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Année académique 2020-2021

NOTE DE COURS DE VULGARISATION AGRICOLE ET


ANIMATION RURALE

Par Mr Ambroise K. FANTCHEDE


Ingénieur Agroéconomiste
DFDTOPA/MAEDR

Février 2021

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Cours de vulgarisation agricole et animation rurale, AEC 315 séance 1a
I- GENERALITES SUR LA VULGARISATION AGRICOLE
1.1. Définition

Selon le dictionnaire « LAROUSSE », vulgariser (du latin vulgus qui signifie : foule ou multitude) : c’est
rendre accessible une connaissance au grand public, faire connaître, propager.

Le concept de vulgarisation, est une fonction destinée à apporter aux hommes, femmes et jeunes
vivant en milieu rural, des connaissances et des compétences basées sur les besoins et la demande, de
façon non formelle, participative et dans le but d’améliorer leur qualité de vie. Si la fonction de
vulgarisation est appliquée à l’agriculture, elle sera appelée vulgarisation agricole; si elle s’applique
à la santé, il s’agira de vulgarisation sanitaire, etc.

La vulgarisation agricole est un ensemble de moyens, de méthodes, d’outils pour rendre accessibles aux
producteurs/agriculteurs/paysans des connaissances, des informations, des expériences et des résultats
agricoles afin d’amener ceux-ci dans les meilleurs délais et au moindre coût à adopter librement des
comportements positifs à l'égard de l’innovation technique qui leur est proposé.

En d’autres termes et dans son sens usuel, la vulgarisation agricole signifie promouvoir/diffuser des
connaissances techniques, économiques et sociales nécessaires aux producteurs agricoles en vue de leur
permettre d’augmenter leurs capacités et aptitudes à mieux produire, valoriser et vendre à prix rémunérateurs
leurs produits donc à être de véritables professionnels de leurs activités

NB
Trois (3) éléments sont sous-entendus dans ce concept à savoir :
i) les partenaires en présence que sont le vulgarisateur et les producteurs agricoles.
ii) les connaissances et compétences techniques, économiques et sociales que l’on cherche à transférer
aux producteurs et
iii) la stratégie, les moyens, les outils que le vulgarisateur agricole utilisera pour influencer
effectivement ce comportement et amener les producteurs à devenir de véritables entrepreneurs
agricoles (bien s’organiser pour produire/transformer, commercialiser et améliorer durablement ses
revenus)

1.2. Objectifs

La vulgarisation agricole a pour objectifs de :

- Permettre au plus grand nombre possible d'agriculteurs d’améliorer leurs connaissances (savoir et
savoir-faire) en production, transformation, organisation et mise à marché à des prix rémunérateurs
des produits agricoles
- responsabiliser le milieu rural en l’amenant à mieux s’organiser et à capitaliser ses bonnes pratiques
et ses expériences;
- faciliter les relations du monde paysan avec l’extérieur, c’est –à-dire avec la recherche agricole, le
marché, les fournisseurs d’intrants et de services agricoles, les institutions de crédit agricole mais aussi
avec l’ensemble des autres services détenteurs d’informations susceptibles d’appuyer les activités
agricoles et de développement;
- contribuer au développement agricole et socio économique du pays à travers l’amélioration des
conditions d’existence de la population rurale et pas seulement à l’augmentation quantitative et
qualitative de la production agricole

Pour le Togo et dans la perspective de la politique agricole, il s’agira pour la vulgarisation agricole d’arriver à
rendre professionnel l’agriculteur donc promouvoir l’entreprenariat agricole 1.

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Un point sera abordé pour l’entreprenariat agricole dans le cadre du Système de vulgarisation er d’appui conseil actuel de l’ICAT
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1.3. Fonctions et rôle de la vulgarisation agricole

La vulgarisation agricole doit remplir trois (3) fonctions principales au point de vue de sa méthode à
savoir :

a) Mobilisation et participation des producteurs agricoles à travers des activités


d’information ; de sensibilisation, d’information et d’organisation ;
b) Transfert des technologies sûres, accessibles à moindre coût et facilement gérables à
travers des séances de formation, d’apprentissage participatif et d’échanges ;
c) Appui conseil et accompagnement des producteurs pour l’application des technologies
et leur mise en relation avec les structures ou institutions de promotion agricole
(recherche, crédit, fournisseurs d’intrants, marchés…).

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II- RAPPELS DE QUELQUES CONCEPTS ET OUTILS

2.1. LA COMMUNICATION
2.1.1. COMMUNIQUER C’est QUOI ?

Pour vivre et travailler ensemble, les hommes doivent échanger entre eux, des idées, des points de
vue, des sentiments. La façon dont s’effectuent ces échanges détermine les relations qu’ils
entretiennent.

Communiquer c’est se faire comprendre par quelqu’un et comprendre ce que cette personne
dit, affiche ou manifeste.

Deux ou plusieurs personnes communiquent quand elles échangent des idées, des pensées, des
sentiments entre elles.

Le dictionnaire micro Robert définit la communication comme étant « l’acte par lequel un individu
(A) appelé « Emetteur » transmet par un « canal », un « message », à un individu (B) appelé
« Récepteur ».

