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MANAGEMENT
DE PROJET EN
CONTEXTE
INTERNATION
www.u-picardie.fr AL
Professeur
M. Alain Deppe
SYLLABUS
MANAGEMENT
DE PROJET EN
CONTEXTE
www.u-picardie.fr
INTERNATIONAL
Professeur Séquence 1 - La
conception du projet
M. Alain Deppe
Objectif général :
- Connaître les différentes étapes de la création d’entreprise
Objectifs intermédiaires :
- Appréhender le profil type du créateur d’entreprise
- Connaître les différentes formalités de constitution d’une
entreprise
- Connaître les différentes composantes d'un business plan
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. CHOISIR UN PROJET
1.1. Trouver une idée de création d'entreprise
1.2. Mobiliser les outils de recherche les plus pertinents
1.3. Préserver les droits du créateur
II. PRESENTER UN PROJET
2.1. Recenser les principales caractéristiques d'un projet
2.2. Rédiger le business plan
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE
INTRODUCTION
Nombreux sont les candidats à la création d'entreprise. Un étudiant sur
trois souhaiterait créer sa propre entreprise à l'issue de son parcours
universitaire. Moins de un sur mille y parvient chaque année. Encore
faut-il savoir que la majorité des créations d'entreprise se solde par
des échecs.
Se lancer dans l'aventure entrepreneuriale (formaliser une idée en
projet, rechercher des outils et des aides pour les créateurs
d’entreprise, faire étude de marché, calculer le montant des fonds
propres nécessaires, trouver d’autres sources de financements, choisir
une forme juridique, élaborer un business plan, ...) est donc un pari
difficile sur l'avenir qui s'avère lourd de conséquences pour les
postulants. Cela est encore plus vrai pour créer une e-organisation
même si les conditions à remplir (notamment financières) sont
finalement probablement plus accessibles que dans le cas de création
d'une entreprise classique.
La réussite en la matière dépendra d'abord de l'idée, si possible
originale (mais ce n'est pas une obligation), que les porteurs de projets
auront décidé d'exploiter (I). Cependant, une bonne idée n'aboutit pas
nécessairement à un projet réaliste. Pour se lancer dans le montage du
projet, les futurs entrepreneurs devront apprendre à formaliser leur
démarche (II).
L'aspirant entreprenaute ne doit pas ignorer non plus que se lancer dans
la création d'une entreprise est une décision lourde de conséquences,
tant pour lui que pour son entourage familial. Un bilan personnel s'avère
nécessaire (voir application 1). Cette étape est trop souvent négligée,
pour ne pas dire tout simplement occultée par les créateurs qui se
dépêchent de concentrer tous leurs efforts sur la faisabilité
économique, commerciale et juridique de leur projet. Or, la réussite
d’une entreprise ne dépend pas seulement d'indicateurs économiques
comme le niveau du chiffre d’affaires ou de la part de marché mais
aussi des individus qui choisissent de se lancer dans cette aventure.
Dans ce cadre, si la motivation (Complément 1) est un gage de succès,
force est toutefois de constater qu'elle ne suffit pas. Avant de se
lancer dans l'aventure entrepreneuriale, le porteur de projet doit donc
s'assurer qu'il possède le portefeuille de compétences disciplinaires
(savoir faire technique propre à l'activité) et systémiques (compétences
comportementales, aptitude à manager, aptitude à travailler en équipe,
gestion d'un réseau relationnel, ...) au management d'une entreprise, ou
qu'il est prêt à les acquérir et à les développer.
Ainsi, par exemple, pour dénicher une idée « novatrice » dans un monde
en tohu-bohu, le créateur devra-t-il :
- être en alerte et curieux en toutes circonstances pour s'informer,
analyser les évolutions de société, anticiper, voire prédire certaines
évolutions
- avoir en permanence l'esprit critique pour repérer, dans notre
environnement familier (professionnel ou privé) les améliorations à
apporter aux solutions proposées ou aux situations établies
- être à l'écoute de ses interlocuteurs professionnels habituels
(collègues de travail, clients, fournisseurs, autres partenaires de
l'entreprise, ...) et comprendre leur vision des choses à propos de
l'évolution de leur métier, voire découvrir d'autres pratiques
commerciales et d'autres produits.
