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Chapitre1

Préparation à la création d’entreprise

Pour monter une entreprise et la réussir, il faut répondre à un besoin existant ou potentiel et il
faut s’assurer qu’en créant une entreprise, le créateur fait le bon choix et répond à une
profonde motivation.
Le futur créateur doit suivre et respecter un certain nombre d’étapes dans sa démarche
de création. L’une des premières étapes consiste à trouver l’idée du projet et à vérifier si elle
est réalisable.

I- L’idée
1. Comment trouver l’idée de base
Pour trouver une idée, on peut soit :
a. Partir de l’existant :
Dans cette situation, l’entrepreneur peut :
- Concurrencer son ancien employeur :
- en observant les faiblesses et lacunes observées dans son ancienne entreprise, on
peut se lancer dans un projet de création (segments pas ou peu développés,
gammes de produits insuffisamment développés).
- Devenir fournisseur de son ancien patron : de plus en plus d’entreprises souhaitent
externaliser certaines de leurs activités afin de réduire leurs coûts (nettoyage,
gardiennage, comptabilité, secrétariat). Le projet peut ainsi faire l’objet d’une
sous-traitance, d’une franchise ou d’un programme d’essaimage.
- Reprendre un commerce ou une entreprise

b. Lancer une idée neuve :


Dans cette situation l’entrepreneur peut :
- Répondre à un besoin non satisfait en observant la vie courante des gens.
- Adapter un concept étranger : un voyage à l’étranger ou la lecture d’un article de
presse peut faire découvrir qu’un marché n’a pas été exploité en Tunisie.
- Innover : Au-delà de l’innovation technologique pure la plupart du temps hors de
portée des petits créateurs, des petites innovations dans les techniques de vente ou
dans la gamme des prestations peuvent changer complètement l’approche du
marché.

2. L’opportunité
Une opportunité est une idée qui crée de la valeur, qui est rentable et qui est
capable de se développer compte tenu d’un marché et d’un ensemble de
ressources.
Une fois l’idée trouvée, il faut s’assurer qu’elle présente bien une opportunité
c.à.d. qu’elle est réalisable et que le produit ou service en question fera l’objet
d’une demande potentielle ou effective sur le marché.

II- Evaluation de l'idée et sa transformation en projet réalisable

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Pour s'assurer dans un premier temps de la réussite du projet, le créateur doit analyser son
idée et la valider. La démarche consiste à :
1. Définir son idée avec précision : se forcer à la résumer en quelques lignes précises et
concises et à en cerner clairement les différents aspects : les caractéristiques du
produit/service ; son utilité ( répondre à quel besoin ) ; son usage ( comment s'en sert-on )
2. Délimiter le marché visé a priori : le marché est il local, national, international,
saisonnier, permanent.
Décrire votre clientèle : les particuliers en activité, les retraités, les entreprises
artisanales, les PME, les grands groupes, les collectivités locales…..
3. Collecter les informations essentielles : les étapes précédentes ont mis en évidence les
points clé demandant à être approfondis. Il s'agit à cette étape de rechercher les
informations essentielles sur ces points.
Il s'agit de chercher en fonction de votre activité : des spécifications techniques ou
juridiques, des données sur (votre clientèle potentielle, le marché, l'état de la
concurrence), des statistiques (sur un volume de consommation spécifique, sur un taux
d'équipement etc..)
Les informations recherchées peuvent être collectées auprès de l'API (agence pour la
promotion de l'industrie) ; les chambres de commerce, l'INS (institut national des
statistiques), office de tourisme
Certaines informations essentielles peuvent être collectées en questionnant
directement sur le terrain des personnes qui connaissent bien la clientèle et l'activité
(grossistes, fournisseurs transporteurs, concurrents, banquiers….). Ces personnes vont
vous renseigner sur les facteurs clés de succès : FCS càd les atouts ou caractéristiques
idéales qui concernent aussi bien le produit/service que le porteur du projet.

4. Analyser les contraintes relatives au projet : Il s'agit de recenser l'ensemble des


exigences du projet et de vérifier qu'elles pourront bien être satisfaites.
Le recensement de ces contraintes aura une incidence sur : ;
- L'estimation des moyens à réunir (compétences, équipements, financement
etc…).
- Les risques pouvant peser sur le projet.
- La faisabilité de celui-ci et sa probabilité d'être rentable.
Il existe des contraintes relatives :
- aux caractéristiques du produit/service ( exemple : produit innovant, fragile,
dangereux, polluant etc… ).
- à la production (approvisionnement, processus de fabrication particulier,
conditionnement…..).
- à l'image du produit (produit reflétant un effet de mode, une image négative,
produit de luxe…).
- au marché (marché à créer, en démarrage, en fort développement ou mature).
5. Définir le projet personnel : Il faut définir votre projet personnel en prenant le temps de
réfléchir sur vous-même et en vérifiant par la suite qu'il est en cohérence avec votre projet
économique. En effet les exigences du projet économique doivent être cohérence avec
votre personnalité, votre potentiel, vos motivations, vos objectifs, vos compétences et vos
contraintes personnelles.
La personnalité et le potentiel du créateur doivent correspondre aux sollicitations du
projet (exemple : punch commercial nécessaire n'est pas le même pour la vente de
jeans dans une boutique que pour vendre de la bureautique aux entreprises).

