Vous êtes sur la page 1sur 9

Les affections en service liées aux sports chez les militaires

français
Typhaine Ressort, Guillaume Desjeux , Philippe Marsan, Véronique Thevenin-Garron
Dans Santé Publique 2013/3 (Vol. 25), pages 263 à 270
Éditions S.F.S.P.
ISSN 0995-3914
DOI 10.3917/spub.253.0263
© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)

© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)

Article disponible en ligne à l’adresse


https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2013-3-page-263.htm

Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s’abonner...


Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.

Distribution électronique Cairn.info pour S.F.S.P..


La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le
cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque
forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est
précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Politiques, interventions et expertises en santé publique Recherche originale

Les affections en service liées aux sports


chez les militaires français
Sport-related injuries and conditions among French military personnel
1 2 2 2
Typhaine Ressort , Guillaume Desjeux , Philippe Marsan , Véronique Thevenin-Garron

û Résumé û Summary
Introduction : l’entraînement physique militaire et sportif est Introduction: Physical and military training is an essential
une composante indispensable à la préparation du militaire. component of training in the armed forces. Although there is
Bien que bénéfique pour la santé, on ne peut exclure son rôle considerable evidence for the health benefits of training, the
dans la survenue de pathologies. Une étude des affections liées negative impacts cannot be ignored. A study was conducted to
au sport a été menée dans les armées au cours de l’année 2011 determine the frequency of sport-related injuries and conditions
afin d’en évaluer la fréquence. in the French armed forces in 2011.
Matériels et méthodes : afin de permettre la prise en charge Materials and method: To cover the cost of treating injuries and
financière des affections présumées imputables au service, les conditions related to military service, medical officers report all
médecins militaires déclarent à la Caisse nationale militaire de accidents to the Caisse Nationale Militaire de Sécurité Sociale.
sécurité sociale l’ensemble des accidents. À partir de ces décla- Based on this evidence, the following information was collected:
rations, le type de sport, l’âge, le sexe, le temps de service, type of sport, age, sex, length of service, service branch and type
l’armée du militaire et les lésions ont été décrits et analysés. of lesion.
Résultats : 8 157 déclarations ont été recensées sur le premier Results: 8,157 injuries and conditions were reported in the first
semestre 2011 soit un taux d’incidence de 4 472 p 100 000 PA. six months of 2011, giving an incidence rate of 4.472 per
Un militaire de l’armée de terre avait 2,1 fois plus de risques de 100,000 person-years. An army soldier was found to be 2.1 times
se blesser qu’un marin. Les affections survenaient plus souvent more likely to suffer an injury than a member of the navy. The
chez les hommes sauf lors des quatre premiers mois de service. study also found that men were more likely to be injured, except
La course à pied était le sport le plus traumatique (21,5 %). Les during the first four months of service. Running was the most
traumatismes représentaient 92 % des affections, les maladies common cause of exercise-related injury (21.5%). Traumas
3 %, les lésions d’hypersollicitation 3 %. L’atteinte du membre accounted for 92% of all conditions, diseases for 3%, and overuse
inférieur était la plus fréquente (63 %) avec une majorité de injuries for 3%. Lower limb injuries were the most common
lésions à la cheville puis au genou. La fréquence des lésions problem (63%), with a majority of ankle lesions, followed by knee
musculosquelettiques était de 75 %. lesions. The frequency of musculoskeletal lesions was 75%.
Discussion : une nouvelle doctrine de préparation sportive est Discussion: A new approach to exercise has been developed to
mise en place avec progressivité et adaptabilité des activités reduce the frequency of sport-related injuries and conditions.
afin de réduire la fréquence des affections.
© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)

© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)


Mots-clés : Personnel militaire ; Aptitude physique ; Sport ; Keywords: Armed forces personnel; Physical fitness; Sports;
Pathologies. Injuries.

1
École du val de grâce – 1 place A. Laveran – 75005 Paris.
2
Caisse nationale militaire de sécurité sociale – 247 av J Cartier – 83090 Toulon Cedex 09.
Correspondance : T. Ressort Réception : 02/07/2012 – Acceptation : 06/05/2013
ressort.typhaine@gmail.com

Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013 263


T. Ressort, G. Desjeux, P. Marsan, et al.

préparation du militaire (activités sportives, manœuvre…).


