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Spub 253 0263
Spub 253 0263
français
Typhaine Ressort, Guillaume Desjeux , Philippe Marsan, Véronique Thevenin-Garron
Dans Santé Publique 2013/3 (Vol. 25), pages 263 à 270
Éditions S.F.S.P.
ISSN 0995-3914
DOI 10.3917/spub.253.0263
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û Résumé û Summary
Introduction : l’entraînement physique militaire et sportif est Introduction: Physical and military training is an essential
une composante indispensable à la préparation du militaire. component of training in the armed forces. Although there is
Bien que bénéfique pour la santé, on ne peut exclure son rôle considerable evidence for the health benefits of training, the
dans la survenue de pathologies. Une étude des affections liées negative impacts cannot be ignored. A study was conducted to
au sport a été menée dans les armées au cours de l’année 2011 determine the frequency of sport-related injuries and conditions
afin d’en évaluer la fréquence. in the French armed forces in 2011.
Matériels et méthodes : afin de permettre la prise en charge Materials and method: To cover the cost of treating injuries and
financière des affections présumées imputables au service, les conditions related to military service, medical officers report all
médecins militaires déclarent à la Caisse nationale militaire de accidents to the Caisse Nationale Militaire de Sécurité Sociale.
sécurité sociale l’ensemble des accidents. À partir de ces décla- Based on this evidence, the following information was collected:
rations, le type de sport, l’âge, le sexe, le temps de service, type of sport, age, sex, length of service, service branch and type
l’armée du militaire et les lésions ont été décrits et analysés. of lesion.
Résultats : 8 157 déclarations ont été recensées sur le premier Results: 8,157 injuries and conditions were reported in the first
semestre 2011 soit un taux d’incidence de 4 472 p 100 000 PA. six months of 2011, giving an incidence rate of 4.472 per
Un militaire de l’armée de terre avait 2,1 fois plus de risques de 100,000 person-years. An army soldier was found to be 2.1 times
se blesser qu’un marin. Les affections survenaient plus souvent more likely to suffer an injury than a member of the navy. The
chez les hommes sauf lors des quatre premiers mois de service. study also found that men were more likely to be injured, except
La course à pied était le sport le plus traumatique (21,5 %). Les during the first four months of service. Running was the most
traumatismes représentaient 92 % des affections, les maladies common cause of exercise-related injury (21.5%). Traumas
3 %, les lésions d’hypersollicitation 3 %. L’atteinte du membre accounted for 92% of all conditions, diseases for 3%, and overuse
inférieur était la plus fréquente (63 %) avec une majorité de injuries for 3%. Lower limb injuries were the most common
lésions à la cheville puis au genou. La fréquence des lésions problem (63%), with a majority of ankle lesions, followed by knee
musculosquelettiques était de 75 %. lesions. The frequency of musculoskeletal lesions was 75%.
Discussion : une nouvelle doctrine de préparation sportive est Discussion: A new approach to exercise has been developed to
mise en place avec progressivité et adaptabilité des activités reduce the frequency of sport-related injuries and conditions.
afin de réduire la fréquence des affections.
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1
École du val de grâce – 1 place A. Laveran – 75005 Paris.
2
Caisse nationale militaire de sécurité sociale – 247 av J Cartier – 83090 Toulon Cedex 09.
Correspondance : T. Ressort Réception : 02/07/2012 – Acceptation : 06/05/2013
ressort.typhaine@gmail.com
Les types de lésions étaient codés selon qu’elles soient La population de l’étude est décrite dans le tableau I.
un traumatisme ou une maladie. Les traumatismes étaient Le tableau II décrit les affections en fonction du sexe, de
codés selon la classification AIS (Abbreviated Injury Scale) l’arme et du type d’activités physiques pratiquées. Les acci-
version 1998 et les lésions d’hypersollicitation ainsi que les dentés étaient majoritairement des hommes (85 %). L’âge
maladies selon la classification internationale des maladies était en moyenne de 27 ans +/– 7,6.
version 10. Les disciplines sportives étaient regroupées en Les femmes avaient plus de risque de se blesser que les
quatre catégories selon la doctrine de l’entraînement hommes en début d’engagement (0-4 mois). Par contre, sur
physique militaire et sportif [5]. Les activités physiques l’ensemble de la période d’engagement, un homme avait
fondamentales se définissaient comme des activités essen- 1,47 fois (intervalle de confiance à 5 % du risque relatif
tielles à la mise en condition physique générale : course à variant de 1,37 à 1,58) plus de risques qu’une femme de se
pied, musculation et natation. Les activités physiques mili- blesser, quelle que soit l’armée.
