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Le Globe.

Revue genevoise de
géographie

Antiquité de la navigation de l'océan. Voyage des vaisseaux de


Salomon au fleuve des Amazones
M. Onffroy de Thoron

Citer ce document / Cite this document :

Onffroy de Thoron M. Antiquité de la navigation de l'océan. Voyage des vaisseaux de Salomon au fleuve des Amazones. In: Le
Globe. Revue genevoise de géographie, tome 8, 1869. pp. 167-205;

doi : https://doi.org/10.3406/globe.1869.7075

https://www.persee.fr/doc/globe_0398-3412_1869_num_8_1_7075

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ANTIQUITÉ DE LÀ NAVIGATION

DE L'OCÉAN

VOYAGES DES VAISSEAUX DE SALOM

AU FLEUVE DES AMAZONES

Avant de donner les preuves


§ que les vaisse

de Salomon et d'Hiram firent plusieurs voyages

fleuve des Amazones, il est indispensable de dém

trer d'abord que les peuples de l'antiquité la plus


culée ont connu l'Amérique. La Bible nous dit b

que les Phéniciens connaissaient toutes les m

mais ce peuple est très-postérieur aux Atlantes,

furent leurs aînés dans l'art de la navigation et


possédèrent de nombreuses flottes dans l'Océan at

tique/

A côté des faits historiques qui nous ont été tr

mis par les auteurs anciens et que nous résumer

dans ce. Mémoire, nous ferons voir combien la p

logie est utile à l'histoire et à la géographie, p

qu-'au moyen de ce précieux auxiliaire, nous som


168 ANTIQUITÉ DE LA NAVIGATION

rieures au cataclysme de l'Atlantide ; elles

à l'invasion des peuples atlantes sur notr

Les prêtres égyptiens auprès desquels S


truisait, racontèrent à celui-ci, avec de no

tails, tout ce qui se rapportait à la puiss


time des Atlantes, à leur invasion et à le

tion. Gritias tait l'aïeul de Platon, et il écri

logues après avoir puisé à plusieurs sourc

tiques. G'est ainsi que . par Solon et Grit

indique d'abord la position de la grande î


dans l'Océan, en face du détroit de Gadès

cule ; puis il signale en arrière de cette îl

breuses îles que nous nommons les Antill

celles-ci, dit-il, est la grande terre ferme: « c

d'être désigné comme terre ferme, dit Gr

vrai continent. * Voilà donc l'Amérique! et,

n'en puisse douter, Platon ajoute que de

terre ferme est la grande mer-, c'est bien


Océan. Il résulte de ces traditions, qu'ava

niciens, les deux océans et l'Amérique étai

des Atlantes et des Egyptiens.

A cette antiquité se rattache celle des

seul peuple auquel les Égyptiens reconnais


ancienneté capable de rivaliser avec la

d'après iElianus (Hist. 3), Théopompe, poè

rien grec , raconte que Silène apprend à


DE l'océan' 16

il est gouverné dit-il, pâr Mérope, fille d'Atlas, r


de Lybie. Il y a 3210 ans que celui-ci régnait, et s
fille était, il y a 3129 ans, contemporaine d'Hercul
de Thésée et de Laomédon, c'est-à-dire environ 5
ans avant la prise de Troie.

La langue KicJiua ou des Antis de l'Amérique équ


toriale nous procure l'étymologie de Mérope: Maro
est le génitif de maro « terre » ; elle est de la terre de
Méropiens, ou « née de la terre, » c'est-à-dire a
tochthone, expression qui correspond au grec gh
ghénès. La reine Mérope tira donc son nom ou son so
briquet du pays qu'on nommait Méropis. Atlas, nom
égypto-lybique, a sa racine dans l'égyptien atl « pays,
accompagnée de la particule égypto-kichua as, qu
est affirmative et marque la stabilité. Atlas signif
donc « du pays, » c'est-à-dire indigène, né dans l
pays, bien qu'il fût descendant des Atlantes, ain
que ses sujets établis en Lybie. Ils étaient originaire
du pays (¥ Atlantis, nom rapporté par les Grecs d
chez les Egyptiens ; or, dans la langue de ces dernier
anti signifie « les hautes vallées », Atl-antis « pay
des hautes vallées. * Anti est précisément le nom de
Andes de l'Amérique équatoriale, et leurs population
portent encore le nom (¥ Antis.

Silène, en donnant la description du vaste cont

gos
ropis
Toutefois
céda
de
Paros,
avaient
3800
époque
Deucalion
et
cet
par
ans,
le
15°29
père
vécu
événement,
les
ce
continent
c'ést-à-dire
nom
,Phrygien?,
de
environ
ans
quiPhoronr'e
est
inonda
avant
américain
moins
aurait
100
un
et
notre
laancien
ans
que
siècle
Nous
Thessalie,
vécu
, ère.
ou
ce
avant
300
avant
en
que
l'une
nomEn
tirons
Nannac,
celui
eut
ans,
fut
le
admettant
de déluge
lieu,
ses
aussi
dla'Atlantis.
selon
parties,
conséquence
il
suivant
connu
d'Inacchus,
yque
Suidas.
aurait
était
Silène
chez
les aujourd'h
marbres
appelé
Le
qu'à
les
roi
et Grec
délug
Mid
d'A
cet
Méd
170 ANTIQUITÉ DE LA NAVIGATION

lient gouverné par Mérope, parle des g

maux qu'on y voit, des grandes villes, d


et des lois .de ses habitants, et il ajoute

sèdent beaucoup d'or et d'argent. Une pareill

ne peut se rapporter qu'à l'Amérique.


