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Enseignement Supérieur et Universitaire

Université Officielle de Mbuji-Mayi (UOM)


Faculté de Sciences et Polytechnique
Département de Polytechnique

Initiation à l’entrepreneuriat

L1 LMD

Professeur Franck KAZADI NTITA


Docteur en Sciences Économiques (2019)
Initiation à l’Entrepreneuriat Professeur Franck KAZADI NTITA

INTRODUCTION

Dans son célèbre ouvrage publié en 1942, Capitalisme, socialisme et démocratie, Joseph
Schumpeter1, le théoricien de l’innovation et de l’esprit d’entreprise écrivait dans un sous
chapitre intitulé « le crépuscule de la fonction d’entrepreneur» : Le rôle de l’entrepreneur
consiste à réformer ou à révolutionner la routine de production en exploitant une invention ou,
plus généralement, une possibilité technique inédite.

La construction de chemin de fer dans ses premiers stades, la production d’énergie électrique
avant la première guerre mondiale, la vapeur et l’acier, l’automobile, les entreprises coloniales
fournissent des exemples frappants d’une vaste catégorie d’affaires qui en comprend une
quantité innombrable de plus modestes- jusqu’à celles consistant, au bas de l’échelle, à faire
une réussite d’une saucisse ou brosse à dent d’un type spécifique.

La mise en œuvre de telles innovations est difficultueuse…, en premier lieu parce qu’elles se
détachent des besognes de routine familières à quiconque et, en deuxième lieu, parce que le
milieu économique y résiste par des moyens divers, allant, selon les conditions sociales, du
refus pur et simple d’acquérir ou de financer un nouvel objet, à l’agression physique contre
l’homme qui tente de le produire»

A la lecture de cet extrait, on peut relever que ce qui caractérise l’entrepreneuriat – qui, pour
nous, englobe aussi bien l’esprit d’entreprise que l’esprit d’entreprendre - c’est l’état d’esprit et
le goût du risque. C’est dire que pour agir avec confiance au-delà de la zone délimitée par les
balises familières et surmonter ces résistances du milieu, des aptitudes sont nécessaires qui
n’existent que chez une faible fraction de la population et qui caractérisent à la fois le type et la
fonction d’entrepreneur. La prise du risque et le changement de paradigme, c’est-à-dire la
volonté de modifier le regard que l’on pose sur les choses et sur les gens, la maîtrise de la
technologie et l’usage que l’on en fait.

La seule volonté et curiosité qui vaille la peine d’être pratiquée avec un peu d’obstination : non
pas celle qui cherche à s’assimiler ce qu’il convient de connaître ou de changer mais celle qui
permet de se déprendre de soi-même. Pour cette catégorie d’êtres, il y a des moments dans la
vie où la question s’est posée de savoir si on peut penser autrement qu’on ne pense et percevoir
autrement qu’on ne voit, est nécessaire pour continuer à regarder ou à réfléchir.

1
Joseph Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, traduction Payot, 1965 p. 186

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Ainsi, la prise de risque, la volonté de relever le défi en changeant de paradigme constituent le


moteur et le cœur de l’entrepreneuriat ainsi que l’énergie de la démarche entrepreneuriale. Sur
le plan économique, la prise de risque contribue au processus de la croissance économique.
C’est la prise de risque qui renouvelle en permanence le tissu industriel, stimule le progrès
technique et satisfait au mieux le marché par les effets induits de la concurrence.

Si l’on peut remarquer que la recherche universitaire a jusqu’ici considéré le domaine


économique comme le domaine de prédilection de l’entrepreneuriat par la description et
l’analyse des façons dont s’est opérée la succession des technologies nouvelles et comment se
sont constituées ces grandes entreprises, firmes multinationales dont on pensait qu’elles étaient
mieux adaptées à l’extension des marchés, son intérêt pour l’entrepreneuriat associatif, c’est-à-
dire le monde non marchand, n’est qu’à son balbutiement.

Ce cours est une initiation à l’entrepreneuriat et est destiné aux étudiants de première Licence
Polytechnique. Il permet eux étudiants de cette promotion de se familiariser avec le domaine
de l’entrepreneuriat afin de devenir de véritables créateurs d’emplois et non des simples
diplômés d’universités demandeurs d’emplois.

Il vise à les éveiller et leur inculquer l’esprit entrepreneurial ou la mentalité entrepreneuriale


afin de les pousser à devenir des « entrepreneurs » capables de bouleverser les esprits, de créer
des opportunités, d’innover et d’entreprendre donc des projets de création d’entreprises pouvant
contribuer à la réduction du chômage et la lutte contre la pauvreté afin d’accélérer le
développement socioéconomique.

L’étudiant devrait à l’issue de ce cours qui se veut une approche pratique, être capable de (d’) :

 Maîtriser les notions sur les entreprises ;


 Comprendre et approfondir les notions sur l’entrepreneur et l’entrepreneuriat ;
 Identifier une opportunité d’affaire ;
 Faire les études du marché ;
 Concevoir un plan marketing ;
 Maîtriser le processus de création des entreprises ;
 Elaborer un business plan.

L’évaluation dans le cadre de ce cours sera composée des travaux pratiques et dirigés sans
oublier les interrogations et l’examen à notes fermées.

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CHAPITRE I : L’ENTREPRISE

1. Définition

L’entreprise est une unité économique et juridique qui a pour principale fonction la production
de biens et services destinés à être vendus sur un marché. L’activité d’une entreprise peut être
décomposée en deux phases distinctes :

- l’activité productive, c’est à dire la création de biens ou services.

- l’activité de répartition des richesses en contrepartie des biens ou services.

a. L’entreprise en tant qu’unité de production

Par l’opération de production, l’entreprise transforme des flux d’entrée (Intrants ou Inputs) en
flux de sortie (Extrants ou outputs).

Les intrants peuvent être classés en trois catégories :

- Le travail fourni par le personnel de l’entreprise

- Le capital technique : bâtiments, matériels, setc.

- Les consommations intermédiaires c’est à les matières premières, les produits semi-finis,
énergie…..ou les services (publicité, transport, …etc.) incorporés au processus de production.

b. L’entreprise en tant qu’unité de répartition

La contrepartie de l’activité de production de l’entreprise se traduit par la vente.

Le produit de cette vente doit permettre à l’entreprise de:

- rémunérer les facteurs de production ;

- payer ses charges sociales et fiscales ;

- réaliser un surplus destiné à assurer son avenir.

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Une fois les richesses sont créées, l’entreprise distribue les rémunérations aux agents qui ont
participé à la réalisation de la production. Ainsi :

- les employés perçoivent des salaires ;

- l’Etat, les organismes sociaux (CNSS) reçoivent les impôts et les cotisations sociales ;

- les prêteurs reçoivent des intérêts ;

- les apporteurs de capitaux reçoivent les dividendes ;

- l’entreprise garde pour elle les revenus non distribués.

2. Les finalités de l’entreprise

2.1. La notion de finalité

Les finalités, ou missions, de l’entreprise désignent les raisons pour lesquelles elle est acceptée
par son environnement. Ce sont des buts plus durables que les objectifs, avec des échéances
imprécises.

Elles répondent à des questions du type « que voulons-nous devenir ? », « quelles sont nos
motivations ? ». Les finalités contribuent à la cohésion de l’entreprise et orientent les décisions
stratégiques.

