Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Par
Omar OUBBA
Docteur en Sciences de Gestion, Laboratoire d’Etudes et Recherches en
Economie et Gestion (LEREG), FSJES, Université Ibn Zohr- Agadir,
Maroc.
omar.oubba@edu.uiz.ac.ma
Résumé:
L’objectif de cet article est de montrer, à partir d’une lecture théorique, l’apport du contrôle
de gestion dans le pilotage des systèmes d’informations logistiques (SIL) des entreprises. En
particulier essayer de répondre à la question suivante : Comment le contrôle de gestion
contribue-t-il au pilotage des systèmes d’informations logistiques des entreprises ?
Il ressort de la revue de littérature effectuée que les outils du contrôle de gestion recensés
contribuent significativement à la cohérence, à l’efficacité et à l’efficience des critères du SIL
tant sur le plan de son architecture (pour les projets du SI) que de son pilotage (activités,
services, ressources, processus, etc.). Cependant, il est constaté que les reportings en tant
qu’outils importants du contrôle de gestion ne sont pas relativement utilisés, en raison qu’ils
obéissent à une logique purement financière sous les mécanismes des systèmes
d’informations "diagnostics". Or, la cohérence, l’efficacité et l’efficience des critères du
pilotage des SIL sont liées à l’utilisation des systèmes d’informations "interactifs".
1
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
Abstract:
The objective of this article is to show, from a theoretical reading, the contribution of the
management control in the piloting of the logistic information systems (LIS) of companies. In
particular to try to answer the following question: How does the management control
contribute to the piloting of the logistic information systems of companies?
The literature review shows that the management control tools identified make a significant
contribution to the coherence, effectiveness and efficiency of LIS criteria, both in terms of its
architecture (for IS projects) and its management (activities, services, resources, processes,
etc.). However, it has been noted that reporting, as an important management control tool, is
not used to any great extent, because it follows a purely financial logic under the mechanisms
of "diagnostic" information systems. However, the coherence, effectiveness and efficiency of
the criteria for steering the LIS are linked to the use of "interactive" information systems.
2
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
Introduction
Aujourd’hui les entreprises tendent à investir dans l’information en vue de mettre à niveau
leur performance et leur compétitivité sur le marché. Celles-ci ne peuvent plus se réaliser sans
disposer d’un système d’informations (SI) efficace produisant l’information fiable, récente et
pertinente, susceptible d’améliorer les processus de prise de décisions. Depuis quelques
années, le champ d’application de la logistique ne cesse de s’étendre. C’est l’architecture des
réseaux d’approvisionnement et de distribution, de production, des relations avec les
partenaires de l’entreprise et des systèmes d’information qui est maintenant l’objet de la
logistique (Vallin, 2006, p.264). Les SI ont connu une évolution importante, notamment avec
le développement de l’informatique. Cette évolution vient pour combler les besoins incessants
des entreprises en matière de l’information, en particulier, les entreprises exerçant leurs
activités dans un environnement hostile et incertain. Paché et al. (2007, p.11) ont dévoilé les
enjeux du pilotage du système d’information. Selon eux, « le pilotage efficace et efficient des
flux de produits et d’informations associées se présente incontestablement comme le support
d’un processus transformatif de grande ampleur dont l’enjeu et d’améliorer de manière
significative des positions concurrentielles, notamment en jouant sur la vitesse d’exécution, la
qualité des prestations rendues et/ou la réduction des coûts de fonctionnement ». Certes, le
pilotage efficace passe par la maîtrise du système d’information logistique. Ce dernier doit
être à la hauteur de répondre aux attentes des clients qui définissent son objectif. Pour ces
derniers, un système d’information logistique vise « l’assurance du bon produit, dans les
bonnes quantités, en bonne condition, livré au bon endroit, au bon moment et pour le bon
prix. Dans le domaine de la logistique, ces objectifs sont connus comme les « six bons ».
(USAID, 2011, p.4) ».
