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Porquier Rémy, Vivès Robert. Sur quatre méthodes audio-visuelles. In: Langue française, n°24, 1974. Audio-visuel et
enseignement du français. pp. 105-122;
doi : https://doi.org/10.3406/lfr.1974.5698
https://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1974_num_24_1_5698
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Bonjour Line), des adultes (cf. Voix et images de France, En Français, En
France comme si vous y étiez) ou des adolescents (cf. La France en Direct).
Les besoins — et les difficultés — ne seront pas les mêmes pour les
travailleurs immigrés en France (cf. Vivre en France), les fonctionnaires canadiens
devant utiliser le français au Canada (cf. Dialogue Canada) ou des adolescents
d'Afrique anglophone (cf. Pierre et Seydou) pour lesquels le français sera
une langue véhiculaire.
Sans ignorer cette diversité, nous avons choisi d'examiner ici quatre
méthodes audio-visuelles de français, langue étrangère : VIF 1, LFD 1,
LFV 1, DW3 afin -de dégager, à travers une comparaison critique, un
certain nombre de différences et de similitudes significatives.
Quelques remarques préalables s'imposent :
1. C'est dans la classe que l'efficacité d'une méthode s'apprécie.
Cependant, pour des ensembles pédagogiques très construits, programmés et
relativement directifs pour l'enseignant, l'analyse de leur contenu apparaît
justifiée même si elle ne peut prédire le déroulement effectif de l'apprentissage
dans des contextes particuliers.
2. L'analyse d'une méthode ne peut se limiter à un inventaire
descriptif du matériel pédagogique : elle doit tenir compte des conceptions didactiques
et de la méthodologie d'utilisation, explicites ou implicites.
3. Cette étude se limite à des méthodes de niveau 1 pour adultes ou
adolescents. Ce niveau 1 n'est, pour LFD et LFV * que le premier module
d'un programme comportant deux ou trois niveaux ultérieurs auxquels les
remarques qui suivent ne peuvent être étendues. D'autre part, les quatre
méthodes sont de calibres différents :
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• elles visent à enseigner la langue comme moyen de communication, en
donnant priorité à l'oral et sans recours à la langue maternelle ;
• l'apprentissage se fait en situation, recréée ou simulée dans des saynètes
audio-visuelles présentées dans des films fixes associés à des dialogues
préenregistrés ;
• l'unité didactique est découpée en plusieurs phases au cours desquelles
l'apprentissage se fait de façon active.
Ces options semblent impliquer une hypothèse fondamentale — et non
didactique en soi — selon laquelle exercer une activité langagière n'est pas
appliquer un savoir ou une technique mais développer et maîtriser une capacité
naturelle dans des situations de communication.
C'est sur cette dernière hypothèse, rarement explicitée cependant, que
se greffent, ou mieux se fondent, en la reflétant, les choix didactiques qui
président à la conception des méthodes audio-visuelles : situation, dialogue,
image et leurs interrelations. C'est là un premier volet de la « méthodologie
d'élaboration », le deuxième étant l'organisation des contenus : sélection et
progression linguistiques, qui trouvent leur réalisation dans l'ensemble
pédagogique — plus précisément le support audio-visuel — dont la «
méthodologie d'application » quant à elle, régit ou oriente la mise en œuvre dans la
classe au moyen de procédures pédagogiques.
1. La situation.
La distinction entre situation, image et dialogue est sans doute arbitraire,
ces éléments étant étroitement liés. Elle présente cependant une commodité
certaine pour l'analyse et la comparaison des caractéristiques situationnelles
des quatre méthodes.
1.1. Similitudes.
1.1.1. Personnages.
Pour ce qui est des catégories de personnages ainsi que pour les
échanges les plus fréquents, les quatre cours semblent se caractériser les
uns par rapport aux autres, sans différences véritablement significatives, en
fonction du public visé. VIF présente une majorité d'adultes ; dans LFD et
LFV, centrés sur les adolescents, les enfants n'apparaissent jamais, et DVV
fait une place à peu près équilibrée à chaque catégorie de personnages et
aux échanges entre ces catégories.
1.1.2. Relations.
L'analyse des liens existant entre les personnages aboutit à une division
générale en quatre classes :
1) relations amicales,
2) relations familiales,
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3) relations fonctionnelles*,
4) relations de travail (avec l'employeur ou entre employés).
