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UNIVERSITE AFRICAINE DE MANGEMENT ET DE L’INNOVATION (UAMI)

Licence 3

COURS

Magistral d’Entrepreneuriat

Présenté par :

Mr : ABAGAYE ABOINA Citoyen


Tel : 66 57 88 26/ 91 69 28 60
E-mail : abagaye.citoyen@gmail.com

Année Académique 2022-2023


1. OBJECTIF DU COURS

Sensibiliser l’étudiant quant à l’opportunité d’une approche entrepreneuriale comme


alternative amplifiant son employabilité par un travail indépendant.

2. OBJECTIFS SPECIFIQUES

A la fin de ce cours, l’étudiant sera capable de :

 Cerner les différentes approches conceptuelles pour la création d’une entreprise ;


 Évaluer ses propres capacités entrepreneuriales et de les comparer au profil de
l’entrepreneur performant ;
 Apprécier l’importance de l’innovation dans le processus entrepreneurial ;
 Créer les opportunités d’affaires ;
 Rechercher le financement pour l’entreprise en création ;
 Elaborer un business plan.
CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT : DEFINITIONS ET APPROCHES

I. Définition de l’entrepreneuriat
1. Enseignement de l’entrepreneuriat
2. L’entrepreneuriat, un phénomène économique et social
a. L’entrepreneuriat crée des emplois
b. L’entrepreneuriat stimule l’économie
c. Entrepreneuriat améliore la société
II. L’entrepreneuriat : les approches
1. Les diverses formes d’entrepreneuriat
a. La création ex-nihilo
b. La création par essaimage
c. La création par franchise
d. La reprise d’entreprise
2. Entrepreneuriat/Risques
1. L’intrapreneuriat/Intra preneur
a. Intrapreneuriat
b. Intrapreneur
2. Type d’entreprise

CHAPITRE 2 : L’ACTEUR DE L’ENTREPRENEURIAT : L’ENTREPRENEUR

I. Mythes et réalités de l’entrepreneur


1. Effectuation face aux mythes
II. Les caractéristiques individuelles favorables à l’entrepreneuriat
1. Méthode de recherche et de validation d’idée de création d’entreprises
2. Typologie de l’entrepreneur

CHAPITRE 3 : RECHERCHE DE FINANCEMENT

I. Les sources de financement de projet


1. Les fonds propres et emprunts
2. Les sources de financement locales
a. Les banques
b. Les tontines
II. Les sources de financement étrangères
1. PROPARCO (Société de Promotion et de Participation pour la Coopération)
2. BAD (Banque Africaine de Développement)
III. Quelques formes particulières de financement
1. Leasing ou crédit-bail
2. Crédit fournisseur
3. Portage
4. Partenariat ou joint-venture
5. Comptes courants d’associés
IV. Difficultés d’accès aux sources de financement
1. Manque d’informations
2. Apport personnel
3. Fonds des prêts participatifs
4. Problèmes de garanties
V. Autres obstacles d’accès aux sources de financement

CHAPITRE 4 : ELABORATION D’UN BUSINESS PLAN

I. Elaboration d’un plan stratégique de l’entreprise


1. Le plan d’affaires
2. Description du projet
3. Historique et objectifs
4. Etapes de réalisation
5. Forme juridique
II. Etude de marché
1. Produits/service
2. Marché
3. Clientèle
4. Concurrence
III. Etude financière
1. La description de l’investissement et de son financement
2. Les détails de crédits

3. Le compte de produits et charges (CPC)


4. Le plan de trésorerie
5. Détermination des besoins en fonds de roulement
6. Calcul de seuil de rentabilité du projet
INTRODUCTION GENERALE

L’entrepreneuriat s’est peu à peu imposé comme le moteur du développement économique et


social à travers le monde entier. Les entrepreneurs sont perçus comme les piliers de l’économie
de marché, et leurs activités comme créatrices de valeur, d’emploi et d’avantages multiples pour
les consommateurs. Nous vivons dans un modèle d’économie entrepreneuriale qui constitue la
réponse politique, sociale et économique à une économie reposant sur le savoir et le capital
entrepreneurial, ce dernier représentant la capacité à s’engager dans une activité
entrepreneuriale et à la générer.

L’entrepreneuriat est intimement lié à la culture prévalant dans une société. S’il est question de
culture, le système éducatif est évidement concerné. Ce dernier et en particulier le système
universitaire, joue un rôle primordial dans la création et la diffusion d’une culture
entrepreneuriale. La plupart des gouvernements insistent d’ailleurs sur la nécessité de
sensibiliser davantage les étudiants à l’entrepreneuriat afin de stimuler la création de valeur
ajoutée et, par conséquent, le développement économique. En raison de l’évolution du monde
du travail qu’ils intègreront après leurs études, les étudiants d’aujourd’hui doivent etre à même
de comprendre et d’intégrer une dimension économique, voire entrepreneuriale dans leurs
démarches professionnelles. Une sensibilisation à l’entrepreneuriat peut les amener à envisager
de créer une activité nouvelle, créatrice de valeur et d’emplois, ou tout simplement à prendre
leur avenir professionnel en main. Ce cours vise à développer le sens de l’initiative et l’esprit
d’entreprise chez l’étudiant afin de lui faire découvrir et exploiter son plein potentiel
entrepreneurial.

Conscient que l’entrepreneuriat a une importance capitale dans le développement économique


social, il nous semble intéressant de dresser, dans le premier chapitre, la définition relative à
l’entrepreneuriat et ces contours, puis, nous exposerons, dans la deuxième partie, les différentes
situations entrepreneuriales et ses approches. Quant au chapitre 2, il décrit la démarche de
devenir un entrepreneur, pour ce faire, il serait intéressant de savoir, parmi les milles et une
raisons qui peuvent pousser un individu à créer sa propre entreprise, celle qui corresponde à
votre cas particulier et de voir si elles sont suffisamment solides pour justifier le saut dans
l’inconnu que vous envisagez. Le chapitre 3 pour lui porte sur la recherche de financement que
le potentiel entrepreneur peut rechercher avec ses partenaires pour financer son projet. Enfin,
le chapitre 4, sera consacré sur l’élaboration de plan d’affaires d’une entreprise appelé business
plan.
CHAPITRE I
ENTREPRENEURIAT : DEFINITIONS ET APPROCHES

La création d’entreprise et, d’une façon plus large, l’entrepreneuriat sont aujourd’hui
unanimement reconnues comme étant des phénomènes vitaux pour la société, par leur
contribution à la régénération et au développement de l’économie. Ce premier chapitre va nous
permettre de pénétrer au cœur de l’entrepreneuriat et d’approfondir quelques notions clés. Notre
point de départ est de montrer l’importance de l’entrepreneuriat dans la société et l’économie.