Le pilotage des systèmes d’informations logistiques constitue l’un des objectifs du contrôle
de gestion. En effet, le contrôle de gestion vise l’efficacité et l’efficience des systèmes
d’informations logistiques afin qu’ils répondent aux besoins des collaborateurs en matière
d’informations dont ils ont besoin et rendre un excellent service aux clients. Cette
communication a pour objectif de montrer l’apport du contrôle de gestion dans le pilotage des
systèmes d’informations logistiques. En particulier essayer de répondre à la question
suivante : Comment le contrôle de gestion contribue-t-il au pilotage des systèmes
d’informations logistiques des entreprises ?
Le présent travail est structuré en deux axes : Le premier axe présente un aperçu théorique sur
le contrôle de gestion, le système d’informations et le système d’informations logistique.
Dans le deuxième axe, il sera mis en avant les indicateurs du SI employés et les outils utilisés
par le contrôle de gestion pour le pilotage du SI, notamment le SI logistique. Dans cet axe,
nous essayerons de présenter les liens éventuels issus de la littérature entre le contrôle de
gestion et les SI logistiques.
3
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
4
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
relient, qui vont gérer les tâches effectuées, de sorte que les buts choisis soient pertinents en
permanence, que les personnes les acceptent, que les tâches effectuées par celles-ci
convergent vers les buts en consommant sans gaspillage les ressources disponibles (Bouquin,
1992, p .11). De ce fait, Les informations sont les matières premières fondamentales pour le
contrôle de gestion. Il les reçoit, les traite et les diffuse aux responsables concernés. En
amont vers l’aval et vice-versa suivant la ligne hiérarchique. Le contrôle de gestion est alors
placé au carrefour du niveau stratégique et opérationnel (tableau 1). La position du contrôle
de gestion selon le niveau hiérarchique est présentée dans le tableau suivant :
En premier lieu, le niveau stratégique porte sur les axes de développement que
l’entreprise veut mettre en œuvre sur le long terme. En deuxième lieu, le niveau
tactique s’intéresse aux modalités selon lesquelles les ressources seront mises en œuvre d’une
manière efficace et efficiente afin d’atteindre les objectifs issus de la réflexion stratégique.
C’est à ce niveau que le contrôle de gestion intervient. En dernier lieu, le niveau opérationnel
concerne l’exploitation à court terme, le déroulement des opérations courantes. Le contrôle
opérationnel est focalisé sur les tâches répétitives, il permet aux responsables de garantir
que les règles d’exécution de ces tâches sont observées (Anja, 2013, p.17). Le système de
contrôle assure l'évaluation des performances, afin de permettre une rétroaction rapide sur le
processus en cours, c'est-à-dire informer le preneur de décisions afin qu'il puisse prendre en
temps utile les décisions relatives à toute éventualité du même type. La fonction primordiale
du système de contrôle consiste donc à fournir aux responsables des informations sur les
performances de leurs unités, afin d'éclairer leurs décisions (Bethune, 1972, p.177).
5
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
6
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
Pour pouvoir piloter son projet, le chef de projet a besoin de variables essentielles : c’est son
tableau de bord. Il lui permet de détecter le plus rapidement possible d’éventuels problèmes
et d’éviter ainsi des situations irrémédiables. Il doit également disposer de variables d’action à
actionner en fonction des résultats figurant sur son tableau de bord (Morley, 2008, p.164).
Enfin, et de point de vue du contrôle de gestion, piloter consiste donc à tenter d’atteindre des
objectifs de performance dont on a défini clairement les termes. Cette démarche s’inscrit dans
le temps, elle est progressive, c’est pourquoi on parle d’un processus de contrôle. La
dynamique de base du contrôle de gestion comprend deux grandes phases :
Une phase de planification, qui sert à préparer l’action ;
Une phase d’analyse des résultats, dont l’objectif est d’apprécier le degré de réussite des
actions engagées et d’orienter en conséquence les actions futures (Giraud, Saulpic et al.,
2004, p. 24).
