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QUELQUES LIVRES D'HISTOIRE

Format in-8° écu, tirage .rur Aljax Navarre


ADOLF HITLER
FUNK-BRENTANO, Je l'ln.rlitul.- Luther.. . .... 25 ,,
• •
~tltttpt5
..ANDRÉ GAYOT. - Guizot et Madame Laure de
Gasparin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . /i5 >>
E. A. RHEINHARDT. - L'Impératrice Joséphine 25 »
ANDRÉAS LATZKO.- Le Général Lafayette . . . 30 >>
Comte CARTONDEWIART, Jet'In.ttlut.- Margue-
rite d'Autriche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 ,
STEFAN ZWEIG.- Erasme . .... . ............. 20 >>
LETTRES FRANÇAISES DE RICHARD WAGNER.
A. AUGUSTIN-THIERRY.- Le Prince Impérial..
DMITRY MEREJKOVSKY.- Jésus inconnu. . ...
Ch. de la RONCIÈRE.- Valbelle "le Tigre" marin
de Louis XIV . . . . . . . . . . . . • . . . . . • . . . • . . .
MÉMOIRES DU CHEVALIER D'ÉON.. . ..........
J.-G. DROYSEN.- Alexandre.................
30 >>
20 >>
25 >>

20 ll
30 >>
35 >>
ACTION
GINA KAUS. - Catherine la grande . . . . . . . . . . . 25 n
MARQUISE DE MONTCALM. -Mon Journal pen-
dant le premier ministère de mon frère. . 25 >>
STEFAN ZWEIG.- Marie Stuart . ........... . . 25 >>
LOUIS VAUNOIS.- Vie de Louis Xlll. . ........ 30 >>
C. DE GRUNWALD.- Stein, l'ennemi de Napoléon 25 11
FERNAND PAYEN. - Raymond Poincaré, chez
lui, au Parlement, au Palais . ... ·.. . . . . . . 25 ,,
J.-E. FIDAO JUSTINIANI. - Richelieu, précep-
teur de la Nation française . . . . . . . . . . . . 20 >>
PIERRE DAYE. - Stanley . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 ,
JUDITH CLADEL. - Rodin, sa vie glorieuse et
incounne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 ,,
GONZAGUE TRUC.- Florence et les Médicis... 20 n
PAUL FRISCHAUER.- Garibaldi............ . . 25 »

BERNARD GRASSET ÉDITEUR GRASSET

Durand. 18. rue Béguler, Paris (France l

17• Edition
t611 · ADOLF HITLER

PRINCIPES
D'ACTION
Traduit de l'Allemand par
ARTHUR S. PFANNSTlEL


ÉDITIONS BERNARD

PARIS (VI•)
IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE, ,DEUX
EXEMPLAIRES SUR JAPON IMPERIAL,
ONZE EXEMPLAIRES SUR VÉLIN ~UR !~~
LAFUMA, NUMÉROTÉS VÉLIN P~JR
1 A 5 ET VELIN PUR l' IL H. C. l a VELIN
I ET VINGT-SIX EXEM- AVERTISSEMENT DE L'EDITEUR
PUR FIL H • C • V ' ' 's
PLAIRES SUR ALFA NAVARHRECNUr~R~~!A
!\LFA 1 A 20 ET ALFA · • a
'. H. C. VI. Voici le premier exposé de la doctrine natio-
nale-socialiste par le Chancelier Hitler, publié
avec son autorisation. Il contient les textes inté-
graux des principaux discours, parfois peu
connus, du Führer. Bien entendu, cette publica-
tion n'entraîne aucune adhésion, quelle qu'elle
soit, de la part de l'éditeur français aux prin-
cipes qui y sont exprimés. Elle répond unique-
ment à une nécessité de documentation authen-
tifiée sur l'idéologie du parti national-socialiste
et sur la pensée de son chef.
B. G.

La publication de cet ouvrage a été autol:isée


par les éditions FRANZ EHER, .de Berhn,
seuls propriétaires des droits.
PREMIÈRE PARTIE


I

.<\.UX ouvnmRs

Seule la nécessité provoque les grandes révo-


lutions.
ON NE PEUT FAIRE UNE VRAIE RÉVOLUTION
QUE SI LE PEUPLE, PAR SES SENTIMENTS
INTIMES, TEND VERS CETTE RÉVOLUTION.

On ne peut la faire que si des circonstances


déterminées ne vont, pour ainsi dire, jusqu'à
l'imposer. Il est facile de modifier la forme ext~­
rieure de gouvernement. Mais on ne réussira
jamais à transformer intérieurement un peuple;
à moins qu'un processus déterminé ne se soit
déjà plus ou moins accompli de lui-même; à
moins que ce peuple ne reconnaisse déjà, lui -
sinon d'une façon claire, du moins par un senti-
ment inconscient,- que la voie où il s'est engagé
est mauvaise; à moins que ce peuple déjà dis-
posé à sortir de cette voie, n'en soit empêché
encore par la force d'inertie de la masse et n'ait
pas reçu le choc libérateur : à moins qu'un mou-
vement, dont les chefs ont déjà vu cette voie
12 PRINCIPES D'ACTION
AUX OUVRIERS
13
nouvelle ne détermine, un beau jour, la nation
à s'y ·eng~ger. Le peuple peut au premier mome~t diate~e?t reconnue dans ses différentes origines
vouloir s'y engager. Il peut aussi sembl~r qu Il et, qu .Ici non plus, l'on ne voit point tout de suite
n'y tienne pas. Il y entrera p~~rtant si,. dans ce q?I provoque, en définitive, cette détresse. II
son for intérieur, il éprouve deJa le sent~men! e~t e~al~ment compréhensible que chacun soit
d'avoir suivi consciemment ou non une vme qm d ordmaire tenté d'en attribuer la faute aux
autres et en particulier de rendre la commu-
n'était point, en définitive, la vraie.
nauté, les corporations, responsables d'un état
Parmi toutes les crises dont nous souffrons, et
de choses dont lui-même est à vrai dire en partie
qui au fond ne constituent qu'un phénomène
d'ensemble, celle que le peuple ressent le plus ~oupa~le. Il ~st alors fort heureux de réussir peu
a peu a expliquer si clairement une teUe détresse
profondément est la crise économique.
La crise politique, la crise morale ne sont que que ses véritables causes deviennent visibles
pour un nombre toujours plus grand de person-
très rarement ressenties par l'individu; l'homm~
n~s; car cela est nécessaire pour trouver le che-
moyen ne voit point, dans son ~poque, ce qm mm de la guérison.
affecte la collectivité, il n'aperçoit le plus sou:
vent que ce qui le frappe personnellement. Aussi !J ne suf~t pas de dire que la détresse écono-
les contemporains n'ont-ils que très rarement u~
m~que de ~ AUemagne est le symptôme d'une
c;I~e mo~d~ale, d'un chaos économique généra-
aperçu de la décadence politique ou m~rale qm
lise; car evidemment chacun des autres peuples
s'accomplit devant eux, tant que cett.~ decadence peut tout aussi bien invoquer la même excuse
ne s'étend point, par quelque mamere, au do-
et le ~ême prétexte pour expliquer sa crise. II
maine économique. Si cette éventualité se pro-
duit alors il ne s'agit plus d'un problème abs- ~st clair q~e .cette misère n'aura pas ses origines
trait que],conque que l'on peut observer ou étu- a un end~mt mdéterminé du monde, mais qu'eUe
les a toujours au sein des peuples eux-mêmes
dier chez des tiers. L'individu se trouve person-
nellement saisi de la question et la crise com-
L~ seule chose vraisemblable, c'est que cette ori~
gme se révélera probablement la même chez
beaucoup de ~euples; mais on ne peut espérer
mence à exercer sur lui ses effets; il voit alors
combien la situation existante est intolérabl~.
se rendre lllaitre d'un fléau en se bornant à
On parle tout à coup d'une détresse, d'u~e mi-
sère économique, et, partant de cette souffrance,
co~stat~r qu'il est un signe des temps. Au con-
il devient possible d'éveiller la compréh~nsi.on
tr~1re, Il fau.t .découvrir au sein du peupJ,e lui-
meme les or1gmes du mal et le guérir là où on
de la misère qui par nature reste d'ordma1re le peut réeUement.
longtemps cachée à l'individu. . . . . Malheureusement, le peuple allemand, plus
Mais il est nature], qu'elle ne smt pomt Imme-
que tout autre, n'est que trop enclin dans de
14 PRINCIPES p' ACTION AUX OUVRIERS 15
telles époques à regarder au loin au lieu de con- brutale dans les relations de n0tre patronat et
sidérer ce qui se passe chez lui. La longue éduca- de notre classe laborieuse. Elle a atteint dans
tion par laquelle il a été habitué à négliger ],e s ce domaine une acuité telle qu'on .n'en rencontre
conceptions propres à son pays, l'incite, mêm ~ en l'équivalent nulle part ailleurs. Si cette crise
une heure aussi grave, à n'envisager le probleme n'est point résolue, toutes les autres expériences
de la crise que du point de vue international. visant à maîtriser la détresse économique s'avé-
Oui cette lonaue éducation conduit beaucoup reront, à la longue, absolument vaines.
'
d'entre nous à 0 croire qu'on n'échappera au d'e- Si nous étudions de près le caractère du mou-
sastre que par des méthodes internationales. Et v_ement ou~rier all~mand tel qu'il s'est progres-
cependant cela est faux! Il est évident que des sivement developpe au cours du dernier demi-
maux internationaux qui accablent par quelque siècle, nous 'c onstaterons trois causes fondamen-
manière tous les peuples doivent être éliminés tales, qui ont conditionné cette évolution toute
par ces mêmes peuples. Mais cela n~ modifie e~ particulière.
rien cette vérité que tout peuple d01t mener lm-
LA PREMIÈRE CAUSE RÉSIDE DANS LA MODIFI-
même son combat et, surtout, qu'un peuple ne
CATION DE LA FORME D'EXPLOITATION
pourra être libéré du fléau par des m~s"'!~es
DE NOTRE ÉCONOMIE EN SOI.
international,es s'il ne prend de sa propre Imha-
tive les mesures nécessaires. Cette cause, nous la voyons apparaître dans
Ces mesures nationales peuvent évidemment le monde entier exactement comme en Allema-
s'intégrer dans le cadre de mesures interna~io­ gne. Née au début du siècle dernier pour s'ac-
nales. Seulement, on ne subordonnera guere centuer à l'époque moderne, une véritable méta-
cette activité intérieure à l'activité des autrés. morphose vers une industrialisation s'est accom-
La crise de l'économie allemande n'est pas ~lie dans c_ette forme antérieure d'économie que
seulement une crise qui se traduit par des chif- Je pourrais presque appeler « petite-bour-
fres· elle s'exprime, en première ligne, par le geoise ». Le résultat en est la disparition défini-
dév~loppement interne, le mode d'organisation tive de la relation patriarcale entre patron et
de notre vie économique. Et à cet égard, nous travailleur. Ce processus s'accélère dès le mo-
p·o uvons parler d'une crise toute parüculière ment où l'action-papier se substitue à la « pro-
qui a frappé plus rudement notre peuple que les priété » personnelle. Nous voyons alors com-
autres nations de la terre : c'est la crise que nous mencer à s'affirmer une dissociation entre celui
constatons dans des relations entre le capital, qui crée par la tête et celui qui crée par la main,
l'économie et le peuple. car, en fin de compte, cette différence est la seule
Elle nous apparaît d'une façon singulièrement vraiment décisive.
. 16 PRINCIPES D'ACTION AUX OUVRIERS 17
Ce n'est point le mot de « propriété » en soi vraiment dire que le peuple allemand dans
qui doit être considéré ici comme caractéristi- toutes ses classes a contribué à créer de tels fac-
que. Nous savons en effet qu'une quantité teurs.
d'hommes ayant fondé notre production n'é- Or, la dissociation progressive entre patrons
taient point issus de ce qu'on appelle la « pro- et travailleurs que nous avons pu constater a
priété », mais, au contraire, issus du travail. conduit à ceci : des intérêts se sont révélés
C'est parce que ].a force du poing s'est, en eux, comme étant particuliers aux travailleurs ; et c'est
élevée jusqu'à la puissance de l'esprit, qu'ils ont ainsi qu'a commencé le malheur de· notre déve-
été des inventeurs et des organisateurs bénis, loppement économique. Une fois qu'on est entré
auxquels nous sommes en partie redevables de dans cette voie, on a dû forcément suivre des
notre vie. Sans la capacité de ces hommes, en directions toujours plus divergentes. Ici inter-
effet, il ne nous aurait jamais été possible d'ali- vient une loi dominante : si l'on s'est engagé dans
menter et d'entretenir 65 millions de personnes une route déterminée qui est mauvaise, elle nous
sur la surface restreinte de notre territoire. écarte toujours davantage de la raison. C'est une
Sans eux nous serions restés un pays expor- expérience que nous avons pu faire par une lon-
tateur de main-d'œuvre brute et, évidemment gue pratique de soixante-dix années. La voie
aussi, un pays qui exporte l'esprit incorporé à choisie - avec toutes les conséquences auxquel-
cette main-d'œuvre : stimulant culturel pour le les elle devait aboutir - s'écartait tellement de
reste du monde. Si cette émigration a cessé, nous la raison naturelle que les gens - qui condui-
le devons à la multitude des hommes de . notre saient eux-mêmes le peuple dans cette voie, -
peuple qui, par leur travail, ont surgi de la lorsqu'on les prenait à part et qu'on les interro-
masse, créant et assurant le pain à des millions geait séparément, devaient reconnaître leur
de personnes par leur talent et leur génie. La erreur. C'est seulement en raison de la con-
situation n'est donc point telle que nous puis- trainte inhérente à l'organisation existante qu'ils
sions parler à priori de chefs d'entreprise, d'une se voyaient impuissants à retrouver la voie de la
part, et de travailleurs d'autre part. L'évolution raison. Cette dissociation entre patrons et
consiste seulement en ce que l'esprit s'élève, ouvriers conduisait forcément dans des direc-
comme toujours, dans la vie humaine, au- tions divergentes et était favorisée - comme je
dessus des forces élémentaires. Mais cet esprit l'ai dit - par la dépersonnalisation de la pro-
n'a nullement été chez nous un privilège de la priété.
naissance; nous le trouvons, au contraire, dans Je pourrais presque dire que cette fausse con-
toutes les couches de notre société, dans toutes ception était en apparence corroborée et confir-
les situations de notre vie collective. On peut mée scientifiquement. Peu à peu s'est dégagée
PRINCIPES D'ACTION 2
1~ P RINCIPES D' ACTION AUX OUVHIERS 19
une idéologie qui croit pouvoir maintenir la de la nation aura à payer les fr ais du combat,
notion de propriété, alors que, pratiquement, à supporter les préjudices qui en résultent.
ceux qui bénéficient de cette notion ne repré- Si nous considérons une disposition du carac-
sentent plus qu'un pourcentage ·minime de la tère allemand qui l'incline à la bureaucratie,
nation. Et, inversement, a surgi l'idée que, puis- cela conduit en fin de compte à la création de
qu'il n'y a plus qu'un pourcentage restreint de syndicats toujours plus compliqués et à un appa-
bénéficiaires pratiques de la propriété, l'idée de reil d'organisation toujours plus énorme. Et,
la propriété elle-même doit être rejetée. Ainsi finalement, ce ne sera plus cet appareil qui ser-
s'est ouverte une interminable discussion : la vira aux intéressés, mais les intéressés qui ser-
polémique relative à la notion de propriété pri- viront l'appareil, en sorte que l'on continuera
vée. Par la suite, cette polémique a abouti à la lutte pour pouvoir justifier son existence. Par-
dissocier toujours davantage les deux facteurs fois la raison peut intervenir tout à coup et dire :
essentiels de la vie économique. << Tout cela est foli e en comparaison de la peine
La situation qui se développe alors redevient donnée, le bénéfice obtenu est absolument risi-
en partie artificielle. Dès l'instant que les deux ble; les sacdfices que l'appareil exige de nous,
intéressés ne considèrent plus, théoriquement, lorsqu'on les additionne, dépassent considéra-
leur tâche comme une tâche commune, il devient blement tous les profits humainement possi- ·
clair qu'il ne peut plus y avoir place que pour bles. >> Les syndicats seront alors d'autant plus
],e travailleur organisé en face du chef d'entre- forcés de démontrer combien ils sont nécessaires,
prise. n est alors évident qu'à la force toujours en attisant, de part et d'autre, la lutte engagée
représentée par le chef d'entreprise ne peut plus entre 1es intéressés. Il peut même se faire que les
s'opposer que la force cencentrée de la classe syndicats, prenant conscience de cette situation,
laborieuse. cherchent à s'entendre l'un avec l'autre.
Si l'on s'engage dans cette voie, il est logique Cela revient à ceci : l'appareil A dit : « Je
d'opposer l'organisation des ouvriers à l'organi- suis heureux que l'appareil B soit là, car je
sation des chefs d'entreprise. Evidemment, ces trouve toujours moyen de m'entendre avec lui.
deux organisations n'agiront point à l'égard Si l'appareil B n'était pas là, et si, au lieu d'avoir
l'une de l'autre avec tolérance, elles défendront affaire à lui, j'avais à combattre des fanatiques
leurs intérêts en apparence opposés, en usant sincères, cela serait pire! Tandis que les gens
des moyens de combat dont elles disposent, de l'appareil B, nous les connaissons très exac-
c'est-à-dire du Jock-out et de la grève. Ce seront tement et nous savons comment nous devons
tantôt les uns, tantôt les autres, qui vaincront nous y prendre avec eux. >> On trouve déjà ici
dans cette lutte. Dans les deux cas, l'ensemble leur programme. Qu'on rende à César ce qui est
PRINCIPES n'ACTION AUX OUVRIERS 21
à César, au peuple ce qui est au peuple, au syn- toutes ces décades, la sociale-démocratie poli-
dicat ce qui est au syndicat! Et on trouvera bien tique a vécu de cette lutte, elle s'est nourrie de
un moyen de s'arranger « pacifiquement ». Par- cette organisation de combat.
fois cela tourne à la méchante comédie : on On inocula donc aux syndicats cette idée :
aboie l'un contre l'autre, on rompt des lances, « Tu es un instrument de la lutte des classes
mais, naturellement, on ne finit jamais par se - et cette lutte ne trouve, en fin de compte,
tuer - ce n'est pas possible! Sinon, ce serait la sa direction politique adéquate que dans le
fin des syndicats et des groupements patronaux. marxisme. >> Or, qu'y a-t-il de plus · naturel que
Bref, tous vivent aux dépens de la collectivité. de payer tribut à la direction? Et ce tribut a
Cette lutte, qui aboutit à une dilapidation illi- été abondamment versé! Ces Messieurs ne se
mitée de ressources, de capacité de travail, est sont pas contentés d'un dixième, il leur a fallu
une des raisons de la catastrophe qui, lentement, des taux d'intérêts considérablement plus élevés!
mais sûrement, se préparait. Cette lutte des classes aboutit à proclamer que
LA DEUXIÈME CAUSE D'ÉVOLUTION DANS LE
le syndicat est le pur instrument de défense des
MOUVEMENT OUVRIER ALLEMAND EST L'EN-
intérêts économiques de la classe ouvrière et
TRÉE EN SCÈNE DU MARXISME.
doit, ainsi, servir aux buts de la grève générale.
La grève générale apparaît ainsi pour la pre-
Philosophie de décomposition, le marxisme a mière fois comme moyen de puissance politique,
vite trouvé dans le mouvement syndical la possi- elle montre bien ce que le marxisme espérait de
bilité de mener, avec une arme absolument des- cette arme : il n'y cherchait assurément pas le
tructrice, son attaque contre l'Etat et contre ],a moyen de sauver l'ouvrier, mais seulement, au
société humaine. Non point, certes, pour aider contraire, un instrument de combat destiné à
l'ouvrier - que représente l'ouvrier d'un pays anéantir l'Etat opposé au marxisme.
quelconque pour ces apôtres de l'internationa- Nous, Allemands, avons appris par un exem-
lisme? Rien du tout. Ils ne le voient même pas, ils ple aussi terrible qu'instructif jusqu'où peut
ne sont pas des ouvriers, ils sont des « intellec- mener cette folie collective : à la guerre.
tuels » étrangers au peuple, une clique qui ne Aujourd'hui, de nombreux chefs sociaux-dé-
connaît rien du peuple! Mais ils savaient bien mocrates que l'esprit neuf de cette ère nouvelle
que tout en favorisant doucement les excès des a profondément et complètement transformés,
autres, l'exploitation du mouvement syndica]jste me déclarent ·avec une mémoire quelque peu
constituait le moyen le plus rapide de se procu- défai1Jante : « Oui, la sociale-démocratie aussi
rer un instrument qui les nourrirait et leur per- lutta jadis sur les champs de bataille. »
mettrait de poursuivre la lutte. Car, pendant
PRINCIPES D'ACTION AUX OUVRIERS 23
NON! LE MARXISME N'A JAMAIS COMBATTU d'abord dans une prudente réserve, puis dans
LUI-MÊME! C'EST L'OUVRIER ALLEMAND QUI le rappel en arrière de certains « égarés » et
S'EST BATTU! . dans une passivité grandissante à l'égard de leur.
devoir national. Enfin la révolution leur apporta
En 1914, le travailleur allemand, obéissant à la réalisation de leurs vœux.
un sentiment spontané, j'oserai presque dire A ce sujet, nous ne pouvons dire que ceci :
divinateur, s'est détaché du marxisme et est si nous avions eu pendant la guerre le mou-
revenu à sa nation. Les chefs marxistes ne pu- vëment syndicaliste entre nos mains; disons entre
rent empêcher l'évolution qu'ils voyaient se mes mains, s'il s'était inspiré du même faux
poursuivre. Quelques-uns d'entre eux aussi, très objectif qu'il poursuivait réellement, nous au-
rares d'ailleurs, suivirent cette évolution. Nous rions alors, nous nationaux-socialistes, mis cette
savons qu'un grand homme qui joue de nos jours gigantesqu~ organisation au service de la patrie.
dans l'histoire mondiale un rôle que nous pou- Nous aurions déclaré : « Nous connaissons natu-
vons qualifier de décisif, Benito Mussolini, à cette rellement les sacrifices nécessaires, nous sommes
heure de la révélation, s'est retrouvé aux côtés prêts à les supporter nous-mêmes, nous ne vou-
de son peuple. En Allemagne, il y a eu aussi lons pas nous dérober; nous sommes au ·con-
quelques cas de ce genre. Mais la grande masse traire absolument prêts à combattre aussi, nous
des chefs politiques ne tira point alors pour elle- remettons notre destin et notre vie aux mains
même de conséquences pratiques de cette situa- toutes-puissantes de la Providence, comme les
tion, correspondant à l'héroïque et immense sur- autres doivent faire. » Et ainsi aurions-nous agi
saut de la population ouvrière aHemande. Elle sans hésitation.
n'est point partie volontairement pour le front; « Car, ouvrier allemand, aurions-nous ajouté,
en dépit de toutes ses protestations d'aujour- tu dois le reconnaître : ce qui est présentement
d'hui, ce revirement moral intime paraît .lui en jeu, ce n'est pas l'Allemagne en tant qu'Etat,
avoir été épargné : des ouvriers sont tombés, l'Empire en tant que règne, ni la monarchie; ce
les chefs se sont soigneusement mis à l'abri dans n'est point non plus le capitalisme ni le milita~
la proportion de 99 0/0! risme; ce qui est en jeu, c'est la vie ou la mort
Ils n'ont point fourni ce pourcentage de morts de notre peuple! Or, nous, travailleurs alle-
et de blessés que nous constatons par ailleurs mands, constituons les 70 0/0 de notre peuple!
dans l'ensemble de la population. Ils ont consi- C'est notre propre sort qui est en cause! »
déré qu'il était plus important de poursuivre Voilà ce qu'on devait et pouvait savoir alors.
leur activité politique. Alors, c'est-à-dire en 1914- Nous l'aurions su. Nous en aurions tous tiré les
1915, ils ont estimé que leur devoir consistait conséquences pour notre propre vie. Nous au-
PRINCIPES D'ACTION AUX OUVRIERS 25
rions déclaré : « Travailleur allemand, nous ET IL A FRAPPÉ L'ALLEMAGNE ET, AINSI,
voulons défendre tes droits! » Bien sûr, nous FRAPPÉ EN PREMIÈRE LIGNE, ET LE PLUS
aurions combattu parfois, à cette époque, l'Etat, · GRAVEMENT, L'OUVRIER ALLEMAND.
c'est-à-dire que nous aurions protesté contre les
méfaits et contre les abus honteux des Sociétés Les criminels de novembre 1918 ne peuvent
d'industries de guerre. Nous aurions protesté con- se justifier de la somme de détresse, de souf-
tre les agissements de cette meute de trafiquants france et de misère qui, depuis lors, s'abattit sur
et nous serions intervenus pour que l'on mît à la des millions de petites familles d'ouvriers et de
raison - au besoin par la corde - toute cette petits ménages. C'est pourquoi, aujourd'hui, ils
crapule. ne doivent se plaindre de rien. Nous n'avons pas
Nous aurions également abattu quiconque eût exercé de représailles. Si nous avions voulu en
refusé de quelque manière que ce fût ses servi- exercer, nous aurions dû les exécuter par dizai-
ces à la patrie. Nous aurions déclaré : « En nous nes de milliers.
unissant, nous voulons seulement et uniquement Les chefs sociaux-démocrates proclament bien
la victoire de notre peuple; car il ne s'agit pas ici souvent qu'eux aussi ils étaient au front. Ce sont
de la victoire d'un régime, mais de celle qui nous les ouvriers allemands qui s'y trouvaient. Sup-
conservera notre vie. Et si nous perdons la posons que ceux-ci se fussent encore vaguement
guerre, nous n'aurons pas seulement perdu un sentis sociaux-démocrates. (Ce n'était du reste
régime, mais des millions d'entre nous se trou- point le cas et quiconque fut au front comme
veront sans pain. Et les premiers à qui le pain soldat sait qu'alors personne ne pensait à un
manquera ne seront point les capitalistes et les parti.) Mais même dans cette éventualité, com-
millionnaires, mais les travailleurs manuels, la bien il eût été abject de la part de ces chefs de
masse pauvre. » ravir à leurs propres gens, qui supportèrent les
Ce fut un crime que de n'avoir pas agi ainsi. sacrifices imposés par ces batailles, les fruits de
On ne l'a point fait, car, bien entendu, c'eût été toute cette souffrance, de toute cette détresse,
contraire au sens intime du marxisme; celui-ci de toutes ces angoisses mortelles, de ces tour-
n'ayant d'autre but que d'anéantir l'Allemagne. ments, de la faim, de l'insomnie. Les chefs
Il attendit jusqu'au moment où l'on a cru que sociaux-démocrates sont dans l'impossibilité
le peuple et le Reich allemands, affaiblis par absolue de jamais réparer le préjudice que, par
une force supérieure, ne pourraient plus résister ce crime, . ils causèrent à notre peuple. Ils ne
aux attaques de l'intérieur. C'est alors qu'il pourront surtout jamais dédommager le travail-
donna le premier coup. leur allemand de l'isolement moral toujours plus
terrible dans lequel ils le plongèrent pendant des
26 PRINCIPES D'ACTION AUX OUVRIERS 27
dizaines d'ànnées, ni de la responsabilité dont
il fut injustement chargé en novembre 1918, par LA TROiSIÈME CAUSE DE CETTE ÉVOLUTION
les agissements abjects d'une poignée d'irres- DU MOUVEMENT OUVRIER RÉSIDE DANS
ponsables. Car, en effet, depuis les jours de no- L'ÉTAT LUI-MÊME.
vembre 1918, la pensée est venue à des millions
d'Allemands que c'est l'ouvrier allemand qui est Peut-être y aurait-il eu quelque chose, qu'on
coupable de la débâcle. Lui qui a consenti per- eût pu opposer à ces millions d'hommes : c'eût
sonnellement de si indicibles sacrifices, qui a été l'Etat, si cet Etat n'eût été réduit 'lui-même à
rempli nos régiments de ses millions de fantas- n'être plus que le jouet des groupes d'intérêts.
sins, fut soudain rendu, d'une façon générale, Ce n'est point par hasard que cette évolution
responsable de ce qui arrivait par les destruc- générale se développe parallèlement à la démo-
teurs parjures, menteurs et dégénérés de la pa- cratisation de notre vie publique. Cette démocra-
trie. Ce fut l,e pis de tout ! Car, c'est de ce tisation aboutit à placer l'Etat dans les mains de
moment-là que date, pour une immense quantité certaines classes sociales qui s'identifiaient avec
d'hommes en Allemagne, l'écroulement de la la propriété en soi, avec le monde de l'entreprise
communauté populaire. Des millions de person- en soi. La grande masse du peuple eut, de plus
nes désespéraient, d'autres regardaient devant en plus, le sentiment que l'Etat même n'était
elles d'un œil hagard et ne pouvaient plus trou- point une institution impartiale, dressée par-des-
ver le chemin qui conduisait au peuple. L'écrou- sus les phénomènes passagers, surtout qu'il n'in-
lement de la communauté populaire entraîna carnait plus une autorité objective, mais qu'au
celle de l'économie car l'économie n'est pas une contraire l'Etat était la manifestation de la vo-
chose abstraite, elle est un fait vivant, une des lonté économique, des intérêts économiques de
fonctions de l'organisme populaire; son activité certains groupes au sein de la nation; et la façon
et tout son fonctionnement sont déterminés par dont il était dirigé justifiait du reste une telle
des êtres humains. Si les hommes sont anéantis affirmation. La victoire de la bourgeoisie poli-
on ne peut s'étonner que, lentement, l'économie tique n'était pas autre chose, en effet, que la
s'anéantisse .elle aussi tout entière. La folie de la victoire d'une classe sociale issue de lois écono-
pensée individuelle aboutit à la folie de la pen- miques; d'une classe qui de son côté ne réalisait
sée collective et finit par détruire un élément pas la moindre des conditions nécessaires à une
dont l'écroulement cause à la communauté elle- véritable direction, d'une classe qui, surtout, su-
même le préjudice le plus grave. bordonnait sa politique aux phénomènes perpé-
tuellement changeants de la vie économique et
à l'influence que cette vie économique exerce sur
PRINCIPES D'ACTION AUX OUVRIERS· 29
les masses, et sur l'opinion publique. En d'autres teurs, trop poltrons pour affronter l'ennemi,
termes : J,e peuple avait le sentiment justifié l'arrière capitule devant ces lâches 1 Qu'on ne pré-
qu'il s'opère une sélection naturelle dans toutes tende donc pas qu'il n'y avait point d'autre issue.
les sphères de la vie, sélection toujours basée Pour un tel gouvernement seul il n'en existait
sur la valeur, et que, dans une seul domaine, pas 1 Pour tout autre gouvernement il y aurait eu
elle ne s'opérait point : celui de la direction des un chemin très clairement tracé et l'on n'aurait
affaires politiques. Là, la sélection obéissait à un pas eu, plus tard, besoin d'alléguer pour excuse
processus tout différent. qu'on avait dû capituler sur quelque comman-
Tandis que l'on considère comme naturel dement venu de haut. A certains moments de
qu'on ne puisse être chef de soldats que si l'on l'histoire, il n'y a pas de commandement qui
a été exercé à cet effet, il ne paraissait point puisse obliger un homme, une direction d'Etat à
évident qu'on réservât la direction politique à capituler devant le malheur ou à céder la place
ceux qui ayant reçu une instruction spéciale à la médiocrité.
dans ce domaine, y avaient prouvé leur capa- Je veux croire que si quelqu'un avait eu le
cité. Au contraire, l'opinion se répandit peu à droit de capituler, c'eût été, dans des milliers et
peu que le fait d'appartenir à une cêrtaine classe des milliers "de cas, le soldat allemand. Par la
sociale impliquait en même temps la capacité faute d'une diplomatie maladroite, il avait eu,
politique de régir un peuple. Nous avons appris le malheur de faire face presque constamment
à connaître les conséquences de cette erreur. La pendant quatre ans et demi à une force maté-
classe sociale qui s'est arrogé cette direction a rielle supérieure et, malgré cela - dans son
échoué à chaque heure critique. Elle s'est lamen- ardente conviction de combattre pour son peu-
tablement écroulée au plus mauvais moment ple, - il n'a pas tiré de cette situation d'autre
qu'eût vécu la nation. volonté que celle qu'en pouvait tirer un loyal
Chaque bataillon allemand se comporta autre- soldat : vaincre ou mourir!
ment 1 Qu'on songe seulement que notre peuple Non, ce n'est point là le fait d'un hasard : un
avait encore des millions d'hommes face à l'en- faux raisonnement s'est avéré définitivement
nemi. Chacun sait ce qu'il coûtait de volonté et comme tel le 9 novembre 1918; un édifice illo-
d'énergie chaque fois qu'il s'agissait de ramener gique s'est définitivement révélé, ce jour-là,
à l'ennemi une troupe prise dans la réserve, et comme iUogique. Ce n'était qu'une question de
la mort devant ],es yeux, de retourner au front temps que de savoir si cet édifice conduirait
quand même, sans fléchir. Et à l'intérieur du irrémédiablement l'Allemagne à la ruine ou si
pays voilà qu'un gouvernement recule, qu'il une force capable d'éliminer cette construction
s'écroule devant une poignée de pitoyables déser- néfaste surgirait de l'Allemagne elle-même. Je ·
30 PRINCIPES D'ACTION AUX OUVRIERS 31
crois que dans la période où nous sommes elle et du démocratisme de notre époque parlemen-
a été éliminée pour toujours. taire. Considérée du point de vue du peuple, la
Mais nous nous trouvons de ce fait à un mo- période absolutiste était la plus objective. Elle
ment où nous ne devons pas seulement appro- pouvait vraiment mieux sauvegarder les intérêts
fondir le problème de la rénovation de notre de la nation; alors que le régime qui lui a suc-
économie allemande, nous devons encore le ré- cédé a constamment dégénéré jusqu'à ne plus
soudre radicalement. Et non point d'une façon être qu'une pure représentation des intérêts de
extérieure et en regardant les choses de haut, quelques classes sociales. On en trouvé la preuve
mais en recherchant les causes internes de la la plus claire dans l'idée même de la lutte des
déchéance, en les supprimant résolument. Je classes, et notamment dans ce mot d'ordre : « La
crois que nous devons commencer par nous atta- domination bourgeoise doit être remplacée par
quer à ],'objet qui, en fin de compte, doit êtr~ la domination du prolétariat ll, ce qui signifie
aujourd'hui capital, c'est-à-dire à l'Etat lui- qu'il ne s'agit que d'un changement de la dicta-
même. ture exercée par certaines classes ou castes.
Alors que nous voulons nous la dictature du
IL FAUT GRÉER UNE AUTORITÉ NOUVELLE peuple, c'est-à-dire la dictature de la totalité de
la communauté.
Et cette autorité doit être indépendante des Nous ne considérons point comme totalité de
courants momentanés de l'esprit du temps, sur- la communauté une position sociale, une .caste;
tout indépendante des courants d'une conception ces éléments sont éphémères. C'est la substance
égoïste limitée et restreinte par des intérêts éco- en soi qui reste, une substance de chair et de
nomiques. Il doit se constituer un gouvernement sang : notre peuple. Il représente ce qui est et
qui représente une autorité réelle, c'est-à-dire ce qui restera, et c'est uniquement devant lui
une autorité qui ne dépende point d'une classe qu'on doit se sentir responsable. Alors seule-
sociale quelconque. Il doit se constituer un gou- ment on aura une première idée du remède qui
vernement qui puisse inspirer à chaque citoyen guérira notre pire blessure économique et qui
la confiante assurance qu'il ne veut pas autre sera de ranimer pour des millions d'hommes la
chose que le bonheur du peuple allemand, que conviction que l'Etat n'est point la représenta-
le bien du peuple allemand, et qui puisse dire tion des intérêts d'un groupe ou d'une caste, et
en même temps avec raison qu'il est indépen- que le gouvernement n'est point l'homme d'affai-
dant de lui à tous points de vue. res d'un groupe ou d'une caste, mais bien la
On a beaucoup parlé de la période absolutiste représentation du peuple dans son ensemble. Si,
du passé, de l'absolutisme de Frédéric le Grand d'un côté ou de l'autre, des gens hésHent encore
PHINCIPES D' ACTION AUX OUVll.li.<:RS 33
à le croire, l'autorité nouvelle devra s'imposer harcelé et effectivement il est souvent harcelé;
aux uns aussi bien qu'aux autres. Elle devra ce qui paraît être un gain p~ur l'un est c~nsi?éré
faire prendre conscience à tous qu'elle ne détient comme un malheur pour l autre; ce qm fait le
pas son pouvoir du bon plaisir d'une caste quel- succès de l'un prélude parfois à la perte de l'au-
conque, mais qu'elle le détient d'une loi, et que tre. Nous savons et nous voyons cela, et nous
cette loi est : nécessité de conserver notre nation. savons aussi qu'en tout temps les hommes en
Il faudra, en outre, que l'on élimine tous les ont souffert. C'est précisément pour cela qu'il est
symptômes qui abusent sciemment de la fai- dangereux qu'une organisation se propose pour
blesse humaine, pour pouvoir accomplir, grâce but exclusif l'utilisation consciente de ces élé-
à elle, une œuvre de mort. Si - il y a quatorze ments redoutables dans le dessein d'anéantir un
ou quinze ans, et depuis,- je n'ai cessé de décla- peuple tout entier. C'est bien parce. qu'il en. e~t
rer à la nation allemande que mon devoir devant ainsi qu'il faut détruire un tel orgamsme, anea~­
l'histoire allemande est, à mes yeux, l'anéantis- tir une telle doctrine qui abusent de ces fai-
sement du marxisme, ce n'est point là pour moi blesses naturelles ayant leurs racines dans l'in-
une simple phrase, mais un serment sacré que suffisance même de l'humanité. Nous savons
je travaillerai à remplir jusqu'à mon dernier très bien que l'aboutissement de toutes ces théo-
souffle. ries, ou plutôt de cette lutte e1~tre le poing et
Cette profession de foi n'était d'abord que le cerveau, entre la masse, c'est-à-dire le nom-
celle d'un seul homme, j'en ai fait la foi d'une bre, et la qualité, est : l'anéantissement ~e la
organisation puissante. Je sais aujourd'hui que pensée. Or, ce matérialisme, loin de c~nsht~1er
même s'il plaisait au destin d'écarter ma per- un bienfait pour le nombre ou de favoriser 1 es-
sonne, ce combat serait continué, se poursui- sor de l'ouvrier, ne représente que misère, déso-
vrait à jamais et ne se terminerait pas par un lation et détresse, n'est en réalité qu'une débâcle
quelconque compromis. Nous voyons dans le définitive.
marxisme l'ennemi de notre peuple, que nous Nous connaissons la détresse economique et
anéantirons, que nous extirperons jusqu'à la nous ne sommes point des enfants pour imaginer
dernière racine, rigoureusement, impitoyable- que les difficultés puissent être écartées du jour
ment. au lendemain par une simple volonté de faire
Nous savons que. dans la vie économique, mieux. Nous tenons également compte des limi-
les intérêts ne paraissent que trop souvent tes de l'homme, nous savons que le destin ne
s'opposer les uns aux autres. L'ouvrier se sent cesse de se jouer de nos faiblesses et souvent
désavantagé, il est d'ailleurs souvent désavan- réduit à néant les meilleures pensées, ]a meil-
tagé; de son côté, le chef de l'entreprise se voit leure volonté. Mais nous avons la ferme résolu-
PRINCIPES D'ACTION
34 PRINCIPES D'ACTION AUX OUVRIERS 35

tion et l'inébranlable volonté de ne point nous maine sans cette lutte de toujours. Ce que nous
laisser aller. Il faut au contraire lutter constam- entreprenons aujourd'hui, nous le faisons pour
m.ent et infatigablement contre ces symptômes nous!
decadents, - toute la vie n'est-elle pas d'ail~ Cependant, en maîtrisant la détresse actuelle,
leurs un combat? Il faut leur opposer la raison nous travaillons pour l'avenir; car nous mon-
et placer au-dessus de tout l'intérêt commun. La trons à nos descendants comment eux aussi
première tentative échoue souvent, mais ce qui devront agir ; de même que nous avons appris
ne réussit point aujourd'hui doit réussir demain! du passé ce que nous devons faire ·aujourd'hui.
Et si quelqu'un nous objecte : « Croyez-vous Si la génération précédente avait ainsi pensé,
donc que la souffrance humaine puisse dispa- comme on v.o udrait du reste nous le faire croire,
raître? >> Alors, je lui réponds : « Elle disparaî- nous ne serions pas là où nous en sommes au-
tra si jamais un jour le monde ne compte plus jourd'hui. Je ne pourrais pas, quant à moi,
d'hommes insuffisants. >> Mais je crains bien que reconnaître comme raisonnable pour l'avenir ce
si l'insuffisance humaine persiste, la souffrance que je devrais condamner comme faux dans le
ne persiste également. passé. Ce que me donne, ce que nous donne la
Ce n;est pas en une génération que l'on peut vie actuelle doit être également juste pour la
remettre les choses en ordre pour l'éternité ! vie de nos descendants. Nous sommes tenus
Tout peuple a le devoir d'assurer son propre d'agir selon ces principes.
sort. Toute époque a pour tâche de réaler ses Nous devons donc accepter la lutte jusqu'au
propres difficultés. Ne pensez point qt~e ~tous bout contre le mal qui a rongé notre peuple
voulions anticiper en tout sur l'avenir! Non, non! allemand dans les dix-sept dernières années;
Nous ne voulons certes pas faire de nos enfants contre ce mal qui nous a causé de si terribles
les parasites oisifs de la vie ou les lâ·c hes béné- préjudices, qui aurait anéanti l'Allemagne s'il
ficiaires de' ce que d'autres auront créé. Non. n'avait été vaincu. Bismarck surnommait autre-
« Toujours tu devras recommencer la lutte tou-
.jours tu devras reconquérir ce que tu veux pos-
' fois le libéralisme, l'avant-coureur de la sociale-
démocratie. Est-il besoin de dire que la sociale-
séder. >> Voilà ce que nous enseignerons aux démocratie est l'avant-coureur du communisme?
hommes. Nous ne voul,ons point leur faire croire Or, le communisme est l'avant-coureur de la
cette hérésie, qu'une telle lutte serait contre- mort, de la mort du peuple, de la ruine.
nature ou indigne de l'humanité; mais, au con- Nous avons engagé la lutte contre lui et nous
tFaire, notre intention est de les convaincre que la poursuivrons jusqu'à la fin. Comme si sou-
ce combat de la vie est l'éternelle condition de vent dans l'histoire allemande, on verra encore
la sélection et qu'il n'y aurait pas d'espèce hu- une fois que plus grande aura été la détresse
PRINCIPES D, AC'tlON AUX OUVRIERS 37
de notre peuple et plus grande aussi aura été la il reste étranger au peuple allemand et à sa
force lui permettant de s'engager sur une voie renaissance. Certainement, il y aura des élé-
qui le conduise haut et loin. Cette fois encore, il ments qui ne l'admettront pas. On les trouvera
trouvera ce chemin et il a déjà, j'en suis cer- chez les gens de -droite de notre peupl.e . Par-
tain, entrepris cette marche. dessus tous ceux-là, la destinée passera à l'ordre
J'en arrive à une autre mesure : libération des du jour.
syndicats actuellement établis de l'influence de Il y a en Allemagne des hommes qui, du plus
ceux qui croient pouvoir encore trouver dans profond du cœur, ne désirent pas ·autre chose
ces organismes une dernière position de repli. A que la grandeur de leur peuple. Ils ne tarderont
cet égard, qu'ils ne se fassent point non plus pas à s'entendre, ils se comprendront mutuelle-
d'illusions! ment et si parfois peut-être des doutes doivent
Nous leur succédons, non point pour conser- revenir, si la dure réalité doit quelque peu heur-
ver. dans l'avenir ces syndicats tels qu'ils étaient, ter leurs idées, nous voulons être les loyaux cour-
mais pour sauver au profit de l'ouvrier allemand tiers de leur réconciJ.iation.
tout ce qu'il y avait placé de son épargne, pour Le devoir du gouvernement, correct et loyal
le faire participer en outre comme égal en droit intermédiaire, sera d'unir à nouveau les mains
à !'établissement de la situation nouvelle, pour qui veulent se disjoindre et de rappeler cons-
hu permettre une collaboration en cette qualité tamment à la conscience du peuple allemand la
d'égal en droit. Ce n'est pas contre lui, non, mais nécessité que voici : « Vous ne devez point rom-
avec lui qu'un Etat doit être créé. Il ne doit point pre les uns avec les autres, vous ne devez point
avoir le sentiment d'être tenu à l'écart, humilié vous combattre pour un motif extérieur, vous ne
et méprisé. Non, au contraire! Dès le commen- devez point vous abandonner les uns les autres
cement de cette naissance et de cette évolution sous le prétexte que notre développement social
créatrice nous tenons à inculquer à l'ouvrier le a pendant des siècles suivi d'autres chemins qui
sentiment qu'il est un Allemand jouissant des dans l'ensemble ne furent pas heureux, mais
mêmes droits que tous les autres. Et, à mes yeux, vous devez vous rappeler constamment que vous
l'égalité des droits n'a jamais été et ne sera avez tous le devoir de maintenir votre caractère
jamais autre chose que la sereine acceptation de national. » Alors, il se trouvera un chemin com-
devoirs égaux. mun, il doit se trouver un chemin commun! Ne
Qu'on ne se borne donc pas à parler de droits, dites jamais que la vie de la nation est devenue
mais qu'on parle aussi de devoir! impossible parce que l'heure présente peut être
L.,ouvrier allemand doit enlever à des millions des difficultés. L'heure passera, mais la vie doit
d'autres personnes l'erreur en vertu de laquelle être et sera.
38 PRINCIPES D'ACTION AUX OUVRIERS 39
Ainsi, le regroupement du mouvement ouvrier haine et hostilité d'un côté, et incompréhension
alleman~ a une grande signification morale. En de l'autre. Mais nous avons choisi ce mot parce
accomplissant aujourd'hui la reconstruction de que nous voulions faire triompher cette notion
l'Etat - résultat de très grandes concessions par la victoire de notre mouvement.
mutuelles - nous voulons qu'il y ait face à face Nous l'avons pris aussi parce qu'en défini-
deux contractants qui tous deux, du fond du tive à côté de la notion peuple, se trouve dans
cœur pense.nt national par principe, qui tous ce mot la deuxième base : l'union des Allemands.
deux ne vment devant eux que leur peuple qui Car celui qui est vraiment une volonté ne peut
tous .deux soient prêts à abandonner toute ~utre que se reconnaître fièrement dans èe mot : tra-
pensee pour servir cet intérêt commun. Car c'est vailleur.
seulem~nt p~r cette attitude que nous parvien- Je suis en principe ennemi du retour à tous les
drons, Je crms, au succès de l'œuvre finale. titres· honorifiques, et je ne crois pas qu'on puisse
C'est cet état d'esprit qui décidera de la nais- rien me reprocher sur ce plan. Ce que je ne
I!
s~nce .de l'œuvre. ne doit y avoir ni vainqueurs dois pas faire absolument, je ne le fais point. Je
m vamcus, hormis un seul vainqueur : notre n'aimerais pas me faire imprimer des cartes de
peuple. visite avec des titres qui sont si pompeusement
Il sera vai?-queur des classes, vainqueur des décernés en ce bas monde. Je ne voudrais rien
castes et ;ai~queur des intérêts de quelques voir figurer sur ma tombe hormis mon seul nom.
groupes. Amsi nous en arriverons automatique- Mais par le cours particulier de ma vie, je suis
ment. à un réennoblissement de la notion du peut-être plus capable qu'un autre de compren-
!ravail. C'est .là également une tâche qui ne peut dre, de saisir le caractère et toute la vie des dif-
etr.~ accomplie du jour au lendemain. De même férentes classes allemandes. Ce n'est point parce
qu Il a fa~lu de nombreux siècles pour transfor- que j'ai pu observer cette vie d'en haut, mais
mer peu a peu cette notion, de même il faudra parce que je l'ai vécue moi-même, parce que je
du temps encore .pour rendre au peuple alle- me trouvais au milieu de cette vie, parce que
man? ces conceptiOns dans leur originalité. Le la destinée dans ses caprices ou peut-être aussi
but mcessant du m?uvem~nt que mes compa- dans ses volontés m'a tout simpl,e ment projeté
gnons de lutt.e, et mm, representons sera de Jaire dans cette large masse du peuple des hommes.
du m~t ouvner le plus haut titre de noblesse de J'ai dû moi-même travailler pendant des années
la nahon alle~an?e. Ce n'est pas pour rien que comme ouvrier dans le bâtiment et gagner mon
nous avons aJoute ce mot à la désicrnation de pain. Je me suis trouvé ensuite, pour la deuxième
notr; mo~vement, bien que jadis d'" nous ait fois, pendant des années dans cette foule im-
plutot nm. En effet, il ne nou!) a rapporté que mense comme simple soldat. La vie m'a fait fré-
40 PRINCIPES D'ACTION AUX OUVRIERS 41
quenter aussi les autres classes de notre peuple, habituellement leurs racines plus profondément
de sorte que je connais aussi bien ceHes-ci. C'est dans le sol; on ne pourrait point les concevoir
ainsi que le sort m'a peut-être plus que nul autre sans les masses.· Je sais trop que les classes intel-
prédestiné à être - si je puis m'appliquer ce lectuelles sont prises facilement de l'orgueil de
qualificatif - le loyal intermédiaire. juger le peuple selon les mesures de leur savoir
et de leur prétendue intelligence; et pourtant il
LE LOYAL INTERMÉDIAIHE EN TOUTES CHOSES. y a ici des choses que souvent l'inteHectuel ne
voit pas parce qu'il ne peut pas les voir. Car, si
Je ne suis pas ici personnellement intéressé. les masses sont souve:ht lourdes et, à beaucoup
Je ne dépends ni de l'Etat ni d'un service public, d'égards, arriérées, si elles ne sont ni aussi mo-
je ne dépends ni de l'économie, ni de l'industrie, biles, ni aussi spirituelles, ni aussi fines, elles ont
ni d'un syndicat quelconque. Je suis un homme quelque chose d'autre : elles ont la fidélité et la
indépendant, et je ne me suis pas assigné d'autre persévérance.
but que d'être utile au peuple allemand selon Je peux bien dire que la victoire de cette révo-
mes moyens et mes capacités et surtout d'être lution ne serait jamais venue si la large masse
utile aux millions d'hommes qui, par leur bonne de nos petits compatriotes ne s'était trouvée der-
foi, par leur ignorance et par la bassesse de leurs rière nous dans une fidélité inouï·e et une iné-
anciens chefs, ont été si souvent des victimes branlable persévérance.
du sort. Je ne puis rien imaginer de meilleur pour notre
Je me suis toujours réclamé de l'idée que rien Allemagne que de réussir à intégrer maintenant
n'est plus beau que d'être l'avocat des masses dans le nouvel état les citoyens de cette caté-
incapables de bien se défendre elles-mêmes. gorie, encore en dehors de nos rangs, pour faire
Je ·c onnais ces masses et je voudrais toujours d'eux une des pierres d'assise du nouvel Etat.
répéter à nos intellectuels ·ceci seulement : tout Un poète prononça un jour cette parole :
Etat qui ne se fonde que sur l'élite intellectuelle « L'Allemagne atteindra le sommet de sa gran-
est faiblement construit. Je connais cette élite : deur lorsque ses fils les plus pauvres seront deve-
toujours subtile, toujours curieuse, mais tou- nus ses citoyens les plus fidèles. » J'ai connu
jours aussi inquiète,- toujours fluctuante, mobile, comme soldat de la Grande Guerre, pendant
jamais fixe! Celui qui prétend fonder un Etat en quatre ans et demi, ces « fils les plus pauvres ll;
se basant exclusivement sur ces classes intellec- j'ai connu ces hommes qui, n'ayant peut-être rien
tuelles, s'apercevra .qu'il, ne bâtit pas solidement. à gagner pour eux-mêmes, sont devenus des
Ce n'est point un hasard si les religions sont plus héros sous la seule impulsion de la voix du sang,
stables que les formes d'Etat. Elles plongent du sentiment de la solidarité nationale.
4~ PRINCIPES D'ACTION