Introduction Pour autant aucun travail français ne décrit la fréquence de
survenue de ces affections dues à la pratique physique
sportive du militaire et liées au service.
Au sein d’une armée professionnelle, la préparation L’objectif de l’étude était d’évaluer la fréquence et le
physique du militaire est devenue une nécessité opération- type de lésions liées à l’entraînement physique et sportif
nelle, permettant de rester efficace dans la durée au combat. des militaires français, ainsi que le type d’activité pratiquée
Cette préparation commence dès l’entrée dans l’institution lors de la lésion.
et doit être maintenue tout au long de la carrière, en dépit
des difficultés rencontrées pour maintenir un entraînement
régulier et/ou adapté. En effet, si dans certaines unités le
sport est intégré dans l’activité quotidienne, il est parfois Méthodes
difficile dans d’autres unités d’introduire dans leur plan-
ning de travail des séances de sport. De plus, le manque de
disponibilité ou l’absence d’infrastructure sportive peuvent Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive
être également un frein à la pratique de sport. Enfin, l’en- prospective.
traînement physique doit être adapté lors d’une reprise L’étude a été menée du 1er janvier au 30 juin 2011 pour
sportive après une lésion en accord avec le médecin et les tous les militaires français sur le territoire national. Le
moniteurs de sport. L’entraînement physique se compose personnel civil, les familles des militaires et les réservistes
d’activités physiques militaires (marche avec sac à dos, ainsi que les affections survenues en opération extérieure
parcours d’obstacles, sauts en parachute, escalade militaire, ou à l’étranger étaient exclus.
entraînement commando, aguerrissement, etc.) et d’acti- Tous les accidents survenus au cours d’une activité consi-
vités sportives (course à pied, natation, marche-course, dérée comme activité physique et sportive par le Centre
renforcement musculaire, etc.). En parallèle des besoins National des Sports de la Défense [6], imputable au service
opérationnels, la pratique régulière de l’activité physique a et entraînant une affection étaient inclus. Tout médecin
aussi des effets bénéfiques pour la santé ; une pratique militaire, exerçant au sein des 55 centres médicaux des
sportive régulière est maintenant parfaitement reconnue armées et de leurs antennes de métropole, constatant une
comme facteur de prévention de la survenue de très affection survenue pendant le temps de service était tenu
nombreuses pathologies (dysmétabolisme, diabète, hyper- de remplir une fiche de déclaration d’affection présumée
tension artérielle, cancers, etc.) [1]. L’activité physique imputable au service (DAPIAS), quels que soient le type
régulière peut être à l’origine de risques pour la santé, dont d’activité physique pratiqué et le type de lésion. Seules les
la gravité varie entre deux extrêmes : la mort subite et les déclarations relatives aux sports étaient incluses dans
accidents musculosquelettiques bénins [2, 3]. Pour les mili- l’étude. L’imputabilité au service était du ressort du
© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)

© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)


taires, la survenue de lésions est d’une importance majeure commandement. Cette déclaration était ensuite envoyée à
car elles sont à l’origine d’une baisse des performances la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (Cnmss)
physiques et peuvent influencer sur leur capacité de travail. pour ouvrir les droits à remboursement des frais qui
Ainsi, la survenue de blessures musculosquelettiques liées seraient occasionnés en milieu civil. Le recueil de données
à l’entraînement militaire est un problème majeur en consistait à extraire de cette déclaration les renseigne-
termes de coûts, de journées de travail perdues et de baisse ments sociodémographiques (âge, sexe, arme, temps de
de la capacité opérationnelle dans les armées [4]. service), l’activité physique pratiquée et le diagnostic
De 1997 à nos jours, de nombreux auteurs français ont médical (nature et siège des lésions) à partir du certificat
exploré le domaine du risque de la préparation physique initial rédigé par le médecin d’unité. Celui-ci étant rédigé
du militaire [2-3, 5]. Ainsi, ils ont montré que le pourcen- en texte libre, un enquêteur médecin à la Cnmss standardi-
tage de sujets déclarant une pratique sportive chez les mili- sait les activités physiques et codait les affections.
taires était plus important que dans la population française : Étaient considérées comme affection trois types de
79 % versus 48 % [2]. De même, le nombre d’affections liés lésions : les lésions traumatiques (chute, torsion…), les
aux sports dans l’armée de terre était estimé entre 38 % et lésions d’hypersollicitation (tendinite, fracture de fatigue…)
40 % [3]. Cependant, ces études se limitaient à un type de et les maladies liées à la pratique sportive sans trauma-
population particulier (en période d’incorporation ou en tisme associé (coup de chaleur d’exercice, infarctus du
centre de formation) ou concernaient l’ensemble de la myocarde…).