Dans leur ouvrage publié en 2010, Alazard et Separi ont beaucoup discuté le concept du
pilotage en contrôle de gestion. Selon eux, le contrôle au sein d’une entreprise doit remplir
deux rôles dans le contexte actuel : le pilotage de la performance et le pilotage du changement
(Alazard et Separi, 2010, p.26). Dans ce sens, le contrôle de gestion n’est plus considéré
aujourd’hui comme un ensemble de techniques pour mesurer, comparer des activités, mais
comme un outil de pilotage permanent de multiples variables de toute nature (Alazard et
Separi, 2010, p. XVI). Une démarche de pilotage de la performance de l’entreprise, est une
expression qui restitue toute sa richesse au terme de contrôle et indique clairement la nature
de l’objectif visé (Giraud, Saulpic et al., 2004, p. 23). Le rôle du contrôle de gestion s’oriente
alors vers un pilotage de la performance et du changement. Ces nouvelles attributions vont
faire émerger de nouvelles compétences au contrôleur de gestion (Alazard et Separi, 2010,
p.12). Les mêmes auteurs ont conclu que le contrôle de gestion en tant qu’outil d’aide au
pilotage stratégique et à la gestion des acteurs peut être un système d’information efficace.
D’après Demeestère et al.(2002), le pilotage est une démarche de management qui relie la
stratégie et l’action opérationnelle et qui s’appuie, au sein d’une structure, sur un ensemble de
systèmes d’informations comme les plans, les budgets, les tableaux de bord, la comptabilité
de gestion, qui constitue le contrôle de gestion. Le pilotage recherché par les entreprises dans
leur volonté de créer de la valeur et d’accroître leurs performances économique, financière et
sociale, conduit à mettre en œuvre des indicateurs aussi bien pour des variables ponctuelles,
considérées comme stratégiques (qualité, innovation, risque, ressources humaines, etc.), que
pour des processus, donc des ensembles d’activités et de variables liées nécessitant une
approche globale interdépendante (chaîne intégrée de distribution…) (Alazard et Separi,
2010, p.434). Pour les auteurs : « si l’on veut que le contrôle de gestion soit un système
d’information qui aide au pilotage, un indicateur de création de valeur et de satisfaction du
client, il faut modifier et adapter les principes de calcul, la décomposition du prix des
produits, intégrer de nouvelles variables qualitatives, organisationnelles et humaines »
(Alazard et Separi, 2010, p.20) […] L’objectif actuel du contrôle de gestion est d’être un
7
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
Dans l'entreprise, l'information est une valeur vitale, elle est aussi vitale que les matières
premières ou le capital. Nous pouvons affirmer qu'un système d'information est aussi
important qu'un système de production, ce qui peut être constaté au niveau de la valeur
ajoutée. En effet, d'une manière identique à celle du système de production qui, partant d'une
matière première donnée et moyennant le concours d'une main-d'œuvre et d'une technique, va
aboutir à un produit fini, le système d'information va, en passant de l'information de base au
résultat, faire intervenir également une valeur ajoutée (Sornet, 2014). Selon cet auteur, cette
valeur ajoutée peut se décomposer en : saisie des données de base, traitement de l'information,
exploitation de l'information élaborée et présentation des résultats. Sornet (2014, p.1) définit
Un système comme un ensemble d’éléments en interaction avec une finalité déterminée. Les
interactions font que le système diffère de la somme de ses éléments pris séparément.