De fait, s'il n'existe pas véritablement de « profil type » du créateur,
on peut mettre en évidence quelques traits de caractère comme le
leadership (savoir entraîner une équipe derrière soi) ou la capacité à
développer son organisation (savoir organiser, s'entourer, déléguer,...).
qui prédominent chez ceux qui ont réussi (Complément 2). En effet, un
projet innovant implique la mobilisation de compétences nombreuses et
diverses et la constitution d'une équipe pluridisciplinaire dont il faudra
maintenir la cohésion et la complémentarité et auprès de laquelle il
faudra s'imposer.
Si nous devions résumer, nous pourrions dire que la création d'une e-
organisation doit conduire le porteur de projet à définir ex
ante (Complément 3):
- ses objectifs personnels (pourquoi je souhaite créer une entreprise
? pourquoi l'internet ? ...),
- ses motivations (besoin d’autonomie, de se réaliser, de statut
social, créer son emploi, goût du risque, ...)
- ses compétences (techniques, managériales, marketing, ...)
- son expérience (expérience antérieure, niveau de connaissance,
besoin de formation complémentaire, ...),
- ses ressources (apport personnel suffisant, revenus personnels,
revenu attendu,...)
- ses contraintes (temps à consacrer, charges familiales, charges
financières, santé, statut, ...),
Ce premier bilan lui permettra de savoir :
- s'il doit renoncer à son projet (celui-ci présente un niveau de risque
top élevé),
- s'il doit le différer (pour compléter un niveau de connaissances
insuffisant, chercher de nouveaux moyens, ..)
- s'il est en capacité de passer à l'étape suivante du montage de
projet.
1.1.2. Il faut privilégier un mode de création
Plusieurs possibilités, déclinées dans un certain nombre de sites
internet (voir sitographie ci-après), existent pour créer une
entreprise :
- la création dans un secteur d'activité connu
- la création à partir d'une opportunité pure ou d'une application
nouvelle
- la création à partir des idées des autres
- la reprise
- le portage
1.1.2.1. Créer dans un secteur d'activité connu
Il s'agit de la démarche la plus fréquente. C'est aussi à-priori la plus
simple. Probablement apparaît-elle comme la plus sûre. Le créateur est
supposé connaître son affaire dans le cadre d'un métier qu'il a déjà eu
l'occasion d'exercer et pour lequel son niveau d'expertise technique
n'est pas contesté. C'est le cas dans le commerce pour un grand
nombre de porteurs de projets qui choisissent, après avoir été salariés
durant de nombreuses années, de se mettre à leur compte en créant
leur propre entreprise.
Les difficultés proviennent généralement du fait que le créateur,
professionnel reconnu, n'a pas le niveau de compétences requis pour
gérer une entreprise sur les plans comptable et financier. Ce type de
situation conduit fréquemment les acteurs financiers à rejeter les
demandes de financement ou à réorienter les postulants vers des
formations complémentaires assurées par les organismes consulaires
(Chambres de Commerce, Chambre des métiers, ...).
1.1.2.2. Créer à partir d'une innovation ou d'une
application nouvelle (à privilégier par les étudiants)
Créer une entreprise à partir d'une idée novatrice (nouvelle technologie
ou nouveau produit répondant à un nouveau besoin comme la télévision)
ou d'une application nouvelle (transposer en l'adaptant une technique,
un savoir-faire, un produit connu dans un nouveau contexte ou sur un
marché différent comme la téléphonie mobile) présente assurément un
niveau de risque plus élevé. Le créateur se lance dans l'inconnu. Cette
orientation stratégique génère, dès le départ, d'importants besoins en
capitaux pour financer les investissements immatériels nécessaires
(recherche/développement, études de marché, communication, ..).
Ensuite, le passage à la phase préindustrielle présente pour l'entreprise
un niveau de risque élevé car la réponse souhaitée du marché, dans l'un
ou l'autre cas, reste plus qu'incertaine.
Les étudiants disposent, durant toute une année, du temps et des
moyens humains (camarades et enseignants) et matériels (outils
informatiques de l'université) nécessaires pour développer leur projet.
