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La silhouette animale est volontairement déformée et vue sous plusieurs angles (trois quarts,
profil etc)
Définition du corps humain
• Corps = corpus, corporis = partie matérielle des âtres animés
• Organisme humain (se différencie de l’âme/esprit/raison)
• Corps comme siège des sensations
• Corps comme anatomie (membres, squelette)
• Puis expression ; corps politique, corps électoral, corps céleste ou prendre corps
(adhérer à qqc)
Donc le corps est à la fois une enveloppe, un élément qui s’oppose à l’âme, un sujet parfois
tabou mais il est aussi souvent du côté de la tromperie, du mensonge. Pourtant au départ il est
aussi celui de la mort, ce qui existe quand la vie s’éteint.
Notre axe de recherche : comment est-on passé du « corps tombeau » au « corps objet » ?
• Le corps et la mort
• Le corps et la religion
• Le corps et le beau
• Le corps et le désir
• Le corps et l’artificiel
Statue cubique, Moyen Empire, 1780 av JC
David, Michel-Ange, 1501, Marbre (4m de haut)
Orlan, Le baiser de l’artiste, 1977 → grande révolution art contemporain → le corps de
l’artiste est véritablement dans l’œuvre.
Conclusion :
L’art égyptien prend soin du corps qui est indispensable à la vie dans l’au-delà. C’est un art
destiné à la mort qui le préoccupe toute sa vie et le corps est nécessaire à son âme mais aussi
en tant que signe de sa présence sur Terre.
Contexte
1 – Les rites
Les rites sont fixés par les auteurs grecs, dans par exemple les poèmes Homériques.
Les rites prennent la forme d’ablutions, de prières, de libations, de sacrifices, organisés par un
prêtre.
Les Dieux sont très présents, ils protègent les maisons, la famille, les dieux sont le jouet de
passions humains : ils aiment, se jalousent, tuent... Les Dieux et héros font échos aux
hommes.
2 – Les sacrifices
Le plus souvent on sacrifie des animaux ; le sang est versé sur un autel, et on l’oriente soit
vers le ciel soit vers la terre, les abats sont mangés.
Il s’agit d’offrandes aux Dieux, mais à la différence de l’Égypte, il n’y a pas d’unité de ces
rites; ils sont locaux et variés.
3 – Les offrandes
Soit petites statuettes, en argiles soit des Kouros (fem : Kore) au-devant des temples, les cités
construisent aussi des temples miniatures (comme le Trésor de Delphe).
Kuros →période archaïque, comme chez les Égyptiens →visage/corps figé, bras le long du
corps
→ grec → un pied devant → début du mouvement →léger sourire
4 – Profane et sacré
Ente les deux, pas de frontière tranchée. Il y a une profonde superstition mais pas de dogme
rigoriste (différent de l’Égypte).
Le culte commence toujours par une procession qui précède le sacrifice, qui s’achève par un
banquet.
Les jeux olympiques sont très représentés aussi.
5 – Sanctuaires et temples
L’espace de l’acte religieux se réalise dans le temple. Le temple est lui-même une offrande
que les Hommes font aux Dieux.
Le plus souvent est dit périptère (=fait le tour), entouré d’une colonnade, au centre un Naos
(chambre du Dieu). Il est décoré en bas-reliefs à l’extérieur et de cariatides. Deux ordres
principaux apparaissent au VIIe : dorique et ionique (avec volutes).
6 – Mythes et Théogonie
La vie des Grecs s’inscrit dans les récits mythiques et pratiques culturelles (sacrifices, fêtes et
concours) et l’art a familiarisé ces gens avec ces rites.
Le mythe fournit la justification des rites auxquels ils se plient.
• Mythe, mythos : fable, récit qui met en scène les différentes forces de la nature.
• Théogonie : naissance des Dieux
Le mythe permet d’élaborer les contraintes et obligations nécessaires pour maintenir la
cohésion sociale : l’obligation du mariage pour contrôler la sexualité, ou encore le mythe de
Diane chasseresse symbolise le rite de passage du monde de l’enfance vers le monde adulte.