Une partie de la langue des Antis se ret

les hiéroglyphes des monuments égyptien

dans le grec ancien *. Indépendamment d

philologiques que noué possédons et qui

les relations des peuples des deux grands


dans la plus haute antiquité, nous fero

que les anciens Egyptiens se représentaie


dans leurs peintures murales, comme é

race rouge
sont les seuls
et imberbe
peuples qui
: or,soient
les Américain
imberbe

leur rouge , et leur type se trouve être p


celui qu'on remarque dans les sculptur

anciennes de l'Egypte. Rapprochant ce fa

phique des preuves philologiques et de


nauté d'idiome, il devient évident que l'él
cipal de la grande invasion des Atlantes,

la fois en Lybie jusqu'en Egypte, et en E


qu'à la Tyrrhénie, jusqu'en Grèce même,

par les habitants des hautes vallées de


équatoriale, coalisés avec ceux de Vile Atlan

raconte que les Athéniens résistèrent à


tude infinie d'ennemis armés, partis de l
DE L'OCÉAN v 17

empire des Atlantes, y compris ceux de la partie d


la terre ferme (d'Amérique) soumise à leur domination
D'après Platon , l'armée navale des Atlantes aurai
été de plusieurs milliers de navires ; en tenant compt
de l'exagération, nous avons, dans les narration
que nous venons de rapporter, les preuves de la navi¬
gation de V Océan par les peuples dont l'antiquité re
monte au delà du cataclysme de l'Atlantide, et nou
avons la certitude que les peuples des deux grand
continents se connurent parfaitement avant l'époque
phénicienne. Les anciens Egyptiens et les Pélasges
n'étaient en réalité que des Atlanto-
Américains. Nou
avons donné en quelques mots la clef des origines de
l'histoire, pour la faire sortir de son obscurité; en
nous plaçant à un point de vue tout nouveau , il sera
facile de faire apprécier et comprendre la succession
des faits dans leur ordre naturel ; et les mouvement
des populations d'une époque relativement primitive
à travers les mers et les continents intéressent auss

la géographie considérée sous ses divers aspects.


R. Festus Avienus, qui, dans le quatrième siècle
traduisit plusieurs ouvrages grecs, constate qu'aw
delà de V Océan, il y a des terres et les rivages d'un
autre monde.

1 Les Egyptiens disaient qu'ils tenaient leurs dieux des Atlantes


l'invasion du sol grec est de la même époque : or les mythes et le

pelagos,
étaient
divinités
avons
langue
en
le
pélasges
nous
ternie
Grèce,
dit
découvert
des
fils
et
que
grec
nommés
pélasgiques,
en
Antis
de
d'autres
Neptune
Italie,
pelagios
Neptune
les
; cyclopes:
les
étant
origines
raisons
était
passés
constructions
quid'Amphitrite
et identiques
une
signifie
c'est
chez
encore
etdivinité
les
les
pourquoi
marin,
cyclopéennes
àfont
Grecs
significations
;celles
d'origine
et voir
c'est
le et
qu'on
Homère
nom
l'origine
les
pourquoi
pélasgique.
faites
Latins
voit
de
véritables,
dit
l'Océàn,
par
chez
aussi
américaine
etque
les
dont
les
Hérodot
pélasges
dans
qui
ceux-c
Antis
nou
de
est
l
472 ANTIQUITÉ DE LA NAV

Diodore de Sicile , 4 5 ans ava

écrivit un grand nombre de livres

ples du monde; dans ses écrits, i

rement l'Amérique sous le nom

ignorait l'étendue et la configur


sion d'île était souvent employé

de l'antiquité pour désigner un ter


c'est ainsi que nous avons vu p

appelle l'Europe, l'Asie et l'Afriq


narration de Diodore, il n'y a pa

prendre lorsqu'il décrit l'île dont

« Elle est éloignée de la Lybie,

journées de navigation et située

est fertile, d'une grande beauté e


ves navigables. » Cette circonstan

bles ne peut s'appliquer qu'à un


cune île de l'Océan n'a des fleu

dore continue en disant : « On y

somptueusement construites ; » or, n


mérique possède de beaux édific

plus haute antiquité. « La régio


couverte de bois épais et d'arbre
espèces. La chasse fournit aux

d'animaux divers ; enfin l'air y

les fruits des arbres et d'autres

nent en abondance pendant pres

Cette peinture du pays et du cli


de l'océan

vents violents fort loin dans T Océan. Battus

tempête pendant beaucoup de jours, ils ab

enfin dans l'île dont nous avons parlé. Ay

connaissance de la richesse du sol , ils comm


rent leur découverte à tout le monde. C'est p

les Tyrrhéniens, puissants en mer , voulurent au


voyer une colonie , mais ils en furent empê

les Carthaginois, qui craignaient qu'un tr

nombre de leurs concitoyens, attirés par la b


cette île, ne désertassent leur patrie. »

Dans un écrit d'Aristote 1, celui-ci dit qu

la crainte de voir les colons secouer le jo

métropole carthaginoise et nuire au comme

mère-patrie qui engagea le sénat de Carth


créter la peine de mort contre quiconque ten
naviguer vers cette île. Aristote décrit auss
gion fertile, abondamment arrosée et couver

rêts, qui avait été découverte par les Cartha


delà de l'Atlantique.

Les Tyriens avaient fondé Carthage 250 a


lomon ; or, Strabon nous dit que cette colon

cienne ferma le détroit de Gadès aux Grecs

empêcher de naviguer dans l'Océan. Mais

nies phéniciennes en Numidie et le long d


africaine remontent à 1490 ans avant notre

Chananéens expulsés par Josué, s'emba

pour la Mauritanie, dont les côtes sont baig


474 ANTIQUITÉ DE LÀ NAVIG

cette ville deux colonnes, dont les in

marquaient que là étaient les peuple

Josué, fils de Navé (Nun), avait cha

Salluste, dans Jugurtha, dit qu'il a

des rois de Numidie le renseignem

des Phéniciens, chassés de leur pa

peu de temps après Hercule, établi

les côtes d'Afrique, où ils bâtirent d


tation des Phéniciens, les Carth

aussi plusieurs villes sur les rivag

côté de l'Océan. Hannon, amiral c

voyage depuis le détroit de Gadès

golfe Arabique, en contournant l'A

qua sur soixante navires 30,000 pe

sexes pour servir à la fondation de

nies carthaginoises. La flotte de

deux cents navires, et à l'époqu

guerre punique elle s'élevait à cin

L'histoire est pleine de récits qui

Phéniciens et les Carthaginois fréq


D. P. F. de Cabrera, de Guatemala

les faits de l'antiquité, assure que les

dèrent en Amérique une colonie pe

guerre punique. En lisant d'ailleurs

divers chroniqueurs du temps de

découvertes en Amérique, on acq


de l'océan 17

dure, sont la preuve que des instruments de fer e

d'acier ont servi à les faire; .or, dans aucune portio

de l'Amérique on n'a pu trouver de traces de la fa

brication du fer ; le cuivre seul y était en usage. De

artistes et des ouvriers étrangers , particulièremen

les Gares, signalés en Amérique, y auraient don


contribué à la construction et à l'ornement des édi

fices qu'on y admire. Il y a au moins 8500 ans qu

les Gariens ou Cares étaient établis dans les Cyclade

et dans d'autres îles de la Méditerranée, d'où ils par

taient pour naviguer dans l'Océan ; et c'est avec rai

son que Diodore dit que les Carthaginois suiviren

dans la navigation les traces des Gares dans les mer

de V Ouest. Les Gares portaient des plumes à la faço


des Américains; ils ont d'ailleurs laissé dans la plu

grande partie de l'Amérique leur nom et de nom

breux souvenirs archéologiques ; ils établirent mêm

une dynastie de leur race qui régnait à Quito, capi


tale de l'Equateur.

