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M. Vabien a bien compris cette logique. Il aimerait savoir suivant quels critères faire cette prise en
compte.
M. Vapa trouve que le résultat de son entreprise n’est pas assez élevé. Il craint que ses partenaires
financiers ne lui accordent plus la même confiance. Il se demande : « comment améliorer le 1
résultat ? Ne serait-il pas possible de réduire le poste dotations aux amortissements ? c’est le résultat
d’un calcul, après tout, ce n’est pas une vraie charge ? »
I. L’amortissement
A. Définitions
Article 214-4 du PCG : « l’amortissement d’un actif est la répartition systématique de son montant
amortissable en fonction de son utilisation… ».
Article 214-2 du PCG : l’utilisation pour une entité se mesure par la consommation des avantages
économiques attendus de l’actif. Elle peut être déterminable en termes d’unités de temps ou d’autres
unités d’œuvre lorsque ces dernières reflètent correctement le rythme de consommation des
avantages économiques attendus de l’actif.
Définition
Définition : article 214-1 du PCG : « 1. Un actif amortissable est un actif dont l’utilisation par l’entité est
déterminable. 2. L’utilisation d’un actif est déterminable lorsque l’usage attendu de l’actif par l’entité
est limité dans le temps. »
Article 214-11 du PCG : l’amortissement d’un actif commence à la date de début de consommation des
avantages économiques qui lui sont attachés. Cette date correspond généralement à la mise en service
de l’actif.
2. la durée d’amortissement
Définition
C’est une décision de gestion, arrêtée par la direction, telle que le prévoit l’article 214-12 du PCG.
En cas de différence entre les durées comptables et les durées fiscales, un amortissement dérogatoire
doit être constaté. Par simplification, pour les PME (au sens du Code de commerce), les durées d’usage
fiscales peuvent être appliquées.
3. la base d’amortissement
Si l’entreprise a l’intention de revendre l’immobilisation avant la fin de sa durée de vie, celle-ci aura
encore de la valeur. La « consommation » de l’immobilisation est alors réduite d’autant et le total des
amortissements comptabilisés est limité à la partie « consommée ».
Définitions
Article 214-3 du PCG : 1. Le montant amortissable d’un actif est sa valeur brute sous déduction de sa
valeur résiduelle. 2. La valeur résiduelle est le montant, net des coûts de sortie attendus, qu’une entité
obtiendrait de la cession de l’actif sur le marché à la fin de son utilisation. La valeur résiduelle d’un actif
n’est prise en compte pour la détermination d’un montant amortissable que lorsqu’elle est la fois
significative et mesurable. »
4. le mode d’amortissement
Article 214-14 du PCG : le mode d’amortissement doit permettre de traduire au mieux le rythme de
consommation des avantages économiques attendus de l’actif par l’entité. Le mode linéaire est
appliqué à défaut de mode mieux adapté.
Le PCG ne donnant pas de précision sur les modalités pratiques du calcul de l’amortissement, les règles
fiscales sont en général appliquées. Les méthodes les plus utilisées sont l’amortissement linéaire et
l’amortissement dégressif.
L’amortissement linéaire est calculé à compter du jour d’acquisition. En cas d’acquisition en cours
d’exercice, la dotation aux amortissements du premier exercice est déterminée en appliquant un
prorata temporis, une année correspondant à 12 mois de 30 jours :
L’amortissement dégressif peut correspondre à la réalité économique. Par exemple, une machine peut
perdre plus de valeur en début d’utilisation qu’en fin d’utilisation, dans le cas d’une différence
programmée de quantités produites.
L’amortissement dégressif est le plus souvent utilisé pour bénéficier d’un avantage fiscal. Ce sont alors
les règles de la fiscalité qui s’appliquent.
Pour être déductibles, les dotations aux amortissements doivent être comptabilisées.
Article 214-8 du PCG : par exception, des textes particuliers prescrivent ou autorisent la
comptabilisation d’amortissements dérogatoires ou de provisions réglementées ne correspondant pas
à l’objet normal d’un amortissement ou d’une dépréciation.
Les modalités de calcul des amortissements économiques, calculés selon les règles comptables,
peuvent différer des règles fiscales. Les principales sources de divergence sont :
- Une application des durées d’utilisation en comptabilité et des durées d’usages en fiscalité ;
- Un mode d’amortissement différent (ex : utilisation de la méthode des unités d’œuvres en
comptabilité et de l’amortissement linéaire en fiscalité, utilisation de l’amortissement linéaire
en comptabilité et de l’amortissement dégressif en fiscalité) ;
- La déduction d’une valeur résiduelle en comptabilité qui ne peut être retenue en fiscalité.