2.2. Les différents types de finalités

A. Les finalités économiques

Sont au nombre de trois:

- produire et distribuer des biens et services aux entreprises ou aux consommateurs ;

- assurer la survie de l’entreprise et sa croissance excepté pour certaines entreprises qui sont
créées pour une mission précise, temporaire ;

- réaliser un profit.

B. Les finalités humaines

Elles concernent aussi bien les ambitions des dirigeants (prestige par exemple) que
l’épanouissement du personnel : bonnes conditions de travail, bien-être des salariés,
participation au pouvoir de gestion, etc.

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C. Les finalités sociales

Elles peuvent coexister avec les autres finalités dans la plupart des entreprises, mais pour
certaines, elles constituent des finalités primordiales: le service public ou l’indépendance
nationale sont des finalités principales des entreprises publiques.

3. Classification des entreprises

Il existe plusieurs façons de classifier une entreprise. Parmi lesquelles, on cite :

- la classification selon la nature économique ;

- la classification selon la taille ;

- la classification juridique.

3.1. La classification selon la nature économique

Cette classification peut se faire selon trois aspects :

-classification par secteur ;

-classification par type d’opérations accomplies ;

-classification selon la branche d’activité.

A. La classification par secteur

On distingue :

1- Le secteur primaire qui regroupe toutes les entreprises utilisant à titre principal le facteur
naturel. Il englobe l’agriculture, l’élevage, la pêche, etc…

2- Le secteur secondaire qui réunit toutes les entreprises ayant comme activité la transformation
de matières premières en produits finis et englobe donc toutes les industries.

3- Le secteur tertiaire qui rassemble toutes les entreprises prestataires de services. Sa


composition est très hétérogène car il regroupe tout ce qui n’appartient pas aux deux autres
secteurs, à savoir : les activités de distribution, de transport, de loisir, de crédit, d’assurance,
hôtellerie,…..

B. La classification selon le type d’opérations accomplies

Les opérations effectuées dans une entreprise peuvent être classées en 5 catégories :

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1- Les opérations agricoles : ce sont des opérations dans lesquelles le facteur naturel est
prédominant.

2- Les entreprises industrielles : effectuent des opérations de transformation de la matière en


produits finis.

3- Les entreprises commerciales : réalisent les opérations de distribution des biens et assurent
la fonction de grossiste (c’est-à-dire l’achat en grande quantité directement chez le fabricant et
la vente en grande quantité au revendeur) ou de semi-grossistes (stade intermédiaire entre le
grossiste et le détaillant) ou de détaillants qui vendent directement au consommateur.

4 – Les entreprises de prestations de service : fournissent deux types de services :

- service de production vendue à d’autres entreprises : société d’étude, agences de publicité…

-service de consommation : entreprises rendant des services aux consommateurs (transport,


restaurants, locations…)

5- Les entreprises financières: réalisent des opérations financières à savoir : la création, la


collecte, la transformation et la distribution des ressources monétaires et des ressources
d’épargne. Elles sont constituées par les banques.

C. La classification selon la branche d’activité :

À la différence du secteur, qui rassemble des activités variées, la branche ne regroupe que les
entreprises fabriquant, à titre principal, la même catégorie de biens, entreprises de l’industrie
pharmaceutique, industrie…

Les entreprises d’une même branche ont pour points communs :

-l’usage d’une même technique ;

-l’utilisation des mêmes matières premières ;

-des intérêts communs dans certains domaines : ce qui leur permet de regrouper certaines de
leurs activités et de créer des services communs, notamment de recherche, d’achat ou de vente,
filiales communes.

3.2. La classification selon la taille

Les entreprises ont des tailles différentes. Selon sa dimension, l’entreprise va du simple atelier
jusqu’à la grande entreprise.

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A. Effectif du personnel employé : selon ce critère, on distingue :

- les très petites entreprises (TPE) qui emploient moins de 5 employés ;

- les petites entreprises (PE) qui emploient un effectif compris entre 5 et 10 salariés ;

- les moyennes entreprises (ME) employant un effectif compris entre 10 et 100 salariés (ce
nombre peut aller à 500) ;

- les grandes entreprises qui emploient plus de 500salariés.

B. Selon le chiffre d’affaires

Le chiffre d’affaire permet d’avoir une idée sur le volume des transactions de l’entreprise avec
ses clients. L’importance d’une entreprise peut se définir par le volume de ses transactions. Ce
critère est important pour les raisons suivantes :

- Il est utilisé pour apprécier l’évolution des entreprises et pour les classer par ordre
d’importance selon leur chiffre d’affaires.

- Pour l’entreprise,

•il constitue un outil de gestion : la variation du chiffre d’affaires permet à l’entreprise de


mesurer la pertinence de ses méthodes de ventes. Ainsi, une baisse du chiffre d’affaires est
souvent interprétée comme un indicateur important de la mauvaise santé de l’entreprise.

•Il est utilisé à des fins comparatives dans la mesure où il permet à l’entreprise de se positionner
par rapport aux autres entreprises de la même branche.

3.3. La classification juridique

Cette classification permet de distinguer entre :

A. Les entreprises publiques

1- Les entreprises publiques : ce sont des entreprises qui appartiennent en totalité à l’Etat ; ce
dernier détient l’intégralité du capital, le pouvoir de gestion et de décision.

2- Les entreprises semi-publiques : ce sont des entreprises contrôlées par les pouvoirs publics :
choix des investissements, niveau des prix, politique de l’emploi…etc. mais où des personnes
privées participent au financement et/ou à la gestion.

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B. Les entreprises privées

On distingue :

1. L’entreprise individuelle qui appartient en totalité à une seule personne qui assure la gestion
et la direction.

2. La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent de mettre en
commun leurs biens ou leur travail ou les deux à la fois en vue de partager le bénéfice qui pourra
en résulter.

3. La coopérative réunit des personnes qui désirent mettre en commun leurs économies ainsi
que leurs compétences pour l’autosatisfaction des besoins spécifiques (logement,
consommation) sans chercher le profit.

4. L’entreprise et son environnement

4.1. Définition de l’environnement de l’entreprise

C’est l’ensemble des facteurs extérieurs à l’entreprise et qui ont une influence sur elle.

On distingue :

-le macro-environnement : environnement général de l’entreprise qui intègre les aspects


sociologiques, économiques, juridiques, techniques … tant nationaux qu’internationaux.

-le microenvironnement : environnement spécifique de l’entreprise constitué de ses clients, de


ses fournisseurs, de ses sous-traitants, de ses concurrents…

4.2. Le macro environnement de l’entreprise

Il existe de nombreux facteurs clés de cet environnement qui ont des conséquences pour
l’entreprise. Celle-ci doit les connaître pour agir efficacement. Par exemple, une entreprise qui
décide de lancer un nouveau produit doit savoir que la demande future est fonction de multiples
facteurs.

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4.3. Le microenvironnement de l’entreprise

Le microenvironnement de l’entreprise est constitué par ses partenaires sur le marché.


L’entreprise désirant connaître son environnement spécifique doit apprécier les différents
aspects le concernant. Cette étude de l’environnement spécifique constitue le contenu essentiel
des études de marché réalisées par les entreprises.