Plutarque, dans le Traité des taches dans Vorbe lu

naire, raconte, en embrassant tout l'Occident au del

des Colonnes d'Hercule, que le continent où régnait M


rope fut visité par Hercule dans une expédition qu'il f

vers V Ouest, et que ses compagnons y épurèrent la lan

gue grecque qui commençait à s'abâtardir. Or, no

études de philologie comparée nous ont fait décou


vrir que la langue kichua ou des Antis de l'Améri
,176 ANTIQUITÉ DE LA NAVIGA

et Belles-Lettres par M. E. Renan,

9 Octobre 1857), ce savant « n'adm


Grèce ait fait aux Phéniciens des em

cultes les plus anciens de la Grèce,

pour ceux qui paraissent avoir les

profondes dans le sol pélasgique. Ce

figurent dans Hésiode et Homère, co


traditions dont V origine est inconnue.

découvert que les divinités pélasgiqu

romaines ont leurs noms ou leurs éty

dans la langue kichua, d'où il résult

importées de l'Amérique équatorial

tinent : nous en avons consigné les


breux dans un Mémoire spécial; et

de preuves de plus des rapports qui


entre l'Ancien et le Nouveau-Monde.

Nous pourrions par des exemples t

démontrer le contact évident qu'ont

peuples des deux grands continent


logie mythique nous apprend qu'In
fonder une colonie en Grèce, était

c'est-à-dire qu'il était venu à travers l

l'histoire, Belus, qui alla établir un

lone et le sacerdoce à l'instar des

issu de Lybie et de Neptune, c'est-


fils d'une Africaine et d'un habitant
DE L'OCÉAN

Babylone Bélus fat adoré, au Pérou on adorait T


comme le descendant du Soleil. Le nouveau et

cien continents possèdent également des pyram


des tumuli et des constructions cyclopéennes ; et

deux côtés de l'Océan on a les traditions des gé

et des Amazones ; les idées mythologiques et l'é

des astres étaient identiques en Asie, en Egyp


en Amérique. Pour ce qui regarde les Hébreux

particulièrement, 011 a observé un grand nom

de leurs coutumes chez les peuples améric


Les costumes et les attributs sacerdotaux de ce

étaient identiques à ceux qu'on remarque dan

monuments égyptiens. La circoncision existait

reillement en Egypte, en Amérique et chez les

breux ; et, ce qui est particulier, c'est que ces der


pratiquaient cette opération avec une pierre

chante, tout à fait comme les Indiens de l'Amér

équatoriale, bien que la loi ne leur imposait pa


choix de l'instrument.

Lorsque le roi du Portugal , Alphonse Y, aut


en 1461 l'établissement des colons aux îles des

res, on trouva dans celle de Cuervo, la plus élo

vers l'Ouest, une statue représentant un cavalie


de la main droite montrait V Occident , la directio

l'Amérique. Sur le même roc où était taillée

statue , existait une inscription en caractères in

nus aux Portugais *. Cette statue, qu'on nomm


178 ANTIQUITÉ DE LA NAV

Enfin , n'oublions pas de faire

mité des îles du Gap-


Vert de la

l'existence des courants équatori


cilitent la traversée entre les deux

pour l'aller et le retour : ce fait

faitement constaté, et on peut le

des courants de l'Océan. Ainsi ,

vent que dans l'antiquité , jusq

thage, 146 ans avant J.-C., l'O


toujours été fréquenté, et que l'Am

des peuples navigateurs; en der


cilité des communications a toujo

deux grands continents par les

courants équatoriaux dont les


avaient l'expérience. On compre

quoi Salomon demanda des ma

envoyer ses vaisseaux à Ophir


nous allons démontrer que ces

Bible, ainsi que Parvaïm , se tr


rieur du fleuve des Amazones.

La chronologie suivante, du
lantide à Salomon , peut être c

aux dates antérieures à l'ère ch


tons celle de 1870 . depuis J.-G. Le

il y a 5178 ans , au temps d'Og

don , surnommée la ville des pêc

4800 ans. En adoptant la date d


de l'océan

qu'eut lieu le déluge de Deucalion , d'après l


bres de Paros. La date de Gécrops II et d'A

roi de Mauritanie, remonte à 3210 ans. Le r


Mérope en Amérique et l'expédition d'Hercul
continent à travers les mers de V Ouest , ont la

3129 ans. Selon Appien d'Alexandrie, il y a 3

que Carthage fut fondée. La prise de Troie r

à 3079 ans , suivant les marbres de Paros. E

y a 2880 ans que le temple de Salomon fut

que régnait Hiram, roi de Tyr ; et ce serait pe


cette même époque, d'après les travaux de G

que l'amiral carthaginois Hannon accomp

voyage autour de l'Afrique. -

Une résidence de douze années dans l'Am

équatoriale et méridionale, m'a procuré l'o

d'une étude approfondie des territoires du P

de l'Equateur et d'y faire, dans diverses expé

des explorations et des opérations géométriqu

en lever la carte. Celle de l'Amérique équatori

j'ai publiée à Paris i en même temps qu'un

sous le même titre , est la plus complète qui

tandis que mes fragments de celle du Péro

encore inédits. La cartey que l'on trouvera an


ce Mémoire , sur les voyages des flottes de Sa

n'indiquera que les points géographiques in

sables et ceux qui se rapportent à ma démons

Mes découvertes historiques ont été facilit


180 ANTIQUITÉ DE LA NAVIGATION DE L'O

se procurer le vocabulaire kichua de T

m'a paru être le plus complet de ceux

imprimés jusqu'à ce jour, bien qu'il

augmenté. Tschudi a publié en mêm

Vienne, la grammaire kichua et un v

nographie. Nous profitons 4e cette o

faire connaître aux philologues que le

tient une grande partie des langues mor


n.

