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FSJES AGDAL – RABAT.

AMORTISSEMENTS

Pr. HASSAINATE Mohammed Saber

ANNEE UNIVERSITAIRE
2017/2018
1 Amortissements Pr. HASSAINATE Mohammed Saber

La vie de l’entreprise est répartie en exercices comptables à la fin desquels celle-ci doit
présenter les états de synthèse aux différentes entités intéressées et en particulier l’État en
vue de payer les impôts.
Ces états de synthèse sont censés refléter l’image fidèle de la situation patrimoniale
de l’entreprise. Pour arriver à cette fin, l’entreprise est amenée à réaliser les travaux de fin
d’exercice qui sont les opérations d’inventaire, les amortissements, les provisions, les écarts
de conversion, les opérations de régularisation des produits et des charges, qui permettent
de tendre vers l’idéal de l’image fidèle. Ainsi, à l’arrêté des comptes, la valeur nette
comptable est déterminée en diminuant de la valeur brute, qui correspond à la valeur
d’entrée dans le patrimoine, les amortissements.

Le cycle d’investissement de l’entreprise repose sur des biens qui sont utilisés dans le
processus de production et inscrits en immobilisation et comptabilisés à ce titre en tant
qu'actif de la classe 2. Il s'agit des terrains, usines, ateliers, matériels industriels et de
transport, matériels de bureaux etc.

Au stade de l'acquisition, les immobilisations n'ont pas d'incidence directe sur les
comptes de charge. Pour assurer sa pérennité, l'entreprise doit tenir compte de la
consommation de ce facteur de production pour calculer ses coûts de revient (donc pour
déterminer des prix de vente). Elle dégage ainsi des financements pour renouveler ce
patrimoine ou réaliser de nouveaux investissements.

La solution retenue en comptabilité consiste à calculer et à comptabiliser en charge la


dépréciation virtuelle d'un bien immobilisé à partir de sa date d'entrée dans le patrimoine et
sur une période variable en fonction de la nature du bien. Cette technique s'appelle
l'amortissement pour dépréciation.

L’impact des amortissements sur les comptes annuels est très fort, aussi bien pour le
calcul du résultat que pour la présentation du bilan. Ils représentent une opération
indispensable pour l’obtention de l’image fidèle.
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II. GENERALITES

L’amortissement est la représentation comptable d’un amoindrissement de la valeur


d’une immobilisation, résultant d’une cause irréversible telle que l’usage, le temps ou un
changement de technique. L’amortissement constate la dépréciation d’une immobilisation.
C’est une charge calculée (n’entraîne pas de mouvement d’un compte de trésorerie – banque,
caisse, … )
Avant de procéder à l’étude technique des amortissements, il convient de souligner le
triple rôle qu’on leur contribue en générale, sur les plans comptables, économique et
financier.
- Sur le plan comptable, les amortissements sont définis comme la constations d’un
amoindrissement de la valeur d’un actif résultant de l’usage, du temps, de changement de
technique et de toute autre cause , ils permettent de corriger au bilan la valeur des
immobilisations concernées, en consultant la dépréciation dont elles sont l’objet. Ces
amoindrissements de potentiel, de caractère prévisible et définitif ont pour conséquence la
constatation d’une réduction progressive (continue) de la valeur de l’immobilisation, tout au
long de son utilisation, jusqu’à une valeur résiduelle souvent très faible, voire nulle, à la fin de
la durée de l’immobilisation.

- Sur le plan économique, ils permettent l’intégration dans les coûts des activités de
l’entreprise de la charge que représentent les investissements nécessaires. cette charges est
matérialisée par la dotation aux amortissements.

- Sur le plan financier, leur caractère de charge non décaissable fait apparaître la dotation
aux amortissements comme une composante essentielle de la capacité d’autofinancement
(CAF) de l’entreprise.