Là encore, aucune différence significative n'apparaît : les relations amicales
dominent partout. Toutefois, DVV présente seul 7 la quatrième catégorie, LFD
et LFV font une place proportionnellement plus restreinte aux catégories
2 et 3, alors que VIF et DVV sont à cet égard assez équilibrés.
1.1.3. Lieux et thèmes des conversations.
Aucun des quatre cours ne révèle d'originalité dans le choix des décors
où sont situés les dialogues. Dans tous, le lieu de prédilection est Ц maison
ou l'appartement ; viennent ensuite les lieux publics (cafés, magasins, bureau
de poste, cinémas, etc.) puis la rue. VIF et DVV, plus longs, introduisent
également la campagne et DVV, seul, un lieu de travail. Si l'on examine les
liens existant entre le cadre de la conversation et son thème, on constate
partout — et dans une proportion écrasante — que les dialogues qui se
déroulent dans un lieu public portent, de façon souvent artificielle, presque
uniquement sur les activités inhérentes au cadre lui-même (commande d'une boisson,
achats divers, expédition d'un paquet, etc.) 8.
L'examen des thèmes de conversation aboutit à une liste de sujets
stéréotypés : famille et vie sociale viennent en tête, suivis par les achats, la
nourriture, l'appartement, les transports, les distractions, les vêtements, la
maladie, le temps, etc. Dans les cours, aucune différence quantitative n'est
sensible, sauf peut-être pour VIF où l'on mange vraiment beaucoup (nourriture
et boisson reviennent seize fois !). Aucune méthode ne propose en fait de
thème original par rapport à la liste commune.
Toutes ces similitudes fournissent d'elles-mêmes la clé d'une uniformité
avouée d'ailleurs par DW e : il s'agit des « centres d'intérêt » , hérités de
méthodes plus anciennes et nourris du vocabulaire disponible du FF1 10.
1.2. Différences.
Les éléments constitutifs de la situation dans les quatre cours sont donc
tout à fait comparables. Pourtant, on constate qu'à partir de données de
bases analogues, les situations, telles qu'elles apparaissent à travers l'image
et le dialogue, révèlent des manières différentes de reproduire les conditions
de la communication.
1.2.1. Examen de quelques échantillons.
Résumer et caractériser, pour chacun des cours, une situation présumée
représentative de l'ensemble de la méthode u pourrait être une façon
d'illustrer ces différences.
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VIF. L. 6.,Sketch : Mme Thibaut reçoit la visite de son amie Monique et lui
montre des photos de vacances. Elles bavardent en regardant les
photos de la famille Thibaut.
LFD. L. 5. Deux jeunes gens parlent à la terrasse d'un café. Elle demande
à son compagnon une cigarette, du feu, un stylo, une enveloppe et
des timbres.! Le jeune homme semble légèrement excédé.
LFV. L. 7. Une dame, accompagnée de son mari, va acheter un manteau. Elle
hésite, choisit et finalement achète un manteau et une robe.
DVV. L. 7. 2e partie : Un jeune homme fait du bricolage pour rendre service
à une vieille dame qu'il connaît déjà. Il réclame au fur et à mesure
les outils qui lui sont nécessaires et, à la fin, il hésite à dire son avis
sur le tableau qu'il vient de raccrocher.
12. Austin (J.L.), Quand dire, c'est faire. Paris, Le Seuil, 1970. Austin distingue,
dans les actes de parole les trois niveaux suivants :
• locutoire : l'acte même de parler ;
• illocutoire : ce que fait le locuteur quand il parle : renonciation constitue elle-même un
acte : promettre, refuser, etc.;
• perlocutoire : ce qu'on fait à l'interlocuteur : renonciation vise à un effet psychologique :
aider, faire plaisir, ennuyer, rassurer, etc.
Voir aussi Jakobovits (L.), Foreign language learning, Newbury House, Rowley, U.S.A.,
1970, pp. 155-157.
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VIF LFD LFV DW
Mécanisme 10 Dossier 8 Leçon 14 Leçon 5
Lieux, actions Dans la rue, Un couple Un Dans un
personnages. deux frères ren- reçoit un colis automobiliste prend de appartement, une
contrent une et l'ouvre sur la l'essence à une jeune fille téléphone
jeune fille qu'ils table de la station service. puis salue, avant
connaissent et cuisine. de partir, les
veulent l'inviter personnes qui la
à sortir avec logent.
eux.