I. Définitions de l’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat (ou, selon une orthographe un peu courante), est une fonction d’une personne
qui mobilise et gère des ressources humaines et matérielles pour créer, développer et implanter
des entreprises. Il est une activité difficile et bon nombre de création d’entreprises se soldent
par un échec. Ainsi, l’entrepreneuriat est donc un entrepreneur qui agit pour transformer le
monde. L’entrepreneur ne se limite pas à une simple idée, il la développe et la concrétise : on
dit que l’entrepreneuriat est la concrétisation des idées.

1. Enseignement de l’entrepreneuriat

On ne suit pas de formation pour créer une entreprise à l’université ou à l’école, mais si on a
l’idée cela peut nous aider. Il faut à la base avoir le profil, l’idée et la motivation. C’est
seulement ensuite que l’on peut suivre des formations mais sans garantie de résultat. Un projet
bien préparé a plus de chances de réussir.

2. L’entrepreneuriat, un phénomène économique et social

L’entrepreneuriat aborde trois (3) types de questions autour de la création de l’entreprise :


l’esprit d’entreprise, création d’entreprise et entrepreneur.

1. Esprit d’entreprise : Aptitude d’un individu, ou groupe social de prendre le risque à


engager des capitaux dans une aventure afin d’apporter quelque chose de neuf, de créatif
en combinant des ressources diverses dans une organisation.
2. Création d’entreprise : Aptitude d’un individu à créer une entreprise petite ou grande.
3. Entrepreneur : apport des capitaux, innover et organiser l’entreprise ou le
développement de l’entreprise. Etant un moteur dynamique et économique, la création
d’entreprise renouvelle le système économique dont l’entrepreneur est nécessaire.
a. L’entrepreneuriat crée des emplois

Depuis le début des années 1970, la création d’entreprise apparait comme une source potentielle
d’emplois et une réponse au problème du chômage. Des chiffres sont, en général, prudemment
avancés pour tenter de qualifier le nombre d’emplois générés par la création d’entreprise.

b. L’entrepreneuriat stimule l’économie

Les entrepreneurs gagnent de l’argent et paient des impôts, ceux qui contribuent à financer les
services publics.

c. Entrepreneuriat améliore la société

Le monde de l’entrepreneuriat crée un changement positif dans la société. Les entrepreneurs


rêvent grand, ce qui veut dire que certaines de leurs idées auront des répercussions dans le
monde entier. Beaucoup sont convaincus que les produits, les idées ou leurs entreprises
permettront d’améliorer le monde.

II. L’entrepreneuriat : les approches


1. Les diverses formes d’entrepreneuriat
a. La création ex-nihilo

Ex-nihilo est une expression latine signifiant « à partir de rien ». Créer une entreprise quand
rien n’existe n’est pas une situation facile. Il faudra du temps pour arriver à implanter son
produit dans un marché, pour convaincre les utilisateurs et les chercheurs et ce, d’autant plus
que le degré d’innovation sera élevé. Par voie de conséquence, il faut soigneusement
dimensionner les besoins financiers et obtenir les ressources suffisantes. La création ex-nihilo
exige beaucoup de travail, de rigueur et de ténacité. Par ailleurs, les risques doivent etre
particulièrement bien évalués.

b. La création par essaimage

Créer une entreprise quand on est encore salarié et avec l’aide de son entreprise est certainement
une démarche plus facile. Les grandes entreprises proposent des mesures et des dispositives
destinés à inciter ou à accompagner leurs salariés dans la création d’entreprise.

Les projets peuvent etre variés et concernent la création d’un commerce ou d’une entreprise
industrielle, mais l’accompagnement (matériel, intellectuel, commercial et financier) peuvent
etre de nature à réduire le niveau de risque de l’entrepreneur.
c. La création par franchise

Elle met en relation un franchiseur, une entreprise qui souhaite se développer en utilisant cette
modalité, et un franchisé individu qui veut créer une entreprise en appliquant cette même
formule. Ce type de création consiste à imiter un fonctionnement qui existe dans un contexte
géographique donné. La création en franchise bénéficie d’un accompagnement important payé
de la part du franchiseur. Elle peut permettre à celui qui n’a pas d’idées propres ou qui n’a pas
une capacité à innover de réaliser un objectif de création d’entreprise.

d. La reprise d’entreprise

La reprise d’entreprise ou d’activité présente une différence de taille avec la création


d’entreprise. L’organisation existe, elle n’a pas à etre créée. Si elle existe, alors, il y a possibilité
de s’appuyer sur les données qui la décrivent dans son présent, son histoire, sa structure et son
fonctionnement. Dans ces conditions, l’incertitude est généralement moindre et les niveaux de
risque est beaucoup plus faible. Comme pour la création d’entreprise, la reprise peut etre
réalisée par un individu pour son propre compte ou par une entreprise existante.

Il existe deux (2) cas de reprise d’entreprise à etre examiné :

a. La reprise d’entreprise ou d’activité en bonne santé : La principale difficulté est


vraisemblablement d’avoir suffisamment tôt de l’information sur l’entreprise à laquelle
on veut acheter ou mise en vente. Ensuite, il faut disposer de ressources financières
importantes, car le prix de marché de ce type d’entreprise peut etre élevé.
b. La reprise d’entreprise ou activité en difficulté : Si les difficultés sont déclarées
(entreprises en redressement judiciaire), il est indispensable de connaitre le cadre légal
de reprise d’entreprise en difficulté, avoir des relations avec des acteurs clés dans ce
milieu, apparait comme une condition importante. Si le prix d’acquisition de cette
entreprise est sans commune mesure avec celui des entreprises en bonne santé, il ne faut
jamais perdre de vue que ces structures nécessitent généralement une très forte
recapitalisation financière. Reprendre une entreprise en difficulté nécessite une bonne
connaissance des situations de crise.
2. Entrepreneuriat/Risques

L’entrepreneuriat consiste à prendre des risques. L’entrepreneur est une personne qui est prête
à mettre en jeu sa carrière et sa sécurité financière pour mettre en œuvre une idée, à mettre son
temps et son capital dans une entreprise risquée. On distingue plusieurs types de risques : risque
financier, risque stratégique, risque opérationnel.