David, en mourant, laissa à Salomon, p

construction du temple, 7,000 talents d'ar

3,000 talents d'or d'Ophir. Le vieux roi n'av

cun vaisseau naviguant dans les mers extérie

recevait donc l'or d'Ophir du trafic des Phé

qui, suivant la Bible, connaissaient toutes les

Salomon, pour mettre à exécution ses grands

qui exigeaient des trésors immenses, eut re

Hiram; il parvint à l'intéressér à ses entrep


à contracter avec lui une alliance solide. La

d'exciter la jalouse susceptibilité des popu

■maritimes de la Méditerranée, fut sans d

motif qui décida Salomon à faire construire à

Gaber, dans la mer Rouge, les vaisseaux qu'

nait aux voyages d'Ophir. Hiram lui envo

marins expérimentés, et, comme on s'en con

plus loin, la flotte d'Ophir ne rentra jamais


482 VOYAGES DES VAISSEAUX DE

nements plus ou moins spécieux d


n'ont pu jusqu'à ce jour, arracher

vrait la route inconnue que prena

ces rois, et aucun d'eux n'a pu

qu'occupaient Ophir, Parvaïm et

question, qui fut souvent controve

résolue par les hommes les plus


tèrent, . parce que leur argumenta

une base solide, ne s'appuyait g

hypothèses, et que d'ailleurs elle s


née par des croyances erronées s

des anciens. Leurs recherches sur

-l'ancien continent n'ayant amené

vraisemblable, nous avons suivi un

et c'est en Amérique même et dans

ignorée que nous avons découvert


d'Ophir, de Parvaïm et de Tarschisc

points existent encore diverses


conservé des noms hébreux, tand

des objets qu'en rapportaient les v


mon et de son allié le roi de Ty

précisément à la langue des ind

gion que fréquentaient ces vaisseau


de l'aveu des plus grands ph

tenaient à une autre langue qu'à

travaux ayant abouti à la réunion

preuves et circonstances évidentes


AU FLEUVE DES AMAZONES.

et les étymologies exactes ; quant aux localités

tionnées dans ce Mémoire, nous engageons


lecteurs à voir leur situation sur la carte que

avons faite pour que notre démonstration soit m

comprise.

Commençons par faire connaître Parvaïm. L

men de ce mot est important; il est,-lui seul,

une révélation. Dans le livre II des Paralipom


chap, in, vol. 6, il est dit que « Salomon orn

maison de belles pierres précieuses et que l'or

de ' Parvaïm.
« » Ce roi se procurait donc de l'or ai
qu'à Ophir et à Tarschisch seulement. Parvaï

une prononciation altérée de Paruim, par suite

que l'ancien alphabet latin confondait le v et


de ce que Yiod, qui est la voyelle i , est souven
avec la prononciation ai en hébreu. Mais da
texte hébreu Yor de Paruim est écrit Zab~Pa

nnr dans le texte grec des Septante


également Paruim , et sa version nous donn

complètement raison. La terminaison im Qi, in

le pluriel hébreu, elle est ajoutée à Paru , parce


comme on le voit sur notre carte, il existe d

bassin supérieur des Amazones, sur le ter

oriental du Pérou, deux rivière asurifères, l'u

nom de Paru, l'autre de Âpu-Paru « le Riche-P

et qui unissent leurs eaux, vers les 10° 30' de la


1 84 VOYAGES DES VAISSEAUX DE SALO

découvert par nous *. Nous ferons sur

observations suivantes : c'est que les

Paru et Apu-Paru descendent de la pr

rabaya, qui est la plus aurifère du Péro

observation, c'est que l'on ne doit point

le rapprochement de noms, que Pérou

ru. L'empire des Incas portait le nom

suyu, c'est-à-dire « les quatre pays unis


Pérou est moderne; Pizarro, abordant

mière fois cette partie du nouveau mon

cap Biru , situé sur le pacifique, entre

degré de latitude méridionale; il do

qu'il venait de découvrir le nom de Bir

Piru ; ces noms figurent dans les man

imprimés des deux premiers siècles qu


conquête du Pérou. Montésinos, l'un des

espagnols, à cause de l'abondance de l


rait du Pérou, supposa que le Pérou

l'Ophir de la Bible. Mais nous fero

d'abord que le nom d'Ophir n'a rien


avec celui de Paruim ou Parvaïm ; et, e

que Ophir, comme on peut le voir sur

n'est pas sur le territoire du Pérou, m

possessions brésiliennes et colombienn


AU FLEUVE DES AMAZONES.

Les rivières Para et Apu-Paru, limitent au

à l'Ouest un ancien empire du nom de Inin et

aujourd'hui à l'état légendaire : il est signalé

cartes de quelques missionnaires, parmi les

la plus détaillée est celle du P. Sobréviéla. I


un nom hébreu dérivant de inini ou

inêni « qui est convaincu. » Ces termes hébr

rapportent au Kichua inin « il a la foi, il est cro

Ainsi, l'empire d'Inin est bien « l'empire du C

ou de la foi. » Voici donc en Amérique un nom

le cachet est tout oriental. Cet empire est

borné au Sud par le rio Beni et à l'Est par

Cayari. qu'on appelle aujourd'hui du nom po

« Madeira. » Beni est un nom hébreu et

qui a pour signification « fils, gens de secte

tribu. » Caiari est formé de l'hébreu !~D ca « co

résolution, » et de iari « ri vière, » — « la

de la Résolution1. » Parmi les rivières qui desc

du 8tid au Nord et traversent l'empire de I


trouve le Hutaî ou Jutahi1 ; or, le terme hébr

KDin signifie « prévaricateur » ; hi, î ou «/,

terme indigène qui signifie « eau , rivière » :

« rivière du prévaricateur. » Ce nom, comme


1 86 VOYAGES DES VAISSEAUX DE S

voit, cadre bien par son contraste, a


croyant. Le Hutaî a pour affluent

nom de Qmara : n'est-ce pas le nom

Omar Hftijtf, le prévaricateur peut-ê


Mais voici le couronnement de tant

se rapportant à l'empire "de Inin : c'

des Amazones, depuis l'embouchu

jusqu'à celle du rio Negro, porte en

Solimoes ou de Solimoens; ce n'est n

que' le nom corrompu de Salomon

des Amazones par la flotte du gran

possession : en hébreu Solim

Soliman. Or, les chroniqueurs de

fleuve des Amazones rapportent, q

province de Para existait une grand

de Soliman 1 , nom que portait le fleu

rique les cours d'eau prennent les n

qui les habitent. Les Portugais e

Solimao parce qu'ils ont la coutum

Yn final par la voyelle o. Ne devien

en plus évident que la flotte de Sal

souveraine dans les eaux des Amazo

elle qui fonda l'Empire des Croyants

les limites que nous avons désigné

hébraïco-phénicienne eut une durée

longue ; car les voyages triennaux d


AU FLEUVE DES AMAZONES »

sous le règne de Josaphat roi de Juda, époque où


Carthaginois tQut-puissants, ne permettaient à
cune autre nation de sortir de la Méditerranée. C

pourquoi Josaphat voulut faire partir de la

Rouge pour ces mêmes parages une flotte équ

conjointement avec Ochosias, roi d'Israël ; mais

tempête effroyable la détruisit complètement.