S'ils souhaitent réussir, ils devront apporter un soin tout particulier à
la présentation du "business plan" qu'il soumettront aux opérateurs
financiers, très certainement alléchés par les perspectives attractives
de rentabilité que pourront dégager les types de projet proposés mais,
en même temps, aussi probablement extrêmement attentifs au niveau
de risque supporté et aux possibilités de développement dans ce genre
de configuration (les désillusions de la Nouvelle Economie, au début des
années 2000, ont appris aux "capitaux risqueurs" et aux "business
angels" que les innovations ou les applications nouvelles mises en oeuvre
grâce à l'Internet doivent néanmoins correspondre à un réel besoin
pouvant être satisfait dans des conditions correctes de viabilité
économique).
La propagation des technologies de l'information et de la communication
dans l'ensemble des secteurs de l'Economie favorise l'émergence des
e-organisations qui peuvent être vues comme des entités électroniques
fournissant des produits ou services à des clients en utilisant Internet
à tous les stades de la chaîne de valeur, tant dans ses aspects
stratégiques qu'opérationnels en s'appuyant sur le travail en groupe, les
structures en réseau, les techniques de veille, le knowledge
management, l'intelligence collective, .. et ce, dans un environnement en
constante évolution. Le fonctionnement des e-organisations peut être
grossièrement modélisé selon un ensemble de fonctions en interaction,
généralement regroupées en trois grandes catégories :
- la fonction de réalisation (conception et la fabrication des produits à
travers l'e-production, l'e-procurement ou gestion électronique des
approvisionnements et l'e-supply chain management ou gestion
électronique de la chaîne logistique) qui représente le cœur de son
activité
- la fonction de management (à travers l'e-gestion ou l'e-management)
regroupe toutes les fonctions stratégiques de gestion de l'entreprise
dans un souci d'élimination des non-valeurs (direction générale de
l'entreprise, gestion des ressources humaines, gestion financière et
comptable, ...)
- la fonction support (ou l'ensemble des activités liées à la
commercialisation et à une meilleure connaissance du client à travers
l'e-customer relationship management ou gestion électronique de la
relation client qui font de plus en plus partie du cœur de métier), ainsi
que l'ensemble des activités transversales à l'organisation (telle que la
gestion des infrastructures technologiques ou Information Technology).
servant d'appui au fonctions de réalisation pour permettre le bon
fonctionnement de l'entreprise.
Les entreprises sont généralement caractérisées par le type de
relations commerciales qu'elles entretiennent. Ainsi des termes dédiés
existent pour qualifier ce type de relation :
- e-BTB (electronic - Business To Business) désigne une relation
commerciale d'entreprise à entreprise basée sur l'utilisation d'un
support numérique pour les échanges d'information.
- e-BTC (electronic Business To Consumer) désigne une relation entre
une entreprise et le grand public. Il s'agit donc de ce que l'on appelle
le commerce électronique, dont la définition ne se limite pas à l'acte de
vente, mais couvre tous les échanges qu'une entreprise peut avoir avec
ses clients, de la demande de devis au service après-vente
- e-BTA (electronic Business To Administration) désigne une relation
entre une entreprise et le secteur public (administration fiscale, etc.)
s’appuyant sur des mécanismes d’échange numériques (téléprocédures,
formulaires électroniques, etc.)
- e-BTE (electronic Business To Employees) désigne la relation entre
une entreprise et ses employés, notamment via la mise à disposition de
formulaires à leur attention pour la gestion de leur carrière, de leurs
congés ou de leur relation avec le comité d'entreprise
Le porteur de projet, dans cette hypothèse, est souvent amené à
inventer son propre modèle organisationnel (knowledge network virtuel)
basé sur le e-networking ou maillage électronique (par exemple au
travers l'outsourcing de ce qui n'est pas le cœur de métier sur des
sous-traitants) et le brokering ou processus de gestion de flux
d'information sur l'identité (capacité de créer des organisations de
type réticulaire, de découvrir les meilleures compétences spécialistes,
de les sélectionner et les intégrer dans des groupes de travail ad hoc).