Le système d'information est donc un vaste réseau de saisie, de circulation, de stockage et de
traitement de l'information (Mdaghri, 1980, p.16). Reix et al. (2011, p.4) définissent le
système d’information comme « un ensemble organisé de ressources (matériels, logiciels,
personnels, données, procédures…) permettant d’acquérir, traiter, stocker, communiquer des
informations (sous forme de données, textes, images, sons, etc.) dans et entre des
organisations ». C’est aussi un ensemble organisé de processus destinés à appuyer la
mission de l’entreprise et à lui fournir, regrouper, classifier, traiter et diffuser de
l’information utile sur un environnement donné pour atteindre ses objectifs. Le système
d’informations est un outil indispensable au contrôleur de gestion du fait que c’est sa
principale matière première. Le système d’information met à la disposition de chacun les
données qui lui sont nécessaires pour remplir sa tâche. Il répond aux besoins courants et aide
à la prise de décisions et à la préparation de l’avenir (veille informationnelle) (Sornet, 2014,
p.1). Le système d’informations est parfois scindé en trois sous-systèmes (figure 2) : système
d’information opérationnel, système d’information de gestion (SIG) et système
d’informations de pilotage (direction, prises de décisions de haut niveau) :
8
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
9
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
systématique à la description des activités d’un système logistique. C’est ce qu’ils ont appelé
le « cycle logistique » (USAID, 2011, p.5).
On constate en premier lieu que le cycle est circulaire, ce qui illustre le caractère cyclique ou
récurrent des différents éléments dans le cycle. Toutes les activités qui figurent dedans sont
interdépendantes, la prestation de services aux clients, la sélection des produits, la
quantification et l’achat, et la gestion de l’inventaire (USAID, 2011, p.5).
Les logisticiens soulignent l’importance des données logistiques pour la prise de décisions sur
les activités dans le cycle logistique (USAID, 2011, p.7). Ces activités sont subdivisées en
deux types : les principales activités du cycle logistique (USAID, 2011, p.7) et d’autres
activités qui contribuent à faire fonctionner le cycle logistique et qui sont au cœur d’un
système logistique efficace (tableau 2 en annexes) (USAID, 2011, p.8). Le système logistique
assure le service aux clients en satisfaisant les « six bons ». Par conséquent, chaque activité du
cycle logistique contribue à un excellent service aux clients et à l’obtention de la sécurité des
produits. (USAID, 2011, p.5).
10
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
11
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
support). L’enquête menée s’est interrogé si le plus gros client dispose d’un système couplé
avec l’entreprise (commandes, facturation), ainsi si le plus gros fournisseur dispose d’un
système couplé avec l’entreprise (commandes, facturation) (Corbière et al., 2012, p.95).
12
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
Par ailleurs, le système d’information peut être créateur de valeur ou destructeur de valeur
selon qu’il contribue à l’accroissement ou à la réduction de la performance des processus
servant les métiers de l’entreprise. Nous précisons, ci-dessous, les trois niveaux de création de
valeur. Dans cette optique, le système d’information contribue à la création de valeur de trois
manières, sur chacun de ces trois dimensions, la contribution du système d’information est
primordiale, en aidant à :
- la création de « valeur économique », le SI se focalise sur l’optimisation de l’efficience des
processus et la maîtrise des capitaux employés (Berland, Simon et al., 2010, p.266) ;
- la création de « valeur client », qui se mesure par le temps, le prix, la qualité intrinsèque du
produit et les services associés aux produits (Berland, Simon et al., 2010, p.267) ;
- la « maîtrise des risques techniques » au travers de la capacité à maintenir des applications
(Berland, Simon et al, 2010, p.266), par le développement de nouvelles fonctionnalités
applicatives en mode projet pour les activités non récurrentes et rapport coût/qualité des
processus en mode processus, pour les activités récurrentes (Berland, Simon et al., 2010,
p.268).
Ainsi, selon Tixier et al. (1998, p.103), les entreprises européennes retiennent trois critères
dominants lorsqu’elles cherchent à qualifier la performance logistique : le niveau du service
offert au consommateur, le niveau de productivité des opérations logistiques et le niveau de
rentabilité du capital investit en stockage et transport. D’après ces auteurs, c’est autour de ces
trois axes que sont établis la plupart des « systèmes de performances logistiques » observés.