3. L’intrapreneuriat/Intra preneur
a. Intrapreneuriat

L’entrapreneuriat est un processus par lequel un individu (ou un groupe d’individus), en


association avec une organisation existante, crée une nouvelle organisation ou génère le
renouvellement ou l’innovation au sein de cette organisation.

Cette définition est intéressante à plus d’un titre, d’abord, elle met en évidence la dimension
individuelle du processus intrapreneurial et souligne l’existence d’une association entre
individu et organisation. Elle inclut parmi les finalités du processus intrapreneurial, non
seulement la création de nouvelles activités, mais également toute innovation ou transformation
majeure de l’organisation.

b. Intrapreneur : Est un membre d’une entreprise qui, en accord avec elle et tout en
restant salarié, développe une idée pour qu’elle devienne un projet rentable/
4. Types d’entreprise
1. A but lucratif : Mise sur pied pour faire des profits ;
2. Sans but lucratif : Mise sur pied pour des motifs sociaux ou pour offrir des services
communautaires.
CHAPITRE II
ACTEUR DE L’ENTREPRENEURIAT : ENTREPRENEUR

Les termes entrepreneur et entrepreneuriat font partie de la famille du verbe entreprendre. Le


sens que l’on donne actuellement au terme entrepreneur, celui d’un protagoniste indépendant,
a été introduit en 1911 par l’économiste Joseph Schumpeter. Selon Schumpeter, les
entrepreneurs sont les moteurs clés de la dynamique économique et sociale de la société parce
qu’ils sont en mesure de développer et mettre en œuvre des idées de façon indépendante. Ce
pouvoir novateur englobe la création de nouveaux produits, processus de production, structures
organisationnelles ou canaux de distribution alternatifs. Les entrepreneurs jouent un rôle
important dans toutes les parties de notre société, depuis les affaires, la religion, la science et la
politique jusqu’à l’éducation et au sport. D’une façon générale, chacun possède le potentiel de
devenir plus innovant et plus autonome, surtout s’il a reçu une formation à l’entrepreneuriat
(Faltin, 2013). Pour beaucoup des créateurs potentiels, la motivation est essentiellement d’ordre
financier. Ils veulent tout simplement devenir riches, bâtir une fortune qu’ils estiment ne jamais
pouvoir faire en étant salariés. C’est vrai que l’on peut difficilement devenir riche en travaillant
pour quelqu’un.

I. Définition de l’entrepreneur

Selon le Grand Dictionnaire, l’entrepreneur est défini comme étant une « personne ou groupes
de personnes qui crée, développe et implante une entreprise dont il assume les risques, et qui
met en œuvre des moyens financiers, humains et matériels pour en assurer le succès et pour
réaliser un profit ». Le mot « entrepreneur » est d’origine française qui peut signifier
étymologiquement « celui qui entreprend ». E.M. Hernandez considère que : « le concept de
l’Entrepreneurship ne peut pas être apprécié qu’en faisant référence à l’entrepreneur ». Les
entrepreneurs créatifs possèdent de grandes réserves d’énergie, de ténacité et d’imagination, et
ces qualités, combinées à leur aptitude à prendre des risques calculés, leur permettent de
transformer en un projet concret ce qui n’est souvent au départ qu’une idée très simple et assez
floue. Ils savent faire partager leur enthousiasme à une organisation. Le volontarisme et la
détermination qui les animent leur permettent de susciter l’adhésion autour de leur projet
d’entreprise. Selon Manfred (1997) : les entrepreneurs sont des individus tournés vers l’action
et les résultats concrets, ils aiment décider et refusent la routine, le travail répétitif.
1. Mythes et réalités de l’entrepreneur

De nombreuses idées reçus et représentations sur l’entrepreneur sont véhiculées dans le monde
entier. Nous allons tenter de reprendre, celles qui reviennent le plus fréquemment.

1. Entreprendre relève de l’inné ou de l’acquis ? L’entrepreneur inné est pour nous,


largement un mythe. Même si certains individus naissent avec plus d’énergie ou plus de « flair
» que d’autres, ces aptitudes resteraient probablement peu utilisées. Si elles n’étaient pas
complétées par d’autres caractéristiques, telles que des connaissances, des compétences, des
savoir-faire et des expériences accumulés pendant des années.

2. N’importe qui peut créer une entreprise ? Pour créer une entreprise ou une activité
nouvelle, il est nécessaire de faire la distinction entre une idée et une opportunité. Par ailleurs,
il faut travailler son projet, le soumettre à des experts et à des regards externes et s’entourer de
partenaires motivés ou intéressés. Le travail préparatoire est à cet égard essentiel, pour baliser,
du mieux du possible, le lancement des activités et réduire l’incertitude. Si créer une entreprise
ou une activité est à la portée de tout le monde, la réussite, la pérennisation et le développement
ne concernent, en général, que les individus préparés ayant étudié tous les aspects de leur projet
pour en éliminer (ou réduire) les impasses opérationnelles et stratégiques.

3. Les entrepreneurs sont des joueurs ? Cette idée reçus montre des entrepreneurs qui
prennent des risques d’une façon, très souvent, inconsidérée, presque pour le plaisir. Dans la
réalité, les entrepreneurs comme la plupart des individus responsables, essaient de prendre des
risques calculés. Ils développent une habileté à identifier les risques, à estimer leurs probabilités
d’occurrence et à réfléchir sur des comportements ou des stratégies qui permettent de mieux les
contrôler ou les manager.

4. Entreprendre permet de devenir son propre patron et d’être complètement


indépendants ? Beaucoup de personnes rêvent de devenir entrepreneur parce qu’elles ont un
très fort besoin d’indépendance et parce qu’elles ne supportent plus la hiérarchie et l’inertie des
grandes entreprises. Elles idéalisent le « Small is beautiful » des petites structures. Même si le
besoin d’indépendance est une motivation forte, très souvent avancée pour expliquer l’acte
d’entreprendre, en réalité les entrepreneurs ne sont pas plus indépendants, dans leur
fonctionnement, que les cadres ou d’autres dirigeants d’entreprise. Ils sont dépendants de leurs
partenaires financiers, industriels ou commerciaux, de leurs collaborateurs, de leurs clients, de
leurs fournisseurs et de leurs familles. Les relations qui ont été noués avec toutes les parties
prenantes impliquent des obligations fortes que des êtres responsables se doivent de respecter
et d’honorer. Il est donc clair que l’indépendance n’est qu’un leurre, mais l’entrepreneur, plus
que tout autre acteur économique et social, ressent un sentiment de liberté dans l’exercice de
ses missions. Cette nuance subtile entre indépendance et liberté est parfaitement mise en valeur
dans une définition de l’entrepreneur proposée par un jeune créateur d’entreprise.

