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Université Virtuelle de Tunis Cours de Principes de Gestion
Chapitre 1. L’Entreprise

Chapitre 1. L’Entreprise ........................................................................................................... 3

LEÇON 1. LA CREATION : PERTINENCE ET DEMARCHE..................................................... 3

1-1. La création : de l’idée au projet ............................................................................. 3

1-2. La création : de l’idée à la réalisation ................................................................... 4

1-3. Le créateur : profil et motivations ........................................................................... 4

LEÇON 2. LE BUT IMPULSEUR DE DIVERSITE......................................................................... 4

2-1. La finalité organisationnelle : mission, buts et objectifs ....................................... 5

2-2. Entreprises, organisations publiques et organisations à but non lucratif........... 5

2-3. La diversité des entreprises ...................................................................................... 7

LEÇON 3. LES ACTEURS : DES ENJEUX DE POUVOIR.......................................................... 8

3-1. Les coalitions internes ............................................................................................... 9

3-2. Les acteurs «frontaliers» ............................................................................................ 9

3-3. Les coalitions externes ............................................................................................ 10

Bibliographie ................................................................................................................... 12

ACTIVITES.......................................................................................................................... 13

Auto-évaluation.............................................................................................................. 16

2 F. Hendaoui-Ben Tanfous et A. Ben Moussa-Jerbi


Université Virtuelle de Tunis Cours de Principes de Gestion
Chapitre 1. L’Entreprise

Chapitre 1. L’Entreprise
«Toute entreprise est une société originale, avec son histoire, ses lois écrites et
implicites, ses rites, sa culture. C'est une organisation composée d'individus avec
des comportements différents qui entretiennent entre eux des relations de pouvoir»
(Morin, 2000).
Dans un monde gouverné par l'efficacité et l'efficience, le management a plus
emprunté à l'économie qu'à la sociologie. Mais aujourd'hui, l'approche sociologique,
en partant des individus et des relations qu'ils entretiennent entre eux permet de
porter un regard sur l'organisation fort utile au manager et complémentaire à ceux de
l'économiste et de l'ingénieur.
Le manager peut ainsi repérer des éléments d'indéniable importance qu'il pourra
intégrer aux autres facteurs économiques, techniques et circonstanciels avant de
prendre ses décisions dont à restera, bien sûr, toujours le seul responsable.

LEÇON 1. LA CREATION : PERTINENCE ET DEMARCHE


La création d’entreprise part d’une idée et d’une motivation. Il n'y a en réalité que
deux manières de trouver des concepts nouveaux : utiliser ses propres idées, ou
développer celles des autres. La seconde voie est de loin la plus suivie, car
l'immense majorité des entreprises qui réussissent partent d'un concept commercial
préexistant.
De nos jours, de nombreuses pratiques en découlent, comme le RES, le
Management Buy-In ou Buy-Out , l'essaimage et le franchisage . Mais, pour ce qui
est de la production d'idées commerciales originales, on recense essentiellement
trois sources : la publicité, l'identification de facteurs ou de créneaux nouveaux et
enfin, la recherche d'activités correspondant aux objectifs de l'entrepreneur en herbe.

1-1. La création : de l’idée au projet


Aucune idée n’a jamais prouvé sa supériorité sur une autre dans le domaine de la
création d’entreprise. Au départ, une innovation technologique révolutionnaire n’a
pas plus d’atouts qu’une simple opportunité commerciale sur un marché banal.
Pour entreprendre, il n'est pas obligatoire d'avoir une idée originale. Il suffit parfois de
déceler l'existence d'un marché dont la demande est peu ou mal satisfaite. De
même, l'entrepreneur peut rechercher de nouvelles applications d'une technologie
déjà connue, ou une approche différente d'un marché (identification de nouveaux
consommateurs, de nouveaux canaux de distribution). Peu de création d'entreprises
repose sur une innovation technologique pure ou sur la création d'un nouveau type
de service.
L’important est de vérifier le réalisme économique de son projet. Il convient
d'analyser le produit choisi, le marché potentiel, les objectifs commerciaux et
financiers, l'organisation de la future entreprise. Une bonne idée n'aboutit pas
nécessairement à un projet réaliste.