Aucun peuple n'a, plus que le peuple alle-


mand, le droit de dresser des monuments à son
Soldat Inconnu. Cette inébranlable garde, qui a
fait face à l'ennemi dans d'innombrables ba-
tailles, qui n'a jamais chancelé, jamais fléchi,
qui a donné mille exem~les. d'un ,coura~e ~n~uï,
d'une fidélité, d'une abnegation, d une diSCiplme II
et d'une obéissance sans pareilles, nous devons
la rallier à l'Etat, nous devons la gagner au Reich SUR L'INDUSTRIE AUTOMOBILE
allemand qui naît, à notre troisième Reich! C'est
peut-être ce que nous pourrons lui apporter de
plus précieux. Trois années se sont écoulées depuis que j'ai
Et comme je connais ces masses mieux que eu pour la première fois l'honneur d'inaugurer
quiconque, c'est peu de dire que je suis disposé le Salon International de l'Automobile de Berlin.
à assumer le rôle du « loyal intermédiaire », je J'en étais encore chargé à ·c ette époque par notre
dois ajouter que je suis heureux que le destin regretté Président du Reich.
ait voulu m'assigner ce rôle. Le 11 février 1933, j'avais laissé espérer que
Je n'aurai pas eu de plus grande fierté dans l'effort commun de toutes les branches respon-
ma vie que celle de pouvoir me dire à la fin de sables de l'industrie mécanique pourrait abou-
mes jours : j'ai lutté pour rallier l'ouvrier alle- tir à une amélioration de notre vie nationale éco-
mand à l'Etat allemand. nomique dans un domaine où nous étions restes
très en retard par rapport au reste du monde.
(Discours prononcé au Congrès du Front du Dalls ],a période de l'évolution économique de
Travail. Berlin, 10 mai 1935.) l'humanité qu'on peut actuellement embrasser,
nous apercevons que sans cesse certaines bran-
ches de production prennent, pour un temps, le
pas sur d'autres et donnent à leur époque un
caractère particulier.
Des besoins nouveaux naissent, croissent, cher-
chent et trouvent leur satisfaction, puis cèdent
la place à d'autres besoins et à leur accomplis-
sement.
Il y eut des époques où la main-d'œuvre
44 PRINCIPES n'ACTION SUR L' INb US'rlU I<: AU'l'OMOBil:.E: 45
fut consacrée surtout et avant tout à d'énormes radicaux. Le développement de l'automobile, les
constructions architecturales; à d'autres époq~es inventions qui en découlèrent, ].' aviation surtout,
elle stimulait l'économie en fabriquant certams impossible sans elle, ont donné après l'introduc-
produits de paix ou des armes .de guerre. A d'au- tion Q.u chemin de fer une impulsion d'une por-
tres époques encore des dornames nouvellement tée.irnrnense au transport humain. La vitesse du
ouverts dirigent la main-d'œuvre vers le com- trafic et par là, de la vie humaine, a augmenté.
merce et vers les transports. Les manufactures Des continents sont reliés en quelque~ jours, des
du xvm• appartiennent au caractère de cette déserts ont perdu leur caractère effrayant, le
époque, de même qu'un demi-siècle plus tar~, la temps des pénibles voyages est raccourci et uti-
construction des chemins de fer, de locomotives lisé pour un emploi plus profitable.
et de wagons annonçait l.e commencement ?'un D'importantes industries nouvelles sont nées.
temps nouveau. Ensuite, ce sera la ~echm~ue La physique et la chimie travaillent la main
moderne d'illumination électrique qm contien- dans la main pour poser des problèmes techni-
dra des développements économiques ins?up- ques et pour la réalisation matérielle de ces pro-
çonnés. L'électricité commence sa marche victo- blèmes. A cause des conditions particulières de
rieuse. Elle sert toutes les industries de tous les sa construction, le moteur n'exige pas seulement
peuples. de nouveaux métaux et alliages, mais de nou-
II y a 50 ans, un Allemand réalisait le .vieux velles sources d'énergie pour son exploitation;
rêve d'une voiture se mouvant de ses propres aussi l'humanité est-eUe obligée de s'occuper de
forces. Il a ouvert ainsi une nouvelle branche la question des matières premières indispensa-
d'activité et peu à peu la ~abrication de,s. rnoteu~s bles au moteur. Si, dans les temps les plus r ecu-
a conquis une place dornmante dans l econ?rnie lés, les pâturages ou les mines de sel étaient dé-
mondiale actuelle. Le cheval et le bœuf qm de- terminants pour l'existence et la destinée de
puis les millénaires de l'évolution humaine prë- quelques tribus, si, plus tard, les mines de fer
taient leur force aux hommes, durent céder la ou de métaux dominèrent l'action politique des
place à la machine. Du moteur l'~urnani~é. r~çut peuples, ce sont aujourd'hui la houille et le pé-
une force utilisable en tout et qm condmsit a la trole, produits vitaux indispensables qui déter-
révolution la plus décisive que nous puissio~s minent en définitive les directives politiques et
enregistrer depuis le cornrnenceme~t d~ la, vie économiques.
culturelle de l'humanité. On peut a peme eva- Combien nous avons longtemps désespéré de
luer du premier regard dans combien de dornai- · voir le peuple allemand qui, par son caractère,
nes la motorisation fut un stimulant, dans corn- son évolution et ses nécessités vitales doit être
bien d'industries elle apporta des changements compté parmi les premiers, se trouver vis-à-vis
46 PRINCIPES D' ACTION S UR L'INDUSTRIE AUTOM OBILE 47
du reste du monde, et dans un domaine aussi progrès humain est l'œuvre de quelques indi-
prépondérant que la motorisation, si honteuse- vidus.
ment en retard. L'atmosphère de décadence cor- Spirituellement parce que l'invention naît de
ruptrice d'un passé récent est responsable de tels l'imagination d'un individu et n'est pas le résul-
faits qui semblent :voulus par Dieu. Peut-être à tat d'un effort collectif.
l'époque étaient-ils même justifiés par un man- Objectivement parce que chaque invention
que de disposition, une incapacité du peuple humaine - que sa valeur soit ou non reconnue
allemand. Il est facile de changer l'infériorité - semble d'abord être une jouissan:ce supplé-
d'un régime en un compl,e xe d'infériorité d'un mentaire à la vie courante, un article de luxe
peuple. pour un cercle plus ou moins restreint. Pre nons
Parce que les hommes ont tendance à oublier le cas de nos deux grands inventeurs Benz et
trop vite, je crois ce jour particulièrement pro- Daimler : ils furent considérés par les membres
pice pour établir les points qui causèrent, psy- de l'aimable collectivité comme des fous ; ceci
chologiquement, la triste décadence de notre in- n'arrive pas une fois par hasard, mais malheu-
dustrie mécanique et par cela même celles de reusement souvent.
nos transports; c'est-à-dire d'une branche con- Le véritable développement du progrès n'est
sidérée actuellement comme la plus puissante possible que si on respecte la force créatrice
et qui semble donc appelée à marquer notre individuelle; il est fonction de la réceptivité
temps d'un cachet particulier. intellectuelle ou de la décadence matérielle de
l'individu.
1. - DU COTÉ DES CONSOMMATEURS LA RES-
L'Etat marxiste, pour pouvoir rattraper l'hu-
PONSABILITÉ DE NOTRE DÉCADENCE RE-
manité, « en boitant sur les béquilles spirituelles
TOMBE SUR LA THÉORIE ÉGALI'I;'AIRE DES
de la collectivité », emprunte aux pays à écono-
SOCIAUX-DÉ:!\:IOCRATES.
mies basées sur l'individu ses ingénieurs, ses
Ceux-ci prônaient le retour nécessaire de l'hu- chimistes, ses constructeurs, ses directeurs et ses
manité au primitif et affirmaient pouvoir trouver inspecteurs que, grâce à eux, il dirige son écono-
dans cette voie la base favorable à la proléta- mie marxiste, n'infir m e pas m'a thèse. C'est au
risation du niveau de la vie. Cette tendance de contraire une preuve de son exactitude. Cela veut
primaire partait de cette conception bornée que : dire justement que le reste du monde a pu attein-
le progrès humain ayant sa racine dans la dre son degré de culture sans le bolchevisme,
masse collective, c'est donc par rapport à cette mais que ce dernier, même dans sa f orme ori-
masse qu'il doit être estimé. Or, la vérité c'est ginale, ne peut exister sans le secours des autres
que, et spirituellement et objectivement, chaque pays, non communistes.
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l'RlNCtPES D ACT10N SUR L'INDUSTRIE AUTOMOBILE 49

Ce point est important à connaître parce que prévisions humaines. On doit avant tout se gar-
l'intensification des modes de transports méca- der d'imposer les productions qui se tr ouvent
niques rapides sera basée sur l'entière liberté dans la courbe de l'évolution pour ne taxer que
qu'on laissera à notre peuple de se servir de ces celles dont l'évolution peut être considérée
moyens de transports, liberté ])On seulement lé- comme terminée.
gale, mais aussi, avant tout, liberté psycholo- Il est ~ peine nécessaire de mentionner qu'on
gique. négligeait par ces errements ou qu'on s'abste-
Il est aussi peu antisocial de s'acheter une auto- nait simplement de toutes mesures particu1ières
mobile qu'il ne l'était jadis de mettre un car- appropriées à seconder l'évolution de cette in-
reau à sa fenêtre au temps où les autres y met- dustrie automobile qui promettait tant.
taient un peau huilée. L'évolution d'une inven- Bu~e~ux de perc~ption et directions de police
tion part forcément de quelques-uns pour gagner ~ravaillerent la mam dans la main pour mieux
un cercle toujours grandissant jusqu'à ce que etrangler et détruire l'évolution de l'automobi-
tout le monde y participe. lisme allemand et par là même l'industrie auto-
Ce n'est donc pas par hasard que l'Allemagne, mobile; et on ne peut refuser ce compliment
gouvernée alors par les marxistes et la Russie aux gouvernements marxistes et du centre : ils
soviétique communo-marxiste, accusait, quant réu.ssir.ent a~mirablt>ment. Tandis qu'aux Etats-
au pourcentage des automobiles, le chiffre le Ums circulaient 23 millions d'automobiles tan-
plus bas; ce sont eux les seconds responsables. dis qu'on y fabriquait annuellement 3 à mil- 4
lions de voitures neuves, les efforts conjugués de
2. - A LA LONGUE, L'IDÉOLOGIE DE LA MASSE
c~s ~ouve.rn~me~ts pop~laires et étatiques réus-
DEVIENT CELLE DES GOUVERNANTS ET VICE sissaient a redmre le chiffre des automobiles en
VERSA. Allemagne à presque 450.000 et le chiffre de la
Aussi, épousant les conceptions absurdes de production pour l' année 1932 à 46.000. ·
la masse, les gouvernants marxistes considé- 3. - LE TROISIÈME RESPONSABLE DE LA DÉ-
raient l'automobile non comme une nécessité, CADENCE EST L'ÉCONOMIE ALLEMANDE ELLE-
mais au contraire comme un superflu, et l'acca- MÊME.
blèrent d'impôts, selon des théories de pri-
maires. Qu'ils aient suivi un te], procédé prouve S'il était déjà malheureux que les gouverne-
combien nos économistes bourgeois étaient à ments du peuple et de l'Etat dominés par des
bout de souffle. Car la soi-disant théorie de la idée~ pareilles ne montrassent aucune compré-
taxe de luxe est un non-sens partout où le luxe hens.lOn de l'évolution de la motorisation, il est
promet de devenir un bien général, d'après les aussi malheureux que l'économie allemande se
PRINCIPES D' ACTION 4
50 PRINCIPES D'ACTION SUR L'INDUSTRIE AUTOMOBILE 51
soit abandonnée eUe-même inconsciemment à d'une automobile que le peuple américain. C'est
une telle erreur. Ne voyait-elle donc pas claire- une idée superficielle que de trouver naturel
ment que l'automobile doit devenir un instru- pour les Etats-Unis les chifl'res de 3 millions
ment de la communauté, qu'autrement il n'y a d'autos pour la production annuelle et de 24 mil-
~· pas pour elle de possibilité d'évolution? Ou bien lions en circulation et d'admettre pour l'Alle-
l'automobile est un objet -de luxe coûteux et, à magne qui elle n'a, il est vrai, que la moitié du
la longue, sans grande importance pour l'~co­ chiffre de la population américaine, les chiffres
nomie du peupl,e, ou bien elle donnera un Im- de 500.000 ou 600.000. Non, le désir d'achat existe
mense essor à une économie auquel elle est également chez le peuple en Allemagne.
appropriée, et alors l'objet de luxe de quelques-
uns deviendra objet de nécessité pour tous. Et b) MAIS LA CONDITION D'ACCOMPLISSEMENT
DU DÉSIR D'ACHAT NE PEUT ÊTRE AUTRE
je crains presque que l'industrie automobile ac-
EN ALLEMAGNE QUE DANS LE RESTE DU
tuelle ne se soit pas encore rendue compte que
MONDE,
son développement en Allemagne ne peut vrai-
ment se faire que si le barème des prix de l'au- Cela veut dire que le prix d'une automobile
tomobile s'établit parallèlement au revenu des doit convenir au revenu de son acheteur pos-
acheteurs possibles. sible. On peut donc affirmer qu'il y aura des
Il est très facile de répondre à la question du gens susceptibles d'acheter une voiture au prix
nombre d'automobiles que l'Allemagne peut sup- de 20.000 marks parce qu'ils ont un revenu en
porter. conséquence. Mais leur nombre ne sera pas très
a) LE DÉSIR DE POSSÉDER UNE AUTOMOBILE élevé. L'abaissement du, prix . à 10.000 marks
EST ASSURÉMENT AUSSI PRONONCÉ CHEZ fournira déjà un nombre plus élevé d'acheteurs
NOUS QUE DANS TOUT AUTRE PAYS.
de cette catégorie. Et l'abaissement du prix de
l'automobile à 5.000 marks attirera l'attention
Quoique je pou:rrais presque di.r~ qu'on a v?ulu d'un nombre encore plus élevé de gens qui pour-
priver notre peuple de ce desir. Le chiffre ront mettre ce prix.
énorme, unique, des visiteurs de ce salon en est Si j'espère arriver en Allemagne à un chiffre
la meilleure preuve. Il est la meilleure réponse de vente de 3 à 4 millions d'automobiles, le prix
à ceux qui croyaient, il y a quelques années en- et les frais d'entretièn de ces automobiles doivent
core, pouvoir renoncer entièrement à ~es, e~po­ s'échelonner selon le revenu des 3 ou 4 millions
sitions parce qu'ils les trouvaient sans mteret et d'acheteurs éventuels. Je recommande à l'indus-
sans importance. Nous prétendons que le peup~e trie automobile d'établir de ce point de vue un
allemand éprouve le même besoin de se servir tableau général de la situation financière et du
52 PRINCIPES D'ACTION SUR L'INDUSTRIE AUTOMOBILE 53
pouvoir d'achat des 4 ou 5 millions d'Allemands mande, une partie des gens continuera tout natu-
les plus aisés. rellement à acquérir une voiture plus chère
Vous comprendrez donc pourquoi je laisse ~arce que meil.leur~. Par contre, une grande par~
préparer avec une fermeté inébranlable les tra- he ne pourra Jamais acheter une voiture chère
vaux préliminaires à la création de l'automobile non parce qu'elle n'aimera pas telle ov telle mar~
populaire allemande et pourquoi je veux abou- que, mais tout simplement parce que son revenu
tir à un résultat positif. I?odeste ne le lui permettra pas. Exclure tout
Je ne doute pas que le génie des ingénieurs à simplement ces millions de gens du plaisir d'un
qui cette tâche fut ·confiée, que demain cèlui des tel I?oyen moderne de transport pour ne point
constructeurs animés de la compréhension la couru; ~e d,ang~r que l'un ou l'autre parmi les
plus haute de l'économie nationale réussiront à favorises n achete une automobile bon marché
rendre les frais d'achat, de carburant et d'entre- ne serait pas seulement immoral, mais économi~
tien de cette automobile supportables propor- quement déraisonnable. Cela équivaut à vouloir
tionnellement au revenu de la grande masse de arrêter artificiellement, pour des raisons égoïs-
notre peuple. Voyez comment cette question a tes et à courte vue, l'évolution la plus formida-
été magnifiquement résolue en Amérique. ble de l'industrie.
C'est une erreur regrettable de croire qu'une Je sais que j'ai mis l'économie allemande
telle évolution puisse pousser l'acheteur d'auto- ~evant une grande tâche, mais je sais aussi que
mobile chère à l'achat de l'automobile populaire. lAllemand est capable de l'accomplir aussi bien
Non, la voiture populaire sera achetée par des qll:e quico~que dans I.e :reste du monde. Des pro-
millions de gens et ainsi des centaines de mil- biernes qUI ont trouve leur solution sur un point
liers d 1hommes, ·c onformément au relèvement de la terre doivent pouvoir la trouver également
continuel de leur niveau de vie, trouveront plus en Allemagne. Et puis l'exportation dans de nom-
facilement le chemin vers une voiture meilleure b.reux pays de notre pauvre Europe ne sera pos-
·e t plus belle. L'automobile Ford n'a nulle- sible que si nous arrivons à un nouvel établisse-
ment remplacé les voitures meilleures et plus ment des prix, ceux-ci dépendant de leur côté
chères d'Amérique, au contraire elle a donné du niveau des chiffres de production atteint dans
l'éveil et elle a mobilisé l'énorme masse des notre propre pays.
acheteurs américains, ce qui plus tard a juste- Une autre raison encore nous force à diriger
ment profité à l'industrie automobile de les dépenses de notre peuple vers un marché
luxe. économique où nous pouvons le satisfaire. II a
Même si nous trouvons 2 ou 3 millions d'ache- existé autrefois un temps où il n'était pas très
teurs pour une nouvelle voiture populaire alle- noble de reprocher à un être humain son revenu
54 PRINCIPES D'ACTION SUR L'INDUSTRIE AUTOMOBILE 55
modeste ou même la misère qui l'accablait. aussi assurer son entretien. Et je vous demande
Avec la civilisation internationale nous con- de croire qu'on ne pourra supprimer les diffi-
naissons aujourd'hui des journalistes et des poli- cultés dont souffre actuellement l'économie mon-
ticiens, ils appartiennent généralement au diale que si les intérêts de la communauté pren-
« peuple élu », qui avec un malin plaisir nous nent le pas .sur certaines considérations dérai-
rapp:ellent quotidiennement avec insistance cette sonnables sur certains intérêts égoïstes. Car
vérité, malheureusement trop exacte, que nous quand il y a profit pour tous, il doit en définitive
sommes un pauvre peuple de « crève la faim >> y avoir profit pour chaque individu:
à qui le bon Dieu fait subir une punition parti- Il y a à peine 4 ans, Messieurs les industriels,
culière et méritée en le privant
1
alternativement que vous avez senti par vous-mêmes jusqu'à quel
de beurre, de margarine, de saindoux, d'œufs, point tombe une économi_e nationale qui a perdu:
etc., etc. ces larges vues. Considérons tous cette époque
Ces observateurs de notre misère, objective- comme un avertissement et comme une leçon
ment, ont raison. Nous avons trop de population pour l'avenir. Ou la conception économique du
sur une terre restreinte. Des vaches, des porcs et national-socialisme aura du succès en Allema-
des moutons nous font défaut parce que la terre gne, ou l'économie allemande sera peu à peu
pour leur élevage nous manque. Ce que le paysan paralysée comme ce fut le cas il y a quelques
et l'agriculteur allemands réussissent à extraire années.
de notre. sol tient réellement du miracle. Mais j'aime à croire que nous. avons le .droit,
Nous sommes d'autant plus engagés à régler en voyant ce salon annuel de la production
les dépenses de notre peuple, moins par des théo- automobile allemande, d'entreprendre avec une
ries, que par la création d'un stimulant naturel. fière confiance la tâche qui nous a été donnée.
Combien de difficultés disparaîtraient si quel- Car voyez ce qu'on a réalisé cette année en Alle-
ques millions de gens voulaient se restreindre magne grâce à la bonne conduite de l'Etat et de
dans leur consommation de produits alimen- l'Economie nationale-socialiste qui · ont pénétrés
taires qui ne s·oient pas absolument indispensa- notre peuple malgré les espoirs de nos ennemis;
bles, pour tourner leur pouvoir d'achat vers un Comparez l'ébranlement économique et les éter-
domaine où nous pourrions facilement les con- nelles luttes des autres pays avec la paisible
tenter économiquement. Du point de vue de tranquillité de notre industrie nationale. A côté
l'économie nationale, je vois une action de du mérite qui revient à vos propres capacités,
grande portée dans la création d'une automo- au génie de nos inventeurs, de nos techniciens, de
bile susceptible d'être achetée . par 1a grande nos chimistes, de nos directeurs d'usines et de
masse de 2, 3 ou 4 millions de citoyens pouvant · nos commerçants, n'oublions .p as notre ouvrier
56 PRINCIPES D'ACTION SUR L'INDUSTRIE AUTOMOBILE 57

allemand qui, se rendant compte de la situation 2. - VOUS TROUVEREZ POUR LA PREMIÈRE


de notre peuple et de notre économie, évalue FOIS, DANS CETTE EXPOSITION, DES PNEUS
financièrement son excellente et souvent unique EN CAOUTCHOUC SYNTHÉTIQUE ALLEMAND.
force de rendement et son habï'Ieté, sur une base
inspirée, nous pouvons le dire, d'un idéalisme Je suis heureux de pouvoir vous l'annoncer, à
national-socialiste. , vous et au peuple allemand .: les essais exécutés
Ce Salon de l'Automobile n'est pas seuleme~t dans la Reichswehr depuis environ un an ont
un exemple magnifique de notre capacité dans montré que ce caoutchouc synthétique est de 10
l'industrie technique du moteur, c'est aussi un à 30 0/0 plus solide et durable que le caoutchouc
exemple de la raison et du discernement éco- naturel.
nomique de tous les participants, une réalisa- Le peuple allemand pourra voir en quelques
tion possible grâce à la paix intérieure écono- heures ce qu'on montre de nouveauté et de
mique du pays. beauté dans ce salon. Mais ce qu'il ne pourra
Et si dans l'avenir de très grands devoirs nous voir, c'est l'infinie assiduité, l'effort immense qui
sont imposés, nous aurons d'autant moins le se trouve derrière un tel travail de communauté.
droit de douter de leur réalisation, que ce qui a Et ce qu'il n'apercevra peut-être pas non plus,
été accompli aujourd'hui permet d'avoir les es- ce sont les centaines de milliers de familles qui
poirs les plus hauts. Je voudrais surtout citer trouvèrent ainsi leur pain quotidien. En ma qua-
deux exemples : lité de Fuhrer du peuple allemand, je voudrais
surtout demander à tous les honnêtes Allemands,
1. - LE PROBLÈME DU CARBURANT ALLE- au moment où chacun se demande s'il doit ache-
MAND, DONT VOUS POUVEZ MESURER SUR- ter une automobile et laquelle, d'adresser une
TOUT AUJOURD'HUI L'IMPORTANCE, PEUT pensée à toutes ces familles allemandes.
ÊTRE CONSIDÉRÉ COMME RÉSOLU. Le gouvernement conservera sa position vis-
La question du carburant allemand ne se pose à-vis de l'automobilisme. L'Etat national-socia-
plus. C'est surtout dans ce domaine complexe liste soutiendra de toutes. ses forces la tâche
que nos chimistes et inventeurs ont vraiment qu'il s'est imposée.
fait des créations admirables. Ayez confiance en Il aidera par tous les moyens la production,
notre esprit de décision pour la réalisation pra- facilitera l'achat d'une automobile, augmentera
tique de leurs créations théoriques. la production du carburant allemand et cons-
truira les autostrades indispensables.
Ceci représente notre vieux programme de
58 PRINCIPES D'ACTION

1933, et il sera celui de l'avenir également. En


vous remerciant tous, vous qui avez participé à
cette grande œuvre et vous, conducteurs coura-
geux, qui avez acquis des prix internationaux
pour nos automobiles et nos motocyclettes, je
déclare ouvert ce Salon de l'Automobile Inter- III ·.
national de Berlin 1936.
(Discours prononcé à l'ouverture du Salon SUR LA RACE ET LA CULTURE
de l'Automobile. Berlin, février 1936.)
Le 30 janvier 1933, le gouvernement politique
du Reich fut confié au Parti national-socialiste.
Fin mars, la révolution nationale-socialiste était
extérieurement finie. Finie en ce qui concernait
notre accession au pouvoir. Mais seul, celui qui
ne ·c omprenait pas le caractère de cet immense
combat, pouvait croire close la lutte pour nos
idées. Ce serait le cas si le mouvement national-
socialiste n'avait pas d'autres desseins que ceux
des anciens partis habituels. En effet, avec la
prise du pouvoir, ceux-ci sembl,ent avoir atteint
le sommet de leurs désirs et, en même temps,
l'idéal de leur existence.
Mais pour des conceptions philosophiques, l'ar-
rivée au pouvoir politique n'est que la condition
préliminaire de l'accomplissement de leur véri-
table mission.
Déjà le mot « Weltanschauung >> (conception
philosophique) exprime la volonté de baser
toutes les actions sur une conception préconçue
et ainsi ouvertement sur une tendance. Celle-
ci peut être juste ou fausse : elle est en tout cas
le point de départ d'une prise de position vis-à-
60 PRINCIPES D'ACTION SUR LA RACE ET LA CULTURE 61
vis de tous les phénomènes et événements de la toire ne sont compréhensibles que par rapport
vie et au surplus un ordre qui lie et engage pour aux buts et aux conceptions de vie de certaines
toute action. Plus une telle notion se confond races. Il est donc très difficile de prendre posi-
avec les lois naturelJes de la vie organique, plus tion. pour l'exactitude ou l'inexactitude de telles
son emploi conscient sera utile à la vie d'un idées, si ],'on n'examine pas leurs effets sur
peuple. D'où on peut déduire que le peuple inno- l'homme sur lequel on voudra la voir utilisée.
cent et primitif porte dans son instinct l'idée Une idéologie qui pour un peuple est par nais-
philosophique la plus naturelle, et elle lui fait sance, son expression vitale la plus naturelle
prendre automatiquement la position la plus peut signifier pour un autre de caractère étran-
instinctive et la plus utile dans toutes les ques- ger une lourde menace et même sa fin.
tions vitales. Mais dans aucun cas un peuple, composé de
L'homme sain et bien constitué est tout natu- différents noyaux de races, ne peut se laisser
rellement porté dans son existence à aller aux guider longtemps par deux ou trois idéologies,
solutions qui sont de son intérêt, de même que et construire d'après elles. Ceci mène forcément
le peuple trouvera par simple instinct de con- tôt ou tard à la désagrégation d'une telle réu-
servation la position convenant aux besoins de nion contre nature. Afin de l'éviter il importe
sa vie. L'égalité des êtres vivants d'une race dé- donc de connaître la partie raciale qui par son
terminée rend ainsi inutile l'élaboration de rè- caractère fera prédominer sa conception philo-
gles et de lois de contrainte. Mais quand il y a sophique. C'est ce qui fixe ensuite la ligne dans
mélange d'individus de races différentes, la posi- laquelle l'évolution d'un peuple se développera.
tion se trouve troublée et on n'aboutira à rendre Chaque race agit pour le maintien de son exis-
uniforme que par la force, par la loi, par la lan- tence par les forces et les valeurs dont elle est
gue, les réactions diverses et partagées d'un tel naturellement douée. ·
peuple devant la vie. . Seul l'homme de nature héroïque pense et
Parce que les races humaines voulues diffé-: agit héroïquement. La Providence l'y a prédis-
rentes par la Providence n'ont point reçu la posé. Celui qui par sa nature, c'est-à-dire physi-
même charge culturelle, il sera décisif pour leur quement, est déjà peu héroïque, démontre dans
conduite et leur formation de vie de savoir, en sa lutte pour la vie des traits dépourvus de cou-
les croisant, lesquelles des parties pourront éta- rage. Il est possible que les éléments peu cou-
blir comme valables dans les divers domaines rageux d'une communauté entraînent dans leur
de la lutte pour l'existence la conception qui sillage ceux qui ont en eux des dispositions
leur est naturelle. . d'héroïsme et leur font perdre ainsi leur carac-
Toutes les philosophies rencontrées dans l'his- tère le plus intime. Enfin, l'homme de nature
PRINCIPES ·D' ACTION SUR LA RACE ET LA CULTURE 63
héroïque peut mettre sous son influence des élé- n'ont compris qu' au cours d'une longue évolu-
ments contraires. tion les relations entre la procréation et la nais-
sance, de même aujourd'hui seulement l'huma-
nité entrevoit l'importance des lois de la race et
LE NATIONAL-SOCIALISME
de l'hérédité. Cette claire connaissance et l'at-
EST UNE PHILOSOPHIE.
tention qu'on lui prêtera serviront un jour de
En touchant les hommes appartenant par pré- base à l'évolution future.
disposition à cette idée et en les groupant en Partant de cette connaissance qu'à la longue,
une communauté organique, il devient le parti toute œuvre cr éée ne se conserve que par les
de ceux qui, de par leur caractère, sont issus forces même qui l'ont créée, le national-socia-
d'une race déterminée. lisme attribuera une influence dominante et
Certes il reconnaît la substance raciale va- donnera ainsi un effet continuel à ce caractère
riée de notre peuple. Loin de lui l'idée de re- particulier du peuple allemand qui a permis,
pousser ce mélange qui est l'ensemble de l'ex- au cours des siècles, son unification. Mais pour
pression vitale de notre nation. Il sait que ses que la mission du national-socialisme reçoive sa
cap.acités sont conditionnées par sa composition justification morale, elle devra élever l'Allemand
r.ac1ale. Mais il désire que le gouvernement poli- · de l'abîme d'une conception uniquemen~ maté-
hque et culturel de la nation reçoive la forme rialiste à la hauteur d'une digne représentation
e~ .l'expression de la race qui, grâce à ses dispo-
de ce que nous entendons dans la notion :
<< homme >>. Car, si ce dernier doit réellement
sitions, a créé par son héroïsme, d'un agglomérat
de parties diverses, le peuple allemand. être considéré comme une forme de vie supé-
Le national-socialisme professe la doctrine de rieure, il doit se séparer lui-même de la bête.
la rev~l~ris~ti?n du sang d~ la race et de la per- Si dans son effort il n'était resté que dans les
sonnalite, ams1 que la doctrme des lois éternelles frontières de ses besoins primitifs, jamais il ne
de la sélection. se serait élevé au-dessus de la sphère animale. Il
Il constitue ainsi consciemment l'antithèse faut qu'ici aussi l'homme obéisse à la loi de la
formelle de l'idée internationale chère à ],a dé- Providence. Le fait qu'une partie du genre hu-
mocratie. L'idée nationale-socialiste mène for- main a réellement atteint le but de ses devoirs
cément à une .nouvelle orientation dans presque de vie en contentant ses besoins les plus maté-
tous les domames de la vie raciale. Aujourd'hui, riels, est naturel chez ceux-là, mais il serait con-
la somme des effets de cette grande révolution tre nature que l'a,utre partie, élue par la Provi-
spir~tuelle ne se laisse évaluer qu'approxi-
dence dans un. dessein supérieur revienne, contre
mativement. De même que jadis les hommes sa conscience réveillée, contre la contrainte brû-
64 PRL'ICIPES D'ACTION S UR LA RACE ET LA CULTURE 65
lante de son être, à la conception primitive de les héros, lorsqu'une époque h éroïque mit ces
la vie ou, ce qui est la même chose, s'y laisse derniers au premier plan mais dans un temps
ramener par la violence. C'est un contre-sens contraire, guidé par des hommes peu héroïques,
vivant. La discorde entre forcément chez ces ils descendaient dans les plaines de la vie quo-
peuples dans lesquels deux complexes de races tidienne. Car on ne peut jamais séparer l'art de
difl'érentes par leur caractère veu],ent se déve- l'homme. Le slogan que l'art doit surtout être
lopper librement. L'homme qui, pour le conten- international est vide de sens et bête. Si par
tement et l'entière satisfaction de sa vie n'a l'éducation l'on peut apprendre certaines leçons
besoin que de manger et de boire, n·a jamais de la vie, il faut être né pour l'art, c'est-à-dire :
compris celui qui préfère rationner son pain la disposition et par là le don se trouve en
quotidien pour assouvir la soif de son âme et dehors de toute éducation et fait partie de la
la faim de son esprit. J'ajoute qu'il est faux somme d'hérédité. H n'est donc pas forcé que
.de croire que l'homme pourra saisir ou com- chacun soit un artiste créateur, parce qu'il fait
prendre lui-même ce que la Providence n'aura partie de la race douée; mais ce n'est que d'une
pas donné à sa race. Pour maintenir toute telle race que pourra s'élever le véritable génie
société humaine, certains principes doivent être et elle seule pourra le sentir et le comprendre.
brisés sans égard à tous les détails qui sont ou C'est le signe de l'abjecte décadence spiri-
non en désaccord avec eux. Il faut de même tuelle d'un passé récent qu'on pouvait parler d'un
que l'image culturelle d'un peup1.e soit formée idéal artistique sans le conditionner à la race.
d'après ses meilleurs éléments et grâce aux Le Grec n'a jamais construit international, mais
propagateurs de sa culture nés à cette seule fin. grec; je m'explique : chaque race est nettement
Mais ce qui manque en compréhension pro- marquée par sa propre écriture dans ],e livre de
fonde à ceux qui ne sont pas nés à cette fin, ce l'art, à moins qu'elle ne soit, comme par exem-
qu'ils ne sauront jamais comprendre en leur ple le judaïsme, dépourvue de toute capacité
âme et conscience, ün doit par une éducation productive artistique. Si les peuples imitent uh
appropriée leur en inspirer le respect. En outre, art étranger à leur race, cela ne constitue nulle-
ils doivent a·p prendre que c'est là qu'est la vraie ment la preuve que l'art soit international, mais
expression vitale d'une partie de leur peuple, et seulement qu'il est possible de copier une chose
ils doivent s'en accommoder. intuitivement vécue ou créée.
Pour cette raison et depuis toujours, les phi- On ne peut parler d'une véritable compréhen-
losophes n'ont pas seulement déterminé le carac- sion d'un peuple dans l'art d'un autre que là
tère de la politique, mais encore ils ont été le où, malgré le temps, malgré les différences de
reflet de la vie culturelle. Les poètes ont chanté langues on trouve une même origine r.aciale. Il
PRINCIPES D ' ACT ION 5
66 PRINCIPES D'ACTION SUR LA RACE ET LA CULTURE 67
en résulte que plus une philosophie basée sur tion de la race sans renouvellement philosophi-
l'idée raciale a une influence dominante dans que; ,jl est également ridicule de croire que la
un peuple, plus on suivra, non seulement poli- nature confiera à n 'importe qui le moyen d'ac-
tiquement mais aussi culturellement, les simili- complir cette tâche divinatrice.
tudes de ce peuple avec d'autres peuples ou Etats Il n'était pas donné à chaque Grec de pou-
vivants ayant vécu dans des conditions raciales voir construire le Parthénon. Mais quand un
semblabl.e s; et cela quels que soient les siècles Grec créa cette merveille tous surent que cela
qui les séparent. représentait la proclamation la plus· puissante
Si le monde extérieur change, la disposition du tempérament et de l'esprit grec.
intérieure des races elles-mêmes ne changera Ainsi la tendance fondée sur une philosophie
pas. raciale d'un temps déterminera -aussi la ten-
Des siècles passent mais ne modifient rien aussi dance et l'âme de l'art. La race qui met son sceau
longtemps que la masse d'hérédité elle-même ne sur la vie entière d'un peuple, voit alors à sa
sera pas corrompue par le sang. façon les devoirs de l'art. Ainsi transformée elle
C'est pourquoi l'idéal de beauté des peuples résout tous les problèmes posés par le but à
et des Etats antiques sera éternel aussi long- atteindre et les matières à employer selon son
temps que vivront sur la terre des hommes ayant sens de l'œuvre d'art. Seul l'esprit humain le
le même tempérament et la même origine. Ce plus clair peut trouver les voies de la beauté
ne sont point la pierre ou la forme morte qui sublime. Mais la dernière pierre de touche c'est
sont éternelles dans leur beauté, mais seulement l'exécution claire et utilitaire. Ceci n'a rien à
les hommes qui doivent leur origine à la même faire avec cette soi-disant << théorie de l'objec-
racine. Par conséquent, c'est aussi une erreur tivité >> qui ne veut pas comprendre que l'homme
de croire que la force ·c réatrice primitive d'une ne doit pas confondre la primitivité animale avec
race reçoit, régie ou réglementée par une loi la beauté harmonieuse.
quelconque de style, la fQrme de ses expressions Il n'est pas donné à chaque artiste de trouver
artistiques culturelles. Non : le peuple incertain cette dernière perfection. Mais tous doivent cher-
dans son instinct parce que devenu de race im- cher à l'atteindre. Chaque peuple se trouve en-
pure n'a besoin que de 'la règle pour ne pas fermé dans ses limites naturelles.
per.dre le fil magnifique découvert un jour, dans L'artiste, personnification de l'élite du peuple,
sa simplicité naturelle, par les représentants devancera toujours les connaissances générales
d'une race élue. Il est au surplus risible de pen- et moyennes.
ser qu'on puisse trouver un nouveau style de Il trouvera inconsciemment la forme qui, sen-
vie, de culture et d'art, et par là une clarifica- tie et vue par lui comme celle de la beauté la
PRINCIPES D'ACTION SUR LA RACE ET LA CULTURE 69
plus haute et la plus élevée, se trouve être sou- solve avec clar té et esthétisme les problèmes
vent après des siècles celle de l'utilité absolue. culturels du pr ésent comme firent ses aïeux. n
L'artiste véritable peut trouver dans le réel une serait ridicule, enfantin, d'éviter en art les tor-
solution avant que la soi-disant science exacte mes classiques et traditionnelles. Il serait peu
puisse fournir la preuve de la justesse de la intelligent de repousser d'autres connaissances
dite solution. Nous savons qu'au moyen âge et et expériences de la vie sous le prétexte que des
dans les temps modernes l'homme aryen-nor- générations précédentes les avaient déjà trou-
dique a toujours trouvé la synthèse entre la vées. L'humanité dégénérerait, la c•ulture rétro-
tâche posée, le but à atteindre et la matière graderait si l'on craignait de développer les tra-
donnée. Son libre esprit créateur est toujours ditions utilisables de l'art et de la culture. Et
resté égal à lui-même. Et si pendant des siècles cela sous prétexte que des éléments décadents
certaines philosophies en tant qu'expression exté- anarchiques ou étrangers à la race aimeraient
rieure d'une autre nationalité forçaient l'huma- mettre le feu à toutes les réalisations du passé.
nité sous des lois de style, peut-être justes philo- Mais cependant une race ·c réatrice ne devra
sophiquement pour l'époque, mais inapplicables pas pouvoir faire de la somme des réalisations
au véritable caractère des Aryens, ces derniers de ses tenants une loi tyrannique limitant ou
ont tout de même toujours cherché une issue violant tout autre effort propre.
dans leur propre monde. CE N'EST QUE SUR LE PASSÉ ET LE PRÉSENT
Il n'est donc pas étonnant que dans son art cha- UNIS QUE SE CONSTRUIT L'AVENIR.
que époque politique et héroïque cherche un lien
avec un passé non moins héroïque. Les Grecs Le but indiqué, les capacités constructives du
et les Romains sont proches des Germains parce temps actuel ainsi que les matériaux techniques
que toutes les racines se retrouvent dans une sont les éléments dont l'esprit réellement créa-
race fondamentale. C'est pourquoi les réalisa- teur formera des œuvres. Il .ne craindra pas
tions immortelles des peuples antiques exercent d'utiliser la somme des biens, retrouvée et
toujours une attraction sur des descendants transmise; il sera assez courageux pour y lier
apparentés à eux par la race. Parce qu'il est ce qu'il a trouvé lui-même. Car il est aussi
mieux d'imiter de bonnes choses que de produire mesquin de vouloir nier dans la construction
du nouveau mauvais, les créations intuitives de d'un théâtre les enseignements que nous on
ces peuples peuvent sans doute aujourd'hui rem-
plir, en tant que style, leur mission éducatrice
et directrice. Mais dans la mesure où l'esprit
d~nnés les siècles, qu'il est insupportable d!f vg-u~ '
lOir donner à une usine de machines oN élr,c-
tricité le cachet d'une architecture greoqû..~ àti.
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nordique vit sa renaissance, il faudra qu'il ré- gothique. Par conséquent, il est gérié'r àlement rr,
(./~ (! .•
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70 PRINCIPES D'ACTION SUR LA RACE ET LA CULTURE 71