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4.4 Le Modèle SWOT (Strength, Weakness, Opportunity and Threat)

En médecine, le diagnostic ou SWOT (pour strength, weakness, opportunity and threat) ou


modèle LCAG (pour Learned, Christensen, Andrews et Guth, Business Policy, Text and cases,
R. Irwin, 1965) est un ensemble de méthodes qui permet de lire l’état de santé d’une personne
d’après son apparence ou ses symptômes. Il est formulé par ceux qui sont "aptes à discerner"
et conduits les praticiens à prescrire des remèdes. Le terme "diagnostic" a été très rapidement,
au cours du siècle dernier, repris par les gestionnaires amenés, eux-aussi, en raison de leurs
compétences, à remettre sur pied les organisations sujettes à des troubles.

Depuis le milieu du XXe siècle, le diagnostic s’est enrichi de moyens techniques et de critères
plus opératoires (méthodes d’observation directe et indirecte entretiens individuels et de groupe,
enquêtes, ratios, mesures comptables, physiques, chimiques, grilles d’analyse, prédicteurs de
faillite, cartes et morphologies industrielles, matrices stratégiques, chaîne de valeur, ...) qui en
renforcent la productivité. Etape d’un processus de décision, le diagnostic traduit la réalité
organisationnelle d’une entreprise dont il décrit les forces et les faiblesses en les reliant aux
menaces et opportunités de son environnement. Il s’agit moins en l’occurrence de décrire une
situation à un instant T que d’en faire une représentation opératoire pour l’action. Le diagnostic
est donc accompagné de prescriptions, c’est-à-dire de propositions sur ce qu’il convient de faire.

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CHAPITRE II : L’ENTREPRENEUR

1. Définition

Aujourd’hui, le Petit Robert donne trois définitions du mot « entrepreneur »:

La première définition fait référence à l’acte d’entreprendre: « est entrepreneur » celui qui
entreprend quelque chose.

La seconde voit dans l’entrepreneur «une personne qui se charge de l’exécution d’un travail ».

La troisième, dans une perspective économique, est entrepreneur «toute personne qui dirige
une entreprise pour son propre compte, et qui met en œuvre les divers facteurs de production
(agents naturels, capital, travail), en vue de vendre des produits ou des services ».

TRAVAIL DIRIGE : Trouvez 05 définitions de l’entrepreneur et leurs auteurs.

2. Typologie des entrepreneurs orientés vers l’action

Profil PIC: Pérennité, Indépendance et croissance

Profil CAP: Croissance, Autonomie et Pérennité.

3. Principales caractéristiques entrepreneuriales

•Désir d’accomplissement

•Recherche du pouvoir

•L’autonomie

•La confiance en soi

•Haut niveau d’énergie et de dynamisme

•Persévérance malgré les obstacles

•Tolérance au stress

•Capable de faire face à la concurrence

•Personne orientée vers l’action

•Innovateur

•Capacité de concevoir des projets, de conceptualiser et de se projeter dans l’avenir

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4. Choix de l’idée de projet

Généralement la recherche de l’idée d’un produit ou d’un service servant à la création d’une
entreprise, peut se faire dans trois directions : la vie quotidienne, la vie économique ou la vie
professionnelle.
- La vie quotidienne : en observant son quotidien, on peut facilement trouver l’idée du projet
qu’on veut mettre en place. Ainsi, on peut identifier certains besoins pouvant être satisfaits par
la mise en place de produits ou services non commercialisés, ou copier une idée réussie et qui
a été réalisée par un ami, un voisin ou un parent.

- La vie économique : la consultation des revues et magazines nationales et internationales


peut constituer une source d’idées pour des opportunités nouvelles. Ainsi des idées pouvant
être transposées d’un pays à un autre, en l’état ou adaptées, en fonction du contexte de ce pays.

- La vie professionnelle : présente la troisième source possible d’identification des idées


entrepreneuriales puisque l’observation de son milieu professionnel peut permettre de découvrir
des produits ou services complémentaires à ceux commercialisés par son patron.

De même, on peut trouver une idée d’un projet entrepreneurial en empruntant les quatre voies
suivantes :

1. La commercialisation d’un produit ou service existant déjà sur le marché.

2. La mise en place d’un nouveau produit ou d’un nouveau service.

3. L’acquisition d’une franchise ;

4. La reprise d’une entreprise.

Le tableau ci-après expose les avantages et les inconvénients de chaque option

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5. Méthodologie de recherche et de validation d’idée de création d’entreprises

Le processus de recherche d’idée comporte 4 étapes:

1 - Sélection d’un axe de recherche

On peut s’inspirer :

•de son savoir-faire professionnel

•de sa personnalité

•des opportunités

•des problèmes rencontrés

2 - La recherche des idées

On applique les techniques de créativité à l’axe de recherche retenu:

a- Le brainstorming

Cette technique consiste à produire en groupe et spontanément le plus grand nombre possible
d'idées sur un sujet donné (5 participants au minimum et idéalement 8-12) :

•sans retenue

•sans se soucier du réalisme des idées dans un premier temps ;

•en s'interdisant toute critique, toute justification.

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b- La défectuologie

Cette technique consiste à :

•recenser tous les défauts, inconvénients ou faiblesses d'un produit ou d'un service ;

•les classer en fonction de critères choisis ;

•rechercher des solutions d'amélioration ou de suppression de ces éléments insatisfaisants.

c- L’espace de consommation

Pour trouver de nouvelles idées de produits ou de services, on peut également utiliser un tableau
intitulé "Espace de consommation". Cet outil permet de définir un produit ou un service existant
et vendable selon tous ses critères commerciaux.

La modification d'un des paramètres peut alors donner naissance à :

•un produit nouveau ou à une activité nouvelle ;

•un produit ou un service modifié pour l'adapter à un autre Marché.

Cette technique ne peut s'utiliser qu'à partir d'une activité ou d'un produit existant.

d- La différenciation

La différenciation apporte à un produit / service ou à une offre commerciale un caractère apte


à se distinguer nettement des offres concurrentes.

3- Sélection de certaines idées

La sélection de certaines idées se fait à travers une analyse objective et subjective du réalisme
des idées en tenant compte:

•des compétences indispensables

•des moyens financiers, humains et techniques

•du contexte juridique

•du temps disponible

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6. Conclusion finale sur la validation de chaque idée retenue

Formes d’entrepreneuriat

1. Entrepreneuriat par Franchise: Franchiseur et les franchisés. Contrat moyennant


« Royalties ».

2. Entrepreneuriat par Essaimage (extrapreneuriat): Autonomiser les salariés porteurs


de projets de création d’entreprise ou externaliser une activité en gagnant/gagnant.

3. Entrepreneuriat par reprise d’une entreprise: reprendre une entreprise existante.

4. L’intrapreneuriat: innovation au sein de l’entreprise encouragée et valorisée comme


entreprise interne à l’entreprise-mère.