Il mobilisera des outils nouveaux, inconnus de la plupart des entreprises
en matière de e-travail, de système d’information collaboratif
synchrone et asynchrone, et de management de l'Intelligence
Collective. Toutes les fonctions et les services de la e-organisation, les
partenaires, les sous-traitants tourneront autour d'un central hub,
articulation centrale du réseau, où les conseils engagés dans les
différents projets auront comme point de repère et de coordination le
responsable de projet qui jouera le rôle d'un "intrapreneurship". La e-
organisation ne garde, dans son insourcing ou internalisation par
délégation de fonction, que les intangibles qui représentent les " core
assets" (intelligence, expérience, imagination, gestion des connaissances
et des relations clients) et les "soft skills" (compétences spécialistes et
transversales)
Certaines entreprises apportent leur savoir faire aux porteurs de
projets innovants
1.1.2.3. Créer à partir des idées des autres
Il est possible aussi de reprendre les idées des autres pour créer une
entreprise en s'associant avec un partenaire (celui-ci cherche à
constituer une équipe pluridisciplinaire et vos compétences dans le
domaine du e-management lui seront utiles ou à vendre un brevet ou une
licence d'exploitation), en signant un contrat de franchise (coopération
étroite en matière de production ou de commercialisation entre deux
entreprises juridiquement et financièrement indépendantes l'une de
l'autre : le franchiseur et le franchisé) ou encore en pratiquant
l'essaimage.
Dans la première hypothèse, vous pourrez trouver l'information que
vous recherchez dans la plupart des revues spécialisées dans le domaine
économique et du management, auprès des organismes consulaires ou en
visitant les salons. Les occasions sont cependant relativement rares et
très recherchées.
La deuxième solution, la franchise, qui permet à une entreprise, le
franchisé, d'acquérir (versement d'un droit d'entrée et de royalties)
auprès d'une autre entreprise, le franchiseur, le droit d'utiliser son
enseigne et/ou sa marque, son savoir-faire, et de commercialiser ses
produits ou services, conformément aux directives prévues dans le
contrat, tout en bénéficiant d'une assistance commerciale ou
technique présente un certain nombre d'avantages pour le créateur :
- notoriété de la marque, savoir-faire du franchiseur, formation
adaptée, ...
- assistance technique dans les domaines commercial et financier, ...
- risque de défaillance moitié moins élevé que dans le cas d'une création
d'activité nouvelle
Il faut cependant rester vigilant car la formule présente aussi un
certain nombre d'inconvénients :
- nécessité de disposer d'un apport personnel important car
l'investissement initial est élevé
- autonomie du franchisée limité (exclusivité, choix de l'emplacement,
du format, des moyens marketing, ... imposés par le franchiseur, ...)
Le choix du type de franchise (voir la sitographie) dépendra
naturellement de chaque créateur qui privilégiera tel ou tel partenaire
en fonction des informations qu'il aura recueillies sur la pertinence du
concept, le lieu d'implantation, les conditions commerciales et
financières, le sérieux de la franchise (il est possible d'obtenir les
comptes sociaux des franchisés aux greffes du tribunal de commerce
pour se faire une opinion), les perspectives de développement, ...
La troisième solution est l'essaimage à partir des grandes entreprises
(concept d'extraprise étudié en deuxième année qui correspond
au soutien (sous forme d'informations, d'accompagnement
méthodologique et technique, de formations, d'appuis logistiques, ou de
soutien financier) apporté par une entreprise à ses salariés pour la
création ou la reprise d'une entreprise. Beaucoup de créations
d'entreprises se réalisent de cette façon. Des groupes projets
(intraprises), qui ont développé un produit ou une technologie au sein
d'une entreprise, sont invités à exporter leur savoir faire en dehors de
la société mère, tout en maintenant un lien avec celle-ci. Il semble
cependant que les grandes entreprises européennes (nonobstant les
avantages que peuvent apporter ce type de solution en matière
de dynamisation des ressources humaines, de culture d'entreprise,
d'externalisation des activités, de développement de réseau, ...) soient
moins ouvertes à l'idée de laisser filer leurs technologies que celles
d'outre-Atlantique. En outre, cette hypothèse, qui repose sur le
préalable de l'existence d'un groupe de salariés, au sein d'une
entreprise, prêts à tenter l'aventure, ne relève pas, pour les services
fiscaux qui distinguent essaimage et création, du régime fiscal des Bons
de Créateurs d'Entreprises.
1.1.2.4. La reprise
La création d'entreprise peut passer tout simplement par la reprise
d'entreprise, solution facilitée par la loi pour l'initiative économique qui
allège la contrainte fiscale (exonération partielle des plus-values,
réduction d’impôt liée aux intérêts d’emprunt). Dans ce cas, le
repreneur évite les difficultés inhérentes au démarrage d'une
entreprise nouvelle. Trois situations peuvent se présenter :
- achat d'un fonds de commerce constitué d'éléments incorporels
comme la clientèle, le droit au bail et l'enseigne.