faux de parler d'un nouveau style à chercher. ques, fut effectué inconsciemment le tr avail
Mais on peut seulement espérer que ],es plus ca- préparatoire de la renaissance ar tistique de
pables puissent être désignés par le destin pour l'homme aryen.
résoudre les tâches qui nous incombent aujour- LA TECHNIQUE MODERNE FORCE L'HOMME A
d'hui comme jadis les peuples aryens au moyen CHERCHER SA PROPRE VOIE.
âge les avaient réalisées. Nous voulons utiliser
et développer librement ce que ceux-ci nous ont ·Par le but et par les matériaux furent trouvées
transmis. L'art des anciens n'était du reste que et développées des formes nouvelles. qui dans
le résultat d'une évolution très étendue. Il im- l'esthétique de nombreuses machines respirait
porte que soulignant ce qu'il y a de conscient plus ],'esprit grec que de nombreuses construc-
dans la substance raciale de notre peuple, pro- tions mal comprises. La technique, terre explorée
clamant la souveraineté de son caractère, de sa depuis peu de temps, doit être un monument
philosophie propre, nous créerons un noyau qui spirituel satisfaisant du point de vue moderne
pourra développer les effets créateurs pendant et du point de vue esthétique. Utilisant des maté-
de longues années. riaux nouveaux comme l'airain, le f.er, le verre,
Comme par hasard toute époque qui a une phi- le béton, l'évolution technique prendra ainsi for-
losophie nébuleuse, et par suite un esprit libéral, cément un chemin conforme au but des cons-
est incertaine dans le domaine culturel. Depuis tructions et des matériaux. Mais ici non plus, il
près d'un siècle, les arts et les philosophies de n'est pas donné à l'homme moyen de réaliser
presque toutes les époques passées ont été des œuvres immortelles. Qui cherche du nouveau
essayés et abandonnés. Cette incertitude a trouvé uniquement pour le nouveau se perdra facile-
dans le culte primitif des cubistes et dadaïstes ment dans le domaine de ],a folie. Là chose la
son expression la plus typique. Le marxisme plus sotte exécutée en pierre ou en matériaux
aboutit forcément au nihilisme non seulement peut d'autant plus facilement passer pour être·
politiquement, mais aussi culturellement. Tandis la véritable dernière nouveauté qu'il n'était pas
que l'industrie d'art officiel du début du siècle permis, dan~ les époques anciennes, à chaque
ne peut que laisser l'impression la plus répu- fou d'offenser la société par les élucubrations
gnante, d'autres ont accompli d'importants tra- de son cerveau malade. Seul, l'ignorant péut
vaux préparatoires pour la renaissance des peu- croire faire quelque chose d'original sous l'éti-
ples. Ainsi, en AJJemagne, grâce au national- quette «du nouveau à tout prix ». Qu'on prenne
socialisme qui est l'accomplissement de nom- garde de prendre de telles expériences comme
breux pressentiments prophétiques et qui est preuve de l'importance d'un tel homme et d'une
basé sur de véritables connaissances scientifi- 1 telle œuvre.
PRINCIPES D'ACTION SUR LA RACE ET LA CULTURE 73
DURANT TOUTES LES ÉPOQUES LA DESTINÉE lui ont fait défaut. Vouloir se distinguer ou atti-
A DONNÉ A TRÈS· PEU D'ÉLUS LA MISSION rer l'attention par des folies conscientes prouve
DE CRÉER DES ŒUVRES VÉRITABLEMENT non seulement un manque de sens artistique,
NEUVES ET ÉTERNELLES. mais aussi un défaut moral: l'Art est une mis-
sion sublime digne du fanatisme. Qui a été choisi
Chargés de décider de l'avenir, il appartient par la Providence pour dévoiler aux contempo-
aux éducateurs d'une nation d'apprendre aux rains l'âme du peuple, la faire résonner, ou faire
hommes le respect dû à ces grands esprits. Car parler les pierres, subira la force toute-puis-
ils représentent le type humain qui a la plus sante qui le domine; il parlera sa propre langue,
grande valeur chez un peuple. Ils n'ont rien créé même si les contemporains ne le comprennent
dans l'unique dessein de dominer par une imagi- pas ou ne veulent pas le comprendre. Il subira
nation maladiv~, dans l'unique but de créer du plutôt toutes les misères que de devenir une seule
nouveau à tout prix, mais bien parce qu'ils vou- fois infidèle à l'étoile qui le guide.
laient créer le meilleur et parce qu'ils devaient Le mouvement national-socialiste et le gouver-
le créer. nement ne doivent pas permettre dans le do-
Le « n'a jamais encore existé » n'est pas une maine culturel, que les médiocres· ou les saltim-
preuve de la qualité de l'œuvre, car cela peut banques, changeant subitement de drapeau, ren-
tout aussi bien être la preuve de la non-valeur trent, comme s'il n'y avait rien eu, dans le nou-
du cc jamais existé ».Par conséquent, si un pré- vel Etat, afin de prendre dans le domaine artis-
tendu artiste conçoit son œuvre de façon incom- tique et culturel encore une fois la direction.
préhensible, les véritables productions, aussi bien Nous ne savons pas si la destinée fera naître
dans le passé que dans le présent, n'en demeure- les hommes qui pourront nous donner une
ront pas moins; tandis que les balbutiements expression culturelle comparable au but politi-
artistiques de tels charlatans faisant de la pein- que de notre époque. Mais nous savons que dans
ture, de la musique, de la sculpture ou de l'ar- aucun cas les représentants de la décadence pas-
chitecture ne seront plus tard que la preuve de sée ne doivent subitement devenir les porte-
l'étendue de la décadence d'une nation. drapeaux de l'avenir. Ou bien leur production
Il est d'ailleurs impossible qu'un de ces char- fut réellement sentie et alors ils doivent être
latans ainsi dépourvu de caractère puisse se mis en observation médicale comme dangereux
modifier subitement et créer des œuvres meil- pour le hon sens public, ou bien leur production
leures. Sans valeur ii est et sans valeur il restera. n'était qu'une spéculation et ils doivent être en-
Il est un raté parce que la vocation donnée par fermés pour escroquerie. En aucun cas nous ne
le Tout-Puissant et ainsi la distinction naturelle voulons laisser fausser · par ces individus l'ex-
74 PRINCIPES D'ACTION
SUR LA RACE ET LA CULTURE 75
pression culturelle d'un pays qui est le nôtre et de misères, il importe de faire comprendre à
non le leur. tous les hommes qu'une nation possède encore
A L'ENCONTRE DE L'ANCIEN, LE NOUVEL ÉTAT une mission plus élevée que de se perdre dans
s'ATTACHERA TOUT PARTICULIÈREMENT AUX un égoïsme économique. Les monuments cultu-
PROBLÈMES DE LA CULTURE. rels de l'humanité sont depuis toujours les autéls
permettant à l'homme de prendre connaissance
Le national-socialisme donnant la préférence de sa mission supérieure et de sa dignité plus
à ceux de notre peuple qui un jour ont com- élevée.
mencé et achevé notre mouvement, doit leur en Les peuples qui ne veulent plus l'admettre ont
apporter les preuves morales. Le contentement perdu la meilleure partie de leur sang et leur
des besoins élémentaires se trouve ancré dans disparition n'est qu'une question de temps.
le caractère de l'homme. Cela ne lui confère Convaincus de la valeur intrinsèque du peuple
pas le droit de conduire ou même de comman· allemand, nous voulons avoir soin qu'il ait, par
der d'autres personnes. Seule la capacité peut l'intermédiaire de son gouvernement, l'occasion
désigner quelqu'un comme élu pour s'élever et de prouver sa valeur, puissent les artistes alle-
enn~blir les traits ordinaires -de la vie. Mais c'est mands prendre conscience de la tâche dont les
toujours le gouvernement qui devra matérielle· charge la nation. Et puisque la sottise et l'injus-
ment favoriser les conditions de l'activité artis- tice semblent dominer le monde, nous les invi-
tique. Même si un peuple s'éteint et si les hom- terons à prendre avec nous, par l'art allemand,
mes se taisent, les pierres parleront. Chaque la défense du peuple allemand.
grande époque politique dans l'histoire du
monde démontrera le bien-fondé de son exis-
tence par les documents les plus visibles de sa (Discours prononcé au Congrés du Parti
valeur : par ses réalisations culturelles. National-Socialiste. Nuremberg, 1933.)
L'opinion que les questions culturelles doivent
se placer au second plan durant les temps diffi·
ciles est aussi insensée que dangereuse.
Celui qui veut estimer et juger de la culture
selon son bénéfice matériel n'a aucune idée dè
son caractère et de ses devüirs. Cette conception
est dangereuse parce qu'elle ramène ainsi toute
la vie à un niveau où seul le médiocre reste
juge. Surtout pendant les périodes de crises et
IV

SUR L'ART

Lorsque le 27 février 1933 l'incendie de ].a


.c oupole du Reichstag commença à rougir le
ciel, il apparut que la Fatalité avait fait agir
les incendiaires communistes comme pour signa-
ler une fois de p'l us à la Nation, à la lueur d'une
immense torche ardente la grandeur du tour-
nant historique.
L'ombre de l'insurrection prochaine du bol-
chévisme s'étendait menaçante sur le Reich.
Une des plus grandes catastrophes sociales et
économiques menaçait d'anéantir l'Allemagne.
Tous les fondements de la vie collective étaient
ébranlés. Déjà dans le passé les circonstances
avaient exigé très souvent du courage de beau-
coup d'entre nous; pendant la grande guerre
d'abord, et aussi plus tard dans le long combat
mené pour le mouvement et contre les enne-
mis de la nation. Mais qu'était tout cet héroïsme
en comparaison de celui qu'il alJ.ait falloir dë-
ployer au moment où nous allions assumer le
78 PRINCIPES D'ACTION SUR L'ART 79

gouvernement du Reich et, par là, prendre une juger les corrupteurs de notre art. Depuis tou-
responsabilité sur l'existence ou la non-exis- jours, du reste, notre résolution était prise : nous
tence de notre peuple. Combien malaisé fut n'allions pas engager des débats interminables
notre tâ·c he du début; il fallait prendre toutes avec des hommes qui - à en juger par leurs
les mesures susceptibles de conjurer encore la œuvres -- étaient des fous ou des imposteurs.
catastrophe, repousser en même temps le der- Nous avions toujours jugés criminels les écrits
nier assaut des destructeurs ·de l.a Nation et du de ces Erostrates de notre culture, et toute
Reich. Ce fut un combat acharné contre les élé- explication se serait terminée pour eux par la
ments et les symptômes de désagrégation alle- prison ou l'asile d'aliénés; soit qu'ils aient vrai-
mande à l'intérieur, et à l'extérieur contre nos . ment cru aux élucubrations fantaisistes qu'ils
ennemis du dehors intéressés à notre débâcle. produisaient, soit qu'ils reconnussent que leurs
On constatera un jour avec étonnement qu'en productions n'étaient que les .déformations de
ce même temps où le national-s·ocialisme et ses tristes tendances. Sans parler de ces « intellec-
chefs menaient un héroïque combat de vie et tuels » judéo-bolchevistes qui découvrent dans
de mort l'art allemand recevait les premières la culture un moyen efficace de ravir aux nations
impulsions qui devaient le revivifier et le ressus- civilisées leur sûreté morale, de saper leur struc-
citer. ture interne et agissent en conséquence. Nous
Les fractions étaient brisées, le particularisme étions résolus à . assurer au nouvel Etat un cli-
régional disparu et le Reich rétablissait sa sou- mat propice à sa 'tâche culturelle. Et nous étions
veraineté unique et exclusive. Tandis que le cen- tout aussi décidés à ne laisser participer en
tre et le marxisme battus et poursuivis dans aucun cas à cette rénovation culturelle ces rhé-
leurs derniers retranchements agonisaient, tan- teurs, dadaïstes, cubistes, futuristes, intimistes ou
dis que les syndicats disparaissaient et que les objectivistes. Cette résolution nous la tiendron·s
idées nationales-socialistes d'une hardiesse d'autant plus fermement qu'elle résulte de la
exceptionnelle, se réalisaient point par point, on connaissance que nous avons du caractère de
trouvait encore le temps de poser les fonda- cette décadence culturelle. Cette décision sera
tions du nouveau temple de la Déesse de l'Art. d'autant plus · inébran'l able que nous n'avons
Ainsi, la même révolution qui balaye un Etat, pas à corriger et à neutraliser un symptôme de
y dépose les semences d'une nouvelle et haute décadence passée mais à donner au premie:ro
culture. Et non dans un sens négatif! Car, quels Etat national purement allemand un visage cul,..
que fussent les comptes que nous avions à régler turel pour les siècles à venir.
avec les auteurs des criminels attentats à la Il ne faut pas s'étonner si à l'époque où nous
culture, nous n'avons pas perdu notre temps à vivons deux objections s'élèvent contre notre
PRINCIPES D'ACTION SUR L'ART 81
effort objections qui, du reste, ont toujours J?as le. luxe d'une petite minorité, alors qu'il
accompagné également les manifestations artis- f audrmt assurer le pain nécessaire à tous?
tiques du passé. Je ne veux pas m'arrêter aux Je considère comme utile d'examiner rapide-
remarques de ces fourbes qui, bien que recon- ' ment ces objections et d'y répondre.
naissant intérieurement notre idéal culturel,
n'hésitent jamais dans leur haine insurmontable
du peuple allemand .e t de son avenir à soule- I
ver toutes ),es objections, réserves et accusations
susceptibles de nous gêner. Au fond leur répro- Au temps où nous vivons, est-il bien indiqué
bation est toujours le meilleur encouragement. d'occuper l'opinion publique avec des problè-
Je ne veux ici que réfuter les objections soule- mes ·d'Art et ne serait-il pas plus juste d'y re-
vées par des hommes à l'esprit étroit peut-être ~wncer momentanément pour y revenir peut-
mais souvent de bonne foi. etre plus tard, quand seront vaincues les diffi-
La première : cultés politiques et économiques actuelles? A
En présence des écrasantes tâches politiques cela je réponds ceci :
et économiques qui nous incombent, le moment
n'est-il pas mal choisi pour s'occuper de pro- L'ART NE REPRÉSENTE PAS DANS LA VIE HU·
blèmes culturels et artistiques qui, dans d'au- MAINE UN PHÉNOMÈNE QU'ON PUISSE APPE-
tres circonstances et à d'autres siècles, pouvaient LER, CONGÉDIER OU METTRE EN VEILLEUSE
avoir leur importance mais qui aujourd'hui ne
sont guère urgents? Le travail pratique n'est-il Sa~s d?ut~ le~ capacités culturelles d'un peu-
pas plus important que des préoccupations ple a pnon existent ou n'existent pas. Elles
d'art, de théâtre, de musique, toutes choses peut- appartiennent à ),'ensemble complexe des va-
être fort beJ.les mais, en somme, sans impor- leu~s raciales. et .des .d ispositions d'un peuple.
tance vitale. Est-il juste d'élever des construc- Mais la fonction correspondant à ces capacités
tions monumentales au lieu de se borner, dans et qui crée l'œuvre d'Art obéit à la même loi
un pragmatisme sobre, aux tâches plus maté- de développement et d'épanouissement que toute
rielles du moment? autre activité humaine. De même qu'on ne peut
Et la deuxième objection : suspendre pour un temps déterminé chez un
Nous est-il permis aujourd'hui de sacrifier à P.euple les étu.~es de mathématiques et de phy-
l'Art alors qu'autour de nous se trouvent tant sique sans qu Il ne subisse une régression sen-
de pauvreté, de misères, de détresse et de lamen- sible par rapport. au reste du monde, de même
tations? Est-ce qu'en fin de compte l'Art n'est on ne peut suspendre l'activité de l'esprit pour
PRI:~CIPES D'ACTION
6
PRINCIPES D'ACTION SUH L'ART 83
une certaine période sans une régression de TOUTES LES GRANDES Œ UVRES TÉM OIGNANT
la culture générale et une décadence définitive. A UN HAUT DEGRÉ D' UNE CULTURE HU-
Il est, par exemple, impossibl.e d'interrompre MAINE, ONT TOUJOURS REPRÉSENTÉ LES
même passagèrement la manifestation d'art la PLUS HAUTES RÉALISATIONS DE LA VIE COL-
plus originale qu'ait produite la période post- LECTIVE.
antique, l'Opéra, pour la retrouver ensuite avec
le même éclat. Le créateur de l'œuvre d'art en Grandes œuvres matérielles ou purement spi-
musique, comme les exécutants d'ailleurs, ont rituelles, on retrouve toujours en elles ],e carac-
besoin d'une application constante et d'un en- tère profond d'un peuple. Jamais il n'est plus
traînement continu; et il en est de même pour nécessaire de ramener une nation à ce qu'il y
le public s'il veut conserver intacte· sa récepti- a d'éternel en elle que dans un temps où les
vité. Et cette remarque vaut pour tous les arts. ennuis politiques et économiques iui font dou-
Aucune époque ne peut se permettre de se ter de sa mission. Quand une pauvre âme hu-
libérer du devoir d'encourager les arts. La Na- maine, harcelée de soucis, doute de la grandeur
tion risquerait de perdre ainsi non seulement la et de l'avenir de son peuple, c'est alors qu'il
capacité de création artistique, mais aussi la est temps de la ranimer en exaltant les hautes
compréhension et le sentiment artistique. Car et éternelles vertus intérieures de sa race, en
ces deux dons se trouvent intimement mêlés. lui présentant les chefs-d'œuvre qu'aucune dé-
L'artiste créateur provoque et ennobiit par son tresse politique et économique ne saurait attein-
œuvre les puissances de réceptivité artistique dre. Et plus les besoins légitimes d'une nation
de la Nation. Le sentiment de l'Art, ainsi déve- sont méconnus, réprimés ou simplement con-
loppé et fortifié, devient comme un sol fécondé testés, pius il importe de prouver son droit su-
et une base pour l'éclosion, le développement périeur en faisant ressortir la valeur de sa cuir-
et ],' éveil de nouveaux talents créateurs. ture. Cette valeur, ainsi que le montre l'His-
Si donc par sa nature même l'activité artis- toire, demeure même après des siècles le témoin
tique d'une nation ne saurait supporter d'être indestructible non seulement de la grandeur
suspendue pour un temps plus ou moins long des peuples mais encore de leur droit moral à
sans préjudice, je crois qu'il serait justement l'existence.
particulièrement néfaste de la suspendre lorsque Même si les derniers survivants d'un peuple
les difficultés politiques et économiques du mo- infortuné devaient se taire, les pierres elles-
ment exigent un renforcement de l'armature mêmes se mettraient à pader. Et l'Histoire n'ac-
morale d'une nation. C'est ceci qu'il faut bien corde guère d'attention à un peuple qui n'a pas
comprendre. su bâtir un édifice.
PIUNCIPES D' ACTION SUR L' ART 85
Que seraient les Egyptiens sans les Pyramides telligence ou par le sentiment. Ou alors la même
et leurs temples, sans le décor de leur vie hu- objection vaut pour toute autre activité natio-
maine, que seraient les Grecs sans Athènes et nale, car il n'y a guère d'activité nationale à
sans l'Acropole, que serait Rome sans ses monu- laquelle la totalité du peuple puisse prendre
ments, que seraient nos générations d'empereurs part, au moins directement. Qui oserait affirmer
germains sans les cathédrales et leurs provinces, que la grande masse d'une nation s'intéresse
que serait le Moyen Age sans ses hôtels de ville directement aux derniers progrès réalisés par la
et ses halles de corporations? Et que seraient Chimie, la Physique ou dans tout autre domaine
],es religions sans leurs églises et leurs cathédra- scientifique ou intellectuel?
les? Qu'il y eût, un jour, un peuple de Mayas,
JE SUIS AU CONTRAIRE CONVAINCU QUE L'ART,
nous ne le saurions pas ou le négligerions si,
PRÉCISÉMENT PARCE QU'IL EST L'ÉMANA-
de puissantes ruines de villes et des vestiges de
TION LA PLUS DIRECTE ET LA PLUS FIDÈLE
peuples légendaires ne s'imposaient à 'l'atten-
DE L'AME D'UN PEUPLE, CONSTITUE LA
tion des esprits et à l'investigation des savants :
FORCE QUI MODÈLE INCONSCIEMMENT DE
Aucun peuple ne survit aux œuvres qui témoi-
LA FAÇON LA PLUS ACTIVE LA MASSE DU
gnent de sa culture!
PEUPLE.
Si donc, l'Art a des répercussions et des effets
plus puissants plus durables qu'aucune autre A condition toutefois que cet art soit le reflet
activité humaine, il faut s'y consacrer d'autant sincère de l'âme et du tem-p érament d'une race
plus lorsque les èirconstances générales politi- et n'en soit point une déformation.
ques et économiques d'un temps .d épriment et Et ceci est la plus sûre des pierres de touche
troublent. Et rien ne peut mieux faire compren- de la valeur ou de la non-valeur d'un art. La
dre à une nation que les déboires politiques ne condamnation la plus écrasante de tout le da-
sont que passagers, comparé à sa grandeur per- daïsme des dernières décades est le fait que la
manente. L'Art peut donner à un peuple à ce grande masse du peuple s'en détournait et ne
moment-là la plus belle consolation en l'élevant manifestait guère d'intérêt pour cette plaisan-
au-dessus des mesquineries de l'heure, au-des- terie judéo-bolcheviste.
sus de la stupidité de ses bourreaux. Même En somme, ces élucubrations n'étaient plus
vaincu, un peuple qui produit des œuvres im- honorées que de l'attentimi plus ou moins sin-
mortelles devant l'Histoire devient le vrai vain- cère de leurs fabricants. Forcément alors les
queur de ses adversaires. cercles qui s'intéressent à l'Art dans un peuple
11. serait faux d'objecter qu'une faible mino- se rétrécissent et ne sont plus composés que de
rité du peuple seule participe à l'Art par l'in- faibles d'esprits, c'est-à-dire de dégénérés, -
PRINCIPES D'ACTION SUR L'ART 87
une minorité grâce à Dieu! - ·ou de ceux inté- Qui veut inculquer au peuple la fi·e rté doit lui
ressés à la destruction de la nation. Mais, si nous en donner l'occasion visible.
faisons abstraction de cette activité déformée, Le travail et les sacrifices qu'a coûtés la cons-
n'ayant aucun rapport avec l'Art, nous pouvons tr~ction .du Par,thénon ne se produisirent qu'une
dire que celui-ci profitera d'autant plus à l'en- fOis, mais la fiereté des Grecs en fut éternelle
semble de la nation qu'il s'él,è vera par-dessus et l'admiration du monde contemporain et d~
les intérêts particuliers pour servir la dignité la postérité ne faiblira jamais. Aussi nous tous
d'un peuple. devons former le vœu fervent que la 'Providence
BIEN HEUREUSE LA NATION DONT L'ART EST nous accorde de grands maîtres qui résonne-
SI ÉLEVÉ QU'IL LAISSE A CHACUN UNE SA- ront dans nos âmes, s'éterniseront dans les pier-
TISFACTION. res. Nous savons certes que là plus qu'ailleurs
s'applique l'amère sentence : « Beaucoup se
De même que dans le nombre des artistes croient appelés, mais peu sont élus. »
créateurs, à peine quelques-uns atteignent la . ~ais, conv~in~us d'avoir dans le domaine po-
plus haute perfection humaine, de même la com- litique trouve 1 expression exacte du caractère
préhension totale ne peut être l'apanage de tous et de la volonté de vie de notre peuple, nous
dans la même mesure. Mais le chemin qui mène nous croyons aussi capables de reconnaître et
aux hauteurs de la compréhension totale · peut de trouver l,e complément culturel approprié à
donner à chaque homme une intime satisfaction ce caractère et à cette volonté.
quelle que soit l'étape où i1. s'arrête. Le mouve- Nous découvrirons, nous encouragerons les
ment national-socialiste doit, puisqu'il se donne artistes qui sauront imprimer le nouvel Etat alle-
une signification révolutionnaire, changer ses mand du sceau culturel de la race germanique
prétentions en réalisations, les justifier par une dans son élément éternel.
œuvre culturelle créatrice. H doit convaincre le
peuple de sa mission en général et de la mis-
sion particulière du parti, en lui mettant sous II
les yeux les preuves tangibles de son génie cul-
turel. La tâche du national-socialisme sera faci- La deuxième objection est que, dans un temps
litée s'il parvient à bien pénétrer le peuple de de détresse matérielle, on devrait renoncer à
la grandeur de ses buts, grâce au rayonnement toute activité artistique, qui ne représente en
qui s'est toujours dégagé .d es grandes œuvres somme qu'un luxe valable pour les époques de
d'art et surtout des grandes œuvres architectu- prospérité, mais déplacé aussi longtemps que
rales. les stricts besoins matériels de chacun ne sont
PRINCIPES D'ACTION SUR L'ART 89
pas satisfaits. Cette objection s'élève toujours C'est tout le contraire!
comme une ombre contre toute création d'art; Si l'humanité n'avait pas ennobli sa propre
comme accompagne toujours toute création existence par de grandes créations artistiques,
d'art, la misère. Car qui peut sincèrement croire elle n'eût pas trouvé la voie qui, partant de la
qu'il ait jamais existé une grande époque d'acti- détresse matérielle de l'existence primitive,
vité artistique où la misère n'eût été présente? monte vers une humanité supérieure. Pour abou-
S'imagine-t-on qu'au temps où l'Egypte cons- tir finalement à un ordre social, lequel, tout en
truisait ses temples et ses Pyramides, ou quand laissant voir et reconnaître les grand·es valeurs
Babylone épanouissait ses sp].endeurs, ces peu- éternelles d'un peuple, on n'en néglige pas pour
ples n'aient pas eu la misère dans leurs rangs? cela le soin de la vie collective et de ],a vie
Cette objection on la soulève ou on peut la sou- individuelle.
lever à tous les moments des g-randes créations C'est pourquoi moins le souci de la culture
culturelles de l'humanité, à propos de tous les existe chez un peuple, plus bas est générale-
créateurs. La meilleure réponse c'est de poser ment son standard de vie et, par suite, pius pro-
une autre question, qui est celle-ci. Pense-t-on fonde aussi la misère de ses citoyens.
qu'il n'y aurait pas eu de misère si ],es Grecs Tout progrès humain naît et prend son essor
n'avaient pas bâti l'Acropole, qu'il n'y aurait en retirant une main-d'œuvre utilisée jusque-là
pas eu de pauvreté humaine si le Moyen Age dans une branche nécessaire à l'existence, et en
avait renoncé à élever ses cathédrales? Pour la transférant dans une autre branche nouvelle-
prendre un exemple plus proche de nous : lors- ment ouverte et qui n'a été tout d'abord maté-
que Louis l"r fit de Munich une ville d'art, on riellement et intellectuellement accessible qu'à
fit valoir exactement les mêmes objections con- un petit nombre d'hommes.
tre ses dépenses. Il n'y aurait donc eu en Ba- L'art comme embellissement de la vie suit la
vière des miséreux et des pauvres que depuis même voie. Mais il n'en faudrait pas cependant
que Louis pr commença ses grandes construc- conclure qu'il soit le moins du monde l'expres-
tions? Et pour prendre un exemple présent plus sion d'une tendance « capitaliste ». Au con-
accessible à notre compréhension : le national,.. traire :
socialisme va embellir l'Allemagne par les plus Toutes les grandes œuvres de J.'humanité ont
hautes manifestations de culture dans tous les eu leur source dans le sentiment de la commu-
domaines. Devons-nous y renoncer parce qu'il nauté et sont, par suite, dans leur genèse et dans
y a encore chez nous de la misère et qu'il y en leur essence, l'expression de l'âme et des idéaux
aura encore demain? Est-ce donc qu'avant nous de la collectivité.
la misère n'existait pas? Ce n'est donc nullement par hasard que tou-
PRINCIPES D' ACTION SUR L' AHT 91
tes les grandes communautés philosophiques de gnages d 'une architecture très noble et vraiment
l'humanité se perpétuent par de grandes créâ- germanique.
tions culturelles. Et les époques de concentra- Cependant, pour réfuter plus particu],i èrement
tion religieuse les plus soustraites aux contin- la seconde objection, on pourrait démontrer que
gences matérielles sont celles qui peuvent se les grandes créations cultur elles humaines, en
réclamer des plus grandes créations culturelles. prenant pour elles un e partie du salaire qui
Par contre, le judaïsme, entièrement infecté de sans cela aurait été consacré à un autre travail
capitalisme, n 'a jamais eu un art propre et n'en humain, ont coûté tout autant. Ces crél:\tions
aura jamais. culturelles, considérées au point de vue pure-
Bien que précisément le peuple juif ait dis- ment matériel, ont toujours été rémunératrices
posé pendant de longues périodes d'incommen- pour les peuples, d'autant qu'en ennoblissant les
surables fortunes individueUes, il n'a jamais pu hommes d'une façon générale, elles ont contri-
s'élever à une architecture et à une musique qui bué à relever et rehausser le standard de la
lui soient propres. Le temple de Jérusalem lui- vie.
même doit sa forme dernière à la collaboration Elles ont ranimé la conscience populaire et
d'architectes étrangers, de même qu'aujourd'hui par là la capacité productrice individuelle. Cer-
encore la construction de la plupart des syna- tes, une condition préalable s'impose ici.
gogues a ëté confiée à des artistes allemands,
français ou italiens. L'ART, POUH ATTEINDHE SON BUT, DOIT ÊTRE
· C'est pourquoi je suis convaincu que quel- RÉELLEMENT L'INTERPRÈTE DU GRAND ET
ques années de gouvernement par l'Etat natio- DU BEAU, L'EXPRESSION DE CE QUI EST
nal-socialiste apporteront au peup],e allemand NATUREL ET SAIN,
sur le terrain culturel de plus grandes réalisa-
tions que toutes les dernières décades de régime Il n'est pas en ce cas de sacrifices dont il ne
juif. Et nous sommes fiers que par un fait pro- soit digne. Dans le cas contraire, chaque mark
videntiel le plus grand architecte (1) que l'Alle- dépensé est de trop. Car dès lors, l'art ne repré-
magne a possédé depuis Schinkel, ait pu édi- sente plus un él.ément de santé morale et, au
fier dans le nouveau Reich et pour notre mou- surplus, édificateur et éternel, mais un signe de
vement, ses premiers et malheureusement uni- dégénérescence et, par suite, de déclin. Ce que
ques monuments en pierre, impérissables témoi- l'on nomme « culte du primitif >> n'est nulle-
ment l'expression d'une âme naïve et intacte,
mais la marque d'une dépravation, maladive et
(1) P. L. Troost, architecte, ami du Chancelier,
récemment décédé. entièrement pourrie.
92 PRINCIPES D'ACTION SUR L'ART 93

Quiconque entreprend d'excuser les peintures triste argument une réponse très claire : nous
et les sculptures - pour ne citer ici qu'un nous sommes trouvés, politiquement parlant,
exemple frappant - de nos dadaïstes, cubistes devant la même folie.
et futuristes, ou de nos prétendus impression- Nous aurions donc dû, pour attirer plus faci-
nistes, en prétextant que c'est une forme d'ex- lement sur nous l'attention publique, faire à
pression « primitive >>, celui-là n'a pas la moin- l'opportunisme le même sacrifice, ·c 'est-à-dire
dre idée du fait que l'art n'a pas pour mission que nous aurions dû nous montrer plus bolché-
de rappeler aux hommes ],e urs symptômes de vistes que les bolchévistes eux-mêmes. Nous
dégénérescence, mais plutôt de lutter contre eûx avions entrepris, au contraire, de nous poser en
en soulignant ce qui est éternellement sain et lutteurs isolés contre le courant de la corrup-
beau. Si de pareils gâcheurs prétendent vouloir tion politique générale et, au bout de quinze
exprimer par ce « culte du primitif >> le senti- années, nous nous sommes lentement rendus
ment du peuple, alors notre peuple en tous cas maîtres de cette folie.
est, depuis des siècles déjà, sorti de la « primi- NOTRE SYMPATHIE ET NOTRE CONSIDÉRATION
tivité >> ·préconisé par ces barbares. Non seule- NE VONT QU'AUX HOMMES QUI EURENT DANS
ment il ne comprend pas leurs excès, mais il D'AUTRES DOMAINES LE COURAGE DE NE
regarde ces « fabricants >> comme des charla- PAS PLIER, NI DE FAIRE DES RÉVÉRENCES
tans ou des insensés ! DEVANT LA CANAILLE OU I,.A FOLIE BOLCHE-
D'ailleurs, le troisième Reich n'a pas l'inten- VISTE, MAIS QUI, D'UN CŒUR VAILLANT,
tion de les laisser circuler dans le peuple. On PERSUADÉS DE LEUR MISSION, LUTTÈRENT
leur a cherché une excuse après coup : pour être OUVERTEMENT ET HONORABLEMENT POUR
remarqué, il a été nécessaire, dit-on, à une cer- LEURS IDÉES.
taine époque de s'inspirer uniquement de cette
méthode. Mais cet argument n'est, à nos yeux, Qu'on ne vienne pas non plus nous raconter
rien moins qu'une excuse, il souligne le man- que l'art a pour devoir de servir la réalité et
que absolu de caractère de tels personnages. que, par suite, il doit faire entrer dans ses con-
Et en outre ces explications viennent à une épo- sidérations et dans 's es productions non seule-
que ma1 choisie et devant des hommes qui ne ment ce qui plaît aux hommes, mais aussi ce
s'y prêtent point. Car, si aujourd'hui un com- qui leur déplaît, non seulement le beau, mais
positeur à qui on rappelle ses monstrueuses aussi le laid. Certes, l'art a toujours traité les pro-
aberrations s'excuse naïvement en prétendant blèmes tragiques de la vie, l'éternel antagonisme
que sans sa cacophonie il n'eût pas autrefois du Bien et du Mal, de l'Utile et de l'Inutile, en
même attiré l'attention, nous donnerons à son les intégrant dans ses créations mais non point
I:J4 PRINCIPES D'ACTION SUR L'ART 95

pour assur.er le triomphe de ce qui est nuisible, présent, surtout dans le domaine de l'architec-
au contraire pour démontrer la nécessité vitale ture, doivent être conçues pour être éternelles
de ce qui est bien et utile. L'Art n'a pas pour par la beauté des proportions et doivent être
mission de fouiller dans l'ordure par amour de conçues pour être actuelles par leur nécessité
l'ordure, de ne peindre l'homme que lorsqu'il est pratique.
dégénéré, de présenter des femmes atteintes de Il n'est guère de mot sur lequel il soit pra-
crétinisme et d'en faire le symbole de la mater- tiqué dans ce domaine plus de non-sens que le
nité, ou des idiots contrefaits et d'en faire un mot « objectivité ''· Tous les architectes vrai-
exemple d'énergie. ment grands ont construit objectivement, c'est-à-
Si un soi-disant « artiste », en entreprenant dire qu'ils ont satisfait dans leurs constructions
de .d épeindre l'homme s'inspire uniquement de aux conditions imposées par l'utilité.
ce qui est inférieur et morbide, qu'il le fasse, Ces devoirs n'·o nt pas été considérés de tous
te~1ps comme ayant la même importance et, par
mais à une période où son point de vue est
toléré. Cette période-là est pour nous désormais smte, ont été différemment traités. C'est une
passée et, par conséquent, ces « obsédés de erreur capitale de se figurer qu'un Schinkel n'eût
l'art '' ont vécu. pas été capab],e de construire une salle de bain
Et si nous devenons sur ce chapitre de plus moderne. D'abord l'hygiène de son temps était
en plus sévère et intransigeant, nous sommes tout autre que ceHe d'aujourd'hui, et en second
persuadés d'être dans le vrai. Car l'artiste que lieu on n'accordait pas encore alors à ces choses
la Providence désigne pour donner à un peuple l'importance qui leur est attribuée de nos jours.
sain une forme d'expression vivante et visible, Mais, c'est une erreur beaucoup plus grande en-
n'empruntera jamais la voie de pareilles aber- core de penser qu'un bâtiment satisfaisant au-
rations. jourd'hui du point de vue artistique ne pourrait
Qu'on ne vienne donc pas parler ici d'une pas aussi bien être satisfaisant du point de vue
<1 menace à la ]jberté de l'art ''· Pas plus que
de la nécessité.
l'on ne peut donner à un assassin le droit de Ce n'est nullement un don spécial d'un artiste,
tuer son prochain, sous prétexte qu'il ne faut mais une condition préalable toujours évidente
pas attenter à sa liberté, pas plus on ne peut qu'il puisse satisfaire d'avance aux exigences
donner à quiconque le droit de tuer l'âme d'un générales élémentaires que posent les buts pra-
peuple sous prétexte qu'il faut laisser libre cours tiques d'une construction. Ce qu'il y a de plus
à la fantaisie malpropre et au dérèglement de important, c'est qu'il donne à la tâche imposée
cet individu. une forme adéquate à son but et qui en soit la
Nous savons que les créations artistiques dü claire expression.
PRINCIPES D' ACT ION S UR L'ART 97
Si je ne cesse de placer les problèmt{s de l'ar- dans une « modestie )) tout aussi fausse. C'a r
chitecture au premier plan de ces considéra- aujourd'hui on ne cherche que trop à expliquer
tions sur la culture, c'est que nous les avons le l'impuissance à trouver une formule esthétique
plus à cœur. Si le destin voulait nous refuser architecturale, par la << modestie )) de l'archi-
aujourd'hui un grand compositeur ou un gr.and tecte, modestie ·q ui n'est pas dans l'esprit de
peintre ou un grand sculpteur, nous pournons l'architecture.
par ce que nous possédons déjà remédier. à En aucun cas cette « modestie JJ, qui n'est I.e
cette déficience sinon absolument du moms plus souvent que de l'étroitesse d'esprit artis-
relativement. Notre nation peut montrer des tique de la part de l'architecte, ne saurait être
œuvres si immenses si éternelles dans ces do- assimilée avec l'objectivité, comme on le fait si
maines qu'elle peut fort bien se borner, pen- volontiers. L'objectivité n'est rien d'autre que la
dant un certain temps à les entretenir soigneu- construction d'un édifice selon les fins de sa des-
sement. tination. La vraie modestie consisterait ici à obte-
Par contre, chez nous, la réalisation de grandes nir un maximum d'effets avec un minimum
tâches dans le domaine architectural ne souffre de moyens. Mais on confond ce minimum de
pas d'atermoiement. moyens avec le minimum d'aptitudes qui doit
La nécessité exige cette réalisation, de même alors être compensé par un maximum d'expli-
que l'artisanat qui sans cela disparaîtrait peu cations plus ou moins claires. Or les édifices doi-
à peu. . vent parler d'eux-mêmes. On ne construit pas
Mais, il est très difficile chez un peuple qm, pour avoir le prétexte d'une dissertation litté-
pendant presque des décades, a été le . jouet raire, pas plus qu'on ne peut à l'aide de bavar-
d'astucieux imposteurs ou de fous maladifs, de dages transformer une mauvaise construction en
trouver maintenant une attitude nette, dans le une bonne.
domaine de l'architecture, sans donner dans le Le véritable architecte, par une intuition pro:-
travers d'une imitation stupide ou dans une con- fonde du but exigé, trouvera la solution la pl.us
fusion débridée. claire, et cela sans manuel philosophique. Il
Ce qui importe surtout me paraît être d'abord réussira, par exemple, à caractériser nettement
une séparation entre l'architecture monumentale par son extérieur un théâtre, en tenant compte
publique et l'architecture privée. L'édifi.c~ pu- et de son but et de l'ambiance culturelle histo-
blic doit représenter · dignement la collectivite et rique.
remplir parfaitement dans le détail sa mission Ce faisant, il prendra autant en considération
particulière. La solution d'une telle tâche ne se certaines .données fondamentales basées sur l'art
trouve ni dans une fatuité hors de saison, ni et l'histoire aUemands que la tâche qui lui est
PRINCIPES D'ACTION 7
98 PRINCIPES D'ACTION SUR L'ART 99
imposée par le présent. Il ne s'inspirera donc En principe, dans toutes les tâches réelle-
ni d'un temple grec, ni d'un burg romantique, ment importantes, les mandataires et les artistes
ni d'un silo à grain. Il ne renoncera pas à l'em- qui exécutent ce travail ne doivent pas oublier
ploi de matériaux modernes et à leur adapta- que l'œuvre doit se faire dans un délai prescrit,
tion artistique, et ne craindra cependant pas de et constituer une réalisation artistique éternel'le.
reprendre des éléments de formes qui, issus A cette fin, il est nécessaire que les tâches
dans le passé de prédispositions spéciales à l vraiment grandes d'une époque soient accom-
notre race, sont susceptibles d'être développées, plies dans un esprit de grandeur, c'est-à-dire que
voire ennoblies et peuvent être considérées les commandes publiques, si leur réalisation
comme les syHabes de la langue de l'arch1tec- doit représenter une valeur éternelle, doivent se
ture allemande. trouver en proportion avec les conceptions dans
Une des caractéristiques de l'artiste vraiment les autres domaines de la vie.
doué est de pouvoir exprimer avec des mots
usuels des idées nouvelles. Il reste pourtant en- IL EST IMPOSSIBLE DE DONNER A UN PEUPLE
core quantité de tâches modernes pour lesquelles UN « TONUS » VIGOUREUX SI LES GRANDES
le passé ne fournit ni d'exemples, ni de précé- CONSTRUCTIONS DE LA COLLECTIVITÉ NE
dents. Mais en elles précisément le vrai génie S'ÉLÈVENT PAS CONSIDÉRABLEMENT AU-DES-
trouve la possibilité de donner des formes artis- SUS DES ŒUVRES QUI DOIVENT PLUS OU
tiques et des moyens d'expressions nouveaux. En MOINS LEUR NAISSANCE ET LEUR MAINTIEN
conciliant le but à atteindre, la tâche à remplir A DES INTÉRÊTS INDIVIDUELS CAPITALISTES.
avec les matériaux du présent, le vrai artiste
cherchera cette synthèse qui, solution évidente Il est aujourd'hui impossible de donner aux
précédant de loin la conception mathématique, constructions de l'Etat ou du parti l'amplitude
représente une vraie intuition et mérite ainsi des monuments publics d'il y a deux ou trois siè-
d'être qualifiée d'art. cles car la conception bourgeoise et capitaliste
dans le domaine du bâtiment prime tout.
LA MESURE D'APPRÉCIATION DU BEAU SERA
Ce qui confère aux cités de l'antiquité et du
TOUJOURS L'UTILE.
moyen âge leurs traits, si dignes d'admiration,
Et voilà la tâche de l'artiste. Eprouver, com- ce ne sont pas ],es vastes proportions des mai-
prendre et apprécier l'utile, c'est la tâche d~s sons bourgeoises mais celles, beaucoup plus con-
mandataires de ],' artiste qui ont la responsabi- sidérables, des édifices consacrés à la vie collec-
lité de la commande et de l'adjudication des tive. Ce n'étaient pas ces dernières, mais les cons-
travaux publics. tructions des particuliers qui étaient plus diffi-
100 PRINCIPES D'ACTION SUR L'ART 101
ciles à découvrir, parce qu'elles disparaissaient eut des siècles en Allemagne - comme dans le
dans leur ombre. Aussi longtemps que les traits reste de l'Europe - où les œuvres d'art répon-
caractéristiques de nos grandes villes actuelles dirent à la grandeur de l'âme des hommes. Nos
;
seront des « tape-à-],' œil », grands magasins, ba- cathédrales sublimes et solitaires expriment sans
zars, hôtels, blocs de bureaux à forJ:!1e de gratte- nul doute le magnifique sentiment artistique de
ciel, il ne pourra être question ni d'art, ni de ces époques.' EUes nous forcent à nous incliner
culture véritable. Il conviendrait ici de s'astrein- avec vénération devant ces générations capables
dre à la simplicité. Malheureusement à l'époque de réaliser leurs grandes pensées · dans leurs
bourgeoise le développement de l'architecture œuvres.
publique eut à souffrir de la préférence donnée Depuis, dans l'évolution changeante du des-
aux bâtiments utilisés dans la vie d'affaires du tin, notre peuple a eu des périodes d'ascension
capitalisme privé. Or, la grande mission cu],t u- et de déclin. Nous avons été nous-même témoins
relle du national-socialisme consiste précisément de son héroïsme qui défiait un monde en armes,
à abandonner cette tendance. de son désespoir sans borne et de son poignant
désarroi. Par nous, en nous, la nation s'est rele-
CE NE SONT PAS SEULEMENT DES CONSIDÉRA- vée. Et si aujourd'hui nous voulons confier à
TIONS ARTISTIQUES MAIS AUSSI DES CONSI- l'art allemand .de grandes tâches nouvelles, nous
DÉRATIONS POLITIQUES QUI DOIVENT NOUS le faisons non seulement pour satisfaire les
DÉTERMINER, LES YEUX FIXÉS SUR LES espoirs du présent, mais aussi pour continuer
GRANDS EXEMPLES DU PASSÉ, A DONNER la tradition transmise par les siècles.
AU NOUVEAU REICH UNE INCARNATION CUL- En rendant hommage à cet éternel génie na-
TURELLE DIGNE DE LUI. tional, nous perpétuons dans le présent le grand
esprit de la puissance créatrice du passé! Les
Rien n'est mieux fait pour réduire au silence hommes se grandiront à la mesure des tâches à
le petit critiqueur que la langue éternelle du remplir, et nous n'avons pas le droit de douter
grand Art. Devant ses manifestations, les siècles que, puisque le Tout-Puissant nous donne le
s'inclinent dans un silence respectueux. Puisse courage d'exiger des œuvres immortelles, il ne
Dieu nous conférer le génie qui nous rendra ca- confère à notre peuple la force de les accom-
pables d'accomplir des tâches proportionnées à plir. Nos cathédrales sont les témoins de la gran-
la grandeur de ],a nation. deur du passé. On mesurera, un jour, 1a gran-
Ce que notre peuple a produit de grand, d'hé- deur de notre époque aux valeurs d'éternité
ro1que en 2.000 ans d'histoire, figure parmi les qu'elle laissera. C'est avec cette conception seu-
plus prestigieux événements de l'humanité. Il y lement que l'Allemagne connaîtra une floraison
102 PRINCIPES D'ACTION

nouvelle de son art et que notre peuple aura


conscience d'être appelé à de plus hautes des-
tinées.
~ (Discours prononcé au Congrès National
. Socialiste. Nuremberg, 1935.)

