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5 Parfois plus spéc. magistrat du siège, par opp. aux magistrats du parquet. V. juré. • 6 Plus spéc.
encore, les magistrats du siège, membres des tribunaux de première instance, par opp. à ceux qui
sont membres de la Cour de cassation ou des cours d’appel, nommés *conseillers. V. cour, arrêt. • 7
Parfois même, dans une formation collégiale, les juges (*assesseurs) par opp. au président. • 8 Très
généralement, personnification de la justice (ou du pouvoir judiciaire) par opp. à la loi ou à
l’administration. V. jurisprudence. • 9 Dans certaines expressions, prend le sens particulier de « celui
qui est compétent pour trancher, celui qui connaît l’affaire ». Ex. le juge de l’action est le juge de
l’exception ; tout juge est juge de sa compétence. — assesseur. V. assesseur. — aux affaires
*familiales. Nom donné au successeur du juge aux affaires matrimoniales (institué en 1975 comme
un rouage essentiel du divorce et de l’après-divorce), juge unique et spécialisé délégué dans chaque
*tribunal de grande instance aux affaires familiales, avec mission spéciale de veiller à la sauvegarde
des intérêts des enfants mineurs, qui a compétence pour prononcer le divorce quelle qu’en soit la
cause (sauf, à certaines conditions, renvoi à l’audience collégiale), statuer sur ses conséquences et le
contentieux d’après divorce et qui connaît des actions spécifiées par la loi (obligation alimentaire,
charges du mariage, exercice de l’autorité parentale, etc. COJ, a. L. 213-3) (C. civ., a. 247 ; CPC, a.
1074, 1135). — aux ordres et *contributions. Juge spécialement chargé du règlement des *ordres et
des distributions par *contribution, qui normalement est désigné dans chaque *tribunal de grande
instance pour une durée déterminée par le premier président de la cour d’appel. — chargé de suivre
la procédure. Juge institué par le d.-l. du 30 octobre 1935 (aujourd’hui remplacé par le *juge de la
mise en état) qui, dans les affaires portées devant le *tribunal de grande instance, était désigné
parmi les membres de celui-ci pour suivre le déroulement de l’instance, avec d’assez faibles pouvoirs
et mission de présenter un rapport avant les plaidoiries.
blessés et des malades, la protection des civils et des biens civils, l'utilisation des
armes et des moyens de guerre, la conduite des hostilités et la mise en œuvre du
droit international humanitaire.
Les accords bilatéraux et multilatéraux : Les accords conclus entre les États
peuvent également contenir des règles relatives au DCA. Par exemple, les
accords de cessez-le-feu peuvent contenir des dispositions sur le traitement des
prisonniers de guerre et la protection des civils.
Au fil du temps, le rôle du juge dans les conflits armés a évolué et s'est renforcé,
en particulier après les deux guerres mondiales. En 1949, les Conventions de
Genève ont établi un cadre juridique international pour la protection des
personnes impliquées dans les conflits armés, y compris les prisonniers de
guerre, les civils et les blessés. Les Conventions ont également établi un régime
juridique pour le traitement des violations du droit international humanitaire
pendant les conflits armés.
Depuis lors, le rôle du juge dans les conflits armés a pris une importance
croissante. Les tribunaux militaires sont devenus des institutions judiciaires
régulières dans de nombreux pays, avec des règles et des procédures spécifiques
pour traiter les infractions commises pendant les conflits armés.
De plus, des tribunaux internationaux ont été établis pour juger les crimes de
guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide, tels que le Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie, le Tribunal pénal international pour le
Rwanda, la Cour pénale internationale, ou encore le Tribunal spécial pour le
Liban.
Le rôle du juge dans les conflits armés est donc crucial pour garantir que les
personnes impliquées dans le conflit soient traitées avec humanité, pour prévenir
les abus et les violations du droit international humanitaire, et pour poursuivre
les responsables de ces violations.
Sur le plan théorique, le rôle du juge dans le conflit armé peut être considéré à
travers différents cadres théoriques, tels que le droit, l'éthique et la justice.
Au niveau du droit, le rôle du juge dans les conflits armés est d'appliquer les
normes juridiques en vigueur, qu'il s'agisse du droit national, international ou
humanitaire. Le juge est chargé d'interpréter ces normes et de les appliquer aux
situations concrètes, en veillant à ce que les droits des parties impliquées dans le
conflit soient respectés et protégés.