- reprise d'une entreprise à développer (exemple d'un chef
d'entreprise qui part en retraite sans successeur et qui cherche
pérenniser les activités de sa société)
- reprise d'une entreprise en difficulté, par exemple, par ses propres
salariés dans le cadre d'un LMBO (leverage management by out) ou RES
(rachat d'entreprises par les salariés).
Cette hypothèse implique une analyse stratégique de l'entreprise (faire
ressortir les forces et les faiblesses) pour identifier les contraintes
qui pèsent sur elle et les opportunités éventuelles à saisir.
1.1.2.5. le portage
Il est possible de minimiser le risque lié à la création d'une entreprise
en testant son projet avant de le lancer. Pour cela il existe deux
dispositifs :
- le portage salarial
- le CAPE (Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise)
1.1.2.5.1. le portage salarial
Il pourrait être possible, toutes choses étant égales par ailleurs, de
comparer le portage salarial à de l'"insourcing inversé". En
l'occurrence, un futur créateur d'entreprise qui n'a pas encore franchi
le pas offre son expertise (comme s'il était consultant travaillant dans
les mêmes conditions qu'un indépendant en démarchant et négociant lui-
même l'objet, la durée et le montant de ses prestations), via une
société de portage intermédiaire (voir sitographie ci-dessous)
spécialisée dans le secteur des services (expertise et conseil) et
rémunérée par une commission (de 5 et 15 % du montant de la
prestation facturée), à une entreprise cliente qui éprouve un besoin
ponctuel de compétences. Cette entreprise cliente paye la prestation de
service sous forme d'honoraires à la société de portage qui rétrocède
au "pseudo consultant " une rémunération.
En pratique, le recours au portage ne concerne que des missions
déterminées (éventuellement planifiées dans le temps pour une activité
récurrente.
1.1.2.5.2. le CAPE (articles 20 et 21)
Il s'agit d'un contrat écrit d'une durée maximale d'un an, renouvelable
deux fois, par lequel une organisation (société ou association) fournit à
une personne physique un programme de préparation à la création ou
reprise d'entreprise et à la gestion d'une activité économique
(définition du projet, étude de faisabilité et formalités de création de
l'entreprise).
Le porteur de projet peut ainsi évaluer ses capacités à entreprendre et
apprécier l'opportunité de créer ou non une entreprise en étant
éventuellement rémunéré ou en continuant de bénéficier du maintien de
ses allocations chômage pendant toute la durée du CAPE.
Il peut également s'ouvrir de nouveaux droits à l'assurance chômage en
cas de rémunération pendant le CAPE.
- Il bénéficie des dispositions relatives à l'hygiène, la sécurité, les
conditions de travail et la santé.
Ces deux formules permettent :
- d'exercer une activité indépendante en étant "porté juridiquement"
par une autre structure
- de tester le projet et le marché pendant cette période.
1.2.- Mobiliser les outils de recherche d'information les plus
pertinents
Pour dénicher une idée novatrice, le créateur pourra adopter une
attitude relativement passive (la veille) ou relativement active (les
techniques de créativité)
1.2.1. Les techniques de veille
Pour faire simple, différents outils et techniques peuvent être
mobilisés
1.2.1.1. le recours aux médias
Les médias à utiliser sont l'internet, la presse, la télévision, la radio.
Internet offre gratuitement un certain nombre d'outils de veille dont
les principaux sont répertoriés dans la séquence 2 du module D01. On
peut rappeler simplement les abonnements gratuits aux différentes
lettres d'informations proposés par certains sites, l'utilisation du
dispositif alertes du moteur de recherche GOOGLE, les agents de
recherche et de surveillance type Copernic, ... La sitographie (voir ci-
après à la fin de la séquence) propose un certain nombre de ressources
pour trouver la bonne idée.