Ressorts L'un des deux Les personnages Pendant qu'il Un appel
dramatiques. frères essaie ne savent pas fait son travail, téléphonique dont
d'entrer dans ce que contient le pompiste on ne connaît
les bonnes le paquet : parle voitures avec pas la teneur
grâces de la jeune « suspense » son client. amène la
raie. jusqu'à jeune fille à sortir
l'apparition du et le couple à
contenu et du se poser des
message qui se questions.
trouve
également dans le
colis.
Arrière-plan Relations entre Relations Conversation Curiosité et
psycho-sociologique. jeunes gens : classiques dans un banale entre un sollicitude d'un vieux
un garçon couple : la client patient et couple à l'égard
décidé « femme est accom- un commerçant d'une jeune fille,
baratine » une m о d a n t e, le bavard. leur locataire,
jeune fille plus mari autoritaire. qui tient à
fine mouche garder ses distances.
qu'il n'avait
cru.
Rôle du langage L'assurance de La victoire du Amabilités Madame Ratier
et du comportement Jean mari est commerciales qui veut savoir qui
vis-à-vis ďautrui. impressionne un momentanée ; en n'impliquent a téléphoné et
moment Marie; fin de compte aucun des ce que va faire
mais il « en c'est la femme locuteurs. questions
fait trop » et qui triomphe et indirectes n'ont pas
elle finit par qui a le de succès et
s'en aller avec dernier mot. c'est finalement
Michel, le son mari qui
sportif, qui obtient des
bénéficie, en fin informations de
de compte, des Mireille, très
approches de réticente.
son frère.
13. Cette richesse est aussi tributaire, évidemment, de la co-existence des trois
niveaux.
110
1.2.2. Les divers types de situation.
La conception et la réalisation audio-visuelle des situations dans ces
quatre cours permettent de les situer de façon différentielle sur une échelle 14
établie d'après la richesse et la combinaison plus ou moins complexe des
éléments situationnels 15.
Compte tenu des déclarations de principe figurant dans les préfaces, nous
sommes amenés à constater qu'il y a une plus grande cohérence à l'intérieur
de la méthode lorsque l'échange porte sur ce qu'il convient de dire ou de faire
en fonction de l'évolution de la situation ou bien lorsqu'il naît des relations,
implicites ou explicites, entre les locuteurs (zone В de notre schéma). Par
contre, la cohérence du point de vue situationnel est tout à fait réduite
lorsque les intentions de communication des personnages sont insaisissables
et les échanges neutralisés à l'extrême (zone A du schéma). Il y a, en outre, de
Ill
bonnes raisons de penser que la motivation est liée à l'authenticité des
situations de communication reconstituées : une situation — qu'elle soit
caricaturale, humoristique, réaliste — s'avère motivante lorsqu'on y retrouve les
éléments et les schémas constitutifs de la réalité.
2. L'image.
16. LFD et LFV utilisent également comme support visuel le tableau de feutre ou
les seules illustrations des manuels.
17. Pour plus de détails, voir Henri Besse, dans le présent numéro.
18. Nous laissons ici de côté les aspects culturels, qui mériteraient un examen
particulier.
19. Voir l'article de Henri Besse dans le présent numéro.
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ailleurs renforcée dans LFV et LFD par l'utilisation complémentaire
(éventuelle) du tableau de feutre dans l'explication : la mise en place successive
des figurines découpe l'énoncé en constituants (groupes nominaux, sujets ou
compléments, verbes, circonstants) et favorise la saisie du seul sens littéral.
En revanche, dans DVV, seuls figurent dans cette séquence les éléments
situationnels : 1.9 : geste d'offrir une cigarette, 1.10 : geste de refermer le
paquet, 1.12 : geste de fouiller dans une poche, etc. Le message visuel ne vise
donc pas à attirer l'attention sur des éléments linguistiques mais sur les
gestes et les éléments qui permettent d'appréhender globalement la situation,
son évolution et les intentions de communiquer des personnages. L'image ou
la séquence ne visent donc pas à traduire l'énoncé, dans la mesure où, à
chaque moment de la situation, pourraient intervenir des formulations
différentes d'une même intention signifiante : 1.9 : « Voulez-vous une gitane ? »,
« Vous fumez des gitanes ? », « Servez-vous ! » i0, etc.