264 Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013


LES ACCIDENTS DE SPORT CHEZ LES MILITAIRES

Les types de lésions étaient codés selon qu’elles soient La population de l’étude est décrite dans le tableau I.
un traumatisme ou une maladie. Les traumatismes étaient Le tableau II décrit les affections en fonction du sexe, de
codés selon la classification AIS (Abbreviated Injury Scale) l’arme et du type d’activités physiques pratiquées. Les acci-
version 1998 et les lésions d’hypersollicitation ainsi que les dentés étaient majoritairement des hommes (85 %). L’âge
maladies selon la classification internationale des maladies était en moyenne de 27 ans +/– 7,6.
version 10. Les disciplines sportives étaient regroupées en Les femmes avaient plus de risque de se blesser que les
quatre catégories selon la doctrine de l’entraînement hommes en début d’engagement (0-4 mois). Par contre, sur
physique militaire et sportif [5]. Les activités physiques l’ensemble de la période d’engagement, un homme avait
fondamentales se définissaient comme des activités essen- 1,47 fois (intervalle de confiance à 5 % du risque relatif
tielles à la mise en condition physique générale : course à variant de 1,37 à 1,58) plus de risques qu’une femme de se
pied, musculation et natation. Les activités physiques mili- blesser, quelle que soit l’armée.
taires regroupaient l’ensemble des activités de pleine Le nombre d’affections chez les hommes augmentait
nature concourant à l’aguerrissement et au renforcement fortement lors de la première année de service pour
de savoir-faire opérationnel : marche-course, méthode ensuite décroître progressivement en fonction du temps
naturelle, parcours d’obstacles et d’audace, courses d’orien- de service, excepté dans la gendarmerie où le nombre
tation, raids et franchissements. Les activités sportives d’affections ne cessait de diminuer dès la fin de la période
complémentaires regroupaient les activités permettant le initiale de service. Il en était de même pour les femmes où
développement de la condition physique générale. Elles le nombre d’affections décroissait progressivement en
comprenaient les sports collectifs, les sports de combat et fonction du temps de service quelle que soit l’armée
les autres disciplines sportives. La dernière catégorie (Figure 1).
correspondait aux techniques militaires : techniques d’in- L’armée de terre avait la fréquence d’affections la plus
tervention opérationnelle rapprochée et techniques d’opti- élevée. À temps de service et sexe confondus, un militaire
misation du potentiel. de l’armée de terre avait 2,1 fois (intervalle de confiance à
Des informations complémentaires étaient demandées 5 % du risque relatif variant de 1,63 à 2,77) plus de risque
au médecin déclarant lorsque les affections ou le type d’ac- de se blesser qu’un marin.
tivité physique étaient imprécis ou non précisés. Une véri-
fication des codages était réalisée par un deuxième
enquêteur. Une même personne pouvait avoir plusieurs
lésions et plusieurs accidents. Tableau I : Description de la population de l’étude en fonction de
Les coûts des prestations sanitaires adressées pour l’armée
remboursement à la Cnmss étaient recueillis pendant une
période de 6 mois après la date de l’accident, à l’exception Renseignements socio
Arme 2011
des indemnités journalières (compensation liée à l’arrêt de démographiques
© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)

© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)


travail) et des coûts des soins pratiqués dans une structure
du service de santé des armées. Gendarmerie
Effectif en pourcentage 29,7%1
L’analyse des résultats était réalisée à l’aide de statis-
tiques descriptives et d’une régression de Poisson pour la Terre
comparaison des taux d’incidence. Le risque alpha était de Effectif en pourcentage 37,6%2
5 %. L’adéquation du modèle a été recherchée. Air
Effectif en pourcentage 15,3%2
Marine
Effectif en pourcentage 11,9%2
Résultats
Autres
Effectif en pourcentage 5,5%2

Caractéristiques socio-démographiques Toutes armes Âge moyen des militaires 32,6 ans2
Temps de service moyen 11,8 ans2
Entre le 1 janvier et le 30 juin 2011, 8 157 déclarations
er
Proportion de femme 15 %2
étaient recensées, soit un taux d’incidence de 4 472 p 1
données issues du ministère de l’Intérieur.
100 000 PA. 2
données issues du bilan social de la Défense 2011.

Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013 265


T. Ressort, G. Desjeux, P. Marsan, et al.

Tableau II : Taux d’incidence pour 100 000 PA1 en fonction du sexe, de l’arme et du type d’activité physique

Activités Activités Taux


Activités
Nombre de physiques physiques Techniques d’incidence
Arme Sexe Effectif 2
physiques
déclarations3 fondamen- complémen- militaires4 pour 100 000
militaires4
tales4 taires4 PA
Gendarmerie Femme 14 685 182 96 17 58 11 2 479
Homme 82 151 1 187 505 118 516 48 2 890
Total 96 836 1 369 601 135 574 59 2 827
Terre Femme 19 857 463 204 105 143 11 4 663
Homme 144 286 4 845 1 717 1 260 1 735 133 6 716
Total 164 143 5 308 1 921 1 365 1 878 144 6 468
Air Femme 11 419 117 39 14 63 1 2 049
Homme 42 629 702 159 116 408 19 3 294
Total 54 048 819 198 130 471 20 3 031
Marine Femme 6 031 52 27 7 17 1 1 724
Homme 38 751 511 140 69 277 25 2 637
Total 44 783 563 167 76 294 26 2 514
Autre 5
Femme 158
Homme 476
Total 634 98 21 16 59 2
Total Femme 52 150 814 366 143 281 24 3 122
Homme 308 293 7 245 2 521 1 563 2 936 225 4 700
Total 360 601 8 059 2 887 1 706 3 217 249 4 472
1
Personnes-années.
2
Chiffres annuels donnés par la CNMSS.
3
Premier semestre 2011.
4
Selon la classification du CNSD.
5
Personnes non rattachées à une armée (service).
© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)

© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)


Type de sport
Gendarmerie hommes
12 000 Terre hommes Le sport le plus traumatique était la course à pied (21 %),
Air hommes
suivi du football (15 %) et des parcours militaires (9 %).
Taux d’incidence pour 100 000 PA

Marine hommes
10 000 Gendarmerie femmes Les activités physiques fondamentales représentaient
Terre femmes
8 000 36 % des affections, suivies des activités sportives complé-
Air femmes
Marine femmes mentaires (36 %), réparties en 30 % pour les sports collec-
6 000 tifs, 3 % pour les sports de combat et 3 % pour les autres
disciplines sportives, puis des activités physiques militaires
4 000
(21 %). Les techniques d’intervention opérationnelle
2 000 rapprochée représentaient 4 % des affections.

0
< 4 < 12 <5 >5
mois mois ans ans Type de lésion
Temps de service

Le nombre de lésions était de 8 856, ainsi 93 % des affec-


Figure 1 : Nombre de lésions en fonction du temps de service tions étaient monolésionnelles. La localisation la plus

266 Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013


LES ACCIDENTS DE SPORT CHEZ LES MILITAIRES

fréquente des lésions était le membre inférieur (63 %),


suivi du membre supérieur (21 %). Discussion
On retrouvait 92 % de traumatismes, 5 % de lésions d’hy-
persollicitation et 3 % de maladies.
Le traumatisme le plus fréquent était l’atteinte de la Il s’agit de la première étude épidémiologique nationale
cheville (29 %) avec 1 648 entorses de cheville et 953 cas réalisée dans l’armée française pour décrire de manière
de traumatismes de la cheville sans lésion anatomique exhaustive les affections imputables au service et liées à la
précisée. L’atteinte du genou arrivait en deuxième position pratique de l’entraînement physique militaire et sportif.
avec 1 208 lésions (14 %) comprenant 381 entorses et 827
lésions du genou sans lésions anatomiques précisées.
Les lésions du rachis représentaient 451 affections (5 %), Incidence des affections
toutes localisations confondues avec une prédominance
lombaire (54 %), puis cervicale (27 %) et thoracique (19 %). Le taux d’incidence des affections, 4 472 p 100 000 PA,
Concernant les lésions d’hypersollicitation, la localisation était bien moins élevé que les taux retrouvés dans la litté-
la plus fréquente était le membre inférieur avec 90 % rature. Ceci pouvait être expliqué par une différence de
des lésions. Les lésions tendineuses, toutes localisations méthodologie en matière de population étudiée. En effet,
confondues, étaient les plus nombreuses (33 %). les nombreuses études américaines exploraient trois types
Les lésions musculosquelettiques comprenaient les de populations. David M Wilkinson étudiait les affections
lésions atteignant les muscles, tendons et ligaments. Leur en service mais toutes causes confondues : le « military trai-
nombre était de 6 597 lésions (75 %). Elles touchaient ning », incluant les activités physiques et sportives, les acti-
préférentiellement le membre inférieur (77 %). vités militaires pures et les activités de bureau, retrouvant
Pour les maladies, quatre évènements cardiaques étaient un taux d’incidence de 88 lésions p 100 PA [7]. L’étude des
recensés soit un taux d’incidence de 2 p 100 000 PA ; un affections liées aux sports mais non en service montrait une
décès était constaté. Le nombre d’hyperthermies malignes incidence de 142 lésions p 100 PA [8]. Enfin, le taux d’inci-
d’effort était de 26 affections soit 16 p 100 000 PA. dence issu d’une population issue des centres de formation
et d’incorporation était de 10 à 15 p 100 recrues homme
par mois et 15 à 25 p 100 recrues femme par mois [4]. Par
Coûts ailleurs, il n’existait pas de définition consensuelle et
universelle de l’entraînement physique militaire et sportif.
Le coût total pour la Cnmss était de 3,52 millions d’euros. Notre étude s’est basée sur la définition du Centre National
Pour autant, 35 % des affections n’engendraient pas de des Sports de la Défense. Celle-ci prenait en compte 4 caté-
coûts en milieu civil. L’atteinte ligamentaire du genou était gories [6] : activités physiques fondamentales, activités
la plus coûteuse (coût médian de 4 215 euros). Les coûts physiques militaires, activités sportives complémentaires
© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)

© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)


des lésions les plus fréquentes sont représentés dans la et techniques militaires. Les manœuvres militaires (terrain,
figure 2. La lésion la plus fréquente n’était pas la plus marche de nuit…) étaient exclues. Or ces activités étaient
coûteuse au vu des remboursements de la Cnmss. fréquemment réalisées au niveau des centres d’incorpo-
ration et étaient génératrices d’affections.
Dans notre étude, un militaire de l’armée de Terre avait
2,1 fois plus de risques de se blesser qu’un marin ; il existait
1 200 une différence significative de risques d’affections selon le
1 000
sexe et le temps de service. Dans la littérature [8-13], les
femmes étaient plus à risque que les hommes dans les
800
quatre premiers mois de service. A contrario, sur la période
Euros

600
totale de service, les femmes se blessaient moins que les
400
hommes [2]. Ces différences retrouvées, pouvaient s’expli-
200
quer par un niveau d’aptitude initial différent à l’engage-
0 ment et un niveau d’entraînement sportif propre à chaque
traumatisme entorse traumatisme traumatisme entorse
de la cheville de la cheville de l’épaule du genou du genou arme et spécialité en termes de volume et de niveau de
compétences minimales requises. En effet, plusieurs
Figure 2 : Coût en euros des affections les plus fréquentes auteurs montraient qu’il existe une relation entre la

Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013 267


T. Ressort, G. Desjeux, P. Marsan, et al.

pratique sportive avant l’engagement et le risque d’affec- Ainsi deux mesures préventives devraient être retenues :
tion [8, 11, 12, 14, 15]. On pouvait supposer que les femmes un seuil optimal de kilomètres parcourus en course à pied
avaient un niveau sportif plus faible à l’engagement que les et une diversification de l’entraînement physique militaire
hommes par manque d’entraînement mais aussi par diffé- et sportif afin de ne pas dépasser ce seuil optimal de
rence de constitution physique. Par ailleurs, le niveau pratique de la course à pied sans pour autant réduire la
sportif exigé à l’engagement n’était pas le même en fonction quantité de pratiques sportives et diminuer les capacités
de l’armée : l’armée de Terre requérait un niveau physique physiques de chacun.
plus élevé que les autres armes. En outre, plusieurs études Les activités militaires incluant la marche avec port de
américaines montraient une corrélation entre traumatisme charge lourde étaient également retrouvées comme facteur
et quantité d’activités [1, 7-11, 16-18]. Bien que notre étude de risque dans plusieurs études [6, 9, 16, 18, 20].
n’ait pas permis de recueillir le volume horaire de pratique Enfin, il faudrait tenir compte des conditions de pratique
sportive, on pouvait supposer que le temps consacré à la de l’activité physique : les facteurs de risques de blessures
pratique de l’entraînement physique militaire et sportif survenant au Centre national d’entraînement commando
était plus important dans l’armée de terre que dans la ne pouvaient être comparables à ceux des unités « conven-
marine, entraînant ainsi plus de lésions. On ne pouvait aussi tionnelles » et nécessitaient des mesures de prévention
négliger le fait que la pratique sportive est propre à chaque propres et adaptées aux conditions d’exercice [5].
arme (type d’activité, entraînement différent…) : une
fréquence des affections liées aux sports était plus élevée
dans les unités à terre, Coastal Artillery, que dans la marine, Localisation
Navy, [9-10, 19-20] car le niveau et les compétences
physiques exigées n’étaient pas globalement comparables Comme dans d’autres études [4, 7-9, 15, 20-24], les
en situation à terre et/ou sur un bâtiment à la mer. atteintes du membre inférieur étaient les plus fréquentes
La prise en compte du temps et du type de pratique spor- (63 %). La fréquence élevée de l’atteinte au niveau des
tive dans chaque arme permettrait de confirmer ces notions chevilles, notamment l’entorse, de même que l’atteinte du
et d’obtenir ainsi une meilleure évaluation des risques liés genou en deuxième localisation étaient également décrites
aux sports. [11, 13, 25], ce qui correspond à une pratique intensive de
la course à pied et de la marche dans toutes les armées
confondues.