Le créateur trouvera, à partir du média presse, un grand nombre de
supports intéressants (ouvrages, études rapports, revues, ...). La
presse professionnelle spécialisée sur la création d'entreprises publie
régulièrement des informations sur les nouvelles tendances des
consommateurs ou des marchés, sur les nouveaux produits, sur les
nouvelles entreprises, sur les témoignages de créateurs permettant
d'anticiper l'évolution de la demande. L'examen critique de différents
types de statistiques (fournies par les fédérations ou syndicats
professionnels, par les ministères ou tout autre organisme public ou
parapublic comme OSEO, né du rapprochement de l'ANVAR et de la
BDPME, qui fournit des bilans sectoriels mettant en valeur des projets
dans les domaines particulièrement innovants, ...) peuvent permettre de
déceler des opportunités de créations. Les projets d'aménagement du
territoire ou les nouvelles réglementations ou directives annoncées par
Paris ou par Bruxelles sont aussi à suivre de très près.
Les médias audio-visuels peuvent aussi, à leur manière, susciter des
vocations d'entrepreneur grâce à certaines de leurs émissions à saveur
économique (Rue des entrepreneurs sur France Inter, Radio Classique,
BFM, Capital sur la 6, le site emploi de France 5, ...)
1.2.1.2. Les salons, foires, expositions, colloques,
conférences, ...
Pour connaître un métier, le créateur doit rechercher dans la filière
(en amont comme en aval) de nouvelles idées. Le contact avec les
partenaires (fournisseurs ou les clients) peut conduire à imaginer des
solutions ou des améliorations permettant de répondre à des
insatisfactions, des dysfonctionnements ou des besoins repérés. Pour ce
faire, le plus simple est de participer aux nombreuses manifestations
commerciales sur lesquelles il sera possible de les rencontrer. Certaines
d'entre elles mettent en valeur des parcours d'entrepreneurs. L'un des
plus connus est le Salon des entrepreneurs qui organise régulièrement
des conférences sur les secteurs porteurs ou sur des idées de création
d'entreprise. Il en est de même pour le Salon Planète PME ou pour
le Salon de la franchise
Dans un deuxième temps, les idées émises font l'objet d'une validation
au cours de laquelle est étudiée la faisabilité technique, financière et
commerciale des combinaisons retenues.
1.2.2.4. l'analyse morphologique
Formalisée par le chercheur américain F. Zwicky au cours de la seconde
guerre mondiale, cette méthode consiste à explorer de manière
systématique les futurs possibles à partir de l’étude de toutes les
combinaisons issues de la décomposition d’un système en identifiant les
dimensions les plus importantes d'un problème puis en examinant les
relations qui les unissent. Chaque élément peut naturellement prendre
plusieurs configurations en fonction des différentes relations qui
auront été identifiées. Il y aura autant de scénarios possibles que de
combinaisons de configurations. L’ensemble de ces combinaisons
représente le champ des possibles, encore appelé espace morphologique.
Celui-ci peut croître très vite (3 x 3 x 3 x 3 x 3 x 3 x 4 = 2916
combinaisons). Les domaines d'application de l'analyse morphologique se
prêtent particulièrement bien à la recherche d'idées nouvelles.
1.2.2.5. la défectuologie
Cette technique consiste à adopter une attitude très critique -
génératrice d'idées - en prenant conscience des insatisfactions
existant dans l'usage d'un produit, dans le recours à un service, dans le
fonctionnement d'une institution... Elle doit permettre de chercher à
améliorer, perfectionner à l'extrême le sujet étudié.
Cette technique nécessite, au préalable, de faire appel au « remue-
méninges » pour :
- recenser tous les défauts, inconvénients ou faiblesses d'un produit ou
d'un service,
- les classer en fonction de certains critères,
- puis rechercher des solutions d'amélioration ou de suppression de ces
éléments insatisfaisants.
Le créateur ne peut empêcher que son idée soit copiée. Tout au plus
peut-il essayer de préserver les droits (texte, image, son, marque, ...)
qui y sont attachés et que l'on appelle propriété intellectuelle (droits
qui protègent les créations issues de l'activité de l'esprit humain). On
distingue les droits d’auteurs et les droits de propriété industrielle.
Cette partie doit faire l'objet d'un dossier à part pour réunir toutes les
pièces justificatives.
CONCLUSION
La réussite d'un projet de création d'entreprise repose sur un certain
nombre de facteurs clés de succès :
- le professionnalisme du créateur et un niveau de motivation hors du
commun
- une personnalité solide alliant qualités de leadership et compétences
managériales
- un dossier financier clair et robuste avec des prévisions de chiffre
d'affaires réalistes et des moyens adaptés pour réaliser ces prévisions,
un plan de financement équilibré et autofinancé (si possible), un niveau
de charges fixes raisonnable, ..