v
A LA :J EUN E SSE A L L E MANDE

Jeunesse allemande ! Pour la troisième fois


vous vous réunissez à mon appel : vous êtes les
50.000 délégués d'une communauté qui va gran-
dissante.
L'importance de ce que vous représentez ici
chaque année a toujours augmenté.
Non seulement, par le nombre, mais, nous le
constatons : par la valeur. Si je me souviens de
mon premier et de mon second appel, et si je
les compare à celui d'aujourd'hui, je discerne
une évolution que nous pouvons observer ac-
tuellement dans tout le reste de l'Allemagne.
Notre peuple devient visiblement plus disci-
pliné, plus dur, plus énergique et c'est la jeu-
nesse qui donne ],' exemple. L'idéal de l'homme
dans notre peuple n'a pas toujours été le même.
Il y eut un temps- il paraît lointain - et vous
lü4 PRINCIPES D'ACTION A LA JEUNESSE ALLEMANDE 105
ne le comprenez déjà presque plus - où l'idéal même. Le devoir de chacun est de servir son
du jeune homme allemand consistait à pouvoir peuple et il doit préparer son corps pour ce ser-
absorber sans dommage de la bière et de l'al- vice, entraîner, exercer et fortifier pour lui son
cool. Avec joie, nous constatons maintenant que esprit.
cet idéal n'est plus, qu'il a fait place à celui de Plus ces préparatifs commencent tôt, mieux
la jeunesse endurcie par les temps, à celui de cela vaut. Dans l'avenir nous ne négligerons pas
l'homme énergique et alerte. Il importe peu de dix ou quinze années dans },'éducation des jeunes,
savoir 'c ombien de verres de bière un garçon peut pour être obligés de réparer ensuite 1e mal fait.
boire, mais combien de coups il peut encaisser; Nous voulons porter dès le début dans le cœur
peu importe de savoir le nombre de nuits de de la jeunesse l'esprit que nous considérons
fêtes qu'il peut supporter, mais combien de kilo- comme le seul esprit possible de la grande Alle-
mètres il p{mt marcher. L'idéal n'est plus repré- magne, un esprit garant de l'avenir. Non seule-
senté par le petit bourgeois qui fait l'important ment nous le voulons, mais nous le ferons. Vous
derrière sa table chargée de canettes de bière, êtes, vous, un stade de cette évolution; vous êtes
mais par le jeune homme et la jeune fille sains déjà beaucoup plus énergiques et plus disciplinés
et disciplinés. qu'il y a trois ans. Et je sais que cela s'améliorera
Nous désirons actuellement faire autre chose encore dans les années prochaines, toujours da-
de notre jeunesse allemande que ce ·que faisait vantage.
d'elle le passé. Le garçon allemand de l'avenir doit Un temps viendra où le peuple allemand regar-
être vif et habile, rapide comme le lévrier, résis- dera avec joie sa jeunesse.
tant comme le cuir, dur comme l'acier de Krupp. Elle sera notre confiance, notre tranquillité.
Pour que notre peuple ne disparaisse pas sous Nous aborderons nos vieux jours sachant que la
les symptômes de dégénérescence de notre temps, lutte n'aura pas été vaine. Déjà, derrière nous,
nous devons élever un homme nouveau. nous entendons la marche de notre jeunesse.
Nous ne parlons pas, mais nous agissons. Cette marche c'est l'esprit de notre esprit, c'est
Nous avons entrepris d'éduquer ce peuple notre fermeté, notre discipline; c'est la vie de
d'une façon nouveiJ.e, de lui donner une éduca- notre race.
tion qui débute avec la jeunesse pour ne jamais Nous nous entraînerons pour que chaque tem-
finir . . Dans l'avenir, le jeune homme passera pête nous trouve forts. Nous n'oublierons jamais
d'une école à une autre. Cela commencera avec non plus que toutes nos vertus et toutes nos
l'enfant pour finir avec le vieux combattant du forces ne pourront être efficaces qu'en obéissant
mouvement. Personne ne doit pouvoir dire qu'il à une seule volonté, à un seul commandement.
y aura pour 'lui un temps où il sera laissé à lui~ Nous sommes maintenant réunis ici non par
106 PRINCIPES D'ACTION A LA JEUNESSE ALLEMANDE 107
hasard, non parce que chacun fait ce qu'il lui comprennent pas n'a jamais été plus mauvais
pl.aît, mais parce que la jeunesse du Reich a été pour cela, au contraire.
convoquée par son chef et parce que cet unique Nous n'avons
. pas croisé nos mains sur nos 0ae-
ordre s'est transformé en milliers d'ordres indi- naux et dIt : c'est impossible, il n'y a rien à faire.
viduels. Parce que chacun de ces ordres a trouvé Non, il y avait quelque chose à faire, et nous
l'obéissance de millions de garçons en Allemagne. l'avons fait. Et vous, mes garçons et mes filles,
Ainsi est née une organisation, et ainsi est née vous êtes maintenant les témoins vivants de la
la manifestation d'aujourd'hui, le présent appel. réussite de notre œuvre. Vous êtes témoins que
Rien n'est possible s'il n'existe pas une seule vo- notre idée est devenue vivante dans notre Empire
lonté qui commande, à qui les autres doivent allemand. Et vous êtes la preuve que notre idée
obéissance, volonté qui va du haut en bas de a trouvé maintenant sa réalisation.
l'échelle. Voilà ce qui constitue, à côté de l'édu- Croyez-moi, un jour viendra où la jeunesse
cation et de l'entraînement du corps, la deuxième allemande possèdera un magnifique visage pur
grande tâche. et rayonnant. Elle sera saine, franche, sincère,
Nous sommes une « suite » (Gefolgschaft): courageuse, aimant la paix.
comme le mot l'indique, suite veut dire suivre, Nous ne sommes pas des querelleurs. Si le reste
suivre de plein gré. Nous devons éduquer notre du monde méconnaît notre discipline, qu'y pou-
peuple de telle façon que toujours, si quelqu'un vons-nous? De notre discipline naîtra moins de
est choisi quelque part pour commander, les guerres que du chaos démocratique et parlemen-
autres reconnaissent que leur destin est de lui taire! Nous irons notre propre chemin et ne vou-
obéir, parce que peut-être déjà tout à l'heure ce lons point empiéter sur celui des autres. Que les
sera à eux de commander, à d'autres d'obéir. autres nous laissent également la tranquillité sur
C'est là le principe de l'Etat autoritaire et non notre route. Voilà l'unique condition, dans notre
celui de la démocratie faible et bavarde, le prin- amour de la paix, que nous sommes forcés de
cipe de l'Etat autoritaire où chacun est fier de poser. Ne faire de mal à personne, n'en tolérer
pouvoir obéir, en sachant ceci : si je dois com- de personne.
mander, je trouverai exactement la même dis- C'est en indiquant et en fixant ainsi le chemin
cipline. L'Allemagne n'est pas un poulailler dans du peup],e allemand que je crois parvenir à ce
lequel tous courent, caquettent et chantent pèle- que peu à peu les autres peuples nous compren-
mêle; nous sommes un peuple qui apprend dès nent et ainsi nous tendent une main fraternelle.
la jeunesse, l'obéissance et l'ordre. Mais jamais nous n'oublierons ·q ue l'amitié n'est
Qu'importe si les autres peuples ne nous com- méritée et accordée que par celui qui est fort.
prennent pas. Ce que la plupart des gens ne Aussi voulons-nous être forts; telle sera notre
108 PRINCIPES D'ACTION

devise. Je vous donne à vous la responsabilité


de transformer ce désir en réalité. Vous repré-
sentez le futur, vous êtes l'avenir du Reich alle-
mand.

(Allocution prononcée devant la « Jeunesse


Hitlérienne >>. 1935.)
VI

SUR LA DOCTRINE
NATIONALE-SOCIALISTE

Camarades du Parti!
Nationaux-socialistes!
Y a-t-il une période où nous puissions mieux
qu'en cette semaine du Congrès national-socia-
liste détourner nos regards des événements du
présent, pour regarder à la fois vers le passé et
vers l'avenir? Car quelqu'enivrantes que puis-
sent être toutes les impressions qui se dégagent
de ces journées, la plus poignante est et reste
pour nous le phénomène que représente notre
peuple, phénomène qui jamais ne nous appa-
raîtra nulle part mieux et plus clairement qu'ici.
Qui n'est pas ému en songeant que ces milliers
d'hommes, défilant à cette heure sous nos yeux,
ne sont point seulement des individus qui se
meuvent dans le présent, mais l'expression éter-
nelle de la vitalité de notre peuple, aussi bien
dans le passé que dans l'avenir?
Ils sont les messagers de l'existence historique
110 PRINCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 111

de la Nation a1Jemande. Leur rayonnante jeu- tent parmi les plus audacieuses que jamais le
nesse est pour nous le garant de l'intacte vitalité courage de l'homme ait donné à ses entreprises.
de notre race. Ces centaines de milliers d'hom- Nous sommes, nous, des hommes que le destin
mes témoignent, nous le sentons, d'une volonté a rendus témoins de sacrifices sanglants, de l'iné-
de vie éclatante. Le chemin qu'ils suivent, notre branlable courage ·des vivants, de la stoïque im-
peuple l'a suivi depuis des siècles, et il nous suf- molation de ceux qui étaient destinés à la mort,
fit de fermer un instant les yeux pour nous ima- de l'audace illimitée dont s'inspirèrent la volonté
giner entendre la marche en avant de tous les et l'esprit de résolution de grands chefs mili-
ancêtres de notre race. Et déjà nous croyons l'en- taires.
tendre résonner, cette marche, dans les voies de Non! Aucune nation n'a fait, sur l'autel du
l'avenir. Dieu qui éprouve les hommes, des sacrifices plus
Cette démonstration de la vie éternelle de no- grands que la nôtre.
tre peuple crée donc une atmosphère propice Et pourtant nous avons dû observer par nous-
pour que nous examinions certaines questions mêmes combien peu ils nous rapportèrent dans
qui, s'élevant au-dessus du temps, ont une signi- l'histoire, comparés aux succès des autres peu-
fication éternelle. ples.
Comment ce peuple, qui semble s'avancer d'un En constatant cette réalité objectivement et
pas assuré et inébranlable, a-t-il pu, au cours de sans illusion, nous nous sentons le devoir - en
son histoire, perdre si fréquemment son vrai vertu même du souci que nous avons de l'avenir
chemin? Les douloureux événements qui ont de notre peuple - de rechercher les causes de
assombri la vie de la nation allemande n'ont-ils ce fait.
été que les conséquences d'une incapacité de Car on ne peut s'expliquer purement et sim-
maîtriser les problèmes de la vie? Ont-ils eu leur plement un tel phénomène en invoquant le man-
origine dans un manque de courage, dans une que de grands hommes, pas plus qu'on ne peut
insuffisance d'abnégation ou dans une impuis- considérer les succès persistants d'une nation
sance à prendre de grandes résolutions? comme le produit d'une suite ininterrompue de
. Non pas! génies! Non! Le motif le plus profond de cette
Il n'y a peut-être aucun peuple qui ait dû carence historique réside dans le manque, hélas!
déployer plus de courage que le peuple allemand si souvent constaté ·c hez nous, de cohésion inté-
pour maintenir son existence nationale. Il n'y a rieure et, par conséquent, de consistance interne
pas non plus de peuple dont le destin ait exigé de la nation; et aussi dans une construction sou-
de plus grands et de plus douloureux sacrifices. vent hasardeuse et forcément défectueuse de
De son sein ont surgi des résolutions qui comp- notre constitution étatique. L'examen de la
112 PRINCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 113

genèse historique de notre peuple no.us permet mier effort d'union dont ),'histoire nous ait laissé
de faire une série· d'amères con~tatahons. le souvenir a échoué du vivanl même de l'auda-
A l'époque où les Allemands apparaissaient cieux héros qui l'avait tenté. Mais très peu se ren-
pour la première fois dans ],'histoire d'"?ne faço~ dent clairement compte du fait que dans les
visible pour nous, leurs descendants, Ils consti- remous de la grande migration des peuples, donc
tuent assurément une grande famille par le sang, à peine trois cents ans plus tard, l'histoire ne
mais par leur façon de voir et de sentir ils ne retrouve même plus les traces plus ou.moins pré-
sont pas encore un peuple. Par leurs traditions cises des divers éléments de cette première union
historiques, leurs habitudes de vie et leur langue, des Allemands.
les tribus allemandes de ces temps révolus sont De ce fait nous pouvons déduire la constata-
si différentes l'une de l'autre que seuls quelques tion suivante : la réunion des membres de ces
rares héros particulièrement favorisés ont en- anciennes tribus allemandes en une nation ne
trevu comme un beau rêve la possibilité de ras- pouvait s'effectuer par la voie d'une formation
sembler ces rameaux de la race en une entité, nationale consciente ou même volontaire, mais
ne fût-elle que politique. seulement sur le plan d'une formation d'Etat ins-
Pas plus tard qu'ep. 1933, nous luttions contre pirée d'autres intentions. Cela veut dire que la
ces conceptions de tribus et de régions, contre première union, sous forme d'Etat, d'individus
des survivances et des traditions. Aussi ne nous allemands, ne ·p ouvait se réaliser que par un
étonnons-nous pas que l'effort, tenté par un refoulement de la vie ethnique particulière de
prince chérusque, pour réunir les tribus alleman- chacune des tribus allemandes. Mais ainsi se
des, n'ait réussi que pendant une période où tous créait automatiquement un antagonisme entre
se sentaient à la fois menacés d'un même et grave l'organisation étatique et le particularisme ethni-
péril. que de chaque tribu; et cela aussi longtemps que
L'homogénéité raciale de ces tribus a]Jemandes les Allemands ne cessaient point d'être unique-
pouvait peut-être, sous la menace de l'étranger, ment ],es membres conscients de leurs tribus et ne
s'imposer à la conscience de quelques individus, devenaient point les membres conscients d'une
mais la collectivité à peu près tout entière n'était nation. Adaptation rude et douloureuse qui dura
point encore arrivée à reconnaître le caractère pendant des siècles. Elle exigea le sacrifice d'in-
naturel et, partant, nécessaire de cette homogé~ nombrables qualités et particularités individuel-
néité. Il n'existait ni une communauté spirituelle, les. Il est peut-être permis de les regretter dans
ni une communauté politique et d'organisation le détail, mais on ne doit point cependant con-
qui eût été plus forte que le sentiment de soli- damner l'histoire parce que la voie à suivre pour
darité de la tribu. Nous savons tous que le pre- unifier des douzaines de tribus a]Jemandes en
PRINCIPES D'ACTION 8
114 PRINCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 115
une nation allemande unitaire nécessita un re- ].'antiquité et sans l'appui idéologique du chris-
foulement plus ou moins dur, des dizaines d.e tianisme. On ne saurait pas imaginer non plus
milliers de victimes et l'anéantissement de tradi- du reste sans ces appuis la destinée de l'Europe,
tions parfois fort belles. . ni du monde entier, surtout en ce qui concerne
Il est absurde de se répandre en lamentations la race blanche.
sur les sacrifices individuels que cette genèse du Face aux tendances absolument diverctentes
peuple allemand a exigés, tant dans le domaine des difl'érentes tribus, le christianisme ;ofl'rit
religieux que dans le domaine étatique. Ce que comme la première communauté consciemment
ces siècles ont vu s'écroul,e r devait fatalement sentie et voulue. Il trouva une base religieuse et
s'écrouler. Ne jugeons pas les motifs d'action de philosophique pour la construction d'une forme
ceux qui furent les réalisateurs des premières d'Etat qui n'était pas possible avec les tribus.
grandes formations étatiques ~llemandes. La Mais, historiquement, il fallait suivre ce chemin
Providence qui voulait que les diverses souches si l'on voulait que J.e destin des innombrables
allemandes ne fissent un jour qu'un seul peuple clans allemands se fondît finalement dans l'unité
se servit d'eux pour réaliser cette genèse. Qui d'un peuple. Ce n'était que sur cette plate-forme
peut dévoiler ou analyser la pensée intime, les tout d'abord religieuse et étatique qu'au cours de
conceptions et ],es mobiles de ces grands elll;pe- nombreux siècles les particularités propres à
reurs crermains qui impitoyablement, par dela le chaque clan pouvaient se niveler et s'aplanir,
destin::. particulier des tribus, travaillaient à la s'effacer devant les caractères nouveaux mais dé-
plus grande communauté allemande? Il faut re- rivant d'une communauté de sang et par là
connaître comme un fait providentiel que deux même cimentant une union plus profonde. Toute
appuis s'ofl'rirent à eux sans lesquels les fonde- naissance s'efl'ectue dans la douleur, celle des
ments des Etats germaniques, germes du futur peuples aussi. Faut-il accuser l'Histoire de suivre
peuple allemand, ou n'auraient pas pu subsister des voies que la Providence ne pouvait mieux
ou tout au moins n'auraient pu être créés dans choisir, puisqu'en fin de compte elles devaient
un aussi court laps de temps. Car les peupl.es aboutir plus vite au but auquel nous aspirions?
ne nous apparaissent dans le champ de l'Histoire Dans cette genèse du peuple allemand, l'opposi-
que lorsque, unités organiques, ils sont près d:at- tion entre l'idée et l'Etat, le but de l'Etat et fa
teindre le maximum de leur force, de leur vita- nation était un phénomène inévitable, regretta-
lité et de leur rayonnement. On ignore le plus ble, mais nécessaire aussi longtemps que le peu-
souvent la durée de l'évolution préliminaire. Il ple n'avait pas dépassé son esprit de clan in-
est certain qu'aucune formation d~s Etats ger- conscient et étroit pour entrer progressivement
maniques n'était concevable sans les Etats de dans le plan de la nation, enfin reconnu néces-
116 PRINCIPES D' ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 117

saire et naturel. Les hommes qui furent les ins- nisa~~on purement gouvernementaJ,es gagnèrent
truments de cette Histoire agissaient d'après une de !Importance pour trouver leur expression
Providence qui avait décidé que nous, Alle- d~r~ière ;dans la monarchie absolue, qui bientôt
mands, deviendrions un peuple. Et ici deux cons- decima a son tour. Car après que la scission
tatations s'imposent : 1° LE CHRISTIANISME offrit à c?nfessi?nne~le eût ébranlé la plate-forme reli-
la première ébauche germanique d'Etat, c'est-à- g~euse, l esprit de la Révolution française détrui-
dire au premier groupement de tous les clans sit la plate-forme monarchique.
allemands, une unité les dép:;:tssant, un patri- Un ferment de décomposition - · c'est ainsi
moine spirituel commun d'idées philosophiques ~u~ Momm~en appel1:e l~ judaïsme- commença
et religieuses et par cela morales. Il abattit ce qui a s approprier les principes de la conscience so-
devait être abattu pour que notre peuple pût . ciale des peuples pour leur faire subir une trans-
s'élever des confusions de sa mesquine existence formation aussi insensée que dangereuse et les
de clans, à la claire conscience d'un Etat fort et, déchaîner ensuite sur l'humanité sous forme de
par suite, à l'Unité de la nation; 2° LE PRINCIPE socialisme marxiste. Par la démocratie parle-
DE LA ROYAUTÉ inspiré de l'antiquité remplaça mentaire s'accomplit la dissolution de la royauté
l'institution féodale, conduisit à une organisation et par là de l'Etat organisateur.
plus ·adéquate, surtout stabilisa ce qui exist::tlt ,Le fait que les confessions chrétiennes partici-
déjà. p~rent, elles aussi, à ],' instauration parlementaire
Durant de nombreux sièdes ce fut sur ce dou- democratique et se mêlèrent à la lutte anarchi-
ble plan que s'organisa la cohésion des clans alle- que, ne put enrayer la lente dissolution et ne
mands. Les victimes de ce développement furent valut au christianisme que d'irréparable~ dom-
innombrables, et tragique fut la destinée de nom- mages. Car celui qui travaille à l'instauration de
breux dépossédés et vaincus. Mais quels qu'aient la démocratie se fait, qu'ille désire ou non l'allié
été les errements et les troubles de ces époques, du marxisme international et contribue' à dé-
dans le flux et le reflux des siècles s'accomplit truire l~ structure d'un Etat qui s'est édifié et qui
l'enfantement douloureux de la Nation aUe- a grandi dans de toutes autres conditions. Toute
mande. Lorsque la crise religieuse éclata dans le col.Iaboration à cette politique signifie la recon-
peuple allemand et que le christianisme com- naiss~nce de p::incipes néfastes, l'approbation
mença à se diviser en confessions, l'élément reli- de m~thodes qm, fausses à la base et illogiques
gieux qui était une des bases de la formation de ~u yomt d~ vue al~emand, ne peuvent que nuire
notre Etat germain s'effaça de plus en plus de- !
a Etat ~t a la J?-ation. La monarchie parlemen-
vant l'autre élément. Les principes transcendan- taire, democratique et constitutionnelle ou la
taux perdant de leur netteté, ],es formes d'orga- république parlementaire et démoc~atique,
118 PRINCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE- SOCIALISTE 119
n'étaient pas possibles en AJJemagne et tôt ou devient un héros. Si l'on définit le vol comme le
tard devaient s'effondrer. redressement d'une expropriation, le voleur se
Du reste, on ne saurait organiser une collec- trouve promu créateur d'une société nouvelle. Si
tivité sur deux ou trois principes irréductible- l'assassin n'est devenu tel que par suite d'une
ment opposés. Il est impossible de faire de l'éga- particularité sociologique malheureuse de son
lité universelle le principe de la vie politique tempérament, la société n'aura plus à le consi-
et d'établir, par contre, celui de la différenciation dérer qu'avec la pitié accordée aux victimes. De
des valeurs individuelles comme base de la vie cette façon chaque vertu sera condamnab]e,
économique. chaque vice deviendra un idéal.
n est impossible d'établir l'administration de Contre cet assaut du judaïsme bolchévique, le
l'armée sur le principe de la responsabilité per- faible Etat démocratique devait succomber d'une
sonnelle, et la direction politique de l'Etat sur façon presque automatique, sans pouvoir se dé-
celui de la démocratie parlementaire et par suite fendre. Aussi bien les religions que les monar-
de l'irresponsabilité personnelle. Il est impossi- chies démocratiques devaient être battues. Tou-
ble de nier la diversité des capacités individuel- tes ces institutions étaient incapables de résister
]es et leurs conséquences dans le domaine efficacement à ce nouveau procédé d'agression.
politique, et d'admettre en même temps dans le Et si nombre d'autres Etats ne se sont pas encore
domaine économique cette diversité et ces ré- effondrés au cours de cette lutte, ce fait, loin
percussions sur la propriété privée. d'infirmer ce que j'avance, démontre seulement
Ce désaccord dans les principes fondamentaux que l'accomplissement de ces phénomènes histo-
du Reich parlementaire démocratique explique riques exige une période de longue durée. Il n'y
pourquoi sa position fut toujours chancelante et eut de sauvetage véritable que lorsque des pro-
indécise en face des dangers. C'est alors que fondeurs de la conscience populaire ont surgi
sciemment intervient le marxisme qui appliqua de nouveaux principe~ et de nouvelles formes
sa tactique consistant à écarter les principes et de défense.
fondements essentiels de la morale des peuples Cette défense ne peut triompher si elle est
et des Etats, et à les remplacer par d'autres plus purement passive; elle n'a de chance de maî-
matériels. triser définitivement le fléau destructeur du bol-
Et ainsi le criminel conspirateur contre la so- chévisme que si elle construit el1e-même sur une
ciété humaine, loin d'être repoussé, devint mem- doctrine inattaquable une organisation positive
bre d'une nouvelle collectivité. La haute trahison de la vie du peuple et par là même une nouvelle
devenant vertu, le traître échappa au mépris. Si forme de l'Etat.
l'on glorifie la ],â cheté devant l'ennemi, le lâche Mais, pour arriver à juger sainement les pro-
120 PIUNCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 121
blèmes raciaux, il faut, avant tout, choisir un vante de l'humanité. Car une fois les peuples
terrain ferme comme point de départ d'une phi- disparus, pas plus que les Etats qu'ils formèrent,
losophie générale; quelle que soit la façon dont les religions qu'ils pratiquèrent ne leur survi-
on considère le monde, le point de vue contem- vent. Chaque peuple qui disparaît entraîne avec
platif sera toujours décisif. , lui ses institutions politiques et religieuses et les
LE POINT DE DÉPART DE LA DOCTRINE NATIO- idées qui les dominent. Mais parce que dans la
NALE-SOCIALISTE N'EST PAS DANS L'ÉTAT vie humaine on constate souvent que les simples
MAIS DANS LE PEUPLE. moyens se haussent peu à peu au rang de fins, il
est probable que les prêtres des Aztèques comme
C'est-à-dire que pour pouvoir examiner, appré- ceux des Incas étaient convaincus et procla-
cier et corriger avec opportunité la forme exté- maient que les anciens Mexicains n'étaient là
rieure d'organisation raciale, il faut comprendre que pour eux et pour leurs doctrines. Cependant,
par-dessus elle la fin dont elle est le moyen. C'est quand ces peuples eurent disparu, rien ne sub-
pourquoi le national-socialisme considère que le sista des prêcheurs et des prêtres. Si aujourd'hui
nœud de tous les problèmes doit être recherché le bolchevisme parvenait à détruire certains peu-
dans cette substance vivante que l'évolution de ples, rien ne subsisterait de leurs conceptions
l'Histoire nous permet de nommer « Peuple rel,igieuses, de leurs formes d'Etat, de leurs doc~
aUemand ». trines ni d'aucunes de leurs organisations. La
Il y a deux mille ans, ce peuple n'existait pas Providence en créant l'homme a créé en lui et
de façon concrète. Aussi, les formations d'Etats dans sa conservation le but de l'action humaine.
germaniques apparues plus tard fondèrent leur Le but originel et naturel de tout idéal, de
existence sur d'autres bases. Mais aujourd'hui ce toute institution d'un peuple ne peut donc être
peuple est une réalité historique, vivante, et pour que de conserver saine et pure la substance cor-
la première fois il nous donne la possibilité de porelle et morale qu'il a reçue de Dieu.
distinguer nettement entre la fin et les moyens. De ce principe reconnu découle le critère de
Nous reconnaissons maintenant dans le peuple tous les phénomènes de la vie d'un peuple, pour
l'élément réel et durable, nous voyons en lui décider de leur Mgitimité, c'est-à-dire pour juger
l'unique fin. Sa conservation crée la condition s'ils servent à la conservation du peuple ou s'ils
de l'existence et l'efficacité de l'Idée. Et son menacent de lui nuire ou même de l'anéantir.
anéantissement rendrait toute idéologie sans va- La lutte pour la vie étant ainsi établie, notre seul
leur et sans consistance réelle. devoir est de découvrir et d'assurer les condi-
De même les religions n'ont de sens qu'en tant tions propres à réaliser cette conservation. Si le
qu'elles contribuent à conserver la substance vi- Parti national-socialiste veut justifier sa fin, il
122 PRINCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 123

faut d'abord qu'il assure à la direction politi-


que de la nation cette élite qui, dans presque LE PARTI ET L'ARMÉE
tous les domaines de la vie, résulte spontané-
ment de la sélection naturelle et joue le rôle Le parti et l'armée ne sauraient donc être
dirigeant. que des institutions socialistes dans le meilleur
Consciemment ou non, toutes les professions sens du mot, car elles ne peuvent s'édifier en
se recrutent finalement sel,on les vocations. Ce s'inspirant de considérations capitalistes, mais
qu'on nomme choix d'une carrière n'est en uniquement de l'aptitude raciale. Aussi doivent-
somme que la sé1ection que les carrières effec- elles se pénétrer de cette loi suprême de leur
tuent au sein de la collectivité en attirant à elles existence que leur organisation repose avant tout
les individus qui sont aptes à y exercer leur sur le principe des capacités et qu'au plus doué
activité. doit revenir la place qui lui convient. Armée et
La plus solide institution allemande du passé Parti seront donc les manifestations d'une vraie
était celle qui pratiquait la sélection la plus ri- démocratie digne de ce nom, une démocratie
goureuse, c'est-à-dire l'armée. De même que l'ar- qui n'assure pas le pouvoir à l'incapable par l·e
mée se recrute consciemment par la voie d'une jeu parlementaire des scrutins et des votes
sélection d'hommes propres au maniement des anonymes, chargeant ainsi la collectivité d'un
armes, de même le Parti doit prendre comme poids mort, mais, au contraire, une démocratie
tâche de rassembler et d'éduquer les éléments qui sert la collectivité en faisant supporter la
de la nation aptes à la direction politique. Cette plus grande responsabilité par le plus capable,
aptitude ne dépend pas plus de la possession de et cela dans tous les domaines de l'existence.
capitaux, ·d e la culture personneiJe ou de la nais- L'armée, d'une part, institution homogène, n'a
sance, que la vocation militaire ne dépend d'au- pas seulement à veiller à son propre maintien
tres qualifications bourgeoises. en tant que direction militaire du peuple, elle
Le seul facteur déterminant est une prédispo- a aussi le devoir d'éduquer, d'instruire et de
sition morale, une aptitude. Elle constitue ].a former le peuple entier dans le sens de sa mis-
vocation. De même que l'armée est le foyer si~n militaire. Le Parti politique, d'autre part,
permanent qui abrite les vocations militaires, n'a pas seulement pour tâche de se maintenir
les entretient et leur permet de s'épanouir, d~ comme organisation fondamentale de ],a direc-
même l'organisation du Parti doit donner à 'la tion politique, il doit aussi éduquer et instruire
vocation politique le cadre visible qui lui continuellement la nation dans le sens de sa
convient et la possibilité de se développer, de conception de défense. Il devra incorporer dans
se perfectionner. le cercle plus étroit de son organisation les corn-
124 PRINCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 125
patriotes reconnus aptes et que la Providence a Dans le fait de son existence historiquement in-
destinés à ·devenir à leur tour des personnalités contestable réside le devoir d'agir ainsi, le suc-
dirige an tes. cès de son travail justifie ultérieurement ce droit.
L'idée de la défense et par là du service mili- L'histoire n'enlève ce droit, comme l'expérience
taire obligatoire trouve son appui, son organi- le prouve, qu'à celui qui était trop faible pour
sation, son expression dans l'armée. L'idée natio- subsister ou qui était trop incapable et par con-
nal.e-socialiste a son centre d'organisation dans séquent trop peu qualifié. La grâce de Dieu n'.est
le Parti. Le Parti représente la conception poli- à ],a longue accordée qu'à celui qui la mérite.
tique, la conscience politique et la volonté poli- Mais celui qui parle et agit au nom d'un peupl~
tique. créé par le Tout-Puissant agit en ce nom aussi
Sa mission consiste, premièrement, à assurer, longtemps qu'il ne pèche ni contre l'existenc.e,
dans tous les domaines de la vie, une direction ni contre l'avenir de l'œuvre du Créateur placee
du peuple adéquate à son idéologie; deuxième- entre ses mains. Aussi est-il bon que la conquête
ment, à placer cette conception politique dans du pouvoir soit toujours associée à de durs com-
l'ordre ferme d'un système, et ainsi à la garantir bats. Ce qui a été conquis difficilement, on le
et à la stabiliser pour toujours. C'est pourquoi défend généralement avec d'autant plus de bra-
il doit remplir ],a mission historique d'examiner voure.
la substance intrinsèque racique de notre peuple, Mais plus le régime des Etats est ferme, plus
de l'étudier dans toutes ses valeurs et dans tous grand en sera l'avantage pour les peuples.
ses défauts, et il doit tirer les conclusions prati- Or, si c'est la mission du Parti de former une
ques des connaissances ainsi acquises : organisation dans laquelle ]~élite poli~iq~1e. d.e la
1 o Pour l'ensemble de l'activité nationale dans nation trouve l'assurance dune contmmte eter-
tous les domaines de la vie, il posera et déter- nelle il doit veiller à ce que le gouvernement
minera les grands buts se dégageant de ces cons- revête un caractère stable au point de vue idéo-
tatations; logique. Aussi il exécutera ~a mission h~s~orique
2° Il mettra en harmonie la vie publique effec- de créer dans son organisation les conditiOns de
tive avec les devoirs qui résultent de ces condi- stabilité que réclame la direction de l'Etat, par
tions inhérentes au caractère même de notre la sé],ection, la formation et l'orientation de cetl:e
peuple; direction. A cet égard, il maintiendra le principe
3o Il remplira cette tâche avec conviction, con- établissant que tous les Allemands doivent rece-
fiant en lui-même, sans se laisser aucunement voir idéologiquement une éducation nationale-
détourner par les doutes qui lui seraient suggé- socialiste, que les meilleurs nationaux-socialistes
rés quant à son droit d'entreprendre cette tâche. deviennent membres du Parti et qu'enfin les
126 PRINCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE- SOCIALISTE 127

meilleurs membres du Parti assument la direc- beaucoup de points, un contrôle• minutieux du


tion de l'Etat. développement, lorsqu'il n'est pas encore inté-
Le Parti fournira, à l'avenir, à ],'Etat allemand gralement et absolument national-socialiste. Par
les chefs suprêmes et généraux, choisis dans son conséquent, il peut arriver que le Parti soit
sein, et ensuite il formera, par son enseignement, obligé d'intervenir là où le cours de la conduite
pour l'Etat national-socialiste, le peuple natio- de l'Etat s1oppose manifestement aux principes
nal-socialiste qui doit lui servir de support. nationaux-socialistes, par des admonestations
De là résulte la définition claire des missions s'il y a lieu, par des redressements. ·c ependant,
respectives de l'Etat et du Parti. ce redressement ne peut plus s'effectuer aujour-
L'Etat a pour mission de continuer l'adminis- d'hui que par l'intermédiaire du Parti et des
tration traditionnelle des organisations publi- services d'Etat nationaux-socialistes compé-
ques dans le cadre et à l'aide des lois. tents.
Le Parti a pour mission : Le but final est de rallier tous les Allemands
1 o D'assurer le développement de son organi- au parti par le moyen de l'explication et de la
sation intérieure en créant une cellule stable et doctrine du parti et de ne mettre, à l'avenir, à
éternelle de la doctrine nationale-socialiste; la disposition de l'organisation du peuple et de
2° D'éduquer tout le peuple dans le sens de l'Etat, que des nationaux-socialistes.
ces idées; Ce national-socialisme représentera dès lors le
3o De mettre les individus ainsi éduqués à la fondement idéologique de l'existence et, partant,
disposition de l'Etat pour en être les chefs et, de l'organisation du Reich comme Etat national-
en même temps, les fidèles serviteurs. Au sur- socialiste. Le national-socia]jsme, comme con-
plus, le principe du respect et du maintien des ception philosophique, s'il ne veut pas se sacri-
compétences réciproques sera observé. fier lui-même, est contraint d'être intolérant,
Voilà le but. c'est-à-dire de défendre et d'imposer la justesse
Nous sommes encore aujourd'hui, il est vrai, de ses conceptions dans toutes les circonstances.
en pleine liquidation d'une révolution, de la Celui · qui entreprend cette mission historique
révolution nationale-socialiste; cela veut dire doit se soumettre à de sévères principes. Les
que la prise du pouvoir s'achèvera peu à peu principes les plus rigoureux et une ténacité de
par la prise de la direction. Ceci exige une lon- fer sont seuls à même d'unir une nation, déjà
gue période transitoire. Les ferments de l'ancien désavantagée d'ai]Jeurs par sa composition inté-
Etat, c'est-à-dire ],es partisans de l'ancien monde rieure insuffisamment homogène, d'en faire un
des partis, n'ayant pu être éliminés tout de suite bloc résistant et d'en assurer efficacement la di-
et complètement, il est nécessaire d'exercer, sur rection politique.
128 PRINCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 129

Autant le pacifiste maladif est incapable de Voilà ce que chacun en Allemagne devra con-
comprendre la sévérité et l'exclusivité de l'édu- sidérer. '
cation prussienne dans l'armée, autant certains Le parti national-socialiste a d'énormes réali-
hommes sont aujourd'hui peu disposés à recon- sations à son actif.
naître la nécessité de l'intolérance nationale-so- Ce ne sont pas nos capitaines d'économie, ni
cialiste, c'est-à-dire en 1réalité la nécessité d'un nos professeurs, ni nos savants, ni nos sol,dats,
profond sentiment de responsabilité. L'objection ni nos artistes, ni nos philosophes, ni nos pen-
que ce caractère est étranger à la mentalité alle- seurs, ni nos poètes qui ont arraché notre peup],e
mande est absurde. Il ne s'agit pas ici de discuter de l'abîme, mais ce sont exclusivement les sol-
ce qui est étranger ou non à la nature du peuple dats politiques de notre Parti. Nous ne ressen-
allemand, mais ce qui lui est utile. Peut-être ].e tons encore que les premiers eft'ets de leur
jeune soldat nouvellement incorporé dans l'ar- œuvre, son importance sera appréciée un jour
mée trouvera-t-il singulier, au début, de devoir par la postérité.
obéir aveuglément aux ordres reçus. Mais cette Tout pourrait s'effondrer, sauf le Parti. C'est
obéissance profite à la collectivité et par consé- en effet une chose merveilleuse que le peuple
quent à lui-même. allemand ait réussi à bénéficier de l'énorme
Lorsqu'une organisation a la certitude d'avoir force d'autorité qui réside dans l'existence et
réuni dans ses rangs l'élite des hommes aptes à dans la solidité d'un tel mouvement. Combien
remplir les tâches qui ],eur sont confiées, elle a d'ho~mes raisonnabJ,es chez les autres peuples
le droit d'établir les conditions de principe d'où seraient heureux de voir leur nation disposer
dépend l'accomplissement de la mission qu'elle d'une organisation autoritaire aussi solidement
s'est imposée. fondée que celle dont l'Allemagne actuelle dis-
Dans tous les cas, le fait d'être mené unifor- pose et dont ne disposent que peu d'autres Etats
mément et efficacement par un mouvement poli- en dehors d'elle.
tique sévère répond plus au caractère allemand, Plus les temps menacent de devenir incertains
est plus digne de lui et lui est plus sa],utaire que et troublés, plus augmente la valeur d'une insti-
la méthode qui, permettant à chaque citoyen de tution restituant à un peuple des principes clairs
vivre selon son carflctère et ses facultés, amène et précis, et qui a le courage de s'attaquer aux
une nation à se dissocier complètement pour de- plus graves problèmes du présent, dont la nou-
venir finalement le !onet d'un peuple plus fort, veauté n'avait fait l'objet d'aucune étude ou
parce que plus homogène, et par conséquent à solution.
subir une forme d'Etat qui ne lui convient D'ores et déjà, le peuple allemand a retrouvé
pas. le lien d'une forte pensée unissant des millions
PRINCIPES D'ACTION 9
130 PRINCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 131

de concitoyens dans une même conception .et tère d'une guerre ou la manière de la faire chan-
dans l'action qui en découle. gent ou divergent, il est d'autant plus nécessaire,
Un point de vue a été trouvé et dégagé, il est en présence du désordre menaçant, que la rude
décisif pour des siècles. C'est dans l'utilité inté- et ferme direction de l'armée fixe une directive
rieure de cette idée fondamentale que réside la une orientation unique. '
source de toutes les interprétations futures, et Dans les premiers temps de tâtonnement,
c'est ce qui rend sans danger les extension et les d'aperception et de compréhension, plus la con-
compléments qu'on ne cesse de donner à l'idée. ception nationa].e-socialiste aura été l'objet chez
Toutefois, comme cette conception est jeune en- les difJérents individus d'interprétations diver-
core et commence seulement à se développer, il gentes et incertaines, plus tout cela se trouvera
n'en est que plus nécessaire de reconnaître l'au- encore dans l'évolution, plus il sera nécessaire
torité du Parti comme contrôle de dernière ins- de prévenir cette multitude d'appréciations et
tance et comme juge en dernier ressort. Quicon- de déductions par une direction forte et, s'il le
que ne comprend pas cela est incapab],e de faut, rigoureuse, du Parti, ainsi que par le main-
penser de façon historique, constructive et fé- tien aveugle de son autorité. C'est de l'intérêt
conde. national le plus élevé et, par suite, le devoir
Peut-être sera-t-il plus facile de comprendre suprême de tout homme qui sent avec son peuple
tout ceci si nous en revenons à la comparaison et lutte pour l.ui.
avec l'armée. Le désir et la volonté de durer et Il ne s'agit pas de discuter de la faillibilité ou
par suite de défendre sa vie existe certainemenl de l'infaillibilité. De même que l'on ne peut per-
de façon ou d'autre au tréfonds de l'être et du mettre à un chef d'armée, au commandant d'un
sentiment de tous les hommes. Cependant cet corps de troupes et encore bien moins au simple
instinct ne peut s'ex·ercer pratiquement et uti- soldat de mesurer à l'aune de ses idées et de
lement que si une direction disciplinée lui est ses opinions la justesse d'un ordre qui lui a été
donnée dans l'organisation vivante de l'armée. donné, on ne permettra pas non plus que dans
Seule cette organisation ·e mpêche que l'instinct la direction politique et dans l'interprétation de
de conservation existant chez tous les hommes ses buts l'individu indiscipliné puisse ex.c user
ne dégénère en une lutte confuse d·e conceptions, s~:m action en prétendant que sa propre concep-
d·e compréhensions et d'opinions. Elle soumet la tiOn est exacte ou en faisant ressortir l'erreur des
volonté de l'individu à une indomptable volonté idées ou des ordres donnés par le Parti.
collective. Le Parti exige que sa conception sur tous les
Et lorsque les avis sur la nécessité de la lutte, points concernant la direction politique du peu-
sur le sens d'une activité guerrière, sur le carac- ple soit acceptée comme la seule valable. Il est
132 PRINCIPES D'ACTION
SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 133
d'autant plus nécessaire que dans ses propres
rangs ce principe soit d'a,bord suivi avec un fa- moi-même. Je ne sais quand je fermerai les
natisme scrupuleux, c'est-à~dire que si le Parti yeux, mais ce que je sais, c'est que le Parti conti-
exige la soumission du peuple à sa volonté, la nuera d'exister et que par-dessus toutes les indi-
soumissiqn doit être au sein du Parti la loi iné- vidualités, les faibles comme les fortes, il façon-
luctable. nera avec succès l'avenir de notre nation
Rien ne peut dispenser de l'obéissance à ce allemande; cela, je le crois, je le sais!
principe. Celui qui, d'une manière quelconque, Le Parti garantit, en effet, la stabilité de la
le violera, violera en même temps le principe qui direction du peuple et du Reich et, par sa propre
l'a couvert et qui désormais l'abandonne à son stabilité, il garantit à cette direction l'autorifé
tour. Celui qui, en quelque endroit que ce soit, nécessaire.
devient infidèle à un ·principe, ne doit pas s'at- C'est sur ce terrain solide que s'élèvera l.a
tendre à ce que ce principe ait alors plus de constitution du nouveau Reich allemand. C'est
valeur pour ceux qui dans le Parti sont au-des- ce Parti, modeleur des conceptions philosophi-
sous de lui. Tel est le sens profond de ce vieux ques et maître des destinées politiques alleman-
proverbe germanique qui dit que « l'infidélité des, qui a la mission de donner le Führer à la
tue son propre maître n. nation et, par suite, au Reich. Plus ce principe
Et surtout il est impossible alors d'exiger de ·s era établi, conservé comme tout naturel et
l'ensemble de la nation un respect et une obéis- indiscutable, plus forte sera l'Allemagne! Et
sance plus grands envers les ordres du Parti que J'armée, qui représente et groupe organiquement
le membre du Parti lui-même n'est prêt à en la force défensive de notre peuple, doit main-
montrer envers son supérieur. tenir envers le Führer, donné par le Parti à la
A ce propos, je dois m'élever nettement contre nation, la fidélité et l'obéissance au sein de cette
cette phrase que l'on entend si souvent répéter force militaire qui lui a été confiée et la tenir
dans les milieux bourgeois : « Le Führer, oui, toujours à sa disposition. En effet, chaque nou-
très bien; mais le Parti, ça c'est une autre veau Führer devient dès sa proclamation le maî-
affaire! n tre du Parti, le ·c hef du Reich et le commandant
Non, messieurs. suprême des forces armées.
Si ces principes deviennent le fondement iné-
LE FUHRER, C'EST LE PARTI, ET LE PARTI, branlable du peuple et de la structure de ],' Etat
C'EST LE FUHRER. allemand, l'Allemagne pourra tenir tête à toutes
De même que je ne suis qu'un membre de ce les tempêtes futures.
Parti, de même celui-ci n'est qu'un élément de Ces ·deux appuis du nouveau Reich doivent
s'inspirer de l'idée qu'elles ne pourront faire
134 PRINCIPES D'ACTION SUR LA DOCTRINE NATIONALE-SOCIALISTE 135

face à leurs tâches qu'en s'unissant. Le Parti temps du grand combat et de la grande moisson.
donne le peuple à l'armée et le peuple donne à Le septième congrès du Parti approche rapi-
l'armée ],es soldats et tous deux ensemble don- dement de sa fin. Emus jusqu'au fond du cœur,
nent ainsi au Reich allemand l'assurance du des centaines de milliers ·de nos combattants ren-
calme à l'intérieur et la force de se maintenir. trent dans l'existence quotidienne, c'est-à-dire
Aujourd'hui je puis encore moi-même comme dans la lutte. Elle les trouvera armés d'un nou-
Führer du Reich et de la Nation apporter à celle- veau courage, d'une persévérance nouvelle et
ci mon aide et mes conseils, mais les principes pleins d'un nouveau et solide esprit de décision.
doivent trouver la voie vers l'éternel de l'indi- Ils penseront à ces jours, à ces heures historiques
viduel. Des Führers viendront et mourront, mais avec une émotion profonde, se réjouissant à la
l'Allemagne doit vivre! Et seule cette affirmation perspective du prochain appel qui réunira de
de continuité conduira l'Allemagne à cette vie. nouveau les vieux compagnons de combat et la
On nous jugera tous un jour sur la façon et jeune garde.
suivant la solidité historique de ce que nous C'est dans cet espoir confiant et heureux que
construisons aujourd'hui. nous saluons notre peuple allemand et notre
Nous avons été marqués par le destin, pour incomparable mouvement national-socialiste.
guider le peuple et l'armée, pour écrire l'his- Vivent le Parti national-socialiste, notre peu-
toire dans le sens le plus élevé du mot. La Pro- ple allemand, le Reich et son armée!
vidence nous a donné ce qu'elle a refusé à des
millions d'hommes. En voyant notre œuvre, les (Discours prononcé au Congrès national-socialiste
siècles les plus éloignés évoqueront encore notre Nuremberg, •s eptembre 1935.)
mémoire. Notre qualité la plus remarquable et
la plus noble sera pour la postérité qu'à une
époque d'infidélité et de trahison générales, il ait
pu se former en Allemagne une union d'une fidé-
lité sans précédent.
Une page de l'histoire du monde nous sera
consacrée, eJ.le sera consacrée aux hommes qui,
issus du Parti national socialiste et de l'armée
allemande, ont édifié le nouveau Reich allemand
et l'ont consolidé. Nous reposerons donc immor-
talisés au panthéon de l'histoire, tous ensemble
liés par cette fidélité indissoluble comme au
DEUXIÈME PARTIE

.
DEUX DISCOURS HISTORIQUES

Discours prononcé au Reichstag le 21 maf1935,


pour justifier le réarmement de l'Allemagne.

