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• Valeurs :
On ne doit pas analyser le temps passé avec ses valeurs contemporaines.
Exemple : on peut difficilement comprendre le statut de la femme avec ses
représentations actuelles (pareil pour les hommes).
Exemple : comprendre les représentations du corps et ses valeurs
Si on veut comprendre le passé, il faut comprendre les valeurs qui organisent la période
étudiée.
• Evolution :
On va essayer de comprendre si les pratiques évoluent :
- par rapport aux pratiques grecques
- par rapport aux pratiques du 21ème siècle
On identifiera les continuités et les ruptures.
Repères bibliographiques :
• JP Thuillier, le sport dans la Rome Antique (1996) : les acteurs sont mis en
compétition, ces AP ont des enjeux identitaires, économiques (échange) et
hygiéniques sport = mise en spectacle des pratiques physiques.
• P Veyne, Comment on écrit l’histoire ? (1979) L’historien ne doit pas regarder et
interroger le passé avec ses valeurs contemporaines.
1. Nature et contexte
2. Les exercices corporels (faire rentrer l’homme dans l’ordre du monde = le
cosmos ; moyen de s’épnaouir)
3. Les jeux de balle
4. Les activités athlétiques (enjeux militaires, on recherche plus l’entrainement, la
formation)
5. Les jeux féminins
1. Nature et contexte
2. Exercices corporels
Ex : thermes Dioclétien
Ces thermes pouvaient accueillir 3000 personnes par jour ce qui
nous montre l’importance des thermes dans la vie romaine.
Les citoyens romains se nettoient la peau contre des pierres,
l’hygiène est à relativiser des valeurs hygiéniques de l’époque.
On aperçoit des bains, des palestres et des bâtiments qui
regroupent des bibliothèques, des salles de restauration, des gymnases, et un
amphithéâtre avec une piste athlétique.
Ces thermes ont une fonction hygiénique mais également une fonction de socialisation.
On a des traces de ces thermes à Bath en Angleterre (proche de sources d’eau chaude
ou desservis par des viaducs comme les thermes de Chassenon)
On retrouve des outils d’hygiène corporelle dans les THERMES : les STRIGILLES, qui
servent maintenant à enlever la peau morte et la transpiration.
L’hygiène corporelle se fait sur la base d’une pratique aquatique mais ce n’est pas si
hygiénique : à Rome, les gens de toutes catégories sociales vont dans les thermes, même
ceux qui ont des maladies de peau. La connaissance de l’époque ne prêtait pas attention
aux maladies.
On retrouve aussi des palestres : gymnases pour l’entrainement corporel des athlètes
(ou jeunes enfants).
Cet entrainement est fait sous le contrôle d’un pédotribe : maitre de gymnastique, il est
équipé (comme l’arbitre des activités grecques) d’un long bâton qui sert à corriger les
mauvaises attitudes.
Aussi appelés des lusius par les Romains. Dans ces thermes on retrouve également des
traces de jeux de balle. Ils sont pratiqués pour se divertir (divertissement du corps et de
l’esprit) et aussi pour s’entrainer.
Dans des matériaux écrits, on lit que les jeux de balle musclent, éclaircissent la vue,
ont des effets sur les viscères = fortification du corps.
Sur des mosaïques, on voit un athlète avec un gant qui frappe une balle. Les plus
vulnérables ne doivent pas pratiquer les jeux de balles.
Ces jeux de balle se différencient selon le poids, la forme, la composition de la balle et
selon le nombre de joueurs :
• Le FOLLIS = jeu qui se joue avec une vessie remplie d’air. Jeu de FRAPPE de
lancer-attraper,, on doit frapper le ballon avec l’avant-bras qui est couvert d’un
gant. Le but est de maintenir le ballon le plus longtemps possible en l’air. Jeu
conseillé pour les JEUNES et les VIEILLARDS car cela ne nécessite pas des
mouvements violents.
• Le PILA (jeu plus urbain) = Balle beaucoup plus grosse et lourde rempli de
plumes. Ce jeu autorise les CONTACTS entre les joueurs pour attraper/frapper le
ballon. Cela peut conduire à des homicides.
Règles : 4-10 joueurs en cercle, au centre il y a un medius currens, il doit
intercepter la pila, les autres doivent lancer la balle à un adversaire qui n’est pas
adjacent. Le medius currens peut pousser n’importe quel joueur.
Ce jeu est intense et peut être violent : En effet CICERON raconte l’histoire d’un
jeune homme qui est jugé pour avoir joué au PILA dans les rues de Rome. Il est
jugé car en jouant au pila, sa balle est venue percutée un coiffeur qui a tranché la
gorge de son client.
• Le PILA PAGANICA = paganis veut dire campagne (jeu plus viril) = jeu plus
rustique venant des campagnes. Ici c’est une balle plus dure en cuir, plus petite,
composé de crains de chevaux.
C’est aussi un jeu de FRAPPE ou il faut maintenir la balle en l’air. Mais le jeu est
plus rude, saccadé et intense. Ce sont des jeux qui permettent de rentrer en
contact et de se battre pour la conquête de cette balle.