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Chapitre 1. L’Entreprise

1-2. La création : de l’idée à la réalisation


Une fois l’idée validée, deux impératifs restent à examiner : l’étude de marché et le
montage financier. L'étude de marché correspond à une démarche de recherche
d'informations de la part de l'entreprise par rapport à un problème donné. À travers
cette étude, l'entreprise cherche à identifier tous les acteurs sur un marché donné et
à comprendre leurs comportements.
L'étude financière vise, quant à elle, à déterminer les besoins et les ressources
financiers de la nouvelle entreprise. C’est le réalisme financier du projet. Il s’agit de
dégager les besoins financiers liés au démarrage de l'entreprise. Essentiellement, le
créateur compte sur ses apports personnels et sur les aides publiques.
Il s'agit ensuite de prendre contact avec les banques, obtenir les concours extérieurs
indispensables au lancement de l'activité économique, et ce, en respectant un
calendrier préétabli : c'est l'objet du montage financier (sélection des organismes à
contacter, recherche effective des aides et concours extérieurs, premières
négociations avec les banquiers).

1-3. Le créateur : profil et motivations


Le réalisme d’un projet de création d’entreprise ne tient pas uniquement compte de
la qualité de l’idée, il s’appuie aussi sur les motivations et les capacités du porteur de
projet futur créateur d’entreprise.
Adopter la création d’entreprise, c’est faire le choix d’un mode de vie particulier. Les
porteurs de projet négligent trop souvent cette réalité pour se concentrer uniquement
sur la faisabilité économique, commerciale et juridique de leur projet. Or, un porteur
de projet doit posséder à la fois une personnalité, un potentiel, des connaissances et
une expérience.

LEÇON 2. LE BUT IMPULSEUR DE DIVERSITE


L’entreprise est initialement la rencontre d’une idée, d’une volonté et d’un marché.
Mais dans son évolution, cette entreprise prend de la consistance (plusieurs idées,
plusieurs volontés) et gagne en ampleur (plusieurs marchés). Elle devient complexe
et perd donc quelques fois sa visibilité d’antan. Afin de comprendre les spécificités
des entreprises, la notion de but devient primordiale. On constate alors que
l’entreprise est, en fait, une organisation particulière. D’un point de vue générique,
elle se distingue par :

• son but, qui est souvent confondu avec la nature du bien ou service qu’elle
produit.
• les moyens qu’elle met en œuvre pour atteindre ce but.
Ce que l'entreprise sait faire résulte d'une combinaison cohérente de différents
éléments la constituant. Les volontés, les valeurs, l'éthique, la finalité et les différents
types de buts vont contribuer à formaliser l'orientation globale de l'entreprise. Ainsi,
trois interrogations sont-elles primordiales : sur son identité (qui est-elle), sur sa
mission (ce qu'elle veut), sur son métier (ce qu'elle sait faire).

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Chapitre 1. L’Entreprise

2-1. La finalité organisationnelle : mission, buts et objectifs


La mission est une "charge donnée à quelqu’un d'accomplir une tâche définie" ou
encore "une fonction temporaire et déterminée dont un gouvernement, une
organisation, charge quelqu’un, un groupe". Ainsi, une mission est-elle
principalement une responsabilité, une sorte d’étendard que l’organisation se donne
pour trouver sa voie. L'énoncé d'une mission revient à expliciter ce que l'organisation
est, et aspire à être. La mission de l’entreprise traduit :
• l’orientation stratégique de l’entreprise c’est-à-dire le choix de ses activités
(technologie/marché/produit) ;
• l’option stratégique choisie, c’est-à-dire les moyens à mettre en œuvre ;
• l’identité de l’entreprise à travers ce qu’elle sait faire : son métier.
Généralement, l’organisation se dote d’une mission unique et centrale. Cette
dernière peut impliquer plusieurs finalités. Pouvant être aussi bien explicites ou
implicites, elles varient selon la vocation de l’organisation, sa situation
concurrentielle, humaine, technologique et financière. Enfin, elles contribuent à
donner une identité et à créer une cohérence interne et externe.
Contrairement à la mission, les buts peuvent se multiplier au sein de l’organisation.
En fait, ils constituent des fins plus spécifiques que la déclaration d'orientation ou de
direction. Ainsi, grâce à leur formulation, l’organisation se colore et prend des formes.
Les buts sont les intentions qui sous-tendent l'action, les aspirations fondamentales
sur un horizon temporel généralement non borné. Ils ne sont jamais véritablement
atteints mais toujours à poursuivre de nouveau.
Enfin, si les buts correspondent à des intentions générales, sans horizon temporel
fini, les objectifs sont, eux, des résultats à atteindre, des états désirés et précis de
l'organisation pour un moment déterminé du futur.
Le métier de l'entreprise n’est pas le produit qu’elle fabrique. Le métier est ce qui
permet de distinguer une entreprise de toutes les autres et fournit un cadre de
référence pour évaluer les activités actuelles et projetées. Le métier se définit comme
l’ensemble des compétences qu’elle possède et sait combiner afin de servir des
marchés. Ainsi, est-il un ensemble homogène de compétences et de savoir-faire.
Exemple le métier de la beauté peut donner lieu à la fabrication des produits de
beauté, mais également aux produits de soin, aux accessoires, etc. Enfin et même si
cela est difficile à gérer, l’entreprise peut avoir plusieurs métiers.