5. Entrepreneuriat EX-NIHILO: Création d’entreprise en partant du néant.

Avantages de l’entrepreneuriat

1. Liberté de l’entrepreneur dans son activité;

2. Développement sans contrainte de ses propres idées;

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3. Emploi stable et indépendant (autonome) ;

4. Garantie de l’emploi et possibilité de création d’autres ;

5. Fournir le meilleur de soi-même ;

6. Avantage économique et fiscal (facilité).

Inconvénients de l’entrepreneuriat

1. Pas de salaire fixe ;

2. Solitude de l’entrepreneur (seul devant ton destin);

3. Insécurité financière au début de l’activité ;

4. Poids de la concurrence ;

5. Accumulation des responsabilités (trop pris toi seul, gestion du temps, comptabilité,
fiscalité, etc.) ;

6. Risque (l’opportunité peut devenir une menace) ;

7. Environnement interne (travailleurs, partenaires), et externe (famille, amis) ; etc.

Selon REGIS LABAUME (2003), il existe 5 types d’entrepreneuriat qui sont:

1. Entrepreneuriat formel et informel ;

2. Entrepreneuriat individuel et collectif ;

3. Entrepreneuriat occasionnel et durable (long terme);

4. Entrepreneuriat féminin et Entrepreneuriat masculin ;

5. Entrepreneuriat privé et Entrepreneuriat public ; etc.

Les étapes du processus entrepreneurial sont :

1. Eveil entrepreneurial (vision, prise de conscience);

2. Idée d’affaires (opportunité);

3. Plan d’affaires (Business Plan);

4. Recherche des partenaires clés et le financement ;

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5. Démarrage ;

6. Exploitation de l’entreprise (accélération et croissance).

Les principaux motifs de l’entrepreneuriat sont :

 Passion (tradition familiale);

 Recherche de la liberté personnelle (emploi indépendant et stable);

 Besoin d’accomplissement personnel ;

 Ressources financières ;

 Devoir sociétal (village natal);

 Propagande électorale (ambition ou maintien/électorat).

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CHAPITRE III : L’ENTREPRENEURIAT ET L’ENTREPRENEUR

1. Définition de l’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat est une dynamique de création et d’exploitation d’une opportunité d’affaires


par un ou plusieurs individus via la création de nouvelles organisations à des fins de création
de valeur (fins lucratives).

TPE : Trouvez 05 définitions de l’entrepreneuriat avec les auteurs.

2. Définition du vocable « entrepreneur »

Aujourd’hui, le dictionnaire le Robert donne trois définitions du mot « entrepreneur »:


 La première définition fait référence à l’acte d’entreprendre. «L’entrepreneur » est donc
celui qui entreprend quelque chose ;
 La seconde voit dans « l’entrepreneur », une personne qui se charge de l’exécution d’un
travail ;
 La troisième, dans une perspective économique, est « entrepreneur », toute personne qui
dirige une entreprise pour son propre compte, et qui met en œuvre les divers facteurs de
production (nature, travail, capital), en vue de vendre des produits ou des services.

3. Importance de l’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat est très important car il est considéré comme :


 apporteur de solutions alternatives aux problèmes de chômage ;
 moteur de développement économique ; puis
 formateur d’un état d’esprit acteur et producteur de richesses économiques et sociales.

4. Typologie des entrepreneurs orientés vers l’action

Nous avons ici deux profils :

 Profil PIC : Pérennité, Indépendance et croissance ; et


 Profil CAP : Croissance, Autonomie et Pérennité.

5. Principales caractéristiques entrepreneuriales

Principales caractéristiques entrepreneuriales sont :

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 Le désir d’accomplissement ;
 La recherche du pouvoir ;
 L’autonomie ;
 La confiance en soi ;
 Le haut niveau d’énergie et de dynamisme ;
 La persévérance malgré les obstacles ;
 La tolérance au stress ;
 La capacité de faire face à la concurrence ;
 La personne orientée vers l’action ;
 L’innovateur ;
 La capacité de concevoir des projets, de conceptualiser et de se projeter dans
l’avenir.

6. Choix de l’idée de projet

Généralement la recherche de l’idée d’un produit ou d’un service servant à la création d’une
entreprise, peut se faire dans trois directions : la vie quotidienne, la vie économique ou la vie
professionnelle.

- La vie quotidienne : en observant son quotidien, on peut facilement trouver l’idée du projet
qu’on veut mettre en place. Ainsi, on peut identifier certains besoins pouvant être satisfaits par
la mise en place de produits ou services non commercialisés, ou copier une idée réussie et qui
a été réalisée par un ami, un voisin ou un parent.

- La vie économique : la consultation des revues et magazines nationales et internationales peut


constituer une source d’idées pour des opportunités nouvelles. Ainsi des idées pouvant être
transposées d’un pays à un autre, en l’état ou adaptées, en fonction du contexte de ce pays.

- La vie professionnelle : présente la troisième source possible d’identification des idées


entrepreneuriales puisque l’observation de son milieu professionnel peut permettre de découvrir
des produits ou services complémentaires à ceux commercialisés par son patron.

De même, on peut trouver une idée d’un projet entrepreneurial en empruntant les quatre voies
suivantes :

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1. La commercialisation d’un produit ou service existant déjà sur le marché.


2. La mise en place d’un nouveau produit ou d’un nouveau service.
3. L’acquisition d’une franchise.

7. Typologie des entrepreneurs


Critères les plus couramment utilisés pour l’élaboration de typologies en entrepreneuriat sont :

Conception de soi
Engagement
Racine systémique
Vision
Système relationnel
Délégation
Finalité
Autonomie
Capacité d’adaptation
Créativité
Innovation
Besoin de réalisation
Besoin de pouvoir
Besoin de reconnaissance
Besoin de sécurité
Attitude face à la croissance
Attitude dans les relations interpersonnelles
Attitude face aux profits
Attitude face au risque
Style de leadership
Style de management
Style de prise de décision
Style stratégique

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Tableau 1 : typologie

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Tableau 2 : Synthèse de typologie

9.4 L’adéquation « Homme/Situation »

La question à poser n’est pas « Suis-je un bon entrepreneur » mais plutôt:


« Ai-je un profil adapté au projet que j’entends développer à la situation que je vise? »

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L’adéquation entre un projet et un entrepreneur potentiel est une condition nécessaire de


réussite d’une initiative. L’adéquation Homme/Situation passe par un travail de connaissance
de soi, complété généralement par un développement personnel.

Se connaître en tant qu'entrepreneur potentiel il faut se poser les questions suivantes :


1) Quelles sont mes motivations ?
Est-ce le besoin d'accomplissement ? Le besoin d'indépendance ? Le besoin de reconnaissance ?
La recherche du pouvoir ? Le challenge, l'enrichissement, etc.

2) Quel type d'entrepreneur suis-je? Est-ce que je privilégie le PIC ou le CAP?

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A: élevé
B: important
C: moyen
D: faible
E: inexistant

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CHAPITRE IV : INNOVATION ET OPPORTUNITE

1. Les formes d’innovation

L’innovation consiste à introduire, quelque chose de nouveau, d’encore inconnu, dans une
chose établie.
 Une innovation peut partir d’un existant et s’efforcer d’apporter des améliorations
possibles ;
 Une innovation peut être dans la continuité d’un produit ou d’un processus: innovation
incrémentale ;
 L’innovation peut introduire une rupture majeure: innovation radicale ;
 L’innovation peut être la conséquence d’une initiative ou perçue comme une nécessité,
une obligation ;
 Les innovations peuvent être technologiques (fusée Ariane), sociales (semaine de
35heures) ;
 Les innovations s’installent dans les organisations (groupe autonome, qualité totale…),
au niveau des produits (ordinateur, Téléphone portable…), au niveau des processus
(lignes de fabrication, automatisation…) et dans la distribution (ventre par Internet…)

2. Typologie des projets

• Projets à faible potentiel de développement:


– peu de risques et peu de valeurs
– Entrepreneur connaît son métier et le secteur d’activité, pragmatique cherche son propre
emploi avec management centralisé et simple

• Projets à fort potentiel de développement:


– Peu de risques/ fort potentiel de valeurs
– Entrepreneur innovant, ambitieux, leader et un bon manager
– Projet ne nécessitant pas beaucoup de capitaux mais nécessité de protection et d’évolution
rapide dans le marché

• Projets de type grand jeu:


–Haut niveau de risques et haut potentiel de valeurs
–Entrepreneur est un très bon professionnel reconnu par ses compétences dans une activité et
mobilisent des capitaux importants et des RH compétentes
– Pas/ peu d’erreurs

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• Projets de type impasse:


– Risques élevés et peu de valeur

– Bon Entrepreneur à des motivations sociales et politiques plutôt que financières possédant un
réseau personnel important.
– Droit à l’erreur moins toléré

3. De l’idée à l’opportunité d’affaires

Par opportunité, on peut entendre une opportunité de création d’entreprise (ou d’activité), de
reprise d’entreprise (ou d’activité) ou de développement d’une innovation dans une entreprise
existante.