Cependant la pratique des amortissements respecte les règles fiscales en vue de


déterminer le résultat imposabe.les dotations généralement constatés se conforment aux
dispositions fiscales sans se soucier de la dépréciation réelle de l’immobilisation. En effet les
règles fiscales autorisent les entreprises à récupérer leurs dépenses immobilisées suivant des
pratiques et des modes précisés par la loi.
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Les dispositions du code de normalisation comptable précisent que même en cas


d’absence ou d’insuffisance du bénéfice, il doit être procéder aux amortissements et aux
provisions nécessaires pour parvenir à l’image fidèle des comptes annuels (bilan et CPC).

1- Terminologie relative aux amortissements

A- valeur d’entrée (ou valeur d’origine)


C’est le « montant pour lequel un élément d’actif ou de passif est bien inscrit dans les
comptes au moment de son entrée dans le patrimoine. »

B- Annuité d’amortissement d’une immobilisation


L’amortissement est constaté à la fin de chaque exercice comptable .le montant
d’amortissement d’une immobilisation pratique à la fin d’un exercice donné, est appelé
annuité d’amortissement .l’amortissement est généralement calculée grâce à un taux
d’amortissement.

C- Taux d’amortissement
C’est un coefficient, exprimé sous forme d’une fraction ou d’un pourcentage, par lequel
on multiplie la valeur à amortir pour calculer l’annuité d’amortissement.
Les immobilisations corporelles sont amortissables suivant des taux fixés par l’entreprise
en fonction de l’expérience et des usages .il est tenu compte notamment du degré d’utilisation
des éléments à amortir, des conditions d’utilisation, des changements résultant des
techniques ou de besoins nouveau qui peuvent rendre prématurément caduques certains
immobilisations

Exemple :
Le 2/1/N, une entreprise a acheté pour 4000 DH une machine dont la durée d’utilisation
est estimé à 5 ans .le chef d’entreprise peut décider que l’annuité d’amortissement sera égale
au 1 /5 de la valeur d’entrée de la machine, c’est à dire 20%
Annuité=4000 DH *20%= 8000 DH
D- Amortissement cumulés
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C’est la somme des annuités d’amortissements pratiquées depuis l’entrée de


l’immobilisation dans le patrimoine de l’entreprise.

Exemple :
Machine à écrire acquise le 2/1/N pour : 4000 DH
Annuité pratiquée au 31 /12/N : 800 DH
Annuité pratiquée au 31/12/N+1 : 800 DH

Amortissement cumulés au 31/12/N+1 : 1600 DH

NB : le montant des amortissements cumulés ne peut jamais excéder la valeur d’entrée.

E- valeur nette d’amortissement

A une date donnée, la VNA, est égale à la différence entre la valeur d’entrée et le montant
des amortissements cumulés.

VNA = valeur d’entrée – amortissements cumulés

Exemple :
Valeur d’entrée de la machine à écrire acquise le 1/01/04 : 4000 DH (durée de vie 5ans)
Amortissements cumulés au 31/12/05 :1600 DH
VNA au 31/12/05 : 2400 DH

F- Durée d’utilisation prévisionnelle


L’amortissement est calculé sur la base d’une durée d’utilisation prévisionnelle. Une durée
d’utilisation prévisionnelle est fixée pour chaque immobilisation. Elle peut être :

• Soit la durée de vie probable de l’immobilisation, laquelle est apprécie en fonction de


facteurs physiques (usure) ou économiques (obsolescence, marche….) qui la
conditionnent.
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Exemple:
On retient une durée de vie probable de 4ans pour une machine destinée à fonctionner
24h/24h, alors que, techniquement, elle pourrait être utilisée pendant 5ou6ans.

• Soit une durée d’utilisation propre à l’entreprise, inférieur à la durée de vie, et choisie
en fonction de sa politique ou de sa stratégie (renouvellement systématique au bout
de n années…), ou d’autres facteurs (limites juridiques, légales ou contractuelles
d’utilisation….)