Passons à Ophir, lieu i vanté pour ses riche

Nous devons rappeler que des philologues ont


pouvoir faire prévaloir le nom de Abiria, pour a

été TOphir de la Bible. Mais nous porterons n


attention sur les faits suivants. D'abord le nom

Abiria est la traduction latine du nom grec Sab

lotfieipïa, pris dans la géographie de Ptolémée,


VII, chap. I. La licence du traducteur est a

grande que blâmable ; en second lieu, Sabéiri

trouvait située dans la partie occidentale de l'

qu'on nommait Indo-Scythia. Mais il est reconnu

l'Inde, particulièrement sa partie occidentale, ne

duisit jamais de For au commerce; tandis qu'au c

traire les Egyptiens et les Arabes y apportaient


or, pour l'échanger contre des tissus de laine et

coton. Ainsi l'hypothèse que Sabéiria fut l'Ophir


la Bible tombe d'elle-même.

M. Etienne Quatremère, dans son Mémoire su

pays d'Ophir dit que le nom d'Ophir est resté

connu aux écrivains grecs et latins ; il réfute les


i 88 VOYAGES DES VAISSEAUX D

reuse ou dans quelque partie de

pas même qu'il pût être à Geylan


néo, ou sur d'autre point de l'ext

raison toute simple, dit-il, que les


mon et d'Hiram mettaient trois ann
Mais M. Quatremère tombe lui-

de ceux qu'il combat, puisqu'il pl


sur la côte orientale de l'Afrique

mettre que la navigation des fl

mer Rouge ou de la Méditerrané

rait été plus grande que celle d

Orient ; les voyages à Sofalah n'


pas les trois ans de chaque abs

des deux rois. Cependant, à l'app


M. Quatremère n'hésite point su

ainsi que ne trouvant pas les p

veut que les oiseaux* nommés t

soient des perruches ou des pint


tion de M. Quatremère est donc
thèses sans fondement ne donnen

blance à l'existence d'Ophir dans


lah.

Pour se rendre compte de ce q

rechercher la signification de ce
tout, il est nécessaire de s'assur

écrit en caractères hébreux. Dans


AU FLEUVE DES AMAZONES.

affluent des Amazones ou du rio So

suite d'une transposition de lettres , c

exemple le kichua i/ura « feuillage, » fai

urya ; un vase, en kichua, Jciràu , en cha

malpropre, en kichua millay , en hindou

marmite, en kichua paila, en persan, pial

est de même des changements de voye

en kichua l'air, huayra , fait en lapon hu

gien haïri, en chaldéen haiar, en syriaq

grec et en latin aer; le nom de nombre un

hue , en hindoustani hec, en bulgare hic

hac; langue, en kichua lialu, en mongol


bérien kil, en finnois kiéli ; un enfant, en k

en vieil égyptien chiru, et en égypto-copt

si, les exemples de permutations et de s

de voyelles n'altèrent point la significatio

et rien ne s'oppose à ce que l'Aypira de


soit venu du nom de rivière Yapura. Ce

est composé de F qui signifie «eau», e


qui est le nom de Apira ou Apir, a eau

d'Apir ou d'Ophir. » Ce lieu célèbre est

et clairement désigné , et, malgré une

2880 ans, ce nom n'a souffert que l'altér

voyelle, Yapura au lieu-de Yapira , et ce

de peuplades sauvages qui ne parlent po

d'hui le kichua des Antis \ Dans son

Brésil et aux Amazones » M. Agassiz écr


190 VOYAGES DES VAISSEAUX DE SALO

Nous avons dit plus haut que dans le


Hois, liv. I, Ophir en hébreu est Apir.

appartient à la langue kichua, et les t


raines de toute la cordillère des Andes

supérieur des Amazones portent le no

d "Apiti et dans quelques lieux Yapir

l'origine de Y Apir hébreu, ou de Y Ophi

tin. Apir ou Apiri se rapporte aux m

localités qu'ils fouillent, tandis que Ayp


Yapura indiquent qu'ils travaillent d

s'opère le lavage de l'or. Pour préciser


district même d' Ophir, revenons à la r

pura et voyons-la sur la carte. Sur sa

est indiquée une montagne; elle est


carte du P. Fritz, autrefois missionna

parages \ M. de Lacondamine se se

carte dans son voyage des Amazones

Relation, il dit, en parlant de cette mon


contient une prodigieuse quantité d'or. Il

vière rio del oro , dont le nom indigène

nom est contracté de l'hébreu "Vpi thir

court du
iariSud
«rivière»;
au Nord et
«La
se rend
rivière,
dans
préc
le

guari; or, yuma « l'or natif » est un ter

uni aux deux termes hébreux 9U *


ari a cavité. » Le lac de Yumaguari a do

« Cavité centre de l'or natif. » Le Yapur


AU FLEUVE DES AMAZONES. 4

auquel le terme indigène î « eau » est ajouté. Cet

rivière porte donc le nom de « l'Eau-Riche l. » L


hébreux donnaient le nom de masaroth aux tréso

consacrés. Sur le cours du Yapura on rencontre u

chute d'eau, nommée par les Espagnols « el sa

grande; » mais son véritable nom, conservé chez l

indigènes, est Uacari ou Acari 2 • expression qu'

appliquent ordinairement aux endroits de cette

vière où il y a un exhaussement abrupte du sol. O

en hébreu TJacarit rPHDStfl ou Acarit IVQS signi

« exhaussé, relevé. « Voici donc une série de term

et de noms hébreux, qui fortifient nos preuves s


la région d'Ophir, et elle est bien celle que traver

le rio Yapura. Plusieurs autres noms des plus sign

ficatifs confirment encore notre opinion : ainsi, on

voit la rivière de Catuaiari, du kichua catu « marché

et de l'hébreu aiari « rivière, » « La rivière du ma

ché 5 » le nom de lieu Macapiri, des termes kichu

maca « plat, » apiri « des mineurs » 3; on y trouve e

core les noms des tribus Apanos a les porteurs, » M

rukéuinis « les briseurs ou broyeurs de terre, » l

Apapuris « les porte - voyageurs. » Comme no

l'avons déjà dit, les indigènes du Yapura qui se so


transmis ces noms, ne connaissent ni le kichua

l'hébreu; c'est une preuve de plus que dans l'ant

quité, sur le bord du Yapura, les populations An


se sont rencontrées avec les Hébreux et les Phé
192 VOYAGES DES VAISSEAUX DE SALOMON