2-2. Entreprises, organisations publiques et organisations à but non


lucratif
L'organisation de l'action collective revêt trois formes : entreprises, organisations
publiques et organisations à but non lucratif. Ces trois formes reposent sur certains
principes communs mais pour atteindre des objectifs différents. Il s’agit d’avoir une
vision équilibrée de la variété des différents objectifs qui guident l'action.
Pour les entreprises, il s’agit d’atteindre des objectifs économiques (le profit
principalement mais pas uniquement) et d’assurer la pérennité de l'entreprise en
produisant des biens et des services marchands. L’activité de l’entreprise en
particulier est donc organisée en vue de créer une richesse supplémentaire qui
assure à la fois la rémunération des différents acteurs et la pérennité de l’entreprise.

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Chapitre 1. L’Entreprise

Deux points devraient être soulignés : l'entreprise dispose d'une certaine liberté pour
fixer les principaux déterminants du profit (prix, investissement, salaires, etc..), mais
son action reste encadrée par des contraintes internes (technologie, démographie,
poids des actionnaires ou des familles de dirigeants, présence syndicale, etc.) et
externes (fonctionnement des marchés du travail et des biens et services,
concurrence, cadre légal, conjoncture économique, etc.).
Pour les organisations publiques, l’objectif consiste en la satisfaction des citoyens et
des usagers mais aussi des clients y compris l'État. Avec l’émergence de nouvelles
demandes (qualité, rapidité, efficacité, etc.), la pérennité est assurée au moyen des
prélèvements obligatoires. Un accent doit être mis sur le cas des entreprises
publiques situées parfois à la frontière du «public» et du «privé» du point de vue de
leur finalité : le profit et/ou le service public (à l’usager).
Les organisations publiques ont essentiellement deux missions : la production de
services publics et la gestion du domaine public. La propriété collective du domaine
public amène la collectivité à assurer sa gestion et son entretien. C’est donc avant
tout sur le but recherché et sur la nature de la propriété que le secteur privé et le
secteur public se distinguent. Mais l’idée de besoin social émerge avec l’idée de
service public et la problématique des entreprises publiques.
Part du capital détenu par Type d'entreprise
l'Etat

L'Etat est l'unique actionnaire Entreprise nationalisée

L'Etat détient majoritairement Etablissement public industriel et


le capital (à plus de 50%) commercial

L'Etat détient moins de 50% Entreprise semi-publique :


l'autre part est détenu par des
particuliers société d'économie mixte

concession

Tableau 1 : Les types d'entreprises selon la nature de la propriété de l'


Etat
L’ensemble des entreprises publiques forme le secteur public. En général, elles
exercent une activité dont la finalité est un service rendu à la collectivité ou une
activité jugée sensible ou stratégique pour l'Etat. Un service public est une activité
considérée comme étant d'intérêt général, qui s'exerce sous le contrôle des pouvoirs
publics.
Pour les organismes à but non lucratif, l’objectif principal est la prise en compte de
besoins non solvables ou spécifiques. Il s'agit ainsi pour les associations de proposer
un service «privé» à ses adhérents en contrepartie d'une cotisation qui couvre tout
ou partie des coûts. Cette perspective n'exclut pas d'aborder également le cas des
associations assurant des missions de service public (santé, justice, social). C'est ce
que l'on nomme souvent le secteur de l'économie sociale (associations,
coopératives, mutuelles).
Les organismes à but non lucratif ont pour principal objectif de satisfaire leurs
adhérents. Ceux-ci sont à la fois des fournisseurs de ressources (cotisations, travail
et volontariat, moyens matériels…) et des utilisateurs des services produits. Les
associations peuvent soit rendre des services directs à leurs adhérents (clubs

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sportifs ou culturels) soit intervenir sur l’organisation ou le fonctionnement de la


société (ex: action humanitaire).