NB : la durée d’utilisation prévisionnelle varie selon la nature de l’immobilisation et


l’appréciation de l’entreprise

G- Valeur résiduelle prévisionnelle

C’est la valeur estimée a priori de l’immobilisation à la fin de la durée d’utilisation


prévisionnelle.
- si l’entreprise retient une durée de vie probable, la valeur résiduelle prévisionnelle à la
fin de cette durée est très faible et peut, par simplification, être considérée comme nulle.
- dans le cas d’une durée d’utilisation propre à l’entreprise, « la valeur résiduelle
prévisionnelle est en principe relativement importante ; elle doit faire l’objet d’une estimation
raisonnable en fonction du prix de cession probable estimé en dirhams de la date d’entrée,
ramené le plus souvent à un pourcentage de cette valeur d’entrée »

Exemple:
La valeur d’entrée d’une machine acquise le1/01/04, est de 50000DH .la durée
d’utilisation propre à l’entreprise retenue, est de 4ans.
La valeur résiduelle prévisionnelle estimée, le01/12/04 est de 5000DH, soit 10%de la
valeur d’entrée.
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NB : le plus souvent, l’entreprise retient a priori une durée d’utilisation prévisionnelle


égale à la durée de vie probable à l’issue de laquelle la valeur résiduelle prévisionnelle est
nulle.

H- Montant amortissable :
C’est la valeur à amortir (ou base amortissable) pendant la durée d’utilisation
prévisionnelle.
• Si cette durée d’utilisation prévisionnelle est la durée de vie probable de
l’immobilisation, le montant amortissable est alors égal à la valeur d’entrée.

Exemple:
Machine à écrire acquise, le 1/01/04, pour 4000DH ;
Durée de vie probable : 5ans.
Montant amortissable 4000DH

• Si cette durée d’utilisation prévisionnelle est la durée d’utilisation propre à


l’entreprise, le montant amortissable est alors égal à la différence entre la valeur
d’entrée et la valeur résiduelle prévisionnelle.

I- Plan d’amortissement :
La répartition systématique du montant amortissable sur chaque exercice pendant la
durée d’utilisation du bien constitue le plan d’amortissement de l’immobilisation .ce plan
prend la forme d’un tableau préétabli, faisant apparaître la montant des amortissements
successifs, leur cumul à la fin de chaque exercice ainsi que la valeur nette d’amortissements
en résultant » (2)

Le plan d’amortissement se présente sous la forme d’une fiche individuelle de chaque


immobilisation ouverte lors de son entrée dans le patrimoine.
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Exemple :

Matériel de bureau valeur d’entrée : 4000DH


N° de compte 2352 durée de vie probable : 5ans
Désignation : machine à écrire Olympia valeur résiduelle : 0
Date d’acquisition : 1/01/ ; taux d’amortissement 20% (linéaire)

Plan d’amortissement

Année Annuités Amortissements cumules V .N.A


2000 800DH 800DH 3200DH
2001 800DH 1600DH 2400DH
2002 800DH 2400DH 1600DH
2003 800DH 3200DH 800DH
2004 800DH 4000DH 0
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2- Les immobilisations amortissables et non amortissables

Eléments amortissables Eléments non amortissables (en principe)

-Brevets : « les brevets sont normalement - Marques dont la protection n’est pas
amortissable sur la durée du privilège dont ils limitée dans le temps.
bénéficient ou sur leur durée effective - Fonds commercial.
d’utilisation si elle est plus courte. - Immobilisations incorporelles en cours.
- Marques. -Terrains nus, terrains aménagés, terrains
- Procédés industriels, modèles et dessins bâtis, autres terrains.
susceptibles de devenir obsolètes.
- Eléments du fonds commercial ne
bénéficiant pas nécessairement d’une
protection juridique leur garantissant une
valeur certaine.
- Terrains de gisement (carrières,
sablières..).
- Agencements et aménagements de
terrains.
- Installations techniques, matériel et
outillage.
- Matériel de transport.
- Mobilier, matériel de bureau et
aménagements divers.
- Autres immobilisations corporelles.
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3- Comptabilisation des amortissements pour dépréciation