Députés,
Hommes du Reichstag allemand,
A la demande du Gouvernement allemand, le
Président du Reichstag, notre camarade Gœring,
a convoqué cette assemblée afin de me donner
J.a possibilité de formuler, en ma qualité de re-
présentant de la natio!:' allemande, des éclaircis-
sements que je considère comme nécessaires à
la compréhension de l'attitude et des décisions
du Gouvernement allemand dans les grandes
questions actuelles.
C'est dans cette intention que je m'adresse
aujour.d'hui à vous et, par là même, à tout le
peuple allemand. Je m'adresse, en outre, à tous
140 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 141

ceux qui, dans le monde, soit par devoir, soit dans d'autres ·enco:.:e, on en exige 60.000, ou
par intérêt, s'efforcent également de se faire une plus.
idée de la façon dont nous concevons ces pro- LE PEUPLE ALLEMAND, LUI, A ÉLU PAR 38 MIL-
b],èmes. Je me félicite de pouvoir donner ici ces LIONS DE VOIX UN SEUL DÉPUTÉ POUR LE
éclaircissements, car ce mode d'exposé public REPRÉSENTER,
constitue le meilleur moyen d'éviter le danger
qui réside - comme l'expérience le démontre C'es~ là peut-être une des .différences les plus
- dans les diverses interprétations données à essentielles qui distingue la situation en Alle-
des conversations privées et livrées fragmentai- mag~e de celle des autres pays. Mais cela signifie
rement à la publicité. que Je me sens tout aussi responsable à l'égard
Mais ce qui, à mes yeux, confère à ma décla- du peuple allemand qu'un parlement quelcon-
ration une utilité particulière, c'est qu'elle ne que. J'agis en vertu de sa confiance et de son
me donne pas seulement le ,d roit, mais m'im- mandat.
pose ],e devoir d'être absolument franc et de par- Le peuple allemand a donc le droit d'att~ndre
ler en toute sincérité de différents problèmes. La d'une déclaration telle que celle d'aujourd'hui
nation allemande a le ·d roit d'exiger cela de moi qu'on y discute, sans ambages et ouvertement
et je suis décidé à m'y s-oumettre. J'entends sou- les questions qui agitent le reste du monde aussi
vent exprimer, dans les pays anglo-saxons, le bien que sa propre nation. Et je m'en félicite.
regret que l'Allemagne se soit précisément écar- Car je dois, en ma qualité de Führer et Chan-
tée des principes de la conception démocratique celier de la nation, en tant ,q ue Chef .d u Gouver-
de l'Etat, principes que ces pays considèrent nement du Reich, prendre, malheureusement,
comme particulièrement sacrés. Cette opinion parfois des décisions qui, par elles-mêmes sont
repose sur une grave erreur. L'Allemagne, elle déjà suffisamment lourdes, mais dont le ~oids.
aussi, a une constitution « démocratique ». Le s:accroît encore du fait qu'il ne m'est pas loi-
Gouvernement a1Jemand actuel de l'Etat natio- sible de partager ma responsabilité ni surtout de
nal-socialiste est lui aussi issu des suffrages po- m'en .décharger sur d'autres. Ainsi ai-je au moins
pulaires et se sent également resp-onsable à le désir de donner à la nation elle-même un
l'égard du peuple. Peu importe le nombre plus aperçu de mes idées, pour lui permettre de com-
ou moins grand de voix que, dans les différents prendre plus faci1.ement les décisions et les me-
pays, un citoyen doit réunir pour être nommé sures qui en résultent. Mais plus ces décisions
député. Il y a des pays où le nombre de voix à sont graves, plus je souhaite les mettre d'accord
réunir pour être élu doit être de 20.000; dans avec ma conscience vis-à-vis de Dieu et du peu-
d'autres, il suffit d'en obtenir 5.000 ou 10.000; ple qu'il m'a chargé de servir.
142 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOUR S HISTORIQUES 143
Lorsqu'il y a deux ans, le 30 janvier 1933, le ennemis vainqueur s forcent le peuple allemand
regretté Président du Reich m'appela à for~er à accepter une paix dictée par eux. Au mépris
le nouveau gouvernement et à diriger les affaires de tout bon sens politique et économique, cette
de l'Etat, il y avait, au sein de notre peuple, des paix prétend faire de l'équi1ibre des forces telles
millions de citoyens - et parmi eux de nom- qu'elles existaient à la fin de la guerre le fonde-
breux patriotes - qui doutaient du ~uccès d~ ~a ment juridique immuable de la vie des peuples.
tâche que j'étais chargé d'accomplJr. Une JOie Sans tenir aucun compte des conditions ni des
perfide et le souci de l'avenir voisinaient dans ce lois de la vie économique, et même en opposi-
peuple, alors si profondément divisé. En effet, tion directe avec elles, on a d'une part annihilé
si notre situation paraissait réjouissante pour nos les possibilités économiques, mais, d'autre part,
ennemis de l'intérieur, nos vrais amis, eux, la on a formulé des revendications hors de toute
considéraient, au contraire, comme tragique. réalité. Sous la désignation générale de « répa-
Dans de nombreux domaines, la vie nationale rations », on a procédé à la destruction de ],'écb-
était menacée de la façon la plus grav.e. . nomie allemande. Cet incompréhensible mépris
Pour nombre de citoyens - et cela se conçoit de la raison économique la plus élémentaire pro-
- la catastrophe économique prim~it. t~u~ I.e voqua alors la situation suivante :
reste, mais pour l'observateur plus avise, Il eta~t 1 o La nation a un excédent de main-d'œuvre;
clair qu'elle ne constituait qu'une des conse- 2° Elle éprouve un vif besoin de remplacer
quences, le résultat inévitabl,e d'un~ série , de les biens vitaux correspondant à son haut niveau
causes intérieures, provoquées en partie par 1 or- d'existence habituel et qui lui avaient été sous-
dre social, en partie par l'organisation politique, traits par la guerre, l'inflation et les réparations;
mais surtout par des raisons d'ordre moral. Etant 3° EUe souffre d'un manque de vivres et de
donné l'écrasante multiplicité des tâches, le ca- matièr~s premières qui s'expliqMe par l'étroit
ractère en apparence inextricable de la situation, espace où sa vie est renfermée;
l'insuffisance de tous les moyens jusque-là em- 4o Le marché international où elle devrait
ployés, il faUait un grand courage pour ne ,point trouver les débouchés qui lui sont nécessaires
désespérer et pour travailler sans retard a sor- pour se relever, est trop restreint et il est, en
tir la nation de la misère et de la décadence. outre, constamment rétréci, dans la pratique, par
Au point de vue économique, nous nous trou- de nombreuses mesures et par un développe-
vions devant la situation suivante : ment résultant obligatoirement des circons-
Après une guerre de quatre années, qui, par tances.
elle-même, avait déjà causé à l'ensembl,e de Il n'est pas à l'honneur du sens économique
l'économie nationale de terribles préjudices, nos de nos adversaires politiques d'alors de n'avoir
144 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 145
commencé à reconnaître l'impossibilité pour ~ée~ne ~e saurai~ être II_tieux favorisée que par
l'Allemacrne de continuer à satisfaire à des obli- l aneantissement economique d'une autre nation.
gations illimitées, parfois même incompréhe~si: Les charges économiques imposées à la nation
bles, qu'après que leurs méthodes eurent mme allemande par la paix d'une part, et le désavan-
à fond l'économie allemande et que, de plus, tage où elle se trouve de l'autre dans son écono-
celle des autres pays eût été égaleme,nt atteinte: mie intérieure et extérieure, contraignent tout
Le résultat de cette folie fut pour l Allemagne gouvernement, qu'il le veuille ou non, à tenir
une industrie paral;ysée, une agriculture anéan- compte des réalités présentes. Nous sommes tous
tie, une classe moyenne ruinée, un commerce convaincus qu'une application absolue de l'idée
anémié l'ensemble de l'économie écrasé de det- d'autarchie économique dans tous les Etats, te1Je
tes des' finances publiques ébranlees ' .
Jusque qu'elle menace de s'instaurer aujourd'hui ne
da~s leur fondement, 6 millions et demi de chô- saurait qu'être imprudente et, dans ses c~nsé­
meurs déclarés, en réalité plus de 7 millions que~ces, nuisible à tous les peuples. II est, éco-
et demi de sans-travail. nomiquement parlant, peu raisonnable de faire
Rien que pour faire face à cette ca~astro.:rfue de pays naturellement agraires et producteurs
économique, il fallait prendre des resolutwns de matières premières des pays artificiellement
extrêmement ricroureuses. Jusque-là, grâce à des industriels et, inversement, de contraindre les
traditions écon;miques, grâce à sa participation pays industriels surpeuplés à une production de
au commerce mondial, l,e •p euple allemand pou- matières premières - ou même de succédanés
vait faire vivre sur un espace restreint sa ri- de celles-ci. Cette évolution aura un jour pour
chesse en hommes. Tant que cette situation se l'Europe des suites extrêmement fâcheuses et
maintint, les 67 millions d'Allemands resserrés pernic~euses. , Il n'est malheureusement pas au
sur un étroit territoire pouvaient non seulement pouvoir de l Allemagne de modifier cette ten-
faire face aux nécessités de leur propre exis- dance qu'on peut qualifier d'insensé si l'on se
tence mais ils représentaient de plus un utile place .à u?' point de vue économique un peu
facte~r économique pour le reste de l'univers. plus eleve. Dans la mesure précisément où la
Le cours de la guerre et plus encore le~ suites d_e carence des débouchés internationaux nous
la politique d'après-guerre pourront etre consi- fo~ce à ~imiter nos achats, il faut - pour ne pas
dérés un jour comme une réfutation classiqu~, laisser memployée la main-d'œuvre allemande
encore que terrible, de cette opinion naïve- mais - tenter ou bien de produire nous-mêmes à
malheureusement trop ancrée dans le cerveau 1'~i,de de ~rocédés compliqués les matières pre-
de plus d'un homme d'Etat d'avant-guerre - mieres qm nous font défaut ou bien tâcher, lors-
que la prospérité économique d'une nation euro- que cette production est impossible, de leur
PRINCIPES D'ACTION 10
146 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 147
trouver un équivalent. Mais il y a là un problème Nous n'avons réussi que parce que, par delà
qu'on ne peut résoudre ~qu'à l'aide d'une écono- ces mesures économiques qui semblent si sèches,
mie méthodiquement conduite. nous utilisions la vivante énergie de tout le
Entreprise dangereuse, certes, car l'économie peuple.
dirigée n'aboutit que trop aisément à la bureau- Mais il fallut tout d'abord créer à cette fin
cratisation et, par là, à l'étouffement de l'initia- toute une série de conditions matérielles et psy-
tive individuelle, l'éternelle créatrice. chologiques. Pour assurer le fonctionnement de
Et nous ne saurions désirer dans l'intérêt de l'économie nationale, il était indispensable de
notre peuple qu'une économie se rapp;.ocha~t ramener à un calme absolu l~e mouvement inces-
de l'économie communiste paralyse l energie sant des salaires et des prix.
productrice, diminue le rendemen~ tot,al que pe~t Il était de plus nécessaire d'écarter toutes les
donner l'ensemble de notre mam-d œuvre, re- ingérences qui ne s'inspiraient pas de l'intérêt
duise au lieu de l'améliorer le niveau d'existence économique supérieure de la nation, et par con-
de la nation. Le danger de l'économie dirigée est séquent de supprimer les organisations de classes
encore accru par le fait qu'elle n'est que trop des deux camps qui vivaient de la politique des
portée à abolir la dure loi de la sélection écond- salaires et des prix. La destruction des syndicats
mique des meilleurs et de l'anéantissement des de combat, tant des patrons que des ouvriers,
faibles, ou tout au moins à en restreindre les exigeait la disparition analogue des partis poli-
effets pour assurer le maintien d'une moyenn_e tiques entretenus par ces groupes d'intéressés et
même médiocre; et cela au détriment des apti- les appuyant en retour. Cette mesure imposait
tudes supérieures, du travail, plus opiniâtre èt l'adoption d'une nouvelle constitution, construc-
des valeurs plus complètes, d'où il s'ensuit une tive et vivante, ainsi qu'une nouvelle structure
diminution du profit collectif. interne du Reich et de l'Etat. Et si l'on voulait
Si cependant, en dépit de ces réserves, nous que ce fût autre chose qu'une modification d'or-
nous sommes engagés néanmoins dans cette ganisation purement extérieure, il, fallait former
voie ce ne fut que sous l'empire de la plus dure le peuple à une nouvelle conception et à une
'
des nécessités. '
Il y a quelques annees encore, on nouvelle existence sociales. Or, ce sont là des
aurait considéré comme absolument impossible tâches dont chacune pourrait emplir un siècle et
ce qui a été réalisé au cours de ces deux anné~s à la réalisation desquelles des peuples et des
et demie : la répartition méthodique du tr~va1l Etats se sont déjà brisés. Mais le succès d'un pa-
à la population, la réglementation méthod!que reil programme, qui, ou bien réussit en grand
du marché et la fixation méthodique des pnx et ou bien est condamné d'avance dans les détails,
des salaires. dépend de deux conditions, à savoir de ],a paix
148 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 149
intérieure de la nation et du temps dont on dis- Si l'Allemagne actuelle se déclare en faveur
pose. de la paix, ce n'est là de sa part ni un geste de
Nous autres, Allemands, ne pouvons que dé- faiblesse, ni un geste de lâcheté. Elle défend
plorer que le reste de l'univers se donne encore la paix en vertu d'une conception nouvelle que
si peu la peine d'examiner attentivement ce qui le national-sociaUsme se fait du peuple et de
s'est passé en Allemagne au cours des deux der- l'Etat.
nières années et demie et qu'il n'étudie pas la En effet, elle considère que l'incorporation,
nature d'une conception philosophique, d'où par la force, d'un peuple dans un autre peuple
découlent uniquement tous ces résultats. qui lui est essentiellement étranger, non seule-
En effet, le programme aussi bien que l'exé- ment n'est pas un but politique digne d'être
cution d·es tâches qui donnent à l'Allemagne poursuivi- mais a finalement pour résultat de
d'aujourd'hui son caractère original sont exclu- compromdtre l'unité intérieure, et, à la longue,
sivement issus de l'idéologie nationale-socialiste, de saper la force du peuple conquérant. C'est
ils sont l'œuvre du parti national"socialiste, de pourquoi sa doctrine a pour dogme de rejeter
son organisation, de l'énergie qui lui est propre l'idée d'une assimilation nationale. Ainsi se
et dont il est la source jaillissante. En Allema- trouve réfutée la croyance bourgeoise à une
gne, dans les deux dernières années, s'est accom- << germanisation >l possible. Nous n'avons ni le
plie une révolution dont la moyenne de l'hu- désir ni l'intention de ravir à des minorités
manité n'a pas encore compris toute la gran- étrangères leurs particularités ethniques, leur
deur. L'ampleur et la profondeur de cette révo- langue ou leur culture, pour les forcer à rem-
lution lui ont permis de traiter avec indulgence placer ces éléments par une culture allemande
ses anciens adversaires. Indulgence nullement qui leur serait contraire. Nous ne donnons point
venue d'un sentiment de faiblesse, mais bien de d'instructions tendant à germaniser des noms
la conviction d'une supériorité immense, ainsi que non allemands; au contraire, nous ne souhai-
de cette confiance absolue que donne la victoire. tons rien de pareil. Notre doctrine ethnique con-
Cette nouvelle Allemagne ne peut donc être sidère toute guerre visant à subjuguer et à sou-
comparée avec celle du passé. Ses idées sont mettre un peuple étranger comme un acte qui,
nouvelles comme ses actes. tôt ou tard, doit modifier la structure interne
du pays vainqueur lui-même, l'affaiblir et fina-
LA FORME BOURGEOISE DE PATRIOTISME CO- lement en faire un vaincu!
CARDIER EST DEVENUE POUR NOUS TOUT Mais nous ne croyons pas non plus qu'en
AUSSI ARCHAÏQUE QUE LES TENDANCES DE Europe, à l'époque où est proclamé I.e principe
L'INTERNATIONALISME MARXISTE, des nationalités, les peuples cristallisés dans leur
150 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 151

structure nationale puissent en être encore dé- ne fùt-ce qu'une partie de leurs sacrifices, le
possédés. résultat en aurait certainement été plus grand
Nous trouvons, dans ].'histoire des 150 derniè- et plus durable.
res années, une surabondance d'exemples qui, à En défendant, aujourd'hui, en toute liberté,
cet égard, constituent à la fois des leçons et des comme national-socialiste, cette conception, j)e
avertissements. Une guerre future ne rapporte- m'inspire d'une autre constatation que voici :
rait rien aux Etats nationaux de l'Europe - en
TOUTE GUERRE A POUR PREMJER EFFET DE
dehors d'un affaiblissement passager de l'en-
CONSUMER LA FLEUR MÊME DE L'ÉLITE.
nemi - sinon de légères modifications de fron-
tières, modifications absolument disproportion- Or, il n'y a plus en Europe d'espace libre.
nées aux sacrifices consentis. Toute victoire - sans pouvoir remédier en quoi
Mais l'état de guerre permanent, que les me- que ce soit aux maux profonds dont souffre
naces de guerre maintiennent entre les diffé- l'Europe - ne pourra, tout au plus, aboutir
rents peuples, et qui est peut-être considéré qu'à augmenter du seul point de vue numérique
comme utile par certaines personnes y trouvant la population d'un Etat. Mais si J.es peuples tien-
un intérêt politique ou économique, n'entraîne nent tant à cette augmentation de population,
pour ces peuples que charges et malheurs. ils peuvent l'obtenir sans larmes par une mé-
LA QUANTITÉ DE SANG QUI A ÉTÉ RÉPANDUE
thode plus simple et surtout plus naturelle.
DEPUIS 300 ANS SUR LE CONTINENT EURO-
Une saine politique sociale peut, en amenant
PÉEN RESTE HORS DE TOUTE PROPORTION
un peuple à remplir son devoir, de « croître et
AVEC LE RÉSULTAT.
de multiplier », ajouter, en peu d'années, à
l'effectif de la population nationale plus d'en-
La France est, en définitve, restée la France, fants issus de son propre sang qu'une guerre ne
l'Allemagne est restée l'Allemagne, la Pologne, pourrait, par voie de conquête, adjoindre de
la Pologne, l'Italie, l'Italie. Les agrandissements nouveaux éléments étrangers.
territoriaux, en apparence essentiels, que Non, l'Allemagne nationale-socialiste veut la
l'égoïsme dynastique, la passion politique et paix. Elle la veut en vertu de ses convictions
l'aveuglement patriotique ont procurés en ré- philosophiques les plus intimes. Elle la veut
pandant des flots de sang, n'ont jamais eu pour aussi en vertu de cette constatation, toute sim-
résultat, du point de vue national, que d'érafler ple et tout élémentaire, qu'aucune guerre ne
l'épiderme des peuples, sans pouvoir modifier pourrait faire disparaître les causes essentielles
essentiellement leur caractère fondamental. Si de la détresse dont souffre actuellement toute
ces Etats avaient consacré à des buts plus sages l'Europe, mais ne pourrait que l'aggraver.
152 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 153
L'Allemagne actuelle se voue à l'immense tâche
de guérir ses blessures internes. Aucun de nos J'AURAIS PU METTRE MA SIGNATURE AU BAS
projets matériels ne sera réalisé avant dix ou DE DIX TRAITÉS, MAIS LE POIDS DE CES
vingt an·s. Aucune des tâches de nature idéale ACTES N'AURAIT PAS EU LA MÊME VALEUR
qui nous sont assignées ne pourra êtr.e achevée QUE LA DÉCLARATION QUE J'AI FAITE A LA
avant 50 ou peut-être même 100 ans. J'au autre- FRANCE, LORS DU PLÉBISCITE DE LA SARRE.
fois commencé la révolution nationale-socialiste
en créant le mouvement dont elle est sortie, et, Si, en tant que Führer et mandataire de la na-
depuis lors, j'en ai dirigé l'action. Je sais que tion allemande, je donne l'assurance à la face du
nous tous, tant que nous sommes, nous ne ver- monde et de mon peuple que le problème de la
rons que le prime début de ce vaste développe- Sarre une fois résolu, le peuple allemand ne
ment rénovateur. Que pourrais-je souhaiter présentera plus de revendication territoriale à
d'autre que la tranquillité et la Paix! Si l'on J'égard de la France, c'est là une contribution
objecte que ce désir est seulement celui des diri- à la paix dont l'importance dépasse celle de
geants, je répondrai : il suffit que les chefs et maintes signatures apposées sous maints
les gouvernements veuillent la paix; car les peu- traités.
ples eux-mêmes n'ont encore jamais souhaité la Je crois que cette déclaration solennelle de-
guerre! vrait mettre fin à une dispute qui a duré si
L'Allemagne a besoin de la paix et elle veut longtemps entre les deux nations. Si nous l'avons
la paix! Lorsque j'entends un homme d'Etat faite, ·c 'est dans la conviction qu'un conflit et
anglais prétendre que de telles assurances ne les sacrifices qu'il entraînerait pour les deux na-
sont rien et que la garantie de la sincérité réside tions serait hors de proportion avec le sujet de
uniquement dans la signature apposée sous les la querelle.
traités collectifs, je prie M. Eden de vouloir Si, toutefois, on estime qu'il suffit de prendre
bien considérer qu'il s'agit en tout cas d'une note de cette déciaration, il ne nous reste natu-
assurance. Il est souvent beaucoup plus facile rellement, de notre côté, qu'à prendre également
d'inscrire un nom sous des traités en se réser- note de la réponse.
vant en soi-même la liberté d'examiner en der- Mais il me faut protester ici contre toute ten-
nière analyse l'attitude que l'on prendrait à une tative qui consiste à juger différemment de la
heure décisive, que de se réclamer publique- valeur des déclarations suivant les besoins. Si
ment, à la face de toute une nation, d'une poli- le Gouvernement allemand affirme, au nom du
tique qui sert la paix par le fait qu'elle rejette_ Peuple allemand, n'avoir d'autre désir que la
les prémisses de la guerre. paix, ou bien cette déclaration a autant de va-
154 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 155
leur que sa signature au bas de n'importe quel L'idée actuelle de collaboration collective des
pacte, ou bien cette signature n'a pas plus de nations est, en principe et par essence, la pro-
valeur que ]a déclaration solennelle. priété intellectuelle du Président américain Wil-
Il est étrange de voir comme, dans la vie son. La politique de l'avant-guerre avait été sur-
historique des peuples ne produisent parfois de . tout influencée par l'idée des alliances entre na-
véritables inflations d'idées qui résistent mal à tions que des intérêts communs unissaient. A
un examen rigoureux et raisonnab],e. Depuis tort ou à raison on a considéré, dis-je, que cette
quelque temps, le monde vit par exemple dans politique était responsable de la guerre mon-
une vraie manie de collaboration collective, diale. La fin de cette guerre a été hâtée du
de sécurité collective, d'obligations collecti- . .
mo ms en ce qm concerne ],'Allemagne, par la
'
ves, etc. Tout cela semble, à première vue, doctrine contenue dans les 14 points de Wilson
avoir un contenu concret, mais si l'on y regarde et dans les 3 autres qui les complétèrent plus
de près, tout cela donne pour le moins la possi- tard. L'idée suivante s'y trouvait exprimée, dans
bilité de multiples interprétations. le but essentie], d'empêcher le retour d'une telle
Que signifie collaboration collective? catastrophe pour l'humanité.
Qui déterminera ce qui est collaboration col- « La paix ne doit pas être une paix de droit
lective et ce qui ne l'est pas? unilatéral, mais une paix d'ég!llité pour tous et,
Cette idée de collaboration ne l'a-t-on pas par conséquent, une paix de droit général ce
interprétée de la façon la plus différente depuis doit être une paix de réconciliation, de dé~ar­
17 ans? mement de tous et, par suite, de sécurité pour
tous. ll
Je crois exprimer la vérité en disant qu'à côté
Cette pensée se trouvait couronnée par l'idée
de beaucoup d'autres droits les Etats vainqueurs d'une collaboration coUective internationale de
se sont réservés le droit, de par ]e Traité de tous les Etats et de toutes les nations au sein
Vers ailles, de définir en dernier ressort ce qui de la S. D. N. Il me faut affirmer ici encore une
est « collaboration collective ll et ce qui ne
)
fois qu'il ~·y a pas eu, à la fin de la guerre,
l'est pas. de peuple qui ait accueilli ces idées avec plus
Si je me permets ici de critiquer cette mé- de ferveur que le peuple allemand. Ses souf-
thode, c'est parce qu'on ne saurait mieux dé- frances et ses sacrifices étaient infiniment plus
montrer la nécessité inhérente aux dernières grands que ceux des autres peuples qui avaient
décisions prises par le Gouvernement du Reich pris part à ]a guerre. Confiants dans les pro-
et éveiller une meilleure compréhension de nos messe américaines, les soldats allemands ont
intentions véritables. mis bas les armes.
156 PRINCIPES D' ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 157
En dictant au peuple allemand, en 1919, la On a détr uit, d ans l'armée :
paix de V ers ailles, on a donné le coup de grâce 59.000 canons et tub es de canon,
à la collaboration collective des peuples. En 130.000 mitrailleuses,
effet, à la place de ],' égalité de tous, on a établi 31.000 lanceurs de mines et tubes de lanceurs de
mines,
une classification entre vainqueurs et vaincus ; 6.007.000 fusils et carabines,
au lieu d'un droit égal pour tous, on a établi 243.000 tubes de mitrailleuses,
une différenciation entre peuples ayant des 28.000 affûts de mitrailleuses,
. 4.390 affûts de lanceurs de mines,
droits et peuples privés de droit; au lieu de la 38.750.000 projectiles, ·
réconciliation de tous, on a décrété la punition 16.550.000 grenades à main et grenades à fusil
60.400.000 fusées chargées, '
de ceux qui avaient succombé; au lieu du 491.000.000 de munitions pour armes à main,
désarmement international, on a désarmé seuls 335.000 tonnes de douilles de projectiles,
les vaincus; au lieu de la sécurité de tous, on 23.515 tonnes de douilles de cartouches et charges
diverses,
ne s'est occupé que de la sécurité des vain- 37.600 tonnes d e poudre,
queurs. 79.000 calibres à vis,
212.000 téléphones,
Pourtant, on avait expressément dédaré dans 1.072 lance-flammes, etc., etc.
le « Diktat » de Versailles que le désarmement
de l'Allemagne ne ferait que précéder et ren- On a également détruit:
dre ,possible le désarmement des autres. Et ce Des traîneaux, des ateliers roulants, des voit!lres pour
seul exemple démontre combien l'idée de la col- canons de défense antiaérienne, des avant-trains des
laboration collective a été violée précisément ~as~es d'a.cier, d~s masques antigaz, des machin~s de
1 ancienne mdustne de guerre, des canons de fusil.
par ceux-là qui s'en font aujourd'hui 1es plus
bruyants avocats. On a, en outre, détruit :
C'est avec un vrai fanatisme que l'Allemagne
avait rempli les coh ditions qu'on lui avait im- Armements aériens.
posées par le Traité de paix. Au point de vue 15.714 avions de chasse et de bombardement,
financier, jusqu'à l'ébranlement complet de ses 27.757 moteurs d'avion.
finances ; au point de vue économique, jusqu'à Armements navals.
la ruine totale de sa vie économique; au point
26 bâtiments de ligné,
de vue militaire, jusqu'à l'entière incapacité de 4 cuirassés garde-côtes,
se défendre. Je rappelle encore une fois ici, dans 4 croiseurs cuirassés,
leurs grandes lignes, des faits que nu]. ne sau- 19 petits croiseurs,
21 vaisseaux-é,cole et bâtiments spéciaux,
rait contester et qui témoignent de la façon dont 83 torpilleurs,
l'Allemagne a exécuté les traités. 315 sous-marins.
158 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 159
Enfin, ont été détruits : « Les dauses militaires du traité de Versailles
Véhicules de tout genre, des engins de combat aux et des autres traités de paix débutent par un
gaz ainsi que des moyens de protection contre les gaz, préambule que voici : afin qu'il devienne pos-
des explosifs, des projecteurs, des ~nstruments de vis~e, sible de procéder à la limitation générale des
; des appareils pour mesurer les distances et appareils
de reperage par le son, des instruments optiques de tout ~rmeme~ts de toutes les nations, l'Allemagne
genre, des harnais, tous les hangars d'avions et d'aéro- s engage a respecter scrupuleusement les clauses
nefs, etc. militaires, navales et aériennes qui suivent. Ce
En agissant ainsi et en s'abandonnant littéra- préambule contient un engagement C'est une
lement, l'Allemagne a créé toutes les conditions promesse solennelle faite par J,eurs crouverne-
nécessaires pour une coHaboration collective II_len!s aux d.é~ocratie~ de tou~ les Etats qui ont
dans le sens indiqué par les idées du Président signe les traites de paix. A moms qu'elle ne soit
Wilson. tenue, le. s~stème établi par les traités de paix
Or, ce désarmement de l'Allemagne une fois ne saurait etre rendu stable, et même le désar-
accompli, le monde aurait -dû en faire autant mement partiel ainsi réalisé cessera, avant long-
pour rétablir l'égalité. temps, d'être etl'ectif. >>
Les voix nombreuses qui, chez les autres peu- M. Paul-Boncozzr a déclaré, le 8 avril 1927 à
ples et dans les autres Etats n'ont pas manqué la. troi,sième sess~on de la Commission prépa~a­
de s'élever pour protester contre le non-accom- tOire a la Conference du Désarmement de la
plissement de cette obligation, constituent une Société des Nations :
preuve à l'appui de notre manière de voir. Je « Il est exact que le préambule de la partie V
me bornerai à signaler les paroles de quelques- du Traité de ' Versailles vise les limitations d'ar-
uns de ces hommes qui ne peuvent être, certes, mem~I_lts imposées à l'Allemagne en tant que
considérés comme des amis de l'Allemagne conditiOn et précédent d'une limitation générale
actuelle, et je réfuterai ainsi les déclarations de des armements. C'est même ce qui distingue de
ceux qui, oublieux, ne veulent pas savoir que façon très nette cette limitation d'autres limita-
le Traité de paix ne contenait pas des obliga- tions sembJ,~bles, qui avaient pu être imposées
tions contractuelles de désarmement pour au J,endemam des guerres, au cours de l'histoire
l'Allemagne seulement mais aussi pour les au- et qui, d'ailleurs, s'étaient généralement révé~
tres Etats. lées assez inefficaces. Cette fois, ce qui donne
Lord Robert Cecil, membre de la délégation t~ute sa valeur à cette stipulation, c'est qu'elle
britannique à la Conférence de la Paix de Paris ~est pas ~eule~ent une condition imposée à
et chef de la délégation britannique à la Con- 1 un des signataires du Traité; elle est un de-
férence du Désarmement (Revue de Paris, 1924, voir, une obligation morale et juridique faite
no 5) :
160 PRINCIPES n'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 161
aux autres signataires de procéder à une limi- Avis de M. Vandervelde, Ministre des Affaires
tation générale. >> • •
étrangères de Belgique, membre de la déléga-
Déclaration de M. Henderson, le 20 Janvier tion beJ,g e à la Conférence de la Paix, le 27 fé-
1931: . . vrier 1927 :
« C'est à nous qu'il incombe de convamcre nos << ••• Le dilemme est désormais posé : ou bien,
parlrements et nos peuples que tous les ~em­ les autres puissances devront réduire leurs for·
bres de la Société sont tenus à cette p~ht~que ces combattantes à la mesure de la Reichswehr,
de désarmement collectif par de~ ?bhgahm:~s ou bien, le Traité deviendra caduc ·et l' Allema-
solennelles que nous imposent a~ssi bien le drmt gne revendiquera le droit de posséder des forces
international que l'honneur national. , . susceptibles de défendre l'intégrité de son terri-
Dois-je rappeler au Conseil que 1 arhcle. ~ toire. En présence de tels faits, deux conclusions
du Pacte le Préambule de la Partie V du Traite s'imposent : la première, c'est l'efficacité très
de Vers~ilJes, l'Acte final de la Conférence de relative des mesures de contrôle; la seconde,
Locarno et les résolutions adoptées. c~aque an- c'est que le désarmement sera généra], ou ne
née par l'Assemblée depuis 1920 signï?-ent que sera pas ... »
tous les Membres de la Société des N ah ons pa~­ Le 29 décembre 1930, le même ministre écri-
tagent, dans ce domaine, la même res~on~abi­ vait dans ,Le Populaire :
lité? Tous, nous avons assumé des obhgatwns; « Ce serait faire un chiffon de papier du Traité
si nous ne nous en acquittons pas, o~ pourra de Versailles que de manquer à ce que Paul-
mettre en doute nos intentions pacifique~ et Boncour a appelé l'obligation morale et juri-
l'influence et l'autorité de la Société des Natwns dique de ceux qui ont imposé le désarmement
pourront en souffrir. » • . • à l'Allemagne vaincue de préparer leur désar-
Déclaration de M. Briand, le 20 Janv_Ier 19.31 · mement dans la même mesure. »
<< Au nom de mon pays, je m'associe pleme- Lord Robert Cecil, dans son discours radio-
ment aux paroles éloquentes par lesqu~Hes notre diffusé du 31 décembre 1930, déclarait :
président a ouvert ce débat... Je ~rois ?omme « Le désarmement international correspond à
vous - j'ai eu l'occasion de le dire freque~­ nos intérêts nationaux les pJrUs importants. Nous
ment _ que les obligations qu'ont contractees avons assuré non pas une fois, mais à différen~
les nations, en signant l'Article 8 du Pacte de la tes reprises, l'obligation de réduire et de limiter
Société des Nations, ne peuvent rester lettr~ les armements des nations qui sont sorties vic-
morte. Elles constituent un engag~ment s~cre, torieuses de la guerre mondiale, et cela en com-
et un pays qui voudrait s'y soustraiTe se desho- plément au désarmement dont nous avons fait
norerait. » un devoir à nos ci-devant ennemis. Nous détrui·
PRINCIPES D'ACTION 11
162 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 163
rons toute confiance dans les obligations inter- ces clauses, mais que l'heure de cet accomplis-
nationales, si nous ne tenons pas la promesse sement n'était pas encore venue.
que nous avons faite. A cet égard, je considère Et pourquoi donc?
comme d'importance secondaire le fait que nous Toutes les conditions requises pour le désar-
n'aurions rien à répondre si nos ci-devant enne- mement des autres étaient a],o rs absolument réa-
mis revendiquaient de nous le droit, pour eux, lisées.
de pouvoir réarmer. >> 1 o L'Allemagne avait désarmé. Les Etats
Citons encore une autre déclaration de étrangers ne pouvaient vraiment prétendre que
M. Paul-Boncour, en date du 26 avril 1930, dans le moindre danger les menaçât de la part d'un
le Journal: Etat qui, du point de vue militaire, était com-
« Enfin, il. n'est pas besoin d'être prophète, il plètement dépourvu de puissance?
suffit d'avoir les yeux ouverts pour constater Et pourtant un tel désarmement aurait donné
que, en cas d'échec final des travaux de désar- à l'existence d~ la Société des Nations une si
mement ou même simplement de leur ajourne- grande force intérieure qu'aucun Etat n'aurait
ment indéfini, l'Allemagne libérée des autres osé recourir ultérieurement à la force contre un
contraintes s'apprête à secouer celle-ci et à ne des Etats participants à ce désarmement col-
plus subir, seule, des limitations d'armemen~s lectif.
que ce traité lui-même spécifiait être la condi- L'occasion aurait été alors excellente de trans-
tion, mais aussi la promesse d'une réduction former en faits intérieurs des manifestations
générale. Nous n'avons plus le choix. >> extérieures, et cela d'autant plus facilement
Mais qu'était-il arrivé? que:
Alors que l'Allemagne, fidèle au traité imposé, 2° Toutes les conditions politiques requises
avait rempli ses obligations, les autres signatai- étaient vraiment réalisées. Car, s'il y eut jamais
res du traité : les soi-disant Etats vainqueurs, une démocratie, ce fut en Allemagne. Tout avait
négligèrent, par la suite, de remplir à leur tour été copié fidèlement et exactement sur les grands
modèles existants. Ce n'était pas le nation.a l-
les clauses du traité.
socialisme qui régnait en Allemagne. Le natio-
Quand on essaie aujourd'hui d'excuser ces nalisme bourgeois lui-même avait, pour ainsi
manquements par des échappatoires, il n'est dire, disparu. Depuis la sociale-démocratie jus-
vraiment pas difficile de réfuter les arguties pro- qu'à la démocratie, en passant par le Centre, se
duites. A notre grand étonnement, nous enten- déployait tout un arc-en-ciel de partis qui ne
dons, aujourd'hui, les hommes d'Etat étrangers ressemblaient pas seulement extérieurement à
affirmer qu'on avait bien l'intention d'exécuter ceux des autres pays, par leurs conceptions, mais
164 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 165
qui se sentaient aussi liés avec eux par un pro- essayé plus tard d'établir une distinction entre
gramme. Alors qu'a-t-on attendu? les armes ayant plutôt un caractère d.éfensif et
Quand pouvait-il se présenter une occasion celles qui étaient plutôt destinées à l'attaque.
meilleure pour organiser une coopération collec- , Je. dois constater ici que },' Allemagne ne pos-
tive, qu'à cette époque où régnait exclusivement sedait plus aucune de ces armes désignées
en Allemagne ce même esprit politique qui don- comme offensives. Elles avaient été complète-
nait aux autres pays leurs traits caractéristi.:. ment détruites. Et il importe de constater encore
ques? Non! l'époque était bonne, les temps que justement ces armes offensives ·e t désignées
étaient venus, mais la volonté n'était pas là. comme telles ont été développées, perfection-
Mais, en constatant comment les autres signa- nées e~ .augmen.tées par les autres signataires
taires du traité de V er sailles se sont montrés du traite de paix, dans une mesure extraordi-
infidèles à leurs engagements, je ne veux même naire. L'Allemagne avait détruit tous ses avions.
pas me baser sur le fait qu'ils n'ont pas désarmé. Non seulement elle se trouva sans <défense en
Car même si l'on croit devoir accorder aux hom- ce qui concerne l'arme aérienne active, mais elle
mes de ces temps révolus l'excuse de certaines se trouva dépourvue d.e moyens passifs de dé-
hésitations au sujet du désarmement, il sèra fense antiaérienne.
cependant difficile de trouver des motifs ayant ~e?dant ce temps, les autres signataires du
pu donner lieu à un réarmement devenu tou- tra.zte, non seulement négligèrent de détruire les
jours de plus en plus intensif. avzons qu'ils possédaient, mais au contraire ils
Ceci est décisif : non seulement les autres
. '
contmuerent à développer leur ' aviation dans
'
Etats n'ont pas désarmé, mais au contraire, ils une mesure extraordinaire.
ont complété, amél.ioré et par là augmenté leurs La vitesse des avions de chasse par exemple
f, u t portee' de 220 kilomètres, qu'elle' atteignait'
armements à l'extrême. L'objection suivant la-
quelle on aurait, en partie, procédé à la réduc- a la fin de la guerre, jusqu'à près de 400 kilo-
tion des effectifs ne joue ici vraiment aucun mètres pour les types les plus modernes, grâce
rôle, car cette réduction des effectifs a été plus ?u~ nouveaux perfectionnements réalisés. Quant
que largement compensée par le perfectionne- a l.armeme?-t de l'avion, il fut porté de 2 mi-
ment technique systématique des armements tra~lleuses a 3, 4 et 5, puis remplacé par de
modernes. En outre, ce n'aurait été qu'un jeu à petits canons mitrailleurs. Le plafond fut porté
n'importe quel moment donné pour rattraper de 6.000 mètres à la fin de la guerre, à 9.000,
cette réduction. 10.000 et 11.000 mètres.
Et il importe de tenir compte de ceci : On a, Au lieu de détruire les avions de bon1ba~ae­
au cours des négociations de désarmement, ment, comme l'avait fait l'Allemagne, ô
166 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 167