La « gravitas » grecque : le sentiment que les statues pensent (lien avec corps/esprit de la
philosophie)
Les Dieux : il y a environ 12 dieux de l’Olympe et ils s’amusent du destin des Hommes (ref
Homère)
Passage de l’âme intérieure au mouvement, yeux levés vers le ciel, bouche ouverte
Art et représentation
L’évolution c’est l’apparition du sourire (donc de l’expression), du déplacement de la jambe
gauche, et l’apparition de l’émotion des figures.
Le canon humain : 7 à 8 fois la tête dans le corps on établit les rapports de proportion
harmonique.
Le contrapposto : faire reposer le poids sur une jambe; on cherche l’Homme du
mouvement/corps ??
La beauté grecque est une beauté grave, où l’expression est intérieure, comme si on voulait
représenter la conscience.
Drapé, contorsions des hanches, torse nu = code de la représentation féminine. Sauf Athéna.
Puis apparition de l’idéalisation d’un corps en mouvement.
Myron le discobole, ou lanceur de Disques (Ve siècle) : idée de représenter l’effort sans la
souffrance qui l’accompagne. Marbre. Idée aussi de saisir un instant, un moment et de le fixer
par la sculpture. Plus de vraisemblance, mais pas plus de naturel. La Grèce invente l’idée de
l’instantanéité.
Donc le corps de l’athlète devient l’idéal de la société grecque, c’est la manière dont elle veut
se voir. Puis apparition de l’émotion (et pathos).
Exemple : Laocoon
LE CORPS PHILOSOPHIQUE DANS L’ANTIQUITÉ
Le corps est au cœur du mystère de l’Église : l’Eucharistie (moment de grâce qui commémore
le sacrifice du Christ), moment où Jésus consacre le pain.
L’hostie que mange les croyants est la chair du fils de Dieu. Et le vin n’est-il pas le sang du
Christ ?
Dieu envoie son fils sur Terre, en s’incarnant dans le ventre de Marie, puis il est cloué sur la
croix.
2 mots-clés : souffrance & rédemption
Le corps est partout mais souvent souffrant, notamment celui de Jésus (Nouveau Testament).
Le corps est donc ce qui sauve (Jésus sur la croix sauve les hommes et s’élève, assomption
Marie) alors pourquoi autant le haïr, le craindre, pourquoi le corps doit-il s’effacer devant
l’esprit ?
Au départ, les premiers chrétiens détestent l’image (=icône) ils pensent que c’est de
l’idolâtrie, au VIIe siècle les icônes se multiplient et plaisent au peuple. Puis, au le Concile de
Justinien stipule que Jésus ne doit pas être représenté par un agneau car il est un homme et
qu’il ne doit pas être représenté sous forme symbolique. Puis en 726, Léon III contre les
images, querelle de l’Iconoclasme : lutte contre les images, destruction des images. Dans la
tradition grecque, représentation par les icônes donc icônes de Dieu, Jésus, Saints...
Principe : fond d’or, peinte par les moines et visages symboliques. Yeux en amande, posture
main prière/bénédiction, livre saint, petite bouche, auréole d’or (nimbe). Schéma permanent :
• Yeux amande → montre l’éveil de l’esprit
• Nez fin/long → signe de l’aristocratie (à l’époque)
• Bouche fermée → intériorisation des passions
Pour les chrétiens orthodoxes, ce n’est pas une représentation de Jésus mais une émanation de
Jésus.
Dès la Renaissance, on va aimer représenter le Nouveau Testament et les scènes de la vie du
Christ et la dualité du corps et de l’âme ou profane et spirituel.
ANNONCIATION
CRUCIFIXION
Père de l’Église, il pense d’abord le corps comme le tombeau de l’âme puis il évolue, se
convertit au christianisme en 386 : car Dieu crée le Corps, mortel et corruptible, et que le
corps est destiné à une transformation pour accéder à l’immortalité. Mais le passage du corps
« animal » au corps spirituel consiste dans un changement de qualité non de nature. // le
Christ ressuscité
Dans l’Évangile de Jean : C’est le Christ qui montre à Thomas les trous dans sa chair. « À la
Résurrection, les Saints auront les corps dans lesquels ils ont souffert ici-bas » (La Cité de
Dieu). Donc le corps spirituel sera toujours corps dans la vie éternelle mais la souffrance aura
disparu.
L’incrédulité selon Saint Thomas, CARAVAGE XVIIe
Approche du corps plus profane et différente de ce qui a été fait jusque-là.