1. Effectuation face aux mythes

MYTHE EFFECTUATION
Les entrepreneurs aiment le risque Les entrepreneurs limitent et contrôlent le risque :
Perte acceptable
Il faut une grande idée pour démarrer Le point de départ est l’individu, pas l’idée : Un
tiens vaut mieux que deux tu l’aura
Les entrepreneurs ne sont des experts en Les entrepreneurs ne prédisent pas l’avenir, mais le
prévisions construisent avec d’autres : Patchwork fou et
Limonade
Les entrepreneurs ne sont pas comme nous Les entrepreneurs sont des gens normaux : Un tiens
vaut mieux que deux tu l’auras
Les entrepreneurs réussissent seuls C’est le caractère social de l’entrepreneuriat qui est
important : Patchwork fou

II. Les caractéristiques individuelles favorables à l’entrepreneuriat

De nombreux travaux ont cherché à mettre à jour les caractéristiques individuelles favorables à
l’entrepreneuriat. Nous avons identifié à partir de la littérature 9 caractéristiques. Nous
écarterons ici des facteurs tels que la chance ou la santé pourtant déterminants dans certains
projets.

1. La tolérance à l’ambiguïté, la confiance, et l’optimisme : L’ambiguïté est inhérente


au phénomène entrepreneurial. Rien n’est écrit par avance et les surprises sont
inévitables. L’avenir est par essence, incertain et indéterminables ou inconnu. La
confiance, d’abord en soi et l’optimisme permettent de tolérer l’ambiguïté, mais il
subsiste toujours des espaces incontrôlables ou inconnus. Des chercheurs comme
Donalds Kuratko et Richard Hodgetts ont évoqué également la tolérance pour les
erreurs, c’est à dire la capacité à apprendre des erreurs commises, lesquelles constituent
des véritables expériences sur laquelle on peut capitaliser par la suite ;
2. La perception et l’estimation des risques : Pratiquement il est reconnu qu’un
entrepreneur sait s’engager personnellement là où d’autres ne s’y risqueraient pas. Le
projet de création d’entreprise s’insère dans un environnement organisationnel, social,
culturel, économique, plus ou moins favorable. Une des caractéristiques clés de la
situation considérée est l’existence de la perception d’un degré d’incertitude plus ou
moins élevé (lié à l’intensité du changement pour l’individu et pour l’environnement) ;
3. Une forte capacité de travail et la résistance au stress : Il suffit de discuter avec des
créateurs pour comprendre à quel point le phénomène entrepreneurial dont-ils ont
l’initiative a consommé d’énergie. L’observation du terrain confirme ainsi la
proposition théorique selon laquelle le processus entrepreneurial démarre par une
accumulation d’énergie, qui sera ensuite dépensée pour attirer les différentes ressources
dont les créateurs ont besoin pour faire décoller leur entreprise ;
4. La créativité : la créativité se révèle et s’apprend par des méthodes aujourd’hui
éprouvées. Elle est à la base de tout le processus d’innovation.
5. La capacité de convaincre et de communiquer : L’exercice de conviction est
permanent. Il faut convaincre les possesseurs de ressources d’adhérer au projet
d’entreprendre en apportant leurs concours. L’échange de valeur place l’entrepreneur
en perpétuelle position de négociation et ses qualités en termes de communication
s’avèrent importante ;
6. La capacité à conduire l’organisation et l’équipe vers le futur souhaité :
L’entrepreneur doit présenter des qualités de leadership. Le leader est celui sachant
justement guider les autres, qu’il aura acquis à sa cause, vers l’atteinte des buts et
objectifs ;
7. Une focalisation sur les opportunités d’affaires : Avant de se préoccuper des
ressources, de la stratégie et de la configuration organisationnelle nécessaire à la
réalisation de celle-ci, tout entrepreneur a détecté ou construit une opportunité
d’affaires, et ses actions, ses buts et ses objectifs sont orientés vers l’exploitation de
cette opportunité ;
8. Le sens de l’initiative, la responsabilité et l’intégrité : Prendre l’initiative de créer
une entreprise responsabilise personnellement l’entrepreneur. Sa responsabilité est
engagée vis-à-vis de toutes les parties prenantes qu’il aura convaincues, au premier chef
desquels sa famille, puis les salariés, les actionnaires, les prêteurs de capitaux, etc. Une
affaire en démarrage pose toujours une question d’éthique et adopter le comportement
afférent constitue une ligne de conduite pour les salariés. Il en résulte un gage d’intégrité
apprécié par les partenaires. L’entité créée n’ayant pas toujours une histoire accessible,
ces partenaires parient sur un entrepreneur en qui ils peuvent avoir confiance ;
9. L’ouverture d’esprit et les capacités d’apprentissage : Il n’est pas difficile
d’imaginer qu’un créateur entreprenant pour la première fois doit apprendre beaucoup
durant les premières années de son entreprise. Outre ses capacités intrinsèques à
l’apprentissage, son ouverture d’esprit, sa curiosité et sa capacité d’écoute le serviront.
I. Méthodologie de recherche et de validation d’idée de création d’entreprises

Le processus de recherche d’idée comporte 4 étapes :

1. Sélection d’un axe de recherche : On peut s’inspirer ; de son savoir-faire professionnel ;


de sa personnalité ; des opportunités ; des problèmes rencontrés.
2. La recherche des idées : On applique les techniques de créativité à l’axe de recherche
retenu :
a. Le brainstorming : Cette technique consiste à produire en groupe et spontanément le
plus grand nombre possible d'idées sur un sujet donné (5 participants au minimum et
idéalement 8-12) ; sans retenue ; sans se soucier du réalisme des idées dans un premier
temps ; en s'interdisant toute critique, toute justification.
b. La défectuologie : Cette technique consiste à recenser tous les défauts, inconvénients
ou faiblesses d'un produit ou d'un service ; les classer en fonction de critères choisis ;
rechercher des solutions d'amélioration ou de suppression de ces éléments
insatisfaisants.
c. L’espace de consommation : Pour trouver de nouvelles idées de produits ou de
services, on peut également utiliser un tableau intitulé "Espace de consommation". Cet
outil permet de définir un produit ou un service existant et vendable selon tous ses
critères commerciaux. La modification d'un des paramètres peut alors donner naissance
à ; un produit nouveau ou à une activité nouvelle ; un produit ou un service modifié pour
l'adapter à un autre Marché. Cette technique ne peut s'utiliser qu'à partir d'une activité
ou d'un produit existant.
d. La différenciation : La différenciation apporte à un produit / service ou à une offre
commerciale un caractère apte à se distinguer nettement des offres concurrentes
II. Typologie de l’entrepreneur