Amortissement

Comptes de charges (à débiter) Comptes d’actif immobilisé


(À créditer)

Constatation de la charge calculée Constations de l’amortissement


(Annuité d’amortissement) définitif de la valeur de l’amt.
lllalllllllll’amortissement

Caractère courant ou d’exploitation

6192 6193
D.E.A D.E.A Comptes intéressés de la rubrique 28
Des immobilisations Des immobilisations amortissements des immobilisations
incorporelles corporelles

➢ Pour Les comptes d’amortissements, sont obtenus en ajoutant un 8 en deuxième


position au numéro de poste ou de compte. Comme exemple:
234 Matériel de transport
2834 Amortissement du matériel de transport
2351 Mobilier de bureau
28351 Amortissement du mobilier de bureau.
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Exemple:
A la fin de l’exercice N, l’entreprise ENA enregistre les amortissements annuels de ses
immobilisations :
Amortissement des brevets : 55700DH
Amortissement des constructions : 110000DH
Amortissement des installations techniques, matériel et outillage : 52700DH
Amortissement du matériel de transport : 66000DH
Amortissement du mobilier et matériel de bureau : 35000DH

Dotation d’exploitation :

- immobilisations incorporelles : brevets 55700DH


- immobilisations corporelles : construction 110000 DH
I.T.M.O 527000 DH
Mat de T 66000 DH
M.M.B 35000 DH

738000DH
31/12/N

6192 D.E.A des immobilisations incorporelles 55700

6193 D.E.A des immobilisations corporelles 738000

2822 Amortissements des brevets 55700

2832 Amortissements des constructions 110000

2833 Amortissements des I.T.M.E 527000

2834 Amortissements des Mat. De T. 44000

2835 Amortissements des Mob. Mat. De B … 35000

Dotation d’exploitation aux amortissements de l’exercice N


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II- LES PROCEDES D’AMORTISSEMENT

• L’amortissement se constitue à chaque inventaire par référence à la modalité choisie


par l’entreprise sur une durée déterminée.
• On distingue en général trois pratiques d’amortissement :
➢ L’amortissement linéaire
➢ L’amortissement dégressif
➢ L’amortissement dérogatoire

A. l’amortissement linéaire (constant)


1. Définition
• L’amortissement linéaire consiste à fractionner d’une maniéré proportionnelle la
valeur d’origine d’une immobilisation sur une durée déterminée pour la récupérer.
• Les règles fiscales prévoient à titre indicatif des taux d’amortissement pour chaque
immobilisation.

2. Calcul de l’amortissement constant

Exercice
Soit un bien acquis le 8 mai 2000 pour une valeur de 120.000 DH et ayant une durée
D’utilisation de 5ans.
T.A.F : établir le plan d’amortissement (tableau d’amortissement).
Taux d’amortissement = 100 / 5 = 20 %
Annuité d’amortissement = VO * Taux *durée d’utilisation pendant l’exercice.
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Période Base Taux L’annuité Le cumul VNA


d’amortissement d’amortissement d’amortissement d’amortissement d’amortissement

2000 (8 mois) 120000 20 % 16000 16000 104000


2001 120000 20 % 24000 40000 80000
2002 120000 20 % 24000 64000 56000

2003 120000 20 % 24000 88000 32000

2004 120000 20 % 24000 112000 8000


2005 (4 mois) 120000 20 % 8000 120000 0

• (1) Annuité au titre de 2000 = 120.000 *20% * 8/12 = 16.000


• (2) Annuité au titre de 2001 = 120.000 *20% * 1 = 24.000
• (3) Annuité au titre de 2005 = 120.000 *20% * 4/12 = 8.000
Enregistrement comptable : on va prendre l’exemple de l’année 2000