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Pour ce qui est des compétences, la qualification idéale pour un nouveau chef
d'entreprise touche à la maîtrise de 3 disciplines : la technique, le commercial et le
management (gestion administrative et conduite des hommes).
L'incompétence dans la discipline qui prédomine comme F.C.S représente un risque
majeur d'échec.

6. Vérifier le réalisme de votre idée : Reprendre les caractéristiques majeures de votre idée
(atouts, points faibles, menaces, opportunités). La synthèse de ces différentes
caractéristiques doit permettre de conclure que le projet paraît réaliste.

Remarque : un projet peut être réaliste dans l'absolu mais mal adapté à celui qui le
porte. Vous devez donc apporter une réponse personnelle à chaque exigence.

III- Le profil de l’entrepreneur

Il n’existe pas de profil type de l’entrepreneur. Cependant malgré la diversité des profils des
.créateurs, ils partagent des traits communs de caractère, d’attitudes et de motivations
L’une des motivations majeures des créateurs d’entreprises est la volonté d’aller toujours plus
.loin, de gagner, d’atteindre et de dépasser les objectifs fixés
: Voici quelques traits communs de caractère relatifs aux créateurs d’entreprise

1. L’indépendance : Le créateur veut garder sa liberté, libre de faire des choix,


d’orienter sa vie, de fixer des objectifs, de choisir ses horaires de travail et ses
collaborateurs
2. Patience et persévérance : Le créateur doit persévérer et s’armer de patience face à
plusieurs obstacles qu’il peut rencontrer dans sa démarche de création : rigidité dans la
réglementation, lenteur administrative, froideur dans l’accueil et la communication de
l’information de la part du personnel administratif, difficulté à convaincre les
partenaires financiers.
3. Le goût du risque : Le créateur prend des risques réels il engage son argent, ses biens
personnels, sa crédibilité et sa sécurité matérielle et celle de sa famille. Ses risques
doivent bien évidemment être calculés et pris en toute connaissance de cause.
4. Le rapport au travail : L e créateur est quelqu'un qui travaille dur et qui ne compte
ses heures de travail par jour. Souvent pendant les premières années de démarrage, il
ne prend pas de congé et n’aura pas le temps de profiter de sa vie de famille.
Il est primordial de réfléchir sur la qualité de vie désirée, sur l’importance de la famille
.et sur le rôle et la place que prendra le travail dans sa vie
5. Le rapport à l’argent : Le créateur doit adopter un rapport responsable avec l’argent.
Les entrepreneurs qui réussissent ont bien compris qu’on n’a pas besoin uniquement
d’argent pour se faire de l’argent. Pour s’enrichir, on a besoin de marché, de créativité,
de compétences. L’entrepreneur doit être crédible financièrement par rapport aux
différents partenaires : banques, clients, fournisseurs. Il doit par ailleurs apprendre à
séparer son patrimoine personnel du patrimoine de son entreprise.
6. Le leadership : Capacité naturelle ou acquise pour la conduite des hommes. Faire
adhérer des individus avec des personnalités, des attentes, des besoins différents et des
intérêts souvent contradictoires à un même but n’est pas toujours aisé.

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Application sur la définition de l’idée d’un projet : cas du projet de croissanterie

Caractéristiques du produit ou du service :


Il s’agit de la vente aux particuliers de viennoiseries à emporter. Cette définition n’est pas
satisfaisante pour une définition de l’idée. Elle devrait être nettement plus précise :
« Cuisson électrique de viennoiseries, reçues surgelées, et vente aux particuliers de ces
produits à emporter ». Il s’agit d’un point de vente réduit pour une clientèle de particuliers
essentiellement pressés et de passage.

Remarque :
Si la vente ne se faisait pas qu’au comptoir et donc si les produits étaient aussi vendus « à
consommer sur place », cela nécessiterait soit un local aménagé en boutique ou en salon de
thé, soit une terrasse ou devant de porte à aménager pour un accueil attablé.

Besoins auxquels répond le produit :


Restauration rapide de type coupe faim remplaçant ou complétant le petit déjeuner pour
certains, servant d’encas en cours de journée pour d’autres. Cette activité dents répond à un
besoin de particuliers à mode de vie urbain résidents ou de passage.

Les moins
Produit banal, nourriture standardisée, industrielle : difficulté à lui donner une image, à se
démarquer. Marché largement occupé (d’où importance de l’emplacement). Concurrence des
produits authentiques des boulangeries-pâtisseries.

Les plus :
Stocks non périssables (congelés). Limitation des invendus, car cuisson possible de produits
tout au long de la journée. Produit en phase avec les modes de vie urbains de notre époque,
touchant un large spectre de clientèle.

Avantages concurrentiels :
Dans notre exemple, il n’est pas possible de répondre à cette rubrique, seul un projet précis de
croissanterie à un endroit bien déterminé peut relever un avantage concurrentiel spécifique
comme l’exclusivité de l’emplacement (exemple ; franchise unique obtenue dans un lieu
public) ou vente de produits fabriqués exclusivement avec du forment biologique ou ne
contenant que des basses calories ou avec teneur en vitamines garanties.

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