L’entrepreneur crée simplement parce qu’il sait. Il dispose en général d’une expertise acquise
dans un domaine particulier qu’il cherche à développer via son projet entrepreneurial. Il a en
général l’avantage de la crédibilité puisqu’il maîtrise le métier sur lequel il entreprend. Par
contre, il a tendance à se focaliser sur l’apprentissage et sur la maîtrise des choses. Ce type
d’entrepreneur risque de ne passer à l’action que tard, privilégiant le fait de bien apprendre et
comprendre la technique entrepreneuriale alors que l’entrepreneuriat est avant tout un état
d’esprit plus qu’une méthode.

Les différentes typologies de l’entrepreneur sont :

1. La motivation : d’après la littérature, les femmes seraient plus motivées par


l’entrepreneuriat par nécessité et non par volonté personnelle, bien que certains auteurs
distinguent les femmes dans les pays développés de celles dans les pays en voie de
développement où ces dernières seront plus à même de créer pour des raisons de survie
contrairement à leurs homologues des pays développés qui possèdent les mêmes
motivations que les hommes.

2. Le style de management semble départager les hommes et les femmes : Ainsi, alors
que les femmes semblent pratiquer le management participatif, les hommes quant à eux
ne partagent pas la prise de décision avec leurs employés.
3. La prise de risque : d’après la littérature, une des caractéristiques principales de
l’entrepreneur est sa capacité à prendre des risques. Or il semblerait que les femmes
possèdent une aversion au risque plus grande que les hommes, ce qui les pousse à
investir moins en termes de capital, mais aussi à être plus prudentes dans leurs
investissements et meilleures gestionnaires. Ces qualités poussent de plus en plus les
banques à accorder des crédits aux femmes, car elles sont confiantes dans le
remboursement à venir de l’emprunt. Bien que, d’après la littérature, cette aversion au
risque pourrait être liée au fait que les banques leur accordent des montants de crédit
qu’aux hommes pensant que ces dernières possèdent moins de qualités
entrepreneuriales que leurs homologues masculins. Ces propositions sont donc
contradictoires.
4. Les valeurs : d’après Joseph Schumpeter, les femmes semblent être plus influencées
par leur culture et leur religion que les hommes. Aussi, elles accordent plus
d’importance à la responsabilité sociale de leurs actes que les hommes et possèdent des
valeurs familiales indéniables dans le sens où elles essaient de trouver un équilibre entre
leur vie familiale et leur vie professionnelle.
5. Les réseaux : la littérature présente les hommes comme ayant un plus large réseau
professionnel que les femmes.
6. Les obstacles : les femmes rencontrent plus d’obstacles que leurs homologues
masculins, notamment en termes d’accompagnement et de financement, et, dans
certains pays, en termes d’environnement socio-culturel.
7. Les secteurs d’activité : malgré l’évolution des motivations des femmes pour
l’entrepreneuriat, elles restent pour la majorité dans les secteurs traditionnels (services
et social) et sont beaucoup moins présentes dans l’industrie où évolue la majorité des
hommes.

CHAPITRE III
RECHERCHE DE FINANCEMENT

Trouver le financement du projet constitue incontestablement l’étape la plus décisive et la plus


difficile du processus de création de PME/PMI en Afrique.

I. Les sources de financement de projet


1. Les fonds propres et emprunts

Le financement d’un projet peut se faire de deux (2) manières principales :

 Par le fonds propres (ressources personnelles) ;


 Par recours à l’emprunt.

S’il s’agit d’un tout petit projet, le financement peut se faire intégralement sur fonds propres
sans aucun recours à l’emprunt. Mais quand le projet atteint une certaine taille (plusieurs
dizaines de millions d’investissement), le financement le plus courant est la combinaison de
fonds propres et emprunts. Le schéma est simple, sur le montant de l’investissement, le
promoteur doit apporter (soit seul, soit en associant à d’autres personnes) un certain montant
moyennant quoi, l’institution financière apporte le complément nécessaire.

En général, cet apport du promoteur (apport personnel représente 20 à 50% du montant de


l’investissement (et non du capital social). L’apport personnel représente la part du risque
assumée par le promoteur. Vous devez prouver votre foi en votre affaire en acceptant d’y
investir, de partager le risque avec le banquier.
2. Les sources de financement locales
a. Les banques

Les banques commerciales constituent l’une des principales sources de financement de PME,
même si elles posent parfois des conditions que beaucoup de promoteurs ont du mal à remplir.
Elles exigent en plus de l’apport personnel (en moyenne 30% des investissements), des
garanties avant de s’engager, surtout pour une entreprise nouvelle.

Les garanties les plus couramment exigées sont la prise d’hypothèque sur des suretés réelles
(maisons, terrains,…) et l’assurance vie, en plus du nantissement du fonds de commerce étendu
aux matériels et équipements. Il s’agit pour le banquier de se couvrir contre les risques en cas
d’échec de votre future entreprise. Ces garanties ont aussi pour but d’emmener ou de forcer en
quelque sorte le créateur que vous êtes à honorer votre engagement, faute de quoi, les biens
hypothéqués seront perdus.

b. Les tontines

La tontine est une forme traditionnelle d’épargne qui permet aux épargnants de disposer, à tour
de rôle, d’une certaine somme (constituée par l’apport des membres). Le bénéficiaire peut
utiliser son gain pour constituer son apport personnel, ou même couvrir l’ensemble de
l’investissement, s’il s’agit d’un projet. La tontine comme source de financement présente des
avantages mais aussi des limites.

 L’avantage : c’est la rapidité. Contrairement aux lenteurs et tracasseries du système


bancaire. Tout est simple et rapide, il suffit que vous cotisiez et que votre tour arrive.
 Les limites : faible capacité de financement. Le montant de somme disponible ne suffit
pas quand le projet à financer atteint une dimension importante.