Si l’amortissement économique est moins élevé que l’amortissement fiscal, il faut alors comptabiliser
le complément d’amortissement fiscal, l’amortissement dérogatoire, constaté en charges
exceptionnelles. Il déroge aux règles comptables et ne doit pas avoir l’impact sur le résultat
d’exploitation.
L’amortissement dérogatoire est doté les premières années et fait l’objet d’une reprise sur les exercices
suivants.
L’amortissement dégressif fiscal ne peut être utilisé que pour les immobilisations neuves. Il est obtenu
en appliquant un coefficient multiplicateur au taux d’amortissement linéaire qui dépend de la durée
d’amortissement du bien. Le taux d’amortissement dégressif s’applique à la VNC. La dotation du
premier exercice est calculée à partir du premier jour du mois d’acquisition. Les dotations suivantes
sont calculées en années pleines quand la dotation aux amortissements calculée selon le mode
dégressif devient inférieure à la dotation calculée suivant le mode linéaire sur la durée restant à
amortir, c’est ce dernier montant qui est comptabilisé.
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Le plan d’amortissement est établi en fonction de la durée probable d’utilisation. Si les conditions
d’utilisation d’une immobilisation changent de façon significative, il faut modifier le plan
d’amortissement initial (art 214-15 du PCG).
Cette modification est appliquée de façon prospective. Les amortissements antérieurs sont inchangés.
A compter de la date du changement, les dotations aux amortissements sont calculées sur la base de
la valeur nette comptable à cette date et sur la durée résiduelle d’utilisation.
- Le coût financier est déductible et le coût de l’ensemble immobilier n’est déductible que dans
la limite des amortissements qui auraient été pratiqués si le locataire avait été propriétaire dès
la signature du contrat (la part correspondant au terrain n’est pas déductible). Cette limite est
mesurée par la différence entre la valeur résiduelle (valeur nette comptable théorique, valeur
nette fiscale) et la valeur à laquelle est levée l’option d’achat correspondant à la construction.
- En cours de contrat, la part non déductible est réintégrée dans le résultat fiscal : il n’y a pas
d’écriture à comptabiliser
- Si la valeur d’achat de la levée d’option est inférieure à la valeur résiduelle de l’immeuble, la
différence est réintégrée dans le résultat imposable.
Par prudence, une provision pour impôt peut être constatée pour prendre en compte, dès le
premier exercice, la charge d’impôt qui sera due à la levée de l’option d’achat.
Les amortissements fiscaux sont calculés sur la base de la valeur résiduelle. Ainsi, la charge déductible
est constante sur la durée d’utilisation de la construction. La différence entre l’amortissement
économique, calculé sur l’option d’achat, et l’amortissement fiscal est comptabilisée en amortissement
dérogatoire.
II. La dépréciation
A. Détermination
L’amortissement représente une perte de valeur irréversible. D’autres pertes de valeurs, réversibles,
peuvent survenir, elles sont constatées par voie de dépréciation, en application du principe de
prudence.
Définition
Article 214-5 du PCG : « la dépréciation d’un actif est la constatation que sa valeur actuelle est devenue
inférieure à sa valeur nette comptable ».
La dépréciation n’est calculée que si des indices de perte de valeur sont identifiés. L’analyse doit être
effectuée à chaque clôture ou établissement d’une situation intermédiaire.
Si la valeur actuelle est inférieure à la valeur nette comptable, il faut ramener la valeur nette comptable
à la valeur actuelle par le biais de la dépréciation (art 214-8 du PCG).
La valeur actuelle à retenir est la plus élevée entre la valeur vénale (prix de cession net des coûts de 8
sortie) et la valeur d’usage (flux futurs nets de trésorerie).
Avis du CNC n°2007-07 : Pour la détermination de la valeur actuelle, il est procédé comme suit :
L’article 214-18 du PCG précise que les dépréciations ne sont comptabilisées que si elles sont
significatives.
Fiscalement, une dépréciation n’est déductible que pour la différence entre la valeur nette comptable
et la valeur vénale brute (avant prise en compte des coûts de sortie).
B. Conséquences
Le montant de la dépréciation est revu à chaque clôture : un nouveau test de dépréciation doit être
effectué et le plan d’amortissement est modifié en conséquence :
Il faut ajuster la reprise de dépréciation pour que l’équation suivante soit toujours respectée :
Fiscalement, les amortissements cumulés doivent être au moins égaux au cumul des amortissements
linéaires. Le plan d’amortissement initial doit être maintenu par le transfert de la dépréciation en
amortissement exceptionnel.