Pour Schumpeter, l’opportunité entrepreneuriale est la résultante « d’une nouvelle combinaison


des facteurs de production qui se manifeste dans l’introduction d’un nouveau produit, d’une
nouvelle méthode de production, lors de l’exploitation d’un nouveau marché, de la conquête
d’une nouvelle source d’approvisionnement et, finalement d’une nouvelle forme d’organisation
industrielle » Schumpeter, Théorie de l’évolution économique, Paris, Dalloz, 1935.
Dans le cadre de ce cours, notons qu’on peut soit :

 Découvrir une opportunité ;


 Valoriser une opportunité ;
 Créer une opportunité.

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Chapitre III : L’intrapreneuriat

1. Définition

L’Intrapreneuriat est un processus par lequel un individu (ou un groupe d’individus), en


association avec une organisation existante, crée une nouvelle organisation ou provoque le
renouvellement ou l’innovation au sein de cette organisation.

2. Le processus intrepreneurial

Etape 1: détecter une opportunité

L’opportunité intrepreneuriale ne se limite pas à une opportunité d’affaires, génératrice de


nouveaux revenus. Elle inclut toute action ou projet susceptible d’améliorer la performance de
l’entreprise en termes de son avantage concurrentiel, sa réputation au sein de la communauté,
son climat interne, sa productivité, ses délais de mise en marché, ses coûts, etc.

Etape 2: 2: Obtenir un soutien initial

L’obtention du soutien de l’entreprise peut prendre des formes différentes: Les activités de
raffinement du concept, d’élaboration d’un premier prototype et de rédaction d’un plan
d’affaires.

Etape 3: Obtenir l’accord officiel

 Au cours de cette étape, l’intrapreneur doit mettre au point un prototype convaincant et


réaliser des tests. Il doit également rédiger un plan d’affaires.
 Le plan d’affaires remplit les fonctions suivantes:

• Clarifier, améliorer et vérifier la validité de son concept;


• Convaincre les décideurs d’investir dans le projet;
• Sert de plan stratégique dans la phase successive de concrétisation du projet

Etape 4: Concrétiser le projet

Cette étape revêt un caractère d’irréversibilité: pour l’entreprise, en raison de l’investissement


qu’elle doit consentir et pour l’intrapreneur, en raison de l’engagement total qui doit désormais
être le sien.

Selon la taille et la complexité du projet, cette étape peut marquer le passage d’une
configuration en solo à une configuration en équipe. L’intrapreneur (intrants) doit déployer
des ressources, diriger une équipe, respecter des délais et atteindre des résultats.

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Etape 5: Sortir

Cette dernière étape n’est pas obligatoire car le projet intrapreneurial devient une activité que
son initiateur va tout naturellement continuer à gérer et à développer au cours du temps.

Le projet intrapreneurial peut ne pas requérir de suivi, ou l’intrapreneur peut désirer passer le
relais ou être contraint de le faire. Pour que l’aventure intrapreneuriale se conclue à son plus
grand avantage, l’intrapreneur doit envisager et discuter l’ensemble des scénarios de sortie.

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CHAPITRE V : L’ETUDE DE MARCHE

1. Définition

L’étude de marché est un travail de collecte et d’analyse d’information qui a pour objectif
d’identifier les caractéristiques d’un marché.

L’étude de marché permet de savoir si l’idée du projet est réalisable et si elle est susceptible de
faire la différence avec les concurrents.

L’étude de marché doit permettre de répondre aux questions suivantes :

- Quelle sera ma clientèle (taille, catégorie socio-professionnelle, âge) ?

- Comment mon entreprise peut-elle s’accaparer une part de marché ?

- Quels sont les atouts de mon produit ou de mon service ?

- Comment mon produit ou mon service va-t-il être commercialisé et sous quelle forme ?

- Quelle est la réglementation du secteur, voire, du produit ou du service à commercialiser ?

- Quels seront les concurrents actuels et futurs de mon produit ou de mon service ?

- Quel sera le chiffre d’affaires escompté ?

- Quelle stratégie à mettre en place pour le réaliser ?

- Quels sont les moyens humains et matériels à mettre en œuvre pour réaliser le chiffre d’affaire
?

Les principaux axes d’une étude de marché sont :

- l’environnement du produit ou du service ;

- le marché cible ;

- la concurrence ;

- les fournisseurs ;

- la segmentation et la stratégie marketing ;

- l’évaluation des prévisions de ventes.

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a. L’environnement du produit ou du service

Il s’agit de l’étude du secteur du produit ou du service à produire ou à commercialiser.

Cette étude permet de connaître la réglementation de la profession et les tendances du marché.

b. Le marché cible

La clientèle de l’entreprise doit être identifiée de manière précise : individus, détaillants,


collectivités, grossistes, industriels, etc.

Le rapport qualité/ prix doit être déterminé avec précision afin d’inciter les clients à s’approprier
du produit ou du service de l’entreprise.

Le marché cible ne doit pas dépendre d’un seul client mais comprendre une variété de clients
sinon le sort de l’entreprise sera entre ses mains (l’entreprise sera la victime de ses caprices).

c. La concurrence

La connaissance approfondie des concurrents permet d’identifier :

- leurs forces et leurs faiblesses (capacité de production et de commercialisation, modes de


vente, caractéristiques de leurs produits,…) ;

- leurs politiques de prix (politique de promotion de vente, prix pratiqués,…) ;

- les conditions accordées aux clients (conditions de règlement, délais de livraison, service
après-vente,…).

Il est possible de se procurer de ses informations auprès des chambres de commerce, des
associations professionnelles et auprès des concurrents eux-mêmes, de leurs clients et de leurs
fournisseurs.

d. Les fournisseurs

Le choix des futurs fournisseurs de l’entreprise ne doit pas se faire uniquement sur la base de
leurs prix mais également sur la qualité de leurs produits.

Comme pour les clients, il ne faut jamais choisir un seul fournisseur. Aussi, il faut sélectionner
plusieurs fournisseurs en s’assurant qu’ils vont soutenir l’entreprise dans les situations difficiles
(difficultés financières, commandes exceptionnelles,…) et qu’ils vont respecter les délais
d’approvisionnements de l’entreprise.

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2. Méthodologie de réalisation d’une étude de marché

Pour réaliser une étude de marché, on recourt aux trois outils suivants :

1. La recherche documentaire via les sources et canaux d‘informations : contact direct, journaux
et magazines, sites internet.