2-3. La diversité des entreprises


On ne peut saisir l’importance des entreprises sans rendre compte de leur diversité.
Cette dernière se manifeste dans les différents rôles assignés aux entreprises dans
la vie économique et dans les classifications des entreprises. Les typologies
d’entreprises sont très importantes car elles permettent principalement au
gestionnaire de comparer sa propre entreprise aux autres.
La classification des entreprises peut suivre des logiques juridique, sectorielle ou
économique s’appuyant chacune sur des critères de pertinence différents, tels que le
statut juridique, l’activité (le secteur, la branche), la technologie, la taille, l’expérience
(l’âge), l’environnement, etc.
Les entreprises peuvent également être identifiées et classées selon des critères
économiques. Parmi ces derniers, on distingue ceux qui relèvent des dimensions de
l'entreprise à savoir l'effectif salarié, certains critères financiers dont notamment le
chiffre d'affaires, la valeur ajoutée. En second lieu, on retrouve ceux qui relèvent de
l'activité économique comme son appartenance à un secteur, à des branches. La
taille se mesure d'après différents paramètres (effectif, capitaux propres, chiffre
d'affaires, bénéfice, valeur ajoutée) dont la pertinence dépend de l'objet de l'analyse.

Le tissu industriel de la Tunisie compte ainsi près de 10 000 entreprises dont 5 470
entreprises ayant un effectif supérieur ou égal à 10 et dont 2 379 sont totalement
exportatrices.
1 2
Secteurs TE ATE Total %

Agro-alimentaire 132 861 993 18

Matériaux de Construction, Céramique et Verre 22 418 440 8

Mécanique et Métallurgique 106 414 520 10

Electrique, Electronique et Electroménager 194 130 324 6

Chimie (hors plastiques) 85 389 474 9

Textile et Habillement 1 571 384 1 955 36

Bois, Liège et Ameublement 29 164 193 4

Cuir et Chaussures 178 98 276 5

Divers 62 233 295 5

Total 2 379 3 091 5 470 100

Tableau 2 : Le tissu industriel tunisien par secteur d'activité industriel (Source:


Agence de Promotion de l'Industrie – février 2007)

1 TE: Totalement exportatrices


2 ATE: Autres que totalement exportatrices.

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LEÇON 3. LES ACTEURS : DES ENJEUX DE POUVOIR


L'entreprise est une réalité complexe en raison des contradictions d'intérêt et de
logique des divers groupes concernés par son fonctionnement. Or selon Bernoux
(2004)3, les acteurs de l’entreprise, à travers leur coopération aux objectifs de
l’entreprise et leurs savoirs accumulés, influencent directement la trajectoire de
l’organisation. Ainsi l'entreprise est-elle un lieu de combinaison de facteurs, mais
également un lieu d'échange, qui met en relation divers acteurs.
Mais qu’est-ce qu’un acteur de l’entreprise ? Ce sont des individus ou des groupes
qui interagissent parfois de manière coopérative d'autres fois de manière
conflictuelle. Leur fragile interaction aboutit à des décisions, à des pratiques qui sont
importantes à la fois pour l'entreprise elle-même et pour les salariés.
Les différents acteurs des organisations tiennent chacun des rôles dont les objectifs
sont à la fois complémentaires et antagonistes. En outre, un même individu peut
appartenir à plusieurs groupes et tenir plusieurs rôles (actionnaire, salarié,
syndicaliste, client), ce qui est générateur de tensions pour lui-même et pour le
groupe. Les problèmes qui en résultent, non seulement pour les individus, mais
encore pour l’organisation qui doit les gérer, sont une source de conflits potentiels.
C’est la théorie développée par Cyert et March (1963)4 qui vont caractériser la firme
comme une entité composée de groupes aux intérêts différents ; chaque groupe
forme une «coalition» et l’organisation apparaît comme une coalition interactive de
groupes d’individus aux objectifs conflictuels.