Du point de vue de l'éthique, le rôle du juge dans les conflits armés est de veiller
à ce que les parties impliquées dans le conflit agissent conformément aux
principes moraux et éthiques, tels que le respect de la dignité humaine, la
protection des personnes vulnérables et le respect des normes de conduite
éthique.
Le juge peut être impliqué dans différentes activités liées au conflit armé,
notamment :
5
GUELDICH (H.), « Les obligations humanitaires de la Tunisie », Rencontres tuniso-espagnoles, sous la direction
des professeurs Rafâa Ben Achour et Pablo Sanchez Fernandez, Les obligations internationales de l’Espagne et
la Tunisie en matière de droits de l’homme, 2010.
L'article 8 de la loi sur la justice transitionnelle précise que les juridictions
tunisiennes sont compétentes pour juger les personnes présumées responsables
de ces crimes, que ce soit des individus, des groupes ou des organisations.
L'article 9 de la même loi prévoit la création de chambres spécialisées pour les
crimes les plus graves, telles que les crimes contre l'humanité et les crimes de
guerre.
Il est également important de noter que la Tunisie est partie à plusieurs
conventions internationales relatives aux droits de l'homme et au droit
international humanitaire, telles que la Convention de Genève de 1949 et ses
protocoles additionnels, ainsi que le Statut de Rome de la Cour pénale
internationale. Ces conventions renforcent la compétence du juge tunisien en
matière de droit des conflits armés et peuvent être utilisées pour poursuivre les
auteurs présumés de ces crimes.
8
Article 6, Statut de Rome de la Cour pénale internationale
9
Article 7, Statut de Rome de la Cour pénale internationale
ont été créés par le Conseil de sécurité des Nations unies pour juger les crimes
de guerre, les crimes contre l'humanité et les génocides commis lors des conflits
en ex-Yougoslavie et au Rwanda. La compétence de ces tribunaux en matière de
droit des conflits armés est donc liée aux crimes de guerre, aux crimes contre
l'humanité et au génocide qui ont été commis pendant ces conflits.
Les conventions pertinentes qui régissent le droit international humanitaire en
matière de conflits armés et qui peuvent être invoqués devant les tribunaux ad
hoc sont principalement les suivants :
La Convention de Genève de 1949 relative à la protection des personnes
civiles en temps de guerre
Le Protocole I additionnel aux Conventions de Genève de 1977 relatif à la
protection des victimes des conflits armés internationaux
Le Protocole II additionnel aux Conventions de Genève de 1977 relatif à
la protection des victimes des conflits armés non internationaux.
Le tribunal pénal international ad hoc offre le mérite de répondre à un
besoin spécifique, défini avec précision, et de punir les crimes commis. À
la différence des tribunaux de Nuremberg et de Tokyo, les tribunaux pour
l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda ne sont pas là pour appliquer le droit
des vainqueurs à des ennemis vaincus, mais pour sanctionner les
coupables de violations graves du droit humanitaire au nom de la
communauté internationale tout entière sans faire de distinctions selon
l’idéologie des accusés ou le camp dans lequel ils se sont rangés. De plus,
un tribunal ad hoc a l’avantage de pouvoir être créé rapidement. Deux
tribunaux furent créés par le Conseil de sécurité, en vertu du chapitre VII
de la Charte des Nations Unies, afin de mettre fin aux violations graves du
droit humanitaire et aux actes de génocide commis en ex-Yougoslavie et
au Rwanda. Le Conseil de sécurité décide, le 22 février 1993, « la création
d’un tribunal international pour juger les personnes présumées
responsables de violations graves du droit humanitaire international
commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 »10 et, le 8
novembre 1994, « de créer un tribunal international chargé uniquement de
juger les personnes présumées responsables d’actes de génocide ou
d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur
le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais présumés responsables de
tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins, entre le
1er janvier et le 31 décembre 1994 »11. En effet, la création de ces
10
Résolution 808, Conseil de sécurité, Nations Unies, 22 février 1993.
11
Résolution 955, Conseil de sécurité, Nations Unies, 8 novembre 1994
tribunaux par voie de traité a été écartée pour des raisons d’ordre pratique
comme l’indique le Secrétaire général12. Par le biais des articles 24, alinéa
1, 39, 41 et 42 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, traitant de
la menace contre la paix et la sécurité internationales, le Conseil de
sécurité a pu créer le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie
afin de rétablir la paix.