ciens 1 . En présence d'un si grand nombre de co


cidences significatives, de ces noms hébreux par

lesquels se trouvent Apiri ou Ophir et le nom de

Apura «la rivière d'Ophir, et de la prodigieuse


chesse aurifère constatée par M. de Lacondami
dans le voisinage du fleuve de Salomon et de l'e
pire de Inin . ou du Croyant, nous pouvons dét

miner les limites de la région d'Ophir : elle est sit


sur le territoire colombien et brésilien, dans un tr

gle formé, d'un côté, parles montagnes colombien


de Popayan et de Cundinamarca jusqu'au lac

Yumaguari dont les eaux alimentent un des afflue


de l'Orénoque 2; de l'autre, par le rio Ikiari jusq
la montagne aurifère d'où descend cette rivière

par le rio Yapura. La disparition des flottes de


lomon et d'Hiram pendant trois ans , à cha

voyage qu'elles faisaient, se trouve à présent ex


quée, puisqu'elles stationnaient dans le fleuve
portait le nom du grand roi. Si ces longs station

ments, plusieurs fois répétés, avaient eu lieu


quelque point de l'ancien continent, la tradition
l'histoire n'aurait pas manqué de le transmettre.

Les divers voyages triennaux, excepté un se


ne se rapportent point à Ophir, car tous se firen
Tarschisch. David recevait par les Phéniciens

d'Ophir, et la flotte construite sous Salomon pour


même destination, sortit de la mer Rouge, mais

n'y rentra jamais;' elle fit sa jonction dans l'Atlanti


AU FLEUVE DES AMAZONES.

-elles prirent, après l'unique voyage qu'elles

conjointement à Ophir, le nom de flotte de Tar


selon le texte hébreu, et le nom de flotte d'A
selon le texte chaldéen. Diverses causes sem

avoir motivé l'abandon d'Ophir. Il suffit de je

yeux sur la carte pour y voir que le rio Yap

plusieures embouchures mal définies et s' encom

facilement par le charriage des bois : ce qui

être pour les navigateurs une cause de diffic

de confusions pour ceux qui s'engageaient d

labyrinthe. Secondement les Espagnols et les

gais ont reconnu que le séjour du Yapura éta


malsain. Trbisièmement, en explorant plus à
le fleuve des Amazones, les Hébreux et les

ciens y trouvèrent l'or fin en très-grande abo

et d'une exploitation plus facile qu'à Ophir. Q

mement, en amont du fleuve, il avaient u

climat et une navigation plus commode. Cinq


ment, en se rapprochant du voisinage des

peuple à demi-civilisé et laborieux, ils en pou

tirer un parti utile et des approvisionnement


leurs navires. Enfin, dans cette région sup

du bassin des Amazones, ils trouvaient de l

et les autres objets que les flottes rapport

Joppé (Jaffa) pour Jérusalem; leurs noms q


dans le texte hébreu de la Bible, appartenaien

langue des Antis, comme on le verra plus l


194* VOYAGES DES VAISSEAUX DE S

peut recueillir jusqu'à soixante fran


une heure l. C'est évidemment c
au temps de Salomon reçut le no

TDWin : car l'étymologie de ce nom


la langue kichua, qui est celle des A
vient de tari « découvrir, » chichiy
menu. » Tarschisch est donc le lieu

et recueille l'or menu. L'abandon d

nage de Parvaïm qu'on dut abando

qu'il fallait s'interner considérablem

offertes par les nouvelles découverte

de Tarschisch, sont un concours

qui fixent la région où se trouvait T

disons que ce nom n'a point son

aucune autre îangue que dans le


rendre à Tarschisch la Bible nous

phète Jonas s'embarqua à Joppé : a

entreprendre la navigation de l'Atlan

cas contraire il se serait embarqué d


Voici ce que dit le verset 22 du c

« En mer, il y avait pour Salomo


Tarschisch , avec la flotte d'Hiram. U

trois ans, venaient les vaisseaux de

portant de l'or, de l'argent , de l'ivoi

des paons. » Les Paralipomènes conf

ges triennaux, en disant, liv. II, ch.


AU FLEUVE DES AMA.ZONES 495

Nous ferons remarquer que le voyage d'Ophir, sous


Salomon, ne lui rapporta qrçe 420 talents d'or, d'a¬

près le chap, ix du liv. I des Èois, et que les Parali

pomènes , liv. II, chap, ix, v. 10, complètent ce récit

en disant : « Les serviteurs d'Hiram et de Salomon ,

qui apportèrent l'or d'Ophir, apportèrent des algum

et des pierres précieuses. » Les bois nommés algum

durent nécessairement être débarqués à Joppé , qui

est très-proche de Jérusalem. Le chap, x, v. 11 du

liv. I des Rois dit : « Et aussi la flotte d'Hiram qui ap¬

porta l'or d'Ophir, importa une grande quantité d'ar¬

bres Almug et des pierres précieuses. Nous ferons ob¬

server que dans ce voyage les flottes alliées rappor¬

tèrent d'Ophir deux sortes de bois , les algum et les


almug , mais qu'il n'est plus question de bois dans les

voyages à Tarschisch dont l'or et l'argent furent le

principal mobile.
Si l'on résume ce qu'ont dit les commentateurs du

nom de Tarschisch, il y en a qui ont supposé que ce


nom signifiait la mer ; d'autres ont cru que ce pou¬

vait être Tarsus, ville de la Gilicie-, les uns ont dési¬

gné Carthage et les autres Qadès; mais tous ces lieux


indiqués ne produisaient pas d'or, pas d'argent ni de

pierres précieuses, pas plus que des paons et des sin¬

ges. Il y en a qui ont soutenu que Tarschisch ne

pouvait être que sur la côte des Indes orientales , ce


qui est visiblement impossible, puisque Jonas , pour
A 96 VOYAGES DES VAISSEAUX DE