- une structure juridique souple et flexible autorisant les évolutions
futures de l'entreprise
- un plan marketing cohérent défini à partir d'orientations stratégiques
qui sont en adéquation avec les motivations et la personnalité du ou des
créateurs
- une plate-forme technologique conviviale et performante, ...
Elle sera conditionnée par la capacité du créateur à trouver un équilibre
et une cohérence entre ces différents éléments
BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE
Création d'entreprise
Apce - Agence pour la création d'entreprises - http://www.apce.com
Créa IUT - association pour la création d'entreprises
- http://www.crea-iut.org
Formalités
Annuaire des CFE - http://www.sirene.tm.fr/annuaire.cfe
Urssaf - http://www.urssaf.fr
Cnil - http://www.cnil.fr
Net-entreprises - http://www.net-entreprises.fr
Idées
Advancia - veille quotidienne sur l'entrepreneuriat
- http://jentreprends-et-jaime-ca.typepad.com
Altema - www.altema.com
Concours Lépine - www.concours-lepine.com
Laurent Edel, entrepreneur - www.goodfutur.com
SECODIP - idée de la semaine - www.mbk.secodip.com
Idee (protection)
Afnic - Association Française pour le Nommage Internet en Coopération
- http://www.nic.fr
App - Agence pour la Protection des Programmes - http://app.legalis.net
Cncpi - Compagnie Nationale des Conseils en Propriété Industrielle
- http://www.cncpi.fr
Cyberprotec - stockage de données informatiques en ligne
-http://www.cyberprotec.com
Euridile - www.euridile.inpi.fr
Icimarques - www.icimarques.com
INPI - Institut national de la propriété industrielle : www.inpi.fr
OHMI - Office de l'harmonisation dans le marché intérieur (OHMI)
- www.oami.eu.int
Plutarque - recherche gratuite sur les brevets - www.plutarque.com
SGDL - Société des gens de lettres de France - www.sgdl.org
WIPO - Bureau international de l'organisation mondiale de la propriété
industrielle - www.wipo.int
Etudes de marché
http://www.cetelem.com
http://www.cnje.org
http://www.creatests.com
http://www.insee.fr
http://www.xerfi.com
International
Cfce - Centre Français du Commerce Extérieur - http://www.cfce.fr
Export-pass.com - http://www.export-pass.com
Filexport - http://www.filexport.com
Missions économiques - http://www.dree.org/missionseconomiques
Planetexport - http://www.planetexport.fr
Telexport - http://www.telexport.tm.fr
Ubifrance - http://www.ubifrance.com
Medias
Challenges - Mensuel généraliste - http://www.challenges-eco.com
Défis - Mensuel - http://www.defis.com
Entreprise & Carrières - http://www.entreprise-carrieres.presse.fr
Job pratique magazine - mensuel - http://www.jobpratique.com/
La Tribune - quotidien - http://www.latribune.fr/
Le Figaro - Quotidien généraliste - http://www.lefigaro.fr
Le Monde - Quotidien - http://www.lemonde.fr
Le Revenu Français - Hebdomadaire financier et boursier
- http://www.lerevenu.com
L'Entreprise - Mensuel - http://www.lentreprise.com
Les Echos - Quotidien à dominante économique, financière et boursière
- http://www.lesechos.fr
L'Expansion - Mensuel à caractère économique et financier
- http://www.lexpansion.com
Liberation - Quotidien généraliste - http://www.liberation.fr
LSA - www.lsa.fr
Marketing magazine - www.emarketing.fr
Pressed - Achat à l'unité d'articles de presse
- http://www.pressed.com
Rebondir - Mensuel généraliste consacré à l'évolution professionnelle -
http://www.rebondir.fr/
Objectif général :
- Apprendre à maîtriser la dimension économique du projet
Objectifs intermédiaires :
- Connaître les différents outils d'études à utiliser
- Formaliser et quantifier une stratégie concurrentielle fondée sur
une analyse de l'offre et de la demande
- Définir le plan marketing et ses étapes de mise en oeuvre
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. LA DIMENSION ANALYSE
1.1. L'étude de marché
1.2. Les contraintes inhérentes au projet
II. LA DIMENSION STRATEGIQUE
2.1. La définition des orientations stratégiques
2.2. Le chiffrage des hypothèses commerciales
III. LA DIMENSION OPERATIONNELLE
3.1. La formalisation de l'offre
3.2. La commercialisation de l'offre
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE
INTRODUCTION
La dimension économique du projet est probablement la partie la plus
importante dans le dossier du Business Plan. Elle permettra aux
évaluateurs de vérifier la pertinence du business modèle sur lequel
s'appuie le porteur de projet.