En effet l’évolution la compétence du juge international est liée à la notion de
crimes contre l’humanité.
La notion de « crimes contre l’humanité » est apparue pour la première fois
dans le Traité de Sèvres de 1920 prévoyant la responsabilité pénale des auteurs
du massacre de la population arménienne, conclu entre les Alliés et le
gouvernement Turc, à la fin de la Première Guerre mondiale. Ce traité ne fut
jamais ratifié et le Traité de Lausanne du 24 juillet 1923 a accordé l’amnistie
pour tous les crimes commis entre 1914 et 1922.
Officiellement, le concept juridique de « crimes contre l’humanité » a été
reconnu suite à la Deuxième Guerre mondiale avec l’Accord de Londres du 8
août 1945 créant le tribunal de Nuremberg. Les crimes contre l’humanité sont
dirigés contre une population civile qu’ils aient ou non été commis au cours
d’un conflit armé de caractère international ou interne. Il s’agit aussi de
persécutions pour des motifs politique, idéologique, racial, national, ethnique ou
religieux, que ces actes ou persécutions aient constitué ou non une violation du
droit interne du pays où ils ont été perpétrés. La notion de crime contre
l’humanité implique la reconnaissance au profit de la personne humaine de
droits fondamentaux supérieurs au droit de l’État. Ces droits sont protégés, en
cas de violations, par des sanctions pénales internationales. Les crimes contre
l’humanité sont des crimes internationaux qui, à raison même de cette qualité,
échappent aux limites du droit interne. Ils « relèvent d’un ordre répressif
international auquel la notion de frontières est fondamentalement étrangère »30.
Il s’agit de l’assassinat, de l’extermination, de la réduction en esclavage, de
l’expulsion, de l’emprisonnement, de la torture, du viol, des persécutions pour
des raisons politiques, raciales et religieuses ainsi que des autres actes inhumains
commis contre toutes populations civiles31. Dans le droit de Nuremberg, les
crimes contre l’humanité ne pouvaient être punis que pour autant qu’ils se
rattachaient à des crimes de guerre ou à des crimes contre la. La cour de
cassation élargissait la définition du crime contre l’humanité dans l’affaire
12
40. « Comme il est indiqué dans beaucoup des observations reçues, la méthode conventionnelle présente cet
inconvénient qu’il faut beaucoup de temps pour établir un instrument et pour obtenir le nombre de
ratifications requis pour son entrée en vigueur » : Rapport du Secrétaire général établi en application du
paragraphe 2 de la Résolution 808 (1993) du Conseil de sécurité, op. cit. note 2, para. 20, p. 8.
Barbie13. Klaus Barbie, spécialisé dans la chasse aux résistants, ne pouvait être
accusé de crimes de guerre, en raison de la prescription de ses crimes,
considérés comme des crimes de guerre. Le tribunal s’en tiendra à la définition
de Nuremberg et déclarera que les résistants sont des combattants volontaires.
Suite à cette décision, les associations de résistants décidèrent de former un
pourvoi à la cour de cassation afin de faire modifier la définition du crime contre
l’humanité pour que certains crimes de guerre précisément ceux commis contre
les résistants soient rattachés à la catégorie, élargie pour la circonstance, des
crimes contre l’humanité. La cour a décidé que :
constituent des crimes contre l’humanité [...] — alors même qu’ils seraient
également qualifiables de crimes de guerre selon l’article 6 (b) de ce texte — les
actes inhumains et les persécutions qui, au nom d’un État pratiquant une
politique d’hégémonie idéologique, ont été commis de façon systématique non
seulement contre des personnes en raison de leur appartenance à une
collectivité raciale ou religieuse, mais aussi contre les adversaires de cette
politique, quelle que soit la forme de leur opposition.
Le Statut du Tribunal pour le Rwanda restreint les crimes contre l’humanité aux
faits « commis dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique » (art. 3)
et le Statut du Tribunal pour l’ex-Yougoslavie aux faits « commis au cours d’un
conflit armé, de caractère international ou interne » (art. 5). Ces limitations
ratione materia s’expliquent par le caractère ad hoc de ces juridictions et se
doublent de limitations ratione tempore. La notion de « crime contre l’humanité
» a beaucoup évolué depuis Nuremberg. Le Statut de Rome est le premier
instrument conventionnel multilatéral à portée générale définissant de manière
détaillée la liste des comportements qualifiés de crimes contre l’humanité
reconnus par les instruments internationaux (art. 7). L’énumération des types
d’actes représentant ces crimes reprend celle du Statut de Nuremberg (art. 6)
avec des ajouts et celles des Statuts du tribunal pour l’ex-Yougoslavie (art. 5) et
du tribunal pour le Rwanda (art. 3). Comme pour les crimes de guerre, le Statut
de Rome élargit la notion de crimes contre l’humanité en y ajoutant les actes à
caractère sexuel.