Dans leur recherche d’un système logistique global, Heskett et al. (1973) distinguaient la
conception et la gestion du système (tableau 6, en annexes) dans lequel interviennent quatre
types de flux, à savoir les flux d’informations, de personnes, de matériaux et d’argent (figure
6) (cité par : Tixier et al., 1998, p.45).
13
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
14
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
15
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
Pour les projets (non récurrent), la budgétisation devra se faire, à l’instar de tous les budgets
de projets, par lotissement détaillé avec estimation des coûts par lot et du retour sur
investissement (ROI) en fin de projet (Berland, Simon et al., 2010, p.269). Enfin, ces auteurs
indiquent que le contrôle de gestion fait appel aux progiciels de gestion intégrés par
l’intégration des flux via l’automatisation des processus, dans le but de réduire les coûts
(Berland, Simon et al., 2010, p.266).
16
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
apprendre (Morley, 2008 , p.165). Le contrôleur de gestion se dote d’un grand rôle en raison
du caractère transversal de ses missions, le contrôleur de gestion est un architecte du SI, il est
aussi le pilote du même système. Cela ne va pas dire qu’il est détaché de ses missions
principales et ses rôles classiques (Berland et Simon, 2010, p.254). Au-delà des rôles
traditionnels effectués par le contrôleur de gestion, il doit être en mesure de mettre en place
une démarche dynamique permanente d’amélioration et d’accompagnement du changement
de l’organisation et des compétences. Le contrôleur de gestion veille à l’amélioration des
systèmes d’information et des outils de dialogue et de communication. Il assure le conseil, la
formation et le management des équipes et de projet, etc. (Alazard et Separi, 2010, p.29). Le
caractère transversal de son métier le positionne dans le carrefour entre la stratégie et
l’opérationnel. Il doit veiller à ce que toute décision prise et toute action mise en œuvre
rapporte plus d’efficacité et d’efficience, d’où l’importance des SI utilisés pour véhiculer
l’information tout au long de la chaîne de valeur de l’entreprise. En effet, l’atteinte d’un
niveau d’efficacité dans l’utilisation d’un système d’information inter-organisationnel (SIIO)
dépend des stratégies d’influence entre les organisations et des types d’accès et de contrôle
des informations (Arnaud et El Amrani, 2010, p.34). Dans ce contexte, la constitution
d’une entreprise étendue informatisée est le produit conjoint de changements
organisationnels significatifs et de systèmes d’information intégrés (Corbière et al., 2012, p.
84).
Au fil du temps, selon Bohnké (2010, p.210), les techniques de pilotage de la chaîne
logistique se sont améliorées, bénéficiant des dernières avancées technologiques en matière
d’information et de communication. De ce fait, le contrôle de gestion se trouve inséré dans
une chaîne de traitement d’informations depuis la commande client jusqu’au paiement avec la
mise en place d’un système d’information intégré (ERP). En conséquence, il peut analyser,
suivre et contrôler toutes les étapes des processus de vente, de production et
d’approvisionnement. Les conséquences sur le contrôle de gestion sont matérialisées par la
cohérence des données, leurs disponibilités avec une bonne traçabilité. Aussi, les processus et
les flux de données peuvent être modélisés (Alazard et Separi, 2010, p.423). Pour Berland et
Simon, (2010, p.263), le contrôleur de gestion est concerné, à trois titres, par le système
d’information de l’entreprise. D’abord, en tant que « gardien des ressources », ensuite, en tant
que « client » du système d’information, enfin, en tant que « coordinateur du système
d’information ». De ce fait, le rôle du contrôleur de gestion consiste dans la formalisation des
besoins métiers et leur traduction fonctionnelle. Ses propositions de valeur sont susceptibles
de favoriser la coordination et l’interaction des acteurs le long des processus métier sur double
niveaux métier et fonctionnel. Le contrôleur de gestion est tenu d’optimiser les processus
métier par des propositions métier mais aussi des propositions fonctionnelles susceptibles de
favoriser le dialogue et la socialisation des acteurs, que ceux-ci appartiennent à la filière
managériale ou à la filière contrôle de gestion (Berland et Simon, 2010, p.260). Dans ce
cadre, les directions adressent au contrôle de gestion des demandes nouvelles en termes
d’analyse de la performance et de la gestion du couple valeur/coût. Le rôle du contrôle de
gestion s’oriente alors vers un pilotage de la performance et du changement. Ces nouvelles
17
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
18
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
1
Les critères et les indicateurs mentionnés sont indicatifs et ne sont pas exhaustifs.