2. L’étude qualitative visant l’obtention d’informations de qualité sur un secteur d’activité :


entretiens semi-directs, focus group,…

3. Les études quantitatives pour mieux cibler les préférences d’un acteur du marché, notamment
les clients: sondage par questionnaire, test de dégustation, marché témoin…..

3. Principales sources d’informations pour la connaissance de l’environnement et du


secteur d’activité

Les centres régionaux d’investissement (CRI) ;

Les fédérations de métiers et ordres ;

Les Banques (surtout celles disposant de bibliothèques ouvertes au public) ;

Observatoires économiques ;

Les chambres de commerce d’industrie et de services (CCIS) ;

Les foires et salons professionnels ;

La presse économique (l’économiste, la vie économique,….) ;

Les associations d’aide à la création d’entreprises, etc.

4. L’élaboration d’une stratégie marketing

L’élaboration de la stratégie marketing se fait à partir de trois points :

•La segmentation du marché ;

•Le ciblage des segments du marché ;

•Le positionnement de l’entreprise.

1. La segmentation

L’analyse des informations en provenance du marché (identification des clients, sélection des
fournisseurs, étude des concurrents et de l’environnement dans lequel va évoluer l’entreprise)

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va permettre de faire des choix clairs en matière de segmentation et de composantes de la


stratégie marketing.

La segmentation consiste à identifier les segments de marché qui vont permettre au porteur de
projet de valoriser son opportunité. Pour segmenter le marché, on peut utiliser des critères
comme les catégories des clients, les besoins, les technologies utilisables, les circuits de
distribution. Pour chaque segment de marché identifié, il faut déterminer son volume et sa taille.

La segmentation est le processus permettant de partager le marché en sous ensemble de


consommateurs ayant des caractéristiques, des comportements et des réactions au produits
homogènes » « Un segment : un groupe de consommateurs dont les besoins et les
comportements d’achat sont suffisamment homogènes pour être servis par la même offre et
représentés par un programme d’action marketing »

Le processus de segmentation est constitué de trois étapes :

1. La phase d’enquête: on entreprend une série d’entretien ou des réunions de groupes avec
des consommateurs afin de mieux comprendre leurs motivations, attitudes et
comportements ;
2. La phase d’analyse : analyser les résultats, les données sont soumises à une analyse, les
segments doivent être aussi homogènes que possible et très contrastés ;
La phase d’identification : le profil de chaque segment est identifié.

2. le ciblage

Le ciblage se fait sur le plan quantitatif en précisant le nombre de clients potentiels, et qualitatif
en identifiant leurs besoins et leurs comportements.

Il faut cibler en priorité les segments qui ont le plus de potentiel de croissance et dont les besoins
demandent une offre de produits ou/et de services qui sont au centre des compétences de
l’équipe projet

Pour pouvoir sélectionner un ou plusieurs segments, le porteur de projet doit pouvoir répondre
à quatre questions :

1. Le volume de clients dans le ou les segments identifiés est-il suffisamment important pour
faire vivre l'entreprise? Que représente-t-il en termes de CA potentiel ?

2. Ces clients ont-ils un réel besoin à satisfaire? Si oui, lequel ou lesquels?

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3. Le marché est-il assez mûr? Y a-t-il un réel potentiel de développement ? Quel pourrait être
mon chiffre d'affaires demain ?

4. Ai-je les capacités financières, humaines, techniques et technologiques pour répondre à


leur(s) besoin(s) ?

3. Le positionnement

Après avoir identifié et ciblé un ou plusieurs segments de clientèle, le créateur doit clarifier sa
position sur le marché. Le positionnement est la deuxième étape dans l'élaboration de la
stratégie marketing. Le positionnement traduit en fait l'image qu'une entreprise veut donner
d'elle-même à ses clients et à ses concurrents. Il permet à l’entreprise de se différencier de ses
concurrents.

Pour se positionner, il faut tenir compte du positionnement des concurrents et des attentes et
des besoins des clients.

5. Le marketing mix

Le mix marketing désigne la combinaison des paramètres déterminants de l’offre.

Ces paramètres sont au nombre de quatre :

 Le produit ;
 Le prix ;
 La distribution (la vente) ;
 La communication.

Les deux premiers (produit et prix) ont vocation à répondre aux besoins de la demande.

Plus simplement, il s'agit de l'offre faite par l'entreprise à ses clients.

Les deux autres (distribution et communication) ont pour objectifs d'accroître les ventes et de
faire connaître les produits ou services.

1- Le produit ou le service

Le produit (ou service) peut se définir de deux manières :

1. dans son approche traditionnelle : ce que l'on vend aux clients,

2. dans son approche commerciale : un moyen permettant de répondre aux attentes et besoins
des consommateurs.

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Le produit est bien ou un service capable de satisfaire plus ou moins complètement un besoin.
On peut définir les caractéristiques d’un produit à trois niveaux :

1) Qualités perçues ou attendues par le consommateur : poids, performances, composition,


esthétique, facilité d’emploi ;
2) Contenu symbolique : prestige, liberté, simplicité, robustesse, à la mode, puissance, par
exemple qui doit habille la mode.
3) Service rendu par le produit : gain de temps, déplacement, distraction, communication

En général, on considère que le produit traverse quatre étapes au cours de sa vie: le lancement,
le développement, la maturité, le déclin.

a) Le lancement

Le produit n’est pas exempt de défauts, les efforts de recherche se poursuivent, le coût unitaire
est élevé. En général, la concurrence est pratiquement inexistante.

b) Le développement

C’est la phase cruciale : échec ou réussite, si réussite, élargissement du marché, baisse du coût
unitaire, mise au point définitive du produit, émergence de la concurrence.

c) La maturité

Le marché potentiel atteint un niveau de saturation, la demande se maintient grâce au marché


de renouvellement. Des améliorations mineures sont apportées au produit pour attaquer d’autres
segments et contrer les actions de la concurrence.

d) Le déclin

Le produit est maintenant dépassé et ses ventes diminuent.

Graphiquement ces phases se présentent comme suit :

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2- Le prix

Pour le client, le prix est perçu comme un moyen de différenciation entre plusieurs entreprises
proposant un produit similaire ou de même marque.

Pour l'entreprise, le prix permet de positionner le produit dans une gamme sur le marché.

Il est également l'un des premiers éléments qui permettra à l'entreprise de mesurer l'adéquation
(ou l'inadéquation) de sa politique commerciale auprès de la clientèle.

Les créateurs d'entreprise ont généralement tendance à fixer leur prix en ne tenant compte que
du seul coût de revient (production, distribution, ...). Ceci s'explique par la facilité d'utilisation
de cette méthode.

Toutefois, il est important de rappeler que l'entreprise évolue sur un marché.

L’entrepreneur doit par conséquent tenir compte des prix de la concurrence et de l'étude des
attentes tarifaires de la clientèle.

Pour fixer le "juste prix", il est donc nécessaire de bien connaître sa clientèle, ses concurrents
et ses coûts.

3 méthodes pour la fixation du prix :

 Selon les coûts de l’entreprise ;

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 Selon la concurrence ;
 Selon la demande.

A- selon les coûts

Le prix de vente du produit doit permettre d’absorber tous les coûts et de dégager une marge.
Les coûts comprennent :

Des coûts directs (fixes ou variables)

- achat de marchandises et/ou de matières premières,

- rémunérations (salariés, entrepreneur), recours à des sous-traitants, entretien du matériel et


outillage, amortissement des machines, etc.

Des coûts indirects (fixes ou variables)

- étude de marché, publicité, commissions...