Cette évolution de la notion a élargi la compétence du juge international en
matière du conflit armé.
II / Les règles procédurales applicables par le juge en matière de droit des
conflits armés :
13
l’article 6c du Statut de Nuremberg; article 5c du Statut de Tokyo ; article 5 du Statut du Tribunal pour l’ex-
Yougoslavie; article 3 du Statut du Tribunal pour le Rwanda. Voir aussi article 2 de la Loi no 10 du Conseil de
contrôle allié en Allemagne et article 21 du Code des crimes.
Les règles procédurales applicables par le juge peuvent inclure la vérification de
sa compétence, la validation des preuves présentées, le respect des droits de
l'accusé, l'impartialité, la motivation de la décision et le respect du droit
international humanitaire. Cependant, ces règles peuvent varier en fonction de la
juridiction compétente et des circonstances spécifiques de l'affaire qui peuvent
être soit en temps de paix (A) soit en temps de guerre (B).
14
L'article 5 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) énonce les critères de compétence de la
Cour pour juger les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les génocides.
15
Ceci est mentionné dans la 1ère partie.
16
L'article 70 du Protocole additionnel I aux Conventions de Genève énonce les règles relatives aux preuves en
matière de crimes de guerre. L'article 15 du Statut de Rome de la CPI énonce les règles relatives à la collecte et
à l'admission des preuves.
Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) énonce les règles
relatives aux preuves à respecter pour les crimes relevant de la compétence de la
CPI, notamment les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les
génocides. Ces règles incluent notamment la nécessité de respecter les droits des
suspects et des témoins, l'interdiction de recourir à des preuves obtenues par la
torture ou les mauvais traitements, l'obligation de tenir compte des circonstances
dans lesquelles les preuves ont été obtenues, et la possibilité pour les suspects de
contester la recevabilité des preuves présentées contre eux.
Les tribunaux pénaux internationaux ad hoc, tels que le Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie et le Tribunal pénal international pour le
Rwanda, ont également énoncé des règles spécifiques relatives aux preuves à
respecter dans le cadre de leurs procédures.
Puis on trouve le respect des droits de l'accusé 17 quand le juge doit garantir que
les droits de l'accusé sont respectés, y compris le droit à un procès équitable, le
droit à un avocat, le droit à la présomption d'innocence, etc. Le juge doit
également s'assurer que l'accusé comprend les charges retenues contre lui et les
risques encourus18.
Impartialité19 est aussi l’une des règles qui doit être appliqué par le juge qui doit
être impartial et indépendant. Il ne doit pas être influencé par des facteurs
extérieurs tels que la politique ou la pression publique. Le juge doit également
éviter toute apparence de partialité ou de conflit d'intérêts.
Le juge doit s'abstenir de tout comportement ou langage qui pourrait donner
l'impression qu'il est partial envers une partie ou une autre. Il doit également
écouter attentivement les arguments et les preuves présentés par les deux parties
et prendre une décision objective et impartiale en fonction des faits et de la loi.
Les conventions internationales telles que la Convention européenne des droits
de l'homme et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale exigent que les
juges soient indépendantes et impartiaux. Les tribunaux internationaux ad hoc
pour les conflits armés, tels que le Tribunal pénal international pour l'ex-
17
Ces règles sont énoncées dans des conventions internationales telles que la Convention européenne des
droits de l'homme, le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, ainsi que dans les statuts des tribunaux
internationaux ad hoc pour les conflits armés tels que le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et le
Tribunal pénal international pour le Rwanda.
18
L'article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques énonce les droits de l'accusé en matière
pénale, y compris le droit à un procès équitable et le droit à un avocat. L'article 6 de la Convention européenne
des droits de l'homme énonce des garanties similaires.
19
L'article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques énonce le droit à un juge impartial.
L'article 3 du Protocole additionnel I aux Conventions de Genève énonce les règles relatives à l'impartialité des
tribunaux militaires.