pressa de les améliorer, de les développer et de on nous a annoncé des avions capables de s'en-
les remplacer par des types toujours plus grands voler sans pilote et de lancer des bombes sur
et plus perfectionnés. Les capacités de charge- des objectifs sans défense et cela sur simple
ment réalisées à la fin de la guerre, de 500 à télécommande.
1.000 kilogrammes en moyenne, ont été portées Non seulement le nombre des aérodromes n'a
à un poids de 1.000 à 2.400 kilogrammes. La pas été réduit; mais il a été partout augmenté.
vitessé atteinte alors, en moyenne 125 à 160 ki- Les vaisseaux de guerre des marines ont été
lomètres, a été portée à 250 et jusqu'à 280 kilo- équipés d'avions. Mais, non seulement on a doté
mètres pour les bombardiers de nuit et à 350 ki- les vaisseaux de guerre d'avions ·d e .c ombat et
lomètres pour les bombardiers de jour! Le pla- d'avions de bombardement en qualHé d'armes
fond qui était, à la fin de la guerre, de 3.000 à d'accompagnement, on en est en outre venu à
4.000 mètres, fut porté à 6.000, 7.000 et enfin à construire des navires porte-avions gigantes-
9.000 mètres! ques, et tout cela au nom du « désarmement >>
L'armement des avions fut porté de 2, 3 et d'une arme offensive! Et tout cela pour accom-
4 mitrailleuses à 4, 6 et même 8 mitraiHeuses plir la clause stipulée dans le traité de Ver-
et on introduisit enfin le canon. Les viseurs sailles et prescrivant aux autres pays de se
furent perfectionnés d'une manière si ingé- régler sur l'Allemagne qui avait effectué la des-
nieuse qu'on déclara ouvertement pouvoir truction de ses avions!
anéantir, avec une sùreté inexorable, les objec- L'Allemagne, selon les obligations qui lui
tifs visés. Les bombardiers pour vol piqué furent étaient imposées, a détruit ses tanks du temps
une complète innovation. L'effet explosif des de ],a guerre mondiale. Elle a ainsi détruit et
bombes se fait sentir depuis la fin de la guerre, supprimé une arme offensive de plus, en accom-
de plus en plus près du sol. On a perfectionné plissement du traité.
aussi, par de nouvelles inventions, la technique Le devoir des autres Etats aurait été de se
des gaz. Pour détruire les agglomérations habi- mettre, de leur côté, à détruire leurs chars de
tées, on a trouvé de nouvelles bombes incen- combat. .
diaires modernes qui, d'après ce qu'affirment Or, non seulement cette destruction n'a pas
les périodiques techniques des diverses marines eu lieu, mais l'arme en question a été constam-
aériennes, ne peuvent absolument pas être ment perfectionnée non seulement sous le rap-
éteintes. Les appareils radiogoniométriques et port de la vitesse, mais encore sous le rapport
les appareils de pointage de ces bombardiers ont de la résistance et de la capacité d'attaque. La
été sans cesse perf•e ctionnés et, finalement, - vitesse des tanks qui, au temps de la guerre
dernier triomphe de l'idée de désarmement, ~ mondiale, était de 4 à 12 kilomètres, a été por-
16S PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 169
tée à 30, 40, 50 et même finalement à 160 kilo- que les canons lour ds et les mor tiers de l'Alle-
mètres à l'heure. magne étaient démolis par les chalumeaux et
Alors que ],' Allemagne ne possédait plus un que, réduits en morceaux, ils allaient finir leur
seul riv·et de tank, la France passa du type existence dans les hauts fourneaux , non seu],e-
moyen de 10 à 14 tonnes, à des types lourds de ment les cosignataires du traité n'effeetuèrent
25 à 30 tonnes et enfin aux types les plus lourds pas, comme nous, la destruction de leur artille-
d'environ 90 tonnes. rie lourde, mais, au contraire, ils entreprirent
Alors que, pendant la guerre, n'importe quel chez eux le même travail constructif de déve-
tank pouvait être perforé par un projectile de loppement, d'amélioration et de perfectionne-
13 mm, les nouveaux monstres de guerre ont ment.
été munis de blindages de 50 à 60 mm et sont Alors que, depuis longtemps, il n'y avait plus
ainsi invulnérables, même aux projectiles de de mortier de 420 mm, on apprit que les usines
l'artillerie de campagne. ParaHèlement au per- françaises avaient réussi à fabriquer un mor-
fectionnement passif terrible de cette arme, sous tier de 540 mm.
le rapport de la vitesse, du poids, de la capacité On a fabriqué, comme nouveauté, des canons
de traverser les gués, de l'étanchéité aux gaz, à longue trajectoire, d'une portée de 60 à 120 km.
du champ de vision et · de l'épaisseur du blin- L'artillerie ],o urde et l'artillerie très lourde, les
dage, s'accomplissait un développement énorme types récents et les plus modernes furent par-
des armes d'attaque de cet engin de guerre. Au tagés d'une manière . ingénieuse en fardeaux,
lieu des mitrailleuses ou des canons de 40 à matériel maniable de transport et de trait, en
50 mm, on recourut à des combinaisons. Des vue d'augmenter leur mobilité à l'aide de trac-
tanks armés de ·c anons de 75 mm, de 100 mm, teurs à roues et à chenilles.
de 150 mm et plus ne sont nullement de ],a fan- Et ceci avec une arme oii"ensive au plus haut
taisie, mais une terrible réalité. point, arme à laquelle l'Allemagne n'avait rien
Dans le même temps où l'Allemagne détrui- d'équivalent à opposer et à l'égard de laquelle
sait ses tanks et attendait de la part des autres elle était dépourvue même de moyens purement
l'accomplissement de la même destruction, ces défensifs.
autres Etats ont construit plus de 13.000 nou- Gaz : conformément au traité de Versailles,
veaux tanks et ont amélioré et agrandi cette l'Allemagne devait- de nouveau comme condi-
arme de plus en plus terrible. tion préalable du désarmement de ses adversai-
Aux termes du traité de Versailles, ],' Allema- res - détruire tout son armement dans le do-
gne devait détruire toute son artillerie lourde. maine des gaz et cette obligation qu'elle avait
Cette destruction aussi a eu lieu. Mais pendant assumée, elle l'a remplie. Dans ],e s autres Etats,
170 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCO UR S HISTORIQUES 171
l'activité des laboratoires de chimie a consisté d'Etats qui s'étaient engagés par le traité de
naturellement non pas à abolir cette arme, mais, Versailles à suivre l'exemple donné par l'Alle-
au contraire, à le perfectionner dans des pro- magne et, par conséquent, à détruire l'arme sous-
portions extraordinaires. Tout à fait ouverte- marine. Ce ne sont là que quelques faits. On
ment, on lançait de temps à autre de par le pourrait à volonté y ajouter et ],es compléter
monde la nouvelle étonnante de la découverte sous tous les rapports. Ensemble ils constituent
d'un nouveau gaz encore plus mortel que les la preuve - que l'on peut à tout moment éta-
autres, ainsi que de nouveaux obus et de nou- blir par des documents - que, en violation des
vell.es bombes. obligations du traité de Versailles, non seule-
Sous-marins : ici encore, conformément aux ment le désarmement n'avait pas lieu, mais au
paragraphes du traité de Versailles et en vue contraire on procédait de façon continue à une
de rendre possible le désarmement internatio- augmentation ainsi qu'à un perfectionnement de
nal, l'Allemagne a fidèlement rempli ses obliga- machines de guerre de la plus haute puissance.
tions. Tout ce qui pouvait ressembler à un sub- On fit donc ce qui allait absolument à l'en-
mersible fut scié au chalumeau, éventré et broyé contre . non seulement des intentions du Prési-
sans restriction. dent "Tilson, mais encore, de l'avis de représen-
Non seulement le monde n'a pas suivi cet tants très éminents de nos adversaires, à l'en-
exemple, mais - bien plus - il ne s'est pas contre des obligations assumées par le fait de la
contenté de conserver son matériel, de guerre, il signature du traité de Versailles.
n'a cessé de le compléter, de le perfectionner Si ce n'est pas là une rupture éclatante de
et de l'accroître. L'augmentation du déplace- contrat et une rupture unilatérale - puisqu'un
ment a fini par atteindre 3.000 tonnes, tandis des partenaires a rempli ses obligations sans
qu'en renforçant l'armement on arrivait à des restriction aucune - on peut se demander à
pièces de 200 mm. Le nombre des tubes lance- quoi rime de signer encore des traités à l'ave-
torpille a été accru par unité de sous-marin, nir.
leur calibre a été élargi, tandis que la portée Et il n'y a à cela ni bon prétexte, ni belle
et l'effet explosif de la torpille elle-même étaient ex·c use!
amplifiés. Le rayon d'action de ces sous-marins Car, absolument dépourvue de défense et pri-
s'est énormément développé par rapport au ren- vée d'armes, l'Allemagne n'était vraiment pas
dement pendant la guerre, on a réussi des plon- bien dangereuse pour les autres Etats.
gées plus profondes et les dispositifs de vision Bien qu'attendant en vain depuis des années
ont été perfectionnés de façon ingénieuse. l'observation du traité de Versailles de ],a part
Telle a été la contribution au désarmement de ses adversaires, l'Allemagne ·restait toujours
172 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 173
disposée à se prêter à une collaboration vrai~ n ' avaient pas rempli jusqu'ici leur obligation
ment collective. Mr. Eden estime que partout de désarmement et, de plus, tous les projets de
on était prêt à établir une parité se traduisant limitation en J,a matière avaient fait l'objet d'un
par une fixation quantitative des effectifs. S'il refus. Je me vis contraint, comme « Führer »
en est ainsi il n'en est que plus regrettable qu'on de la nation allemande, « Führer >> responsable
n'ait pas tiré de conséquences pratiques de cet devant Dieu et devant sa conscience, en pré-
état q'esprit. Ce ne fut pas l'Allemagne qui fit sence de l'élaboration de nouvelles conventions
échouer la proposition d'une armée de 200.000 militaires, de la fixation à 960.000 hommes des
hommes pour tous les Etat:; européens, mais effectifs de paix de l'armée russe, et à la nou-
bien J.es autres Etats qui ne voulaient pas dé- velle de l'introduction en France du service de
sarmer. Et enfin ce ne fut pas non plus l'Alle- deux ans, de rétablir moi-même, au nom du
magne qui rejeta le projet de médiation anglaise droit supérieur de la nation à la vie, l'égalité
au printemps f934, mais bien le gouvernemen~ de droits de celle-ci, cette égalité qu'on lui avait
français qui, le 17 avril 1934, rompit les négo- internationalement déniée. Ce n'est pas, ici,
ciations. l'Allemagne qui a violé une obligation contrac-
On entend parfois formuler un espoir à tuelle à elle imposée, mais les Etats qui l'ont
l'heure actuelle, l'espoir que l'Allemagne pré- contrainte à cet acte autonome. Car l'introduc-
sente elle-même un pJ,an ·C onstructif. Or, ce n'est tion en AIJemagne du service obligatoire et la
pas une fois, mais c'est à différentes reprises, publication de la loi sur la formation de la nou-
que j'ai présenté des projets de ce genre. velle armée allemande n 'étaient que le retour
· Si l'on avait accepté mon plan constructif de l'Allemagne à une situation de droit égal, et
d'une armée de 300.000 hommes, maints soucis ne constituait de sa part de menace pour per-
ser aient peut-être moins lourds à l'heure actuelle sonne, mais lui garantissait sa sécurité.
et mainte charge plus légère. Et ici je ne puis me dispenser d'exprimer mon
Mais il est presque inutile de présenter des étonnement d'une observation tombée des lèvres
plans constructifs, si l'on peut s'attendre du Premier Ministre anglais, Mr. MacDonald
d'avance à ce qu'ils soient l'objet d'un refus. qui, à propos du rétablissement de l'armée aiJe-
Si je me décide néanmoins à présenter de mande, a dit que les autres Etats avaient donc
nouveau une esquisse de nos pensées, ce n'est eu bien raison d'ajourner leur désarmement. Si
qu'en considération de mon devoir qui est de cette conception se généralise, on pourra s'atten-
tout tenter pour rendre à l'Europe la sécurité dre à des discussions bien édifiantes. En effet,
intérieure nécessaire et aux peuples européens aux termes de cette conception, toute rupture de
le sentiment de leur solidarité. Les autres Etats contrat se trouvera ultérieurement légitimée
174 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 175
par le fait que le second contractant, de son de guerre, et alors ils ne sont menaçants chez
_çôté, procédera probablement de même. Ainsi, aucun d'eux. Il est inadmissible qu'un groupe
A et B concluent un contrat. B s'exécute, A se d'Etats présente ses armements comme un paci-
dérobe à ses obligations. Après des années de fique rameau d'olivier et ceux des autres comme
sommations de sa part, B finit par déclarer que la fourche du diable. Un char d'assaut est un
le contrat n'est plus valable pour lui : sur quoi, char d'assaut et une bombe une bombe. Il n'y
A aurait le droit de constater que, de ce fait, aura jamais qu'une seule des parties qui se ral-
sa rupture antérieure se trouvait désormais mo- liera à l'idée que le monde doit être à perpétuité
ralement justifiée, puisque B, lui aussi, se dé- divisé en Etats à droits inégaux. La nation alle-
gage aujourd'hui de ses obligations. mande, en tout cas, n'est pas disposée à admettre
Je voudrais maintenant parler, au moins briè- qu'on la considère et qu'on la traite à jamais
vement, des reproches et des imputations dont comme un peuple de seconde clrasse ou un peu-
le rétablissement de l'armée allemande a été ple de droit mineur. L'amour de la paix est peut-
l'objet. être plus grand chez nous autres Allemands que
On déclare que l'Allemagne : 1 o n'est mena- chez les autres peuples, car c'est nous qui avons
cée par personne et que, par suite, 2° on ne com- le plus souffert de cette malheureuse guerre.
prend pas pourquoi elle réarme. Personne d'entre nous n'a l'intention de menacer
On pourrait rétorquer l'argument en deman- qui que ce soit. Cependant, chacun de nous est
dant pourquoi l'autre partie qui, dans tous les bien résolu à assurer l'égalité à son peuple et à
cas, devait se trouver moins menacée par une la lui conserver. Et cette égalité est aussi la con-
Allemagne désarmée qu'une AJ,l emagne désar- dition sine qua non de toute collaboration. prati-
mée ne se trouvait menacée par elle, n'a pas, que et collective!
de son côté, cessé ses armements? Mais si l'on Aussi longtemps qu'on nourrira sur ce plan
prétend qu'en réarmant, l'Allemagne menace une arrière-pensée quelconque, on pourra
les autres Etats, alors il faut bien convenir que d'avance taxer d'impossible la réalisation d'une
le réarmement de ceux-ci constituait, pour le collaboration européenne effective et fructueuse.
moins, une tout autre menace à l'égard de En possession de droits égaux à ceux des autres
l'Allemagne faible et désarmée. puissances, l'Allemagne ne refusera jamais de
Je crois qu'ici il n'y a que deux alterna- participer à des travaux se proposant la paix
tives : entre les hommes ainsi que leur progrès et leur
Ou bien les armements représentent une me- bien-être économique. Mais ici je ne puis me
nace pour 1a paix, alors ils la représentent pour défendre de critiquer certaines méthodes qui,
tous les Etats; ou bien ils ne sont pas une menace s'inspirant de l'esprit du <<Diktat» de Versailles,
176 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 177
sont certainement causes de ],' échec de plus d'un accepté en bloc, soit rejeté en bJ,oc. Comme il
effort méritoire cependant. peut se trouver, dans un tel programme, de très
L'univers est aujourd'hui dans une ère de bonnes suggestions, l'Etat qui ne donne point son
conférences. assentiment à tout le projet encourt la respon-
Si tant de ces réunions se déroulent absolu- sabilité d'en avoir fait échouer également les
ment sans résultat, la cause de ces échecs réside parties utiles. Cette façon d'agir ressemble étran-
souvent déjà dans la façon dont on établit le gement à la politique de certains marchands de
programme et dont on définit le but à atteindre. films qui, par principe, ne louent qu'en bloc les
Tel cabinet ressent - comme tous les autres mauvais films et les bons. Mais une telle mé-
d'ailleurs -- la nécessité de faire quelque chose thode n'est que J.a survivance atavique d'un pro-
pour la paix de l'Europe, qu'il estime compro- cédé dont il faut rechercher l'origine et l'exem-
mise. ple dans les négociations du soi-disant traité de
Or, au lieu de soumettre d'abord l'idée géné- paix signé à Vers ailles. On établit un pro-
rale de la convention à tous les Etats qu'on envi- gramme, on le notifie, comme un ukase, à un
sage d'y faire participer, en exprimant le désir tiers, et on déclare ensuite que le tout est un
de connaître leurs conceptions respectives e{ traité solennellement signé. C'est avec cette re-
celles de leurs gouvernements concernant les cette qu'on s'est efforcé, à l'époque, d'amener à
moyens et méthodes applicables au traitement une fin bienfaisante et désirée par tous les peu-
et à la solution de ces questions, deux ou trois ples, la plus formidable lutte de l'histoire mon-
chancelleries élaborent entre elles un pro- diale! Les conséquences de ce procédé ont été
gramme définitif. Car on ne peut, maintes fois, assurément plus que lamentables, et cela: non
se défendre de l'impression que l'idée qui a pré- seulement pour les vaincus, mais encore pour les
sidé à l'élaboration des décisions à prendre a vainqueurs.
été influencée en partie par J,e désir de provo- En ce qui concerne l'Allemagne, je crois de-
quer, grâce à un mélange de l'acceptable et de voir formuler, à l'égard de ces tentatives, les
l'inacceptable, le sùr échec du projet aux dépens déclarations suivantes : nous ne participerons
de ceux qui sont invités plus tard à le signer. plus à aucune conférence au programme de
Par le fait que deux ou trois Etats s'entendent laquelle nous n'aurons point collaboré dès le
jusqu'au moindre détail sur un programme préa- début.
lableme.nt fixé, il ne reste plus qu'à notifier le Il n'entre p1.us dans nos vues, lorsque deux ou
programme ainsi élaboré à l'Etat ultérieurement trois Etats composent le menu d'un traité, de
invité, en lui faisant remarquer que ce pro- nous laisser inviter en tiers pour en déguster le
gramme est un tout indivisible et doit être soit premier plat! Ce qui ne veut pas dire que nous
PRINCIPES D'ACTION
12
178 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 179
ne nous réserverons pas la liberté de ratifier Il me paraît également risqué de chercher,
ultérieurement des traités pour la seule raison dans la thèse de l'indivisibilité de la paix, un
que nous n'aurions point participé à leur rédac- prétexte à des constructions destinées moins à
tion ou aux conférences préliminaires. Non pas! servir la sécurité collective qu'à contribuer,
Il pourra se faire qu'un traité nous convienne sciemment ou non, à une préparation collective
dans la forme définitive qu'on lui aura donnée de la guerr:e.
et nous paraisse utile bien que nous n'ayons Le ·c onflit mondial devrait, à cet égard,
point participé à sa rédaction ou à la conférence être un terrible avertissement. Je· ne crois
qui l'a érigé en résolution pour une série d'Etats. pas que l'Europe survive pour la seconde fois
Le cas échéant, nous n'hésiterons point à confir- à une telle catastrophe. Or, cette catastrophe
mer « post festum » un tel traité par notre peut d'autant plus facilement se produire que
consentement et par notre adhésion. Et le Gou- la possibilité de localiser de petits conflits est
vernement du Reich doit se réserver le droit de de plus en plus affaiblie par un réseau d'inextri-
décider seul sur ce cas. cabJ,es obligations internationales qui se recou-
Mais je dois souligner encore une fois que la pent et s'entre-croisent, et que s'accroît chaque
méthode qui consiste à dresser des proj.ets de jour le danger de voir impliqués dans le conflit
programme pour conférences avec en titre un nombre considérable d'Etat et de groupe-
« tout ou rien », me semble fausse. ments d'Etats. En ce qui concerne l'Allemagne,
Je considère, d'une façon générale, qu'un tel je tiens à ne laisser subsister aucun doute sur
principe ne peut pratiquement s'appliquer à la les points suivants :
vie politique. Je crois que l'on aurait obtenu
beaucoup plus pour la pacification européenne, L'ALLEMAGNE A ACCEPTÉ ET GARANTI, PAR
si l'on s'était contenté de réaliser, dans chaque UNE DÉCLARATION SOLENNELLE, A LA
cas, ce qui était vraiment réalisable. Dans les FRANCE, LES FRONTIÈRES TELLES QU'ELLES
dernières années, on n'a guère discuté de propo- EXISTENT DEPUIS LE PLÉBISCITE DE LA
SARRE.
sition de pacte dans laquellre ne figurât un point
ou l'autre que tout le monde aurait accepté sans L'Allemagne a, oubliant le passé, conclu avec
aucune difficulté. Mais en affirmant qu'il existait la Pologne un traité excluant tout recours à la
des liens indissolubles entre les points accepta- force et qui constitue une autre contribution
bles et d'autres points plus délicats, voire inad- plus que précieuse à la paix européenne, traité
missibles pour certains Etats, on a préféré ré- que non seuJ,e ment nous voulons respecter aveu-
duire à néant les bons côtés du projet et faire glément, mais au sujet duquel nous n'avons
échouer le tout. qu'un désir : celui de le voir se prolonger et se
180 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 181
renouveler constamment, ainsi que de resserrer tions d'assistance dont on ne peut prévoir la
nos relations d'amitié qui ne cesseront d'y trou- portée.
ver un nouvel aliment. Nous avons fait cela bien Nous croyons ainsi mieux servir aussi la cause
que nous renoncions ainsi, par exemple, définiti- de la paix, car il n'y a rien de tel pour donner
vement à l'Alsace-Lorraine, pays pour lequel à chaque Etat le sentiment nécessaire de sa res-
nous avons fait jadis deux grandes guerres. Mais ponsabilité que de ne pas savoir d'avance s'il
nous avons ainsi voulu épargner pour l'avenir, peut compter ou non, pour un conflit, sur de
particulièrement à notre peuple allemand, de grands et puissants alliés militaires: Enfin, il y
nouveaux sacrifices sanglants. Nous sommes a des choses qui sont possibles et des choses qûi
convaincus d'avoir ainsi rendu le plus grand sont impossibles.
service non seulement à notre peuple, mais en- A titre d'exemple, je tiens à parler brièvement
core à cette région-frontière. Nous voulons, de du pacte oriental qui nous est proposé. ·
notre côté, faire tout ce qui dépend de nous pour Le pacte, tel qu'il nous a été présenté, con-
arriver à une véritable paix, à une réelle amitié tient une obligation d'assistance qui, nous en
avec le peuple français. Nous reconnaissons sommes convaincus, peut aboutir à des consé-
l'Etat polonais comme le foyer d'un grand peu- quences dont il est absolument impossible de
ple, animé d'un profond sentiment national; mesurer la portée.
nous reconnaissons tout cela avec toute ],a com- Le Reich allemand, et particulièrement le
préhension, toute la cordiale amitié de nationa- Gouvernement actuel, n'ont point d'autre désir
listes sincères. Mais to~t décidés que nous som- que d'entretenir avec tous les Etats voisins des
mes à épargner au peuple allemand une nouvelle relations paisibles et amicales. Nous éprouvons
effusion de sang - même lorsque cette attitude ces sentiments non seulement à l'égard des
entraîne pour nous un sacrifice, -nous ne son- grands Etats qui nous entourent, mais encore
geons nullement à engager notre sang inconsi- à l'égard des petits Etats voisins. Oui, nous
dérément en faveur d'intérêts étrangers. Nous considérons précisément l'existence de ces Etats,
n'avons nullement l'intention de vendre, par pour autant qu'elle soit vraiment indépen-
contrat, notre peuple allemand, ses hommes et dante, comme un facteur de paix et de neutralite
ses fils pour un conflit éventuel que],conque dont précieux pour nos frontières, par elles-mêmes si
nous ne serions ni la cause ni les maîtres. largement ouvertes et si dépourvues de défense.
Le soldat allemand nous est trop précieux et Mais autant est profond notre amour de la paix,
notre peuple nous est trop cher pour que nous autant nous sommes incapables d'empêcher, pré-
puissions concilier avec notre sentiment de res- cisément à l'Est, des conflits d'éclater entre des
ponsabilité le fait de nous lier par des obliga- Etats quelconques. Déterminer quel est l'agres-
182 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 1~3

seur est, dans un te1 cas, une question infiniment Nous, nationaux-socialistes, nous croyons que
difficile en soi. Il n'y a pas au monde d'autorité l'homme ne peut en fin de compte trouver son
que Dieu ait faite, si clairvoyante soit-elle, qui bonheur que -dans son peupJ,e. Nous vivons dans
puisse déceler où se trouve 'l'éternelle vérité. la conviction que le bonheur et l'activité de
Une fois la furie de la guerre déchainée à tra- l'Europe sont indissolublement liés à l'existence
vers les peuples, on commence à pratiquer la d'un système d'Etats nationaux indépendants et
maxime : la fin justifie tous les moyens. Et alors libres. Le bolchévisme prêche l'établissement
l'humanité en vient, d'ordinaire, à perdre rapi- d'un Empire mondial et ne connaît que des sec-
dement la notion nette du juste et de l'injuste. tions d'une Internationale centrale.
PJ,us de vingt ans ont passé depuis le début de Nous autres, nationaux-socialistes, nous recon-
la guerre mondiale. Et chaque nation vit dans naissons à chaque peuple le droit de vivre sa
la sainte conviction que le droit était de son côté propre vie intérieure, conformément à ses néces-
et le tort du côté de l'ennemi. Je crains que dès sités propres et à son génie particulier.
le début d'un conflit, les obligations d'assistance Le bolchévisme développe, au contraire, des
aient moins pour résultat d'aider à re.connaitre théories de caractère doctrinal qui doivent être
l'agresseur que de venir en aide à l'Etat le plus acceptées par tous les peuples sans égard à leur
capable de servir les propres intérêts de celui esprit particulier, à leurs prédispositions spé-
qui vole à son secours. Il serait peut-être plus ciales, à leurs traditions.
utile à la paix que, en cas de conflit, le monde Le national-socialisme préconise la solution
se séparât immédiatement des deux parties inté- des problèmes, questions et tensions de nature
ressées, plutôt que de se lancer dès le début, par sociale, au sein de la nation elle-même, et cela
traité, dans la lutte. Cependant, abstraction faite par des méthodes qui sont compatibles avec nos
de ces considérations de principe, il se présente conceptions, traditions et conditions dans J,es do-
encore ici un cas spécial. L'Allemagne actuelle maines généraux : intellectuels, culturels et éco-
est un Etat national-socialiste. nomiques.
Le bolchévisme prêche la lutte internationale
L'IDÉOLOGIE QUI NOUS DOMINE EST DIAMÉ-
des classes. la révolution internationale et mon-
TRALEMENT OPPOSÉE A CELLE- DE LA
. diale avec des armes de terr.eur et de violence.
RUSSIE SOVIÉTIQUE.
Le national-socialisme combat pour la conci-
Le national-socialisme est une doctrine qui ne liation et l'égalisation logique des antagonismes
concerne, exclusivement, que le peuple allemand. vitaux et pour la solidarisation de tous en vue
Le bolchévisme proclame qu'il a une mission de réalisations communes.
internationale. Le bolchévisme ·e nseigne qu'il faut briser une
184 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 185

prétendue suprématie de classes et la remplacer Le bolchévisme enseigne l'athéisme et agit en


par ],a dictature de la violence exercée par une conséquence.
autre classe. En tant que nationaux-socialistes, nous voyons
Le national-socialisme n'attribue aucune va- dans la propriété privée une phase supérieure
leur à une suprématie, simplement théorique, de du déve],oppement économique de l'humanité
la classe laborieuse; en revanche, il attribue qui règle l'administration des choses produites
d'autant plus de prix à l'amélioration pratique selon la différence du travail accompli, mais qui,
des conditions de vie et du niveau d'existence de dans l'ensemble, rend possible et garantit à tous
cette classe. l'avantage d'un niveau de vie plus élevé.
Le bolchévisme combat pour une théorie et Le bolchévisme anéantit non seulement la pro-
lui sacrifie des millions d'hommes, d'incommen- priété privée, mais aussi l'initiative privée et le
surables valeurs de culture et de traditions mi],. goût des responsabilités. C'est ainsi que, dans un
lénaires, et il n'arrive vis-à-vis de nous qu'à un pays comme la Russie, le p],us grand Etat agri-
niveau d'existence inférieur. cole du monde, il a été impossible d'empêcher
En tant que nationaux-socialistes, nous som.: des milliers d'hommes de mourir de faim. Une
mes remplis d'admiration et d'estime pour les telle catastrophe transplantée en Allemagne se-
grandes réalisations du passé, non seulement au rait inimaginable car, en définitive, la Russie
sein de notre peuple, niais encore par delà les compte dix citadins seulement pour quatre-vingt-
frontières. Nous sommes heureux d'appartenir dix paysans; l'Allemagne, au contraire, soixante-
à une communauté de culture européenne qui quinze citadins pour vingt-cinq paysans!
a marqué, dans une si large mesure, le monde On pourrait poursuivre à l'infini cet exposé.
actuel de l'empreinte de son esprit. Nationaux-socialistes aussi bien que boJ,chévis-
Le bokhévisme rejette ce passé culturel et tes sont convaincus qu'un monde les sépare, un
affirme que l'histoire de la civilisation et de l'hu- abîme insondable et impossible à franchir. Mais
manité n'a vraiment commencé qu'à la date de il y a en outre, entre nous, les cadavres de plus
naissance du marxisme. de quatre ·cents camarades nationaux-socialistes ·
En tant que nationaux-socialistes, nous ne des milliers d'autres nationaux-socialistes appar-'
sommes peut-être pas toujours, sur l'un ou l'au- tenant à d'autres organisations sont aussi tombés
tre point, d'accord avec nos organismes ecclé- en luttant contre des insurgés bolchévistes; il y
siastiques. Mais nous ne préconisons en aucune a entre nous des milliers de soldats et de gens
façon l'irréligion, ni l'absence de foi, et nous ne de police qui ont été fusillés et massacrés en
désirons point que nos églises deviennent des défendant le Reich et Jes pays allemands contre
clubs ou des cinémas. les éternels assauts des communistes révolution-

1
186 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 187
naires, et rien que dans les rangs du Parti natio- 1921. - Mars: Insurrection de l'avant-garde
nal-socialiste, nous avons compté plus de qua- prolétarienne en Allemagne.
rante-trois mille blessés! Des milliers d'entre eux 1923.- Automne : Crise révolutionnaire en Alle-
sont restés ou bien aveugles ou bien estropiés magne.
pour tout le reste de leur vie. 1924. - Décembre : Insurrection en Esthonie.
TANT QU'IL NE s'AGIT POUR LE BOLCHÉVISME 1925. - Avril: Insurrection au Maroc.
QUE D'UNE AFFAIRE RUSSE, IL NE NOUS 1927. - Juillet: Insurrection à Vienne.
INTÉRESSE NULLEMENT. CHAQUE PEUPLE 1928. - Avril : ExpltOsion à la cathédrale de
DOIT FAIRE SON SALUT A SA MANIÈRE. MAIS Sofia.
SI LE BOLCHÉVISME VEUT EXERCER SON Depuis ' 1925. - Mouvement révolutionnaire en
INFLUENCE EN ALLEMAGNE, NOUS SOMMES Chine.
SES ENNEMIS LES PLUS ACHARNÉS ET LES 1926. - Décembre : Aux Indes néerlandaises
PLUS FANATIQUES. (Java) éclate une insurrection communiste,
Un fait est certain, c'est que le bolchévisme se heureusement comprimée en temps utile.
considère lui-même comme une idée révolution- 1927. - Développement de la révolution en
naire de portée universeHe, comme un mouve- Chine; mouvement communiste nègre aux
ment révolutionnaire mondial, et qu'il le pro- Etats-Unis; arrestation d'~gents communistes
clame. Je me contenterai d'invoquer ici quelques- dans les Etats baltes.
uns des événements révolutionnaires des quinze 192~. - On déniche des ()rganisations commu-
dernières années, établissant comment la presse mst.es. en Espagne, au Portugal, en Hongrie,
bolchéviste, la littérature bolchéviste et les hom- Bolivie, Lettonie, Italie, Finlande Esthonie
mes d'Etat ainsi que les orateurs bolchévistes Lithuanie, au Japon; excès com~uniste e~
de premier plan affirment ouvertement les liens Chine; bombes communistes en Argentine.
qui ],es unissent à ces événements et s'en vantent 1929. - Mai : Barricades à Berlin. Août : Con-
même. ~ès com~uniste ~ondial << Contre l'Impéria-
1918. - Novembre: Révolutions en Autriche et lisme »; msurrechon en Colombie. Septem-
en Allemagne. bre : Explosion de bombes en Allemagne.
1919.- Mars: Révolution prolétarienne en Hon- Octob~e : Des bolchévistes, venus de Russie,
grie; insurrection en Corée. Avril: Révolution envahissent la Mandchourie.
des Soviets en Bavière. 1930. - Février : Menées communistes en Alle-
1920. - Septembre : Occupation des usines par magne. Mars: Congrès communiste mondial
les ouvriers, en Italie. « des sans-travail ». Mai: Insurrection corn-

/
188 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 189
muniste armée en Chine. Juin-juillet: Répres- notre pays 6 millions de partisans, le nombre
sion du mouvement communiste en Finlande; des miens était de 13 minions.
guerre civile fomentée par les communistes en Lors de la lutte décisive, il a succombé. Le
Chine. national-socialisme a arraché l' A1lemagne et
1931. -Janvier : Combats avec des bandes com- peut-être, avec elle, l'Europe tout entière à la
munistes en Chine; divulgation officielles sur catastrophe la plus terrible de tous les temps.
les menées communistes aux Etats-Unis. Mai : Si ceux qui, dans l'Europe oocidentale, portent
La révolution éclate en Espagne. Juin-juillet : un jugement sur ces questions, possédaient ],a
Nouveaux combats avec des bandes commu- même expérience pratique que moi, je crois
nistes, en Chine. , qu'ils finiraient par se faire une conception toute
1931. - Août : Lutte contre ],e communisme en différente des choses. Si mon combat avait
Argentine; fermeture de la Délégation com- échoué, et si l'émeute bolchéviste avait d'abord
merciale communiste dans l'Amériqfre du Sud; triomphé en Allemagne, alors, je le sais, la gran-
arrestations, etc., etc. deur de notre exploit historique ne serait cer-
1
On pourrait citer à l'infini... tainement pas contestée. A l'heure actue1le, je
J'ai lu dans le dernier discours du garde des ne puis me présenter qu'en avertisseur, peut-être
Sceaux ~nglais, si je ne me trompe, que l'Union raillé par le reste du monde. Mais cependant,
des Soviets n'a pas de telles tendances et en .pour ce qui est de l'Allemagne, en toute con-
particulier n'a aucune tendance militaire agres- science je suis obligé de constater que les émeu-
sive. Personne ne se réjouirait plus que nous s'il tes et ],es révolutions communistes en Allemagne
était prouvé à l'avenir que cette conception re- n'auraient jamais pu avoir lieu sans la prépa-
pose sur des faits réels. Mais le passé parle con- ration intellectuelle et matérielle faite par le
tre eUe. Si je nie permets d'opposer à ce juge- bolchévisme universel. Ses chefs les plus impor-
ment ma propre opinion, je puis tout au moins tants ont été, pour leurs actes révolutionnaires
démontrer que le succès de ma propre lutte dans en Allemagne, non seulement conseillés et com-
la vie n'est point précisément l'unique résultat mandités par ],a Russie, mais aussi fêtés et déco-
d'une incapacité qui serait par hasard fortement rés dans ce pays, et même nommés chefs de
marquée chez moi. Je crois m'entendre un peu à corps d'armée russes. Ce sont là des faits.
ces choses. J'ai commencé mon œuvre ici en
AUCUNE GUERRE EUROPÉENNE NE PEUT ÊTRE
A1lemagne à peu près à l'époque où le bolché-
DE QUELQUE PROFIT POUR L'ALLEMAGNE.
visme fêtait dans ce pays ses premiers succès :
la première guerre civile. Lorsque, au bout de Ce que nous voulons, c'est la liberté et l'indé-
quinze années, le bolchévisme comptait dans pendance. Dans ce but, nous étions prêts aussi
190 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOUR S HISTORIQUES 191
à signer des pactes de non-agression avec tous en France, si des ressortissants de ces nations
les Etats qui sont nos voisins. Si nous en excep- subissaient un sort aussi triste 1 Considérer
tons la Lithuanie, ·Ce n'est pas parce que nous comme un crime méritant d'être puni le senti-
désirons une guerre avec elle, mais c'est parce ment humain d'appartenir à un peuple dont on
que nous ne pouvons conclure des traités poli- vous a séparé de force, contre tout droit et toute
tiques avec un Etat qui ne respecte pas les lois aspiration légitime, cela revient à contester le
les plus élémentaires de la vie commune des droit que l'on accorde même à chaque animal :
hommes. Il y a ici lieu de déplorer ],e fait que, le droit de l'attachement au maître e f à la vieille
dans bien des cas, l'éparpillement des nations communauté natureUe. En Lithuanie, 140.000
européennes rend difficile la fixation de fron- Allemands sont dépourvus de ce droit-là.
tières nationales correspondant aux nationalités, Par conséquent, at'ssi longtemps que les ga-
ou que certains traités, sciemment, ne tiennent ra,nts responsables du Statut de Memel seront
aucun compte de l'homogénéité nationale. Et impuissants à ramener la Lithuanie au respect
quand des hommes éprouvent le- ma:-Ihêur d'être des droits de l'homme le plus élémentair·e, nous
arrachés de force à leur peuple, il est d'autant n'aurons, de notre côté, aucune possibilité de
plus répréhensible de les tourmenter et de ],es conclure quelque traité que ce soit avec cet Etat.
maltraiter. Il y a quelques semaines, j'ai lu, dans Sauf cette exception - qui peut être suppri-
un grand journal international, une remarque mée à tout instant par les grandes puissances
disant que l'Allemagne pourrait facilement re- responsables, - nous sommes prêts à augmen-
noncer au Territoire de Memel et qu'elle est déjà ter, par un traité de non-agression et d'exclusion
assez grande. Ce distingué gratte-papier oublie de la force, le sentiment de sécurité dans chacun
que 140.000 hommes possèdent tout de même des Etats voisins de l'A1Jemagne, sentiment dont
aussi un droit propre à la vie et qu'il ne s'agit nous profiterons comme eux. Mais il ne nous est
pas du tout de la question de savoir si ],' Alle- pas possible de compléter de tels traités par des
magne les veut ou ne les veut pas, mais de la engagements d'assistance qui ne sont pas suppor-
question : désirent-ils être ou ne pas être Alle- tables pour nous, tant au point de vue de notre
mands? Or, ils sont Allemands. Par une attaque conception du monde qu'au point de vue politi-
subite qui eut lieu en pleine paix et qui ne fut que et objectif. Le national-socialisme ne peut
sanctionnée qu'après coup, on les a arrachés au pas appeler le peuple allemand au combat pour
Reich et, comme punition de ce qu'ils restent la conservation d'un système qui, au moins dans
attachés au peuple allemand, on les persécute, notre propre Etat, se révèle comme notre ennemi
on les torture et on les maJ,traite de la manière le plus acharné.
la plus barbare. Que dirait-on en Angleterre ou L'engagement pour la paix, oui 1 Quant à une
DEUX DISCOURS HISTORIQUES 193
192 PRINCIPES D'ACTION
Aussi longtemps que le concept de pacte de
assistance de la part du bokhévisme en ca~ de non-immixtion n'aura pas été l'objet d'une défi-
conflit, nous ne la désirons pas et nous ne senons nition extrêmement précise, il nous sera aussi
pas en état de l'accorder. impossible de signer des pactes de ce genre que
D'AILLEURS, NOUS VOYONS DANS LA CONCLU- d'accepter des obligations i1Jimitées d'aide et
SION DES PACTES D'ASSISTANCE QUI NOUS d'assistance. Nous autres Allemands, nous au-
SONT CONNUS, UN DÉVELOPPEMENT QUI NE rions en réalité, plus que tous autres, motif de
SE DISTINGUE EN AUCUN POINT DE LA FOR- nous féliciter qu'on puisse enfin trouver une
MATION DES ANCIENNES ALLIANCES MILI- voie ou une méthode permettant d'entraver ou
TAIRES. d'empêcher l'action de forces extérieures sur la
vie politique intér~eure des peuples. L'Allemagne
Nous le regrettons, particulièrement parce que n'a-t-elle pas été, depuis la fin de la guerre mon-
le traité d'alliance militaire franco-russe a, sans diale, une victime de telles perturbations conti-
aucun doute introduit un élément d'insécurité nues? Notre parti communiste était la section
dans le seul traité de sécurité mutuelle vraiment d'un mouvement so]jdemel11: établi à l'étranger
clair et précieux en Europe, à savoir le .traité et en recevait ses directives politiques.
de Locarno. Les interpellations qui, dans ces Tous les soulèvements en Allemagne étaient
derniers temps, ont été faites de divers côtés sur inspirés du dehors et en recevaient appui maté-
les obligations de droit résultant de cette ?ou- riel. Ce que l'univers entier savait d'ailleurs fort
velle alliance proviennent sans ·doute de cramtes bien sans autrement s'en émouvoir.
analogues et prouvent, tant par les que~ti~ns que Toute une armée d'émigrés agit de l'étranger
par les réponses, combien se trouve ams1 ac~ru contre nous.
le nombre des cas susceptibles de donner heu A Prague, à Paris et dans d'autres villes on
à des divergences d'opinions. Le Gouverneme?t ne cesse d'imprimer des journaux révolution-
allemand serait tout particulièrement recon~ais­ naires allemands qui sont ensuite introduits en
sant de recevoir une interprétation authentique contrebande en Allemagne. Des appels à la vio-
des répercussions et des effets que l'alliance mi- lence trouvent l'accuei1. le plus empressé non
litaire franco-russe a sur les engagements con- seulement dans ces organes, mais encore dans
tractue],s des divers signataires du traité de Lo- d'autres grands journaux. Des postes émetteurs
carno. De plus il ne voudrait pas l_ai_sser .s'élev~r clandestins invitent du dehors à des attentats en
le moindre doute sur sa propre opmwn, a savoir Allemagne. D'autres font en langue allemande
qu'il estime que ces alliances militaires sont in- de la propagande pour des organisations terro-
compatibles avec l'esprit et la lettre du Pacte de ristes inter.dites en Allemagne. Des tribunaux
la Société des Nations. PRINCIPES D'ACTION 13
194 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 195
sont ouvertement constitués à l'étranger pour mentaire de solidarité résultant de communes
tenter d'intervenir dans l'administration de la origines nationales, le peuple et le Gouverne-
justice allemande, etc., etc. Quelque intéressés ment allemands désirent tout naturellement que
que nous soyons nous-mêmes à mettre un terme le droit des peuples de disposer d'eux-mêmes ne
à de telles tentatives et méthodes, nous ne vou- soit pas seulement reconnu aux peuples étran-
lons cependant pas .c ourir le risque immense gers, mais aussi partout au peuple a1.lemand.
qu'en cas d'une définition- insuffisante de tels Quant à moi, je crois qu'à la longue il n'est
faits, un régime qui, à l'intérieur, n'a pas ~· ~u­ pas de régime qui puisse résister s'il' n'est ancré
tres bases juridiques que la vio~ence, consid~re dans le peuple, s'il n'est pas son émanation et
le premier soulèvement venu comme une immix- s'il n'est pas désiré par le peuple.
tion provenant d'influences étrangères et, pour Qu'il n'y ait pas de difficultés de ce genre entre
se maintenir, fasse appel à l'appui ~é prévu l'Allemagne et la Suisse, en grande partie de race
par les traités. - ., . germanique, i1. faut tout simplement l'attribuer
On ne contestera guère que les fronheres poli- au fait que l'indépendance de la Suisse est réelle
tiques de l'Europe ne coïncident. pas et,.n~ peu- et que personne ne doute que le Gouvernement
vent pas coïncider avec les frontieres d Idees de de ce pays ne soit l'expression véritable de la
cette partie du monde. . volonté du peuple.
Depuis l'introduction du christianisme, certai~ Nous autres Allemands avons tout motif de
nes idées se so:nt répandues dans la communaute nous féliciter d'avoir à nos frontières un Etat
des peuples européens et des destinées europé~n­ ayant un très haut pourcentage de population
nes et au delà des frontières étatiques et natio- germanique, un Etat d'une solidité à toute
nales 'ont créé des rapports et des éléments de épreuve et en possession d'une indépendance vé-
liais~n. Quand, par exemp].e, un membre d'un ritable et effective. L'Allemagne regrette d'au-
cabinet étrancrer regrette que l'Allemagne tant plus ],a tension résultant du conflit avec
actuelle ne I~connaisse plus certaines idées l'Autriche qu'elle a amené une perturbation dans
admises à l'ouest de l'Europe, il devrait alors en nos relations antérieurement si bonnes avec l'Ita-
déduire logiquement qu'inversement les concep- lie, Etat avec lequel nous n'avons, par ailleurs,
tions du nouveau Reich ne peuvent pas rester aucune opposition d'intérêts.
sans effet sur l'un ou l'autre des pays allemands. Si je passe de ces considérations générales à
L'Allemacrne n'a pas l'intention et encore une fixation plus précise des problèmes actuels
b
moins ],a volonté de s'immiscer dans les aff'
aires qui se posent, je me vois amené à formuler
intérieures de l'Autriche, de l'annexer ou de se comme suit la position prise par le Gouverne-
la rattacher. Or, étant donné le sentiment élé- ment allemand :
196 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 197
1. - LE GOUVERNEMENT ALLEMAND DÉCLINE CHARGE, DÉSORMAIS UNILATÉRALE IMPOSÉE
LA DÉCISION PRISE A GENÈVE, LE 17 AVRI~. A L'ALLEMAGNE, A L'ENCONTRE DU TRAITÉ,
CE N'EST PAS L'ALLEMAGNE QUI A UNILATE- REPRÉSENTENT POUR CETTE NATION UNE
RALEMENT VIOLÉ LE TRAITÉ DE VERSAILLES. CHARGE ET UNE DISCRIMINATION D'UNE DU-
LE TRAITÉ DE VERSAILLES/ A ÉTÉ VIOLÉ UNI- RÉE ILLIMITÉE.
LATÉRALEMENT SUJ> DES POINTS CONNUS
ET, PAR SUITE, ANNULÉ PAR LES PUISSAN- Le Gouvernement allemand déclare cependant
CES QUI N'ONT PAS PU SE RÉSOUDRE A d'une manière solennelle que ces mesures prises
FAIRE SUIVRE LE DÉSARMEMENT DE L'ALLE- par lui se rapportent exclusivemeQ.t aux points
MAGNE qui constituent pour le peuple allemand une
' RÉCLAMÉ PAR EUX, DE LEUR PRO-, discrimination morale et matérielle. C'est pour-
PRE DÉSARMEMENT, PRÉVU DANS LE TRAITE.
quoi le Gouvernement allemand respectera
Cette nouvelle discrimination infligée, par la absolument les articles concernant la vie en com-
résolution de Genève, à l'Allemagne, met le Gou- mun des nations, y compris les prescriptions
vernement allemand dans l'impossibilité de ren- territoriales, et ne réalisera que par une entente
trer au sein de la Société des Nations avant que pacifique les revisions inévitables au cours des
les conditions préalables d'une vra.ie ég.al~té ,de.s temps.
droits pour tous les participants aient ete reah-
sées. A cet effet, le Gouvernement allemand con- 3. - LE GOUVERNEMENT ALLEMAND A L'INTEN-
sidère comme indispensable d'établir "?ne sépa: TION DE NE SIGNER AUCUN TRtiTÉ QUI LUI
ration précise entre le Trait~ de Versailles,. base PARAISSE INEXÉCUTABLE, MAIS IL mmcu-
sur une distinction entre vamqueurs et vamcus, TERA SCRUPULEUSEMENT TOUT TRAITÉ VO-
et la Société des Nations, qui doit être basée sur LONTAIREMENT SIGNÉ, MÊME s'IL A ÉTÉ
une estimation égale et sur une égalité des droits RÉDIGÉ AVANT SON ACCESSION AU POUVOIR.

de tous ses membres. C'est pourquoi il observera et remplira toutes


Cette écralité des droits doit s'étendre à toutes les obligations que les autres contractants se
les foncti~ns et à tous les droits matériels de la montreront prêts à respecter. Le Gouvernement
vie internationale. allemand voit dans le respect de la zone démili-
2. - LE GOUVERNEMENT ALLEMAND, A LA tarisée une contribution à la pacification de
SUITE DU NON-ACCOMPLISSEMENT DES OBLI- l'Europe qui, pour un Etat souverain, est d'une
GATIONS DE DÉSARMEMENT DE LA PART DES lourdeur inouïe. Il croit devoir faire remarquer
AUTRES ÉTATS, S'EST, DE SON CÔTÉ, LIBÉRÉ que l'accumulation continue de troupes, de ],' au-
DES ARTICLES QUI, PAR SUITE DE LA tre côté de la frontière, ne peut guère être consi-
PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 199
dérée comme un complément de ses propres AGRESSION ET A LES COMPLÉTER PAR
efforts. TO UTES LES DISPOSITIONS, VISANT A ISO-
LER LES BELLIGÉRANTS ET A LOCALISER
4. - LE GOUVERNEMENT ALLEMAND EST PRÊT
LE FOYER DE GUERRE.
A PARTICIPER EN TOUT TEMPS A UN SYS-
TÈME DE COOPÉRATION COLLECTIVE, AYANT Il est prêt, en particulier, à accepter toutes les
POUR BUT D'ASSURER LA PAIX EUROPÉENNE. obligations qui résultent de ces pactes relative-
ment à la livraison de matériel et · d'armes en
Mais il considère comme nécessaire qu'on
temps de paix ou en temps de guerre, et qui
tienne compte de la loi de l'éternel « devenir »,
sont assumées et respectées par tous les contrac-
en maintenant ouverte la voie de la revision des tants.
traités. Il voit dans cette possibilité d'une évo-
lution réglée d'un traité un élément de garantie 7.- LE GOUVERNEMENT ALLEMAND EST PRÊT,
pour la paix, et il considère l'étouffement de POUR COMPLÉTER LE PACTE DE LOCARNO, A
toute évolution nécessaire comme une compres- SE RALLIER A UNE CONVENTION AÉRIENNE
sion pouvant provoquer 4es explosions. ET A EN DISCUTER LES CLAUSES.

