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Les exercices physiques dans la civilisation grecque

I) Le problème de l’origine des sports


En histoire : nécessité d’avoir des sources
Certains historiens considèrent que le sport est constitutif de notre espèce, il
existerait un homo sporticus
David Sansone : l’origine des sports nous renvoie au moment de l’homme
préhistorique, à des sacrifices rituels pour accroître l’énergie humain
Rudolph Brasch : How did sports begin?
1970 « le sport trouve ses racines dans le désir de l’homme de vaincre ses
ennemis visibles et invisibles et d’influencer les forces naturelles »

Bernard Jeu : Les compétitions sportives


 cérémonies païennes
 rituels accompagnant moments important de la vie sociale
 compétition est surtout présente lors du passage du monde des vivants
au monde des morts

II) Les fondements de la civilisation grecque


A) Le cadre général
Une terre sèche, cloisonnée, montagneuse

B) Les 4 caractéristiques de la civilisation grecque

- Une civilisation religieuse :


Les Grecs vivent dans les polis ( = cités) ce sont des communautés
d’hommes et de dieux les dieux sont immortels et les hommes mortels
Tout s’explique par l’invention des dieux racontée dans des mythes
La religion est ritualisée ( prière, libation, offrande, sacrifice…)

- Une civilisation pessimiste


L’existence humain est par définition éphémère et surchargée de soucis
Homère compare l’homme aux « feuilles que le vent jette à terre »
Iliade
Il sait que sa vie est déjà décidée par le destin (moira), il doit suivre la loi
divine (thémis) d’abord en faisant preuve d’honneur (timé) envers les
dieux (offrir sacrifices)
Une excellence excessive suscite l’orgueil démesuré et l’insolence
(hybris) que les dieux frappent alors
- Une civilisation esclavagiste
 Coupure fondamentale : celle qui oppose hommes libres aux esclaves
 Sources lacunaires et disparates. Nous ne possédons aucun texte écrit
par un esclave
 L’esclavage est indispensable à l’exercice de la liberté
Aristote : « Si les navettes tissaient d’elles-mêmes, les maîtres
n’auraient pas besoin d’esclaves ! »
 On est esclave par prise de guerre ou par naissance

- Une civilisation patriarcale et bisexuelle


 Opposition des catégories homosexuelles/hétérosexuelles n’a aucun
sens
 Uniquement les citoyens
 Esclave aussi sexuel
 L’adultère féminin est vigoureusement sanctionné par crainte des
bâtards
 Education du jeune (andreïon) aux mains d’un citoyen (éromène) qui
le forme (éraste) : guerre
L’armée au combat : la phalange

III) L’éducation physique


Dans 2 cités (villes) : - Sparte
-Athènes

Sparte
 Cité des exercices physiques par excellence
 Système éducatif immuable et sévère
 Préparation aux combats et aux beaux corps
 Combattant = hoplite
 Mixité des exercices
 Cet entrainement physique a un but : la sauvegarde et l’intérêt de la cité avant
tout
 Les deux mots d’ordres sont :
 Patriotisme
 Dévouement jusqu’au sacrifice
Organisation de l’éducation à Sparte :
 L’enfant est enlevé de sa famille à l’âge de 7 ans
 Il passe de classe d’âge en classe d’âge, dirigée par des moniteurs soumis à des
exercices pénibles
 Accoutumance a la douleur à partir de 12 ans
 Mal nourri, obliger à voler
 A la fin de l’adolescence il fait la crypsie :
Ils ont un poignard […] tant qu’il fait jour, ils se disséminent dans les retraites
les plus ignorées, sans rien faire; la nuit tombée, ils gagnent les chemins que
suivent les hilotes (=esclaves), s’ils en surprennent un, ils l’égorgent »

Opposition jeune homme en formation (cryptoi) et adulte


combattant ( hoplite)
CRYPTOI HOPLITES
Couteau Entièrement armé
Nuit, hiver, montage Jour, été, plaine
Ruse Loyauté
Mange seul ce qu’il trouve, vole Repas pris en commun
(=sissyties)
Secret/ désordre Ordre

Devenir de cette éducation ?