Dans ces 4 jeux, il n’y a pas d’espace défini, mais on a des jeux avec des espaces
beaucoup plus définis :
• L’EPISKUROS = oppose 2 équipes (12-14 joueurs) dans un terrain qui est
délimité par une ligne médiane (skuros) et de part et d’autre par une ligne de
fond. Le but est d’envoyer la balle au-delà de la ligne de fond de l’équipe
adversaire par des frappes ou par des lancers. C’est un jeu de COMBAT au
départ, car à la mise en jeu, la balle est sur la ligne médiane et tous les joueurs sur
la ligne de fond (on retrouve cela dans le tennis ou le volley).
• Le TRIGON = jeu qui se joue à 3 avec une balle qui s’appelle TRIGOLANIS, petite
balle de cuir, dure. Le but est de marquer 21 points, on marque un point en
réceptionnant la balle que nous lance notre partenaire. Ces 3 joueurs se placent
en triangle de 6m, chaque joueur a une balle dans chaque main, et au signal ils
doivent envoyer les balles à leur partenaire respectif et en même temps rattraper
les balles qu’on leur envoie. Un joueur va décider du sens du lancer de balle. C’est
un jeu de LANCER/ATTRAPER.
Ils se pratiquent en particulier en plein air ou dans des sphaeristerium ou des
sphéristères. Ces 2 salles ont la particularité d’être chauffées (tuyaux sous le plancher),
raison pour laquelle les joueurs jouent nus lors du PILA ou du TRIGON.
On observe même des joueurs professionnels ou des arbitres c’est-à-dire des personnes
chargées de compter les points que l’on appelle les PILICREPIS (on peut les repérer
également comme des compteurs de points dans le trigon).
On pratique notamment le pugilat : forme de boxe pratiquée avec des gants qui
recouvrent avant-bras, poignets, et phalanges. Le combat se déroule debout, le but est
d’envoyer son adversaire 3x au sol. Ces gants sont composés soit de lanières de cuir,
et éventuellement complétés par un anneau de métal appelé ceste (parfois le métal était
remplacé par des petits haltères). Donc pour se protéger, les combattants utilisaient des
couvres-oreilles que l’on appelait des amphôtides.
Sirrus : Les pugulistes ont le crâne rasé et une touffe de cheveux tressés au sommet
du crâne. C’est une activité qui est un entrainement militaire ou parfois un spectacle.
Strophions : anneaux placés au bout des cestes soit au bout du bras du combattant, ce
sont des plaques de fer ou des bandeaux de cuir épais (imas oxius) qui viennent
recouvrir le poing : ils apportent une force importante.
Ces strophions sont classés en fonction de leur dangerosité et de leur originalité.
Sphairai : ce sont gantelets rembourrés, les cestes sont recouverts de lanière de cuir et
de laine pour recouvrir le poing.
Combats de lutte :
Ils se déroulent également dans la skamma. Prises sur la partie supérieure du corps,
uniquement à la force des bras.
Cette règle est appliquée par l’EPHEDROS : pendant les épreuves athlétiques, un athlète
peut être tiré au sort et exempté d’un tour de compétition.
Et on retrouve même des TRACES DE FEMMES GLADIATEURS qui vont descendre dans
l’arène pour combattre comme les hommes.
Contrairement à la période grecque, les femmes ont le droit d’assister aux jeux
des hommes même si le spectacle peut être dangereux pour leur pudeur, pour
leur féminité.
II. Les jeux romains de spectacle
Ces jeux mettent en évidence un enjeu économique que l’on peut observer à travers le
statut du gladiateur. En effet, par exemple la sueur des gladiateurs va être vendus
comme un objet cosmétique, un produit de beauté pour les femmes. Les gladiateurs sont
aussi des produits commerciaux.
• On a aussi des jeux de cirques aquatiques : les NAUMACHIES (on remplit l’arène
d’eau).
Il y a donc des combats entre navires mais avec des animaux aquatiques comme le
crocodile.
2. Structures et statuts
- AGITATOR (le + prestigieux), qui est le cochet vedette de ces courses qui peut
conduire des chars à 6 chevaux.
Les activités sont structurées avec la création de FACTIONS, ce sont les ancêtres des
clubs qui représentent chaque quartier et qui se distinguent par des couleurs. Elles
participent au financement des équipes. Chaque cité romaine possède une FACTION.
Elles sont sponsorisées par de riches citoyens romains et génèrent une économie
autour des gladiateurs (formation et vente) mais aussi des chevaux.
- POLITIQUE : qui permet pour le mécène (celui qui organise les jeux) de
montrer sa puissance mais aussi pour le peuple d’exprimer son opinion
politique. Entre chaque concours des spectateurs prennent la parole pour réagir
aux événements de la vie politique de la cité. Il permet aux combattants de gagner
leur liberté si ce sont des esclaves.
Théodose 1er va abolir ces jeux. En particulier pour leur caractère paien, ils
remettraient en cause l’ordre religieux.