- frais généraux et financiers (loyer, électricité, assurances...), frais de recherche et


développement, etc.

Le prix de vente doit être supérieur au prix de revient unitaire de manière à dégager un résultat
positif. Le résultat se calcule comme suite :

R=CA-TC avec
R=résultat
CA=chiffre d’affaires
TC=total des charges

B- selon la concurrence

L’entreprise fixe ses prix en restant dans une fourchette de prix couramment pratiqué par la
concurrence .La différenciation se fait par l’image de marque, la publicité, la notoriété, etc.
C’est le cas d’un produit ou service très voisin de ce qui existe déjà sur le marché. On peut
adopter 3 attitudes :

 Vendre au prix du marché : la percée sera difficile en absence de positionnement ;


 Vendre plus cher ;
 Vendre moins cher.

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C- selon la demande

Dans le cas du lancement d’un produit nouveau, le promoteur doit tenir compte du prix «
Psychologique » qui est indiqué par le client lorsqu’il est prêt à acheter le produit ou à se
procurer le service. Pour le fixer, on peut poser de deux types de questions à des clients
potentiels :

Au-dessus de quel prix, pensez-vous que le produit ou le service serait trop cher ?

Au-dessous de quel prix penseriez-vous que le produit est de qualité médiocre ?

3. La distribution

Le canal ou circuit de distribution est le moyen permettant de rendre accessible au


consommateur final produit fabriqué par l’entreprise. Le circuit de distribution est le chemin
suivi par le produit du site de production au point de vente final.

La politique de distribution choisie par l'entreprise devra lui permettre de mettre en place les
meilleurs moyens d'acheminer ses produits et/ou services à la clientèle, tout en facilitant et en
optimisant les ventes.
Pour prendre une telle décision, il est nécessaire d'avoir une bonne connaissance :

1. des réseaux de distribution existants (et concurrents),

2. des moyens (financiers et humains) dont dispose l'entreprise,

3. de la typologie et des attentes de la clientèle.

4. La communication

L'objectif premier de la communication est de faire connaître ses produits et son entreprise. La
communication matérialise le positionnement de l'entreprise, à savoir l'image que veut donner
l'entreprise d'elle-même et de son offre à ses concurrents, à ses clients et à ses partenaires. Ainsi,
pour bien communiquer il est nécessaire :

 De bâtir un message simple et clair, et de faire en sorte qu'il soit « répété »,


 De se fixer des objectifs précis et mesurables,
 De ne jamais donner d'informations erronées ou mensongères,
 Et surtout, de choisir les bons supports de communication pour atteindre ses clients.

Pour l’entreprise, la communication représente le moyen de faire connaître ses produits, ses
services et l’image qu’elle veut donner d’elle-même, à partir d’informations qu’elle a recueillies

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sur son marché. On dit souvent qu’une entreprise peut vendre un produit sans publicité mais
jamais sans communication, tout simplement parce que le produit lui-même est déjà un vecteur
de communication. La communication peut emprunter différents canaux :

- les canaux incontrôlables (ou autonomes) : les publications (articles de presse ou d’association
de consommateurs), la bouche à oreille, les rumeurs, les prescripteurs, etc.
- les canaux contrôlables par l’entreprise : la publicité média, la promotion des ventes, la
publicité sur le lieu de vente, les relations publiques, le sponsoring, la force de vente de
l’entreprise, etc.

Le marché : est constitué par l’ensemble des clients capables et désireux de procéder à un
échange pour satisfaire un besoin ou un désir. Les clients : le mercaticien doit chercher à
satisfaire et examiner leurs points de vue, comprendre leurs priorités et leurs besoins.
L’entreprise: le marketing doit s’intégrer avec les autres services de l’entreprise.

6. L’estimation du chiffre d’affaires et l’étude technique

6.1 L’estimation du chiffre d’affaires (CA)

L’évaluation des prévisions de ventes résulte de l’étude de marché.

La fixation du prix des produits et des services constitue un élément important de la stratégie
commerciale de l’entreprise et permet de déterminer les prévisions de ventes.

Le tableau ci-après illustre les prévisions de ventes en volume (Q)/valeur (V) sur trois ans.

Prévisions de ventes en volume/valeur sur 3 ans.

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6.2 L’étude technique

L’étude technique porte sur le matériel, le local et le personnel.

A. Les moyens de production

4 types de moyens matériels :

1. Matériel d’exploitation : machines, équipements,….

2. Mobilier de bureau : bureaux, fauteuils, armoires…….

3. Matériel Informatique et télécoms : PC, imprimante, Fax, postes téléphoniques…….

4. Matériel de transport : voiture,…

La capacité de production prévisionnelle est une résultante de l'étude de marché.

Il faut être très prudent dans l'évaluation de cette capacité de production : Il est plus facile
d'accroître cette capacité au besoin, que de se débarrasser d'un matériel de trop.

Le coût du matériel en rapport avec sa qualité et ses performances est également un critère d'une
importance particulière ;

Le coût d'un matériel n'est pas seulement son coût d'acquisition, mais également celui de son
entretien sur toute sa durée de vie: service après-vente, disponibilité des pièces de rechange et
délais nécessaires pour la remise en marche en cas de panne.

B. Le local

L'emplacement géographique joue un rôle déterminant dans la réussite du projet surtout pour
les activités commerciales.

Être près de sa clientèle et de ses fournisseurs, se situer dans un endroit qui connaît un trafic
important, peuvent être les gages de réussite d'une affaire.

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C. Les ressources humaines

Il faudra commencer par arrêter les besoins de l'entreprise en matière de ressources humaines.
La connaissance des différentes étapes des processus d'approvisionnement, de stockage, de
transformation et de commercialisation permettra d'énumérer les postes de travail à mettre en
place dans l'entreprise.

L'effectif du personnel administratif sera quant à lui, déterminé en fonction des différentes
tâches à effectuer : comptabilité, informatique, maintenance, secrétariat, etc.

7. L’étude financière

L’étude financière consiste de traduire en termes financiers tous les éléments réunis dans l’étude
de marché et technique. Elle permet d’établir le plan d’investissement, le plan de financement,
le détail des crédits, le compte des produits et charges (CPC), le plan de trésorerie, le besoin en
fonds de roulement et le seuil de rentabilité.

7.1 La description de l’investissement et de son financement

Cette partie comprend les différentes composantes de l’investissement ainsi que les moyens
financiers nécessaires à sa réalisation. Pour ce faire, on peut utiliser le tableau suivant :

7.2 Modèle du plan d’investissement

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CHAPITRE VI : LA CREATION D’ENTREPRISE

I. Les étapes de la création d’entreprise

Le processus de création d’entreprise se caractérise par le fait qu’il est organisé en étapes qui
sont au nombre de quatre. Ces étapes sont:

 l’évaluation de l’opportunité ;
 la conception et la formulation du projet ;
 le montage juridique et financement du projet ;
 le lancement des activités.

I.1 L’évaluation de l’opportunité de création d’entreprise

Transformer une idée en opportunité de création réaliste nécessite de définir l’idée initiale de
manière précise: Que veut-on vendre? A qui veut-on vendre? Quelle valeur cela peut-il
apporter? Pour y répondre, il va falloir rechercher des informations, recueillir l’avis et le conseil
d’experts et de spécialistes, tester l’idée auprès de personnes extérieures et analyser les
contraintes inhérentes au projet. Pour bien évaluer une opportunité de création d’entreprise, il
faut:
 Avoir un minimum de créativité pour identifier, à partir d’une idée initiale, une bonne
opportunité de création ;
 Maîtriser quelques concepts et outils marketing pour réussir le passage d’une bonne idée
à un produit ou un service intégré dans une offre gagnante ;
 Savoir sélectionner les opportunités qui pourront résister à l’usure du temps et à la
compétition.