L’avis du CNC n°2006-12 indique que « …une dotation complémentaire aux amortissements est
constatée en charges exceptionnelles en contrepartie de cette reprise de dépréciation, qui sera
comptabilisée en produits exceptionnels. »
En cas de cession d’une immobilisation, le prix de vente est constaté dans un compte de produit
exceptionnel, le compte 775. La sortie de l’immobilisation est constatée pour sa VNC dans un compte
de charge exceptionnelle, le compte 675. La plus-value réalisée n’apparait pas directement à la lecture
du compte de résultat.
B. Mise au rebut
La mise au rebut d’une immobilisation peut intervenir avant la fin de l’utilisation initialement prévue.
Dans ce cas, la perte de valeur de l’immobilisation est constatée par un amortissement exceptionnel,
puis la sortie de l’immobilisation est constatée par le débit du compte d’amortissement (28) et le crédit
du compte d’immobilisation (21).
En cas de sinistre (incendie, dégâts des eaux, tempête, par exemple), l’indemnité d’assurance versée
pour compenser la perte liée à la destruction d’une immobilisation est assimilée à un prix de cession
et comptabilisée dans un compte 775. La sortie des comptes du bien sinistré est comptabilisée comme
une cession d’immobilisation.
Il en est de même en cas d’expropriation : l’indemnité versée est assimilée à un prix de cession.
L’éventuelle plus-value réalisée lors d’une expropriation ou du remboursement d’un sinistre concernant
des immobilisations amortissables est imposable avec un étalement possible sur une durée maximum
de 15 ans. La durée de l’étalement dépend de la durée des amortissements déjà pratiqués et du prix
d’acquisition.
D. Régularisation de la TVA
La tva déduite sur les acquisitions d’immobilisations peut donner lieu à une régularisation au moment
de la vente.
Les cessions de biens mobiliers sont soumises à la TVA. La TVA collectée compense la TVA déduite,
aucune régularisation n’est à effectuer. Il en est de même en cas de déduction partielle (activités
partiellement soumises à la TVA).
Si la cession d’un bien mobilier est soumise à la TVA, une déduction complémentaire de TVA peut être
effectuée si :
- La TVA n’a pas été déduite en totalité lors de l’acquisition : toutes les activités de l’entreprise
ne sont pas assujetties à la TVA ;
- La TVA n’a pas été déduite : biens exclus du droit à déduction (véhicule de tourisme par
exemple).
Cette déduction est acquise si la vente intervient au cours du délai de régularisation, qui est de 5 ans,
c’est-à-dire si la vente intervient avant le début de la 4e année qui suit l’acquisition.
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La régularisation se calcule par cinquième. Le montant de la déduction complémentaire est égal à :
La cession d’un bien immobilier n’est pas soumise à la TVA (pas de TVA collectée). La TVA qui a été
déduite lors de l’acquisition n’est définitivement acquise qu’à l’issue d’une période de 20 ans. Si la
cession intervient avant le début de la 19e année, un reversement de la TVA doit être effectué.
Où a est le nombre d’années (ou de fractions d’années) entre la date d’acquisition et la date de cession.
La TVA à reverser correspond à une modification de la valeur du bien immobilier ; elle est donc incluse
dans la valeur nette comptable à la date de cession.
La réévaluation libre est prévue par le Code de Commerce et le PCG (art. 214-27), qui évoque la
« réévaluation des comptes. »
Définition
V. Informations en annexe
L’annexe doit indiquer les principales méthodes comptables retenues pour la valorisation des
immobilisations (options, application de la méthode de référence). Pour les amortissements et les
dépréciations, les principales hypothèses et modalités de calcul doivent être mentionnées par
catégorie d’immobilisation.
B. Détail du bilan
Pour pouvoir analyser les variations d’un exercice sur l’autre, les tableaux de variation des
immobilisations, des amortissements et des dépréciations donnent les indications suivantes, par
catégorie d’immobilisations :
Les virements de poste sont mentionnés s’ils sont significatifs. Il en est de même pour les mises au
rebut et les cessions d’immobilisations, pour les amortissements exceptionnels ainsi que pour les
reprises sur les dépréciations (sortie de l’immobilisation, disparition de la perte de valeur, dépréciation
devenue sans objet).
L’augmentation des amortissements et des dépréciations soit correspondre aux dotations de l’exercice.
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C. Engagement hors bilan
Les informations en annexe doivent permettre de traiter les biens pris en crédit-bail comme s’il
s’agissait d’une acquisition d’immobilisation financée par emprunt.