5. - LE GOUVERNEMENT ALLEMAND EST 8. - LE GOUVERNEMENT ALLEMAND A FAIT


D'AVIS QUE LA RECONSTRUCTION D'UNE CONNAÎTRE LES PROPORTIONS DE LA RÉOR-
COOPÉRATION EUROPÉENNE NE PEUT S'EF- GANISATIONS DE LA NOUVELLE ARMÉE ALLE-
FpCTUER DANS LE CADRE DE CONDITIONS MANDE.
UNILATÉRALEMENT OCTROYÉES.
IJ, ne s'en écartera en aucun cas. Il ne peut
Il crqit qu'il est préférable, étant donné que voir, dans l'exécution de son programme, une
les intérêts des partis ne sont pas toujours les menace quelconque pour une autre nation, ni
mêmes, de se contenter toujours d'un minimum sur terre, ni dans l'air, ni sur mer. Il est prêt à
au lieu de faire é·chouer cette coopération en tout moment à s'imposer, dans ses armements,
posant un maximum d'exigences irréalisables. les limitations que les autres Etats accepteront
Il est en outre convaincu que cette entente, vi- eux aussi. Le Gouvernement allemand a déjà,
sant à un but grandiose, ne peut se faire que par spontanément, fait connaître certaines limita-
étapes. tions précises de ses projets. Il a ainsi donné la
meilleure preuve de sa volonté d'éviter une
6.- LE GOUVERNEMENT ALLEMAND EST PRÊT,
course sans fin aux armements. Le fait qu'il a
EN PRINCIPE, A CONCLURE, AVEC CHACUN
limité les armements aériens allemands sur ],a
DES ÉTATS VOISINS, DES PACTES DE NON-
base de la parité avec les diverses autres grandes
200 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 201

nations de l'Ouest permet, à tout instant, de fixer LIMITATION << PRATIQUE ll DES ARME-
une limite maxima, que l'Allemagne s'engagera MENTS.
formellement à respecter, elle aussi.
La limitation de la marine allemande aux A mon avis, la seule possibilité d'atteindre ce
35 0/0 de la flotte angl,aise représente une pro- büt c'est le retour aux idées de l'ancienne Con-
portion encore de 15 0/ 0 inférieure au total de vention de la Croix-Rouge de Genève. n n'admet
la flotte française. Comme on a pu lire dans dif- d'abord, comme possible, qu'une suppression
férents commentaires de presse que cette reven- progressive, en même temps qu'une prescription
dication n'était qu'un début et qu'elle s'enflerait des armes et des méthodes de combat qui, d'e
notamment avec la possession de colonies, 1e par leur nature même, sont en désaccord avec
Gouvernement allemand a formellement déclaré la Convention de Genève déjà en vigueur.
que cette exigence avait un caractère défini tif et II croit, en outre, que, comme l'emploi de bal-
nullement provisoire : l'Allemagne n'a ni l'in- les dum-dum a été autrefois défendu et, d'unf'
tention ni ],e pouvoir et elle n'éprouve pas la manière générale, a été aussi pratiquement em-
nécessité de participer à une nouvelle course aux pêché, on pourra également réussir à défendre
armements navals, quelle qu'elle soit. l'emploi de certaines armes et à l'empêcher
Le Gouvernement allemand reconnaît sponta- aussi, pratiquement. Il entend par ces armes en
nément l'importance vitale et, par suite, la légi- premier lieu toutes celles qui, dans le c·ombat,
timité de la prédominance navale de l'Empire apportent la mort et ].a destruction, moins aux
britannique, absolument comme nous sommes soldats combattants qu'aux femmes et aux en-
décidés, nous autres, à faire tout ce qui est në- fants ne prenant pas part au combat même.
cessaire pour la protection de notre existence Le Gouvernement allemand considère comme
continentale et de notre liberté. Le Gouverne- fausse et inefficace l'idée de supprimer les
ment allemand a, très sincèrement, l'intention avions, tout en laissant libre le bombardement.
de mettre tout en œuvre pour établir et main- Mais il considère possible d'interdire d'une
tenir avec le peuple et l'Etat anglais des rela- manière internationale l'emploi de certaines
tions devant empêcher à jamais entre les deux armes, comme contraire au droit des gens, et de
peuples le retour d'une lutte comme la dernière, discriminer les nations qui se servent pourtant
la seule jusqu'ici qui les ait vus aux prises. de telles armes en les mettant au ban de l'huma-
nité, de ses droits, de ses lois.
9. -- LE GOUVERNEMENT ALLEMAND EST PRÊT Il croit que, dans ce cas également, on n'arri-
A PARTICIPER, D'UNE MANIÈRE ACTIVE, A vera à un résultat qu'en procédant graduelle-
TOUS LES EFFORTS TENTÉS EN VUE D'UNE ment. Ainsi donc : défense de lancer des bombes
202 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 203
gazogènes, incendiaires ou explosives e~ ?eh?rs Etant donné les fortifications formidables de la
d'une véritable zone de combat. Cette hm1tatwn frontière française, une telle suppression inter-
peut être-P-2ursuivie jusqu'à complète discrimi- nationale de l'arme d'attaque la plus lourde don-
nation internationale du lancement des bombes. nerait automatiquement à la France une sécurité
Mais tant que le lancement des bombes en soi de cent pour cent. \
reste libre, toute limitation du nombre d'avions
de bombardement semble sans fruit, étant donné 11. - L'ALLEMAGNE SE DÉCLARE PRÊTE A
la possibilité de les remplacer rapidement.. APPROUVER TOUTE LIMITATION DES CALI-
Mais si le l.ancement des bombes en soi est BRES DE L'ARTILLERIE, DES VAISSEAUX DE
sticrmatisé
5 comme acte barbare ·C ontraire au droit LIGNE, DES CROISEURS ET DES TORPIL-
des gens, la construction d'avions de bombarde- LEURS.
ment sera bientôt considérée comme superflue
Le Gouvernement allemand se déclare prêt,
et inutile et prendra fin automatiquement. •
de' même; à accepter toute limitation internatio-
Si, grâce à la Convention de la Croix-Rouge de nale du déplacement des vaisseaux. Enfin, le
Genève l'on a réussi autrefois à empêcher peu Gouvernement allemand est prêt à accepter la
à peu ' le meurtre possible des blesses '
sans J.imitation du déplacement des torpilleurs ou
défense ou des prisonniers, il doit alors être é~a­ même leur suppression complète, dans le cas
lement possible d'interdire, par une convention d'un règlement international analogue.
analocrue le bombardement aérien contre la po-
De plus, il donne l'assurance qu'il se rallie,
o '
pulation .
civile, sans défense, pour arriver en f111 d'une manière générale, à toute limitation des
it l'interdiction absolue.
armements ou à toute suppression des arme-
L' Al.lemagne voit, dans une telle manière fon- ments, internationale et efficace, dans un même
damentale de traiter ce problème, un plus grand délai.
apaisement et une plus grande sécurité des peu-
ples que dans tous les pactes d'assistance et dans 12. - LE GOUVERNEMENT ALLEMAND EST
toutes les conventions militaires. D'AVIS. QUE TOUTES LES TENTATIVES FAITES
EN VUE DE RÉALISER A L'AIDE D'ACCORDS
10.-- LE GOUVERNEMENT ALLEMAND EST PRÊT
INTERNATIONAUX OU D'ACCORDS ENTRE
A APPROUVER TOUTE LIMITATION AYANT
PLUSIEURS ÉTATS UN APAISEMENT EFFICACE
POUR BUT DE SUPPRIMER DES ARMES
DE CERTAINES TENSIONS EXISTANT ENTRE
LOURDES PROPRES SURTOUT A L'ATTAQUE.
DES ÉTATS DÉTERMINÉS RESTERONT VAINES,
Ces armes comprennent : d'abord l'artillerie TANT QUE LES MESURES NÉCESSAIRES N'AU-
la plus lourde, ensuite les tanks les plus lourds. RONT PAS ÉTÉ PRISES POUR RÉUSSIR A
DEUX DISCOURS HISTORIQUES 205
204 PRINCIPES D'ACTION

EMPÊCHER QUE L'OPINION PUBLIQUE DES


la veulent. Les gouvernements -doivent avoir les
PEUPLES NE ,SOIT EMPOISONNÉ, PAR DES
moyens de la sauvegarder. Je crois que la restau-
GENS MALVEILLANTS, SOUS FORME DE DIS-
ration de la force armée allemande constituera
COURS, D'ÉCRITS, DE FILMS, DE PIÈCES DE
un élément de cette paix. Non parce que nous
projetterions de lui donner une ampleur insen-
THÉATRE.
sée, mais parce que le seul fait de son existence
13; - LE GOUVERNEMENT ALLEMAND EST comble un vide périlleux en Europe. L' Allema-
TOUJOURS PRÊT A s'ASSOCIER A UN ACCORD gne n'a pas l'intention d'accroître indéfiniment
INTERNATIONAL ARRÊTANT ET EMPÊCHANT des armements. Nous ne possédons point dix
D'UNE MANIÈRE EFFICACE TOUTE TENTATIVE mille avions de bombardement et nous ne les
construirons pas; bien au contraire nous nous
D'INGÉRENCE VENANT DU DEHORS DANS LES . '
sommes Imposés nous-mêmes une limite suscep-
AFFAIRES D'UN ÉTAT.
tibl~ d'assurer, selon notre ·c onviction, la pro-
Il doit pourtant exiger qu'une telle réglemen- tection de la nation allemande sans heurter
tation soit internationale et profite à tous les l'i~ée de la sécurité collective et de sa réglemen-
Etats. Cependant, étant donné que, dans les pays tat~on. No~1s ne souhaitons rien de mieux que de
dont le Gouvernement n'est pas soutenu par la voir un reglement de ce genre nous ],a isser les
confiance générale du peuple, des soulèvements moyens d'employer l'activité de notre peuple à
à l'intérieur du pays risquent d'être attribués à des productions plus utiles que la fabrication
une ingérence venue de l'extérieur, il importe d'un outillage destiné à la destruction des vies
que la notion d'ingérence soit nettement définie humaines et des richesses.
in ternationalement. Nous croyons que si les peuples de l'univers
pouvaient s'entendre pour anéantir dans un
geste commun toutes leurs bombes incendiaires,
Députés! à gaz ou explosives, ils y trouveraient assuré-
Hommes du Reichstag allemand! ment J>lus de profit qu'à s'en servir pour s'entre-
tuer mutuellement.
Je me suis efforcé de vous présenter un exposé
Lorsque je tiens ce langage, je ne parle plüs
des pensées qui nous animent aujourd'hui. Quels
comme représentant d'un Etat sans défense, au-
que soient les soucis qui pèsent sur nous dans le
quel un. pareil acte de la part des autres n'ap-
détail, je ·considère qu'il est incompatible avec
porterait que des avantages sans lui imposer
mon devoir de chef de la nation et de chance]jer
d'obligations. Je n'ai pas l'intention de me mêler
du Reich de formuler le moindre doute quant à
aux discussions qui ont surgi çà et là dans les
la possibilité de maintenir la paix. Les peuples
206 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 207
derniers temps quant à la valeur de l'armée na- Qu'il soit donné à l'Allemagne d'apporter une
tionale et à celle des autres armées, ou au man- contribution impérissable à cette grande œuvre
que de courage du soldat étranger contrairement telle est notre fière espérance et notre inébran~
à ],a bravoure exceptionnelle de la propre nation. labie conviction.
Nous tous, nous savons, hélas! combien de
millions d'intrépides et héroïques adversaires
se sont trouvés en face de nous durant la guerre
mondiale. Et à nous Allemands l'histoire peut
assurément rendre le témoignage que nous avons
moins souvent connu l'art de vivre raisonnable-
ment que celui de mourir comme il convient.
Je sais que, si le pays venait à être attaqué, le
citoyen allemand remplirait plus que jamais son
devoir de sol.dat, car quinze longues années d'ex-
périence lui ont enseigné ce qu'est le sort des
peuples vaincus. Cette conviction profonde nous
impose à tous une lourde responsabilité et par
là même une obligation suprême.
Je ne saurais mieux achever le discours que
je viens de prononcer devant voue;, qui êtes mes
camarades de combat et les hommes de confiance
de la nation, qu'en renouvelant notre profession
de foi en faveur de la paix. La nature de notre
nouvelle constitution nous donne le moyen de
mettre . fin en Allemagne aux excitations guer-
rières. Puissent les autres peuples réussir à don-
ner une expression courageuse aux aspirations
véritables de leur cœur. Quiconque brandit en
Europe la torche incendiaire de la guerre, ne
peut souhaiter que le chaos. Quant à nous, nous
vivons dans la ferme persuasion que ce que
notre temps voit s'accomplir, ce n'est point la
chute de l'occident mais bien sa résurrection.
Discours prononcé au Reichstag le 7 mars 1936,
le jorzr de l'entrée des troupes allemandes en
Rhénanie.

Hommes du Reichstag allemand!


Le Président du Reichstag allemand, notre
camarade Goering, vous a convoqués de ma part
à cette séance pour vous permettre d'entendre
une déclaration du Gouvernement du Reich con-
eernant les questions dont tout le peuple alle-
mand juge, comme vous-mêmes, qu'elles pré-
sentent une importance qu'on qualifie de déci-
sive.
Lorsque dans ces grises journées de novem-
bre 1918 le rideau s'abaissa sur la sanglante tra-
gédie de la grande guerre, des miUions d'êtres
humains, dans le monde entier, se reprirent à
respirer. Pareille à l'annonce d'un printemps
prochain, une espérance souffla sur les peuples
qui non seulement pensaient que l' une des pires
PRINCIPES D'ACTION 14
210 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 211

catastrophes de l'histoire venait de prendre ~n, succomber dans cette lutte. Vaincu, il se voyait
mais s'imacrinaient encore qu'une époque pleme maudit comme responsable d'un conflit qu'il
d'erreurs et de misères se trouvait à un tournant n'avait pas pressenti, ni désiré. Le peuple alle-
de l'histoire. mand croyait à ces thèses avec la force d'une
A travers tous les cris de guerre, les menaces nation qui désespérait du monde et d'elle-même.
farouches, les accusations, les malédictions e~ les Il s'engageait ainsi sur une voie qui devait être
condamnations, l'humanité avait perçu l:ech? · la plus douloureuse de son histoire. Nous tous,
des déclarations du Président des Etats-Ums, ou nous avons été durant de longues années vic-
il était question d'une ère nouvelle et d'un times de cette foi imaginaire et avons dû en
monde meilleur. . supporter les atroces conséquences. Je n'ai pas
Un ordre nouveau était élaboré en 17 pomts, à rappeler ici les cruelles dèceptions du peuple
qui devait esquisser une charte de la commu- aiJ.emand. Je ne veux pas parler de la douleur,
nauté des peuples et de l'h .tmanité .. Quel~ es que de l'affliction, du désespoir dont ces années fu-
soient les critiques dont ils pouvaient etre ou rent remplies pour le peuple allemand et pour
furent }.'objet, ils avaient sans, do~te un avan- nous. Nous avions été entraînés dans une guerre
tage; la connaissance que le retablissement pur dont nous étions tout aussi innocents ou coupa-
et simple de l'ancien état de chos.es et le retou~ bles que les autres. Mais précisément parce que
aux institutions et aux conceptions du passe nos sacrifices étaient les plus grands, nous étions
devaient immanquablement aboutir de nouvea~l les plus accessibles à une croyance dans des
aux mêmes conséquences. Et ce qu'il Y avait temps meilleurs.
d'attirant dans ces thèses, c'est qu'elles ten- Toutefois nous ne sommes pas les seuls, nous
taient avec une indiscutable grandeur de donner les vaincus, qui ayons éprouvé comment à ce
de nouvelles lois à la vie commune des peuples mirage d'une nouveUe ère humaine se substi-
et de leur insuffler un nouvel esprit d'où pour- tuait une lamentable réalité; il y eut aussi les
rait naître et grandir cette institution qui,. appe- vainqueurs.
lée Société universelle des Nations, devait non Depuis que les hommes d'Etats d'alors se sont
seulement rapprocher les peuples, mais le,s rap- rencontrés à Versailles pour décréter un nou-
procher intérieurement. par .d~ mutuels egards veau régime mondial, dix-sept années se sont
et par une compréhensiOn rec1pro9-ue. , écoulées. C'est plus qu'il n'en faut pour juger
11 n'est pas de peuple qui se sOit abandonne des tendances générales d'une évolution. Point
plus que le peuple allemand à l'attrait ~e c~
A n'est besoin de rechercher et de collectionner
mirage. Il avait eu l'honneur d'etre contramt a les critiques que la littérature et la presse ont
lutter contre tout un monde, et le malheur de faites de cette période pour arriver à un juge-
212 PRINCIPES D' ACTION DEUX DISCOU R S HISTORIQUE S 213

ment décisif; non, il suffit de jeter un regard sur qu'il ne s'en produit d'ordinaire qu' au bout de
le monde actuel, sur la vie réelle, sur ses espoirs millénaires pour donner leurs sens particuliers
et ses déceptions, sur ses crises et ses combats, et leurs caractères aux peuples et aux continents.
pour recevoir une réponse non équivoque sur le Qu'on y réfléchisse : depuis 1918, la tension entre
jugement de cette évolution. les peuples est devenue bien pire qu'elle n e
· Loin que les tensions se soient peu à peu l'avait jamais été auparavant. La révolution bol-
relâchées, loin que les contrastes qui séparent chevique imprime son cachet non seulement
les hommes se soient :üténués, nous voyons extérieurement sur l'un des plus grands pays du
hélas l'inquiétude et les soucis s'accroître plu- monde, mais elle le met intérieurement dans une
tôt que diminuer. . . complète opposition philosophique et religieuse,
La suspicion et la haine, l'envie et la cupi- avec les nations qui ],' entourent.
dité la méfiance et la calomnie sont les senti- Ce ne sont point uniquement ],es idéologies
me~ts qui dominent visiblement et manifeste- humanitaires, économiques et politiques qui
m ent les peuples. La paix qui devait jadis servir s'écroulent et qui ensevelissent leurs représen-
de clef de voûte éternelle au tombeau -de la tants, partis, organisations et Etats; non c'est un
guerre est devenue la semence funeste de nou- monde d'idées qui tombe en ruines, c'est un
velles querelles. Partout où nous portons nos dieu que l'on détrône, des religions et des églises
regards, nous voyons s'élever l'incendie des trou- qu'on extermine, une croyance en l'au-delà qui
bles intérieurs ou extérieurs. Il ne se passe pas disparaît, pendant que ce monde voué à d'ffi-
d'année où, au lieu des cloches de la paix, nombrables tourments est proclamé comme la
l'oreille ne perçoive en quelque lieu de la terre seule réalité existante. Empires et Royaumes
le fracas des armes. s'abîment et s'effacent même peu à peu des m é-
Comment donc être surpris qu'une si pro- moires, tandis que d'autres peuples abandonnent
fonde déception ébranle dans ],' âme des peuples leurs démocraties parlementaires pour ériger à
la foi dans la valeur d'un ordre universel qui leur place -de nouvelles formes politiques. Paral-
semble compromis d'une manière catastrophi- lèlement, des principes économiques qui pas-
que? saient jadis pour être le fondement même de la:
De nouvelles idées cherchent à s'emparer des société humaine sont dépassés et remplacés par
hommes, et ceux qu'elles ont gagnés se lèvent des maximes contraires. Pendant ce temps les
aussitôt pour de nouvelles conquêtes. L'histoire horreurs du chômage, de la misère et de la f a-
reconnaîtra un jour que, depuis la fin .de la min ~ fondent sur les peuples et entraînent dans
guerre, la terre a été secouée par des boulever- leur tourbillon d es millions d'êtres humains. Les
sements moraux, politiques et économiques tels hommes étonnés .découvrent que le dieu de la~
214 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 215

auerre n'a point déposé son armure, mais • qu'il• et peut-être aussi à d'autres gens, qu'en suivant
b
s'avance sur la terre plus lourdement cmrasse de faux principes on aboutit nécessairement à
que jamais. Si jadis des centaines de ~nille hom- de faux résultats. Que nous ayons eu, nous, par-
mes armés se levaient pour soutemr les butS' ticulièrement à souffrir d'un parei1 développe-
d'une politique impérialiste dictée par les inté- ment, c'est, en partie, ainsi que je l'ai dit, la con-
rêts d'une dynastie, d'un gouvernement ou d'un~ séquence naturelle de la chute profonde où nous
nation, aujourd'hui les millions de sol,dats qm avions été entraînés. Mais si le monde entier
se préparent à combattre, entraînant les peuples ne fut pas épargné par cette série ininterrompue
à leur suite, se dressent pour défendre de nou- de tensions et de crises, cela tient à l'insuffisance
velles idéolocries telles que la révolution mon- de raison et de bon sens avec laquelle furent
diale, le bolchévisme ou même pour la défense envisagés et traités les problèmes qui concer-
de cette idole « Plus j muais la guerre! >> naient les peuples, soit individuellement, soit
Députés! Si je m ·~ts ces faits sous vos yeux et dans leurs rapports entre eux. ·
sous ceux du peuple a]Jemand, c'est moins poul; Or, le point de départ de cette évolution fut
faire sentir la tragique grandeur du temps où ce funeste traité que l'avenir ·regardera comme
nous vivons que pour montrer l'insuffisance spi- une œuvre d'aveuglement humain et de passion
rHuelle de ceux qui se prétendaient alors appe- déraisonnable, et qui demeurera dans l'histoire
lés à instaurer dans le nom d'une nouvelle ère l'exemple typique de la façon dont on ne doit
d'évolution pacifique et d'heureuse prospérité. pas terminer les guerres si l'on ne veut pas
Il est encore un fait que je tiens à constater plonger les peuples dans un nouveau désarroi.
à cette heure : c'est que ce n'est pas à nous qu'in- C'est l'esprit de ce traité qui, étant donné les
combe la responsabilité d'un semblable dévelop- liens étroits qui le rattachent à la constitution
pement, car après la terrible catastrophe et du- de la communauté des nations, a pesé dès l'abord
rant la période d'humHiation et d'impuissance sur la Société des Nations et lui a ·e nlevé sa
où nous nous débattîmes, nous n'eùmes ni la valeur.
force ni le pouvoir d'offrir des idées au monde, Depuis lors, il existe un désaccord entre le
et moins encore ·de lui prescrire des lois. Ce pri- principe, seul logique, d'une Société des Nations
vilècre fut réservé aux Puissants qui gouvernaient composée de membres libres et égaux, et la dis-
b
alors la terre. Quant à l'Allemagne, elle fut pen- tinction posée par ],e traité de Versailles entre
dant plus de quinze ans au nombre des gou- vaincus, c'est-à-dire sans droits, et vainqueurs,
vernés. c'est-à-dire ayant tous les droits.
Si je mentionne ceci, c'est que je voudrais C'est l'atmosphère morale de ce traité qui a
également faire comprendre au peuple allemand, engendré aussi l'étroitesse de vues avec laquelle
216 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 217
ont été abordés un grand nombre de problèmes possibilités d'·e xistence de tel ou tel autre
mondiaux d'ordre politique ou économique. Des peuple.
frontières ont été tracées entre les peuples sans Il es~ regrettable, par exemple, que le monde
qu'il fût tenu compte des nécessités évidentes de ne vemlle pas se donner la peine de compr·en-
la vie ou des traditions du passé, la pensée do- dre les causes qui rendent si difficile au peuple
minante a été celle dè la vengeance et des repré- allemand le maintien de son existence
sailles et, conséquence natureHe, la crainte d'une Mais ce qui est saisissant c'est de ~oir tant
revanche toujours possible de la part du vaincu. d'organes de la Presse constater chaque jour
A un moment les hommes d'Etat eussent eu la avec une réelle satisfaction les soucis dont est
possibilité, par un simple appel à la raison et nécessairement accompagnée l'existence de no-
au cœur des millions de soldats appartenant aux tre peuple. Tant qu'il ne s'agit que de littéra-
armées des peuples belligérants, de frayer la teurs sans importance, passe encore, mais il est
voie à une entente fraternelle facilitant au regrettable
,. , . ,
que, des hommes d'Etat ' eux aussi '
monde, et cela pour des siècles, la coopération s mgement a decouvrir dans les sianes manifes-
entre les Etats et les nations. Or, c'est exacte- tes ou imaginaires de la misère ~t du dénue-
ment le contraire qui s'est produit. me~t d't~n pe~1p~e des indices réjouissants pour
Et ce qu'il y a de pis, c'est que l'esprit de l.a situation generale et son avenir.
haine qui anime ce traité s'infiltra ·d ans la men- , To~t cela ~ commencé en 1918. C'est alors que
talité générale des peuples, qu'il se mit à infec- s est. mstaure cet « art de gouverner » qui crée
ter l'opinion publique et qu'il, aida au triomphe stupidement des problèmes que ses auteurs
de la déraison. Les problèmes élémentaires de n'ont· plus ensuite le courage de résoudre ou qui
la vie internationale furent méconnus et il se leur arrachent perpétuellement des récrimina-
répandit partout le poison destructeur d'un aveu- tions angoissées. Par cette conception on oublie
gle fanatisme. complètement que démembrer les Etats et les
On ne saurait ignorer ni contester qu'aujour- peupl~s en dépit de leur histoire, ce n'est pas
d'hui encore le monde est soumis à de rudes suppnmer le facteur historique réel que forme
épreuves. Ce qui est le plus fâcheux, c'est que un peuple, et que de telles mesures lui rendent
les esprits sont non seulement trop aveugles ' seuJ.e ment difficile ou même impossible la dé-
pour voir les causes de ·Ces malheurs, mais que fense de ses intérêts vitaux, l'organisation de
les hommes se repaissent de l'infortune des ali- toute son existence. C'est ce même aenre de faute
tres, et que l'on se fait souvent une joie maligne ' . ::.
qu on a commis, dans le cas de l'Allemagne, en
de constater dans les discussions publiques des com~ençant par rompre la fibre vivace qui rat-
dangers et des menaces qui compromettent les tachait au reste du monde une nation de 65 mil-
218 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES ~19

lions d'habitants, et cela d'une façon méthodi- vais, plus triomphal leur semble le succès de
que, presque scientifique, en la dépouillant de leur politique de haute clairvoyance.
toutes ses relations économiques, en confisquant Je voudrais que cette fo],ie fût une leçon pour
tous ses capitaux à l'étranger, en anéantissant le peuple aUemand et qu'il ne tombât pas dans
son commerce, en chargeant ce peuple d'une des fautes semblables. Je voudrais que la nation
dette inouïe se montant à des chiffres astrono- allemande apprît à regarder les peuples comme
miques, ensuite en lui ouvrant des crédits à de~ réalité.s historiques dont un fantaisiste pour-
l'étranaer pour pouvoir payer ces dettes et en rait souhaiter l'inexistence mais dont, en fait, la
le forç~nt à développer son exportation à to~t sup~ression serait inimaginable, et j'estime qu'il
prix pour pouvoir servir les inté;êts de, ces .cre_- est msensé de vouloir créer un antagonisme
dits enfin en lui fermant tous debouches. Amsi, entre ces réalités historiques ·e t la satisfaction
on ~ plongé ce peuple dans une pauvreté, dans de besoins, qui leur rende possible de mainte-
une misère effroyable et après cela on l'a accusé nir leur existence.
d'incapacité de paiement ou de mauvaise vo- Bref entr.e ces réalités historiques et leurs exi-
lonté! gences vitales parfaitement concevables. Je vou-
Voilà ce que l'on a ensuite appelé une « poli- drai.s d~nc .qu~ le peuple alJemand comprît les
tique sage >> . • ., • • motifs mtrmseques de la politique extérieure
Députés du Reichstag allemand! SI J ai cou- nationale-socialiste, politique qui ·Considère par
tume de m'étendre si longuement sur ces pro- exemple comme très pénible pour l'Allemagne
blèmes psychologiques, c'est parce que je su~s qu'un peuple de 33 millions d'habitants n'ait
convaincu que l'on n'arrivera jamais à une p~ci­ accès à la mer que par un ancien territoire du
fication réelle de l'humanité si l'on ne modifie Reich, mais qui reconnaît comme déraisonnable
du tout au tout la conception de l'organisation P.arce qu'impossible, de vouloir purement et
des r~pports internationaux entre les peuples. simplement contester à un si grand Etat l,e droit
Les tensions, lourdes de conséquences, obser- d'accéder à la mer. Ce ne peut être ni le sens
vées en Europe, proviennent de cette folle con- ni le but d'une politique extérieure clairvoyante
ception suivant laquelle on croit pouvoir se per- d~ ?réer des situations qui aussitôt exigent im-
mettre de bousculer les intérêts les plus natu- peneus~~~nt d'être modifiées. Il se peut que
rels des peuples. Il y a actuellement des poli- des pohbciens, en se prévalant notamment de
Hciens qui semblent n'être satisfaits que si chez leur << puissance n, commettent de telles viola-
les peuples voisins le rapport entre ·les .né?es- ti.ons .d'intérêts naturels et vitaux. Mais plus ces
sités et les possibilités d'existence est aussi defa- vwlatwns seront fortes et fréquentes, plus sera
vorable que possible. Plus ce rapport est mau- forte la pression des énergies, des forces accu-
220 PRINCIPES D' ACTION DEUX DISCOUR S HISTOR IQUES 221
mulées et violentées et final,ement aura lieu suivant les lois d' une raison froid e et sup é-
l'explosion. r_ie.ure, entraîne des réactions qui seront désa-
De tout cela, il résultera un redoublement de g~e~ble.s pour tous. Nous vivons à une époque
nouveaux moyens de pression qui, à leur tour, ou s opere chez les peuples un mouvement interne
engendreront une contre-pression des énergies d'adaptation sociale. L'homme d'Etat qui n'aura
vitales du peuple frappé. Et c'est ainsi que le pas su reco.nnaître l'esprit de ce temps et, par
monde est dans une inquiétude anxieuse, dans d.es concessions, n'aura pas su apaiser les ten-
l'attente de déflagrations menaçantes et s'obstine siOns au sein. de son propre peuple et, si possi-
à ne pas reconnaître qu'en réalité seule la dérai- bl~, le~ sup~nmer, sera .balayé par les explosions
son de ses soi-disant hommes d'Etat est cause qu~ necessairement ameneront la détente ou, ce
de cette évolution menaçante. Que de soucis se- qm est plus probable encore, laisseront, pour
raient épargnés à l'humanité et notamment aux commencer, un chaos de ruines.
peuples européens si l'on avait respecté l.es con- Si l'homme d 'Etat agit sagement en refrénant
ditions de vie naturelles et évidentes, si l'on en les ..trublions inutiles, il lui faut, en revanche,
avait tenu compte dans l'organisation politique ?beir aux poussées visibles de son époque et
de l'espace vital en Europe ainsi que dans la evoluer vers cet équil.ibre social qui se refuse à
collaboration économique. Ceci me semble abso- un extrême sans tomber dans un autre. Nous
lument nécessaire si l'on veut à l'avenir obtenir pouvons dès aujourd'hui prédire que, partout
des résultats meilleurs et plus satisfaisant qu'à en Europe où l'on n'aura pas évolué de cette
l'heure actuelle. 1lla~ière sup~rieure, les tensions ne f eront que
Et c'est surtout vrai pour l'Europe. cr01tre e~, smvant le courant spirituel de l'épo-
qu.e, .ameneront de force une solution. De tels
LES PEUPLES EUROPÉENS NE CONSTITUENT, EN
prmcipes appliqués sagement à l'intérieur des
DÉFINITIVE, QU'UNE GRANDE FAMILLE SUR
::tats doive~t ,l'être également à leurs rapports
LA SURFACE DU MONDE.
entre eux SI 1 on entend sagement orcraniser et
Peut-être l·es peuples européens se disputent-ils m~intenir une famille de peuples telle qu'elle
souvent, mais ils sont tout de même unis par e.~Iste .en Europ~. Il n'est guère raisonnable de
une parenté de nature, d'alliance ou d'affinité ; s Imagmer pouvOir, dans une maison aussi étroite
au point de vue moral et culturel ainsi qu'·au que l'Europe, maintenir à la longue une com-
point de vue économique ils sont inséparables munauté de peuples qui auraient des statuts et
·e t on ne pourrait même imaginer une telle dis- des rangs juridiques différents.
sociation. Toute tentative pour considérer et Toute tentative en ce sens aboutit à accumu-
r égler les problèmes européens autrement que ler l'énergie et la force de volonté de ceux qui
222 PRINCIPES D'ACTION
DEUX DISCOURS HISTORIQUES
223
sont atteints par l'injustice et, en retour, ce qui
est tout naturel, à créer une recrudescence de ses .vel~éit~s latentes d'agression ou dans son
habiJ,ete dia~olique à tromper l'adversaire.
la psychose d'angoisse chez les coupa~les.
Non, messieurs les politicaillons! Le problème
Une teJJe politique, non seuleme~t ~e la ~on­ allemand est de tout autre nature!
sidère comme peu raisonnable, mais Je la tiens
comme insensée et, en outre, comme fort dan- 67 millions d'hommes vivent en Allemagne
gereuse. Je la considère comme particuliè;em.ent sur. un sol trè.s limité et qui n'est pas partout
néfaste s'il s'y ajoute une campagne d excita- fertile, cela fait 142 habitants en chiffr·es ronds
par Jcm2. ·
tions intellectuelles qui, émanant de littérateurs
à courte vue et d'aaitateurs internationalement Ces hommes ne sont pas moins diligents que
5
connus, mobilise, en faveur de cette folie, la pas- les ~utres peuples d'Europe mais ils ont des
sion des masses populaires déchaînées et ha!- besOins comme eux. Ils ne sont pas moins intelli-
lucinées. En exprimant ces craintes, je ne f~1s gents, mais ne sont pas, non plus, moins dési-
qu'exprimer ce que des millions d'êtres humai~s reux .de viyre .. Ils ont tout aussi peu envie de
pressentent, sentent et constatent sans pouvoir se faire mitraill~r , à tout prix, héroïquement,
pour quelque chimere que, disons, les Français
peut-être se faire une idée des causes pro.fondes.
Mais moi Messieurs les députés du ReiChstag, ou .J.es Anglais! Mais ils ne sont pas, non plus,
j'ai ],e dr~it de vous expliquer mes conceptions moms courageux et, dans tous les cas ils n'ont
parce qu'elles expliquent en mê~e temp~ nos pas m?ins d'honneur que les citoyen~ d'autres
pays d Europe. Ils ont été jadis entraînés dans
expériences politiques, notre tr.a~ail au ~e~n du
peuple et notre attitude en politique .exterieur~. une g~erz:e à laquepe ils ·c royaient aussi peu
que d autres Europeens et dont ils sont exacte-
Puisque le reste du monde pa~le freq~emment ment .aussi peu responsables qu'eux .
d'une « question allemande >>, Il est U!Ile de se
faire une idée objective de cette questiOn . . P.our . Le Jeun~ ~llemand qui actuellement a vingl-
cmq a~s, etait exactement âgé d'un an à l'épO-
beaucoup, cette « question >> est celle du regime
allemand, de la différence que l'on n'a nuHe- que qUI a précédé immédiatement la guerre et
ment comprise entre le régime allemand et l'au- au moment où elle a écJ.até. On ne peut donc
gqère le rendre responsable de cette catastrophe
tre régime, dans le soi-disant « réarmement >>
des peuples. Et même l'Allemand le plus jeune
que l'on considère comme une mena~e et dans
toutes les conséquences fantasmagoriques que que l'o~ eût . pu en rendre responsable avait
·alors vm.gt-cmq ans, qui était l'âge auquel
l'on croit pouvoir attendre de, c_e réarmemen.t.
Pour beaucoup, cette question reside dans le pre- on pouvait en Allemagne commencer à voter. 1
tendu goût de guerre du peuple allemand, dans Actuelleme~t, cette génération a donc cinquante
ans au moms, ce qui veut dire que l'écrasante 1

1
224 PRINCIPES D'ACTION
DEUX DISCOURS HISTORIQUES 225
majorité des hommes qui composent le peuple Par tête d'hom l'AU
allemand a été contrainte par la force des cho- huit fois' moins dr;:eterr . emand dispose de dix-
ses de faire la guerre - tout comme la masse Russe. On compre d am qu~, par exemple, le
survivante actuelle du peuple français ou an- seul doit rendr n ra co~bi~n ce fait à lui
glais. Bons citoyens, ils ont fait alors leur de- l'existence, pou; ~~ rea~~ dif.fi~Il~ sa lutte pour
voir, s'ils étaient en âge de le faire, tout comme san allemand n'était p ~uotldie.n. Si J,e pay-
les honnêtes citoyens français et anglais. Mau- ble, si le peu 1 pas SI laboneux, si capa-
vais citoyens, ils n'ont pas fait leur devoir, peut- talent d'organlfs!ti~olnle~land n~avait pas un réel
être ont-ils été des profiteurs de guerre ou ont-ils s ibl e d'assurer l'e . ,t I serait pre sque Impos-
·
travaillé pour la révolution. Mais cette catégorie d'habitants M . XIs ence de ses 67 millions
de gens ne se trouve plus dans nos rangs, ils ceux qui ~êm~s que, penser de la niaiserie de
vivent pour la plupart comme émigrés chez .ficultés, éprouve:t~:~:tr~ ~econnais~ant .ces dif-
quelque hôte international. gner notre misère dans J~Ie enf~nhne a sauli-
Ce peuple allemand a autant de qualités que naux, dans des ubli . es arhdes de jour-
d'autres peuples et naturellement aussi autant renees, épiant le~ mof:~wns ~t dans des confé-
de faiblesses et de défauts. Or, la question alle- nuement intérieur {es .signes de notre dé-
mande c'est le fait que, par exemple, encore phalement devant {our t e~ etaler ensuite triom-
en 1935, ce peuple subissait un amoindrissement heureux, semble-t-i~ res e u ~onde. Ils seraient
de son droit en expiation d'une faute qu'il, n'a core beaucoup plu ' que ce ~enuement fût en-
jamais commise, insupportable pour un peuple sio:ç~s par notre tr:v:~an~, SI no~s ne. réussis-
soucieux de son honneur, douloureux pour un rendre toujours sup t ~l notre mtelhgence à
peuple travailleur, révoltant pour un peuple Ils ne se rendent nulf.or a e une telle situation.
intelligent. tian aJJemande r 't~m:nt compte que la ques-
. eve Irait un tot t t
La question allemande consiste, en outre, en SI les aptitudes d . . I au re aspect
ceci que, par un système d'actes et de mesures naient à di . e ces millions d'hommes ve-
absurdes, d'excitations haineuses, on s'efforce
, mmuer et leur
cedant ainsi la plac
r .' '
ac IVIte a mollir,
de rendre encore plus difficile sa lutte, déjà si tresse mais à la folie n~~ . seulement à la dé-
dure, pour l'existence. Et non seulement de la C'est 1, e po Ihque.
a une des questions all
rendre plus difficile par des moyens artificiels monde a tout inté 't , emandes, et le
mais aussi par des moyens insensés. Car, le . . re a ce que ce p bl,
mamhen des possibilit, d . ro eme du
reste du monde ne tire pas le moindre profit soit résolue avec t . es e VIe de l'AUemagne
de cette aggravation des possihi1ités de vie pour née en anne'e tout OUJours plus de succès d'an-
l'Allemagne. ple allemand ' campcomme J e d'esire · que le peu-
renne et respecte, dans · son
PRINCIPES D'ACTION
15
226 PRINCÎPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 227
propre intérêt, chez les autres peuples, ~ne solu- LE PEUPLE ALLEMAND N'A PAS BESOIN D'AIDE
tion heureuse de ces questions de v1e ou de SPÉCIALE POUR MAINTENIR SON EXISTENCE.

mort. SEULEMENT IL NE VEUT PAS QUE SES CHAN-


Venir à bout de ces difficultés en Allemagn~, CES SOIENT INFÉRIEURES A CELLES DES
; c'est d'abord l'affaire du peuple allemand lm- AUTRES PEUPLES.
même et cela n'a pas à intéresser ],e reste du
monde. Cela ne touche aux intérêts des autres Voilà la première question allemande.
peuples que par le fait que le peupl~ ~lle:nand, La deuxième question allemande est la sui-
en résolvant cette question, est obhge d entre- vante : comme la situation générale, ainsi que
tenir des relations économiques avec les autres les conditions de la lutte économique du peuple
peuples comme acheteur et vend;,ur .. ~t, de ce allemand, sont extraordinairement défavorables,
point de vue, il serait encore de l mteret d~ ces mais comme, d'autre part, son intelligence, sa
autres peuples de comprendre notre probleme, dHigence et, par suite, son standard naturel de
c'est-à-dire de comprendre que lorsqu'un pe.u- vie sont fort élevés, il est nécessaire de bander
ple de 40, 50 ou 60 mHlions ré.clame du, pam, à l'extrême toutes les énergies pour maîtriser
ce n'est point là une manifesta~1~n de mechan- cette première question allemande. On ne sau-
ceté diabolique de la part du regn?e ou de cer- rait d'ailleurs y réussir que si le peuple a, en
tains gouvernements, ma.is que l on se tr~?-ve politique extérieure, le sentiment de l'égalité
en présence de l'expresswn naturelle de lms- des droits et de la sécurité politique. Il est im-
tinct de vie. On devrait comprendre que des _possible, à la longue, de traiter et de mener
peuples rassasiés sont plus raisonnables que des en il.ote un peuple brave et pénétré du senti-
peuples affamés et que les gouvernements ne ment de l'honneur. Rien ne saurait mieux dé-
devraient pas être seulement intéressés par le montrer l'attachement à la paix du peuple alle-
ravitaillement suffisant de leurs propres peu- mand que le fait que, malgré ses capacités et
ples mais aussi par celui ·des Etats et des peu- son courage, et ses adversaires eux-mêmes ne
ples' voisins et que, par ·Conséquent, i~ es~ de les lui dénieront pas, et malgré le chiffre élevé
l'intérêt général dans le sens le plus el~ve d.u de sa population, il ne s'est assuré qu'une part
terme, de faciliter un effort visant à mamt~mr si modeste de territoire et de biens matériels.
son existence. Avant la guerre, les conceptions Mais précisément ce trait de caractère de
étaient différentes et on allait jusqu'à che~cher l'Allemand qui est d'être replié sur lui-même,
un motif de guerre dans l'idée qu'un~ pa:be de ne permet pas qu'on le prive indignement de
la famille européenne se trbuveralt d autant ses droits ou qu'on le maltraite.
mieux que l'autre irait plus mal,. Le funeste traité de Versailles, en voulant per-
PRINCIPES D'ACTION
DEUX DISCOURS HISTORIQUES 229
22~

pétuer au point de vue moral le~ résultats d,e _la aucune conséquence douloureuse pour le peuple
guerre, et cela d'une façon umque dans. 1 his- français.
toire, a créé cette question allemande qm, tant
qu'elle n'est pas résolue, pè~e dang~reusem~~t PAR CONTRE, LA RÉVOLUTION ROUGE ET L'EF-
sur l'Europe, et dont la solution serait une deli- FONDREMENT DU REICH AURAIENT PORTÉ
A L'ORDRE ET A L'ÉCONOMIE DE L'EUROPE
vrance pour notre continent. .
Après la signature du traité de Versailles, e_n UN COUP DONT LA PLUPART :OES HOMMES
1919, je me suis proposé de résoudre une fOis D'ÉTAT EUROPÉENS NE MESURENT PAS,
HÉLAS! TOUTE LA PORTÉE.
pour toute cette question. ,
- Non pas que je veuille faire d? mal a la
France ou \l quelque autre pays, mais parce que La lutte que j'ai menée trois années durant
le peuple allemand ne pe~lt à, 1~ long,ue .sup- pour le rétablissement de l'égalité des droits de
porter ],a souffrance qui lm a ete causee, Il ne l'Allemagne ne crée donc point un problème
doit pas, il ne veut pas la supporter! . européen, mais en constitue la solution. C'est
En 1932, l'Allemagne était à la veille d'une une tragédie que précisément le traité de Ver-
débâcle bolchévique. Ce qu'un chaos de ce genre sailles ait créé une situation dont le maintien
dans un aussi grand pays aurait été pour l'Eu- paraît indispensable au peuple français, parce
rope, quelques hommes ·d'Etat ,européens auront qu'il le croit conforme à ses intérêts. Autant les
peut-être encore l'occasion de s en rendre compte avantages réels de cette situation étaient mini-
mes pour le Français pris individuellement, au-
ailleurs.
En tout cas, je n'ai surmonté la crise. alle- tant la corrélation contre-nature établie entre la
mande, crise se manifestant surtout au pomt de discrimination du peuple allemand, résultant du
vue économique, qu'en faisant appel à toutes les traité de Versailles, et les intérêts français était
forces psychiques et moral,es de mon pays. étroite. Peut-être faut-il aussi attribuer à la fai-
L'homme qui voulait sauver l' Al~emagne ~u b?l: bl.esse de caractère de l'Allemagne d'après-
chévisme devait poser la question de 1 eg~hte guerre et de nos gouvernements d'alors, surtout
des droits de l'Allemagne et la résoudre. Cel_a, de nos partis, la responsabilité de ne pas avoir
non point pour nuire à d'autres peuples, mais, suffisamment fait comprendre au peuple fran-
au contraire, pour leur éviter peut-être un plus çais et à ses hommes d'Etat sérieux l'inexacti-
grand malheur en empêchant une catastrophe tude de cette manière de voir. Car plus les gou-
dont les suprêmes conséquences pour l'Europe vernements qui nous ont précédés étaient mau-
eussent été inimaginables. Car l,e fait que l'Alle- vais, plus ils avaient à redouter un réveil na-
magne a reconquis son égalité de droits n'a eu tional du peuple allemand. D'autant plus grande
230 PRINCIPES n'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES Q31
était, par suite, la crainte de tout retour de dans la multitude de ses cultures, est la présence
l'âme nationale sur elle-même et, par suite, d'au- d'Etats nationaux indépendants.
tant pl.us compréhensible leur propre assenti- Libre à chaque peuple de l'Europe d'avoir la
ment à la diffamation internationale du peuple conviction que c'est lui qui a apporté la contri-
allemand à laquelle on se livrait partout. Ils bution la plus large à notre culture occidentale.
avaient même littéralement besoin de cette hon- Somme toute, nous ne voudrions renoncer à
teuse emprise pour soutenir leur triste régime. rien de ce que les différents peuples ont apporté
La débâcle menaçante a éloquemment montré à ce.tte culture et' ne voulons pas non plus dis-
où ce système avait conduit l'Allemagne. puter de l'importance de cet apport, nous recon-
Il était naturell.ement difficile, en présence naissons volontiers que l'émulation européenne
d'une pensée si ancrée dans l'esprit de nos voi- est incontestablement à la source des réussites
sins, de prouver que le rétablissement de l'éga- européennes dans les .domaines les p1.us variés
Iüé des droits de l'Allemagne non seulement ne de la culture humaine. Aussi, quelque disposés
leur était pas préjudiciable mais constituait que nous soyons à collaborer à l'activité de ce
même, en fin de compte, un avantage au point monde culturel européen en tant que membre
de vue international. Députés, membres du libre et égal en droits, autant nous sommes
Heichstag, vous connaissez la voie difficile dans acharnés et résolus à rester ce que nous
laquelle j'ai dû m'engager, depuis ce fatidique sommes.
30 janvier 1933, pour tirer le peup],e allemand Pendant ces trois années, je me suis constam-
de sa situation indigne, pour lui assurer, pro- ment efforcé - hélas! trop souvent en vain! -
gressivement, son égalité de droits sans le re- de trouver une base d'entente avec le peuple
trancher de la communauté politique et écono- français. Plus nous nous éloignons des amer-
mique des nations européennes ·et, particulière- tumes de la guerre mondiale et des années qui
ment, sans que la liquidation des conséqu~nces ont suivi, plus le mal s'estompe dans les mé-
d'une ancienne inimitié risquât d'en engendrer moires pour laisser le premier rang aux beaux
une nouvelle. Je suis certain que l'histoire con- aspects de la vie, de la connaissance et de l'expé-
firmera un jour qu'à aucun moment de mon rience. Ceux autrefois qui s'affrontaient en enne-
activité en faveur du peuple allemand je n'ai 'mis impitoyables, s'estiment aujourd'hui, se re-
perdu de vue les devoirs que j'ai et que nous gardent mutuellement comme les combattants
avons tous vis-à-vis du maintien de la culture valeureux d'une lutte épique passé et se consi-
et de la civilisation européennes. dèrent de nouveau comme les représentants et
Mais l'une des conditions d'existence de l'Eu- les promoteurs d'une grande culture universelle
rope dont la caractéristique réside précisément et humaine. Pourquoi ne serait-il pas possible
232 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 233
de mettre fin à l'inutile lutte séculaire qui n'a sabilité vis-à-vis d'une mutuelle compréhension
apporté, ne pouvait apporter et n'apportera à et d' une coopération européenne.
aucun des deux peuples une décision définitive, Et si du côté de mes adversaires internatio-
et pourquoi ne pas remplacer ce conflit par des naux l.'on m'objecte aujourd'hui que je refuse
considérations s'inspirant d'une raison supé- cependant ·cette coopération avec la Russie, je
rieure? me vois obligé de répliquer ce qui suit.
\
LE PEUPLE ALLEMAND N'EST PAS INTÉRESSÉ
JE NE REFUSE POINT ET N'AI jAMAIS REFUSÉ
A CE QUE LÊ PEUPLE FRANÇAIS SOUFFRE.
DE COLLABORER AVEC LA RUSSIE, MAIS JE
ET INVERSEMENT : QUEL AVANTAGE Y AU-
REFUSE DE COLLABORER AVEC LE BOLCHÉ-
RAIT-IL POUR LA FRANCE A CE QUE L' ALLE-
VISME QUI PRÉTEND A LA DOMINATION DU
MAGNE TOMBE DANS LA DÉTRESSE?
MONDE.
Quel profit retirerait le paysan français de la
mauvaise situation du paysan allemand, et ~e suis Allemand, j'aime mon peuple et lui·
inversement? Quel avantage l'ouvrier français sms profondément attaché. Et je sais qu'il ne
retirerait-il du dénuement du travailleur alle- peut être heureux qu'en vivant à sa manière et
mand? Et quel bénéfice y aurait-il pour l'AUe- selon sa nature. Je ne veux pas que l'horreur
magne, pour l'ouvrier allemand, pour les classes de la dictature de haine internationale du com-
moyennes et pour le peuple d'Allemagne à ce munisme s'abatte sur ce peuple qui, s'il est ca-
que la France soit frappée par le malheur? pable de pleurer, est aussi et a toujours éfé
J'ai cherché à résoudre en Allemagne les pro- capable de rire de tout son cœur.
blèmes ·d'une haineuse théorie de l.utte de classes Je tremble pour l'Europe à la pensée de ce
dans le sens de la raison nationale supérieure qu'iJ, adviendrait de notre vieux continent sur-
et j'y suis arrivé. Pourquoi ne pourrait-on pas peuplé si l'~rruption de cette idéologie asiatique
dégager ce problème des antagonismes généraux de destruction et de bouleversement de toutes
entre nations et Etats de l'Europe de son atmo- les valeurs acquises devait assurer le triomphe
sphère de folie et de passion, pour le placer de la révolution bolchévique.
\