Yougoslavie et le Tribunal pénal international pour le Rwanda, ont également
établi des règles pour garantir l'impartialité du juge.
Par la suite le juge doit rendre un jugement motivé20, en expliquant les raisons
pour lesquelles il a pris sa décision. Le jugement doit être basé sur des faits et
des preuves, et doit être conforme aux normes du DIH. Le jugement motivé
permet de garantir que la décision rendue est basée sur une évaluation complète
des faits et des preuves présentées dans l'affaire, ainsi que sur une application
correcte des règles et des principes du droit international humanitaire.
Et finalement il faut que le juge respect du DIH, il doit s'assurer que toutes les
règles et normes du DIH sont respectées, notamment celles relatives à la
protection des civils, des prisonniers de guerre et des personnes hors de combat.
En résumé, les règles procédurales applicables par le juge en temps de paix par
rapport au droit des conflits armés peuvent inclure la vérification de la
compétence du juge conformément aux règles du DIH, la validation des preuves
présentées conformément aux normes du DIH, le respect des droits de l'accusé,
l'impartialité, la motivation de la décision et le respect du DIH.
B- les règles applicables en temps de guerre :
Les règles de procédure applicables par le juge en matière de droit des conflits
armés en temps de guerre varient en fonction du contexte et de la juridiction
compétente pour juger les infractions d’où on trouve deux niveaux des
tribunaux :
1/ Tribunaux internationaux :
Dans le contexte des conflits armés internationaux, les tribunaux internationaux
tels que la Cour pénale internationale (CPI) ont la compétence pour juger les
crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide. Leur règlement de
procédure et de preuve établit les règles de procédure applicables21. Par exemple,
les accusés bénéficient de droits tels que le droit à un procès équitable, le droit à
un avocat de leur choix, le droit à un interprète si nécessaire, etc.
La CPI a la compétence pour juger les crimes de guerre, les crimes contre
l'humanité et le génocide commis dans le cadre d'un conflit armé international.
Les règles de procédure applicables sont énoncées dans le Règlement de
20
: L'article 24 du Statut de Rome de la CPI énonce les exigences de motivation des jugements, en précisant que
les jugements doivent être fondés sur des preuves et que les motifs doivent être exposés de manière claire et
détaillée.
21
"Le droit de la guerre et la protection des populations civiles" par Françoise Tulkens et Emmanuelle Piwnica,
2ème édition, publié par Bruylant en 2013
procédure et de preuve de la CPI22. Ce règlement établit les règles pour la
conduite de l'enquête et du procès, y compris les droits de la défense et les
procédures relatives à la présentation des preuves.
Le Règlement de procédure et de preuve de la Cour pénale internationale (CPI)
23
établit les règles de procédure applicables aux enquêtes et aux procès devant la
CPI on peut citer :
1. Droits de la défense :
Le Règlement de procédure et de preuve de la CPI énonce les droits de la
défense tout au long de la procédure24, depuis l'enquête préliminaire jusqu'à la
fin du procès. Les droits de la défense comprennent : Le droit à un avocat de son
choix ; Le droit à être informé des charges portées contre l'accusé ; Le droit de
contester les éléments de preuve présentés par l'accusation ; Le droit de poser
des questions aux témoins ; Le droit de faire des déclarations et de présenter des
preuves en sa faveur et Le droit de bénéficier d'une traduction et d'une
interprétation.
2. Enquêtes préliminaires :
Le Procureur de la CPI peut ouvrir une enquête préliminaire s'il y a des raisons
de croire qu'un crime relevant de la compétence de la CPI a été commis. Les
enquêtes préliminaires sont menées de manière confidentielle et ne sont pas
soumises à l'examen du public.
3. Charge :
Le Règlement de procédure et de preuve de la CPI énonce les règles relatives à
la présentation des charges contre une personne. Les charges doivent être
suffisamment détaillées pour permettre à l'accusé de comprendre la nature des
accusations portées contre lui et de préparer sa défense. Les charges doivent
également comporter des détails sur les actes allégués, les circonstances et la
responsabilité pénale.
