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Matériaux d’Electrotechnique/ Dilatation Thermique/ Département de Génie Electrique /Prof DIB Djalel

Dilatation Thermique des Matériaux (DTM)


La dilatation thermique d’un matériau implique tout changement de dimensions géométriques dans les sens :
linéique, surfacique ou volumique.

Dans les installations Electrotechniques, la DTM peut entrainer des effets néfastes et provoque des défauts
d’isolement ou réduit les propriétés physiques du matériau et par conséquent ses caractéristiques électriques.

Origine de la dilatation thermique

Dans un solide, les atomes possèdent une énergie thermique et vibrent autour de leur position moyenne. Cette
vibration dépend de la température mais aussi du voisinage des atomes, plus précisément du potentiel
interatomique créé par les atomes environnants.

À basse température, les potentiels interatomiques peuvent être décrits de façon harmonique : pour des
températures proches de T = 0 K, les atomes restent centrés sur leur position moyenne r0. Ce n'est plus le cas
pour des températures élevées : l'anharmonicité des potentiels interatomiques introduit une dépendance de la
position moyenne des atomes avec la température, ce qui cause le phénomène de dilatation thermique.

Lorsqu'un gaz est soumis à un réchauffement, la quantité de mouvement des particules qui le composent
augmente. À volume constant, cela se traduit par une augmentation de la pression, car le nombre de chocs
entre particules par unité de surface augmente. Si la pression doit rester constante, le volume du gaz doit alors
augmenter, selon la loi des gaz parfaits. Pour les gaz non parfaits, les forces d'attraction entre les particules du
gaz peuvent réduire l'expansion thermique.

La dilatation thermique des liquides a en principe les mêmes causes que celle des gaz, mais l'effet des forces
d'attraction entre les particules sur la dilatation est nettement augmenté, car elles sont plus proches les unes
des autres.

Dilatation des SOLIDES


La masse volumique et la dilatation

La masse volumique est caracteristique de la matière definie par la rapport de la masse du materiau en kg et
son volume en m3 où = m/V

A une température To , la masse volumique d’un matériau est = m/Vo

A une température T , le volume d’un matériau est V=Vo(1+v.T)

𝑚 1
La masse volumique à T est donné alors par : 𝜌 = et 𝜌 = 𝜌𝑜
Vo(1+𝛼𝑣 ∆T) (1+𝛼𝑣 ∆T)

Dilatation linéique

Une augmentation de température entraîne une augmentation de longueur d’un objet.

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On peut calculer pour tous les matériaux isotropes la variation de longueur et donc de volume en fonction de
la variation de température :

L=Lo+ ΔL et ΔL = α.Lo.ΔT avec Δ T= T-To

avec :

 ΔL la variation de longueur en mètre (m) ;


 α le coefficient de dilatation linéaire en kelvin puissance moins un (K -1) ;
 L0 la longueur initiale en mètre (m) ;
 ΔT = T - T0 la variation de température en kelvin (K) ou en degré Celsius (°C).

Remarque : puisqu'on utilise une variation (une différence de température) la différence d'origine entre kelvin
et degré Celsius s'annule, la distinction n'est donc pas nécessaire.

On peut aussi directement calculer la longueur en fonction de la température :

L(T) = Lo + Δ L = Lo(1 + α ( T − To))

avec :

 L(T) la longueur en mètre (m) en fonction de la température ;


 T la température considérée en kelvin (K) ou en degré Celsius (°C) ;
 T0 la température initiale en kelvin (K) ou en degré Celsius (°C).

Exemple d’Application

Soit un rail en acier de 30 m en hiver à −20 °C ; en été, la température est de 40 °C. Le rail subit donc une
variation de température ΔT = 60 K, sa variation de longueur est :

Δ L = α a c i e r ⋅ L 0 ⋅ Δ T = 12.10 − 6 ×30 × 60 = 2,16.10 − 2 m

Ainsi le rail s'allonge de 21,6 mm, sa longueur en été est de 30,0216 m.