mis que ce pouvait être une îlt[ d


niers ont approché un peu plus de
n'ont pas osé faire traverser comp

des flottes bien équipées, qui so

pour accomplir des voyages de t


pendamment des preuves de nav

avons données dans l'introductio

nous profitons de cette occasion

tous ceux qui sont sous l'influen

erronée sur la traversée de l'Océa

Américains l'ont franchi dans sa


geur, les uns avec un canot et d'au

depuis New-York. Or, il suffit de

un planisphère pour se convaincr


au Brésil la distance est moitié

entre New-York et les îles Britann

L'ensemble des faits qui se ra

chisch le placent, autant que son

le voisinage des Antis , à l'Ouest


partie la plus riche du bassin des

la région de Tarschisch se trouve


indiquée sur notre carte,
Examinons maintenant quélqu

des objets que rapportaient les v


mon et d'Hiram de leurs voyag

excepté l'or, l'argent et les pierres


des Hébreux avant ces-voyages,
AU FLEUVE DES AMAfcONES. 1

navires d'Hiram apportèrent de l'or d'Ophir et u


grande quantité d'arbres iïalmug, nom dont le plur
est almughim Almug peut avoir sa dérivati
du terme hébreu ala ® bois dur ou bois cons

cré » , et du terme kichua mucki « odorant » , « odeur

et dont le verbe est muka « sentir » ; ou bien son é


mologie est dans "ies deux mots kichua alli « bo

excellent » , et mucki « odorant ou odeur ». Alm


est donc le n bois de bonne odeur » , et ce fut de
bois, suivant la Bible, que Salomon fit faire les

lonnes du temple de Jérusalem. Il paraît que les


vires tyriens furent les seuls qui apportèrent de
bois; si c'est le sândal, nous pouvons affirmer q

y en a beaucoup dans la Haute-


Amazone. Dans
livre des Paralipomènes , chap, ix , v. 10, on

« Les serviteurs d'Hiram et de Salomon, qui appor


rent l'or d'Ophir , apportèrent des algum et
pierres précieuses, » d'où il résulte que cette d
nière sorte de bois fut apportée par les deux f

tes. Dans le texte hébreu, on dit au pluriel al

mim et ce nom n'ayant pas été comp


par les commentateurs, ils l'ont traduit en latin
ligna hebeni , ligna thyina et ligna coralliorum. Son
mologie est dans l'hébreu ala « bois » et d
le kichua Tcumu « courbe » ; ou bien dans les ter

kichua alli « bon » , foimu « courbe » » : les alg


ou algumim sont donc « les bois courbés » ou «
bonnes courbes. » L'emploi des almug pour les pi
498 VOYAGES £>ÈS VAlSSEAtJX

que les marchands juifs et phén

en algum et que les Hébreux on


S'il en eût été ainsi, le texte h

donné que la nom adopté par l

prochant ce terme sanscrit des

expressives d 'almug et <¥ algum,

mucki et al-humu, le valguka d

pas admissible et n'a pas reçu l

tions qu'il suppose; d'ailleurs,


sanscrite , il ne pourra jamais

d'Ophir à Malabar, cette partie


que,-notre démonstration l'a dé
La flotte de Tarschisch port

des oiseaux nommés tuki, au p


c'est ce nom qu'on a généralem

Nous ferons remarquer d'abord q


toriale possède plusieurs variété

dons; ils en sont originaires et i

vage., Nous nommons ici ces de


parce que les uns et les autres

d'être, qu'ils se gonflent avec orgu


mage et font la roue.
Quiconque a vu les dindons fa

ce moment tuh (touk) est un bru

tout particulier que font ces o

admirer. Eh bien ! ce tuh est pré

tulci , terme kichua , qui signifi


AU FLEUVE DES AMAZONES. 1

guêilleux tirée de tuki, nous trouvons semblable'me

que le grec ogkos « orgueilleux » , est aussi tiré

paon américain ocko. Ce petit détail n'est pâs sa

intérêt , car nous avons dit dans l'introduction de

Mémoire que la langue grecque a une partie de s

origines en Amérique, particulièrement dans la la

gue kichua.

En présence de la vérité de notre étymologie, pu

que le tuki biblique est un terme kichua, nous plac

rons celles de certains philologues que Max Muller

fait valoir; car ils ont supposé que tuki était dér

de tôgei « ce qui pend » , terme appartenant à la la

gue tamoule , et ils ont encore supposé le mot si

qui s'éloigne davantage de tuki , et qu'ils ont essa


de faire dériver du sanscrit sikMn « crête ». Pour com

ble de l'invraisemblance, le docteur Gr under t, qui s'

livré à l'étude des langues dravidiennes, s'appliqu

faire dériver tôgéi de to ou tu , et il ajoute arbitrair

ment pour seconde base gnu, afin d'arriver à form

tongu, d'où il fait dériver tongal , mot tamoul qui

gnifierait « une queue de paon ». Que d'efforts,

combinaisons ingénieuses et de transitions forcé

Des philologues de réputation peuvent seuls se

permettre. Nous n'aurons jamais la hardiesse

dôriner de pareilles étymologies : heureusement q

la netteté , la précision du kichua nous préserve


d'un pareil écueil.
200 VOYAGES DES VAISSEAUX DE SALO

pluriel hophim : il aurait pu lire

et il ajoute que ce nom n'appartenait pa


et qu'il n'a son étymologie dans aucune la

Nous ferons remarquer que hop ne s

deux consonnes Jp et qu'au lieu d'y

pluriel
voyellealors
aurait Jcapim
o s'iltrouvé
, avait
ce qui
en
intercalé
est
présence
la véritable
«, de
il aurai
ces-m
pr