 Elle s’éteint d’elle-même
 Le nombre des citoyens devient insuffisant , on appelle cela l’oliganthropie
 Certains échouent (par peur, par faiblesse), ils sont exclus des droits civiques et
formant la catégorie des « trembleurs », ils portent des vêtements sombres et
se rasent la moitié de la barbe (citoyen = rasé; vieillard = barbu)

Athènes
 L'éducation à Athènes est très différente de celle qui se pratique à Sparte :
moins militaire et gérée par des individus et non pas par cité
 Les exercices physiques dominent car ils épanouissent le corps et forme le
caractère avec formation intellectuelle
 Objectif : devenir « bel & bon » (kalos kagathos)

 Au début du 5e siècle avant notre ère (époque classique), le jeune garçon fréquente
successivement trois écoles :
- à partir de 7 ans, celle du grammatiste (celui qui enseigne l'alphabet
(grammata)
- celle du cithariste pour la musique
- à partir de 12 jusque vers 16 ans, celle de la palestre avec pédotribe (de "pais"
l'enfant et "tribo" exercer)
 Le nouvel écolier passe sous la surveillance du pédagogue (de "pais" l'enfant et
"agein" : conduire), esclave chargé de l'accompagner dans les trajets entre
l'école et la maison + formation morale
 Vêtu d'un manteau pourpre, le pédotribe est armé d'un long bâton fourchu qui
lui sert à corriger les élèves récalcitrants
 Les jeunes gymnastes s'exercent nus (gymnos = nu), pour protéger leur corps
contre les intempéries, s'enduisent le corps d'huile et le recouvrent ensuite de
poussière
 Après l'entraînement, au son du hautbois, ils se décapent la peau avec un
racloir de bronze, le strigile
 Ils pratiquent les 5 cinq sports du pentathlon :
 Lutte
 Course
 Saut
 Lancement disque et javelot

Finalité de l’éducation « bel et bon »

❖ On peut lire dans Aristophane, Les Nuées, (vers 1002 et suiv.) le résultat idéal
de cette éducation athénienne :
« Tu passeras des loisirs au gymnase […] si tu agis comme je dis tu auras toujours
la poitrine robuste, le teint clair, les épaules carrées, la langue courte, les fesses
grosses et le sexe petit »
Appolon= idéal de la beauté masculine
Le jeune athénien termine sa formation par l’éphébie
- L'éphébie rassemble les jeunes citoyens de 18 à 20 ans, astreints au service
militaire. Il est formé au combat hoplitique
Ephébie :
 Le jeune est tenu à l'écart de sa famille pendant toute la durée de son
initiation
 L'initiation commence par une formation religieuse. Les éphèbes sont
invités à honorer les différents sanctuaires de la cité
 Pendant la première année, les entraînements se déroulent en dehors
de murs de la ville dans des camps militaires situés aux frontières de la
cité
 Cette première étape de la formation s'achève par la remise de la part
de l'État du bouclier rond de l'hoplite et d’une lance
 Ils prêtent ensuite, serment de fidélité à la cité et ses institutions
 La deuxième année se déroule dans les garnisons de la région
d’Athènes
 Les jeunes recrues participent aux travaux importants, tels que la
construction des ponts, de retranchements ou de fortification
 A la fin des deux années, le jeune éphèbe est affecté au groupe
militaire représentant sa tribu : la taxis
 Il reste mobilisable jusqu'à l'âge de 60 ans

Conclusion
 Dès l’enfance, l’Athénien est bercé par la pratique des exercices physiques à
travers les agônes, l’éducation, les loisirs et l’éphébie
 Les exercices physiques permettent de répondre aux critères de beauté et de
citoyenneté

IV) Les jeux Olympiques

Présentation générale :
 Des concours sportifs sont organisés à Olympie et sont désignés d’après le
nom du site, « Jeux Olympiques »
 Fondation en 776 avant notre ère
 Ces jeux ont lieu au même endroit, tous les 4 ans
 Cette période de quatre années a pris le nom d’«Olympiade » et servait de
système de datation : le temps ne se comptait pas en années, mais en
Olympiades
 À l’occasion de ces Jeux Panhelléniques (=qui regroupe tous les Grecs) = trêve
sacrée
 Des messagers (spondophores) vont de cité en cité pour annoncer la date des
compétitions
 Ils exigent l’arrêt des combats, avant, pendant et après les Jeux afin de
permettre non seulement aux athlètes mais aussi aux spectateurs de se
rendre sur les sites en toute sécurité, à l’aller comme au retour
 Les Jeux Panhelléniques ont un caractère religieux très important
 Chacun des Jeux était célébré en l’honneur d’un dieu précis :
 Zeus, le roi des dieux, à Olympie et à Némée
 Apollon, le dieu de la lumière et de la raison, à Delphes
 Poséidon, le dieu de la mer et des chevaux, à l’Isthme de Corinthe
 Lors des concours sportifs, on considère que la victoire est accordée par les
dieux

Le site d’Olympie

 Olympie n’est pas une cité mais un sanctuaire


 Le site se compose d’un espace sacré (Altis), délimité par un mur d’enceinte
et d’un espace profane

Participation aux jeux

 3 critères pour participer aux jeux : homme-grec-libre


 Les femmes, les esclaves et les étrangers sont exclus
 Les participants, 4 semaines avant les Jeux, arrivent à Elis, cité proche
d’Olympie
 Une sélection est faite : ceux qui sont retenus se rendent sur le site
d’Olympie
 Ils prêtent alors serment : participer aux compétitions avec loyauté et dans le
respect des règles