Par ailleurs, le crédit obtenu de la tontine se rembourse sur le délai très court. Pour des raisons
d’équilibre financier, les tontines ne permettent pas de réaliser des financements ou
d’investissement à long terme. Les tontines sont donc plus utiles pour résoudre les problèmes
ponctuels de trésorerie que pour financer des projets au démarrage.

Dans certains pays africains, comme le Cameroun, les tontines sont très en vogue et font partie
de mœurs, tandis qu’au Sénégal, elles sont peu nombreuses et ont un caractère très informel,
presque clandestin. Encore mal connues et peu répandues, elles jouent pour le moment un rôle
marginal dans le financement de projet.
II. Les sources de financement étrangères

Beaucoup d’organismes financiers internationaux interviennent de plus en plus dans le


financement de projet en Afrique. La plupart d’entre eux financent de préférence, les projets
dits productifs, c’est-à-dire des entreprises ayant pour objet la production (projet à caractère
agricole, agro-industriel, agro pastoral, industriel…), à l’exclusion des activités commerciales
(distribution), mais certains services comme les hôtels, cliniques … sont admis au financement.

1. La PROPARCO : Societe de Promotion et de la Participation pour la Coopérative. Elle


est filiale de la caisse centrale de la coopération économique (CCCE) s’occupe du
secteur privé en Afrique en tant qu’organisme de refinancement. Elle refinance les
banques commerciales qui interviennent pour les projets qui leur sont soumis. La
PROPARCO s’intéresse aux projets dont l’investissement minimum est de 50 millions
de francs CFA. Elle ne finance que les immobilisations, et la plupart de ses financements
sont assortie de clauses d’origine ; les matériels et équipements doivent provenir de la
France ou d’un pays de la zone franc.

La PROPARCO peut etre contactée à l’adresse suivante :

15, Avenue NELSON MANDELA

Dakar – Tel : 23-11-88 ou 23-70-18

2. BAD (Banque Africaine de Développement)

La BAD a récemment créée en son sein une nouvelle unité appelée Unité de Développement
du secteur privé. Cette unité participe au développement (financement) de projets sous certaines
conditions :

 Taille du projet : comprise entre 100 millions de FCFA (minimum et 4 milliards


maximum) ;
 Participation : 33% maximum de l’investissement ;
 Apport personnel exigé : 30-40%

Ne finance que les immobilisations (machines et équipements). Elle ne fiance pas le fonds de
roulement. Le promoteur est appelé à trouver un financement complémentaire auprès d’une
autre banque (en dehors de son apport personnel).

Contact : Unité Secteur Privé


01 BP. 13867 Abidjan 01

Tel : 20-44-44 Fax 32-77-53

III. Quelques formes particulières de financement

Mise à part la forme classique de financement d’un projet par octroi de crédit plus ou moins
direct, par un organisme financier, il existe des formes particulières de financement qu’il
convient de connaitre. On peut citer :

- Le leasing ou crédit-bail ;
- Le crédit fournisseur ;
- Le portage
- Le partenariat ou joint-venture
- Les comptes courants d’associés.
1. Leasing ou crédit-bail

Le créateur d’entreprise peut acquérir tout ou partie de ses machines et équipements en leasing
ou crédit-bail. Le mécanisme est donc simple. Un organisme de crédit-bail achète pour vous les
équipements (machines, véhicules, appareils …) dont vous avez besoin et vous les loué en
quelques sortes, sur une période de temps plus ou moins longue. En contrepartie, vous payez
les loyers, les mensualités à la société de crédit –bail jusqu’au remboursement total du coût de
ces équipements. Le taux de crédit et la durée de remboursement dépendent du type
d’équipement acheté. Apres la dernière échéance, vous payez une valeur résiduelle minimale
variable (5-10% du coût total) et vous devenez propriétaire à part entière.

Le leasing est une forme de financement très souple et pratique. L’inconvénient majeur, est que
vous n’êtes pas propriétaire aussi longtemps que vous n’avez pas fini de rembourser et régler
la valeur résiduelle.

La modalité d’intervention est simple : vous vous présentez à la maison de crédit-bail avec la
facture pro-forma des équipements que vous voulez acquérir et l’on vous indique les conditions
d’octroi de crédit.

2. Le crédit fournisseur

Dans certains cas, et sous certaines conditions, le fournisseur des machines et équipements et
(même des matières premières et marchandises) peut vous le vendre à crédit. La durée du crédit
est négociable. Si le fournisseur est à l’étranger, il peut vous demander la caution d’une banque
de premier rang. Le taux de cautionnement varie de 1,5 à 3% du montant du crédit.

Le crédit-fournisseur n’est pas toujours facile à monter, et les banques locales sont réticentes à
donner leur cautionnement. Elles vont exiger de toutes les façons, les mêmes garanties que pour
un prêt direct : prise d’hypothèque sur un bien, nantissement du matériel…. Mais, si vous
pouvez l’obtenir cela peut résoudre en partie vos problèmes de financement.

3. Le portage

Si vous n’êtes pas en mesure d’apporter votre participation au financement du projet, une
personne physique ou morale peut se substituer à vous, pour le faire, à charge pour elle de vous
rétrocéder les actions ou parts souscrites au bout d’un certain temps. Cette personne fait ainsi
du portage pour vous. Elle souscrit une partie du capital en son nom, s’engage par un accord
écrit entre vous et elle à vous restituer toute ou partie des souscriptions au bout d’un certain
nombre d’années. Cela vous permet de résoudre votre problème de libération des parts ou
actions souscrites sans etre définitivement exclu de l’affaire. Le portage est un pis-aller qui peut
etre dans certains cas, une porte de sortie intéressante.

4. Le partenariat ou Joint-Venture

Le partenariat (ou joint-venture) est une forme de coopération dans laquelle un promoteur d’un
pays en développement et celui d’un pays industrialisé se mettent d’accord pour partager le
risque financier en créant en commun une entreprise. Le partenariat présente des avantages
surtout pour certains promoteurs africains. Le partenaire du Nord (du pays industrialisé) apporte
dans la coopération son savoir-faire, sa technologie, son capital et favorise l’accès aux sources
de financement extérieures.