Type d’activité physique


Type de lésions

La course à pied et les autres activités physiques fonda- Les lésions musculosquelettiques représentaient 75 %
© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)

© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)


mentales étaient les activités les plus à risque, suivies des des affections. La prédominance de ce type de lésions dans
sports collectifs et des activités militaires. La course à pied les affections liées à la pratique sportive était également
était également retrouvée comme le sport le plus trauma- montrée par d’autres auteurs [2, 16]. Kaufman retrouvait
tique dans la littérature [7, 9, 13, 15, 17, 21]. Ceci s’expli- une incidence de 6 à 12 p 100 pour les recrues de sexe
quait probablement par le fait qu’il s’agissait de l’activité masculin concernant les lésions musculosquelettiques lors
physique de base pratiquée dans les armées. de l’entraînement physique sportif et militaire [4]. En
Par ailleurs, Rudzki montrait qu’une diminution de la France, Cravic estimait que le taux de blessures musculo-
distance de course à pied permettait une réduction signifi- squelettiques liées à l’entraînement physique était de 10 à
cative du nombre d’affections des membres inférieurs et de 15 p 100 recrues par mois pour les sujets masculins, et
leur morbidité dans 2 groupes à temps d’activités sportives 15 à 25 p 100 pour les sujets féminins [3].
totales comparables [22]. Il montrait aussi que le fait d’aug- La plupart des études montraient une fréquence plus
menter les kilomètres de course à pied au-delà d’un nombre importante pour les maladies d’hypersollicitation que
seuil était plus à risque de lésions sans bénéfice supplé- notre étude (5 %) [8, 11, 13, 16, 19, 24]. Cette différence
mentaire sur les performances physiques [18]. Donc le observée pouvait être expliquée par la méthode de recueil
nombre de kilomètres parcourus par personne et par employée dans notre étude : l’absence d’événement trau-
semaine au-delà d’une distance seuil, serait à l’origine de matique initial pour ce type de pathologie pouvait remettre
l’augmentation du nombre d’affections. en cause ou du moins différer l’idée de l’imputabilité au

268 Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013


LES ACCIDENTS DE SPORT CHEZ LES MILITAIRES

service. Il était également difficile de faire la part entre les n’entraînait réellement aucun coût, soit la prise en charge
maladies d’hypersollicitation dues aux activités sportives était totale par le Service de santé des armées et donc non
en service et celles provoquées ou aggravées par la pratique soumise au remboursement par la Cnmss mais avec un coût
personnelle d’une activité physique. De plus, les méca- réel, ou bien la lésion était remboursée à tort par le budget
nismes lésionnels n’étaient pas toujours correctement de l’assurance maladie car le lien à l’accident en service
décrits dans la déclaration et ainsi une affection sans préci- n’était pas renseigné sur les feuilles de remboursement.
sion lésionnelle pouvait aussi bien correspondre à un trau- La variabilité des coûts selon le type de lésion était liée
matisme ou à une maladie d’hypersollicitation. Enfin, les également à l’absence de précision dans la description de la
pathologies d’hypersollicitation engendraient des soins lésion et la gravité. L’entorse du genou pouvait inclure une
peu coûteux, possiblement effectués entièrement en milieu entorse bénigne sans rupture de ligaments jusqu’à la déchi-
militaire ce qui n’impliquait pas forcément une déclaration rure complète de plusieurs ligaments, avec éventuellement
d’affection présumée imputable au service. une fracture associée non signalée initialement lors de la
Le coup de chaleur d’exercice est une pathologie fréquente rédaction de la déclaration. Pour une même entité clinique
dans le milieu militaire compte tenu des conditions d’en- selon notre étude, la prise en charge sera donc complè-
traînement (en tous lieux et tous temps) et du port des tement différente et les coûts engendrés très variables.
tenues militaires (treillis, protection balistique, équipe- Le système de déclaration ne permettait pas le recueil des
ments de protection spéciaux…). Il s’agit de la forme la plus journées d’absentéisme, qui sont un indicateur de non
grave des pathologies liées à la chaleur avec un risque productivité important pour les armées.
important de décès. L’épidémiologie de cette pathologie est
bien connue, faisant l’objet d’une surveillance épidémiolo-
gique spécifique par le Service de santé des armées depuis
1995. L’incidence de cette maladie est évaluée à 31 p Conclusion
100 000 en moyenne dans l’armée française, l’incidence
outre-mer étant 2,5 fois plus élevée qu’en métropole [15].
D’une manière générale, la bibliographie internationale Afin de diminuer la fréquence et donc le coût des affec-
militaire ne s’intéressait qu’à la mort subite du sportif [3, tions en service et d’augmenter la capacité opérationnelle
15]. Les données disponibles sur la mort subite chez le mili- des armées, des mesures préventives doivent être envisa-
taire montraient un taux d’incidence annuel variant de 2,1 gées à différents niveaux. Tout d’abord, notre étude permet
à 1,9 p 100 000 recrues sans notion de survenue à l’effort de cibler le type de population le plus à risque : les femmes
[25]. Dans cette même étude, Massoure concluait que la et les nouvelles recrues. En effet, un entraînement progressif
mort subite était un évènement rare en service (inférieur à doit leur être proposé et adapté à leur niveau physique
5 cas par an dans l’armée française) survenant essentielle- initial. De plus, le type d’entraînement physique doit être
ment à l’effort. Une étude basée sur une population civile adapté à chacun, et le type d’activité physique doit être
© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)

© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)


de jeunes athlètes retrouvait une incidence de mort subite diversifié. Il serait intéressant de mener une étude afin de
d’origine cardiovasculaire de 0,61 p 100 000 PA [26]. En définir le seuil optimal du nombre de kilomètres de course
revanche, la littérature ne rendait pas compte des évène- à pied parcourus.
ments cardiaques non létaux (en particulier ischémiques). Une nouvelle doctrine a été mise en place dans ce sens
En termes de mortalité, cette étude montrait l’existence fin 2011 dans les armées, elle a pour but d’améliorer l’effi-
d’un décès au cours du premier semestre 2011 directement cacité de l’entraînement physique militaire et sportif,
lié à l’activité sportive et 4 accidents cardiovasculaires soit essentiel à la préparation opérationnelle, dans un souci
2/100 000 PA. La prévention des accidents cardiovasculaire permanent de préservation du potentiel humain [6]. Cette
au cours de l’entraînement physique et sportif dans les étude permet de faire le constat initial de l’accidentologie
armées était un sujet largement étudié, du fait de son en service liée aux sports afin de pouvoir suivre la mise en
importance majeure [27]. œuvre et les bénéfices de cette doctrine grâce à une évalua-
tion ultérieure suivant la même méthodologie. De même un
suivi à plus long terme devrait être envisagé afin de mieux
Coûts préciser le type de lésions engendrées par les activités
physiques dans l’armée.
Plus d’un tiers des affections (35 %) n’engendraient pas L’amélioration de la déclaration doit permettre de mieux
de coût remboursé par la Cnmss. En effet, soit la lésion suivre les affections en service.

Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013 269


T. Ressort, G. Desjeux, P. Marsan, et al.

Un observatoire va être mis en place au niveau des 12. Jones BH, Bovee MW, Harris JM, Cowan DN. Intrinsic risk factors
centres d’incorporation et des écoles de formation afin de for exercise-related injuries among male and female Army trainees.
Am J Sports Med 1993;21:705-10.
mieux appréhender les affections lors de la période de
13. Almeida SA, Williams KM, Shaffer RA, et al. Epidemiological
formation initiale du jeune engagé militaire et de quantifier patterns of musculoskeletal injuries and physical training. Medicine
le volume horaire de pratique sportive pour établir des and Science in Sports and Exercise 1999;31:1176-82.
facteurs de risque de survenue des lésions dans l’armée 14. Jones BH, Perrotta DM, Canham-Chervak M, et al. Injuries in the
française. military: a review and commentary focused on prevention. Am J
Prev Med. 2000;18:71-84.
Aucun conflit d’intérêts déclaré 15. Bigard X, Cravic JY, Banzet S. Prévention des risques liés à la prépa-
Remerciements : ration physique du militaire : synthèse des connaissances actuelles.
Médecine et Armées 2010;38(1):7-16.
Les auteurs remercient Mesdames Colonna d’Istria, Laverne et
16. Strowbridge NF, Burgess KR. Sports and training injuries in British
Camous pour leur participation à l’étude. soldiers: the Colchester Garrison Sports Injury and Rehabilitation
Centre. J R Army Med Corps 2002;148:236-43.
17. Cowan DN, Jones B, Shaffer R. Musculoskeletal injuries in the mili-
tary training environment. In, Military Preventive Medecine :
Références Mobilization and Deployment ; 2006;195-210.
18. Jones BH, Cowan DN, Knapik JJ. Exercise, training, and injuries.
1. Guezennec CY. État de santé dans un échantillon de la population Sports Med. 1994;18:202-14.
militaire et relation avec l’activité physique et sportive. Médecine 19. Jones BH, Canham-Chercak M, Canada S, Mitchener TA, Lt Col
et Armées 1997;25:147-54. Moore S. Medical surveillance of Injuries in the U.S. Military:
2. Guezennec CY. Activités physiques et sportives des militaires fran- Descriptive Epidemiology and Recommendations for Improvement.
çais : Étude comparative avec différents échantillons de la popula- Am J Prev Med. 2000;18(suppl 3):54-63.
tion française. Médecine et Armées 1997;25:139-45. 20. Heir T, Glomsaker P. Epidemiology of musculoskeletal injuries
3. Cravic JY, Banzet Z. La prévention des risques liés à la préparation among Norwegian conscripts undergoing basic military training.
physique du militaire. Médecine et Armées 2009;37(5): 465-88. Scandinavian Journal of Medicine and Science in Sports
4. Kaufman KR, Brodine S, Shaffer R. Military training-related injuries 1996;6:186-91.
(surveillance, research, and prevention). Am J Prev Med. 2000; 21. Smith TA, Cashman TM. The incidence of injury in light infantry
18(suppl 3):54-63. soldiers. Mil Med 2002;167:104-8.
5. De Parseval E. La traumatologie aiguë au Centre national d’entraî- 22. Rudzki SJ. Injuries in Australian Army recruits. Part I: Decreased
nement commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à incidence and severity of injury seen with reduced running
2006. Thèse d’exercice : Médecine. DES de Médecine générale : distance. Mil Med 1997;162:472-6.
Aix Marseille 2:2007. 23. Potter RN, Gardner JW, Deuster PA, et al. Musculoskeletal injuries
6. Centre national des sports de la défense, Manuel d’entraînement in an Army airborne population. Mil Med 2002;167:1033-40.
physique militaire et sportif (EPMS) N° D-11-008039/DEF/EMA/
RH/NP du 12 octobre 2011. 24. Hauret KG, Jones BH, Bullock SH, Canham-Chervak M, Canada S.
7. David M Wilkinson, Sam D Blacker, Victoria L Richmond. Injuries Musculoskeletal Injuries: Description of an Under-Recognized
Problem Among Military Personnel. Am J Prev Med. 2010;
© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)

© S.F.S.P. | Téléchargé le 18/12/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.72.167.56)


and injury risk factors among British army infantry soldiers during
predeployment training Inj Prev 2011;17:381-7. 38(1S):61-70.
8. Knapik JJ, Ang P, Reynolds K, Jones BH. Physical fitness, age, and 25. Massoure PL, Sacher F, Rigollaud JM, Bire F, Caumes JL,
injury incidence in infantry soldiers. J Occup Med. 1993;35: Chevalier JM, et al. Mort subite cardiaque de l’adulte jeune
598-603. associée à une repolarisation précoce : quelles conséquences en
9. Heir T. Musculoskeletal injuries in officer training: one-year follow- médecine d’armée ? Médecine et Armées 2010;38(3):257-61.
up. Mil Med 1998; 163:229-33. 26. Maron BJ, Doerer JJ, Haas TS, Tierney DM, Mueller FO. Sudden
10. Jones BH, Knapik JJ. Physical training and exercise-related injuries deaths in young competitive athletes: analysis of 1866 deaths in
(surveillance, research and prevention in military populations). the United States, 1980-2006. Circulation. 2009;119:1085-92.
Sports Med. 1999;27:111-25. 27. Giudicelli CP, Droniou J, Didier A, Ille H, Hiltendrand C. Prévention
11. Jones BH, Cowan DN, Tomlinson JP et al. Epidemiology of injuries des accidents cardio-vasculaires au cours de l’entraînement
associated with physical training among young men in the army. physique et sportif dans les armées. Médecine et Armées
Medicine and Science in Sports and Exercise 1993;25:197-203. 1985;13:275.

270 Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013

Vous aimerez peut-être aussi