Honoris causa Cluj (Roumanie), Mons (Belgique) et Grenoble (France)
S
A
Parution : août 2010 - Dernière validation : mai 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
Sources bibliographiques
V
[1] SABONNADIÈRE (J.C.) et COULOMB (J.L.). – [3] WOODSON (H.) et MELCHER (J.). – Electro- [5] MOULLIN (E.B.). – The principles of Electro-
O
Éléments finis et CAO. Éd. Hermès, Paris mechanical dynamics. KRIEGER (R.E.) pu- magnetism. 2nd edition, Clarendon Press,
[2]
(1986).
JUFER (M.). – Électromécanique, Traité [4]
blishing Co, Malagar FI (1985).
SCHÜLER (K.) et BRINKMANN (K.). – Dauer- [6]
Oxford (1950).
KUERT (C.M.). – Modélisation de moteurs
I
d’électricité. Presses polytechniques et uni- magnete – Werkstoff und Anwendung. Sprin- pas à pas hybrides. Thèse EPFL no 2323, Lau-
versitaires romandes, vol. IX, Lausanne
(1995).
ger Verlag, Berlin (1970).
[7]
sanne (2000).
CHAI (H.D.). – Permeance between toothed
R
structure. Proceedings IMCSD, p. 45 (1978).
Évènements
Conférences IMACS
http://www.mssanz.org.au/modsim09
http://www.imacs.polytechnique.fr
http://www.lmpa.univ-littoral.fr/IMACS09
tiwekacontentpdf_d1050 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051267 - universite du havre // 195.220.135.38
Gagnez du temps et sécurisez vos projets
en utilisant une source actualisée et fiable
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES
Questions aux experts* Articles Découverte Dictionnaire technique multilingue Archives Info parution
Les meilleurs experts techniques La possibilité de consulter 45 000 termes en français, anglais, Technologies anciennes et versions Recevez par email toutes les nouveautés
et scientifiques vous répondent des articles en dehors de votre offre espagnol et allemand antérieures des articles de vos ressources documentaires
*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com