5. Les comptes courants d’associés

Si la société en création a du mal à trouver l’argent nécessaire, il peut arriver qu’un associé (ou
plusieurs) accepte d’avancer de l’argent à l’entreprise indépendamment de sa souscription au
capital social. Il peut couvrir certaines dépenses pré-opérationnelles (c’est-à-dire les dépenses
effectuées en attendant que l’entreprise ait effectivement démarré). Ces dépenses ou avances
effectuées par l’associé sont inscrites dans un compte spécial qu’on appelle compte-courant
d’associé. Ces avances sont considérées comme des dettes que l’entreprise devra rembourser
quand sa trésorerie lui permettra de le faire.
IV. Les difficultés d’accès aux sources de financement

Malgré l’existence de nombreuses sources de financement, le créateur d’entreprise éprouve


d’énormes difficultés à faire financer son projet. Les problèmes auxquels sont confrontés sont
plusieurs ordres :

- Le manque d’information ;
- L’apport personnel ;
- Les fonds des prêts participatifs ;
- garanties exigées ;
- La mise en place des crédits ;
- Le montage des dossiers, etc.
1. Manque d’information

Le créateur d’entreprises manque souvent d’informations. L’environnement du financement


n’est pas assez transparent au goût de certains promoteurs. On ne sait pas exactement
aujourd’hui qui finance quoi et comment. Chaque bailleur de fonds gère son programme dans
son coin. Il serait souhaitable que chaque organisme préteur diffuse le plus largement possible
le contenu de son programme de financement ou d’aides aux promoteurs et les conditions
d’accès.

2. L’apport personnel

Le banquier ou le bailleur de fonds demande toujours un apport personnel qui varie entre 20 et
50% du montant des investissements. D’une manière générale, plus votre apport est élevé, plus
vous avez de chance de vous faire financer, sous réserve bien entendu que les autres conditions :
valeur de l’idée, secteur d’activité, expertise du promoteur, qualité de l’étude… soient remplies.

3. Fonds des prêts participatifs

Les prêts participatifs sont des prêts d’une durée supérieure à 10 ans consentis aux promoteurs
des PME en vue de compléter leurs fonds propres et de permettre d’obtenir les crédits bancaires
nécessaires au financement de leurs investissements.

4. Les problèmes de garanties

En plus de l’apport personnel substantiel exigé, le promoteur doit fournir à l’organisme prêteur
des solides garanties : maisons, titres fonciers, caution ou aval d’une personne ou d’un
organisme crédible… C’est sur cet écueil qu’échouent beaucoup de promoteur en Afrique.
C’est pour pallier à ces problèmes qu’a créé le fonds de garantie dans le cadre de la mise en
place du Fonds de Promotion Economique au Sénégal en novembre 1991.

V. Autres obstacles d’accès aux sources de financement

A ces deux obstacles majeurs s’ajoutent d’autres difficultés qui compliquent davantage la
situation du promoteur. On peut citer, les longs délais de mise en place des crédits, les dossiers
mal montés, le climat de méfiance.

CHAPITRE IV
ELABORATION DU BUSINESS PLAN

Le plan d’affaires est un instrument important afin de mieux maîtriser votre dossier d’affaires
lorsque vous aurez à le présenter à d’éventuel investisseur ou auprès du milieu financier.

I. Elaboration d’un plan stratégique de l’entreprise

Les faits saillants seront la première chose que les intervenants prendront connaissance, ainsi il
sera nécessaire d’y prêter une attention. Voir cette partie comme un résumé de votre projet
d’affaires. Celle-ci pourra être bonifiée au moment où votre document d’affaires sera complet.

• Nom de l’entreprise

• Nom du promoteur

• Secteur d’activités

• Produit et/ou service

• Coordonnées du promoteur

• Place d’affaires ou lieu d’implantation et ses coordonnées

• Création et/ou maintien d’emploi

• Coût du projet

• Identifier les financiers potentiels

• Présenter le chiffre d’affaires

• Présenter le bénéfice.
1. Plan d’affaires

Un plan d’affaires doit couvrir les aspects les plus importants de l’étude du projet ainsi
que les différentes phases de la réalisation de l’affaire. Il doit montrer que l’opportunité
envisagée est réalisable, rentable et qu’il est en mesure de la saisir. Ce plan doit
s’exprimer par des plans, programmes et des budgets. L’objectif étant donc la réduction
des délais de réalisation et l’optimisation de l’utilisation des ressources, et la prévision.
C’est un moyen de pilotage, de suivi et de contrôle de la réalisation du projet.

Idée du projet

Analyse de l’opportunité et étude de pré-faisabilité

Etude de faisabilité

Etude de Marché Etude Technique Etude des Ressources Etude Economique Etude Juridique,
Humaines et Financière Fiscale et Sociale

Plan d’Affaires

2. Description du projet
• Indiquer les grandes lignes du projet.

• En quoi consiste le projet d’affaires ?

• Quels besoins l’entreprise comblera-t-elle ?

• Expliquer les raisons qui motivent le démarrage de ce projet (développement d’un


nouveau produit ou service, opportunité d’affaires, intérêt personnel, etc.).

• S’il s’agit d’une acquisition, faire un bref historique de l’entreprise.

• Expliquer les forces de l’ensemble du projet.

• Comment la réussite du projet d’entreprise se concrétisera en lien avec le marché.

• Élaborer sur vos qualités et vos aptitudes entrepreneuriales.


3. Historique du projet et objectifs

• Comment est venue l’idée du projet ?

• Expliquer les différentes phases de développement de l’idée.

• S’agit-il d’une opportunité d’affaires et/ou le développement d’un nouveau produit ou


service ?

• Votre projet d’affaires consiste-il en la création de votre propre emploi ou d’un intérêt
personnel ?
II. Analyse de marché
1. Le produit / le service
 Faites une description détaillée de vos produits et/ou services.
 Dressez-en les différentes caractéristiques.
 Expliquer les raisons pour lesquelles il existe une demande.
 En quoi procure-il un avantage au client ?
 Quelles caractéristiques vous donnent un avantage concurrentiel ?
 Vous pouvez mentionner la qualité, la durabilité, la garantie, le service après-vente, etc.
 À quel besoin de la clientèle votre produit ou service répond-il ?
2. Le marché
 Présentation de l’évolution générale du secteur d’activité.
 Portrait de la situation actuelle : en développement, en expansion ou à maturité.
 Expliquer les grandes tendances puis énumérer les derniers changements.
 Déterminer les nouveaux besoins.
 Comment évaluez-vous la tendance générale ?
 Décrire votre secteur en ressortant son état actuel, ses perspectives et ses particularités.
 Joindre des statistiques sur les ventes ou les données du marché, des sondages, des
articles de journaux ou toute autre information jugée pertinente.

Des échanges avec les distributeurs, les représentants et les fournisseurs peuvent être
particulièrement utiles pour établir l’importance et les tendances du marché.