Autrement dit, vous communiquez quand vous envoyer un message ou une information à une
personne ou à un groupe de personnes et vous recevez en retour un autre message que vous comprenez
vous-même.
Message
EMETTEUR RECEPTEUR

CANAL

Retro-information (Feed-back)

Il y a communication lorsque l’interlocuteur réagit par rapport à l’information reçue. La


réaction c’est le feed-back ; Information + Feed-back = Communication

La communication en vulgarisation est fondamentale car elle vise à faciliter le


changement dans le comportement des producteurs (savoir et savoir-faire).
Le vulgarisateur est en perpétuel contact avec les producteurs individuellement ou en groupes donc
communique avec ces derniers en leur apportant des informations/des messages, des appuis conseils
et accompagnement.

2.1.2. LES TYPES ET OUTILS DE COMMUNICATION


- Communication de masse.

Elle s’adresse à un public vaste et indifférencié. Elle est destinée à informer, sensibiliser ou
développer la communication interactive. Les supports ou outils utilisés sont entre autres Radio,
télévision, supports imprimés (presse écrite, journaux, magazines, prospectus…), unité de
démonstration ; parcelles d’apprentissage

- Communication de proximité

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Elle est encore appelée communication de groupe ou communication interpersonnelle. Elle
s’adresse à un village, à un terroir, à un groupe. Elle permet de transmettre des connaissances et
des savoir-faire. Les outils utilisés ou supports sont entre autres : figurines, diapositives, boite à
images, diaporama, films fixes, cassettes audio, albums photographiques, vidéo, fiche technique,
Posters,; unité de démonstration/; parcelles d’apprentissage
- Communication traditionnelle ou communautaire

Elle est destinée à informer et sensibiliser les villageois à travers des outils et réseaux traditionnels
de communication qui sont entre autres : symbole traditionnel, habillement, couleur de la fumée,
chants, récits, proverbes du terroir, pièce de théâtre villageois, visites inter villageoises ;

- Communication institutionnelle.

Elle va jouer un rôle essentiel pour assurer une action cohérente et de régulation du flux
d’information entre différents acteurs d’une institution ou d’une structure.

Les outils utilisés ou supports sont entre autres : rapports, notes d’information, de service,
supports audio-scriptovisuels, vidéo institutionnelle, réunions ateliers d’échanges, journées de
réflexion, séminaires, téléphone, email, Fax, visioconférence..
2.1.3. EXIGENCES DE BASE OU REGLE D’OR EN MATIERE DE COMMUNICATION
 Communiquer suppose la présence simultanée d’un Emetteur qui émet des idées, qui
veut transmettre un message, une information à l’autre et aux autres et un Récepteur
qui reçoit le message.

Pour pouvoir bien communiquer avec d’autres personnes, il faut se conformer à des exigences de
base ou règles d’or qui sont entre autres :

1- Etre soi-même bien informé quand on veut informer les autres,


2- Choisir un canal approprié ;
3- Etre soi-même : ce qui veut dire qu’il ne faut pas chercher à paraître mais à être (ne pas
donner une apparence qui va tromper ou désorienter le récepteur !);
4- Privilégier les intérêts et les besoins du récepteur (le récepteur ne vous écoutera que lorsque
le message émis rencontre ses intérêts et réponds bien sûr à ses besoins !) ;
5- Savoir s’adapter au niveau de connaissances et au langage de ceux avec qui vous entrez en
communication (éviter de « gros mots en français) et privilégier un français très facile à
comprendre ou procéder avec des figurines, des posters ou images expressifs de l’idée qu’on
veut transmettre)

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2.2. L’APPROCHE PARTICIPATIVE ET LA PARTICIPATION C’EST QUOI ?

L’Approche Participative est une méthode qui a pour objectif principal d'associer étroitement donc
faire participer activement les bénéficiaires seuls (individuellement) et en groupes (collectivement)
à toutes les étapes d’une action ou activité donnée en vue d’amener ceux-ci à prendre des
décisions qui les engagent et qui doivent permettre d’améliorer leur existence, leurs pratiques,
leur milieu de vie etc.

En d’autres termes, l’approche participative consiste à faciliter l’expression et l’implication des


acteurs dans leur diversité et à valoriser leur expérience, leur intelligence et leur créativité aux fins de
leur donner la possibilité de choisir les innovations à développer.

L’Approche participative est une démarche raisonnée, de partenariat,


d’apprentissage et d’autopromotion associant étroitement les bénéficiaires concernés
par les résultats de l’action ou du projet aux étapes ci-après

- Identification des problèmes, des opportunités


- Analyse des problèmes ;
- Rechercher des améliorations ou solutions (bonnes pratiques paysannes et technologies
proposées) à ces problèmes
- Choix des actions appropriées (fonctions du contexte, des possibilités/opportunités existantes)
- Organisation et mise en œuvre des actions retenues
- Suivi et évaluation des actions

Elle exige de l’utilisateur :

- d’être disposé à se mettre à l’écoute de ses partenaires(les producteurs) ;


- de respecter les choix des partenaires concernant leurs problèmes :
- de susciter la participation de tout le monde par un dialogue et des échanges enrichissants
en considérant chaque participant comme une personne ressource.
- d’informer suffisamment ses partenaires en vue d’amener ces derniers à prendre des
décisions rentables et durables. Il joue à cet effet un rôle de facilitateur ;
- de ne pas perdre de vue la finalité de la démarche : l’autonomie des populations dans la prise
en charge et la gestion de leurs activités

Retenons que
 L’approche participative facilite le passage d’une attitude passive
d’apprentissage à une attitude active et créative ;

 L’approche participative facilite la résolution de problèmes et l’apport


d’innovations directement en lien avec la situation à transformer :

 Engager les acteurs dans un tel processus de co-construction favorise


l’appropriation des résultats et l’implication des participants dans leur
implémentation.

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