20. Voir Argaud (M.) et Marin (В.), « Une pédagogie de De Vive Voix » in Voix et
Images du Crédif, n° 20, 1973.
21. Sur les excès possibles du transcodage d'unités isolées, voir l'article de Henri Besse
dans ce même numéro.
22. Ce qui ne tient aucun compte des acquis de l'élève depuis le début de
l'apprentissage.
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DE VIVE VOIX. Leçon 4 (lre partie)
9. Mireille: Vous fumez ! Oui ? Prenez une cigarette. 14. Mireille: Non. Ma boîte d'allumettes est vide.
4. Karl : Oui, (moi aussi) je veux bien. 9. Sophie. Oui, j'en ai. Voilà mon briquet.
3. Le dialogue.
23. On trouvera, pour les quatre méthodes, d'autres exemples dans l'article de Sophie
Moirand dans le présent numéro.
24. LFD, Livret de présentation, pp. 4-5.
25. DW, Livre du maître, p. 7.
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sives qui suffisent parfois à rendre naturel, voire vivant, un dialogue monotone
ou stéréotypé (DVV, L. 4, 2). Il s'agit moins là d'un choix de registres de
langue que de l'utilisation des ressources expressives du français parlé dans
des situations de discours qui les suscitent, les justifient et veulent en faciliter la
compréhension et l'apprentissage.
26. Nous entendons ici par unité de discours une phrase, une proposition, un énoncé
qui, du point de vue du sens, pourrait constituer un énoncé minimum. Ce terme n'a pour
nous de signification que pour cette analyse.
27. « Chaque dialogue se compose de 20 unités de sens illustrées par 20 dessins. »
LFV, Guide pédagogique, p. 5.
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brèves). Sketches et mécanismes s'allongent et s'étoffent au fur et à mesure des
leçons. Les mécanismes, et parfois les sketches, introduisent massivement
les éléments nouveaux à exploiter.
Dans DVV, chaque leçon comporte deux dialogues longs (le deuxième
jouant, au début, un rôle de « mécanisme ■» grammatical). Le premier
comporte de 20 à 30 (voire 35) répliques parfois assez longues (30 à 55 unités)
avec souvent trois ou quatre participants. Les éléments nouveaux à exploiter
sont introduits massivement (leçon 16-2 : 12 occurrences de aller + infinitif ;
leçon 17-2 : 31 occurrences de verbes pronominaux).
Un dialogue peut-il être à la fois naturel et didactique ? Les
caractéristiques respectives des dialogues des quatre méthodes sont étroitement liées au
choix des situations mais aussi aux exigences de sélection et de progression
linguistique.
PROGRESSIONS ET PÉDAGOGIES
1. Sélection.
28. Il suffit, pour le vérifier, de consulter les index de LFD, LFV et DW.
29. DW, Livre du maître, p. 8.
30. Sauf dans LFV, leçon 4.
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prononcé [ivjsn] ; des liaisons facultatives sont souvent faites et les quatre
méthodes utilisent un registre standard, sans variété ni concession réelle au
familier.
2. Progression.
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LFV et jusqu'à la leçon 10 32, dès la leçon 4 de VIF, jusqu'à la leçon 17, tout
comme dans DW (L. 4 à 19. Dans LFD, aucune mention du discours indirect
n'apparaît, si ce n'est, au dossier 14, les exercices sur dites que. On sait que
le discours indirect constitue un moyen de passage au récit oral et écrit. Il
introduit ainsi dans les cours une progression pédagogique extérieure au
contenu des dialogues.
Les différences sensibles apparaissent surtout là où telle méthode a
prévu une progression effective sur des structures que telle autre introduit
de façon marginale ou épisodique. C'est le cas des phrases segmentées dans
DVV, et des constructions verbales qui font l'objet d'une progression
soigneuse. La progression morphologique, elle, apparaît plus fine dans LFD.
D'autre part, la progression ne se résume pas au seul contenu réuni dans
les dialogues. Il existe en effet d'autres progressions périphériques
indépendantes de celles des dialogues, comme celles du discours indirect ou de l'écrit.