3. La clientèle
 Description de la clientèle susceptible d’acheter vos produits ou services.
 Énumération des habitudes d’achat.
 Les caractéristiques des clients potentiels : nombre, répartition géographique,
comportement, attentes et besoins. Ainsi, établir un pourcentage de la population.
 Estimation du volume de ventes espéré avec la démonstration du nombre de clients.
4. La concurrence
 Décrivez vos concurrents immédiats et les plus importants.
 Quelles est la part de marché de chacun d’eux ?
 Quelles sont leurs forces et leurs faiblesses ?
 À quelle concurrence indirecte devrez-vous faire face ?
 Comment allez-vous vous tenir informé des évolutions technologiques et/ou des
tendances qui risquent d’avoir un impact sur vos activités ?
 Énumérer vos avantages concurrentiels ou vos opportunités face à eux.
 Faire une liste des concurrents et ce, par ordre d’importance.
VI. Etude financière

L’étude financière consiste de traduire en termes financiers tous les éléments réunis dans
l’étude de marché et technique. Elle permet d’établir le plan d’investissement, le plan de
financement, le détail des crédits, le compte des produits et charges (CPC), le plan de
trésorerie, le besoin en fonds de roulement et le seuil de rentabilité.

1. La description de l’investissement et de son financement

Cette partie comprend les différentes composantes de l’investissement ainsi que les moyens
financiers nécessaires à sa réalisation. Pour ce faire, on peut utiliser le tableau suivant :

Modèle du plan d’investissement


Investissement Montant en milliers de FCFA
Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
Fonds de commerce
Acquisition du local
Acquisition du terrain
Aménagements &installations
Matériels divers
Equipements administratifs
Frais préliminaires
Prospection publicité
Fonds de roulement
Divers imprévus
Total investissement
Capital social
Crédits bancaires
- court terme
- moyen terme
- long terme
Autres
Total financement

Le plan de financement est un tableau qui fait ressortir :

- les besoins de l’entreprise pour son démarrage et son financement ;


- les ressources de cette entreprise qui sont les moyens financiers nécessaires pour financer
ses besoins comme le capital, les apports des associés et le concours bancaire.
Le tableau ci-après montre un modèle de plan de financement.

Modèle de plan de financement


2. Le détail des crédits
Le détail des crédits peut se présenter comme suit :

Modèle de présentation des crédits


Banques Montant du Taux Durée Franchise Modalités de Garanties
crédit d’intérêt remboursement proposées
nt

3. Le compte de produits et charges (CPC)


Le compte de produits et charges permet de déterminer le résultat global du projet durant les
cinq premières années. Il permet de faire ressortir le résultat d’exploitation, le résultat
financier, le résultat courant, le résultat non courant, le résultat net avant impôt, le résultat net
après impôt, l’impôt sur les sociétés.
4. Le plan de trésorerie
Le plan de trésorerie est un tableau qui permet à l’entrepreneur de faire le suivi de la trésorerie
au mois le mois. C’est un tableau qui revêt une grande importance puisqu’il permet de
connaître la trésorerie nette mensuelle (trésorerie de l’actif – trésorerie du passif).

Ce plan prévoit un solde de départ, le total des recettes prévues (encaissements) et le total des
dépenses prévues (décaissements). Le plan de trésorerie peut être présenté comme suit :

Le fonds de roulement (FDR) est égal à la différence entre les ressources stables de
l’entreprise (capitaux propres+ dettes à long et moyen terme) et les immobilisations nettes
(terrains, matériels, brevets, licence).

F.D.R = Ressources stables – immobilisations nettes


Le F.D.R peut s’obtenir de la manière suivante :

F.D.R = Actifs circulants – dettes à court terme

Le besoin en fonds de roulement (BFR) désigne le montant nécessaire pour financer les stocks
dont l’entreprise a besoin pour assurer la continuité de ses activités.
Les composantes du BFR (stocks, clients, autres débiteurs, fournisseurs et autres créanciers)
sont estimées soit en pourcentage soit en nombre de jours et ce, comme suit :

Le besoin en fonds de roulement désigne la différence entre les actifs circulants et les ressources
d’exploitation.

B.F.R = Actifs circulants – ressources d’exploitation

Le tableau des besoins en fonds de roulement prévisionnels se présente comme suit :

Modèle BFR prévisionnels

6. Le seuil de rentabilité
Le seuil de rentabilité (appelé aussi point mort ou chiffre d’affaires critique) désigne le niveau
d’activité au-dessus duquel l’entreprise commence à dégager un bénéfice. On peut le calculer
de la façon suivante :

Notons C le point mort qui est le chiffre d’affaire pour lequel le résultat d’exploitation est nul,
CV les charges variables et CF les charges fixes, on peut écrire :

C-CV-CF=0 d’où C-CV=CF

Les charges variables peuvent être exprimées en fonction de C, donc on peut écrire : CV=KC

On remplace CV par KC et on obtient :

C-KC= CF d’où C(1-K)= CF donc C= CF/1-K


K est le coefficient qui lie les charges variables au chiffre d’affaires, c'est-à-dire k= Charges
variables/ Charges fixes

Plus le point mort est élevé, plus il faudra du temps à la jeune entreprise en création pour
atteindre son point d’équilibre.

Plus le point mort est élevé, plus les risques opérationnels sont grands. Donc, il faut s’efforcer
de l’abaisser. Pour ce faire, on peut limiter les charges fixes, sous-traiter les services annexes
ou faire appel à une main d’œuvre intérimaire pour les tâches qui ne demandent pas des
compétences élevées.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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2. BOUCHARD, V (2009), Entrepreneuriat, innovation et croissance : entreprendre
dans l’entreprise, Dunod, Paris.
3. FAYOLLE, A. (2005), Introduction à l’entrepreneuriat, Dunod, Paris.
4. FAYOLLE, A. (2004), Entrepreneuriat, apprendre à entreprendre, Dunod, Pars.
5. HERNANDEZ, E.M. (2001), L’entrepreneuriat : approche théorique, le harmattan.
6. JANSEN, F. (2009), Entreprendre : manuel d’introduction à l’entrepreneuriat.
7. Boeck PAPIN, R. (2013), La création d’entreprise : créer, gérer, développer,
reprendre, hors collection, Dunod, 15è édition SION, M. (2007), Réussir son
business plan : méthodes, outils et astuces, Dunod, Paris.
8. SURLEMONT, B. et KEARNY, P (2009), Pédagogie et esprit d’entreprise.

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