scientifiques, travailleurs
professionnels et associations et
consultants autres organismes

syndicats
gestionnaires

ENTREPRISE
ENTREPRISE

gouvernement fournisseurs

clients et groupes de
consommateurs pression
publics et autres

Chaque acteur a son propre intérêt, rien n'est intangible, il y a une multiplicité de
points de vue. Tout dépend des jeux entre les acteurs, des équilibres et des forces
qui régissent ces relations. Ainsi, bien que souvent contradictoires, les attentes des
différents acteurs devraient être conciliées :

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Chapitre 1. L’Entreprise

• les dirigeants poursuivent des objectifs de pouvoir, de puissance, de rémunération ;


• les actionnaires recherchent le rendement financier : dividende et plus-value ;
• les salariés poursuivent des objectifs de rémunération, de conditions de travail et de
sécurité de l'emploi ;
• le client recherche la satisfaction de ses besoins au moindre coût.
Une distinction peut être d'emblée posée entre les acteurs internes et les acteurs
externes.

3-1. Les coalitions internes


Parmi ces différents acteurs, nous pouvons repérer, d'une part, les acteurs dotés d'un
pouvoir de décision, formalisant des stratégies, soit par leur position hiérarchique ou leur
rapport avec les autorités de tutelle. D'autre part, nous retrouvons les acteurs qui conseillent
ou exécutent, mais ne participent pas directement au processus de décision. Ils sont
généralement chargés de la mise en œuvre de ces décisions.

Actionnariat Direction
Générale

Représentant
s du

Encadreme
nt

Salariés

Figure 1 : Les acteurs «internes»


Le personnel salarié de l'entreprise, est une ressource essentielle pour la survie et le
développement de l’entreprise. Le patrimoine humain est un facteur de production
particulier puisque l'on n'augmente pas sa rentabilité uniquement en multipliant le
nombre d’employés. Le personnel salarié de l’entreprise est essentiellement
constitué de la direction, des cadres et des salariés de base.

3-2. Les acteurs «frontaliers»


Quand on regarde le schéma de ces acteurs, le fait nouveau est incontestablement ce que
certains ont appelé le retour de l'actionnaire, pour les entreprises faisant appel au marché
financier.

• Les actionnaires : ce sont ceux qui participent au capital de l'entreprise. Grâce aux
titres qu'ils détiennent, les actionnaires de l'entreprise sont les propriétaires. Ils peuvent
être des personnes physiques ou morales. Leur objectif est de rentabiliser leur
investissement, de le faire fructifier.

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Chapitre 1. L’Entreprise

• Les institutions financières : d'une part elles constituent un lieu de dépôt des capitaux
et d'autre part, et comme les actionnaires, les institutions financières peuvent apporter
des capitaux à l'entreprise. Par le biais des crédits, de prêts, elles lui fournissent les
capitaux nécessaires à ses immobilisations et à son fonds de roulement.
Cette "orientation actionnaire" est très forte dans les entreprises liées au marché financier.
Cette influence exercée par les actionnaires explique les stratégies de recentrage sur les
métiers en gardant les activités rentables et en sous-traitant les activités annexes. Le
développement de cet acteur influence donc le comportement des autres acteurs. En
général, l'emploi est considéré comme une variable d'ajustement, l'encadrement est de plus
en plus jugé sur les résultats.

Nature de la propriété et type de direction Buts recherchés


Seront ceux du dirigeant. Celui-ci peut
rechercher :
Le dirigeant est propriétaire - La croissance
- La pérennité de son affaire
- L'indépendance
Si oui : La fructification du patrimoine sera
Le capital est sous contrôle familial
privilégiée : recherche de pérennisation
Tout dépend si la famille est
Et d'indépendance financière
impliquée ou non dans la gestion de
Si non : Risque de dilution du capital et des
l'entreprise
buts fondamentaux
Le dirigeant
Les buts seront ceux de la société qui détient
n'est pas Le capital est sous contrôle d'une
le contrôle. Recherche de valorisation des
propriétaire autre entreprise
capitaux, de croissance….
Recherche de valorisation des capitaux, de
Le propriétaire est l'Etat
croissance…. et de plus values sociales
Le capital est réparti entre plusieurs Plus le capital est dilué, plus le dirigeant sera
personnes non majoritaires libre dans la détermination des buts
Tableau 3 : Propriété et pouvoir dans l’entreprise (Source : Adapté d’après Marchesnay,
Management Stratégique, Eyrolles Université, 1993).