taires regroupaient l’ensemble des activités de pleine Le nombre d’affections chez les hommes augmentait
nature concourant à l’aguerrissement et au renforcement fortement lors de la première année de service pour
de savoir-faire opérationnel : marche-course, méthode ensuite décroître progressivement en fonction du temps
naturelle, parcours d’obstacles et d’audace, courses d’orien- de service, excepté dans la gendarmerie où le nombre
tation, raids et franchissements. Les activités sportives d’affections ne cessait de diminuer dès la fin de la période
complémentaires regroupaient les activités permettant le initiale de service. Il en était de même pour les femmes où
développement de la condition physique générale. Elles le nombre d’affections décroissait progressivement en
comprenaient les sports collectifs, les sports de combat et fonction du temps de service quelle que soit l’armée
les autres disciplines sportives. La dernière catégorie (Figure 1).
correspondait aux techniques militaires : techniques d’in- L’armée de terre avait la fréquence d’affections la plus
tervention opérationnelle rapprochée et techniques d’opti- élevée. À temps de service et sexe confondus, un militaire
misation du potentiel. de l’armée de terre avait 2,1 fois (intervalle de confiance à
Des informations complémentaires étaient demandées 5 % du risque relatif variant de 1,63 à 2,77) plus de risque
au médecin déclarant lorsque les affections ou le type d’ac- de se blesser qu’un marin.
tivité physique étaient imprécis ou non précisés. Une véri-
fication des codages était réalisée par un deuxième
enquêteur. Une même personne pouvait avoir plusieurs
lésions et plusieurs accidents. Tableau I : Description de la population de l’étude en fonction de
Les coûts des prestations sanitaires adressées pour l’armée
remboursement à la Cnmss étaient recueillis pendant une
période de 6 mois après la date de l’accident, à l’exception Renseignements socio
Arme 2011
des indemnités journalières (compensation liée à l’arrêt de démographiques
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Caractéristiques socio-démographiques Toutes armes Âge moyen des militaires 32,6 ans2
Temps de service moyen 11,8 ans2
Entre le 1 janvier et le 30 juin 2011, 8 157 déclarations
er
Proportion de femme 15 %2
étaient recensées, soit un taux d’incidence de 4 472 p 1
données issues du ministère de l’Intérieur.
100 000 PA. 2
données issues du bilan social de la Défense 2011.
Tableau II : Taux d’incidence pour 100 000 PA1 en fonction du sexe, de l’arme et du type d’activité physique
Marine hommes
10 000 Gendarmerie femmes Les activités physiques fondamentales représentaient
Terre femmes
8 000 36 % des affections, suivies des activités sportives complé-
Air femmes
Marine femmes mentaires (36 %), réparties en 30 % pour les sports collec-
6 000 tifs, 3 % pour les sports de combat et 3 % pour les autres
disciplines sportives, puis des activités physiques militaires
4 000
(21 %). Les techniques d’intervention opérationnelle
2 000 rapprochée représentaient 4 % des affections.
0
< 4 < 12 <5 >5
mois mois ans ans Type de lésion
Temps de service
600
totale de service, les femmes se blessaient moins que les
400
hommes [2]. Ces différences retrouvées, pouvaient s’expli-
200
quer par un niveau d’aptitude initial différent à l’engage-
0 ment et un niveau d’entraînement sportif propre à chaque
traumatisme entorse traumatisme traumatisme entorse
de la cheville de la cheville de l’épaule du genou du genou arme et spécialité en termes de volume et de niveau de
compétences minimales requises. En effet, plusieurs
Figure 2 : Coût en euros des affections les plus fréquentes auteurs montraient qu’il existe une relation entre la
pratique sportive avant l’engagement et le risque d’affec- Ainsi deux mesures préventives devraient être retenues :
tion [8, 11, 12, 14, 15]. On pouvait supposer que les femmes un seuil optimal de kilomètres parcourus en course à pied
avaient un niveau sportif plus faible à l’engagement que les et une diversification de l’entraînement physique militaire
hommes par manque d’entraînement mais aussi par diffé- et sportif afin de ne pas dépasser ce seuil optimal de
rence de constitution physique. Par ailleurs, le niveau pratique de la course à pied sans pour autant réduire la
sportif exigé à l’engagement n’était pas le même en fonction quantité de pratiques sportives et diminuer les capacités
de l’armée : l’armée de Terre requérait un niveau physique physiques de chacun.
plus élevé que les autres armes. En outre, plusieurs études Les activités militaires incluant la marche avec port de
américaines montraient une corrélation entre traumatisme charge lourde étaient également retrouvées comme facteur
et quantité d’activités [1, 7-11, 16-18]. Bien que notre étude de risque dans plusieurs études [6, 9, 16, 18, 20].