Elle comprend une partie étude de marché (I) qui doit apporter des
réponses précises aux questions sur l'objet et les modalités de
l'activité, ainsi que sur les caractéristiques du champ concurrentiel.
Avec les éléments d'information recueillis, le porteur de projet sera en
mesure de définir sa stratégie commerciale, d'évaluer le nombre de
clients potentiels sur sa d'intervention, de déterminer et justifier des
hypothèses de chiffres d'affaires prévisionnels (II) .
A l'issue de l'étude de marché, le créateur aura une vue précise sur les
menaces et les opportunités de son environnement, les caractéristiques
de son marché, les besoins exprimés par la demande, les forces et les
faiblesses de ses concurrents et sera en mesure d'évaluer l'opportunité
commerciale de lancer son projet dans un cadre au sein duquel le niveau
de risque aura été, à défaut d'être éliminé, tout au moins probabilisé.
L'étude de marché crédibilisera le projet auprès des futurs
partenaires.
1.1.2. la démarche méthodologique
Différents types d'études (documentaires, qualitatives et
quantitatives), dont les techniques peuvent éventuellement être
combinées, peuvent être mobilisés dans le cadre d'une démarche
structurée qui doit permettre au porteur de projet de collecter et
traiter une information utile aux prises de décision (voir cours de
marketing licence II - séquence 5).
1.1.2.1. l'étude documentaire
La recherche documentaire consiste à rassembler un maximum
d'informations pour appréhender le secteur d'activité et le marché au
sein desquels le créateur souhaite développer son projet. Elle est
réalisée à partir du rapport opposant l'utilité d'une information et son
coût (figure 3.1)
Figure 3.1 - Méthodologie de la recherche documentaire
Les marchés sur lesquels interviennent les entreprises qui utilisent les
technologies de l'information et de la communication se développent de
façon exponentielle. Ils sont donc extrêmement spéculatifs et volatils.
Cela provient notamment du fait que la possibilité de procéder d'un clic
à des achats et des ventes en bourse, quasiment sans frais, implique
nécessairement des dérives suscitées plus par des espoirs de plus-value
à très court terme que la prise en compte des fondamentaux
économiques. Cette volatilité s'explique aussi par l'immatérialité et la
fragilité des actifs des entreprises de la Net économie. Les marchés
qui se développent avec une telle dynamique ne peuvent espérer
connaître une croissance à la fois très forte et sans à coups brutaux. Il
faut donc en tenir compte dans l'analyse.
Chaque caractéristique du marché (marché à créer, marché saturé,
marché à structure oligopolistique ou atomisée, ...) entraîne des
contraintes (réglementation contraignante, frais de prospection, temps
d'adaptation du marché à un nouveau produit, ...) et des facteurs clés
de succès (brevet, licence, outils de production flexibles, modes de
distribution, lieu d'implantation, ...) spécifiques qu'il est important
d'identifier à ce stade. Les informations recueillies pendant l'étude de
marché, qu'elles soient de nature qualitative (processus de décision
d'achat et comportement des clients) ou quantitative (volume du
marché en termes de chiffre d’affaires et/ou en nombre de produits,
évolution pendant les dernières années, taux de croissance annuel,
évolution prévisionnelle du niveau de consommation, ...) vont aider le
porteur de projet à mettre en cohérence son offre commerciale avec
les exigences du marché.
CONCLUSION POINT 1
L'analyse bivariée que nous avons étudiée plus haut permet de mettre
en relation deux variables qui sont généralement le temps (x i) et les
résultats observés (yi). L'ajustement suppose de démonter l'existence
d'une corrélation entre les deux variables à partir d'un modèle
mathématique de forme Y = ax + b (équation de la droite des moindres
carrés - DMC - passant le plus près possible de l'ensemble des points
représentant les différentes valeurs des variables et projetée ensuite
dans le futur).
Cette équation Y = ax + b est définie par le coefficient directeur de la
droite a et par la valeur b