RESURRECTION
On représente rarement la pilosité pour ne pas être trop réaliste (sur certains tableaux, il y a
des repeintes pour cacher les sexes). Ève a un corps très masculin, les personnages sont
enlaidis comme si le péché avait enlaidi leur âme.
Au XVIIème siècle, un nouveau thème apparait; celui de l’immaculée conception.
(Velasquez)
L’amour de Dieu implique de souffrir dans sa chair, se développe alors une théologie du
stigmate. Le corps devient central.
Immaculée Conception, VELASQUEZ, v. 1618
Marie montée dans le ciel, dans un environnement céleste, comme une sainte. Elle rejoint
Dieu. Un corps spirituel de la Vierge.
EXEMPLE :
Mise au tombeau, CARAVAGE, 1602 (300x203 cm)
Caravage fait la transition entre l’époque Renaissance et l’époque Baroque. Dans toutes ses
peintures religieuses, il y met une touche érotique. Marie, avec les cheveux drapés, et Marie-
Madeleine, jeune et belle, le possible amour de Jésus. Mise au tombeau par Nicodème
(disciple de Jésus). On peut mettre en parallèle le film de Scorcèse La dernière tentation du
Christ. À la sortie du film, des cinémas ont été brûlés car il met l’accent sur les doutes de
Jésus entre rejoindre Dieu ou Marie Madeleine.
On reproche au Christ d’être trop beau sous les traits de Caravage. Est-ce qu’une image
religieuse peut être séduisante ? À quel point peut-elle être séduisante ? Caravage met en
scène l’hypocrisie de cette religion.
Lignes de force (jambes) se dirigent vers Jésus. Lumière blanche sur Jésus qui le sublime et
montre sa musculature, contours des personnages flous, Christ est net. Clair-obscur : lumière
puissante comme projecteur. Jugé indécent à Rome, accepté à Naples.
Donc mots-clés : érotisme religieux, mélange de sacré et de profane.
Grands genre (religion, mythologie, Histoire) vs genres mineurs (nature morte, etc...)
LE CORPS MODERNE
Dans l’Europe de l’âge moderne, de 1500 à 1800, même si les anciennes théories perdurent, le
corps devient un aspect culturel de la pensée humaine.
À la Renaissance, la science de l’Homme progresse, « l’anthropologie » est divisée en 2 :
science de l’âme et science du corps dite « anatomie ». La médecine, la dissection, la vue au
microscope progressent.
De Léonard de Vinci, en passant par Ambroise Paré (père de la chirurgie moderne), ou
Giordano Bruno (théorie de l’héliocentrisme), les nouvelles sciences modernes commencent à
peser et à influencer la conception du corps.
XVème
L’homme de Vitruve, DA VINCI, 1490
Vitruve était un ingénieur romain qui pensait que l’Homme, comme l’architecture, devait être
une harmonique, parfaite. Ici, Vinci place le nombril au centre du cercle et les organes
génitaux au centre du carré. Un texte en-dessous explique les distances œil/nez/bouche les +
harmonieuses et les proportions parfaites.
L’humanisme : l’Homme devient la mesure de toute chose, et non plus Dieu.
En art, le corps se libère peu à peu de la tutelle religieuse, il va se servir des mythes pour
pouvoir exprimer son envie de peindre des corps plus réels, plus nus et plus érotiques, plus
profanes.
XVIème
Homme dessinant une femme coudée, DÜRER, 1538 (gravure)
XVIIème
On aime étudier le corps, on le pense souvent comme une mécanique organique. Par
Descartes, au XVIIème siècle nous parle de « l’animal-machine », où il imagine une
conception mécaniste du corps animal. On imagine le corps qu’on ouvre comme un savant
assemblage, comme des ressorts, des leviers... on veut l’ouvrir ce corps.
Je pense donc je suis → conscience (début)
Leçon du Docteur Tulp, REMBRANDT, 1538
Peintre Hollandais. C’est un portrait d’un groupe de chirurgiens, sans doute les
commanditaires. Ils dissèquent un condamné à mort. Docteur Tulp (chapeau noir) préside. On
voit la rigidité du corps et l’aspect verdâtre du teint. C’est une image parfaitement profane;
nous ne sommes plus sur l’idée du corps qui s’élève. Rembrandt met l’accent sur le rouge de
la peau des docteurs. Il les fait poser en action.
XVIème