6193 Dotation d’exploitation aux amortissements des


immobilisations corporelles. 6750
2834 Amortissements du matériel
informatique 6750
Dotation normale : 90000x 15% x 6/12 = 6750

➢ La partie de la dotation correspondant à l’amortissement linéaire est inscrite au


bilan dans un compte d’amortissement pour dépréciation à l’actif, alors que le
supplément d’amortissement correspondant à l’amortissement dérogatoire est
inscrit au passif.
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B. L’AMORTISSEMENT DEGRESSIF :

L’amortissement dégressif est entré en application le 01/01/94, il consiste à récupérer la


valeur d’origine des immobilisations par la pratique de dotations plus élevées au départ et de
plus en plus décroissantes.

L’amortissement dégressif est donc une pratique fiscale permettant de réduire le résultat
imposable des premiers exercices qui suivent l’acquisition de l’immobilisation en vue de
minorer l’impôt exigible de ces exercices pour soulager la trésorerie des investisseurs.

L’amortissement est calculé sur la base de la durée de vie probable (identique à celle
retenue en cas d’amortissements constants).

Un taux d’amortissement est retenu par application du coefficient, défini par


l’administration fiscale, au taux d’amortissement constant.

L’annuité d’amortissement est obtenue en appliquant chaque année ce taux, à la valeur


d’entrée diminuée des amortissements cumulés des années précédentes. La base de calcul
étant décroissante, les annuités d’amortissement le seront aussi. Dans certains cas, l’annuité
d’amortissement calculée pourra correspondre à la dépréciation économique du bien.

Détermination du taux dégressif d’amortissement


Taux dégressif = Taux constant x coefficient

Il y a trois coefficients qui varient suivant la durée de vie du bien :

• 3 ou 4 ans → 1,5
• 5 ou 6 ans → 2
• Plus de 6 ans → 3
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Pratique de l’amortissement dégressif :


Exemple :

L’entreprise « ENA » a acheté un micro-ordinateur de bureau à 90.000 DHs HT le


01/07/98.Elle désire l’amortir sur une durée de 6 et 8 mois, en pratiquant également
l’amortissement dégressif.

T.A.F. Déterminer les taux dégressif d’amortissement.

Durée en mois 6 x 12 + 8 = 80 mois


Taux constant : 1200 % / 80 = 15 %
Taux dégressif : 15 % x 3 = 45 %

Les dotations d’amortissement dégressif se calculent dans un premier temps par


l’application du taux du taux dégressif à la valeur nette de l’immobilisation jusqu’au moment
ou le taux constant devient supérieur au taux dégressif.

A partir de ce moment, les dotations restantes seront calculées linéairement : la valeur


nette restante sera alors partagée proportionnellement sur la durée restante

Remarques
Les premières dotations sont calculées dégressivement (Valeur nette x Taux dégressif).
Calcul du taux linéaire année par année, comparaison de ce taux avec le taux dégressif.
Quand le taux linéaire d’une année devient supérieur au taux dégressif, le reste des
amortissements est calculé linéairement.
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Tableau d’amortissement du micro-ordinateur

Dates VNA (début) Dotations Cumul d’Amorts VNA (fin)


31/12/98 90 000 20 250 20 250 69 750
(6mois)
31/12/99 69 750 31 387.50 51 637.50 38 362.50
31/12/00 38 362.50 17 263.125 68 900.625 21 099.375

31/12/01 21 099.375 9 494.72 78 395.34 11 604.65


31/12/02 11 604.65 5 222.09 83 617.43 6 382.57
31/12/03 6 382.57 2 945.80 86 563.23 3 436.77
31/12/04 6 382.57 2 945.80 89 509.03 490.97
31/12/05(2mois) 6 382.57 490.97 90 000 0

Le tableau d’amortissement dégressif comporte toujours deux parties :


La première est composée de dotations dégressives
La deuxième est composée de dotations linéaires.