n’ait pas permis de recueillir le volume horaire de pratique Enfin, il faudrait tenir compte des conditions de pratique
sportive, on pouvait supposer que le temps consacré à la de l’activité physique : les facteurs de risques de blessures
pratique de l’entraînement physique militaire et sportif survenant au Centre national d’entraînement commando
était plus important dans l’armée de terre que dans la ne pouvaient être comparables à ceux des unités « conven-
marine, entraînant ainsi plus de lésions. On ne pouvait aussi tionnelles » et nécessitaient des mesures de prévention
négliger le fait que la pratique sportive est propre à chaque propres et adaptées aux conditions d’exercice [5].
arme (type d’activité, entraînement différent…) : une
fréquence des affections liées aux sports était plus élevée
dans les unités à terre, Coastal Artillery, que dans la marine, Localisation
Navy, [9-10, 19-20] car le niveau et les compétences
physiques exigées n’étaient pas globalement comparables Comme dans d’autres études [4, 7-9, 15, 20-24], les
en situation à terre et/ou sur un bâtiment à la mer. atteintes du membre inférieur étaient les plus fréquentes
La prise en compte du temps et du type de pratique spor- (63 %). La fréquence élevée de l’atteinte au niveau des
tive dans chaque arme permettrait de confirmer ces notions chevilles, notamment l’entorse, de même que l’atteinte du
et d’obtenir ainsi une meilleure évaluation des risques liés genou en deuxième localisation étaient également décrites
aux sports. [11, 13, 25], ce qui correspond à une pratique intensive de
la course à pied et de la marche dans toutes les armées
confondues.
La course à pied et les autres activités physiques fonda- Les lésions musculosquelettiques représentaient 75 %
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service. Il était également difficile de faire la part entre les n’entraînait réellement aucun coût, soit la prise en charge
maladies d’hypersollicitation dues aux activités sportives était totale par le Service de santé des armées et donc non
en service et celles provoquées ou aggravées par la pratique soumise au remboursement par la Cnmss mais avec un coût
personnelle d’une activité physique. De plus, les méca- réel, ou bien la lésion était remboursée à tort par le budget
nismes lésionnels n’étaient pas toujours correctement de l’assurance maladie car le lien à l’accident en service
décrits dans la déclaration et ainsi une affection sans préci- n’était pas renseigné sur les feuilles de remboursement.
sion lésionnelle pouvait aussi bien correspondre à un trau- La variabilité des coûts selon le type de lésion était liée
matisme ou à une maladie d’hypersollicitation. Enfin, les également à l’absence de précision dans la description de la
pathologies d’hypersollicitation engendraient des soins lésion et la gravité. L’entorse du genou pouvait inclure une
peu coûteux, possiblement effectués entièrement en milieu entorse bénigne sans rupture de ligaments jusqu’à la déchi-
militaire ce qui n’impliquait pas forcément une déclaration rure complète de plusieurs ligaments, avec éventuellement
d’affection présumée imputable au service. une fracture associée non signalée initialement lors de la
Le coup de chaleur d’exercice est une pathologie fréquente rédaction de la déclaration. Pour une même entité clinique
dans le milieu militaire compte tenu des conditions d’en- selon notre étude, la prise en charge sera donc complè-
traînement (en tous lieux et tous temps) et du port des tement différente et les coûts engendrés très variables.
tenues militaires (treillis, protection balistique, équipe- Le système de déclaration ne permettait pas le recueil des
ments de protection spéciaux…). Il s’agit de la forme la plus journées d’absentéisme, qui sont un indicateur de non
grave des pathologies liées à la chaleur avec un risque productivité important pour les armées.
important de décès. L’épidémiologie de cette pathologie est
bien connue, faisant l’objet d’une surveillance épidémiolo-
gique spécifique par le Service de santé des armées depuis
1995. L’incidence de cette maladie est évaluée à 31 p Conclusion
100 000 en moyenne dans l’armée française, l’incidence
outre-mer étant 2,5 fois plus élevée qu’en métropole [15].
D’une manière générale, la bibliographie internationale Afin de diminuer la fréquence et donc le coût des affec-
militaire ne s’intéressait qu’à la mort subite du sportif [3, tions en service et d’augmenter la capacité opérationnelle
15]. Les données disponibles sur la mort subite chez le mili- des armées, des mesures préventives doivent être envisa-
taire montraient un taux d’incidence annuel variant de 2,1 gées à différents niveaux. Tout d’abord, notre étude permet
à 1,9 p 100 000 recrues sans notion de survenue à l’effort de cibler le type de population le plus à risque : les femmes
[25]. Dans cette même étude, Massoure concluait que la et les nouvelles recrues. En effet, un entraînement progressif
mort subite était un évènement rare en service (inférieur à doit leur être proposé et adapté à leur niveau physique
5 cas par an dans l’armée française) survenant essentielle- initial. De plus, le type d’entraînement physique doit être
ment à l’effort. Une étude basée sur une population civile adapté à chacun, et le type d’activité physique doit être
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