4. Conduite du procès :
22
"Droit international humanitaire" par Jean-Marie Henckaerts et Louise Doswald-Beck, 3ème édition, publié
par Cambridge University Press en 2019
23
Le Règlement de procédure et de preuve de la CPI énonce les règles de procédure applicables aux enquêtes
et aux poursuites engagées devant la CPI. Les articles pertinents pour le droit des conflits armés en temps de
guerre comprennent :
Article 8 : Crimes de guerre
Article 15 : La demande d'ouverture d'une enquête
Article 53 : Obligations des parties en matière de preuve
Article 70 : Mesures de protection des victimes et des témoins
24
Op cit
Le Règlement de procédure et de preuve de la CPI établit les règles pour la
conduite du procès, y compris les procédures relatives à la présentation des
preuves, les témoins, les requêtes de la défense et les plaidoiries. Le procès est
présidé par un juge ou une chambre de juges. Les preuves peuvent être
présentées par les parties ou obtenues par la CPI elle-même. Les témoins
peuvent être appelés à comparaître devant la CPI et peuvent être interrogés par
les parties ou par la Cour elle-même.
5. Appel :
Le Règlement de procédure et de preuve de la CPI énonce les règles relatives
aux appels interjetés par les parties contre les décisions rendues par la CPI. Les
appels sont examinés par une chambre d'appel composée de juges différents de
ceux qui ont présidé le procès initial. Les parties peuvent interjeter appel contre
une décision de la CPI relative aux charges, à la peine, aux dommages-intérêts
ou aux questions de procédure.
Au même niveau international Des tribunaux ad hoc25 ont été créés pour juger
les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide commis dans le
cadre de conflits armés spécifiques, tels que le Tribunal pénal international pour
l'ex-Yougoslavie (TPIY) et le Tribunal pénal international pour le Rwanda
(TPIR)26. Les règles de procédure applicables sont énoncées dans le Règlement
de procédure et de preuve de chaque tribunal.
Les règles de procédure du TPIR et du TPIY sont similaires et comportent les
éléments suivants :
Le droit à un procès équitable : les accusés devant le TPIR et le TPIY ont
droit à un procès équitable, y compris le droit d'être informé des charges
retenues contre eux, le droit de contester les preuves présentées contre eux
et le droit d'avoir un avocat pour les représenter.
La protection des victimes et des témoins : les tribunaux accordent une
grande importance à la protection des victimes et des témoins, en
particulier dans les affaires liées à des crimes sexuels ou à des violences
sexuelles.
25
"The International Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia: An Exercise in Law, Politics, and Diplomacy"
par Rachel Kerr
26
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et le Tribunal pénal international pour le Rwanda
(TPIR) sont deux tribunaux internationaux créés par les Nations unies pour juger les crimes de guerre, les
crimes contre l'humanité et le génocide commis dans les Balkans et au Rwanda respectivement. Les deux
tribunaux ont chacun leur propre Règlement de procédure et de preuve, qui établit les règles de procédure
applicables aux enquêtes et aux procès.
La coopération internationale : le TPIR et le TPIY collaborent étroitement
avec les autorités nationales et les tribunaux internationaux pour enquêter
sur les crimes commis et poursuivre les personnes soupçonnées d'être
responsables.
L'utilisation des preuves : les tribunaux doivent garantir que les preuves
présentées sont fiables et admissibles, conformément aux règles de
procédure applicables.
La possibilité d'appel : les accusés ont le droit de faire appel de leur
condamnation ou de leur acquittement.
Les règles de procédure du TPIR et du TPIY ont été élaborées pour garantir que
les jugements rendus soient conformes aux normes du droit international et pour
protéger les droits des accusés et des victimes27. Ces tribunaux ont joué un rôle
important dans la lutte contre l'impunité pour les crimes internationaux les plus
graves, tels que le génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de
guerre28.
2/ Tribunaux nationaux :
Dans le contexte des conflits armés internes, les tribunaux nationaux ont
compétence pour juger les infractions29. Les règles de procédure varient selon le
pays, mais elles sont généralement régies par le code de procédure pénale
national on peut prendre l’exemple de :
En France, le Code de procédure pénale établit les règles de procédure
applicables aux enquêtes et aux procès30. Le Code de procédure pénale prévoit
des règles pour la conduite des enquêtes, la présentation des charges, la collecte
des preuves et la tenue des audiences.
En Allemagne, le Code de procédure pénale établit les règles de procédure
applicables aux enquêtes et aux procès. Le Code de procédure pénale prévoit des
règles pour la conduite des enquêtes, la présentation des charges, la collecte des
preuves et la tenue des audiences.