I.2 Conception et formulation du projet de création

• Dans cette étape, le projet doit passer vers la position du réalisable. A ce stade, différentes
études doivent être conduites: étude du marché, étude juridique et étude financière. Ces études
permettent d’élaborer l’offre, la stratégie, le plan d’affaires et de positionner le projet.

• Les points clés de la conception d’un projet de création d’entreprise sont:


– Rechercher la meilleure adéquation possible créateur/projet de création;
– Être réaliste et pragmatique;
– Être clair sur la stratégie;
– Rechercher des avantages concurrentiels durables.

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I.3 Montage juridique et financement du projet

• Le montage juridique consiste à choisir une structure juridique, à sécuriser les relations avec
les tiers (salariés, investisseurs, partenaires, fournisseurs et sous-traitants) et maîtriser les
techniques de protection et de valorisation négociation de l’innovation et des savoir-faire
immatériels lorsqu’il s’agit de la création d’entreprise innovante.

• Le business plan permet d’engager le dialogue avec les banquiers et les investisseurs. A ce
stade, le créateur doit maîtriser son projet pour pouvoir répondre à toutes les questions posées
par les partenaires financiers.

I.4 Lancement des activités

Pour réussir le lancement des activités, il faut:


 Ne pas perdre du temps;
 Aller droit à l’essentiel: obtenir des clients et des commandes;
 Suivre son business plan;
 Avoir un tableau de bord avec quelques indicateurs et piloter réellement sa jeune
entreprise ;
 Bien utiliser ses ressources.

II. Principales causes de défaillance des jeunes entreprises en création

- Les événements accidentels pouvant affecter l’individu: accident, maladie, décès, disparition
d’un être cher, etc. et remettre en cause ses motivations et/ou ressources (un équipier ou un
partenaire se retire, hostilité de l’environnement).
- Le projet peut être abandonné parce que son initiateur vient de découvrir une opportunité qui
lui apparaît meilleure, ou car il est incapable de trouver une idée rentable ou les moyens
techniques, financiers et commerciaux nécessaires.
- La compétitivité du produit proposé est médiocre ou mauvaise;
- Le potentiel du marché a été surestimé;
- Le marché n’existe pas ou est plus long à démarrer que prévu;
- Le délai de pénétration des nouveaux produits sur le marché a mal été évalué;
- La difficulté d’accès aux circuits de distribution;
- L’absence d’efforts commerciaux;
- Un mauvais positionnement marketing ou une mauvaise politique de communication;
- L’insuffisance des fonds propres.

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III. Facteurs de réussite des projets de création d’entreprise

Plusieurs facteurs prédisent le succès futur de l’entreprise entre autres :

• Une proximité entre le profil du créateur et l’entreprise créée: Trouver le projet qui convient
à son profil et à ses capacités d’évolution est une bonne façon d’appréhender une situation de
création d’entreprise.

• Une localisation proche: Ne pas s’éloigner de ses bases et ne pas se couper de ses réseaux de
proximité.

• L’expérience du métier et du management est un facteur de succès: L’expérience permet


d’obtenir facilement la confiance des partenaires indispensables (clients, fournisseurs,
banquiers…) car on a déjà fait ses preuves. La connaissance du métier permet d’avancer
rapidement et sûrement

• L’accompagnement: être entouré de professionnels, pouvoir bénéficier de leurs conseils et de


leurs aides et se former au contact de spécialistes de la création d’entreprise sont autant de
conditions permettant au créateur de bien préparer et lancer son projet dans les meilleures
conditions.

III.1 Sélection de certaines idées

La sélection de certaines idées se fait à travers une analyse objective et subjective du réalisme
des idées en tenant compte:

• des compétences indispensables ;


• des moyens financiers, humains et techniques ;
• du contexte juridique ;
• du temps disponible.

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CHAPITRE VI : LE BUSINESS PLAN

1. Définition

Le BP (plan d’affaires en français), est la formalisation écrite du projet entrepreneurial.


Le BP permet de viser deux objectifs:

 Aider le créateur à construire puis mettre en œuvre son projet;


 Trouver des ressources financières externes pour réaliser son projet.

2. Structure type d’un business plan

Une structure standard d’un BP peut contenir les éléments suivants:


a. La page de garde du BP ;
b. La présentation de l’équipe et la genèse du projet ;
c. L’activité de la future entreprise et la stratégie d’offre ;
d. L’analyse du marché ;
e. La stratégie de lancement et de développement ;
f. Le plan marketing et commercial ;
g. L’organisation ;
h. Les prévisions financières ;
i. Les annexes.

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3. Forme du business plan

Les règles de forme à respecter pour l’élaboration du BP:

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CHAPITRE VII : STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA JEUNE


ENTREPRISE

1. Cycle de vie d’une entreprise

Selon Churchill et Lewis 1983, il existe 5 stades dans l’évolution d’une petite entreprise.

Stade 1: L’existence

• L’existence correspond au démarrage. L’entreprise cherche à vendre, elle contacte des clients
potentiels, se fait connaître et essaie de délivrer ses prestations.
• Les questions sont nombreuses, mais concentrées sur le commercial et la finance.
• L’entrepreneur transmet son énergie, son capital et son dynamisme à l’entreprise, dont la
stratégie est de survivre.

Stade 2 : Le maintien

• À ce stade l’entreprise est face à une double problématique: performance et rentabilité.


• L’objectif principal est la survie, mais l’entreprise est exposée à la pression du temps.

Stade 3: La réussite

• La réussite signifie dans ce modèle de développement que l’entreprise peut fonctionner


économiquement « toute seule ».
• À ce stade, l’entreprise s’est structurée. L’entrepreneur commence de déléguer certains de ses
pouvoirs à ses collaborateurs.

Stade 4 : L’essor

• La problématique, ici, est liée à la croissance rapide et à ses exigences, notamment en matière
de financement.
• L’organisation devient beaucoup plus décentralisée, voire même fragmentée pour des raisons
liées à la nécessaire réactivité et à l’efficacité.

Stade 5: L’exploitation maximale des ressources

• L’entreprise qui parvient jusqu’à ce stade cherche, avant tout, à consolider et faire fructifier
le capital et les atouts obtenus par la croissance rapide.
• L’entreprise poursuit ses efforts d’organisation et de structuration, tout en prenant soin de
conserver sa flexibilité d’action, son dynamisme et son esprit d’entreprendre.

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2. Les stratégies de développement de la jeune entreprise

2.1 La croissance, pourquoi ?

• Satisfaire les aspirations de l’entrepreneur


• Améliorer la valeur de l’entreprise
• Atteindre le point mort ou dépasser le seuil de rentabilité
• Concrétiser complètement l’opportunité
• Suivre la dynamique du marché

2.2 La croissance, comment ?

Trois stratégies sont envisageables :

1. Assurer la croissance par ses propres moyens prioritairement (croissance interne par
autofinancement);
2. Opérations d’acquisitions et d’absorptions d’activités ou d’entreprises (croissance
externe);
3. Opérations de fusions.

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