3-3. Les coalitions externes


Parmi les acteurs externes, on identifie tout d’abord les groupes défendant des intérêts
particuliers

Syndicats de salariés et organisation patronale : le syndicat est une association qui a pour
objet la défense des intérêts professionnels des travailleurs ou des patrons par rapport aux
collectivités territoriales et aux pouvoirs publics. Un climat favorable entre syndicat de
salariés et direction permet d'éviter les conflits, les grèves susceptibles de faire baisser la
productivité.

L’amont et l’aval : fournisseur et client : les clients sont les personnes physiques ou morales
qui achètent les produits (bien ou services) de l'entreprise, ce sont des acteurs qui sont en
aval de l'activité de l'entreprise. Les clients sont particulièrement des acteurs importants dans
les entreprises de services.

Les fournisseurs sont des acteurs qui se situent en amont de l'activité de l'entreprise. Ils
peuvent être des personnes physiques ou morales. Ils approvisionnent l'entreprise en
matières premières, composants (produits semi-finis), machines, produits finis ou services,
nécessaires à son activité.

Les intermédiaires ou agents de distribution (ex : supermarchés, grossistes, détaillants, etc.)


se situent entre l'entreprise (en tant que producteur) et les consommateurs finaux. Ils sont

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Chapitre 1. L’Entreprise

rarement passifs dans la mesure où ils peuvent exercer une influence sur les producteurs ou
les consommateurs.

Les concurrents : la concurrence peut résulter de la présence d’entreprises :

• rivales qui produisent le même produit ;


• fabriquant des produits de substitution (produit ayant la même utilité, satisfaisant le
même besoin).
Outre les consommateurs, les fournisseurs et les concurrents, l'entreprise compte parmi les
composants de l'environnement immédiat des groupes de pression dont elle doit tenir
compte dans ses décisions.

Les associations de défense des consommateurs : leur rôle est de veiller à protéger les
consommateurs et faire en sorte qu'ils achètent dans les meilleures conditions. Ces groupes
peuvent faire pression sur les entreprises pour qu'elles modifient leurs politiques et leurs
pratiques. Dans ses rapports avec les consommateurs, l'entreprise est souvent mise en
cause, notamment par le biais des associations de protection du consommateur, soit pour
avoir commercialisé des produits inutiles (gadgets), nocifs (tabac, alcool) ou dangereux
(jouets pour enfants) ou détériorant l'environnement (déchets, pollution).

L' Etat et les pouvoirs publics : ils jouent un rôle important, celui d'arbitre supérieur qui
intervient dès que les choses vont mal (garant de l'ordre public social). Par ses différents
rôles : faire respecter les règles (de concurrence), veiller à une stabilité monétaire, maintenir
l'équilibre budgétaire, initier la politique économique, protéger les droits du citoyen.

Les médias / mass-média : c'est l'ensemble des supports de diffusion massive de


l'information (presse, radio, télévision, cinéma, publicité, etc.) Ils ont un rôle important
puisqu'ils peuvent influencer l'opinion publique. Ce sont eux qui véhiculent l'image de
l'entreprise.

De nouveaux acteurs externes : chez ces acteurs externes, le paysage change


considérablement. De nombreux acteurs apparaissent : les consultants (qui diffusent des
outils et pratiques), les entreprises de travail temporaire (qui ne se bornent pas à "placer"
des intérimaires). Le développement de la sous-traitance, les entreprises en réseaux
suscitent également la multiplication des interlocuteurs.

Les pouvoirs
publics

Les organisations
patronales Les associations de
protections des
Les collectivités consommateurs
territoriales
Les syndicats
de salariés

Les Médias Les clients

Les entreprises Les entreprises


concurrentes fournisseurs

11 F. Hendaoui-Ben Tanfous et A. Ben Moussa-Jerbi


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Chapitre 1. L’Entreprise

Figure 2: Les acteurs « externes »

Bibliographie
Marchesnay M., (1993), Management Stratégique, Eyrolles Université,

Crozier M., Friedberg E., (1977), L’acteur et le système, Ed. Le Point.

Morin P. (2000), Le Manager À L'


écoute Du Sociologue. Les Editions d’Organisation.

Bernoux P., (2004), Sociologie du changement dans les entreprises et les organisations,
Editions Etude (broché).

Cyert R., March J., (1963), A behavioral theory of the firm,

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ACTIVITES

Activités : réfléchissons ensemble ! Forum

Quels mots ou expressions vous viennent à l'


esprit quand vous pensez à l'
entreprise ?