Les écritures comptables :

L’entreprise considère l’amortissement dégressif comme étant égal à la dépréciation


réelle de l’immobilisation, elle enregistre alors la dotation en tant que charge d’exploitation :
En débitant le compte 619* Dotations d’exploitation aux amortissements de……et en créditant
le compte d’amortissement de l’immobilisation concernée.
(L’amortissement se comptabilise donc de la même manière que celui constaté par la
méthode linéaire).
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619 * Dotation d’exploitation aux xxxx


amortissements de….
28 ** xxxx
Amortissement de ……………..
Dotation globale constatée par la
méthode dégressive

NB : L’amortissement dégressif est une pratique fiscale, son inscription en tant que charge
d’exploitation et en tant que dépréciation de l’immobilisation concernée altère d’une
manière considérable l’image fidèle des comptes.

Il est donc commandé aux entrepreneurs de départager l’amortissement autorisé


fiscalement et la dotation qui traduit réellement la dépréciation de l’immobilisation.
-L’entreprise doit donc considérer l’amortissement dégressif comme une pratique
dérogatoire. Elle distingue alors la dotation constante jugée égale à la dépréciation de
l’immobilisation qu’elle enregistre en charge d’exploitation et le supplément en tant
qu’avantage fiscale à enregistrer en charge non courante, comme le montre le schéma qui
suit…
Lorsque la dotation aux amortissements constatée dépasse la dotation linéaire considérée
comme celle qui traduit normalement la dépréciation de l’immobilisation concernée, celle-ci
est décomposée en deux parties :
La dotation constante est inscrite au début du compte :619* Dotations d’exploitation aux
amortissements de ……, en contrepartie, le compte 28***Amortissements de… est crédité .
La fraction supplémentaire à la dotation linéaire est débitée dans le compte :
6594 Dotations aux provisions règlementées aux amortissements dérogatoires, en
contrepartie du crédit du compte : 1351 Provisions aux amortissements dérogatoires.

NB : La décomposition pourrait se faire par référence au montant réel qui traduit la


dépréciation effective de l’immobilisation et non par rapport à la dotation constante
considérée très souvent comme celle qui reflète l’usure de l’immobilisation.
17 Amortissements Pr. HASSAINATE Mohammed Saber

Première phase d’amortissement :

Cas de l’amortissement du micro-ordinateur :

31/12/1998

6193 Dotation d’exploitation aux amortissements des


immobilisations corporelles. 6750
2835 Amortissements du matériel
informatique 6750
Dotation normale : 90000x 15% x 6/12 =
6750

6594 Dotation non courantes aux provisions 13500


réglementées
1351 Provisions pour amortissements 13500
dérogatoires

Lorsque la dotation constatée devient inférieure à la dotation constante, l’entreprise


enregistre le montant total en débitant le compte concerné de dotation d’exploitation et en
créditant le compte d’amortissement de l’immobilisation en question .La différence entre
l’amortissement enregistré et la dotation linéaire est annulé de la provision réglementée
cumulée au courant de la première phase de l’amortissement ,en débitant le compte 1351
provisions pour amortissements dérogatoires et en créditant le compte 7594 Reprises non
courantes sur provisions réglementées.
18 Amortissements Pr. HASSAINATE Mohammed Saber

Deuxième phase d’amortissement :

31 /12/2003

6193 Dotations d’exploitation aux amortissements des


immobilisations corporelles. 13 500

2835 Amortissements du matériel informatique 13500


Dotation normale : 90000 x 15% = 13500

1351 Provisions pour amortissement dérogatoires 10554,2


7594 Reprises non courantes sur provisions 10554,2
règlementées
13500 – 2945,80 = 10554,20

NB : Les constructions, les voitures personnelles et les immobilisations en non valeur


sont exclus de la pratique de l’amortissement dégressive.