19
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
20
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
Conclusion
Nous rappelons que l’objectif de cet article est de montrer, à partir d’une lecture théorique,
l’apport du contrôle de gestion dans le pilotage des systèmes d’informations logistiques des
entreprises. En particulier essayer de répondre à la question suivante : Comment le contrôle
de gestion contribue-t-il au pilotage des systèmes d’informations logistiques des entreprises ?
A partir d’une revue de littérature, nous avons essayé, dans un premier temps, de cerner les
concepts de recherche, à savoir le contrôle de gestion, le pilotage et le système d’informations
logistique (SIL). Par la suite, les indicateurs de ce dernier et les outils utilisés par le contrôle
de gestion ont été mis en avant, à travers une étude de principaux apports relativement
intéressants. Il s’est avéré que le pilotage du système d’informations logistique peut être basée
sur les critères (ces critères ne sont pas exhaustifs) suivants : Le transport, le stockage et
l’entreposage, les commandes, services aux clients, coût du SIL, utilisation des TIC,
production, performance (Processus, productivité, coûts spécifiques de la chaîne logistique,
etc.), rentabilité du capital investit (surtout en stockage et transport), etc. Ces critères peuvent
être regroupés en trois axes sur lesquels sont établis la plupart des « systèmes de
performances logistiques » observés, à savoir : le niveau du service offert au consommateur,
le niveau de productivité des opérations logistiques et le niveau de rentabilité du capital
investit (surtout en stockage et transport). Ce sont les critères dominants que les entreprises
européennes retiennent lorsqu’elles cherchent à qualifier la performance logistique (Tixier,
Hervé et al., 1998, p.103). Ainsi, le contrôle de gestion utilise les différents outils et
indicateurs pour des fins de pilotage des différents critères du système d’informations
logistique de l’entreprise. Il utilise les plans, les budgets, les tableaux de bord, les systèmes
d’informations (y compris les applicatifs progicialisés et les ERP), les indicateurs clés de
performance (KPI), le retour sur les capitaux employés (ROCE), le retour sur investissement
(ROI), le benchmarking, les méthodes de calcul de coûts, ABC/ABM, etc. Tous ces outils
sont utilisés par le contrôle de gestion pour assurer la cohérence (entre le modèle économique
de l’entreprise et son expression au niveau du SI), l’efficacité et l’efficience des critères du
SIL de l’entreprise.
Dans un deuxième temps, nous avons essayé de présenter les liens potentiels entre le contrôle
de gestion et le pilotage des critères du système d’informations logistique. Dans ce sens, il
ressort de la littérature - qui est relativement manquée des travaux suffisants en la matière -
que les outils du contrôle de gestion recensés ci-dessus contribuent significativement à la
cohérence, l’efficacité et à l’efficience des critères du système d’information logistique tant
sur le plan de son architecture (pour les projets du SI) que de son pilotage (activités, service,
ressources, processus, etc.). Cependant, il est constaté que les reporting en tant qu’outils
importants du contrôle de gestion ne sont pas relativement utilisés en raison qu’ils obéissent à
une logique purement financière sous les mécanismes des SI "diagnostics". Tandis que, le
pilotage du SI (surtout les SIL) nécessite de faire appel aux SI "interactifs", vu leurs
avantages. Ils constituent des moyens favorables au dialogue de gestion, à l’interaction et à la
socialisation des acteurs, qu’ils soient managers ou contrôleurs de gestion, afin d’assurer plus
de cohérence, d’efficacité et d’efficience des critères du système d’informations logistique.