Activités : définition

Donner une définition de : compagnie ; magasin, commerce ; industrie ; affaire ;


groupement


Activités : Surf

Trouver et Visiter des sites qui proposent des idées de création (exemple :
www.trendhunter.com )

Activités : Surf

Retrouver les formalités de création d'


entreprise en Tunisie sur les sites suivants :

http://www.apce.com/cid22701/comment-s-implanter-en-tunisie.html?pid=92# toc3

http://www.tunisieindustrie.nat.tn/guide/doc.asp?mcat=20&mrub=248

Activités : TEST de Créateur :

Avez-vous le profil de créateur ? A faire en ligne !

https://bo.entreprise-facile.com/front/facile_test


Activités : définition

Donner une définition du métier et de l'


identité de l'
entreprise

Activités : Surf

Visiter les sites des organisations suivantes et différencier la mission d'


une organisation
publique et non lucratif !

Organisation à but non lucratif : http://www.raken.com/sos/fr/

Organisation publique : http://www.steg.com.tn/fr/institutionnel/mission.html

Activités : Surf

Un regard sur les classements d'


entreprises et leurs critères de classifications !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Classement_des_plus_grandes_entreprises_tunisiennes_en
_2006

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http://fr.encarta.msn.com/media_121631588/Premi%C3%A8res_entreprises_mondiale
s.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Classement_des_plus_grandes_entreprises_europ%C3%A9
ennes_en_2005

http://fr.wikipedia.org/wiki/Classement_des_plus_grandes_entreprises_africaines_en_
2005

http://www.itrmanager.com/articles/76911/classement-boston-consulting-group-
businessweek-br-faiblesse-europeenne-innovation.html

http://www.jakouiller.com/share/Entreprises%20de%20croissance%20europe.jpg


Activités : pour aller plus loin... : Les syndicats : une coalition externe... en interne !

rôle et place des syndicats dans le paysage social des entreprises tunisiennes : à
lire... document de travail de Mohamed Ennaceur

Activités : Surf_ et pour aller plus loin... : définition et rôles de l'


actionnaire : Quand
l'
Etat est l'
actionnaire principal !

Consulter ! http://www.lexinter.net/BOURSE/actionnaire.htm

à lire ! L'
état et les entreprises publiques en tunisie

Activités : surf_

Autour des associations de consommateurs : objet, exemple, à l'


international....

http://fr.wikipedia.org/wiki/Association_de_consommateurs

http://www.odc.org.tn/fr/index-fr.htm

http://www.quechoisir.org/Position.jsp?id=Ressources:Positions:FCE25198CFCECDB6C
1256F700036724B&catcss=POS&u1=%2F

http://adeic.asso.fr/spip/spip.php?article1


Activités : Surf et pour aller plus loin...

Dans les faits, la mise en place de l’OST aura des conséquences néfastes, lesquels ?


Activité : forum

L'
approche de l'
entreprise en tant que "boîte noire" Elle est axée sur un seul objectif,
lequel ?

14 F. Hendaoui-Ben Tanfous et A. Ben Moussa-Jerbi


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Chapitre 1. L’Entreprise

Est-ce une approche de gestion ?

15 F. Hendaoui-Ben Tanfous et A. Ben Moussa-Jerbi


Université Virtuelle de Tunis Cours de Principes de Gestion
Chapitre 1. L’Entreprise

Auto-évaluation

1. Comment définir l'


entreprise ?

a. c'
est une communauté humaine

b. c'
est une fonction sociale essentielle

c. l'
entreprise mobilise et rémunère du travail et du capital

d. les réponses a et c

2- Font partie de l'


environnement social de l'
entreprise :

a. Les syndicats

b. La société toute entière

c. Les partis politiques

d. Toutes les réponses précédentes

3- La mission d’une entreprise fait référence

a. A l’utilité que procure le produit aux clients

b. A la qualité du produit offert par l’entreprise

c. A la mobilisation des ressources

d. Toutes les réponses précédentes

4- La création d’entreprise est un phénomène inné :

a. Car il y a des prédispositions génétiques a.

b. Car la culture ne favorise pas la création a.

c. Car il n’y a pas d’idée sur le marché a.

d. d. Car l’entrepreneur n’aime pas la prise de risque

16 F. Hendaoui-Ben Tanfous et A. Ben Moussa-Jerbi

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