En Tunisie, les règles de procédure et de preuve applicables aux enquêtes et aux
procès sont énoncées dans le Code de procédure pénale tunisien, qui a été
27
"Le droit des conflits armés" par Evelyne Lagrange et Noëlle Quénivet, 3ème édition, publié par PUF en 2021
28
"Les règles d'engagement en droit international humanitaire" par Sandrine Issautier et Hélène Tigroudja,
publié par Pedone en 2012
29
"Le juge national et le droit international des droits de l'homme" par Christian Tomuschat et Jean-Marc
Thouvenin, publié par Bruylant en 2005
30
"Le juge national et le droit international" par Alain Pellet et Mathias Forteau, publié par Pedone en 2007.
promulgué en 1967 et a été amendé à plusieurs reprises depuis lors. Voici
quelques exemples de règles de procédure applicables en Tunisie31 :
1. Conduite des enquêtes :
Le Code de procédure pénale tunisien établit les règles pour la conduite des
enquêtes, notamment l'obligation pour les autorités de respecter les droits des
personnes impliquées dans l'enquête. Les enquêtes doivent être menées de
manière impartiale, objective et sans discrimination32. Les suspects doivent être
informés de leurs droits, notamment le droit de se taire et le droit à un avocat.
2. Présentation des charges :
Le Code de procédure pénale tunisien prévoit des règles pour la présentation des
charges. Les charges doivent être présentées de manière précise et complète. Les
suspects doivent être informés des charges qui pèsent contre eux et doivent être
en mesure de contester ces charges.
3. Collecte des preuves :
Le Code de procédure pénale tunisien énonce les règles pour la collecte des
preuves, y compris les règles concernant les perquisitions, les saisies et les
interrogatoires33. Les preuves recueillies doivent être légalement admissibles et
les suspects doivent être informés de leurs droits tout au long du processus.
4. Tenue des audiences :
Le Code de procédure pénale tunisien établit les règles pour la tenue des
audiences. Les audiences doivent être publiques, sauf dans certaines
circonstances limitées. Les suspects ont le droit d'être présents lors de leur
procès et doivent être informés de toutes les étapes de la procédure.
En outre, la Tunisie a ratifié plusieurs traités internationaux relatifs aux droits de
l'homme et à la justice pénale, tels que le Pacte international relatif aux droits
civils et politiques et la Convention contre la torture et autres peines ou
traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ces traités fournissent également
des règles applicables aux enquêtes et aux procès en Tunisie.
31
Le juge national face au droit international : l'exemple tunisien" par Mohamed Charfi, publié par l'Institut de
Recherche sur le Maghreb Contemporain en 2010.
32
"La responsabilité des juges en droit international" par Sami Bostanji, publié par l'Institut Supérieur de la
Magistrature de Tunis en 2017.
33
Op cit
References
Ouvrages généraux :
"Le droit international humanitaire" par Yves Sandoz, Christophe
Swinarski et Bruno Zimmermann, 3ème édition, publié par le Comité
international de la Croix-Rouge en 2020.
"Droit international humanitaire" par Jean-Marie Henckaerts et Louise
Doswald-Beck, 3ème édition, publié par Cambridge University Press en
2019.
"Le droit des conflits armés" par Evelyne Lagrange et Noëlle Quénivet,
3ème édition, publié par PUF en 2021.
Ouvrage spécifique :
Articles:
"The Role of National Judges in Ensuring Compliance with International
Humanitarian Law" par Vesselin Popovski, International Review of the
Red Cross, vol. 91, n°874, juin 2009.
"The Relationship between International Humanitarian Law and
International Criminal Law: the Role of the National Judge" par Joelle
Fiss, International Review of the Red Cross, vol. 87, n°858, juin 2005.
"National Judges and the Application of International Humanitarian Law"
par Marco Sassòli, International Review of the Red Cross, vol. 84, n°846,
juin 2002.
GUELDICH (H.), « Les obligations humanitaires de la Tunisie »,
Rencontres tuniso-espagnoles, sous la direction des professeurs Rafâa Ben
Achour et Pablo Sanchez Fernandez, Les obligations internationales de
l’Espagne et la Tunisie en matière de droits de l’homme, 2010.
Divers :
Résolution 808, Conseil de sécurité, Nations Unies, 22 février 1993.
Résolution 955, Conseil de sécurité, Nations Unies, 8 novembre 1994
Rapport du Secrétaire général établi en application du paragraphe 2 de la
Résolution 808 (1993) du Conseil de sécurité