21
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
Bibliographie
Alazard C et Separi S, (2010), « Contrôle de gestion : Manuel et applications », 2ème
édition, Dunod, Paris;
Anja R, (2013), « Le Contrôle de gestion : Outil nécessaire à l’analyse de la performance
de l’entreprise », Décembre;
Anthony R N, (1965), « Planning and Control Systems : a Framework for Analysis »,
Harvard University;
Arnaud H, (2001), Le contrôle de gestion... en action , édition liaisons;
Arnaud N et El Amrani R, (2010), « Collaboration électronique et investissement
relationnel : Étude de cas exploratoire d'un SIIO dans le secteur du meuble », Revue
française de gestion 2010/8 (n°207), p. 29-46 ;
Autissier D et Delaye V, (2008), Mesurer la performance du système d’information,
Éditions d’organisation, Groupe Eyrolles;
Beaulieu M et Roy J, (2009), « Optimisation de la chaîne logistique et productivité des
entreprises », Centre sur la productivité et la prospérité, HEC Montréal;
Berland N, (2009), Mesurer et piloter la performance, Edition 2009, e-book,
www.management.free.fr ;
Berland N, Simon F X et al., (2010), Le contrôle de gestion en mouvement : État de l’art et
meilleures pratiques, regards croisés de professeurs et praticiens, Eyrolles, Editions
d’organisation ;
Bohnké S, (2010), Moderniser son système d’information, Editions Eyrolles, Paris ;
Bouquin H, (1992), la Maîtrise des budgets dans l'entreprise, EDICEF, Juin 1992 ;
Bouquin H, (2008), Le contrôle de gestion, PUF, Paris, 8ème édition, revue et mise à jour
en 2008 (1èreEdition 1986), Paris;
Corbière F, Rowe F et al., (2012), « De l'intégration interne du système d'information à
l'intégration du système d'information de la chaîne logistique », Systèmes d'information &
management 2012/1 (Volume 17), p. 81-111 ;
Cuyaubère T , Muller J, (2000), Contrôle de gestion, 5ème édition ;
De Bethune A, (1972), « Contrôle de gestion et système d'information dans l'entreprise
industrielle », Recherches Économiques de Louvain / Louvain Economic Review, 38ème
Année, No. 2, Juillet, pp. 175-205 ;
Demeestere R, Lorino P et al., (2002), Contrôle de gestion et pilotage de l’entreprise,
Edition Nathan;
Forget J, (2005), Gestion budgétaire : Prévoir et contrôler les activités de l’entreprise,
Éditions d’organisation;
Giraud F, Saulpic O et al., (2004), Contrôle de Gestion et Pilotage de la Performance, 2ème
édition, Gualino éditeur, Paris;
Gratacap A et Médan P, (2009), Management de la production : Concepts, méthodes et cas,
3ème édition, Dunod, Paris;
Mdaghri D A., (1980), « Gestion et société », revue trimestrielle publiée par l'I.S.C.A.E,
Vol n° 5;
Morley C, (2008), Management d’un projet système d’information : Principes, techniques,
mise en œuvre et outils, 6ème édition, Dunod, Paris;
22
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
23
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
Annexes
24
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
25
Finance & Finance Internationale Volume 1, N°23 janvier 2022
• Coût de la commande
• Retard, erreur de commande
• Fournisseurs
• Taille des commandes
Considérations sur les quantités à • Précision des prévisions
produire par lot • Nombre/coût des changements de
production
• Identification des problèmes de production
• Investissement en stocks
Gestion des stocks • Rotation des stocks
• Système de gestion des stocks
Source: Alazard et Separi (2010, p.664)
26