C. Autres pratiques d’amortissements dérogatoires

Chaque fois que la dotation enregistrée diffère de la dépréciation réelle de


l’immobilisation concernée, l’amortissement constaté est qualifié de dérogatoire.
L’amortissement dérogatoires peut être autorise par des dispositions
d’encouragement prévues pour certains investisseurs comme il peut résulter tout simplement
d’une décision de gestion interne de l’entreprise.
19 Amortissements Pr. HASSAINATE Mohammed Saber

1. Amortissements exceptionnels
Les amortissements exceptionnels font partie des amortissements dérogatoires mais
pas dans l’absolu. En effet, il ne faut pas confondre amortissements exceptionnels comptables
et amortissements exceptionnels fiscaux.

Ainsi lorsqu'un amortissement exceptionnel est :

motivé par un usage plus intensif que prévu initialement, par un changement brutal de
technique ou par toute autre cause imprévisible dont les effets sont jugés irréversibles, il doit
être considéré comme un amortissement pour dépréciation ; il est inscrit, en totalité, dans les
charges non courantes en tant que tel (compte 6591 Dotations aux amortissements
exceptionnels) en contrepartie du compte intéressé de la rubrique 28 de l’actif ;

Pratiqué dans le seul but de bénéficier d'une déduction temporaire d'impôt, il


appartient à la catégorie des amortissements dérogatoires : il est inscrit, pour la partie non
économiquement justifiée, dans les charges non courantes sous forme de dotation non
courantes aux provisions réglementées (compte 6594) et vient au passif du bilan en
augmentation de ces provisions.

2. L’amortissement accéléré :
Ces amortissements sont accordés dans le cadre de textes particuliers accordant des
mesures incitatives aux investissements qui consiste à donner la possibilité d’accélérer
l’amortissement dans la limite du double des taux généralement utilisés.

Il peut être pratique que par autorisation fiscale, c’est une mesure visant à encourager
certains investisseurs qui acceptent de s’inscrire dans les orientations et les choix stratégiques
nationales .A la différence des autres modes d’amortissement, cette pratique n’est pas donc
tout a fait libre pour l’entreprise .il ne peut s’appliquer que par agrément fiscal.
20 Amortissements Pr. HASSAINATE Mohammed Saber

C’est un amortissement dérogatoire qui consiste à doubler le taux linéaire habituel,


c’est donc un amortissement constant au double taux .le coût de l’immobilisation est
récupérable fiscalement sur une durée équivalente à la moitie de la durée de vie de
l’immobilisation.
Remarque :
Dans la première phase d’amortissement, l’entreprise constate deux dotations :
• une dotation comptable d’amortissement.
• une dotation dérogatoire réglementée : la fraction d’amortissement fiscale a un
caractère non courant, elle s’enregistre dans le compte
6594 - : dotations non courantes aux provisions réglementées.
L’amortissement accélère consiste à réduire le résultat de l’entreprise c’est pour cette
raison qu’il sera dans crédité dans un compte des capitaux propres assimiles,
1351- : provision pour amortissement dérogatoires.

III. CESSION D’IMMOBILISATIONS


L'enregistrement comptable de la cession (vente) d'un actif immobilisé amortissable
peut s'effectuer généralement en trois étapes successives.
1. Il s'agit d'inscrire le prix de la cession du bien concerné au crédit du compte de
produits non courants «Produits de cession de immobilisations corporelles» (7513)
et débiter le compte «Créances sur cessions d'immobilisations» (3481), qui va être
créditer vu le principe de clarté en débitant le compte de trésorerie selon le
règlement effectué de l'opération de la cession exemple «Banques» (5141). II
convient de noter que la comptabilisation de cette première étape est réalisée le
jour même de la cession du bien.