En Electrotechnique les matériaux les plus utilisés en conduction ou en isolation sont affectés par les
coefficients de dilatation suivants :

𝐿
Le phénomène de la contraction est l’inverse de la dilatation : 𝐿𝑜 =
1+𝛼∆𝑇

L’étirement
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αL représente en réalité le coefficient moyen de dilatation linéique.
l’allongement d’une tige peut être obtenu aussi par étirement en utilisant la formule :
formule de Robert Hooke :

F : action mécanique en newton (N)


ℓ : longueur de la tige en mètre(m)
E : module d’Young ou module d’élasticité en pascals (Pa), sa valeur dépend
des forces intermoléculaires
S : section de la tige en mètre-carré (m2)

Dilatation surfacique et Dilatation volumique : Le changement de longueur est accompagné d’un


changement de surface ΔS et de volume ΔV

Exemple : plaque d’aluminium : L’accroissement de surface d’une plaque de surface égale à 1 m2 à 20°C
qui subit une élévation de température de 1K est d’environ 4,48.10-5 m2 (2.αL).

Dilatation Surfacique
ΔS = αS.S0.ΔT ; S = S0 + ΔS = S0 + αS.S0.ΔT = S0.(1 + αS.ΔT)

Avec αS = 2.αL
αS : coefficient de dilatation surfacique
ΔS : accroissement de surface
ΔT= T-To: élévation de température

Dilatation volumique
ΔV = αV.V0.ΔT V= V0 + ΔV = V0 + αV.V0.ΔT = V0.(1 + αV.ΔT) avec

αV =3. αL
αv : coefficient de dilatation volumique
ΔV : accroissement de volume
ΔT : élévation de température

Solide plein et solide creux : Un solide creux se dilate de la même façon qu’un solide plein de même
volume et de même nature. (anneau de Jacob Gravesande)

Note : La dilatation des matériaux liquides et gaz est une dilatation volumique

Mesure des coefficients de dilatation linéaires : Une méthode établie de mesure des coefficients
de dilatation thermique est celle de la dilatométrie.

Dans le cas des matériaux cristallins, la dilatation thermique peut se mesurer de façon précise par diffraction
des rayons X. Une méthode couramment utilisée consiste à mesurer les paramètres de maille du cristal pour
différentes températures et d'en déduire les coefficients de dilatation linéaires. Cependant, le calcul
intermédiaire des paramètres de maille introduit des erreurs supplémentaires dans le calcul des coefficients et
il est préférable de les obtenir à partir de la variation en température de l'angle de diffraction θ. Plusieurs
programmes fournissent les composantes du tenseur de dilatation à partir des variations de θ 3.

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Coefficients de dilatation linéaires pour les principaux matériaux : Les coefficients donnés ci-dessous
constituent des ordres de grandeur valables pour des températures comprises approximativement entre 0 °C et
100 °C. En réalité ces coefficients dépendent de la température, la loi d'allongement n'est donc pas linéaire
pour des différences de température très élevées. À titre d'illustration, nous fournissons ci-contre

 La variation avec la température du coefficient volumique (le triple du coefficient linéaire) d'un
polypropylène semi-cristallin pour plusieurs pressions ; le pic correspond à la fusion ;
 La variation avec la température du coefficient linéaire à pression atmosphérique pour plusieurs nuances
d'acier.

substances coefficient de dilatation substances coefficient de dilatation


linéaire 1/K linéaire1/K

acier 12,0×10−6 nylon 30×10−6

acier inoxydable 14×10−6 +/- 4 selon famille4 polypropylène 150×10−6

aluminium 23×10−6 porcelaine 4,0×10−6

béton 12×10−6 quartz 0,5×10−6

bronze 17,5×10−6 rilsan 150×10−6

constantan 15,2×10−6 stéatite 8×10−6

cuivre 17×10−6 verre sodo-calcique 9×10−6 [2] [archive]


(verre ordinaire)

diamant 1×10−6 [1] [archive] verre borosilicate 4×10−6


(Pyrex)

fonte 10,5×10−6 Zerodur 0,05×10−6

invar (36 %Ni + 1,2×10−6


64 %Fe)

titane 8,6×10−6

laiton 18,5×10−6

maillechort 18,0×10−6

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