Celui-ci est abordé dans VIF, DVV et LFD aux leçons 5 ou 6, par la dictée,
alors que LFV l'attaque dès la leçon 1 par la dictée et la lecture, les étudiants
disposant déjà du manuel. L'expression écrite (rédaction) est également
reportée assez tard (VIF après la leçon 15, LFD après la leçon 17, DW après la
leçon 13), LFV ne prévoyant que des exercices écrits systématiques jusqu'à
la dernière leçon.
Les quatre cours ne se différencient pas de façon marquante quant à
la sélection et à la progression du contenu. C'est bien davantage dans la
façon dont ce contenu est introduit et mis en rapport, à chaque stade, avec
des situations et avec ses capacités d'emploi en discours qu'apparaissent
les écarts, tout particulièrement dans les procédures pédagogiques.
3. Procédures pédagogiques.
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mime, paraphrase — mais avec des dosages différents. Dans VIF et surtout
DW, la compréhension visée est plus globale que littérale et suppose donc
la médiation du professeur — qui oriente la saisie du sens — mais aussi la
participation active des étudiants pour l'explicitation de la signification. Une
telle approche explique que « les techniques d'explication englobent de plus
en plus des exploitations partielles » M et que DVV préconise, après la leçon
12, une fusion des différentes phases. Elle explique également que la
compréhension, si elle requiert des manipulations (variations paradigmatiques et
syntaxiques) recoure essentiellement dans DVV à des données situationnelles
et à la paraphrase en discours.
B. Répétition.
Cette phase vise à la mémorisation et à la correction phonétique. VIF
et DW insistent surtout sur la correction auditive et globale, où
l'intonation joue un grand rôle, alors que LFV et LFD — qui reproduisent dans le
manuel de l'élève la transcription phonétique et les schémas intonatifs des
dialogues — utilisent surtout une correction articulatoire portant le plus souvent
sur des éléments isolés, syllabes ou mots, et emploient des procédés comme la
syllabation ou l'opposition de paires minimales (LFD) ou le recours à des mots
clés (LFV) étudiés dès la première leçon et qui servent de repères («
diapasons ») pour la correction. Les différentes méthodes préconisent une
mémorisation totale ou partielle du dialogue puis la redécouverte de celui-ci, à partir
des images, par les étudiants.
C. Exploitation grammaticale.
Cette phase, qui vise à faire pratiquer, explorer, assimiler et réemployer
les éléments nouveaux de la leçon avec ceux acquis antérieurement, utilise
des techniques très différentes. Elle repose essentiellement dans LFD et
LFV, sur des exercices structuraux sytématiques (stimulus-réponse, une
seule réponse correcte) hors contexte et hors situation qui visent à une réelle
mécanisation des structures. Celles-ci sont schématisées dans des « tableaux
structuraux » que les étudiants peuvent utiliser pour produire des phrases
utilisant le vocabulaire et les constructions imposées. Le tableau de feutre
peut également être utilisé.
Dans VIF et DW, l'exploitation part de la leçon, du dialogue et de la
situation, avec les images puis sans elles, au moyen d'exercices dialogues,
contextualisés et basés au moins sur des micro-situations, même lorsque
l'exercice a pour but la pratique de paradigmes morphologiques. Ces exercices, ou
plutôt cette activité, constituent une transition vers la transposition et
l'expression libre.
D. Transposition.
Cette étape, qui constitue l'aboutissement de la leçon, est envisagée de
façon relativement similaire dans les quatre cours qui proposent de réutiliser
librement la situation de la leçon, en la faisant jouer avec des variations par
les étudiants, puis en la transposant dans d'autres situations vécues ou
imaginaires, avant de passer, dès que le niveau le permet, à de petites conversations
libres. Dans LFD, une gamme très variée et intensive de jeux est proposée,
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utilisant différents supports (photos, dessins, tableaux de feutre, etc.) qui
permettent de quitter la leçon et d'accéder à une utilisation plus spontanée de
la langue.
La conception des phases, on le voit, varie considérablement : succession
d'étapes complémentaires dans LFV et LFD, qui mettent en jeu tour à tour
différentes activités d'apprentissage centrées sur la maîtrise du fonctionnement
de la langue ; continuum dans VIF et surtout DW, qui tendent à fondre les
différentes phases dans une même activité, où la situation et l'échange
dialogué conduisent à l'apprentissage de la langue par l'exercice de la
communication.
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