2. Il faut régulariser la taxe à la valeur ajoutée qui a été récupérée à la date


d’acquisition de l’immobilisation. En effet le code général des impôts stipule dans
l’article 102 que « Les biens susceptibles d'amortissement éligibles au droit à déduction,
doivent être inscrits dans un compte d'immobilisation. Ils doivent, en outre, être conservés
pendant une période de (5) cinq années suivant leur date d'acquisition et être affectés à la
réalisation d'opérations soumises à la taxe sur la valeur ajoutée...»
21 Amortissements Pr. HASSAINATE Mohammed Saber

En application de cette disposition de la loi, l’entreprise qui procède à la cession d’une


immobilisation avant l’écoulement de 5 ans suite à la date d’achat, est tenue de reverser au
trésor public une partie de la TVA initialement récupérée, à raison de 1/5 pour chaque année
ou fraction d’année non écoulée.
Exemple :
Le 12/1/2008, Une machine de production est acquise pour 144.000 H.T.

Ecritures d’achat du matériel :

12/01/2008
2332 Matériel et outillage 144.000

34551 Etat TVA récupérable sur immobilisation (1) 24.000

4481 Dettes sur acquisition d’immob. 168.000

Le 30/04/2010, cette machine est cédée pour 50.000 DH

Ecritures de régularisation de la TVA :

L’entreprise bénéficiaire de la déduction (1) est tenue de reverser au Trésor une somme égale
au montant de la déduction initialement opérée (24 000 DH) au titre desdits biens, diminuée
d'un cinquième par année ou fraction d'année écoulée (2008, 2009 et 2010) depuis la date
d'acquisition de ces biens, soit : 24 000 – (24 000 X 3/5) = 9 600 DH
30/04/2010
2332 Matériel et outillage 9.600

4456 Etat, TVA due. 9.600

3. A la date d’inventaire de l’année de la cession, il faut comptabiliser la dotation


d’amortissement de l’immobilisation relative à l’année de la cession, si celle-ci
n’est pas déjà totalement amortie.
Si l’amortissement pratiqué est linéaire, il suffit de débiter le compte de charge
(dotation d’amortissement…(619X) ) et créditer le compte d’actif soustractif 28XX
22 Amortissements Pr. HASSAINATE Mohammed Saber

Si le mode d’amortissement est dégressif il faut passer l’écriture de


l’amortissement dérogatoire appropriée.
Débit : 65941----------- crédit : 1351
Ou bien, débit : 1351-------------------crédit : 75941
4. La sortie de l’actif consiste à solder le compte de l’immobilisation (2XXX) et son
compte soustractif (28XX) moyennant le compte VNA des immobilisations si
l’immobilisation n’est pas totalement amortie.
Ainsi on remarque que ce mode d’enregistrement des cession d’immobilisations fait
apparaître un résultat non courant exprimé par la différence entre le prix de cession
considéré comme un produit non courant et la VNA de l’immobilisation cédée
considérée comme une charge non courante. Le caractère non courant de ce résultat,
provient du fait que la cession d’immobilisations ne relève pas de l’activité normale
(courante) de l’entreprise
Ce résultat non courant peut correspondre à une perte non courante ou à un bénéfice
non courant.
Si le prix de cession < VNA du bien cédé : Perte (moins value).
Si le prix de cession > VNA du bien cédé : Bénéfice (plus value).
5. Si l’amortissement pratiqué est dégressif, il faut solder le compte
d’amortissement dérogatoire par l’écriture suivante :
Débit : 1351---------------------------------------Crédit : 75941
Conclusion générale
L’impact des amortissements sur les comptes annuels est donc très fort, aussi bien pour
le calcul du résultat que pour la présentation du bilan. Ils représentent une opération
indispensable pour l’obtention de l’image fidèle ; ceci explique leur caractère obligatoire. La
majeure partie des enregistrements comptables repose sur des événements certains, qui se
traduisent par des opérations effectives et appuyés de pièces justificatives au cours de l’exercice,
entrainant l’enregistrement de certaines charges calculés, fondées sur des évaluations et des
appréciations, qui en application du principe de prudence, conduisent à la constations de
provision. La provision constatée permet de constituer une EPARGNE pour l’entreprise que l’on
appelle AUTOFINANCEMENT. La provision n’est pas distribuée, elle permet à l’entreprise de
disposer des ressources financières nécessaires en cas de besoin.

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