Tricheries et amendes

 Lorsque les athlètes ne respectent pas les règles, le juge sévit pendant le
concours en usant du fouet
 Pour des fautes plus graves, les athlètes doivent payer une amende. Avec cet
argent, on fait ériger des statues de Zeus à Elis et à Olympie, et on inscrit les
noms des tricheurs sur leur socle
 À Olympie, ces statues (les Zanes) sont disposées le long du chemin du stade

Le déroulement

 A leur apogée, déroulement : 5 jours


 Que des sports individuels
 Pas de sports d’équipe
 Lieux des compétitions : stade et hippodrome

1er jour :
 Les athlètes ainsi que les juges prêtent le serment d’agir dans le respect des règles
 Concours pour les trompettistes et les héraults
2e jour :
 Compétitions hippiques dans l’hippodrome
 Epreuve reine = course des quadriges (char tiré par quatre chevaux)
 Courses de chars tirés par poulains et course de chevaux montés
 Conducteur de char = aurige
 Seuls avec longue tunique
 Les vainqueurs ne sont ni les jockeys, ni les auriges, mais les propriétaires des
chevaux
 Le pentathlon a lieu dans le stade pendant l’après-midi : Il comporte cinq épreuves :
lancer du disque, saut en longueur, lancer du javelot, course et lutte
 Le lancer du disque : pratiqué sans élan tous les athlètes utilisent le même disque
 Le saut en longueur: utilisation d’haltères en pierre ou en métal, de forme variable
L’épreuve consiste probablement en une suite de cinq sauts à pieds joints et sans
élan, ce qui suppose de l’harmonie et un sens du rythme Le rythme est souligné par
un joueur de flûte
 Le lancer du javelot : utilisation d’une lanière de cuir fixée sur la hampe du javelot
afin de lui conférer une rotation supplémentaire
3e jour :
 Point culminant des jeux
 Réservé au grand sacrifice : cent bœufs abattus (=hécatombe) en l’honneur de Zeus et
d’autres divinités
 Viande est partagée par la communauté lors d’un repas auquel assistaient tous les
participants aux Jeux
4e jour :
 Les courses à pied dans le stade
 Les spectateurs prennent place sur les talus
 Les officiels (organisateurs et juges) bénéficient d’une tribune
 Le stade est rectangulaire ; on court en ligne droite. Le sol est de terre battue. Les
concurrents prennent place sur une ligne de départ signalée par des pierres en
calcaire blanc
 Pour les courses plus longues, les coureurs contournent une borne ou un poteau à
chaque fin de stade
 Il existait différent types de courses :
- La course du stade, une longueur de stade, soit environ 192m
- Le diaulos, deux longueurs ou double stade
- Le dolichos, une course de longue distance (de 7 à 24 stades)
- La course en armes (à Olympie, il s’agissait d’un diaulos), revêtus d’un casque
et de jambières et portaient un bouclier
 L’après-midi est consacré au sports de combat : pugilat (boxe), lutte et pancrace
 Tirage au sort des athlètes
 Pas de catégorie de poids
 Pour mettre fin au combat, un des adversaires peut lever le doigt
 Le pugilat :
- Les mains des pugilistes sont protégées par de longues lanières de cuir
- Des pièces de métal sont même ajoutées sur les jointures des mains, rendant
ainsi les coups beaucoup plus violents
 La lutte: les lutteurs combattent debout, à mains nues Il existe différentes prises.
Celui qui touche le sol à trois reprises au moins avait perdu
 Le pancrace : sorte de lutte qui autorise tous les coups à part mordre, arracher les
yeux et introduire les doigts dans le nez de l’adversaire
5e et dernier jour :
 Vainqueurs a l’honneur
 Dans le stade ils sont couverts de ruban et recevaient des palmes
 On leur donne ensuite des couronnes d’olivier lors d’une cérémonie solennelle
 Enfin, les vainqueurs sont conviés à un banquet avec les juges

Les récompenses

 Un seul vainqueur par épreuve son prix est une couronne de feuillage
 À Olympie, une couronne d’olivier sauvage. En plus de sa couronne, l’athlète
victorieux reçoit un ruban de laine rouge, la taenia

Conclusion
Le fin des Jeux Olympiques

 Durant plus d’un millénaire, les Grecs, puis plus tard les Romains, se réunissent à
Olympie pour célébrer ensemble la fête en l’honneur de Zeus et veillent à ce que les
Jeux Olympiques restent un événement majeur
 C’est un décret de l’empereur Théodose en 393 après J.-C. qui interdit la pratique des
cultes païens et par là l’organisation des Jeux

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