sous le jour apaisant d'une compréhension su- Je passe peut-être aux yeux de nombre d'hom-
prême? mes d'Etat européens pour un avertisseur fan-
Je me suis autrefois juré de combattre avec taisiste ou en tout .cas incommode. Mais qu'aux
ténacité et courage pour l'égalité des droits de yeux des meneurs tyranniques du bolchévisme
l'Allemagne et de la même façon je veux faire international du monde je passe pour l'un de
triompher ce principe : le sentiment de respon- leurs plus grands ennemis, c'est pour moi un
234 PRINCIPES D'ACTION
DEUX DISCO UR S HISTORIQUES 235
grand honneur en même temps que !a.~ustifi­ de_ conduite que celle que m e dictent exp érience,
cation de ma conduite devant la posterite. r_aison et prévision. Et je sais que cette convie-
Je ne puis pas ~mpêcher d' autres Etat_s de hon est devenue le trésor intellectuel de tout
s'engager dans les voies qu'ils croient devoir ou~ notre mouvement national-socialiste.
tout au moins, pouvoir suivre, mais quant à m01 Avec une persévérance tenace nous trouverons
je saurai éviter que l'AJJemagne ne s'engage, elle la solution des tensions• et des problèmes sociaux
aussi, dans cette voie de perdition. . allemands dans la voie d'une évolution conti-
Et j'estime que cette perdition comn:encera:t nue, nous assurant ainsi le bienfait' d'un calme
du moment où le gouvernement voudrait se pre- développement dont tous nos concitoyens profi-
ter lui-même à une alliance avec pareille doc- teront. Les tâches renouvelées qui en résulte-
trine d'anéantissement. ront pour nous nous remplirons de la joie de
Je ne vois pas la possibilité d'expliquer à l'ou- celui qui ne peut vivre que dans le labeur et
vrier allemand le danger que présenterait pour dans une mission à remplir.
l'Allemagne la calamité du chaos bolchévique Si je t_ranspose cette attitude de principe dans
qui m'émeut à ce point, si, en qua]tité de Führer, le dom ame. ,de la politique générale de l'Europe,
je manifestais moi-même l'intention de prendre cette dermere m'apparaît comme divisée en
un contact étroit avec ce risque. deu_x parties. La première se compose d'Etats
Comme homme d'Etat et comme Führer, tout nahonaux autonomes et indépendants, de peu-
ce que j'attends et exige de chacun de mes com- ples auxquels nous sommes unis par mille liens
patriotes, je dois le faire moi aussi. variés historiques et cuJ.turels et auxquels nous
Je ne crois pas qu'un contact plus intime avec voulons demeurer unis à tout jamais de même
une conception qui pour un peuple est corrup- qu'aux nations indépendantes et libres des con-
trice, puisse être utile aux hommes d'Etat. tinents extraeuropéens. L'autre partie de l'Eu-
Nous avons au cours de l'histoire allemande rope est celle régie par cette intolérante doctrine
des vingt dernières années suffisamment eu l'oc- bolchéviste qui aspire à exercer une domination
casion d'accumuler des expériences à cet égard. i~ternationale universelle, qui préconise l'anéan-
1
Le premier contact avec le bolchévisme, en 1917, ~
tissement des valeurs les plus durables imma-
nous a valu la Révolution à nous-mêmes un an nentes, transcendantes et qui sont sacrées pour
plus tard. Le second suffit pour amener l' Allè- nous, cela en vue d'un autre monde dont la cul-
maane en quelques années au bord de l'abime ture, l'aspect et 1.e contenu nous remplissent
co~muniste. J'ai rompu ces l,i ens et, par là, sous- d'horreur.
trait l'Allemagne à cette catastrophe. Rien ne Nous ne voulons pas avoir avec ce monde des
pourra me déterminer à adopter une autre ligne relations autres que celles indispensables aux
236 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 237
rapports politiques et économiques internatio- Ce qui pouvait être proposé de concret pour
naux d'usage. 1~. détente des relations franco-allemandes, je
Mais il y a quelque chose d'infiniment tragi- lai courageusement proposé et de façon concrète.
que dans le fait que le résultat des efforts sin- J ~ .n'ai pas hésité jadis à me rallier à la pro-
cères que nous avons poursuivis pendant de position d'une limitation des forces armées à
longues années pour gagner la confiance, la sym- 200.000 hommes. Lorsque cette proposition a été
pathie et les bons sentiments d"Q peuple fran- ab.andonné~ par ses auteurs responsables, je me
cais a été la conclusion d'une alliance militaire, sms adresse au peuple français et a"ux gouver-
dont nous connaissons aujourd'hui les débuts, ~ements .européens avec une nouvelle proposi-
mais dont les conséquences finales - à moins tion aussi tangible. Mais cette propo1?ition, celle
que la Providence ne fasse preuve à l'égard de de 300.000 hommes, a essuyé également un
l'humanité de plus de miséricorde qu'elle n'en refus.
mérite - seront peut-être incalculables. . ~'ai présen,té toute une série d'autres propo-
AU COURS DES TROIS DERNIÈRES ANNÉES JE
si.hons co~cretes en vue de désintoxiquer l'api-
ME SUIS EFFORCÉ DE CRÉER, LENTEMENT
mon publique dans les différents Etats, ainsi
MAIS AVEC PERSÉVÉRANCE, LES BASES D'UNE
que p~ur. soumettre la conduite de la guerre à
ENTENTE FRANCO-ALLEMANDE.
des prmcipes plus élevés et ainsi, en dernière
analyse, aboutir à un désarmement d'autant plus
Ce faisant, j'ai toujours évité qu'on pût dou- sûr. ~u'il était progressif. Une seule de ces pro-
ter que l'une des conditions préalables de cette posi~l0~1s ~llemandes a été réellement prise en
entente fût l'égalité absolue des droits et, par c?n~Ideratwn. Un gouvernement anglais au sens
conséquent, une équivalence en droits du peuple realiste a adhéré à ma proposition d'établir en-
allemand, de l'Etat allemand. J'ai considéré cette tre la flotte allemande et la flotte britannique
entente non seulement comme un problème à une relation permanente correspondant aux né-
résoudre par des pactes, mais comme un pro- cessit~s de la sécurité allemande tenant compte
blème qui doit être d'abord de tenir ·c ompte de en meme temps des énormes intérêts transocéa-
la psychologie des deux peuples, car sa prépa- niques d'un grand Empire mondial,. Et il m'est
ration ne doit pas être uniquement une affaire bien permis de signaler que cette convention est
d'intellect, elle doit être aussi une question de r.estée ju~qu_' au~ourd'hui la seule tentative pra-
sentiment. C'est du reste pourquoi on m'a fait tique de limitation des armements, la seule vrai-
souvent ],e reproche que mes offres d'amitié ne men~ adéquate au problème, et, par conséquent
contenaient aucune proposition concrète. Cela aussi, la seule qui ait abouti.
n'est pas exact. Le gouvernement allemand est, vous le savez, .
238 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES
239
disposé à compléter ,c ette convention par un et surtout l~s hommes d'Etat de l'étranger,
accord qualitatif avec la Grande-Bretagne. que cette attitude et les actes qui en résul-
tel_lt sont. sans grande importance. Qu'il me
J'AI PROCLAMÉ LE PRINCIPE TRÈS CONCRET
s?It permis de faire observer que j'aurais aussi
QUE LES PROGRAMMES COLLECTIFS D'UNE
hien pu, en tant qu'Allemand, présenter, comme
PACTOMANIE INTERNATIONALE ONT AUSSI
p7ogr~mme, par la plume ou par la parole, le
PEU DE CHANCES DE RÉALISATION QUE LES
retabh~s~ment des frontières de 19H, ainsi que
PROPOSITIONS GÉ~ÉRALES D'UN DÉSARME- '
les ~mmstres et les dirigeants de l'opinion
MENT UNIVERSEL D'AVANCE ACTUELLEMENT
publique française l'ont fait pour la France
IRRÉALISABLE. après 1871.
Je prétends qu'on ne peut aborder une telle Ceux qui me critiquent ne devraient pas refu-
s~r ~e reconnaître que j'aurais été capable d'agir
question que par étapes succe~s.ives. C'es~ donc ainsi.
pourquoi j'ai fait une proposition concrete de
pacte aérien, fondé sur la parité des forces entre
I~ est beauc?up plus difficile, pour un natio-
naliste, de precher à son peuple la réconcilia-
la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. tion que la violence.
Le résultat de cette initiative a d'abord été une
. Il eût été sans doute plus aisé, pour moi, d'ex-
non-prise en considération de ma pr?pos~t!?n, citer les instincts de revanche que d'éveiller et
puis l'introduction, dans le champ de l eqml~bre
de cuHiver le sentiment qu'une entente euro-
européen, d'un nouveau facteur est-europeen-
pé.enne ~st nécessaire. C'est pourtant ce que j'ai
asiatique, dont la portée militaire échappe à
fait. J'ai nettoyé l'opinion publique allemande
tout calcul. de ce genre d'attaques contre nos voisins.
Pendant plusieurs années, je me suis occupé
de propositions concrètes; seulement je n'h~site J'AI ÉCARTÉ DE LA PRESSE ALLEMANDE TOUTE
pas à déclarer que la préparation psych.ologiqu~ MANIFESTATION DE HAINE A L'ÉGARD DU
PEUPJ"E FRANÇAIS.
d'une ·e ntente m'a toujours paru au moms aussi
importante que les propositions dites concrètes, Je me suis efforcé d'éveiller, dans la jeunesse
et dans ce domaine, j'ai fait plus qu'aucun d; notre pays, une compréhension pour l'idéal
h~mme d'Etat sincère de l'étranger n'a jamais dune telle entente, et cet effort n'a certainement
été en droit de l'espérer. J'ai fait disparaître de pas é!é vain. Il y a quelques semaines, lorsque
l'atmosphère, en Allemagne, l'éternelle revendi- n?s hot~s franç.ais ont défil~ dans le Stade Olym-
cation pour la revision des frontières en Europe. piq?-e, ~ Gar~msch-Partenklrchen, ils ont eu, je
On est malheureusement trop souvent d'avis, crms, 1 occasiOn de constater à queJ, point j'ai
240 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCO UR S HISTORIQUE S Z41
réussi a modifier dans ce sens les sentiments hlée, fait r essortir que non seulement nous étions
profonds du peuple allemand. prêts à supporter cette contribution si e xtraor-
Et cette disposition à chercher et à réaliser dinairement lourde, afin d'assurer la paix de
une telle entente importe plus que des subtils l'Europe, aussi longtemps que les autres contrac-
calculs d'hommes d'Etat en vue d'envelopper le tants rempliraient leurs obligations, j'ai ajouté
monde d'un réseau de pactes juridiquement et que nous considérions ce contrat comme la seule
matériellement inextricables. tentative possible, parce que concrète, de créer
Cet effort m'a été doublement difficile parce une sécurité européenne.
qu'il m'a faJJu, dans le même temps, dégager Députés, vous connaissez le ·c ontenu et l'esprit
l'Allemagne des nœuds complexes d'un traité de ce contrat. Il avait pour objet d'empêcher,
qui la privait de son égalité de droits et dans pour toujours, J,e recours à la force armée, entre
le maintien duquel le peuple français - à tort la France et la Belgique d'une part, l'Allemagne
ou à raison, c'est secondaire - a cru voir son de l'autre. De pactes d'alliance déjà conclus au-
intérêt. paravant par la France il résulta malheureuse-
J'ai eu encore, précisément parce que je suis ment une première mise à l'épreuve; cependant
un nationaliste allemand, à consentir un sacri- elle ne supprimait pas encore l'esprit du pacte
fice particulièrement pénible pour le peuple alle- rhénan de Locarno. C'est l'Allemagne qui a ap-
mand. On n'a jamais tenté jusqu'ici, tout au porté à ce pacte la contribution la plus lourâè,
moins récemment, de contester purement et car tandis que la France hérissait sa frontière
simpl,ement à une nation qui avait perdu une de fer, de béton, d'armes et y accumulait des
guerre, ses droits de souveraineté sur d'impor- garnisons, on nous forçait à maintenir complè-
tantes et anciennes parties de son territoire. tement désarmé notre territoire du côté de
C'est uniquement dans l'intérêt de cette en- l'ouest. Et cependant, nous avons respecté le con-
tente que j'ai consenti ce sacrifice, le plus lourd trat, dans l'espoir de servir la cause de la paix
qu'on eût pu nous imposer au point de vue poli- européenne et de contribuer à une entente entre
tique et moral; je voulais continuer à le sup- les peuples en apportant cette contribution si
porter plus longtemps, croyant devoir mainte- pénible pour une grande puissance. '
nir un contrat susceptible de contribuer peut- Or ce pacte de Locarno est contredit par la
être à désintoxiquer l'atmosphère politique entre convention que la France a conclue, l'année der-
la France et l'Allemagne, entre l'Angleterre et nière, avec la Russie, convention qu'elle a déjà
l'Allemagne, et de nature à renforcer le senti- signée et qui vient d'être ratifiée par la Chambre
ment d'une sécurité mutuelle. des Députés.
J'ai souvent, également devant cette assem- Par suite de cette nouvelle convention franco-
PRINCIPES D'ACTION
16
242 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 243
soviétique la puissance militaire menaçante d'~n ventions d'assistance mutuelle aussi bien avec la
empire immense se trouve i~1troduite en, plem Tchécoslovaquie qu'avec la Pologne. L'Allema-
centre de l'Europe, par la vo1e de la Tcheco~lo­ gne ne s'en est nullement formalisée, non seule-
vaquie, qui vient de conclure une c~~1Ventl?n ment parce que ces pactes, à l'encontre du pacte
; similaire avec la Russie. Ce qu'il y a d ma?mls: franco-soviétique, se soumettaient aux décisions
sible ici, c'est que, dans le cas d'un conflit qU1 de la Société des Nations, mais parce que, aussi
se produirait à l'est de l'Europe, ces d~ux Etats, bien la Tchécoslovaquie d'al,o rs que surtout la
d'après leurs conventions, et sans temr compte Pologne, suivront toujours d'abord une politique
d'une décision qui aurait déjà été prise ou de- s'inspirant de leurs propres intérêts nationaux.
vrait être prise par la Société des Nations, s'en- L'Allemagne ne désire pas attaquer ces pays, et
gagent à trancher de leur propre chef l,a ques- elle ne croit pas non plus qu'il soit de l'intérêt
tions de culpabilité et à décider en conseq~1ence de ces Etats .de diriger une attaque contre l'Alle-
si les obligations d'assistance mutuelle d01vent, magne. Mais, avant tout : la Pologne restera la
ou non, jouer. . Pologne et la France restera la France, tandis
Il est impossible de comprendre l'~ffirn.wtl~n que la Russie des Soviets est le représentant
suivant laquelle l'obligation une f01s shpul.ee organisé, sous forme d'Etat, d'une idéologie ré-
serait ensuite supprimée en vertu d'une restnc- volutionnaire. Sa conception de l'Etat est une
tion additiv·e. En effet, je ne puis, dans une profession de foi en faveur de la révolution
clause, stipuler une certaine procédure, qui cons- mondiale. Il est impossible de dire si cette con-
titue une rupture expresse d'un engagement p~r ception ne l'emportera pas demain ou après-
ailleurs valable et conférer ainsi à cette proce- demain en France.
dure un caractère obligatoire, pour établir dans Si tel était le cas - et comme homme d'Etat
une autre clause qu'on ne doit point v.i,oler c~s allemand, je dois tenir compte de cette éven-
autres obligations. Dans ce cas, la prem1e7e obh- tualité - il est alors certain que ce nouvel, Etat
aation ne serait pas raisonnable et, par sUite, elle
0 bolchévique serait une section de l'Internatio-
serait incompréhensible. , nale bolchévique, c'est-à-dire que ce ne seraient
Ce problème est tout d'abord un probleme po- pas deux Etats différents qui décideraient, selon
litique et, comme tel, il doit être apprécié dans leur propre appréciation objective, la question
toute },'ampleur de sa grave importance. de l'agression et de la non-agression, mais une
LA FRANCE N'A PAS CONCLU CE PACTE AVEC autorité unique se prononçant sans appel. Et
UNE PUISSANCE EUROPÉENNE QUELCONQUE. cette autorité, dans une semblable éventualité,
ne serait plus Paris, mais Moscou.
Dès avant le pacte rhénan, elle avait des con- Si l'Allemagne, déjà pour des raisons territo-
244 PRINCIPES D' ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 245
riales, n'est nullement en état d'attaquer la sur l'importance militaire offensive de la Russie.
Russie, celle-ci, par contre, serait à même, grâce Nous savons que ces explications ont été four-
au détour de ses positions avancées, de déclen- nies à M. Herriot par le Gouvernement sovié-
cher un conflit avec l'Allemagne. tique lui-même, et nous sommes persuadés que
La désignation de l'agresseur étant alors indé- ce gouvernement n'aura pas donné de fausses
pendante des décisions de ],a Société des Nations, indications à celui qui, en France, a été l'inspi-
la solution serait certaine d'avance. L'affirma- rateur spirituel du nouveau pacte, de même que
tion ou l'objection que la France et la Russie ne nous ne mettons pas en doute la véracité des
feraient rien qui pût leur attirer des sanctions informations reproduites par M. Herriot. Or, de
éventuelles, et cela de la part de l'Angleterre ces informations il résulte, premièrement, que
ou .de l'Italie, est sans aucune importance, parce l'armée russe a un effectif de paix de 1 million
qu'Il est impossible de prévoir quelles pourraient 350.000 hommes, deuxièmement que ses effectifs
être les sanctions efficaces contre un ensemble de guerre et ses réserves s'élèvent à 17.500.0UO
si écrasant et uni tant par une même idéologie hommes, troisièmement qu'elle dispose de l'arme
que par leur alliance militaire. des chars de combat la plus puissante qui soit
Voici des années que nous avons signalé avec et quatrièmement de l'aviation la plus considé-
inquiétude les dangers de ce développement. rable qui existe au monde.
Non en raison· du fait que nous avons à les L'engagement sur l'échiquier de l'Europe cen-
craindre plus que d'autres, mais parce qu'ils tra],e de ce formidable facteur militaire, dont
peuvent avoir, un jour, des suites terribles pour on nous a vanté la mobilité, l'excellente direc-
toute l'Europe. On a essayé de dissiper nos préoc- tion, et qui serait prêt à tout moment à entrer
cupations si sérieuses en objectant que tout l'ap- en ligne, détruit tout équilibre européen véri-
pareil militaire de la Russie était inachevé dif- table. Il empêche, en outre, toute estimation po·s-
'
ficile à manier et inutHisable dans une guerre sible des moyens de défense nécessaires, sur terre
européenne. Nous avons toujours réfuté cette et dans l'air, pour les Etats européens intéres-
opinion, non pas que nous ayons, d'une manière sés, notamment pour l'Allemagne, seule envisa-
quelconque, la conviction que l'Allemagne serait gée comme adversaire.
en état d'infériorité, mais seulement parce que Cette formidable mobilisation de l'Est contre
nous savons tous qu'il faut donner aux chiffres J.'Europe centrale n'est pas seulement en contra-
l'importance qui leur revient. diction avec la lettre mais avec l'esprit même
C'est pourquoi nous sommes particulièrement du pacte de Locarno. Ce n'est pas seulement nous,
reconnaissants des explications que M. Herriot les intéressés, qui avons ce sentiment; une quan-
a justement données à la Chambre des Députés, tité d'hommes perspicaces de tous les pays pro-
246 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES

fessent la même opinion dont on trouve partout la sécurité européenne contre des dangers incal-
les témoignag·es journalistiques et politiques. culables, parce que je ne puis concevoir ou
Le 21 février, un journaliste français s'est même ap ercevoir pour aucun des deux peuples
adressé à moi et m'a demandé une interview. le moindre avantage possible résultant d'une
Comme on m'avait fait savoir qu'il s'agissait autre attitude et parce que j'aperçois, au con-
d'un de ces Français qui s'efforcent, de même traire, des dangers internationaux d'ordre géné-
que nous, à trouver une voie de rapprochement ral extrêmement graves. Cependant, malgré cela,
entre les deux peuples, je n'ai pas voulu refu- je me vois forcé, par la conclusion définitive de
ser, d'autant plus qu'un tel refus eût pu être ce pacte, de procéder à un examen de la nou-
interprété comme une marque de dédain à velle situation créée, pour en déduire les consé-
l'égard de la presse française. J'ai donc donné quences nécessaires.
les éc],aircissements demandés, comme je les ai Ces conséquences sont très graves. Nous les
donnés en Allemagne même, ouvertement, des regrettons amèrement, moi tout le premier; mais
centaines, des milliers de fois, et j'ai essayé, en- j'ai l'obliation de ne pas seulement consentir des
core une fois, de m'adresser au peuple français, sacrifices à l'entente européenne : je dois aussi
pour lui demander cette entente qui nous tient tenir compte des intérêts de mon propre peuple !
au cœur si fortement et que nous voudrions voir Tant qu'un sacrifice sera apprécié et compris
réalisée. J'ai ensuite exprimé mon profond regret par l'autre partie, je veux le faire de bon cœur
du développement menaçant qui se poursuit en et le conseiller au peuple allemand. Mais dès
France par suite de la signature d'un pacte que l'instant otl il est établi que ce sacrifice n'est
ne justifiait - nous en sommes convaincus - plus considéré ou estimé à sa juste valeur par
aucune nécessité, mais qui, au cas où il se réali- le partenaire, il représente alors nécessairement
serait, ne pourrait manquer de créer une situa- une charge unilatérale pour l'Allemagne, c'est-
tion nouvelle. Comme vous le savez, cette inter- à-dire une discrimination intolérable.
view a d'abord été gardée secrète, pour des mo- A cette heure historique et à cette place même,
tifs que nous ignorons, et n'a été publiée que je tiens à répéter ce que j'ai dit dans mon pre-
le lendemain de la ratification du pacte par la mier grand discours prononcé devant le Reich-
Chambre des Députés. stag, en mai 1933 : le peuple allemand suppor-
Certes, je suis toujours disposé, pour l'avenir, tera plutôt toute misère et toute détresse que
conformément à ce que j'ai déclaré au cours de renoncer à ce que lui ordonnent l'honneur
de cette interview, à servir sincèrement la et sa volonté de liberté et d'égalité des droits.
cause de ce rapprochement franco-allemand, Si le peuple allemand doit avoir quelque va-
parce que je vois en lui l'élément nécessaire de leur pour une collaboration européenne, il ne
24~ PRINCIPES n'ACTION DEUX DI SCO UR S H ISTOR IQUES 249
peut avoir cette valeur que comme partenaire Soviétiques, a été connu, le Gouvernement alle-
qui tient à son honneur et qui dispose de droits mand s'est empressé de faire remarquer aux
égaux. Au moment où il cesse d'avoir cette va- autres puissances signataires du pacte rhénan
leur morale, il perd en même temps toute val.e ur de Locarno que les obligations contractées par
pratique. Je ne veux pas que nous nous trom- la France dans le nouveau pacte n'étaient pas
pions nous-mêmes, pas plus que je ne veux trom- compatibles avec les engagements pris par elle
per les autres Etats, en présentant un peuple dans le pacte rhénan. Le Gouvernement alle-
qui serait sans valeur, parce qu'il serait dé- mand n'a pas manqué, à cette époque, de moti-
pourvu du sentiment le plus naturel d'honneur. ver son opinion, aussi bien du point de vue juri-
Je crois aussi que, même en cet instant où il dique que du point de vue politique : juridique-
faut constater de si amères vérités et prendre ment par le mémorandum aHemand du 25 mai
de si graves décisions, il importe de défendre 1935, politiquement au cours des diverses con-
avec plus de courage encore l'idée d'une colla- versations diplomatiques qui ont suivi la publi-
boration européenne et chercher de nouveaux cation du mémorandum. Les gouvernements des
moyens d'assurer la possibilité de résoudre ces puissances signa taires en question n'ignorent
questions dans un sens profitable à tous. pas que, ni les réponses qu'ils ont données par
C'est pourquoi je me suis efforcé d'exprimer, écrit au mémorandum allemand, ni les argu-
sous forme de propositions concrètes, le senti- ments qu'ils ont fait valoir soit par la voie diplo-
ment du peuple allemand, soucieux de sa sécu- matique, soit par des d éclarations publiques,
rité et prêt à tous les sacrifices pour sauvegar- n'ont pu modifier le point de vue du Gouverne-
der sa liberté, mais toujours animé de la volonté ment allemand.
de participer à une collaboration européenne En effet, toute la discussion qui s'èst poursui-
vraiment sincère sur la base de l'égalité. vie sur ces questions, par voie dipl.omatique ou
Ce n'est donc qu'après avoir été longtemps publique depuis mai 1935, n'a fait que confir-
aux prises avec moi-même que je me suis dé- mer la façon de voir du Gouvernement allemand
cidé, au nom du Gouvernement du Reich, à faire telle qu'il l'a formulée dès le début.
remettre au Gouvernement français ainsi qu'aux
autres Puissances signataires du pacte de Lo- 1. Il n'est pas contesté que le pacte franco:.
carno, le Memorandum suivant : soviétique soit uniquemen,t dirigé contre l'Alle-
magne.
MÉMORANDUM.
Aussitôt que le pacte signé le 2 mai 1935, entre 2. Il n'est pas contesté que dans ce pacte la
la France et l'Union des Répub1Li.ques Socialistes France, pour le cas d'un conflit entre l'AIJema-
PRINCIPES D'ACTION
DEUX DISCOURS HISTORIQUES 251
250
avec l'Union soviétique, s'est maintenue dans les
gne et l'Union soviétique, prend des enga.gement~
limites qui lui sont imposées, à l'égard de l'Alle-
qui dépassent de beaucoup les obligah?~~ qtu
magne, par le pacte rhénan.
lui incombent d'après le Pacte de la Societ~ des
Le Gouvernement allemand se voit forcé de
Nations. Ces nouveaux engagements obhg~nt,
en effet la France à entreprendre une action constater que tel n'est pas J.e cas.
militair~ contre l'Allemagne, même si elle ne " LE D'ASSURER
PACTE RHÉNAN DEVAIT AVOIR POUR OBJET
peut la motiver par une r.ecommanda~i~~ ou LA PAIX DE L'EUROPE OCCIDEN-
par une décision du Conseil de la Societe des TALE PAR LE FAIT QUE L'ALLEMAGNE D'UNE
Nations. PART, LA FRANCE ET LA BELGIQUE D'AUTRE
3. Il n'est pas contesté que, da~s un. tel cas, la PART, DANS LEURS RAPPORTS COMMUNS,
France se réserve le droit de determmer de sa RENONCERAIENT A JAMAIS A UN RECOURS
propre autorité qui est l'agresseur. . AUX ARMES.
4. Il est donc ainsi établi que la France a pns,
à l'égard de l'Union sovié~ique, ~es e~gagements .si, lors de l.a conclusion du pacte rhénan, cer-
qui pratiquement, aboutissent a lm permettre tames exceptions furent faites au principe de
d'agir éventuellement con:;tme si ni le ~acte de cette renonciation à la guerre, - exceptions dé-
la Société des Nations, m le pacte rhenan qui passant le droit de légitime défense, il faut en
chercher la raison politique exclusivement dans
s'y réfère n'étaient plus en vigueur.
Ce rést~ltat du pacte franco-soviétique n'est ~e ~~it que la France avait déjà pris, auparavant,
pas écarté par la réserve que la Fran.ce, Y for- a 1 egard de la Pologne et de la Tchécoslovaquie
mule et selon laquelle elle ne se considere pas les engagements déterminés qu'elle ne voulait
comme obligée à une action militaire contr.e pas sacrifier à l'idée d'une garantie absolue de
l'Allemagne au cas où cette acti?n l'exposerait la paix. à l'o~est. L'Allemagne, forte de la pureté
à une sanction de la part des pmssances gara~­ de ses mtenhons, a consenti alors à s'accommo-
tes : l'Italie et la Grapde-Bretagne. A cette re- der de ceg restrictions. Elle n'a fait aucune
serve s'oppose déjà un fait décisif : c'est que le objection aux pactes conclus avec la Pologne
.pacte rhénan ne repose pas uniquement sur des et la Tchécoslovaquie - et que le représentant
obligations de garantie assumées ~ar l.a Grande- de la France avait déposés sur le tapis vert de
Bretagne et l'Italie, mais en premier heu sur les Locarn?,-, so.us la condition bien évidente que
obligations qui régissent les rapports entre la ces traites etaient conformes à ],' esprit du pacte
rhénan, et qu'ils ne renfermaient aucune clause
France et l'Allemagne. . .
Il importe donc uniquement de savmr s1 la quelconque concernant les modalités possibles
France, en acceptant les obligations du pacte d'application de l'article 16 du Pacte de la So-
DEUX DISCOURS HISTORIQUES 253
252 PRINCIPES D'ACTION
'
ciété des Nations, clause analogue à celle~.~u'on le pacte franco-soviétique. Une conversation
trouve dans le nouveau pacte franco-sov1ehque. diplomatique a même démontré que la France
s~ considère, dès ma.intenant, comme liée à la
Le contenu de ces accords particuliers commu-
niqués à l'époque au Gouvernemen~ allemand signature apposée par elle au bas de ce pacte
correspondait d'ailleurs, à cette exigence. Les le 2 mai 1935. Eu égard à un tel développe-
'
exceptions concédées dans le, pacte r h'.enan ne ment de la pol.itique européenne, le Gouverne-
~ent allemand ne peut rester inactif, s'il tient
sont pas, il est vrai, expressement pr~vues au
seul profit de la Pologne et de la Tche~oslova­ a ne pas laisser péricliter et à ne p·as abandon-
quie, elles sont formulées d'un~ m.an~ere ab- ner les intérêts du peuple allemand qu'il a le
straite. Cependant, toutes les negoc~atwns en- devoir de sauvegarder.
gagées à ce sujet n'avaient pour obJet que de AU COURS DES NÉGOCIATIONS QUI ONT EU
concilier la renonciation franco-allemande·. .de LIEU DURANT LES DERNIÈRES ANNÉES, LE
recourir aux armes et le ·désir de la France de GOUVERNEMENT ALLEMAND N'A JAMAIS
maintenir les obligations déjà contractée~ par MANQUÉ DE SOULIGNER QU'IL OBSERVERAIT
elle. Si la France, se fondant sur la termmolo- ET ACCOMPLIRAIT TOUTES LES OBLIGATIONS
gie abstraite relative aux possibilités de, recours DÉCOULANT DU PACTE RHÉNAN, AUSSI LONG-
à la auerre admises dans le pacte rhenan, en TEMPS QUE LES AUTRES PUISSANCES SIGNA-
profit~ pour conclure avec,un. Etat p~ü~s~mment TAIRES DE CE PACTE SERAIENT RÉSOLUES
armé un nouveau traité d alliance dinge contre A Y RESTER FIDÈLES.
l' Alle'magne, si la France continue à ~pporter
des restrictions si décisives à la portee de la Il va de soi qu'en ce qui concerne la France,
renonciation aux armes, convenue entre elle et cette. ~o~dition si évidente ne peut plus être
l'Allemagne, et si, ce faisant, eUe ne tient pas consideree comme remplie. Aux offres amicales
même compte - comme il a été dit pl~1s h~ut et aux assurances pacifiques que ],' Allemagne
- des limites juridiques formellement etablies, n'a cessé de lui réitérer la France a répondu
elle se trouve avoir créé une situation entière- par une alliance militaire avec l'Union sovié-
ment nouvelle et avoir détruit non seulement tique, qui est exclusivement dirigée contre l'Alle-
dans l'esprit, mais dans la lettre, le système po- magne et qui constitue une violation du pacte
rhénan. ·
litique du pacte rhénan. Dè~ lo_rs, , le traité de Locarno a perdu son
Les derniers débats et votes du Parlement
français ont montré que, malgré les représen- sens mtrmseque et pratiquement cessé d'exister.
tations formulées par l'Allemagne, la ~rance ..L' ~llemagne ne se considère donc plus comme
est décidée à mettre définitivement en vigueur hee a ce pacte caduc éteint. Le Gouvernement
254 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOURS HISTORIQUES 255
allemand se voit désormais contraint de faire fins s'assurer l'intégrité et l'inviolabilité des
face à la nouvelle situation créée par cette frontières à ],' ouest, de conclure un pacte de
alliance, situation qui se trouve aggravée ?t~ non-.agression entre l'Allemagne, la France et la
,. fait que le traité franco-soviétique est comple:e Belgique, pacte dont il est prêt à fixer la durée
par un traité d'alliance parallèle entre la Tche- à 25 ans.
coslovaquie et ' l'Union soviétique. Dans l'intérêt 3. Le Gouvernement allemand désire inviter
du .d roit élémentaire que chaque peuple a de l'Angleterre et l'Italie à signer ce traité en qua-
garantir ses frontières et de sauvegarder ses lité de puissances garantes.
possibilités de défense, le Gouvernement alle- 4. Le Gouvernement allemand est d'accord
mand a, en conséquence, rétabl,i à la date de au cas où le Gouvernement royal des Pays-Ba~
ce jour la pleine et entière souveraineté du le souhaiterait et où les autres contractants le
Reich dans la zone rhénane démilitarisée. jugeraient opportun, d'inclure les Pays-Bas dans
Toutefois, pour prévenir toute interprétation ce système de traités.
erronée de ses intentions et pour écarter tout 5. Le Gouvernement allemand est prêt, pour
doute à l'égard du caractère purement défensif renforcer encore ces conventions de sécurité
de cette mesure, ainsi que pour témoigner de entre les puissances occidentales, à conclure un
son indéfectible et ardent désir de voir se réa- pacte aérien qui soit de nature à prévenir auto-
liser une pacification véritable de l'Europe, .et n;tatiqueJ?ent et efficacement le danger d'agres-
cela entre nations jouissant des mêmes drmts SIOn subite par la voie des airs.
et du même respect, le Gouvernement allemand 6. Le Gouvernement aUemand réitère son offre
se déclare prêt à contracter de nouveaux ac~ords de conclure des pactes de non-agression _ ana-
pour l'édification d'un système de garant~~ de ~ogues à celui qu'il a conclu avec la Pologne -
la paix européenne sur la base des propositiOns egalement avec les autres Etats limitrophes de
suivantes : l'Allemagne à l'est. Comme le Gouvernement
1. Le Gouvernement allemand se dédare prêt lithuanien a, au cours des derniers mois mo-
à entrer immédiatement en négociations avec difié dans une certaine mesure son attitude en-
la France et la Belgique en vue de constituer, vers le Territoire de Memel, le Gouvernement
de part et d'autre, une zone démilitar~sée .de~ a]Jemand retire l'exception qu'il avait dù faire
deux côtés de la frontière et à donner a pnon autrefois vis-à-vis de la Lithuanie et se déclare
son assentiment à tout projet de ce genre, quelle prêt à signer également avec ce pays un pareil
que soit la profondeur prévue et les effets pra- pacte de non-agression, sous la réserve d'un
tiques, sous la réserve d'une parité absolue. développement effectif de l'autonomie garantie
2. Le Gouvernement allemand propose, aux au Territoire de Memel.
DEUX DISCOURS HISTORIQUES 257
PRINCIPES D'ACTION
256
. de l'Allernadne et le l'Allemagne a atteint aujourd'hui son terme. Je
7 L'édalité des droüs :; té sur crois aussi que, par là, disparaît la première
• ::> d leine souverame
rétablissement e saRp. h . tant désormais et raison pour laquelle nous nous sommes retirés
tout le territoire du elc et allemand conSi- jadis de l,a collaboration collective européenne.
. le Gouvernemen . Aussi, si nous sommes désormais disposés à
enfin acqms, . , 1 principal,e raison
dère comme suppru~e~t ·~ sorti de la Société revenir à cette collaboration, est-ce avec le dé-
pour laquelle le Reic e al At à y rentrer. Il sir sincère que ces événements et . un regard
. Il est donc pre rétrospectif vers ces années contribuent peut-
des N a t Ions. A s l'attente que, dans un
exprime en meme tem~l seront éclaircies par être à développer la compréhension de cette
laps de temps convena ~· s la question de coopération également chez les autres peuples
.. ciations arnica1e 1 d'Europe.
voie d e nego . f, de colonies et a
l'égalité des dro~ts en .ma ~~:~acte de la Société Nous n'avons pas de revendications territoria-
question de la separatlO~ du traité de Ver- les à présenter en Europe. Nous savons surtout
des Nations d'avec les causes que toutes les tensions résultant soit de délimi-
1 A cette heure histo~i-
sailles. ll · • d tations territoriales inintelligentes ou de dispro-
Députés du ReichstalÏ. des sont en tram portions entre les chiffres d'habitants et les •
que où des troupes a eman. s du temps de espaces dont ils disposent, ne sauraient en
futures garnison . 1
d'occuper 1eurs . de l'ouest du Relc l, Europe être éliminées par des guerres. Mais
paix dans les provmces d une double pro- nous espérons que le bon sens humain contri-
nous nous u~üsson~ tous :~es profondeurs de buera à adoucir ce que cette situation peut avoir
fession de fOl sacree venan de dou],o ureux et aplanira des désaccords latents
notre conscience : t nous faisons de par voie de lente évolution dans une coopéra-
D'abord dans le sermen q~:sance ni aucune tion pacifique. Et surtout j'éprouve en ce jour
ne reculer deva~t ~~~uf.~o~~eur de notre p~u­ plus que jamais la nécessité de reconnaître les
violence pour ret~ l i honorablement à la pire obligations que nous impose le rétablissement
ple et de su~com erd ituler jamais devant de notre honneur national et de notre liberfê,
détresse plutot que e cap obligations non seulement à l'égard de notre
elle; . 'affirmation de la volonté de peuple mais encore à l'égard des autres Etats
Ensmte dans }, , l'entente entre les peu- européens.
travailler ·d'autant plus ~ l' avec nos voisins Je voudrais ici rappeler aux hommes d'Etat
ples d'Europe, en parhcu Ier d'Europe les idées que j'ai formulées de cette
de l'Ouest. . . . crois pouvoir con- tribune dans les 13 points de mon dernier dis-
Au bout de trois annees,/egalité des droits de cours, en leur donnant ],' assurance que nous au-
sidérer que la lutte pour e PRINCIPES D' ACTION 17
258 PRINCIPES D'ACTION DEUX DISCOUR S HISTORIQUES 259
tres Allemands, nous sommes tout prêts à accom- n~e~ )'ai dît exécuter, d'approuver toutes mes
~lir le possible et le nécessaire pour la réali ~ a­ decisiOns souvent apparemment arbitrair es tou-
hon de ces idéaux qui ne sont point des fan- tes les mesur.es rigoureuses que j'ai dû pre~dre,
taisies. tous le~ sacrifi?e~ que j'ai dû exiger.
Camarades du Parti! Il y a trois ans que j'ai Aussi me sms-Je résolu à dissoudre le Reich-
la responsabilité du gouvernement de l' Allema- stag à la ?ate de ce jour, afin que le peuple alle-
gne, c'est-à-dire -des destinées du peuple alle- mand pmsse se prononcer sur ma gestion et sur
mand. Les succès que la Providence m'a per- celle de mes collaborateurs. .
mis de remporter pour notre patrie au cours Au c~urs de ces trois années, l'Allemagne a
de ces trois années sont grands. Dans tous ],es recouvre son honneur, retrouvé sa foi surmonté
domaines de notre vie nationale, politique et le plus pénible de sa détresse écon~mique et
économique, notre situation s'est améliorée. Mais enfin est entrée dans la voie d'un nouvel e~sor
je dois aujourd'hui également confesser que culrturel. C'est ce que je crois pouvoir affirmer
dans ce laps de temps de nombreux soucis m'ont en mon âme et conscience, devant Dieu.
accablé et que d'innombrables nuits sans som- ,Je pri~ maintenant le peuple allemand de
meil ont suivi des jours remplis de travail. rn afferm1r dans ma foi, de me conférer encore
Je n'ai pu accomplir ce que j'ai fait que parce pa~ la, force de. sa volonté la force dont j'ai
que je ne me suis jamais considéré comme le m01-meme besom pour pouvoir toujours cou-
dictateur de mon peuple, mais seulement comme r.ageu~ement sauvegarder son honneur et sa
son « Führer n, et par conséquent, son manda- liberte, pour pouvoir veiller à son bien-être éco-
taire. J'ai lutté jadis pendant quatorze ans pour nomique; je le prie aussi et surtout de m'encou-
y gagner l'adhésion du peuple allemand à mes rager dans ma lutte pour la vraie paix.
idéaux et, grâce à sa confiance, j'ai été appelé
par le vénérable feld-maréchal. Mais depuis j'ai
puisé toute ma force dans le bonheur d'être FJN
indissolublement uni à mon peuple et comme
homme et comme « Führer n.
Je ne puis clore cette période historique du
rétablissement de l'honneur et de la liberté de
mon peuple, sans le prier maintenant de m'ac-
corder après coup et, par là, d'accorder à tous
mes collaborateurs et compagnons de lutte son
acquiescement pour tout ce qu'au cours des an-
TABLE DES MATIÈRES

AVERTISSEMENT. . • • • . • 7

PREMIÈRE PARTIIi:

1. - Aux Ouvriers . . 0 • 11 • 0 • 0 0 0 0 0 • 0 • 0 0 0 0 0 0

II. - Sur l'industrie automobile. 43 0 • 0 0 0 0 0 0

III. - Sur la race et la culture . 59 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

IV. - Sur l'art ..0 0 0 0 0 0 0 770 0 0 0 0 0. 0 0 0 ••••• 0.

V. - A la Jeunesse allemande. 103 0 0 0 0 0 0 0 0 •

VI. - Sur la doctrine nationale-socialiste. 109

DEUXIÈME PARTIE

Deux discours historiques . . 0 0 0 ° 0 0 0 0 • 0 0 0 • 0 • 139


;

LA PRÉSENTE ÉDITION (2• TIRAGE) A ÉTÉ


ACHI!:VÉE D' IMPRIMI!:R SUR LES PRESSES DE
L'IMPRIMERIE MODERNE, 177, ROUTE DE
CHATILLON, A MONTROUGE (SEINE) LE
TROIS SEPTEMBRE MIL NI!:UF CENT TRENTE•
Sllt.

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