hapis«singe ». Toutefois, les Hébreux

demander au sanscrit le nom des singe


de Tarschisch. Kap et hapim ont leur ét

le kichua hapi « saisir fortement avec

tion toute particulière que commet le s

de l'homme et qui l'impressionne surt

gine de kapim est de toute évidence am

pointe de l'île de Sainte-Catherine, près

Brésil . porte le nom de Kapi ; dans

Amazones, un de ses affluents qui dé

Para s'appelle Rio Kapim (rivière des

remontant le fleuve on trouve l'île de

que la forme hébraïque s'est encore c

ces noms 2. Quant à la rencontre du te

le sanscrit, elle s'explique, puisque

levé cinq cents mots de la langue hind

le kichua et qu'ils ont dans ces deux l


\

AU FLEUVE DES AMAZONES. 204

mes significations. Nous n'avons pas lieu d'entrer ici


dans aucune explication sur la présence du kichua
dans les Indes orientales ; nous nous contenterons de
dire que nous faisons en ce moment un travail dans
lequel , à l'étonnement général , il sera démontré que
les Arias et leur langue sanscrite ont leur berceau en
Amérique : nous en avons les preuves philologiques'
ethnographiques et historiques.
Parmi les objets précieux que les flottes de Salo¬
mon et d'Hiram rapportèrent se trouve l'ivoire, qui
est désigné dans la Bible sous les deux noms de
Schan-abim de Karnôt-sclian JHtDIp.
•Max Muller fait encore observer que abim est sans
dérivation de l'hébreu; mais il suppose que ce mot
pourrait être une corruption du sanscrit ibha précédé
de l'article sémitique ; et a vec cette hypothèse il pense
que abîm doit avoir, comme ibha, la signification d'é¬
léphant. On emploie en effet dans l'hébreu le mot
schan pour « dent ». Mais son origine est américaine-
c'est ce que nous voyons dans le bassin des Ama¬
zones , où dans la langue tupi, qui est la langue gé¬
nérale du Brésil , « dent » s'exprime par schan ,
shaina , shène et sahn; chez les Panos, on dit schaina
et schaila; en dialecte puri , on dit scheh et isché ; en
botocudo, schoun et dschoun. Mais si schan est réelle¬
ment hébreu, sa présence chez les peuplades des
Amazones, qui l'ont conservé, serait une preuve de
plus que Tarschisch était dans ce fleuve et que les
Hébreux y recherchaient l'ivoire qui s'y trouve à l'é¬
tat fossile : or, l'ivoire fossile est le plus communé¬
ment employé clans les arts. On a déjà découvert en
Amérique six variétés d'éléphants fossiles, mais nous
ignorons si ces. pachydermes ont tous été anéantis
202 VOYAGES DES VAISSEAUX DE

dans un cataclysme ou s'il en existait


de Salomon ; en tout cas, l'ivoire fo

meilleur état de conservation il y a 2

Quant à abim , ce n'est point une c

scrit ïbha : c'est le mot égyptien ab

au pluriel par les Hébreux ; il y a

l'égyptien ab, àba et le kichua apa

1 le porteur » : en égyptien abàh o


chua apa , signifient « fardeau » .

phant, qui est l'animal porteur par

avoir son origine autant dans le ki

gyptien : d'ailleurs, nous avons dé


grand nombre de termes kichua son

langue hiéroglyphique des Egyptie


Atlantes, ils ont une" communauté

Nous avons dit ci-dessus que, dan


est aussi nommé. Jcarnotschan « corn

telle pauvreté d'expression donne à

chua joue encore ici le premier rô

ferons remarquer que sous la pr

braïque de Jcarnotschan , on a placé

gne massoréthique qui ' donne au


le son de la voyelle a; or, comme i

de rejeter ce signe de convention q


dans l'ancien hébreu, nous avons l

tituer Yi à l'a. Dès lors, au lieu de


obtenons Jcirnotschan. Dans ce cas
At PLEUVE Î)RS AMAZONES.

Egypte et à Babylone des éléphants ; mais, da


Judée, on en vit seulement 165 ans avant J.-G. :

faisons allusion aux éléphants appartenant à

tiochus Epiphane, roi de Syrie, quand il vint

bataille au peuple juif, et dans laquelle le va


Eléazar, l'un des frères de Judas Machabée,
sous l'éléphant du roi.

-En résumé, après nous être appuyé des histo

pour démontrer que les peuples de l'antiquité


guaient dans l'Océan et qu'ils connaissaient l

rique, nous venons de faire voir que les termes

gers mêlés au texte de la Bible et qui désigne


objets rapportés par les flottes des deux rois, o
pris dans la langue kichua ou des Antis de l'A
que équatoriale et méridionale. Nous avons e

fait connaître que des termes hébreux , transporté

cette partie de l'Amérique, se sont mêlés aux

lectes des indigènes,, ou bien qu'ils sy sont con


intacts. -Cet échange de termes entre des n

des deux continents est la preuve que le


breux et leè Phéniciens allaient au fleuve

Amazones, qui reçut de ces navigateurs le no

Salomon. L'empire de Inin ou du Croyant, les

tions indiquées de Parvaïm, Ophir et Tarschis

noms et les particularités qui s'attachent à plu

localités et rivières, forment une série et un t

semble de faits, groupés dans une seule région


$(M VOYAGES DES VAISSEAUX D

par chaque voyage, en nous faisan

stationnaient paisiblement dans


zones.

Pour la satisfaction de nos le

rons en terminant quelques o

Antis et leur langue. La migr


d'Asie en Amérique est antérieur

ques siècles, puisqu'ils ont parti


Atlantes avant le cataclysme;
au lieu d'écriture, se servaient,

quipos ou de cordelettes à nœ

tait chez les Thibétains et le

temps de l'empereur Fohi, 60

luge. Ces faits prouvent la • haute


blissement des Antis dans les

mérique équatoriale et méridion

supérieur des Amazones. Cette

été préservée cgntre les invasion


tion, par l'altitude considérable
toire qu'elle habite, par mille lie

qui. la séparent de l'Atlantique, e


dent, par de formidables mont

du grand Océan. La langue k


par trois millions d'indigènes, n

torze lettres : on voit donc que


mitif a subi peu d'altérations. L

traire, s'écrivant avec 39 caract


AU FLEUVE DES AMAZONES. 2

gré de latitude Nord jusqu'au trente-cinquième deg


de latitude Sud ; et en largeur, c'est-à-dire depuis
Pacifique vers l'Orient, on ne la parlait guère
delà de cinq cents kilomètres ; tandis que, dans

temps plus anciens, elle a été en usage le long

fleuve des Amazones jusqu'à douze cents et quin


cents kilomètres du Pacifique.
Finissons par une dernière observation : Humbo

et Klaproth ont donné fort mal à propos la dénom


nation de quichétfine k la langue kichua ; en effet,

des dialectes du Mexique, qui porte le nom de quic


n'a aucun rapport, avec la langue des Antis ; et c'

au quiehé mexi* a in, comme on le comprend bie

auquel devait t ire applicable l'expression de q


chéenne. Notre observation a pour but d'empêch

toute méprise ei «re notre modeste travail et les


vants écrits de M Brasseur de Bourbourg sur l'h
toire, l'archéologie et les dialectes du Mexique. ,

Onffuoy le Thoron.

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